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Ali BOUAFIA

Département de Génie Civil


Faculté de Technologie
Université Saâd Dahleb de Blida

INTRODUCTION A LA RÉGLEMENTATION
GÉOTECHNIQUE

Tome 1 : Fondations superficielles et profondes

OFFICE DES PUBLICATIONS UNIVERSITAIRES


1, Place centrale Ben-Aknoun (Alger)
1
Ouvrages du même auteur publiés par l’OPU :

 Mécanique des sols appliquée-Problèmes résolus


ISBN 978.9961.0.0464.7, 3e édition année 2012, 165 p.

 Essais in-situ dans les projets de fondations


ISBN 978.9961.0.0612.4, 3e édition année 2011, 300 p.

 Calcul pratique des fondations et des soutènements


ISBN 978.9961.0.0849.2, 2e édition année 2009, 246 p.

 Introduction à la dynamique des sols

Tome 1: Principes de base


ISBN 978.9961.0.1338.0, 1e édition année 2010, 336 p.

Tome 2: Calcul dynamique des ouvrages géotechniques


ISBN 978.9961.0.1347.2, 1e édition année 2010, 406 p.

 Introduction à la géotechnique (ouvrage collectif)

Tome 1: ISBN 978.9961.0.1515.6, 1e édition année 2011, 260 p

Tome 2: ISBN 978.9961.0.1519.3, 1e édition année 2011, 231 p.

 Aide-Mémoire de mécanique des sols


ISBN 978.9961.0.1611.4, 1e édition année 2013, 416 p.

 Applications de la dynamique des sols -Problèmes résolus


ISBN 978.9961.0.1762.3, 1e édition année 2014, 280 p.

Office des Publications Univeritaires :


Edition :
I.S.B.N :
Dépôt légal :
2
TABLE DE MATIERES

Avant-Propos 5

CHAPITRE 1. Aperçu sur la réglementation géotechnique

1.1. Introduction 7
1.2. Présentation générale de quelques règlements 8
1.3. Comparaison sommaire entre les règlements 29
1.4. Normalisation des missions du géotechnicien 34
1.5. Conclusions 34

CHAPITRE 2. Reconnaissance géotechnique et


caractérisation des sols

2.1. Introduction 39
2.2. Reconnaissance géotechnique 39
2.3. Dénomination, description et classification
de sols 41
2.4. Identification d’un sol gonflant 58
2.5. Caractérisation des sols 59
2.6. Conclusions 67
2.7. Liste des symboles 68

CHAPITRE 3. Fondations superficielles

3.1. Introduction 71
3.2. Conception des fondations superficielles 71
3.3. Dimensionnement des fondations superficielles 77
3.4. Réalisation des fondations superficielles 162
3.5. Exemples de calcul des fondations 163
3.6. Conclusions 172
3.7. Liste des symboles 173

CHAPITRE 4. Fondations sur pieux

4.1. Introduction 195


4.2. Conception des fondations sur pieux 196
4.3. Dimensionnement des fondations sur pieux 197
3
4.4. Réalisation des fondations sur pieux 312
4.5. Exemples de calcul des pieux 313
4.6. Conclusions 328
4.7. Liste des symboles 329

Références bibliographiques 365

Liste des abbréviations 377

4
AVANT-PROPOS

En dépit de la richesse du patrimoine mondial en matière de


méthodes d’analyse du comportement des ouvrages géotechniques,
la conception et le calcul de ces derniers, dans le cadre d’un projet de
construction, impliquent le recours à un référentiel réglementaire
codifiant de telles méthodes.
Un code réglementaire en géotechnique regroupe des directives
basées sur des principes scientifiquement établis ou des
recommandations ayant acquis l’approbation de la pratique de
l’ingénierie géotechnique.
Or, la diversité des écoles de pensée en géotechnique a fait qu’il
n’existe pas de code universel pour la conception, le
dimensionnement et la réalisation des ouvrages géotechniques, mais
plutôt des règlements nationaux ou régionaux, chacun reflétant un
niveau technologique dans le domaine de la construction, un
contexte géotechnique et géologique qui lui est propre, et enfin un
état de l’art en matière d’étude du comportement du sol.
Ce livre traite de ce sujet complexe qu’est l’apport de la
normalisation à la conception, le dimensionnement et la réalisation
des ouvrages géotechniques. Son objectif n’est pas de comparer entre
les différents règlements géotechniques modernes, mais plutôt de
dégager des recommandations pratiques intéressant tous les acteurs
de la construction en Algérie, et contribuer ainsi à combler le vide
réglementaire en matière d’ingénierie géotechnique.
Force est de dire que la difficulté d’accès à un bon nombre de
règlements pour des raisons linguistiques tels que ceux de la chine,
du japon et de la russie, a fait que la présentation de la matière
réglementaire ne prétend pas être exhaustive. Néanmois, l’étude a
principalement porté sur les normes internationales (ISO), le
règlement européen Eurocode 7, les normes américaines (AASHTO,
ASCE, IBC, FHWA), les recommandations canadiennes (CFEM), et
australiennes (AS).
Par souci de mieux concrétiser l’application des méthodes de
calcul présecrites dans les règlements étudiés, les différents
chapitres jalonnent d’exercices résolus relatifs à des cas
géotechniques pratiques.
5
En outre, la liste des références bibliographiques en fin du livre
invite le lecteur à une recherche plus approfondie sur les
prescriptions et les recommandations réglementaires. Enfin,
l’attention du lecteur est attirée sur le fait que certains passages jugés
importants dans les références ont été reproduits tels qu’il sont sous
forme de paragraphes en italique.
L’auteur est reconnaissant à l’équipe du laboratoire NAVIER à
l’Ecole des Ponts Paris Tech (France), particulièrement le Professeur
Jean Sulem, pour l’avoir acueilli à maintes reprises et mettre à sa
disposition une riche documentation relative à ce thème, et aux
organismes l’ayant pris en charge sous forme de bourse, en
l’occurrence l’AUF (Agence Universitaire pour la Francophonie) et la
faculté de Technologie de l’Université de Blida-1.
Puisse ce livre être un stimulus à d’autres collègues pour enrichir
l’étude de ce thème stratégique en vue d’entamer le projet de
règlement Algérien de géotechnique.

Ali Bouafia

Alger, 16/07/2015

6
2 RECONNAISSANCE GÉOTECHNIQUE ET
CARACTÉRISATION DES SOLS

_______________________________________________________________________________

2.1. Introduction

Phase clé dans tout projet de construction, la reconnaissance


géotechnique d’un site requiert une investigation expérimentale par
le biais des essais sur place et/ou sur échantillons au laboratoire en
vue d’identifier le matériau sol formant le site. D’une nature
hétérogène innée et présentant souvent une grande variabilité
spatiale de ses propriétés, le sol est un matériau non standard
rendant toute démarche d’identification et de caractérisation une
tâche assez complexe.
Ce chapitre a pour objectifs de compiler les différentes
recommandations réglementaires concernant l’étendue de la
reconnaissance géotechnique, ainsi que l’identification, la description
et la classification du matériau sol. Enfin, on présentera des
méthodes pratiques de caractérisation du sol en vue du
dimensionnement des fondations.

2.2. Reconnaissance géotechnique

Selon l’IBC-2006, l’organisme de contrôle peut ne pas exiger un


rapport d’étude géotechnique si des données représentatives de sites
adjacents sont disponibles et montrent qu’il n’est pas nécessaire de
mener une compagne de reconnaissance géotechnique du site étudié.
En outre, en présence d’un sous-sol dans le bâtiment, il est
nécessaire de déterminer le niveau de la nappe d’eau et vérifier si la
nappe est proche de la base du sous-sol le plus bas. Néanmoins,
lorsque des travaux d’imperméabilisation ou d’étanch-éité du sous-
sol sont prévus, une telle vérification n’est pas nécessaire (§1802).
En cas où une variabilité ou une incertitude existe sur les
39
caractéristiques d’une couche rocheuse sur laquelle seront fondées
les fondations du bâtiment, il est alors nécessaire de mener un
nombre représentatif de sondages à une profondeur d’au moins 3 m
en dessous de la base de la fondation projetée, en vue de s’assurer de
la capacité portante du sol de fondation (§1802).
L’Eurocode 7 donne à titre informatif des recommandations
intéressantes quant au programme d’implantation des sondages de
reconnaissance, résumées aux tableaux 2.1 et 2.2. Notons que la
profondeur de reconnaissance Za, comme le schématisent les figures
2.1 à 2.7, est comptée par rapport à la base de la fondation ou de
l’excavation.
Le code canadien CFEM précise que la profondeur minimale de
sondages carottés peut être définie comme étant celle correspondant
à une faible augmentation de contraintes provoquées par la charge
transmise par la fondation. Il recommande de considérer une
profondeur telle que l’augmentation des contraintes est au plus égale
à 10% de la pression transmise par la fondation ou 5% de la
contrainte effective à cette profondeur. Une profondeur minimale de
6 m en dessous de la fondation la plus basse est par contre à
respecter, à moins qu’un bedrock ou une couche de sol dense
pourrait être rencontrée à une faible profondeur.
En présence d’une couche rocheuse, il est recommandé de
descendre d’au moins 3 m plus profond dans plusieurs sondages à
titre de confirmation de la couche rocheuse.
La distribution spatiale des sondages est par contre délicate et
dépend entre autres de la variabilité spatiale du sol, du type de
projet, et du type de fondations à concevoir, de l’expérience acquise,
et enfin du jugement géotechnique de l’ingénieur. Nénamoins, pour
les bâtiments d’une surface entre 250 et 1000 m2, il est recommnadé
de réaliser au moins 4 sondages en cas d’un terrain plat et une
stratification régulière constatée dans les deux premiers sondages. Il
est par contre préférable de réaliser 5 sondages (aux coins et au
centre de l’ouvrage) particulièrement en cas d’un terrain non plat.
Pour les bâtiments d’une surface moins que 250 m2, il est
recommandé de réaliser au moins 3 sondages.
Le code stipule que la réalisation d’un seul sondage n’est pas
recommandée même pour un petit projet, et qu’il faut au moins 3
sondages de reconnaissance, en vue de s’assurer de la lithologie du
40
site (CGS, 2006).
Dans le cadre d’un projet d’autopont, le code AASHTO comporte
des recommandations assez détaillées relatives au programme de
sondages de reconnaissance, regroupée au tableau 2.3.

2.3. Dénomination, description et classification des sols

En vue de lever toute ambiguité quant à la dénomination et


description des échantillons du sol, la standardisation des termes
décrivant le sol paraît nécessaire. En ce sens, la norme internationale
ISO 14688-1 a proposé un organigramme général, se basant sur
l’analyse visuelle et expérimentale au chantier, en vue de lui attribuer
une dénomination la plus précise possible (AFNOR, 2003a).
Comme le montre l’organigramme de la figure 2.8, le sol peut être
artificiel ou naturel, ce dernier pouvant être du type volcanique ou
non volcanique, et organique ou non.
En cas d’un sol non organique et non volcanique, en fonction de la
taille de ses grains, il peut être décrit comme étant très grossier (blocs
ou gros cailloux), grossier (sable ou gravier) ou fin (Argile ou limon).
Un sol est dit très grossier si la masse des cailloux et blocs (de taille
dépassant 63 mm selon la norme) est plus grande que celle du sol.
Sinon, il est dit grossier si, en état humide il n’est pas collant, et fin
dans le cas contraire.

Tableau 2.1. Espacement de sondages de reconnaissance selon l’Eurocode 7


(CEN, 2007)

Type d’ouvrage Espacement des sondges


Ouvrage industriel de grande Maillage de 15-40 m de coté
hauteur
Ouvrage de grande surface Maillage d’au plus 60 m de coté

Ouvrages linéaires (route, voie


ferrée, canal, canalisation, digue, 20-200 m
tunnel, mur de soutènement,…)
Ouvrages spéciaux (cheminée, 2-6 sondages par fondation
pont, fondation de machine,…)
Barrages et déversoirs 25-75 m au droit des coupes
pertinentes

41
Tableau 2.2. Profondeur des sondages de reconnaissance selon l’Eurocode 7

Type d’ouvrage Profondeur Za des sondages (m)


Ouvrages de grande hauteur et Za≥ Max {6.0, 3bf}
ouvrages de génie civil bf=dimension min. de fondation
(voir figure 2.1)
Radier ou ouvrage avec plusieurs Za≥ 1.5bB
éléments de fondations dont les bB=dimension min. de l’ouvrage
effets se superposant en profondeur (voir figure 2.1)

Za≥ 6.0 et 0.8h<Za <1.2h


Digues h : hauteur du remblai
(voir figure 2.2)
Za≥ max {2.0, 4h}
Déblai h : hauteur de la digue ou
profondeur du déblai
(voir figure 2.2)
Routes et aérodromes Za≥ 2.0 (voit figure 2.3)

Za≥ max {2.0, 1.5bAh}


Canaux et canalisations bAh : largeur de l’excavation
(voir figure 2.3)

Petits tunnels et excavations bAb <Za < 2bAb


souterraines bAb : largeur de l’excavation
(voir figure 2.4)

Cas a : niveau piézométrique et


niveau de nappe sous le fond
de fouille : Za≥ max {0.4h, (t+2)}
(voir figure 2.5)
Excavations
Cas b : Cas niveau piézométrique et
niveau de nappe au dessus du fond de
fouille :
Za≥ max {(t+2), (H+2)}
(voir figure 2.5)
Za ≥ 2.0 sous le niveau de la
Ecrans d’étanchéité couche imperméable
(voir figure 2.6)

Za≥ max {bg, 5.0, 3Df}


bg : largeur du rectangle
Fondations sur pieux circonscrit au groupe des pieux
Df : Diamètre de la base du pieu
(voir figure 2.7)

42
Tableau 2.3. Programme de sondages de reconnaissance géotechnique
pour les projets d’autopont selon l’AASHTO (AASHTO, 2012)

Type Nombre n de sondages de Profondeur Za


d’ouvrage reconnaissance des sondages (m)
n ≥1 par mur. Za doit vérifier :
Murs plus longs que 30 m : n=1 1) Za ≥ profondeur
tous les 30-60 m en alternant de correspondant à :
Murs de position de sondage de l’aval à Δσv≤ 10% σv0’
Soutènement l’amont du mur.
de hauteur H Murs ancrés ou cloués : réaliser 2) Za ≥ (1-2)H
1 sondage supplémentaire tous
les 30-60 m, dans une zone 3) Za ≥ profondeur des
distante de (1-1.5)H derrière les sols fins mous, limons
murs cloués, et dans la zone organiques et tourbes.
d’ancrage pour les murs ancrés.
n ≥1 sondage par pile ou culée Za doit vérifier :
de pont moins larges que 30 m. 1) Za ≥ profondeur telle
que : Δσv≤ 10% σv0’
n ≥2 si la largeur dépasse 30 m. 2) Za ≥ profondeur des
Fondations sols fins mous, limons
superficielles Si un contraste est constaté organiques et tourbes.
entre les sondages carottés, Si un bedrock existe avant
ajouter des sondages carottés que la condition 2 soit
intermédiaires. satisfaite, descendre au
moins de 3 m dans le
bedrock.
Pour les piles et culées de pont Za doit vérifier :
moins larges que 30 m, n ≥1 1) Za ≥ D+ 6 (m)
sondage par pile ou culée. 2) Za ≥ D+ 2d (m)
3) Za ≥ profondeur des
sols fins mous, limons
n ≥2 sondages par pile ou culée organiques et tourbes, etc.
si la largeur dépasse 30 m. Pieux battus dans le rocher :
extraire au moins 3 m
Fondations d’échantillons pour vérifier
sur pieux Si un contraste est constaté s’il ne s’agit pas de gros
entre les sondages, il faut ajouter cailloux.
des sondages intermédiaires, Pieux forés ancrés dans le
particulièrement pour les pieux rocher : extraire sous le pieu
forés encastrés dans le bedrock. des échantillons rocheux
épais de max (3 m, 3B, 2d).
D : fiche du pieu
d: dimension maximale du
groupe de pieux
B : diamètre du pieu

43
Figure 2.1. Schéma d’ouvrages de grande hauteur et ouvrages de
génie civil (CEN, 2007)

Figure 2.2. Schéma de remblais et déblais (CEN, 2007)

Figure 2.3. Schéma d’ouvrages linéaires (CEN, 2007)

44
Figure 2.4. Schéma de tunnels et excavation souterraines (CEN, 2007)

Figure 2.5. Schéma de fouille (CEN, 2007)

Figure 2.6. Schéma d’écran d’étanchéité (CEN, 2007)

45
Figure 2.7. Schéma du groupe de pieux (CEN, 2007)

Les sols volcaniques sont caractérisés par un poids volumique


relativement faible. Ils peuvent être dénommés par des termes selon
leur distribution granulométrique, leur structure et leur couleur,
comme l’indique le tableau 2.4.
Le tableau 2.5 récapitule les différents termes de dénomination du
sol organique. La tourbe est décrite au tableau 2.6 en fonction de sa
teneur en fibre et son degré de décomposition. Ce dernier est
apprécié en comprimant un échantillon humide entre les mains.
En fonction des dimensions des fractions granulaires composant le
sol, on lui attribue un symbole correspondant à une dénomination
donnée, comme le résume le tableau 2.7. Ainsi, un échantillon de
sable fin est noté par FSa, et celui d’un limon moyen par MSi.
En présence de plusieurs fractions granulaires dans un sol grossier
ou très grossier, la fraction principale est celle ayant la masse la plus
grande, à laquelle on ajoute les autres fractions secondaires, en les
qualifiant d’adjectifs, et ce par ordre d’importance des masses des
fractions. Ainsi, on note un sable graveleux par saGr, un sable
grossier avec gravier fin par fgrCSa, un limon avec sable grossier et
grave fine par fgrcsaSi, et une argile avec sable moyen par msaCl.
46
Tableau 2.4. Dénomination des sols volcaniques (AFNOR, 2003a)

Tableau 2.5. Dénomination des sols organiques (AFNOR, 2003a)

Tableau 2.6. Description de la tourbe (AFNOR, 2003a)

La norme précise que la classification des sols grossiers ou très


grossiers doit se faire à la base de la courbe granulométrique
définissant la granularité du sol. Ainsi, on peut apprécier la forme de
47
la courbe par les termes regroupés au tableau 2.8, en fonction des
coefficients d’uniformité CU et de courbure Cc, définis d’ailleurs
comme suit :

Figure 2.8. Organigramme de dénomination des sols courants

48
D60 (2.1)
CU 
D10
D302 (2.2)
Cc 
D10 D60

Tableau 2.7. Dénomination des fraction granulaires de sols minéraux


(AFNOR, 2003a)

Tableau 2.8. Description de la forme de la courbe granulométrique


(AFNOR, 2005)

49
La classification des sols fins se fait à la base de la plasticité, en
fonction des limites d’Atterberg (ωp et ωl) et l’indice de plasticité Ip.
Enfin, la norme précise les termes descripteurs des sols contenant
une composante organique, en fonction de la teneur en matière
organique, soit TMO, et qui sont regroupés au tableau 2.9.
Le tableau 2.10 donne un exemple de système de classification
assez général, basé sur certains critères énoncés par la norme ISO
14688-2 en vue d’établir une classification des sols, et offrant la
possibilité de l’adapter à un niveau national donné ou au niveau d’un
projet d’ingénierie.
Dans le cadre du dimensionnement des fondations, les normes
françaises NF P94-261 et NF P94-262, annexes nationales de
l’Eurocode 7, recommandent de classer les sols de fondation selon les
normes internationales ISO 14688-1 et ISO 14688-2 vues ci-dessus, à
la base de leurs propriétés physico-chimiques.
En outre, il est recommandé d’utiliser le tableau 2.11 des classes
conventionnelles du sol à la base des paramètres mesurés à partir
des essais in-situ (AFNOR, 2012).
La catégorie roche altérée ou fragmentée regroupe, selon ces
normes, les matériaux calcaire, schisteux ou d’origine granitique.
Cette dénomination est réservée aux roches ayant un module
pressiométrique dépassant 50 à 80 MPa (AFNOR, 2012).
Ces normes recommandent de distinguer entre la marne et l’argile
à partir de la teneur en carbonates de calcium CaCO3, comme le
montre le tableau 2.12. Ainsi, en deçà d’une teneur en carbonates de
10%, il s’agit d’une argile ou limon; entre 30 et 70% c’est la marne et
au-delà de 70%, il s’agit du calcaire marneux ou calcaire.

Tableau 2.9. Description des sols dont les particules < 2 mm et


comportant une matière organique (AFNOR, 2005)

50
Ces normes attirent l’attention que certains sols, tels que les sables
calcaireux, les alternances marno-calcaires et les argilites, sont
difficiles à classer vu la spécificité de leur comportement.
Les sols intermédiaires, tels qu’à titre d’exemple le sable limoneux,
le sable argileux, l’argile sableuse, peuvent être classés d’une manière
plus rigoureuse à l’aide du triangle de texture, tel que celui de
Demolon (1948), dont les trois cotés correspondent aux pour-
centages de sable, du limon et d’argile, comme l'illustre la figure 2.9.
On peut ainsi classer le sol en fonction de l’importance de telle ou
telle composante (sable, limon, argile), ou en combinant ses
composantes (limon sableux, etc).

Tableau 2.10. Exemple de système de classification adaptable (AFNOR, 2005)

51
Tableau 2.11. Classification du sol à partir des essais in-situ (AFNOR, 2012)

Tableau 2.12. Classement des sols fins en fonction de la teneur en CaCO3


(AFNOR, 2012)

52
Une autre approche pratique de classification des sols
intermédiaires est d’exploiter l’essai de pénétration statique CPT
donnant la résistance pénétrométrique qc et le frottement latéral fs.
La figure 2.10 illustre le diagramme de classification proposé par
Schmertmann (1978) à la base de l’essai CPT avec un cône à jupe,
tandis que la figure 2.11 décrit le diagramme de Robertson (2009),
faisant intervenir la résistance pénétrométrique normalisée qt et le
rapport de frottement normalisé fR :

qt 
qc   v 0  (2.3)
 v0 '

f R (%)  100
fs (2.4)
qc   v 0 

En vue de standardiser la description de la densité d’un sol


pulvérulent, la norme ISO 14688-2 propose la nomenclature résumée
au tableau 2.13 en fonction de l’indice de densité ID défini par :

emax  e
ID  (2.5)
emax  emin

Du fait que emax et emin correspondent respectivement à dmin et


dmax,
on peut écrire que :

 d   dmin   dmax 
ID    (2.6)
 dmax   dmin   d 

Selon le CFEM, la densité d’un sol sableux peut être estimée à


partir du nombre de coups Nspt mesuré à l’essai SPT, selon le tableau
2.14 proposé par Terzaghi et Peck (1967).
L’Eurocode 7 recommande au tableau 2.15 une corrélation plutôt
entre le nombre de coups normalisé et corrigé, soit (Nspt1)60, et
l’indice ID des sols sableux naturels et normalement consolidés. Il est
recommandé de réduire les valeurs de (Nspt1)60 dans un rapport de
55/60 pour les sables fins et les augmenter dans un rapport de
65/60 pour les sables grossiers (CEN, 2007).

53
Figure 2.9. Triangle de texture de Demolon (1948) pour la classification
des sols selon leur texture (AFNOR, 2012)

Figure 2.10. Diagramme de Schmertmann (1978) pour la classification


des sols selon la résistance pénétrométrique (cône à jupe)
54
Tableau 2.13. Nomenclature de la densité d’un sol pulvérulent selon
la norme ISO 14688-2 (AFNOR, 2005)

Tableau 2.14. Etat de densité d’un sable en fonction de Nspt selon le CFEM

Marge de Nspt mesuré Etat de densité


0-4 Très lâche
4-10 Lâche
10-30 Compact
30-50 Dense
> 50 Très dense

Tableau 2.15. Etat de densité d’un sable en fonction de (Nspt1)60


selon l’Eurocode 7 (CEN, 2007)

Selon le tableau 2.15, on retrouve pratiquemement les mêmes


marges données par le code canadien CFEM.
L’essai de pénétration dynamique DPT est actuellement
standardisé et fait l’objet d’une norme internationale (ISO 22476-2 :
2004), selon laquelle l’appareillage est subdivisé en quatre catégories
normalisées, comme le résume le tableau 2.16. Notons que le
pénétromètre DPSH est subdivisé en deux types : DPSH-A et DPSH-B,
la borne inférieure d’une caractéristique dans ce tableau
correspondant au premier et la borne supérieure au second.

55
L’indice de densité ID des sols pulvérulents peut aussi être estimé,
selon la norme allemande DIN 4094-3 et l’Eurocode 7 à partir de
l’essai de DPT, comme le récapitule le tableau 2.17.

Figure 2.11. Diagramme de Robertson (2009) pour la classification


des sols selon la résistance pénétrométrique (cône
électrique et cône sans jupe)
56
Tableau 2.16. Principales caractéristiques des appareils DPT normalisés
(ISO 22476-2)

M H α A Φ N h EN
Essai (kg) (cm) (°) (cm2) (mm) (cm) (kJ/m2)
DPL 10 50 90 10 35.7 N10 10 49
DPM 30 50 90 15 43.7 N10 10 98
DPH 50 50 90 15 43.7 N10 10 164
DPSH 63.5 50-75 90 16-20 45-50.5 N10- N20 10-20 195-234
DPL : Pénétromètre léger, DPM : Pénétromètre moyen, DPH : Pénétromètre lourd,
DPSH : Pénétromètre ultra lourd.
M : Masse du mouton, H : Hauteur de chute, α : Angle au cône, A : Aire du cône, ϕ :
Diamètre du cône, N : Nombre de coups, N10 et N20 : Nombre de coups pour un
enfoncement de 10 et 20 cm respectivement, h : Enfoncement, EN : Energie spécifique
par coup.

Tableau 2.17. Etat de densité d’un sable à p artir de l’essai DPT


selon l’Eurocode 7 (CEN, 2007)

Type de sol Granularité ID


mal gradué DPL : ID=0.15+0.260Log(N10L)
Sable au dessus de la nappe (CU ≤ 3) DPH: ID=0.10+0.435Log(N10H)

Sable en dessous de la mal gradué DPL : ID=0.21+0.23Log(N10L)


nappe (CU ≤ 3) DPH: ID=0.23+0.38Log(N10H)

Gravier sableux au dessus de bien gradué DPH: ID=-0.14+0.55Log(N10H)


la nappe (CU≥ 6)

L'indice de consistance Ic caractérise le degré de consistance (ou


de compacité) d'un sol fin en fonction de sa teneur en eau. Cet indice
varie de 0 pour un état très mou, à des valeurs supérieures à 1 pour
un état très dur, et est défini par :

l  
Ic  (2.7)
l   p

Les termes décrivant l’état de consistance d’un sol fin selon la


norme ISO 14688-2 sont regroupés au tableau 2.18.

57
Tableau 2.18. Description de l’état de consistance d’un sol fin (AFNOR, 2005)

La cohésion non drainée Cu des sols fins saturés est une mesure de
la résistance au cisaillement τl, ce qui permet de classer les sols fins
vis-à-vis de leur résistance, comme le propose le tableau 2.19 extrait
de la norme ISO 14688-2. La cohésion Cu sert en outre pour décrire la
consistance d’un sol fin selon le règlement canadien CFEM, comme le
résume le tableau 2.20.
L'argile est sensible à toute modification de sa structure interne
par remaniement. On définit la sensibilité d'une argile, pour une
teneur en eau donnée, par le rapport St tel que:

Rc (int act ) (2.8)


St 
Rc (remanié)

L'argile peut être classée vis-à-vis de sa sensibilité selon le tableau


2.21 extrait de la norme canadienne CFEM-2006. On constate à partir
de ce tableau que si St dépasse 16, on décrit l’argile comme étant une
argile non stable ou "quick clay".

2.4. Identification d’un sol gonflant

Selon l’IBC-2006, Un sol est considéré comme gonflant s’il est


caractérisé simultanément par (§1802):
- un indice de plasticité Ip supérieur ou égal à 15%,
- plus que 10% des grains passent au tamis N° 200 (75 µm),
-plus que 10% des grains ont des dimensions moins que 5 µm,
conformément à la norme d’essai ASTM D 422,
- Indice de gonflement supérieur à 20, conformément à la norme
d’essai ASTM D 4829.
58
Tableau 2.19. Classification des sols fins saturés vis-à-vis de la résistance
selon la norme ISO 14688-2 (AFNOR, 2005)
Cu (kPa) Résistance au cisaillement
< 10 Extrêmement faible
10-20 Très faible
20-40 Faible
40-75 Moyenne
75-150 Elevée
150-300 Très élevée
> 300 Extrêmement élevée(1)
(1). Les matériaux dont la résistance au cisaillement est supérieure à 300 kPa
peuvent se comporter comme des roches tendres; il convient de les décrire comme
des roches tendres.

Tableau 2.20. Classification des sols fins saturés vis-à-vis de la consistance


selon le CFEM-2006

Cu (kPa) Consistance
< 12 Très molle
12-25 Molle
25-50 Ferme
50-100 Raide
100-200 Très raide
> 200 Dure

Tableau 2.21. Description de la sensibilité selon le CFEM

St Sensibilité
<2 Sensibilité faible
2-4 Sensibilité moyenne
4-8 Argile sensible
8-16 Argile extra sensible
> 16 Argile non stable (Quick Clay)

2.5. Caractérisation des sols

2.5.1. Angle de frottement interne

A titre informatif, l’Eurocode 7 recommande des corrélations


intéressantes dans le cadre du calcul de fondations superficielles
59
dans les sables de nature quartzique ou feldspathique. Comme le
montre le tableau 2.22, à un état de densité donné correspond une
marge de valeurs pour la résistance pénétrométrique qc ainsi que
celle de l’angle de frottement interne φ, ce dernier intervenant dans
le calcul de la capacité portante de la fondation (CEN, 2007).
Une approche de corrélation directe de φ à qc dans les sables est
celle stipulée par la norme allemande DIN 4094-1 et adoptée à titre
informatif par l’Eurocode 7. Il s’agit de la relation de Stenzel et al
(1978), valable pour les sables mal gradués (CU < 3), au dessus de la
nappe d’eau, et caractérisés par une marge de qc entre 5 et 28 MPa :

φ'=23 + 13.5 Log10 (qc) (2.9)

A titre comparatif, pour les valeurs de qc de 5, 10 et 20 MPa


correspondent respectivement les valeurs de l’angle de frottement de
32.4°, 36.5° et 40.6°, ce qui coincide très bien avec celles du tableau
2.22.
Il faut préciser que cette formule provient de la corrélation des
mesures au CPT au cône à pointe électrique avec celles sur l’appareil
de compression triaxiale.
L’Eurocode 7 recommande aussi d’exploiter une corrélation entre
ID et φ’ des sableux quartzeux, publiée par l’US army corps of
engineers (1993), en vue d’estimer l’angle de frottement.
Selon le tableau 2.23, l’angle de frottement est à priori influencé
par la granularité du sable. Toutes choses étant par ailleurs égales,
un sable gros a un angle de frottement plus élevé que celui d’un sable
fin. En outre, l’angle de frottement d’un sable bien gradué est plus
grand que celui d’un sable à granulométrie uniforme.
A la base des formules de corrélation présentées au tableau 2.17,
l’indice de densité peut être estimé à partir du nombre de coups
mesurés en essai DPT, ce qui permet d’estimer l’angle de frottement
interne des sols pulvérulents selon le tableau 2.24. Ce dernier, issu de
la norme allemande DIN 1054-100, a été recommandé à titre
informatif par l’Eurocode 7 (CEN, 2007).
L’angle de frottement interne peut être estimé selon l’AASHTO par
corrélation avec le nombre de coups de l’essai SPT, soit (Nspt1)60. Ce
nombre provient de la normalisation du nombre de coups mesurés
Nspt, à une contrainte effective verticale initiale de 100 kPa, ainsi de
60
sa correction pour tenir compte de l’énergie spécifique de battage de
l’appareillage. Il correspond en fait à une énergie spécifique
conventionnelle de 60% (voir équations 3.65 à 3.67 du chapitre 3).
Le tableau 2.25 regroupe les marges de l’angle de frottement
drainé des sols granulaires en fonction de celles du nombre de coups
(Nspt1)60. Il est à noter que la borne inférieure correspond à un sol
granulaire fin ou contenant un bon pourcentage des particules de
limon, et la borne supérieure aux sols grossiers contenant moins de
5% de particules fines (AASHTO, 2012).
La figure 2.12, proposée par Peck et al (1974) et reprise par le
règlement français DTU-13.12 de calcul des fondations, permet
d’estimer l’angle de frottement d’un sol pulvérulent en fonction
nombre de coups mesuré Nspt, à partir de la courbe notée N (AFNOR,
1988b).

2.5.2. Module de déformation

Le module d’Young drainé E’ du sol sableux est couramment utilisé


pour estimer le tassement d’une fondation superficielle à la base de
la théorie d’élasticité. Le tableau 2.22 regroupe des marges typiques
de ce module (CEN, 2007).
Le module de déformation odeométrique Eoed intervient souvent
dans le calcul du tassement du sol sous les fondations superficielles, à
la base de la méthode d’intégration des tranches. Décrivant le
comportement non linéaire à déformations latérales empêchées, le
module oedométrique se formule comme suit (voir figure 2.13) :

 v '
Eoed  (2.10)
z
L’Eurocode 7 a recommandé une méthode pratique d’estimation
du module oedométrique Eoed par corrélation avec l’essai CPT ou
DPT, issue des normes allemandes DIN 4094-1 et DIN 4094-2, à la
base de l’équation suivante (CEN, 2007) :

 v ' 
n

 v 0 ' 2  (2.11)
Eoed  mPa  
 Pa 
 
61
Tableau 2.22. Corrélation de la résistance qc à l’angle φ et au module
d’Young du sable quartzeux ou feldspathique (CEN, 2007)

Tableau 2.23. Valeurs de φ’ des sols grenus pulvérulents (CEN, 2007)

Tableau 2.24. Valeurs de φ’ des sables quartzeux (CEN, 2007)

62
Tableau 2.25. Corrélation de l’angle φ au nombre (Nspt1)60 (AASHTO, 2012)

Nombre de coups (Nspt1)60 Angle de frottement φ (°)


<4 25-30
4 27-32
10 30-35
30 35-40
50 38-43

Figure 2.12. Corrélation de l’angle φ au nombre Nspt (AFNOR, 1988b)

Figure 2.13. Définition du module oedométrique

Notons que Pa est la pression atmosphérique, égale à 100 kPa, et m


est un coefficient quantifiant la raideur du sol, en fonction de la
résistance pénétrométrique qc de l’essai CPT ou du nombre de coups
63
Nd de l’essai DPT, donné par les tableaux 2.26 et 2.27.
L’exposant n prend la valeur de 0.5 pour les sables mal gradués
(CU ≤ 3), et 0.6 pour les argiles peu plastiques (Ip ≤ 10 et ωl ≤ 35%).
Enfin, Δσv’ est σv0’ représentent respectivement l’augmentation
des contraintes effectives verticales à la profondeur étudiée et la
contrainte initiale due au poids déjaugé des terres.
L’AASHTO recommande pour les besoins de calcul du tassement en
phase préliminaire du projet, ou même en phase finale lorsque le
tassement n’est pas un facteur déterminant dans la conception de
l’ouvrage, d’utiliser une corrélation du module de déformation
élastique E avec le nombre de coups (Nspt1)60, ou de la résistance
pénétrométrique qc, comme le récapitule le tableau 2.28.

Tableau 2.26. Valeur du coefficient de raideur m à partir de l’essai CPT


Domaine de validité
m Résistance qc Type de sol
(MPa)
Sable mal gradué
167Log(qc)+113 5 ≤ qc ≤ 30 (CU ≤ 3) au dessus de la nappe.
Sable bien gradué
463Log(qc)-13 5 ≤ qc ≤ 30 (CU >6) au dessus de la nappe.
Argile peu plastique ferme (0.75≤
15.2qc + 50 0.6 ≤ qc ≤ 3.5 Ic≤ 1.3) et au dessus de la nappe.

Tableau 2.27. Valeur du coefficient de raideur m à partir de l’essai DPT


Domaine de validité
Essai m Nombre de coups Nd Type de sol
DPT
DPL 214Log(Nd)+71 4 ≤ Nd ≤ 50 Sable mal gradué
(CU ≤ 3) au dessus
DPH 249Log10(Nd)+161 3 ≤ Nd ≤ 10 de la nappe.
DPL 4(Nd)+30 6 ≤ Nd ≤ 19 Argile peu
plastique et ferme
(0.75≤ Ic≤ 1.3) et au
DPH 6(Nd)+50 3 ≤ Nd ≤ 13 dessus de la nappe
phréatique.

64
Le règlement ne donne par contre pas des précisions sur la nature
de ce module et à quel champ de contraintes il correspond.
En cas de massif de sable normalement consolidé, le module de
déformation augmente avec la profondeur. Selon l’AASHTO,
l’augmentation peut être supposée linéaire, conformément au
modèle du sol de Gibson, selon une pente NH donnée par le tableau
2.29 en fonction de la densité du sable et de la présence d’une nappe
d’eau. Remarquons qu’en passant d’un sable saturé à un sable sec ou
humide, le module de déformation d’après ce tableau est réduit de la
moitié, stipulant ainsi que la rigidité du sol sableux diminue avec la
montée de la nappe phréatique.
Une corrélation directe du module oedométrique avec la
résistance pénétrométrique a été aussi recommandée par l’Eurocode
7, à la base de l’équation suivante (CEN, 2007):

Eoed = αqc (2.12)

Tableau 2.28. Corrélation du module E au nombre (Nspt1)60 ou à la résistance


pénétrométrique qc en MPa (AASHTO, 2012)

Type de sol E (MPa)


Limon, Limon sableux, mélange légèrement cohérent 0.385(Nspt1)60
Sable propre fin à moyen, sable légèrement limoneux 0.670(Nspt1)60
Sable grossier, sable graveleux 0.960(Nspt1)60
Gravier sableux, gravier 1.150(Nspt1)60
Sable 0.193qc

Tableau 2.29. Valeurs de la pente NH (MPa/m) d’un sol sableux


normalement consolidé (AASHTO, 2012)

Densité Sable sec ou humide Sable submergé


Faible 9.45 4.70
Moyenne 25.10 12.60
Haute 62.90 31.45

Le coefficient α est donné au tableau 2.30 pour différents types de


sols (Sanglerat, 1972). Le document ne précise pas s’il s’agit d’un
65
module de déformation initial ou non. Enfin, les marges données
pour le coefficient α sont assez larges, ce qui limite le calcul à une
estimation assez grossière du tassement oedométrique. Une telle
approche n’est valable qu’en phase préliminaire d’une étude
géotechnique ou lorsque le tassement n’est pas un critère essentiel
dans la conception des fondations de l’ouvrage.
Enfin, l’annexe française de l’Eurocode 7, relative au calcul des
fondations superficielles, recommande pour le calcul du tassement
une corrélation intéressante du module de déformation E avec le
module pressiométrique EM pour différents types de sol, telle que
résumée au tableau 2.31.

Tableau 2.30. Valeur du coefficient α à partir de l’essai CPT (CEN, 2007)

66
Notons aussi qu’en cas de fondations de grande surface travaillant
en condition oedométrique et lorsque la contrainte de
préconsolidation peut être dépassée, le module oedométrique peut
être évalué par la corrélation suivante (AFNOR, 2013a) :

EM
M (2.13)

Le coefficient α, adopté coefficient de structure du sol dans la théorie


pressiométrique, est donné selon la nature du sol et le rapport EM/Pl
au tableau 3.7 du chapitre suivant.

Tableau 2.31. Corrélation du module d’Young du sol avec E M (AFNOR, 2013a)

2.6. CONCLUSIONS

La phase de reconnaissance géotechnique joue un rôle clé dans la


conception, le dimensionnement et la réalisation des ouvrages
géotechniques. Ce chapitre a permis de compiler différentes
67
recommandations et prescriptions réglementaires concernant la
reconnaissance géotechnique des sites, ainsi que la dénomination,
description et classification des sols. Enfin, la caractérisation
géotechnique a été abordée en axant sur l’estimation de l’angle de
frottement interne et le module de déformation, à partir des marges
courantes ou des essais in-situ.

2.7. LISTE DES SYMBOLES

Lettres latines

Cc Indice de compression
C' Cohésion effective
Cu Cohésion non drainée
CU Coefficient d’uniformité
Cs Indice de gonflement
Cα Coefficient de compression secondaire
Dn Dimension des particules telle que n % de la masse des
particules sont inférieurs à cette dimension D, par exemple
D10, D15, D30 , D60, D85
E Module d'élasticité du sol (module d'Young)
E' Module (module d'Young) drainé (à long terme)
EFDT Module dilatométrique au dilatomètre flexible
EM Module pressiométrique Ménard
Eoed Module œdométrique du sol (noté aussi M)
Eu Module d'élasticité (module d'Young) non drainé
Eo Module d'élasticité (module d'Young) initial
E5o Module d'élasticité (module d'Young) correspondant à 50 %
de la contrainte de cisaillement maximale
fs Frottement latéral mesuré à l’essai de pénétration statique
fR Rapport de frottement normalisé de l’essai CPT
Ic Indice de consistance
ID Indice de densité
IDMT Indice de matériau déterminé en essai au dilatomètre plat
KDMT Coefficient de contrainte horizontale dilatométrique
déterminé lors de l'essai au dilatomètre plat
IP Indice de plasticité
Nspt Nombre de coups pour une pénétration de 300 mm lors de
l'essai de pénétration au carottier SPT
N10 Nombre de coups pour une pénétration de 10 cm lors d'un
68
essai de pénétration dynamique
N20 Nombre de coups pour une pénétration de 20 cm lors d'un
essai de pénétration dynamique
Nd Nombre de coups pour une pénétration de d cm lors d'un
essai de pénétration dynamique
Nk Facteur du cône pour l'essai de pénétration statique au cône
(Nspt)60 Nombre de coups lors de l'essai de pénétration au carottier
SPT corrigé en fonction des pertes d'énergie
(Nspt1)60 Nombre de coups lors de l'essai de pénétration au carottier
SPT corrigé en fonction des pertes d'énergie et normalisé en
fonction de la contrainte verticale effective en place
M Module œdométrique du sol (noté aussi Eoed)
Pa Pression atmosphérique (=100 kPa)
Pl Pression limite Ménard
qc Résistance à la pénétration statique du cône
qd Résistance à la pénétration dynamique du cône
qt Résistance pénétrométique statique normalisée
Rc Résistance à la compression simple
St Sensibilité d’un sol argileux

Lettres grecques

α Facteur de corrélation entre le module œdométrique Eoed et la


résistance à la pénétration du cône qc
ε Déformation linéaire
εz Déformation linéaire verticale
γd Poids volumique sec
φ Angle de frottement interne
φ' Angle de frottement interne en contrainte effective
σv0 Contrainte totale verticale
σ′v0 Contrainte effective verticale du terrain en place
ν Coefficient de Poisson
ωl Limite de liquidité
ωp limite de plasticité

69

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