Guide Avoine

L’AVOINE
FLEURIE
Avena sativa
Guide de production
sous régie biologique
Édition 2009
L’AVOINE
L’avoine fleurie | Avena sativa
FLEURIE
La réalisation du présent guide de production a été rendue possible grâce aux contributions financières obtenues dans
le cadre des programmes gouvernementaux suivants.
Programme d’appui aux initiatives

des tables filières québécoises
Ce programme de l’accord du Cadre stratégique pour l’agriculture entre le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et
de l’Alimentation (MAPAQ) et Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) a permis de soutenir financièrement la
réalisation d’un projet de réseau de collecte de données technico-économiques et commerciales auprès de dix entre-
prises qui ont produit des plantes médicinales sous régie biologique. Pendant une période de trois ans, le financement
obtenu a permis de recueillir des données représentatives des conditions de production québécoises.
Programme du Conseil pour le développement

de l’agriculture du Québec (CDAQ)
Le CDAQ a contribué financièrement au projet de réseau de collecte de données technico-économiques et commer-
ciales, ce qui a permis d’assurer la présence d’une conseillère à la prise de données auprès des entreprises agricoles du
réseau pour une période de trois ans. Ce suivi a permis de structurer la prise de données à toutes les étapes menant
de la production à la mise en marché des plantes médicinales.
Programme de soutien au développement

de l’agriculture biologique (PSDAB)
Ce programme du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) a permis de soutenir finan-
cièrement le travail de mise en page et d’édition de neuf guides techniques de production sous régie biologique. Cette
aide permettra également de rendre les guides techniques disponibles à l’ensemble des intervenants du milieu agricole
et de mettre en ligne ces documents sur le site Internet de la Filière de même que sur Agri-Réseau pour une diffusion
à grande échelle.
2
Filière des plantes médicinales biologiques du Québec Guide de production sous régie biologique | Édition 2009
L’AVOINE
FLEURIE
Collecte de données
Geneviève Beaudoin, agronome (2006)
Christine Ouellet, agronome (2007-2008)
Recherche et rédaction
Camille Dufresne, coordonnatrice de la Filière des plantes médicinales biologiques du Québec
Christine Ouellet, agronome
Budgets de production
Guy Beauregard, agronome
Supervision du projet
Alain Rioux, agronome
Collaboration
Huguette Martel, agronome, conseillère en grandes cultures et en agroenvironnement, MAPAQ Estrie
Ermin Menkovic, agronome, conseiller en agriculture biologique, en grandes cultures et en agroenvironne-
ment, MAPAQ Estrie
Entreprise participante au réseau de collecte de données

La Filière tient à remercier sincèrement Sylviane et Yvon Bégin de la ferme La Paysanne de Bury qui ont
contribué au succès de ce projet par une participation active à la collecte de données technico-économiques.
Révision linguistique
Magali Blein, consultante, Mots de passe inc.
Photographies
Geneviève Beaudoin
Camille Dufresne
Christine Ouellet
Utilisation du document
L’utilisation des données présentées dans ce guide doit être adaptée à la situation de chaque entreprise au
Québec. La Filière des plantes médicinales biologiques du Québec décline toute responsabilité quant au
résultat ou aux conséquences de la mise en pratique des renseignements contenus dans ce document.
La reproduction totale ou partielle de cet ouvrage, en vue de la vente ou d’une utilisation de groupe, par
quelque procédé que ce soit, ne peut être faite sans l’autorisation de la Filière.
La source des données doit être citée dans tous les documents et toutes les communications de la façon
suivante :
Source : FILIÈRE DES PLANTES MÉDICINALES BIOLOGIQUES DU QUÉBEC (2010). L’avoine fleurie,
Guide de production sous régie biologique, Magog, 30 pages.
Ce document est disponible sur les sites Internet suivants :

FPMQ : www.plantesmedicinales.qc.ca
Agri-Réseau : www.agrireseau.qc.ca
Dépôt légal
Bibliothèque et Archives nationales du Québec, février 2010
3
L’AVOINE
FLEURIE
Table des matières
1. Description de la plante..................................... 5
1.1 Origine . ............................................................................................. 5
1.2 Aspect botanique . ............................................................................ 5
1.3 Utilisations......................................................................................... 6
2. Pratiques culturales........................................... 7
2.1 Conditions de culture....................................................................... 7
2.2 Préparation du sol............................................................................. 7
2.3 Semis................................................................................................... 7
2.4 Plan de rotation................................................................................. 9
2.5 Entretien............................................................................................. 9
2.6 Régie des mauvaises herbes............................................................ 10
2.7 Ravageurs et maladies..................................................................... 11
3. Récolte et conditionnement............................. 13
3.1 Récolte............................................................................................... 13
3.2 Conditionnement ........................................................................... 14
3.3 Transformation ............................................................................... 15
3.4 Emballage et entreposage............................................................... 15
3.5 Analyses et contrôle de la qualité.................................................. 16
4. Aspects économiques et mise en marché........ 18
4.1 Budget............................................................................................... 18
4.2 Rendement ...................................................................................... 22
4.3 Mise en marché................................................................................ 22
4.4 Réglementation sur les produits de santé naturels...................... 23
5. Points saillants................................................ 25
6. Références......................................................... 26
6.1 Documents....................................................................................... 26
6.2 Références en ligne.......................................................................... 27
7. Ressources........................................................ 29
4
L’AVOINE
FLEURIE
1. Description de la plante
1.1 Origine
L’avoine est originaire du nord-est de l’Europe (Autriche
et Russie) et des plateaux de l’Éthiopie et de la Chine.
Le plus ancien grain d’avoine a été découvert en Égypte
dans les vestiges de la 12e Dynastie, autour de 2000
avant J.-C., et devait probablement provenir de plantes
sauvages, puisque l’avoine n’était pas encore cultivée
à cette époque. La plus ancienne avoine cultivée a été
découverte dans des grottes en Suisse et daterait de
l’époque de l’âge de bronze. L’avoine a été introduite en
Amérique en 1609 sur les îles Élizabeth, sur les côtes de
l’État du Massachusetts et Georges Washington, premier
président des États-Unis d’Amérique, en aurait semé 580
acres en 1786 (Gibson, 2002).
Sa production a fortement reculé depuis la Seconde

Guerre mondiale avec l’accroissement de la mécanisa-
tion en agriculture qui a contribué à la disparition des L’avoine est une plante annuelle, aux racines fasciculées
cheptels chevalins et de la demande d’avoine pour cet abondantes et aux chaumes genouillés, dont la longueur
usage. Cependant, depuis deux décennies, la reconnais- varie entre 50 et 200 cm. Les feuilles habituellement
sance des effets bénéfiques sur la santé de la consom- glabres ont une largeur variant entre 2 et 8 mm. La
mation de cette graminée a mené à une augmentation sommité fleurie (inflorescence) prend la forme d’une
de la transformation de l’avoine pour la consommation panicule d’une longueur de 12 à 20 cm aux rameaux
humaine par les industries meunières et alimentaires inégaux et étalés en tous sens. Les fleurs sont arrangées
(Bailey, 2004). en épillets mesurant entre 16 et 24 mm de longueur à
pédoncules barbus, retombants et protégés par deux
De 2000 à 2005, les principaux pays producteurs d’avoi-
glumes nervurées presque égales et dépassant la fleur.
ne étaient les pays de l’Union européenne (UE-25), la
Russie, le Canada et les États-Unis. Au Canada, l’avoine Les variétés les plus fréquemment cultivées relèvent de
est principalement cultivée dans les Prairies, en Ontario l’espèce Avena sativa dont l’ancêtre sauvage est Avena
et au Québec. fatua ou folle avoine. En agriculture, on trouve l’avoine
vêtue et l’avoine nue. Les cultivars d’avoine vêtue ont
1.2 Aspect botanique une écale assez épaisse qui continue à adhérer à l’aman-
de même après le battage. C’est celle qui est cultivée le
Nom latin : Avena sativa plus couramment. Lorsque le grain est utilisé dans l’ali-
Nom français : Avoine cultivée mentation humaine, par exemple dans le cas du gruau,
Noms anglais : Oats, common oats, wild oats de la farine ou du son, cette écale doit être enlevée avant
Famille : Poacées (Graminées) d’utiliser l’amande.
Des chercheurs ont effectué des sélections de cultivars

qui perdent plus facilement leur écale, ce qui a mené au
5
L’AVOINE
FLEURIE
développement de l’avoine nue. Celle-ci est cependant L’avoine est également beaucoup utilisée en agriculture.
moins connue de l’industrie et mériterait une attention Elle peut servir, entre autres, d’engrais vert ou de plante-
plus grande étant donné sa valeur nutritive élevée. En abri. En production maraîchère, les extraits de paille
effet, elle possède une forte teneur en huile et en pro- d’avoine préviendraient les attaques de la chrysomèle
téines qui renferment un bon éventail d’acides aminés rayée du concombre (Duke, 1983), un insecte ravageur
essentiels. qui s’attaque aux jeunes pousses et aux fleurs des cucur-
bitacées.
1.3 Utilisations
Depuis le XVlle siècle au moins, les herboristes utilisent
l’avoine pour soulager divers maux dont la fatigue, les
troubles nerveux, la dépression, l’insomnie, les rhu-
matismes, la gale et la lèpre. Des infusions de flocons
d’avoine sont utilisées pour stimuler l’appétit et atténuer
les douleurs à la gorge et au thorax.
Il a aussi été démontré que les grains et le son d’avoine

peuvent contribuer à prévenir les maladies coronarien-
nes et les troubles cardiovasculaires. Les grains entiers
d’avoine aident à abaisser le taux de glucose sanguin et
contiennent le β-sitostérol, un composé anti-tumeur.
La Commission E a reconnu l’efficacité de la paille En alimentation animale, cette céréale à paille est utili-
d’avoine pour traiter les maladies de la peau caractéri- sée principalement pour son grain ou comme fourrage
sées par de l’inflammation, de la séborrhée et des dé- pour les ruminants lorsqu’elle est récoltée à l’état vert.
mangeaisons (Blumenthal, 2000). L’avoine entre depuis Les grains sont surtout consommés par les chevaux et
plus de 100 ans dans diverses préparations pour les conviennent bien aux volailles, alors que sa paille sert
soins du corps : crèmes, onguents, savons, shampooings habituellement de litière.
et autres produits cosmétiques.
Elle est utilisée dans l’alimentation humaine depuis à
Les personnes atteintes de la maladie cœliaque peuvent peine 150 ans et son principal avantage est son contenu
éprouver des effets indésirables liés au gluten présent en fibres solubles. C’est la céréale la plus riche en lipides,
dans l’avoine, même s’il est moins allergène que celui du principalement en acides gras insaturés. De nos jours,
blé. les épiceries détaillent le son, la farine, les grains entiers
ou concassés, et les flocons d’avoine.
Les parties de l’avoine utilisées à des fins médicinales
sont : Dans l’industrie chimique, le son d’avoine sert à pro-
1- le grain entier décortiqué, en flocons, en semoule; duire le furfural, un solvant utilisé dans la fabrication de
nombreux produits industriels, notamment le nylon, des
2- la paille débarrassée de ses feuilles, hachée et exemp- huiles lubrifiantes, des résines et des fongicides.
te de toute trace de saleté et de maladie fongique;
3- les sommités fleuries fraîches destinées à subir une
extraction des principes actifs sous forme de tein-
ture;
4- les sommités fleuries séchées.
6
L’AVOINE
FLEURIE
2. Pratiques culturales
2.1 Conditions de culture le travail à l’automne permet de préparer le sol plus

hâtivement le printemps suivant. Les amendements
L’avoine est une plante de grande culture, semée en plein comme le fumier ou le compost pourront être enfouis à
champ. Les pratiques culturales pour la production cette étape s’ils doivent être utilisés. Pour les sols à fort
d’avoine fleurie biologique sont presque les mêmes que risque d’érosion ou à pente accentuée, le travail primaire
celles qui sont employées pour une culture d’avoine au printemps est conseillé (Belzile, 1983).
biologique à des fins alimentaires. La différence réside
essentiellement dans la période de récolte de l’avoine. Il importe de préparer le lit de semence avec une mie
C’est une graminée annuelle, de jours longs, bien fine afin de favoriser un bon contact entre la semence
adaptée aux régions tempérées humides et qui croît bien et le sol, et d’assurer un bon taux d’humidité. Le travail
dans des zones de rusticité de 2 à 6. L’avoine est plus secondaire du sol se fait au printemps, lorsque celui-ci
susceptible de subir un échaudage lorsque la tempéra- est suffisamment ressuyé, à l’aide d’équipements choisis
ture est supérieure à 28 °C ou lorsqu’elle subit un stress selon le type de sol. En ce qui concerne les loams et les
hydrique au moment de la pollinisation ou du remplis- sols sableux, l’utilisation d’une herse à ressorts ou d’un
sage du grain, ce qui aura des conséquences directes sur vibroculteur est suffisante. Dans le cas des sols plus
le poids du grain. lourds, une herse à disques est plus appropriée, même si
elle nécessite une plus grande force de traction (Belzile,
L’avoine s’adapte bien à plusieurs types de sols, mais 1983). Il est très important de préparer le sol à une pro-
préfère un loam argileux ou limoneux (Duke, 1983) et fondeur ne dépassant pas le lit de semences, soit 5 cm au
un pH optimal à 6,2, bien qu’elle supporte des valeurs plus. Cela assure une germination uniforme et vigou-
variant entre 5,8 et 7,0. C’est la moins exigeante des reuse. Il est indiqué de faire un faux-semis avant de
céréales et elle tolère les sols pauvres, que ceux-ci soient semer l’avoine afin d’épuiser le plus possible la banque
bien ou moyennement bien drainés, avec des précipi- de semences de mauvaises herbes.
tations annuelles variant entre 20 et 180 mm. Elle se
cultive en pratique dans toutes les régions agricoles du Dans le cadre du projet supervisé par la Filière, l’autom-
Québec (Belzile, 1983). ne précédant le semis, le sol, un loam sablo-argileux, a
été travaillé avec un cultivateur à pattes d’oie. Le prin-
L’avoine a une levée hypogée, c’est-à-dire au-dessous temps suivant, un faux-semis a été fait par deux passages
de la surface du sol. Elle est semée tôt au printemps et de cultivateurs à un intervalle d’environ 10 jours. Deux
nécessite entre 96 et 100 jours pour parvenir à maturité. jours avant de semer l’avoine, le passage d’un peigne a
Pour une récolte de sommités fleuries au stade floraison, permis de contrôler efficacement les mauvaises herbes.
il faut compter entre 7 et 8 semaines après le semis. La
semence d’avoine peut germer dans le sol à une tem- 2.3 Semis
pérature aussi basse que 3 °C. Les gels au sol jusqu’à
-5 °C ne sont pas mortels pour les jeunes plantules en L’avoine fleurie qui a été récoltée dans le cadre de ce
émergence (Belzile, 1983). projet a été obtenue à partir de l’une ou de l’autre des
variétés d’avoine vêtue que l’on trouve sur le marché. Le
2.2 Préparation du sol cultivar d’avoine vêtue indiqué pour une récolte de som-
mités fleuries doit présenter les caractéristiques agro-
Le travail primaire est généralement effectué à l’autom- nomiques suivantes : des plants d’une taille supérieure
ne précédant la culture, surtout dans le cas des sols à 108 cm pour faciliter une récolte exempte d’autres
argileux, car l’action du gel et du dégel fractionnant et végétaux; un poids pour 1000 grains supérieur à 35 g et
émiettant le sol en facilite le travail secondaire. De plus, une résistance aux principales maladies.
7
L’AVOINE
FLEURIE
La semence des cultivars d’avoine nue n’est pas avanta- L’avoine doit être semée uniformément à une profon-
geuse, étant donné son prix plus élevé et la possibilité deur optimale de 2,5 cm pour favoriser une levée hâtive
d’une masse volumique inférieure des épillets au stade ainsi que le développement rapide de racines bien
floraison (FPMQ, 2004). ramifiées. Comme l’humidité est un facteur primordial,
la profondeur doit être adaptée aux conditions du sol.
Il est préférable de se procurer une semence certifiée, Ainsi, le semis sera plus profond en sol plus sec et moins
ou du moins bien criblée et provenant d’un cultivar profond en sol froid et humide. Le passage du rouleau
bien identifié. Les semences non certifiées ne sont pas avant l’ensemencement peut être utile pour contrôler la
conseillées, puisqu’elles peuvent avoir été mélangées profondeur du semis.
avec d’autres cultivars de hauteur et de maturation
différentes, qu’elles peuvent contenir des graines de Le semis de l’avoine se fait généralement de la fin avril
mauvaises herbes ou d’autres céréales, et même être jusqu’à la mi-mai, selon les régions climatiques, mais
porteuses de maladies. L’obtention de semences pédi- dans le cas de l’avoine fleurie, le semis peut se faire
grées et certifiées biologiques est possible chez certains jusqu’au début de juin. Un semis plus hâtif permet
semenciers spécialisés. généralement d’obtenir des tiges plus longues, un facteur
à considérer pour la récolte de l’avoine fleurie. Dans ce
cas, il faudra semer moins profondément si le sol est
froid et humide afin que le grain puisse bénéficier de la
chaleur quotidienne et éviter qu’il manque d’oxygène
(Belzile, 1983).
La densité de peuplement recherchée est de 325 à

375 grains/m2 ou 58 à 67 grains/m linéaire, pour un
espacement de 18 cm entre les rangs (Belzile, 1983).
Le taux de semis devra être ajusté en fonction du poids
aux 1000 grains, autrement dit du nombre de grains au
kilogramme. Pour obtenir la densité recommandée
dans la plupart des sols, un taux de semis plus élevé
(kg/ha) sera nécessaire pour les cultivars renfermant
moins de grains/kg.
Le taux de semis pour un lot de semence à plus de 90 %

Dans le cadre du projet supervisé par la Filière, l’en- de germination est de 138 kg/ha. Il est recommandé de
treprise a demandé une dérogation à l’organisme de semer jusqu’à 152 kg/ha, soit 10 % de plus que le taux
certification biologique afin d’utiliser des semences de semis initial, si un désherbage mécanique est utilisé
certifiées non traitées, faute de disponibilité de semences en post-levée, car alors une partie des plantules sera
biologiques sur le marché. La variété Triple Crown a arrachée lors des passages.
été semée avec un semoir de précision avec roues de
plombage espacées aux 18 cm. L’avoine a été semée le La formule suivante permet de calculer le taux de semis
28 mai de la première année et le 7 juin de la deuxième à l’hectare en tenant compte du poids des semences
année. La levée a été très bonne et uniforme, et la paille (ou g/1000 grains), généralement indiqué sur les sacs
a atteint une hauteur d’au moins 100 cm. de semences :
Taux de semis (kg/ha) = Densité (grains/m2) x calibre des grains (g/1000 grains)

100
8
L’AVOINE
FLEURIE
Le semis en association avec des plantes fourragères L’avoine étant une plante moyennement exigeante, elle
vivaces convient bien à l’avoine fleurie. Cependant, la est habituellement placée dans le milieu d’un plan de
récolte des sommités au stade laiteux et la fauche du rotation ou comme plante-abri en tête d’assolement
matériel végétal immédiatement après permettent de (St-Pierre, 1982). L’avoine peut très bien suivre une
semer l’avoine au même taux que si elle était non grai- culture sarclée comme le maïs, une culture légumière en
née, sans pour autant nuire à l’implantation de la prairie. rangs ou un retour de prairie, ou de pâturage, riche en
Il est déconseillé de semer l’avoine en mélange avec légumineuses (Belzile, 1983). L’association de l’avoine
d’autres grains ou avec des protéagineuses. comme plante-abri avec des plantes fourragères ne pose
pas de problème pour la récolte des sommités fleuries.
La germination a habituellement lieu environ sept jours Au contraire, le stade de récolte est favorable à une
après le semis et dans de bonnes conditions d’humi- repousse vigoureuse des plantes fourragères vivaces.
dité. La levée se produit une dizaine de jours plus tard.
Des conditions adverses peuvent provoquer une levée Un grand nombre de rotations qui intègrent l’avoine
et une montaison inégales entraînant des rendements fleurie peuvent donc être appliquées en l’incluant com-
moindres. Un champ qui présente une montaison et une me culture hâtive précédant une culture à l’automne ou
floraison inégales peut alors être destiné à une récolte au printemps suivant une culture vivace. Le sarrasin, en
de grains plutôt qu’à la production de sommités fleuries, raison de sa tendance à produire des plants volontaires
entraînant ainsi moins d’impact sur le rendement. l’année suivante, n’est pas un précédent cultural adéquat
pour l’avoine récoltée sous forme d’inflorescences.
2.4 Plan de rotation
2.5 Entretien
La rotation de culture est une pratique agronomique
requise pour le maintien d’un sol sain et fertile en régie L’avoine est la moins exigeante en éléments nutritifs
biologique. L’avoine étant sensible aux mêmes maladies des céréales à paille et tolère les sols plus pauvres. Par
que les autres céréales à paille, la rotation longue avec contre, son rendement et sa vigueur seront influencés
des plantes de famille différentes, notamment les plantes par une fertilité du sol et un drainage adéquats. Les
à larges feuilles, est nécessaire (Mazoyer, 2002). Cepen- références en fertilisation sont généralement reconnues
dant, comme elle est plus résistante aux maladies que pour la production de grains et de paille et doivent être
l’orge et le blé, ces cultures peuvent la précéder dans la ajustées à la baisse pour l’avoine fleurie, puisque seules
rotation. Il est déconseillé de la cultiver deux années de les sommités fleuries sont récoltées avant la maturation
suite dans un même champ, car cela augmente le risque complète des grains. La fertilisation doit aussi tenir
que des maladies du feuillage, comme la septoriose, se compte des précédents culturaux, des analyses de sol et
développent (Belzile, 1983). Si un champ présente un du cultivar choisi.
historique de maladies liées à une culture d’avoine, il
est recommandé d’attendre cinq ans avant de la semer à Les éléments nutritifs prélevés par l’avoine, pour un
nouveau. rendement en grains de 2 500 kg/ha, sont indiqués dans
le tableau suivant :
N P2O5 (kg/ha) K2O (kg/ha) Mg (kg/ha) Ca (kg/ha) S (kg/ha)

Paille 51,0 18,0 15,0 2,9 2,2 5,1
Grain 26,0 13,0 81,0 8,1 8,8 8,1
Total 77,0 31,0 96,0 11,0 11,0 13,2
(Belzile, 1983)
9
L’AVOINE
FLEURIE
Les besoins nutritifs de l’avoine sont indiqués dans le 2.6 Régie des mauvaises herbes
tableau suivant :
L’avoine est une plante à croissance rapide et elle prend
P2O5 (kg/ha) K2O (kg/ha) rapidement avantage sur les mauvaises herbes au
N (kg/ha) moment de la levée. Le contrôle des mauvaises herbes
Sol (121-150) Sol (201-250)
est primordial pour le marché visé afin d’éviter le plus
Besoins de possible leur présence parmi les sommités fleuries lors
40-60 20 20
l’avoine de la récolte.
(CRAAQ, 2003)
Une bonne rotation de culture et un travail du sol adé-
En production biologique, les sources fertilisantes possi- quat permettent d’éviter la propagation des mauvaises
bles sont le fumier solide et liquide, le compost ainsi que herbes. La destruction complète des chaumes sur un re-
d’autres intrants organiques permis comme le fumier de tour de vieille prairie et le contrôle des mauvaises herbes
volaille cubé. Les doses à appliquer seront calculées en annuelles et vivaces peuvent s’effectuer par différentes
fonction de l’analyse de la matière fertilisante utilisée, pratiques culturales, soit par une culture sarclée, une
de l’analyse de sol et des précédents culturaux. L’utilisa- culture étouffante et/ou un engrais vert et une demi-ja-
tion de fumier et de lisier frais n’est pas recommandée chère, ou encore une jachère d’été complète, suivie d’une
dans le cas de l’avoine, puisqu’une trop grande quantité culture de couverture l’année précédant la culture de
d’azote risquerait de provoquer la verse de la céréale. l’avoine.
L’arrière fumure de la culture précédente peut suffire à
l’avoine. Un compost qui répond aux normes de certifi- Dans des conditions propices, il est conseillé de faire un
cation biologique peut être appliqué avant le semis lors faux-semis afin d’éliminer une première génération de
de la préparation du lit de semence. Par contre, l’utili- mauvaises herbes annuelles. Avant la levée de l’avoine,
sation de fumier frais devra être faite selon la norme du il est conseillé d’effectuer un sarclage à l’aide d’une houe
cahier des charges biologiques, laquelle exige un délai rotative ou d’un peigne afin d’éliminer les fils blancs,
d’au moins 90 jours avant la récolte de l’avoine destinée c’est-à-dire les germes de mauvaises herbes encore
à la consommation humaine. présents dans les premiers centimètres du sol. Ensuite,
si les conditions climatiques le permettent, un dernier
L’ajout d’éléments minéraux et les amendements de sarclage mécanique, toujours avec la houe rotative ou
source naturelle comme le phosphate de roche, le mica, avec le peigne, peut être fait lorsque l’avoine a atteint le
le basalte, la chaux agricole, etc. sont également acceptés stade de trois ou quatre feuilles.
pour compléter la fertilisation.
Étant donné que la récolte prévue est constituée d’inflo-
À titre d’exemple, dans le cadre du projet supervisé par rescences d’avoine pour le marché médicinal, la qualité
la Filière, l’avoine a été fertilisée avec du lisier de porc, est primordiale à la commercialisation de la récolte. Il
l’automne précédant la première année de culture, à faut donc s’assurer du contrôle des mauvaises herbes
raison de 14 m3/ha. Pour la deuxième année, le champ vivaces et des plantes annuelles qui ont une montaison
a été fertilisé avec 34 m3/ha ou 26 t/ha de fumier de hâtive et une hauteur élevée (Belzile, 1983).
bovins de boucherie (à 750 kg/m3 de densité), l’automne
précédant le semis d’avoine. Ces données correspon- Des parties de végétaux indésirables mélangées aux in-
dent à des valeurs fertilisantes du fumier de 41 kg N/ha, florescences peuvent nuire considérablement à la vente
40 kg P2O5/ha et de 129 kg K2O/ha disponible à l’avoine de la récolte. La nécessité d’interventions manuelles,
le printemps suivant. La fertilisation a été faite selon le soit pour arracher au champ les mauvaises herbes, soit
PAEF (plan agroenvironnemental de fertilisation) de la pour enlever les parties de végétaux indésirables avant
ferme. le séchage, risque de rendre non rentable la production
de sommités fleuries. Un très bon contrôle préventif des
plantes indésirables doit donc être effectué.
10
L’AVOINE
FLEURIE
2.7 Ravageurs et maladies
L’avoine est rarement attaquée par les insectes ravageurs,
mais certains peuvent à l’occasion causer des dommages
importants. Le puceron des graminées (Rhopalosiphum
fitchii) peut s’attaquer au feuillage en suçant la sève et
ainsi entraîner le dessèchement des feuilles. Le puceron
cause surtout des dommages indirects en propageant la
jaunisse nanisante de l’orge, une maladie virale impor-
tante des graminées (Bailey, 2004). Le semis hâtif est
l’un des moyens pour limiter les dommages causés par
cette maladie. Les coccinelles, les guêpes parasites et
les syrphides sont des prédateurs naturels qui permet-
tent de maintenir la population de pucerons à un seuil
acceptable. Le maintien d’une biodiversité végétale aux
abords du champ favorise un habitat pour les prédateurs
Dans le cadre du projet supervisé par la Filière, lors de (Belzile, 1983).
la première année de culture de l’avoine, la moutarde
sauvage a été présente dans certaines zones, même si La légionnaire uniponctuée (Pseudaletia unipunctua)
un faux-semis et un sarclage en post-levée avaient été est une chenille nocturne qui s’attaque aux graminées
réalisés. Un désherbage manuel a donc été effectué à en dévorant le feuillage. Elle peut atteindre 50 mm
titre expérimental, dans certaines parties du champ, afin de longueur et est de couleur vert brunâtre avec des
de ne pas contaminer la récolte de sommités fleuries. bandes jaunâtres ou orangées de chaque côté. Elle fait
L’ampleur du travail n’a pas permis de désherber toute ses ravages de manière imprévisible, de la mi-juillet à
la parcelle manuellement et l’expérience a permis de la mi-août. Les champs infestés de chiendent sont plus
démontrer qu’une telle opération fait augmenter subs- vulnérables.
tantiellement les coûts de production.
Si d’autres insectes peuvent s’attaquer à l’avoine, ils ne
La deuxième année, la moutarde a été présente dans une représentent cependant pas une menace économique
seule section de la parcelle. Un faux-semis avait été fait au Québec, puisque dans cette région la récolte a lieu
et un sarclage mécanique n’a pu être possible qu’en pré- avant que la plupart des ravageurs aient atteint le stade
levée à cause des précipitations fréquentes et abondantes nuisible de leur cycle de développement.
après le semis. Aucun désherbage manuel n’a été fait et
la zone envahie par la moutarde a été laissée au champ Plusieurs maladies peuvent toucher l’avoine à différents
au moment de la récolte. stades de son développement. Elles sont causées par des
agents pathogènes, c’est-à-dire champignons, bacté-
ries, virus et nématodes. Pour effectuer un diagnostic
adéquat et appliquer les moyens de lutte appropriés, il
est préférable de consulter un professionnel. Un guide
pratique des maladies des grandes cultures est présenté
dans la section « Références » du présent document.
11
L’AVOINE
FLEURIE
Les maladies qui s’attaquent habituellement au grain ne
se manifestent pas dans le cas où l’avoine est cultivée
pour ses sommités fleuries.
Dans le cadre du projet supervisé par la Filière, au cours

de la deuxième année de production, le feuillage des
plantes a présenté des symptômes de maladie s’appa-
rentant à la tache septorienne. Trois facteurs peuvent
expliquer ces symptômes : la culture de l’avoine a été
faite deux années de suite dans le même champ; les
conditions exceptionnellement pluvieuses de cette
saison; le semis qui a été un peu plus tardif. En effet,
un semis hâtif permet d’échapper à l’infection pendant
une période plus longue de la croissance de la céréale
(Belzile, 1983).
Deux plantes sont à surveiller dans le voisinage im-

médiat d’un champ d’avoine. Il s’agit de l’épine-vinette
commune (Berberis vulgaris) et du nerprun cathartique
(Rhamnus cathartica) (BAILEY, 2004). Ces deux arbus-
tes sont des hôtes alternes aux champignons pathogènes
qui causent la rouille couronnée et la rouille des tiges.
Répandus dans certaines régions, ces arbustes doivent
être détruits à proximité des champs en culture.
Outre la destruction des arbustes, les moyens de lutte

comprennent le choix de cultivars résistants (CÉROM,
2008), la mise en culture de plusieurs cultivars d’avoine
dans diverses sections de la ferme, une bonne nutrition
de la plante et une gestion serrée de l’azote. Un semis
hâtif peut prévenir les pertes, car la culture atteindra la
maturité avant que l’infection ne puisse devenir impor-
tante.
12
L’AVOINE
FLEURIE
3. Récolte et conditionnement
3.1 Récolte
Les sommités fleuries sont récoltées alors que les grains

sont encore au stade laiteux, c’est-à-dire lorsque
l’amande encore verte a pris sa forme définitive et que
l’albumen est devenu laiteux. Un rendement élevé en
sommités fleuries sera le résultat d’une levée, d’une
croissance et d’une montaison uniformes. L’échelle de
Zadok peut être très utile pour déterminer les stades de
croissance des céréales (Baute, 2002). Ce stade survient
environ une dizaine de jours après le début de l’épiaison.
Selon la date de semis, la récolte peut se produire de la
mi-juillet à la mi-août. À ce moment, le taux d’humidité
de la plante sera d’environ 75 %.
La récolte se fait durant un jour sec et ensoleillé, lorsque

la rosée est levée. L’équipement de récolte doit être ajusté Dans le cadre du projet supervisé par la Filière, l’avoine
afin d’obtenir une hauteur de coupe qui donnera des fleurie a été fauchée à l’aide d’une faucheuse de 3 m
tiges d’une longueur maximale de 45 cm. Les tiges trop de longueur, à une hauteur d’environ 60 cm du sol. La
longues risquent de déclasser le produit lors de la vente récolte a été faite par étapes. Ainsi, un rang d’avoine,
et beaucoup de travail manuel peut alors être nécessaire, correspondant à une largeur de faucheuse, était d’abord
augmentant ainsi les coûts de production. La coupe fauché, puis ensaché manuellement par une équipe de
des tiges doit être nette et ne doit pas endommager le travailleurs dans de gros sacs à grains en nylon. Une
matériel végétal. voiture à foin transportait immédiatement les sacs au sé-
choir afin d’éviter la détérioration du matériel causée par
Au Québec, il n’existe pas d’équipement spécialisé pour une trop longue attente. Cette méthode, improvisée avec
la récolte de l’avoine fleurie, mais il est possible d’adapter les équipements disponibles, est peu efficace car elle
des équipements existants qui permettront de faucher et demande trop de main-d’œuvre et de manipulations. Par
de récupérer les sommités dans un bac ou une benne de contre, le produit obtenu était de belle qualité et n’a pas
transport (Mainguy, 2008). subi de détérioration pendant les diverses opérations.
La manutention vers une remorque ou un autre bac de

réception doit se faire avec le moins de friction ou de
pression possible pour ne pas endommager le matériel
récolté. Il est préférable de limiter le temps de séjour
des sommités fleuries à l’état frais dans les remorques
ou autres contenants à moins de deux heures suivant la
récolte. La remorque doit être propre, aérée, munie de
bâches ou de couvercles qui maintiennent le produit à
l’abri du soleil et des intempéries.
13
L’AVOINE
FLEURIE
Après la récolte, le matériel végétal laissé sur place peut
être récolté en vert, pâturé ou enfoui comme engrais
vert si la culture est non grainée. Si la culture est
grainée, on recommande d’effectuer une récolte ou un
broyage des tiges d’avoine restantes afin de détruire les
mauvaises herbes et de dégager le couvert végétal, ce
qui favorisera le développement des plantes fourragères
vivaces sous-jacentes.
3.2 Conditionnement
Les sommités fleuries peuvent être vendues fraîches
pour la production de teintures. Elles peuvent aussi être
réfrigérées ou congelées dès la récolte. Idéalement, elles
sont livrées à l’acheteur dans des contenants de grade
alimentaire.
Dans le cadre du projet supervisé par la Filière, vu la
Le séchage des sommités fleuries doit être réalisé en
grande quantité de matériel végétal, une autre méthode
moins de 48 heures, pendant lesquelles les inflorescen-
a été expérimentée. Le séchage des sommités fleuries a
ces destinées au séchage sont passées sur une table de tri
été réalisé avec un séchoir à foin de 7,5 forces, situé sur
afin d’en retirer toute matière végétale étrangère. Cette
le fenil d’une grange, qui a été adapté pour le séchage
opération augmente toutefois considérablement les
d’une quantité équivalente à 2 500 kg de sommités fleu-
coûts de production.
ries. Un andain, dont les dimensions étaient d’environ
Le système de séchage doit être installé sur place ou à 1 m de hauteur, 1,5 m de largeur et 2 m de longueur, a
proximité de la ferme. Sa capacité à recevoir et à sécher été placé sur des palettes de bois, directement à la sortie
tout le matériel frais doit être suffisante, car, lorsque les d’air du séchoir. Toutes les autres ouvertures ont été
sommités fleuries ont atteint le bon stade de maturité, bouchées afin de forcer la circulation de l’air à travers
on dispose de très peu de temps pour les récolter. l’andain, lequel a été recouvert de bâches propres pour
ainsi éviter toute contamination. L’air extérieur à tem-
Pour le séchage de petites quantités de matériel végétal, pérature ambiante a été soufflé pendant environ deux
on peut utiliser différents modèles de séchoirs dispo- semaines, sans retournement, jusqu’à ce que les sommi-
nibles sur le marché ou encore fabriquer son propre tés soient sèches. Si cette technique a exigé beaucoup de
équipement. Un plan de séchoir est présenté en ligne temps, de manipulations et d’énergie électrique, elle a
sur le site Internet de la Filière des plantes médicina- donné une excellente qualité de produit.
les biologiques du Québec (Dufresne, 2008). Dans ces
séchoirs, la récolte est habituellement répartie sur des Une certaine quantité de sommités fleuries sèches a été
claies dotées de mailles de 1 cm. Les opérations com- coupée et tamisée pour un acheteur. Une entreprise spé-
prennent d’abord une phase rapide de chauffage à une cialisée dans la fabrication de tisanes a effectué ce travail
température maximale de 40 °C. Une fois la température à forfait. Au préalable, les sommités ont été triées afin
atteinte, le séchage doit se poursuivre à température de retirer les matières végétales indésirables (mauvaises
constante, et ce, pendant moins de 24 heures. Pour herbes ou feuillage). Cette opération a exigé beaucoup
terminer, la température est ramenée graduellement à la de temps et devrait idéalement être semi-mécanisée. Le
température ambiante, jusqu’à une teneur en eau de produit a été emballé dans les mêmes sacs de nylon que
10 %, ce qui permet d’interrompre les processus enzy- lors de la récolte. Le tableau ci-dessous présente le résul-
matiques et la croissance bactérienne (Teuscher, 2005). tat du conditionnement d’un échantillon de la récolte,
soit 152 kg d’avoine fleurie séchée.
14
L’AVOINE
FLEURIE
Avoine fleurie Coupe à 2 cm Coupe sachet Poudre Perte
entière séchée
152,0 kg 97,5 kg 27,5 kg 10,6 kg 16,4 kg
3.3 Transformation 3.4 Emballage et entreposage

Les produits de santé naturels à base d’avoine que l’on
trouve sur le marché peuvent se présenter sous forme
d’extraits liquides préparés à partir de la plante fraîche.
Cependant, ce matériel végétal peut difficilement subir
un transport sur de grandes distances, limitant ainsi les
possibilités d’approvisionnement.
Les extraits liquides (teintures, glycérés et huiles) sont

préparés en faisant macérer la plante fraîche dans un
solvant comme l’alcool de grain 40 %, certifié biologi-
que, le vinaigre de cidre de pomme biologique, l’huile
biologique ou la glycérine végétale. Ces produits se
conservent longtemps pour un usage hors saison, se
transportent aisément et agissent rapidement.
L’avoine séchée est aussi en demande par les manufac-

turiers de tisanes, et de produits de santé naturels sous L’avoine fleurie contient très peu de matières volatiles
forme de capsules ou de comprimés. et se révèle peu hygroscopique dû aux cires naturelles
qu’elle contient. Après l’étape du séchage, les sommités
fleuries peuvent être mises en balles et ensachées dans
des contenants hermétiques afin de les protéger contre
l’humidité ambiante et toute contamination. À cette fin,
les sacs en polyéthylène doublés d’une pellicule plasti-
que de grade alimentaire sont adéquats.
En ce qui concerne les produits coupés, les contenants

d’emballage peuvent être des sacs de plastique de 50 kg
de grade alimentaire, qu’il faut toutefois protéger de la
lumière et des perforations en les plaçant dans des boî-
tes de carton. On peut aussi utiliser des barils de carton
doublés d’un sac de plastique ou tout autre contenant de
grade alimentaire satisfaisant les exigences de l’acheteur.
L’emballage interne doit porter une fiche signalétique

comprenant les informations suivantes : nom de la
plante, du cultivar et du producteur, date et lieu de la ré-
colte, du conditionnement et de l’emballage. Un numéro
de lot correspondant aux registres de production, de sé-
chage et d’entreposage doit être attribué conformément
15
L’AVOINE
FLEURIE
au cahier des charges de l’organisme de certification tion à la ferme. Les acheteurs acceptent généralement
biologique. Ce numéro de lot doit permettre de retracer d’assumer les coûts de transport et choisissent alors leur
le produit tout au long de sa production à la ferme et mode d’envoi privilégié.
servir de point de référence pour les acheteurs, en cas de
rappel. 3.5 Analyses et contrôle de la qualité
L’emballage externe doit signaler clairement le produit, Le contrôle de la qualité est en premier lieu organo-
la forme sous laquelle il est préparé, le poids net, le leptique : l’arôme, la saveur, et surtout la couleur vert
pourcentage de matières sèches garanti, le poids total tendre des sommités fleuries séchées font foi des bonnes
avec l’emballage, le fabricant, la date d’emballage, le pratiques qui ont été appliquées de la récolte jusqu’à la
numéro de lot, les coordonnées complètes de l’acheteur vente du produit final. Toute odeur, trace ou présence
et les instructions de maintien de l’intégrité biologique d’insectes ou de moisissures peut évidemment disqua-
pour les transporteurs. lifier le produit auprès des acheteurs. L’odeur fait aussi
foi de l’âge du produit : un produit trop vieux a une
Différents systèmes de numérotation de lot peuvent être odeur oxydée caractéristique. Un produit récolté trop
utilisés et doivent permettre de retracer le produit. Voici tôt ou trop tard sera d’un vert soit trop foncé soit trop
quelques exemples de numéros de lot. pâle, alors que les fragments seront trop souples ou trop
rigides sous la pression des doigts. La détection visuelle
No de lot Explication de corps étrangers et de matériel végétal douteux peut
A-08- 1 Avoine, cultivée en 2008, le 1er lot entraîner le refus d’un lot par l’acheteur.
expédié
La propreté et les conditions d’hygiène lors de la culture,
A-227-230-08-2 Avoine, récoltée le 15 août (227e de la récolte et de toutes les étapes de transformation
jour du calendrier Julien), emballée subséquentes sont très importantes, d’autant plus que le
le 18 août (230e jour du calendrier produit est destiné à la consommation humaine pour
Julien), année 2008, le 2e lot expédié le maintien de la santé. Le meilleur moyen de prévenir
les refus de produits et les atteintes à la réputation, qui
AHT-15-09-08 Avoine hachée tamisée, expédiée le peuvent anéantir des années d’efforts, est d’implanter un
15 septembre (09) 2008 système rigoureux et complet de gestion de la qualité, de
l’utiliser et de le tenir à jour.
Tout au long de la production, les registres doivent être
tenus à jour afin de permettre la concordance entre le Durant le transport, la rupture des emballages, l’hu-
numéro de lot et les opérations effectuées et inscrites au midité et les odeurs étrangères peuvent être néfastes
registre. au maintien de la qualité du produit. Les emballages
de transit doivent aussi protéger l’herbe sèche de toute
Des échantillons doivent être conservés pour chaque contamination. Ainsi, les transporteurs doivent se por-
récolte et chaque lot de produits, puisque les acheteurs ter garants de la propreté des véhicules pour l’intégrité
demanderont à voir ces échantillons avant de décider des produits, à l’aide de connaissements de livraison.
d’acheter le produit. Ils constituent également une preu-
ve de la salubrité et de la qualité des produits vendus. L’exposition au gel ou à des excès d’humidité peut
permettre l’entrée de vapeur d’eau dans les emballages et
La masse volumique des sommités fleuries hachées occasionner de la condensation à l’intérieur. Il est donc
d’avoine est faible, environ 150 kg/m³, ce qui implique préférable durant la saison froide que les transporteurs
des coûts unitaires d’entreposage et de transport impor- utilisent des boîtes de transport tempérées et isolées.
tants, dont il faut tenir compte dans le coût de produc-
16
L’AVOINE
FLEURIE
La présence de bactéries pathogènes peut dénoter un Certains acheteurs peuvent exiger des analyses des
manque d’hygiène ou l’infestation des installations par ingrédients actifs. L’avoine fleurie comprend principa-
des rongeurs ou des insectes, ce qui est évidemment lement les suivants : saponine, flavonoïdes, alkaloïdes,
inacceptable. Ainsi, chaque récolte doit faire l’objet composés stéroidaux, carotène, gluten, amidon en
d’une analyse microbiologique comprenant les para- plus des minéraux : fer, manganèse et zinc. L’établisse-
mètres suivants : compte total; levures et moisissures; ment des normes et les analyses biochimiques peuvent
E. coli; Staphylococcus aureus; Pseudomonas aeruginosa; représenter un coût important pour une entreprise. Les
Salmonella spp. Selon la quantité récoltée, il peut être noms de quelques laboratoires sont mentionnés dans la
nécessaire de prélever plusieurs échantillons dans des section « Ressources » du présent document.
lots différents. Souvent, les acheteurs exigeront d’obtenir
les résultats des analyses. Des laboratoires spécialisés
effectuent ce travail dans plusieurs villes de la province
et quelques-uns d’entre eux sont mentionnés dans la
section « Ressources » du présent document.
Santé Canada a, pour sa part, publié un document

de référence intitulé Preuves attestant de la qualité
des produits de santé naturels et finis. On y trouve des
renseignements qui aideront les demandeurs de licence
de mise en marché à déterminer les preuves nécessaires
au soutien de la qualité des produits de santé naturels et
finis. Un tableau fait également état des limites d’accep-
tation des contaminants microbiologiques et chimi-
ques. Cet ouvrage est disponible sur Internet à l’adresse
indiquée dans la section « Références » du présent
document.
17
L’AVOINE
FLEURIE
4. Aspects économiques et mise en marché
4.1 Budget
TABLEAU 1
Budget avoine fleurie biologique l’hectare
Débours
Article Qté Prix Unité Coûts totaux Le kg
l’hectare
A- PRODUITS (1)
Coupée (kg) 376 7,00 $ 1 2 629,14 $
Entière prix de gros (kg) 167 7,50 $ 1 1 252,50 $
Entière prix de détail (kg) 35 12,00 $ 1 420,00 $
Total PRODUITS (A) 578 Prix moyen : 4 301,64 $ 7,45 $
B- DÉBOURS
1- APPROVISIONNEMENTS
Semence non traitée (kg) 131 27,20 $ 40 89,05 $
Pierre à chaux épandue (t) 0,3 31,00 $ 1 9,30 $
Fumier (t) 20 0
Total 98,35 $ 0,17 $
2- OPÉRATIONS CULTURALES (2) À forfait Coûts variables
Chargement du fumier tracteur 27 m³ 37,33 $ 16,27 $
Épandeur de fumier 27 m³ 92,00 $ 35,47 $
Cultivateur 8 m (sable) 2 fois 41,38 $ 18,02 $
Semoir à céréales 45,11 $ 17,65 $
Rouleau 6 m 13,30 $ 5,10 $
Désherbage mécanique 2 fois 19,68 $ 8,58 $
Désherbage manuel ($/h) 15 12,00 $ 1 177,91 $ 177,91 $
Récolte semi-mécanisée ($/h) 65 12,00 $ 1 785,78 $ 785,78 $
Faucheuse à disques 3,04 m 32,72 $ 14,12 $
Transport champ au séchoir 6,64 $ 2,80 $
Total 1 251,86 $ 1 081,69 $ 1,87 $
18
L’AVOINE
FLEURIE
TABLEAU 1
Budget avoine fleurie biologique l’hectare
Débours
Article Qté Prix Unité Coûts totaux Le kg
l’hectare
3- CONDITIONNEMENT ET EMBALLAGE
Séchage air ambiant (kg) (3) 578 0,40 $ 1 231,04 $
Manipulation au séchoir (h) 8,0 12,00 $ 1 96,00 $
Emballage (h) 4,3 12,00 $ 1 51,60 $
Coupage à forfait (kg) 376 2,75 $ 1 1 032,88 $
Transport automobile (km) 400 0,35 $ 1 140,00 $
Total 1 551,51 $ 2,69 $
4- AUTRES FRAIS
Location de terre 150,00 $
Entretien terre et taxes
46,25 $
foncières nettes
Analyse microbiologique (1/ha) 67,72 $ 1 67,72 $
Intérêts marge crédit 2777,81 $ 5 % 9 mois 104,17 $
Total 218,14 $ 0,38 $
TOTAL DÉBOURS ( B ) 2 949,70 $ 5,11 $
C- MARGE PRODUITS SUR DÉBOURS (A - B) 1 351,95 $ 2,34 $
19
L’AVOINE
FLEURIE
TABLEAU 2
Analyse de sensibilité de la marge des produits sur les débours en $ l’hectare
Rendement Prix moyen $/kg
kg/ha * 5,00 $ 6,00 $ 7,00 $ 7,45 $ 8,00 $ 8,50 $ 9,00 $
500 (241) $ 259 $ 759 $ 983 $ 1 259 $ 1 509 $ 1 759 $
550 (126) $ 424 $ 974 $ 1 221 $ 1 524 $ 1 799 $ 2 074 $
578 (62) $ 516 $ 1 093 $ 1 352 $ 1 671 $ 1 960 $ 2 249 $
600 (10) $ 590 $ 1 190 $ 1 459 $ 1 790 $ 2 090 $ 2 390 $
650 106 $ 756 $ 1 406 $ 1 697 $ 2 056 $ 2 381 $ 2 706 $
* kg de produits coupés et entiers
Observations :
Dans des proportions de 65 % de produits coupés et 35 % de produits entiers à un prix moyen de 7,45 $/kg, la marge des produits sur les débours
(charges déboursées) passe de 983 $ l’hectare à 1 697 $ l’hectare, lorsque les rendements varient de 500 à 650 kg l’hectare. La marge devient négative
à un prix moyen de 5,00 $/kg pour des rendements inférieurs à 650 kg. Par contre, à 9,00 $/kg, elle est supérieure à 2 000 $ l’hectare pour des rende-
ments égaux et supérieurs à 550 kg. La section 3 « Conditionnement et emballage » à 2,69 $/kg accapare 53 % des débours. On devrait tout d’abord
essayer de diminuer ces débours.
La marge des produits et des débours sert à rémunérer l’exploitant pour les heures qu’il a consacrées à cette production, soit 8,2 heures, à rembourser
une partie de son coût de vie et une partie des emprunts annuels (remise de capital et d’intérêt) de son entreprise horticole. Dans les meilleurs cas, elle
peut servir à l’autofinancement de l’entreprise.
Explications :
(1) Le budget est réalisé à partir des observations de l’agronome Christine Ouellet, Projet Réseau de fermes 2006, 2007 et 2008, Filière des plantes
médicinales biologiques du Québec.
(2) La plupart des coûts d’utilisation des machines agricoles sont tirés des Références économiques, AGDEX 740/825, coûts d’utilisation et taux à
forfait suggérés, CRAAQ, novembre 2008. Le coût du carburant diesel est de 1,10 $/l.
(3) Coût de l’électricité du séchoir à air ambiant (foin) : 15 jours x 24 heures/jour x 9,2 Kw/h (moteur 7,5 H.P.) = 3312 kWh x 0,07 $/kWh = 232 $,
0,40 $/kg
20
L’AVOINE
FLEURIE
Tableau 3
Besoins en main-d’œuvre l’hectare
Opérations Heures totales Heures salariées Heures des exploitants
Chargement du fumier 0,5 0,50
Épandage du fumier 1,0 1,03
Cultivateur 0,32 0,32
Semoir à céréales 0,5 0,50
Rouleau 0,23 0,23
Désherbage mécanique 0,25 0,25
Désherbage manuel 15 15
Récolte manuelle 65 65
Faucheuse à disques 0,37 0,37
Inclus dans le temps
Transport au séchoir
de récolte
Inclus dans le temps
Séchage à air chaud
de récolte
Manipulation au séchoir 8,0 8
Emballage 4,3 4,3
Coupage À forfait
Transport au point de vente 5,0 5,0
Total 100,5 92,3 8,2
21
L’AVOINE
FLEURIE
4.2 Rendement Les produits de santé naturels à base d’avoine peuvent
se présenter sous forme de capsules ou de comprimés
fabriqués à partir de plantes séchées, ou d’extraits faits à
partir de la plante fraîche. Par exemple, une entreprise
européenne produit un extrait fluide glycériné, miellé
obtenu par macération des plantes fraîches dans trois
solvants : l’alcool éthylique, l’eau et la glycérine, chacun
ayant un pouvoir d’extraction différent. On trouve aussi
une teinture obtenue par macération dans un alcool
à 51 %. Les sommités fleuries séchées sont également
utilisées pour la préparation d’infusions. Enfin, il existe
plusieurs produits de soins corporels à base d’avoine ou
d’extrait d’avoine, comme des savons, crèmes et lotions
hydratantes, etc.
L’avoine fleurie biologique utilisée à des fins médicinales

que l’on trouve au Québec provient principalement des
États-Unis ou d’autres provinces du Canada à des prix
très compétitifs, et ce, bien que les conditions de culture
pour l’avoine soient très favorables au Québec.
Le rendement de sommités fleuries sèches retenu pour
Cependant, le producteur qui souhaite se démarquer
le budget prévisionnel a été de 578 kg/ha, soit le rende-
doit être en mesure de démontrer qu’il peut cultiver une
ment réel net obtenu dans le cadre du projet. Selon une
plante de qualité sur une grande superficie, année après
évaluation de rendement réalisée à l’été 2008, le rende-
année, de manière à assurer un approvisionnement
ment potentiel du champ d’avoine pourrait être de plus
stable et récurrent à l’acheteur qui compte sur sa récolte
de 5 000 kg/ha frais, ce qui donne 1 700 kg/ha sec si l’on
pour fabriquer ses propres produits. Une production
ne considère aucune perte et si l’on tient compte du fait
sous régie biologique augmente encore les possibilités
que toutes les sommités ont été récoltées à une lon-
de trouver preneur.
gueur d’environ 45 cm et qu’aucune mauvaise herbe n’a
été conservée dans l’échantillonnage. Le ratio du poids Au Québec, la culture de l’avoine fleurie sous régie
frais par rapport au poids sec a été de 2,7:1, ce qui est biologique est marginale. Quelques producteurs en
excellent par rapport à la documentation spécialisée qui cultivent sur de petites superficies qu’ils vendent prin-
mentionne un ratio de 2,4:1. cipalement sur le marché en vrac, à des magasins de
produits de santé naturels, des herboristes ou des petites
4.3 Mise en marché entreprises qui fabriquent des tisanes. Quant aux trans-
formateurs, ils souhaitent transiger des quantités plus
Ce projet de culture d’avoine fleurie a démontré qu’il est importantes de matières premières.
possible de produire une matière première de grande
qualité sous régie biologique. Un marché intéressant Une recherche effectuée sur le Web au début de 2009
pourrait éventuellement être développé pour ce produit donne un aperçu des prix de différents produits faits à
séché, soit sous sa forme entière ou conditionnée. L’ex- base d’avoine actuellement sur le marché. Ces prix sont
périence a cependant démontré que pour atteindre un à titre indicatif et ne comprennent pas les frais divers
seuil de rentabilité acceptable, les opérations manuelles comme la livraison, les taxes, l’importation, etc.
doivent être remplacées par une mécanisation des opé-
rations, et ce, de la culture à la vente du produit final.
22
L’AVOINE
FLEURIE
Prix de vente
Matière Prix approx. au
Forme Source Prix de détail approx. au
première producteur
détaillant
Paille d’avoine Capsules Commerce de
100 pour 18 $
séchée non bio détail de PSN
Avoine bio
Teinture bio Distributeur 50 ml pour 20 $
fraîche
Extrait en
26,50 $US min.
Tiges poudre 10:1
25 kg
non bio
Avoine fleurie Tige verte 22 $/kg pour 0,5
Distributeur
séchée en fleurs à 5 kg
6 à 20 $/kg selon
Avoine fleurie Herboristerie
Vrac bio la quantité
séchée entière pour revente
et la coupe
Le prix qui peut être obtenu pour de l’avoine fleurie 4.4 Réglementation sur les produits de
biologique séchée varie selon les volumes transigés, santé naturels
la forme sous laquelle elle est conditionnée et le type
de marché visé. En 2008, dans le cadre du projet de la Il est important de savoir que les produits de santé na-
Filière, une partie de la récolte a trouvé preneur sur le turels sont réglementés au Canada et soumis au règle-
marché médicinal biologique. L’avoine fleurie biologi- ment sur les produits de santé naturels qui est entré en
que séchée, coupée à 2 cm et tamisée a été vendue à un vigueur le 1er janvier 2004. La définition de « produit
distributeur à 7 $/kg pour un volume de 100 kg et au de santé naturel » y est d’ailleurs clairement présentée.
même prix, entière, pour une quantité de 12 kg. Une
autre entreprise a payé l’avoine fleurie séchée entière Ce règlement stipule, entre autres, que tout produit de
12 $/kg pour une quantité de 70 kg. Enfin, une petite santé naturel (PSN) doit obtenir une licence de mise
entreprise qui fabrique des tisanes haut de gamme offre en marché et arborer un numéro de produit naturel
aux producteurs entre 60 et 80 $/kg pour de l’avoine (NPN) pour pouvoir se vendre légalement au Canada.
fleurie biologique de grande qualité, coupée à 7 ou Il comprend les normes à respecter pour la fabrication,
10 cm de la tête. l’emballage, l’étiquetage, l’entreposage, l’importation, la
distribution et la vente de PSN.
De plus, ce règlement exige l’obtention d’une licence

d’exploitation de produits aux personnes qui vendent
des PSN, notamment les fabricants, les distributeurs,
les importateurs, les emballeurs et les étiqueteurs.
Cependant, les producteurs agricoles qui manipulent
ou traitent un produit de manière à préserver l’intégrité
de la matière première ne sont pas considérés comme
23
L’AVOINE
FLEURIE
des fabricants. Il en va de même pour les praticiens l’information sur l’innocuité et l’efficacité de plusieurs
de produits de santé naturels qui relèvent plutôt de la PSN couramment utilisés. Toutefois, l’avoine n’a pas fait
compétence des provinces. L’utilisation des PSN par les l’objet d’une monographie jusqu’à présent. Le document
consommateurs à des fins personnelles n’est pas visée peut être consulté à l’adresse suivante :
par le règlement. http://www.hc-sc.gc.ca/dhp-mps/prodnatur/applica-
tions/licen-prod/monograph/index-fra.php
Le site de Santé Canada présente de l’information claire
et détaillée sur le sujet :
http://www.hc-sc.gc.ca/dhp-mps/prodnatur/about-apro-
pos/index-fra.php
Les différents articles du règlement sont présentés à

l’adresse suivante :
http://gazette.gc.ca/archives/p2/2003/2003-06-18/html/
sor-dors196-fra.html
Il est aussi possible de consulter la Base de données des

produits de santé naturels homologués qui contient des
renseignements spécifiques sur les PSN ayant reçu une
licence de mise en marché à l’adresse suivante :
http://www.hc-sc.gc.ca/dhp-mps/prodnatur/applica-
tions/licen-prod/lnhpd-bdpsnh-fra.php
Santé canada a élaboré un Compendium de monogra-

phies, document de référence pour tout demandeur de
licence de mise en marché. Le document présente de
24
L’AVOINE
FLEURIE
5. Points saillants
Les herboristes utilisent l’avoine pour soulager divers L’épine-vinette commune Berberis vulgaris et le nerprun
maux dont la fatigue, les troubles nerveux, la dépression, cathartique Rhamnus cathartica ne doivent pas être
l’insomnie et les rhumatismes. L’avoine entre également dans le voisinage immédiat d’un champ d’avoine, car ces
dans diverses préparations pour les soins du corps : crè- deux arbustes sont des hôtes alternes aux champignons
mes, onguents, savons, shampooings et autres produits pathogènes qui causent la rouille couronnée et la rouille
cosmétiques. des tiges.
Les grains et le son d’avoine peuvent contribuer à préve- L’adaptation d’équipement de machinerie agricole est
nir les maladies coronariennes et les troubles cardiovas- nécessaire pour assurer la coupe, la récolte, le condi-
culaires. Les grains entiers d’avoine aident à abaisser le tionnement de l’avoine fleurie et la rentabilité de cette
taux de glucose sanguin et ils contiennent le β-sitosterol, production.
un composé anti-tumeur.
Le séchage de l’avoine doit se faire rapidement après la
L’avoine est une graminée annuelle de grande culture, récolte. Il convient donc d’avoir à la ferme les équipe-
qui est semée en plein champ et dont la culture est très ments nécessaires au séchage de grandes quantités de
bien documentée pour le Québec. matériel à la fois.
Le cultivar d’avoine vêtue indiqué pour une récolte de L’avoine fleurie contient très peu de matières volatiles et
sommités fleuries doit présenter des caractéristiques elle est peu hygroscopique dû aux cires naturelles qu’elle
agronomiques bien ciblées. contient, ce qui la rend assez facile à conserver.
La densité de peuplement recherchée est de 325 à Sur le plan économique, il faut prévoir que le condi-
375 grains/m2. tionnement et l’emballage peuvent représenter des coûts
importants pour cette production.
Il est déconseillé de la cultiver deux années de suite dans
un même champ, car cela augmente le risque que des
maladies du feuillage se développent.
25
L’AVOINE
FLEURIE
6. Références
6.1 Documents
BAILEY, K.L., et autres (éditeurs scientifiques) (2004). Maladies des grandes cultures au Canada, La Société cana-
dienne de phytopathologie, adaptation et mise à jour de la 3e éd. de Diseases of Field Crops in Canada, 318 p.
BAUTE, Tracey, et autres (2002). Guide agronomique des grandes cultures, ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation
et des Affaires rurales de l’Ontario, publication 811F, Ontario, 348 p.
BELZILE, L. (1983). Établissement des plantes fourragères, Bulletin technique No 3, CPVQ, Québec.
BLUMENTHAL, M., A. GOLDBERG et J. BRINKMANN (Ed) (2000). Expanded Commission E Monographs, Ameri-
can Botanical Council, publié en collaboration avec Integrative Medicine Communications, États-Unis.
CÉROM (2008). Résultats 2008 et recommandations 2009, Réseaux grandes cultures du Québec (RGCQ), 30 p.
[En ligne] http://www.cerom.qc.ca/Documentations/Resultats_RGCQ_2008.pdf
CHARTRAND, Claude, et autres (2006). Étude de marché sur l’avoine du Québec, MAPAQ, Direction des politiques
sur la gestion des risques, Québec, 94 p. plus les annexes.
COLLECTIF (1999). Céréales de printemps, Culture, 2e édition, CRAAQ, Québec.
COULOMBE, A.-M. et Y. DOUVILLE (2000). Appareils de désherbage mécanique en grandes cultures, Technaflora
inc. Canada.
CRAAQ (2003). Guide de référence en fertilisation, 1re édition, Québec, 297 p.
FÉDÉRATION D’AGRICULTURE BIOLOGIQUE DU QUÉBEC (2006). Trousse de transition vers l’agriculture biolo-
gique – Grandes cultures, Québec, 44 p.
HENRY, C. et X. SIMONNET (1995). Le séchage – Des principes à la définition de votre installation, Institut technique
interprofessionnel des plantes à parfum, médicinales et aromatiques, France, 166 p.
JOBIN, P. et Y. DOUVILLE (1997). Engrais verts et cultures intercalaires, Éd. Centre de développement d’agrobiologie,
Québec.
MAZOYER, Marcel (2002). Larousse agricole. Le monde paysan au XXIe siècle. Dictionnaire Larousse, France, 767 p.
ST-PIERRE, C.-A. et G. GENDRON (1982). Les céréales et le maïs, Presse de l’Université Laval, Québec, 219 p.
TEUSCHER, Ernest, Robert ANTON et Antoine LOBSTEIN (2005). Plantes aromatiques : épices, aromates, condi-
ments et leurs huiles essentielles, édition Tec et Doc, Paris, 522 p.
WALLACE, Janet (2001). Guide de production biologique des grandes cultures, 2e édition, COG-Canadian Organic
Growers, Canada.
26
L’AVOINE
FLEURIE
6.2 Références en ligne
BEAUREGARD, Guy et Denis RUEL (2007). Budget de culture sur l’avoine, avoine non grainée, plante-abri, nue, semis
direct, MAPAQ.
[En ligne] http://www.agrireseau.qc.ca/grandescultures/navigation.aspx?pid=205&sid=0&r=
DUFRESNE, Camille (2008). Documentation d’une technologie simple pour le séchage de plantes médicinales à la
ferme. Filière des plantes médicinales biologiques du Québec, Québec, 35 p.
[En ligne] http://www.plantesmedicinales.qc.ca/images/_pdf/sechagedesplantes.pdf
DUKE, James A. (1983). Avena sativa L. Handbook of Energy Crops.

[En ligne] http://www.hort.purdue.edu/newcrop/duke_energy/Avena_sativa.html#Uses
ESTRADE, Jean-Roger, et autres (2003). Éléments pour la conduite des principales grandes cultures et prairies, Dépar-
tement AGER-INA P-G, Agroparis tech., Paris.
[En ligne] http://138.102.82.2/agronomie/phytotechnie/pdf/cerp.pdf
FILIÈRE DES PLANTES MÉDICINALES BIOLOGIQUES DU QUÉBEC (FPMQ) (2004). L’avoine fleurie, guide de
production sous régie biologique, Québec, 19 p. [En ligne] www.plantesmedicinales.qc.ca
GIBSON, Lance et Garren BENSON (2002). Origin, History, and Uses of Oat (Avena sativa) and Wheat (Triticum
aestivum). Iowa State University, Department of Agronomy.
[En ligne] http://www.agron.iastate.edu/courses/agron212/Readings/Oat_wheat_history.htm
MAINGUY, Francis (2008). Mécanisation de la culture des plantes médicinales biologiques au Québec, Filière des plan-
tes médicinales biologiques du Québec, Québec, 54 p. [En ligne] http://www.plantesmedicinales.qc.ca/images/_pdf/
mecanisationdelaculture.pdf
MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE, DE L’ALIMENTATION ET DES AFFAIRES RURALES DE L’ONTARIO (2003).

Céréales : semis. [En ligne] http://www.omafra.gov.on.ca/french/crops/pub811/6plant.htm

Céréales : fertilisation. [En ligne] http://www.omafra.gov.on.ca/french/crops/pub811/6fert.htm

Céréales : tache septorienne. [En ligne] http://www.omafra.gov.on.ca/french/crops/pub811/6septo.htm
PASSEPORT SANTÉ (2007). Avoine, section « Encyclopédie des aliments ».

[En ligne] http://www.passeportsante.net/fr/Nutrition/EncyclopedieAliments/Fiche.aspx?doc=avoine_nu
PASSEPORT SANTÉ (2007). Avoine, section « Produits de santé naturels ».

[En ligne] http://www.passeportsante.net/fr/Solutions/PlantesSupplements/Fiche.aspx?doc=avoine_ps
ROBITAILLE, Robert. Développer son flair pour les analyses de fumier et compost, MAPAQ, Québec.
[En ligne] www.agrireseau.qc.ca/agriculturebiologique/Documents/analyse%20de%20fumier.ppt
SANTÉ CANADA (2007). Médicaments et produits de santé, Compendium des monographies.

[En ligne] http://www.hc-sc.gc.ca/dhp-mps/prodnatur/applications/licen-prod/monograph/index-fra.php
27
L’AVOINE
FLEURIE
SANTÉ CANADA (2007). Preuves attestant de la qualité des produits de santé naturels finis.
[En ligne] http://www.hc-sc.gc.ca/dhp-mps/prodnatur/legislation/docs/eq-paq-fra.php
SANTÉ CANADA (2006). Bonnes pratiques de fabrication.

[En ligne] http://www.hc-sc.gc.ca/dhp-mps/prodnatur/legislation/docs/gmp-bpf-fra.php
SASKATCHEWAN HERB AND SPICE ASSOCIATION (2004). Bonnes pratiques d’identification pour l’industrie des
plantes et des herbes (médicinales, aromatiques, culinaires) et des épices, 52 p.
[En ligne] http://www.saskherbspice.org/Bonnes-Pratiques.html
28
L’AVOINE
FLEURIE
7. Ressources
Liste de laboratoires
LABORATOIRE DE DIAGNOSTIC EN PHYTOPROTECTION.
MAPAQ, Direction de l’innovation scientifique et technologique à Québec.
Le laboratoire offre une expertise qui touche les domaines de l’entomologie, de la malherbologie et de la phytopatho-
logie. Les producteurs qui désirent utiliser ces services doivent consulter un conseiller du MAPAQ. Les services du
laboratoire sont aussi accessibles aux universités, centres de recherche, institutions d’enseignement, municipalités et
tout autre intervenant associé au domaine des productions végétales.
Téléphone : 418 643-5027
Courriel : [email protected]
Site Internet : http://www.mapaq.gouv.qc.ca/Fr/Productions/Protectiondescultures/diagnostic/
LABORATOIRE D’ENVIRONNEMENT S.M. INC.

Cette entreprise compte deux laboratoires situés à Varennes et à Sherbrooke. Ils offrent des services complets d’ana-
lyses microbiologiques et chimiques pour les produits cosmétiques, pharmaceutiques et de santé naturelle. Ils sont
reconnus par Santé Canada pour réaliser des contrôles de la qualité des matières premières, produits finis et en vrac.
Téléphone à Varennes : 514 332-6001
Téléphone à Sherbrooke : 819 566-8855
Site Internet : www.groupesm.com
TRANSBIOTECH
Ce centre collégial de transfert en biotechnologies est situé à Lévis. Parmi les nombreux services offerts aux entrepri-
ses, on trouve un service analytique de caractérisation et de dosage d’ingrédients actifs de plantes médicinales.
Téléphone : 418 833-8876
Site Internet : www.tbt.qc.ca
LA SÈVE, LABORATOIRE D’ANALYSE ET DE SÉPARATION DES ESSENCES VÉGÉTALES
Cet organisme sans but lucratif situé à Saguenay a développé une expertise dans le domaine de la valorisation des
produits naturels d’origine végétale. Il offre, entre autres, aux entreprises des services d’extraction, d’analyse et de
caractérisation des produits naturels et plus spécifiquement des huiles essentielles.
Téléphone : 418 545-5011, poste 5071
Site Internet : http://corpolaseve.uqac.ca
LABOVAL PLUS
Cette entreprise située à Lachine offre un service d’analyses à l’industrie pharmaceutique et à celle des produits de
santé naturels et des cosmétiques. Les services comprennent, entre autres, les analyses de matières premières et de
produits finis, des analyses de stabilité, ainsi que des vitamines et minéraux.
Téléphone : 514 633-6826
Site Internet : http://www.laboval.com
29
L’AVOINE
FLEURIE
Liste de fournisseurs
Emballage
EMBALLAGES CARROUSEL
Distributeur québécois situé à Boucherville. L’entreprise offre des produits d’emballage alimentaire et industriel, ainsi
que des produits sanitaires et d’entretien.
Téléphone : 1 800 361-4206
Site Internet : http://www.carrousel.ca
EMBALLAGE CODERRE
Manufacturier québécois de sacs pour l’industrie agroalimentaire. L’entreprise est située à Drummondville.
Site Internet : http://www.embcoderre.com/index.htm
LE MAGASIN DES COMMERÇANTS S&P LTÉE

Fournisseur d’outillage et de matériel d’emballage pour l’industrie de l’alimentation et autres commerces. Le magasin
est situé à Montréal.
Téléphone : 514 274-5547.
Site Internet : http://www.lemagasinsp.com/francais/
30

Guide Avoine

Transféré par

Droits d'auteur :

Formats disponibles

Guide Avoine

Transféré par

Informations du document

Titre original

Copyright

Formats disponibles

Partager ce document

Partager ou intégrer le document

Options de partage

Avez-vous trouvé ce document utile ?

Ce contenu est-il inapproprié ?

Droits d'auteur :

Formats disponibles

Guide Avoine

Transféré par

Droits d'auteur :

Formats disponibles

L’AVOINE

Programme d’appui aux initiatives

Programme du Conseil pour le développement

Programme de soutien au développement

Entreprise participante au réseau de collecte de données

Ce document est disponible sur les sites Internet suivants :

Sa production a fortement reculé depuis la Seconde

Des chercheurs ont effectué des sélections de cultivars

Il a aussi été démontré que les grains et le son d’avoine

2.1 Conditions de culture le travail à l’automne permet de préparer le sol plus

La densité de peuplement recherchée est de 325 à

Le taux de semis pour un lot de semence à plus de 90 %

Taux de semis (kg/ha) = Densité (grains/m2) x calibre des grains (g/1000 grains)

N P2O5 (kg/ha) K2O (kg/ha) Mg (kg/ha) Ca (kg/ha) S (kg/ha)

Dans le cadre du projet supervisé par la Filière, au cours

Deux plantes sont à surveiller dans le voisinage im-

Outre la destruction des arbustes, les moyens de lutte

Les sommités fleuries sont récoltées alors que les grains

La récolte se fait durant un jour sec et ensoleillé, lorsque

La manutention vers une remorque ou un autre bac de

3.3 Transformation 3.4 Emballage et entreposage

Les extraits liquides (teintures, glycérés et huiles) sont

L’avoine séchée est aussi en demande par les manufac-

En ce qui concerne les produits coupés, les contenants

L’emballage interne doit porter une fiche signalétique

Santé Canada a, pour sa part, publié un document

L’avoine fleurie biologique utilisée à des fins médicinales

De plus, ce règlement exige l’obtention d’une licence

Les différents articles du règlement sont présentés à

Il est aussi possible de consulter la Base de données des

Santé canada a élaboré un Compendium de monogra-

COLLECTIF (1999). Céréales de printemps, Culture, 2e édition, CRAAQ, Québec.

CRAAQ (2003). Guide de référence en fertilisation, 1re édition, Québec, 297 p.

DUKE, James A. (1983). Avena sativa L. Handbook of Energy Crops.

MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE, DE L’ALIMENTATION ET DES AFFAIRES RURALES DE L’ONTARIO (2003).

MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE, DE L’ALIMENTATION ET DES AFFAIRES RURALES DE L’ONTARIO (2002).

MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE, DE L’ALIMENTATION ET DES AFFAIRES RURALES DE L’ONTARIO (2002).

PASSEPORT SANTÉ (2007). Avoine, section « Encyclopédie des aliments ».

PASSEPORT SANTÉ (2007). Avoine, section « Produits de santé naturels ».

SANTÉ CANADA (2007). Médicaments et produits de santé, Compendium des monographies.

SANTÉ CANADA (2006). Bonnes pratiques de fabrication.

LABORATOIRE D’ENVIRONNEMENT S.M. INC.

LA SÈVE, LABORATOIRE D’ANALYSE ET DE SÉPARATION DES ESSENCES VÉGÉTALES

LE MAGASIN DES COMMERÇANTS S&P LTÉE

Vous aimerez peut-être aussi