Essaisconduits de Désenfumage
Essaisconduits de Désenfumage
Essaisconduits de Désenfumage
Le compartimentage
Ces compartiments peuvent se répartir sur un même niveau ou sur des niveaux superposés.
Leurs parois doivent donc présenter des qualités de résistance au feu attestées soit par un procès-
verbal de classement soit par une note de calcul établie conformément à un DTU traitant du
comportement au feu des éléments structurels ou à une norme transposant un Eurocode.
Toutefois, les exigences d'habitabilité, de confort et de communication induites par l'usage qui est
fait du bâtiment, imposent que ces parois soient traversées de toutes parts par une multitude
d'équipements.
Ces équipements traversants affaiblissent, par leur simple présence, la résistance au feu intrinsèque
de ces parois.
Parmi ceux-ci, les conduits de ventilation peuvent participer à la propagation d'un incendie si
celui-ci arrive à y pénétrer.
Le désenfumage
La priorité donnée à l'évacuation des occupants du bâtiment dans lequel un incendie s'est
déclaré, puis celle nécessitée par l'intervention des services de lutte contre l'incendie, conduisent
à devoir limiter l'enfumage des locaux.
En effet, un incendie peut libérer d'importantes quantités d'effluents constitués, par exemple :
· de gaz à moyenne ou haute température
· de gaz toxiques issus de la pyrolyse des matériaux combustibles pouvant générer des vapeurs
d'acides chlorhydrique, fluorhydrique ou des cyanures (polyuréthanes)…
· de particules (suies) en suspension.
Le premier type d'effluent aura pour conséquence de rendre irrespirable l'air ambiant et de
générer un flux de chaleur convectif pouvant transmettre l'incendie.
Le troisième enfin altérera la visibilité des lieux et le repérage des circuits d'évacuation.
Il convient donc de maîtriser autant que faire se peut la dispersion des effluents dans les
compartiments non incendiés du bâtiment.
Cette fonction est celle du désenfumage qui repose sur deux démarches complémentaires :
· la captation des effluents à la source puis leur évacuation par un réseau spécifique au moyen
de ventilateurs ;
· leur évacuation par des moyens simples reposant sur la prédisposition de tout gaz chaud à
s'élever naturellement.
Le premier moyen amène à la mise en place de conduits de désenfumage qui peuvent desservir
plusieurs compartiments.
En cas d'incendie déclaré dans l'un d'eux, les volets de désenfumage insérés dans les conduits
s'ouvriront et les effluents générés par l'incendie y seront aspirés puis transportés vers l'extérieur.
Il faut donc s'assurer que les gaz chauds qu'ils contiennent ne contribuent pas à la propagation de
l'incendie dans ces compartiments encore intacts.
Le second moyen, également appelé désenfumage naturel, est assuré par l'installation d'ouvrants
de façade ou d'exutoires en toiture.
Les schémas ci-dessous illustrent les deux notions de compartimentage et de désenfumage ainsi
que les modes de fonctionnement des conduits de ventilation et de désenfumage.
Comme on vient de le voir, tant les conduits de ventilation que les conduits de désenfumage
peuvent être de redoutables vecteurs de propagation d'un incendie à l'intérieur d'un bâtiment,
d'un compartiment à l'autre.
C'est pourquoi ils ont fait l'objet d'une attention particulière des réglementeurs en sécurité incendie
au niveau des exigences imposées ; des méthodes d'essai spécifiques ont été définies.
Les exigences retenues dans les textes réglementaires concernent essentiellement deux aspects :
· la réaction au feu des matériaux employés ;
· la résistance au feu minimale de systèmes constructifs types.
La réaction au feu des matériaux est régie par l'arrêté du 30 juin 1983, modifié le 28 août 1991.
La résistance au feu minimale des systèmes constructifs types est indiquée dans les principaux
textes suivants :
· Etablissements recevant du public (ERP) Arrêté du 25 juin 1980 modifié (1ère à 4ème catégories)
Arrêté du 22 juin 1990 (5ème catégorie)
· Immeubles de grande hauteur (IGH) Arrêté du 18 octobre 1977 modifié
· Habitations Arrêté du 31 janvier 1986 modifié
· Installations classées Arrêtés types pour les installations soumises à
déclaration dans le cadre de la loi du 19 juillet 1976
· Locaux industriels Code du travail, Décret n° 92-332 du 31 mars 1992
Réaction au feu
Les textes réglementaires cités ci-dessus, et plus particulièrement celui relatif aux établissements
recevant du public (ERP), imposent que les matériaux utilisés pour la construction de conduits de
ventilation ou de désenfumage soient classés M0.
Résistance au feu
Deux notions principales de résistance au feu sont exigées pour les conduits de ventilation et de
désenfumage. Elles concernent :
· la résistance au feu de la traversée de paroi par le conduit concerné ;
· la résistance au feu des parois du conduit lui-même.
La seconde correspond à la non-transmission de l'incendie par des gaz chauds pouvant être
accidentellement (conduit de ventilation déficient) ou volontairement (conduits de désenfumage)
contenus dans le conduit.
Ces deux aspects de la résistance au feu sont donc évalués et contrôlés lors des essais de
résistance au feu de ces conduits.
Les degrés de résistance au feu exigés sont, en fonction du type de bâtiment et de son usage,
compris généralement entre 1/2h et 2h.
CONDUITS DE VENTILATION
Les essais de conduits de ventilation sont menés, soit sur des conduits horizontaux de longueur
exposée au feu égale à 6 m au minimum, soit sur des conduits verticaux exposés sur une hauteur
d'étage (3 m au minimum).
La méthode d'essai concerne des conduits droits, sans changement de direction ou de niveau,
ainsi que sans piquage, bifurcation ou autres équipements.
L'Annexe V préconise une section réglementaire égale à 600 x 400 mm (l x h). Mais devant la
multitude de sections différentes pouvant être construites in situ, le CTICM a, depuis le début de ce
type d'essai, réalisé des essais sur d'autres dimensions de sections.
Les installations du CTICM lui permettent de tester simultanément 3 conduits dont deux ont
généralement une section interne réglementaire égale à 600 x 400 mm et le troisième une section
pouvant aller jusqu'à 2000 x 1200 mm (l x h).
Pendant l'essai, un flux d'air circule à l'intérieur du conduit avec une vitesse de 0,3 m/s et une
dépression de - 300 Pa par rapport à l'ambiance intérieure du four.
Les deux aspects de la résistance au feu des conduits de ventilation sont évalués aux endroits
suivants :
· au niveau du calfeutrement de la paroi aval traversée, selon les critères généraux définissant
l'étanchéité aux flammes et aux gaz chauds et l'isolation thermique
· au niveau de la qualité de l'air à l'extrémité aval du conduit par une mesure de sa température
et sa concentration en CO2.
100
Quelque soit le type de protection mis en oeuvre ou le mode constructif évalué, la quasi totalité
des classements de résistance au feu de conduits de ventilation sont prononcés par :
· une élévation de température de l'air en extrémité aval de conduit (sortie) de 180 °C par
rapport à sa température en entrée du conduit ;
ou par :
· un rapport entre la teneur en CO2 de l'air en extrémité aval du conduit et celle du four
supérieur ou égal à 0,245.
Le premier critère est généralement représentatif de l'isolation thermique des parois constitutives
du conduit sur sa partie exposée. Mais il peut être altéré par la perte d'étanchéité progressive des
éléments constituant ce conduit. Dans ce cas, cette perte d'étanchéité est décelée en parallèle
par l'évolution de la teneur en CO2 de l'air circulant dans le conduit et qui est progressivement
pollué par des entrées de gaz de combustion, et par les désordres affectant les assemblages.
CONDUITS DE DESENFUMAGE
Les essais de conduits de désenfumage ont été, par le passé, menés quasi-exclusivement sur des
conduits horizontaux de longueur totale égale à 6 m (4,5 m exigé réglementairement par
l'annexe V).
Toutefois, cette annexe V laisse l'opportunité de tester également des conduits verticaux érigés sur
une hauteur d'étage, soit 3 m environ au minimum.
Comme pour les conduits de ventilation, les essais concernent des conduits de désenfumage
droits, sans changement de direction ou de niveau ainsi que sans piquage, bifurcation ou autre
équipement.
La section de base d'un conduit de désenfumage est égale à 600 x 400 mm (l x h).
Toutefois, les demandes d'avis de chantier soumises au CTICM indiquent que des conduits de
désenfumage construits sur site peuvent avoir une section interne comprise entre 200 x 200 et 1800
x 1200 mm (l x h), voire au-delà.
C'est pourquoi la Station d'Essais du CTICM peut réaliser des essais sur des sections pouvant aller
jusqu'à 1800 x 1000 mm (l x h).
Lors des essais, le programme thermique conventionnel (dite "courbe ISO") est développé en
entrée du conduit et les gaz chauds sont aspirés à l'intérieur de celui-ci sous une vitesse de 3 m/s.
Les deux aspects de la résistance au feu des conduits de désenfumage sont évalués :
· au niveau du calfeutrement avec la paroi traversée par l'extrémité amont du conduit (Entrée)
· le long du conduit, en différentes sections principalement situées à moins de 250 mm de son
système de calfeutrement ainsi que sur des joints d'assemblages entre tronçons .
SYSTÈMES CONSTRUCTIFS
Les systèmes constructifs propres aux conduits de ventilation sont identiques à ceux des conduits
de désenfumage.
Sur la base de ce constat, les principales familles de conduits sont les suivantes :
· conduits en plaques de staff non protégées ou protégées par produits projetés fibreux ou
pâteux
Corps de conduit
Les corps de conduit sont généralement rectangulaires et respectent un rapport grand côté/petit
côté d'environ 3/2.
Curieusement, peu d'essais sont réalisés sur des conduits circulaires en tôles d'acier spiralées ou
agrafées alors qu'ils sont couramment installés sur site.
Par ailleurs, et cela est peut-être le point le plus fondamental de cet article, les conduits tant de
ventilation, que de désenfumage, doivent avoir leurs faces constitutives indépendantes du gros-
œuvre, suite à l'avis du CECMI (Comité d'Etude et de Classification des Matériaux par rapport au
danger d'Incendie). Autrement dit, les conduits rectangulaires ne peuvent pas être construits en
utilisant directement une paroi de gros-oeuvre en tant que face constitutive de leurs corps.
En effet, des essais ont montré que des éclatements de béton pouvaient survenir sur les parois de
gros-oeuvre utilisées comme face de conduit de désenfumage et pouvaient perforer les autres
Les conduits en tôle testés sont toujours en tôle d'acier galvanisée e=10/10 à 15/10 mm environ.
Ces conduits sont réalisés par tronçons L=1200 à 2500 mm au maximum, et exclusivement
assemblés par brides d'extrémités pliées, soudées et boulonnées. Le CTICM n'a réalisé aucun essai
sur un conduit dont les tronçons auraient été assemblés avec des systèmes dits rapides, de types
crapauds ou brides pincées.
La protection de ces conduits en tôle se fait quasi-exclusivement avec des produits projetés fibreux
ou pâteux appliqués en plusieurs passes.
A quelques exceptions près, tous ces produits sont appliqués sur les deux types de conduits en
installant à mi-épaisseur, un simple grillage à poules à mailles hexagonales ou un grillage plus
élaboré, afin d'améliorer l'accrochage des produits, et ainsi d'éviter la mise à nu du corps de
conduit sous-jacent.
Hormis un décollement éventuel de produit sur les flancs ou en face horizontale inférieure de
conduit, ce système de protection ne présente aucune faiblesse majeure lorsqu'il est évalué sur un
conduit de ventilation.
A l'opposé, de nombreuses fissures peuvent apparaître sur la protection lorsqu'elle est appliquée
sur un conduit de désenfumage. En effet, la montée rapide en température de la tôle d'acier du
corps de conduit, la dilatation et le cintrage des faces du conduit vers l'intérieur qui s'en suivent,
favorisent la création d'un réseau aléatoire de fissures sur toute la longueur du conduit. Ces fissures
apparaissent notamment dans les angles des conduits rectangulaires, puis se propagent sur leurs
quatre faces. Elles n'apparaissent pas obligatoirement au niveau des brides d'assemblage entre
tronçons comme on pourrait le penser a priori.
Les conduits en plaques de staff sont montés par encollage des plans d'assemblage à la colle
plâtre et jointoiement des angles et joints par des polochons à base de fibres végétales de type
sisal et de plâtre.
Ils peuvent être éventuellement protégés par une application de produit projeté.
La particularité de ces conduits réside dans la nature même du matériau de base constituant les
plaques, à savoir le plâtre. En effet, sous l'effet de sa déshydratation progressive, les plaques de
staff vont se faïencer progressivement et perdre peu à peu leur résistance mécanique et leur
étanchéité.
Jusqu'en 1994, les corps de conduits en plaques silico-calcaires étaient en double épaisseur (2x16
à 2x25 mm environ) et à joints décalés.
Les plaques sont montées bord à bord avec la mise en place éventuelle de couvre-joints sur les
joints transversaux.
L'étanchéité de ces conduits est assurée par l'encollage systématique de tous les plans de joints
avec des colles à base de silicates exclusivement.
Les corps de conduits en plaques de plâtre M0 ou M1 restent eux en simple épaisseur mais avec
couvre-joints transversaux et d'angles ou en double épaisseur et à joints décalés.
L'étanchéité de ces conduits est assurée par l'encollage systématique de tous les plans de joints
avec des colles plâtre.
Les conduits en carreaux de plâtre sont montés de manière traditionnelle à la colle spéciale pour
carreaux selon la technique dite du harpage.
· conduits de désenfumage :
¨ une enveloppe interne en carreaux de plâtre, d'une épaisseur minimale de 50 à 70 mm
et
¨ un habillage par une plaque de plâtre spéciale feu BA 13 externe vissée ou collée sur les
carreaux de plâtre
ou
¨ deux enveloppes en carreaux de plâtre e=50 mm avec présence ou non d'une isolation
interne par lame d'air ou panneaux rigides de laine de roche.
· conduits de ventilation :
¨ deux enveloppes en carreaux de plâtre e=50 mm avec présence ou non d'une isolation
interne par lame d'air ou panneaux rigides de laine de roche selon le degré Coupe-Feu
recherché.
Systèmes de supportage
La reprise du poids propre d'un conduit de ventilation ou de désenfumage est réalisée par :
· conduits horizontaux : des berceaux de suspension régulièrement répartis le long des conduits
Les berceaux de suspension pour conduits horizontaux sont constitués d'une traverse en profilé
laminé de type UAP ou en cornière d'acier, reprise par 2 ou 3 suspentes en tige filetée.
Les chevêtres de reprise des conduits verticaux sont réalisés à partir de cornières en acier
chevillées sur les planchers traversés ou à mi-hauteur de leurs trémies de passage.
Les entraxes de ces systèmes de reprises de poids propre sont déterminés par le poids propre de
chaque conduit, mais ils sont généralement compris entre :
· 600 et 1200 mm pour les berceaux de conduits horizontaux ;
· 3 m et 10 m pour les conduits verticaux.
Jusqu'en 1995, les berceaux de suspension des conduits de ventilation étaient protégés par divers
systèmes tels que des coquilles préfabriquées en vermiculite ou en plâtre moulé ou des caissons
confectionnés avec des plaques identiques à celles utilisées pour les corps de conduit eux-
mêmes.
Ces protections avaient pour objectif d'éviter l'échauffement des suspentes et donc leur
allongement sous l'effet du poids propre des conduits supportés.
Quelques essais menés sur des conduits en plaques silico-calaires et en plâtre, et dont les
berceaux de suspension étaient laissés sans protection thermique, ont montré que ces types de
conduits pouvaient être auto-portants sur des longueurs droites exposées ne dépassant pas
6 mètres. Toutefois, cette constatation demanderait à être vérifiée pour des conduits changeant
de direction ou de niveau.
Les chevêtres ou ceintures de reprise de poids propre de conduits verticaux ont montré leur
efficacité malgré la déformation naturelle de planchers béton traversés, supérieure à 60 mm après
3 heures d'essai sans qu'aucun désordre ne soit noté sur les corps de conduit.
Par ailleurs, ce constat a pu être fait sur plusieurs conduits d'une hauteur testée égale à 3 mètres et
dont l'un d'eux était également chargé en tête pour simuler une hauteur totale de 10 mètres.
A contrario, les essais menés sur des conduits de ventilation et de désenfumage verticaux en
carreaux de plâtre et dont la base était simplement posée sur un plancher béton ont montré que
pour certains conduits de très grandes dimensions (1800 x 1000 mm (L x l) par exemple), des
décollements pouvaient apparaître compte tenu du cintrage du plancher.
Température (°C)
200
180
160
140
120
100
80
60
40
20
0 15 30 45 60 75 90 105 120
Temps (min)
: CALCULÉ : CALCULÉ
: MESURÉ : MESURÉ
Schéma 5 - Simulation par code numérique de la température d'air en sortie de conduits de ventilation
Ces décollements, non préjudiciables à l'intégrité des conduits mais altérant uniquement les
critères d'étanchéité aux flammes et aux gaz chauds ou inflammables, peuvent être aisément
compensés par :
· des talons externes de calfeutrement en pied de conduit
· des jaquettes internes sur les chants des trémies de passages
· des calfeutrements souples.
Au préalable, il est nécessaire de rappeler que tous les conduits testés par le CTICM traversaient
des parois en béton armé traditionnel.
Les connaissances qui sont exposées par la suite ne peuvent donc pas être directement
transposées à des traversées de parois en maçonneries diverses, de cloisons légères en plaques
ou en carreaux, de planchers mixtes...
Ce phénomène, dû à une différence de température importante sur les deux faces de la paroi,
est plus connu sous la dénomination de "bilame thermique".
Il est d'autant plus important que les parois sont élancées ou présentent une grande portée
mécanique.
Ne pouvant être empêché ni même limité, il est essentiel que ce cintrage puisse donc se produire
sans que le système de calfeutrement de la traversée de paroi par le conduit ne soit affecté de
façon à ce que l'étanchéité aux flammes et aux gaz chauds ou inflammables continue d'y être
respectée.
Il y a donc lieu de mettre en oeuvre un système de calfeutrement pouvant être qualifié comme
"glissant".
La mise en oeuvre d'un bourrage en laine de roche, de masse volumique supérieure à 70 kg/m3,
sur l'épaisseur de la paroi traversée sera un plus, si tant est que l'on dispose de cette laine de roche
sur le chantier au moment de la mise en œuvre de la protection.
Pour tous les conduits en plaques, le système de calfeutrement par talons appliqués contre les
deux faces du conduit et contre-talons posés sur le corps de conduit et en applique contre les
talons précédemment installés, a été validé lors de nombreux essais de conduits des deux types.
Certains textes réglementaires imposent que les conduits de désenfumage en tôle d'acier
galvanisée, ne devant pas présenter des performances d'isolation thermique, soient cependant
Stables au Feu de degré 1/4 h.
Lors de la séance du 17/12/91, le CECMI a indiqué sous quelles conditions cette exigence pouvait
être respectée sans nécessiter, a priori, un essai de vérification.
Les demandes d'avis de chantier adressées au CTICM peuvent être classées selon les deux
principales catégories suivantes :
· non-conformité des sections de conduit sur site par rapport au domaine de validité indiqué
dans le procès-verbal du système constructif employé ;
· validation d'épaisseurs de produits projetés ou plaques à employer pour satisfaire des
classements inférieurs à ceux prononcés dans le procès-verbal du système constructif employé.
Ce domaine de validité est généralement indiqué dans le domaine de validité de chaque procès-
verbal.
Le traitement de ces deux types de demandes doit être différencié selon qu'il relève d'un conduit
de ventilation ou de désenfumage.
Conduit de ventilation
Pour un conduit de ventilation testé selon l'annexe V et, plus particulièrement, compte tenu des
conditions aérauliques imposées par ce texte, il apparaît que, pour une épaisseur de produit de
protection donnée, plus la dimension de la section est importante, plus l'échauffement moyen de
l'air circulant dans le conduit est ralenti.
Ce constat est d'autant plus marqué que le conduit reste étanche aux gaz de combustion en
cours d'essai.
Courant 1986, le CTICM a développé un code de calcul spécifique permettant dans un premier
temps de simuler l'évolution de température de l'air en sortie d'un conduit testé et s'étant révélé
étanche aux gaz de combustion, puis, dans un second temps, de déterminer la température de
l'air en sortie de tout autre conduit semblable mais de section interne différente de celui
effectivement testé et ayant servi de référence.
En disposant de plusieurs résultats d'essais au cours desquels ont été testés des conduits de
ventilation présentant des épaisseurs de produit de protection ou de plaques ou des sections
internes différentes, il est possible de disposer d'éléments pour répondre à l'un ou à l'autre des
deux types de demandes d'avis de chantier.
Cette démarche est particulièrement adaptée aux conduits en tôle galvanisée protégés par
projection, ou aux conduits en plaques silico-calcaires dont l'étanchéité est presque toujours
vérifiée par une mesure de teneur en CO2 quasiment nulle à leurs sorties.
Toutefois, elle n'est utilisée que pour définir des classements par interpolation, soit entre les
épaisseurs extrêmes testées d'un même produit, soit entre les sections extrêmes testées d'un même
système constructif.
Conduit de désenfumage
Le principal objet des demandes d'avis de chantier concerne généralement des dispositions
constructives pour des conduits de sections internes différentes de celles effectivement testées.
En effet, les dimensions réduites conduiront d'une part, à une sollicitation mécanique moindre du
conduit et, d'autre part, à une profondeur de conduit soumis au rayonnement thermique émis par
le local incendié sensiblement diminuée.
Dans le cas de dimensions supérieures, il convient d'être beaucoup plus nuancé car les deux
conséquences présentées ci-auparavant sont inversées.
La plus pénalisante concerne les sollicitations mécaniques accrues, notamment dans la face
horizontale supérieure du conduit.
En effet, celle-ci aura tendance à s'affaisser plus rapidement et de manière plus prononcée que
celle du conduit de section plus réduite effectivement testé.
Pour contrarier cet effet, la mise en place de raidisseur interne ou externe sera généralement
nécessaire, à savoir :
· une chandelle interne en tube Ø 14 mm au minimum pour les conduits en tôle galvanisée
· des plaques entretoises pour les conduits silico-calcaires
· des bandes externes de raidissage pour les conduits en plaques de plâtre
· etc...
LA NORMALISATION EUROPÉENNE
Deux normes européennes harmonisées sont en cours d'élaboration par le Comité Technique
européen CEN/ TC 127 :
· EN 1366 - 1 : Essais de résistance au feu des installations techniques - Partie 1 : conduits
· prEN 1366 - 8 Essais de résistance au feu des installations techniques - Partie 8 : conduits de
désenfumage.
La seconde est quasiment finalisée et sera prochainement présentée pour adoption par les pays
membres du Comité Européen de Normalisation (CEN).
Ils pourraient donc se substituer à l'annexe V sous quelques mois dans le cadre d'un arrêté
modificatif de l'arrêté du 3 août 1999 du Ministère de l'Intérieur.
Les principales différences entre ces deux prochaines méthodes d'essai et celles définies à
l'annexe V de l'arrêté du 3 août 1999 sont les suivantes :
· conduits à tester obligatoirement selon les deux positions horizontale et verticale
· section internes des conduits égale à 1000 x 500 mm (l x h) (Duct A) ou 1000 x 250 mm (l x h)
(Duct B)
· présence d'un piquage à 90 ° pour les conduits horizontaux (Duct A)
· présence d'une hauteur minimale non exposée de 2 m (Ducts A et B) ou de 4,25 m (Duct C) de
conduit vertical au-dessus et en appui sur sa hauteur exposée h=2 m au minimum.
³ 4000
Schéma 7 - Montages d'essai d'un conduit type C selon norme prEN 1366-8
Outre ces différences communes aux deux normes européennes, des différences spécifiques à
chacune d'elles seront également à prendre en compte.
L'essai sur le second conduit (Duct B) se justifie en supposant que l'incendie a réussi à pénétrer
dans le conduit de ventilation et s'y propage, au-delà de la paroi coupe-feu traversée.
Dans cette hypothèse, il convient de vérifier que le feu ne retraversera pas le conduit sur sa
longueur non exposée hors four.
Le Coupe-Feu de traversée intrinsèque au conduit est donc évalué par cet essai.
Le feu pénètre à l'intérieur du conduit par deux ouvertures latérales pratiquées dans deux faces
opposées du conduit et de section égale à 25 % de sa section interne.
L'objet principal de l'essai est de vérifier l'étanchéité du conduit sur sa longueur non exposée, avec
le feu à l'intérieur.
EXPÉRIENCE DU CTICM
Ils ont été aussi l'occasion pour le CTICM d'accompagner les fabricants dans leurs démarches
exploratoires en vue de vérifier l'adéquation de leurs produits ou systèmes constructifs à ces deux
futurs standards d'essai.