FONCTIONS EXPONENTIELLES - FONCTIONS LOGARITHMES Terminale S
FONCTIONS EXPONENTIELLES - FONCTIONS LOGARITHMES Terminale S
FONCTIONS EXPONENTIELLES - FONCTIONS LOGARITHMES Terminale S
1.1. Théorème
La fonction exponentielle (de base e) est continue, strictement croissante sur et :
lim ex = 0 et lim ex = +¥
x ® -¥ x ® +¥
Démonstration :
· Continuité
La fonction exponentielle est solution, sur , de l'équation différentielle y' = y. Elle est donc nécessairement
· Stricte monotonie
La fonction exponentielle est strictement positive sur et égale à sa dérivée donc elle est strictement
croissante sur .
Remarque : la croissance de l'exponentielle se traduit par :
ex ey Û x y
Cette dernière propriété sera très utile pour établir des inégalités ou pour résoudre des inéquations.
· Limites
Montrons, tout d'abord, que pour tout x Î :
ex x
Pour cela, on étudie les variations de la fonction g définie sur par : Technique à connaître : pour comparer
deux quantités, on étudie le signe de
g(x) = ex - x
leur différence.
La fonction g est dérivable sur et pour tout x Î :
g'(x) = ex - 1 = ex - e0
Comme la fonction exponentielle est croissante sur , on en déduit :
x 0 Û ex e0 Û g'(x) 0
D'où le sens de variation de la fonction g :
x -¥ 0 +¥
Variations de la fonction g
1
La fonction g admet un minimum m strictement positif en 0 :
m = g(0) = e 0 - 0 = 1
Par conséquent la fonction g est strictement positive pour tout réel x, d'où :
pour tout x Î , e x x
Du théorème de comparaison des limites, on en déduit que l'exponentielle admet une limite en +¥ et :
lim e x = +¥
x ® +¥
Posons X = -x. Si x tend vers -¥ alors X tend vers +¥.
1 1
Compte tenu de la relation e x = -x
= nous avons :
e eX
1
lim e x = lim = 0 (puisque lim e X = +¥)
x ® -¥ X ® +¥ e X X ® +¥
La courbe de la fonction exponentielle admet donc, en -¥, une asymptote horizontale d'équation y = 0.
Ce qui achève la démonstration du théorème 1.1.
Exercices :
x2
· Démontrer que, pour tout x Î +, on a : 1+x+ ex
2
· Déterminer l'approximation affine de la fonction exponentielle au voisinage de 0.
1.2. Corollaire
Démonstration :
On rappelle qu'une application ¦ : E ® F est une bijection lorsque tout élément l de F admet un et un seul
antécédent c dans E (ou de manière équivalente, l'équation ¦(x) = l admet une unique solution c dans E).
Soit l Î *+ . Comme la fonction exponentielle est continue et strictement croissante et à valeurs dans *+ , le
3
e
2
l Figure 1
-1 c 1 2 3 x
-1
la fonction ln est la bijection réciproque de la fonction exponentielle, on a alors x = ey. Donc le point M'(y, x)
est situé sur la courbe de la fonction exponentielle. Or, le point M'(y, x) est le symétrique(1) du point M(x, y) par
rapport à la droite D d'équation y = x. En conséquence :
Les courbes Cexp et Cln sont symétriques par rapport à la première bissectrice D (droite d'équation y = x)
Cexp
y
M'
3 D:y=x
e
2
Cln
1 M
Figure 2
-1 1 2 e 3 x
-1
ln e x = x pour tout x Î
(B = ln A et A > 0) Û (A = eB)
Et également : ln e = 1 ; ln 1 = 0
Exercices :
A-t-on : 3x e x pour tout x Î ? Soit a Î . En étudiant la fonction ¦a définie sur par ¦a(x) = e x - ax,
déterminer le plus grand réel a tel que : ax e x pour tout x Î . Interpréter graphiquement en terme de
tangentes (à des courbes que l'on précisera)
® ®
(1)
En effet, le milieu du segment [MM'] est bien sur D et d'autre part les vecteurs MM ¢ (y - x ; x - y) et u (1 ; 1) sont bien orthogonaux.
Fonctions exponentielles et logarithmes Page 3 G. COSTANTINI http://bacamaths.net/
1.4. Théorème Autres limites avec des exponentielles
ex
· Pour tout n Î * : lim = +¥
x ® +¥ xn
lim x n e x = 0
x ® -¥
ex
· En particulier : lim = +¥
x ® +¥ x
lim x e x = 0
x ® -¥
ex - 1
· Tangente à l'origine : lim =1
x ®0 x
ex ex ex
Exemple : lim = lim ´ x = +¥ car lim = +¥ et lim x = +¥.
x ® +¥ x x ® +¥ x x ® +¥ x x ® +¥
Démonstration :
ex
· Montrons : lim = +¥
x ® +¥ xn
x n +1
ex
(n + 1)n +1
ex x
D'où, pour x Î *+ :
xn (n + 1)n +1
x
Comme lim = +¥, on en déduit facilement par comparaison que :
x ® +¥ (n + 1)n +1
ex
lim = +¥
x ® +¥ xn
un
En posant u = -x, on en déduit : lim | x n e x | = lim =0
x ® -¥ u ®+¥ eu
D'où : lim x n e x = 0
x ® -¥
ex
· En particulier pour n = 1, on a : lim = +¥ et lim x e x = 0
x ® +¥ x x ® -¥
ex - 1 e x - e0 0
lim = lim = exp' 0 = e = 1
x ®0 x x ®0 x - 0
ex
On a alors : lim = +¥ lim P(x) e x = 0
x ® +¥ | P( x) | x ® -¥
x n +1
lim = +¥
x ® +¥ | P( x) |
ex
Par ailleurs, d'après 1.4. : lim = +¥
x ® +¥ x n +1
ex
D'où, par produit : lim = +¥
x ® +¥ | P( x) |
ex - 1
Exercice : Étudier la limite suivante : lim
x ®0 x
ex - 1 e - 1
x
ex - 1
(On écrit simplement = ´ x et on en déduit, par produit : lim = 1 ´ 0 = 0)
x x x ®0 x
2.1. Théorème
La fonction ln transforme les produits en somme :
pour tous réels A et B strictement positifs : ln(AB) = ln A + ln B
Démonstration :
Comme l'exponentielle transforme les sommes en produits, on a :
eln A + ln B = eln A eln B = AB
D'où : ln A + ln B = ln(AB)
2.2. Corollaire
1
Pour tous A et B strictement positifs : ln = - ln B
B
A
ln = ln A - ln B
B
ln(Ap) = p ln A (p Î )
1
ln A = ln A
2
Démonstration :
1
· D'après 2.1. : ln + ln B = ln 1 = 0
B
1
D'où : ln = - ln B
B
1
Si p 0, alors : ln(Ap) = ln = -ln(A-p)
A- p
Mais comme -p 0 : ln(A-p) = -p ln A
D'où : ln(Ap) = p ln A
1
D'où : ln A = ln A
2
Démonstration :
On pourrait utiliser le théorème de la continuité de l'application réciproque (voir théorème 5.4. de la leçon sur
la continuité) pour conclure immédiatement (puisque le logarithme est l'application réciproque de
l'exponentielle qui est continue sur ). Mais celui-ci est hors programme. Nous allons donc procéder
autrement. Avant tout, nous aurons besoin du lemme suivant, bien pratique :
Lemme
Démonstration du lemme :
x > e x-1
Les limites à droite et à gauche sont égales à ln 1, ce qui prouve la continuité du logarithme en 1.
1
(ln x)' =
x
Démonstration :
On pourrait utiliser le théorème de dérivation de l'application réciproque (voir théorème 5.3. dans la leçon sur
la dérivabilité) mais celui-ci est hors programme. Procédons par changement de variable.
ln( x + h) - ln x
h
(On considère des valeurs de h suffisamment proches de 0 (h > -x) pour que ln(x + h) ait un sens)
x+hö
D'après 2.2. : ln(x + h) - ln x = ln æç æ hö
÷ = ln ç 1 + ÷
è x ø è xø
Posons u = ln æç 1 + ö÷ , ainsi :
h h
eu = 1 +
è xø x
h = x(eu - 1)
Comme la fonction ln est continue en 1, nous avons :
æ hö
lim ln ç 1 + ÷ = ln 1 = 0
h®0 è xø
Donc, lorsque h tend vers 0, u tend aussi vers 0. Nous pouvons donc écrire :
e -1
u
e -e u 0
Or, nous savons que : lim = lim = exp'(0) = 1
u ®0 u u ® 0 u
ln( x + h) - ln x 1
D'où : lim =
h®0 h x
2.5. Théorème
La fonction ln est strictement croissante sur *+
Démonstration :
C'est une conséquence immédiate de 2.4.
ln x ln y Û x y pour tous x et y de *+
Cette dernière propriété sera très utile pour établir des inégalités ou pour résoudre des inéquations.
2.6. Théorème Limites aux bornes de l'ensemble de définition ]0 ; +¥[ La représentation graphique de ln admet
lim ln x = +¥ donc une asymptote verticale d'équation
x ® +¥
x = 0 mais n'admet pas d'asymptote
lim ln x = -¥ horizontale.
x®0
x >0
Démonstration :
ln x
lim =1
x ®1 x -1
ex
On a vu que : lim = +¥
x ® +¥ x
x
D'où, en inversant : lim =0
x ® +¥ ex
Posons X = e x . Lorsque x tend vers +¥, X aussi. La limite ci-dessus s'écrit alors :
ln X
lim =0
X ®+¥ X
Autre méthode :
1
Établissons maintenant la limite suivante à l'aide d'un changement de variable du type X = :
x
1 æ 1ö æ ln X ö
lim x ln x = lim ln ç ÷ = lim ç - ÷ = 0 d'après ce qui précède.
x®0 X ®+¥ X è X ø X ®+¥ è X ø
x >0
Enfin, pour la dernière limite, on peut procéder comme dans la démonstration du théorème 2.4. ou utiliser
l'accroissement moyen de la fonction ln en x0 = 1. La limite est donc égale au nombre dérivé de la fonction ln
1 ln x ln x - ln 1 1
en x0 soit : lim = lim = ln' 1 = = 1
x0 x ®1 x - 1 x ®1 x - 1 1
Démonstration :
n
Soit n Î * le degré de P. Notons P(x) = åa x
p= 0
p
p
(avec an ¹ 0)
Comme la limite en +¥ d'une fonction polynôme P est égale à la limite de son terme de plus haut degré, nous
ln x ln x ln x
avons : lim = lim = 0 puisque lim = 0.
x ® +¥ P( x ) x ® +¥ a x n x ® +¥ x n
n
Exemples :
ln( x + 1)
· Étudier la limite en +¥ de :
x
Aucune limite du théorème 2.7. semble convenir pour une telle limite. Cependant, on sent bien un air de
ln x
famille avec la limite de en +¥. L'idée consiste à s'y ramener via l'artifice suivant puis un changement
x
de variable :
ln( x + 1) ln( x + 1) x + 1
= ´
x x +1 x
x +1 ln( x + 1) ln X
Or, lim = 1 et lim = lim = 0 ... (On a juste posé X = x + 1 ainsi X ® +¥)
x ® +¥ x x ® +¥ x +1 X ® +¥ X
ln( x + 1)
D'où, par produit, lim =0
x ® +¥ x
ln x
· Étudier la limite en +¥ de :
x
( x) ln x 2 ln x
2
En remarquant que x = , nous avons : =
x x
ln x 2 ln x ln X
lim = lim = lim 2 =0
x ® +¥ x x ® +¥ x X ® +¥ X
ln(1 - x) ln(1 + h)
D'autre part, en posant h = -x : lim = lim - = -1
x®0 x h® 0 h
x >0 h<0
3.1. Définition
Soit a un réel strictement positif.
On appelle fonction exponentielle de base a, la fonction ¦a (notée parfois expa) définie sur par :
¦a(x) = e x ln a
En effet, cela découle du corollaire 2.2. dans lequel on a vu que pour tout A Î *+ et tout p Î :
ln(Ap) = p ln A
x
Lorsque x Î , on a donc bien : ¦a(x) = e x ln a = e ln( a ) = a x
Ce n'est pas une convention ridicule, on verra ci-dessous que cette nouvelle écriture est compatible avec les
règles usuelles sur les exposants.
On remarquera la nécessité de la condition a > 0 pour définir les fonctions ¦a et le rôle de la condition a > 1
pour le sens de variation de ces fonctions.
1
Exemples : on considère les fonctions exponentielles ¦ et g de bases 2 et respectivement :
2
x
æ 1ö
¦(x) = 2 x = e x ln 2 et g(x) = ç ÷ = e - x ln 2
è 2ø
y
On a :
C¦
¦'(x) = ln 2 e x ln 2 > 0 pour tout réel x,
2
donc ¦ est strictement croissante sur . Figure 3
Cg
x
-3 -2 -1 1 2 3
ln a x = ln e x ln a = x ln a
( )
x
ax 1 y ax æ aö
a x+y = ax a y a x-y = a -x = ax = a xy a x b x = (ab) x =ç ÷
ay ax bx è b ø
· a x + y = e ( x + y ) ln a = e x ln a + y ln a = e x ln a e y ln a = a x a y
e x ln a ax
· a x - y = e ( x - y ) ln a = e x ln a - y ln a = =
e y ln a ay
1 1
· a - x = e - x ln a = x ln a
=
e ax
( )
y x ln a
· Posons b = a = e x ln a . On a : a x
x
= b y = e y ln b = e y ln( e )
= e yx ln a = a xy
( )
y
Conséquence : démonstration de la propriété : e x = e xy pour tous réels x et y :
( )
y
on applique simplement la relation a x = a xy avec a = e > 0.
( )
2´
-1 = (-1)1 = ( -1) 2 = ( -1) 2 2 = ( -1) 2 = 1=1
( )
y
Réponse : la relation a x = a xy n'est pas valable pour a = -1...
3.3. Théorème
Démonstration :
3.4. Théorème
ax
· Si a > 1 alors : lim = +¥
x ® +¥ x
ax
· Si 0 < a < 1 alors : lim = -¥
x ® -¥ x
ax e x ln a e x ln a eX
· Si a > 1 alors lim = lim = lim ln a = +¥ (puisque ln a > 0 et lim = +¥)
x ® +¥ x x ® +¥ x x ® +¥ x ln a X ® +¥ X
ax e x ln a e x ln a eX
· Si 0 < a < 1 alors lim = lim = lim ln a = -¥ (puisque ln a < 0 et lim = +¥)
x ® -¥ x x ® -¥ x x ® -¥ x ln a X ® +¥ X
ln(1 + X )
Or, lorsque x tend vers +¥, X tend vers 0 et nous savons que lim = ln'(1) = 1
X ®0 X
x ln (1+ X ) x
æ aö a æ 1ö
Donc lim ç 1+ ÷ = lim e X = e a . Et en particulier : lim ç1 + ÷ = e.
x ® +¥ è xø X ®0 x ® +¥ è xø
4.1. Théorème
Soit u une fonction dérivable sur un intervalle I.
Si, de plus, u est strictement positive sur I, alors la fonction définie par ln u est dérivable sur I et :
u¢
(ln u)' =
u
æ x 2 + 1ö 2 2x 1
· Dériver sur ]0 ; +¥[ : ¦(x) = ln ç ÷ = ln(x + 1) - ln x. On obtient : ¦'(x) = 2 - .
è x ø x +1 x
¦k(x) = e - kx et gk(x) = e - kx (k Î *+ )
2
Ces fonctions s'étudient sans peine. On les rencontrera dans de nombreux exercices.
e - at - e -bt
Exercice : Soient a, b Î . Étudier la limite lorsque t tend vers 0 de :
t
e - at - e -bt e - at - 1 e -bt - 1
On écrit : = -
t t t
Considérons la fonction ¦ définie sur par ¦(t) = e -lt . La fonction ¦ est dérivable et ¦'(t) = -l e -lt .
¦ (t ) - ¦ (0) e - lt - 1 e - lt - 1
L'accroissement moyen de ¦ en 0 s'écrit : = . Nous avons donc lim = ¦'(0) = -l.
t t t®0 t
5. Fonctions puissances(1)
5.1. Définition
Soit a un réel. On appelle fonction puissance la fonction ¦a définie sur ]0 ; + ¥[ par :
a
¦a(x) = x
p p ln x
Exemple : ¦p(x) = x = e .
5.2. Théorème
Les fonctions puissances ¦a sont dérivables sur ]0 ; +¥[ et :
a-1
¦ ¢a (x) = ax
(1)
Ces fonctions sont au programme de TS (2002) mais pas leur étude systématique.
Fonctions exponentielles et logarithmes Page 14 G. COSTANTINI http://bacamaths.net/
p-1
Exemple : ¦ ¢p (x) = px .
1 a ln x 1 a a-1
Démonstration : ¦a(x) = e a ln x , d'où ¦ ¢a (x) = a e = a x = ax
x x
Le signe de a détermine donc le sens de variation des fonctions ¦a :
si a > 0 alors ¦a est strictement croissante sur ]0 ; +¥[
si a < 0 alors ¦a est strictement décroissante sur ]0 ; +¥[
a
Lorsque a > 0, nous avons lim x = lim e a ln x = 0 (puisque a > 0 et lim ln x = -¥).
x ®0 x ®0 x ®0
x >0 x >0 x >0
Les fonctions puissances ¦a sont donc (pour a > 0) prolongeables par continuité en 0.
Nous pouvons donc poser : ¦a(0) = 0
a
C'est-à-dire, pour tout réel a > 0 : 0 =0
Cas particulier : lorsque a = 0, nous avons :
0
¦0(x) = x = e 0 = 1 et lim ¦0(x) = 1.
x ®0
x >0
Exercice : étudier l'application ¦ définie *+ par ¦(x) = xe. Démontrer que la tangente à sa courbe au point
Application des fonctions puissances : racine nième (n 2) : on appelle racine nième l'application :
y= n
x Û (x = y n et y > 0)
1 1
ln x 1
Remarquons que lim x n = lim e n = 0 (puisque > 0 et lim ln x = -¥).
x ®0 x ®0 n x ®0
x >0 x >0 x >0
La fonction Rn est donc prolongeable par continuité en 0 et nous pouvons poser Rn(0) = 0, c'est-à-dire n
0 = 0.
a>1
y Type x2 a=1
y=x
Figure 4
0<a<1
2
Type x
a=0
1 y=1
a<0
Type 1
1 2 3 x
Propriété :
lorsque x > 1, les fonctions puissances sont "rangées" dans le même ordre que les exposants :
1 1
... < 2
< < 1 < x < x < x 2 < x 3 < x p < x 4 < ...
x x
lorsque 0 < x < 1, les fonctions puissances sont "rangées" dans l'ordre inverse des exposants :
1 1
... < x 4 < x p < x 3 < x 2 < x < x < 1 < < 2 < ...
x x
a b
Cette propriété se démontre aisément : soient a et b deux exposants réels tels que a < b. Comparons x et x :
On a a<b
· Si x > 1, alors ln x > 0, d'où : a ln x < b ln x
Et comme l'exponentielle est une fonction strictement croissante sur :
ea ln x < eb ln x
a b
C'est-à-dire : x < x
· Par contre, si 0 < x < 1, alors ln x < 0, d'où : a ln x > b ln x
ea ln x > eb ln x
a b
x > x
a
Voyons maintenant comment dériver une expression du type u :
5.3. Théorème
Soit a un réel et u une fonction strictement positive et dérivable sur un intervalle I.
a
La fonction définie par u est dérivable sur I et :
¢
(u ) = a u' u
a a -1
6. Croissances comparées
6.1. Théorème
Pour tous réels a et b strictement positifs et pour tout réel a > 1 :
(ln x ) b ln x
1. lim = 0 et en particulier lim =0
x ® +¥ x a x ® +¥ x a
(a x )b ex
2. lim = +¥ et en particulier lim = +¥
x ® +¥ xa x ® +¥ x a
Ce théorème étant techniquement difficile à retenir, on lui préfère parfois la règle suivante (à formuler avec
minutie) :
Pour les produits ou quotients indéterminés ne faisant intervenir que des exponentielles (de base a > 1), des
puissances et des logarithmes (ou des puissances d'exposants positifs de ceux-ci) l'exponentielle "l'emporte"
sur les puissances qui elles-mêmes "l'emportent" sur le logarithme...
Ces résultats prolongent ceux déjà établis dans les paragraphes "limites de références" (1.4. et 2.7.)
Démonstration :
æ ln X ö
(ln x ) b eb ln(ln x ) X çb
è X
-a÷
ø
1. On écrit : = = eb ln(ln x ) -a ln x = eb ln X - aX = e
xa ea ln x X = ln x
ln X
Or, lim b - a = -a (< 0) donc :
X ® +¥ X
æ ln X ö
lim X ç b - a÷ = -¥
X ® +¥ è X ø
æ ln X ö
X çb -a÷
è X ø
D'où : lim e =0
X ® +¥
(ln x ) b ln x
On en déduit : lim = 0 et en particulier lim = 0 (b = 1)
x ® +¥ xa x ® +¥ xa
æ ln x ö
(a x )b e bx ln a bx ln a - a ln x
x ç b ln a - a
è x ø
÷
2. On écrit : a
= a ln x
= e = e
x e
ln x
Or, lim b ln a - a = b ln a > 0 (car a > 1 et b > 0) donc :
x ® +¥ x
æ ln x ö
x ç b ln a - a ÷
è x ø
lim e = +¥
x ® +¥
(a x )b ex
C'est-à-dire : lim = +¥ et en particulier lim = +¥ (a = e et b = 1)
x ® +¥ xa x ® +¥ x a
Or, si x tend vers 0 par valeurs supérieurs, X tend vers +¥. On a donc :
( - ln X )b ( -1)b (ln X ) b
lim x a (ln x ) b = lim = lim = 0 d'après 1.
x ®0 X ® +¥ Xa X ® +¥ Xa
x>0
æ ln x ö
xç a - b ln a ÷
è ø
4. On écrit : x a (a - x ) b = e a ln x - xb ln a = e x
ln x
Or, lim a - bln a = -b ln a < 0 (car a > 1 et b > 0) donc :
x ® +¥ x
æ ln x ö
xç a - b ln a ÷
è ø
lim e x
=0
x ® +¥
Exemples :
(ln x ) p 1
· lim = 0 (cas 1 avec b = p et a = )
x ® +¥ x 2
x 1000
· lim = 0 (cas 4 avec a = 1000, a = 1,01 et b = 1) (imprévisible avec une calculatrice !)
x ® +¥ 1,01x
7. D'autres logarithmes
7.1. Définition
Soit a Î *+ . On appelle logarithme de base a la fonction, notée loga, définie sur *+ par :
ln x
loga(x) =
ln a
ln( xy ) ln x ln y
loga(xy) = = + = loga(x) + loga(y)
ln a ln a ln a
On en déduit les même règles de calculs que pour le logarithme népérien.
Ces fonctions sont aussi dérivables sur *+ (puisque la fonction ln l'est) et pour tout x Î *+ , on a :
1 1
log¢a ( x ) = ´
ln a x
Démonstration :
Soit p le nombres de chiffres de n. Alors :
10p-1 n < 10p
D'où : E(log(n)) = p - 1
p = E(log(n)) + 1
Exemple :
Le plus grand nombre dont on ait prouvé la primalité est à ce jour(1) :
( )
log(Record + 1) = E log ( 232 582 657 ) + 1 = E(32 582 657 log 2) + 1 = 9 808 358
Le plus grand nombre premier connu possède pas loin de 10 millions de chiffres !
8. Complément : fonctions ch et sh
8.1. Définition
On définit les fonctions ch (cosinus hyperbolique) et sh (sinus hyperbolique) par :
e x + e- x e x - e- x
ch x = et sh x = pour tout x Î
2 2
(1)
44ème nombre de Mersenne (M44) découvert en septembre 2006 par le GIMPS (voir http://www.mersenne.org/prime.htm pour connaître le
dernier record)
Fonctions exponentielles et logarithmes Page 19 G. COSTANTINI http://bacamaths.net/