Logistique de Chantier

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FONDATION 2IE

COURS DE LOGISTIQUE
DE CHANTIERS

LICENCE DE MAINTENANCE INDUSTRIELLE


Année 2011

DRAMANE COULIBALY Ingénieur B.T.P.


TABLE DES MATIERES

I. DEFINITIONS
II. LA LOGISTIQUE DANS LE SECTEUR DU B.T.P.
II.1. La logistique : la fonction transversale
II.2. La gestion des flux physiques et des flux d’informations
II.3. Le travail du logisticien
II.4. La logistique : un outil de gestion
II.4.1. Des freins à la mise en place
II.4.2. Des entreprises de petite taille
II.4.3. Un coût des manutentions non chiffré
II.4.4. Un environnement de travail particulier et difficile
II.4.5. Les coûts de mains d’œuvre
II.4.6. La qualité
III. LES ENJEUX SOCIAUX
III.1. Les accidents du travail
III.2. L’image de la profession et l’intérêt des jeunes pour le métier
IV. LES PRINCIPES GENERAUX DE PREVENTION
V. COMMENT ADAPTER LA DEMARCHE LOGISTIQUE AU BTP ?
V.1. Les principaux services techniques d’une entreprise de B.T.P.
V.2. Environnement général de la logistique des chantiers
V.3. Les principales phases de la logistique de chantier
V.4. Des principes d’action
V.4.1. Organiser les approvisionnements c’est prendre en compte :
V.4.1.1. Identifier et quantifier les produits
V.4.1.2. Planifier les besoins en produits
V.4.1.3. Connaître les conditions de réalisation des travaux
V.4.1.4. La définition exacte des produits constituant l’ouvrage
V.4.1.5. Le calendrier des travaux
V.4.1.6. La définition des moyens disponibles
V.4.1.7. Définir des conditionnements et des modes de livraison adaptés
V.4.1.8. Passer la commande des produits
V.4.1.9. Pour passer une commande précise, il faut connaître :
VI. GERER LES DECHETS
VI.1. Limiter la production de déchets.
VI.2. Organiser l’évacuation des déchets
VII. DES SEQUENCES A RESPECTER
VII.1. Avant les travaux
VII.1.1. La conception de l’opération
VII.1.2. Pour bien gérer les approvisionnements, il faut :
VII.1.3. La conception du projet
VII.1.4. Avant les travaux
VII.1.5. La passation des contrats de travaux
VII.2. Le devoir du maître d’ouvrage en matière de coordination
VII.2.1. La préparation de chantier
VII.2.2. Pendant les travaux
VII.2.3. La phase « structure, enveloppe 
VII.2.4. La phase «cloisonnement, fluide 
VII.2.5. La phase « équipement finition 
VII.2.6. Les réunions
VII.2.7. Les réunions d’études
VII.2.8. Les réunions de préparation de chantier
VII.2.9. Les réunions du CISSCT
VIII. LES PLANNINGS ET LES PLANS
VIII.1. Les plannings
VIII.2. Les plans
VIII.2.1. Le plan des installations de chantier
VIII.2.2. Le plan des installations de chantier définit pour chaque phase
VIII.2.3. Le plan général de coordination SPS
IX. LES MOYENS MATERIELS
IX.1. La distribution verticale
IX.1.1 La grue à tour
IX.1.2. La grue mobile
IX.1.3. Le monte-matériaux, l’ascenseur de chantier
IX.2. La distribution horizontale
IX.3. La circulation au sol
IX.4. Le matériel du maître d’ouvrage
IX.5. La circulation dans l’ouvrage
IX.6. Les règles de manutention
X. DES MOYENS LOGISTIQUES EXTERIEURS AU CHANTIER
X.1. Les modes d’approvisionnement
X.2. Le conditionnement
CONCLUSION
ANNEXES
ANNEXE 1 : ORGANISATION DES OPERATIONS D’AMENE ET DE REPLI DE
MATERIELS
ANNEXE 2 : LES GRANDES FAMILLES OU GROUPES DE MATERIELS DU
B.T.P.
ANNEXE 3 : LE MATERIEL DANS LE B.T.P.
ANNEXE 4 : NOTION DE GESTION DES TRANSFERTS DE MATERIELS ENTRE
CHANTIERS
ANNXE 5 : EQUIPES TYPES DE TERRASSEMENT
ANNXE 6 : ORGANISATION DES TRANSPORTS DE MATERIAUX
INTRODUCTION
L’on a l’habitude de dire que notre monde est un monde de communication. Si cette
communication semble à prime abord porter sur l’information, celle ci aboutit
généralement à un processus d’échanges dont la réalisation nécessite la mise en
place d’un ensemble de moyens couramment connus sous le nom de logistique.

I. DEFINITIONS

Utilisée initialement dans le domaine militaire, la logistique est présentée dans ce


cadre comme une combinaison d’actions et de moyens mis en œuvre pour ravitailler
une armée. Transposée au secteur civil, elle est définie par l’ASLOG. (Association
Française pour la Logistique), comme « l’ensemble des activités qui assurent la mise
en place à moindre coût, d’une quantité déterminée de produit, à l’endroit et au
moment où une demande existe »

La logistique fait donc appel à des techniques qui permettent de répondre aux
besoins des clients dans les meilleures conditions. La mise en œuvre de ce nouveau
concept se traduit souvent par la création d’une nouvelle fonction transversale, la
fonction logistique, qui se développe de plus en plus dans les grandes entreprises.

Par définition aussi, un chantier est l’ouvrage à réaliser, le lieu où l’on construit ou
encore le temps durant lequel cela a lieu.

II. LA LOGISTIQUE DANS LE SECTEUR INDUSTRIEL

Telle que définie, la logistique fait donc appel à des techniques qui permettent de
répondre aux besoins des clients dans les meilleures conditions. La mise en œuvre
de ce nouveau concept se traduit souvent par la création d’une nouvelle fonction
transversale, la fonction logistique, qui se développe de plus en plus dans les
grandes entreprises.

II.1. La logistique : la fonction transversale

Dans la plupart des entreprises industrielles coexistent des services spécifiques plus
ou moins développés : achats, production, commercial, marketing, relations
humaines, communications comptabilité, etc.… qui tous participent à la vie de
l’ensemble et pour les quels chaque responsable recherche l’efficacité maximale. Or,
dans ce monde de gestion « au plus juste » d’entités séparées, très peu de
personnes disposent à la fois du temps et du recul nécessaires pour harmoniser les
interfaces entre services.

En étudiant tous les mouvements de produits de l’entreprise, le logisticien facilite


bien évidemment de nombreuses informations qui pourront s’avérer très utiles pour
accroître la compétitivité de l’entreprise ou pour lui permettre de se donner des
orientations à plus ou moins long terme.

II.2. La gestion des flux physiques et des flux d’informations

La première tache du logisticien consiste à identifier, puis à analyser tous les


transferts de produits réalisés dans le cadre de l’activité de l’entreprise. Cela
concerne les achats faits en amont de la production auprès des fournisseurs, mais
également des échanges entre services et les livraisons à la clientèle.
Cette étude des flux physiques porte sur les produits – nature, quantité, dimensions,
etc.-mais également sur les moyens – camions, grues, aires de stockage, etc.-qui
doivent être mis en œuvre pour effectuer les transferts.

II.3. Le travail du logisticien

1. Recenser les flux de produits et d’informations


2. Analyser
3. Optimiser

Simultanément, le logisticien effectue le même travail d’identification et d’analyse sur


toutes les actions qui déclenchent ou qui accompagnent les mouvements de
produits. Cet ensemble est appelé, le flux d’informations. Il comporte, par exemple,
le suivi des commandes, la gestion des stocks, l’élaboration du plan de produit ou la
facturation.

Un travail de synthèse sur les flux permet de mettre en lumière et de supprimer


rapidement les dysfonctionnements les plus évidents qui sont généralement dus à un
manque de coordination ou à des divergences d’intérêts entre services.
Les actions correctives portent le plus souvent sur la suppression d’opération
inutiles, sur une meilleure répartition des stocks ou des surfaces de stockage, sur
une utilisation plus efficace des moyens de transport ainsi que sur une circulation
plus rapide et plus utile des informations et des produits.

II.4. La logistique : un outil de gestion


Dans la plupart des cas, l’action du logisticien ne va pas au- delà de la gestion des
flux. Toutes ces données constituent néanmoins une importante source
d’informations, qui peut aider l’entreprise à réfléchir aux orientations qu’elle doit se
donner pour assurer sa pérennité. Ces informations peuvent lui permettre, en effet,
d’adapter en permanence son outil industriel aux conditions du marché et d’anticiper
l’évolution des besoins de ses clients.

 Adapter l’outil industriel aux conditions du marché.


En s’interrogeant sur le coût et l’intérêt des flux physiques et des flux
d’informations identifiés par le logisticien, il est possible d’optimiser
progressivement l’outil industriel et de l’adapter à son environnement.

C’est ainsi que beaucoup d’entreprises accélèrent la circulation des produits, en


limitant leurs stocks de matières premières ou de produits finis, pour diminuer
leurs frais financiers et immobiliers et que d’autres sous-traitent des taches telles
que le stockage ou la distribution à des acteurs plus compétents ou demandent à
leurs fournisseurs des services nouveaux, comme le fractionnement des
livraisons ou la fourniture de composants plus faciles à manipuler.

 Anticiper l’évolution des besoins des clients.

En suivant le produit jusqu’au client final, le service logistique dispose d’informations


utiles pour anticiper tout changement dans les besoins des clients et permettre ainsi
de faire évoluer l’outil industriel.
Dans la grande distribution, par exemple, la diminution progressive des surfaces de
vente oblige de plus en plus les fournisseurs à modifier leur organisation et souvent
leur système de production, pour pouvoir livrer les produits en continu et par
quantités adaptées.

L’analyse des flux physiques et d’informations permet d’optimiser le fonctionnement


global de grandes entreprises industrielles ou commerciales de secteurs aussi variés
que l’automobile, la grande distribution ou l’aéronautique.
Les chapitres suivants montrent comment appliquer cette démarche au secteur du
BTP.

Dans le secteur du bâtiment et des travaux publics, les exemples de mise en place
de la démarche logistique sont peu nombreux.

- des logistiques existent chez les fabricants et les négociants de produits de


construction, ces entreprises étant toutefois plus proches du monde industriel
que du secteur BTP.
- Des services approvisionnements sont créés pour les grandes opérations ne
disposant pas d’aires de stockages suffisantes ainsi qu’à l’étranger, sur les
chantiers devant importer la plupart des matériaux et des matériels utilisés.
- Quelques expérimentations sont menées à l’initiative du plan construction et
architecture (PCA) sur de petits chantiers témoins de bâtiment.

Mis à part ces cas particuliers, les approvisionnements sur chantiers font rarement
l’objet d’une réflexion concertée entre les intervenants d’une même opération et les
produits sont le plus souvent achetés au fur et à mesure des besoins ; prix, proximité
et disponibilité étant les principaux critères de choix.

II.4.1. Des freins à la mise en place

Les professionnels de la construction partagent des spécificités qui les différencient


très fortement des autres secteurs industriels et qui expliquent, en partie, les
difficultés rencontrées pour mettre en place sur les chantiers une organisation plus
performante en matière d’approvisionnement à pied d’œuvre.

II.4.2. Des entreprises de petite taille

Dans le secteur de la construction, une part importante des travaux est réalisée par
de petites entreprises (dans la plus part des pays, 70% du chiffre d’affaires du BTP
est réalisé par des entreprises de moins de 50 salariés) et ces entreprises travaillent
généralement avec leurs propres moyens (peu d’organisation collective) car les
marchés sont souvent passés en corps d’état séparés. De plus, la sous-traitance est
importante sur les chantiers.
Ces deux caractéristiques font que l’on rencontre rarement dans le secteur du BTP,
notamment sur les petits chantiers, des moyens logistiques adaptés qui
permettraient d’approvisionner les matériaux à pied d’œuvre dans les meilleures
conditions. Les moyens individuels étant généralement moins performants qu’une
organisation collective conçue dès la phase de conception.

II.4.3. Un coût des manutentions non chiffré

Peu de recherches ont été menées pour évaluer les quantités de produits utilisés sur
chantiers pour connaître le temps passé à les déplacer (déchargement, la mise en
stock, reprise et distribution au poste de travail).
Dans les études de prix, les coûts d’approvisionnement sont le plus souvent
« noyés » dans les frais de chantier et très rarement individualisés.

Il est donc difficile, dans ces conditions, de chiffrer les économies que l’on pourrait
attendre d’une organisation logistique plus performante.
Cela explique les hésitations des maîtres d’ouvrage et celles des entreprises à
demander ou mettre en place des moyens logistiques plus efficaces alors que les
gains de productivité espérés ne sont pas chiffrés. Ce manque de connaissance
explique aussi le peu d’empressements des industriels à développer des produits,
conditionnements ou matériels de manutention qui répondraient mieux aux besoins
des utilisateurs.

II.4.4. Un environnement de travail particulier et difficile

Les conditions de réalisation d’un ouvrage sont très éloignées de l’environnement de


travail que l’on rencontre habituellement dans une usine.

La coordination de l’ensemble des intervenants est d’autant plus nécessaire que les
interfaces sont nombreuses et que les projets ne sont bien souvent définis dans le
détail que très peu de temps avant le début effectif des travaux.
Une autre particularité du BTP concerne la main - d’œuvre d’exécution dont le coût
peut atteindre le tiers du montant des travaux. Cette main – d’œuvre possède en
général un faible niveau de qualification et, dans bien des cas, fait partie intégrante
du système de production car le matériel, qui doit pouvoir être réemployé facilement
sur d’autres opérations, est généralement peu mécanisé et peu spécialisé.

Malgré cet environnement de travail particulier et difficile, le taux d’encadrement sur


chantier reste plus faible que celui que l’on rencontre habituellement dans l’industrie.
On comprend donc pourquoi les responsables de chantiers, qui doivent gérer dans
l’urgence une somme importante de problèmes et d’informations pour faire avancer
leurs travaux, ne consacrent pas beaucoup de temps à l’organisation des
approvisionnements. Cela est d’autant plus vrai qu’ils savent par expérience qu’un
retard de livraison est toujours possible et que l’avancement des travaux dépend
aussi de leur capacité d’adaptation aux aléas.
La phase de réalisation des ouvrages ou phase chantier, souvent suspectée d’être à
l’origine de ces difficultés, ne fait bien souvent que révéler les dysfonctionnements de
la phase conception. De plus, cette phase chantier ne dépend pas que des seules
entreprises chargées des travaux et tous les autres acteurs de la construction –
maître d’ouvrage, concepteurs, fournisseurs de matériels et de matériaux – devraient
lui prêter une plus grande attention, pour faire progresser (collectivement) l’ensemble
du secteur.

II.4.5. Les coûts de mains d’œuvre

Il apparaît dans des études que la part de main d’œuvre consacrée aux
manutentions, dans les métiers du bâtiment, est très importante. Elle est de l’ordre
de 30% pour le gros œuvre et de 40% pour les autres corps d’état. Avec un coût de
main d’œuvre estimé à 25% du montant des travaux, les dépenses de main d’œuvre
engendrées par les manutentions représentent donc, pour un chantier de bâtiment,
pratiquement 10% de ce montant des travaux.
Sachant que dans bien des cas, les approvisionnements ne font pas l’objet d’études
approfondies, il est tout à fait possible d’espérer une économie significative sur ce
poste et par conséquent sur le coût total des travaux, en intervenant uniquement sur
l’organisation des approvisionnements.
Une diminution du tiers du coût des manutentions est tout à fait envisageable. Cela
correspondrait à une économie de 3% du coût global des travaux (1/3 de 10%).
Ce chiffre est à rapprocher de la marge des entreprises du BTP. Il permet de prendre
conscience de l’importance des économies directes qui peuvent être envisagées.

II.4.6. La qualité

Les professionnels de la qualité s’accordent pour estimer les coûts de non –qualité à
10% du montant des travaux et pour considérer que l’origine de ces dépenses réside
le plus souvent dans un manque d’organisation. La démarche logistique, qui consiste
à mieux organiser les flux de produits et les flux d’informations, ne peut donc que
générer des économies indirectes sur ces coûts de non-qualité, grâce notamment à
la mise en cohérence des informations.

III. LES ENJEUX SOCIAUX

III.1. Les accidents du travail

Les manutentions sont à l’origine du tiers des accidents du secteur de la


construction.
Ces accidents peuvent survenir pendant l’utilisation de moyens mécaniques :
décrochement de charges, renversement d’engins, rupture d’apparaux de levage,
etc.…, mais dans la grande majorité de ces cas, ils trouvent leur origine dans les
manutentions manuelles.
Les manipulations d’objets lourds et les manutentions effectuées dans de mauvaises
conditions ou de façon répétitive sont à l’origine de nombreuses lésions invalidantes.
Le coût total des accidents dus aux manutentions manuelles pour le secteur du BTP
est très élevé et représente des millions de journées perdues par an.

Improvisation et manque de préparation sont souvent à l’origine de ces accidents.


Une meilleure organisation des approvisionnements devrait permettre d’en faire
baisser le nombre et le coût de façon significative.

III.2. L’image de la profession et l’intérêt des jeunes pour le métier

Nous avons vu dans le paragraphe précédent que les ouvriers du bâtiment


passaient une grande partie de leur temps de travail en manutentions diverses de
matériaux et de matériel.
Ces tâches qui se déroulent souvent dans des conditions difficiles, et qui dans
certains cas pourraient être mécanisées, sont peu valorisantes et donnent une très
mauvaise image du métier.

Elles correspondent à un gaspillage de qualification puisque l’on demande à des


ouvriers spécialisés, plombiers, électriciens ou carreleurs de consacrer beaucoup de
temps en manutentions. Elles peuvent aussi engendrer des tensions.

Par ailleurs, les périodes de récupération, qui devraient suivre toute manutention
importante, notamment pour les ouvriers les plus âgés, sont souvent prises pendant
le travail de spécialité, ce qui rend ce denier moins intéressant.

Cette coordination est assurée par un coordonnateur de sécurité désigné par le


maître d’ouvrage, tant au cours de la conception, de l’étude et de l’élaboration du
projet, que de la réalisation de l’ouvrage.
C’est ainsi que pourra être décidée la mise en commun de moyens
d’approvisionnement qui permettront à tous les salariés ou travailleurs
indépendants présents sur un même chantier de bénéficier d’équipements sûrs,
appropriés aux opérations à effectuer.

Les mesures d’organisation collective proposée par le coordonnateur doivent être


arrêtées impérativement dès la phase de conception du projet et faire partie du
dossier d’appel d’offres. L’expérience montre que lorsque les travaux sont
commencés, il est toujours très difficile de modifier l’organisation prévue (et chiffrée)
par les entreprises.

Pour faciliter les approvisionnements à pied d’œuvre, le coordonnateur proposera


donc, dès la phase de conception, une organisation prévisionnelle qui portera sur :
- l’ordonnancement des travaux (plannings, phasages, etc.),
- les infrastructures provisoires (accès, voies de circulation, zone de stockage,
etc.),
- les moyens matériels (appareils de manutention, nacettes, etc.).
Cette organisation prévisionnelle sera aménagée pendant la période de préparation
de chantier avec les entreprises adjudicataires.
C’est pourquoi il est souhaitable que les entreprises soient retenues au plus tôt.

IV. LES PRINCIPES GENERAUX DE PREVENTION

a) Eviter les risques


b) Evaluer les risques qui ne peuvent pas être évités.
c) Combattre les risques à la source.
d) Adapter le travail à l’homme, en particulier en ce qui concerne la conception
des postes de travail ainsi que le choix des équipements de travail et des
méthodes et de production, en vue notamment de limiter le travail monotone
et le travail cadencé et de réduire les effets de ceux-ci sur la santé.
e) Tenir compte de l’état d’évolution de la technique
f) Remplacer ce qui est dangereux par ce qui n’est pas dangereux ou par ce qui
est moins dangereux.
g) Planifier la prévention en y intégrant, dans un ensemble cohérent, la
technique, l’organisation du travail, les relations sociales et l’influence des
facteurs ambiants.
h) Prendre des mesures de protection collective en leur donnant la priorité sur
les mesures de protection individuelle.
i) Donner les instructions appropriées aux travailleurs.

V. COMMENT ADAPTER LA DEMARCHE LOGISTIQUE AU BTP ?

V.1. Les principaux services techniques d’une entreprise de B.T.P.

1. Le bureau d’études :
 Il est chargé d’établir après calculs appropriés, les plans d’exécution
(coffrage, ferraillage, préfabrication, montage...) à partir des plans du DAO;
les calculs B.A. sont parfois réalisés par des bureaux d’études spécialisés
extérieurs à l’entreprise adjudicataire; ils peuvent être imposés par le maître
d’œuvre.
 Il participe à l’établissement des soumissions pour répondre aux appels
d’offres;
 Il comprend des dessinateurs, des calculateurs,...
2. Le bureau d’estimation et de commande :
 Il est chargé de chiffrer les commandes d’après les plans, de contacter
fournisseurs et sous-traitants, d’établir les situations mensuelles de travaux et
les mémoires; au stade de l’adjudication, il est chargé d’établir le prix de
revient d’une offre;
 Il comprend essentiellement des métreurs
3. Le bureau des travaux :
 Il est chargé de mobiliser et ouvrir les chantiers, de faire exécuter les travaux
selon les plans fournis et les règles de l’art, en respectant les plannings, les
prix découlant du marché concerné;
 Il assure l’approvisionnement des chantiers, surveille, contrôle le déroulement
des travaux, fait appliquer les règlements d’hygiène et de sécurité;
 Il comprend des conducteurs de travaux, des chefs de chantiers, des commis
de chantiers, le personnel d’exécution.
4. Le bureau des méthodes :
 Il fait les études de prix : chiffrer les ouvrages élémentaires, les temps
élémentaires;
 Il établit les documents de préparation de chantier : plans d’aménagement
général
-fiches d’instruction détaillées sur les modes opératoires, avec introduction des
dispositifs de sécurité dans le processus d’exécution (organisation des postes de
travail)
-plannings d’ordonnancement et d’exécution (approvisionnements, rotation d’équipes
spécialisées et de matériels...)

5. Le service matériel :
Il gère le parc matériel: il est chargé d’entreposer, d’acheminer, d’entretenir et de
réparer le matériel et l’outillage nécessaires au fonctionnement des chantiers:
-mise en œuvre de la politique matériel de l’entreprise
-mise à jour des fiches de stocks du service magasin;
-codification du matériel avec fiches d’emploi;
-planning d’utilisation, de contrôle périodique;
-centralisation des mouvements de matériels (il reçoit les prévisions des services
Intéressés et organise la rotation des camions);
-travaux d’installation des engins sur les chantiers.
Le service matériel assure donc la logistique de l’entreprise.

V.2. Environnement général de la logistique des chantiers

Parmi les travaux de recherche, la logistique, qui a pour objet d’optimiser


l’ensemble des approvisionnements d’une opération, est assurément une voie de
progrès pour le secteur du BTP.

Les principaux bénéficiaires d’une meilleure logistique sont les artisans et les petites
entreprises qui ne peuvent intervenir individuellement sur l’organisation générale
d’un chantier.
Les coordonnateurs santé sécurité, dont l’un des rôles consiste à favoriser la mise en
place de moyens communs, ne peuvent, quant à eux, qu’être partie prenante d’une
telle démarche.

Les maîtres d’ouvrage et les maîtres d’œuvre sont cependant les premiers
concernés, car la maîtrise de toute opération de construction demande qu’ils
prennent, dès la conception, un ensemble de décisions relatives à son organisation
générale.
On peut noter également que la mise en œuvre d’une telle organisation ne peut que
contribuer à une amélioration sensible de la qualité de la construction.

V.3. Les principales phases de la logistique de chantier

L’une des premières choses à faire par une entreprise dès qu’elle reçoit l’ordre de
démarrer les travaux est de rendre possible la mise en route rapide de l’exécution de
la commande. C'est-à-dire procéder à l’installation du chantier qui consiste à
préparer les lieux pour recevoir :
- Le personnel (locaux sociaux et bureaux, atelier),
- Le matériel (aires d’installation),
- Les matériaux (aires de stockage).
Dès cet instant, la logistique entre en jeu par sa première phase qui est l’amenée du
matériel.
Elle va se poursuivre dans une seconde phase durant toute la durée du chantier pour
assurer et coordonner toutes les opérations de transfère de matériels, d’équipement,
d’approvisionnement et de manutentions.
En dernière phase, elle va assurer le repli du matériel.

V.4. Des principes d’action

Pour construire un ouvrage, il est nécessaire d’acheminer sur le site une certaine
quantité de matériel souvent lourd et varié, d’approvisionner à pieds d’œuvre, dans
des conditions souvent difficiles, un grand nombre de produits lourds et volumineux.
Lorsque rien n’a été prévu pour faciliter ces opérations, l’installation et les
approvisionnements sont souvent réalisés avec du matériel mal adapté ou bien à dos
d’homme, ce qui représente des coûts économiques et humains non négligeables
dans un secteur où les marges sont étroites et le déficit d’image important.
La démarche logistique peut être adaptée au secteur BTP en tenant compte de ses
spécificités et sans transformer les conducteurs de travaux en logisticiens.
Les principes d’action mentionnés ci-dessous sont à mettre en œuvre depuis la
conception du projet jusqu’à la réalisation des travaux par chacun des acteurs de la
construction pour ce qui le concerne.

V.4.1. Organiser les approvisionnements c’est prendre en compte :

1. La nature et les quantités de produits à manutentionner,


2. l’origine des produits,
3. le mode de livraison et le conditionnement envisagés,
4. la sensibilité aux vols et aux dégradations,
5. le planning des travaux et des livraisons,
6. les contraintes éventuelles des fournisseurs,
7. les contraintes en termes d’accès, de circulation et de stockage,
8. les moyens de manutention et de distribution dans l’ouvrage,
9. la nature et la quantité de déchets produits et les moyens d’évacuation.

V.4.1.1. Identifier et quantifier les produits


Un recensement doit permettre de définir la nature des moyens à mettre en place
pour faciliter les acheminements à pieds d’œuvre. Il concerne l’ensemble des
matériaux et des matériels nécessaires à la réalisation de l’ouvrage, y compris les
équipements de protection collective, et doit être réalisé par corps de métier et par
phase de travaux.
La quantification sera faite en poids et volume. S’il est envisagé d’effectuer certains
approvisionnements à la main, l’analyse tiendra compte du parcours à réaliser
(distance et dénivellation), de telle sorte qu’il soit possible d’évaluer le temps et
l’effort physique nécessaires.

V.4.1.2. Planifier les besoins en produits

La planification des besoins en produits permet de dimensionner les moyens


logistiques, infrastructures provisoires et moyens matériels à mettre en place. Elle
donne également la possibilité d’intervenir sur le programme de mise en commun
d’équipements de travail ou d’installations de chantier et sur le phasage de certaines
tâches.
C’est ainsi que l’on peut décider :
- d’occuper à titre temporaire un domaine public ou privé,
- d’envisager l’utilisation commune d’un moyen de manutention,
- de faciliter les circulations horizontales de produits dans les étages,
- de décaler la réalisation de certains travaux pour laisser en service plus
longtemps un moyen logistique.

V.4.1.3. Connaître les conditions de réalisation des travaux

Pour que les produits arrivent dans les meilleures conditions, à l’endroit souhaité, au
bon moment et dans des quantités appropriées, il est nécessaire que l’entreprise
dispose, à temps, des informations qui lui permettent de passer une commande
adaptée aux conditions de réalisation du chantier.
Ces informations arrivent souvent trop tard ; les commandes sont alors
approximatives et passées en catastrophe, le délai l’emportant sur les conditions de
livraison.

Parmi les informations nécessaires figurent en bonne place les suivantes.

V.4.1.4. La définition exacte des produits constituant l’ouvrage

L’ensemble des produits à mettre en œuvre devrait être défini dans les marchés de
travaux. Cependant, quelques produits font l’objet d’un choix sur présentation
d’échantillons ou sur réalisation d’un local témoin. Des choix tardifs sur les couleurs
ou sur des références exactes de produits peuvent perturber fortement l’organisation
de chantier prévue initialement. C’est pourquoi il est important de réaliser rapidement
le local témoin, dans le cas d’opération de bâtiment, pour arrêter les derniers choix
d’architecte.

V.4.1.5. Le calendrier des travaux


Ce document doit être détaillé, fiable et recalé régulièrement. Il doit permettre à
l’entreprise de commander la quantité de produits adaptés à ses besoins et de la
faire livrer au bon moment. Dans l’industrie, la diminution des stocks s’accompagne
d’une grande rigueur de la programmation.

V.4.1.6. La définition des moyens disponibles

Le plan des installations de chantier est le PGCSPS (Plan général de coordination en


matière de sécurité et de protection de la santé), lorsqu’il existe, précisent
notamment les dispositions collectives retenues pour accéder et circuler dans le
chantier, pour stocker les produits et pour les distribuer au poste de travail.
Munis de ces documents, les entreprises et leurs fournisseurs peuvent alors définir
les moyens propres qu’ils doivent mettre en place pour faciliter les
approvisionnements à pied d’œuvre.

V.4.1.7. Définir des conditionnements et des modes de livraison adaptés

La tradition et la tendance naturelle des acteurs consistent à remplir les camions


pour minimiser les coûts de transports et à stocker sur place le maximum de produits
pour éviter les retards de livraison ou les ruptures de stock qui sont toujours très
préjudiciables dans une activité à forte proportion de main-d’œuvre.
Cette habitude conduit très souvent à des reprises de produits pour libérer des zones
de stockage qui ne sont plus disponible, à des pertes pour cause de vols ou de
dégradation, à des reconditionnements effectués par des personnes dont ce n’est
pas le métier. Pour remédier à ces dysfonctionnements, il est nécessaire de définir
des conditionnements et des modes de livraison qui soient adaptés, d’une part, à la
tâche à réaliser et, d’autre part, à l’organisation collective du chantier.
Les aires de stockage sur chantier et notamment celles qui sont situées sous les
grues ou à proximité des moyens de levage sont toujours très limitées et en évolution
permanente. Il est donc utile de limiter les stocks sur site en favorisant les petits
conditionnements, ce qui augmente la fréquence des livraisons.
Les négociants en matériaux proposent maintenant ce service et peuvent livrer, par
exemple, sous un même conditionnement, l’ensemble des produits nécessaires au
travail d’un compagnon ou d’une équipe pour une durée déterminée, libérant ainsi de
la place sur chantier tout en limitant les pertes de temps et de produits.

V.4.1.8. Passer la commande des produits

Les commandes sont souvent passées avec retard du fait de choix tardifs ou par
méconnaissance des délais de fabrication. Elles sont aussi fréquemment passées
alors que l’organisation du chantier n’est pas totalement définie. Le mode
d’approvisionnement alors retenu par défaut est généralement celui de l’industriel
fabricant ou du négociant et celui-ci est rarement modifié par la suite car il est
toujours difficile de renégocier une commande.

V.4.1.9. Pour passer une commande précise, il faut connaître :

1. La définition exacte des produits constituants l’ouvrage,


2. Le calendrier détaillé des travaux,
3. Les moyens logistiques communs disponibles sur chantier.
Pour passer la commande des produits, il est nécessaire que l’entreprise ait franchi,
au préalable, les difficiles étapes définies aux paragraphes précédents.

Dans ces conditions, la commande peut être rédigée en laissant d’une part aux
fournisseurs un délai de préparation suffisant et en indiquant, d’autre part, le mode
d’approvisionnement adapté aux moyens du chantier (dimension des accès, capacité
du matériel de manutention, présence de personnes à la réception, etc.…).

VI. GERER LES DECHETS


Les chantiers et notamment ceux de bâtiment génèrent des quantités importantes de
déchets qui, dans bien des cas, sont manutentionnés à la main.
Pour limiter ces opérations pénibles et non créatrices de valeur, il est possible,
particulièrement sur les chantiers de constructions neuves, d’agir d’une part sur les
qualités produites et d’autre part sur les modes d’évacuation.

VI.1. Limiter la production de déchets.


Sur les chantiers de constructions neuves, les déchets sont essentiellement
composés d’emballages et de produits excédentaires ou dégradés.
Pour limiter la production de ces déchets. Il est possible d’agir :
- sur les choix techniques en utilisant par exemple des produits industrialisés,
réalisés sur mesure ou livrés en Kit (moins d’emballages et de pertes).
- Sur les conditions d’approvisionnement en limitant les stockages toujours
source de dégradations, en adaptant avec plus de précision les livraisons aux
besoins (calepinage) et en prévoyant les moyens logistiques adaptés.

VI.2. Organiser l’évacuation des déchets


Cette organisation est tributaire des moyens de manutention présents sur le chantier
et de la nature des déchets qui sont produits.
Nous avons vu précédemment qu’il était important de ne pas mélanger les déchets,
bien que le tri puisse être réalisé à l’extérieur dans des centres spécialisés (les
goulottes qui permettent la descente des gravats depuis les étages ne devraient
donc être utilisées que pour évacuer des déchets de même nature).
La mise en place de la nouvelle réglementation en matière d’élimination des déchets
va progressivement modifier les habitudes actuelles et faire apparaître sur les
chantiers différents conteneurs.
Trois conteneurs au moins devraient être prévus : un pour les déchets inertes, un
autre pour les déchets industriels banals et un dernier pour les déchets industriels
spéciaux.

La manutention et l’évacuation avec remplacement de ces différents conteneurs


devront être précisées (PGCSPS).

VII. DES SEQUENCES A RESPECTER


Une opération de construction peut être divisée en différentes séquences
opérationnelles, depuis l’étude de sa faisabilité jusqu’à son exploitation après
conception et exécution de l’ouvrage.

Une démarche visant à optimiser les approvisionnements d’un chantier nécessite


qu’à chacune des étapes des décisions soient prises de manière à constituer
progressivement un ensemble cohérent connu de tous les acteurs y compris des
fabrications de produits de constructions s’ils sont concernés par les choix effectués.
Certaines de ces décisions sont concernées par les choix effectués.
Certaines de ces décisions sont considérées comme critiques.
Les principales séquences à respecter rappelées ci-après.

VII.1. Avant les travaux

VII.1.1. La conception de l’opération

Le maître de l’ouvrage est le responsable principal de l’ouvrage. Il lui appartient,


après s’être assuré de la faisabilité et de l’opportunité de l’opération, de prendre un
certain nombre de décisions (programme, enveloppe financière, financement, etc.…)
et surtout celle de choisir le maître d’œuvre.
Nous avons vu que, d’une manière générale, le maître d’œuvre devait apporter une
réponse architecturale, technique et économique au programme du maître de
l’ouvrage.

VII.1.2. Pour bien gérer les approvisionnements, il faut :

1. définir une organisation « prévisionnelle » dès la phase de conception,


2. arrêter l’organisation du chantier à la passation des contrats,
3. finaliser cette organisation pendant la période de préparation de chantier,
4. mettre en place l’organisation et gérer les aléas pendant les travaux.

En France, depuis la loi MOP et ses textes d’application, l’OPC (ordonnancement


pilotage coordination) est devenue une mission à part entière de la maîtrise d’œuvre.
Cette mission peut être assurée soit par la maîtrise d’œuvre lorsqu’elle a les moyens
et les compétences, soit par une entité spécialisée dont c’est la vocation .elle fait
alors l’objet d’un contrat séparé de maîtrise d’œuvre.
Cette mission s’articule autour :
- de la préparation du chantier
- de l’exécution des travaux proprement dite,
- des opérations préalables à la réception des travaux.

Elle est à compléter, si nécessaire, d’une mission de coordination en amont des


travaux.
L’organisation du chantier dépendra en grande partie de la qualité de cette prestation
et il est conseillé au maître de l’ouvrage de s’assurer que les moyens nécessaires
seront mis en œuvre pour remplir la mission OPC.

VII.1.3. La conception du projet

Le maître d’œuvre réalise les études nécessaires à la définition de l’ouvrage : études


préliminaires, études d’avant – projet et études de projet qui permettront la
consultation des entreprises.
Chaque nouvelle phase d’études est engagée sur la base des études précédentes
approuvées par le maître de l’ouvrage ainsi que sur les prescriptions de celui-ci,
résultant des autorisations administratives.

VII.1.4. Avant les travaux

Les études d’avant – projet permettent l’établissement des dossiers nécessaires à


l’obtention du permis de construire et des autres autorisations administratives
(occupation temporaire du domaine public, installation de grues, branchements
provisoires, branchements définitifs, demande de renseignements concernant les
réseaux, etc…).

C’est une des raisons pour lesquelles il convient que le maître de l’ouvrage désigne
le coordonnateur de sécurité et de protection de la santé avant le dépôt de la
demande de permis de construire et de préférence au début de la phase d’avant –
projet sommaire (APS) si elle existe.
Un projet de plan d’installation de chantier donnant les principales options retenues
en matière d’organisation collective pour les diverses phases de travaux devrait donc
être proposé à l’appel de coordination en matière de sécurité et de protection de la
santé.

Les études d’avant – projet définissent notamment les principes constructifs, les
matériaux et les installations techniques.
C’est à ce stade des études qu’il convient déjà de s’interroger sur les
approvisionnements de chantier compte tenu des choix constructifs et des
contraintes du projet de plan d’installation de chantier.

Cette réflexion revêt une importance toute particulière dans les cas d’opérations de
réhabilitation compte tenu des contraintes des existants. Elle est à engager dès les
études de diagnostic pour permettre au maître de l’ouvrage de se prononcer sur la
faisabilité de l’opération.
Le coordonnateur propose une organisation collective de chantier adaptée à chaque
phase de travaux, en fixant plutôt des objectifs à atteindre que des moyens à mettre
en place.
Il s’assure enfin de la compatibilité entre les organisations successives qu’il propose
et le calendrier général des travaux.
Ces dispositions sont à faire figurer dans le PGCSPS et le coordonnateur SPS
s’assure qu’elles ont bien été retranscrites par la maîtrise d’œuvre dans les pièces
d’appel d’offres. Ceci doit permettre aux entreprises d’établir une offre de prix tenant
compte de l’organisation prévisionnelle proposée par la maîtrise d’œuvre et le
coordonnateur de sécurité puis d’arrêter l’organisation du chantier lors de la
passation des contrats de travaux .
Par suite, celle-ci sera aménagée pendant la période de préparation de chantier, en
dehors de toute pression économique, l’enveloppe des dépenses d’intérêt commun
ayant été chiffrée.

Enfin, les études des projets précisent l’implantation et l’encombrement des éléments
de structures, des installations et réseaux techniques

VII.1.5. La passation des contrats de travaux

La passation des contrats de travaux est une attribution du maître de l’ouvrage.


Le maître d’œuvre assiste normalement le maître d’ouvrage dans la sélection des
candidats, la consultation des entreprises, l’analyse des offres et les mises au point
nécessaires avant passation.

VII.2. Le devoir du maître d’ouvrage en matière de coordination :

-choisir au plus tôt le maître œuvre,


-s’assurer que les moyens nécessaires seront mis en œuvre pour remplir la mission
OPC,
-désigner le coordonnateur SPS avant le dépôt de la demande de permis de
construire et de préférence au début de la phase d’avant projet sommaire (APS) si
elle existe,
-vérifier que les dispositions prises pour assurer la sécurité collective des travailleurs
et l’utilisation de moyens communs sont mentionnés dans les pièces écrites,
-faire participer le coordonnateur SPS à l’analyse comparative des offres et aux
mises au point nécessaires avec le maître d’œuvre et OPC et les entreprises,
-s’assurer que les missions des différents intervenants couvrent bien l’ensemble des
études préalables à l’exécution des travaux.

VII.2.1. La préparation de chantier

La préparation en vue de l’exécution des travaux comprend notamment :

- les études d’exécutions avec l’établissement des plans d’exécution ;


-les études de synthèses avec l’établissement des plans de synthèse ;
-l’établissement du calendrier détaillé des travaux par lots ou corps d’état,
- l’aménagement du plan des installations de chantier,
-la mise en commun d’équipement de travail et d’installation de chantier,
-l’établissement des plans particuliers de sécurité et de protection de santé.
L’élaboration de ces documents est plus ou moins avancée pendant la phase de
conception du projet, suivant les missions confiées à la maîtrise d’œuvre.
Néanmoins, une organisation prévisionnelle doit, dans tous les cas, figurer dans le
dossier d’appel d’offre, comme cela est rappelé aux paragraphes précédents.
Pour les marchés publics, elle est incluse dans ce délai d’exécution et, si elle est
prévue, a une durée de deux mois. En tout état de cause, la durée de la période de
préparation ne peut être inférieure à un mois quand il y a obligation d’établissement
d’un PPSPS, ce délai ne courant qu’après réception du PGCSPS par l’entrepreneur.

La préparation du chantier est le point critique de l’opération. En effet la réalisation


des études et l’établissement de nombreux plans, y compris les plans de synthèses,
nécessitent une réelle et difficile coordination de tous les intervenants. Il appartient
au maître de l’ouvrage, assisté du maître d’œuvre et OPC, de s’assurer que les
missions des différents intervenants couvrent bien l’ensemble des études préalables
à l’exécution des travaux. Lorsque les études d’exécution sont partiellement ou
intégralement, réalisées par les entreprises, le maître d’œuvre s’assure que les
documents qu’elles ont établis respectent les dispositions du projet et, dans ce cas,
leur délivre son visa.
Ce n’est qu’à partir de ce moment que les entreprises pourront organiser les
approvisionnements de chantier avec tout ce que cela comporte : commande,
fabrication, colisage, transport, stockage, etc.
L’établissement de calendriers prévisionnels des approvisionnements prend alors
toute son importance et justifie l’établissement de calendriers prévisionnels des
études.

VII.2.2. Pendant les travaux


Sur la plupart des opérations de construction, l’entreprise principale met en place, en
début de chantier, une organisation qui utilise notamment des moyens lourds et qui
est souvent bien adaptée à l’ensemble des lots de la phase structure, enveloppe. Par
la suite, l’entreprise principale démonte en partie les installations mises en place
pour ses propres besoins, alors que les autres corps d’état commencent à intervenir.
En absence d’une nouvelle organisation collective, ces corps d’états utilisent des
moyens logistiques qui leurs sont propres et qui sont avant tout adaptés au moment
de leur marché.
Ces choix individuels qui se limitent souvent aux moyens de manutention sont donc
généralement moins performants qu’une organisation prenant en compte
l’ordonnancement des travaux et les infrastructures provisoires.
Il est donc important de prévoir dans les pièces écrites une organisation collective
qui évolue avec le chantier et anticipe les besoins des entreprises.
Sur la plupart des chantiers, et notamment de bâtiment, trois phases de travaux, aux
besoins logistiques différents, peuvent être définies.

VII.2.3. La phase « structure, enveloppe 

La phase structure enveloppe comprend les lots gros œuvre, étanchéité, charpente
et couverture. Pendant cette période, les entreprises emploient, pour la plupart, du
matériel et des matériaux pesant et volumineux coffrages, armatures, éléments
préfabriqués, etc. qui ne peuvent être déplacés qu’avec de puissant moyens de
levage, les charges étant déposées directement à pied d’œuvre «par le haut ».
Les produits de cette phase de travaux sont peu sensibles aux vols et aux
dégradations, ils sont livrés de façon régulière, en grande quantité et demande des
surfaces de stockage importantes.
Les approvisionnements à pied d’œuvre de cette phase sont fortement tributaires de
la qualité des plates-formes de chantier.

C’est pourquoi il est nécessaire de :

concevoir des accès au chantier, des voiries intérieures et des zones de


stockages pour le passage d’engins lourds -grues mobiles , chariots
élévateurs, etc. – et de camions de grand longueur et de fort tonnage –toupie
à béton, semi remorque de fermettes, de dalles alvéolées ou de poutre
préfabriquées, etc. ;
prévoir des aires de déchargement, indépendantes des voiries, pour ne pas
entraver la circulation pendant les opérations de bétonnage ou de
déchargement de produits (pose de préfabriqués depuis le camion par
exemple) ;
réaliser des assises de dallages avant le montage des charpentes
préfabriquées (béton ou acier) et la pose du bardage, pour que l’utilisation des
nacelles ou des échafaudages de pied se fasse en sécurité ;
exécuter les assises des voiries définitives des chantiers pavillonnaires avant
le début des travaux pour faciliter les livraisons et la circulation des engins de
manutention (les réseaux sous voiries doivent alors être réalises très tôt et il
est nécessaire de prévoir un ré-profilage avant mise en place des revêtements
définitifs).
Au cours de cette phase, le charpentier, le couvreur, l’étancheur et l’ascensoriste
dépendent souvent des moyens de levage de l’entreprise principale pour
approvisionner des colis lourds et volumineux qui sont les fermettes, les palettes
d’isolant ou la machinerie et cabine d’ascenseur. Aussi le planning des travaux doit-
il être aménagé en conséquence, avant appel d’offres, pour que ces dispositions
soient réalisables.

VII.2.4. La phase cloisonnement fluides

La phase cloisonnement fluides concerne les lots cloisons, doublage, menuiseries et


partiellement les lots plomberie, chauffage, ventilation.
Les matériaux utilisés pendant cette période de travaux parpaings, carreaux de
plâtre, doublage, menuiseries, tube de chauffage, gaines de ventilation, etc.- sont
lourds, volumineux et fréquemment livrés par camions complets. Beaucoup d’entre
eux craignent l’humidité et doivent être mis à l’abri rapidement dans les étages.
Pour l’approvisionnement à pied d’œuvre, les entreprises déposent généralement
leurs produits sur des nacelles à matériaux à l’aide d’une grue mobile ou utilisent un
ascenseur de chantier. Ensuite, la distribution à l’étage est effectuée avec un
transpalette ou à la main.

Deux organisations peuvent être envisagées :

il est tout d’abord possible de lier ces travaux de cloisonnements, doublage de


fluides à ceux de la phase structure, enveloppe.

Les approvisionnements sont alors réalisés, à l’avancement de la structure, avec les


moyens mis en place par l’entreprise principale.

Cette organisation demande que :

les modes opératoires de la structure s’y prêtent : absence d’étaiements,


maintien de nacelle en façade, etc. ;
le planning des travaux soit aménagé en conséquence,
les zones de stockage dans les étages soient définies avec précision, pour ne
pas gêner les travaux ultérieurs,
les conditionnements soient adaptés pour résister à l’humidité puisque
certains approvisionnements sont réalisés avant étanchéité.
L’autre choix consiste à dissocier les approvisionnements de cette phase travaux de
l’organisation mise en place pour la phase structure enveloppe.
Il faut dans ce cas modifier les installations réalisées en début de chantier.

Les principaux aménagements portent généralement sur la réalisation :

de circulation et d’aires de stationnement en pied d’ouvrage pour des


véhicules et des engins de levage lourds, grues mobiles, ascenseurs de
chantier ou monte matériaux, etc.,
de zone d’approvisionnement aux étages par installation de nacelle à
matériaux ou utilisation de terrasses ou balcon (après étaiement et protection
des revêtements),
de circulations horizontales provisoires dans les étages avec réservation, si
nécessaire, de passage entre bâtiments.

Ces deux organisations peuvent se succéder. Dans tout les cas, les dispositions
retenues doivent figurer clairement dans le dossier d’appel d’offre pour être chiffrées
par les entreprises

VII.2.5. La phase  équipement finition 

La phase d’équipement finition concerne principalement les lots électricité,


plomberie, chauffage ventilations, serrurerie, revêtements de sols et de mûrs.
A ce stade de construction, les corps d’état utilisent des matériaux à forte valeur
ajoutée qui peuvent être lourds voire encombrants : rouleaux de moquettes,
appareils sanitaires comme les baignoires, radiateurs, carrelages, pots de peinture,
etc. Ces produits sont livrés par petite quantités et stockés dans les locaux fermant à
clef pour limiter les vols.
Des moyens de levage doivent être prévus pour que pendant cette période, les
approvisionnements ne soient pas réalisés à dos d’homme et par les escaliers.
Une étude réalisée sur des chantiers expérimentaux de bâtiment montre, par
exemple, que cette phase de travaux peut générer le mouvement d’environ 5 tonnes
de produit par logement.
Pour approvisionner les produits à pied d’œuvre pendant cette phase, il est possible
d’utiliser des moyens collectifs éventuellement mis en place pour la phase
précédente (nacelle à matériaux, ascenseur de chantier, etc.). Mais une autre
solution devra être trouvée rapidement car cette organisation est limitée dans le
temps et il n’est pas possible de stocker de manière anticipée les produits de
cette phase du fait de leur sensibilité aux vols et dégradations.
Lorsque le bâtiment est équipé d’un ascenseur, il convient si possible de le mettre en
service au plus tôt pour rendre tous les étages accessibles. Quand, par ailleurs, cet
ascenseur dessert des parkings en sous sols, il est également utile d’aménager
rapidement l’accès de ces parkings pour que les approvisionnements entre les
magasins d’entreprise et les lieux de pose se fassent avec un minimum de
manutention.
Sur les autres chantiers, il est possible d’utiliser des moyens de levage tels que
monte matériaux, treuils, chariots élévateur, etc., qui pour l’essentiel ne demandent
que des accès corrects en pied d’ouvrage. Ces aménagements doivent être prévus
dès la phase conception, notamment dans le PGCSPS, puis coordonnés avec les
entreprises pendant la préparation de chantier, car ils peuvent avoir des incidences
notamment sur les plannings de ravalements ou aménagement extérieurs.

Les outils de la logistique de chantier concernent :

les installations communes


les flux d’informations, c'est-à-dire toutes les informations nécessaires aux
acteurs pour agir en toute connaissance pendant toute la durée du chantier,
les flux physiques, personnels, produit de construction et matériel nécessaire,
depuis leur demande ou commande jusqu’à leur emploi ou mise en œuvre et
leur repli.

VII.2.6. Les réunions

Les réunions permettent de prendre les décisions nécessaires en fonction des


différentes séquences opérationnelles et ce dès la conception du projet pendant
laquelle il convient de s’interroger sur les approvisionnements de chantier.
On trouvera les réunions d’études, les réunions de préparation de chantier, les
réunions de chantier et les réunions de CISSCT sur les chantiers importants. Les
réunions de chantier (ou rendez de vous de chantier) sont les plus connues, mais les
réunions de préparation de chantier et les réunions d’études sont de plus en plus
souvent prévues dans les documents particuliers du marché et les réunions du
collège inter entreprises de sécurité de santé et des conditions de travail (CISSCT)
sont imposées par le code du travail pour les chantiers les plus importants.
Certaines de ces réunions regroupent l’ensemble des acteurs, d’autres sont plus
spécifiques avec une participation réduite.
Le coordonnateur SPS est informé de toutes les réunions ayant une incidence sur la
sécurité et la protection de la santé.

VII.2.7. Les réunions d’études

Des études sont à réaliser à chaque séquence de l’opération :

Etudes préalables à la conception de l’opération,


Etudes de maîtrise d’œuvre à la conception du projet,
Etudes de mise de point à la passation des contrats de travaux,
Etudes d’exécution pour la réalisation des travaux.
Nous avons vu que chaque phase d’étude est engagée sur la base des études
précédentes approuvées par le maître de l’ouvrage et que les études d’exécutions
réalisées par les entreprises sont visées par le maître d’œuvre.

Les réunions d’études permettent de s’assurer à chaque étape, de la cohérence


entre tous les documents et d’obtenir l’accord des différents intervenants en sachant
que des bureaux d’études techniques interviennent souvent dès la phase conception.
La loi MOP et ses textes d’applications prévoit que c’est le maître de l’ouvrage qui
désigne la personne responsable de la synthèse des études techniques, maître
d’œuvre ou entreprise générale.
Les travaux à exécuter par les entreprises sont ainsi progressivement définies dans
leurs moindres détails avec leurs limites de prestations et les réservations qui leur
sont nécessaires dans les structures de l’ouvrage.
Les plans d’exécution sont établis soit par le maître d’œuvre, soit par les entreprises
selon leurs contrats.
La répartition entre les études de projet du maître d’œuvre et les études d’’éxécution
de l’entreprise doit être clairement définit par le maître de l’ouvrage pour éviter toute
ambiguïté ultérieure.
Le choix définitif des matériaux ou produits de construction peuvent avoir une
influence sur le calendrier général d’exécution des travaux compte tenu des délais de
fabrication et d’approvisionnement.
Aussi, l’établissement d’un planning des études d’exécution, le suivi de la liste des
plans au dernier indice modificatif et la mise au point d’un circuit d’approbation des
plans sont nécessaires.

VII.2.8. Les réunions de préparation de chantier

En France par exemple, dans son article 7.3 concernant les réunions de préparations
relatives à l’organisation de l’exécution des travaux, le CCAG applicable aux travaux
de bâtiment faisant l’objet de marchés privés (norme NF P 03-001) prévoit que :
A ce stade de construction, les corps d’état utilisent des matériaux à forte valeur
ajoutée qui peuvent être lourds voir encombrant : rouleaux de moquettes, appareils
sanitaires comme les baignoires, radiateur, carrelage, pots de peinture, etc...
Ces produits sont livrés par petites quantité et stocker dans les locaux fermants à
clé, pour limiter les vols.
Des moyens de levage doivent être prévus pour que pendant cette période, les
approvisionnements ne soient pas réaliser à dos d’homme et par les escaliers.
Une étude réalisée sur des chantiers expérimentaux de bâtiments montre, par
exemple, que cette phase de travaux peut générer le mouvement d’environ 5 tonne
de produits par logement. Pour approvisionner les produits à pied d’œuvre pendant
cette phase, il est possible d’utiliser les moyens collectifs éventuellement mis en
place pour la phase précédente (recette à matériaux, ascenseurs de chantiers, etc..).
Mais une autre solution devra être trouvée rapidement car cette organisation est
limitée dans le temps et il n’est pas possible de stocker de manière anticipée les
produits de cette phase du fait de leur sensibilité aux vols et dégradations.
Lorsque le bâtiment est équipé d’un ascenseur, il convient si possible de le mettre en
service au plutôt pour rendre tous les étages accessibles. Quand, par ailleurs, cet
ascenseur dessert des parkings en sous sol, il est également utile d’aménager
rapidement l’accès de ces parkings pour que les approvisionnements entre les
magasins d’entreprises et les lieux de pose se faisant avec un minimum de
manutentions.
Sur les autres chantiers, il est possible d’utiliser des moyens de levage tels que
monte-matériaux, treuils, chariots élévateurs, etc.., qui pour l’essentiel ne demande
que des accès corrects en pied d’ouvrage. Ces aménagements doivent être prévus
dès la phase conception, notamment dans le PGCSPS, puis coordonner avec les
entreprises permettant la préparation de chantier, car ils peuvent avoir des indices
notamment sur les plannings de ravalement ou d’aménagements extérieurs.
Des réunions spécifiques peuvent être organisées avec un nombre restreint de
participants.

C’est souvent le cas pour préciser :

- les limites de prestations entre corps d’état,


- les réservations, les scellements et les rebouchages nécessaires,
- la programmation des livraisons
- l’utilisation des installations communes de chantier,
- l’utilisation d’équipements de travail mis en commun.

VII.2.9. Les réunions du CISSCT

Le collège interentreprises de sécurité, de santé et des conditions de travail


(CISSCT) est règlementairement constitué par le maître d’ouvrage sur les chantiers
d’une certaine importance et cela 21 jours avant le début effectif des travaux.

Parmi ses missions, le collège :

- «  peut définir, notamment sur proposition du coordonnateur, certaines règles


communes destinées à assurer le respect des mesures de sécurité et de
protection de la santé applicables au chantier »,
- « Vérifie que l’ensemble des règles prescrites, soit par lui – même, soit par le
coordonnateur, sont effectivement mise en œuvre ».

Le collège peut donc intervenir dans l’élaboration et le suivi des mesures destinées à
faciliter les approvisionnements à pied d’œuvre des produits.
Le coordonnateur SPS préside ces réunions trimestrielles auxquelles participent
obligatoirement le maître d’œuvre et toutes les entreprises, sous-traitants et
travailleurs indépendants inclus. Chaque entreprise est représentée par le chef
d’entreprise ou un représentant habilité et par un salarié effectivement employé sur
le chantier.
En outre, le collège peut être réuni à chaque fois que les circonstances l’exigent.

VIII. LES PLANNINGS ET LES PLANS

VIII.1. Les plannings

Le calendrier général des travaux doit comprendre la période de préparation, suivie


de la période d’exécution des travaux proprement dite. Il figure dans les documents
particuliers du marché.

Le délai d’exécution des travaux commence à la date indiquée dans un ordre de


service ou à la notification du marché (pour la période de préparation).
Un calendrier détaillé des études d’exécution et des travaux par lots ou corps d’état
est établi pendant la période de préparation du chantier par le maître d’œuvre et
OPC ou par l’entreprise générale (ou mandataire commun).
Cela nécessite de faire un inventaire des tâches élémentaires (administratives et
techniques) à accomplir, de déterminer leur durée et leurs enchaînements puis de
définir, après « lissage », un chemin critique qui soit compatible avec le calendrier
général des travaux.

C’est ainsi que sont élaborés les plannings suivants :

- le planning des études d’exécution (y compris plans de construction ou de


synthèse) avec le circuit d’approbation des plans.

- Le planning des travaux qui décompose les travaux de chaque corps d’état en
tâches élémentaires classées « critiques » (tout retard décale la date finale
des travaux) et « non critiques). Ces tâches élémentaires peuvent être des
tâches «non productives », c'est-à-dire correspondant à des délais d’attente
tels que le délai d’obtention d’une autorisation administrative, les délais de
vérifications ou d’essais, mais aussi les délais d’approvisionnement des
produits.

- Le planning des approvisionnements du chantier qui est essentiel car il


conditionne directement le planning d’exécution des travaux. Il dépend du
planning des études car la commande ne peut être passée qu’auprès la
définition détaillée des produits à mettre en œuvre. il comprend les délais
des études d’atelier, de fabrication, de colisage et de transport qui sont
extérieurs au chantier, mais il comprend aussi les délais propres au chantier,
stockage et de reprise en stocks éventuels puis d’amenée à pied d’œuvre.
Cette dernière étape dépend directement de l’organisation du chantier, c'est-
à-dire des installations de chantier et des équipements de travail mis
éventuellement en commun.

D’autres plannings peuvent s’avérer nécessaires comme le planning de


consultation des sous traitants, le planning d’utilisation des équipements de
travail, le planning de rotation du matériel, etc.
Sur les chantiers ne disposant pas d’aire de stockage, par exemple, une
programmation journalière des livraisons est souvent nécessaire au bon
déroulement des travaux.

VIII.2. Les plans


VIII.2.1. Le plan des installations de chantier

Les installations de chantier sont à la base de toute optimisation des


approvisionnements. Leur conception doit répondre aux besoins de tous les
intervenants, y compris à ceux des fabricants de produits de construction s’ils
sont concernés par les choix effectués en matière de livraison, stockage, reprise
en stock ou mise à pied d’œuvre. Elles doivent également donner au personnel
du chantier et à l’encadrement des locaux qui leur permettront de travailler dans
les meilleures conditions.
C’est pourquoi un projet de plan des installations de chantier doit faire l’objet
d’une étude dès la phase de conception avec le coordonnateur SPS et être ainsi
proposé à l’appel d’offres avec une répartition entre les entreprises des dépenses
d’intérêt commun.

Cette démarche est prévue par le CCAG applicable aux travaux de bâtiment
faisant l’objet de marchés privés (NF P 03-001) notamment dans ses annexe A et
B et la coordination sécurité et protection de la santé s’impose à tous les marchés
de travaux qu’ils soient publics ou privés.

Le plan des installations de chantier doit tenir compte de l’évolution du chantier et


sur les opérations d’une certaine importance, il est préférable d’établir un plan
pour chacune des phases de travaux.

Le projet de plan des installations de chantier défini en phase conception doit être
compatible avec les modes opératoires de l’entreprise principale et facilement
adaptable aux besoins des autres corps d’état. Il est revu par les entreprises
contractantes à la passation des contrats de travaux et finalisé pendant la période
de préparation de chantier.

La réalisation des installations de chantier, qu’elles soient communes ou non


(branchements provisoires, voies de circulation, aires de chantier et de stockage,
aires de préfabrication, clôtures, installations de vie communes, appareils de
levage et de manutention, dispositifs d’évacuation des gravas et des déchets,
etc.), demande dans tous les cas une planification rigoureuse compte tenu
notamment des délais d’obtention des autorisations administratives.

VIII.2.2. Le plan des installations de chantier définit pour chaque phase :

 Les accès, le plan de circulation, les parkings, etc.,


 L’environnement (réseaux existants, écoles, hôpitaux, etc.)
 Les plates-formes (qualité, limites, clôtures, etc.)
 Les appareils de levage et les nacettes,
 Les zones de cantonnement avec indication des points de secours,
 Les réseaux provisoires (électricité, air comprimé, ventilation, etc.),
 Les zones de stockage et de préfabrication,
 Les dispositifs d’évacuation des déchets,

Le plan des installations de chantier fait l’objet d’un dossier d’exécution.


En matière de logistique, le PGCSPS comprend :

 Les mesures d’organisation générale du chantier arrêtées par le maître


d’œuvre en concertation avec le coordonnateur ;
 Les mesures de coordination prises par le coordonnateur en matière de
sécurité et de santé et les sujétions qui en découlent, concernant
notamment :
a) les voies ou zones de déplacement ou de circulation horizontales ou
verticales,
b) les conditions de manutention des différents matériaux et matériels, etc.,
ainsi que la limitation du recours aux manutentions manuelles.
c) la délimitation et l’aménagement des zones de stockage, et d’entreposage,
etc.
d) les conditions de stockage, d’élimination ou d’évacuation des décombres ;
e) les conditions d’enlèvement des matériaux dangereux utilisés ;
f) l’utilisation des protections collectives, des accès provisoires, etc.
g) les mesures prises en matière d’interactions sur le site.

 Les modalités de coopération entre les entrepreneurs, employeurs ou


travailleurs indépendants.
Cette rigueur, bénéfique pour tous les intervenants, conduit tout naturellement à
faire des installations de chantier une véritable opération avec répartition des
tâches, plans d’exécution et plannings de réalisation même si le dossier
d’exécution peut être réduit à un plan renseigné pour les opérations les plus
simples.

VIII.2.3. Le plan général de coordination SPS

Le plan général de coordination en matière de sécurité et protection de la santé


(PGCSPS) est établi par le coordonnateur SPS dès la conception du projet pour
tous les chantiers soumis à déclaration préalable du maître d’ouvrage aux
organismes de préventions et de contrôle c'est-à-dire tous les chantiers d’un
montant supérieur à une certaine valeur.

L’optimisation des approvisionnements de chantier doit faire des sujets traités par
le PGCSPS.

Le PGCSPS doit être joint aux documents remis par le maître d’ouvrage aux
entreprises lors de l’appel d’offres et communiqué aux éventuels sous- traitants.

Pendant la réalisation des travaux, le coordonnateur SPS assure l’harmonisation


des plans particuliers de sécurité et de protection de la santé (PPSPS) des
entreprises dans le respect du PGCSPS.

IX. LES MOYENS MATERIELS

X.1. La distribution verticale

IX.1.1 La grue à tour

La grue à tour est le moyen de levage le plus utilisé sur les chantiers d’une
certaine importance pendant la phase structure, enveloppe.
Des délais d’exécution de plus en plus serrés, la réduction du temps de travail et
les limitations de survol, font que les grues sont utilisées à plein temps par les
entreprises de gros œuvre. Pour libérer des temps de grue aux autres corps
d’état, différentes mesures peuvent être retenues.
Il est ainsi possible de :

Choisir des modes opératoires économes en grue pour la réalisation des


structures : pompage des bétons, réglage des préfabriqués hors levage,
etc.
Augmenter leur durée d’utilisation journalière en prévoyant des grutiers
supplémentaires et en décalant les horaires,
Préparer avec précision les opérations de levage en utilisant des apparaux
adaptés aux charges, en préparant les aires de déchargement, en
attribuant des plages horaires précises, etc.,
Rendre accessible les zones de stockage aux camions de livraison et
utiliser de préférence des camions équipés de bras de déchargement pour
la mise en stock des produits.

Lorsque les grues à tour sont démontées, il est impératif que les ouvrages soient
accessibles aux engins prévus par les autres corps d’état pour approvisionner leurs
produits.
Cela suppose que des travaux annexes situés en pied d’ouvrage tels que drains,
regards, étanchéité, etc. aient été planifiés et réalisés pour pouvoir effectuer les
remblais. Les entreprises de la phase structure enveloppe tardent souvent à réaliser
ces travaux car leurs approvisionnements se font généralement par le haut et que
cela nécessite également une coordination avec le lot VRD (voirie et réseaux divers).

IX.1.2. La grue mobile

La grue mobile est généralement utilisée, après le démontage des grues à tour, pour
des levages ponctuels de matériaux lourds ou volumineux. Elle est aussi
fréquemment employée sur les chantiers de grande surface au sol comme les
chantiers d’entrepôts ou d’usine à un seul niveau.
Ces engins sont tous lourds et demandent une bonne préparation des voies de
circulation et des zones de mise en station. Par ailleurs, chaque opération de levage
doit faire l’objet d’une étude précise tenant compte de la position de la grue et de ses
capacités (courbe de charge), des caractéristiques de la charge (poids, volume) et
de la position du point de dépose (éloignement, hauteur).

IX.1.3. Le monte-matériaux, l’ascenseur de chantier

Le monte-matériaux ou l’ascenseur de chantier est utile pour approvisionner des


produits de dimensions limitées qui vont de la palette de parpaings pour un chantier
de réhabilitation lourde aux tuiles sur un chantier de pavillon.
L’utilisation d’un monte-matériaux ou d’un ascenseur de chantier impose des
dispositions constructives et des aménagements de planning qui doivent être prévus
avant le démarrage des travaux.

IX.2. La distribution horizontale

Pour arriver à pied d’œuvre, un produit est tout d’abord manutentionné au niveau du
sol puis il est distribué à l’intérieur de l’ouvrage, après levage éventuel. Il existe des
matériels adaptés tels que des chariots automoteurs, des transpalettes, des tapis
roulant, etc.… pour effectuer ces différents transferts dans de bonnes conditions.

L’expérience montre que l’essentiel des difficultés rencontrées par les entreprises
réside dans la mauvaise qualité des voies provisoires de chantier (notamment en cas
de pluie), dans l’absence d’évolution du plan des circulations à l’avancement des
travaux, et dans le peu de prise en compte des circulations dans l’ouvrage.

IX.3. La circulation au sol

Le balisage du chantier, la fourniture de plans de circulation aux livreurs et la


programmation des livraisons permettent de ne pas encombrer l’environnement du
chantier. Ils fiabilisent les heures d’arrivées des camions et permettent une utilisation
optimale de moyens de levage souvent saturés.
Pour faciliter les déplacements au sol, il est nécessaire de desservir les aires de
déchargement et de stockage à l’aide de voies de circulations autorisant le passage
de véhicules lourds par tout temps. Leur tracé doit permettre d’éviter les marches
arrière ou les demi-tours et ces voies doivent être prolongées le plus rapidement
possible jusqu’aux ouvrages pour les travaux des corps d’état secondaires. Sur
certains chantiers, et notamment sur les chantiers de pavillons, il est possible
d’utiliser les assises des chaussées définitives.

IX.4. Le matériel du maître d’ouvrage

Sur certains chantiers, les entreprises peuvent être amenées à utiliser du matériel
faisant partie de l’ouvrage et mis à disposition par le maître d’ouvrage.
Cette situation peut se présenter dans deux cas.

- dans le cas de construction neuve il s’agit alors d’appareils neufs, ascenseurs


ou dus au titre du marché et mis en service de façon anticipée pour réaliser
les approvisionnements pendant la phase d’équipements et de finitions.
- Dans le cas de réhabilitation ou de maintenance importante.

Il s’agit du même type d’appareils, ascenseurs, monte-charge, ponts roulants, etc.


…, laissés en service et mis à disposition des entreprises pour réalise l’ensemble
des travaux.

Dans l’un et l’autre cas, il n’y pas ou peu de solutions alternatives pour acheminer les
produits à proximité des lieux d’utilisation.
Cette disposition permet également de limiter les zones de stockage. En effet, le
moyen de levage étant disponible en permanence, les produits peuvent être livrés
par petites quantités au fur et à mesure des besoins.
Dans tous les cas, la mise à disposition par le maître de l’ouvrage d’un appareil de
levage doit être prévue au PGCSPS et inscrite dans le marché des entreprises avec
toutes les précisions nécessaires telles que vérification initiale, conduite entretient et
remise en état.

IX.5. La circulation dans l’ouvrage

Les problèmes de circulation dans les ouvrages apparaissent lorsque les


approvisionnements à pied d’œuvre par le haut ne sont plus possibles et que des
produits lourds doivent être acheminés depuis un point de desserte unique comme la
porte d’un ascenseur de chantier ou une recette à matériaux.
Des dispositions constructives souvent liées à des aménagements de planning
peuvent être arrêtées en phase de conception.
Néanmoins, il est toujours nécessaire, au moment de la commande des produits, de
définir des conditionnements qui soient adaptés au chantier et notamment à la
capacité des engins de manutention, à la charge admissible des surfaces de recueil
et de circulation ou à la largeur des ouvertures (portes, baies, réservations, etc.)

Nota :
Dans tous les cas, l’utilisation commune de moyens matériels par les corps d’état
doit être préparée et organisée : PGCSPS, documents particuliers du marché,
planning de montage et de démontage, convention d’utilisation, apparaux
spécifiques, guidage, etc.

IX.6. Les règles de manutention


Les opérations de manutention doivent être réalisées selon les règles de l’art et de
sécurité. Pour toute manutention il faut utiliser un engin de chantier de capacité de
levage suffisante. La majeure partie des éléments à lever sont munis de points
d’attaches dont les dispositions permettent d’assurer leur équilibre et aux quels
seront fixées les élingues de sécurité ou le crocher à moufle. Il peut s’agir
d’équipements matériels, d’éléments préfabriqués en béton, de panneaux de
coffrages, de paniers de ferraillages, de petits éléments sur palette tels que les
briques, de benne à béton etc. Les éléments peuvent être couchés à plat ou sur
chant. Il s’agira souvent de décharger, de dresser puis de manutentionner et poser.
Il faut toujours éloigner toute personne des zones où ont lieu ses opérations et
prendre toutes les dispositions pour éviter tout basculement ou choc.
Pour certains équipements généralement livrés emballés, il est nécessaire de
respecter les instructions du fabricant relatives aux positions interdites.
Dans le cas de la préfabrication, la pose est précédée par le séchage, le transport
livraison comme suit.
DES MOYENS LOGISTIQUES EXTERIEURS AU CHANTIER

Pour diverses raisons développées dans les chapitres précédents, les moyens mis
en place sur chantier pour faciliter les mouvements de produits sont souvent limités.
Plutôt que de travailler dans de mauvaises conditions, il peut être judicieux de sous-
traiter une partie de la logistique à des partenaires extérieurs, fabricants, négociants
ou ateliers d’entreprises.
Néanmoins, ces dispositions ne sont pas traditionnelles, aussi doivent-elles être
mises au point et négociées avec les fournisseurs au stade de la commande.
Les prestations pouvant être sous-traitées concernent principalement les modes
d’approvisionnement et le conditionnement des produits.

X.1. Les modes d’approvisionnement

Les modes d’approvisionnement utilisés traditionnellement sur chantier varient


beaucoup d’un corps d’état à l’autre.
Les produits peuvent en effet provenir :
- d’usine, pour les produits pondéreux livrés en grandes quantités tels que les
parpaings, les carreaux ou les plaques de plâtres, les huisseries, etc.,
- d’ateliers d’entreprise, pour les produits demandant à être transformés ou
reconditionnés avant la pose.

Les négociants de produits proposent maintenant des modes


d’approvisionnement qui peuvent être individualisés pour mieux s’adapter aux
besoins des entreprises ou de leurs chantiers. Ils proposent notamment une plus
grande variété de produits disponibles sur parc, ce qui entraîne une diminution
des délais de livraison.

X.2. Le conditionnement

Le conditionnement a pour premier objectif de préserver les performances


initiales d’un produit jusqu’à la prise en charge par l’acheteur. Il permet également
d’optimiser son prix rendu sur chantier en facilitant les opérations de stockage, de
transport ou de manutention. Pour supprimer les transferts inutiles et pour
minimiser les coûts de fabrication, de stockage et de transport, les fournisseurs
ont longtemps privilégié les grands conditionnements.

Ces conditionnements par grande quantité, qui peuvent se justifier pour les
chantiers importants, ne correspondent généralement pas aux besoins des
petites entreprises.
Sur ce sujet également, les évolutions sont en cours chez les fabricants de
produits et chez les négociants, pour mieux répondre aux attentes des
entreprises.
Les principales évolutions portent sur :
- l’adaptation des conditionnements aux moyens de manutention présents sur
le site,
- l’ajustement des dates de livraisons aux besoins des entreprises, pour limiter
les aires de stockage et les pertes de produits permettant de contrôler les
livraisons, de gérer les stocks et de repartir plus facilement les produits dans
l’ouvrage,
- le prêt d’apparaux ou de moyens de manutention adaptés au produit,
- l’élaboration de colis contenant l’ensemble des pièces nécessaires à la
réalisation d’une tâche ou des sous-ensembles préfabriqués (pieuvres de
l’électricien, gaines de ventilation, etc.).

CONCLUSION

L’amélioration des conditions d’approvisionnement des chantiers passe avant tout


par des mesures d’organisation collective : définir suffisamment tôt les produits et
s’assurer de leur disponibilité, aménager les enchaînements de tâches (décaler
certaines parties d’ouvrage ou en accélérer d’autres), rendre accessibles les aires
de déchargement et les ouvrages par tout temps, programmer les livraisons,
mettre en place des moyens de manutention communs, organiser l’évacuation
des déchets, etc.
Beaucoup de ces mesures devraient être arrêtées dès la phase de conception
du projet, au plus tard pendant la période de maîtrise d’œuvre, coordinateur de
sécurité et entreprises ne devraient plus avoir qu’à contrôler la pertinence des
choix retenus et gérer les aléas.

La logistique demande de savoir remettre en cause des habitudes bien établies et


d’intéresser à l’organisation des chantiers de nouveaux partenaires comme les
fabricants de produits. Elle n’est pas de nature à entraîner une diminution des
tâches à réaliser, mais conduit à une baisse significative d’actions inutiles et donc
à des gains importants de productivité.
Ses apports sont cependant plus fins que seuls gains financiers, car ils se
traduisent également par une baisse significative des risques d’accidents, par une
meilleure qualité de l’ouvrage fini et donc par une amélioration de l’image de
marque de l’ensemble du secteur BTP.

Nous avons souligné le rôle primordial de la maîtrise d’œuvre notamment dans


sa mission d’ordonnancement, pilotage, coordination et du coordinateur de
sécurité et de protection de la santé, pour la mise en place de moyens communs.
Cependant, il ne faut pas oublier que la qualité de ces différentes missions
dépend d’abord du maître d’ouvrage qui passe tous les contrats et qui s’assure
de leur cohérence.
ANNEXES
ANNEXE 1

ORGANISATION DES OPERATIONS D’AMENEE ET DE REPLI DE MATERIELS

Ces opérations sont généralement importantes, lourdes et délicates. Aussi, elles


méritent d’être minutieusement planifiées et organisées. Quand le mouvement
doit se faire d’un pays à un autre, le volet administratif doit être bien étudié et
monté.
La tendance est d’ailleurs à la sous-traitance de ce type d’opération à des
sociétés spécialisées. A défaut, il faut s’offrir les services d’un guide ou un
correspondant avisé (société de transit ou de courtage) si besoin est.
De façon générale il faut :
- prendre les renseignements nécessaires pour satisfaire aux exigences de
transit (fonction des closes du marché et des pays) et de police (assurances) ;
- disposer des documents relatifs à tout le matériel et tous les engins
transportés ou roulants ;
- prendre des renseignements sur les éventuelles spécificités du code de la
route (charge à l’essieu, charge totale roulante, gabarit) ;
- avoir des données sur les possibilités de stationnement ;
- prendre des renseignements sur les possibilités d’hébergement et de change ;
- disposer de cartes récentes et précises ;
- connaitre le relief et l’état des routes et ouvrages des zones à traverser pour
prendre les dispositions adaptées (lestage des engins, type de porte-char,
équipement de secours) ;
- élaborer un programme raisonnable du déplacement.
De façon pratique la préparation doit être faite en ayant constamment à l’esprit le
problème de sécurité. Il faut que :
- les véhicules qui assurent le transport soient en parfait état de fonctionnement
et bien chaussés ;
- se doter de carburant et lubrifiants de réserve si possible ;
- prévoir un mécanicien dépanneur équipé si possible ;
- le matériel ou les engins transportés soient convenablement lestés avec des
moyens solides ;
- procéder à des chargements bien équilibrés ;
- signaler tout danger potentiel (produit dangereux, convoi hors gabarit) à l’aide
de panneaux ou drapeaux de couleur vive ;
- équiper les gros véhicules de gyrophares ;
- en cas de convoi important, il ne faut pas hésiter à placer en avant et même à
l’arrière, des véhicules légers munis de gyrophares ;
- rouler essentiellement de jour si possible ;
- limiter et faire respecter la vitesse à pratiquer ;
- limiter et faire respecter la distance maximale à parcourir d’un trait des
conducteurs (faires des poses de récupération) ;
- indiquer et faire respecter une distance minimale entre véhicules ;
- procéder régulièrement à la vérification de l’état des attaches (au moins à
chaque arrêt chaque conducteur et par une personne désignée à cela) ;
- donner et rappeler régulièrement les consignes de sécurité ;
- donner clairement la conduite à tenir à chaque endroit ;
- instaurer et faire régner la discipline et la solidarité ;
- faire garder les documents et faire remplir les formalités par une ou deux
personnes désignées pour cela ;
- se doter si possible de moyens de communication et rester en contact
permanent avec sa base.
ANNEXE 2

GRANDES FAMILLES OU GROUPES DE MATERIELS DU B.T.P.

On distingue généralement :
- le matériel de terrassement y compris le transport
- le matériel d’appui ou divers.

1: le matériel de terrassement et de transport


a) les engins de chargement
- les chargeuses
- les pelles hydrauliques
- les pelles mécaniques à câbles (dragline)
b) les engins de transport
- la brouette
- les camions-bennes, citerne, à bitume, etc.
- les dumpers
- les moto-basculeurs
- les tombereaux
- les véhicules utilitaires
c) les engins effectuant à la fois les opérations de chargement et de transport
- les scrapers ou decapeuses
- les bulldozers ou bouteurs
d) les engins de mise en place des matériaux
- les niveleuses ou graders
- les compacteurs
- les finisseurs

2 : les matériels d’appui ou divers


- les bétonnières
- les grues
- les camions-toupies
- les motopompes
- les compresseurs d’air (marteaux piqueurs, les aiguilles vibrantes ...)
- les groupes électrogènes, les groupes de soudure,
- les dames sauteuses ou pilonneuses
- les remorques diverses
- etc. ...
ANNEXE 3

LE MATERIEL DANS LE B.T.P.

Généralités sur les différents types d’engins et matériels de chantiers.


Depuis l’apparition du moteur à vapeur au début du au début du 19ème siècle puis
du moteur diesel, le matériel est devenu le principal moyen de production dans le
B.T.P. Cette motorisation a permis la réalisation des grands travaux et engendré la
production de matériels de plus en plus performants. Ce fût d’abord les pelles sur
chenilles, puis vers 1904 les premiers tracteurs sur chenilles à moteur Diesel.
Aujourd’hui la puissance des engins approche et dépasse même pour quelques
machines les 2 000 CV.
Tout matériel de terrassement, a pour base, un châssis articulé ou rigide sur lequel
sont montés les différents organes qui leur permettent de se déplacer ou de travailler
grâce aux équipements qui sont spécifiques à chaque type d’engins.
Quel que soit le type d’engin, la constitution de la machine est réalisée suivant des
techniques de base d’une chaîne cinématique du véhicule automobile. La seule
différence relève le plus souvent du mode de déplacement sur le sol : sur roues ou
sur chenilles. Toutefois, on retrouve la même chaîne cinématique comprenant
presque les mêmes organes :
- moteur diesel,
- transmission : mécanique ou hydrodynamique,
- commandes finales,
- direction et freinage,
- équipements de travail commandés soit par câble ou hydrauliquement.

Notion de production des engins de terrassement


Production: c’est le taux horaire auquel on déplace le matériau. Il s’exprime à l’aide
d’unités diverses:
- mètre cube en place: mètre cube de matériau mesuré à l’état normal dans le sol
avant l’excavation.
- mètre cube foisonné: mètre cube de matériau après excavation, et par conséquent,
affecté par le foisonnement.
- mètre cube compacté: mètre cube de matériau après le compactage qui a réduit
son volume antérieur.
En général, l’unité utilisée pour le calcul des terrassements est le mètre cube en
place.
100 %

Coefficient de chargement = ---------------------------------------


100 % + % de foisonnement
Chargement (volume en place) = m3 foisonné x coef. chargement

ANNEXE 4

NOTION DE GESTION DES TRANSFERTS DE MATERIELS ENTRE CHANTIERS

Le transfert de matériels entre chantiers est courant dans les entreprises et permet
de satisfaire à de nombreux besoins avec le même parc.
La bonne gestion de ces transferts repose sur la maitrise de certains principes de
base :
- l’analyse des plannings : pour détecter les tâches de commandement et éviter
de causer des retards ;
- La connaissance des engins : emplois possibles, efficacité, capacité et mise à
disposition. Certains engins offrent une bonne polyvalence ;
- L’importance des travaux ;
- Les conditions d’utilisation ;
- Le niveau de sécurité lié à l’emploi de l’engin.

Dans tous les cas, une concertation entre les responsables des chantiers concernés
est indispensable pour trouver la meilleure solution qui permette finalement à tous
les chantiers de pouvoir continuer à évoluer au moins assez normalement.
Néanmoins, il ne faut jamais s’empêcher de faire arbitrer le transfert par un supérieur
des responsables des chantiers. Celui-ci, en connaissance de cause peut décider de
ralentir momentanément les travaux d’un chantier au profit d’un autre. Au besoin, un
renforcement du matériel du chantier dont les travaux auront été ralentis permettrait
de les accélérer pour respecter les délais.
ANNEXE 5

Production des engins de terrassement

Le rendement des engins peut varier dans de fortes proportions d’un chantier à un
autre, ce qui fait que les temps d’extraction, de chargement de transport, de
déchargement, et de mise en œuvre sont à rechercher à chaque fois.
Il faut retenir que chaque fabriquant donne des rendements théoriques généralement
dans trois conditions différentes. Mais pour chaque cas donné, il s’agira de se référer
à des données de cas similaires, soit de déterminer ou fixer les rendements en
tenant compte des paramètres influençant le rendement qui permettront de
déterminer un coefficient d’efficience. Ce coefficient dépend :
- De l’état du matériel ;
- De l’efficacité du service matériel ;
- Du professionnalisme du conducteur ;
- De la mobilité de l’engin
- Du fait que l’engin travaille seul ou est dans atelier ;
- De la taille du chantier ;
- De la durée du chantier etc.
A- bulldozer
1) débroussaillage: pour un D6: 25 000 m2 / jour
2) foisonnement ou gerbage en carrière (production horaire)
D4 D6 D8
-terrain meuble 85 m3 / h 180 m3 / h 320 m3 / h
-argile humide 70-------- 150------- 280--------
B- chargeur (production horaire)
Capacité du godet: .cat. 936: 1,4 m3 ; cat.966: 3,1 m3
-terrain meuble 100 m3 / h 150 m3 / h
-argile humide 90 m3 / h 115 m3 / h
C- pelle hydraulique (production horaire): Caterpillar 225 et Poclain 90.
Capacité du godet: 960 litres
- terrain meuble 120 m3 / h
- argile humide 100 m3 / h
D- scrapers (production horaire : chargement et mise en œuvre; distance maximale
de rotation = 800 m).
Capacité de la benne
. 613 B auto chargeur 9 m3
. 621 B 16 m3
. 623 B auto chargeur 15 m3
613 B 621 B 623 B
- terrain meuble 75 m3 / h 120 m3 / h 110 m3 / h
- argile humide 65 m3 / h 110 m3 / h 100 m3 / h

ANNEXE 6
Production des ateliers de terrassement

(Déblais mis en remblais ou emprunt mis en remblais)


Les ateliers ci-dessous désignés ne constituent que des exemples pour donner des
ordres de grandeurs de productions.
Atelier type :
- 1 D6 avec ripper (bulldozer)
- 1 cat. 920 ou 966 (chargeur)
- 3 ou 5 camions benne de 5 à 9 m3 800 m3 / jour
- 1 cat. 815 (compacteur pieds de mouton)
- 1 ou 2 citernes de 7000 à 10000 L
Atelier type:
- 1 Poclain 90 ou cat. 225 (pelle hydraulique)
- 3 camions bennes de 5 à 9 m3
- 1 cat. 815 (pieds de mouton) 800 m3 / jour
- 1 citerne de 7000 L
- 1 niveleuse type 120 G
Atelier type:
- 2 scrapers auto-chargeurs type cat. 623
- 1 cat. 815
- 2 citernes de 10 000 L 1500 m3 / jour
- 1 niveleuse 140 G avec rippers
Atelier type:
- 2 scrapers type cat. 621
- 1 D8 pousseur 1800 M3 / jour
- 1 cat. 815
ANNEXE 7

Organisation du transport des matériaux

Le transport des matériaux pour la mise en œuvre est assuré économiquement par :
- des brouettes : ≤ 30m ;
- bouteurs : ≤ 50m ;
- décapeuses : ≤ 1,5 Km ;
- camions benne : ≤ 10 Km ;
- camions benne de type semi-remorque : > 10 Km.
Pour optimiser les dépenses en matériel et en temps il est indispensable de mener
une étude pour l’organisation du transport des matériaux surtout si l’emprunt se
situe à une grande distance du site de l’ouvrage. Il s’agit pour cela de connaître le
nombre de bennes et le temps de cycle.

En général le nombre de bennes utiles se défini par la formule suivante :

N= Qt
qT

Q = masse des matériaux à mettre en œuvre dans un temps bien défini (journée de

travail). Q est exprimé en tonne avec ᵧ mat = la masse volumique du matériau à

mettre en œuvre. Exemple : 3500 m3/ jr mis en œuvre par jour avec ᵧ mat = 1,9 T/ m3
→ Q = 6650T/jr.

t – temps de parcours d’une benne (état chargé et état vide) exprimé en heures
q – charge utile d’une benne, en tonnes

T – intervalle de temps nécessaire à la mise en œuvre de la quantité Q- (ici on


tiendra compte des pertes de temps pour le trajet ligne- Garage.

t = tc + 2l + td + tm
Vm
Tc – temps de charge des matériaux d’une benne ; heure
Td – temps de décharge des matériaux d’une benne ; heure
Vm – vitesse moyenne d’une benne (avec charge et sans charge) sur la distance l ;
km/h
l – distance entre l’emprunt et le site ; (km)

Tm- temps de manœuvre de la benne pendant la charge et la décharge. Heure


t- temps d’un cycle de parcours.
Le nombre de bennes pour le parc sera de :

Np = N
K

K – coefficient parc auto (≤ 1)

Le nombre de camions peut être simplement déterminé par la méthode dite de


chemin de fer comme suit en observant le nombre de camions qui s'intercalent
durant l'absence du premier.

Quelques formules de calcul

N = Qt/qt
t= tc+2_

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