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Projet de Loi de Finances

pour l’année budgétaire


2022

RAPPORT SUR LA DETTE


PUBLIQUE
RAPPORT SUR LA DETTE
PUBLIQUE
SOMMAIRE

LISTE DES ABRÉVIATIONS 4

CHIFFRES CLÉS 7

POLITIQUE D’EMISSION DES BDT 10

ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL 12

FINANCEMENT DU TRESOR EN 2020 18

DETTE CONSOLIDÉE DES ADMINISTRATIONS PUBLIQUES 31

STRUCTURE DE LA DETTE DU TRESOR A FIN 2020 33

INDICATEURS DE COÛT ET DE RISQUE 40

DETTE EXTERIEURE PUBLIQUE 44

DETTE INTERIEURE GARANTIE 54

GESTION ACTIVE DE LA DETTE 56

MARCHE SECONDAIRE DES BDT 60

GESTION ACTIVE DE LA TRESORERIE PUBLIQUE 64

ACTIONS ET MESURES DE REFORMES EN 2020 67

EVOLUTION DE LA DETTE DU TRESOR A FIN JUIN 2021 68

ANNEXES STATISTIQUES 72
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022

LISTE DES ABRÉVIATIONS


ACAPS : Autorité de Contrôle des Assurances et de la Prévoyance Sociale

ADM : Autoroutes du Maroc


AMMC : Autorité Marocaine du Marché des Capitaux
APUs : Administrations Publiques

ASFIM : Association des Sociétés de Gestion et Fonds d’Investissement Marocains


BAD : Banque Africaine de Développement
BAM : Bank Al-Maghrib
BCE : Banque Centrale Européenne
BDT : Bons du Trésor
BEI : Banque Européenne d’Investissement
BERD : Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement
BID : Banque Islamique de Développement
BIRD : Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement
BOJ : Banque Centrale du Japon
CCT : Compte Courant du Trésor
CIH : Crédit Immobilier et Hôtelier
CT : Court terme
CTs : Collectivités Territoriales

DH : Dirham Marocain
DTFE : Direction du Trésor et des Finances Extérieures
DTS : Droits de Tirage Spéciaux

DVM : Durée de vie moyenne


EEPs : Établissements et Entreprises Publics

EMBI+ : J.P. Morgan Emerging Markets Bond Index


EPNM : Établissements Publics à caractère non marchand
FADES : Fonds Arabe pour le Développement Économique et Social
FED : Réserve Fédérale Américaine
FMA : Fonds Monétaire Arabe

FMI : Fonds Monétaire International


GSDSP : Guide des Statistiques de la Dette du Secteur Public du FMI (publié en 2011)
IA : Institutions Assimilées
IFPs : Institutions Financières Publiques
IIA : Institut des Auditeurs Internes
ISIN : International Securities Identification Numbers
IUPs : Institutions d’Utilité publique

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RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020

IVT : Intermédiaire en Valeurs du Trésor


LT : Long terme
NSDD Normes Spéciales de Diffusion des Données
MASEN : Moroccan Agency For Sustainable Energy
MAVT : Marché des Adjudications des Valeurs du Trésor
MEFRA : Ministère de l’Économie, des Finances et de la Réforme de l’Administration

MENA : Middle East and North Africa


MFI : Marché Financier International
MLT : Moyen et long termes (maturités supérieures ou égales à 5 ans)
MONIA : Moroccan Overnight Index Average
MSFP : Manuel des Statistiques des Finances Publiques du FMI de 2014
MT : Moyen terme
OCP : Office Chérifien des Phosphates
ONCF : Office National des Chemins de Fer
ONEE : Office National de l’Électricité et de l’Eau Potable
OPCVM : Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières

ORPS : Organismes de Retraite et de Prévoyance Sociale


Pb : Point de base (1 pb = 0,01%)
PIB : Produit Intérieur Brut
RAM : Royal Air Maroc
RCBP : Recettes Courantes de la Balance des Paiements
RO : Recettes Ordinaires Hors TVA des CTs
S&P : Standard & Poor’s
TAND : Tableau d’affichage des normes spéciales de diffusion des données
TCT : Très court terme
TM2 : Tanger Med 2
TMP : Taux moyen pondéré
TMPA : Tanger Med Port Authority
TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée
UE : Union Européenne

5
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022

Les objectifs fondamentaux de la stratégie de


gestion de la dette du Trésor consistent à
assurer à ce dernier un financement stable et
durable lui permettant de couvrir l’ensemble
de ses besoins de financement tout en
réduisant, à terme, le coût d’endettement de
l’État, limiter l’exposition du portefeuille de la
dette aux risques financiers et contribuer au
développement du marché domestique des
valeurs du Trésor.

6
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020

CHIFFRES CLÉS
 DETTE CONSOLIDÉE DES ADMINISTRATIONS PUBLIQUES
2019 2020

Encours (en milliards DH) 655,1 761,0

En % du PIB 56,8 % 69,8 %


Les données de 2019 ont été actualisées et celles de 2020 sont provisoires

 ENDETTEMENT DU TRÉSOR

Dette du Trésor/Dette intérieure/Dette extérieure

Encours (en milliards DH) Ratio - % du PIB

832,6 855,9
76,4%
747,3 64,8%

58,1%

632,9 657,0
50,8%
585,7

18,3%

161,6 199,7 198,9


14,0%

2019 2020 Juin 2021 2019 2020

 DETTE NÉGOCIABLE DU TRÉSOR


2019 2020 S1-2021

Encours (en milliards DH) 609,6 679,6 702,6

Adjudication de BDT (en milliards DH) 557,2 600,7 624,9

Eurobonds (en milliards DH) 52,4 78,9 77,7

 DETTE EXTÉRIEURE PUBLIQUE


2019 2020 S1-2021
Encours (en milliards DH) 340,0 374,6 373,3
Trésor 161,6 199,7 198,9
EEPs 174,8 171,1 170,7
Institutions Financières Publiques 1,4 1,3 1,2
CTs 1,9 2,0 2,0
IUP 0,3 0,5 0,5
% PIB 29,5 % 34,4 %

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PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022

 CHARGES EN INTÉRÊTS
2019 2020 S1-2021
Dette du Trésor (en milliards DH) 30,5 29,6 18,3
% RO 12,2 % 12,9 %
Dette intérieure (en milliards DH) 26,6 25,5 15,7
% RO 10,7 % 11,1 %
Dette extérieure (en milliards DH) 3,8 4,1 2,6
% RO 1,5 % 1,8 %
Dette extérieure publique (en milliards DH) 8,5 8,5 4,7
% RCBP 1,7 % 1,9 %

 INDICATEURS DE COÛT ET DE RISQUE - DETTE DU TRÉSOR


2019 2020 S1-2021

Coût moyen apparent 3,9 % 3,6 % -

Durée de vie moyenne 6 ans et 11 mois 7 ans et 5 mois 7 ans et 4 mois

Part du court terme 13,2 % 11,5 % 11,9 %

 ADJUDICATION DES BONS DU TRÉSOR*


2019 2020 S1-2021
Émissions (en milliards DH) 104,4 152,7 73,4
Soumissions (en milliards DH) 407,0 380,1 197,8
Taux de couverture** 5,0 2,6 2,8
Souscriptions nettes (en milliards DH) 11 43,6 24,1
* Compte tenu des opérations de gestion active de la dette intérieure
** Sans tenir compte des opérations de gestion active de la dette intérieure

 GESTION ACTIVE DE LA DETTE INTÉRIEURE


2019 2020 S1-2021

Nbr. Mt. Nbr. Mt. Nbr. Mt.


En milliards DH
d’opérations Racheté* d’opérations Racheté* d’opérations Racheté*
Rachat de BDT 1 6,3 3 14 - -

Échange de BDT 10 37,7 9 22 6 12,4

Total 11 44 12 36 6 12,4
*Montant nominal

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RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020

 MARCHE SECONDAIRE DES BDT


2019 2020 S1 - 2021

Volume des opérations fermes (en milliards DH) 421,2 372,4 235,3

Taux de rotation* 70 % 55 % 36 %

Taille moyenne des opérations (en millions DH) 78 76 83


*Rapport entre le volume des transactions fermes réalisées sur le marché secondaire et l’encours des titres sur lesquelles ces transactions ont porté.

 DÉTENTEURS DES BDT ÉMIS PAR ADJUDICATION


2020 : Anneau extérieur
2019 : Anneau intérieur

14%

17%
36%
33%

28% 30%

22%

20%
Autres Banques Compagnie d’assurance et Caisses de retraite OPCVM

 TRÉSORERIE
2019 2020 S1 - 2021
Dépôts en Dépôts en Dépôts en
Repo Repo Repo
blanc blanc blanc
Nombre d’opérations 34 316 81 300 51 165
Encours quotidien moyen des
0,8 6,1 0,9 6,6 0,6 8,1
placements (en milliards DH)
TMP des placements 2,28 % 2,21 % 1,69 % 1,76 % 1,50 % 1,36 %

9
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022

POLITIQUE D’ÉMISSION DES BDT


LA POLITIQUE D’ÉMISSION DU TRÉSOR SUR LE MARCHE DOMESTIQUE REPOSE SUR LES
PRINCIPES DE RÉGULARITÉ ET DE TRANSPARENCE POUR ACCROITRE LA LIQUIDITÉ ET
LA PROFONDEUR DU MARCHE DES VALEURS DU TRÉSOR ET PERMETTRE AINSI DE
RÉDUIRE LE COÛT D’ENDETTEMENT DE L’ÉTAT.

 TRANSPARENCE

- Programme annuel de financement.

- Annonce, chaque premier lundi du mois, du besoin mensuel.

- Annonce, à la veille de chaque séance d’adjudication, du besoin de financement


hebdomadaire.

- Système électronique de soumissions aux adjudications des BDT.

- Informations économiques et financières exhaustives et fréquentes à la disposition des


investisseurs.

- Canaux multiples de communication : réunions, bulletins et rapports, site internet,


Bloomberg, conférences.

- Réunions régulières avec les banques IVT et l’ASFIM.

 RÉGULARITÉ

Calendrier d’émission préétabli :


Chaque trimestre

30 ans

20 ans
15 ans
10 ans
5 ans
2 ans 2 ans
52 sem. 52 sem.
26 sem. 26 sem.
13 sem.

1 er et 3e Mardi 2e Mardi Dernier Mardi

 COORDINATION AVEC BANK AL-MAGHRIB


- Réunions mensuelles de coordination de haut niveau DTFE-BAM pour discuter de
l’ensemble des sujets d’intérêt commun.
- Communication à BAM, sur une base hebdomadaire, des prévisions de trésorerie de
l’État.
- Communication par BAM du solde provisoire du CCT plusieurs fois par jour et du solde
de fin de journée.
- Échanges quotidiens entre les front-Offices et les back-offices des deux institutions.

10
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020

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 PROCESSUS CONTINU DE RÉFORMES POUR LE DÉVELOPPEMENT DU

Déploiement du système Démarrage de la cotation


de télé adjudication électronique des BDT
Entrée en vigueur de
la nouvelle convention
Assimilation des BDT Trésor - IVT
1998 2009 2014 2015
1989 1996 1997 2000 2006 2010 2011 2013 2018
Opérationnalisation du
Création de Maroclear
MARCHÉ DES VALEURS DU TRÉSOR

nouveau système intégré


de gestion de la dette et
Création du marché de la trésorerie (TADBIR)
secondaire des BDT
Émission inaugurale
de BDT à 30 ans
Émission inaugurale des
Institution du marché Opération de gestion
Certificats de Sukuk
des adjudications Émission inaugurale active de la dette
souverains Ijara
de BDT à 20 ans intérieure
Création de lignes
Benchmarks 5 et 10 ans
Gestion active de la
trésorerie publique
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022

ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL
 CONTEXTE INTERNATIONAL

L’année 2020 a été marquée par une crise sanitaire exceptionnelle liée à la pandémie de la
Covid-19 qui s’est propagée dans le monde entier. Les mesures de distanciation mises en
œuvre pour la contenir ont engendré un choc économique et financier de grande ampleur
aboutissant à une récession mondiale historique. Cette crise a déclenché un effort massif de
la part des autorités monétaires et, en particulier, budgétaires qui ont mis en place de
nombreuses politiques pour en atténuer l’impact sur la situation financière des ménages et
des entreprises. Il s’agit notamment des baisses des taux d’intérêts pour favoriser l’accès au
crédit, des injections massives de liquidités dans les économies et des aides directes aux
entreprises les plus touchées. Ces mesures ont permis d’apaiser les craintes sur les marchés
financiers et de faciliter l’accès au financement.

L’année 2020 a été également marquée par les élections présidentielles américaines tenues
en novembre et la conclusion de l’accord commercial entre le Royaume-Uni et l’Union
Européenne concernant le Brexit.

Dans ce contexte, la croissance de l’économie mondiale a enregistré une récession de 3,2 %


en 2020 après une croissance de 2,8 % un an auparavant sous l’effet des mesures drastiques
prises pour faire face à la pandémie. Le recul de l’activité a été très prononcé au cours du
2e trimestre, période où les restrictions ont été globalement les plus strictes. En dépit de son
ampleur, ce recul aurait été plus important sans les mesures exceptionnelles prises par les
pouvoirs publics. Une reprise graduelle a été ensuite observée au 2e semestre dans la plupart
des régions après l’assouplissement des mesures de confinement.

Aux États-Unis, la croissance s’est contractée de 3,5 % en 2020 contre une croissance de 2,2 %
en 2019, soit son niveau le plus bas depuis 1946. Cette contraction s’explique principalement
par le recul de la consommation des ménages, de l’investissement et des exportations. Les
dépenses publiques ont, par contre, enregistré une hausse en raison de l’aide financière
apportée aux ménages et aux entreprises. L’activité économique a enregistré ensuite une
reprise notable particulièrement au cours du 3e trimestre avec la levée progressive des
barrières de protection sanitaire et la persistance des mesures de soutien budgétaire.

Pour ce qui est du marché de l’emploi, la contraction de l’activité a conduit à la destruction


d’environ 9,4 millions de postes d’emploi en 2020, entrainant une hausse du taux de chômage
de 3,7 % en 2019 à 8,1 % en 2020, avec un pic de 14,7 % en avril. De son côté, le taux d’inflation
a reculé de 1,8 % en 2019 à 1,3 % en 2020.
Ainsi, les pouvoirs publics ont déployé des mesures de soutien d’une ampleur sans précédent
afin de limiter les effets de la crise économique et sanitaire. En effet, le gouvernement
américain a mis en œuvre des plans de soutien en 2020. Ce soutien budgétaire a été
accompagné par une adaptation de politique monétaire de grande envergure, avec une baisse
des taux directeurs de la Fed de 150 Pb pour les ramener à 0 %-0,25 % depuis avril.
Parallèlement, la Fed a mis en place un programme d’achats d’actifs mensuel d’au moins
120 milliards dollars US. La Fed a aussi indiqué qu’elle maintiendrait ses taux d’intérêt
directeurs à des niveaux bas jusqu’à ce que les conditions du marché du travail soient
compatibles avec les objectifs de plein emploi et que l’inflation atteigne ou dépasse
modérément son objectif de 2 %. Elle a également confirmé son engagement à poursuivre ses

12
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020

achats des titres du Trésor et des titres hypothécaires afin de soutenir l’économie américaine
en cette période difficile.
Par ailleurs, pour améliorer l’approvisionnement en liquidité en dollar, la FED a procédé à la
conclusion des accords de swap avec les principales Banques centrales.
Dans la zone euro, l’économie a également subi une contraction historique de 6,5 % en 2020
après une croissance de 1,3 % en 2019. Cette contraction du PIB a été plus sévère en France
(-8 %), en Italie (-8,9 %) et en Espagne (-10,8 %) comparativement à l’Allemagne (-4,8 %). Pour
l’ensemble de ces pays, toutes les composantes de la demande ont été fortement affectées,
notamment les exportations et l’investissement.
Les confinements stricts appliqués dans la plupart des pays européens et le retour de mesures
restrictives à partir de l’automne, pour contrer la 2e vague de la pandémie de la Covid-19, ont
entrainé une évolution en dents de scie du PIB de la zone euro. Ainsi, au 1er trimestre, le PIB
avait reculé de 3,6 % puis de 11,4 % au 2e trimestre. Le 3e trimestre a connu une forte
expansion (12,4 %), soutenue par une reprise de l’activité et de la demande globale. Toutefois,
la seconde vague épidémique enregistrée en fin d’année s’est traduite par un nouveau recul
de la croissance au 4e trimestre 2020 (-0,6 %).
L’inflation a accusé un net ralentissement pour s’établir à 0,2 % en 2020 contre 1,2 % en 2019
en liaison avec la chute des prix de l’énergie. Concernant le taux de chômage, ce dernier s’est
établi à 7,9 % en 2020 contre 7,6 % en 2019 touchant 1,5 million de personnes. Toutefois,
l’impact de la crise sanitaire sur le marché d’emploi a été atténué par les dispositifs mis en
place par la plupart des pays européens pour préserver l’emploi.
Dans ce contexte, la BCE a adopté une série de mesures pour renforcer sa politique
d’assouplissement quantitatif. Ainsi, la Banque a maintenu inchangés ses taux directeurs (le
taux de refinancement à 0 %, le taux de la facilité de dépôt à -0,50 % et le taux de la facilité
de prêt marginal à 0,25 %). Parallèlement, la BCE a déployé un nouveau programme d’urgence
d’achats nets d’actifs des secteurs privé et public (Pandemic Emergency Purchase
Programme ou PEPP) doté d’une enveloppe globale de 750 milliards d’euros qui a été portée
à 1850 milliards d’euros jusqu’à fin mars 2022. Ce programme a été déterminant pour contrôler
la partie longue de la courbe de taux, et ce en dépit d’une hausse notable des volumes
d’émission, et pour éviter un élargissement des spreads souverains par rapport aux
rendements du Bund allemand.

Pour ce qui est du Japon, et après une fin d’année 2019 déjà difficile sur le plan économique,
l’économie nippone a enregistré une récession historique en 2020 avec une contraction du
PIB de 4,7 % et ce, en dépit des mesures sanitaires moins restrictives qu’ailleurs. Cette baisse
a été liée essentiellement au repli aussi bien de la consommation des ménages que des
exportations, pénalisées par une demande externe peu dynamique.

Alors que l’inflation a reculé à 0 % en 2020 contre 0,5 % un an auparavant, le taux de chômage
a connu une légère hausse pour atteindre 2,8 % en 2020 contre 2,4 % en 2019.

Pour limiter l’impact de la pandémie sur son économie, le gouvernement japonais a mis en
place un plan de soutien budgétaire d’une grande ampleur. Le package global, de l’ordre de
20 % du PIB, recouvre des soutiens directs aux ménages et aux entreprises ou des transferts
vers les gouvernements locaux. La banque du Japon (BoJ) a également amplifié ses mesures
d’assouplissement quantitatif. À ce titre, l’institution monétaire a maintenu inchangé son
principal taux d’intérêt à -0,1 % et son programme de rachat d’actifs à 80 000 milliards de
yens par an pour maintenir les rendements à 10 ans autour de 0 %.

13
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022

Dans les pays émergents, tous les pays ont observé une contraction de leurs économies en
2020 à l’exception de la Chine. Toutefois, des différences notables sont observées parmi ces
pays, en fonction de l’évolution de la pandémie et de l’efficacité des mesures d’endiguement,
de la structure économique et de la dépendance à l’égard de flux financiers d’origine
étrangère.

En Chine, après s’être effondrée pendant la période du confinement le plus strict en février,
l’activité économique s’est progressivement redressée à partir de mars. Cette reprise a été
tirée par le rebond de la production industrielle et l’investissement dans les infrastructures
publiques et l’immobilier grâce aux mesures de relance. Les exportations ont largement
profité du rebond de la demande mondiale. La consommation privée et l’activité dans les
services se sont également redressées depuis juillet. Sur l’ensemble de l’année 2020, la
croissance du PIB réel s’est établie à 2,3 % contre 6 % en 2019.

Concernant sa politique monétaire, la Banque centrale chinoise (PBoC) est intervenue depuis
le début de la crise de la Covid-19 pour répondre aux demandes de liquidités du secteur
financier. Elle a assoupli les conditions monétaires et de crédit tout en encourageant les
banques à couvrir les besoins de trésorerie de leurs clients et à refinancer les prêts existants
pour éviter les faillites. Ainsi, la Banque a abaissé de 30 Pb le taux préférentiel des prêts
bancaires à un an à 3,85 %.

En Inde, l’économie s’est contractée de près de 24 % au 2e trimestre 2020 après une hausse
de 3,1 % enregistrée au 1er trimestre, sous l’effet de l’effondrement de la demande intérieure
en liaison avec le confinement strict mis en place à l’échelle nationale pour contenir la
pandémie. Bien que l’activité ait rebondi depuis le mois de juin tirée par une reprise dans
l’industrie qui s’est étendue aux services à partir du mois d’octobre, elle est restée fragile et
bien en deçà des niveaux qui prévalaient avant la crise de la Covid-19. Sur l’ensemble de
l’année, le PIB s’est établi à -7,3 % contre une hausse de 4 % en 2019.

Dans ce contexte, la Banque centrale de l’Inde (RBI) a réduit à deux reprises son principal taux
directeur de 75 Pb et de 40 Pb respectivement en mars et mai pour le ramener à 4 %.

En Amérique latine, le PIB du Brésil a connu une contraction de 4,1 % en 2020 contre une
hausse de 1,4 % en 2019, soit bien moins que les autres grandes économies d’Amérique latine
grâce notamment aux aides versées à des millions de Brésiliens jusqu’en décembre pour faire
face à la pandémie de coronavirus.

Après 9 baisses consécutives de son taux directeur, la Banque centrale brésilienne (BCB) a
interrompu, en septembre, son cycle d’assouplissement monétaire en maintenant son taux
directeur à 2 % (contre 6,5 % à la mi-2019). Le comité de politique monétaire a par ailleurs
signalé son intention de ne relever ses taux que lorsque son scénario de référence pour les
projections d’inflation se rapprocherait de la cible à l’horizon 2021 (cible à 3,8 %) et
2022 (3,5 %).

Pour leur part, les marchés financiers ont enregistré, durant l’année 2020, des performances
exceptionnelles pour les principaux indices boursiers, et ce malgré les pertes engendrées par
la pandémie. Dans ce contexte, les indices américains Dow Jones et Nasdaq se sont accrus de
6,3 % et 43,2 %, respectivement, grâce au regain graduel de la confiance des investisseurs. Il
en est de même pour l’indice japonais Nikkei qui a connu une hausse de 16 % dans un contexte
de déploiement des vaccins permettant une plus grande confiance en la résolution de la crise
sanitaire. Par ailleurs, l’indice Cac 40 s’est inscrit en baisse de 7,1 % suite à la résurgence de la
pandémie en Europe et l’intensification associée des mesures d’endiguement.

14
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020

Sur les marchés des taux, l’année 2020 a été marquée par une tendance globalement baissière
des taux longs américains et allemands qui s’explique par (i) le regain d’aversion au risque des
investisseurs qui ont privilégié, tout de même, les signatures les moins risquées et (ii) les
politiques monétaires accommodantes des Banques centrales notamment la Fed et la BCE.
Ainsi, le taux américain à 10 ans s’est détendu pour passer sous le niveau de 1 % alors qu’il
s’établissait à 1,92 % fin 2019. Le taux allemand à 10 ans a également suivi la même tendance,
mais dans une ampleur moindre pour terminer l’année autour de -0,60 % contre
-0,19 % fin 2019.

De leur côté, les marchés des changes ont été marqués, au cours de l’année 2020, par une
légère appréciation de la devise européenne vis-à-vis du dollar US, atteignant une parité de
1,222 au terme du mois de décembre contre 1,121 à fin 2019. Cette appréciation de la devise
européenne a été liée notamment à (i) une meilleure gestion de la crise sanitaire déclenchée
par la Covid-19 comparativement aux États-Unis, ce qui a permis d’espérer un retour plus
rapide au niveau de l’activité économique du début de l’année 2020 et (ii) à l’émission d’une
dette européenne commune, suite à l’adoption du plan de relance de 750 milliards d’euros, ce
qui a contribué à renforcer le rôle de l’euro comme monnaie de réserve.

 ÉVOLUTION DES PRIMES DE RISQUE

L’EMBI+, qui reflète le risque lié aux titres des pays émergents, est resté quasiment-stable du
1er janvier jusqu’à la mi-février 2020 fluctuant aux alentours de 300 Pb. Au cours de cette
période, les Eurobonds Maroc, notamment ceux de 2042 et 2031, se sont légèrement
dépréciés avec des spreads passant respectivement de 199 Pb à 203 Pb et de 122 Pb à 126 Pb.

À partir de mi-février, les inquiétudes liées à la propagation de la pandémie et ses impacts


(sanitaires, économiques et financiers) sont devenues l’unique préoccupation des marchés
financiers. Ces inquiétudes ont entrainé un regain d’aversion au risque, lequel a été amplifié
par l’accélération de la propagation de la pandémie dans les pays émergents et une baisse
des perspectives de croissance liée à l’arrêt brutal de l’activité économique, ce qui a contribué
à des sorties de capitaux et au gel des marchés d’émission de dette internationale. Aucune
émission de dette souveraine en devises n’a été lancée au cours du mois de mars. Cette
aversion au risque a été également alimentée par une chute des prix du pétrole et une baisse
des marchés actions des pays émergents. Ainsi, l’EMBI+ a atteint son plus haut niveau le
23 mars à 641 Pb (soit une hausse de 336 Pb). Dans le sillage de la hausse des spreads pour
l’ensemble des pays émergents, les spreads des Eurobonds 2042 et 2031 se sont
significativement élargis pour atteindre 448 Pb et 295 Pb respectivement lors de la journée
du 23 mars.

Soutenu par un apaisement des tensions financières dans les pays émergents, l’indice EMBI+
a entamé une tendance baissière depuis le 24 mars pour atteindre 441 Pb le 30 juin, soit une
baisse de 165 bp. Dans le même sillage, les spreads des Eurobonds Maroc se sont rétrécis
notamment ceux de 2042 et 2031 pour passer respectivement de 441 Pb à 314 Pb et de 291 Pb
à 228 Pb entre le 24 mars et le 30 juin.

Cette tendance baissière de l’EMBI+ s’est poursuivie au cours du 2e semestre dans un contexte
général d’appétit pour le risque, et ce, sous l’effet de la conjonction de plusieurs facteurs
notamment :

‐ la poursuite de l’assouplissement des politiques monétaires des pays émergents et de la


mise en œuvre des plans de soutien (l’adoption par le gouvernement chilien d’un plan de
soutien le plus important en proportion du PIB de toutes les économies émergentes) ;

15
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022

‐ une reprise de l’activité des pays émergents au 3e trimestre notamment au Brésil (7,7 %)
et en Turquie (6,7 %) ;
‐ une appréciation des taux de change et une reprise des prix des matières premières ;
‐ la conclusion d’un accord entre l’Argentine et ses créanciers privés internationaux pour la
restructuration de la dette obligataire du pays ;
‐ une révision à la hausse par le FMI de ses prévisions de croissance pour le Mexique, la
Colombie et le Brésil ; et
‐ les perspectives de déploiement des vaccins.
Ainsi, l’EMBI+ s’est établi à 338 Pb le 31 décembre 2020 contre 434 Pb le 1er juillet, soit une
baisse de 96 Pb. Les spreads des Eurobonds 2042 et 2031 se sont également rétrécis durant
la même période, pour passer respectivement de 312 Pb à 254 Pb et de 225 Pb à 197 Pb.

Graphique 1 : Évolution des primes de risque en 2020


680
Z-spreads
Eurobond Maroc
580 2042

480 Z-spreads
Eurobond Maroc
2031
380
EMBI+
280

180
CDS 5 ans Maroc

80

Z-spreads
Eurobond Maroc
2030

 ACTIONS DES AGENCES DE NOTATION AU COURS DE L’ANNÉE 2020


Dans un contexte difficile marqué par les incertitudes liées à l’évolution de la pandémie de la
Covid-19, les agences de notation ont opéré des séries d’actions plutôt baissières sur les
notations souveraines au cours de l’année 2020.
S’agissant des pays émergents, plusieurs pays ont enregistré des rétrogradations de leurs
notes en raison de l’impact de la pandémie sur leurs économies et de la baisse des prix des
matières premières. Ainsi, Moody’s, S&P et Fitch ont abaissé les notes de l’Afrique du Sud
respectivement à « Ba2 », « BB – » et « BB – ». Le Mexique a également vu ses notes
rétrogradées, d’un cran, par Moody’s (Baa1), S&P (BBB) et Fitch (BBB-). Les notes du Costa
Rica ont été également abaissées d’un cran par les trois agences à « B2 » par Moody’s et « B »
par S&P et Fitch. De même, le Panama et la Turquie ont vu leurs notes revues à la baisse d’un
cran respectivement par S&P (BBB) et Moody’s (B2). Fitch a, de son côté, rétrogradé d’un
cran les notes de la Colombie, du Chili et de la Malaisie respectivement à « BBB- », « A- »,
« BBB+ ».
Dans la région MENA, plusieurs actions ont touché les notations de certains pays comme
Oman où les trois agences ont abaissé de deux crans la note souveraine à « Ba3 » par Moody’s,
« B+ » par S&P et « BB – » par Fitch. La note du Koweït a été également abaissée à « A1 » par
Moody’s et « AA- » par S&P. De même, la Tunisie et le Bahreïn ont vu leurs notes revues à la
baisse d’un cran par Fitch respectivement à « B » et « B+ ».

16
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020

En Afrique, plusieurs pays ont également subi des rétrogradations de leurs notes souveraines
dans le contexte de la pandémie. Ainsi, les notes du Nigéria ont été rétrogradées d’un cran
par S&P (B-) et Fitch (B). L’Angola a également vu ses notes rétrogradées par Fitch (CCC),
S&P (CCC+) et Moody’s (Caa1). S&P a abaissé d’un cran les notes du Ghana, la République du
Congo, le Cameroun et le Botswana respectivement à « B- », « CCC+ », « B- » et « BBB+ ».
Moody’s a aussi rétrogradé les notes de la Tanzanie (B2), la Namibie (Ba3) et le Mali (Caa1).

Pour les pays européens, l’année 2020 a enregistré des actions de notations aussi bien
baissières que haussières. Ainsi, Moody’s et Fitch ont rétrogradé, d’un cran, la note du
Royaume-Uni respectivement à « Aa3 » et « AA- ». Les notes de l’Italie, la Slovaquie et
l’Arménie ont également été abaissées, d’un cran, par Fitch respectivement à « BBB- », « A » et
« B+ ». Toutefois, d’autres pays ont connu une amélioration de leurs notes soutenues par les
perspectives d’une reprise économique et par le soutien massif de l’Union Européenne et de
la BCE. Ainsi, la Lituanie a vu ses notes rehaussées, d’un cran, par S&P (A+) et Fitch (A). Les
notes de la Grèce ont été également relevées à « Ba3 » par Moody’s et « BB » par Fitch. Moody’s
a, pour sa part, rehaussé, d’un cran, les notes de la Slovénie à « A3 », l’Ukraine à « B3 », la Croatie
à « Ba1 » et la Bulgarie à « Baa1 ». S&P a aussi relevé la note de la Lettonie à « A+ ».

Pour ce qui est du Maroc, S&P a maintenu, en avril 2020, la note « BBB-» au niveau
« Investment grade » avec perspective stable alors que Fitch, a révisé la perspective de
« stable » » à « négative » tout en maintenant la note du pays à « BBB- ».

Pour la 2e revue semi-annuelle effectuée en octobre 2020, S&P a révisé la perspective de


« stable » à « négative » tout en confirmant le maintien, au niveau « ’Investment grade », de la
note « BBB- » du Maroc. Fitch a, pour sa part, rétrogradé la note du Maroc de « BBB- » à « BB+ »
en raison de l’impact de la pandémie sur l’économie.

17
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022

FINANCEMENT DU TRÉSOR EN 2020


 FINANCEMENT DU TRÉSOR, GESTION DE LA DETTE ET DE LA
TRÉSORERIE PUBLIQUE EN PÉRIODE DE CRISE SANITAIRE
L’éclatement de la pandémie COVID-19 s’est traduit par une crise mondiale à la fois sanitaire,
économique et sociale. L’ampleur de cette crise a exercé un choc important sur les marges de
manœuvre macroéconomiques de notre pays, comme pour la plupart des pays du monde,
donnant lieu notamment à une baisse significative des recettes de l’État et par conséquent à
un quasi-doublement de ses besoins de financement. De même, on s’attendait, avec le
déclenchement de la pandémie, à une forte pression sur les réserves en devises de notre pays
en raison notamment de la baisse des exportations et des investissements directs étrangers,
en plus des dommages causés à certains secteurs économiques générateurs de devises.
Dans ce contexte inédit, la politique de financement et de gestion de la dette étant au
cœur des politiques économiques publiques a été fortement interpelée.
Le MEFRA et plus particulièrement les gestionnaires de la dette au sein de la Direction du
Trésor (DTFE) ont été appelés à s’adapter rapidement à ce nouveau contexte et à se mobiliser
fortement, d’abord, pour :

- assurer la continuité du travail, notamment pendant la période de confinement ;

- mobiliser les ressources nécessaires pour couvrir la totalité du besoin de financement


de l’État ;

- assurer le paiement des échéances de la dette à bonne date et éviter tout retard de
paiement ou arriérés ; et ensuite pour

- mettre en place les actions nécessaires pour pallier les dysfonctionnements du marché
domestique engendrés par la crise ; et

- assurer un retour rapide au fonctionnement normal de ce marché.

Riposte rapide des autorités à travers le levier des financements extérieurs pour
atténuer les répercussions de la pandémie sur la position extérieure du pays
Ainsi et dès l’éclatement de la crise, il a été procédé à la promulgation du décret-loi
n° 2.20.320 autorisant le déplafonnement des financements extérieurs ouvrant ainsi la voie à
la possibilité de mobiliser plus de financements extérieurs dans l’objectif de renforcer le
matelas des avoirs extérieurs du pays et de soutenir le budget de l’État.
La spécificité de ce nouveau contexte lié à la Covid-19 a amené le Trésor à opérer un
ajustement de sa stratégie de financement à travers un rééquilibrage entre financement
intérieur et extérieur alors que cette stratégie privilégiait, depuis plusieurs années, davantage
les ressources domestiques comme principale source de financement.
C’est ainsi qu’il a été commencé par la mobilisation des financements extérieurs à
décaissement rapide dont notamment l’emprunt contre les risques liés aux catastrophes
naturelles déjà mis en vigueur avec la Banque mondiale depuis 2019 d’un montant de
270 millions $US et le prêt automatique auprès du FMA pour soutenir la balance des
paiements pour un montant de 125,6 millions $US.

18
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020

Dans le même sillage, les autorités ont pu négocier et mobiliser les ressources disponibles
dans le cadre de la ligne de précaution et de liquidité (LPL) conclue avec le FMI, soit une
enveloppe de près 3 milliards $US ; étant rappelé que les fonds issus de ces ressources ont
été mis à la disposition de Bank Al-Maghrib pour servir exclusivement au soutien de la balance
des paiements et non pour financer le déficit budgétaire.
Globalement, le montant global des financements extérieurs mobilisés (hors LPL) a été porté
à près de 63 milliards de DH en 2020 contre un plafond initial arrêté au niveau de la loi de
finances 2020 à 31 milliards de DH.

Rapide adaptation au nouveau contexte pour une redynamisation du marché des bons
du Trésor

L’éclatement de la pandémie au mois de mars 2020 n’a pas manqué de créer également des
défis au niveau du financement intérieur du Trésor. En effet, le début de la crise a perturbé le
fonctionnement du marché intérieur des bons du Trésor où les investisseurs se sont rétractés
par manque de visibilité dans ce contexte d’incertitude.

Toutefois, cette situation n’a pas eu des répercussions négatives sur le financement de l’État
dans la mesure où les versements effectués, dès la mi-mars, au profit du Fonds spécial pour
la gestion de la pandémie du Coronavirus « La Covid-19 », se sont traduits par une aisance de
trésorerie de l’État et donc une absence momentanée de besoin de financement. Dans ce
contexte, la Direction du Trésor a dû multiplier la communication et l’échange avec les
principaux opérateurs du marché intérieur pour rassurer les investisseurs et créer les
conditions pour un retour rapide à des conditions de fonctionnement normales du marché
intérieur des bons du Trésor eu égard au rôle qu’il joue notamment dans la formation des taux
d’intérêt et son importance pour les investisseurs institutionnels.

Après une brève perturbation du marché des bons du Trésor, les différentes mesures prises
par la Direction du Trésor pour accompagner les opérateurs de ce marché et prendre en
compte leurs besoins ont permis un rebond de la demande des investisseurs dès le mois de
mai, concentrée, dans un premier temps, sur la partie courte de la courbe. A partir du mois de
juin, le regain de confiance des investisseurs conjugué aux anticipations d’une seconde baisse
du taux directeur de la Banque centrale ont déclenché un retour sur la partie moyenne et
longue de la courbe.

Nouveaux défis relevés pour une gestion optimale de la trésorerie publique

Durant cette période, le Ministère devait également faire face à un autre défi qui était celui
d’assurer une gestion dynamique des excédents de trésorerie accumulés suite à
l’encaissement des recettes du Fonds spécial pour la gestion de la pandémie du Coronavirus
« La Covid-19 » en attendant leur dépense pour les finalités pour lesquelles ce Fonds a été
créé. D’un autre côté, Bank Al-Maghrib devait bien évidemment injecter les liquidités
nécessaires pour combler le déficit de trésorerie des banques et financer l’économie, ce qui
ne laissait pas beaucoup de marge au Trésor pour réinjecter ses excédents de trésorerie. Cette
situation a été rapidement dépassée après le renforcement de la coordination et la
concertation avec Bank Al-Maghrib d’un côté et avec les opérateurs du marché notamment
les banques d’un autre côté.

De même, une nouvelle stratégie de placement a été mise en place, basée sur les principes de
précaution et de prudence et qui reposent sur ce qui suit :

19
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022

- l’augmentation de l’encaisse de précaution quotidienne pour pouvoir faire face à


d’éventuelles dépenses imprévues notamment pour le compte du Fonds spécial pour
la gestion de la pandémie du Coronavirus « La Covid-19 » ;
- l’harmonisation des durées de placement du Trésor avec celle des interventions
hebdomadaires de BAM ; et
- la gestion prudente du montant du solde du CCT prévisionnel dépassant l’encaisse de
précaution.

Grâce à ce pilotage fin de la gestion de la dette et de la gestion des excédents de trésorerie


et aux mesures exceptionnelles, entreprises de façon proactive, dont l’objectif d’assurer la
continuité d’activité et le fonctionnement normal des marchés, la totalité des besoins de
financement de l’État durant l’année 2020 a été couverte, permettant ainsi d’honorer
l’ensemble des engagements financiers qu’ils soient internes ou externes y compris ceux
découlant de la crise de la Covid-19 et ce, dans de très bonnes conditions malgré
l’augmentation du volume de financement global.

 FINANCEMENT INTÉRIEUR
Conditions du marché monétaire en 2020
L’avènement de la crise sanitaire a engendré une nette accentuation du besoin de liquidité
bancaire en 2020. En effet, le déficit de trésorerie des banques s’est établi à 90,2 milliards DH
en moyenne hebdomadaire contre 76,5 milliards DH l’an passé avec un pic historique de
112 milliards DH atteint au mois d’août 2020.
Graphique 2 : Évolution de la liquidité du système bancaire entre 2018 et 2020 - en milliards DH -
0,0

-20,0

-40,0

-60,0

-80,0

-100,0

-120,0
J FMAM J J A SOND J FMAM J J A SOND J FMAM J J A SOND
2018 2019 2020
Source : BAM

Pour faire face à cette situation et en vue d’atténuer l’impact de la crise, Bank Al-Maghrib a
mis en place d’importantes mesures d’assouplissement à travers notamment la libération
intégrale du compte de la réserve obligatoire, la baisse à deux reprises du taux directeur et
l’augmentation de ses injections de liquidité dans le marché monétaire qui ont atteint un
niveau record de 124,5 milliards DH pendant le mois d’août.
Pour sa part, la Direction du Trésor et des Finances Extérieures (DTFE), par le biais des
opérations de placement des excédents du compte courant réalisées en 2020, a injecté un
montant de près de 7,0 milliards DH en moyenne quotidienne.
Pour ce qui est des taux monétaires, le taux de référence JJ sur le marché interbancaire et
l’indice MONIA ont enregistré une baisse de 49 Pb et de 53 Pb par rapport à fin 2019
s’établissant à 1,79 % et 1,74 % respectivement et ce, dans le sillage de la baisse du taux
directeur opérée par la Banque centrale en mars et juin pour 25 Pb et 50 Pb respectivement.

20
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020

Conditions de financement sur le marché primaire en 2020


L’année 2020 a été une année exceptionnelle marquée par l’avènement de la pandémie de la
Covid-19 qui s’est traduite par une crise inédite de par son caractère global et ses impacts à
la fois sanitaires, sociaux, économiques et financiers.
Le ralentissement économique, qui en a résulté, a engendré notamment une baisse des
recettes fiscales suite à l’arrêt total ou partiel de l’activité au niveau de plusieurs secteurs. Par
ailleurs, les mesures décidées par le gouvernement afin de limiter l’impact de cette crise sur
l’économie ont engendré une augmentation des dépenses publiques. La conjonction de ces
deux éléments s’est traduite par une augmentation du déficit budgétaire et partant du besoin
de financement du Trésor.
Dans ce contexte, le financement du Trésor sur le marché domestique a été réalisé dans des
conditions marquées par :
1. une accentuation du creusement du déficit de liquidité bancaire sous l’effet de la hausse
tendancielle de la circulation fiduciaire amplifiée, notamment par l’instauration du
confinement, les restrictions de déplacement et de circulation, les transferts monétaires
aux ménages réalisés dans le cadre de l’opération Tadamoun et les versements effectués
au profit du Fonds spécial pour la gestion de la pandémie du Coronavirus « La Covid-19 ».
Ainsi, le déficit de liquidité des banques s’est situé à 90,2 milliards DH en moyenne
hebdomadaire à fin 2020, contre 76,5 milliards DH l’an passé ;
2. un assouplissement de la politique monétaire de Bank Al-Maghrib à travers notamment
la baisse, à deux reprises successives, du taux directeur de BAM de 75 Pb au total le
ramenant à 1,50 %, soit son plus bas niveau historique ; et
3. un changement dans les stratégies d’investissement des investisseurs en BDT qui ont
adopté un comportement d’attentisme et des stratégies court-termistes surtout au
début de la crise.
Demande des investisseurs
Dans cet environnement, la demande globale des investisseurs pour les titres souverains a
affiché une baisse de 6,6 % en 2020 par rapport à celle enregistrée l’année précédente avec
un volume de 380,1 milliards DH en 2020 contre 407,0 milliards DH en 2019. Cette baisse
s’explique par deux principaux facteurs à savoir :
1. le climat d’incertitude et le manque de visibilité chez les investisseurs qui ont régné sur
le marché au lendemain de l’éclatement de la crise sanitaire, les poussant à réduire leur
demande pour les BDT avec sa réorientation vers les titres à CT ; et
2. l’annulation de 4 séances d’adjudication lors des mois de mars et avril, en concertation
avec le marché, en raison aussi bien des excédents très importants du solde du CCT
accumulés suite à la création du Fonds spécial pour la gestion de la pandémie du
Coronavirus « La Covid-19 » que du repli de l’intérêt des investisseurs pour le papier
Trésor dans un contexte de panique et d’incertitude par rapport au développement de
la pandémie et de ses conséquences potentielles. Ainsi, le volume demandé au cours des
4 premiers mois de l’année s’est établi à 97,8 milliards DH en baisse de 53,3 % par rapport
au volume drainé lors de la même période de 2019.

21
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022

Graphique 3 : Évolution de la demande des investisseurs entre 2015 et 2020 - en milliards DH -

Inf. ou égal à 2 ans 5 ans et plus

557,9
531,8
475,0
197,9 386,8 407,0
195,5 380,1
181,8
174,3 249,0 153,3

360,0 336,3 293,2


212,5 226,8
158,0

2015 2016 2017 2018 2019 2020

Par maturité, la demande des investisseurs s’est concentrée sur les maturités inférieures ou
égales à 2 ans avec une part de 59,7 % du volume global demandé, soit un volume de
226,8 milliards DH et 40,3 % sur les maturités 5 ans et plus (153,3 milliards DH), contre 39 %
et 61 % respectivement, un an auparavant.

Graphique 4 : Évolution de la demande des investisseurs par segment de maturité en 2019 et 2020
CT (inf à 52 sem) MT (2 à 5 ans) LT (sup à 10 ans)

407,0 milliards DH
380,1 milliards DH

41% 19%

41%

45%

33%
14%

2019 2020

… conjuguée à une baisse des taux demandés malgré un contexte de crise

En 2020, les taux demandés par les investisseurs ont connu une baisse qui a atteint près de
37 Pb en moyenne. Cette évolution est imputable à la baisse, à deux reprises successives, du
taux directeur de BAM. Par maturité, les taux des BDT à 2 ans et moins ont enregistré une
baisse de près de 53 Pb en moyenne et ceux à 5 ans et plus, de 26 Pb en moyenne.

L’analyse de l’évolution des taux demandés durant l’année 2020 met en évidence trois phases
distinctes :
- la première phase correspond au cinq premiers mois de l’année pendant lesquels les
taux demandés ont connu une baisse modérée de près de 3 Pb en moyenne mensuelle.
Par rapport à fin décembre 2019, les TMP demandés ont enregistré une baisse globale
de près de 8 Pb en moyenne à fin mai 2020. À noter que la faible ampleur de cette
baisse comparée à la baisse de 25 Pb du taux directeur opérée par Bank Al-Maghrib en
mars, s’explique principalement par le fait que le marché intégrait et depuis fin 2019, au
niveau des taux proposés au Trésor, une éventuelle baisse du taux directeur de la
Banque centrale.

22
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020

- la deuxième phase correspond aux deux mois de juin et juillet durant lesquels les taux
demandés ont enregistré une baisse importante de plus de 50 Pb en moyenne toutes
maturités confondues par rapport aux niveaux constatés à fin décembre 2019 et ce,
dans le sillage de la deuxième baisse du taux directeur de 50 Pb intervenue le 16 juin
2020.

- la troisième phase s’étend du mois d’août à la fin de l’année et s’est caractérisée par
une légère correction à la hausse des taux en raison des recours prononcés du Trésor
au marché domestique principalement durant les mois d’août et septembre
contrebalancés par la mobilisation de financement extérieur sur le marché financier
international durant le dernier trimestre de l’année.

Graphique 5 : Évolution annuelle des derniers TMP offerts entre 2019 et 2020

2019 2020
4,09%
3,47%
3,02%
2,73% 3,48%
2,30% 2,33% 2,42%
2,19% 2,23% 2,99% 3,10%
2,67%
2,28%
1,96%
1,70% 1,72%
1,54%

13 sem 26 sem 52 sem 2 ans 5 ans 10 ans 15 ans 20 ans 30 ans

Politique de financement intérieur adoptée par le Trésor

La politique de financement du Trésor sur le marché domestique a été réajustée pour tenir
compte du nouveau contexte créé par la crise.

Ainsi, le Trésor a mené, en 2020, une politique de financement qui s’articule autour des points
suivants :

- assurer, dans la mesure du possible, une présence régulière sur l’ensemble des
maturités ;

- renforcer la communication avec les acteurs du marché pour s’adapter aux contraintes
et défis imposés par la crise sanitaire, et ce, en phase avec les meilleures pratiques
internationales en la matière ;

- poursuivre le recours aux opérations d’échange de BDT pour atténuer le risque de


refinancement et suppléer à la demande des investisseurs en BDT notamment les
banques afin de leur permettre de se refinancer auprès de la Banque centrale ;

- réaliser, de manière ponctuelle et en fonction de la situation de la trésorerie publique,


des opérations de rachat pour réduire les excédents du solde du CCT et atténuer la
pression sur les taux domestique ; et

23
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022

- mener, de manière quotidienne, des opérations de placement des excédents du CCT


afin d’optimiser les disponibilités du solde du CCT tout en renforçant la coordination
avec la Banque centrale et l’échange d’information avec les banques IVT eu égard à la
détérioration de la liquidité bancaire et à la stratégie expansive menée par BAM pour
tenir compte du nouveau contexte créé par la pandémie.

Émissions du Trésor en 2020

Hausse des levées du Trésor…

Le volume global des émissions du Trésor sur le marché des adjudications s’est établi à
152,7 milliards DH contre 104,4 milliards DH un an auparavant, soit en hausse de 46,2 %. Ce
volume est réparti à hauteur de 130,6 milliards DH ou 85,5 % des levées au titre des émissions
pour le financement du besoin du Trésor et 22,1 milliards DH (14,5 %) au titre des émissions
dans le cadre des opérations d’échange de BDT.

Suite à l’encaissement de recettes importantes au titre du Fonds spécial pour la gestion de la


pandémie du Coronavirus « La Covid-19 », le financement du Trésor sur le marché des
adjudications au cours des quatre premiers mois de 2020 a connu une baisse de près de
20,2 % comparée à la même période de 2019 atteignant 40,2 milliards DH contre
50,4 milliards DH à fin avril 2019. Au cours des 8 derniers mois de l’année, les souscriptions du
Trésor se sont accélérées avec une moyenne mensuelle de près de 14 milliards DH contre
6,7 milliards DH en 2019 et ce, en raison du recours accru au marché domestique pour le
financement des besoins importants du Trésor atténué par l’accélération du rythme des
mobilisations extérieures vers le 2e semestre de l’année 2020.

En termes de structure des levées, les maturités à 5 ans et plus ont représenté 42 % du volume
global levé, soit un niveau inférieur à celui enregistré en 2019 (76 %), reflétant ainsi la structure
de la demande du marché orientée davantage vers les maturités courtes.

Les maturités qui ont été les plus souscrites sont les BDT à 2 ans avec une part de 27,1 %,
suivies des BDT à 5 ans (21,8 %), des BDT à 52 semaines (17,3 %), des BDT à 26 semaines
(8,1 %), des BDT à 15 ans (7,1 %), des BDT à 30 ans (6,2 %), des BDT à 13 semaines (5,6 %), des
BDT à 20 ans (4,1 %) et des BDT à 10 ans (2,7 %).

Tableau 1 : Répartition trimestrielle des souscriptions par maturité - en millions DH -

T1-2020 T2-2020 T3-2020 T4-2020 Total Part %


13 sem. 200,0 1730,5 3 949,6 2612 8 492,1 5,6 %
26 sem. - 910,5 6292 5202 12 404,5 8,1 %
52 sem. 4 428,2 6 262,5 4 447,2 11 251,4 26 389,3 17,3 %
2 ans 8 473,8 16 545,1 6048 10 269 41 335,9 27,1 %
5 ans 278,3 21 548,8 5 703,7 5 802,4 33 333,2 21,8 %
10 ans 1 492,0 57,7 813,3 1 780 4 143,0 2,7 %
15 ans 9 797,5 796,9 0 251,6 10 846,0 7,1 %
20 ans 5 318,1 706,9 100 60,0 6 185,0 4,1 %
30 ans 5 662,1 1560,0 2 295,8 0 9 517,9 6,2 %
Total 35 650,0 50 118,9 29 649,6 37 228,4 152 646,9 100,0 %

24
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020

… conjuguée à une baisse des taux de rendement adjugés

À l’instar de l’évolution des taux demandés, les taux retenus par le Trésor se sont également
inscrits en baisse et ont évolué en trois phases comme suit :

- la première phase correspond au cinq premiers mois de l’année au cours desquels les
taux des BDT ont enregistré une baisse modérée de près de 2 Pb en moyenne
mensuelle ;

- la deuxième phase coïncide avec les mois de juin et juillet où les taux retenus par le
Trésor ont baissé de 53,1 Pb en moyenne par rapport aux niveaux enregistrés à fin
décembre 2019 et ce, en raison de la seconde baisse du taux directeur opérée par BAM
au cours du mois de juin ; et

- la troisième phase s’étale du mois d’août à la fin d’année et a été marquée par une
augmentation des taux de BDT de 14,8 Pb en moyenne par rapport à fin juillet.

Ainsi et au terme de l’année 2020, les taux retenus par le Trésor ont connu une baisse
moyenne de 39,9 Pb par rapport aux derniers TMP retenus à fin 2019, toutes maturités
confondues. Par segment de maturité, cette baisse a été plus importante sur les maturités
inférieures ou égales à 2 ans avec 54,7 Pb en moyenne, vu que cette partie de la courbe des
taux est plus sensible aux baisses du taux directeur alors que pour les maturités à 5 ans et
plus, la baisse n’a atteint que de 28,1 pb car la transmission des décisions monétaires de la
Banque centrale s’opère sur une durée plus longue.

Graphique 6 : Évolution annuelle des taux de rendement des BDT - Derniers TMP retenus

2019 2020

4,05%
3,34%
3,02%
2,74%
2,29% 2,41% 3,47%
2,15% 2,23% 2,25%
3,06%
2,62% 2,75%
2,25%
1,70% 1,88%
1,51% 1,65%

13 sem 26 sem 52 sem 2 ans 5 ans 10 ans 15 ans 20 ans 30 ans

Par maturité, les taux des BDT à 13 semaines ont connu la plus forte baisse (-63,6 Pb), suivis
des BDT à 26 semaines (-58,0 pb), des BDT à 30 ans (-57,2 Pb), des BDT à 52 semaines
(-55,8 pb), des BDT à 2 ans (-41,6 Pb), des BDT à 20 ans (-28,3 pb), des BDT à 15 ans
(-27,6 Pb), des BDT à 5 ans (-16,1 pb) et des BDT à 10 ans (-11,3 pb).

25
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022

Tableau 2 : Évolution des TMP des bons émis par adjudication - derniers taux retenus par mois
Déc. Déc. Var.
Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov.
2019 2020 (Pb)
13 sem. 2,15 % 2,20 % 2,15 % 2,05 % 1,44 % 1,47 % 1,57 % 1,47 % 1,47 % 1,51 % -63,6

26 sem. 2,23 % 2,16 % 1,98 % 1,55 % 1,62 % 1,59 % 1,55 % 1,75 % 1,65 % -58,0

52 sem. 2,25 % 2,33 % 2,33 % 2,35 % 2,25 % 2,17 % 1,59 % 1,65 % 1,64 % 1,86 % 1,70 % -55,8

2 ans 2,29 % 2,38 % 2,41 % 2,41 % 2,35 % 2,29 % 1,77 % 1,79 % 1,85 % 1,86 % 1,84 % 2,09 % 1,88 % -41,6

5 ans 2,41 % 2,50 % 2,48 % 1,98 % 2,10 % 2,10 % 2,10 % 2,18 % 2,25 % -16,1

10 ans 2,74 % 2,66 % 2,64 % 2,40 % 2,39 % 2,62 % -11,3

15 ans 3,02 % 2,94 % 2,94 % 2,94 % 2,60 % 2,85 % 2,75 % -27,6

20 ans 3,34 % 3,30 % 3,17 % 3,19 % 3,20 % 2,87 % 2,86 % 3,06 % -28,3

30 ans 4,05 % 3,92 % 3,81 % 3,80 % 3,50 % 3,47 % -57,2

 FINANCEMENT EXTÉRIEUR
Tirages sur emprunts extérieurs

Il était admis au début du déclenchement de la pandémie de la Covid-19 que cette dernière


allait potentiellement exercer un stress important sur les avoirs extérieurs du pays en raison
de l’impact restrictif attendu sur les activités et secteurs pourvoyeurs de devises tels que le
tourisme, les IDEs et les exportations de produits manufacturés.

Dans ce contexte marqué par la baisse significative des recettes de l’État impliquant une
hausse importante de ses besoins de financement, le gouvernement a fait voter, dans une
démarche proactive, le décret-loi 2.20.320 autorisant la suppression du plafond des emprunts
extérieurs, inscrit dans le cadre de la Loi des Finances 2020, qui était arrêté initialement
à 31 milliards de DH. Grâce à cette mesure, le Trésor a pu augmenter son recours aux
financements extérieurs, et ce, en diversifiant ses sources de financement et en renforçant ses
tirages auprès aussi bien des bailleurs de fonds officiels que du marché financier international.

Ainsi, les tirages sur emprunts extérieurs du Trésor ont enregistré, au titre de l’année 2020, un
bond de 37,5 milliards DH pour atteindre près de 63,0 milliards DH contre 25,5 milliards DH
en 2019.

Les levées de fonds du Trésor sur le marché financier international ont, à elles seules, totalisé
une part de près de 59,5 % de ces tirages, soit 37,5 milliards DH, avec une augmentation de
26,9 milliards DH par rapport à 2019. À noter que l’année 2020 a été caractérisée par deux
sorties sur le MFI pour, respectivement, 1 milliard d’euros (10,8 milliards DH) en septembre et
3 milliards de dollars US (26,7 milliards DH) en décembre.

Pour ce qui est de la part mobilisée auprès des créanciers multilatéraux, celle-ci a atteint
32,9 % du total des tirages, soit 20,8 milliards DH, enregistrant ainsi une hausse de
6,5 milliards DH par rapport à l’année passée. Ces tirages ont été mobilisés, principalement,
auprès de la BIRD (10,6 milliards DH), le FMA (3,9 milliards DH) et la BAD (3,5 milliards DH).

26
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020

S’agissant des mobilisations réalisées auprès des créanciers bilatéraux, elles ont totalisé
4,7 milliards DH, soit 7,6 % du total des tirages, en augmentation de 4,0 milliards DH par
rapport au niveau enregistré en 2019. Lesdits tirages ont été effectués, principalement, auprès
des pays de l’UE.

Graphique 7 : Tirages sur emprunts extérieurs par type de créanciers

Créanciers
multilatéraux
32,9%

Marché financier Créanciers


international bilatéraux
59,5% 7,6%

Utilisation des emprunts extérieurs

Près de 13,1 milliards DH ont été destinés au financement des appuis aux réformes, dont :

- 5 milliards en faveur de l’inclusion financière et le développement numérique de


l’économie ;

- 1,5 milliard en faveur du secteur financier ;

- 1 milliard pour l’amélioration de la performance des communes ; et

- 0,6 milliard pour l’appui à l’amélioration de la protection sociale.

Un montant global de 10,1 milliards DH a été, pour sa part, utilisé pour l’atténuation des
impacts de la pandémie de la Covid-19.

Quant aux projets du Budget, ils ont bénéficié de près de 2,3 milliards DH, dont :

- 1,7 milliard DH destiné aux secteurs de l’eau et des barrages ;

- 0,3 milliard DH pour l’emploi ; et

- 0,3 milliard DH destiné au développement rural.


Nouveaux engagements extérieurs

Hormis les deux émissions réalisées sur le marché financier international, différents accords
de prêts ont été conclus par le Maroc au titre de l’année 2020. Ils ont porté sur une enveloppe
globale de près de 41,4 milliards DH et ont été contractés auprès de la BIRD, la BAD, la BERD,
le FMA, la BEI, la France, l’Allemagne et le Japon.

Lesdits accords ont été destinés au financement de plusieurs secteurs, notamment le secteur
financier et les secteurs sociaux.

27
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022

 ÉMISSION RÉUSSIE SUR LE COMPARTIMENT DE L’EURO


Le 24 septembre 2020, le Maroc a réussi son retour sur le marché financier international (MFI)
à travers une émission obligataire d’un montant de 1 milliard d’euros en deux tranches de
500 millions d’euros chacune. La tranche de 10 ans est assortie d’un coupon de 2 % et la
tranche de 5,5 ans est assortie d’un coupon de 1,375 %. Avec ce taux de 1,375 %, le Maroc a
ainsi obtenu le niveau le plus bas jamais atteint sur le MFI.
Accueil réservé par les investisseurs
En dépit d’un contexte difficile marqué par de fortes incertitudes liées à l’évolution de la
pandémie, cette émission a connu un succès auprès des investisseurs internationaux avec un
carnet d’ordres dépassant les 2,5 milliards d’euros de la part des grands fonds européens et
américains. Ce succès témoigne de la qualité de la signature du Maroc et de la confiance dont
notre pays jouit auprès de la communauté financière internationale.
À l’instar de la Corée du Sud et du Mexique, le Maroc a pu accéder au compartiment de l’euro
devenu très sélectif pour les pays non européens après la pandémie. Cette opération qui a été
placée auprès des investisseurs de qualité (gestionnaires de fonds, compagnies d’assurance,
fonds de pension…), a connu une large distribution géographique auprès des investisseurs
d’Europe Continentale, du Royaume Uni, des États-Unis et du Moyen Orient.
Timing choisi
Le Timing de cette sortie a été très approprié. En effet, le spread de l’émission 2031 qui reste
une référence importante pour les investisseurs pour le pricing de la nouvelle émission était
de l’ordre de 200 Pb le jour du lancement, soit un niveau proche du point le plus bas après
l’annonce de la Covid-19 et ce, après avoir atteint la barre des 300 Pb au cours des mois de
mars et mai.
Objectifs de l’émission
Les fonds mobilisés à travers cette émission ont servi à rembourser un emprunt du même
montant tout en remplaçant une dette assortie d’un taux d’intérêt de 4,5 % par une nouvelle
dette assortie d’un taux moyen de l’ordre de 1,8 %, permettant ainsi d’économiser près de
300 millions DH par année.
Cette émission a également permis de maintenir les réserves de change à un niveau
confortable puisque le remboursement de l’emprunt émis en 2010 s’est fait par une sortie à
l’international au lieu de puiser dans les réserves de change.
Outre les objectifs précités, cette sortie sur le MFI a également permis d’établir un nouveau
benchmark de la qualité du crédit du pays qui servira de référence à d’autres émetteurs des
secteurs public et privé en quête de financement à l’international.

28
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020

 ÉMISSION RÉUSSIE SUR LE COMPARTIMENT DU DOLLAR


Après l’émission de septembre sur le compartiment de l’euro, et en raison d’une amélioration
des conditions de financement sur le MFI observée juste avant la clôture des marchés pour
les fêtes de fin d’année, le Maroc a saisi cette opportunité pour placer une seconde émission,
mais sur le compartiment du dollar cette fois-ci. La liquidité et la profondeur du compartiment
du dollar aidant, le Maroc a mobilisé le 8 décembre 2020 un volume de 3 milliards $US en trois
tranches :
‐ la 1re tranche d’une maturité de 7 ans, portant sur un montant de 750 millions $US, a été
émise à un spread de 175 Pb et un coupon de 2,375 % ;
‐ la 2e tranche d’une maturité de 12 ans, portant sur un montant de 1 milliard $US, a été
émise à un spread de 200 Pb et un coupon de 3 % ;
‐ la 3e tranche d’une maturité de 30 ans, portant sur un montant de 1,25 milliard $US, a
été émise à un spread de 261 Pb et un coupon de 4 %.
Accueil réservé par les investisseurs
Cette émission, qui a marqué le retour du Maroc sur le compartiment du dollar après une
absence de 7 ans, a connu un franc succès auprès d’investisseurs internationaux. Le livre
d’ordres a dépassé les 13,5 milliards de dollars US et l’émission a ainsi été sursouscrite à plus
de 4 fois.
Cette émission qui a été placée auprès d’investisseurs institutionnels de qualité (gestionnaires
de fonds, compagnies d’assurance, fonds de pension…), a reçu un accueil favorable reflété
notamment par une large distribution géographique auprès des investisseurs des États Unis,
du Royaume Uni, d’Europe, d’Asie et du Moyen Orient.
Timing choisi
Il est à rappeler que cette émission qui a été programmée initialement pour le mois de mai, a
été reportée à plusieurs reprises en raison de la détérioration des conditions de financement
sur le MFI liée notamment aux incertitudes quant à l’évolution de la pandémie et son impact
sur l’économie mondiale. Le Maroc a pris la décision d’émettre cet emprunt obligataire sur le
compartiment du dollar après avoir constaté un net regain de l’appétence des investisseurs
pour le risque émergent comme en témoigne une baisse notable de l’EMBI+, lequel s’est rétréci
de 185 Pb passant de 538 Pb à 353 Pb entre le 1er mai et le 8 décembre. Cette décision a été
également motivée par la bonne performance des Eurobonds Maroc sur le marché secondaire.
En effet, le spread de l’émission de 2042 qui est également une référence importante pour les
investisseurs en dollar, est passé à 262 Pb le jour de lancement après avoir atteint 389 Pb au
cours du mois de mai.
Objectifs de l’émission
Cette sortie s’inscrit dans le cadre de la stratégie basée sur l’arbitrage entre le financement
intérieur et le recours au marché financier international pour financer une partie des besoins
du Trésor. Les fonds mobilisés ont ainsi servi à financer une partie des besoins du Trésor de
l’année 2020 et à préfinancer une partie du besoin de l’année 2021. Cette émission a
également permis de renforcer le niveau des avoirs extérieurs et d’injecter de nouvelles
liquidités dans le marché monétaire qui a connu depuis le début de l’année un resserrement
important de liquidité. Elle a aussi permis de renouer le contact avec les investisseurs
américains, diversifier nos sources de financement et établir de nouvelles références sur la
courbe du crédit du Maroc.

29
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022

Grâce à ses deux émissions, le Maroc a été élu meilleur émetteur des obligations
à l’international en Afrique et 2e meilleur émetteur dans la catégorie « Marchés
émergents ».

30
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020

DETTE CONSOLIDÉE DES ADMINISTRATIONS


PUBLIQUES
Poursuivant son effort de convergence vers les normes internationales en matière
d’élaboration et de publication des statistiques de la dette, le Ministère de l’Économie, des
Finances et de la Réforme de l’Administration (MEFRA) publie pour la deuxième année
consécutive, dans le cadre de ce rapport sur la dette publique qui accompagne le projet de
loi de finances, les statistiques relatives à la dette consolidée des administrations publiques.
Pour rappel, le MEFRA avait entamé un travail d’envergure portant sur la consolidation des
finances publiques par l’adoption des concepts, définitions et de la méthodologie du MSFP de
2014, y compris les statistiques de la dette (recommandations du Guide des Statistiques de la
Dette du Secteur Public/GSDSP 2011).
Dans le cadre de ce travail, une approche méthodologique (encadré 1) a été définie visant à
améliorer davantage la qualité de l’information mise à disposition et à répondre aux
différentes sollicitations au sujet de la dette consolidée, son périmètre et ses objectifs
(encadré 2) et d’autre part, à converger progressivement vers les normes de consolidation
préconisée au niveau international.

Encadré n° 1 : Approche Méthodologique adoptée


L’adaptation du contexte marocain aux normes internationales telles que construites et partagées avec le
FMI se présente comme suit :
- concernant le périmètre de couverture institutionnelle, il comprend l’ensemble des structures
composant le secteur des administrations publiques (APUs) en conformité avec le cadre du
MSFP 2014 à savoir le gouvernement central budgétaire (Trésor), le gouvernement central
extrabudgétaire (les établissements publics à caractère non marchand), les collectivités
territoriales et les organismes de retraite et de prévoyance sociale ;
- concernant les instruments de la dette, le Maroc a adopté la définition étroite de la dette au sens
du FMI à savoir ; les bons et obligations du Trésor émis sur le marché intérieur, les Eurobonds émis
sur le Marché Financier International, les dépôts dans les circuits du Trésor, les crédits et emprunts
contractés auprès des établissements de crédit et des bailleurs de fonds officiels étrangers
(bilatéraux et multilatéraux) bénéficiant ou non de la garantie de l’État et les emprunts obligataires
émis sur le marché domestique et le cas échéant sur le marché international, bénéficiant ou non
de la garantie de l’État ;
- en matière de valorisation, les instruments susmentionnés sont valorisés à leur valeur faciale.
Le stock de la dette consolidée est calculé en additionnant le stock de l’ensemble des instruments retenus,
valorisés à leur valeur faciale et contractés par les entités composant le secteur des APUs. Du montant
obtenu, sont soustraites les créances intrasecteur à savoir les dépôts dans le circuit du trésor de toute
entité faisant partie du secteur des APUs ainsi que les bons du Trésor détenus par les organismes de
retraite et de prévoyance sociale et certains établissements faisant partie de l’administration centrale
extrabudgétaire.
Pour rappel, les normes internationales régissant l’élaboration des statistiques de la dette du secteur public
sont préconisées dans les recommandations du Guide des Statistiques de la Dette du Secteur Public
(GSDSP 2011). Ces normes, qui ont été détaillées dans le rapport sur la dette publique accompagnant le
projet de loi de finances pour l’année 2021, fournissent des orientations sur les concepts de base, les
définitions et les classifications des statistiques de la dette du secteur public, les sources et les techniques
d’établissement de ces statistiques ainsi que quelques outils pouvant servir à leur analyse.

31
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022

À fin 2020, la dette consolidée des Administrations Publiques (APUs) est estimée à près de
761,0 milliards de dirhams, soit 69,8 % du PIB en hausse de près de 13 points de PIB.

L’augmentation de la dette consolidée des APUs provient essentiellement de sa composante


relative à la dette du Trésor. En effet, rapportée au PIB, cette dernière a connu un rebond de
11,6 points de PIB entre 2019 et 2020 sous l’effet de la crise de la pandémie de la Covid-19
(Voir partie « Structure de la dette du Trésor à fin 2020 »). Cette hausse est également le fait
des établissements publics à caractère non marchand et à moindre mesure des collectivités
territoriales dont les dettes ont progressé respectivement de 0,9 point du PIB
(+8,4 milliards DH) et 0,2 point de PIB (+1,3 milliard DH) par rapport à l’année précédente. La
baisse du stock de bons du Trésor détenus par les Organismes de retraite et de prévoyance
sociale (ORPS) et les Établissements publics à caractère non marchand (EPNMs) de
17,1 milliards DH ou 0,6 point du PIB a également contribué à la hausse du taux d’endettement
du secteur des APUs.
En millions DH

2019 2020 (P)


Dette du Trésor (1) 747 255 832 602
En % du PIB 64,8 % 76,4 %
Intérieure 585 687 632 899
Extérieure 161 568 199 703
Total des Dépôts au Trésor (2) 80 500 73 500
Dette des EPNMs (3) 23 096 31 482
Créances intrasecteur à déduire (4) -219 198 -201 297
Dépôts au Trésor des EPNMs -31 050 -30 260
Portefeuille en BDT détenu par les EPNMs et ORPS -188 148 -171 037
EPNMs -17 885 -10 936
ORPS -170 263 -160 102
Dette des Collectivités Territoriales (5) 23 408 24 711
Dette consolidée des administrations publiques (1 + 2 + 3 + 4 + 5) 655 061 760 998
En % du PIB 56,8 % 69,8 %
Les données de 2019 ont été actualisées et les données de 2020, notamment celles des ORPS et des EPNMs, sont provisoires.

Encadré n° 1 : Définition et objectif


Qu’est-ce que la consolidation ?
Le GSDSP et le MSFP définissent la consolidation comme étant une procédure qui consiste à présenter les
statistiques se rapportant à un ensemble d’unités (ou d’entités) comme si cet ensemble constituait une
seule unité. La consolidation de la dette d’un ensemble d’entités publiques s’obtient tout d’abord par
agrégation de tous les flux et encours s’inscrivant dans un cadre analytique convenu, puis par élimination
de tous les flux et encours réciproques entre les unités ou entités faisant l’objet de la consolidation.
Pourquoi consolider les statistiques des finances publiques et de la dette ?
L’objectif principal de la consolidation de la dette est de disposer d’une vision globale de l’endettement
réel d’un ensemble d’unités institutionnelles. En effet, les statistiques consolidées ont une grande utilité
analytique dans la mesure où la conduite de la consolidation exige préalablement un traitement des
données sources qui permettent d’harmoniser les règles et principes d’enregistrement et permet d’un autre
côté d’éliminer les effets de distorsion sur les agrégats découlant des différences administratives entre
pays.
Il convient de préciser que la consolidation n’a aucun effet sur les soldes comptables notamment la dette
nette et le besoin de financement.

32
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020

STRUCTURE DE LA DETTE DU TRÉSOR À FIN


2020
 PROFIL DE LA DETTE DU TRÉSOR

Évolution de l’encours
L’année 2020 a été marquée par l’éclatement de la pandémie de la Covid-19 ainsi que les
restrictions instaurées pour endiguer la propagation du virus qui se sont traduites par un arrêt
brutal de pans entiers de l’activité. Ces mesures ont eu un impact direct sur la situation
macroéconomique de notre pays, à l’instar de la plupart des pays du monde, compte tenu
notamment de la récession économique sans égale depuis les années quatre-vingt-dix et de
la dégradation du déficit budgétaire qui s’est établi à 7,6 % contre 3,6 % un an auparavant.
Pâtissant de ce contexte, l’encours de la dette du Trésor s’est établi à 832,6 milliards DH, en
hausse de 85,3 milliards DH ou 11,4 % par rapport à fin 2019 (747,3 milliards DH).
Par composante de dette, l’évolution de la structure de la dette du Trésor fait ressortir une
baisse de la part de la dette intérieure qui s’est établie à fin 2020 à 76 % contre 78,4 % à
fin 2019 en faveur d’une progression de la part de la dette extérieure de 2,4 points de
pourcentage pour atteindre 24,0 %, ce qui demeure, toutefois, conforme aux objectifs retenus
pour le portefeuille benchmark (70 %-80 % dette intérieure et 20 %-30 % dette extérieure).
Ainsi, l’encours de la dette intérieure a atteint 632,9 milliards DH à fin 2020, en augmentation
de 47,2 milliards DH ou 8 % par rapport à 2019 et celui de la dette extérieure s’est élevé à
199,7 milliards DH, en hausse de 38,1 milliards DH ou 24 % par rapport à l’année précédente.
Rapporté au PIB, l’encours de la dette du Trésor marque une hausse de 11,6 points de PIB,
après avoir été stabilisé autour de 65 % durant les quatre dernières années, pour s’établir à
76,4 % à fin 2020 contre 64,8 % à fin 2019. Ce ratio a atteint 58,1 % au titre de la dette
intérieure et 18,3 % au titre de la dette extérieure contre respectivement 50,8 % et 14,0 % à
fin 2019.
Graphique 8 : Évolution de l’encours de la dette du Trésor

Dette extérieure (En Milliards DH) Dette intérieure (En Milliards DH)

Dette du Trésor (En % du PIB)


76,4%

61,7% 63,4% 63,7% 64,9% 65,1% 65,2% 64,8%


58,2%
632,9
585,7
514,7

376,8

199,7
142,8 161,6
116,9

2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020

La hausse de la part de la dette extérieure dans le portefeuille de la dette du Trésor, s’explique


principalement par le rééquilibrage opéré au niveau de la stratégie de financement du Trésor.
Ledit rééquilibrage entre financement intérieur et financement extérieur a été mis en œuvre
pour faire face aux éventuelles retombées de la crise et également pour éviter que le recours
massif aux ressources domestiques exerce un effet d’éviction sur le secteur privé dans le sens

33
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022

où l’effort du secteur bancaire en cette période de crise doit être davantage dirigé vers le
financement de l’économie pour favoriser sa relance.
Structure par instrument

La dette du Trésor est essentiellement une dette négociable avec une part de près de
82 % dont 72 % au titre des BDT émis sur le marché des adjudications et 10 % au titre des
Eurobonds émis sur le MFI.

La dette non négociable représente 18 % du portefeuille de la dette du Trésor et elle est


constituée principalement d’emprunts extérieurs mobilisés auprès des créanciers officiels
(15 %).
Tableau 3 : Répartition de l’encours de la dette du Trésor par instrument - en millions DH -

2019 2020
Variation
Volume Part Volume Part
Dette négociable 609 551 82 % 679 625 82 % 70 074
Adjudications 557 161 75 % 600 741 72 % 43 580
Eurobonds 52 390 7% 78 884 10 % 26 494
Dette non négociable 137 704 18 % 152 977 18 % 15 223
Emprunts intérieurs 26 249 3% 26 642 3% 393
Emprunts extérieurs 111 455 15 % 126 335 15 % 14 880
Total 747 255 100 % 832 602 100 % 85 347

Structure par maturité initiale

L’encours de la dette du Trésor négociable est composé à hauteur de 87 % de titres à moyen


et long termes (maturités supérieures ou égales à 5 ans). Les encours des BDT à MLT
représentent près de 75 % du stock de la dette négociable du Trésor tandis que ceux des
Eurobonds émis sur le MFI représentent une part de 12 %. Les encours des autres maturités se
concentrent essentiellement sur les bons à 2 ans et à 52 semaines avec des parts respectives
de 8,4 % et 3,4 %.

Pour la dette non négociable, elle est constituée quasi exclusivement d’emprunts à MLT. La
part de l’encours de la dette extérieure représente 83 % de cette dette alors que celui de la
dette intérieure se limite à 17 %.
Tableau 4 : Répartition de l’encours de la dette négociable par maturité initiale - Valeur nominale

13 sem 26 sem. 52 sem. 2 ans 5 ans* 7 ans* 10 ans* 12 ans* 15 ans 20 ans 30 ans*

Encours
2 284 7 479 23 062 56 937 164 850 6 679 150 869 19 840 125 336 72 384 49 905
(En millions DH)

Part 0,3 % 1,1 % 3,4 % 8,4 % 24,3 % 1,0 % 22,2 % 2,9 % 18,4 % 10,7 % 7,3 %
*y compris les Eurobonds émis dur le marché financier international.

Structure par base d’investisseurs

L’encours des bons émis par adjudications à fin 2020 est détenu principalement par les fonds
communs de placement avec une part de 36 %, suivi des banques avec une part de 30 % et
des caisses de retraite et des compagnies d’assurance avec une part de près de 20 %. Le reste
(14 %) est détenu par d’autres clients financiers et non financiers.

34
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020

L’évaluation de l’évolution du portefeuille de la dette intérieure par type de créanciers fait


ressortir :
• une progression de la part des OPCVM passant de 33 % en 2019 à 36 % en 2020, soit le
même niveau réalisé en 2018 ;
• une évolution continue de la part des banques passant de 26 % en 2018, à 28 % en 2019
pour atteindre 30 % en 2020 ; et
• une baisse de la part des compagnies d’assurance et des caisses de retraite passant de
22 % en 2019 à 20 % seulement en 2020.

Cette tendance s’explique essentiellement par le contexte exceptionnel de l’année 2020 qui a
engendré un climat d’incertitude et d’attentisme et partant une défiance des investisseurs vis-
à-vis des maturités longues qui sont généralement prisées par les compagnies d’assurances
et les caisses de retraite, et un repositionnement sur les maturités à 2 ans et moins qui sont
en ligne avec la vision d’investissement des banques et des OPCVM monétaires.

Pour ce qui est de la structure de la dette extérieure du Trésor par type de créanciers, celle-
ci n’a pas enregistré une évolution significative de 2019 à 2020. En effet, les créanciers
multilatéraux demeurent le premier groupement de créanciers du Trésor avec une part de
52 %, suivis du marché financier international dont la part est passée de 31 % à 37 % et des
créanciers bilatéraux à hauteur de 11 %.

Graphique 9 : Répartition de la dette du Trésor par type de détenteurs et créanciers

2020 : Anneau extérieur 2020 : Anneau extérieur


2019 : Anneau intérieur 2019 : Anneau intérieur
Porteurs Bilatéraux
Autres d'obligations 11%
OPCVM 14% 37%
36%
17% 13%

33% 31%

28%

22% 56%
Banques
30%
Assurances et IA Multilatéraux
20% 52%

Structure par type de taux d’intérêt


À fin 2020, la part de l’encours de la dette du Trésor à taux fixes s’est établie à près de 92,5 %
de l’encours global, enregistrant une légère hausse par rapport à fin 2019. La prédominance
de la dette assortie de taux fixes est due essentiellement au fait que la dette intérieure, qui
représente 76 % de l’encours de la dette du Trésor, est exclusivement à taux fixes. Les deux
émissions à taux fixes sur le MFI ont également contribué à l’augmentation de cette catégorie
de dette.

35
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022

S’agissant de la dette extérieure, sa structure par type de taux d’intérêt a été marquée par
l’augmentation de la part de la dette à taux d’intérêt fixes qui s’est établie à 68,7 % contre
64,3 % à fin 2019. La dette extérieure contractée à taux variables est passée, quant à elle, de
35,7 % à fin 2019 à 31,3 % à fin 2020.
La répartition de la dette intérieure du Trésor, par intervalle de taux, montre une augmentation
de 11 % de l’encours de la dette assortie de taux d’intérêt inférieur ou égal à 3 % et qui constitue
41 % de l’encours de la dette intérieure en 2020 contre 30 % en 2019 au moment où la part de
la dette assortie de taux d’intérêt supérieure à 4 % a baissé pour atteindre 31 % de l’encours
total en 2020 contre 40 % en 2019. Cette situation s’explique essentiellement par la poursuite
de la baisse des taux des BDT qui s’est traduite par une baisse du taux nominal moyen des
bons émis par adjudication qui s’est établi à 2,35 % en 2020 contre 3,14 % en 2019.

Graphique 10 : Répartition de l’encours de la dette intérieure du Trésor par intervalle de taux

41%
2019
2020
30% 29%
27%
25%

19%
15%
12%

1% 1%

Inf. ou égual à 3% ]3% ; 4%] ]4% ; 5%] ]5% ; 6%] Sup. à 6%

Structure par devises


Le portefeuille de la dette du Trésor est dominé par la dette libellée en DH qui représente
75,4 % de l’encours, en baisse par rapport à 2019 (78,1 %).
Concernant la dette extérieure, la part de celle libellée en euro a atteint, à fin 2020,
60,6 % tandis que celle libellée en dollar US et devises liées s’est établie à 33,8 % et celle des
autres devises (Yen japonais, Dinar koweïtien et autres) à 5,6 %.
Cette structure est proche de celle du panier actuel de cotation du DH et témoigne des efforts
consentis pour rapprocher la structure du portefeuille de la dette extérieure du Trésor vers
celle dudit panier, ce qui permet de réduire l’exposition de ce portefeuille au risque de change.
Tableau 5 : Structure de l’encours de la dette du Trésor par devises - en millions DH -

2019 2020

Volume Part Volume Part

MAD 583 409 78 % 627 383 75 %

Euro 109 637 15 % 125 071 15 %

Dollar US et devises liées 43 625 6% 68 974 8%

Autres devises 10 584 1% 11 174 2%

Total 747 255 100 % 832 602 100 %

36
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020

 SERVICE DE LA DETTE DU TRÉSOR

Les charges de la dette du Trésor en amortissements, intérêts et commissions, réglées durant


l’année 2020, ont augmenté pour s’établir à 169,6 milliards DH contre 135,9 milliards DH en
2019, soit une hausse de 33,7 milliards DH ou 25 %. Cette hausse résulte de la hausse des
charges en principal de 34,6 milliards DH, atténuée par la baisse des charges en intérêts de
0,9 milliard DH.

Par type de dette, les charges de la dette intérieure ont augmenté de près de 22 milliards DH
pour s’établir à 145,6 milliards DH contre 123,9 milliards DH à fin 2019. Quant à celles de la
dette extérieure, elles ont enregistré une hausse de 11,9 milliards DH pour s’établir à
24,0 milliards DH en 2020 contre 12,1 milliards en 2019.
Les charges en intérêts et commissions

Les charges en intérêts et commissions de la dette du Trésor se sont établies à


29,6 milliards DH, en baisse de 0,9 milliard DH par rapport à 2019. Ces charges ont représenté
2,7 % du PIB et 12,9 % des recettes ordinaires en 2020 contre respectivement 2,6 % et 12,1 %
en 2019.

Les charges en intérêts et commissions au titre de la dette intérieure se sont élevées à


25,5 milliards DH en 2020 contre 26,6 milliards DH en 2019, soit une baisse de 1,2 milliard DH.
Cette baisse s’explique essentiellement par l’amélioration des conditions de financement du
Trésor sur le marché domestique au cours des dernières années permettant le refinancement
des tombées de la dette à des conditions plus avantageuses en termes de taux.

S’agissant des charges en intérêts nettes, celles-ci se sont établies à 24,8 milliards DH en 2020
et ce, compte tenu, notamment, d’un montant de 503 millions DH correspondant aux intérêts
perçus au titre des coupons courus versés par les souscripteurs pour les lignes assimilées.
Tableau 6 : Charges nettes en intérêts au titre de la dette intérieure - en millions DH -
2019 2020 Variation
Intérêts bruts de la dette intérieure 26 639 25 455 -1 184
Coupons courus 1 322 - 503 819
Intérêts de la gestion active de la trésorerie publique -139 -112 27
Intérêts nets 25 178 24 840 -338

Pour ce qui est de la dette extérieure du Trésor, les charges en intérêts et commissions se
sont élevées en 2020 à 4,1 milliards DH, soit une augmentation de 272 millions DH par rapport
à 2019. Cette évolution est due principalement au début de paiement des intérêts et
commissions relatifs à certaines tranches de prêts contractés, notamment auprès de la BIRD
et au titre des émissions sur le MFI.

37
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022

Tableau 7 : Charges en intérêts et commissions par source de financement - en millions DH -

2019 2020
Variation
Volume Part Volume Part
Dette intérieure 26 639 87 % 25 455 86 % -1 184
Adjudications 23 751 78 % 22 764 77 % -987
Autres 2 888 9% 2 691 9% -197
Dette extérieure 3 840 13 % 4 111 14 % 272
Créanciers bilatéraux 501 2% 435 1% -65
Créanciers multilatéraux 1 502 5% 1 661 6% 159
MFI 1 837 6% 2 015 7% 178
Total 30 479 100 % 29 567 100 % -912

Les charges en principal


Les charges en principal de la dette du Trésor se sont établies, en 2020, à 140,1 milliards DH
contre 105,4 milliards DH en 2019, soit une hausse de 34,6 milliards DH.
Au niveau de la dette intérieure, les charges en principal payées en 2020 ont totalisé près de
120,2 milliards DH contre 97,2 milliards DH en 2019, soit une hausse de 22,9 milliards DH. Cette
évolution découle essentiellement de :
• la structure des levées des années précédentes, sachant que la dette intérieure a dans
l'ensemble une structure de remboursement in fine. Ainsi, en 2020, la structure des
remboursements au titre des BDT de maturités à 10 ans et à 15 ans ont augmenté
comparativement à 2019 en raison principalement de la structure des mobilisations en
2010 concernant les tombées des BDT à 10 ans et en 2005 pour les BDT à 15 ans ;
• la réalisation de trois opérations de rachat en 2020 pour un montant de près de
14 milliards DH, qui ont concerné les échéances de 2021 et 2022 ; et
• la hausse des remboursements au titre des BDT de maturités à 13 et 26 semaines
mobilisés en 2020 qui s’explique par l’impact de la pandémie sur la structure des
mobilisations durant cette année.
Concernant les charges en principal payées au titre de la dette extérieure du Trésor, celles-ci
se sont élevées à 19,9 milliards DH en 2020 contre 8,2 milliards à fin 2019, soit une hausse de
11,7 milliards DH. Cette augmentation est due principalement i) au remboursement de
l’émission réalisée en 2010, sur le MFI, pour un montant de 1 milliard d’euros (11,1 milliards DH)
et ii) au démarrage du remboursement de certaines tranches de prêts à l’égard du FMA.
Tableau 8 : Charges en principal par source de financement - en millions DH -

2019 2020
Variation
Volume Part Volume Part
Dette intérieure 97 219 92 % 120 156 86 % 22 937
Adjudications 93 438 89 % 109 067 78 % 15 629
Autres 3 781 3% 11 089 8% 7 308
Dette extérieure 8 226 8% 19 921 14 % 11 695
Créanciers bilatéraux 3 041 3% 2 695 2% -346
Créanciers multilatéraux 5 070 5% 6 167 4% 1 097
MFI 115 0% 11 059 8% 10 944
Total 105 445 100 % 140 077 100 % 34 632

38
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020

Flux nets de la dette du Trésor


Les flux nets du Trésor se sont établis à près de 90,3 milliards DH en 2020 contre
28,6 milliards DH en 2019, soit une augmentation de 61,7 milliards DH.
Flux nets de la dette intérieure

Les flux nets de la dette intérieure se sont établis à près de 47,2 milliards DH en 2020,
enregistrant une hausse de 35,9 milliards DH comparativement à 2019, et ce, sous l’effet
essentiellement de l’augmentation du besoin de financement du Trésor dans le contexte de
crise de la Covid-19.

Pour ce qui est des souscriptions nettes au titre des BDT émis par adjudication, elles se sont
élevées à près de 43,6 milliards DH en 2020 contre 10,9 milliards DH en 2019, en hausse de
32,6 milliards DH. Cette évolution est essentiellement le résultat (i) de l’augmentation du
besoin de financement en 2020 et (ii) du changement de la structure des mobilisations en
2020 comparé à 2019 étant donné que les maturités inférieures ou égales à 5 ans ont connu
un endettement supplémentaire de près de 45,5 milliards DH en 2020 contre un
désendettement de 24,3 milliards DH l’an passé.
Tableau 9 : Souscriptions nettes des BDT - en millions DH -

Souscriptions Amortissements Flux


5 ans 33 333 19 382 13 951
10 ans 4 143 11 729 -7 586
15 ans 10 846 20 832 -9 986

20 ans 6 185 24 6 161

30 ans 9 518 - 9 518


Total 64 025 51 967 12 058

Flux nets de la dette extérieure

Les flux nets sur emprunts extérieurs du Trésor se sont établis à fin 2020 à 43,1 milliards DH
contre 17,3 milliards DH en 2019. Cette évolution est due principalement aux deux émissions
réalisées par Trésor sur le MFI ; la première en septembre 2020 d’un milliard d’euros, et la
deuxième pour un montant de 3 milliards de dollars US en décembre 2020.
Tableau 10 : Flux nets de la dette extérieure du Trésor par groupe de créanciers - en millions DH -

2019 2020
Créanciers bilatéraux -2 315 2 059
Créanciers multilatéraux 9 133 14 583
Marché financier international 10 472 26 416
Total 17 290 43 058

39
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022

INDICATEURS DE COÛT ET DE RISQUE


Le pilotage de la gestion de la dette s’appuie sur le suivi d’indicateurs de coût et de risque
qui renseigne sur le degré d’atteinte des objectifs fixés dans le cadre de la stratégie de
financement poursuivie par le Trésor.

 INDICATEURS DE COÛT
Le coût moyen de la dette du Trésor

Le coût moyen de la dette du Trésor a poursuivi en 2020 sa tendance baissière en s’établissant


à près de 3,6 % contre 3,9 % un an auparavant.

Le coût moyen de la dette intérieure du Trésor s’est établi à 3,89 % en baisse de 35 Pb par
rapport à son niveau enregistré l’an passé (4,24 %). Cette évolution reflète principalement la
baisse continue des taux des BDT sur le marché domestique au cours de ces dernières années
induisant une baisse des charges en intérêts. En effet, le montant des intérêts payés (hors
dépôt) au titre de 2020 s’est établi à 23,6 milliards DH, en baisse de 11,4 % par rapport à 2019
(24,6 milliards DH).

Pour sa part, le coût moyen de la dette extérieure du Trésor s’est élevé à 2,5 % contre 2,6 %
en 2019, en légère baisse de 0,1 %. Une baisse qui s’explique notamment par la poursuite de la
détente des taux d’intérêt sur les marchés internationaux.
Graphique 11 : Évolution du coût apparent de la dette du Trésor

4,8% Dette intérieure


4,5%
4,3%
4,2%
4,5% 3,9%
4,1%
3,9% 3,9%
Dette du Trésor
3,6%
3,4%

Dette extérieure 2,6% 2,6%


2,4% 2,5%

2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020

Le taux moyen pondéré des émissions par adjudication

Le taux moyen pondéré des émissions des BDT (y compris les opérations de gestion active)
s’est établi à 2,29 %, en baisse de 69 Pb par rapport à celui enregistré à fin 2019 (2,98 %). Cette
évolution est le résultat de la baisse importante observée au niveau des taux sur le marché
des adjudications au cours de cette année qui a atteint 54,7 Pb sur les maturités courtes (2 ans
et moins) contre 28,7 Pb pour les maturités à 5 ans et plus et ce, dans le sillage de la baisse
du taux directeur de BAM de 75 Pb. Étant signalé que les levées sur les BDT à CT ont
représenté une part de 58,1 % du total des levées en 2020.

40
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020

Graphique 12 : Évolution du TMP à l’émission

4,54%
4,27%
4,08%

3,08%
2,98%
2,82% 2,80% 2,77%

2,29%

2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020

Charges en intérêts de la dette du Trésor par rapport aux recettes ordinaires

Les charges en intérêts de la dette du Trésor par rapport aux recettes ordinaires se sont
établies à 12,9 % à fin 2020 contre 12,1 % l’année précédente, enregistrant une hausse de
0,8 point induite par la baisse des recettes ordinaires sous l’effet de la crise de la Covid-19.

En 2020, les charges en intérêts de la dette intérieure par rapport aux recettes ordinaires ont
atteint un niveau de 11,1 %, en augmentation de 0,6 % par rapport à fin 2019. Cette
augmentation, qui intervient malgré une baisse de 4,4 % des charges en intérêts, est due à la
diminution des recettes ordinaires de 9,4 %.

Quant aux charges de la dette extérieure par rapport aux recettes ordinaires, celles-ci ont
affiché une hausse pour s’établir à 1,8 % en 2020 contre 1,6 % en 2019, et ce, en raison des
effets conjugués de l’augmentation des charges en intérêts de la dette extérieure de 7 % et
de la baisse enregistrée des recettes ordinaires.

Graphique 13 : Évolution du ratio Charges en intérêts/Recettes ordinaires

Dette du Trésor 12,9%


12,1% 12,0% 12,1%
10,3%
11,1%
10,5% 10,4% 10,5%

8,6%
Dette intérieure
Dette extérieure

1,7% 1,6% 1,6% 1,6% 1,8%

2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020

41
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022

 INDICATEURS DE RISQUE
Risque de refinancement (roll-over)

Ce risque correspond au scénario d’un renouvèlement de la dette arrivant à échéance à un


coût plus élevé. Il peut être appréhendé à l’aide des deux indicateurs ci-après dont les seuils
fixés permettent de limiter la dette devant être renouvelée à court terme.
Part du court terme

La part du court terme dans le portefeuille de la dette du Trésor en 2020 s’est élevée à 11,5 %
contre 13,2 % à fin 2019, soit une baisse de 1,7 % tirée principalement par l’importance des
mobilisations extérieures exclusivement à moyen et long termes

À fin décembre 2020, la part du court terme dans le portefeuille de la dette intérieure s’est
établie à 13,5 % en légère baisse par rapport au niveau enregistré l’année passée (13,7 %).

Concernant la part du court terme dans le portefeuille de la dette extérieure, celle-ci s’est
établie à 5,1 % à fin 2020 contre 11,7 % à fin 2019, soit une baisse de 6,6 %.
Durée de vie moyenne de la dette du Trésor

La durée de vie moyenne de la dette du Trésor s’est établie, à fin 2020, à 7 ans et 4 mois
contre 6 ans et 11 mois en 2019, soit une amélioration de près de 5 mois s’expliquant
principalement par l’allongement de la DVM de la dette extérieure.

Malgré la concentration des levées du Trésor sur les maturités inférieures ou égales à 2 ans, la
durée de vie moyenne de la dette intérieure s’est établie à 6 ans et 7 mois à fin 2020, soit le
même niveau enregistré en 2019. Le maintien de cet indicateur à ce niveau s’explique par le
recours aux opérations d’échange et de rachat de BDT qui ont permis de rallonger la DVM de
la dette intérieure de plus de 5 mois.

La durée de vie moyenne de la dette extérieure du Trésor, quant à elle, s’est établie à 9 ans et
9 mois en 2020, contre 8 ans et 2 mois l’année passée.

Graphique 14 : Évolution de la durée de vie moyenne - en années -

11,0
Dette extérieure
9,8
10,0

9,0 8,4 8,4


8,1
7,9
8,0 7,4
Dette du Trésor 6,9 6,9
7,0 6,4

6,0 5,5 6,6 6,6


6,4
6,0
5,0 Dette intérieure
4,7
4,0
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020

42
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020

Risque de financement ou de liquidité

C’est le risque de ne pas pouvoir mobiliser les fonds nécessaires au moment voulu pour
honorer les engagements financiers de l’État. Pour assurer le suivi de ce risque, l’indicateur
utilisé est le taux de couverture des émissions qui correspond au montant offert rapporté au
montant souscrit. Le maintien d’une encaisse de précaution quotidienne au niveau du compte
courant du Trésor ouvert à Bank Al-Maghrib est également un moyen utilisé pour minimiser
ce risque.
Taux de couverture mensuel des émissions sur le marché des adjudications

À fin 2020, le taux moyen de couverture des adjudications des bons du Trésor par les
soumissions s’est établi à 2,6 fois contre 5,0 fois en 2019. Cette baisse est due essentiellement
à la hausse du volume des levées (hors opérations de gestion active) de près de 94,1 % par
rapport à l’année dernière alors que la demande des investisseurs pour les BDT (hors
opérations de gestion active) est restée quasiment stable.
Tableau 11 : Évolution du taux de couverture des émissions par les soumissions

2015 2016 2017 2018 2019 2020


Taux de couverture (en nombre de fois) 4,1 5,7 5,0 3,5 5,0 2,6

Risque de taux d’intérêt

Le risque de taux d’intérêt est apprécié à travers deux indicateurs, à savoir (i) la part de la
dette nécessitant une refixation des taux et (ii) la part de la dette assortie de taux variables.

Part de la dette nécessitant un refixing

La dette du Trésor nécessitant une refixation de son taux d’intérêt en 2021 est constituée de :

• la dette à taux variables (exclusivement extérieure) ; et

• la dette à taux fixes à court terme (intérieure et extérieure) faisant objet de


refinancement en 2021.

À fin 2020, ladite dette s’est établie à près de 154,3 milliards DH, soit 18,5 % de l’encours de la
dette du Trésor en baisse de 2,5 points par rapport à un an auparavant, et ce, en raison
principalement de la baisse de la part de la dette extérieure devant échoir à moins d’un an.

Part de la dette à taux variables

À fin 2020, la part de la dette à taux variables dans le portefeuille de la dette extérieure du
Trésor a atteint 31 % contre 36 % à fin 2019. Cette évolution est due principalement à
l’importance des mobilisations réalisées à taux fixes durant cette année, notamment auprès
du MFI.
Risque de change

La part de la dette libellée en devises dans le portefeuille de la dette du Trésor représente


près de 24,6 %. En effet, cette dette est composée de 60,6 % de dette libellée en euro et de
33,8 % en dollar US et devises liées. Cette structure, qui s’approche du panier actuel de
cotation du Dirham, contribue à l’atténuation de l’exposition de ce portefeuille aux impacts de
variations des cours de changes des devises internationales par rapport au dirham.

43
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022

DETTE EXTÉRIEURE PUBLIQUE


 PROFIL DE LA DETTE EXTÉRIEURE PUBLIQUE
La dette extérieure publique est composée (i) de la dette extérieure du Trésor (ii) de la dette
extérieure garantie et non garantie des EEPs et des IFPs, ainsi que (iii) de la dette extérieure
garantie par l’État des CTs et des IUPs.
Au terme de l’année 2020, cet encours s’est établi à 374,6 milliards DH, enregistrant ainsi une
hausse de 34,7 milliards DH ou 10,2 % par rapport à fin 2019. Pour sa part, le ratio
d’endettement extérieur public par rapport au PIB s’est élevé à 34,4 %, en augmentation de
4,9 points de PIB par rapport à l’année 2019.
Cette évolution intervient dans un contexte particulier marqué par les effets négatifs de la
crise sanitaire de la Covid-19 et s’explique, principalement, par l’accroissement de l’encours
de la dette extérieure du Trésor de 23,6 % et la baisse de celui de la dette extérieure des autres
emprunteurs publics de 1,9 %.
En effet, l’encours de la dette extérieure du Trésor est passé de 161,6 milliards DH à fin 2019 à
199,7 milliards DH à fin 2020, soit une hausse de 38,1 milliards DH. Le ratio d’endettement du
Trésor a atteint, quant à lui, 18,3 % du PIB, en augmentation de 4,3 points de PIB par rapport
à fin 2019.
Pour ce qui est de l’encours de la dette extérieure publique hors Trésor, celui-ci a connu une
baisse de 3,5 milliards DH pour s’établir, à fin 2020, à 174,9 milliards DH contre
178,4 milliards DH à fin 2019. Le ratio d’endettement a, de son côté, enregistré, sous l’effet de
la contraction du PIB en 2020, une hausse de 0,6 point de PIB par rapport à l’année
précédente pour atteindre 16,1 %. L’augmentation constatée dudit ratio intervient après deux
années de baisses successives.
Par statut de garantie, la part des emprunts extérieurs garantis, dans la dette extérieure
publique hors Trésor, s’est établie à fin 2020 à près de 73 %, soit un encours de
127,7 milliards DH ou 11,7 % du PIB. Quant aux emprunts extérieurs non garantis, leurs encours
se sont élevés à fin 2020 à près de 47,2 milliards DH (ou 4,4 % du PIB), en baisse de
3,7 milliards DH par rapport à fin 2019.
Exprimé en dollar US, l’encours de la dette extérieure publique s’est élevé, à fin 2020, à
42,1 milliards de dollars US contre 35,4 milliards de dollars US à fin 2019, soit une hausse de
6,6 milliards de dollars US.
Graphique 15 : Évolution de l’encours de la dette extérieure publique

Dette extérieure publique (En Milliards DH) En % du PIB

34,4%
30,0% 30,5% 30,8% 31,3% 29,5% 29,5%
25,1% 26,1%
374,6
339,9
312,5

212,7

2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020

44
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020

Structure par créanciers

La structure, par créanciers, de la dette extérieure publique à fin 2020 demeure caractérisée
par la prédominance des emprunts contractés auprès des créanciers officiels (bilatéraux et
multilatéraux) dont l’encours représente 72 % de l’encours total. Quant à la dette à l’égard des
créanciers privés, celle-ci a connu une hausse de 20,4 milliards DH, par rapport à fin 2019, pour
représenter 28 % de l’encours total dont une part de 93 % représente les encours des
émissions du secteur public sur le marché financier international.

Les créanciers multilatéraux

Au terme de l’année 2020, la dette extérieure à l’égard des créanciers multilatéraux s’est
établie à 183,3 milliards DH ou près de 49 % de l’encours de la dette extérieure publique,
enregistrant ainsi une hausse de 15,3 milliards DH par rapport à fin 2019. La BIRD, la BAD et la
BEI restent les principaux détenteurs de cette dette, et ce, avec des encours respectifs de
72 milliards DH (soit 39 % du total de la dette multilatérale), 47 milliards DH (26 %) et
31 milliards DH (17 %).

Concernant la dette contractée auprès des organismes islamiques et arabes, celle-ci


représente un encours de 26,1 milliards DH, soit 14 % de la dette multilatérale. Le premier
créancier de ce groupement demeure le FADES, suivi de la BID et du FMA dont les encours
se sont établis, respectivement, à 11,9 milliards DH (soit 6 % de la dette multilatérale),
8,7 milliards DH (5 %) et 5,6 milliards DH (3 %).

Les créanciers bilatéraux

L’encours de la dette extérieure publique vis-à-vis des créanciers bilatéraux s’est établi, à
fin 2020, à 86 milliards DH représentant ainsi 23 % de l’encours total de la dette extérieure
publique. La dette bilatérale du secteur public reste concentrée à hauteur de 70 % sur les pays
de l’UE, de 13 % sur le Japon et de 12 % sur les pays arabes.

Près de 81 % du stock de la dette bilatérale est détenu par quatre créanciers, à savoir : la
France qui reste le premier créancier bilatéral du Maroc, et ce, avec un encours de
33,5 milliards DH (soit 39 % du total de la dette bilatérale), suivi de l’Allemagne avec
18,4 milliards DH (21 %), du Japon qui détient 11,1 milliards DH (13 %) et de l’Arabie Saoudite
avec 6,3 milliards DH (7 %).

Le groupement des pays arabes totalise, quant à lui, un encours de 10,5 milliards DH
(ou 12 % du total de la dette bilatérale).

Le Marché Financier International et les créanciers privés

À fin 2020, la dette extérieure auprès des créanciers privés s’est élevée à 105,3 milliards DH,
soit 28,1 % du total de la dette extérieure publique, enregistrant une hausse de près de
20,4 milliards par rapport à l’année précédente.

Cette évolution est due principalement aux deux levées de fonds réalisées par le Trésor sur le
MFI, notamment la 1re émission, effectuée en septembre 2020, portant sur un montant d’un
milliard d’euros (10,8 milliards DH) et la 2e émission, effectuée en décembre 2020, ayant porté
sur un montant de 3 milliards $US (26,7 milliards DH)

45
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022

Hors créanciers privés, sept créanciers détiennent 225,2 milliards DH ou 83 % de l’encours de


la dette extérieure publique, à savoir :
Tableau 12 : Principaux créanciers

Créanciers Part (%)


BIRD 27%
BAD 17%
France 12 %
BEI 12 %
Allemagne 7%
Japon 4%
FADES 4%

Structure par emprunteurs

Au terme de l’année 2020 et pour la 1re fois depuis 2015, la dette extérieure du Trésor excède
celle des autres emprunteurs publics (garantie et non garantie).

En effet, l’encours de la dette extérieure du Trésor qui s’est établie à 199,7 milliards DH
représente 53,3 % du total de la dette extérieure publique. Quant à celui de la dette extérieure
hors Trésor, il a atteint 174,9 milliards DH, représentant 46,7 % du total de la dette extérieure
publique.
Tableau 13 : Dette extérieure publique par groupements d’emprunteurs

Groupement d’emprunteurs Part (%)


Trésor 53,3 %
EEPs 45,7 %
Institutions Financières Publiques 0,4 %
CTs 0,5 %
IUPs 0,1 %

Les EEPs restent le 1er groupement des emprunteurs publics hors Trésor, et ce, avec un
encours de 171,1 milliards DH. Une part de 80 % de cet encours est détenue par cinq principaux
emprunteurs, à savoir, l’ONEE (26 %), l’OCP (19 %), l’ONCF (14 %), MASEN (11 %) et l’ADM
(10 %).
Structure par devises

À fin 2020, la structure par devises de la dette extérieure publique fait ressortir une
prédominance de la dette libellée en euro qui représente une part de 60,6 %, suivie de celle
libellée en dollar US et devises liées (30,7 %), alors que la part du Dinar koweïtien a atteint
3,9 %.

Cette structure, qui reste proche de celle du panier de cotation du dirham, permet d’atténuer
l’exposition du portefeuille de la dette extérieure publique au risque de change et de limiter
l’impact de ce dernier sur l’encours et le service de la dette.

46
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020

Graphique 16 : Structure par devises

$US et
devises liées
€ 60,6% 30,7%

Dinar 3,9%
Structure par
devise Autres 4,8%

Panier du DH

€ 60,0% $US 40,0%

Structure par taux d’intérêt

Le coût moyen de la dette extérieure publique s’est établi, à fin 2020, à 2,5 % pour une durée
de remboursement restante moyenne de l’ordre de 8 ans et 10 mois. Ce coût a ainsi enregistré
une baisse de 0,1 % par rapport au niveau observé à fin 2019.
Graphique 17 : Évolution du coût apparent de la dette extérieure publique

Coût apparent de la dette extérieure du Trésor


Coût apparent de la dette extérieure publique

3,4%
3,3%
3,2%
3,1%
3,3% 2,9%
3,2% 2,8%
2,6% 2,6%
2,5%
2,9% 2,8%
2,7%
2,6% 2,4%

2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020

Concernant la structure de cette dette par types de taux d’intérêt, la part de la dette assortie
de taux d’intérêt fixes s’est établie à 74,5 % contre 25,5 % pour la dette à taux d’intérêt
flottants.

À noter que cette dernière est principalement indexée sur l’Euribor à hauteur de 82 %, ce qui
contribue à faire baisser le service y afférent, et ce, compte tenu des niveaux bas de ce taux
de référence sur le MFI.

Quant à la structure par intervalle de taux d’intérêt à fin 2020, celle-ci s’est nettement
améliorée par rapport à fin 2019. En effet, la part de la dette extérieure publique assortie de
taux d’intérêt fixes inférieurs à 2,5 % s’est renforcée de 5 % et celle à taux d’intérêt supérieurs
à 3,5 % s’est contractée de 3 %. En outre, la part de la dette à taux flottants en euro s’est
stabilisée aux alentours de 21 % et celle en dollar US a légèrement augmenté de 1 %.

47
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022

Graphique 18 : Structure de la dette extérieure publique par taux d’intérêt


Libor $us
5%
Moins de 2,5%
36%
Euribor
21%

[ 2,5% ; 3,5% [
Plus de 4,5% 15%
9% [ 3,5% ; 4,5% [
14%

Structure de la dette par maturités

La structure par maturité initiale des emprunts extérieurs publics met en évidence un
portefeuille principalement à long terme. En effet, la durée moyenne pondérée des emprunts
extérieurs publics vivants s’est établie, à fin 2020, à 20,8 ans.

Sur la base de la durée initiale, la structure du stock de ces emprunts se caractérise par la
prépondérance des emprunts extérieurs d’une durée initiale supérieure à 10 ans avec une part
de près de 93 %.

Quant à la vulnérabilité de ce portefeuille au risque de refinancement, celle-ci reste faible étant


donné que les remboursements dus à moins d’un an, à fin 2020, ne représentent que 6 % de
l’encours de cette dette.

Par ailleurs, la durée de remboursement restante moyenne de la dette extérieure publique


ressort à 8 ans et 10 mois, et ce, compte tenu du caractère amortissable prédominant des
emprunts extérieurs contractés à l’égard des bailleurs de fonds officiels (remboursements
étalés sur des durées longues). Elle est de 9 ans et 10 mois pour le Trésor et 7 ans et 8 mois
pour le reste des emprunteurs publics.

Graphique 20 : Structure par durée résiduelle


Graphique 19 : Structure par durée initiale
moyenne de remboursement

Plus de 30 ans 14% Plus de 30 ans 1%

[20 an ; 30 ans[ 9%
[20 an ; 30 ans[ 35%

[10 an ; 20 ans[ 25%


[10 an ; 20 ans[ 44%

[5 an ; 10 ans[ 26%

[5 an ; 10 ans[ 6%
[1 an ; 5 ans[ 33%

[1 an ; 5 ans[ 1% CT 6%

48
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020

 TIRAGES SUR EMPRUNTS EXTÉRIEURS


Au terme de l’année 2020, les ressources d’emprunts extérieurs mobilisées par le secteur
public ont enregistré un bond de 36,6 milliards DH pour s’établir à 76,1 milliards DH contre
39,5 milliards DH en 2019.
Les tirages mobilisés par le Trésor ont porté sur un montant de 63,0 milliards DH alors que
ceux mobilisés par les autres emprunteurs publics se sont établis à près de 13,1 milliards DH.
Tirages par emprunteurs
Les tirages sur emprunts extérieurs du Trésor ont connu une hausse de 37,5 milliards DH, par
rapport à 2019, pour atteindre 63,0 milliards à fin 2020, soit une part de 83 % du total des
tirages réalisés.

Pour ce qui est des tirages réalisés par les autres emprunteurs publics, ceux-ci ont enregistré
une baisse de près de 0,9 milliard DH par rapport à l’année précédente. Près de 68 %
(ou 9,1 milliards DH) de ces tirages ont été réalisés par quatre EEPs ; à savoir : l’ONEE
(5,2 milliards DH), l’OCP (1,6 milliard DH), l’ONDA (1,5 milliard DH) et l’ONCF (0,8 milliard DH).

Graphique 21 : Évolution des tirages sur emprunts extérieurs publics - en milliards DH -

Tirages du Trésor Tirages des autres emprunteurs publics

76,1

13,1
52,7
41,2 39,5
37,5 37,5 35,7
31,9
18,2 35,0 14,1
14,3 63,0
18,9 19,3
28,8 21,5
23,2 23,0 13,1 25,4
17,7 16,8
8,7 10,4 6,2
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020

Tirages par créanciers

Les tirages sur emprunts extérieurs publics, au titre de l’année 2020, ont été principalement
mobilisés auprès des créanciers privés avec un montant de 37,5 milliards DH, issus des deux
émissions réalisées par le Trésor sur le MFI, des créanciers multilatéraux à concurrence de
29,5 milliards DH et auprès des créanciers bilatéraux avec un montant de 9,2 milliards DH.

À noter que le Trésor, en sus des tirages réalisés auprès des créanciers privés et qui ont
totalisé 37,5 milliards DH, a mobilisé un volume de 25,5 milliards DH auprès des créanciers
officiels (20,8 milliards DH auprès des multilatéraux et 4,7 milliards DH auprès des bilatéraux).
Quant aux tirages des autres emprunteurs publics, ils ont concerné exclusivement les
emprunts conclus avec les créanciers officiels, dont 8,8 milliards DH pour les multilatéraux et
4,4 milliards DH pour les bilatéraux.

La répartition de ces tirages par principaux créanciers se présente comme suit :

49
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022

Graphique 22 : Répartition des tirages par principaux créanciers

Autres
multilatéraux
BIRD
16%
15%

BAD
MFI 8%
49% Allemagne
6%
France
5%

Autres
bilatéraux
1%

Tirages par devises et par types de taux d’intérêt

Par devises

Les tirages sur emprunts extérieurs du secteur public, durant l’année 2020, ont été effectués
principalement en euro et en dollar US à concurrence de 94 % du total des tirages, avec des
parts respectives de 53 % et 41 %.

Les financements extérieurs mobilisés par le Trésor ont été réalisés en dollar US avec une part
de 48 %, suivi de l’Euro (47 %) et le Dinar koweïtien (1 %).

Concernant les tirages extérieurs réalisés par les autres emprunteurs publics, l’Euro reste la
principale devise de financement avec une part de 84 %, suivi par le dollar US (5 %), le Dinar
koweïtien (5 %) et le Yen japonais (3 %).

Par types de taux


Au titre de l’année 2020, la structure par type de taux des mobilisations du secteur public
demeure dominée par les tirages assortis de taux fixes qui se sont élevés à 58,4 milliards DH
(ou 77 % du total des tirages), le reste, soit près de 17,7 milliards DH (23 %) est composé des
tirages assortis de taux flottants (19 %) pour l’Euribor à 6 mois et 5 % pour le Libor $US à
6 mois.
Par emprunteurs, les tirages sur emprunts extérieurs du Trésor assortis de taux fixes
représentent 82 % du total de ses tirages, alors que la part des tirages effectués à taux
flottants représente 18 %. Pour les autres emprunteurs publics, 49 % des tirages sur leurs
emprunts extérieurs ont été effectués à taux fixes, alors que les tirages assortis de taux
variables représentent une part de 51 %.
Tirages par secteurs
De façon générale, les emprunts extérieurs du secteur public, hors MFI pour le Trésor, sont
destinés exclusivement aux appuis aux réformes, aux projets inscrits dans le budget général
et au soutien de l’effort d’investissement des autres emprunteurs publics.

50
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020

Graphique 23 : Répartition sectorielle des tirages sur emprunts extérieurs publics

Apuis aux
réformes Appuis Covid-19
17% 13%

Eau-Electricité
Emissions sur le MFI 7%
49% Projets du Budget
3%
Infrastructures
aéoportuaires
2%
Secteur des mines
Autres 2%
7%

Au terme de l’année 2020, les tirages réalisés par le Trésor ont été principalement destinés au
financement des appuis aux réformes avec un montant de 13,1 milliards DH, aux mesures
d’atténuation des impacts de la pandémie de la Covid-19 avec un montant de 10,1 milliards DH
et au financement des projets du budget avec un montant de près de 2,2 milliards DH.

Quant aux tirages réalisés par les autres emprunteurs publics, ils ont été destinés
principalement aux secteurs de l’eau et de l’électricité (7 % du volume global des tirages), au
secteur des mines (2 %), au secteur de l’aviation (2 %), au transport ferroviaire (1 %), et des
énergies renouvelables (1 %).

Pour ce qui est de la contribution des différents créanciers, il est à noter que la BIRD, le FMA
et la BAD restent les principaux bailleurs de fonds qui financent les appuis aux réformes
bénéficiant au Trésor. L’Allemagne et la BEI ont essentiellement contribué au soutien de la
lutte contre la Covid-19 avec la BIRD et la BAD également.

Concernant les projets du reste des emprunteurs publics, les créanciers officiels sont les
principaux bailleurs de fonds, notamment, la BERD, la BAD, la BEI et la BIRD pour les
multilatéraux et la France et l’Allemagne pour les bilatéraux.

 SERVICE DE LA DETTE EXTÉRIEURE PUBLIQUE

Au titre de l’année 2020, le service de la dette extérieure publique s’est établi à


41,4 milliards DH contre 29,2 milliards DH à fin 2019, en augmentation de 12,2 milliards DH.
Cette évolution des charges en amortissements, intérêts et commissions de ladite dette est
due principalement à i) la hausse du service de la dette à l’égard des créanciers officiels de
1,1 milliard DH et à ii) la hausse de celui à l’égard des créanciers privés de 11,1 milliards DH.

Par rapport aux recettes courantes de la balance des paiements, le service de la dette
extérieure publique a enregistré une hausse de 3,6 % passant de 5,7 % en 2019 à 9,3 % en
2020.

51
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022

Graphique 24 : Évolution du service de la dette extérieure publique


Service en milliards DH Service en % des RCBP

9,3%
6,0% 6,0% 6,8% 6,8%
5,7% 5,7% 5,8% 5,7%
41,4

29,1 29,2

20,0

2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020

Amortissements

Les charges en principal de la dette extérieure publique se sont élevées à 33 milliards DH


contre 20,7 milliards DH l’année précédente, soit une augmentation de 12,3 milliards DH ou
59 %. Cette hausse est due principalement (i) au remboursement de l’émission réalisée par le
Trésor en 2010 sur le MFI, pour un montant de 1 milliard d’euros et (ii) au début de
remboursement de certaines tranches d’emprunts notamment à l’égard du FMA et de la BIRD.

Par groupements d’emprunteurs et de créanciers, les charges en principal de la dette


extérieure publique ont évolué entre 2019 et 2020 comme suit :
Tableau 14 : Amortissement de la dette extérieure publique par débiteurs - en millions DH -

2019 2020 Variation en volume


Dette extérieure du Trésor 8 226 19 921 11 695
Dette extérieure hors Trésor 12 463 13 036 573
Total 20 689 32 957 12 268

Tableau 15 : Amortissement de la dette extérieure publique par groupement de créanciers - en millions DH


-

2019 2020 Variation en volume


Créanciers bilatéraux 9 618 9 510 -108
Créanciers multilatéraux 10 087 11 501 1 415
Banques commerciales et MFI 984 11 946 10 962
Total 20 689 32 957 12 269

52
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020

Charges en intérêts et commissions

Les charges en intérêts et commissions de la dette extérieure publique se sont élevées, à


fin 2020, à 8,5 milliards DH, soit presque le même niveau enregistré à fin 2019. Par
groupement de créanciers, ces charges ont évolué entre 2019 et 2020 comme suit :
Tableau 16 : Intérêts et commissions de la dette extérieure publique par groupement de créanciers - en
millions DH -

2019 2020 Variation en volume


Créanciers bilatéraux 1 859 1 699 -160
Créanciers multilatéraux 3 240 3 188 52
Banques commerciales et MFI 3 445 3 580 135
Total 8 544 8 467 -77

 PROJECTIONS SUR 10 ANS DU SERVICE DE LA DETTE EXTÉRIEURE


PUBLIQUE

Sur les 10 prochaines années, les projections du service de la dette extérieure publique, sur la
base de l’encours constaté, font ressortir sept tombées de remboursement importantes au
titre des Eurobonds émis par le Trésor et l’OCP sur le MFI qui auront lieu, pour le Trésor en
2022, 2024, 2026, 2027 et 2030, et pour l’OCP en 2024 et 2025.

Hors Eurobonds, il convient de préciser que l’échéancier des emprunts extérieurs demeure
bien lissé, réduisant ainsi le risque de refinancement, et ce, compte tenu notamment du
caractère amortissable et à long terme des emprunts conclu avec les créanciers officiels.

Hormis le service des Eurobonds, les projections du service de la dette extérieure publique,
sur les 10 prochaines années, indiquent qu’il y’aurait une baisse de ce dernier à un rythme
annuel moyen de 7,4 %. Ainsi, le service de cette dette devrait atteindre en moyenne près de
25,3 milliards sur 2021-2025, avant de reculer à près de 17,5 milliards DH en moyenne sur le
période 2026-2030.

Graphique 25 : Projections sur 10 ans du service de la dette extérieure publique - en milliards DH -

Hors Eurobonds Eurobonds

50
43

32 25 34
17
28 28 27
4 11
3 21
7 9 18 19
2 2 7
28 27 25 25 22 21 19 17 17 14

2021 2022 2023 2024 2025 2026 2027 2028 2029 2030

53
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022

DETTE INTÉRIEURE GARANTIE


En 2020, la garantie accordée par l’État, aux emprunts obligataires ou bancaires émis par
certains établissements et organismes bancaires publics (ADM, l’ONCF, TM2, TMPA et le CIH),
a connu un changement avec la création du Fonds de Garantie des Établissements et
Entreprises Publics (FGEEP) géré par la Caisse Centrale de Garantie (CCG) pour le compte de
l’État. Ce changement consiste notamment en la prise en charge du risque directement par la
CCG ; l’État intervenant en dernier recours.

Ainsi, une première opération de financement garantie à travers ce fonds a été réalisée en
décembre 2020, à travers l’émission par l’ONCF d’un emprunt obligataire portant sur un
montant de 2 milliards DH.

À fin décembre 2020, l’encours de la dette intérieure garantie a atteint 38,6 milliards DH, ce
qui représente 3,6 % du PIB. L’encours de cette dette a, ainsi, enregistré une hausse de
3,5 milliards DH en 2020 ou 9,8 %, en comparaison avec l’année précédente. Cette hausse
résulte principalement de l’émission de trois nouveaux emprunts garantis par l’État pour un
montant de 6,2 milliards DH atténué partiellement par les remboursements en principal de
l’année qui se sont élevés à près de 2,7 milliards DH.

 STRUCTURE PAR BÉNÉFICIAIRE

ADM reste le principal établissement bénéficiant de la garantie de l’État pour la mobilisation


d’emprunts intérieurs avec une part de 58 % de l’encours total de la dette garantie, suivie de
l’ONCF (32 %), TM2 (4 %) TMPA (3 %), MASEN (2 %) et CIH (1 %).

 ÉMISSIONS DE L’ANNÉE 2020


Cette année a été marquée par deux nouvelles émissions et une opération d’échange et qui
se présentent comme suit :
- le recours de la société ADM, en février 2020, à une opération d’échange de titre, qui a
consisté en le rachat de 2 milliards DH d’anciens titres, simultanément à l’émission de
titres pour un montant équivalent d’une durée de 30 ans avec 15 ans de grâce et assorti
d’un taux moyen de 3,92 % ;
- l’émission par cette institution, en août 2020, d’un emprunt obligataire garanti par l’État
portant sur un montant global de 2,2 milliards DH d’une durée de 30 ans avec 15 ans de
grâce et assorti d’un taux moyen de 3,60 % ;
- l’émission par l’ONCF d’un emprunt obligataire garanti par le FGEEP, en décembre
2020, d’un montant de 2 milliards DH, d’une durée de 30 ans avec 15 ans de grâce et
assorti d’un taux de 3,81 %.

 SERVICE DE LA DETTE INTÉRIEURE GARANTIE


Le service de la dette intérieure garantie s’est établi à 4,3 milliards DH réparti comme suit :

- 2,7 milliards DH au titre du principal, en hausse de 1,9 milliard DH par rapport à 2019 ; et
- 1,6 milliard DH au titre des intérêts, en hausse de 200 millions de DH par rapport à 2019.

 INDICATEURS DE LA DETTE INTÉRIEURE GARANTIE


Les principaux indicateurs de la dette intérieure garantie se présentent comme suit :

54
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020

- la durée de vie moyenne s’est établie à 13 ans à fin décembre 2020, en hausse de 1 an
et 4 mois par rapport à fin 2019. Cette hausse s’explique principalement par les
émissions réalisées en 2020 pour un montant global de près de 6,2 milliards DH sur la
maturité à 30 ans ;
- le coût moyen de la dette garantie a atteint 4,5 % à fin 2020, en baisse de 0,3 point
comparativement à 2019 (4,8 %).

Au total, l’encours de la dette intérieure du Trésor augmenté de la dette intérieure garantie a


atteint 671,6 milliards DH à fin 2020 contre 620,9 milliards DH à fin 2019 marquant, ainsi, une
hausse de près de 8,2 %.

L’encours de la dette intérieure garantie représente 5,8 % de l’encours global de la dette


intérieure du Trésor et la dette intérieure garantie.

55
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022

GESTION ACTIVE DE LA DETTE


 DETTE INTÉRIEURE

La gestion active de la dette intérieure mise en place par la DTFE vise essentiellement la
réduction du risque de refinancement inhérent au portefeuille de la dette du Trésor à travers
le lissage de l’échéancier de la dette du Trésor pour éviter la concentration des
remboursements sur certains mois et années.

Cette gestion active se traduit par le recours à des opérations de rachat et/ou des opérations
d’échange de titres, ayant des maturités résiduelles inférieures à 18 mois, qui correspondent à
une substitution d’anciens titres par des nouveaux.

L’objectif principal recherché à travers la réalisation de ces opérations n’est pas de générer
des gains financiers immédiats, mais plutôt de réduire le risque de refinancement, ce qui
pourrait avoir un impact positif sur le coût de financement du Trésor.
Bilan 2020

Au terme de l’année 2020, la DTFE a mis en place neuf opérations d’échange de BDT et trois
opérations de rachat pour un montant total racheté de 35,9 milliards DH.

Par année d’échéance, le montant racheté a été réparti comme suit :


- 9,7 milliards DH au titre du rachat des tombées de 2020 ;
- 24,9 milliards DH au titre du rachat des échéances de 2021 ; et
- 1,3 milliard DH au titre du rachat des échéances de 2022.

Le volume des émissions réalisées dans le cadre des opérations d’échange de BDT s’est établi
à 22,1 milliards DH et a concerné les BDT allant de 5 à 30 ans. La demande drainée au titre de
ces lignes de remplacement a été 2 fois plus importante que le montant racheté, avoisinant
43,4 milliards DH. Ce volume représente 13 % du montant global offert au titre des séances
d’adjudication normales réalisées en 2020 et une part de 39,5 % de l’offre reçue sur les
maturités à 5 ans et plus.
Tableau 17 : Maturités et montants émis au titre des opérations d’échange - en millions DH -

Montant de remplacement Part


BDT 5 ans 15 517 70,3 %
BDT 10 ans 58 0,3 %
BDT 15 ans 157 0,7 %
BDT 20 ans 844 3,8 %
BDT 30 ans 5 503 24,9 %
Total (*) 22 079 100,0 %
* La différence entre les montants rachetés et les montants de remplacement est due aux écarts de valorisation des titres rachetés et ceux émis.

Sur le plan opérationnel, la réalisation du programme de gestion active de la dette intérieure


en 2020 a été caractérisée par les principaux faits suivants :

- lors du 1er semestre de 2020 et suite à l’éclatement de la crise sanitaire au début du


mois de mars qui a eu un impact notable sur la demande des investisseurs et leur

56
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020

appétit pour les opérations d’échange, la Direction du Trésor a réalisé 3 opérations


d’échange et a annulé, en concertation avec les banques IVT, une séance, portant ainsi
le montant total racheté pendant cette période dans le cadre de ces opérations à
4,7 milliards DH. Par ailleurs et dans un contexte d’absence momentanée des besoins
de financement du Trésor en raison de l’accumulation des excédents de trésorerie suite
à la création du Fonds spécial pour la gestion de la pandémie du Coronavirus
« La Covid-19 », une séance de rachat a été mise en place le 6 avril pour un montant de
1 milliard DH ;
- le 2e semestre a connu le retour progressif des investisseurs sur le marché ce qui a
permis de réaliser 5 opérations d’échange de BDT pour un montant total racheté de
17,2 milliards DH. Par ailleurs et afin d’optimiser la gestion des excédents de trésorerie
accumulées suite à la sortie sur le MFI pour une enveloppe de près de 37 milliards DH,
la DTFE a mis en place deux opérations de rachat, les 22 et 29 décembre 2020, pour
un montant total racheté de 13 milliards DH.

À noter, également, que le deuxième semestre s’est caractérisé par l’annulation de trois
séances d’échange de BDT en raison soit du manque d’intérêt de la part des
investisseurs, soit des conditions offertes en termes de volume et de niveaux de taux.

En termes d’impact des opérations de gestion active de la dette intérieure, il en ressort ce qui
suit :
- l’atténuation du risque de refinancement de la dette du Trésor à travers (i) la réduction
des tombées des mois concernés par les opérations d’échange de BDT de près de
1,3 milliard DH en moyenne par mois en 2020, de près de 2,5 milliards DH en moyenne
par mois en 2021 et de près de 0,2 milliard DH en moyenne par mois en 2022 et (ii) le
rallongement de la DVM de la dette intérieure de près de 5 mois ;
- la hausse des charges en intérêts de la dette intérieure payées au titre de l’année 2020
de près de 185,2 millions DH. Cette hausse provient de l’effet combiné de la baisse des
charges en intérêts payées en 2020 de près de 67,8 millions DH suite au rachat par
anticipation des tombées de cette même année et d’une augmentation desdites
charges de près 245,4 millions DH et de 7,6 millions DH, suite au rachat des tombées
de 2021 et 2022 respectivement ;
- la réduction du ratio d’endettement de 1,2 point de PIB en raison du rachat d’un
montant de 13 milliards DH au titre des deux opérations de rachat réalisées en fin
d’année.

57
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022

Tableau 18 : Charges en intérêts au titre de l’année 2020 avec et sans rachat - en millions DH -

Maturité Sans rachat Avec rachat Écart


Rachat des tombées de 2020
52 sem. 25,3 18,5 -6,8
2 ans 98,3 72,1 -26,2
5 ans 70,6 59,4 -11,3
10 ans 38,7 35,7 -3,0
15 ans 93,3 72,8 -20,5
Rachat des tombées de 2021
13 sem. 0,0 0,7 0,7
26 sem. 0,0 17,1 17,1
52 sem. 0,0 30,7 30,7
2 ans 0,0 106,3 106,3
5 ans 116,1 127,7 11,5
10 ans 12,1 83,2 71,0
15 ans 0,0 8,0 8,0
Rachat des tombées de 2022
52 sem. 0,0 1,3 1,3
2 ans 0,0 5,4 5,4
5 ans 0,0 0,9 0,9
Économie en intérêts découlant du rachat des tombées de 2020 -67,8
Intérêts additionnels découlant du rachat des tombées de 2021 245,4
Intérêts additionnels découlant du rachat des tombées de 2022 7,6
Impact total des opérations de gestion active sur les charges en intérêts de 2020 185,2

En plus de ces résultats quantitatifs, les opérations de gestion active de la dette intérieure ont
également eu un impact qualitatif sur la gestion de la dette en permettant au Trésor de lisser
ses besoins de trésorerie sur toute l’année et de mieux gérer sa politique d’émission.

Graphique 26 : Profil de remboursements de la dette du Trésor (Intérêts et Principal) - en milliards DH -


19,5
20 19,1 18,2
18 18,2
17,1 16,8 16,716,7
16,5 16,0
15 14,8 15,1
13,7 13,9 14,8
15 13,512,4 11,6 12,9 13,3
12,0 12,7
12,5 12 9,9 12 12,1
11,6 11,2 8,6
10,2 10,1 10,5 10,49,7 10,8 10,8 10,3
9,3 9,6 9,7 8,1 9,4 9,8
9,7
10,4
9,1 9,2
10 8,3 8,4
7,9 7,4
6,7 6,4 7,0

5 3,5
2,6
0,9

Hors opérations de GADI Y compris lesdites opérations

58
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020

 DETTE EXTÉRIEURE

Dans le cadre de la poursuite des actions de gestion active de la dette extérieure visant la
réduction du coût d’endettement et l’atténuation des risques financiers liés au portefeuille de
la dette extérieure du Trésor, un montant de l’ordre de 3,5 millions DH a été traité au cours de
l’année 2020 au titre d’opérations de conversion de dettes en investissements publics. Le
cumul des montants traités via les différentes opérations de gestion active, initiée en 1996,
avoisine les 85 milliards DH.

Graphique 27 : Répartition des opérations de gestion active de la dette extérieure par type d’opération
- en milliards DH -
42,3

20,9

8,9 11,2
1,6

Conversion de Conversion de Renégociation de Refinancement de la Swap de taux


dettes en dettes en taux d'intérêt dette onéreuse d'intérêt et de
investissements investissements devises
privés publics

Le montant de 3,5 millions DH traité au cours de cette année concerne une partie de
l’enveloppe du dernier accord de conversion conclu avec l’Italie et se répartit comme suit :
- près de 2,0 millions DH au titre des projets réalisés en partenariat avec l’Initiative
Nationale pour le Développement Humain ; et
- près de 1,5 million DH au titre du projet de préservation du patrimoine archéologique
national réalisé en partenariat avec le Ministère de la Culture de la Jeunesse et des
Sports et l’Université italienne de Sienne.

Graphique 28 : Situation au 31/12/2020 de l’enveloppe de l’Accord de conversion de dettes en


investissements publics conclu avec l’Italie - en millions DH -

138,2

21,8
8,1 10,9
-

CN-INDH Ministère de la Culture 3ème composante

Montants accordés Montants dépensés

Dans le cadre de cet accord de conversion de dettes conclu avec l’Italie, un montant de
5,7 millions DH de dettes a été annulé en 2020 au titre des opérations de conversion réalisées
en 2019.

59
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022

MARCHÉ SECONDAIRE DES BDT


 ACTIVITÉS SUR LE MARCHÉ SECONDAIRE DES BDT

Dans un contexte de marché morose lié au ralentissement important de l’activité économique


et aux incertitudes suscitées par la pandémie de la Covid-19, l’évolution de l’activité sur le
marché secondaire des BDT a enregistré une baisse généralisée.

Ainsi, les échanges fermes ont régressé de 12 % contre une progression de 50 % en 2019. De
même, les échanges sur le marché de la pension livrée des BDT ont enregistré un repli du
volume traité de l’ordre de 18 % à fin 2020 contre une quasi-stabilité une année auparavant.

La liquidité du marché secondaire s’est détériorée comme en témoigne le taux de rotation qui
s’est établi à 0,55 en 2020 contre 0,70 en 2019 ainsi que le volume quotidien moyen et la taille
moyenne des opérations qui ont reculé de 12 % et 3 % pour atteindre 1,6 milliard DH et
76 millions DH, respectivement.

Quant aux taux d’intérêt secondaires, ils se sont caractérisés par une baisse globale qui a
atteint en moyenne 52 Pb par rapport à leurs niveaux à fin 2019. Cette baisse, qui a été plus
prononcée sur les maturités courtes, est la conséquence directe de la baisse à deux reprises
du taux directeur de BAM.
Échanges fermes

L’activité sur le marché secondaire a été marquée par le ralentissement des échanges.
Cependant, l’ampleur de ce ralentissement reste relativement faible au vu de la conjoncture
difficile qu’a connue le marché cette année. En effet, le volume total des transactions fermes
a connu une légère baisse qui a atteint 12 % par rapport à 2019 passant, ainsi, de
421,2 milliards de DH à fin 2019 à 372,4 milliards DH à fin 2020.

Il est à souligner que le mois d’avril a enregistré à lui seul une baisse d’activité d’environ
50 % par rapport à la moyenne mensuelle réalisée cette année avec 15 milliards DH de
transactions contre 31 milliards DH en moyenne mensuelle. Cette baisse s’explique, en grande
partie, par l’annulation des deux premières séances d’adjudication d’avril en raison de
l’absence du besoin de financement du Trésor comme conséquence de la situation
excédentaire de la trésorerie suite à l’encaissement des recettes au titre du Fonds spécial pour
la gestion de la pandémie du Coronavirus « La Covid-19 ».

À l’instar des dernières années, la concentration des échanges fermes sur les maturités
moyennes et longues au détriment des maturités courtes s’est poursuivie, bien que leur part
dans la structure des échanges a légèrement régressé passant de 80 % à fin décembre 2019
à 74 % à fin décembre 2020 alors que les transactions réalisées sur les titres à court terme ont
progressé de près de 5 % en s’établissant à 26 % à fin 2020 contre 21 % à fin 2019.

60
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020

Graphique 29 : Répartition par terme résiduel des transactions fermes

2020 : Anneau extérieur


2019 : Anneau intérieur

26%
33%

34% 21%

45%
CT
MT
41% LT

Le rebond du volume des échanges fermes sur le CT traduit l’augmentation de la demande


des investisseurs sur ce type de papier et le dynamisme des émissions primaires sur ce
segment.

Lignes échangées

Le nombre des lignes qui a été échangé sur le marché secondaire, a sensiblement augmenté
en 2020 pour atteindre 128 contre 81 seulement en 2019 toutes maturités confondues et ce,
dans le sillage de l’augmentation des souscriptions et des lignes composant le portefeuille de
la dette intérieure (98 à fin décembre 2020 contre 65 à fin décembre 2019).

Contrairement à la hausse du nombre des lignes échangées, le nombre de transactions sur ces
lignes a enregistré, quant à lui, une régression de 10 % en passant de 5 394 transactions en
2019 à 4 919 transactions à fin décembre 2020, traduisant ainsi le recul de l’activité sur ce
marché et la détérioration de la liquidité.

Par terme résiduel, les lignes à court terme ont été les plus échangées par les opérateurs et
donc les plus liquides avec des taux de rotation de l’ordre de 164 %, supérieurs au taux de
rotation du portefeuille global de la dette qui s’est élevé à 55 %.
Marché de la pension livrée (repo)

En 2020, l’activité sur le marché de la pension livrée sur les bons du Trésor a enregistré une
baisse de 18 % en comparaison avec son niveau à fin 2019, pour atteindre un total de
11 221 milliards de DH (cessions et acquisitions).

Concernant les titres ayant servis de garantie pour ces transactions, les BDT à moyen terme
(terme résiduel) ont été les plus utilisés dans les échanges par les opérateurs. Ainsi, ces titres
ont représenté près de 57 % du volume global échangé tandis que les parts des BDT à court
et à long termes ont atteint 11 % et 32 % respectivement à fin 2020.

61
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022

Graphique 30 : Répartition par terme résiduel des transactions repue

2020 : Anneau extérieur


2019 : Anneau intérieur
11%

32%
14%
30%
CT
MT
56%
LT
57%

 ÉVOLUTION DES TAUX D’INTÉRÊT

S’agissant de l’évolution des taux secondaires en 2020, ces derniers ont connu dans
l'ensemble un important mouvement baissier.

En effet et à l’image des taux primaires, les taux secondaires ont enregistré une baisse
généralisée sur la totalité des segments qui a atteint en moyenne près de 52 Pb par rapport à
fin décembre 2019. Les maturités à 13 et 26 semaines ont été les plus impactées et ont connu
des baisses atteignant 80 Pb en moyenne.

Graphique 31 : Évolution de la courbe des taux entre 2019 et 2020

5,00% Fin-Déc 2018 Fin-Déc 2019 Fin-Déc 2020


4,50%
4,50%
3,89% 3,92%
4,00% 3,74%
3,37% 3,30%
3,50%
3,00%
2,85% 3,39%
3,00% 2,69%
2,60%
2,40% 2,46% 2,92%
2,34% 2,40%
2,50% 2,69%

2,29% 2,37% 2,38%


2,00% 2,27% 2,26% 2,08%
1,85%
1,50% 1,60%
1,47% 1,46%
1,00%
0,25 0,5 1 2 5 10 15 20 30

Cette évolution s’explique principalement par les deux baisses successives du taux directeur
opérées par BAM en mars et juin 2020 pour le ramener de 2,25 % à 2 % et ensuite à 1,5 %.

 LIQUIDITÉ DU MARCHÉ SECONDAIRE DES BDT

En 2020, la liquidité du marché secondaire s’est détériorée comme en témoignent les trois
principaux indicateurs à savoir : le taux de rotation, la taille moyenne des opérations et le
volume moyen quotidien.

62
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020

Taux de rotation
Il est à rappeler que ce taux est le rapport entre le volume des titres négociés sur le marché
secondaire, au cours d’une période donnée, et l’encours de ces titres. Calculé sur la base des
transactions fermes, ce taux s’est établi à 0,55 en 2020 contre 0,70 en 2019, ce qui signifie
qu’une part de 55 % de l’encours de la dette négociable émise par adjudication a été échangée
sur le marché.
Taille moyenne des opérations fermes
La taille moyenne des opérations fermes est le rapport entre le volume global des transactions
fermes effectuées au cours d’une période donnée et le nombre des opérations de la même
période. Elle permet de mesurer la capacité des investisseurs à exécuter des transactions avec
des montants élevés. En 2020, la taille moyenne des opérations fermes a atteint
76 millions de DH contre 78 millions de DH en 2019, soit une légère régression de 3 %.
Volume quotidien moyen des opérations fermes
Quant au volume quotidien moyen des opérations fermes, il est passé de 1,7 milliard de DH en
2019 à 1,6 milliard de DH en 2020.

 ÉVOLUTION DE L’ACTIVITÉ SUR LE MARCHÉ ÉLECTRONIQUE


Après plus de cinq ans de la mise en place du marché électronique des BDT et l’entrée en
vigueur de l’ensemble des dispositions de la nouvelle convention liant la DTFE aux banques
IVT, l’activité sur la plateforme E-Bond Maroc s’est nettement améliorée en termes, à la fois,
de qualité de cotations fermes et des volumes négociés.
Ainsi et au niveau du compartiment B2B réservé aux teneurs du marché qui ont l’obligation
de coter des prix fermes à l’achat et à la vente pour un panel de lignes présélectionné, et
contrairement aux transactions globales qui ont enregistré une baisse en 2020,
963 transactions ont été réalisées pour un volume négocié de 54,8 milliards DH, soit une
hausse de 12 % par rapport au volume réalisé en 2019.
Quant au compartiment B2C, au niveau duquel les teneurs du marché cotent des prix fermes
au profit de demandeurs de cotations que sont les sociétés de gestion et les autres banques
non IVT, un volume de 4,6 milliards DH a été échangé au titre de 22 transactions réalisées.
Pour ce qui est des taux pratiqués par les opérateurs sur la plateforme de cotation, ils étaient
dans l'ensemble en ligne avec les taux issus de la courbe des taux de référence des BDT
publiée par la Banque centrale.
Graphique 32 : Courbe BAM et la courbe issue des cotations sur Ebond Maroc à fin 2020

4,00% Courbe Cotation 31/12/2020 Courbe BAM 31/12/2020


3,39%
3,50%
2,92%
3,00% 2,69% 3,33%
2,38% 2,95%
2,50% 2,08% 2,72%
1,85% 2,40%
2,00% 1,60%
1,45% 1,46% 2,00%
1,50% 1,74%
1,45% 1,46% 1,56%
1,00%

0,50%

0,00%
0,25 0,5 1 2 5 10 15 20 30

63
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022

GESTION ACTIVE DE LA TRÉSORERIE


PUBLIQUE
Dans un souci de bonne gestion des deniers publics, la Direction du Trésor assure la gestion
active de la trésorerie de l’État. Ainsi, les excédents temporaires de trésorerie sont placés sur
le marché monétaire soit sous forme de prise en pension de BDT ou de dépôts en blanc et,
pour combler un besoin ponctuel de trésorerie, la DTFE peut recourir à des emprunts
interbancaires.

Dans un contexte très particulier caractérisé :

(i) d’une part, par le creusement de la liquidité bancaire qui a atteint 90,2 milliards DH en
moyenne hebdomadaire comme corolaire direct de l’impact de la crise sanitaire sur la
sphère économique et financière de notre pays ; et

(ii) d’autre part, par la hausse importante des disponibilités du solde CCT qui a avoisiné près
de 11,5 milliards DH en moyenne par jour en raison de l’accumulation des recettes liées
aux Fonds spécial pour la gestion de la pandémie du Coronavirus « La Covid-19 » et celles
des emprunts sur le marché financier international.

Les opérations de trésorerie mises en place, cette année, avaient pour principaux objectifs de
contribuer à l’atténuation du déficit de liquidité des banques en injectant les excédents du
solde du CCT dans le circuit monétaire, de réduire la charge financière de l’État et de
permettre au Trésor de respecter sa stratégie d’émission des BDT sur le marché des
adjudications.

 OPÉRATIONS RÉALISÉES EN 2020

Ainsi et au cours de l’année 2020, le nombre d’opérations réalisées par la DTFE a atteint
386 opérations, dont 381 opérations de placement et 5 opérations d’emprunt en blanc contre
352 opérations en 2019. Le recours aux emprunts en blanc, durant l’année 2020, s’est fait de
manière ponctuelle pour faire face à des besoins de trésorerie prévus au début des journées
concernées.
Tableau 19 : Opérations de gestion de la trésorerie réalisées en 2020

Opérations de placement Opération d’emprunt

En blanc Prise en pension En blanc

Nombre d’opérations annoncées 81 300 5


Répartition 21 % 78 % 1%

 VOLUME PLACÉ ET RÉMUNÉRATION


Volume placé
Le volume global placé auprès des banques a enregistré une baisse de près de 25 % pour
atteindre 675,0 milliards DH en 2020 contre 900,2 milliards DH en 2019, et ce, en raison
essentiellement de la baisse des montants demandés par les banques de près de 31 % en 2020
à la suite de l’augmentation des injections de BAM sur le marché monétaire pour répondre à
leurs besoins en cash.

64
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020

Par instrument, les opérations de prise en pension ont porté sur 79 % du volume global placé
contre une part de 21 % pour les opérations de dépôt en blanc.

L’encours moyen quotidien de ces opérations a atteint 7,0 milliards DH contre


6,2 milliards DH enregistré l’année dernière. Par type d’opération, l’encours quotidien moyen
des prises en pension s’est établi à 6,6 milliards DH alors que celui des dépôts en blanc a
atteint 0,9 milliard DH contre 6,1 milliards DH et 0,8 milliard DH respectivement en 2019.
Taux des placements du Trésor

En 2020, la rémunération moyenne obtenue par la DTFE sur ses opérations de placement a
enregistré une forte baisse de près de 43,9 Pb s’établissant à 1,77 % contre 2,21 % en 2019.
Cette baisse est corrélée à la décision de BAM de baisser le taux directeur à deux reprises en
mars et en juin 2020 de 75 Pb au total en le ramenant de 2,25 % à 1,50 %.

Pour les opérations de prise en pension, cette rémunération a été de 1,775 %. Comparé à
l’indice MONIA publié par BAM (1,724 %), ce taux a enregistré une performance +5,1 Pb.

Concernant les opérations de dépôts en blanc, leur taux moyen a atteint 1,694 %, soit un écart
négatif de près de -9,8 Pb par rapport au taux de référence interbancaire publié par BAM
(1,792 %).

Opérations d’emprunt en blanc

Dans le but d’optimiser le recours à l’endettement, la DTFE a mis en place 5 opérations


d’emprunt en blanc pour faire face à des besoins ponctuels de trésorerie prévus au début des
journées concernées. Le montant global emprunté s’est établi à 6,5 milliards DH assortis d’un
taux d’intérêt moyen de 1,80 %.
Durées des opérations de placement

Conformément aux règles de gestion des risques liés aux opérations de placement des
excédents de trésorerie, les dépôts en blanc sont réalisés sur une durée d’une journée alors
que les opérations de prise en pension ont une durée allant de 1 à 7 jours ouvrables.

Ainsi, pour les opérations repos, le nombre d’opérations réalisées sur une durée de 1 jour est
prépondérant avec une part de 50 % contre 58 % en 2019. Le nombre d’opérations réalisées
sur une durée supérieure à 3 jours s’est établi à 16 % contre 42 % l’année passée avec une
prépondérance des opérations de durée 7 jours (14 %).

Réalisations en 2020

Optimisation du solde du CCT


En raison de l’encaissement d’importantes recettes au titre de 2020, les disponibilités du CCT
ont atteint des niveaux élevés s’établissant à 11,5 milliards DH en moyenne quotidienne. À cet
effet et malgré le recours de la Direction du Trésor aux opérations de trésorerie, le solde
moyen quotidien du CCT réalisé en fin de journée s’est établi à 5,6 milliards DH par jour.
L’évolution du solde du CCT de fin de journée pendant l’année 2020 a été caractérisée par les
deux périodes suivantes :

65
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022

‐ la première période correspond aux deux premiers mois de 2020 pendant lesquelles le
solde du CCT s’est établi à 3,6 milliards DH en moyenne quotidienne en fin de journée
contre 7,7 milliards DH hors opérations de trésorerie ;
‐ la deuxième période a duré du début du mois de mars à fin décembre 2020. Pendant
cette période, les disponibilités du CCT ont atteint des niveaux très importants avoisinant
6,0 milliards DH en moyenne quotidienne en fin de journée contre 12,2 milliards DH hors
opérations de trésorerie. Cette situation s’explique d’une part, par le versement des dons
au profit du Fonds Spécial « la Covid-19 » qui ont atteint plus de 34 milliards DH et d’autre
part, aux recettes enregistrées au titre des deux émissions effectuées sur le marché
international aux mois de septembre et décembre 2020 dont le volume global émis s’est
établi respectivement à un milliard d’euros et 3 milliards de dollars US respectivement.

Graphique 33 : Évolution du solde du compte courant du Trésor - en milliards DH –

Intérêts perçus par le Trésor


La gestion active de la trésorerie a permis de dégager un produit net de 112,2 millions DH en
2020. Ces recettes sont réparties comme suit :

‐ 86,1 millions DH (77 % des recettes totales) au titre du produit des opérations de
placement ; et
‐ 26,1 millions DH au titre de la rémunération du solde du CCT par BAM.

Depuis le début des opérations en 2010, le montant total des recettes de la gestion active de
la trésorerie s’est établi à 1,7 milliard DH réparties comme suit :

‐ 1,2 milliard DH (ou 70 % des recettes totales) au titre du produit des opérations de
placement ; et
‐ 0,5 milliard DH issus de la rémunération du solde du CCT.

66
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020

ACTIONS ET MESURES DE RÉFORMES EN 2020


Dans le cadre du processus continu d’amélioration de l’efficacité de la gestion de la dette,
l’année 2020 a été consacrée essentiellement à la finalisation des deux dernières phases du
projet de modernisation du cadre organisationnel de gestion de la dette, financé par la Banque
Africaine de Développement. Ces deux phases visent à mettre en place les outils de travail
pour renforcer l’efficacité de la gestion de la dette et de la trésorerie publique ainsi qu’une
formation en adéquation avec les besoins du Pôle Dette.

Ainsi et au terme de la 2e phase dudit projet, le Pôle Dette relevant de la DTFE s’est doté des
outils normatifs et opérationnels pour la mise en œuvre du dispositif de gestion des risques
et de contrôle interne en alignement avec les standards et les bonnes pratiques en la matière.
Il s’agit principalement :

- des manuels de procédures qui décrivent l’ensemble des procédures opérationnelles


du Pôle Dette (règles de gestion, cadre règlementaire, logigrammes, détails du mode
opératoire…) ;

- d’une charte déontologique qui définit les attentes en matière d’éthique envers les
collaborateurs du Pôle Dette dans leurs prises de décision au quotidien et dans leurs
relations avec les autres parties prenantes ;

- de la Charte de Contrôle Interne et de Maîtrise des Risques qui définit le contrôle


interne, ses objectifs et ses composantes clés, et précise l’organisation du dispositif, ses
acteurs clés et ses modalités de gouvernance et ce, en conformité avec les meilleurs
standards et pratiques, en particulier avec les orientations du référentiel COSO et de
l’IIA ;

- de la Cartographie des risques opérationnels qui présente les risques opérationnels


identifiés par procédure pour chaque entité ;

- du Cadre de référence de la gestion des risques qui présente l’organisation et la


répartition des responsabilités en matière de gestion des risques, des typologies de
risques inhérents à l’activité du Pôle Dette, des indicateurs clés et des modalités de
suivi et d’évaluation des risques et des mesures mises en place par le Pôle Dette pour
la gestion des risques ; et

- d’une charte, d’un Guide et d’un Manuel de l’Audit interne qui précise la mission, le rôle
et les responsabilités de la fonction d’Audit Interne au sein de la DTFE, uniformise et
homogénéise l’intervention des auditeurs internes moyennant l’utilisation de standards
de travail adaptés.

67
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022

ÉVOLUTION DE LA DETTE DU TRÉSOR À FIN


JUIN 2021
 FINANCEMENT DU TRÉSOR AU COURS DU 1 ER SEMESTRE 2021
Financement intérieur :

Bien que la pandémie de la Covid-19 continue de freiner certains secteurs économiques, le


premier semestre de 2021 s’est déroulé sous le signe d’une reprise de l’activité économique
avec un allègement du déficit commercial, une amélioration de la liquidité bancaire et une
légère amélioration du déficit budgétaire par rapport à la même période de l’année passée.
Ainsi, le Trésor a eu recours principalement au marché domestique pour financer ses besoins.

À fin juin 2021, les conditions de financement se sont caractérisées par :

- une baisse du volume global des soumissions s’établissant à 197,8 milliards DH contre
228,6 milliards DH à fin juin 2020, soit une baisse de 13,5 % et ce, dans le sillage de la
baisse du besoin de financement ;
- une baisse du volume global des émissions du Trésor qui a atteint 73,4 milliards DH
(dont 12,4 milliards DH au titre des opérations de gestion active de la dette intérieure)
contre 85,8 milliards DH (dont 15,6 milliards DH au titre des opérations de gestion active
de la dette intérieure) à fin juin 2020, soit une baisse de près de 14,4 %. Ces levées ont
été réparties à hauteur de 54 % sur les maturités à 5 ans et plus contre 55 % à fin juin
2020 ;
- une baisse de 15,9 milliards DH des flux nets des adjudications du Trésor qui ont atteint
près de 24,1 milliards DH à fin juin 2021 contre 40,0 milliards DH au premier semestre
de 2020 ; et
- une baisse des taux retenus par le Trésor de près de 21,0 Pb en moyenne par rapport à
ceux enregistrés à fin décembre 2020.
Financement extérieur :
À fin juin 2021, les tirages sur emprunts extérieurs du Trésor se sont établis à 8,8 milliards DH
contre 10,3 milliards DH durant la même période de l’année 2020.
Près de 4,3 milliards DH ont été destinés au financement des appuis aux réformes dont
2,7 milliards DH mobilisés auprès de l’Allemagne, près de 1,4 milliard DH auprès de la BIRD et
132 millions DH auprès de la BAD.
Les mesures d’atténuation de l’impact de la pandémie de la Covid-19 ont bénéficié, quant à
eux, d’un montant de 3,8 milliards DH.
Les projets du Budget ont bénéficié d’un montant global de 0,4 milliard DH dont une part de
91 % a été mobilisée auprès du FADES, de la BIRD et de la BAD.

 ÉVOLUTION DE LA DETTE DU TRÉSOR À FIN JUIN 2021


À fin juin 2021, l’encours de la dette du Trésor s’est établi 855,8 milliards DH contre
832,6 milliards DH à fin décembre 2020, soit une progression de 23,2 milliards DH ou 2,8 %.
L’encours de la dette intérieure a atteint 656,9 milliards DH contre 632,9 milliards DH à fin
décembre 2020, soit une progression de 24 milliards DH ou près de 3,8 % tandis que celui de
la dette extérieure a baissé de 0,8 milliard DH ou près de 0,4 % pour s’établir à fin juin 2021 à
198,9 milliards DH.

68
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020

À fin juin 2021, les charges en intérêts et commissions de la dette du Trésor se sont établies à
près de 18,3 milliards DH contre 17,7 milliards DH à fin juin 2020. Cette évolution s’explique par
le recul des intérêts et commissions de la dette intérieure de 0,1 milliard DH contre une hausse
des charges de la dette extérieure de 0,7 milliard DH.

Quant aux charges en principal de la dette du Trésor, elles se sont établies à fin juin 2021 à
57,2 milliards DH contre 58,2 milliards DH à fin juin 2020, soit une baisse de 1 milliard DH
résultant d’une baisse de 2 milliards DH des remboursements en principal de la dette intérieure
et d’une hausse de 1 milliard DH des charges en principal de la dette extérieure.
Concernant les flux nets de la dette intérieure, ils ont enregistré une baisse de l’ordre de
17,7 milliards DH en passant de 41,7 milliards DH à fin juin 2020 à près de 24,1 milliards DH au
terme du 1er semestre de l’année 2021. Cette baisse s’explique essentiellement par le recul des
souscriptions de 17,4 milliards DH entre les deux périodes, et ce, compte tenu du contexte
particulier de l’année dernière marquée par une hausse du besoin de financement suite aux
répercussions de la pandémie de la Covid-19 sur les finances publiques.
Quant aux flux nets sur emprunts extérieurs du Trésor, ils se sont élevés à 3,9 milliards DH
contre 6,4 milliards DH durant la même période de l’année 2020. Cette évolution est due
principalement à la baisse de 1,5 milliard DH des tirages réalisés auprès des créanciers officiels
et la hausse des remboursements de près de 1,0 milliard DH comparativement à fin juin 2020.

 ÉVOLUTION DES INDICATEURS DE COÛT ET DE RISQUE


TMP à l’émission

À fin juin 2021, le TMP à l’émission des BDT s’est établi à 1,99 % en baisse de près de 30 Pb
par rapport à fin 2020 où il a atteint 2,29 %.
Durée de vie moyenne
La durée de vie moyenne de la dette du Trésor s’est maintenue à 7 ans et 4 mois à fin juin
2021, soit quasiment le même niveau que celui observé à fin décembre 2020.
La durée de vie moyenne de la dette intérieure du Trésor s’est établie à 6 ans et 7 mois à fin
juin 2021, en stabilité par rapport à fin 2020, alors que la DVM de la dette extérieure du Trésor
s’est élevée à 9 ans et 8 mois à fin juin 2021 en très légère baisse d’un par rapport à fin
décembre 2020.
Part du court terme
À fin juin 2021, la part du court terme de la dette du Trésor a enregistré une hausse par rapport
à son niveau à fin 2020, s’élevant à 11,9 % contre 11,5 %.
La part du court terme de la dette intérieure du Trésor est légèrement en hausse par rapport
à son niveau à fin 2020, s’établissant à 14,1% contre 13,5%. Quant à la part du court terme de
la dette extérieure, elle s’est établie à 5% contre 5,1% à fin 2020.

 GESTION ACTIVE DE LA DETTE


Dette intérieure

Au cours du premier semestre de 2021, la DTFE a réalisé 6 opérations d’échange de BDT avec
un montant global racheté de près de 12,4 milliards DH.

69
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022

Ces opérations visent à atténuer le risque de refinancement à travers le lissage des tombées
de la dette pour les mois qui connaissent des pics de remboursement importants en 2021 et
2022, ce qui permet de réduire d’autant le besoin de financement des mois en question.

Ainsi, durant ce premier semestre, la DTFE a pu racheter des tombées des mois de février,
mars, avril, mai, juin, juillet, septembre et octobre 2021 et des mois de janvier, avril et mai 2022,
contre l’émission de BDT à 5 ans, 10 ans, 15 ans, 20 ans et 30 ans.
Tableau 20 : Opérations réalisées à fin juin 2021 - en millions DH -
Mois de réalisation des opérations Volume racheté
Janvier 7 380,5
Mars 450,0
Mai 2 351,5
Juin 2 257,7
Total 12 439,7

Les opérations d’échange et de rachat ont eu un impact positif sur les charges en intérêts de
la dette intérieure payées permettant de réaliser une économie de près de 71,2 millions DH
due au rachat des tombées de 2021 et de 2022 avant la date de paiement du coupon des
lignes rachetées.

 MARCHE SECONDAIRE DES BDT

Malgré le contexte difficile marqué par la poursuite de la propagation de la pandémie de la


Covid-19, le premier semestre 2021 a été marqué par une amélioration de l’activité sur le
marché secondaire des BDT traduite par une progression des échanges qui ont enregistré une
hausse de près de 15 % en comparaison avec la même période de 2020.

Cette performance a été favorisée par l’augmentation des émissions nettes sur le marché
primaire qui se sont établies à près de 24,1 milliards DH durant ce premier semestre de
l’année 2021 permettant, ainsi, d’alimenter le marché en papier neuf. Cette nouvelle offre a eu
un impact positif sur le volume des transactions fermes qui est passé à 235,3 milliards DH
contre 203,9 milliards DH à fin juin 2020.

Pour ce qui est de la liquidité du marché secondaire, celle-ci a été marquée par une légère
amélioration en témoigne le taux de rotation qui s’est établi à 36 % à fin juin 2021 contre 34 %
à fin juin 2020. De même le volume moyen quotidien des opérations a augmenté de 15% en
passant de 1 699 à 1 961 millions DH alors que la taille moyenne des opérations s’est stabilisée
autour de 83 millions DH.

À l’instar des taux primaires, les taux d’intérêt sur le marché secondaire ont enregistré un
mouvement baissier qui a concerné tous les segments de la courbe et a atteint en moyenne
10 Pb par rapport aux niveaux enregistrés à fin décembre 2020.

Quant à l’évolution de l’activité sur le marché de la pension livrée sur les BDT, le volume traité
a atteint 5 104,1 milliards DH à fin juin 2021 contre 6 015,3 milliards DH à fin juin 2020, en baisse
de 15 %.

 GESTION ACTIVE DE LA TRÉSORERIE PUBLIQUE A FIN JUIN 2021

Les principaux faits marquants des interventions de la Direction du Trésor sur le marché
monétaire se présentent comme suit :

70
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020

- le nombre d’opérations réalisées au cours du premier semestre 2021 s’est établi à


216 contre 185 opérations réalisées au cours du 1er semestre 2020 ;

- le volume global placé a atteint 366,6 milliards DH contre 421,1 milliards DH durant le
1er semestre de 2020, soit une baisse de près de 27 %. Cette baisse est due
essentiellement à la baisse de près de 21 % de la demande des banques au titre des
opérations de placement par rapport à la même période de 2020 ;

- le solde quotidien moyen du CCT réalisé en fin de journée, tenant compte des
opérations de placement, s’est établi à 4,8 milliards DH contre 13,1 milliards DH hors
opérations, soit une réduction de près de 8,3 milliards DH en moyenne par jour ; et

- le taux quotidien moyen des placements de la DTFE (tous types de placements


confondus) s’est établi à 1,37 % contre 2,07 % enregistré à fin juin 2020, soit une baisse
de près de 70,3 Pb. Cette baisse est la conséquence directe des deux baisses du taux
directeur opérées par BAM en 2020.

71
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022

ANNEXES STATISTIQUES
 DETTE DU TRÉSOR
(En millions DH sauf indiqué)
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 S1-2021
ENCOURS
Dette du Trésor 493 677 554 261 586 565 629 203 657 472 692 332 722 621 747 255 832 602 855 844
Variation en % 14,6 % 12,3 % 5,8 % 7,3 % 4,5 % 5,3 % 4,4 % 3,4 % 11,4 % 2,8 %
En % du PIB 58,2 % 61,7 % 63,4 % 63,7 % 64,9 % 65,1 % 65,2 % 64,8 % 76,4 %
Dette intérieure 376 805 424 457 445 479 488 395 514 679 539 135 574 637 585 687 632 899 656 966
Variation en % 13,7 % 12,6 % 5,0 % 9,6 % 5,4 % 4,8 % 6,6 % 1,9 % 8,1 % 3,8 %
En % du PIB 44,4 % 47,3 % 48,1 % 49,4 % 50,8 % 50,7 % 51,8 % 50,8 % 58,1 % -
Dette extérieure 116 872 129 804 141 086 140 808 142 793 153 197 147 983 161 568 199 703 198 878
Variation en % 17,4 % 11,1 % 8,7 % -0,2 % 1,4 % 7,3 % -3,4 % 9,2 % 23,6 % -0,4 %
En % du PIB 13,8 % 14,5 % 15,2 % 14,3 % 14,1 % 14,4 % 13,4 % 14,0 % 18,3 % -

CHARGES EN INTERETS
Dette du Trésor 20 731 23 300 25 747 28 033 27 753 27 894 28 046 30 480 29 566 18 271
Variation en % 11,6 % 12,4 % 10,5 % 8,9 % -1,0 % 0,5 % 0,5 % 8,7 % -3,0 %
en % du PIB 2,4 % 2,6 % 2,8 % 2,8 % 2,8 % 2,7 % 2,5 % 2,6 % 2,7 %
En % des ROs 10,3 % 11,3 % 12,0 % 13,3 % 12,7 % 12,1 % 12,0 % 12,1 % 12,9 %
Dette intérieure 17 336 19 418 22 011 24 047 23 971 24 121 24 313 26 639 25 455 15 678
Variation en % 11,6 % 12,0 % 13,4 % 9,2 % -0,3 % 0,6 % 0,8 % 9,6 % -4,4 %
En % du PIB 2,0 % 2,2 % 2,4 % 2,4 % 2,4 % 2,3 % 2,2 % 2,3 % 2,3 %
En % des ROs 8,6 % 9,4 % 10,2 % 11,4 % 11,0 % 10,5 % 10,4 % 10,5 % 11,1 %
Dette extérieure 3 395 3 882 3 736 3 986 3 782 3 773 3 733 3 841 4 111 2 593
Variation en % 11,8 % 14,3 % -3,8 % 6,7 % -5,1 % -0,2 % -1,0 % 2,9 % 7,0 % -
En % du PIB 0,4 % 0,4 % 0,4 % 0,4 % 0,4 % 0,4 % 0,3 % 0,3 % 0,4 % -
En % des ROs 1,7 % 1,9 % 1,8 % 1,9 % 1,7 % 1,6 % 1,6 % 1,6 % 1,8 % -

INDICATEURS DE COUT ET DE RISQUE


Coût apparent (En %)
Dette du Trésor 4,5 % 4,4 % 4,3 % 4,3 % 4,1 % 4,1 % 3,9 % 3,9 % 3,6 % -
Intérieure 4,8 % 4,7 % 4,7 % 4,8 % 4,5 % 4,5 % 4,3 % 4,2 % 3,9 % -
Extérieure 3,4 % 3,3 % 2,9 % 2,8 % 2,7 % 2,6 % 2,4 % 2,6 % 2,5 % -
Durée de vie moyenne (En années)
Dette du Trésor 5A7M 5A6M 6A6M 6 A 10 M 7A0M 6 A 10 M 6A5M 6 A 11 M 7A5M 7A4M
Intérieure 4A8M 4A5M 5A9M 6A3M 6A7M 6A5M 6A0M 6A7M 6A7M 6A7M
Extérieure 8A5M 9A0M 8 A 11 M 8A8M 8A8M 8A5M 7 A 10 M 8A2M 9A9M 9A8M

STRUCTURE DE LA DETTE DU TRÉSOR


Structure par source de financement (en %)
Dette Intérieure 76,3 % 76,6 % 75,9 % 77,6 % 78,3 % 77,9 % 79,5 % 78,4 % 76,0 % 76,8 %
Dette Extérieure 23,7 % 23,4 % 24,1 % 22,4 % 21,7 % 22,1 % 20,5 % 21,6 % 24,0 % 23,2 %
Structure par maturité résiduelle (en %)
Court terme 15,5 % 16,8 % 15,8 % 13,9 % 13,4 % 12,4 % 11,4 % 13,2 % 11,5 % 11,9 %
Moyen terme 41,3 % 39,9 % 33,6 % 37,9 % 37,6 % 40,0 % 44,6 % 38,9 % 39,6 % 40,1 %
long terme 43,2 % 43,3 % 50,6 % 48,2 % 49,0 % 47,6 % 44,0 % 47,9 % 48,9 % 48,0 %
Structure par devises
Dirham marocain 75,9 % 76,2 % 75,6 % 77,2 % 77,7 % 77,8 % 79,3 % 78,1 % 75,4 % 76,0 %
Euro 18,5 % 18,5 % 19,3 % 17,3 % 16,0 % 14,6 % 13,1 % 14,7 % 15,0 % 14,5 %
Dollar US et devises liées 3,1 % 3,3 % 3,5 % 4,0 % 5,0 % 6,3 % 6,0 % 5,8 % 8,3 % 8,3 %
Dinar Koweitien 0,7 % 0,6 % 0,6 % 0,5 % 0,4 % 0,3 % 0,3 % 0,3 % 0,3 % 0,3 %
Yen Japonais 0,8 % 0,6 % 0,5 % 0,5 % 0,6 % 0,6 % 0,6 % 0,5 % 0,5 % 0,4 %
Autres 0,9 % 0,8 % 0,5 % 0,4 % 0,3 % 0,4 % 0,7 % 0,6 % 0,6 % 0,5 %
Structure par types de taux d’intérêt (en %)
Taux fixe 92,5 % 91,4 % 91,6 % 91,4 % 90,9 % 91,0 % 92,4 % 92,3 % 92,5 % 92,8 %
Taux variable 7,5 % 8,6 % 8,4 % 8,6 % 9,1 % 9,0 % 7,6 % 7,7 % 7,5 % 7,2 %

72
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020

 DETTE INTÉRIEURE DU TRÉSOR


(En millions DH sauf indiqué)
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 S1 2021

ENCOURS
Dette intérieure 376 805 424 457 445 479 488 395 514 679 539 135 574 637 585 687 632 899 656 966
% PIB 44,4 % 47,3 % 48,1 % 49,4 % 50,8 % 50,7 % 51,8 % 50,8 % 58,1 %

RÉPARTITION PAR PRODUIT


Adjudications 356 721 412 971 426 057 470 104 490 028 516 706 546 205 557 161 600 741 624 857

Bons à 6 mois 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50
Autres 20 034 11 436 19 372 18 241 24 601 22 378 28 382 28 476 32 108 32 059

RÉPARTITION PAR TERME RESIDUEL


Dette du Trésor
Court terme 68 958 84 983 84 717 80 107 75 284 77 450 74 003 79 979 85 467 91 675
Moyen terme 170 853 186 974 163 081 193 765 208 609 219 797 264 892 235 296 275 329 286 300
Long terme 136 994 152 500 197 681 214 523 230 785 241 888 235 743 270 412 272 103 278 991

CHARGES DE LA DETTE INTÉRIEURE


Charges en principal 78 605 120 333 98 896 106 574 93 645 86 734 88 624 97 219 120 156 52 182
Adjudications 77 768 118 937 97 083 104 474 91 440 84 002 85 554 93 437 109 067 49 310
Autres 836 1 396 1 813 2 100 2 205 2 732 3 070 3 781 11 089 2 873
Charges en intérêts 17 336 19 418 22 011 24 047 23 971 24 121 24 313 26 639 25 455 15 678
Adjudications 15 067 16 864 19 149 21 491 21 585 21 602 21 722 23 751 22 764 14 220
Autres 2 269 2 554 2 861 2 556 2 385 2 519 2 591 2 888 2 691 1 458

INDICATEUIRS DE COUT ET DE RISQUES


Durée de vie moyenne 4 A 8M 4A5M 5A9M 6 A 3M 6 A 7M 6A5M 6A 6A7M 6A7M 6A7M
Coût moyen apparent 4,7 % 4,7 % 4,6 % 4,8 % 4,6 % 4,5 % 4,3 % 4,2 % 3,9 % -
TMP à l’émission 4,1 % 4,5 % 4,3 % 3,1 % 2,8 % 2,8 % 2,8 % 3,0 % 2,3 % 2,0 %
Part du court terme 18,0 % 20,0 % 19,0 % 16,5 % 14,6 % 14,4 % 12,9 % 13,7 % 13,5 % 13,9 %

INDICATEURS DU MARCHE SECONDAIRE


Opérations fermes 142 159 150 171 194 247 281 421 372 235
Opérations repos 7 084 8 077 9 348 7 445 8 321 12 062 13 868 13 604 11221 5 104
Taux de rotation BDT (%) 35 35 35 34 35 43 46 70 55 % 36 %
Taille moyenne des opérations 99 82 82 78 70 67 75 78 76 83

DETTE INTÉRIEURE GARANTIE


Encours 18 051 19 611 20 447 21 695 23 928 27 397 28 496 35 207 38 667 38 670
% PIB 2,1 % 2,2 % 2,2 % 2,2 % 2,4 % 2,6 % 2,5 % 3,1 % 3,5 %

ENCOURS DES LIGNES ÉMISES PAR ADJUDICATION


Encours 356 722 412 972 426 057 470 105 490 028 516 706 546 205 557 161 600 741 624 857
TCT 6 022
13 semaines 2 670 60 450 1 050 408 418 500 2 284 100
26 semaines 700 8 903 1 700 984 6 662 1 165 132 7478,6 3328,4
52 semaines 6 279 24 891 12 721 25 449 11 982 24 693 20 097 9 939 23 062 19 054
2 ans 73 896 83 222 69 791 59 040 57 284 51 012 62 391 47 669 56 937 71 363
5 ans 82 880 94 328 95 222 123 679 130 581 140 581 145 466 145 432 159 384 174 090
10 ans 83 574 90 692 96 422 87 533 90 549 98 240 116 125 129 368 121 781 123 503
15 ans 76 465 86 640 101 931 110 092 117 381 123 665 125 087 135 322 125 336 121 384
20 ans 21 461 21 461 44 545 48 966 56 238 56 977 57 082 66 223 72 384 77 758
30 ans 2 775 2 775 3 275 13 312 18 945 19 958 19 958 22 577 32 095 34 276

73
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022

(En millions DH sauf indiqué)


2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 S1 2021

SOUSCRIPTIONS SUR LE MARCHÉ DES ADJUDICATIONS*


Total des levées 120 279 175 187 110 169 148 521 111 364 110 680 115 053 104 393 152 647 73 425
TCT 25 042 4 958
13 semaines 8 130 18 494 1 800 9 907 5 658 3 535 811 950 8 492 2 153
26 semaines 2 600 35 529 2 950 4 514 7 859 2 081 100 132 12405 3 328
52 semaines 6 279 24 891 9 250 22 149 13 850 19 734 17 316 8 345 26 389 5 977
2 ans 31 496 50 404 15 010 31 902 24 614 26 402 42 923 15 317 41 336 22 317
5 ans 25 502 16 249 21 044 43 184 27 757 35 346 31 060 24 479 33 333 20 166
10 ans 14 360 14 137 16 911 12 871 11 433 8 872 17 885 16 707 4 143 9 183
15 ans 6 470 10 525 19 619 9 536 7 289 12 959 4 853 26 703 10 846 2 745
20 ans 200 23 085 4 421 7 272 739 105 9 141 6 185 5 374
30 ans 200 500 10 037 5 633 1 013 0 2 620 9 518 2 181
* Y compris les émissions de BDT au titre des opérations de gestion active de la dette intérieure
TAUX MOYENS PONDÉRÉS DES BONS ÉMIS PAR ADJUDICATION
TMP annuel 4,07 % 4,54 % 4,27 % 3,08 % 2,82 % 2,80 % 2,77 % 2,98 % 2,29 % 1,99 %
13 semaines 3,37 % 3,88 % 2,98 % 2,52 % 2,09 % 2,15 % 2,17 % 2,18 % 1,62 % 1,35 %
26 semaines 3,45 % 4,03 % 2,97 % 2,53 % 2,21 % 2,22 % 2,19 % 2,23 % 1,63 % 1,42 %
52 semaines 3,72 % 4,16 % 3,10 % 2,62 % 2,26 % 2,36 % 2,41 % 2,31 % 1,96 % 1,53 %
2 ans 3,98 % 4,63 % 3,37 % 2,77 % 2,45 % 2,48 % 2,56 % 2,42 % 2,16 % 1,70 %
5 ans 4,20 % 5,02 % 4,22 % 3,14 % 2,68 % 2,83 % 2,81 % 2,65 % 2,31 % 1,97 %
10 ans 4,51 % 5,52 % 4,73 % 3,54 % 3,22 % 3,27 % 3,32 % 3,03 % 2,59 % 2,34 %
15 ans 4,64 % 5,77 % 5,51 % 4,00 % 3,64 % 3,80 % 3,70 % 3,45 % 2,94 % 2,66 %
20 ans 4,97 % 5,57 % 4,34 % 4,05 % 4,02 % 3,98 % 3,63 % 3,20 % 2,89 %
30 ans 5,01 % 5,69 % 4,99 % 4,61 % 4,43 % 4,20 % 3,73 % 3,31 %

74
RAPPORT SUR LA DETTE PUBLIQUE - 2020

 DETTE EXTÉRIEURE DU TRÉSOR


(En millions DH sauf indiqué)
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 S1 2021

ENCOURS
En Dirham marocain 116 872 129 804 141 086 140 808 142 793 153 197 147 983 161 568 199 703 198 878
En Euros 10 484 11 558 12 862 13 062 13 414 13 694 13 511 15 009 18 263 18 766
En Dollar US 13 858 15 926 15 603 14 215 14 144 16 421 15 471 16 842 22 426 22 303
En % du PIB 13,8 % 14,5 % 15,2 % 14,3 % 14,1 % 14,4 % 13,4 % 14,0 % 18,3 % -

STRUCTURE DE LA DETTE
Structure par maturité originale et créanciers
Moyen et long terme 100,0 % 100,0 % 100,0 % 100,0 % 100,0 % 100,0 % 100,0 % 100,0 % 100,0 % 100,0 %
Créanciers bilatéraux 28,5 % 23,7 % 20,1 % 18,6 % 16,9 % 17,4 % 16,1 % 13,3 % 11,6 % 13,1 %
Pays de l’UE 18,8 % 16,1 % 13,3 % 11,9 % 10,4 % 9,0 % 8,0 % 6,5 % 6,9 % 7,8 %
Pays arabes 1,9 % 1,5 % 1,5 % 1,4 % 1,3 % 4,0 % 4,1 % 3,6 % 2,5 % 2,3 %
Autres pays 7,8 % 6,1 % 5,3 % 5,3 % 5,2 % 4,4 % 4,0 % 3,2 % 2,2 % 3,0 %
Créanciers multilatéraux 47,5 % 50,6 % 46,5 % 48,6 % 51,2 % 52,9 % 55,2 % 55,7 % 51,7 % 50,9 %
MFI 24,0 % 25,7 % 33,4 % 32,8 % 31,9 % 29,7 % 28,7 % 31,0 % 36,7 % 36,0 %
Court terme 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 %
Structure par devises
Euro 76,6 % 77,2 % 78,8 % 75,9 % 71,0 % 65,6 % 63,2 % 66,7 % 60,6 % 60,3 %
Dollar US et devises liées 13,3 % 14,2 % 14,5 % 17,7 % 22,8 % 28,4 % 29,0 % 26,8 % 33,8 % 34,6 %
Dinar Koweitien 3,1 % 2,6 % 2,4 % 2,3 % 2,0 % 1,6 % 1,4 % 1,3 % 1,2 % 1,3 %
Yen Japonais 3,2 % 2,6 % 2,3 % 2,3 % 2,8 % 2,8 % 2,9 % 2,5 % 1,9 % 1,7 %
Autres 3,8 % 3,4 % 2,0 % 1,8 % 1,4 % 1,6 % 3,5 % 2,7 % 2,4 % 2,1 %
Structure par types de taux d’intérêt
Taux Fixe 68,2 % 63,4 % 64,9 % 61,7 % 58,0 % 59,4 % 63,0 % 64,3 % 68,7 % 69,0 %
Taux variable 31,8 % 36,6 % 35,1 % 38,3 % 42,0 % 40,6 % 37,0 % 35,7 % 31,3 % 31,0 %

SERVICE DE LA DETTE
Charges totales 11 292 11 888 12 128 12 353 11 361 17 016 11 818 12 067 24 032 7 565
En % des Ros 5,6 % 5,8 % 5,6 % 5,9 % 5,2 % 7,4 % 5,1 % 4,8 % 10,5 % -
Contre-valeur en millions
1 305 1 409 1 438 1 261 1 155 1 743 1 256 1 251 2 522 849
$US
Charges en principal 7 897 8 006 8 392 8 368 7 579 13 243 8 085 8 226 19 921 4 972
Créanciers bilatéraux 3 258 3 361 3 376 3 313 3 369 3 387 3 350 3 041 2 695 1 225
Pays de l’UE 1 867 2 153 2 249 2 097 2 110 2 113 2 145 1 826 1 527 700
Pays arabes 281 252 244 235 248 262 247 256 555 409
Autres pays 1 110 956 883 981 1 011 1 012 958 959 613 116
Créanciers multilatéraux 4 639 4 645 5 016 5 055 4 210 4 399 4 735 5 070 6 167 3 747
MFI 0 0 0 0 0 5 457 0 115 11 059 0
Charges en intérêts 3 395 3 882 3 736 3 985 3 782 3 773 3 733 3 841 4 111 2 593
Créanciers bilatéraux 1 114 954 864 772 671 561 601 502 435 189
Pays de l’UE 699 603 555 469 402 339 288 225 207 95
Pays arabes 78 66 63 67 57 52 185 181 172 74
Autres pays 337 285 246 236 212 170 128 96 56 20
Créanciers multilatéraux 1 466 1 280 1 218 1 120 1 018 1 121 1 344 1 502 1 661 1 228
MFI 815 1 648 1 654 2 093 2 093 2 091 1 788 1 837 2 015 1 176

TIRAGES DE LA DETTE
Total des tirages 23 146 23 015 17 685 8 687 10 388 16 799 6 247 25 516 62 979 8 836
Créanciers bilatéraux 3 257 1 590 869 394 1 244 5 757 395 726 4 754 4 845
Pays de l’UE 2 157 863 621 322 463 351 348 690 4 599 3 044
Pays arabes 237 32 187 24 0 4 695 0 19 135 0
Autres pays 863 695 61 48 781 711 47 17 20 1 801
Créanciers multilatéraux 7 050 15 003 5 649 8 293 9 144 11 042 5 852 14 203 20 750 3 991
MFI 12 839 6 422 11 167 0 0 0 0 10 587 37 475 0

75
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNÉE 2022

 DETTE EXTÉRIEURE PUBLIQUE


(En millions DH sauf indiqué)
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 S1 2021
ENCOURS
En Dirham marocain 212 713 234 746 278 071 300 985 312 468 332 558 326 615 339 961 374 629 373 264
En Euros 19 082 20 903 25 349 27 921 29 354 29 727 29 821 31 582 34 259 35 220
En Dollar US 25 222 28 801 30 752 30 385 30 950 35 646 34 145 35 438 42 071 41 859
En % du PIB 25,1 % 26,1 % 30,0 % 30,5 % 30,8 % 31,3 % 29,5 % 29,5 % 34,4 % -
STRUCTURE DE LA DETTE
Structure par maturité originale et créanciers
Moyen et long terme 100,0 % 100,0 % 100,0 % 100,0 % 100,0 % 100,0 % 100,0 % 100,0 % 100,0 % 100,0 %
Créanciers bilatéraux 35,2 % 32,8 % 29,5 % 28,4 % 28,9 % 29,4 % 28,4 % 25,6 % 23,0 % 22,9 %
Pays de l’UE 23,4 % 23,4 % 21,1 % 19,9 % 19,8 % 19,8 % 18,7 % 16,9 % 16,0 % 15,8 %
Pays arabes 3,2 % 2,7 % 2,5 % 2,7 % 2,8 % 3,9 % 4,0 % 3,6 % 2,8 % 2,7 %
Autres pays 8,6 % 6,7 % 5,9 % 5,8 % 6,3 % 5,7 % 5,7 % 5,1 % 4,2 % 4,4 %
Créanciers multilatéraux 49,2 % 51,0 % 45,4 % 45,2 % 45,9 % 47,3 % 48,8 % 49,4 % 48,9 % 48,3 %
MFI et Banques commerciales 15,6 % 16,2 % 25,1 % 26,4 % 25,2 % 23,3 % 22,8 % 25,0 % 28,1 % 28,8 %
Court terme 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 %
Structure par emprunteurs
Dette du Trésor 54,9 % 55,3 % 50,7 % 46,8 % 45,7 % 46,1 % 45,3 % 47,5 % 53,3 % 53,3 %
Dette du reste du secteur public 45,1 % 44,7 % 49,3 % 53,2 % 54,3 % 53,9 % 54,7 % 52,5 % 46,7 % 46,2 %
EEPs 44,5 % 44,2 % 48,9 % 52,9 % 54,0 % 53,5 % 54,2 % 51,5 % 45,7 % 45,8 %
Institutions Financières Publiques 0,4 % 0,3 % 0,3 % 0,2 % 0,2 % 0,2 % 0,1 % 0,4 % 0,4 % 0,3 %
CTs 0,2 % 0,2 % 0,1 % 0,1 % 0,1 % 0,1 % 0,3 % 0,5 % 0,5 % 0,5 %
IUPs 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,1 % 0,1 % 0,1 % 0,1 % 0,1 %
Structure par devises
Euro 72,7 % 73,8 % 68,8 % 63,1 % 61,4 % 61,1 % 59,6 % 61,8 % 60,6 % 59,4 %
Dollar US et devises liées 11,1 % 12,5 % 18,9 % 24,8 % 28,0 % 29,1 % 29,6 % 28,2 % 30,7 % 32,4 %
Dinar Koweitien 8,0 % 7,1 % 6,3 % 6,3 % 5,0 % 4,5 % 4,7 % 4,6 % 3,9 % 4,0 %
Yen Japonais 5,6 % 4,2 % 3,5 % 3,6 % 3,8 % 3,6 % 3,8 % 3,5 % 3,0 % 2,8 %
Autres 2,6 % 2,4 % 2,5 % 2,2 % 1,8 % 1,7 % 2,3 % 1,9 % 1,8 % 1,4 %
Structure par types de taux d’intérêt
Taux Fixe 77,1 % 74,2 % 76,0 % 76,3 % 74,3 % 74,1 % 75,3 % 74,9 % 74,5 % 74,6 %
Taux variable 22,9 % 25,8 % 24,0 % 23,7 % 25,7 % 25,9 % 24,7 % 25,1 % 25,5 % 25,4 %
SERVICE DE LA DETTE
Charges totales 19 958 21 847 22 584 24 694 29 078 32 059 28 586 29 233 41 424 24 258
En % des RCBP 5,7 % 6,0 % 5,7 % 6,0 % 6,8 % 6,8 % 5,8 % 5,7 % 9,3 % -
Contre-valeur en millions $US 2 307 2 590 2 678 2 521 2 957 3 284 3 038 3 030 4 347 2 724
Charges en principal 13 721 14 958 15 161 15 975 20 296 23 389 19 979 20 689 32 957 19 606
Créanciers bilatéraux 5 488 5 693 6 006 6 450 7 754 8 293 9 550 9 619 9 510 4389
Pays de l’UE 3 374 3 759 4 155 4 363 5 467 5 820 7 108 7 043 6 755 3 154
Pays arabes 623 674 664 708 749 758 722 815 1 150 654
Autres pays 1 491 1 260 1 187 1 379 1 538 1 715 1 720 1 761 1 605 581
Créanciers multilatéraux 7 408 7 912 8 430 8 688 11 743 8 744 9 673 10 086 11 501 6 240
MFI et Banques commerciales 825 1 353 725 837 799 6 352 756 984 11 946 8 977
Charges en intérêts 6 237 6 889 7 423 8 719 8 782 8 670 8 607 8 544 8 467 4 652
Créanciers bilatéraux 2 102 1 983 2 000 2 118 2 106 2 042 2 119 1 859 1 699 494
Pays de l’UE 1 316 1 313 1 374 1 452 1 433 1 387 1 366 1 140 1 060 180
Pays arabes 250 221 219 247 250 263 398 397 368 162
Autres pays 536 449 407 419 423 392 355 322 271 115
Créanciers multilatéraux 3 117 3 068 3 149 3 042 2 908 2 934 3 134 3 240 3 188 1 735
MFI et Banques commerciales 1 018 1 838 2 274 3 559 3 768 3 694 3 354 3 445 3 580 2 146

TIRAGES DE LA DETTE
Total des tirages 37 495 41 194 52 705 37 496 31 894 35 668 19 281 39 548 76 149 26 759
Créanciers bilatéraux 9 030 10 371 10 944 8 671 12 457 14 771 4 834 4 740 9 185 6 234
Pays de l’UE 7 015 8 528 9 094 6 044 7 900 7 312 3 607 4 414 8 395 3 964
Pays arabes 306 425 654 1 339 1 244 5 743 467 75 314 238
Autres pays 1 709 1 418 1 196 1 288 3 313 1 716 760 251 476 2 031
Créanciers multilatéraux 14 513 23 605 14 430 17 723 19 281 20 897 12 834 20 212 29 489 7 184
MFI et Banques commerciales 13 952 7 218 27 331 11 102 156 0 1 613 14 596 37 475 13 342

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