Les Soles de Maroc
Les Soles de Maroc
Les Soles de Maroc
P. BILLAUX et E BRYSSINE
J
I. Hiwtorique de la pédologie marocaine
I1 est possible de diviser l’histoire des recherches péddogi-
ques au Maroc en plusieurs étapes.
- 1. Avant 1914, à proprement parler, il n’y avait pas d’étu-
des systématiques des sols marocains. Toutefois, plusieurs person-
nalités scientifiques qui passaient au Maroc à cette époque, s’in-
téressèrent, soit comme géographes, soit comme géologues, soit
comme agronomes, aux terres du pays qu’ils visitaient. Parmi
ces auteurs nous pouvons citer T. FISCHER, A. BRIVES,L. GENTIL,
P. LEMOINE,MOREAU, H. BREUIL,J. DANTIN-CEREDA. Certains de
leurs travaux, notamment ceux d’A. BRIVESou de L. GENTIL,
présentent encore de l’intérêt de nos jours.
- 2. C’est de l’année 1914 que date le début des recherches
sur les sols effectuées au Maroc, avec la fondation du Laboratoire
Officiel de Chimie -de Casablanca. Dès sa création, ce laboratoire
procédait à de nombreuses analyses de terres suivant les métho-
des dites << agrologiques >>> ce qui permit aux chimistes qui y
travaillaient (L. CHAUVEAU,J. VALIN)de présenter, en 1934, au Con-
grès de l’Association Française pour l’Avancement des Sciences
(A.F.A.S.), une première esquisse de la carte << agrologique >>, du
Maroc à très petite échelle, basée sur la composition granulo-
métrique des terres.
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B. HEUSCH,M. ICOLE)
Tadla (D. VELLUTIMI, ;
Saïs (S. TOUJAN);
Moyenne Moulouya (cartes écologiques : A. PUJOS);
Haouz de Marrakech (M. ENIKEFF,E. COHEN,F. NASSE);
Souss (J.C. RENON,F. NASSE);
Tétouan (D. VELIJJTINI,J. GASC);
;
Settat (M. QUENOT)
+ Moyen-Atlas (A. PUJOS,B. HEUSCH)
;
Rif (A. PUJOS);
;
Doukkala (A. PUJOS,M QUEKOT)
Gharb (J.C. LEROY);
;
Triffa (B. HEUSCH)
Bassin des cueds Dadès et Draâ (M: ENIKEFF,B. PLOUY
et
J. GASC).
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A. Les roches
L’influence des roches sur les types de sol est très grande ;
leur nature et leurs faciès sont très variés et contribuent en
tout premier lieu à expliquer la grande diversité des sols du
. Maroc.
Les roches sont de tous types; parmi les plus importantes
on peut citer : les roches cristallines précambriennes, les schis-
tes variés du Primaire, les calcaires de toutes natures’ et les
dolomies surtout du Secondaire et du Tertiaire, les mar-
nes à montmorillonite du Crétacé et du Miocène, les argiles
et marnes salifères gypseuses du Permo-Trias, du Crétac6 el;
du Miocène, les grès rouges du Permo-Trias, les basaltes du
Primaire et du Quaternaire, les alluvions quaternaires des plaines
et plateaux, Les phénomènes tectoniques qui les ant affectées,
. z
B. L e rekief I
C. Le climat
L’action du climat méditerranéen n’est prépondérante que
dans des cas extrêmes : régions présahariennes oÙ l’ablation
et les apports éoliens marquent fortement le paysage, hau!e
montagne oÙ la gélifraction est générale, régions de montagnes
humides même, oÙ les sols évolués climaciques ont des carac-
tères convergents quelles que soient les roches. Ceci cependant
n’intéresse, au Maroc, que de faibles surfaces. Dans la plus
grande partie du pays, l’effet du climat est subordonné au relief,
aux types de roches, à la végétation, à l’action de l’homme,
et il est souvent difficile d’établir une répartition des sols en
fonction des macroclimats.
Le climat actuel, outre son caractère xirothermique, est
marqué par une forte variabilité interannuelle de la pluviosité
(dans la proportion de 1 à 4), par une concentration annuelle
des pluies pendant quelques mois et, pendant cette période
pluvieuse, par une répartition surtout discontinue des précipi-
tations sous forme d’averses. I1 est vraisemblable que ce climat
(au moins le mésoclimat et le microclimat) a été aridifié, dans
beaucoup de régions du Maroc, par les défrichements intensifs
dus à l’homme et parfois très récents. Ce caractère contrasté,
avec des alternances de forte humidité et de grande sbcheresse,
est à l’origine de la plupart des actions climatiques actuelles,
pédologiques ou morphologiques.
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E. L a végétation
La végétation climacique, en équilibre avec le climat actuel,
n’existe plus qu’en de rares régions : montagnes, zones arides
ou subdésertiques. Ailleurs, elle a 6th complètement modifiée
par l’action de l’homme ; en particulier, les végétations de forêt,
matorral, erme, steppe des plaines et plateaux arides à subhu-
mides ne subsistent plus que par places et sont généralement
dégradées ou détruites (T. IONESCO, 1964). Les sols gardent donc,
dans leurs caractères morphologiques, la trace de l’action d’une
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D. Les vertisols
Les vertisols ou << tirs )> couvrent des surfaces importantes
dans le Maroc atlantique, c’est-à-dire dans un triangle limité
au N par la crête dorsale du Rif, à l’E et au S par le Moyen
Atlas et le Haut Atlas, à 1’W par l’Océan Atlantique. On en trouve
également, mais en surfaces beaucoup plus limitées, sur la
bordure de la Méditerranée.
Dans le Maroc atlantique, leur importance va en diminuant
du littoral à l’intérieur du pays. Les bas plateaux littoraux
(Doukkala, Chaouïa, Zaër) , les plaines côtières (Gharb et vallées
adjacentes) et les collines du NW du Maroc en portent de
vastes étendues. Les plateaux et plaines intérieures de Fes-
Meknes, du Tadla et du Haouz n’en ont plus que des taches
de faible superficie, qui sont généralement localisées au pied-
mont des chaînes atlasiques ou dans d’étroites vallées. Seule,
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dent les oueds. Dans les régions arides, les sols sur dépôts sol-
taniens sont également peu évolués. Dans la plaine du Gharb,
ils se forment sur les bourrelets alluviaux un peu surélevés
qui encadrent les lits du Sebou et de ses affluents. Ces sols ont
des textures variées ; on voit souvent dans leur profil des super-
positions de sédiments. Ils sont le plus souvent calcaires. Les
zones les plus importantes de sols peu évolués d’apport fluviatile
sont les’ suivantes : la plaine du Gharb, les vallées de l’oued
Sebou’ et de ses affluents, la vallée de l’oued Loukkos o Ù les
sols (dess) sont calcaires, limoneux “ ou argileux, parfois ver-
tiques ou hydromorphes, parfois salés ; les vallées des oueds
Fahrer et Bouchane, dans les Doukkala, oÙ les sols sont limo-
neux et non &aires (fnid) ; la plaine du Souss: aux sols
limoneux et calcaires ; la vallée de la Moulouya et les Hauts
Plateaux de l’oriental, aux sols calcaires.
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