Guide de Preparation A La Survie

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GUIDE

DE PRÉPARATION
À LA (SUR)VIE
AVANT-PROPOS

Nos existences sont traversées de crises,


personnelles et collectives, passagères ou
durables.

Le Guide de Préparation à la (Sur)vie a été


écrit pour vous permettre de les surmonter.

Son objectif est de vous guider dans la


mise en place des stratégies et des sys-
tèmes de résilience nécessaires à votre
(sur)vie.

Vous avez rempli la première épreuve, la


plus dure : prendre conscience de votre
vulnérabilité, et agir pour y remédier.

La prochaine étape, c’est votre prépa-


ration. En la suivant, c’est vous, mais aussi
vos proches que vous protégez.
GUIDE
DE PRÉPARATION
À LA (SUR)VIE
.  

Sommaire
La crise, ou les crises ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1 Pourquoi vous préparer à la survie ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2 Les ressources : stockage
et approvisionnement. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
3 La formation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
4 L’importance de la condition physique. . . . . . . . . . . . 95
5 Les équipements indispensables. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103
6 La sécurité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127
7 La base autonome durable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 151
8 Avoir un plan. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 163
Conclusion. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 171
Table des matières. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 173

Guide de préparation à la (sur)vie  5


.  

La crise,
ou les crises ?
Par crise, j’entends tous les événements qui vous sortent de
votre zone de confort quotidienne et vous mettent en danger.

Pour m’y référer, j’utiliserai donc le terme de « rupture


de la normalité », tout au long de ce livre.

Nous ne nous attarderons pas ici sur les « catastrophes » sur-


médiatisées, comme les guerres civiles ou les incidents nu-
cléaires, qui restent heureusement des tragédies ponctuelles.

Mais nous nous intéresserons aux moyens de faire face


aux ruptures de la normalité que vivent, chaque année,
des dizaines de milliers de Français. Ces situations qui,
en l’absence d’anticipation, peuvent transformer votre
quotidien en lutte pour votre survie.

Ce peut être aussi bien un incendie, une catastrophe na-


turelle, une agression à votre domicile, une coupure d’eau,
que la perte de votre emploi ou un divorce.

Inutile de chercher, vous ne trouverez pas ici une liste exhaus-


tive des meilleures techniques pour survivre en pleine jungle
amazonienne ou autres exemples exotiques inappropriés à
votre situation personnelle. Non, ce Guide condense uni-
quement les connaissances qui vous seront indispensables.

Guide de préparation à la (sur)vie  7


1
POURQUOI
VOUS PRÉPARER
À LA SURVIE ?
1.  Pourquoi vous préparer à la survie ?

1. Reprendre le contrôle
de votre avenir
Se préparer à résister aux ruptures de votre normalité, c’est
avant tout reprendre la responsabilité de votre avenir entre
vos mains.

C’est prendre conscience qu’en cas de problème, la so-


lution la plus rapide et la plus efficace viendra de vous-
même. Compter uniquement sur les autres, c’est prendre
le risque de ne recevoir aucune aide.

Bien entendu, cela ne fait pas du survivalisme une idéo-


logie individualiste, au contraire. L’immense majorité des
personnes qui se préparent le fait d’abord pour ses proches,
pour assurer leur sécurité.

Pour sauver les autres de la noyade, il faut d’abord ap-


prendre à nager.

2. Casser votre dépendance


au système
En quelques décennies, nous avons perdu des centaines
d’années de savoir-faire, de technologie artisanale et de
traditions. Nous avons délaissé puis oublié les compé-

Guide de préparation à la (sur)vie  11


1.  Pourquoi vous préparer à la survie ?

tences nécessaires à l’autonomie et à la survie. Nous nous


sommes laissé endormir par le confort.

Cette perte d’autonomie, c’est aussi une perte d’in-


dépendance et de liberté. Dans nos sociétés, très peu de
personnes peuvent aujourd’hui affirmer être entièrement
autonomes et aptes à s’en sortir uniquement par elles-
mêmes. Nous ne sommes plus capables de prendre les ini-
tiatives nécessaires à notre survie.

Prendre en main votre sécurité

En cas de problème, nous avons le réflexe néfaste de nous


reposer entièrement sur les services de l’État.

Il en va de même pour plusieurs aspects de notre quotidien.


Nous déléguons une partie toujours plus importante de
notre sécurité aux autres :
• La sécurité alimentaire aux supermarchés ;
• La sécurité énergétique à EDF/GDF ;
• La sécurité physique à la police et à la gendarmerie ;
• La sécurité médicale aux hôpitaux ;
• Etc.

A l’heure actuelle, la majorité des Français ne sait plus


planter un légume et les services des urgences des hôpi-
taux sont saturés par de la « bobologie » …

12  Guide de préparation à la (sur)vie


1.  Pourquoi vous préparer à la survie ?

Améliorer votre qualité de vie

En devenant plus autonome, plus résilient, nous cassons


cette dépendance pour reprendre notre vie entre nos mains.

Si c’est un moyen de mieux résister à une potentielle rup-


ture de la normalité, c’est surtout un moyen d’améliorer
considérablement notre qualité de vie.

Ainsi, en produisant une partie de votre propre nourriture,


vous pourrez à la fois faire face à une rupture de l’approvi-
sionnement des supermarchés et manger des aliments bio
et plein de nutriments tout au long de l’année.

En devenant autonome en eau potable, vous conserverez


tout votre confort dans un contexte de coupure du réseau
de distribution d’eau, et vous boirez une eau bien plus pure
que celle de votre robinet au quotidien.

En produisant votre propre électricité, vous serez capable


de continuer à alimenter vos appareils vitaux même en cas
de black-out, et vous produirez une énergie propre en réa-
lisant de belles économies.

Ce même raisonnement s’applique à tous les domaines du


survivalisme.

Guide de préparation à la (sur)vie  13


2
LES RESSOURCES :
STOCKAGE ET
APPROVISIONNEMENT

La première étape dans la mise en place de systèmes rési-


lients est de gagner en autonomie dans l’accès aux res-
sources vitales. Vous devez vous assurer un stockage et un
approvisionnement résilients, sans faille, pour éviter toute
pénurie en l’une de ces quatre ressources indispensables.

Quand on parle de ressources et de stockage, on pense sys-


tématiquement à la nourriture. Or, la première ressource
dont vous devez vous préoccuper, c’est l’eau. Ainsi, si l’on
devait établir un ordre de priorités, ce serait le suivant :
1. L’eau ;
2. La nourriture ;
3. L’énergie ;
4. L’argent.

Sans ces quatre ressources, il est impossible de survivre


sur le long terme. Risquer de perdre l’accès à l’une d’entre
elles, c’est mettre en danger vos chances de survie.
2.  Les ressources : stockage et approvisionnement

L’eau

L’eau est LA ressource vitale la plus importante en sur-


vie. Elle vous permet de vous hydrater, de cuisiner, et de
vous assurer une bonne hygiène. Votre corps peut survivre
plus de 15 jours sans nourriture, mais pas plus de 3 jours
sans eau. Alors, à chaque signal d’alerte ou crise, c’est la
première ressource à manquer dans les rayons des su-
permarchés.

Guide de préparation à la (sur)vie  17


2.  Les ressources : stockage et approvisionnement

Et pour cause, son stockage est très souvent négligé. On


a tellement l’habitude de la voir s’écouler de nos robinets
à volonté, qu’il est difficile de s’imaginer pouvoir en man-
quer un jour… Pourtant, les coupures, les contaminations
du réseau de distribution, les sécheresses, etc. sont cou-
rantes.

Posez-vous la question : « Ai-je de quoi faire face en cas


de coupure d’eau prolongée ? »

Quelle quantité d’eau devez-vous


stocker ?
La quantité d’eau à stocker dépend de deux paramètres :

1. Le nombre de personnes dans le foyer


Entre la boisson, l’hygiène et la cuisine, comptez en-
viron 4 L par personne et par jour. Pensez aussi aux
animaux.

2. La facilité à se réapprovisionner
C’est la variable la plus compliquée à évaluer, elle dé-
pend de votre milieu et lieu de vie. Votre capacité à vous
réapprovisionner n’est pas la même à la campagne près
d’un point d’eau, ou en ville dans une région très sèche.
A la campagne, je vous recommande de prévoir au
moins une semaine d’eau potable. En ville, au moins
deux semaines.

18  Guide de préparation à la (sur)vie


2.  Les ressources : stockage et approvisionnement

À NOTER
Si vous habitez une région particulièrement sèche, vous
pouvez multiplier par deux ces quantités.

Dans quoi stocker l’eau ?

Les jerricans

L’idéal est le jerrican de 24 litres (maximum). C’est un


excellent compromis entre : la contenance, l’optimisation
du rangement et la facilité de transport.

1. La contenance : si vous devez marcher pour vous ravi-


tailler, les jerricans sont beaucoup plus efficaces que
16 bouteilles de 1.5 L.

2. La forme : ils sont faciles à stocker.

3. La facilité de transport : ils sont faciles à manipuler


grâce à leur poignée.

CHOISISSEZ BIEN VOS CONTENANTS


Ils doivent être :
• Entre 10 et 24 L, au-delà, le poids deviendra un handicap ;
• Opaques, pour protéger l’eau de la lumière et empê-
cher le développement de micro-organismes.

Guide de préparation à la (sur)vie  19


2.  Les ressources : stockage et approvisionnement

Vous pouvez trouver des jerricans de différentes conte-


nances, avec ou sans robinet, entre 10 et 30 euros sur in-
ternet ou en magasin (Leroy Merlin, Castorama, Gifi, etc.).

CALCUL ET CONSEILS
POUR UN MOIS DE STOCK
Pour un adulte, cela revient à environ 120 L d’eau en stock,
soit 5 jerricans de 24 L.
L’eau potable se conserve environ 6 mois en jerrican.
Pensez à faire tourner vos stocks, comme la nourriture,
l’eau a une date de péremption. Au-delà de 6 mois, il est
déconseillé de la boire.

Les bouteilles d’eau

Le plus simple est de stocker des bouteilles d’eau de 1.5 L


ou de 4 L. Mais sur le plan pratique, ça pose vite problème…
Les bouteilles ont 2 grands désavantages :

1. La faible contenance : il faut en accumuler un nombre


important pour arriver aux litres voulus ;

2. La difficulté à transporter : un stock de bouteilles est


difficile et long à déplacer. Ce n’est pas l’idéal si vous
devez évacuer.

20  Guide de préparation à la (sur)vie


2.  Les ressources : stockage et approvisionnement

Toutefois, les bouteilles d’eau neuves peuvent être inté-


ressantes pour leur durée de vie. En effet, conservées dans
de bonnes conditions, elles ont généralement une durée de
stockage de 2 ans (soit plus longtemps que l’eau contenue dans
un jerrican). Attention cependant au PET (polyéthylène téré-
phtalate), le plastique avec lequel sont fabriquées les bouteilles
d’eau. Exposé à la lumière, il peut dégrader la qualité de l’eau et
lui donner un goût de plastique. Ainsi, vous pouvez constituer
une partie de votre stock (environ 20 %) de bouteilles.

Quid des bouteilles en verre ?

Pour éviter le goût de plastique, certaines personnes stockent


leur eau dans des bouteilles en verre. Mais je vous conseille
de l’éviter. Le verre est un matériau fragile et, en cas de
séisme ou autre évènement potentiellement destructeur,
vous risqueriez de perdre l’intégralité de votre stock.

Où stocker votre eau ?

La problématique de la place… et du poids

Un stock d’eau, ça prend de la place, et ça pèse lourd. Il est


souvent difficile de trouver l’espace nécessaire pour un tel
stock… surtout en ville. Voici 3 astuces pour vous y aider :

Guide de préparation à la (sur)vie  21


2.  Les ressources : stockage et approvisionnement

1. Stocker une partie de votre réserve dans votre cave ou


votre parking ;

2. Ranger votre stock dans les espaces « perdus » (sous


votre évier, en dessous de votre lit, au-dessus de vos ar-
moires, en vous assurant qu’elles soient assez solides, etc.) ;

3. Stocker une partie de votre réserve à l’extérieur, sur votre


balcon ou dans votre jardin (même si ce n’est pas l’idéal).

Attention à la lumière et aux changements


de température

L’eau doit obligatoirement se conserver à l’abri de la


lumière et de la chaleur. Au risque que des micro-
organismes s’y développent et la rendent impropre à la
consommation.

22  Guide de préparation à la (sur)vie


2.  Les ressources : stockage et approvisionnement

Un stock c’est bien,


mais ça ne suffit pas !

Peu importe sa taille, un stock ne dure pas éternellement. Il


a toujours une durée de vie limitée, au terme de laquelle
se trouve la pénurie. Or, quand on parle d’eau, une pénu-
rie n’est pas envisageable… Et l’eau à notre disposition est
souvent impropre à la consommation. Il faut absolument

Guide de préparation à la (sur)vie  23


2.  Les ressources : stockage et approvisionnement

la purifier avant de la consommer. Que ce soit celle d’un


lac, d’une rivière, d’un puit ou d’une flaque. Attention ! Ce
n’est pas parce qu’une eau provient d’une zone « natu-
relle » qu’elle est potable.

Les principaux facteurs de pollution

Les polluants viennent à la fois de l’activité humaine


(agriculture, décharges, carburants, usines, etc.) et de la
nature elle-même (cadavres d’animaux, déjections, mé-
taux lourds, etc.).

Les principaux sont :


• Les particules en suspension : boue, débris végétaux, etc.
• Les polluants chimiques : pesticides, traces de carbu-
rants, métaux lourds, etc.
• Les micro-organismes : bactéries, champignons, al-
gues, etc.

Si une simple filtration suffit pour les particules en suspen-


sion, les polluants chimiques et les micro-organismes né-
cessitent un traitement approfondi.

24  Guide de préparation à la (sur)vie


2.  Les ressources : stockage et approvisionnement

Pouvoir s’approvisionner et savoir purifier votre eau est


donc le seul moyen de devenir réellement autonome en
eau potable. C’est aussi un excellent moyen de limiter la
taille de votre stock.

PURIFICATION VS. CONFORT


Lorsqu’on parle d’eau potable, il faut distinguer deux
choses :
• La purification ;
• Le « confort » de goût / amélioration des propriétés.

La règle de base, c’est l’existence de résultats d’ana-


lyses par des laboratoires indépendants du vendeur du
purificateur pour lequel vous optez. Quand il n’y en a pas,
c’est mauvais signe. Les bâtons de charbon, les bouteilles
en verre « purifiantes », les adoucisseurs, etc. peuvent ap-
porter à votre eau un confort de goût, ou certaines pro-
priétés. Mais ils ne rendent pas une eau potable à 99.9 %
sur le plan scientifique.

Guide de préparation à la (sur)vie  25


2.  Les ressources : stockage et approvisionnement

Les 5 principales techniques


de purification de l’eau utiles en survie
Chaque technique de purification a ses avantages et ses
inconvénients. Domicile, expédition, elles sont parfois
complémentaires. A vous de choisir l’option qui corres-
pond le mieux à votre situation personnelle. Attention,
soyez rigoureux, le risque de maladie est réel.

1. Le filtre « bushcraft »

Il est très simple à mettre en place :


• La première partie avec le gravier et le sable filtre les
particules ;
• La deuxième partie avec le charbon « purifie » une partie
des micro-organismes ;
• La troisième partie avec le tissu retient les particules de
charbon.

Ce filtre améliore la qualité de l’eau, mais il ne la rend


pas complètement potable. Vous ne devez l’utiliser que si
vous ne pouvez pas faire autrement.

EFFICACITÉ :
Particules en suspension : Très efficace
Polluants chimiques : Aucun effet
Micro-organismes : Efficace

26  Guide de préparation à la (sur)vie


2.  Les ressources : stockage et approvisionnement

2. Porter l’eau à ébullition

C’est la méthode la plus simple. Elle consiste à faire bouillir


l’eau pendant une dizaine de minutes pour tuer les micro-
organismes avant de la consommer. Si l’eau contient des
particules, vous pouvez les filtrer facilement avec un tissu
au préalable. Point faible : il vous faut du combustible et
créer une source de chaleur suffisamment importante pour
faire monter la température de l’eau à plus 100 degrés.

EFFICACITÉ :
Particules en suspension : Aucun effet
Polluants chimiques : Aucun effet
Micro-organismes : Très efficace

3. Les désinfectants/purificateurs chimiques

Ce sont des comprimés qui purifient l’eau. Ils ont deux


grands avantages, ils sont :
• faciles à utiliser ;
• faciles à stocker (ils ne prennent presque pas de place
et se conservent plusieurs années).

Pour les utiliser, il vous suffit de mettre un comprimé dans


un contenant (une gourde par exemple) et d’attendre qu’il
fasse effet. Généralement, un comprimé permet de pu-

Guide de préparation à la (sur)vie  27


2.  Les ressources : stockage et approvisionnement

rifier 1  L d’eau pour 6 mois. Mais ils ont aussi plusieurs


inconvénients :
• Les polluants chimiques ne sont pas traités ;
• Les comprimés ont une date de péremption ;
• En cas d’utilisation prolongée, ils peuvent abîmer la
flore intestinale ;
• Il faut compter entre 30 minutes et 2 heures pour obte-
nir une purification efficace (en fonction de la tempéra-
ture de l’eau et de la marque du comprimé) ;
• Une fois traitée, l’eau a un goût de produit chimique,
chloré.

C’est intéressant d’en avoir en « Plan B », en dernier re-


cours, dans votre sac d’évacuation ou lors d’expéditions.
Mais je vous les déconseille pour une utilisation cou-
rante. Vous pouvez les acheter sur internet, en pharmacie
ou en magasin sport / « outdoor ». Micropur est une réfé-
rence dans le domaine. Comptez 20 € pour une boîte de
100 comprimés chez Décathlon*.

EFFICACITÉ :
Particules en suspension : Aucun effet
Polluants chimiques : Aucun effet
Micro-organismes : Très efficace

* 30 CHF en Suisse chez Décathlon

28  Guide de préparation à la (sur)vie


2.  Les ressources : stockage et approvisionnement

4. Les gourdes filtrantes :


LA solution pour les déplacements

Ce sont des gourdes dans lesquelles ont été intégré un


système de filtration. L’énorme avantage : vous pouvez
remplir votre gourde d’eau non potable et la boire en
marchant. Elles sont extrêmement efficaces et filtrent à
la fois :
• Les particules ;
• Les micro-organismes ;
• Les polluants chimiques.

La Sport Berkey est une bonne référence. Attention, elles


sont très pratiques pour les déplacements mais ne
conviennent pas pour le domicile sur le long terme.
Personnellement, j’en ai une dans mon sac de randonnée,
une dans mon sac d’évacuation et une de réserve dans un
placard.

EFFICACITÉ :
Particules en suspension : Très efficace
Polluants chimiques : Très efficace
Micro-organismes : Très efficace

Guide de préparation à la (sur)vie  29


2.  Les ressources : stockage et approvisionnement

5. Le filtre Berkey : LA solution ultime !

Les Berkey, ou leurs concurrents les Berkefeld, sont des sys-


tèmes de filtration parfaits pour la consommation d’eau
potable au quotidien au domicile. En ça, ils sont complé-
mentaires aux gourdes. Comme elles, ils sont à 99.9 % effi-
caces contre les polluants chimiques et les micro-organismes.

Ils fonctionnent par gravité (aucune énergie n’est requise)


et ont une capacité de filtration impressionnante (22 000  L
pour une paire de filtres Black Berkey). Avec quelques filtres en
réserve, vous vous assurez une eau potable à vie (à condition
d’avoir une source d’approvisionnement). Il existe plusieurs
modèles, de 1 à 22 L. Leur coût d’achat est relativement élevé,
mais il s’amortit sur le long terme.

SUR LE LONG TERME


Dans une maison individuelle, plusieurs systèmes per-
mettent de s’approvisionner en eau de manière auto-
nome et économique sur le long terme, avec un système
de filtration associé :
• Les citernes ;
• Les puits ;
• Les récupérateurs d’eau ;
• Les plans d’eau naturels (rivières, lacs).

L’objectif est de toujours avoir un moyen alternatif d’ap-


provisionnement en eau en cas de coupure, contamina-
tion, ou autre problème.

30  Guide de préparation à la (sur)vie


2.  Les ressources : stockage et approvisionnement

La nourriture

Dans notre société de consommation actuelle, où nous


avons accès immédiatement à de la nourriture à volonté,
l’idée de faire des stocks de nourriture est souvent perçue
comme inutile voire étrange. Pourquoi faire des réserves
chez soi, quand il suffit d’aller au supermarché ?

Guide de préparation à la (sur)vie  31


2.  Les ressources : stockage et approvisionnement

Pourtant, l’approvisionnement alimentaire de nos villes


n’a jamais été aussi précaire. Celles-ci sont de plus en plus
étendues, et la production alimentaire y est tout simple-
ment nulle. Les villes sont donc dépendantes de la pro-
duction extérieure pour se nourrir. Mais la situation en
campagne n’est pas non plus optimale. Aujourd’hui, les
foyers qui produisent eux-mêmes une partie de leur nour-
riture sont une minorité. Or, la plupart des supermar-
chés français fonctionnent en flux tendu et n’ont que
quelques jours de stocks dans leurs réserves. Et eux-
mêmes dépendent en partie des productions étrangères.
En effet, la France a multiplié par 2 ses importations ali-
mentaires depuis 2000. Cette tendance se renforce et ac-
croît la dépendance alimentaire du pays.

Si le système est bien huilé et efficace en temps « normal »,


il suffit d’une poussière dans ce système pour créer
une rupture d’approvisionnement et des mouvements
de panique (souvent plus nuisibles que la rupture elle-
même…). Pour garantir votre sécurité alimentaire et déve-
lopper votre autonomie, il est donc essentiel de mettre
en place des stratégies de résilience alimentaire. Cela
passe par les stocks, et la production (nous en parlerons
plus tard).

32  Guide de préparation à la (sur)vie


2.  Les ressources : stockage et approvisionnement

Les 6 règles d’un stock


de nourriture réussi
Faire un stock de nourriture devrait être quelque chose
de naturel, avec un peu de pratique cela deviendra une
routine que vous exécuterez sans même y faire attention.
Oubliez les armoires remplies d’aliments lyophilisés et
de conserves qui vous ont coûté une fortune et que vous
n’aimez probablement pas. Ce que je vous propose, c’est de
faire preuve de bon sens.

1. Connaître vos besoins

Vous devez obligatoirement évaluer vos besoins pour stoc-


ker efficacement. Pour cela, je recommande une méthode
très simple, en 3 étapes :

1. Semaine 1 : cuisinez vos repas ; notez les ingrédients


et les quantités nécessaires (y compris les condiments,
huile, sel, poivre, etc.) ; n’utilisez que des aliments
pouvant se conserver au minimum un mois sans froid
artificiel.

Guide de préparation à la (sur)vie  33


2.  Les ressources : stockage et approvisionnement

2. Semaine 2 : achetez tous ce que vous avez noté sur votre
liste et essayez de ne manger que cela pendant une se-
maine. S’il vous manque quelque chose, rajoutez-le à
votre liste.

3. Semaine 3 : multipliez par quatre tous les éléments


de la liste et achetez-les.

PENSEZ AUX CONDIMENTS !


Les condiments sont importants. Manger du riz au riz sans
sel pendant un mois… ce n’est pas tenable.
Poivre, huile, bouillons, épices, sauces, etc. stockez de
quoi assaisonner vos plats ! Il existe des sauces lyophili-
sées qui prennent très peu de place, idéales pour rehaus-
ser vos plats et vous éviter de tomber dans une routine
alimentaire préjudiciable à votre moral.

Vous disposez maintenant d’un stock de nourriture adap-


té à vos besoins pour une durée d’un mois. Attention ! La
nourriture doit toujours être placée dans un endroit sec et
idéalement surélevé pour être à l’abri des fuites d’eau et
inondations.

2. Stocker sain, et bon

Il est important de stocker une nourriture équilibrée pour


vous garder en bonne santé. Mais il est tout aussi important

34  Guide de préparation à la (sur)vie


2.  Les ressources : stockage et approvisionnement

qu’elle vous plaise. Stocker la nourriture que vous aimez


est une règle simple et pleine de bon sens, souvent igno-
rée. On nous renvoie souvent l’image du survivaliste nord-
américain qui a entassé plusieurs années d’aliments lyo-
philisés et de conserves de cassoulet dans son bunker. Ali-
ments qu’il n’a sans doute jamais goûtés… Imaginez-vous
bloqué à votre domicile pour une durée indéterminée, avec
pour seul nourriture des aliments dont vous venez de vous
rendre compte que vous détestiez. Bon courage pour gar-
der le moral !

La nourriture est un vrai réconfort, stockez ce que vous


aurez plaisir à manger en cas de coup dur.

FAITES-VOUS PLAISIR
AVEC DE PETITS EXTRAS !
Si vous devez un jour utiliser votre stock de nourriture en
« condition réelle », il y a de grandes chances que la situa-
tion soit critique. Manger quelque chose que vous aimez
vous permettra d’évacuer une partie de votre stress et
de votre frustration.
Par exemple : j’adore les dates et les fraises Tagada, j’ai donc
une boite d’un kilo de chaque dans mon stock. Tant pis si
ce n’est pas équilibré, le bienfait que cela apporte à votre
moral en vaut largement la peine. Évitez tout de même les
produits nocifs pour votre santé comme l’alcool.

Guide de préparation à la (sur)vie  35


2.  Les ressources : stockage et approvisionnement

3. Stocker des aliments directement


consommables

Allumer un feu pour se préparer à manger n’est pas tou-


jours possible. En particulier dans le cadre urbain, où il
suffit d’une coupure du réseau de gaz ou d’électricité pour
se retrouver sans source de chaleur et sans alternative.
Même si vous avez prévu des réchauds de camping, leurs
recharges de gaz ne sont pas éternelles. Ainsi, la majori-
té des aliments que vous sélectionnez doivent pouvoir
être mangés sans être cuisinés.

Par exemple :

• Les raviolis en conserves peuvent être mangés sans


avoir été réchauffés. Ce n’est pas très bon, je vous l’ac-
corde… mais c’est mangeable !

• Le riz, à l’inverse, nécessite de l’eau et une cuisson, pa-


reil pour les pâtes.

4. Ne pas trop stocker !

L’une des erreurs de base, c’est de voir trop grand et d’en-


tasser une montagne de nourriture. Or, sur-stocker (plus
d’un an) ne sert pas à grand-chose. Tous les aliments ont
une durée limite de consommation (DLC), et vous risquez
soit de devoir vous forcer pour ne pas gaspiller, soit de de-

36  Guide de préparation à la (sur)vie


2.  Les ressources : stockage et approvisionnement

voir jeter. Il est beaucoup plus intéressant de réfléchir à


des systèmes de production de nourriture (agriculture,
élevage, chasse, pèche…) pour gagner en autonomie sur le
long terme et combler par vous-mêmes une partie de vos
besoins alimentaires.

5. Reconsidérer les DLC

Ne faites pas une confiance aveugle aux dates limites de


consommation. Elles sont souvent fixées de manière arbitraire,
pour servir des intérêts commerciaux et mercantiles. Que fait-
on quand un produit est périmé ? On le jette et en rachète un !
L’exemple des yaourts et fromages à « double DLC » est bien
connu aujourd’hui : produits en France, leur DLC est différente
qu’ils soient distribués en métropole ou dans les départements
ultramarins. Là, la DLC est rallongée avec des écarts pouvant al-
ler de 20 à 180 jours en fonction des produits laitiers.

Tout en restant vigilant, et en sachant que les industriels


prévoient une « marge de sécurité », vous pouvez donc
consommer certains produits frais plus d’un mois après
leur DLC. Dans le cas des yaourts, ils seront simplement un
peu plus acides. Du côté des aliments secs (pâtes, céréales,
épices, etc.), vous pouvez les consommer sans risque plu-
sieurs années après leur DLC. D’autres produits, enfin, ne
se périment tout simplement pas. C’est le cas du miel, de
l’huile, du sel, du sucre, etc. Il n’y a pas règle absolue pour
savoir si un aliment est encore consommable sans risque.

Guide de préparation à la (sur)vie  37


2.  Les ressources : stockage et approvisionnement

Fiez-vous à l’aspect, à l’odeur puis au goût de l’aliment.


Si vous avez le moindre doute, jetez-le !

6. Le stock dynamique

Une fois leur stock réalisé, certaines personnes n’y touchent


plus. Et ce n’est que quelques années plus tard, lorsqu’elles
en ont besoin, qu’elles se rendent compte que certains ali-
ments sont périmés ou qu’ils ont été mal stockés et sont
devenus inconsommables…

Un stock de nourriture n’est pas une réserve intou-


chable. Au contraire, pour être efficace il doit être dyna-
mique. Vous devez vérifier régulièrement que les ali-
ments sont stockés dans des conditions idéales et que
rien n’est périmé. Le meilleur moyen d’éviter de perdre de
la nourriture est de vous servir dans votre stock au quo-
tidien. Puis il vous suffit de faire des courses régulièrement
pour y remettre ce que vous avez prélevé. Mettez les ali-
ments les plus anciens devant, et les plus récents der-
rière. Comme cela, vous n’avez plus besoin de vous préoc-
cuper des DLC, vous n’avez qu’à prendre la première boite
qui est devant vous.

38  Guide de préparation à la (sur)vie


2.  Les ressources : stockage et approvisionnement

LE PRINCIPE DU STOCK TOURNANT


• Stocker ;
• Consommer ;
• Remplacer.
Cette méthode vaut pour toutes les ressources péris-
sables (eau, produits d’hygiène, essence, etc.).

Le stock « latter-day Saints »

Ou stock « des saints des derniers jours », cette liste de


denrées de base est une recommandation de l’Église de
Jésus-Christ, dont les membres sont connus sous le nom de
« Mormons ». Depuis le milieu des années 1800, ces der-
niers se préparent à une période de troubles de grande
ampleur. En prévision, chaque famille doit disposer d’un
stock de nourriture pour au moins un an. L’idée n’est évi-
demment pas de suivre ces recommandations exactes à la
lettre, mais d’avoir des repères et de les adapter à votre si-
tuation personnelle. Si vous souhaitez obtenir les quantités
mensuelles pour une personne, divisez les quantités indi-
quées par 24.

Guide de préparation à la (sur)vie  39


2.  Les ressources : stockage et approvisionnement

Pour 1 an et 2 adultes

GRAINS
130 kg de blé
25 kg de farine
25 kg de farine de maïs
22 kg de flocons d’avoine
45 kg de riz
25 kg de pâtes

LÉGUMES CONSERVE
27 kg d’haricots secs
10 kg de graines de soja
4 kg d’haricots de Lima
4 kg de petits pois
4 kg de lentilles
4 kg de soupe lyophilisée
27 kg de maïs
27 kg de pois
27 kg d’haricots vert
27 kg de carottes
35 kg de pommes de terre
4 kg d’oignons
18 kg de tomates

SUCRES
3 kg de miel
36 kg de sucre
3 kg de sucre de canne
1 kg de mélasse
3 kg de confiture

40  Guide de préparation à la (sur)vie


2.  Les ressources : stockage et approvisionnement

MATIÈRES GRASSES
15 L d’huile végétale
15 L d’huile d’olive
4 kg de matière grasse
3 kg de mayonnaise
4 kg de beurre

PRODUITS LAITIERS
55 kg de lait en poudre
25 boites de lait concentré non sucré
10 kg d’autres produits laitiers
(ex : fromage à pâte dur)

ESSENTIEL
1 kg de levure chimique
500 g de levure
1 kg de bicarbonate de soude
5 kg de sel
4 L de vinaigre

EAU
1200 L d’eau
Un système de filtration efficace
et durable

Guide de préparation à la (sur)vie  41


2.  Les ressources : stockage et approvisionnement

5 astuces pour un stock économique…


voire gratuit
Un stock, ça coûte cher. Entre une dizaine et plusieurs
milliers d’euros selon la taille de votre famille. Rares sont
ceux qui ont les moyens de tout acheter d’un coup. Et
de prime abord, entasser de la nourriture peut sembler être
un « luxe » pour privilégiés. Mais il n’en est rien, il s’agit
simplement de deux semaines à un mois d’avance sur votre
consommation habituelle, et il existe plusieurs astuces
pour réaliser des économies !

1. Les promotions des supermarchés

En créant votre stock étape par étape sur plusieurs mois,


vous pouvez bénéficier des promotions opportunes et
considérablement réduire le coût de votre stock.

2. Faire un potager

Ça paraît évident, mais parmi toutes les personnes qui


pensent ne pas avoir les moyens de faire un stock, il y en
a forcément qui ont un jardin… Avec un terrain, quelques
graines, outils et connaissances, vous pouvez lancer un po-
tager pour quelques dizaines d’euros ; de quoi développer
votre autonomie et obtenir une nourriture saine. Reste
ensuite à conserver les récoltes (confitures, conserves,
lacto-fermentation, séchage, etc.).

42  Guide de préparation à la (sur)vie


2.  Les ressources : stockage et approvisionnement

L’OPTION DES VOISINS


Si vous n’avez pas vous-mêmes de terrain, vous connais-
sez sûrement un jardinier qui produit plus qu’il ne peut
manger. Il sera sans doute ravi de vous donner ou de tro-
quer une partie de sa production.

3. Les fins de marchés

Après les marchés, les producteurs jettent une partie de


leur marchandise. Les raisons sont multiples : fruits trop
mûrs, légumes légèrement abîmés, manque de place de
stockage, etc. Vous pouvez alors en récupérer une partie
à prix cassé, voire gratuitement.

4. Les aides alimentaires

Bénéficier des aides alimentaires et des programmes so-


ciaux n’a rien de honteux. Tout le monde traverse une pé-
riode difficile au moins une fois dans sa vie. Et contraire-
ment à ce que l’on pense, certaines associations, comme
Les Restos du cœur, ont souvent plus de nourriture qu’elles
ne peuvent en distribuer.

En France, vous pouvez vous renseigner sur le site internet des


aides sociales : https://www.aide-sociale.fr/aide-alimentaire/

Guide de préparation à la (sur)vie  43


2.  Les ressources : stockage et approvisionnement

5. Les poubelles des supermarchés

C’est mon frère qui m’a fait découvrir cette astuce. Il fait
un apprentissage avec un salaire trop bas pour répondre
entièrement à ses besoins. Alors il a mis en place des stra-
tégies alternatives. C’est incroyable tout ce qu’ils jettent :
produits à quelques jours de la DLC, fin de saison, déstoc-
kage… Les invendus du jour sont stockés dans une benne,
il n’y a qu’à se servir. Parfois il faut escalader un mur, par-
fois il y a un trou dans le grillage. La règle implicite c’est
de ne rien dégrader et de tout laisser propre après son
passage. La majorité des aliments sont encore comestibles
pendant au moins une semaine, voire plusieurs mois et an-
nées dans certains cas (gâteaux, noix, pâtes, conserves…).
Vous pouvez donc fortement réduire vos dépenses ali-
mentaires et profiter des économies réalisées pour vous
constituer un stock.

44  Guide de préparation à la (sur)vie


2.  Les ressources : stockage et approvisionnement

L’énergie

Qu’on le veuille ou non, notre mode de vie est dépendant


de l’énergie, électrique en particulier. Vous êtes donc dé-
pendant de ses producteurs et revendeurs, à moins de
produire vous-même votre propre énergie.

Produire une partie de l’électricité que vous consommez


est une stratégie très intéressante en cas de rupture de la
normalité. L’amélioration de la technologie et les sub-

Guide de préparation à la (sur)vie  45


2.  Les ressources : stockage et approvisionnement

ventions peuvent même rendre une installation pho-


tovoltaïque rentable d’un point de vue économie. Mais
pour être vraiment efficace, cette démarche d’autonomie
énergétique doit aller de pair avec une démarche de mini-
malisation de votre consommation énergétique. Il n’est pas
cohérent d’installer des panneaux solaires avec un com-
portement et des habitudes énergivores.

Comment produire de l’électricité ?

Pour les particuliers, il n’existe que trois technologies.

1. Les panneaux solaires : c’est clairement la technolo-


gie avec le meilleur rapport entre coût d’installation et
électricité produite. L’industrie du photovoltaïque est
en pleine expansion depuis quelques années, ce qui a
permis d’augmenter la productivité des panneaux
solaires tout en baissant leur prix d’achat.

2. Les éoliennes : s’il peut être intéressant d’en avoir dans


des cas bien précis – comme sur les bateaux – les éo-
liennes ne sont que très rarement intéressantes pour
les particuliers. En comparaison avec les panneaux so-
laires, elles sont couteuses à l’achat, à l’installation et
nécessitent beaucoup plus d’entretien.

3. Les systèmes hydrauliques : ce sont des petites


turbines qui se placent dans des ruisseaux. Le grand
avantage est que, contrairement aux panneaux solaires

46  Guide de préparation à la (sur)vie


2.  Les ressources : stockage et approvisionnement

et aux éoliennes, elles produisent de l’électricité en


continu. Mais tout le monde n’a pas la chance d’avoir
un ruisseau chez soi et la technologie n’est pas encore
très accessible pour les particuliers.

Pour la suite, nous nous concentrerons sur l’énergie solaire,


la technologie la plus intéressante pour nous.

Les 3 types de production solaire


possibles
La technologie des panneaux solaires est très flexible et
permet de produire de l’électricité en petites comme en
très grandes quantités. Il y a donc plusieurs types de pro-
duction complémentaires envisageables, chacun corres-
pond à des situations et des usages bien précis.

1. La production nomade

En déplacement, de la randonnée à l’évacuation du domi-


cile à pied, il peut être utile de produire de l’électricité
pour alimenter de petits appareilles portatifs comme les
téléphones portables, les lampes ou les radios.

Pour ce type d’utilisation, le plus efficace est d’utiliser des


panneaux solaires portables de faible capacité, de 5  à
25 Watts, qui rentrent facilement dans un sac et ne pèsent

Guide de préparation à la (sur)vie  47


2.  Les ressources : stockage et approvisionnement

que quelques centaines de grammes. Il suffit ensuite d’y


ajouter une powerbank pour stocker l’énergie en attendant
d’en avoir besoin. Les panneaux solaires peuvent être atta-
chés à un sac et utilisés en mouvement.

2. La production semi-nomade

Pour les déplacements véhiculés et les bivouacs, il existe des


systèmes photovoltaïques très efficaces. Ils sont composés
de grands panneaux solaires, de 50 à 200 Watts, trans-
portables comme une valise et qui alimentent de grosses
batteries de 250 à 1 000 Wh. Ces batteries sont elles aussi
transportables, mais elles pèsent entre 4 et 10 kg.

C’est un système parfait pour établir un camp de base pendant


quelques jours tout en conservant un certain confort. Les deux
principales références du marché sont les Jackery et GoalZero.

3. La production sédentaire

Les deux types de production ci-dessus sont parfaits pour


une utilisation occasionnelle. Mais ils offrent une capaci-
té et une durabilité insuffisante pour une utilisation sur le
long terme. Pour la production d’électricité à domicile,
il faut donc opter pour une installation fixe de pan-
neaux solaires. Ces derniers peuvent être installés sur les
toits, les façades, ou directement au sol.

48  Guide de préparation à la (sur)vie


2.  Les ressources : stockage et approvisionnement

Quel type d’installation choisir ?

Il existe trois types d’installations solaires pour une utilisa-


tion sédentaire, chacune répondant à un besoin spécifique :

1. La production sans consommation

Dans cette situation, vous ne consommez pas l’électricité


produite par vos panneaux solaires : ceux-ci sont directe-
ment reliés au réseau électrique et l’électricité est en-
suite revendue. C’est l’installation la plus économique,
mais elle est inutile dans une optique survivaliste.

2. La production avec consommation,


mais sans stockage

Vos panneaux solaires sont reliés à votre habitation et vous


consommez ce que vous produisez, mais vous n’avez pas
de moyen de stockage… Quand il fait beau, vos panneaux
peuvent produire plus que votre consommation, et vous
perdez cette énergie. Quand le temps est couvert (nuit,
nuages, brouillard), la production est réduite, ou nulle, et
vous n’avez pas assez d’énergie pour alimenter vos appa-
reils électriques. C’est une solution qui peut être intéres-
sante pour faire des économies quand « tout va bien »,
mais elle n’est pas assez efficace en cas de rupture de la
normalité.

Guide de préparation à la (sur)vie  49


2.  Les ressources : stockage et approvisionnement

3. La production avec consommation


et stockage

C’est le système le plus complet et résilient : vos panneaux


solaires produisent de l’énergie qui est ensuite stockée
dans des batteries en attendant que vous en ayez be-
soin. Dans une optique survivaliste, c’est la solution la plus
adaptée. Mais c’est aussi la plus onéreuse… notamment en
raison du prix d’achat des batteries.

Autonomie énergétique totale


ou partielle ?
Viser l’autonomie en électricité à 100 % représente géné-
ralement un budget conséquent, un grand changement
dans vos habitudes de consommation et demande une
grande surface à consacrer aux panneaux solaires. Une
solution possible, c’est le compromis de l’autonomie par-
tielle. Pour être efficace en cas rupture de la normalité,
votre installation doit fournir assez d’énergie tout au
long de l’année pour alimenter les appareils électriques
les plus importants : lumières, réfrigérateurs, téléphones,
radios, appareils médicaux, etc.

50  Guide de préparation à la (sur)vie


2.  Les ressources : stockage et approvisionnement

Comment installer des panneaux


solaires ?
Installer des panneaux solaires demande des connais-
sances solides et techniques. Les erreurs sont nombreuses,
elles peuvent conduire à de graves défauts d’installation et
de grosses pertes d’argent. Les erreurs les plus courantes
sont liées aux problèmes d’étanchéité du toit et aux
sous-dimensionnements de l’installation, souvent dû à
une production plus faible qu’anticipé ou à une consom-
mation sous-évaluée.

Vous avez deux possibilités pour installer des panneaux


solaires :

Le faire vous-même : c’est possible à condition d’avoir sé-


rieusement étudié le sujet. Il existe des kits faciles à ins-
taller qui s’achètent dans le commerce, c’est la solution
la plus économique.

Avoir recours à des professionnels : c’est la solution la plus


simple, ils s’occuperont de tout (dimensionnement, dé-
marches administratives et pose des panneaux). Les fortes
subventions de ces dernières années ont attiré beaucoup de
monde sur le marché, pour éviter les arnaques, ne sélection-
nez que des entreprises qui opèrent depuis de nombreuses
années et qui vous donnent sans hésiter la liste de leurs
précédents clients. Vous pouvez également consulter le site
https://www.victimesduphotovoltaique.com.

Guide de préparation à la (sur)vie  51


2.  Les ressources : stockage et approvisionnement

AIDES FINANCIÈRES ET CONTRAINTES


Notez qu’en fonction de votre localisation et de votre type
d’installation, vous pouvez avoir :
• Des aides financières (étatiques et/ou régionales) à la
mise en place du projet ;
• Des aides dégressives relativement à la puissance de
l’installation ;
• Des contraintes, voire interdictions, de pose de pan-
neaux solaires (raisons esthétiques, de préservation du
patrimoine, etc.)

Pensez à vous renseigner auprès de votre commune et


sur internet.

52  Guide de préparation à la (sur)vie


2.  Les ressources : stockage et approvisionnement

L’argent

Outre l’eau et la nourriture, la 4e ressource essentielle en


survie, c’est l’argent. Ce dernier ne fait pas tout et il n’est
pas nécessaire en abondance pour une bonne prépara-
tion. Mais il permet de répondre à vos besoins primaires au
quotidien (vous nourrir, vous loger, vous vêtir, etc.), d’ac-
céder à un certain confort et équilibre, et de vous projeter
sur le long terme sereinement.

Guide de préparation à la (sur)vie  53


2.  Les ressources : stockage et approvisionnement

Lorsqu’on associe les deux – argent et survie – la première


image qui vient en tête est celle de lingots d’or enterrés
au fond du jardin. Mais nous allons traiter la question de
l’argent sous un axe totalement différent, pragmatique.
Car si les crises économiques mondiales et les krachs
boursiers sont un danger concret pour votre sécurité
financière, il existe des menaces bien plus proches et
faciles à concevoir, qui pèsent sur chacun de nous :
• La perte d’un emploi (anticipée ou subite) ;
• Une incapacité de travailler ;
• Des frais imprévus ;
• Une rupture familiale (séparation, décès, naissance, etc.) ;
• Etc.

Il est fort probable que vous traversiez une situation de


détresse financière au cours de votre vie. C’est pourquoi
il est essentiel de développer dès aujourd’hui des stratégies
pour vous en protéger et, le moment venu, y faire face de
manière efficace.

VISER LA RÉSILIENCE FINANCIÈRE


Anticiper et se préparer pour toujours rebondir : c’est le
principe même de la résilience, appliqué à l’argent. Ainsi,
vous ferez de ces situations menaçantes des périodes
de transition contrôlées, et non des crises (person-
nelles ou collectives) dévastatrices.

54  Guide de préparation à la (sur)vie


2.  Les ressources : stockage et approvisionnement

La base : des finances saines

Si vous dépensez autant (ou plus) d’argent que vous n’en ga-
gnez, vous vous trouvez dans une situation dangereuse. Le
moindre imprévu financier risque de vous faire plonger, au
mieux dans le rouge de temps en temps, au pire dans un cercle
vicieux de dettes. Vous avez le contrôle de vos dépenses. C’est
facile à dire, mais avec de l’entraînement, c’est aussi facile – ou
du moins possible, sauf cas exceptionnel – à mettre en place.

Tout est une question d’habitudes et de priorités. Celles-ci


vous sont propres et vous en êtes responsable. Un compor-
tement de consommateur sain vise à privilégier les be-
soins primaires, puis le confort, et à épargner. Cela sans
jamais mettre en péril sa sécurité financière. Nous vivons
dans une société de consommation qui nous pousse à ache-
ter plus, toujours plus. A vous de faire preuve de bon sens, de
hiérarchiser vos besoins et de ne pas dépenser sans raison
de manière compulsive. Vos petites actions du quotidien
peuvent avoir un véritable impact sur votre fin de mois :
réparer tel appareil plutôt que de le remplacer ; se déplacer
en covoiturage ; privilégier les achats d’occasion, etc.

Comment gagner plus ?

Beaucoup de personnes pensent être limitées quand il


s’agit de gagner de l’argent. Elles n’osent pas demander

Guide de préparation à la (sur)vie  55


2.  Les ressources : stockage et approvisionnement

d’augmentation ou pensent qu’investir est réservé aux


riches. L’école ne nous apprend pas la négociation, l’in-
vestissement, la gestion des finances personnelles, etc.
et tout le monde n’a pas la chance de trouver quelqu’un
pour lui expliquer comment fonctionne l’économie.

Augmenter votre salaire

Pour cela, vous avez deux options : être augmenté ou


changer d’employeur. Si demander une augmentation
peut faire peur, vous ne risquez pas de l’obtenir sans négo-
ciation et argumentation. N’hésitez pas non plus à démar-
cher spontanément des entreprises de votre secteur, elles
pourraient avoir des offres intéressantes. En travaillant
sur vous-même et en voyant large, vous augmentez vos
chances d’obtenir des résultats concrets et positifs.

Avoir un revenu complémentaire

Vous avez forcément des compétences que vous pouvez


mettre en valeur et pour lesquelles quelqu’un sera prêt à
vous échanger votre temps contre de l’argent. Garde d’en-
fants ; bricolage/jardinage ; entretien et ménage ; service à
la personne, etc. Tout est envisageable !

56  Guide de préparation à la (sur)vie


2.  Les ressources : stockage et approvisionnement

Investir votre argent

L’immobilier, la bourse et l’entrepreneuriat sont les straté-


gies d’investissement les plus accessibles pour des particu-
liers. Nous verrons cela en détail au chapitre « Diversifier
vos revenus et investir ».

La réserve financière, mettre


de l’argent de côté
Mettre de l’argent de côté n’est pas la solution magique,
mais c’est un très bon moyen de faire temporairement
face à une situation difficile et de pouvoir rebondir. Il
ne sert à rien de parler de montants, nous avons tous une
situation financière, personnelle et des besoins différents.
C’est pourquoi nous parlerons ici de dépenses minimales,
correspondant aux besoins de base : nourriture ; soins ; as-
surances ; remboursement des prêts en cours, etc. Généra-
lement, les dépenses minimales représentent la moitié des
dépenses dont de confort, voire de luxe, dont vous pouvez
vous passer (loisirs, accessoires, abonnements, etc.).

Si vous souhaitez mettre de l’argent de côté, vous devez


distinguer trois paliers de sécurité.

Guide de préparation à la (sur)vie  57


2.  Les ressources : stockage et approvisionnement

Palier 1 : de 1 à 3 mois de dépenses

Généralement à partir de 1 000  €. C’est la base qui doit


vous permettre de faire face à une dépense imprévue,
comme payer les frais d’un accident de voiture ou rempla-
cer une machine à laver.

Palier 2 : de 3 à 6 mois de dépenses

Généralement à partir de 3 000 €. Dans le cas d’une perte de


revenus, votre deuxième palier doit vous permettre de tenir
en attendant de retrouver une situation financière saine.

Palier 3 : de 6 à 12 mois de dépenses

Généralement à partir de 6 000  €. Atteindre le troisième


palier vous protège contre les soucis financiers durables.
Ce peut être une crise financière, une incapacité à travailler
prolongée, etc.

Diversification des revenus


et investissements
S’il faut avoir de l’argent de côté, il ne sert à rien de dormir
sur un tapis de billets ! La règle de tous les investisseurs
est « payez-vous d’abord ». Concrètement, cela veut dire

58  Guide de préparation à la (sur)vie


2.  Les ressources : stockage et approvisionnement

qu’avant de payer vos factures, vous devez consacrer une


part de vos revenus à l’investissement personnel.

QUEL MONTANT INVESTIR ?


La première règle (à ne jamais enfreindre) : investir uni-
quement avec du revenu disponible. L’investissement
comprend nécessairement une possibilité de perte. Vous
ne devez jamais investir avec de l’argent qui doit vous
permettre de répondre à vos besoins premiers.
C’est pourquoi il est raisonnable de commencer avec
10 % de vos revenus. Vous découvrez ainsi l’investisse-
ment sans prendre de risques inconsidérés.

Oubliez les investissements « exotiques » comme les dia-


mants, le vin, les lettres anciennes, etc. Concentrez-vous
sur des valeurs sûres. Elles ne vous vendront pas du rêve,
mais elles vous aideront à atteindre vos objectifs.

Les trois types d’investissements accessibles à tout parti-


culier sont :

L’immobilier

C’est de loin l’investissement préféré des Français, et le plus


sûr. L’avantage de l’immobilier est de pouvoir emprunter

Guide de préparation à la (sur)vie  59


2.  Les ressources : stockage et approvisionnement

auprès d’une banque. Vous devez avoir en tête deux no-


tions fondamentales :

1. C’est le locataire qui rembourse la banque. Vous de-


vez louer, au minimum, au prix que vous coûte le bien
(remboursement du crédit + impôts).

2. Plus le temps passe, plus le crédit auprès de la banque


est remboursé et plus vos bénéfices augmentent en
revendant le bien.

Un exemple concret

Voici, à titre indicatif, un schéma possible d’investissement


immobilier gagnant :

1. Acheter un appartement 100 000€. Avec un apport de


10 000 € et une situation financière saine.

2. Louer 650 € par mois, pour : rembourser 500 € à la


banque, mettre 50 € de côté tous les mois pour les as-
surances et les impôts, et garder les 100 € restant pour
vous.

3. Une fois le crédit remboursé (souvent après 20 ans),


vous avez deux options : garder l’appartement et ga-
gner 600 € par mois ; ou le revendre et faire un béné-
fice de 90 000 € (sûrement plus, car pendant ce temps
votre appartement aura pris de la valeur).

60  Guide de préparation à la (sur)vie


2.  Les ressources : stockage et approvisionnement

Mais vous n’êtes pas obligé d’attendre 20 ans et pouvez le


revendre quand vous le souhaitez.

La bourse

Loin d’être réservée aux traders professionnels, la bourse se


démocratise de plus de plus.

L’entrepreneuriat

Pas besoin de passer par les marchés pour investir dans


une entreprise. Vous avez deux possibilités alternatives :

Créer votre propre entreprise (le statut d’autoentrepre-


neur est idéal pour commencer) ;

Investir dans l’entreprise d’une de vos connaissances


(en faisant très attention, vous devez vous assurer de bien
comprendre comment elle fonctionne et d’évaluer au préa-
lable la viabilité du projet).

L’OBJECTIF : LA RÉSILIENCE !
Peu importe la situation, la logique est toujours la même :
pour vous protéger d’une situation imprévue, ne met-
tez jamais tous vos œufs dans le même panier !

Guide de préparation à la (sur)vie  61


2.  Les ressources : stockage et approvisionnement

Or et argent : sécuriser votre épargne

Difficile de passer à côté de la question quand on aborde la


survie financière (et la sécurité financière tout court).

L’or constitue la base d’une épargne diversifiée et résistante


aux crises économiques. Il n’est pas un investissement de
« peur », mais d’anticipation et de sécurité. Ce n’est pas pour
rien que les États s’y intéressent de très près et que même les
économistes les plus optimistes recommandent d’en acheter.

Le rôle de l’or dans l’économie

Depuis l’antiquité, que ce soit sous forme de pièces, de lin-


gots ou de bijoux, l’or a eu le rôle de monnaie universelle. Il
a l’immense avantage d’être inaltérable (il ne se dégrade
pas avec le temps), malléable (il est facile à travailler, pour
en faire des bijoux ou des pièces notamment) et suffisam-
ment rare pour avoir de la valeur.

L’or servait donc de monnaie d’échange à l’échelle locale et


mondiale.

Par la suite, les monnaies « papier » ont été indexées sur


l’or, et ce n’est que récemment, dans les années 1970,
que le dollar s’est détaché du cours de l’or. Avant cela,
35 $ valaient toujours 1 once d’or. Cela assurait à la fois une
stabilité à la monnaie et une confiance de la part des utili-

62  Guide de préparation à la (sur)vie


2.  Les ressources : stockage et approvisionnement

sateurs qui, en cas de crise, pouvaient échanger leur mon-


naie « papier » contre de l’or.

Une valeur refuge en cas de crise

Le cours de l’or est relativement stable comparé aux


monnaies « papier » qui elles peuvent s’effondrer en cas de
crise économique ou de mauvaise gestion de l’État. En cas de
crise, le schéma est toujours le même : les gens se ruent sur
l’or pour protéger leur épargne et cela fait automatiquement
augmenter son cours. Ce fut le cas dans les années 1980 et en
2008. Dans certains contextes contemporains de crise avan-
cée, on a pu observer un retour des échanges en dollars ou…
en or – face à une inflation affolante de la monnaie régionale.
Ce fut le cas notamment du Venezuela en 2018, après la dé-
valuation catastrophique du bolivar.

C’est pourquoi il est intéressant d’acquérir de l’or avant la crise.

Quel type d’or acheter ?

Les 3 types d’or

Tous les types d’or ne se valent pas, et dans le cadre d’un


achat de type « survivaliste », nous recherchons un or fa-
cile à échanger. Il ne sert à rien d’avoir de l’or si personne
ne veut vous l’échanger le moment venu…

Guide de préparation à la (sur)vie  63


2.  Les ressources : stockage et approvisionnement

1. Les bijoux, l’erreur à ne pas faire


Leur valeur est liée au poids de l’or, mais aussi à l’es-
thétique de l’objet. Vous paierez donc votre or plus cher
qu’une pièce ou un lingot au poids. De plus, les bijoux
ne sont que rarement composés d’or pur et leur va-
leur peut être difficile à définir à la revente.

2. Les lingots, à éviter


Ils sont constitués d’or pur, mais peuvent être difficiles
à échanger, en particulier les plus gros. Cela pour deux
raisons : ils sont rares, et suscitent donc la méfiance
de la part des acheteurs ; ils sont difficilement abor-
dables, à moins d’acheter des lingotins de 1 g à 10 g,
les prix sont vite très élevés (environ 1 800 € pour un
lingot de 50 g). Vous risquez donc d’avoir du mal à les
revendre, surtout à un particulier.

3. Les pièces d’or, la meilleure option.


Les pièces rassemblent les trois caractéristiques re-
cherchées. Elles sont : en or pur ; d’un poids raison-
nable (entre 3 g et 10 g) ; très répandues et faciles à
échanger.

PRIVILÉGIEZ DES PIÈCES LOCALES


Vous aurez bien plus de facilité à échanger un louis d’or
(pièces françaises) qu’un panda d’or (pièces chinoises).

64  Guide de préparation à la (sur)vie


2.  Les ressources : stockage et approvisionnement

Où et comment acheter de l’or ?

L’achat d’or est une opération qui peut être risquée, et au


vu des sommes en jeu, il n’est pas question de se faire avoir.
Vous avez deux possibilités :

• Les magasins spécialisés ou de numismatique (pièces


de collection) : ce sont les endroits les plus sûrs pour ces
transactions.

• Internet : les sites spécialisés vous permettent des tran-


sactions simples et rapides. Pensez simplement à véri-
fier la réputation du site et n’achetez que s’il dispose
d’un système d’avis vérifiés avec une excellente note.

LES 2 CRITÈRES POUR ACHETER DE L’OR


Pour résumer, dans une optique survivaliste, il est recom-
mandé d’acheter de l’or :
• Sous forme de pièces originaires de votre pays de ré-
férence ;
• Sur internet ou en magasin spécialisé.

Guide de préparation à la (sur)vie  65


2.  Les ressources : stockage et approvisionnement

Stocker et protéger votre or

Vous pouvez stocker votre or dans une banque ou auprès


d’entreprises privées. Mais dans une optique surviva-
liste, stocker votre or à domicile est l’option à privilé-
gier. Vous gardez votre or à disposition immédiate, peu
importe la situation (confinement ou crise économique),
mais vous avez la responsabilité de la sécurité de votre or…

Comment trouver la cachette idéale ?

La cachette idéale est :

• Originale
Un étranger doit être incapable de la localiser. Ne faci-
litez pas la tâche aux voleurs aguerris qui connaissent
bien les cachettes les plus courantes.

• Sûre sur le long terme


Elle doit être dans un endroit « durable » et stable, qui
ne risque pas de disparaître du jour au lendemain. Évi-
tez les frigos, machines à laver, fausses plantes, etc. Les
endroits les plus sûrs sont dans les sols, les murs et
les plafonds (irrepérables sans détecteur de métaux et
impossibles à accéder sans outils).

66  Guide de préparation à la (sur)vie


2.  Les ressources : stockage et approvisionnement

• Éparpillée
En divisant votre stock d’or en plusieurs cachettes, vous
réduisez la perte en cas de vol ou de destruction.

• Protégée des incendies


L’or fond… Cet oubli fréquent cause de nombreuses
pertes lors d’incendies. Placez-le dans un contenant
résistant aux fortes chaleurs ou un coffre ignifugé.

• Cachée…
Ne comptez pas sur un coffre pour arrêter des voleurs,
au contraire… vous risqueriez de les attirer en leur si-
gnalant que vous possédez quelque chose de précieux.

• Connue de vos héritiers


Via un testament indiquant l’emplacement, ou une per-
sonne de confiance, prévoyez un moyen de mettre au
courant vos héritiers en cas de décès ou de perte de mé-
moire. De nombreuses familles perdent définitivement
leur or simplement parce que les descendants ignorent
où se trouve la cachette.

Guide de préparation à la (sur)vie  67


2.  Les ressources : stockage et approvisionnement

Sécuriser ses ressources dans l’or


ou l’argent ?

Deux valeurs refuge complémentaires

Ces deux métaux sont complémentaires, il s’agit de trouver


le juste équilibre entre :
• L’argent pour échanger (plus accessible et donc plus
facile à échanger) ;
• L’or pour sécuriser vos ressources (plus de valeur et
donc plus facile à stocker).

La règle du 50/50

On entend souvent parler de la règle du 50/50 (moitié or/


moitié argent). L’idée est d’avoir un minimum d’argent
pour échanger, et le reste d’or pour stocker. Elle est inté-
ressante pour donner une image globale, mais chaque cas
est particulier et l’équilibre or/argent varie en fonction
de votre budget.

68  Guide de préparation à la (sur)vie


3
LA FORMATION
3.  La formation

Se renseigner, lire et accumuler des connaissances est pri-


mordial. Mais l’apprentissage comprend obligatoire-
ment une part de pratique. Vous devez vous documenter
pour acquérir des connaissances, que vous mettrez alors
en pratique pour développer des compétences. C’est tout
le principe d’une préparation efficace.

Les premiers secours


Un des meilleurs exemples pour illustrer l’importance de
vous former, c’est les soins d’urgence et les premiers se-
cours. En effet, la majorité des Français ont à disposi-
tion un kit de secours (à la maison, intégré à leur voiture,
sur leur lieu de travail, etc.), mais combien savent réel-
lement s’en servir ? Le kit du véhicule a été mis en place
par le constructeur automobile, celui du lieu de travail par
l’employeur, et celui du domicile a probablement été ache-
té tout fait il y a une dizaine d’année.

La majorité d’entre nous ne sait même pas avec exactitude


où ces kits se trouvent, ni ce qu’ils contiennent, et encore
moins comment s’en servir en cas d’urgence.

Guide de préparation à la (sur)vie  73


3.  La formation

Sans formation, votre matériel ne sert à rien !

Avoir du matériel, c’est facile. Mais si vous n’êtes pas formé


et que vous ne savez pas utiliser votre matériel, votre kit est
tout simplement inutile. La désinfection de plaies, les ban-
dages, la stabilisation de la victime… sont des techniques
qui s’apprennent et nécessitent de l’entraînement. Elles
ne s’improvisent pas, et elles s’oublient facilement. Ne pen-
sez pas être « prêt » si votre formation aux premiers secours
remonte à 10 ans et que, depuis, vous n’avez jamais mis en
pratique et reproduit régulièrement les gestes appris.

Si ce n’est pas déjà fait, je vous recommande fortement de


vous former au secourisme. Pour vous, pour vos proches,
mais aussi pour tous les inconnus auxquels vous pour-
riez avoir à porter secours. Se former à sauver des vies, c’est
un acte citoyen. Vous serez capables de protéger vos proches
des dangers du quotidien, et vous serez utiles à vos pairs si
vous vous retrouvez dans une situation d’urgence (malaise,
arrêt cardiaque, accident de voiture, attentat, etc.).

Dans l’urgence, devant l’horreur, il n’y a rien de pire


que de rester figé et de ne pas savoir quoi faire.

74  Guide de préparation à la (sur)vie


3.  La formation

Prévention et secours civiques


de niveau 1 (PCS1)
La PCS1 est la formation de secourisme de base en France.
En une journée, elle vous permet d’acquérir les gestes es-
sentiels pour réagir efficacement face aux situations à
risque du quotidien. Malaises, traumatismes, pertes de
connaissance, arrêts cardiaques, etc. Elle est diplômante et
peut être nécessaire pour travailler dans certains secteurs.

Où vous former au secourisme ?

Il existe de nombreux organismes qui forment aux pre-


miers secours, voici les trois principaux :

1. La Croix-Rouge

C’est sûrement l’organisme de secourisme le plus connu en


France (il est aussi présent en Suisse, au Canada, en Belgique,
etc.). Il organise plusieurs types de stages, allant de l’initiation
aux premiers secours (avec une formation spéciale pour les
gestes sur les enfants et les nourrissons), jusqu’au PCS1. Les prix
varient entre 10 € pour l’initiation et 60 € pour le certificat.

Guide de préparation à la (sur)vie  75


3.  La formation

2. Les pompiers

Les casernes organisent régulièrement des sessions de for-


mation au secourisme. La formation de PCS1 est générale-
ment facturée 65 € par personne, et est accessible aux en-
fants dès 10 ans.

3. La protection civile

La protection civile propose une multitude de formations,


pour les particuliers et les professionnels. Il y a bien sûr la
PCS1, mais aussi des formations plus poussées ou spécialisées
dans certains milieux (notamment en milieu aquatique).

Une fois ne suffit pas

Les gestes de secours sont très spécifiques et, au quotidien,


on ne les utilise que très rarement. Sans pratique, ça s’ou-
blie vite… Malheureusement, les trois structures que je
vous ai présenté ne proposent pas vraiment de formations
de rappel et de « perfectionnement ». C’est pourquoi il est
conseillé de suivre ces mêmes formations régulière-
ment, tous les 2/3 ans.

76  Guide de préparation à la (sur)vie


3.  La formation

L’OPTION DES STAGES DE SURVIE /


SECOURISME
Certains formateurs professionnels experts proposent
des stages de premiers secours dans des milieux diffé-
rents (en forêt, en montagne sous la neige, dans la jungle,
etc.) et dans des contextes différents (stimulation de rup-
ture de la normalité, de zone de combat, d’accident, etc.).
Il y en a pour tout le monde (enfants, familles, expérimen-
tés, etc.). Si vous choisissez bien vos stages et vos for-
mateurs, c’est une très bonne solution pour vous per-
fectionner, développer de nouvelles compétences, et
adapter vos connaissances à vos besoins.
Sauvetage en montagne pour les randonneurs, sauvetage
en mer pour les pêcheurs, gestes de premiers secours sur
les nourrissons pour les jeunes parents, etc.

Entraînez-vous avec vos proches

Stimuler avec vos proches des scènes de perte de connais-


sance, d’arrêt cardiaque, d’étouffement, etc. et alterner les
rôles est un bon moyen d’entretenir vos connaissances.
C’est seulement en vous confrontant régulièrement à
des situations d’urgence imprévues que vous conserve-
rez les réflexes enseignés lors de votre formation.

Guide de préparation à la (sur)vie  77


3.  La formation

Sensibilisez et formez vos enfants

Cela peut même prendre une forme ludique ! Consacrer


régulièrement quelques heures avec vos enfants à la for-
mation au secourisme « maison » est un excellent moyen
de les sensibiliser et de « dédramatiser » l’urgence. Leur
parler des potentielles situations à risque auxquelles ils
devront faire face, ce n’est pas les « traumatiser ». C’est les
préparer à être autonomes, calmes et réfléchis le mo-
ment venu. Vous pouvez par exemple leur apprendre à :
• Désinfecter une plaie ;
• Appeler les secours ;
• Poser un bandage, « je te montre étape par étape comment
faire, et tu essaieras à ton tour sur ma jambe, d’accord ? » ;
• S’assurer qu’une personne soit consciente, ou non ;
• Etc.

Car dans le cas où vous vous blessez seul avec votre enfant,
ou que votre enfant se blesse seul, c’est à lui qu’il revien-
dra d’avoir les bons gestes.

78  Guide de préparation à la (sur)vie


3.  La formation

Les stages de survie

Ces dernières années, les stages de survie se multiplient sur


internet et deviennent de plus en plus accessibles. Vous pou-
vez vous former dans quasiment toutes les disciplines du sur-
vivalisme : plantes comestibles ; tir dynamique ; bushcraft ;
self défense ; gestion de crise ; mentalité du survivant…

Guide de préparation à la (sur)vie  79


3.  La formation

Avant tout, assurez-vous de toujours :

1. Choisir un stage adapté


à votre environnement
Ce peut être tentant de suivre un stage dans un endroit
exotique. Mais si le terrain, le climat, les animaux et la vé-
gétation n’ont rien à voir avec ceux de chez vous, votre for-
mation vous sera inutile.

Un stage utile, c’est un stage qui vous apprend des tech-


niques réutilisables dans votre situation personnelle.

2. Vérifier les compétences


des formateurs
Un stage de survie se déroule souvent en environnement
hostile, dans lequel les formateurs cherchent à vous mettre
en difficulté. L’objectif est de vous permettre d’expéri-
menter au plus près la réalité des situations de survie.
Les compétences des formateurs sont donc primordiales.
Ceux-ci doivent pouvoir gérer une blessure, une urgence,
une dégradation subite des conditions météo, etc.

80  Guide de préparation à la (sur)vie


3.  La formation

ATTENTION !
Un stage ne doit jamais vous mettre dans de véritables
conditions de survie. Il ne s’agirait alors plus d’un stage
et un formateur qui prend de tels risques est inconscient.

Prêtez attention aux diplômes : ceux d’accompagnateur en


moyenne montagne ou de secouriste sont un bon début. Mé-
fiez-vous des stages dont les formateurs ne présentent au-
cun diplôme officiel ou utilisent des mentions floues, come
« secouriste aguerri », « ancien commando », « spécialiste
de survie », etc. Si votre formateur a d’excellentes quali-
fications, il les mettra en avant. N’hésitez pas à taper leurs
noms dans un moteur de recherche et à demander des avis.

Attention aux conditions d’entrée

Si les stages de survie sont de plus en plus nombreux, ils af-


fichent rarement complet. Certains organisateurs sont donc
légers avec les critères d’admission et permettent à des per-
sonnes sans les compétences nécessaires de suivre le stage.
Il m’est arrivé de faire des stages survie de haut niveau avec,
dans le groupe, quelques personnes qui n’avaient claire-

Guide de préparation à la (sur)vie  81


3.  La formation

ment ni les compétences ni le niveau physique pour suivre


ces stages. C’était à la fois dangereux pour elles-mêmes
(risque de blessure), et pénalisant pour les autres qui de-
vaient les attendre et les aider constamment.

Si les organisateurs ne vous demandent aucune informa-


tion sur votre niveau et votre condition physique avant de
valider votre inscription, c’est mauvais signe.

Quelques recommandations
de stages

Survivor Attitude

Frédéric Cuvelier organise différents stages de survie de


qualité : de la découverte du bushcraft en famille au
stage intensif d’une semaine, en passant par les stages
commandos. C’est une valeur sûre.
Plus d’infos sur : https://www.survivorattitude.com

82  Guide de préparation à la (sur)vie


3.  La formation

CEETS

Le centre d’étude et d’enseignement des techniques de sur-


vie est une référence dans le milieu. L’organisation propose
des stages de tous les niveaux et dans tous les milieux.
Plus d’infos sur : https://www.stages-survie-ceets.org

Le Chemin de la Nature

Christophe de Hody organise des stages et propose des for-


mations sur les plantes sauvages et leurs usages comes-
tibles et médicinaux, de leur identification à la confection
de recettes et de remèdes.
Plus d’infos sur : https://www.lechemindelanature.com

Guide de préparation à la (sur)vie  83


3.  La formation

Les hussards

Grégory Leroy organise des stages de tir dynamique en


Pologne. Si vous vous ennuyez en stand de tir, c’est fait
pour vous.
Plus d’infos sur : http://hussard.pl

84  Guide de préparation à la (sur)vie


3.  La formation

Bricolage
et jardinage

Tout le monde n’a pas la chance d’avoir des parents brico-


leurs ou jardiniers qui transmettent avec plaisir leurs sa-
voirs. Confectionner des objets et produire sa nourriture
sont pourtant des compétences indispensables, aussi bien
au quotidien qu’en cas de rupture de la normalité.

Guide de préparation à la (sur)vie  85


3.  La formation

Pour acquérir ces connaissances, le plus simple est de de-


mander de l’aide à vos proches. Ils seront (normalement)
ravis de vous prêter un tournevis ou de vous expliquer
comment ils cultivent leurs belles tomates. Mais quand ça
ne suffit pas, il faut trouver des alternatives.

Vous former au bricolage

Si vous souhaitez aménager une Base Autonome Durable


(entendez, un lieu de vie autonome), vous devez savoir
construire, entretenir et réparer. Pour cela, il existe une
multitude de tutoriels sur internet, mais rien ne vaut la
pratique et les conseils de bricoleurs expérimentés.

Les fablabs (« laboratoires de fabrication »


en français)

Les fablabs sont des lieux ouverts à tous où vous trouverez


toutes sortes d’outils à votre disposition : des tournevis
aux imprimantes 3D en passant par des machines-outils
normalement réservées aux professionnels. Ces lieux sont
gérés par des bénévoles qui seront plus qu’heureux de
partager avec vous leur passion. C’est l’endroit idéal pour
développer vos connaissances, vous lancer dans un projet
et faire la connaissance d’autres bricoleurs.

Il en existe plusieurs centaines en France, pour en savoir


plus : http://www.fablab.fr

86  Guide de préparation à la (sur)vie


3.  La formation

Les magasins de bricolage

Certains magasins proposent des cours pour répondre


à des besoins spécifiques comme : la construction de
meubles ; la peinture ; la pose de sols ; l’utilisation de ma-
chines (perceuses, marteaux piqueurs, disqueuses), etc. Le
plus simple est de vous renseigner directement dans les
magasins proches de chez-vous.

Castorama : https://www.castorama.fr/info/castostages
LeroyMerlin : https://www.leroymerlin.fr/campus

Vous former au jardinage

Se lancer dans la création d’un potager ne s’improvise pas.


Mais il y a tellement à apprendre et à découvrir qu’une vie
entière ne suffirait pas… Voici quelques conseils pour ga-
gner rapidement des années d’expériences. Gardez en tête
cependant que le jardinage demande énormément de
temps (patience, observation, travail) et de motivation.
Vous devez vous préparer à quelques frustrations : récoltes
ravagées par des mulots ; rangs de semis retournés ; ca-
rottes minuscules, etc. Mais les résultats n’ont pas de prix.
Tant sur le plan de la sécurité alimentaire que sur celui de
la satisfaction personnelle.

Guide de préparation à la (sur)vie  87


3.  La formation

Les voisins, les voisins et les voisins

Plus que dans tout autre domaine, les connaissances de


vos voisins sont une véritable richesse. Elles peuvent
vous éviter de nombreuses erreurs et vous faire gagner du
temps. Et pour cause, le climat, l’ensoleillement, la plu-
viométrie et la composition de votre sol sont spécifiques à
votre milieu.

PARTIR DANS LA BONNE DIRECTION


Demander des conseils à ceux qui jardinent depuis des
années dans les mêmes conditions que vous vous per-
mettra de sélectionner directement les plantes qui sont
les plus adaptées à vos conditions de culture et qui pro-
duiront les meilleurs rendements.

Les jardins communautaires/ouvriers

Les jardins partagés reviennent à la mode et de nouveaux


s’ouvrent partout en ville. Vous trouverez sur place des
personnes qui possèdent leur jardin depuis parfois plu-
sieurs décennies, n’hésitez pas à leur demander conseils
et graines ! Renseignez-vous à la mairie pour connaître
leurs emplacements et entrer en contact avec les per-
sonnes qui les gèrent. Mais attention, en raison d’une de-
mande généralement supérieure à l’offre, il y a souvent
de longues listes d’attente avant de pouvoir bénéficier
de son jardin…

88  Guide de préparation à la (sur)vie


3.  La formation

À défaut de trouver de la place, vous pouvez aussi vous or-


ganiser entre voisins / connaissances et négocier une par-
celle inutilisée contre une partie de la récolte.

Tester votre autonomie


et votre résilience
Mettre en place des systèmes d’autonomie et de résilience
est une bonne chose, mais encore faut-il s’assurer que ces
systèmes fonctionnent correctement en cas de rupture de
la normalité.

Ce n’est pas le moment venu que vous voulez vous rendre


compte des failles et des dysfonctionnements de votre
organisation.

Pour éviter cela, vous devez tester régulièrement vos sys-


tèmes, déceler leurs points faibles et trouver les stra-
tégies pour y remédier. Confrontez vos systèmes à des
conditions réelles et diverses de rupture de la normalité
(en hiver, en été). C’est l’unique moyen d’évaluer leur effi-
cacité. L’objectif est de ressortir plus résilient et mieux
préparé de chacun de ces tests.

Guide de préparation à la (sur)vie  89


3.  La formation

AMÉLIOREZ-VOUS CONSTAMMENT
Gardez toujours à l’esprit qu’une préparation ne connaît
aucune fin. Chaque évènement, chaque expérience,
chaque échec est une leçon et une opportunité d’ap-
prendre. Vous devez accepter de vous remettre en ques-
tion pour continuer à évoluer en permanence.

L’autonomie alimentaire et énergétique


de votre habitation
Pour tester l’autonomie de votre habitation en trois
étapes, vous devez tout couper :

1. Une journée entière

Pendant 24 heures, coupez le courant électrique et l’ar-


rivée en eau de votre habitation, et interdisez-vous de
faire des courses.
• Ne consommez que la nourriture de votre stock ;
• N’utilisez pas l’eau du robinet ;
• Vivez sans électricité ou uniquement avec celle que
vous produisez vous-même (panneaux solaires ou gé-
nérateur).

Notez sur un carnet tous les dysfonctionnements observés


au cours de la journée. Une fois le test terminé, modifiez et
optimisez vos systèmes.

90  Guide de préparation à la (sur)vie


3.  La formation

2. Un week-end entier (recommencez avec vos systèmes


améliorés)

3. Une semaine entière

Votre sac d’évacuation d’urgence

Le principe est le même qu’avec l’autonomie de votre habi-


tation. Pour plus d’efficacité, réalisez l’exercice avec tous
ceux qui devront évacuer avec vous : enfants ; voisins ;
animaux de compagnie, etc.

L’OPPORTUNITÉ D’UNE SORTIE DÉCOUVERTE


C’est l’occasion de profiter d’une sortie « famille » et l’op-
portunité d’apprendre à vos enfants les bases de la
survie à travers des activités ludiques et des jeux tout
au long de l’expédition :
• Identifier les plantes ;
• Repérer le bois idéal pour allumer un feu ;
• S’orienter grâce à l’environnement ;
• Etc.

Pour créer mon sac d’évacuation actuel, j’ai réalisé une di-
zaine de sorties test. La plus longue a duré une semaine en-
tière en totale autonomie, et toutes m’ont permis d’optimi-
ser mon sac, mon équipement et ma préparation.

Guide de préparation à la (sur)vie  91


3.  La formation

Testez votre sac en deux étapes :

1. Partez une journée en randonnée

Quittez votre domicile le matin et revenez le soir. Marchez


au moins 10 km pour tester le modèle de votre sac et le
poids de vos affaires.

Notez tout ce qui n’allait pas (douleurs, équipement


manquant, matériel de mauvaise qualité, etc.) et opti-
misez votre sac.

2. Partez deux jours en randonnée

Partez le matin de votre domicile et revenez le lendemain


soir ; l’objectif ici est de passer la nuit en extérieur. Mar-
chez au moins 30 km sur les deux jours.

Notez ce qui n’allait pas et optimisez votre sac.

92  Guide de préparation à la (sur)vie


4
L’IMPORTANCE
DE LA CONDITION
PHYSIQUE
4.  L’importance de la condition physique

S’il y a une chose souvent délaissée (ou remise à plus tard)


par ceux qui se préparent à une rupture de la normalité,
c’est bien la condition physique. Pourtant, en cas d’ur-
gence, vos capacités physiques, couplées à vos connais-
sances, sont votre meilleure arme.

Plusieurs éléments permettent d’expliquer cette situation


paradoxale :

• Un style de vie urbain, où l’on ne marche pas plus de


quelques centaines de mètres par jour. Les ascenseurs
et escalators n’arrangent rien…

• Un rythme de vie très soutenu « métro/boulot/


dodo », qui ne laisse que peu de temps libre pour une
activité sportive.

• La mentalité et l’état d’esprit.

C’est ce dernier élément qui reste la principale explication.


Nous vivons dans une société de consommation où lorsque
l’on désire quelque chose, il nous suffit de l’acheter. On l’ob-
tient sur le champ, sans efforts et conditions autres que mo-
nétaires. Nous ne sommes plus habitués à suer et à faire des
choix ou des sacrifices pour obtenir ce que l’on souhaite.

Il est beaucoup plus facile d’acheter un kit de survie que


de commencer la course à pied. Pourtant, le meilleur
matériel ne servira à rien si votre physique ne suit pas.

Guide de préparation à la (sur)vie  97


4.  L’importance de la condition physique

Les sports de « survie »


Certains sports sont plus utiles que d’autres dans le cadre
d’une approche survivaliste et d’une stratégie de prépa-
ration. Privilégiez les sports qui travaillent l’intégralité de
votre corps et qui vous seront utiles en cas de problème. Ce
sont principalement des sports d’endurance, de dépas-
sement de soi et de défense. Parmi les sports intéressants,
on trouve : la course à pied ; la randonné ; le trek ; l’esca-
lade ; la natation et les sports de combat.

Un entraînement de base
Pour améliorer votre condition physique, il n’y a pas de mi-
racle, vous devez suivre un entraînement. L’entraînement
idéal se compose de deux parties :

• La première est à suivre tous les jours pour améliorer


votre musculature ;

• La deuxième est à suivre une ou deux fois par semaine


pour améliorer votre cardio et développer de nouvelles
compétences.

98  Guide de préparation à la (sur)vie


4.  L’importance de la condition physique

Partie 1 : L’entraînement quotidien

Voici un exemple de routine pour vous entraîner tous les


matins ou tous les soirs. Elle vous aidera non seulement à
améliorer votre condition physique, mais aussi votre hy-
giène mentale et de vie en général, en adoptant une bonne
discipline de vie.

Option 1 : l’application smartphone

Le plus simple est d’utiliser une application sur votre


smartphone qui vous programmera une liste d’exercices
variés pour travailler tous les muscles de votre corps. L’ap-
plication adaptera automatiquement le programme en
fonction de votre niveau et de votre progression. L’ap-
plication « Exercice à la maison » de Leap Fitness Group
fonctionne très bien.

Option 2 : les exercices de base

Si vous vous ne souhaitez pas passer par une application,


vous pouvez utiliser l’entraînement ci-dessous et suivre
cette liste d’exercices :
Pompes : haut du corps.
Crunch : abdominaux.
Gainage : abdominaux et dos.
Squats : cuisses et fessier
Fentes : jambes.

Guide de préparation à la (sur)vie  99


4.  L’importance de la condition physique

Pour la première séance, répétez chacun des exercices


jusqu’à bien sentir vos muscles travailler et notez le
nombre de répétitions que vous avez effectué. Ces don-
nées vous serviront de base, vous pourrez alors répéter les
exercices selon l’intensité recherchée :
• Une fois pour maintenir votre condition physique ;
• Deux fois pour améliorer votre condition physique ;
• Trois fois pour vous entraîner de manière intensive.

Au bout de quelques semaines, vous commencerez à sen-


tir une progression. Ce sera le moment d’augmenter pro-
gressivement le nombre de répétitions. Si vous habitez en
ville, un bon complément est de ne pas prendre l’escalator
et l’ascenseur.

Partie 2 : L’entraînement hebdomadaire

Pour que votre entraînement soit vraiment efficace et ne se


limite pas à des séances de fitness, effectuez une séance de
sport intensif au minimum deux fois par semaine d’au
moins 30 minutes comprenant :

• Une séance de cardio pour optimiser votre endu-


rance avec : la course à pied, le vélo, la natation, etc.

• Une séance « technique » pour améliorer votre ai-


sance physique et développer de nouvelles compé-
tences, avec : l’escalade, le canoë, l’alpinisme, etc.

100  Guide de préparation à la (sur)vie


5
LES ÉQUIPEMENTS
INDISPENSABLES
5.  Les équipements indispensables

En cas de rupture de la normalité, les paramètres les plus


importants sont, par ordre hiérarchique : les connais-
sances ; la condition physique ; le matériel.

Vous trouverez ici la liste du matériel indispensable pour


faire face aux situations les plus courantes. Je n’ai sélec-
tionné que la base indispensable. Chaque personne
connaît une situation particulière ; c’est à vous ensuite
de personnaliser cette liste en fonction de vos besoins,
votre environnement et vos capacités.

ATTENTION, LA SURVIE N’EST PAS UN JEU


Si le bon équipement peut sauver des vies, le mauvais
peut tuer.
Sélectionnez soigneusement votre matériel et ne gaspillez
pas votre argent dans des gadgets dangereux et inutiles

Le secourisme, sauver des vies


Le matériel de secourisme se distingue en trois éléments
principaux :

1. Le kit de secours
Il sert à faire face aux blessures du quotidien, soit ce que
l’on appelle plus couramment la « bobologie ».

Guide de préparation à la (sur)vie  105


5.  Les équipements indispensables

2. Le trauma kit
Réservé aux cas les plus graves, ce kit est spécialisé dans
les urgences vitales et permet de stabiliser un blessé en
attendant l’arrivée des secours.

3. La trousse à pharmacie
Elle permet de traiter les maladies et les troubles médi-
caux mineurs.

Pour que ces trois kits soient véritablement efficaces, vous


devez en maîtriser tous les éléments. Le meilleur moyen
de le faire est de les constituer vous-même. Il n’existe pas
de kit universel, chacun doit être adapté aux besoins des
personnes pour lesquelles il est constitué. Néanmoins, il y
a bien une base matérielle indispensable à avoir.

LE CHOIX DE LA QUALITÉ
Le matériel médical peut coûter cher, mais s’il y a bien un
endroit où il ne faut pas faire de compromis, c’est ici.
Votre santé, votre survie et celles de toutes les personnes
en détresse que vous pourrez croiser dépendent de votre
kit et de votre capacité à l’utiliser.

1. Le kit de secours

Le kit de secours permet de gérer les blessures les plus


courantes, comme une coupure ou une écharde.

106  Guide de préparation à la (sur)vie


5.  Les équipements indispensables

Voici la base matérielle qu’il doit absolument contenir :


† 1 x Trousse avec le symbole de la croix (rouge, blanche,
verte), pour ranger les éléments.
† 1 x Flacon de désinfectant antiseptique, pour nettoyer
les plaies avant de les soigner.
† 6 x Compresse stérile, pour les blessures étendues.
† 1 x Rouleau de ruban adhésif médical, pour attacher les
compresses.
† 3 x Bandage stérile, pour entourer une blessure difficile
d’accès ou immobiliser un membre.
† 6 x Épingle à nourrice, pour attacher les bandages.
† 10 x Pansement, de taille et de forme différentes pour
les petites blessures.
† 5 x Serviette démaquillante en coton pur, pour net-
toyer le contour des blessures.
† 1 x Masque de protection FFP2, pour éviter la contami-
nation par voie aérienne en cas de maladie.
† 2 x Paire de gants jetables, pour se protéger des fluides
corporels.
† 1 x Paire de ciseaux, pour découper les vêtements.
† 1 x Pince à épiler, pour retirer les échardes ou les corps
étrangers d’une blessure.
† 5 x Sérum physiologique, pour rincer les yeux.
† 1 x Flacon de Bétadine jaune, pour éviter qu’une bles-
sure ne s’infecte une fois soignée (attention au risque
d’allergie).
† 1 x Couverture de survie, pour maintenir la tempéra-
ture corporelle.

Guide de préparation à la (sur)vie  107


5.  Les équipements indispensables

2. Le trauma kit

Le trauma kit permet de stabiliser les cas les plus graves,


comme les accidents de la route ou les polytraumatisés, en
attendant la prise en charge du blessé par les équipes de
secours spécialisées.

Voici la base matérielle qu’il doit absolument contenir :


† 1 x Trousse avec le symbole de la croix, pour ranger
les éléments.
† 1 x Garrot tourniquet, pour les hémorragies des membres.
† 1 x Stylo dermographique, pour indiquer
les informations médicales sur le blessé.
† 2 x Pansement d’urgence compressif, pour les blessures
hémorragiques.
† 1 x Couverture de survie, pour maintenir
la température corporelle.
† 1 x Bande hémostatique, pour les cavités hémorragiques.
† 1 x Pansement à valve (ou autre type) pour les plaies thora-
ciques soufflantes, et les blessures qui touchent le poumon.
† 4 x Bande classique, pour appliquer sur les blessures.
† 4 x Épingle à nourrice, pour attacher les bandes et les tissus.
† 1 x Miroir, pour le signalement aux secours.
† 1 x Sifflet, pour le signalement aux secours.
† 1 x Bâton lumineux, pour le signalement aux secours.
† 1 x Lampe, pour éclairer la zone.
† 1 x Couteau, un outil très polyvalent.
† 1 x Paire de ciseaux, pour découper les vêtements.
† 2 x Paire de gants jetables, pour se protéger
des fluides corporels.

108  Guide de préparation à la (sur)vie


3. La trousse à pharmacie

La trousse à pharmacie permet de soulager ou soigner


les maux bénins, les maladies les plus courantes et les
moins graves. Cela concerne par exemple : le mal de ventre,
de tête, de gorge, les hématomes, le traitement anti-
allergies, etc.

LES TRAITEMENTS RÉGULIERS


Si cette trousse est destinée à des personnes qui suivent
des traitements médicaux ou qui ont des besoins parti-
culiers, elle doit être complétée en fonction.

Voici la base matérielle qu’elle doit absolument contenir :


† 1 x Thermomètre, pour prendre la température.
† 1 x Boîte de compresses stériles, pour nettoyer les plaies.
† 1 x Maille élastique, pour maintenir les bandages.
† 1 x Boîte de sparadrap, de tailles et de formes
différentes pour les petites blessures.
† 1 x Bandage tubulaire, pour les doigts.
† 1 x Paire de ciseaux, pour découper les vêtements
et les éléments médicaux.
† 2 x Paire de gants jetables, pour se protéger des fluides
corporels.
† 1 x Couverture de survie, pour maintenir
la température corporelle.
† 1 x Boîte d’aspirine ou de paracétamol, pour la fièvre,
les maux de tête et les douleurs légères.
† 1 x Flacon d’alcool à 70°, pour désinfecter les plaies.
5.  Les équipements indispensables

† 1 x Flacon d’antiseptique, pour prévenir les infections


sur les blessures.
† 1 x Flacon de Biafine, pour les brûlures légères.
† 1 x Flacon de gel à l’arnica, pour les hématomes.
† 1 x Boîte de sérum physiologique, pour nettoyer
les yeux, le nez et les oreilles.
† 1 x Boîte de citrate de bétaïne, pour les maux de ventre.

Où placer ces kits ?

Si la trousse à pharmacie peut être rangée dans un placard


quelconque, le kit de secours et le trauma kit doivent être
placés à des endroits stratégiques pour pouvoir être utilisés
le plus rapidement possible en cas de problème.

EN ÉVIDENCE
Ils doivent être facilement identifiables pour que des
personnes qui ne connaissent par leur emplacement
puissent les repérer et s’en servir.

Voici les meilleurs endroits où les placer :


• Au domicile, dans un endroit central et facilement ac-
cessible, même pour les enfants.
• Dans le véhicule, à proximité immédiate du conducteur.
• Dans le sac de sport, indispensable en cas de pratique
de sports à risques.
• Dans les endroits à risques, comme les ateliers de bri-
colage.

110  Guide de préparation à la (sur)vie


5.  Les équipements indispensables

Le sac d’évacuation
du domicile

Les sacs d’évacuation d’urgence sont tellement im-


portants que même l’État français les recommande. Ils
répondent à un besoin très simple et malheureusement
beaucoup plus fréquent qu’on ne le pense : devoir évacuer
son domicile en quelques minutes pour pouvoir sur-
vivre en totale autonomie pendant au moins 48 h.

Guide de préparation à la (sur)vie  111


5.  Les équipements indispensables

De nombreuses raisons peuvent vous forcer à quitter votre


domicile en urgence :
• Une catastrophe naturelle : inondation, incendie, tem-
pête, etc.
• Un accident industriel : fuite de gaz sur un chantier, in-
cendie sur un site Seveso, etc.
• Une situation violente : manifestation, mouvement de
foule, attentat, etc.
• Etc.

Les 6 étapes pour préparer votre sac d’évacuation !

1. Le sac

Le choix d’un sac adapté est primordial, il doit être :


• Grand, au moins 30 litres.
• Confortable, pour marcher avec sur la durée.
• Discret, les sacs militaires sont à éviter.

La meilleure façon de savoir si votre sac est adapté est de le tes-


ter lors d’une randonnée, comme nous l’avons vu plus haut.

2. Le contenu

Le contenu des sacs doit répondre aux besoins de chaque


utilisateur et être adapté à sa situation médicale, person-
nelle et géographique. Mais voici la base indispensable
qu’il doit contenir :

112  Guide de préparation à la (sur)vie


5.  Les équipements indispensables

Nourriture/eau :

† 1 x Bouteille d’eau de 1,5 litre


† 1 x Gourde avec un système de filtration intégré
† 2 x Jour de nourriture impérissable et qui ne nécessite
pas de cuisson (fruits secs, gâteaux, viande séchée, etc.)

Matériel de survie :

† 1 x Sac de couchage
† 1 x Couverture de survie
† 1 x Kit de premiers secours
† 1 x Couteau
† 1 x Pince multifonctions
† 1 x Lampe de poche, idéalement rechargeable
avec une manivelle
† 1 x Lampe frontale, pour se déplacer de nuit
† 1 x Vêtement contre la pluie, type poncho
† 1 x Vêtement chaud, type polaire
† 1 x Pantalon
† 1 x Kit de sous-vêtements
† 1 x Briquet
† 1 x Paquet de mouchoirs
† 1 x Kit d’hygiène corporelle (brosse à dents, dentifrice,
savon, coton-tige, etc.)
† 1 x Sifflet, pour se signaler en cas de problème
† 1 x Petite bombe lacrymogène, pour la défense
† 1 x Carte de la région

Guide de préparation à la (sur)vie  113


5.  Les équipements indispensables

Documents :

† Photocopie des papiers d’identité


† Argent liquide

PLACE AU CONFORT
S’il reste de la place, vous pouvez ajouter des éléments
de confort, comme : de la paracorde ; du scotch ; une
pierre à feu ; des cartes à jouer ; des bâtons lumineux ; une
boussole ; un trauma kit ; des bougies ; des serflexs ; un
kit pêche ; une bâche ; un gobelet en métal ; des lunettes
de soleil ; un matelas gonflable ; une arme ; des sacs pou-
belle… et tout ce que vous jugez pouvoir être utile ou
réconfortant en cas d’évacuation.

3. L’étanchéité

Vous ne savez pas dans quelles conditions vous aurez be-


soin de votre sac. Si vous devez évacuer sous une forte pluie
ou pendant une inondation, tout le contenu de votre sac
se retrouvera trempé. Résultat : le sac de couchage, les vê-
tements de rechange, le briquet, la trousse de premiers se-
cours, la carte, les papiers d’identité… tout sera inutilisable.

114  Guide de préparation à la (sur)vie


5.  Les équipements indispensables

ZIPLOCKS ET SACS ÉTANCHES


L’ensemble de votre matériel qui craint l’eau doit être ab-
solument protégé de l’humidité. Vous avez plusieurs op-
tions en fonction de votre budget :
• Les sacs étanches ;
• Les sacs poubelle ;
• Les sachets de congélation.

Un bon test est de jeter votre sac dans une rivière : si


tout reste sec, c’est bon !

4. Les enfants

Si vous avez des enfants en âge de porter leur propre sac,


pensez à en prévoir un pour eux. Ils doivent pouvoir être
autonomes en cas de séparation. En fonction du poids
qu’ils peuvent porter, vous devez prévoir :

† 1,5 x Litre d’eau


† 2 x Jour de nourriture
† Vêtements
† 1 x Sifflet
† 1 x Paquet de mouchoirs
† 1 x Lampe de poche
† 1 x Couverture de survie
† Photocopies de leur pièce d’identité et annuaire des
contacts à joindre
† Argent
Guide de préparation à la (sur)vie  115
5.  Les équipements indispensables

5. Où placer votre sac ?

Une fois constitué, le sac d’évacuation d’urgence doit être


placé dans un endroit stratégique pour pouvoir être récu-
péré le plus rapidement possible. Il doit être à proximité
immédiate de l’entrée principale de votre domicile et
facile à attraper. Vous pouvez aussi en avoir une réplique
dans votre véhicule.

6. La maintenance

Une fois que le sac est constitué et rangé dans un endroit


stratégique, n’oubliez pas de faire une vérification au
moins une fois par an pour vous assurer que tout fonc-
tionnera correctement en cas d’évacuation. Veillez tout
particulièrement au bon état de la nourriture, des piles
et de l’eau.

116  Guide de préparation à la (sur)vie


5.  Les équipements indispensables

Les outils : construire,


entretenir, réparer

Que ce soit pour construire, entretenir ou réparer, les outils


sont indispensables pour gagner en autonomie. La résilience
consiste à réparer et rebondir : vous ne pourrez pas mettre
en place de système résilient si vous n’êtes pas capable de
réparer vos systèmes de production lorsqu’ils tombent
en panne (ce qu’ils ne manqueront pas de faire).

Guide de préparation à la (sur)vie  117


5.  Les équipements indispensables

INVESTISSEZ DANS DE LA QUALITÉ


Si vous optez pour les premiers prix, vous vous en mordrez
vite les doigts. Il n’y a rien de plus frustrant qu’un outil qui
se casse au moment où on en a besoin…

Un bon outil traverse les décennies sans soucis, si vous


avez opté pour de la qualité et que vous en prenez soin,
vous pourrez transmettre votre matériel à vos enfants.
Voici les indispensables à avoir chez vous, même si vous
n’êtes pas bricoleur.

Les outils manuels

Tournevis
Si vous n’êtes pas très bricoleur et que vous ne réalisez pas
de travaux de force avec vos tournevis, il existe des modèles
multifonctions à l’embout interchangeable. Cela permet
de faire face à toutes les situations avec un seul tournevis.

Pinces
Ce sont des outils universels, il vous en faut au minimum
trois : une pince multiprise, une pince coupante et une
tenaille.

118  Guide de préparation à la (sur)vie


5.  Les équipements indispensables

Clous, vis, chevilles, rondelles, boulons, etc.


Pensez à faire un stock diversifié. Vous pouvez vous les
procurer au poids dans la majorité des magasins de brico-
lage ; c’est le meilleur moyen d’avoir un peu de tout et de
faire face à la plupart des situations sans devoir vous réap-
provisionner.

Marteaux
L’outil indispensable, tout simplement. Vous devez en avoir
deux (minimum) : un gros pour les travaux de force et
un petit pour la précision.

Scies
Il vous faut deux scies : une à bois et une à métaux. Pré-
voyez plusieurs lames de rechange pour la scie à métaux.

Hache et hachette
Outil très polyvalent, la hache peut à la fois couper du bois
et servir de marteau. Indispensable pour se procurer du
bois, et donc de la chaleur en cas de rupture de la normalité.

Cordes et sangles
Toujours très utiles, elles peuvent être utilisées d’une mul-
titude de façons. Prévoyez-en de plusieurs diamètres.

Guide de préparation à la (sur)vie  119


5.  Les équipements indispensables

Cutter
Indispensable pour le petit bricolage, ayez toujours un
stock de lames de rechange ; ces dernières se cassent faci-
lement et ne peuvent pas être aiguisées.

Pierre à aiguiser
Elle permet d’entretenir vos outils tranchants, couteaux,
hachettes, pinces, etc.

Les outils mécaniques

Tronçonneuse
Indispensable pour se procurer du bois et donc de la cha-
leur en cas de grave rupture de la normalité. Prévoyez un
stock d’essence et d’huile spéciale tronçonneuse.

Perceuse
Difficile de faire sans. Elle peut être rechargée via un pan-
neau solaire pour gagner en résilience.

120  Guide de préparation à la (sur)vie


5.  Les équipements indispensables

La lumière

On oublie souvent l’importance de la lumière. Et pour


cause, elle est omniprésente et il nous suffit d’appuyer sur
un interrupteur pour la faire apparaître. Or, sans lumière,
impossible de faire quoi que ce soit de nuit. Au plus fort de
l’hiver, il ne fait jour que de 8h40 à 17h10. Sans lumière,
cela ne fait que 8h30 d’activité par jour.

En cas de coupure d’électricité ou d’évacuation du domi-


cile, il est indispensable de prévoir plusieurs sources de
lumière. Elles se classent en deux grandes catégories :

Guide de préparation à la (sur)vie  121


5.  Les équipements indispensables

1. Les bougies et les lampes à pétrole


Elles sont parfaites pour s’éclairer en intérieur, mais
elles sont difficilement transportables.

2. Les lampes électriques, torches et frontales


Très polyvalentes, elles sont idéales pour vous éclairer
en déplacements.

Quel matériel prévoir ?

Au minimum, vous devez prévoir, par personne :

† Bougies : un pack de 100 chauffe-plats


ou un pack de 50 chandelles
† 1 x Lampe torche
† 1 x Lampe frontale

Attention ! Toutes les bougies ne se valent pas : regardez


attentivement leur durée de combustion avant de les
acheter. Selon les modèles, celle-ci peut varier du simple au
triple. Pour les bougies chauffe-plats, une bonne référence
est 10 heures de combustion.

Pour plus de facilité d’utilisation et de stockage, choisis-


sez une lampe torche et une lampe frontale qui fonc-
tionnent grâce aux mêmes piles. Dans tous les cas, n’uti-
lisez que des piles AAA ou AA, ce sont les modèles les plus
courants et les plus faciles à acquérir en cas de problème
d’approvisionnement.

122  Guide de préparation à la (sur)vie


5.  Les équipements indispensables

Privilégiez la durée d’utilisation à la puissance de la


lampe : une lampe qui éclaire comme en plein jour mais seu-
lement pendant une demi-heure peut être utile en défense
personnelle, mais elle ne sert à rien pour éclairer une pièce
plusieurs heures. Un compromis est possible avec les lampes
qui ont plusieurs modes d’éclairage. Il existe également des
lanternes LED pour le bivouac qui éclairent parfaitement
une pièce tout en consommant un minimum d’énergie.

Comment devenir résilient ?

La seule façon de devenir vraiment résilient avec la lumière


est de produire votre propre électricité pour recharger vos diffé-
rents appareils. Le moyen plus abordable de le faire est d’acqué-
rir un système solaire portable qui fonctionne comme ceci :

Panneau solaire > Batterie (powerbank) >


Piles rechargeables.

LAMPES HYBRIDES
Certaines lampes utilisent à la fois des batteries et des
piles, ce qui permet de les brancher directement sur
les panneaux solaires sans passer par des piles rechar-
geables. Elles conservent toutefois l’option des piles.

Les lampes torches qui se rechargent avec une manivelle


sont très pratiques, mais leur puissance est souvent limitée.

Guide de préparation à la (sur)vie  123


5.  Les équipements indispensables

Le kit véhicule
De la tempête de neige à la panne en zone désertique, avoir
un kit de secours spécial voiture est indispensable. En
France, c’est la même chose chaque hiver… Des milliers
d’automobilistes se retrouvent piégés par la neige et sont
contraints de dormir dans leur voiture en attendant les se-
cours.

Quel matériel prévoir ?

Comme tout kit, il y a une base matérielle à avoir. Puis il


vous revient de la compléter et de la personnaliser en fonc-
tion de vos besoins.

La base indispensable :

† Outils de base, tournevis plat et cruciforme, pince


multifonctions, câbles de démarrage, bande adhésive, etc.
† 1 x Kit anti-crevaison, avec un compresseur et une
bombe de liquide anti-crevaison
† 1 x Roue de secours, avec les outils pour la changer
† 1 x Crochet et des sangles, pour le remorquage
† 1 x Jerrican d’essence
† 1 x Bidon d’huile
† 1 x Kit de secours
† 1 x Trauma kit

124  Guide de préparation à la (sur)vie


5.  Les équipements indispensables

† Moyens de signalisation, un gilet rétro-réfléchissant


et un triangle de présignalisation
† 1 x Lampe, idéalement une frontale
† 1 x Coupe ceinture et brise vitre, type ResQMe
† 1 x Petit extincteur

Par place individuelle dans le véhicule :

† 1 x Couverture
† 1,5 x Litre d’eau
† 2 x Jour de nourriture

L’OPTION « HIVER »
• Chaînes, attention vous devez les essayer AVANT d’en
avoir besoin (certains modèles demandent des pré-
réglages longs et compliqués)
• 1 x Pelle pliable, pour dégager la voiture de la neige
• Sacs de couchages, un par passager
• Gants, très utiles pour mettre les chaînes dans le froid
• Chaufferettes

Guide de préparation à la (sur)vie  125


6
LA SÉCURITÉ
6.  La sécurité

Pompiers, SAMU, police, gendarmerie… l’État dispose de


services dédiés à assurer la sécurité de ses citoyens. Mais
en cas de problème, vous serez seul pendant de longues
minutes avant que les secours arrivent sur place. Or ces
premières minutes sont vitales et ce sont elles qui déci-
deront de la suite des événements.

FAITES LA DIFFÉRENCE
C’est pour être capable d’agir seul et efficacement dès les
premières minutes d’un accident que vous devez prendre
votre sécurité en main et mettre en place des systèmes
d’alertes, de protection et de défense.

La sécurité personnelle
La sécurité personnelle est un sujet très sensible à traiter,
surtout en France. L’État a et veut conserver le monopole
de la violence « légitime ». Les seules personnes habili-
tées à en faire usage sont les forces de l’ordre. Dans un sys-
tème idéal, si ces forces de l’ordre remplissent à la perfec-
tion leur travail, le bon citoyen n’a pas à se défendre par
lui-même. Et même dans le cas contraire, le bon citoyen
n’utilise pas la violence. Les médias et les juges préfèrent
une victime qui n’a opposé aucune résistance à son agres-
sion et qui est restée calmement allongée à terre, qu’une
personne qui a résisté, s’est défendue et a blessé un de ses
agresseurs.

Guide de préparation à la (sur)vie  129


6.  La sécurité

S’il peut être dangereux de vous défendre par vous-même,


il est vital que vous soyez en capacité de le faire. Sans quoi
vous êtes très vulnérable en cas de rupture de la normalité.

Le sport de combat

Votre corps est votre meilleure arme. C’est celle qui ne


vous fera jamais défaut et que vous aurez toujours avec
vous. La pratique d’un sport de combat réaliste est un ex-
cellent moyen de faire face aux agressions physiques les
plus basiques. La confiance en soi que procure les sports
de combat permet aussi de faire face avec plus de sang
froid et de mieux gérer la situation.

Mais c’est aussi un bon moyen de faire du sport : les sports


de combats font partie des disciplines les plus complètes et
sollicitent tous les muscles de votre corps ; et de vous for-
mer à l’imprévu : vous retrouver en confrontation directe
avec un adversaire vous permettra de prendre conscience
de vos faiblesses.

Privilégiez les sports de « contact », comme la boxe (An-


glaise, Thaï ou Française) aux sports plus théoriques,
comme le Judo ou l’Aïkido. Les sports de contact habitue-
ront votre corps à recevoir des coups. C’est important

130  Guide de préparation à la (sur)vie


6.  La sécurité

pour ne pas avoir peur et ne pas être pris de court face à la


douleur en situation réelle de danger.

La discipline la plus complète et la plus réaliste dans le


cadre des « combats de rue » est le Krav-Maga. Créé offi-
ciellement dans les années 1950 par un officier de l’armée
israélienne, ce système d’autodéfense adapté aux soldats
enseigne aussi la maîtrise de soi et le respect de l’adversaire
(contrairement aux idées reçues) !

LES LIMITES DES ARTS MARTIAUX


Mais il faut être réaliste… Si les arts martiaux peuvent être
redoutables, ne vous laissez pas leurrer par certains gou-
rous : les sports de combat ne servent à rien contre une
arme à feu bien maîtrisée, même à courte distance.
Le meilleur artiste martial ne fera pas le point face à en-
fant avec une arme de poing.

Les armes de défense

Les armes de défense non létales ont l’avantage d’être


soumises à une réglementation plus souple et peuvent
répondre à une agression « limitée » sans prendre le
risque de blesser gravement son agresseur.

Guide de préparation à la (sur)vie  131


6.  La sécurité

AVERTISSEMENT !
Les réglementations changent régulièrement et sont très
différentes suivant les pays. Vous devez obligatoirement
vous renseigner par vous-même et vérifier que vous avez
le droit d’acquérir les armes suivantes.

Les bombes lacrymogènes

Elles sont efficaces pour stopper l’agression d’un ou plu-


sieurs adversaires. Les modèles les plus petits peuvent se
placer dans un sac à main. Il existe deux types de bombes
lacrymogènes :

1. Les bombes à gaz qui projettent un nuage de gaz


irritant vers vos adversaires ;

2. Les bombes à gel qui projettent un jet de gel qui se dif-


fuse en atteignant sa cible.

Avec les bombes lacrymogènes à gel, la direction du jet est


bien plus précise et vous limitez le risque de vous gazer
vous-même en cas d’utilisation dans une pièce ou en cas
de vent contraire. Mais à moins d’être un professionnel de
la sécurité capable de garder son sang-froid en toute cir-
constance, je vous recommande les bombes à gaz. En cas

132  Guide de préparation à la (sur)vie


6.  La sécurité

d’agression, mieux vaut vous gazer vous et votre agres-


seur que ne gazer personne.

Deux types de produits actifs sont disponibles, le « CS » et


le « OC » (poivre). Privilégiez le « OC » qui, contraire-
ment au « CS », est efficace dans toutes les situations,
notamment contre les personnes fortement alcoolisées ou
droguées et les animaux.

AVIS
La bombe lacrymogène est l’arme de défense la plus ac-
cessible. Elle est très efficace à courte distance, mais
elle n’arrêtera pas un agresseur déterminé (ou habitué
à se faire gazer…). L’achat d’un décontaminant est recom-
mandé par précaution, dans le cas où vous vous gazez
vous-même.

FlashBall / gomme cogne

Ils projettent des balles de plastique à grande vitesse,


conçues pour neutraliser un agresseur à distance sans le
blesser gravement. Le bruit est assez impressionnant. Ils
tirent entre une et deux balles et sont efficaces à moyenne
distance, entre 10 et 40 mètres selon les modèles.

Guide de préparation à la (sur)vie  133


6.  La sécurité

AVIS
Les flashball sont des armes de défense impression-
nantes qui peuvent stopper une agression d’un coup de
semonce. Mais pour être réellement efficace face à un
agresseur déterminé, il faut savoir viser en condition dé-
gradée (stress, faible luminosité, cible mouvante, etc.) et
prendre en compte le temps de rechargement.

Les tasers

Ils envoient des décharges électriques à distance (pisto-


let taser) ou au contact (shocker). Bien employés, ils sont
particulièrement efficaces. Il suffit de taper « taser usa »
dans YouTube pour vous en rendre compte. Le bruit est
impressionnant et peut suffire à faire fuir un agresseur.

Leur point faible est la nécessaire proximité ; ce sont des


armes de contact. Ils doivent être au contact direct avec
la peau de l’agresseur pour faire effet : un simple blouson
en cuir peut donc les rendre inefficaces… Les pistolets ta-
ser – qui envoient des décharges à distance – doivent tout
de même se trouver à proximité immédiate de l’agresseur
(moins de 10 mètres), et vous devez là aussi être apte à viser
en situation dégradée. De plus, ils sont lents à recharger.

134  Guide de préparation à la (sur)vie


6.  La sécurité

AVIS
Les tasers ne sont véritablement intéressants que pour
les professionnels de la sécurité ou les personnes ha-
bituées au contact physique. Les contraintes sont trop
nombreuses pour qu’ils soient efficacement utilisés par
des particuliers.

Pistolets et revolvers d’alarme

Ce sont des « faux » pistolets qui ont l’apparence de


« vrais ». Ils tirent des balles lacrymogènes ou à blanc.

AVIS
Je vous les déconseille, si ce sont des armes de défenses
impressionnantes, elles n’ont quasiment aucune effica-
cité réelle et peuvent vous mettre dans des situations
dangereuses. L’agresseur partira toujours du principe
que se sont de vraies armes. Ainsi, s’il poursuit son agres-
sion, ce sera avec bien plus de violence. Dans une situa-
tion confuse, vous risquez aussi de vous faire tirer dessus
par les forces de l’ordre.

Guide de préparation à la (sur)vie  135


6.  La sécurité

Les armes à feu

Contrairement aux armes blanches qui sont, à la base, conçues


pour être des outils polyvalents, les armes à feu sont faites
pour tuer et elles sont redoutablement efficaces.

La détention d’une arme à feu est une grande responsa-


bilité. Vous êtes responsable de votre arme et de l’uti-
lisation qui en est faite ; légalement dans certains cas,
moralement dans tous.

Assurez-vous que vos armes soient toujours en sécurité et


que personne d’autre que vous ne puisse en faire usage
sans votre autorisation. Les armes à feu ne pardonnent
pas : dans une situation stressante, une agression notam-
ment, elles peuvent devenir plus dangereuses pour vous
et vos proches que pour votre agresseur si vous n’êtes pas
habitué à les manipuler. Avant de pouvoir véritablement
les maîtriser, vous devez absolument vous former à leur
utilisation. D’abord en stand de tir, puis lors de stages
de tir dynamique. Les stages de tir avancés sont souvent
confidentiels, renseignez-vous auprès de votre stand de tir.

Peu importe votre opinion sur les armes à feu, il est impor-
tant de savoir s’en servir. Ne serait-ce que pour vous proté-
ger si vous étiez amené à en manipuler une un jour.

136  Guide de préparation à la (sur)vie


6.  La sécurité

La sécurité
du domicile

La sécurité du domicile rassemble toutes les solutions qui


doivent être mises en place pour faire face à une situa-
tion dangereuse à votre domicile ; aussi bien pour stop-
per une agression que pour faire face à un incendie. Il ne
s’agit pas de tomber dans la paranoïa, mais simplement de
mettre en place des systèmes passifs, qui, une fois instal-
lés, vous permettent de vivre en toute sécurité et sérénité.

Guide de préparation à la (sur)vie  137


6.  La sécurité

Les 4 périmètres de défense

Pour agir efficacement en cas d’agression à votre domi-


cile, vous devez mettre en place plusieurs périmètres de
défense. Pour vous atteindre, l’agresseur devra les fran-
chir un par un. Généralement, on compte quatre péri-
mètres pour les maisons et trois pour les appartements.

Premier périmètre

C’est la limite de votre propriété : pour y pénétrer, un


agresseur doit franchir un mur, un grillage, une haie, etc.

Deuxième périmètre

C’est votre habitation : pour y pénétrer, un agresseur doit


forcer une porte ou une fenêtre.

Troisième périmètre

C’est votre pièce sécurisée : ce peut être votre chambre,


votre grenier ou tout autre endroit que vous considérez
comme sûr et dans lequel vous vous réfugieriez en cas
d’agression.

138  Guide de préparation à la (sur)vie


6.  La sécurité

Quatrième périmètre

C’est votre intégrité physique.

La protection des périmètres

Pour arrêter, dissuader ou au moins ralentir un agresseur,


vous devez pouvoir compter sur plusieurs niveaux de pro-
tection. Tout d’abord, les périmètres doivent avoir des
protections passives solides :
• Premier périmètre : un mur d’enceinte ou un grillage
sur toute la propriété.
• Deuxième périmètre : des portes et des volets solides.
• Troisième périmètre : une pièce qui se bloque efficace-
ment et rapidement.

Ensuite, vous pouvez mettre en place des alarmes et des


caméras sur les deux premiers périmètres.

Les alarmes

Les alarmes sont à la fois efficaces pour : vous prévenir


d’une intrusion ; mettre en fuite les agresseurs. Les mo-
dèles sont particulièrement nombreux et il est facile de s’y
perdre… Il existe plusieurs types de communication, de dé-
tection et d’alimentation.

Guide de préparation à la (sur)vie  139


6.  La sécurité

Pour la protection du domicile d’un particulier, les alarmes


les plus efficaces sont celles qui :

• Détectent les mouvements : elles sont efficaces de jour


comme de nuit.

• Alertent par des moyens sonores et lumineux : géné-


ralement, elles comprennent une alarme et un spot qui
éclaire la zone de l’intrusion. Une alerte par SMS ou via
une application peut être un plus quand vous n’êtes pas
présent à votre domicile.

• Disposent d’une batterie : de quoi continuer à fonc-


tionner en cas de coupure de courant. Là encore, l’auto-
nomie énergétique est un avantage.

• Fonctionnent sur réseau : un système centralise les


différents capteurs et déclenche l’alarme. Il existe des
systèmes sans fil, plus faciles à installer, mais aussi à pi-
rater… en raison des brouilleurs d’ondes.

SOYEZ COHÉRENT
Faites attention à installer un dispositif cohérent à
votre situation. Évitez par exemple d’installer un détec-
teur de mouvement sur un terrain à l’orée d’une forêt, il
se déclenchera à chaque fois qu’une biche ou un sanglier
passe devant et vous réveillera toutes les nuits.

140  Guide de préparation à la (sur)vie


6.  La sécurité

Les caméras de surveillance

Elles sont particulièrement utiles pour analyser une in-


trusion après que celle-ci se soit produite ou suivre une
agression en cours et mieux y faire face. Ces dernières an-
nées, leurs capacités ont considérablement progressé et les
ont rendues très efficaces. Les caméras de surveillance mo-
dernes comprennent :

• Des détecteurs de mouvement : elles peuvent donc


remplacer les alarmes, ou être utilisées en complément
de celles-ci.

• Des applications pour smartphone : vous pouvez ain-


si visualiser ce qui se passe à votre domicile à distance
en direct ou suivre le déroulement d’une intrusion en
cours depuis votre pièce sécurisée.

• La vision nocturne : particulièrement efficace si elles


sont reliées à un logiciel de détection de mouvements.

La procédure anti-intrusion

Une personne qui pénètre par effraction chez vous est ra-
rement bien intentionnée… Mais dans la majorité des cas,
elle ne cherche pas la confrontation et un simple signa-
lement de votre présence suffira à la faire fuir. Néan-
moins, vous devez vous préparer aux cas les plus violents

Guide de préparation à la (sur)vie  141


6.  La sécurité

pour être capable d’y faire face le moment venu. Une intru-
sion dans votre domicile est un événement très stressant,
vous ne connaissez ni le nombre d’agresseurs, ni leur loca-
lisation exacte et encore moins leurs intentions.

L’ENJEU DU SANG FROID


Dans ce genre de situation, le cerveau fonctionne au ra-
lenti. Vous n’êtes plus capable de prendre des décisions
rationnelles rapidement. Pour pouvoir être efficace, vous
devez donc prévoir une procédure à l’avance : celle-ci
doit être connue de tous les membres de la famille et
avoir été répétée au moins une fois.

La première chose que vous devez comprendre pour réa-


gir efficacement à une agression est que votre vie ne vaut
pas votre nouvelle télévision. Vous n’avez aucune idée du
profil de vos agresseurs ; ce peut être des adolescents faci-
lement impressionnables, comme des drogués armés qui
n’ont rien à perdre. Dans tous les cas, vous ne devez pas
chercher le contact avec vos agresseurs. Se faire piller sa
maison, c’est dur à vivre, mais se faire blesser ou tuer est
bien pire, et faire tuer sa famille pour avoir voulu jouer à
Rambo est dramatique.

142  Guide de préparation à la (sur)vie


6.  La sécurité

Il est beaucoup plus facile de protéger


une seule pièce que plusieurs

La première chose à faire est donc de définir une pièce


sécurisée où toute la famille se rassemblera en cas d’in-
trusion. L’accès à cette pièce doit être facile à bloquer,
comme un grenier, une salle de bain sans fenêtre ou une
chambre à un étage élevé. Vous pouvez aménager cette
pièce avec une porte blindée, des armes et un kit de secours.

Une fois l’intrusion détectée

Vous devez :
• Vous réfugier avec votre famille dans votre pièce sé-
curisée et en barricader l’accès.
• Contacter les forces de l’ordre.
• Signaler aux agresseurs que les forces de l’ordre sont
en chemin et que vous êtes armé.
• Rester enfermé dans cette pièce (et ne sortir sous au-
cun prétexte) avant l’arrivée des forces de l’ordre.

Dans 99 % des cas cela suffit à faire fuire les agresseurs.
S’ils tentent tout de même de forcer l’accès à votre pièce sé-
curisée, défendez-vous.

Guide de préparation à la (sur)vie  143


6.  La sécurité

La panic room

Les panic rooms ou safe rooms (« pièces de sécurité » en fran-


çais), sont des pièces sécurisées dans lesquelles vous pou-
vez vous réfugier en cas d’agression. Si vous vous sentez
particulièrement menacé du fait de votre situation géogra-
phique ou professionnelle (bijoutier, directeur de banque,
diplomate, etc.), il peut être utile d’en créer une à votre do-
micile. Choisissez une pièce facilement accessible de-
puis vos principaux lieux de vie, idéalement sans fenêtre
pour vous protéger des agressions extérieures, et faites-y
installer une porte blindée par un professionnel.

Si vous disposez d’un système de sécurité composé d’alarmes


et de caméras de surveillance, installez-y la centrale et les
écrans de surveillance. En cas d’agression, vous pourrez
alors surveiller vos agresseurs en toute sécurité.

Prévoyez également :
† Un moyen de contacter les secours pour signaler votre
situation
† Une trousse de premiers secours
† Des moyens de défense
† Des réserves d’eau et de nourriture

144  Guide de préparation à la (sur)vie


6.  La sécurité

La sécurité anti-incendie

Tous les ans, 250 000 incendies se déclarent en France ; soit


un toutes les deux minutes. 1 200 personnes sont hospitali-
sées aux urgences, 200 à 300 décèdent, et des dizaines de mil-
liers d’autres personnes perdent tout en quelques minutes.

La protection anti-incendie est souvent négligée, pourtant


vous pouvez vous protéger efficacement pour moins de
100 €.

Voici comment en 3 étapes :

Étape 1 : Les détecteurs de fumée

Ils sont à la base de votre dispositif anti-incendie. En cas de


départ d’incendie, ils détectent la fumée et déclenchent
une alarme sonore. Ils sont obligatoires en France depuis
2015. Plus un feu est détecté tôt, plus il est facile à arrêter.
Problème : 70 % des incendies se produisent la nuit. Sans
détecteur de fumée pour avertir du départ de feu, il est sou-
vent trop tard pour agir.

Guide de préparation à la (sur)vie  145


6.  La sécurité

Quel modèle acheter ?

Il existe vraiment de tout. Certains modèles se déclenchent


mal et d’autres le font pour un rien. La marque SIEMENS
est une valeur sûre, choisissez les modèles dont les piles
durent 10 ans.

Où le placer ?

Pour être efficaces, les détecteurs doivent se placer au


centre de votre habitation (salon, couloirs), dans les en-
droits à risque (cuisines, cheminées, atelier), le plus haut
possible au plafond et à plus de 30 cm des murs.

Étape 2 : Les extincteurs

Avoir des extincteurs chez vous est votre seul moyen de


combattre efficacement les débuts d’incendie. Ils ont une
durée de vie limitée, pensez à vérifier régulièrement qu’ils
soient bien en état de fonctionnement.

Quel modèle acheter ?

Il existe plusieurs classes d’extincteurs : gaz, eau, poudre,


mousse, etc. Je recommande les modèles eau + additif
ABF, ce sont les plus adaptés à un usage domestique. Ils
sont efficaces contre les feux de classe A « secs » (bois, tis-
sus…), les feux de classe B « liquides » (essence, alcool…) et
les feux de classe F « cuisine » (graisses, huile…). Attention

146  Guide de préparation à la (sur)vie


6.  La sécurité

à ne pas acheter un extincteur trop gros, toute la famille


doit pouvoir s’en servir.

Où le placer ?

Les extincteurs doivent être placés dans un endroit de


passage, être faciles à atteindre et facilement identifiables
pour quelqu’un qui ne connaît pas votre maison. Si vous
avez plusieurs étages ou plusieurs bâtiments, placez-en un
dans chaque. Ne les mettez pas à proximité immédiate
des zones à risque, en cas d’incendie ils pourraient se
retrouver inaccessibles.

Étape 3 : Les issues de secours

Si le feu a pris trop d’ampleur, un simple extincteur ne suf-


fira pas. Une évacuation pendant un incendie se fait tou-
jours dans la panique et la confusion la plus totale. C’est
pourquoi vous devez prévoir EN AMONT les issues de
secours en cas d’incendie. Elles doivent être accessibles,
facilement ouvrables et, si elles sont fermées à clef, placez
la clef à proximité immédiate.

Si vos issues de secours sont inaccessibles, vous pouvez ga-


gner de précieuses minutes en suivant ces conseils :
• Réfugiez-vous dans la salle de bain ;
• Fermez la porte et bloquez les interstices avec des serviettes ;
• Aspergez la porte avec le pommeau de douche pour
ralentir l’incendie ;

Guide de préparation à la (sur)vie  147


6.  La sécurité

• Appliquez une serviette humide sur votre visage ;


• Si vous avez une baignoire, remplissez-la avec de l’eau
et immergez-vous dedans.

EN IMMEUBLE
Si vous habitez dans un immeuble, vous devez prendre en
compte plusieurs contraintes supplémentaires : la hau-
teur, qui rend l’évacuation plus difficile ; le peu d’issues
de secours, il n’y en a généralement qu’une et si le feu a
pris dans la cage d’escalier, vous risquez d’être complè-
tement bloqué.
Pour éviter ça, vérifiez régulièrement que les sorties de
secours fonctionnent. Elles sont parfois cadenassées
pour éviter les intrusions et des poubelles peuvent
avoir été placées devant, prévoyez une corde d’escalade
pour pouvoir évacuer par la fenêtre.

Les détecteurs de monoxyde de carbone !

Si vous vous chauffez avec un poêle, une chaudière, une


cheminée ou un chauffage d’appoint, le monoxyde de car-
bone est un risque à ne pas négliger. Inodore, incolore et
mortel à forte concentration, ce gaz peut être produit
des appareils vétustes ou mal entretenus. Sa présence ne
peut pas être détectée sans un appareil adapté : ces détec-
teurs de monoxyde de carbone suivent le même principe
que pour les détecteurs de fumée.

148  Guide de préparation à la (sur)vie


7
LA BASE
AUTONOME
DURABLE
7.  La base autonome durable

La BAD, ou Base Autonome Durable, est la solution ultime


pour tous les survivalistes, c’est une habitation totale-
ment autosuffisante en eau, nourriture et énergie.

AUTONOMIE ET CONFORT
En cas de rupture de la normalité prolongée, votre BAD vous
permet de subvenir à vos besoins vitaux et de vivre dans
un certain confort jusqu’à ce que les choses reviennent à
la normale

Avant de définir les principaux critères d’une BAD efficace


et de vous donner des conseils pour en acquérir une, il est
important de déconstruire un mythe.

L’erreur de la résidence
secondaire
La résidence secondaire à la montagne, située à 5 heures de
route de votre domicile principal et plus ou moins transfor-
mée en BAD est un mythe. Si cette organisation est idéale
quand tout va bien, en cas de problème, elle risque de
voler en éclats et de s’effondrer.

Guide de préparation à la (sur)vie  153


7.  La base autonome durable

Voici les 4 principales raisons :

1. L’éloignement géographique

En cas de crise, les déplacements risquent d’être forte-


ment limités et l’accès à votre BAD peut devenir impossible.

2. Une mauvaise autonomie

Atteindre un niveau d’autonomie suffisant en eau, nourri-


ture et énergie est un travail considérable qui demande
du temps, de l’investissement, du matériel et surtout
une présence continue sur place pour vérifier le bon
fonctionnement des différents systèmes.

3. Le manque de connaissances
de l’environnement

Vous devez connaître parfaitement les dangers et les


ressources de l’environnement immédiat de votre BAD
pour limiter les risques et tirer le maximum de bénéfices de
la nature environnante.

154  Guide de préparation à la (sur)vie


7.  La base autonome durable

4. Le manque de confort

En cas de rupture de la normalité, si votre BAD n’est pas


assez confortable pour toute la famille, le jour du départ
sera toujours remis au dernier moment. Jusqu’à ce qu’il
soit trop tard et que la BAD devienne inaccessible.

Pour qu’une BAD soit efficace et que vous puissiez réelle-


ment compter dessus le jour venu, vous devez vivre de-
dans et en faire votre résidence principale.

Les 3 points de l’autonomie


Pour qu’une habitation soit considérée comme une Base
Autonome Durable, elle doit remplir les 3 principaux points
de l’autonomie.

1. L’autonomie en eau

L’approvisionnement peut se faire via les sources natu-


relles, les forages, les rivières, les lacs ou la récupération
d’eau de pluie. Dans tous les cas, un système de filtration
efficace et durable doit être mis en place ; les Berkey et
les Berkefeld sont d’excellentes références.

Guide de préparation à la (sur)vie  155


7.  La base autonome durable

2. L’autonomie en nourriture

Le potager, le verger et autres terres de production doivent


constituer la première source d’approvisionnement
en nourriture. Parmi toutes c’est la plus durable et la
plus résiliente. Pensez à prévoir un stock de graines pour
commencer un potager suffisamment grand et viser l’au-
tonomie alimentaire sans avoir besoin d’aide extérieure.
Les animaux d’élevage, notamment les poules, appor-
teront des protéines supplémentaires et des ressources
complémentaires (engrais notamment). La chasse et la
pêche sont également de bons compléments, mais elles
sont aléatoires par nature et vous devez donc éviter d’en
dépendre entièrement.

3. L’autonomie en énergie

Deux sources d’énergie peuvent être produites en autono-


mie : l’électricité et le bois de chauffage. Le bois est de
loin le meilleur moyen de se chauffer durablement en auto-
nomie. Pour l’électricité, vous avez 3 options : les panneaux
solaires, les éoliennes et les systèmes hydrauliques.

156  Guide de préparation à la (sur)vie


7.  La base autonome durable

Comment trouver votre BAD ?


Trouver une BAD ne s’improvise pas. Ce n’est pas une ha-
bitation comme les autres, elle doit répondre à des critères
bien précis pour remplir efficacement son rôle.

Voici les principaux critères à prendre en compte :

1. La zone de recherche

Votre BAD doit être une résidence principale, vous devez


donc sélectionner une zone de recherche à une distance
raisonnable des activités familiales. Votre BAD ne doit
pas faire de vous un ermite, il est primordial de garder une
activité professionnelle et un lien social.

2. Les risques climatiques


et technologiques
Les zones à risque doivent être identifiées dès le début des
recherches. Ce peut être des risques climatiques comme
les crues, les inondations, les glissements de terrain ou les
avalanches. Mais aussi des risques technologiques et in-
dustriels, comme la présence de centrales nucléaires ou
d’usines Seveso à proximité, des zones en amont de bar-
rages, des zones polluées, etc.

Guide de préparation à la (sur)vie  157


7.  La base autonome durable

3. Le budget

L’achat d’une BAD est un acte de résilience, votre inves-


tissement ne doit pas constituer un risque financier.
Votre budget doit être raisonnablement estimé, attention
au coût des travaux. Mieux vaut acheter en dessous de vos
moyens qu’au-dessus.

4. Le type de bâtiment

Une BAD ne peut pas être un appartement ; vous devez


pouvoir disposer d’un terrain suffisamment grand et
exploitable pour vous garantir un minimum d’autono-
mie alimentaire. Elle doit être une maison solide avec
une bonne isolation thermique pour vous chauffer en
totale autonomie pendant les mois d’hiver. Généralement,
les maisons les mieux adaptées sont les anciennes fermes
construites pour durer dans le temps.

5. L’isolement

Ça ne sert à rien de chercher la maison la plus isolée et re-


culée possible, aucune maison n’est inconnue des locaux.
Privilégiez les hameaux avec quelques maisons, les voi-
sins peuvent être de véritables soutiens au quotidien et des
alliés très utiles en cas de coup dur.

158  Guide de préparation à la (sur)vie


7.  La base autonome durable

6. Le terrain

Une surface de terrain suffisamment vaste est indispen-


sable à l’autonomie alimentaire : comptez 1 500m2 au mi-
nimum.

7. Les ressources

Pour viser l’autonomie, la BAD doit avoir à proximité im-


médiate :

† Une source d’eau, pour l’eau potable


† Un terrain cultivable, pour le potager
† Une forêt, pour le bois de chauffage

8. Les risques humains et de cohabitation

Dans chaque village, il y a toujours au moins une rue mal-


famée et des habitants peu respectueux. Ces zones doivent
être soigneusement évitées. Une bonne façon de les identi-
fier est de consulter les archives des journaux locaux et
de demander des informations aux commerçants.

Guide de préparation à la (sur)vie  159


7.  La base autonome durable

Astuces pour la recherche


Les critères de recherche d’une BAD sont très différents
d’une habitation classique. Il est donc possible de trouver
des BAD parfaites à des prix dérisoires. Voici quelques as-
tuces pour trouver la perle rare :

Les agents immobiliers locaux

Certains biens atypiques, comme les fermes ou les bâti-


ments agricoles, ne sont souvent échangés qu’entre lo-
caux, de particulier à particulier. C’est un marché qu’il est
difficile de pénétrer pour quelqu’un qui n’est pas du coin.
Les agents immobiliers locaux sont souvent au courant de
ces transactions et peuvent vous permettre de trouver un
bien hors marché intéressant.

Rechercher les biens dont personne


ne veut
Certains biens, pourtant parfaits pour devenir des BAD,
sont en vente depuis des années. Les « désavantages »
de ces biens qui les empêchent de partir du marché
peuvent être de véritables avantages pour des surviva-
listes : chemin difficile d’accès ; absence de raccordement à
l’eau potable ou à l’électricité ; fortes chutes de neige en hi-
ver, etc. Les propriétaires veulent souvent s’en débarrasser
et les prix peuvent être fortement négociés.

160  Guide de préparation à la (sur)vie


8
AVOIR UN PLAN
8.  Avoir un plan

Ce qui fait la différence entre un succès et un échec, c’est


souvent la préparation en amont. Les ruptures de la norma-
lité surviennent généralement sans aucun signe annonciateur,
elles provoquent la confusion, voire la panique, et engendrent
de fortes doses de stress. Avoir un plan vous permet d’avan-
cer vers un but précis et de garder l’esprit clair.

L’importance de la préparation
Si vous vous retrouvez dans une situation à laquelle vous
ne vous étiez pas préparé et que vous n’êtes pas entraîné
pour y faire face, il y a de grandes chances pour que vous
échouiez. C’est pourquoi les personnes qui travaillent dans
des milieux extrêmes et exigeants (les militaires, les pom-
piers, les secouristes, etc.) s’entraînent en permanence à
faire face à toutes les situations qu’ils peuvent être ame-
nés à rencontrer. Prévoir et se former est le seul moyen
qu’ils ont d’être prêts le jour où ils y seront réellement
confrontés.

Dans un cadre survivaliste, à moins que vous ne viviez dans


une situation où un risque précis est clairement identifié
(par exemple, à proximité d’une rivière souvent en crue), il
n’est pas utile de vous préparer à une crise très spécifique
(tremblement de terre, incendie de forêt, émeutes, etc.). A
la place, concentrez-vous sur l’anticipation de crises re-
lativement courantes, comme : les coupures d’électricité
ou d’eau ; les évacuations d’urgence du domicile, etc.

Guide de préparation à la (sur)vie  165


8.  Avoir un plan

Pour faire face à une situation imprévue, vous pourrez


alors combiner les éléments des différentes ruptures
de la normalité pour lesquelles vous vous êtes entraî-
né. Pour reprendre l’exemple de l’inondation, il n’est pas
très utile de se préparer spécifiquement à cela : il vous suf-
fit d’être préparé aux coupures d’électricité, aux coupures
d’eau et à l’évacuation de votre domicile pour vous en sor-
tir sans trop de difficulté.

IDENTIFIEZ LES RISQUES LOCAUX


Je vous recommande fortement d’identifier les risques
locaux auxquels vous êtes directement confrontés à votre
domicile. Le gouvernement français a établi une carte
des risques par département, voici le lien pour y accé-
der : https://www.gouvernement.fr/risques/les-risques-
majeurs-dans-votre-departement

La meilleure façon de gérer une crise est de bien connaître


son environnement et de préparer plusieurs scénarios
avant que celle-ci se produise.

166  Guide de préparation à la (sur)vie


8.  Avoir un plan

Évaluer votre environnement


et votre champ d’action
Pour réagir rapidement et efficacement à une menace,
vous devez connaître votre environnement immédiat, ses
points forts et ses points faibles. Pour évaluer votre zone
et identifier les éléments intéressants et dangereux, vous
devez procéder en 3 étapes.

Étape 1 : Vous procurer une carte


physique de votre région
Vous pouvez acheter une carte IGN ou vous rendre sur le
site GeoPortail et créer votre propre carte, la télécharger
et l’imprimer : https://www.geoportail.gouv.fr/. Pour que
la carte soit utile, les bâtiments, la topographie et les diffé-
rents types de terrains doivent y figurer.

Étape 2 : Tracer plusieurs cercles autour


de votre domicile
Un premier de 10 km, un second de 20 km et un dernier de
30 km. Chaque cercle représente une journée de marche
en situation dégradée. Même si vous êtes capable de mar-
cher 40 km par jour en randonnée, il faut garder en tête
qu’une randonnée sur un chemin balisé n’a rien à voir avec
une marche en milieu hostile.

Guide de préparation à la (sur)vie  167


8.  Avoir un plan

Étape 3 : Identifier les éléments


intéressants dans chacun des cercles
Maintenant que vous avez délimité vos cercles d’action,
vous devez identifir les éléments intéressants qui s’y
trouvent. Entourez avec un feutre les :
• Refuges : cabanes, domiciles d’amis, casernes de pom-
piers, postes de police, etc.
• Ressources : magasins, dépôts alimentaires, usines
agroalimentaires, sources, rivières, etc.
• Zones dangereuses : usines Seveso, centrales nu-
cléaires, zones très densément peuplées, etc.

ÉTUDIEZ ET PLANIFIEZ
Une fois ces trois étapes remplies, vous avez à disposi-
tion une carte de votre région, votre zone d’action, les élé-
ments intéressants et ceux à éviter.
Il vous reste à prévoir plusieurs plans d’évacuation pour uti-
liser au mieux les ressources que vous avez à disposition.

Prévoir plusieurs plans


d’évacuation
Comme pour l’évaluation de votre environnement, la créa-
tion d’un plan d’évacuation se fait en plusieurs étapes. Je
distingue ici deux étapes majeures : la sécurisation après
une catastrophe et l’évacuation de la zone.

168  Guide de préparation à la (sur)vie


8.  Avoir un plan

Étape 1 : Identifier des refuges sécurisés


autour de votre domicile
Il y a de grandes chances que vous deviez un jour évacuer
votre domicile dans la confusion la plus totale. Votre fa-
mille peut alors se retrouver dispersée dans la nature. Pré-
voir plusieurs refuges autour de votre domicile vous
permettra de vous rejoindre plus facilement.

Vos refuges doivent être :

• Faciles d’accès : prévoyez-les donc à l'intérieur de


votre premier cercle. Ils doivent être répartis dans plu-
sieurs directions au cas où une partie de votre premier
cercle devenait inaccessible, comme ce peut être le cas
pendant une inondation ou un feu de forêt.

• Dans des lieux sécurisés à l’abri des intempéries : ils


doivent vous permettre de vous reposer dans un relatif
confort.

Étape 2 : Tracer des itinéraires


d’évacuation
Si vous devez évacuer votre domicile, il sera bien plus effi-
cace de suivre un itinéraire planifié à l’avance en fonction
du terrain et des ressources qui s’y trouvent que d’avan-
cer à l’aveuglette en prenant le risque d’aggraver votre si-
tuation. Tracez plusieurs itinéraires au départ de votre

Guide de préparation à la (sur)vie  169


8.  Avoir un plan

domicile vers l’extrémité de votre troisième cercle en


alternant les lieux sécurisés pour vous reposer et les lieux
où vous pourrez trouver des ressources. Pour parer à toute
éventualité les itinéraires doivent partir dans plusieurs
directions différentes.

Voici un exemple d’itinéraires :

1. Jour 1 : vous quittez votre domicile en urgence pour


vous réfugier dans une cabane de chasse située dans le
premier cercle à 4 km de votre domicile.

2. Jour 2 : vous entrez dans le deuxième cercle vous ravi-


tailler dans une grande ferme située à 5 km, puis vous
passez la nuit 3 km plus loin chez un ami qui possède
une maison isolée.

3. Jour 3 : vous quittez la maison de votre ami pour


rejoindre le troisième cercle, vous ravitailler dans une
petite usine de biscuits à 7 km, et vous rejoignez la mai-
son de votre cousin 5 km plus loin.

4. Jour 4 : vous quittez le troisième cercle

170  Guide de préparation à la (sur)vie


CONCLUSION
Vous connaissez maintenant les principales stratégies à
mettre en place pour vous protéger d’une potentielle rup-
ture de votre normalité.
Je vous encourage à approfondir et mettre en pratique
chacune des connaissances théoriques que vous avez
acquises à la lecture de ce livre.
Confrontez-vous au terrain et suivez une grande diversi-
té de stages et de formations pour apprendre auprès d’ex-
perts passionnés.
Les systèmes d’autonomie et de résilience que vous met-
trez en place vous permettront de gagner en qualité de vie
au quotidien, en confiance dans vos capacités et de faire
face aux situations les plus difficiles.
N’oubliez jamais qu’une rupture de votre normalité peut arriver
n’importe quand. A ce moment, rien ne se passera comme vous
l’aviez prévu. Mais votre préparation vous aidera à surmonter
au mieux cette crise. A vous protéger, vous et votre famille.

Si en septembre 2019 quelqu’un avait prédit qu’une pandé-


mie mondiale causerait des millions de morts et confinerait
le monde entier, tout le monde l’aurait pris pour un fou.

Et pourtant…

Apprenez, préparez, survivez.


Antoine
Guide de préparation à la (sur)vie

Rédacteur
Antoine Ledu

Crédits photo
Antoine Ledu
everst – Sergiy Palamarchuk – Rawpixel.com – PRESSLAB –
Alexey Vecherin – son Photo – Fred Fokkelman – Igor Stramyk / Shutterstock

Éditeur
APS Formations

Adresse
c/o Drys Fiduciaire SA
Rue Mercerie 12
1003 Lausanne

Conception graphique et réalisation


Rebecca Wallach

ISBN
978-2-940702-01-5
Se préparer au pire
pour profiter
du meilleur

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