td1 Arduino Ing2

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Systèmes Embarqués

TD 1 : commande de leds ING2, EILCO


et chenillard P.-A. Hébert
2020–2021

Consignes
Ce premier TD machine a les objectifs suivants :
— développer un premier programme en Langage C++ sur la carte Arduino Uno,
— découvrir la boucle infinie propre aux microcontrôleurs,
— utiliser les ports d’entrées/sorties (E/S) de l’Arduino, à « haut » puis « bas »
niveau,
— et, en passant : apprendre à se méfier des calculs et mesurer l’importance des in-
terruptions.

Dans cette première séance, on utilisera l’Arduino seul, sans périphériques supplé-
mentaires, à l’exception d’un petit fil électrique.

1 Composition d’un programme Arduino


Un programme Arduino contient deux fonctions obligatoires.

1.1 La fonction setup


C’est la fonction d’initialisation du programme. Son rôle principal est d’initialiser les
données du programme, ainsi que les périphériques internes mis en œuvre.
C’est la première fonction lancée par l’Arduino, aussitôt le programme chargé.

1.2 La fonction loop


Tout programme destiné à un microcontrôleur sans système d’exploitation - comme la
carte Arduino - répète indéfiniment une tâche particulière. Cette tâche est donc placée au
sein d’une boucle infinie (généralement à l’aide d’une structure de contrôle while(1) dans
un programme C++).
Généralement, cette tâche décrit le « cycle type » de la commande d’un système (exemple
pour un distributeur de boissons : une interaction complète avec l’utilisateur, de la réception
de la monnaie jusqu’à la production de la boisson et au rendu de la monnaie).

La boucle infinie est nécessaire, car en l’absence de système d’exploitation, le programme


doit spécifier à tout instant l’action du processeur. Celui-ci ne peut donc pas « se terminer ».
Sinon, le processeur ne s’arrêtant jamais de fonctionner, il interpréterait la portion mémoire
suivant le programme comme un ensemble d’instructions, et ferait vite n’importe quoi.

Sur Arduino, la boucle infine est cachée, et contient une seule instruction : un appel à la
fonction loop. Cette fonction loop est donc le cœur du programme. Elle s’exécute de manière
répétée, indéfiniment, sitôt la fonction setup terminée.
1.2.1 Structure d’un programme Arduino
// déclarations de bibliothèques, variables globales, fonctions externes

void setup()
{
// initialisation
}

void loop()
{
// instructions de la boucle infinie
}

2 Exercice 1 : clignotement d’une LED


2.1 Question 1
Complétez (et testez sur machine) le programme suivant, de manière à faire clignoter la
LED.
Dans cette question, ne modifiez pas la fonction de pause, et travaillez exclusivement
avec les fonctions présentes dans le code fourni. Celles-ci sont décrites en annexe 4.1.

// Déclaration de variables globales


const int BROCHE_LED = 13;
const unsigned int compteur = 30000;

// Fonction d'initialisation : lancée une fois, au début du programme


void setup() {
pinMode(BROCHE_LED, OUTPUT); // broche 13 de l'UNO placée en SORTIE
Serial.begin(9600); // initialisation de la liaison série
}

// Calcul bidon qui fait office de pause


int pause(unsigned int cpt)
{
int valeur = 0;
while(cpt-->0) // équivalent à : while( (cpt--) > 0 )
valeur = valeur + random(10000);
return valeur;
}

// Fonction de boucle : relancée indéfiniment


void loop() {
digitalWrite(LED_BUILTIN, HIGH); // allume la LED
//digitalWrite(BROCHE_LED, 1); // équivalent : allume la LED
pause(compteur); // pause
}

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2.2 Question 2
On souhaite accroître la durée de la pause. Pour cela, remplacez la valeur 2500 par la
valeur 66000.
Que constatez-vous ? Corrigez le problème. Aide : affichez la nouvelle valeur limite du
compteur.

2.3 Question 3
Remplacez la fonction de « pause » par la fonction delay(ms), où ms correspond à la
durée de la pause en millisecondes.
La LED devra être allumée 1s toutes les 1,3s.

2.4 Question 4
On souhaite ici se passer des fonctions « haut niveau » de gestion des E/S.
Réalisez la même chose en remplaçant les appels de fonction pinMode et digitalWrite,
par des instructions opérant sur les registres du microcontrôleur dédiés aux E/S numériques.
Se référer à l’annexe 4.2.

3 Exercice 2 : animation d’un chenillard


3.1 Préambule
3.1.1 Cahier des charges
On souhaite réaliser un chenillard à l’aide de 4 lampes LEDs connectées à des broches
contiguës, que l’on allume alternativement, de manière à évoquer le déplacement d’un point
(voire d’une « chenille »).

En résumé, vous devez :


— programmer un chenillard sur 4 LEDs : elles s’allument successivement, de la première
à la dernière, avec un intervalle d’environ 1s entre chaque ; elles seront connectées aux
broches 3 à 6 de l’Arduino, qui appartiennent à son port D ;
— le chenillard se lance à chaque pression d’un bouton placé sur la broche 7 ; un appui
intermédiaire ne sera pas pris en compte.

3.1.2 Restrictions et indications de programmation avant de vous lancer


Dans cette première séance, vous ne disposez ni des 4 LEDs, ni de bouton poussoir. Et
vous allez utiliser les registres internes de l’Arduino pour manipuler les registres.

Pour vérifier le bon fonctionnement du chenillard à défaut de LEDs, vous afficherez sim-
plement le contenu du registre PORTD, en binaire tant qu’à faire, via la fonction Serial.println
(qui accepte la constante BIN en second argument, pour spécifier un format de nombre bi-
naire) :
Serial.print(PORTD, BIN);

Pour simuler le « bouton-poussoir », vous placerez la broche 7 en « pull-up » (tension


haute), grâce à un mécanisme interne au microcontrôleur. Puis vous simulerez une pression

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de bouton en reliant brièvement la tension à la masse (tension basse) à l’aide du fil fourni.
La broche reliée à la masse est marquée GND.
Pour programmer la broche en entrée et sa résistance interne de « pull-up », se référer à
l’annexe 4.2.2.

3.2 Question 1
Programmez le chenillard « virtuel », de manière à le faire tourner en permanence.

Même s’il n’y a que 4 LEDs (il pourrait y en avoir beaucoup plus !), essayez d’optimi-
ser/structurer un minimum votre code :
— évitez la redondance de code, grâce aux boucles, fonctions, éventuellement tableaux ;
— pensez aux opérateurs C++ de décalage de bits : >> et << ;
— pensez aux opérateurs logiques bit-à-bits (distincts des opérateurs logiques booléens !),
pour modifier un ensemble de bits d’un registre sans altérer les autres :
— OU, pour forcer des bits à 1 : |
— ET, pour forcer des bits à 0 : &
— NON, pour inverser des bits : ∼

Paramétrez bien tous les registres impliqués. Pensez en particulier à :


— orienter correctement les 5 broches mises en œuvre, sans modifier la direction des
autres broches ;
— activer la résistance de pull-up de la broche en entrée ;
— modifier les tensions des broches de sortie sans altérer les autres, notamment pour ne
pas interférer avec les lignes utilisées par la liaison série (lignes RX et TX, respecti-
vement connectées aux broches 0 et 1 du port D).

3.3 Question 2
Modifiez le code précédent, de manière à déclencher le chenillard sur une mise à l’état
bas (= à la masse) de la tension de la broche 7.

3.4 Question 3
Observez l’incidence de l’instruction noInterrupts() en fin de setup. L’objectif de cette
question est de souligner l’importance des interruptions, qui seront étudiées plus tard.

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4 Annexes
4.1 Programmation « haut niveau » des E/S de l’Arduino + liaison série
Les niveaux de tension des broches externes du microcontrôleur de l’Arduino peuvent être
contrôlés, soit en lecture (= entrée, du point de vue du microcontrôleur), soit en écriture (=
sortie).

La fonction pinMode a pour rôle de spécifier le sens d’utilisation des broches. L’orientation
se fait soit en sortie (valeur OUTPUT=1), soit en entrée (valeur INPUT=0), soit en entrée-« pull-
up » (valeur INPUT_PULLUP=2). Ce dernier mode connecte la broche à la source de tension
de l’arduino (5V) via une résistance de valeur importante (c’est la résistance de « pull-up »).
Grâce à ce mécanisme, même sans la relier à quoi que ce soit, la broche dispose donc d’une
tension « par défaut ».

La fonction digitalWrite permet de définir la tension d’une sortie numérique, à condi-


tion qu’elle ait préalablement été dirigée en sortie par la fonction précédente.

La fonction Serial.begin initialise le dialogue entre l’Arduino et le pc par l’interface


série UART, en spécifiant la vitesse de communication (qui doit être la même que celle
spécifiée au niveau du pc : 9600 bauds par défaut).

4.2 Programmation « bas niveau » des E/S de l’Arduino


Les fonctions ci-dessus dédiées aux E/S opèrent en manipulant quelques registres du
microcontrôleur.
Un registre est une zone de la mémoire interne destinée à piloter le microcontrôleur
et ses périphériques. Il se manipule comme n’importe quelle variable : on peut aussi bien
le lire que modifier son contenu. Toute modification implique aussitôt un changement du
comportement du microcontrôleur.
Dans l’environnement de programmation Arduino, les registres sont connus du compila-
teur, et ne nécessitent donc pas d’inclusion de bibliothèque.

4.2.1 Programmation des sorties


Les broches en sortie peuvent être contrôlées par les registres de donnée de port. Ils s’uti-
lisent tous de la même façon. Chacun de leur bit contrôle la tension d’une broche particulière :
— un bit à 0 codant une tension à l’état bas,
— un bit à 1 codant une tension à l’état haut.
Le registre de donnée de port dédié au port D (broches 0 à 7 du microC) est le registre PORTD.

Mais pour pouvoir travailler sur ce registre, il faut au préalable indiquer au microcontrô-
leur quelles broches sont en sortie (elles sont par défaut en entrée).
Les directions des broches d’E/S numériques sont contrôlées par les registres de direction
de port. Pour les 8 broches du port D, il s’agit du registre DDRD :
— un bit à 0 code une broche en entrée,
— un bit à 1 une broche en sortie.

Pour résumer, l’utilisation de lignes de port en sortie nécessite :


1. d’initialiser le registre de direction de port pour orienter les lignes en sortie ;

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2. d’interroger le registre de données de port correspondant pour lire leur état.

4.2.2 Programmation des entrées


La 1ère étape est la même : il faut commencer par orienter les lignes à utiliser en entrées.
On opère là encore sur les registres de direction du port, donc DDRD pour le port D.
Mais il y a 2 modes de sortie : il faut ensuite spécifier si on connecte ou non la résistance
interne de « pull-up ». Cela se fait grâce aux registres de donnée de port : PORTD, pour le port
D. Les bits à 1 sur les lignes dirigées en entrées activent la résistance pull-up des broches
correspondantes.

Finalement, les lectures de tension - des lignes en entrée ! - se font sur les registres d’entrée
de port : PIND, pour le port D.

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