Alchimie Geber - La Somme de La Perfection
Alchimie Geber - La Somme de La Perfection
Alchimie Geber - La Somme de La Perfection
LA PERFECTION
OU L’ABRÉGÉ DU MAGISTÈRE PARFAIT
eber (Djabir ibn Hajjan at-Tusi) qui aurait vécu dans la seconde moitié du VIII e siècle et
G aurait été à la tête d’une école hermétique. Là encore, rien d’assuré et l’on discute de
l’authenticité de ses écrits car les traités latins qui lui ont été attribués sont tous des faux,
sauf semble-t-il des manuscrits arabes plus récemment découverts. Il semble bien que l’on se trouve
confronté une fois encore à des compilations, celles-là – en tout cas – dues à une école islamique de
l’imam Djafar as-Sadiq qui aurait été le maître de Djabir. Pour les uns, Geber [Djabir] naquit au
Khorassan [souvenez-vous du chien du Khorassan d’Artéphius… Y aurait-il un rapport avec
Géber ?]. Son nom, Abou Abdallah Djabir ben Hayyan, indique celui de son père. On connaît un
Hayyan, apothicaire qui mourut exécuté au Khorassan vers 725 ; il avait été accusé d’espionnage au
profit de l’imam shiite. D’autres chroniqueurs le font naître à Harran et précisent sa qualité de
Sabéen. Djabir semble avoir connu le Traité du Secret de la Création des Etres d’Apollonius de
Thyane, car il cite la Table d’Emeraude en l’attribuant à Belinous le Sage. Pour d’autres, Djafar et
Geber sont une seule personne : selon Léon l’Africain, Geber était un Grec converti à l’islamisme.
Un manuscrit arabe, de la bibliothèque de Leyde, indique qu’il était philosophe de Thus ou
Thousso, ville de Hauran en Mésopotamie, province de la Perse [Histoire de la philosophie hermétique,
Lenglet-Dufresnoy, Paris, 1747] ; d’autres Adeptes le disent roi de l’Inde ; Rhazès l’appelle fils
d’Ayrn et cite de lui un traité des combinaisons [Mutatorum, qui est perdu]. Quoi qu’il en soit, Géber
vivait à une époque assez reculée et peut être considéré comme le plus ancien chimiste arabe :
Rhazès, Avicenne, Calid et tous les médecins arabes postérieurs au IXe et Xe siècles le citent comme
leur maître.
Presque tous les ouvrages attribués à Geber sont en latin. La bibliothèque de Leyde renferme
plusieurs manuscrits arabes de Geber qui n’ont pas encore été imprimés [Hoefer, Hist. Chim., IIème
période, p. 310]. La liste des ouvrages de Geber qui se trouvent à la bibliothèque royale de Paris est
la suivante [ces ouvrages sont apocryphes] : Summa collectionis complementi secretorum naturae [n°
6314] ; Summa perfectionis [n° 6670 et 7156] ; Testamentum [n° 7173] ; Fragmentum de triangulis
sphaericis [n° 7399] ; Libri de rebus ad astronomium pertinenetibus [n° 7406].
Tous ces manuscrits ont été imprimés, sauf le fragment sur les triangles sphériques. L’ouvrage le
plus important de Geber est le n° 6314. Il est à peu près identique avec un manuscrit du Vatican qui
se trouve à la bibliothèque de Sainte-Geneviève. Il est reproduit dans la Bibl. de Manget dans le
Gynoeceum chimicum, 1679.
A
l’époque de Jâbir, le monde islamique était beaucoup plus tolérant que le monde chrétien.
De nombreux ouvrages philosophiques et hermétiques sont écrits en langue arabe, et la
culture grecque, puis alexandrine ont imprégné tout le monde arabe. Au VIII e siècle,
Byzance déclinant, les éminences scientifiques et artistiques sont arabes, conséquence directe d’une
culture tolérante. Jâbir n’est pas une exception, mais c’est peut-être un de ceux qui a eu le plus
d’influence en Occident, où on l’a appelé Geber. Jâbir, né à Koufa, appartenait à une confrérie de
Soufis. Il a étudié le cosmos à travers les mathématiques, et découvert des corps chimiques
nouveaux, comme l’eau régale, l’acide sulfurique et l’acide azotique. La Summa perfectionis magisterii
est son œuvre la plus importante. On n’en connaît que la traduction latine…