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CHIFFRES CLÉS 7
ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL 12
ANNEXES STATISTIQUES 72
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022
DH : Dirham Marocain
DTFE : Direction du Trésor et des Finances Extérieures
DTS : Droits de Tirage Spéciaux
4
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020
5
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022
6
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020
CHIFFRES CLÉS
DETTE CONSOLIDÉE DES ADMINISTRATIONS PUBLIQUES
2019 2020
ENDETTEMENT DU TRÉSOR
832,6 855,9
76,4%
747,3 64,8%
58,1%
632,9 657,0
50,8%
585,7
18,3%
7
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022
CHARGES EN INTÉRÊTS
2019 2020 S1-2021
Dette du Trésor (en milliards DH) 30,5 29,6 18,3
% RO 12,2 % 12,9 %
Dette intérieure (en milliards DH) 26,6 25,5 15,7
% RO 10,7 % 11,1 %
Dette extérieure (en milliards DH) 3,8 4,1 2,6
% RO 1,5 % 1,8 %
Dette extérieure publique (en milliards DH) 8,5 8,5 4,7
% RCBP 1,7 % 1,9 %
Total 11 44 12 36 6 12,4
*Montant nominal
8
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020
Volume des opérations fermes (en milliards DH) 421,2 372,4 235,3
Taux de rotation* 70 % 55 % 36 %
14%
17%
36%
33%
28% 30%
22%
20%
Autres Banques Compagnie d’assurance et Caisses de retraite OPCVM
TRÉSORERIE
2019 2020 S1 - 2021
Dépôts en Dépôts en Dépôts en
Repo Repo Repo
blanc blanc blanc
Nombre d’opérations 34 316 81 300 51 165
Encours quotidien moyen des
0,8 6,1 0,9 6,6 0,6 8,1
placements (en milliards DH)
TMP des placements 2,28 % 2,21 % 1,69 % 1,76 % 1,50 % 1,36 %
9
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022
TRANSPARENCE
RÉGULARITÉ
30 ans
20 ans
15 ans
10 ans
5 ans
2 ans 2 ans
52 sem. 52 sem.
26 sem. 26 sem.
13 sem.
10
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020
11
PROCESSUS CONTINU DE RÉFORMES POUR LE DÉVELOPPEMENT DU
ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL
CONTEXTE INTERNATIONAL
L’année 2020 a été marquée par une crise sanitaire exceptionnelle liée à la pandémie de la
Covid-19 qui s’est propagée dans le monde entier. Les mesures de distanciation mises en
œuvre pour la contenir ont engendré un choc économique et financier de grande ampleur
aboutissant à une récession mondiale historique. Cette crise a déclenché un effort massif de
la part des autorités monétaires et, en particulier, budgétaires qui ont mis en place de
nombreuses politiques pour en atténuer l’impact sur la situation financière des ménages et
des entreprises. Il s’agit notamment des baisses des taux d’intérêts pour favoriser l’accès au
crédit, des injections massives de liquidités dans les économies et des aides directes aux
entreprises les plus touchées. Ces mesures ont permis d’apaiser les craintes sur les marchés
financiers et de faciliter l’accès au financement.
L’année 2020 a été également marquée par les élections présidentielles américaines tenues
en novembre et la conclusion de l’accord commercial entre le Royaume-Uni et l’Union
Européenne concernant le Brexit.
Aux États-Unis, la croissance s’est contractée de 3,5 % en 2020 contre une croissance de 2,2 %
en 2019, soit son niveau le plus bas depuis 1946. Cette contraction s’explique principalement
par le recul de la consommation des ménages, de l’investissement et des exportations. Les
dépenses publiques ont, par contre, enregistré une hausse en raison de l’aide financière
apportée aux ménages et aux entreprises. L’activité économique a enregistré ensuite une
reprise notable particulièrement au cours du 3e trimestre avec la levée progressive des
barrières de protection sanitaire et la persistance des mesures de soutien budgétaire.
12
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020
achats des titres du Trésor et des titres hypothécaires afin de soutenir l’économie américaine
en cette période difficile.
Par ailleurs, pour améliorer l’approvisionnement en liquidité en dollar, la FED a procédé à la
conclusion des accords de swap avec les principales Banques centrales.
Dans la zone euro, l’économie a également subi une contraction historique de 6,5 % en 2020
après une croissance de 1,3 % en 2019. Cette contraction du PIB a été plus sévère en France
(-8 %), en Italie (-8,9 %) et en Espagne (-10,8 %) comparativement à l’Allemagne (-4,8 %). Pour
l’ensemble de ces pays, toutes les composantes de la demande ont été fortement affectées,
notamment les exportations et l’investissement.
Les confinements stricts appliqués dans la plupart des pays européens et le retour de mesures
restrictives à partir de l’automne, pour contrer la 2e vague de la pandémie de la Covid-19, ont
entrainé une évolution en dents de scie du PIB de la zone euro. Ainsi, au 1er trimestre, le PIB
avait reculé de 3,6 % puis de 11,4 % au 2e trimestre. Le 3e trimestre a connu une forte
expansion (12,4 %), soutenue par une reprise de l’activité et de la demande globale. Toutefois,
la seconde vague épidémique enregistrée en fin d’année s’est traduite par un nouveau recul
de la croissance au 4e trimestre 2020 (-0,6 %).
L’inflation a accusé un net ralentissement pour s’établir à 0,2 % en 2020 contre 1,2 % en 2019
en liaison avec la chute des prix de l’énergie. Concernant le taux de chômage, ce dernier s’est
établi à 7,9 % en 2020 contre 7,6 % en 2019 touchant 1,5 million de personnes. Toutefois,
l’impact de la crise sanitaire sur le marché d’emploi a été atténué par les dispositifs mis en
place par la plupart des pays européens pour préserver l’emploi.
Dans ce contexte, la BCE a adopté une série de mesures pour renforcer sa politique
d’assouplissement quantitatif. Ainsi, la Banque a maintenu inchangés ses taux directeurs (le
taux de refinancement à 0 %, le taux de la facilité de dépôt à -0,50 % et le taux de la facilité
de prêt marginal à 0,25 %). Parallèlement, la BCE a déployé un nouveau programme d’urgence
d’achats nets d’actifs des secteurs privé et public (Pandemic Emergency Purchase
Programme ou PEPP) doté d’une enveloppe globale de 750 milliards d’euros qui a été portée
à 1850 milliards d’euros jusqu’à fin mars 2022. Ce programme a été déterminant pour contrôler
la partie longue de la courbe de taux, et ce en dépit d’une hausse notable des volumes
d’émission, et pour éviter un élargissement des spreads souverains par rapport aux
rendements du Bund allemand.
Pour ce qui est du Japon, et après une fin d’année 2019 déjà difficile sur le plan économique,
l’économie nippone a enregistré une récession historique en 2020 avec une contraction du
PIB de 4,7 % et ce, en dépit des mesures sanitaires moins restrictives qu’ailleurs. Cette baisse
a été liée essentiellement au repli aussi bien de la consommation des ménages que des
exportations, pénalisées par une demande externe peu dynamique.
Alors que l’inflation a reculé à 0 % en 2020 contre 0,5 % un an auparavant, le taux de chômage
a connu une légère hausse pour atteindre 2,8 % en 2020 contre 2,4 % en 2019.
Pour limiter l’impact de la pandémie sur son économie, le gouvernement japonais a mis en
place un plan de soutien budgétaire d’une grande ampleur. Le package global, de l’ordre de
20 % du PIB, recouvre des soutiens directs aux ménages et aux entreprises ou des transferts
vers les gouvernements locaux. La banque du Japon (BoJ) a également amplifié ses mesures
d’assouplissement quantitatif. À ce titre, l’institution monétaire a maintenu inchangé son
principal taux d’intérêt à -0,1 % et son programme de rachat d’actifs à 80 000 milliards de
yens par an pour maintenir les rendements à 10 ans autour de 0 %.
13
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022
Dans les pays émergents, tous les pays ont observé une contraction de leurs économies en
2020 à l’exception de la Chine. Toutefois, des différences notables sont observées parmi ces
pays, en fonction de l’évolution de la pandémie et de l’efficacité des mesures d’endiguement,
de la structure économique et de la dépendance à l’égard de flux financiers d’origine
étrangère.
En Chine, après s’être effondrée pendant la période du confinement le plus strict en février,
l’activité économique s’est progressivement redressée à partir de mars. Cette reprise a été
tirée par le rebond de la production industrielle et l’investissement dans les infrastructures
publiques et l’immobilier grâce aux mesures de relance. Les exportations ont largement
profité du rebond de la demande mondiale. La consommation privée et l’activité dans les
services se sont également redressées depuis juillet. Sur l’ensemble de l’année 2020, la
croissance du PIB réel s’est établie à 2,3 % contre 6 % en 2019.
Concernant sa politique monétaire, la Banque centrale chinoise (PBoC) est intervenue depuis
le début de la crise de la Covid-19 pour répondre aux demandes de liquidités du secteur
financier. Elle a assoupli les conditions monétaires et de crédit tout en encourageant les
banques à couvrir les besoins de trésorerie de leurs clients et à refinancer les prêts existants
pour éviter les faillites. Ainsi, la Banque a abaissé de 30 Pb le taux préférentiel des prêts
bancaires à un an à 3,85 %.
En Inde, l’économie s’est contractée de près de 24 % au 2e trimestre 2020 après une hausse
de 3,1 % enregistrée au 1er trimestre, sous l’effet de l’effondrement de la demande intérieure
en liaison avec le confinement strict mis en place à l’échelle nationale pour contenir la
pandémie. Bien que l’activité ait rebondi depuis le mois de juin tirée par une reprise dans
l’industrie qui s’est étendue aux services à partir du mois d’octobre, elle est restée fragile et
bien en deçà des niveaux qui prévalaient avant la crise de la Covid-19. Sur l’ensemble de
l’année, le PIB s’est établi à -7,3 % contre une hausse de 4 % en 2019.
Dans ce contexte, la Banque centrale de l’Inde (RBI) a réduit à deux reprises son principal taux
directeur de 75 Pb et de 40 Pb respectivement en mars et mai pour le ramener à 4 %.
En Amérique latine, le PIB du Brésil a connu une contraction de 4,1 % en 2020 contre une
hausse de 1,4 % en 2019, soit bien moins que les autres grandes économies d’Amérique latine
grâce notamment aux aides versées à des millions de Brésiliens jusqu’en décembre pour faire
face à la pandémie de coronavirus.
Après 9 baisses consécutives de son taux directeur, la Banque centrale brésilienne (BCB) a
interrompu, en septembre, son cycle d’assouplissement monétaire en maintenant son taux
directeur à 2 % (contre 6,5 % à la mi-2019). Le comité de politique monétaire a par ailleurs
signalé son intention de ne relever ses taux que lorsque son scénario de référence pour les
projections d’inflation se rapprocherait de la cible à l’horizon 2021 (cible à 3,8 %) et
2022 (3,5 %).
Pour leur part, les marchés financiers ont enregistré, durant l’année 2020, des performances
exceptionnelles pour les principaux indices boursiers, et ce malgré les pertes engendrées par
la pandémie. Dans ce contexte, les indices américains Dow Jones et Nasdaq se sont accrus de
6,3 % et 43,2 %, respectivement, grâce au regain graduel de la confiance des investisseurs. Il
en est de même pour l’indice japonais Nikkei qui a connu une hausse de 16 % dans un contexte
de déploiement des vaccins permettant une plus grande confiance en la résolution de la crise
sanitaire. Par ailleurs, l’indice Cac 40 s’est inscrit en baisse de 7,1 % suite à la résurgence de la
pandémie en Europe et l’intensification associée des mesures d’endiguement.
14
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020
Sur les marchés des taux, l’année 2020 a été marquée par une tendance globalement baissière
des taux longs américains et allemands qui s’explique par (i) le regain d’aversion au risque des
investisseurs qui ont privilégié, tout de même, les signatures les moins risquées et (ii) les
politiques monétaires accommodantes des Banques centrales notamment la Fed et la BCE.
Ainsi, le taux américain à 10 ans s’est détendu pour passer sous le niveau de 1 % alors qu’il
s’établissait à 1,92 % fin 2019. Le taux allemand à 10 ans a également suivi la même tendance,
mais dans une ampleur moindre pour terminer l’année autour de -0,60 % contre
-0,19 % fin 2019.
De leur côté, les marchés des changes ont été marqués, au cours de l’année 2020, par une
légère appréciation de la devise européenne vis-à-vis du dollar US, atteignant une parité de
1,222 au terme du mois de décembre contre 1,121 à fin 2019. Cette appréciation de la devise
européenne a été liée notamment à (i) une meilleure gestion de la crise sanitaire déclenchée
par la Covid-19 comparativement aux États-Unis, ce qui a permis d’espérer un retour plus
rapide au niveau de l’activité économique du début de l’année 2020 et (ii) à l’émission d’une
dette européenne commune, suite à l’adoption du plan de relance de 750 milliards d’euros, ce
qui a contribué à renforcer le rôle de l’euro comme monnaie de réserve.
L’EMBI+, qui reflète le risque lié aux titres des pays émergents, est resté quasiment-stable du
1er janvier jusqu’à la mi-février 2020 fluctuant aux alentours de 300 Pb. Au cours de cette
période, les Eurobonds Maroc, notamment ceux de 2042 et 2031, se sont légèrement
dépréciés avec des spreads passant respectivement de 199 Pb à 203 Pb et de 122 Pb à 126 Pb.
Soutenu par un apaisement des tensions financières dans les pays émergents, l’indice EMBI+
a entamé une tendance baissière depuis le 24 mars pour atteindre 441 Pb le 30 juin, soit une
baisse de 165 bp. Dans le même sillage, les spreads des Eurobonds Maroc se sont rétrécis
notamment ceux de 2042 et 2031 pour passer respectivement de 441 Pb à 314 Pb et de 291 Pb
à 228 Pb entre le 24 mars et le 30 juin.
Cette tendance baissière de l’EMBI+ s’est poursuivie au cours du 2e semestre dans un contexte
général d’appétit pour le risque, et ce, sous l’effet de la conjonction de plusieurs facteurs
notamment :
15
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022
‐ une reprise de l’activité des pays émergents au 3e trimestre notamment au Brésil (7,7 %)
et en Turquie (6,7 %) ;
‐ une appréciation des taux de change et une reprise des prix des matières premières ;
‐ la conclusion d’un accord entre l’Argentine et ses créanciers privés internationaux pour la
restructuration de la dette obligataire du pays ;
‐ une révision à la hausse par le FMI de ses prévisions de croissance pour le Mexique, la
Colombie et le Brésil ; et
‐ les perspectives de déploiement des vaccins.
Ainsi, l’EMBI+ s’est établi à 338 Pb le 31 décembre 2020 contre 434 Pb le 1er juillet, soit une
baisse de 96 Pb. Les spreads des Eurobonds 2042 et 2031 se sont également rétrécis durant
la même période, pour passer respectivement de 312 Pb à 254 Pb et de 225 Pb à 197 Pb.
480 Z-spreads
Eurobond Maroc
2031
380
EMBI+
280
180
CDS 5 ans Maroc
80
Z-spreads
Eurobond Maroc
2030
16
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020
En Afrique, plusieurs pays ont également subi des rétrogradations de leurs notes souveraines
dans le contexte de la pandémie. Ainsi, les notes du Nigéria ont été rétrogradées d’un cran
par S&P (B-) et Fitch (B). L’Angola a également vu ses notes rétrogradées par Fitch (CCC),
S&P (CCC+) et Moody’s (Caa1). S&P a abaissé d’un cran les notes du Ghana, la République du
Congo, le Cameroun et le Botswana respectivement à « B- », « CCC+ », « B- » et « BBB+ ».
Moody’s a aussi rétrogradé les notes de la Tanzanie (B2), la Namibie (Ba3) et le Mali (Caa1).
Pour les pays européens, l’année 2020 a enregistré des actions de notations aussi bien
baissières que haussières. Ainsi, Moody’s et Fitch ont rétrogradé, d’un cran, la note du
Royaume-Uni respectivement à « Aa3 » et « AA- ». Les notes de l’Italie, la Slovaquie et
l’Arménie ont également été abaissées, d’un cran, par Fitch respectivement à « BBB- », « A » et
« B+ ». Toutefois, d’autres pays ont connu une amélioration de leurs notes soutenues par les
perspectives d’une reprise économique et par le soutien massif de l’Union Européenne et de
la BCE. Ainsi, la Lituanie a vu ses notes rehaussées, d’un cran, par S&P (A+) et Fitch (A). Les
notes de la Grèce ont été également relevées à « Ba3 » par Moody’s et « BB » par Fitch. Moody’s
a, pour sa part, rehaussé, d’un cran, les notes de la Slovénie à « A3 », l’Ukraine à « B3 », la Croatie
à « Ba1 » et la Bulgarie à « Baa1 ». S&P a aussi relevé la note de la Lettonie à « A+ ».
Pour ce qui est du Maroc, S&P a maintenu, en avril 2020, la note « BBB-» au niveau
« Investment grade » avec perspective stable alors que Fitch, a révisé la perspective de
« stable » » à « négative » tout en maintenant la note du pays à « BBB- ».
17
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022
- assurer le paiement des échéances de la dette à bonne date et éviter tout retard de
paiement ou arriérés ; et ensuite pour
- mettre en place les actions nécessaires pour pallier les dysfonctionnements du marché
domestique engendrés par la crise ; et
Riposte rapide des autorités à travers le levier des financements extérieurs pour
atténuer les répercussions de la pandémie sur la position extérieure du pays
Ainsi et dès l’éclatement de la crise, il a été procédé à la promulgation du décret-loi
n° 2.20.320 autorisant le déplafonnement des financements extérieurs ouvrant ainsi la voie à
la possibilité de mobiliser plus de financements extérieurs dans l’objectif de renforcer le
matelas des avoirs extérieurs du pays et de soutenir le budget de l’État.
La spécificité de ce nouveau contexte lié à la Covid-19 a amené le Trésor à opérer un
ajustement de sa stratégie de financement à travers un rééquilibrage entre financement
intérieur et extérieur alors que cette stratégie privilégiait, depuis plusieurs années, davantage
les ressources domestiques comme principale source de financement.
C’est ainsi qu’il a été commencé par la mobilisation des financements extérieurs à
décaissement rapide dont notamment l’emprunt contre les risques liés aux catastrophes
naturelles déjà mis en vigueur avec la Banque mondiale depuis 2019 d’un montant de
270 millions $US et le prêt automatique auprès du FMA pour soutenir la balance des
paiements pour un montant de 125,6 millions $US.
18
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020
Dans le même sillage, les autorités ont pu négocier et mobiliser les ressources disponibles
dans le cadre de la ligne de précaution et de liquidité (LPL) conclue avec le FMI, soit une
enveloppe de près 3 milliards $US ; étant rappelé que les fonds issus de ces ressources ont
été mis à la disposition de Bank Al-Maghrib pour servir exclusivement au soutien de la balance
des paiements et non pour financer le déficit budgétaire.
Globalement, le montant global des financements extérieurs mobilisés (hors LPL) a été porté
à près de 63 milliards de DH en 2020 contre un plafond initial arrêté au niveau de la loi de
finances 2020 à 31 milliards de DH.
Rapide adaptation au nouveau contexte pour une redynamisation du marché des bons
du Trésor
L’éclatement de la pandémie au mois de mars 2020 n’a pas manqué de créer également des
défis au niveau du financement intérieur du Trésor. En effet, le début de la crise a perturbé le
fonctionnement du marché intérieur des bons du Trésor où les investisseurs se sont rétractés
par manque de visibilité dans ce contexte d’incertitude.
Toutefois, cette situation n’a pas eu des répercussions négatives sur le financement de l’État
dans la mesure où les versements effectués, dès la mi-mars, au profit du Fonds spécial pour
la gestion de la pandémie du Coronavirus « La Covid-19 », se sont traduits par une aisance de
trésorerie de l’État et donc une absence momentanée de besoin de financement. Dans ce
contexte, la Direction du Trésor a dû multiplier la communication et l’échange avec les
principaux opérateurs du marché intérieur pour rassurer les investisseurs et créer les
conditions pour un retour rapide à des conditions de fonctionnement normales du marché
intérieur des bons du Trésor eu égard au rôle qu’il joue notamment dans la formation des taux
d’intérêt et son importance pour les investisseurs institutionnels.
Après une brève perturbation du marché des bons du Trésor, les différentes mesures prises
par la Direction du Trésor pour accompagner les opérateurs de ce marché et prendre en
compte leurs besoins ont permis un rebond de la demande des investisseurs dès le mois de
mai, concentrée, dans un premier temps, sur la partie courte de la courbe. A partir du mois de
juin, le regain de confiance des investisseurs conjugué aux anticipations d’une seconde baisse
du taux directeur de la Banque centrale ont déclenché un retour sur la partie moyenne et
longue de la courbe.
Durant cette période, le Ministère devait également faire face à un autre défi qui était celui
d’assurer une gestion dynamique des excédents de trésorerie accumulés suite à
l’encaissement des recettes du Fonds spécial pour la gestion de la pandémie du Coronavirus
« La Covid-19 » en attendant leur dépense pour les finalités pour lesquelles ce Fonds a été
créé. D’un autre côté, Bank Al-Maghrib devait bien évidemment injecter les liquidités
nécessaires pour combler le déficit de trésorerie des banques et financer l’économie, ce qui
ne laissait pas beaucoup de marge au Trésor pour réinjecter ses excédents de trésorerie. Cette
situation a été rapidement dépassée après le renforcement de la coordination et la
concertation avec Bank Al-Maghrib d’un côté et avec les opérateurs du marché notamment
les banques d’un autre côté.
De même, une nouvelle stratégie de placement a été mise en place, basée sur les principes de
précaution et de prudence et qui reposent sur ce qui suit :
19
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022
FINANCEMENT INTÉRIEUR
Conditions du marché monétaire en 2020
L’avènement de la crise sanitaire a engendré une nette accentuation du besoin de liquidité
bancaire en 2020. En effet, le déficit de trésorerie des banques s’est établi à 90,2 milliards DH
en moyenne hebdomadaire contre 76,5 milliards DH l’an passé avec un pic historique de
112 milliards DH atteint au mois d’août 2020.
Graphique 2 : Évolution de la liquidité du système bancaire entre 2018 et 2020 - en milliards DH -
0,0
-20,0
-40,0
-60,0
-80,0
-100,0
-120,0
J FMAM J J A SOND J FMAM J J A SOND J FMAM J J A SOND
2018 2019 2020
Source : BAM
Pour faire face à cette situation et en vue d’atténuer l’impact de la crise, Bank Al-Maghrib a
mis en place d’importantes mesures d’assouplissement à travers notamment la libération
intégrale du compte de la réserve obligatoire, la baisse à deux reprises du taux directeur et
l’augmentation de ses injections de liquidité dans le marché monétaire qui ont atteint un
niveau record de 124,5 milliards DH pendant le mois d’août.
Pour sa part, la Direction du Trésor et des Finances Extérieures (DTFE), par le biais des
opérations de placement des excédents du compte courant réalisées en 2020, a injecté un
montant de près de 7,0 milliards DH en moyenne quotidienne.
Pour ce qui est des taux monétaires, le taux de référence JJ sur le marché interbancaire et
l’indice MONIA ont enregistré une baisse de 49 Pb et de 53 Pb par rapport à fin 2019
s’établissant à 1,79 % et 1,74 % respectivement et ce, dans le sillage de la baisse du taux
directeur opérée par la Banque centrale en mars et juin pour 25 Pb et 50 Pb respectivement.
20
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020
21
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022
557,9
531,8
475,0
197,9 386,8 407,0
195,5 380,1
181,8
174,3 249,0 153,3
Par maturité, la demande des investisseurs s’est concentrée sur les maturités inférieures ou
égales à 2 ans avec une part de 59,7 % du volume global demandé, soit un volume de
226,8 milliards DH et 40,3 % sur les maturités 5 ans et plus (153,3 milliards DH), contre 39 %
et 61 % respectivement, un an auparavant.
Graphique 4 : Évolution de la demande des investisseurs par segment de maturité en 2019 et 2020
CT (inf à 52 sem) MT (2 à 5 ans) LT (sup à 10 ans)
407,0 milliards DH
380,1 milliards DH
41% 19%
41%
45%
33%
14%
2019 2020
En 2020, les taux demandés par les investisseurs ont connu une baisse qui a atteint près de
37 Pb en moyenne. Cette évolution est imputable à la baisse, à deux reprises successives, du
taux directeur de BAM. Par maturité, les taux des BDT à 2 ans et moins ont enregistré une
baisse de près de 53 Pb en moyenne et ceux à 5 ans et plus, de 26 Pb en moyenne.
L’analyse de l’évolution des taux demandés durant l’année 2020 met en évidence trois phases
distinctes :
- la première phase correspond au cinq premiers mois de l’année pendant lesquels les
taux demandés ont connu une baisse modérée de près de 3 Pb en moyenne mensuelle.
Par rapport à fin décembre 2019, les TMP demandés ont enregistré une baisse globale
de près de 8 Pb en moyenne à fin mai 2020. À noter que la faible ampleur de cette
baisse comparée à la baisse de 25 Pb du taux directeur opérée par Bank Al-Maghrib en
mars, s’explique principalement par le fait que le marché intégrait et depuis fin 2019, au
niveau des taux proposés au Trésor, une éventuelle baisse du taux directeur de la
Banque centrale.
22
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020
- la deuxième phase correspond aux deux mois de juin et juillet durant lesquels les taux
demandés ont enregistré une baisse importante de plus de 50 Pb en moyenne toutes
maturités confondues par rapport aux niveaux constatés à fin décembre 2019 et ce,
dans le sillage de la deuxième baisse du taux directeur de 50 Pb intervenue le 16 juin
2020.
- la troisième phase s’étend du mois d’août à la fin de l’année et s’est caractérisée par
une légère correction à la hausse des taux en raison des recours prononcés du Trésor
au marché domestique principalement durant les mois d’août et septembre
contrebalancés par la mobilisation de financement extérieur sur le marché financier
international durant le dernier trimestre de l’année.
Graphique 5 : Évolution annuelle des derniers TMP offerts entre 2019 et 2020
2019 2020
4,09%
3,47%
3,02%
2,73% 3,48%
2,30% 2,33% 2,42%
2,19% 2,23% 2,99% 3,10%
2,67%
2,28%
1,96%
1,70% 1,72%
1,54%
La politique de financement du Trésor sur le marché domestique a été réajustée pour tenir
compte du nouveau contexte créé par la crise.
Ainsi, le Trésor a mené, en 2020, une politique de financement qui s’articule autour des points
suivants :
- assurer, dans la mesure du possible, une présence régulière sur l’ensemble des
maturités ;
- renforcer la communication avec les acteurs du marché pour s’adapter aux contraintes
et défis imposés par la crise sanitaire, et ce, en phase avec les meilleures pratiques
internationales en la matière ;
23
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022
Le volume global des émissions du Trésor sur le marché des adjudications s’est établi à
152,7 milliards DH contre 104,4 milliards DH un an auparavant, soit en hausse de 46,2 %. Ce
volume est réparti à hauteur de 130,6 milliards DH ou 85,5 % des levées au titre des émissions
pour le financement du besoin du Trésor et 22,1 milliards DH (14,5 %) au titre des émissions
dans le cadre des opérations d’échange de BDT.
En termes de structure des levées, les maturités à 5 ans et plus ont représenté 42 % du volume
global levé, soit un niveau inférieur à celui enregistré en 2019 (76 %), reflétant ainsi la structure
de la demande du marché orientée davantage vers les maturités courtes.
Les maturités qui ont été les plus souscrites sont les BDT à 2 ans avec une part de 27,1 %,
suivies des BDT à 5 ans (21,8 %), des BDT à 52 semaines (17,3 %), des BDT à 26 semaines
(8,1 %), des BDT à 15 ans (7,1 %), des BDT à 30 ans (6,2 %), des BDT à 13 semaines (5,6 %), des
BDT à 20 ans (4,1 %) et des BDT à 10 ans (2,7 %).
24
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020
À l’instar de l’évolution des taux demandés, les taux retenus par le Trésor se sont également
inscrits en baisse et ont évolué en trois phases comme suit :
- la première phase correspond au cinq premiers mois de l’année au cours desquels les
taux des BDT ont enregistré une baisse modérée de près de 2 Pb en moyenne
mensuelle ;
- la deuxième phase coïncide avec les mois de juin et juillet où les taux retenus par le
Trésor ont baissé de 53,1 Pb en moyenne par rapport aux niveaux enregistrés à fin
décembre 2019 et ce, en raison de la seconde baisse du taux directeur opérée par BAM
au cours du mois de juin ; et
- la troisième phase s’étale du mois d’août à la fin d’année et a été marquée par une
augmentation des taux de BDT de 14,8 Pb en moyenne par rapport à fin juillet.
Ainsi et au terme de l’année 2020, les taux retenus par le Trésor ont connu une baisse
moyenne de 39,9 Pb par rapport aux derniers TMP retenus à fin 2019, toutes maturités
confondues. Par segment de maturité, cette baisse a été plus importante sur les maturités
inférieures ou égales à 2 ans avec 54,7 Pb en moyenne, vu que cette partie de la courbe des
taux est plus sensible aux baisses du taux directeur alors que pour les maturités à 5 ans et
plus, la baisse n’a atteint que de 28,1 pb car la transmission des décisions monétaires de la
Banque centrale s’opère sur une durée plus longue.
Graphique 6 : Évolution annuelle des taux de rendement des BDT - Derniers TMP retenus
2019 2020
4,05%
3,34%
3,02%
2,74%
2,29% 2,41% 3,47%
2,15% 2,23% 2,25%
3,06%
2,62% 2,75%
2,25%
1,70% 1,88%
1,51% 1,65%
Par maturité, les taux des BDT à 13 semaines ont connu la plus forte baisse (-63,6 Pb), suivis
des BDT à 26 semaines (-58,0 pb), des BDT à 30 ans (-57,2 Pb), des BDT à 52 semaines
(-55,8 pb), des BDT à 2 ans (-41,6 Pb), des BDT à 20 ans (-28,3 pb), des BDT à 15 ans
(-27,6 Pb), des BDT à 5 ans (-16,1 pb) et des BDT à 10 ans (-11,3 pb).
25
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022
Tableau 2 : Évolution des TMP des bons émis par adjudication - derniers taux retenus par mois
Déc. Déc. Var.
Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov.
2019 2020 (Pb)
13 sem. 2,15 % 2,20 % 2,15 % 2,05 % 1,44 % 1,47 % 1,57 % 1,47 % 1,47 % 1,51 % -63,6
26 sem. 2,23 % 2,16 % 1,98 % 1,55 % 1,62 % 1,59 % 1,55 % 1,75 % 1,65 % -58,0
52 sem. 2,25 % 2,33 % 2,33 % 2,35 % 2,25 % 2,17 % 1,59 % 1,65 % 1,64 % 1,86 % 1,70 % -55,8
2 ans 2,29 % 2,38 % 2,41 % 2,41 % 2,35 % 2,29 % 1,77 % 1,79 % 1,85 % 1,86 % 1,84 % 2,09 % 1,88 % -41,6
5 ans 2,41 % 2,50 % 2,48 % 1,98 % 2,10 % 2,10 % 2,10 % 2,18 % 2,25 % -16,1
20 ans 3,34 % 3,30 % 3,17 % 3,19 % 3,20 % 2,87 % 2,86 % 3,06 % -28,3
FINANCEMENT EXTÉRIEUR
Tirages sur emprunts extérieurs
Dans ce contexte marqué par la baisse significative des recettes de l’État impliquant une
hausse importante de ses besoins de financement, le gouvernement a fait voter, dans une
démarche proactive, le décret-loi 2.20.320 autorisant la suppression du plafond des emprunts
extérieurs, inscrit dans le cadre de la Loi des Finances 2020, qui était arrêté initialement
à 31 milliards de DH. Grâce à cette mesure, le Trésor a pu augmenter son recours aux
financements extérieurs, et ce, en diversifiant ses sources de financement et en renforçant ses
tirages auprès aussi bien des bailleurs de fonds officiels que du marché financier international.
Ainsi, les tirages sur emprunts extérieurs du Trésor ont enregistré, au titre de l’année 2020, un
bond de 37,5 milliards DH pour atteindre près de 63,0 milliards DH contre 25,5 milliards DH
en 2019.
Les levées de fonds du Trésor sur le marché financier international ont, à elles seules, totalisé
une part de près de 59,5 % de ces tirages, soit 37,5 milliards DH, avec une augmentation de
26,9 milliards DH par rapport à 2019. À noter que l’année 2020 a été caractérisée par deux
sorties sur le MFI pour, respectivement, 1 milliard d’euros (10,8 milliards DH) en septembre et
3 milliards de dollars US (26,7 milliards DH) en décembre.
Pour ce qui est de la part mobilisée auprès des créanciers multilatéraux, celle-ci a atteint
32,9 % du total des tirages, soit 20,8 milliards DH, enregistrant ainsi une hausse de
6,5 milliards DH par rapport à l’année passée. Ces tirages ont été mobilisés, principalement,
auprès de la BIRD (10,6 milliards DH), le FMA (3,9 milliards DH) et la BAD (3,5 milliards DH).
26
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020
S’agissant des mobilisations réalisées auprès des créanciers bilatéraux, elles ont totalisé
4,7 milliards DH, soit 7,6 % du total des tirages, en augmentation de 4,0 milliards DH par
rapport au niveau enregistré en 2019. Lesdits tirages ont été effectués, principalement, auprès
des pays de l’UE.
Créanciers
multilatéraux
32,9%
Près de 13,1 milliards DH ont été destinés au financement des appuis aux réformes, dont :
Un montant global de 10,1 milliards DH a été, pour sa part, utilisé pour l’atténuation des
impacts de la pandémie de la Covid-19.
Quant aux projets du Budget, ils ont bénéficié de près de 2,3 milliards DH, dont :
Hormis les deux émissions réalisées sur le marché financier international, différents accords
de prêts ont été conclus par le Maroc au titre de l’année 2020. Ils ont porté sur une enveloppe
globale de près de 41,4 milliards DH et ont été contractés auprès de la BIRD, la BAD, la BERD,
le FMA, la BEI, la France, l’Allemagne et le Japon.
Lesdits accords ont été destinés au financement de plusieurs secteurs, notamment le secteur
financier et les secteurs sociaux.
27
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022
28
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020
29
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022
Grâce à ses deux émissions, le Maroc a été élu meilleur émetteur des obligations
à l’international en Afrique et 2e meilleur émetteur dans la catégorie « Marchés
émergents ».
30
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020
31
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022
À fin 2020, la dette consolidée des Administrations Publiques (APUs) est estimée à près de
761,0 milliards de dirhams, soit 69,8 % du PIB en hausse de près de 13 points de PIB.
32
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020
Évolution de l’encours
L’année 2020 a été marquée par l’éclatement de la pandémie de la Covid-19 ainsi que les
restrictions instaurées pour endiguer la propagation du virus qui se sont traduites par un arrêt
brutal de pans entiers de l’activité. Ces mesures ont eu un impact direct sur la situation
macroéconomique de notre pays, à l’instar de la plupart des pays du monde, compte tenu
notamment de la récession économique sans égale depuis les années quatre-vingt-dix et de
la dégradation du déficit budgétaire qui s’est établi à 7,6 % contre 3,6 % un an auparavant.
Pâtissant de ce contexte, l’encours de la dette du Trésor s’est établi à 832,6 milliards DH, en
hausse de 85,3 milliards DH ou 11,4 % par rapport à fin 2019 (747,3 milliards DH).
Par composante de dette, l’évolution de la structure de la dette du Trésor fait ressortir une
baisse de la part de la dette intérieure qui s’est établie à fin 2020 à 76 % contre 78,4 % à
fin 2019 en faveur d’une progression de la part de la dette extérieure de 2,4 points de
pourcentage pour atteindre 24,0 %, ce qui demeure, toutefois, conforme aux objectifs retenus
pour le portefeuille benchmark (70 %-80 % dette intérieure et 20 %-30 % dette extérieure).
Ainsi, l’encours de la dette intérieure a atteint 632,9 milliards DH à fin 2020, en augmentation
de 47,2 milliards DH ou 8 % par rapport à 2019 et celui de la dette extérieure s’est élevé à
199,7 milliards DH, en hausse de 38,1 milliards DH ou 24 % par rapport à l’année précédente.
Rapporté au PIB, l’encours de la dette du Trésor marque une hausse de 11,6 points de PIB,
après avoir été stabilisé autour de 65 % durant les quatre dernières années, pour s’établir à
76,4 % à fin 2020 contre 64,8 % à fin 2019. Ce ratio a atteint 58,1 % au titre de la dette
intérieure et 18,3 % au titre de la dette extérieure contre respectivement 50,8 % et 14,0 % à
fin 2019.
Graphique 8 : Évolution de l’encours de la dette du Trésor
Dette extérieure (En Milliards DH) Dette intérieure (En Milliards DH)
376,8
199,7
142,8 161,6
116,9
33
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022
où l’effort du secteur bancaire en cette période de crise doit être davantage dirigé vers le
financement de l’économie pour favoriser sa relance.
Structure par instrument
La dette du Trésor est essentiellement une dette négociable avec une part de près de
82 % dont 72 % au titre des BDT émis sur le marché des adjudications et 10 % au titre des
Eurobonds émis sur le MFI.
2019 2020
Variation
Volume Part Volume Part
Dette négociable 609 551 82 % 679 625 82 % 70 074
Adjudications 557 161 75 % 600 741 72 % 43 580
Eurobonds 52 390 7% 78 884 10 % 26 494
Dette non négociable 137 704 18 % 152 977 18 % 15 223
Emprunts intérieurs 26 249 3% 26 642 3% 393
Emprunts extérieurs 111 455 15 % 126 335 15 % 14 880
Total 747 255 100 % 832 602 100 % 85 347
Pour la dette non négociable, elle est constituée quasi exclusivement d’emprunts à MLT. La
part de l’encours de la dette extérieure représente 83 % de cette dette alors que celui de la
dette intérieure se limite à 17 %.
Tableau 4 : Répartition de l’encours de la dette négociable par maturité initiale - Valeur nominale
13 sem 26 sem. 52 sem. 2 ans 5 ans* 7 ans* 10 ans* 12 ans* 15 ans 20 ans 30 ans*
Encours
2 284 7 479 23 062 56 937 164 850 6 679 150 869 19 840 125 336 72 384 49 905
(En millions DH)
Part 0,3 % 1,1 % 3,4 % 8,4 % 24,3 % 1,0 % 22,2 % 2,9 % 18,4 % 10,7 % 7,3 %
*y compris les Eurobonds émis dur le marché financier international.
L’encours des bons émis par adjudications à fin 2020 est détenu principalement par les fonds
communs de placement avec une part de 36 %, suivi des banques avec une part de 30 % et
des caisses de retraite et des compagnies d’assurance avec une part de près de 20 %. Le reste
(14 %) est détenu par d’autres clients financiers et non financiers.
34
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020
Cette tendance s’explique essentiellement par le contexte exceptionnel de l’année 2020 qui a
engendré un climat d’incertitude et d’attentisme et partant une défiance des investisseurs vis-
à-vis des maturités longues qui sont généralement prisées par les compagnies d’assurances
et les caisses de retraite, et un repositionnement sur les maturités à 2 ans et moins qui sont
en ligne avec la vision d’investissement des banques et des OPCVM monétaires.
Pour ce qui est de la structure de la dette extérieure du Trésor par type de créanciers, celle-
ci n’a pas enregistré une évolution significative de 2019 à 2020. En effet, les créanciers
multilatéraux demeurent le premier groupement de créanciers du Trésor avec une part de
52 %, suivis du marché financier international dont la part est passée de 31 % à 37 % et des
créanciers bilatéraux à hauteur de 11 %.
33% 31%
28%
22% 56%
Banques
30%
Assurances et IA Multilatéraux
20% 52%
35
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022
S’agissant de la dette extérieure, sa structure par type de taux d’intérêt a été marquée par
l’augmentation de la part de la dette à taux d’intérêt fixes qui s’est établie à 68,7 % contre
64,3 % à fin 2019. La dette extérieure contractée à taux variables est passée, quant à elle, de
35,7 % à fin 2019 à 31,3 % à fin 2020.
La répartition de la dette intérieure du Trésor, par intervalle de taux, montre une augmentation
de 11 % de l’encours de la dette assortie de taux d’intérêt inférieur ou égal à 3 % et qui constitue
41 % de l’encours de la dette intérieure en 2020 contre 30 % en 2019 au moment où la part de
la dette assortie de taux d’intérêt supérieure à 4 % a baissé pour atteindre 31 % de l’encours
total en 2020 contre 40 % en 2019. Cette situation s’explique essentiellement par la poursuite
de la baisse des taux des BDT qui s’est traduite par une baisse du taux nominal moyen des
bons émis par adjudication qui s’est établi à 2,35 % en 2020 contre 3,14 % en 2019.
41%
2019
2020
30% 29%
27%
25%
19%
15%
12%
1% 1%
2019 2020
36
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020
Par type de dette, les charges de la dette intérieure ont augmenté de près de 22 milliards DH
pour s’établir à 145,6 milliards DH contre 123,9 milliards DH à fin 2019. Quant à celles de la
dette extérieure, elles ont enregistré une hausse de 11,9 milliards DH pour s’établir à
24,0 milliards DH en 2020 contre 12,1 milliards en 2019.
Les charges en intérêts et commissions
S’agissant des charges en intérêts nettes, celles-ci se sont établies à 24,8 milliards DH en 2020
et ce, compte tenu, notamment, d’un montant de 503 millions DH correspondant aux intérêts
perçus au titre des coupons courus versés par les souscripteurs pour les lignes assimilées.
Tableau 6 : Charges nettes en intérêts au titre de la dette intérieure - en millions DH -
2019 2020 Variation
Intérêts bruts de la dette intérieure 26 639 25 455 -1 184
Coupons courus 1 322 - 503 819
Intérêts de la gestion active de la trésorerie publique -139 -112 27
Intérêts nets 25 178 24 840 -338
Pour ce qui est de la dette extérieure du Trésor, les charges en intérêts et commissions se
sont élevées en 2020 à 4,1 milliards DH, soit une augmentation de 272 millions DH par rapport
à 2019. Cette évolution est due principalement au début de paiement des intérêts et
commissions relatifs à certaines tranches de prêts contractés, notamment auprès de la BIRD
et au titre des émissions sur le MFI.
37
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022
2019 2020
Variation
Volume Part Volume Part
Dette intérieure 26 639 87 % 25 455 86 % -1 184
Adjudications 23 751 78 % 22 764 77 % -987
Autres 2 888 9% 2 691 9% -197
Dette extérieure 3 840 13 % 4 111 14 % 272
Créanciers bilatéraux 501 2% 435 1% -65
Créanciers multilatéraux 1 502 5% 1 661 6% 159
MFI 1 837 6% 2 015 7% 178
Total 30 479 100 % 29 567 100 % -912
2019 2020
Variation
Volume Part Volume Part
Dette intérieure 97 219 92 % 120 156 86 % 22 937
Adjudications 93 438 89 % 109 067 78 % 15 629
Autres 3 781 3% 11 089 8% 7 308
Dette extérieure 8 226 8% 19 921 14 % 11 695
Créanciers bilatéraux 3 041 3% 2 695 2% -346
Créanciers multilatéraux 5 070 5% 6 167 4% 1 097
MFI 115 0% 11 059 8% 10 944
Total 105 445 100 % 140 077 100 % 34 632
38
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020
Les flux nets de la dette intérieure se sont établis à près de 47,2 milliards DH en 2020,
enregistrant une hausse de 35,9 milliards DH comparativement à 2019, et ce, sous l’effet
essentiellement de l’augmentation du besoin de financement du Trésor dans le contexte de
crise de la Covid-19.
Pour ce qui est des souscriptions nettes au titre des BDT émis par adjudication, elles se sont
élevées à près de 43,6 milliards DH en 2020 contre 10,9 milliards DH en 2019, en hausse de
32,6 milliards DH. Cette évolution est essentiellement le résultat (i) de l’augmentation du
besoin de financement en 2020 et (ii) du changement de la structure des mobilisations en
2020 comparé à 2019 étant donné que les maturités inférieures ou égales à 5 ans ont connu
un endettement supplémentaire de près de 45,5 milliards DH en 2020 contre un
désendettement de 24,3 milliards DH l’an passé.
Tableau 9 : Souscriptions nettes des BDT - en millions DH -
Les flux nets sur emprunts extérieurs du Trésor se sont établis à fin 2020 à 43,1 milliards DH
contre 17,3 milliards DH en 2019. Cette évolution est due principalement aux deux émissions
réalisées par Trésor sur le MFI ; la première en septembre 2020 d’un milliard d’euros, et la
deuxième pour un montant de 3 milliards de dollars US en décembre 2020.
Tableau 10 : Flux nets de la dette extérieure du Trésor par groupe de créanciers - en millions DH -
2019 2020
Créanciers bilatéraux -2 315 2 059
Créanciers multilatéraux 9 133 14 583
Marché financier international 10 472 26 416
Total 17 290 43 058
39
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022
INDICATEURS DE COÛT
Le coût moyen de la dette du Trésor
Le coût moyen de la dette intérieure du Trésor s’est établi à 3,89 % en baisse de 35 Pb par
rapport à son niveau enregistré l’an passé (4,24 %). Cette évolution reflète principalement la
baisse continue des taux des BDT sur le marché domestique au cours de ces dernières années
induisant une baisse des charges en intérêts. En effet, le montant des intérêts payés (hors
dépôt) au titre de 2020 s’est établi à 23,6 milliards DH, en baisse de 11,4 % par rapport à 2019
(24,6 milliards DH).
Pour sa part, le coût moyen de la dette extérieure du Trésor s’est élevé à 2,5 % contre 2,6 %
en 2019, en légère baisse de 0,1 %. Une baisse qui s’explique notamment par la poursuite de la
détente des taux d’intérêt sur les marchés internationaux.
Graphique 11 : Évolution du coût apparent de la dette du Trésor
Le taux moyen pondéré des émissions des BDT (y compris les opérations de gestion active)
s’est établi à 2,29 %, en baisse de 69 Pb par rapport à celui enregistré à fin 2019 (2,98 %). Cette
évolution est le résultat de la baisse importante observée au niveau des taux sur le marché
des adjudications au cours de cette année qui a atteint 54,7 Pb sur les maturités courtes (2 ans
et moins) contre 28,7 Pb pour les maturités à 5 ans et plus et ce, dans le sillage de la baisse
du taux directeur de BAM de 75 Pb. Étant signalé que les levées sur les BDT à CT ont
représenté une part de 58,1 % du total des levées en 2020.
40
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020
4,54%
4,27%
4,08%
3,08%
2,98%
2,82% 2,80% 2,77%
2,29%
Les charges en intérêts de la dette du Trésor par rapport aux recettes ordinaires se sont
établies à 12,9 % à fin 2020 contre 12,1 % l’année précédente, enregistrant une hausse de
0,8 point induite par la baisse des recettes ordinaires sous l’effet de la crise de la Covid-19.
En 2020, les charges en intérêts de la dette intérieure par rapport aux recettes ordinaires ont
atteint un niveau de 11,1 %, en augmentation de 0,6 % par rapport à fin 2019. Cette
augmentation, qui intervient malgré une baisse de 4,4 % des charges en intérêts, est due à la
diminution des recettes ordinaires de 9,4 %.
Quant aux charges de la dette extérieure par rapport aux recettes ordinaires, celles-ci ont
affiché une hausse pour s’établir à 1,8 % en 2020 contre 1,6 % en 2019, et ce, en raison des
effets conjugués de l’augmentation des charges en intérêts de la dette extérieure de 7 % et
de la baisse enregistrée des recettes ordinaires.
8,6%
Dette intérieure
Dette extérieure
41
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022
INDICATEURS DE RISQUE
Risque de refinancement (roll-over)
La part du court terme dans le portefeuille de la dette du Trésor en 2020 s’est élevée à 11,5 %
contre 13,2 % à fin 2019, soit une baisse de 1,7 % tirée principalement par l’importance des
mobilisations extérieures exclusivement à moyen et long termes
À fin décembre 2020, la part du court terme dans le portefeuille de la dette intérieure s’est
établie à 13,5 % en légère baisse par rapport au niveau enregistré l’année passée (13,7 %).
Concernant la part du court terme dans le portefeuille de la dette extérieure, celle-ci s’est
établie à 5,1 % à fin 2020 contre 11,7 % à fin 2019, soit une baisse de 6,6 %.
Durée de vie moyenne de la dette du Trésor
La durée de vie moyenne de la dette du Trésor s’est établie, à fin 2020, à 7 ans et 4 mois
contre 6 ans et 11 mois en 2019, soit une amélioration de près de 5 mois s’expliquant
principalement par l’allongement de la DVM de la dette extérieure.
Malgré la concentration des levées du Trésor sur les maturités inférieures ou égales à 2 ans, la
durée de vie moyenne de la dette intérieure s’est établie à 6 ans et 7 mois à fin 2020, soit le
même niveau enregistré en 2019. Le maintien de cet indicateur à ce niveau s’explique par le
recours aux opérations d’échange et de rachat de BDT qui ont permis de rallonger la DVM de
la dette intérieure de plus de 5 mois.
La durée de vie moyenne de la dette extérieure du Trésor, quant à elle, s’est établie à 9 ans et
9 mois en 2020, contre 8 ans et 2 mois l’année passée.
11,0
Dette extérieure
9,8
10,0
42
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020
C’est le risque de ne pas pouvoir mobiliser les fonds nécessaires au moment voulu pour
honorer les engagements financiers de l’État. Pour assurer le suivi de ce risque, l’indicateur
utilisé est le taux de couverture des émissions qui correspond au montant offert rapporté au
montant souscrit. Le maintien d’une encaisse de précaution quotidienne au niveau du compte
courant du Trésor ouvert à Bank Al-Maghrib est également un moyen utilisé pour minimiser
ce risque.
Taux de couverture mensuel des émissions sur le marché des adjudications
À fin 2020, le taux moyen de couverture des adjudications des bons du Trésor par les
soumissions s’est établi à 2,6 fois contre 5,0 fois en 2019. Cette baisse est due essentiellement
à la hausse du volume des levées (hors opérations de gestion active) de près de 94,1 % par
rapport à l’année dernière alors que la demande des investisseurs pour les BDT (hors
opérations de gestion active) est restée quasiment stable.
Tableau 11 : Évolution du taux de couverture des émissions par les soumissions
Le risque de taux d’intérêt est apprécié à travers deux indicateurs, à savoir (i) la part de la
dette nécessitant une refixation des taux et (ii) la part de la dette assortie de taux variables.
La dette du Trésor nécessitant une refixation de son taux d’intérêt en 2021 est constituée de :
À fin 2020, ladite dette s’est établie à près de 154,3 milliards DH, soit 18,5 % de l’encours de la
dette du Trésor en baisse de 2,5 points par rapport à un an auparavant, et ce, en raison
principalement de la baisse de la part de la dette extérieure devant échoir à moins d’un an.
À fin 2020, la part de la dette à taux variables dans le portefeuille de la dette extérieure du
Trésor a atteint 31 % contre 36 % à fin 2019. Cette évolution est due principalement à
l’importance des mobilisations réalisées à taux fixes durant cette année, notamment auprès
du MFI.
Risque de change
43
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022
34,4%
30,0% 30,5% 30,8% 31,3% 29,5% 29,5%
25,1% 26,1%
374,6
339,9
312,5
212,7
44
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020
La structure, par créanciers, de la dette extérieure publique à fin 2020 demeure caractérisée
par la prédominance des emprunts contractés auprès des créanciers officiels (bilatéraux et
multilatéraux) dont l’encours représente 72 % de l’encours total. Quant à la dette à l’égard des
créanciers privés, celle-ci a connu une hausse de 20,4 milliards DH, par rapport à fin 2019, pour
représenter 28 % de l’encours total dont une part de 93 % représente les encours des
émissions du secteur public sur le marché financier international.
Au terme de l’année 2020, la dette extérieure à l’égard des créanciers multilatéraux s’est
établie à 183,3 milliards DH ou près de 49 % de l’encours de la dette extérieure publique,
enregistrant ainsi une hausse de 15,3 milliards DH par rapport à fin 2019. La BIRD, la BAD et la
BEI restent les principaux détenteurs de cette dette, et ce, avec des encours respectifs de
72 milliards DH (soit 39 % du total de la dette multilatérale), 47 milliards DH (26 %) et
31 milliards DH (17 %).
L’encours de la dette extérieure publique vis-à-vis des créanciers bilatéraux s’est établi, à
fin 2020, à 86 milliards DH représentant ainsi 23 % de l’encours total de la dette extérieure
publique. La dette bilatérale du secteur public reste concentrée à hauteur de 70 % sur les pays
de l’UE, de 13 % sur le Japon et de 12 % sur les pays arabes.
Près de 81 % du stock de la dette bilatérale est détenu par quatre créanciers, à savoir : la
France qui reste le premier créancier bilatéral du Maroc, et ce, avec un encours de
33,5 milliards DH (soit 39 % du total de la dette bilatérale), suivi de l’Allemagne avec
18,4 milliards DH (21 %), du Japon qui détient 11,1 milliards DH (13 %) et de l’Arabie Saoudite
avec 6,3 milliards DH (7 %).
Le groupement des pays arabes totalise, quant à lui, un encours de 10,5 milliards DH
(ou 12 % du total de la dette bilatérale).
À fin 2020, la dette extérieure auprès des créanciers privés s’est élevée à 105,3 milliards DH,
soit 28,1 % du total de la dette extérieure publique, enregistrant une hausse de près de
20,4 milliards par rapport à l’année précédente.
Cette évolution est due principalement aux deux levées de fonds réalisées par le Trésor sur le
MFI, notamment la 1re émission, effectuée en septembre 2020, portant sur un montant d’un
milliard d’euros (10,8 milliards DH) et la 2e émission, effectuée en décembre 2020, ayant porté
sur un montant de 3 milliards $US (26,7 milliards DH)
45
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022
Au terme de l’année 2020 et pour la 1re fois depuis 2015, la dette extérieure du Trésor excède
celle des autres emprunteurs publics (garantie et non garantie).
En effet, l’encours de la dette extérieure du Trésor qui s’est établie à 199,7 milliards DH
représente 53,3 % du total de la dette extérieure publique. Quant à celui de la dette extérieure
hors Trésor, il a atteint 174,9 milliards DH, représentant 46,7 % du total de la dette extérieure
publique.
Tableau 13 : Dette extérieure publique par groupements d’emprunteurs
Les EEPs restent le 1er groupement des emprunteurs publics hors Trésor, et ce, avec un
encours de 171,1 milliards DH. Une part de 80 % de cet encours est détenue par cinq principaux
emprunteurs, à savoir, l’ONEE (26 %), l’OCP (19 %), l’ONCF (14 %), MASEN (11 %) et l’ADM
(10 %).
Structure par devises
À fin 2020, la structure par devises de la dette extérieure publique fait ressortir une
prédominance de la dette libellée en euro qui représente une part de 60,6 %, suivie de celle
libellée en dollar US et devises liées (30,7 %), alors que la part du Dinar koweïtien a atteint
3,9 %.
Cette structure, qui reste proche de celle du panier de cotation du dirham, permet d’atténuer
l’exposition du portefeuille de la dette extérieure publique au risque de change et de limiter
l’impact de ce dernier sur l’encours et le service de la dette.
46
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020
$US et
devises liées
€ 60,6% 30,7%
Dinar 3,9%
Structure par
devise Autres 4,8%
Panier du DH
Le coût moyen de la dette extérieure publique s’est établi, à fin 2020, à 2,5 % pour une durée
de remboursement restante moyenne de l’ordre de 8 ans et 10 mois. Ce coût a ainsi enregistré
une baisse de 0,1 % par rapport au niveau observé à fin 2019.
Graphique 17 : Évolution du coût apparent de la dette extérieure publique
3,4%
3,3%
3,2%
3,1%
3,3% 2,9%
3,2% 2,8%
2,6% 2,6%
2,5%
2,9% 2,8%
2,7%
2,6% 2,4%
Concernant la structure de cette dette par types de taux d’intérêt, la part de la dette assortie
de taux d’intérêt fixes s’est établie à 74,5 % contre 25,5 % pour la dette à taux d’intérêt
flottants.
À noter que cette dernière est principalement indexée sur l’Euribor à hauteur de 82 %, ce qui
contribue à faire baisser le service y afférent, et ce, compte tenu des niveaux bas de ce taux
de référence sur le MFI.
Quant à la structure par intervalle de taux d’intérêt à fin 2020, celle-ci s’est nettement
améliorée par rapport à fin 2019. En effet, la part de la dette extérieure publique assortie de
taux d’intérêt fixes inférieurs à 2,5 % s’est renforcée de 5 % et celle à taux d’intérêt supérieurs
à 3,5 % s’est contractée de 3 %. En outre, la part de la dette à taux flottants en euro s’est
stabilisée aux alentours de 21 % et celle en dollar US a légèrement augmenté de 1 %.
47
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022
[ 2,5% ; 3,5% [
Plus de 4,5% 15%
9% [ 3,5% ; 4,5% [
14%
La structure par maturité initiale des emprunts extérieurs publics met en évidence un
portefeuille principalement à long terme. En effet, la durée moyenne pondérée des emprunts
extérieurs publics vivants s’est établie, à fin 2020, à 20,8 ans.
Sur la base de la durée initiale, la structure du stock de ces emprunts se caractérise par la
prépondérance des emprunts extérieurs d’une durée initiale supérieure à 10 ans avec une part
de près de 93 %.
[20 an ; 30 ans[ 9%
[20 an ; 30 ans[ 35%
[5 an ; 10 ans[ 26%
[5 an ; 10 ans[ 6%
[1 an ; 5 ans[ 33%
[1 an ; 5 ans[ 1% CT 6%
48
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020
Pour ce qui est des tirages réalisés par les autres emprunteurs publics, ceux-ci ont enregistré
une baisse de près de 0,9 milliard DH par rapport à l’année précédente. Près de 68 %
(ou 9,1 milliards DH) de ces tirages ont été réalisés par quatre EEPs ; à savoir : l’ONEE
(5,2 milliards DH), l’OCP (1,6 milliard DH), l’ONDA (1,5 milliard DH) et l’ONCF (0,8 milliard DH).
76,1
13,1
52,7
41,2 39,5
37,5 37,5 35,7
31,9
18,2 35,0 14,1
14,3 63,0
18,9 19,3
28,8 21,5
23,2 23,0 13,1 25,4
17,7 16,8
8,7 10,4 6,2
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
Les tirages sur emprunts extérieurs publics, au titre de l’année 2020, ont été principalement
mobilisés auprès des créanciers privés avec un montant de 37,5 milliards DH, issus des deux
émissions réalisées par le Trésor sur le MFI, des créanciers multilatéraux à concurrence de
29,5 milliards DH et auprès des créanciers bilatéraux avec un montant de 9,2 milliards DH.
À noter que le Trésor, en sus des tirages réalisés auprès des créanciers privés et qui ont
totalisé 37,5 milliards DH, a mobilisé un volume de 25,5 milliards DH auprès des créanciers
officiels (20,8 milliards DH auprès des multilatéraux et 4,7 milliards DH auprès des bilatéraux).
Quant aux tirages des autres emprunteurs publics, ils ont concerné exclusivement les
emprunts conclus avec les créanciers officiels, dont 8,8 milliards DH pour les multilatéraux et
4,4 milliards DH pour les bilatéraux.
49
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022
Autres
multilatéraux
BIRD
16%
15%
BAD
MFI 8%
49% Allemagne
6%
France
5%
Autres
bilatéraux
1%
Par devises
Les tirages sur emprunts extérieurs du secteur public, durant l’année 2020, ont été effectués
principalement en euro et en dollar US à concurrence de 94 % du total des tirages, avec des
parts respectives de 53 % et 41 %.
Les financements extérieurs mobilisés par le Trésor ont été réalisés en dollar US avec une part
de 48 %, suivi de l’Euro (47 %) et le Dinar koweïtien (1 %).
Concernant les tirages extérieurs réalisés par les autres emprunteurs publics, l’Euro reste la
principale devise de financement avec une part de 84 %, suivi par le dollar US (5 %), le Dinar
koweïtien (5 %) et le Yen japonais (3 %).
50
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020
Apuis aux
réformes Appuis Covid-19
17% 13%
Eau-Electricité
Emissions sur le MFI 7%
49% Projets du Budget
3%
Infrastructures
aéoportuaires
2%
Secteur des mines
Autres 2%
7%
Au terme de l’année 2020, les tirages réalisés par le Trésor ont été principalement destinés au
financement des appuis aux réformes avec un montant de 13,1 milliards DH, aux mesures
d’atténuation des impacts de la pandémie de la Covid-19 avec un montant de 10,1 milliards DH
et au financement des projets du budget avec un montant de près de 2,2 milliards DH.
Quant aux tirages réalisés par les autres emprunteurs publics, ils ont été destinés
principalement aux secteurs de l’eau et de l’électricité (7 % du volume global des tirages), au
secteur des mines (2 %), au secteur de l’aviation (2 %), au transport ferroviaire (1 %), et des
énergies renouvelables (1 %).
Pour ce qui est de la contribution des différents créanciers, il est à noter que la BIRD, le FMA
et la BAD restent les principaux bailleurs de fonds qui financent les appuis aux réformes
bénéficiant au Trésor. L’Allemagne et la BEI ont essentiellement contribué au soutien de la
lutte contre la Covid-19 avec la BIRD et la BAD également.
Concernant les projets du reste des emprunteurs publics, les créanciers officiels sont les
principaux bailleurs de fonds, notamment, la BERD, la BAD, la BEI et la BIRD pour les
multilatéraux et la France et l’Allemagne pour les bilatéraux.
Par rapport aux recettes courantes de la balance des paiements, le service de la dette
extérieure publique a enregistré une hausse de 3,6 % passant de 5,7 % en 2019 à 9,3 % en
2020.
51
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022
9,3%
6,0% 6,0% 6,8% 6,8%
5,7% 5,7% 5,8% 5,7%
41,4
29,1 29,2
20,0
Amortissements
52
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020
Sur les 10 prochaines années, les projections du service de la dette extérieure publique, sur la
base de l’encours constaté, font ressortir sept tombées de remboursement importantes au
titre des Eurobonds émis par le Trésor et l’OCP sur le MFI qui auront lieu, pour le Trésor en
2022, 2024, 2026, 2027 et 2030, et pour l’OCP en 2024 et 2025.
Hors Eurobonds, il convient de préciser que l’échéancier des emprunts extérieurs demeure
bien lissé, réduisant ainsi le risque de refinancement, et ce, compte tenu notamment du
caractère amortissable et à long terme des emprunts conclu avec les créanciers officiels.
Hormis le service des Eurobonds, les projections du service de la dette extérieure publique,
sur les 10 prochaines années, indiquent qu’il y’aurait une baisse de ce dernier à un rythme
annuel moyen de 7,4 %. Ainsi, le service de cette dette devrait atteindre en moyenne près de
25,3 milliards sur 2021-2025, avant de reculer à près de 17,5 milliards DH en moyenne sur le
période 2026-2030.
50
43
32 25 34
17
28 28 27
4 11
3 21
7 9 18 19
2 2 7
28 27 25 25 22 21 19 17 17 14
2021 2022 2023 2024 2025 2026 2027 2028 2029 2030
53
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022
Ainsi, une première opération de financement garantie à travers ce fonds a été réalisée en
décembre 2020, à travers l’émission par l’ONCF d’un emprunt obligataire portant sur un
montant de 2 milliards DH.
À fin décembre 2020, l’encours de la dette intérieure garantie a atteint 38,6 milliards DH, ce
qui représente 3,6 % du PIB. L’encours de cette dette a, ainsi, enregistré une hausse de
3,5 milliards DH en 2020 ou 9,8 %, en comparaison avec l’année précédente. Cette hausse
résulte principalement de l’émission de trois nouveaux emprunts garantis par l’État pour un
montant de 6,2 milliards DH atténué partiellement par les remboursements en principal de
l’année qui se sont élevés à près de 2,7 milliards DH.
- 2,7 milliards DH au titre du principal, en hausse de 1,9 milliard DH par rapport à 2019 ; et
- 1,6 milliard DH au titre des intérêts, en hausse de 200 millions de DH par rapport à 2019.
54
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020
- la durée de vie moyenne s’est établie à 13 ans à fin décembre 2020, en hausse de 1 an
et 4 mois par rapport à fin 2019. Cette hausse s’explique principalement par les
émissions réalisées en 2020 pour un montant global de près de 6,2 milliards DH sur la
maturité à 30 ans ;
- le coût moyen de la dette garantie a atteint 4,5 % à fin 2020, en baisse de 0,3 point
comparativement à 2019 (4,8 %).
55
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022
La gestion active de la dette intérieure mise en place par la DTFE vise essentiellement la
réduction du risque de refinancement inhérent au portefeuille de la dette du Trésor à travers
le lissage de l’échéancier de la dette du Trésor pour éviter la concentration des
remboursements sur certains mois et années.
Cette gestion active se traduit par le recours à des opérations de rachat et/ou des opérations
d’échange de titres, ayant des maturités résiduelles inférieures à 18 mois, qui correspondent à
une substitution d’anciens titres par des nouveaux.
L’objectif principal recherché à travers la réalisation de ces opérations n’est pas de générer
des gains financiers immédiats, mais plutôt de réduire le risque de refinancement, ce qui
pourrait avoir un impact positif sur le coût de financement du Trésor.
Bilan 2020
Au terme de l’année 2020, la DTFE a mis en place neuf opérations d’échange de BDT et trois
opérations de rachat pour un montant total racheté de 35,9 milliards DH.
Le volume des émissions réalisées dans le cadre des opérations d’échange de BDT s’est établi
à 22,1 milliards DH et a concerné les BDT allant de 5 à 30 ans. La demande drainée au titre de
ces lignes de remplacement a été 2 fois plus importante que le montant racheté, avoisinant
43,4 milliards DH. Ce volume représente 13 % du montant global offert au titre des séances
d’adjudication normales réalisées en 2020 et une part de 39,5 % de l’offre reçue sur les
maturités à 5 ans et plus.
Tableau 17 : Maturités et montants émis au titre des opérations d’échange - en millions DH -
56
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020
À noter, également, que le deuxième semestre s’est caractérisé par l’annulation de trois
séances d’échange de BDT en raison soit du manque d’intérêt de la part des
investisseurs, soit des conditions offertes en termes de volume et de niveaux de taux.
En termes d’impact des opérations de gestion active de la dette intérieure, il en ressort ce qui
suit :
- l’atténuation du risque de refinancement de la dette du Trésor à travers (i) la réduction
des tombées des mois concernés par les opérations d’échange de BDT de près de
1,3 milliard DH en moyenne par mois en 2020, de près de 2,5 milliards DH en moyenne
par mois en 2021 et de près de 0,2 milliard DH en moyenne par mois en 2022 et (ii) le
rallongement de la DVM de la dette intérieure de près de 5 mois ;
- la hausse des charges en intérêts de la dette intérieure payées au titre de l’année 2020
de près de 185,2 millions DH. Cette hausse provient de l’effet combiné de la baisse des
charges en intérêts payées en 2020 de près de 67,8 millions DH suite au rachat par
anticipation des tombées de cette même année et d’une augmentation desdites
charges de près 245,4 millions DH et de 7,6 millions DH, suite au rachat des tombées
de 2021 et 2022 respectivement ;
- la réduction du ratio d’endettement de 1,2 point de PIB en raison du rachat d’un
montant de 13 milliards DH au titre des deux opérations de rachat réalisées en fin
d’année.
57
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022
Tableau 18 : Charges en intérêts au titre de l’année 2020 avec et sans rachat - en millions DH -
En plus de ces résultats quantitatifs, les opérations de gestion active de la dette intérieure ont
également eu un impact qualitatif sur la gestion de la dette en permettant au Trésor de lisser
ses besoins de trésorerie sur toute l’année et de mieux gérer sa politique d’émission.
5 3,5
2,6
0,9
58
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020
DETTE EXTÉRIEURE
Dans le cadre de la poursuite des actions de gestion active de la dette extérieure visant la
réduction du coût d’endettement et l’atténuation des risques financiers liés au portefeuille de
la dette extérieure du Trésor, un montant de l’ordre de 3,5 millions DH a été traité au cours de
l’année 2020 au titre d’opérations de conversion de dettes en investissements publics. Le
cumul des montants traités via les différentes opérations de gestion active, initiée en 1996,
avoisine les 85 milliards DH.
Graphique 27 : Répartition des opérations de gestion active de la dette extérieure par type d’opération
- en milliards DH -
42,3
20,9
8,9 11,2
1,6
Le montant de 3,5 millions DH traité au cours de cette année concerne une partie de
l’enveloppe du dernier accord de conversion conclu avec l’Italie et se répartit comme suit :
- près de 2,0 millions DH au titre des projets réalisés en partenariat avec l’Initiative
Nationale pour le Développement Humain ; et
- près de 1,5 million DH au titre du projet de préservation du patrimoine archéologique
national réalisé en partenariat avec le Ministère de la Culture de la Jeunesse et des
Sports et l’Université italienne de Sienne.
138,2
21,8
8,1 10,9
-
Dans le cadre de cet accord de conversion de dettes conclu avec l’Italie, un montant de
5,7 millions DH de dettes a été annulé en 2020 au titre des opérations de conversion réalisées
en 2019.
59
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022
Ainsi, les échanges fermes ont régressé de 12 % contre une progression de 50 % en 2019. De
même, les échanges sur le marché de la pension livrée des BDT ont enregistré un repli du
volume traité de l’ordre de 18 % à fin 2020 contre une quasi-stabilité une année auparavant.
La liquidité du marché secondaire s’est détériorée comme en témoigne le taux de rotation qui
s’est établi à 0,55 en 2020 contre 0,70 en 2019 ainsi que le volume quotidien moyen et la taille
moyenne des opérations qui ont reculé de 12 % et 3 % pour atteindre 1,6 milliard DH et
76 millions DH, respectivement.
Quant aux taux d’intérêt secondaires, ils se sont caractérisés par une baisse globale qui a
atteint en moyenne 52 Pb par rapport à leurs niveaux à fin 2019. Cette baisse, qui a été plus
prononcée sur les maturités courtes, est la conséquence directe de la baisse à deux reprises
du taux directeur de BAM.
Échanges fermes
L’activité sur le marché secondaire a été marquée par le ralentissement des échanges.
Cependant, l’ampleur de ce ralentissement reste relativement faible au vu de la conjoncture
difficile qu’a connue le marché cette année. En effet, le volume total des transactions fermes
a connu une légère baisse qui a atteint 12 % par rapport à 2019 passant, ainsi, de
421,2 milliards de DH à fin 2019 à 372,4 milliards DH à fin 2020.
Il est à souligner que le mois d’avril a enregistré à lui seul une baisse d’activité d’environ
50 % par rapport à la moyenne mensuelle réalisée cette année avec 15 milliards DH de
transactions contre 31 milliards DH en moyenne mensuelle. Cette baisse s’explique, en grande
partie, par l’annulation des deux premières séances d’adjudication d’avril en raison de
l’absence du besoin de financement du Trésor comme conséquence de la situation
excédentaire de la trésorerie suite à l’encaissement des recettes au titre du Fonds spécial pour
la gestion de la pandémie du Coronavirus « La Covid-19 ».
À l’instar des dernières années, la concentration des échanges fermes sur les maturités
moyennes et longues au détriment des maturités courtes s’est poursuivie, bien que leur part
dans la structure des échanges a légèrement régressé passant de 80 % à fin décembre 2019
à 74 % à fin décembre 2020 alors que les transactions réalisées sur les titres à court terme ont
progressé de près de 5 % en s’établissant à 26 % à fin 2020 contre 21 % à fin 2019.
60
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020
26%
33%
34% 21%
45%
CT
MT
41% LT
Lignes échangées
Le nombre des lignes qui a été échangé sur le marché secondaire, a sensiblement augmenté
en 2020 pour atteindre 128 contre 81 seulement en 2019 toutes maturités confondues et ce,
dans le sillage de l’augmentation des souscriptions et des lignes composant le portefeuille de
la dette intérieure (98 à fin décembre 2020 contre 65 à fin décembre 2019).
Contrairement à la hausse du nombre des lignes échangées, le nombre de transactions sur ces
lignes a enregistré, quant à lui, une régression de 10 % en passant de 5 394 transactions en
2019 à 4 919 transactions à fin décembre 2020, traduisant ainsi le recul de l’activité sur ce
marché et la détérioration de la liquidité.
Par terme résiduel, les lignes à court terme ont été les plus échangées par les opérateurs et
donc les plus liquides avec des taux de rotation de l’ordre de 164 %, supérieurs au taux de
rotation du portefeuille global de la dette qui s’est élevé à 55 %.
Marché de la pension livrée (repo)
En 2020, l’activité sur le marché de la pension livrée sur les bons du Trésor a enregistré une
baisse de 18 % en comparaison avec son niveau à fin 2019, pour atteindre un total de
11 221 milliards de DH (cessions et acquisitions).
Concernant les titres ayant servis de garantie pour ces transactions, les BDT à moyen terme
(terme résiduel) ont été les plus utilisés dans les échanges par les opérateurs. Ainsi, ces titres
ont représenté près de 57 % du volume global échangé tandis que les parts des BDT à court
et à long termes ont atteint 11 % et 32 % respectivement à fin 2020.
61
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022
32%
14%
30%
CT
MT
56%
LT
57%
S’agissant de l’évolution des taux secondaires en 2020, ces derniers ont connu dans
l'ensemble un important mouvement baissier.
En effet et à l’image des taux primaires, les taux secondaires ont enregistré une baisse
généralisée sur la totalité des segments qui a atteint en moyenne près de 52 Pb par rapport à
fin décembre 2019. Les maturités à 13 et 26 semaines ont été les plus impactées et ont connu
des baisses atteignant 80 Pb en moyenne.
Cette évolution s’explique principalement par les deux baisses successives du taux directeur
opérées par BAM en mars et juin 2020 pour le ramener de 2,25 % à 2 % et ensuite à 1,5 %.
En 2020, la liquidité du marché secondaire s’est détériorée comme en témoignent les trois
principaux indicateurs à savoir : le taux de rotation, la taille moyenne des opérations et le
volume moyen quotidien.
62
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020
Taux de rotation
Il est à rappeler que ce taux est le rapport entre le volume des titres négociés sur le marché
secondaire, au cours d’une période donnée, et l’encours de ces titres. Calculé sur la base des
transactions fermes, ce taux s’est établi à 0,55 en 2020 contre 0,70 en 2019, ce qui signifie
qu’une part de 55 % de l’encours de la dette négociable émise par adjudication a été échangée
sur le marché.
Taille moyenne des opérations fermes
La taille moyenne des opérations fermes est le rapport entre le volume global des transactions
fermes effectuées au cours d’une période donnée et le nombre des opérations de la même
période. Elle permet de mesurer la capacité des investisseurs à exécuter des transactions avec
des montants élevés. En 2020, la taille moyenne des opérations fermes a atteint
76 millions de DH contre 78 millions de DH en 2019, soit une légère régression de 3 %.
Volume quotidien moyen des opérations fermes
Quant au volume quotidien moyen des opérations fermes, il est passé de 1,7 milliard de DH en
2019 à 1,6 milliard de DH en 2020.
0,50%
0,00%
0,25 0,5 1 2 5 10 15 20 30
63
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022
(i) d’une part, par le creusement de la liquidité bancaire qui a atteint 90,2 milliards DH en
moyenne hebdomadaire comme corolaire direct de l’impact de la crise sanitaire sur la
sphère économique et financière de notre pays ; et
(ii) d’autre part, par la hausse importante des disponibilités du solde CCT qui a avoisiné près
de 11,5 milliards DH en moyenne par jour en raison de l’accumulation des recettes liées
aux Fonds spécial pour la gestion de la pandémie du Coronavirus « La Covid-19 » et celles
des emprunts sur le marché financier international.
Les opérations de trésorerie mises en place, cette année, avaient pour principaux objectifs de
contribuer à l’atténuation du déficit de liquidité des banques en injectant les excédents du
solde du CCT dans le circuit monétaire, de réduire la charge financière de l’État et de
permettre au Trésor de respecter sa stratégie d’émission des BDT sur le marché des
adjudications.
Ainsi et au cours de l’année 2020, le nombre d’opérations réalisées par la DTFE a atteint
386 opérations, dont 381 opérations de placement et 5 opérations d’emprunt en blanc contre
352 opérations en 2019. Le recours aux emprunts en blanc, durant l’année 2020, s’est fait de
manière ponctuelle pour faire face à des besoins de trésorerie prévus au début des journées
concernées.
Tableau 19 : Opérations de gestion de la trésorerie réalisées en 2020
64
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020
Par instrument, les opérations de prise en pension ont porté sur 79 % du volume global placé
contre une part de 21 % pour les opérations de dépôt en blanc.
En 2020, la rémunération moyenne obtenue par la DTFE sur ses opérations de placement a
enregistré une forte baisse de près de 43,9 Pb s’établissant à 1,77 % contre 2,21 % en 2019.
Cette baisse est corrélée à la décision de BAM de baisser le taux directeur à deux reprises en
mars et en juin 2020 de 75 Pb au total en le ramenant de 2,25 % à 1,50 %.
Pour les opérations de prise en pension, cette rémunération a été de 1,775 %. Comparé à
l’indice MONIA publié par BAM (1,724 %), ce taux a enregistré une performance +5,1 Pb.
Concernant les opérations de dépôts en blanc, leur taux moyen a atteint 1,694 %, soit un écart
négatif de près de -9,8 Pb par rapport au taux de référence interbancaire publié par BAM
(1,792 %).
Conformément aux règles de gestion des risques liés aux opérations de placement des
excédents de trésorerie, les dépôts en blanc sont réalisés sur une durée d’une journée alors
que les opérations de prise en pension ont une durée allant de 1 à 7 jours ouvrables.
Ainsi, pour les opérations repos, le nombre d’opérations réalisées sur une durée de 1 jour est
prépondérant avec une part de 50 % contre 58 % en 2019. Le nombre d’opérations réalisées
sur une durée supérieure à 3 jours s’est établi à 16 % contre 42 % l’année passée avec une
prépondérance des opérations de durée 7 jours (14 %).
Réalisations en 2020
65
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022
‐ la première période correspond aux deux premiers mois de 2020 pendant lesquelles le
solde du CCT s’est établi à 3,6 milliards DH en moyenne quotidienne en fin de journée
contre 7,7 milliards DH hors opérations de trésorerie ;
‐ la deuxième période a duré du début du mois de mars à fin décembre 2020. Pendant
cette période, les disponibilités du CCT ont atteint des niveaux très importants avoisinant
6,0 milliards DH en moyenne quotidienne en fin de journée contre 12,2 milliards DH hors
opérations de trésorerie. Cette situation s’explique d’une part, par le versement des dons
au profit du Fonds Spécial « la Covid-19 » qui ont atteint plus de 34 milliards DH et d’autre
part, aux recettes enregistrées au titre des deux émissions effectuées sur le marché
international aux mois de septembre et décembre 2020 dont le volume global émis s’est
établi respectivement à un milliard d’euros et 3 milliards de dollars US respectivement.
‐ 86,1 millions DH (77 % des recettes totales) au titre du produit des opérations de
placement ; et
‐ 26,1 millions DH au titre de la rémunération du solde du CCT par BAM.
Depuis le début des opérations en 2010, le montant total des recettes de la gestion active de
la trésorerie s’est établi à 1,7 milliard DH réparties comme suit :
‐ 1,2 milliard DH (ou 70 % des recettes totales) au titre du produit des opérations de
placement ; et
‐ 0,5 milliard DH issus de la rémunération du solde du CCT.
66
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020
Ainsi et au terme de la 2e phase dudit projet, le Pôle Dette relevant de la DTFE s’est doté des
outils normatifs et opérationnels pour la mise en œuvre du dispositif de gestion des risques
et de contrôle interne en alignement avec les standards et les bonnes pratiques en la matière.
Il s’agit principalement :
- d’une charte déontologique qui définit les attentes en matière d’éthique envers les
collaborateurs du Pôle Dette dans leurs prises de décision au quotidien et dans leurs
relations avec les autres parties prenantes ;
- d’une charte, d’un Guide et d’un Manuel de l’Audit interne qui précise la mission, le rôle
et les responsabilités de la fonction d’Audit Interne au sein de la DTFE, uniformise et
homogénéise l’intervention des auditeurs internes moyennant l’utilisation de standards
de travail adaptés.
67
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022
- une baisse du volume global des soumissions s’établissant à 197,8 milliards DH contre
228,6 milliards DH à fin juin 2020, soit une baisse de 13,5 % et ce, dans le sillage de la
baisse du besoin de financement ;
- une baisse du volume global des émissions du Trésor qui a atteint 73,4 milliards DH
(dont 12,4 milliards DH au titre des opérations de gestion active de la dette intérieure)
contre 85,8 milliards DH (dont 15,6 milliards DH au titre des opérations de gestion active
de la dette intérieure) à fin juin 2020, soit une baisse de près de 14,4 %. Ces levées ont
été réparties à hauteur de 54 % sur les maturités à 5 ans et plus contre 55 % à fin juin
2020 ;
- une baisse de 15,9 milliards DH des flux nets des adjudications du Trésor qui ont atteint
près de 24,1 milliards DH à fin juin 2021 contre 40,0 milliards DH au premier semestre
de 2020 ; et
- une baisse des taux retenus par le Trésor de près de 21,0 Pb en moyenne par rapport à
ceux enregistrés à fin décembre 2020.
Financement extérieur :
À fin juin 2021, les tirages sur emprunts extérieurs du Trésor se sont établis à 8,8 milliards DH
contre 10,3 milliards DH durant la même période de l’année 2020.
Près de 4,3 milliards DH ont été destinés au financement des appuis aux réformes dont
2,7 milliards DH mobilisés auprès de l’Allemagne, près de 1,4 milliard DH auprès de la BIRD et
132 millions DH auprès de la BAD.
Les mesures d’atténuation de l’impact de la pandémie de la Covid-19 ont bénéficié, quant à
eux, d’un montant de 3,8 milliards DH.
Les projets du Budget ont bénéficié d’un montant global de 0,4 milliard DH dont une part de
91 % a été mobilisée auprès du FADES, de la BIRD et de la BAD.
68
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020
À fin juin 2021, les charges en intérêts et commissions de la dette du Trésor se sont établies à
près de 18,3 milliards DH contre 17,7 milliards DH à fin juin 2020. Cette évolution s’explique par
le recul des intérêts et commissions de la dette intérieure de 0,1 milliard DH contre une hausse
des charges de la dette extérieure de 0,7 milliard DH.
Quant aux charges en principal de la dette du Trésor, elles se sont établies à fin juin 2021 à
57,2 milliards DH contre 58,2 milliards DH à fin juin 2020, soit une baisse de 1 milliard DH
résultant d’une baisse de 2 milliards DH des remboursements en principal de la dette intérieure
et d’une hausse de 1 milliard DH des charges en principal de la dette extérieure.
Concernant les flux nets de la dette intérieure, ils ont enregistré une baisse de l’ordre de
17,7 milliards DH en passant de 41,7 milliards DH à fin juin 2020 à près de 24,1 milliards DH au
terme du 1er semestre de l’année 2021. Cette baisse s’explique essentiellement par le recul des
souscriptions de 17,4 milliards DH entre les deux périodes, et ce, compte tenu du contexte
particulier de l’année dernière marquée par une hausse du besoin de financement suite aux
répercussions de la pandémie de la Covid-19 sur les finances publiques.
Quant aux flux nets sur emprunts extérieurs du Trésor, ils se sont élevés à 3,9 milliards DH
contre 6,4 milliards DH durant la même période de l’année 2020. Cette évolution est due
principalement à la baisse de 1,5 milliard DH des tirages réalisés auprès des créanciers officiels
et la hausse des remboursements de près de 1,0 milliard DH comparativement à fin juin 2020.
À fin juin 2021, le TMP à l’émission des BDT s’est établi à 1,99 % en baisse de près de 30 Pb
par rapport à fin 2020 où il a atteint 2,29 %.
Durée de vie moyenne
La durée de vie moyenne de la dette du Trésor s’est maintenue à 7 ans et 4 mois à fin juin
2021, soit quasiment le même niveau que celui observé à fin décembre 2020.
La durée de vie moyenne de la dette intérieure du Trésor s’est établie à 6 ans et 7 mois à fin
juin 2021, en stabilité par rapport à fin 2020, alors que la DVM de la dette extérieure du Trésor
s’est élevée à 9 ans et 8 mois à fin juin 2021 en très légère baisse d’un par rapport à fin
décembre 2020.
Part du court terme
À fin juin 2021, la part du court terme de la dette du Trésor a enregistré une hausse par rapport
à son niveau à fin 2020, s’élevant à 11,9 % contre 11,5 %.
La part du court terme de la dette intérieure du Trésor est légèrement en hausse par rapport
à son niveau à fin 2020, s’établissant à 14,1% contre 13,5%. Quant à la part du court terme de
la dette extérieure, elle s’est établie à 5% contre 5,1% à fin 2020.
Au cours du premier semestre de 2021, la DTFE a réalisé 6 opérations d’échange de BDT avec
un montant global racheté de près de 12,4 milliards DH.
69
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022
Ces opérations visent à atténuer le risque de refinancement à travers le lissage des tombées
de la dette pour les mois qui connaissent des pics de remboursement importants en 2021 et
2022, ce qui permet de réduire d’autant le besoin de financement des mois en question.
Ainsi, durant ce premier semestre, la DTFE a pu racheter des tombées des mois de février,
mars, avril, mai, juin, juillet, septembre et octobre 2021 et des mois de janvier, avril et mai 2022,
contre l’émission de BDT à 5 ans, 10 ans, 15 ans, 20 ans et 30 ans.
Tableau 20 : Opérations réalisées à fin juin 2021 - en millions DH -
Mois de réalisation des opérations Volume racheté
Janvier 7 380,5
Mars 450,0
Mai 2 351,5
Juin 2 257,7
Total 12 439,7
Les opérations d’échange et de rachat ont eu un impact positif sur les charges en intérêts de
la dette intérieure payées permettant de réaliser une économie de près de 71,2 millions DH
due au rachat des tombées de 2021 et de 2022 avant la date de paiement du coupon des
lignes rachetées.
Cette performance a été favorisée par l’augmentation des émissions nettes sur le marché
primaire qui se sont établies à près de 24,1 milliards DH durant ce premier semestre de
l’année 2021 permettant, ainsi, d’alimenter le marché en papier neuf. Cette nouvelle offre a eu
un impact positif sur le volume des transactions fermes qui est passé à 235,3 milliards DH
contre 203,9 milliards DH à fin juin 2020.
Pour ce qui est de la liquidité du marché secondaire, celle-ci a été marquée par une légère
amélioration en témoigne le taux de rotation qui s’est établi à 36 % à fin juin 2021 contre 34 %
à fin juin 2020. De même le volume moyen quotidien des opérations a augmenté de 15% en
passant de 1 699 à 1 961 millions DH alors que la taille moyenne des opérations s’est stabilisée
autour de 83 millions DH.
À l’instar des taux primaires, les taux d’intérêt sur le marché secondaire ont enregistré un
mouvement baissier qui a concerné tous les segments de la courbe et a atteint en moyenne
10 Pb par rapport aux niveaux enregistrés à fin décembre 2020.
Quant à l’évolution de l’activité sur le marché de la pension livrée sur les BDT, le volume traité
a atteint 5 104,1 milliards DH à fin juin 2021 contre 6 015,3 milliards DH à fin juin 2020, en baisse
de 15 %.
Les principaux faits marquants des interventions de la Direction du Trésor sur le marché
monétaire se présentent comme suit :
70
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020
- le volume global placé a atteint 366,6 milliards DH contre 421,1 milliards DH durant le
1er semestre de 2020, soit une baisse de près de 27 %. Cette baisse est due
essentiellement à la baisse de près de 21 % de la demande des banques au titre des
opérations de placement par rapport à la même période de 2020 ;
- le solde quotidien moyen du CCT réalisé en fin de journée, tenant compte des
opérations de placement, s’est établi à 4,8 milliards DH contre 13,1 milliards DH hors
opérations, soit une réduction de près de 8,3 milliards DH en moyenne par jour ; et
71
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022
ANNEXES STATISTIQUES
DETTE DU TRÉSOR
(En millions DH sauf indiqué)
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 S1-2021
ENCOURS
Dette du Trésor 493 677 554 261 586 565 629 203 657 472 692 332 722 621 747 255 832 602 855 844
Variation en % 14,6 % 12,3 % 5,8 % 7,3 % 4,5 % 5,3 % 4,4 % 3,4 % 11,4 % 2,8 %
En % du PIB 58,2 % 61,7 % 63,4 % 63,7 % 64,9 % 65,1 % 65,2 % 64,8 % 76,4 %
Dette intérieure 376 805 424 457 445 479 488 395 514 679 539 135 574 637 585 687 632 899 656 966
Variation en % 13,7 % 12,6 % 5,0 % 9,6 % 5,4 % 4,8 % 6,6 % 1,9 % 8,1 % 3,8 %
En % du PIB 44,4 % 47,3 % 48,1 % 49,4 % 50,8 % 50,7 % 51,8 % 50,8 % 58,1 % -
Dette extérieure 116 872 129 804 141 086 140 808 142 793 153 197 147 983 161 568 199 703 198 878
Variation en % 17,4 % 11,1 % 8,7 % -0,2 % 1,4 % 7,3 % -3,4 % 9,2 % 23,6 % -0,4 %
En % du PIB 13,8 % 14,5 % 15,2 % 14,3 % 14,1 % 14,4 % 13,4 % 14,0 % 18,3 % -
CHARGES EN INTERETS
Dette du Trésor 20 731 23 300 25 747 28 033 27 753 27 894 28 046 30 480 29 566 18 271
Variation en % 11,6 % 12,4 % 10,5 % 8,9 % -1,0 % 0,5 % 0,5 % 8,7 % -3,0 %
en % du PIB 2,4 % 2,6 % 2,8 % 2,8 % 2,8 % 2,7 % 2,5 % 2,6 % 2,7 %
En % des ROs 10,3 % 11,3 % 12,0 % 13,3 % 12,7 % 12,1 % 12,0 % 12,1 % 12,9 %
Dette intérieure 17 336 19 418 22 011 24 047 23 971 24 121 24 313 26 639 25 455 15 678
Variation en % 11,6 % 12,0 % 13,4 % 9,2 % -0,3 % 0,6 % 0,8 % 9,6 % -4,4 %
En % du PIB 2,0 % 2,2 % 2,4 % 2,4 % 2,4 % 2,3 % 2,2 % 2,3 % 2,3 %
En % des ROs 8,6 % 9,4 % 10,2 % 11,4 % 11,0 % 10,5 % 10,4 % 10,5 % 11,1 %
Dette extérieure 3 395 3 882 3 736 3 986 3 782 3 773 3 733 3 841 4 111 2 593
Variation en % 11,8 % 14,3 % -3,8 % 6,7 % -5,1 % -0,2 % -1,0 % 2,9 % 7,0 % -
En % du PIB 0,4 % 0,4 % 0,4 % 0,4 % 0,4 % 0,4 % 0,3 % 0,3 % 0,4 % -
En % des ROs 1,7 % 1,9 % 1,8 % 1,9 % 1,7 % 1,6 % 1,6 % 1,6 % 1,8 % -
72
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020
ENCOURS
Dette intérieure 376 805 424 457 445 479 488 395 514 679 539 135 574 637 585 687 632 899 656 966
% PIB 44,4 % 47,3 % 48,1 % 49,4 % 50,8 % 50,7 % 51,8 % 50,8 % 58,1 %
Bons à 6 mois 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50
Autres 20 034 11 436 19 372 18 241 24 601 22 378 28 382 28 476 32 108 32 059
73
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022
74
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020
ENCOURS
En Dirham marocain 116 872 129 804 141 086 140 808 142 793 153 197 147 983 161 568 199 703 198 878
En Euros 10 484 11 558 12 862 13 062 13 414 13 694 13 511 15 009 18 263 18 766
En Dollar US 13 858 15 926 15 603 14 215 14 144 16 421 15 471 16 842 22 426 22 303
En % du PIB 13,8 % 14,5 % 15,2 % 14,3 % 14,1 % 14,4 % 13,4 % 14,0 % 18,3 % -
STRUCTURE DE LA DETTE
Structure par maturité originale et créanciers
Moyen et long terme 100,0 % 100,0 % 100,0 % 100,0 % 100,0 % 100,0 % 100,0 % 100,0 % 100,0 % 100,0 %
Créanciers bilatéraux 28,5 % 23,7 % 20,1 % 18,6 % 16,9 % 17,4 % 16,1 % 13,3 % 11,6 % 13,1 %
Pays de l’UE 18,8 % 16,1 % 13,3 % 11,9 % 10,4 % 9,0 % 8,0 % 6,5 % 6,9 % 7,8 %
Pays arabes 1,9 % 1,5 % 1,5 % 1,4 % 1,3 % 4,0 % 4,1 % 3,6 % 2,5 % 2,3 %
Autres pays 7,8 % 6,1 % 5,3 % 5,3 % 5,2 % 4,4 % 4,0 % 3,2 % 2,2 % 3,0 %
Créanciers multilatéraux 47,5 % 50,6 % 46,5 % 48,6 % 51,2 % 52,9 % 55,2 % 55,7 % 51,7 % 50,9 %
MFI 24,0 % 25,7 % 33,4 % 32,8 % 31,9 % 29,7 % 28,7 % 31,0 % 36,7 % 36,0 %
Court terme 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 %
Structure par devises
Euro 76,6 % 77,2 % 78,8 % 75,9 % 71,0 % 65,6 % 63,2 % 66,7 % 60,6 % 60,3 %
Dollar US et devises liées 13,3 % 14,2 % 14,5 % 17,7 % 22,8 % 28,4 % 29,0 % 26,8 % 33,8 % 34,6 %
Dinar Koweitien 3,1 % 2,6 % 2,4 % 2,3 % 2,0 % 1,6 % 1,4 % 1,3 % 1,2 % 1,3 %
Yen Japonais 3,2 % 2,6 % 2,3 % 2,3 % 2,8 % 2,8 % 2,9 % 2,5 % 1,9 % 1,7 %
Autres 3,8 % 3,4 % 2,0 % 1,8 % 1,4 % 1,6 % 3,5 % 2,7 % 2,4 % 2,1 %
Structure par types de taux d’intérêt
Taux Fixe 68,2 % 63,4 % 64,9 % 61,7 % 58,0 % 59,4 % 63,0 % 64,3 % 68,7 % 69,0 %
Taux variable 31,8 % 36,6 % 35,1 % 38,3 % 42,0 % 40,6 % 37,0 % 35,7 % 31,3 % 31,0 %
SERVICE DE LA DETTE
Charges totales 11 292 11 888 12 128 12 353 11 361 17 016 11 818 12 067 24 032 7 565
En % des Ros 5,6 % 5,8 % 5,6 % 5,9 % 5,2 % 7,4 % 5,1 % 4,8 % 10,5 % -
Contre-valeur en millions
1 305 1 409 1 438 1 261 1 155 1 743 1 256 1 251 2 522 849
$US
Charges en principal 7 897 8 006 8 392 8 368 7 579 13 243 8 085 8 226 19 921 4 972
Créanciers bilatéraux 3 258 3 361 3 376 3 313 3 369 3 387 3 350 3 041 2 695 1 225
Pays de l’UE 1 867 2 153 2 249 2 097 2 110 2 113 2 145 1 826 1 527 700
Pays arabes 281 252 244 235 248 262 247 256 555 409
Autres pays 1 110 956 883 981 1 011 1 012 958 959 613 116
Créanciers multilatéraux 4 639 4 645 5 016 5 055 4 210 4 399 4 735 5 070 6 167 3 747
MFI 0 0 0 0 0 5 457 0 115 11 059 0
Charges en intérêts 3 395 3 882 3 736 3 985 3 782 3 773 3 733 3 841 4 111 2 593
Créanciers bilatéraux 1 114 954 864 772 671 561 601 502 435 189
Pays de l’UE 699 603 555 469 402 339 288 225 207 95
Pays arabes 78 66 63 67 57 52 185 181 172 74
Autres pays 337 285 246 236 212 170 128 96 56 20
Créanciers multilatéraux 1 466 1 280 1 218 1 120 1 018 1 121 1 344 1 502 1 661 1 228
MFI 815 1 648 1 654 2 093 2 093 2 091 1 788 1 837 2 015 1 176
TIRAGES DE LA DETTE
Total des tirages 23 146 23 015 17 685 8 687 10 388 16 799 6 247 25 516 62 979 8 836
Créanciers bilatéraux 3 257 1 590 869 394 1 244 5 757 395 726 4 754 4 845
Pays de l’UE 2 157 863 621 322 463 351 348 690 4 599 3 044
Pays arabes 237 32 187 24 0 4 695 0 19 135 0
Autres pays 863 695 61 48 781 711 47 17 20 1 801
Créanciers multilatéraux 7 050 15 003 5 649 8 293 9 144 11 042 5 852 14 203 20 750 3 991
MFI 12 839 6 422 11 167 0 0 0 0 10 587 37 475 0
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PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022
TIRAGES DE LA DETTE
Total des tirages 37 495 41 194 52 705 37 496 31 894 35 668 19 281 39 548 76 149 26 759
Créanciers bilatéraux 9 030 10 371 10 944 8 671 12 457 14 771 4 834 4 740 9 185 6 234
Pays de l’UE 7 015 8 528 9 094 6 044 7 900 7 312 3 607 4 414 8 395 3 964
Pays arabes 306 425 654 1 339 1 244 5 743 467 75 314 238
Autres pays 1 709 1 418 1 196 1 288 3 313 1 716 760 251 476 2 031
Créanciers multilatéraux 14 513 23 605 14 430 17 723 19 281 20 897 12 834 20 212 29 489 7 184
MFI et Banques commerciales 13 952 7 218 27 331 11 102 156 0 1 613 14 596 37 475 13 342
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