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Collection technique

Cahier
technique
n° 197
Bus de terrain :
une approche utilisateur
J.-C. Orsini
Les Cahiers Techniques constituent une collection d’une centaine de titres
édités à l’intention des ingénieurs et techniciens qui recherchent une
information plus approfondie, complémentaire à celle des guides, catalogues
et notices techniques.
Les Cahiers Techniques apportent des connaissances sur les nouvelles
techniques et technologies électrotechniques et électroniques. Ils permettent
également de mieux comprendre les phénomènes rencontrés dans les
installations, les systèmes et les équipements.
Chaque Cahier Technique traite en profondeur un thème précis dans les
domaines des réseaux électriques, protections, contrôle-commande et des
automatismes industriels.
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Rubrique : Le rendez-vous des experts
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des informations et schémas reproduits dans le présent ouvrage, et ne
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accord de la Direction Scientifique et Technique, avec la mention obligatoire :
« Extrait du Cahier Technique Schneider Electric n° (à préciser) ».
n° 197
Bus de terrain :
une approche utilisateur

Jean-Christophe ORSINI

Diplômé de l’Institut National des Télécommunications en 1987, entré


dans l’activité automatismes de Schneider Electric en 1988, il a
participé au développement de plusieurs coupleurs de
communication des automates Schneider Electric sur différents
réseaux. Depuis quatre ans, il œuvre à l’élargissement de la
connectivité des automates Schneider Electric.

CT 197 édition mars 2000


Lexique

AS-i : Actuator Sensor Interface. Norme de bus Objet d’automatisme : Représentation


de terrain de niveau 0 (ou bus de capteur et modélisée et structurée décrivant les fonctions,
actionneur). les services offerts et le comportement d’un
ASIC : Application Specific Integrated Circuit. automatisme.
Circuit intégré – composant électronique – dédié Protocole : Relatif à une couche ISO, il désigne
à une application spécifique – par exemple la les règles de dialogue entre mêmes couches des
gestion d’un protocole de communication – par entités communicantes.
opposition à un circuit généraliste, comme un Profibus : Bus de terrain inclus dans la norme
microprocesseur. européenne EN 50-170, couvrant les niveaux 1
Bande passante : Mesure la largeur de la plage et 2.
de fréquences dans laquelle les signaux sont Réseau d’entreprise : Réseau local utilisé dans
transmis avec une atténuation inférieure à trois les applications de bureautique et de gestion.
décibels. Par abus de langage, désigne le débit Réseau local : Réseau limité à une zone ne
maximum utile du médium. dépassant pas quelques kilomètres ; en général,
CAN : Controller Area Network. Famille de il s’agit de réseaux restreints à un bâtiment ou
réseaux utilisés massivement dans l’industrie une entreprise, c’est-à-dire restant dans un
automobile, permettant une connexion à faible domaine privé et ne traversant pas le domaine
coût. public. Par opposition, on parle de WAN (Wide
C.I.M. : Computer Integrated Manufacturing. Area Network) pour les réseaux comme le
Concept d’unités de production informatisées. Réseau Téléphonique Commuté ou le réseau
Il définit la hiérarchie des équipements et Internet.
réseaux utilisés, depuis les ordinateurs de RLI : abréviation pour Réseau Local Industriel.
gestion connectés sur les réseaux publics
Réseau Local Industriel : Réseau local utilisé
jusqu’aux capteurs et actionneurs connectés
dans un environnement industriel (production…).
aux bus de terrain.
TCP/IP : (Transport Control Protocol /
Coupleur, ou interface de communication :
Internetwork Protocol) : Standard de fait
Electronique permettant le raccordement d’un
popularisé par les réseaux Ethernet et Internet,
équipement à un réseau.
couvrant les couches ISO 4 (TCP) et 3 (IP).
Device Net : Bus de terrain basé sur la
Services : Règles de dialogue entre deux
technologie CAN.
couches adjacentes. Par exemple, service
Équipement : Désigne dans ce document tout d’adressage offert par la couche 3 réseau à la
produit d’automatisme raccordé au bus : automate,
couche 4 transport.
variateur de vitesse, distributeur pneumatique,
Trame : Suite de bits ou caractères émis de
robot, interface homme/machine, etc.
façon ininterrompue par un équipement sur le
Ethernet : Norme de réseau basée sur le
réseau et dont l’ensemble constitue une
principe d’accès au médium CSMA/CD.
information cohérente interprétable par le ou les
FIP / WorldFIP : (Factory Instrumentation destinataires (messages, questions ou réponses,
Protocol) : bus de terrain couvrant les niveaux 1 diffusion d’une valeur…). La longueur (i.e. le
et 2 (norme européenne EN 50-170). nombre de bits ou caractères) des trames est
IB-S : Abréviation pour Interbus-S. toujours limitée.
Interbus-S : Norme de bus de terrain de niveaux Variable : Information structurée, caractéristique
0 et 1. d’un process, véhiculée sur un réseau (vitesse
Java : Langage informatique orienté objet. d’un moteur, position d’un mobile, etc.).
LAN : Local Area Network = réseau local. WAN : Wide Area Network. Par opposition aux
Médium : Support physique de la LAN, réseau couvrant une large zone, en
communication (paire torsadée, câble coaxial, général réseau public : Réseau Téléphonique
fibre optique). Commuté, Internet… A noter : depuis quelques
Message : Information échangée sur un réseau années, on parle aussi de MAN (Metropolitan
au travers de services définis dans un protocole Area Network) ; il s’agit de réseaux rapides
de messagerie : lecture, écriture, téléchargement couvrant quelques dizaines, voire centaines de
de zones mémoires, fichiers, etc. kilomètres (des zones métropolitaines).

Cahier Technique Schneider Electric n° 197 / p.2


Bus de terrain :
une approche utilisateur

Ces dernières années, les technologies réseau de type « bus de terrain »


sont apparues pour remplacer le câblage traditionnel des entrées / sorties
des automates programmables industriels. En conséquence, les
architectures d’automatismes ont profondément évolué. C’est par une
approche utilisateur que ce Cahier Technique aborde les bus de terrain
dans l’industrie manufacturière. En plus des critères de coût et de
performances, il attire l’attention des prescripteurs et réalisateurs sur
l’importance des besoins d’interopérabilité et de pérennité.

La lecture de ce document pourra être précédée de celle du


Cahier Technique n°147 : « Initiation aux réseaux de communication
numériques ».

Sommaire
1 Introduction 1.1 Historique p. 4
1.2 Evolution actuelle p. 4
1.3 Evaluation d’un bus de terrain p. 8
2 La performance au meilleur coût 2.1 Le coût p. 9
2.2 La performance p. 11
2.3 Optimisation coût-performance p. 14
3 L’interopérabilité 3.1 Définitions p. 18
3.2 Quelles garanties de fonctionnement ? p. 19
4 La pérennité 4.1 Enjeux p. 22
4.2 Tendances p. 22
4.3 Garanties de pérennité p. 24
5 Conclusion p. 25
Annexes p. 26
Bibliographie p. 30

Cahier Technique Schneider Electric n° 197 / p.3


1 Introduction

1.1 Historique
Il est intéressant, pour commencer, de replacer Mais ils se limitent aux cas où le câblage tout ou
l’émergence des bus de terrain dans la jeune rien ne suffit pas :
histoire des automatismes programmables : c liaisons inter-automates,
c liaisons avec les calculateurs,
Apparition de l’automate
c supervision,
Dans les années 60, le coût de l’électronique
c connexion des consoles de programmation…
descend à un niveau lui permettant de remplacer
avantageusement la logique câblée à relais. Apparition des bus de terrain
Des modules de logique câblée à transistor
La réduction des coûts de l’électronique se
apparaissent, comme le MOG de Merlin Gerin et
poursuivant – en particulier grâce à l’utilisation
le Téléstatique 1 de Telemecanique. Très
d’ASICs dans les produits – les techniques
simples à assembler, ils séduisent les
réseaux (cf. CT 147) deviennent avantageuses
automaticiens. En 1965, le transistor au
par rapport aux liaisons en fil-à-fil pour relier les
germanium est remplacé par le silicium et donne
entrées / sorties à l’automate :
naissance au SILIMOG. Il sera plébiscité par les
Ce sont les bus de terrain (cf. fig. 1 ).
clients jusque dans les années 1980.
Ainsi observe-t-on par exemple l’émergence de
En 1968, Modicon invente le concept d’automate normes comme WorldFIP et Profibus ou encore
programmable. Un matériel unique répond à une du réseau Modbus Plus :
grande multiplicité de besoins et apporte une
économie d’échelle. De sa grande souplesse En 1993, Telemecanique commercialise une
d’utilisation découlent de nombreux gains dans première offre industrielle complète basée sur la
toutes les phases de vie de l’installation. norme WorldFip pour le déport des entrées /
sorties automates (FIPIO) et la synchronisation
Les réseaux apparaissent également peu à peu, inter-automates (FIPWAY). Siemens propose
d’abord sous forme de liaisons séries. Des une offre similaire basée sur la norme Profibus.
protocoles viennent formaliser les échanges. À cette même période, Modicon commercialise
Ainsi Modbus (1979), contraction de MODicon le réseau Modbus Plus, véritable fédérateur
BUS, devenu depuis un standard de fait. d’équipements.

1.2 Evolution actuelle


Depuis quelques années, de nombreuses c disparition des interfaces d’entrées / sorties,
applications ont adopté le bus de terrain. Cette c disparition des liaisons séries dédiées.
épine dorsale de l’architecture d’automatisme
apparaît comme un moyen extrêmement Au-delà de ces aspects architecturaux, deux
puissant d’échanges, de visibilité et de autres points sont à souligner :
souplesse pour les équipements y participant. c la décentralisation et la répartition de
Le bus de terrain conduit à un bouleversement l’intelligence,
progressif des architectures : c l’arrivée des Nouvelles Technologies
c suppression des câbles d’entrées / sorties, (Internet…)

Cahier Technique Schneider Electric n° 197 / p.4


Liaisons Liaisons
séries séries

Capteurs-actionneurs
proches de l'automate

Liaisons Bus de
fil-à-fil terrain
et et
liaisons liaisons
séries séries
Interfaces
d'entrées / sorties

Capteurs-actionneurs
distants

Fig. 1 : connexion des interfaces d’entrées / sorties.

Cahier Technique Schneider Electric n° 197 / p.5


Suppression des câbles d’Entrées / Sorties
C’est dans un premier temps en sortant les
interfaces d’Entrées / Sorties des automates
pour les placer au plus près des capteurs et
actionneurs que des gains ont été obtenus sur
les coûts de câblage (cf. fig. 1).

Disparition des interfaces d’Entrées / Sorties


Mais, une fois cette étape franchie, les
utilisateurs ont bientôt compris l’intérêt de voir
les capteurs et actionneurs eux-mêmes Liaisons
directement connectés au bus. Celui-ci est utilisé séries
comme moyen d’interconnexions des
équipements. Cela est en particulier vrai pour
des équipements hétérogènes par leur origine
mais aussi par leur type, comme :
c distributeurs pneumatiques,
c variateurs de vitesses et équipements de
contrôle d’axes,
c machines de soudage ou de vissage,
c dispositifs d’identification divers, Bus de
terrain
c interfaces Homme-machine,
c équipements spécifiques à un métier,
v pesage,
v vision…
Interface
Parfois, même, cette capacité de connexion réseau intégré à la
justifie l’utilisation d’un bus de terrain même pour vanne motorisée
de faibles distances par la souplesse et
l’évolutivité qu’elle permet (cf. fig. 2 ).
En effet :
Interfaces
c certains de ces équipements (variateurs de d'entrées / sorties
vitesse, machines de vissage…) nécessitaient
simultanément une liaison par Entrées / Sorties
TOR et une liaison série avec l’automate : le bus
de terrain remplace les deux.
c L’utilisation en environnement étanche de
certains autres rendaient leur câblage
traditionnel particulièrement coûteux.
c Des bus du type AS-i offrent des solutions plus
économiques que le câblage traditionnel pour la
connexion des capteurs et actionneurs les plus
simples (mais aussi les plus nombreux)
– boutons poussoirs, colonnes lumineuses,
démarrages moteur etc. – y compris sur de
courtes distances.
L’installation devient une sorte de jeu de
construction autour du câble réseau. Celui-ci Interface
devient le standard de câblage à la place des intégrée au
variateur de vitesse.
liaisons fil-à-fil en 0-24 V ou 4-20 mA.
La liaison série disparaît.
De plus, cette évolution rend accessible en tout
point de l’installation une foison d’informations
de diagnostic détaillées sur les capteurs et Fig. 2 : disparition des interfaces d’entrées / sorties.
actionneurs.

Cahier Technique Schneider Electric n° 197 / p.6


Disparition des liaisons série dédiées Nouvelles technologies
Le véritable canal de communication ainsi créé De nos jours, les technologies Internet, de par
permet de véhiculer des quantités d’informations leur grande diffusion, bouleversent le paysage
beaucoup plus importantes. Cela conduit les de l’informatique. Cette vague de fond atteint les
utilisateurs à l’exploiter pour des fonctions qui automatismes, déclenche des convoitises et des
utilisaient auparavant des moyens de surenchères, avec des perspectives en cours
communication dédiés : d’exploration, autour de CORBA, JAVA,
c paramétrages, ACTIVE X…
c outils de diagnostics, Au niveau des réseaux, une bipolarisation se
profile : d’une part la descente d’Ethernet vers
c chargements de programmes,
les bus de terrain, d’autre part la consolidation
c dialogue opérateur, etc. des positions de quelques bus de niveau 0,
Par exemple, la liaison série dédiée utilisée comme AS-i. L’intrusion de composants réseaux
antérieurement par le dialogue opérateur est de grande diffusion, est aussi à signaler
supprimée au profit du bus de terrain. Ce canal (exemple : CAN, issu de l’industrie automobile).
lui donne accès en tout point de l’installation,
non plus seulement aux données de l’automate,
mais aussi à celles de tout équipement
raccordé : micro-automate, etc. (cf. fig. 3 ). Ceci,
bien sûr, est limité par les performances du bus
considéré : un seul type de réseau ne saurait
satisfaire tous les besoins.

Décentralisation et répartition de
l’intelligence
Au-delà de ces évolutions d’architecture, le bus Bus de
de terrain ouvre la voie à la décentralisation, ou terrain
même la répartition de l’intelligence (voir
l’exposé de ces notions dans le Cahier
Technique n° 186, § 3.1) :
c La décentralisation de l’intelligence permet :
v Une plus grande modularité de la conception.
Le spécialiste peut traiter son domaine et offrir
une interface au concepteur de l’ensemble.
Cette modularité est un atout pour la qualité de
la réalisation et donc la maîtrise des coûts de
développement.
v Une meilleure réactivité de l’automatisme
grâce à l’utilisation de nano/pico-automates au
plus près du procédé. Même les
composants les
v Une plus grande robustesse vis-à-vis des plus simples
défaillances. Des fonctionnalités dégradées intègrent une
peuvent être prévues localement lors de interface réseau.
certaines pannes.
c La répartition de l’intelligence dans différents
équipements permet d’améliorer les
performances en laissant à chaque équipement
d’automatisme le soin d’effectuer la partie des
traitements pour laquelle il est le plus performant.
Elle favorise les possibilités de réutilisation des
modules matériels et logiciels. Elle peut aller
jusqu’à la disparition de toute unité de traitement
centralisée, mais reste aujourd’hui freinée par la Fig. 3 : disparition des liaisons séries dédiées.
complexité des mécanismes à mettre en œuvre.

Cahier Technique Schneider Electric n° 197 / p.7


1.3 Evaluation d’un bus de terrain
Mais comment l’utilisateur doit-il gérer cette L’interopérabilité
évolution technologique ? Comment déterminer Dès lors que la conclusion de l’analyse des
ce qu’elle peut apporter et en tenir compte dans critères précédents est favorable, il convient de
le choix de produits d’automatisme ? s’assurer que les différents produits
Par une analyse des besoins et contraintes, ce d’automatisme requis dans l’application sont
document apporte une plus grande autonomie à effectivement en mesure de fonctionner
l’utilisateur dans son évaluation. ensemble selon les besoins propres à cette
Les questions que se pose l’automaticien vis-à- application : quelle garantie avoir avant
vis d’une application, et qu’il doit reporter sur les l’acquisition et l’essai du matériel ?
bus de terrain tournent autour de quatre
thèmes : La pérennité
c le coût, Enfin, une fois validé l’intérêt et la faisabilité de
c la performance, la mise en œuvre du bus de terrain, il convient
c l’interopérabilité, de ne pas oublier la pérennité requise pour ce
type d’installation : la rentabilité des
c la pérennité.
investissements nécessite une certaine
Le coût prudence vis-à-vis des nouvelles technologies.
Si les technologies de type bus de terrain sont
C’est en tout premier lieu la possibilité d’un gain
aujourd’hui bien établies, leur multiplicité ne
de coût qui a conduit à l’émergence des bus de
permet pas toujours de garantir la pérennité des
terrain. La toute première question à laquelle
investissements qu’elles entraînent.
l’automaticien doit répondre est donc celle-ci :
« L’utilisation d’un bus de terrain dans mon Les deux premiers critères, coût et
application sera-t-elle économiquement performances, relèvent d’une analyse technico-
avantageuse ? » économique des technologies de bus de terrain.
Les deux suivants, interopérabilité et pérennité,
La performance relèvent plutôt de la confiance de l’utilisateur :
Il s’agit avant tout d’une contrainte : analyse du marché, stratégie des constructeurs,
« Si je détermine que tel bus est attitude de ceux-ci vis-à-vis des normes… sont à
économiquement avantageux, comment prendre en compte.
m’assurer que ses performances satisfont aux Bien sûr, la pénétration du marché par un
exigences de mon application ? » standard reste le meilleur gage de confiance.

Cahier Technique Schneider Electric n° 197 / p.8


2 La performance au meilleur coût

2.1 Le coût
Dans l’analyse de l’impact en termes de coût dans sa variante bus de terrain. Il ne doit pas
d’un bus de terrain, il est important de prendre oublier de tenir compte de l’ensemble des
en compte chaque étape de la vie d’une accessoires : câbles, connecteurs, logiciels
installation automatisée, depuis sa conception spécifiques, coût de mise en œuvre, etc.
jusqu’à son démantèlement. Certaines données partielles, comme le coût
d’un ASIC, sont parfois mises en avant. Une
Conception analyse aussi incomplète est à proscrire.
La simplicité des connexions à mettre en œuvre
dans le cas d’un bus de terrain (par rapport au Exploitation (conduite et maintenance)
câblage traditionnel) contribue à faire des Différentes raisons facilitent la maintenance :
économies sur le schéma de câblage. c Câblage et connexions réduits
La modularité de la conception (travail en Les longueurs de câble et les cheminements
parallèle de différents métiers) allège complexes de ceux-ci, ainsi que le nombre de
considérablement les études. raccordements de toutes sortes, sources de
En contrepartie, l’introduction d’une nouvelle pannes, se trouvent réduits, augmentant d’autant
technologie et de nouveaux types de matériel ne la fiabilité des installations. Cela est sous réserve
manque pas de nécessiter des formations. A ce du choix d’un bus dont l’immunité est adaptée
titre, elle est source de nouvelles dépenses. D’où aux perturbations électromagnétiques
l’intérêt de n’utiliser des normes ou technologies industrielles.
différentes que lorsque cela se justifie clairement c Nouvelles capacités de diagnostic
en terme de coût ou de performance. Même les capteurs-actionneurs les plus simples
Fourniture, installation et mise en service fournissent de nombreuses informations de
diagnostic.
Des gains de coût sont obtenus lors de la mise
en œuvre par : c Meilleure modularité
La distribution de l’intelligence favorise la mise
c Réduction des coûts de câblage.
en place d’autocontrôles plus précis et améliore
c Réduction des délais, synonyme d’économies, donc la robustesse vis-à-vis des pannes et des
par : évolutions.
v réduction des travaux de câblage, c Uniformisation des composants
v modularité des tests, La variété des moyens d’acheminement de
v paramétrages, réglages, téléchargements l’information se trouve réduite : Coupleurs
facilités, communs à plusieurs produits (cf. fig. 4 page
v capacités de diagnostic accrues. suivante), câble et connecteurs communs à des
Dans le cas où le bus est utilisé pour remplacer catégories de produits différentes remplacent
des liaisons auparavant dédiées au dialogue liaisons filaires variées, liaisons série, réseaux
Homme-machine, à des outils de diagnostic, haut débit. Les stocks de rechange et donc les
programmation ou paramétrage : coûts de maintenance s’en trouvent réduits.
c suppression de certains coupleurs de c Coût des pannes
communication dédiés, Les informations de diagnostic disponibles dans
les produits permettent à la fois d’éviter
c suppression des câbles de réseaux dédiés.
certaines pannes et de réduire les temps de
Il faut, en contrepartie, tenir compte du surcoût réparation. Le coût des arrêts de production liés
des composants d’automatisme. aux pannes s’en trouve réduit. Toutefois, seuls
Afin de chiffrer l’impact global, l’utilisateur doit des outils bien intégrés et une technologie
donc comparer les prix du même composant mature donnent réellement accès à ces
d’automatisme dans sa variante traditionnelle et avantages.

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Communicateur FIPIO
ou Modbus +

Modules d'entrées ou de sorties numériques Modules d'entrées ou de sorties Module mixte


analogiques

Fig. 4 : un seul coupleur communicateur FIPIO pour l’ensemble des modules Schneider MOMENTUM.

Rénovation
La mise à niveau d’une application est largement
100
simplifiée avec un bus de terrain. Par exemple,
chez un grand constructeur d’automobiles, il a été 90
possible de changer totalement le système de
câblage d’une machine entre le vendredi soir et 80
le lundi matin, sans perte de production. Ce type
d’intervention aurait été totalement impossible 70
en câblage traditionnel.
60
Démantèlement
50
Là aussi, l’utilisation d’un bus de terrain permet
de réduire des coûts : 40
c réduction des coûts de « décâblage », 30
c meilleures possibilités de réutilisation du
matériel. 20

Les impacts sur le coût lors des différentes 10


phases de vie de l’installation peuvent être
résumés dans le tableau de la figure 5 . 0
Diverses études ont été publiées sur ce sujet, Fil-à-fil Bus de terrain
ainsi que le bilan de nombreuses applications
réelles, auxquels il est possible de se reporter Exploitation Réalisation Etude
pour approfondir le thème du coût (voir
bibliographie).
Mais l’analyse des coûts ne peut être décorrélée Fig. 5 : impact sur les coûts dû à l’utilisation d’un bus.
de celle de la performance.

Cahier Technique Schneider Electric n° 197 / p.10


2.2 La performance
Types de contraintes De plus, dans certains cas, des contraintes
Parmi les besoins de l’utilisateur, il faut distinguer : spécifiques, comme la synchronisation
c Les contraintes liées à l’environnement de d’équipements, sont également requises.
l’application : c Déterminisme
v alimentation des équipements raccordés, Pour le bon fonctionnement d’une application
v nombre de capteurs-actionneurs, d’automatisme, le transfert de certaines
v distances requises, informations doit s’effectuer dans un délai limité.
v perturbations électromagnétiques, Le bus de terrain contribue à ce délai.
v éléments mobiles, Pour l’affichage d’une page sur l’écran d’un PC,
v contraintes topologiques, un délai de quelques secondes, une fois sur
v étanchéité, cent, est largement toléré. Pour la prise en
compte de l’information de la cellule de sécurité
v milieu agressif (sel, eau, acides…),
d’une barrière en train de descendre sur une
v milieu explosif, etc.
voiture, tel n’est pas le cas !
L’utilisateur doit établir une liste complète de ces Le déterminisme est une propriété qui autorise le
contraintes, sur laquelle un constructeur doit calcul théorique des temps de transfert maxima
pouvoir s’engager. Dès lors, l’évaluation d’un garantis sur le bus en fonction des conditions
bus sur ces aspects ne pose pas de problème d’utilisation (nombre d’équipements…).
majeur car les caractéristiques de ce type sont
généralement bien identifiées. Pour certaines, Des mécanismes de bus déterministes sont
des normes définissent des niveaux de exposés en annexe : certains permettent de
compatibilité auxquels chacun se réfère. Cela garantir ce déterminisme sur les informations
est en particulier vrai pour tout ce qui touche aux critiques tout en gérant aussi des échanges
contraintes d’environnement. moins prioritaires (dialogue Homme-machine,
diagnostic…).
c Les contraintes temporelles
L’intérêt du déterminisme pour les réseaux
v temps de réponse maximal, en fonction du
utilisés dans les applications d’automatisme a
nombre d’Entrées / Sorties.
été l’objet de nombreux débats ces dernières
v Débit des données nécessaire à l’application. années.
Les bus de terrain ont mis en exergue la
nécessité des calculs de performances Sans remettre en cause son importance, il ne
temporelles, déjà bien connus des constructeurs faut toutefois pas confondre déterminisme et
d’automates dans leurs architectures mécanisme de sécurité. Il faut tenir compte aussi
traditionnelles, basées sur des mécanismes du fait que toute application admet un taux de
cycliques. Cela mérite un approfondissement. panne lié au matériel, à l’environnement… Ainsi,
dans l’exemple proposé, que le bus soit
Performances d’un bus d’automatisme déterministe ou non, un mécanisme de sécurité
prévoit l’arrêt de la barrière en cas de coupure
Les exigences temporelles d’un bus
du médium. Le seul risque, avec un bus non
d’automatisme sont différentes de celles d’un
déterministe, est que la barrière soit arrêtée non
réseau d’entreprise ou d’un réseau public
pas pour une coupure du médium mais en raison
(WAN), essentiellement sur deux aspects :
d’un trafic trop élevé. Pour éviter cette situation,
c Ordre de grandeur c’est-à-dire que sa probabilité soit inférieure au
Les automatismes dans l’industrie manufacturière taux de panne admis, il faut simplement limiter le
requièrent plus souvent des délais courts (de la taux de charge sur le bus non déterministe.
ms à quelques dizaines de ms) pour l’achemine- L’utilisation de bus non déterministes est donc
ment d’une information courte (binaire) que de possible moyennant des débits plus élevés, certes
forts débits pour le transfert de grandes facteurs de coûts plus élevés. Les évolutions
quantités d’informations. Pour de gros transferts techniques et les effets de volume le rendant
(chargements de programme…), une certaine compétitif, Ethernet, non déterministe, après avoir
lenteur est admise pourvu que les ordres supplanté le bus à jeton 802.4 il y a quelques
binaires (fermeture d’une vanne…) continuent à années, est aujourd’hui envisagé pour les mêmes
être transmis dans les mêmes délais. raisons de coût au niveau des bus de terrain.

Cahier Technique Schneider Electric n° 197 / p.11


Critères d’évaluation cycles élémentaires (cf. Annexe). Certaines
c Que calculer ? informations seront alors échangées à chaque
L’utilisateur est souvent confronté au calcul de la cycle élémentaire tandis que d’autres ne le
performance temporelle. Il doit s’interroger en seront qu’un cycle élémentaire sur deux, ou
particulier sur la pertinence des chiffres qui lui même une fois par macro-cycle. Cela permet
sont fournis vis-à-vis de son besoin. d’adapter la période de rafraîchissement de
chaque information aux temps de réponses
Différentes valeurs peuvent être trouvées : requis.
v débit du médium,
De même le programme de l’automate est
v temps de cycle du réseau, caractérisé par un temps de cycle. Certains
v temps de réponse de l’automatisme sur une capteurs-actionneurs comportent un logiciel
action particulière, fonctionnant selon un mécanisme cyclique.
v temps de réponse global du procédé. Chaque fois qu’un événement survient en entrée
L’utilisateur doit privilégier les caractéristiques de l’un de ces systèmes cycliques, il faut
applicatives, seules significatives pour lui. attendre, au plus, la durée d’un cycle complet de
Typiquement, il s’intéresse au temps de réponse ce système avant de pouvoir le traiter. Le temps
entrées / sorties (mesurer ou calculer au bout de de réponse global maximum est donc la somme
combien de temps une sortie est activée après des temps de cycle. Mais il peut y avoir un gros
activation d’une entrée) en précisant chaque fois : écart entre ce temps maximum et la performance
v la valeur nominale, nominale, obtenue lorsque les événements
surviennent chaque fois en milieu de cycle.
v la valeur maximum garantie.
(cf. fig. 7 )
Les informations du type débit du médium ou
c Impact du principe d’accès au médium
temps de cycle réseau ne peuvent être exploitées
qu’après une analyse plus approfondie. Selon le mécanisme d’accès au médium du bus,
l’impact du temps de cycle du bus pourra être
c Cycles et performance différent. Par exemple, selon le cas, la
La plupart des bus d’automatisme fonctionnent transmission de l’information au destinataire
sur des principes de scrutation cyclique : les survient dès sa mise à disposition sur le bus ou
informations sont acquises au rythme d’un cycle peut prendre jusqu’à un temps de cycle complet.
répété à l’infini. Chaque information est acquise (cf. fig. 8 ).
une fois dans le cycle.
Les comparaisons entre bus des
Dans le pire des cas, lorsque l’instant caractéristiques du type débit du médium ou
d’acquisition a lieu juste avant le changement temps de cycle, sont donc insuffisantes – parfois
d’état, ce dernier n’est transmis qu’au cycle utilisées de façon abusive – et peuvent conduire
suivant. (cf. fig. 6 ). à de fausses conclusions sur les temps de
Certains bus, comme WorldFIP, permettent de réponse si elles sont décorrélées des principes
définir un macro-cycle, lui-même décomposé en de fonctionnement du bus.

0 20 40 60
Instants de lecture t (ms)
des événements

Signal réel

Signal exploité
par l'automate

Fig. 6 : fluctuation du temps de réponse avec un mécanisme cyclique.

Cahier Technique Schneider Electric n° 197 / p.12


Fiabilité une évaluation avec un fiabiliste, afin d’avoir une
La fiabilité est un critère de performance. Dans confiance justifiée dans le système mis en œuvre.
le domaine de la sûreté de fonctionnement, tout Dans bien d’autres cas, une simple évaluation
ou presque peut s’évaluer, et tout bien sûr a un peut suffire. L’utilisateur doit apprécier le risque
prix. Une fiabilité totale, absolue, aurait un prix et les moyens qu’il déploie pour s’en couvrir.
infiniment élevé. Dans les cas critiques, où la La notion de risque est une synthèse entre le
sûreté apparaît comme la contrainte majeure du coût d’un événement redouté et sa probabilité
projet, il est absolument nécessaire de conduire d’apparition.

Demandes d'action par l'automate


0
Automate t (ms)

Bus

Actionneur
a b

Actions réalisées

a - Délai de prise en compte minimum b - Délai de prise en compte maximum

Fig. 7 : impact de cycles successifs sur le temps de réponse.

Arbitre de bus Maître esclave Anneau point à point


(mécanisme producteur consommateur) (type Interbus-S)

1 3 1

2 4 3 2

L'information est diffusée : L'information, sitôt mise à Les informations circulent dans une
sitôt mise à disposition sur le disposition sur le bus, est trame unique qui transite d'équipement
bus, elle est accessible à accessible au maître ( 1 et 2 ). en équipement. Un cycle réseau
l'ensemble des équipements Par contre, si elle doit être correspond au temps nécessaire pour
raccordés. transmise à un autre esclave, faire un tour complet.
un autre cycle complet doit Lorsqu'un équipement veut transmettre
être attendu dans le pire des une information, il attendra dans le pire
cas ( 3 et éventuellement 4 ). des cas un temps de cycle complet
avant de pouvoir l'insérer dans la
trame. Puis cette information mettra,
dans le pire des cas, de nouveau un
temps de cycle complet avant de
parvenir au destinataire, ceci selon
les positions respectives de l'émetteur
et du destinataire dans la boucle.

Fig. 8 : impact du temps de cycle sur les temps de réponse, selon le mécanisme d’accès au médium.

Cahier Technique Schneider Electric n° 197 / p.13


A priori, sauf architecture complexe et tolérante Toutefois, tous les bus n’offrent pas le même
aux pannes, une défaillance du bus peut bloquer niveau de service sur ce point :
la totalité de l’application. c D’une part la qualité du diagnostic est variable
Pourtant, les bus de terrain contribuent à quant aux :
l’amélioration de la disponibilité de v informations fournies,
l’application (et par là à une réduction du coût v moyens d’accès à cette information.
global de revient d’une installation automatisée), c D’autre part, la continuité de service en cas de
en : mise hors tension, déconnexion ou panne d’un
c facilitant le diagnostic (ajout d’informations équipement est variable d’un bus à l’autre.
de diagnostic, outils de recherche de pannes, Certains bus sont plus particulièrement conçus
simplicité du câblage), pour gérer la disponibilité. Par exemple, Modbus+
permet entre autres la redondance du medium.
c séparant les fonctions,
Ces caractéristiques constituent un critère de
c facilitant (et rendant donc plus rapide) le choix pour les utilisateurs. A chacun d’en évaluer
remplacement d’un module de traitement. l’importance en fonction de ses besoins.

2.3 Optimisation coût-performance


Limites technologiques actuelles c Classification associée
A ce jour, un seul réseau ne saurait satisfaire les v niveaux de la pyramide C.I.M.,
besoins de toutes les applications, v noms des familles de réseaux,
particulièrement en termes de coût et de v place dans une architecture typique.
performances, mais aussi de contraintes Bien sûr, toutes les valeurs ne sont que des
d’environnement, de produits connectés, de ordres de grandeur.
normalisation… Cette classification permet de rapidement
Les technologies actuelles permettent d’apporter comprendre la cible d’un bus ou, inversement,
une réponse satisfaisante en termes de coût de mettre un besoin en adéquation avec une
pour la connexion d’équipements d’entrées / liste de bus. Elle mérite toutefois quelques
sorties simples du fait que ceux-ci ne requièrent commentaires afin d’être bien comprise et
que des échanges limités, en général sur des utilisée à bon escient :
distances limitées. Inversement, pour des c Elle n’est pas discontinue. L’objectif se limite à
équipements nécessitant des volumes identifier la zone dans laquelle un bus assure la
d’échanges plus importants, souvent sur de plus meilleure réponse à l’optimisation du rapport coût/
grandes distances, le coût des technologies performance. Lorsqu’on s’éloigne de cette zone,
nécessaires, plus élevé, est acceptable le rapport devient progressivement moins bon.
relativement au coût plus élevé de ces c L’utilisateur peut être séduit par les normes qui
équipements. couvrent plusieurs niveaux. En effet, moins
Les objectifs de coût et de performances se l’utilisateur emploie de réseaux différents, plus il
rejoignent donc et ont conduit les constructeurs v réduit son investissement
à proposer des solutions techniques adaptées - formation,
aux niveaux requis. Une classification des - standardisation des matériels gérés…
solutions réseau est ainsi apparue : elle rejoint la v accroît sa liberté dans la définition de ses
découpe de la pyramide C.I.M. architectures d’automatisme,
Classification des bus de terrain - faisant dialoguer n’importe quel équipement
avec n’importe quel autre de façon transparente
Le schéma de la figure 9 présente la plage
- évitant passerelles et écriture de programmes
couverte par chacune des principales normes de
dédiés pour gérer des échanges…
bus d’automatismes dans cette hiérarchie. Les
différents aspects se retrouvent ainsi corrélés : C’est aussi un gage de pérennité de la solution.
Comme elle n’est pas trop spécialisée, elle est
c Caractéristiques visées
mieux en mesure d’assurer sa propre rentabilité
v volume et type des informations échangées, par effet de volume, donc, en ce qui concerne
v prix des coupleurs réseaux, l’utilisateur, sa pérennité. Tel est le cas de
v temps de réaction requis, Modbus Plus, remarquable par son aspect
v longueur maximum des réseaux. fédérateur.

Cahier Technique Schneider Electric n° 197 / p.14


Coûts de Temps de Distances Nature des
connexion réaction maximum informations
échangées

Niveau 3 : Ethernet nxs 100 km Fichiers


informatique d'entreprise
Databus

Profibus FMS
Modbus+ n x 100 ms 10 km Messages
Niveau 2 : atelier
Fieldbus FIPWAY

Device Net FIPIO


n x 10 ms km Mots
Niveau 1 : îlots d'automatisme Profibus DP
Devicebus IB-S
Sensor loop
AS-i
Niveau 0 : capteurs-actionneurs n x ms 0,1 km Bits
Sensorbus

Fig. 9 : classification des bus de terrain.

De nombreuses normes arrivent ainsi à c Technologies


répondre dans de bonnes conditions aux La plupart des bus proposent différentes solutions
besoins des niveaux 1 et 2, débordant parfois techniques – différents ASICs en particulier –
sur le bas du niveau 3 et/ou le haut du niveau 0. pour se connecter au bus à un coût adapté au
Au contraire, en raison des fortes contraintes de produit connecté et à ses performances. Il peut
coût au niveau 0, les bus bien situés à ce niveau ainsi exister un composant particulièrement
peuvent rarement prétendre à plus qu’un léger adapté pour le niveau 1 et un autre
débordement sur le bas du niveau 1. particulièrement adapté pour le niveau 2.
L’existence de plusieurs composants bien ciblés
L’utilisateur doit prendre garde à ne pas être permet au fabricant de proposer des produits au
trompé par un prétendu bus universel qui en rapport coût / performance optimisé.
réalité ne pourrait assurer le compromis coût- L’utilisateur doit bien comprendre ces notions qui
performances à tous les niveaux. Mieux vaut vont être précisées par la suite. A défaut, il
une passerelle bien intégrée dans le système découvre parfois trop tard que, derrière une
automate qu’un bus trop coûteux sur une partie même appellation, se cachent deux bus différents.
de l’application. Ainsi, des passerelles
permettent de rattacher des équipements AS-i à Profils de communication
une architecture FIPIO ou Modbus Plus. Une norme de réseau définit les règles visant à
Il convient d’apporter quelques précisions sur permettre aux équipements s’y conformant de
deux sources de confusion : communiquer entre eux. Mais la plupart des
normes proposent, ou autorisent par manque de
c Profils de communication précision, des alternatives de fonctionnement
Sous une même norme, se cachent dans parfaitement incompatibles entre elles, chacune
certains cas des variantes – des profils de adaptée à un contexte d’utilisation. La simple
communication – segmentant les niveaux de conformité à la norme garantit donc rarement ce
coûts et de performances recherchés. Entre que recherche l’utilisateur, à savoir la
elles, le niveau de compatibilité est variable. communication des équipements entre eux.

Cahier Technique Schneider Electric n° 197 / p.15


Un profil de communication s’appuie sur une - informations de synchronisation dans le cas de
norme de réseau et vise à définir, dans le cadre FIPWAY ;
de cette norme : v les mêmes messages, par contre, peuvent être
c d’une part des choix (parmi les différentes routés d’un profil à l’autre. La seule différence se
alternatives proposées par la norme), situe dans la bande passante disponible pour
c d’autre part, éventuellement, des compléments cette messagerie,
à la norme, nécessaires pour garantir la - faible sur FIPIO,
communication entre équipements se - forte sur FIPWAY.
conformant au profil.
Il sélectionne ainsi l’ensemble des Ceci permet de :
caractéristiques de la norme adaptées à un v faire transiter la messagerie de façon
contexte d’utilisation donné, par exemple le déport transparente de FIPIO à FIPWAY et vice versa,
des Entrées / Sorties d’un automate (niveau 1) v connecter les consoles de programmation
ou la synchronisation entre automates (niveau 2). indifféremment sur FIPIO ou FIPWAY,
Pour l’utilisateur c’est une meilleure garantie v paramétrer les équipements – ou la connexion
d’interopérabilité. De plus, cela lui permet de de dialogue opérateur – utilisant la messagerie,
bénéficier des avantages de la non-multiplication indifféremment sur FIPIO ou FIPWAY,
des types de réseaux, à condition toutefois de v utiliser des outils de diagnostic identiques –
bien comprendre la portée de ces profils et les analyseur réseau par exemple – indifféremment
limites associées. sur FIPIO ou FIPWAY, limitant les besoins de
En particulier : formation pour l’utilisateur.
c Les outils de câblage (câble, connecteurs…)
Pour la norme Profibus, Profibus DP et
sont-ils les mêmes sur chaque profil ?
Profibus FMS offrent une découpe similaire.
c Dans quelle mesure deux équipements
conformes chacun à un profil différent du même Technologie
bus, peuvent-ils interopérer ? A défaut, y a-t-il Ce terme est utilisé ici pour désigner les
compatibilité pour un sous-ensemble du composants matériels et/ou logiciels permettant
protocole ? d’assurer le fonctionnement d’un produit
Dans la négative, cela revient à utiliser deux bus conformément à une norme et/ou un profil de
différents. communication.
Une même norme peut être supportée par des
Exemple de profil de communication
technologies (composants) différentes
Sur la base de la norme WorldFip, deux profils permettant de s’adapter au mieux aux besoins
ont été définis et sont proposés sur les produits de communication de chaque équipement :
Schneider Electric :
c les équipements connectés aux niveaux les
c FIPIO, bus d’E/S de l’automate (niveau 1),
plus bas n’offrent pas forcément toutes les
c FIPWAY, bus de synchronisation (niveau 2). fonctions proposées mais tous disposeront d’un
La définition de tels profils intégrés dans les noyau commun leur permettant de dialoguer,
systèmes automates, apporte à l’utilisateur une c les besoins d’échanges importants en
garantie sur les compatibilités de fonctionne- quantité et diversité des équipements les plus
ment, sans qu’il ait besoin d’approfondir sa
complexes n’induisent pas un coût de
connaissance de la norme WorldFip.
connexion élevé pour les équipements les plus
Dans cet exemple, les équipements FIPIO et simples.
FIPWAY ne peuvent pas être raccordés au
même réseau, mais : Chaque équipement utilise pour se connecter,
une technologie – un composant – dépendant
c les outils de câblage sont les mêmes dans les
de ses propres besoins d’échanges et non du
deux cas,
bus.
c les deux profils s’appuient sur les échanges de Cela se rapproche d’ailleurs de la notion
variables et de messages de la norme WorldFip : de profils : souvent, des composants seront
v les variables sont différentes dans les 2 cas : spécifiés pour supporter tout ou partie des
- E/S automates pour FIPIO, profils d’une norme.

Cahier Technique Schneider Electric n° 197 / p.16


Exemple sur les technologies de bus et de messagerie). Il doit être piloté par
La norme WorldFip utilise 3 types de un microcontrôleur.
composants : c MICROFIP permet de connecter un
c FULLFIP et FIPIU supportent toutes les équipement simple (entrées/sorties seulement)
possibilités de la norme, y compris la sans micro-contrôleur.
messagerie et les fonctions d’arbitrage de bus. La figure 10 illustre l’utilisation de ces différents
c FIPCO gère les échanges de variables sans composants dans le cas du bus d’entrées/sorties
restrictions (à l’exclusion des fonctions d’arbitre déportées d’un automate.

Coût
L'automate, grâce au composant FIPIU ou FULLFIP,
dispose ainsi de toutes les possibilités offertes par le
bus FIP, y compris la fonction d'arbitre de bus lui
permettant de gérer l'accès au médium pour
l'ensemble des équipements connectés.

Dialogue opérateur connecté à l'aide du composant


FIPIU : cela lui permet d'accéder grâce à la
messagerie à l'intégralité de la mémoire automate
pour afficher une large variété d'informations requises
par l'opérateur.

Variateur de vitesse commandé par quelques mots


d'entrées / sorties et paramétrable par quelques
dizaines de mots de configuration. Il se connecte à
l'aide du composant FIPCO piloté par un micro-
contrôleur de la famille 8051. Les échanges restent
assez simples mais plus importants en taille.

Module gérant 8 entrées TOR et 8 sorties TOR


connecté au bus à l'aide du composant MicroFip,
sans micro-contrôleur. Il s'agit d'une solution très bas
coût, mais les seules informations échangées sont
les entrées / sorties.

Fig. 10 : optimisation du rapport coût-performance par utilisation de composants appropriés.

Cahier Technique Schneider Electric n° 197 / p.17


3 L’interopérabilité

Après avoir choisi un bus au vu de ses On parle « d’interopérabilité » pour qualifier


caractéristiques, il convient de s’assurer que ce « bon fonctionnement ».
les différents équipements à connecter peuvent
fonctionner ensemble en assurant les échanges Mais avant d’aller plus loin, les termes employés
requis par l’application visée. dans ce domaine doivent être clarifiés.

3.1 Définitions
Exemple c Certaines normes ne portent que sur une partie
Ces définitions sont illustrées par l’exemple d’un des couches ISO (cf. Annexe) et ne peuvent
variateur de vitesse qui échange avec un donc à elles seules permettre à 2 équipements
automate via un réseau WorldFip : d’échanger des informations. Par exemple,
Ethernet (ou 8802.3) traite exclusivement des
c Deux mots d’entrée variateur couches 1 et 2, TCP/IP des couches 3 et 4.
v ordre de marche/arrêt du moteur,
Dans l’exemple proposé, la conformité du
v consigne de vitesse. variateur signifie qu’il échange ses entrées /
c Trois mots de sortie variateur sorties et ses paramètres au travers de trames
v état effectif du moteur (marche/arrêt), conformes à la norme WorldFip. Les paramètres,
v consigne de vitesse appliquée au moteur, par exemple, peuvent être échangés via des
variables ou des messages WorldFip : dans un cas
v vitesse mesurée du moteur.
comme dans l’autre, le variateur est conforme.
De plus, ce variateur doit, pour fonctionner,
recevoir des paramètres de l’automate. Interopérabilité
L’interopérabilité est la faculté de deux
Conformité équipements de dialoguer. Toutefois, pour être
La conformité à une norme désigne simplement tout à fait exploitable par un utilisateur, cette
le fait de respecter ses prescriptions. Ce n’est en notion doit être précisée : En effet, deux
aucun cas une garantie de bon fonctionnement équipements peuvent très bien interopérer sur
entre équipements dans le cadre d’une certains services et pas sur d’autres. L’utilisateur
application d’automatisme : doit déterminer si les services et fonctions pour
c La norme peut proposer des options : le bon lesquels les équipements interopèrent satisfont
fonctionnement de deux équipements suppose aux besoins de son application.
le choix des mêmes options ou, tout au moins, Afin de faciliter cette démarche, certains bus
d’options compatibles. définissent des profils de communication
Exemple : le débit du médium, le type d’accès (cf. §2.3) qui précisent les options choisies et les
aux variables (soit par une adresse physique, caractéristiques exactes des informations
soit par un nom) ou la liste des services échangées.
supportés peuvent faire l’objet d’un choix. Dans l’exemple proposé, le variateur et
l’automate n’interopèrent pas, bien qu’étant tous
c La norme peut comporter des trous de
deux conformes à la norme, si :
spécifications laissant à chaque équipement une
marge d’interprétation. Il suffit que, sur deux c le variateur reçoit ses paramètres par des
équipements, un point ait été interprété trames de messagerie,
différemment pour qu’ils n’interopèrent pas. c l’automate ne gère que les variables.

Cahier Technique Schneider Electric n° 197 / p.18


Interchangeabilité dans laquelle la consigne de vitesse se trouve
L’interchangeabilité désigne la possibilité de en premier et l’ordre de marche-arrêt en second,
remplacer un équipement par un autre de même interopère lui aussi avec l’automate, mais n’est
type, assurant les mêmes fonctions et proposant pas interchangeable avec le premier variateur.
les mêmes services sur le bus : par exemple, un Un profil d’équipement, définissant la
variateur de vitesse peut, ou ne peut pas, être sémantique de chacun des mots d’entrées /
remplacé par un autre sans modification de sorties d’un variateur, permet d’assurer
l’application d’automatismes, c’est à dire sans l’interchangeabilité. En contrepartie, cela interdit
toucher au programme applicatif de l’automate à l’utilisateur de bénéficier des fonctions
dans l’exemple considéré. En plus de spécifiques disponibles sur certains produits.
Aussi, certains constructeurs y voient un frein
l’interopérabilité entre l’automate et chacun des
aux possibilités d’enrichissement de leur offre.
variateurs, cela nécessite que la nature et le type
Au contraire, certains utilisateurs y voient un
des informations échangées avec l’automate
espoir d’interchangeabilité.
soient identiques quel que soit le variateur utilisé.
Cette notion requiert plus que la conformité à un Il est clair que, pour des équipements complexes
protocole réseau. En effet, elle suppose de comme des variateurs de vitesse, le nombre de
définir la liste, la structure et les caractéristiques paramètres entrant en jeu, notamment les
(nature et type) des informations gérées par comportements temps réel, font de l’inter-
l’ensemble des équipements d’un certain type. changeabilité un objectif difficile à atteindre.
C’est la notion de profil d’équipement. Un profil d’équipement peut être défini
indépendamment du réseau utilisé : il suffit
Pour revenir à l’exemple proposé, supposons
ensuite de préciser pour chaque réseau, les objets
que le variateur échange l’état de ses entrées
de communication utilisés (types de trames :
par une variable WorldFip contenant d’abord
messages, variables…) pour échanger les objets
l’ordre de marche/arrêt, ensuite la consigne de
fonctionnels définis dans le profil d’équipement.
vitesse.
Un autre variateur de vitesse, échangeant ses Les variateurs Schneider Electric sont
entrées au travers de la même variable mais conformes au profil d’équipement DRIVECOM.

3.2 Quelles garanties de fonctionnement ?


Objectif Associations
L’utilisateur doit obtenir des garanties vis-à-vis La plupart des bus de terrain sont promus par
de : une association qui regroupe les fabricants de
c l’interopérabilité, avant toute chose, pour produits connectés au bus (ou susceptibles de
assurer le bon fonctionnement de l’application l’être). Certaines de ces associations regroupent
visée, aussi des utilisateurs, ce qui constitue clairement
un atout. Il existe par exemple des associations
c la conformité à une norme de bus afin de
s’assurer que le bon fonctionnement n’est pas autour des normes Profibus, WorldFip, Device
limité à l’utilisation faite et offrir les meilleures Net, Interbus-S, AS-i.
garanties en cas d’évolution : utilisation de Ces associations contribuent à la promotion de
nouveaux services, changement de produit etc. leur norme et des technologies associées et
c l’interchangeabilité, éventuellement, pour se permettent d’assurer un respect de la norme par
donner la possibilité de changer de produit, voire chacun de leurs membres.
de fournisseur, par exemple lors d’une évolution, Toutefois, la qualité de leur fonctionnement est
ou d’une réparation. variable. Nombreuses sont celles qui sont
Quels sont les moyens d’obtenir ce genre de essentiellement animées par un grand
garanties ? C’est ce qui est détaillé dans les constructeur d’automates et auxquelles adhèrent
paragraphes suivants. les constructeurs de la périphérie automate.

Cahier Technique Schneider Electric n° 197 / p.19


L’avantage en est que la garantie de ce L’apparition d’un standard de fait par la
constructeur est le meilleur gage de bon pénétration d’une technologie dans un marché
fonctionnement de l’association et élimine tout (industrie en général, secteur industriel important
risque de divergences entre les membres. Par comme l’automobile…) est clairement un gage de
contre, cela réduit les possibilités pour cette bon fonctionnement des produits s’y conformant.
norme de devenir un standard partagé par Par exemple, les composants CAN, issus du
plusieurs grands constructeurs d’automates. secteur automobile, intéressent par leur bas coût
Un cas particulier est celui du club Interbus-S, le secteur de l’automatisme.
animé par Phœnix, fabricant de produits De même, un certain nombre de technologies
périphériques et non d’automates. venues du secteur informatique, représentant un
Parmi ces associations, on peut noter le bon marché beaucoup plus important que le secteur de
fonctionnement du consortium AS-i, dont l’automatisme, ont pénétré le monde industriel.
Schneider Electric et Siemens font partie. Cette C’est par exemple dans un autre domaine le cas
association regroupe des constructeurs majeurs des PCs qui ont remplacé les consoles dédiées
qui, non seulement en sont membres, mais aussi pour programmer les automates.
proposent de larges catalogues de produits De même, la norme ISO 8802.4, dédiée aux
concurrents. Elle a su gérer les évolutions de la automatismes pour les réseaux de niveau 2, n’a
norme et son respect par les produits. pas pu résister à la pénétration d’Ethernet
Certaines associations proposent des certificats (ISO 8802.3). Les quelques avantages de 8802.4
de conformité. Cela contribue à limiter les risques pour l’automatisme n’ont pas convaincu face :
mais n’est pas une garantie d’interopérabilité. c à l’énorme base de réseaux Ethernet déjà
installés dans les usines pour les besoins de
Organismes de normalisation l’informatique d’entreprise,
Certains bus sont conformes à des normes c aux réductions de coûts et à la multiplicité des
internationales (ISO, CEI...) ou nationales (IEEE, outils disponibles pour Ethernet, induites par les
UTE…). Cela constitue pour l’utilisateur une effets de volume propres au marché de
garantie de qualité et peut avoir une importance l’informatique d’entreprise.
vis-à-vis de marchés publics.
En résumé, la notoriété d’un standard, synonyme
Toutefois, l’évolution constante des technologies de volume, et donc de retour d’expériences, est
de bus est souvent difficilement compatible avec pour l’utilisateur un gage de bon fonctionnement.
le consensus, et donc les délais, nécessaires à Le volume du catalogue de produits compatibles
l’élaboration d’une norme. en est un bon indicateur.
Les constats d’échecs des normes sont
nombreux. Dans le monde des automatismes, il Garanties d’un constructeur
faut citer la norme MMS. Réclamée par les Enfin, une des meilleures assurances de bon
utilisateurs, implémentée au-dessus d’Ethernet fonctionnement d’équipements hétérogènes dans
par l’immense majorité des fournisseurs, elle n’a le cadre d’une installation distribuée demeure la
jamais pris de réel essor. Pourtant, en dépit de garantie d’un grand constructeur. Cela suppose
défauts de jeunesse tolérables, elle répondait bien évidemment la volonté d’un tel constructeur
convenablement aux besoins de bon nombre d’ouvrir ses architectures. C’est aujourd’hui le
d’applications. Aujourd’hui, quasiment toutes les cas de principaux offreurs d’automatismes
applications utilisent des messageries programmables – Rockwell, Schneider Electric
propriétaires. Le besoin d’une messagerie ou Siemens – qui maîtrisent une technologie de
normalisée était-il bien réel ? bus de terrain, intégrée de façon privilégiée dans
leurs offres :
Notoriété
c CPU automates intégrant la connexion au bus,
De nombreux réseaux propriétaires sont
c large gamme de modules d’E/S TOR,
devenus des « standards de fait ».
analogiques IP20 et IP65,
Cela est vrai dans le monde industriel depuis
plusieurs années pour Modbus/JBus, Unitelway… c nombreux équipements connectés du
Cela est vrai aussi dans le monde informatique constructeur et de partenaires, parfois
avec des standards de fait comme TCP/IP qui se concurrents :
sont très largement développés au détriment des v distributeurs pneumatiques,
normes ISO équivalentes. v codeurs de position,

Cahier Technique Schneider Electric n° 197 / p.20


v variateurs de vitesse et produits de contrôle cela rend plus crédible pour le client sa
d’axes, motivation à le satisfaire.
v robots Cette implication permet d’éviter les situations,
v identification : lecteurs code-barre, lecteurs fréquentes en matière de réseaux, dans
inductifs etc. lesquelles chacun des fournisseurs de produits
v produits de dialogue Homme-machine, connectés sur un réseau se renvoie la
v produits spécifiques à un métier : vissage, responsabilité des dysfonctionnements.
soudage etc. Enfin, cette solution permet de limiter la
v systèmes de vision, multiplication des fournisseurs au seul besoin
réel, à savoir, faire appel à un fournisseur
c échanges E/S et remontée de diagnostics
nouveau lorsque celui-ci a une compétence
harmonieusement intégrés dans le langage et
nouvelle et spécifique dans un métier donné, par
les outils de programmation et de diagnostic,
exemple :
aussi bien pour les produits du constructeurs
que pour les produits partenaires. c Utiliser un produit pneumatique ou de soudage
lorsque le constructeur d’automate ne propose
Pour cela, les constructeurs ont mis en place pas ce genre de produits.
des programmes de partenariat pour
c Choisir un produit concurrent à un produit du
accompagner les constructeurs de produits
constructeur d’automates lorsque le produit du
d’automatisme susceptibles de se connecter à
concurrent présente des avantages fonctionnels,
leur bus. Ainsi, Schneider Electric, avec les
techniques ou économiques par rapport au
programmes Modconnect pour Modbus Plus, et
produit équivalent du constructeur d’automates.
Fipconnect pour FIP, aujourd’hui fusionnés dans
Schneider Alliances, propose à ses partenaires En s’appuyant sur la logique de construction
des solutions matérielles et logicielles pour d’une architecture d’automatismes proposée par
faciliter le développement de leurs connexions un grand constructeur d’automates, elle permet
mais aussi des tests d’interopérabilité qui d’éviter les adaptations coûteuses en matériel,
apportent aux clients communs toutes les formation et maîtrise globale :
garanties de bon fonctionnement. c passerelles multiples,
Certes, il est dans ce contexte préférable que la c outils hétérogènes…
technologie de bus de terrain supportée par le L’interopérabilité aujourd’hui
constructeur soit une norme garantie par un
organisme officiel et supportée par un club ou Dans un passé proche, l’interopérabilité et la
association à laquelle participent de nombreuses conformité ont préoccupé à juste titre les
entreprises, y compris des utilisateurs. De utilisateurs, confrontés à des
même, la crédibilité de la stratégie d’ouverture dysfonctionnements.
suppose qu’elle autorise la connexion de Aujourd’hui, tel n’est plus le cas :
produits concurrents de ce constructeur. Mais s’il c Maturité des technologies réseau dans le
y a l’implication technique et financière d’un monde industriel.
constructeur majeur : c Prise en compte de ces risques par les
c apportant des garanties de fonctionnement du constructeurs en amont par des tests plus
bus qu’il maîtrise, particulièrement sur les aspects rigoureux (conformité et interopérabilité avec
système, et performance globale, ce qui est divers équipements, y compris concurrents).
impossible avec des solutions trop hétérogènes, c Normes mieux définies.
c sur lequel il peut assurer tout le support c Souvent, garantie d’un grand constructeur sur
technique nécessaire, une technologie qu’il maîtrise.
c avec des équipements qu’il a validés, y L’interchangeabilité, elle, n’en est qu’à ses
compris ceux de tiers, balbutiements.

Cahier Technique Schneider Electric n° 197 / p.21


4 La pérennité

4.1 Enjeux
Une ou plusieurs technologies de bus de terrain Les produits d’automatisme utilisés représentent
ayant été identifiées sur la base des critères de une part en général faible du coût global de
coût et de performances, et les garanties l’installation. Cette installation est lourde et n’a
obtenues sur le bon fonctionnement de pas vocation à être remplacée dans des délais
l’application d’automatisme visée avec cette courts : les durées de vie sont de l’ordre de 10 à
technologie, l’utilisateur doit s’assurer de la 20 ans. Or, les produits d’automatisme
pérennité de l’application, et en particulier de la s’appuient de plus en plus – en particulier avec
pérennité de la technologie de bus de terrain l’introduction des bus de terrain – sur les
choisie. technologies électroniques et informatiques dont
les durées de vie sont nettement plus faibles et
Il s’agit pour l’automaticien d’avoir l’assurance l’évolution permanente. Au vu des progrès
que les produits qu’il va utiliser auront une durée incessants de l’électronique, qui peut prédire
de vie (commercialisation puis maintenance) avec certitude si une seule des technologies
compatible avec ses besoins. actuelles sera encore utilisée dans 20 ans ?

4.2 Tendances
Avant de traiter de la pérennité, il est nécessaire Des études sont faites sur sa capacité à
de préciser les voies dans lesquelles les répondre aux besoins de ces niveaux, pour
techniques évoluent. bénéficier de la réduction des coûts due à la
grande diffusion de cette technologie.
Trois tendances se dessinent à ce jour :
Un coupleur Ethernet est d’ores et déjà
Augmentation du champ d’application des disponible pour les modules d’Entrées / Sorties
bus de la famille MOMENTUM de Schneider Electric.
Parallèlement, Les bus de terrain de niveau 1 et
Une première tendance est la capacité
2, qui sont largement implantés dans l’industrie
croissante des bus à couvrir plusieurs niveaux
et satisfont convenablement aux besoins des
de la pyramide C.I.M. Chaque bus tente
utilisateurs, évoluent pour couvrir un domaine
d’évoluer pour élargir son champ d’application,
d’application plus large :
donc, de manière pragmatique, son marché
c augmentation du débit du médium, pour de
potentiel. C’est la réponse, dans les limites de la
meilleures performances et couvrir mieux le
technologie, à la demande idéale des utilisateurs
niveau 2, voire le bas du 3 ;
de disposer d’un réseau unique, universel,
répondant à l’ensemble de leurs besoins. c nouveaux composants, connecteurs… moins
chers et d’utilisation plus simple, pour s’étendre
Compte tenu des possibilités techniques vers le haut du niveau 0 ;
actuelles, la principale tendance consiste en une c catalogue toujours plus grand de produits
extension des bus de niveau 0 vers le bas du adaptés à des environnements spécifiques :
niveau 1, parallèlement à une extension des bus v produits étanches,
de niveau 3 vers le niveau 2.
v modules compatibles avec des atmosphères
Ainsi, le bus AS-i évolue pour pouvoir gérer des explosives,
informations analogiques tandis que l’utilisation v câbles résistant à toutes sortes
d’Ethernet, très présent au niveau 3, est d’environnements agressifs (milieux salins,
évoquée pour le niveau 2, voire le niveau 1. acides, huiles, rayons solaires…) etc.

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c prise en compte du protocole TCP/IP pour L’architecture d’automatisme se ramène alors à
s’ouvrir à Internet et bénéficier de la vague un bus de terrain sur lequel sont raccordés :
technologique à faible coût qui l’accompagne, c les différents composants d’automatisme qui
tout en conservant les caractéristiques adaptées intègrent tout ou partie de l’intelligence de
à l’environnement industriel. l’automate,
Il est donc difficile de dire aujourd’hui quelle sera c les interfaces Homme-machine,
l’évolution sur ce point. Les différentes voies c le terminal de programmation, qui via le bus,
sont étudiées par les constructeurs. répartit le programme dans les différents
composants d’automatismes,
Profils d’équipement
c éventuellement, une unité centrale d’automate,
Aujourd’hui, les technologies de bus de terrain qui peut demeurer lorsque les composants
sont largement utilisées et apportent déjà plus d’automatisme ne sont pas en mesure d’intégrer
que les bénéfices escomptés initialement. Le toute l’intelligence de traitement requise
marché est donc mûr pour passer à l’étape (cf. fig. 11 ).
suivante, si les utilisateurs y trouvent matière à
de nouveaux gains, en coût en particulier. Un
travail de normalisation de profils d’équipements
est en cours, auquel Schneider Electric participe.
Il va toucher un nombre croissant de catégories
d’équipements. Il faut donc s’attendre à une Bus de terrain
multiplication des solutions reposant sur des
profils d’équipements. De plus, ces profils
permettent la définition d’objets d’automatisme
de haut niveau qui pourront faciliter le travail des
utilisateurs :
c programmation,
c maintenance,
c interopérabilité,
c interchangeabilité, etc.

Répartition de l’intelligence
Enfin, après avoir permis le déport des entrées /
sorties, et souvent la décentralisation de
l’intelligence, le bus de terrain ouvre aujourd’hui
la voie à la répartition de l’intelligence.
En effet, à l’origine, le concept d’automate
programmable est avant tout un ordinateur
disposant d’interfaces d’entrées / sorties. Si ces
interfaces peuvent dorénavant communiquer
avec l’ordinateur par un réseau, l’automate –
simplement muni d’une interface réseau, comme
tout ordinateur aujourd’hui – perd toute
particularité.
Certes, ce discours est un peu simplificateur. Tel
quel, le PC n’intègre pas certaines valeurs
d’usage de l’automate comme la robustesse ou
la pérennité. Mais il existe déjà des cartes
automates pour PC qui permettent d’aller dans
ce sens sans rupture (en pensant toujours à la Fig. 11 : intelligence répartie dans les composants
pérennité) et l’emploi des bus de terrain amplifie d’automatismes.
encore cette tendance.

Cahier Technique Schneider Electric n° 197 / p.23


4.3 Garanties de pérennité
La notoriété d’un standard a déjà été évoquée cela est nécessaire assurer des « migrations
parmi les garanties de bon fonctionnement. douces » vers ces nouvelles technologies par
L’apparition de standard de fait pénétrant toutes sortes de solutions :
largement un marché constitue également un c conversions d’applications automatisées,
gage de pérennité. Mais tout standard, même c passerelles,
très répandu, est amené à évoluer ou à c maintien de la technologie précédente en
disparaître. Cela se constate tous les jours dans parallèle avec la nouvelle technologie sur les
l’informatique où même les standards les plus nouveaux produits.
répandus sont abandonnés car la pérennité ne
constitue pas une contrainte forte dans ce À titre d’exemple, la durée de vie de protocoles
domaine. de communication comme Modbus est sans égal
dans le monde informatique.
Face aux évolutions, la maîtrise simultanée des
ateliers de programmation et des technologies La démarche de sociétés, dont le métier n’est
réseau utilisées devient plus que jamais pas axé sur la fourniture de solutions globales
fondamentale dans le monde des automatismes. d’automatisme et des besoins de pérennité qui
L’utilisateur doit pouvoir s’appuyer sur une s’y attachent, qui n’apporteraient que la maîtrise
société capable de fournir avec ses partenaires d’un produit et pas celle du bus auquel il se
un système complet, d’en assurer le bon connecte, peut conduire l’utilisateur à devoir
fonctionnement et la maintenance corrective et traiter lui-même les obsolescences à des coûts
évolutive. Face à la multiplication d’équipements prohibitifs.
hétérogènes et à la course technologique Plus généralement, les outils matériels et logiciels
actuelle, les besoins de pérennité demeurent. utilisés par les automaticiens sont amenés à se
Les constructeurs d’automates, conscients de ce banaliser par l’arrivée de technologies issues du
besoin majeur de leurs clients, savent y monde Internet. Mais, dans ce contexte,
répondre par de longues durées de l’automaticien aura plus encore besoin d’un
commercialisation et de maintenance. En dépit interlocuteur crédible, maîtrisant à la fois ces
de l’évolution permanente des technologies sur nouvelles fournitures matérielles et logicielles et
lesquelles ils s’appuient, ils savent aussi, lorsque les contraintes spécifiques à ce métier.

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5 Conclusion

L’automate programmable a constitué une des bus et donc de leur champ d’application est
révolution en introduisant les technologies inéluctable même si le bus universel capable de
électroniques et informatiques au cœur des répondre à tous les besoins n’existera sans
systèmes de contrôle de procédés automatisés. doute jamais.
Le bus de terrain en constitue une deuxième en Face à ces bouleversements, l’utilisateur doit
étendant ces mêmes technologies, mais aussi certes faire preuve de prudence et garder à
les techniques réseau, jusqu’aux capteurs et l’esprit les contraintes spécifiques de son métier
actionneurs. Présentes dans l’ensemble du (environnement, pérennité…). Mais il doit tout
procédé, elles sont la base d’un énorme autant prendre garde à ne pas rater le train en
potentiel d’évolutions : marche.
c Elles ont déjà, par étapes successives
En particulier pérennité ne doit pas être
bouleversé les architectures, apportant des
confondue avec immobilisme. Pour l’utilisateur,
gains pas toujours envisagés à l’origine. Les
la pérennité c’est :
compromis technico-économiques maintiennent
encore pour un moment les solutions c la garantie d’une disponibilité des produits
traditionnelles en parallèle. pendant longtemps,
c mais aussi (et peut-être surtout) des solutions
c Au delà, les traitements eux-mêmes sont remis
de migration douce lorsqu’il a estimé qu’une
en cause : décentralisation puis répartition de
nouvelle technologie apparue était rentable pour
l’intelligence. Cela nécessite, en plus de la
lui.
technologie, un travail de normalisation : il est
déjà engagé et ne manquera pas de se En investissant dans les technologies à base de
poursuivre dans les prochaines années. bus de terrain,
c Enfin, elles drainent avec elles d’innombrables c il en tirera dès aujourd’hui les avantages
innovations pouvant révolutionner les reconnus (réductions de coûts, souplesse,
automatismes: Java, Corba, internet, Active X… capacités de diagnostic…)
Parallèlement aux évolutions amenées par les c il sera mieux armé pour juger de chacune des
technologies, on peut s’attendre à une certaine évolutions rapides à venir, influer sur celles-ci,
rationalisation de l’offre : l’utilisateur s’en voire les demander à ses fournisseurs, plutôt
félicitera. Une augmentation des performances que les subir.

Cahier Technique Schneider Electric n° 197 / p.25


Annexe

Mécanismes d’accès au médium


Ce paragraphe explique le principe de base de chacun des autres équipements. La principale
quelques-uns des mécanismes d’accès au différence est que chacun des équipements,
médium les plus courants. On distingue les lorsqu’il fait usage de son droit de parole, peut
mécanismes déterministes (cf. §2.2) et les adresser ses informations à n’importe quel autre
mécanismes non déterministes. équipement, ou même à tous simultanément
(diffusion).
Mécanismes déterministes C’est ce principe qui est utilisé par exemple avec
c Maître-esclave le bus WorldFIP.
Dans un mécanisme d’accès au médium de type c Bus à jeton (token ring)
maître-esclave, un seul équipement, le maître Un tel mécanisme est défini par la norme
est à l’initiative de tous les échanges, les autres 8802.4. Un jeton, correspondant à un droit de
équipements, les esclaves, se contentant de parole, passe de station en station, selon un
répondre lorsque le maître le leur demande. Ce ordre déterminé. Chaque station peut émettre
principe se retrouve sur bon nombre de réseaux vers n’importe quelle autre station tant qu’elle
basés sur une liaison série de type RS 485 avec possède le jeton mais ne peut garder celui-ci
des protocoles comme Modbus. Dans ce cas, que pour une durée limitée, définie par
les échanges sont programmés par l’utilisateur, configuration. C’est ce principe qui est utilisé sur
et si des événements applicatifs aléatoires sont le réseau Modbus Plus.
susceptibles de déclencher de tels échanges, le
réseau n’est pas déterministe. Par contre, on Mécanismes non déterministes
peut s’appuyer sur ce mécanisme pour définir c CSMA/CD - Carrier Sense Multiple Access /
une scrutation cyclique par le maître d’informations Collision Detection.
sur un nombre défini d’équipements. Il s’agit du principe d’accès au médium utilisé sur
Le temps nécessaire pour interroger l’ensemble les bus de type Ethernet (norme ISO 8802.3).
des équipements constitue un temps de cycle, Un équipement souhaitant émettre une trame,
qui est le délai maximum pour chaque tente de la transmettre puis vérifie qu’il n’y a pas
équipement pour transmettre ses informations. eu de collision (i.e. qu’un autre équipement n’a
C’est ce principe qui est utilisé par exemple avec pas essayé d’émettre au même moment). En
le bus AS-i. cas de collision, il effectue une nouvelle tentative
c Arbitrage de bus après une attente de durée aléatoire.
Le mécanisme est assez voisin du précédent Ainsi, le temps de transfert d’une trame est lié au
(mécanisme maître-esclave avec définition du délai au bout duquel la collision est évitée : il est
cycle de scrutation des équipements) dans le donc une fonction statistique du nombre
sens où un seul équipement, l’arbitre de bus, d’équipements essayant d’émettre des trames,
attribue un droit de parole à tour de rôle à donc de la charge du réseau.

Partage de la bande passante


Certains bus permettent de garantir les délais de Illustration avec WorldFIP
transfert de certaines informations (typiquement Le bus WorldFIP est basé sur le déroulement par
des entrées / sorties déportées d’un automate) l’équipement possédant la fonction d’arbitrage
tout en conservant une partie de la bande de bus d’un cycle réseau, ou macro-cycle,
passante pour faire transiter des informations composé de cycles élémentaires de même
dont les délais de transfert ne sont pas critiques. durée et de structure identique.

Cahier Technique Schneider Electric n° 197 / p.26


La durée d’un cycle élémentaire est elle-même c Les variables apériodiques, transmises à la
découpée en fenêtres de temps allouées : demande sur changement d’état.
c au trafic cyclique (ou périodique) variables et / c La messagerie, elle aussi apériodique, pour
ou messages, les fonctions de téléchargement et de
c au trafic apériodique variables, maintenance.
c au trafic apériodique messages,
c au maintien de la synchronisation de tous les La part de la bande passante allouée à chacun
cycles élémentaires. de ces flux est un élément important d’une
configuration WorldFIP. C’est en privilégiant l’un
Chaque portion du trafic cyclique est allouée une
ou l’autre de ces flux que l’on spécialisera un
fois pour toutes à une donnée du procédé : par
réseau pour une application de type
exemple Entrées et Sorties des équipements. Au
automatisme réflexe ou coordination entre
contraire, le trafic apériodique correspond à un
équipements de contrôle et dialogue opérateur.
temps alloué mais utilisé uniquement sur
demande (cf. fig. 12 ). On peut ainsi comparer un réseau WorldFIP à
Ainsi, trois types d’échanges se partagent la un tuyau dans lequel circulent différents types de
bande passante d’un réseau WorldFIP : données, le « niveau » de chaque type de
c Les variables cycliques (ou périodiques), pour les donnée étant déterminé par configuration
fonctions de contrôle commande temps critique. (cf. fig. 13 page suivante).

Bande passante

100%

riodiques +
s apé bo
e ur
ng
ha

ra

F F
ge
Ec

E E

D D

C E D E C E D E

B D B C B D B D B C B D

A A A A A A A A A A A A
t
CE1 CE2 CE3 CE4 CE5 CE6 CE1 CE2 CE3 CE4 CE5 CE6

Macrocycle n Macrocycle n+1

CE : Cycle Elémentaire
Les lettres A, B C D E et F représentent des variables cycliques

Fig. 12 : le macro-cycle WorldFIP.

Cahier Technique Schneider Electric n° 197 / p.27


Messages et variables
apériodiques
Trafic utilisé à la demande,
disponible tel l'air dans un tuyau

Variables cycliques
(temps critique)
trafic incompressible,
tel l'eau dans un tuyau
FIPWAY FIPIO

Fig. 13 : WorldFIP : un tuyau au niveau d’eau réglable. Illustration : FIPIO et FIPWAY.

Illustration avec Interbus-S Illustration avec MODBUS PLUS


Il s’agit d’un mécanisme « d’anneau point à De même MODBUS PLUS offre simultanément
point », une trame unique circule d’équipement des fonctionnalités nécessitant un mécanisme
en équipement : déterministe, comme la mise à jour cyclique des
A chaque passage de la trame, un équipement entrées / sorties, et d’autres qui se passent de
cette contrainte, comme la programmation en
lit la partie de celle-ci contenant les valeurs de
ligne. Des « sessions logiques » assurent une
ses entrées et écrit la partie de celle-ci
mécanique propre, et donc dédiée à ces
contenant les valeurs de ses sorties. En plus de
différentes fonctionnalités.
cela, la trame contient de 0 à 4 mots de 16 bits
pouvant contenir un fragment de message Cas de AS-i
(quatre mots étant en général insuffisants pour Sur AS-i, a contrario, tous les échanges sont
transmettre l’intégralité du message), permettant cycliques : les entrées / sorties des équipements
la transmission d’un tel fragment à chaque cycle circulent un fois toutes les 5 ms tandis que les
du bus. paramètres de chaque équipement circulent une
fois tous les 31 cycles. Aucun trafic
Par exemple, pour un canal messagerie de supplémentaire ne peut être ajouté à cela.
1 mot le débit par esclave est de 256 octets/s si De ce fait, AS-i ne supporte pas de messagerie.
le cycle comporte 32 esclaves et 1024 E/S. Cela n’est clairement pas sa cible.

Le modèle OSI de l’ISO


Le modèle OSI (Open System Interconnection) localement remplacée par une liaison fibre
défini par l’ISO (International Standard optique pour traverser une zone sujette aux
Organization) segmente les fonctionnalités d’un perturbations électromagnétiques, toutes les
système communiquant selon 7 couches. Ces fonctions des autres couches restant identiques :
couches vont des fonctions les plus proches du contenu des informations, adressage des
réseau (câble…) jusqu’aux fonctions les plus messages, mécanisme d’accès au médium…
proches des besoins en communication de Néanmoins, tous les réseaux n’utilisent pas
l’équipement (nature et sens des informations toutes les couches. C’est en particulier le cas
échangées…) (cf. fig. 14 ) : des bus de terrain qui s’appuient pour la plupart
Le principal objectif de cette découpe est de sur une découpe en 3 couches : 1, 2 et 7. Ceci
permettre de changer de norme pour une simplifie le fonctionnement des coupleurs de
couche indépendamment des autres. Ainsi, par communication et autorise des performances
exemple, une liaison paire torsadée peut être élevées et des coûts bas.

Cahier Technique Schneider Electric n° 197 / p.28


Définit la nature des informations
Application échangées : messagerie, transfert de
7 fichiers…

Définit la représentation des informations :


encodage (là ou la couche 7 traite de la
Présentation sémantique, la couche 6 traite de la
6 grammaire), éventuellement, compression
ou cryptage de l'information.

Gère la notion de session, intervalle de


temps pendant lequel deux équipements
Session sont en communication (notion de
5 "décrocher et raccrocher") et reprise de
contexte suite à interruption.

Transport de l'information de bout en bout


Transport entre deux stations distantes : segmentation
4 des trames…

Gère l'adressage des informations : qui est


le destinataire de mes messages, numéro
Réseau d'équipement ou de station, sur quel
3
réseau…

Gère le contrôle et le flux des informations.


Liaison de sous-couche LLC CRC et réitérations associées…

donnée 2 Gère le partage de l'accès au médium


sous-couche MAC (CSMA/CD, arbitrage de bus…)

Définit la nature du support physique de la


communication et le codage de l'information :
Physique type de câble, transmission hertzienne,
1 connecteurs, signaux électriques, codage
binaire de l'information…

Fig. 14 : le modèle OSI.

Cahier Technique Schneider Electric n° 197 / p.29


Bibliographie

Cahiers Techniques Schneider Electric


c Initiation aux réseaux de communications
numériques.
E. KŒNIG, Cahier Technique n°147.

Ouvrages divers
c Les réseaux locaux industriels.
F. LEPAGE, Hermès -
Traité des nouvelles technologies.
Série Automatique
c Les bus de terrain.
G. FAGES, Schneider Electric, Collection
Technique.

Adresses Internet
c Sites généralistes
(contiennent de nombreux liens)
http://cran.esstin.u-nancy.fr/CRAN/Cran/
ESSTIN/FieldBus.html
http://www.fieldbus.com
http://www.infoside.de
http://www.shipstar.com
http://www.industrial-networking.com
c Sites relatifs aux principaux bus d’automatisme
http://www.as-interface.com
http://www.can-cia.de
http://www.controlnet.org
http://www.devicenet.org
http://www.industrialethernet.com
http://www.industrial-ethernet.com
http://www.fieldbus.org
http://www.worldfip.org
http://www.interbusclub.com
http://www.modbus.org
http://www.profibus.com
c Sites Schneider Electric
http://www.schneider-electric.com
http://www.schneiderautomation.com
http://www.schneideralliances.com
http://www.transparentfactory.com

Cahier Technique Schneider Electric n° 197 / p.30


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