Boite A Feux
Boite A Feux
Boite A Feux
Le SDIS de la Haute-Saône souhaite que ses agents soient mieux préparés pour
appréhender la lutte contre les incendies urbains. Afin de répondre à cet objectif, nous nous
sommes attachés à proposer un catalogue d’outils pédagogiques de formation et
d’entraînement sur feu réel permettant aux SDIS souhaitant disposer de ce type de matériel
d’effectuer le choix le plus pertinent en fonction de leur besoin et de leurs contraintes.
Au delà de ce qui peut se faire aujourd’hui dans le cadre formatif, un certain nombre de
SDIS, ont souhaité proposer et expérimenter, avec l’aval de la DSC, une nouvelle formule de
la formation incendie, incluant les mises en situation sur feu réel.
Si notre étude a répertorié l’ensemble des outils présents actuellement sur le marché, de la
simple boîte à la maison à feu, il faut tout de même préciser que les outils à taille réduite
permettent exclusivement de reproduire les phénomènes thermiques et leurs signes
précurseurs, alors que la perception sensorielle ainsi que l’approche opérationnelle ne
peuvent être appréhendées qu’au moyen des outils de simulation à taille réelle.
Cette étude nous a permis d’élaborer une proposition au SDIS de Haute-Saône, au travers
de l’analyse de toutes les contraintes, des avantages et inconvénients de chaque outil à
disposition dans le domaine de la formation incendie. Ainsi, nous recommandons l’acquisition
d’une part d’un caisson mobile d’observation des phénomènes thermiques « bois », et
d’autre part d’un caisson d’entraînement « gaz » qu’il sera nécessaire d’adapter pour le
rendre transportable par véhicule porte cellule. A ces caissons, il convient d’ajouter l’outil
« boîte » permettant d’observer les phases d’évolution du feu.
REMERCIEMENTS
Nous tenons à adresser nos plus sincères remerciements à tous ceux qui ont contribué à la
réalisation de ce dossier, par leur accueil, leurs conseils et leur aide :
FAE CDGPT 12 utilisation des outils de type caisson et autres procédés pédagogiques lors des formations incendie sur feu réel 1
INTRODUCTION
Ces dernières années, plusieurs accidents liés à des phénomènes thermiques sont survenus
en intervention, rappelant le danger que ces risques génèrent pour nos personnels.
En effet, l’utilisation croissante de matériaux de synthèse, tant dans la construction que dans
notre vie quotidienne, l’amélioration permanente de l’isolation thermique des locaux à usage
d’habitation et professionnels, les dernières mesures fiscales incitatives sont là pour nous le
rappeler, influent directement et sensiblement sur l’apparition de ces phénomènes appelés
« Explosion de Fumées ou EF» (backdraft) et « Embrasement Généralisé Eclair ou EGE»
(flash-over). Ce constat est à relier à la recherche d’une organisation toujours plus efficace
des sapeurs-pompiers, et donc à des délais d’intervention en constante diminution.
Bien connus Outre Atlantique depuis de nombreuses années, ces phénomènes thermiques, à
présent identifiés en Europe, font l’objet d’une formation adaptée, enseignée dans de très
nombreuses écoles du feu à l’étranger, notamment dans les pays scandinaves.
Aussi, face à ces feux en volumes clos ou semi-ouverts, il devient impératif d’adapter à la
fois nos techniques et nos matériels de lutte, mais aussi et surtout nos méthodes
d’enseignement car la connaissance des phénomènes permet de donner la capacité
d’adapter son comportement et pas seulement d’acquérir des « réflexes ».
Sur ce sujet, le rapport «POURNY» [1], réalisé fin 2003 dans le but d’améliorer la sécurité
des personnels en intervention suite à différents événements tragiques, dresse dans un
premier temps le constat du retard de la France en la matière, puis dégage dans un second
temps quatre grands domaines où des axes d’efforts devaient se concentrer. Ce même
rapport spécifie ainsi qu’il conviendrait de former et d’entraîner les personnels par des mises
en situation, par des simulations de feu réel en installant des modules d’entraînement qui
éviteraient que trop de sapeurs-pompiers ne découvrent les flammes, la chaleur et la fumée
lors de leur première intervention.
C’est dans cette optique que le service départemental d’incendie et de secours de la Haute-
Saône, par l’intermédiaire de son directeur départemental adjoint, le commandant Franck
Bel, nous a proposé d’orienter une réflexion sur « l’utilisation d’un outil pédagogique de type
caisson lors des formations pour mise en situation en feu réel ».
La problématique qui s’est immédiatement dégagée de cette étude est celle qui consiste,
pour un département de 5ème catégorie, à acquérir un ou des outils de simulation sur feu réel
qui soient l’idéal compromis entre les besoins exprimés par le SDIS de Haute-Saône et les
différentes contraintes identifiées. Il devient alors évident que notre propos ne pourra se
FAE CDGPT 12 utilisation des outils de type caisson et autres procédés pédagogiques lors des formations incendie sur feu réel 2
limiter qu’aux seuls caissons d’entraînement, mais à l’ensemble des dispositifs permettant de
réaliser l’entraînement des sapeurs-pompiers aux feux réels.
Nous avons ensuite abordé la nécessaire évolution de cette formation par la mise en
situation sur feu réel avec l’utilisation de différents outils pédagogiques, et à l’issue, des axes
de réflexion et des propositions ont été formulés.
Enfin, nous avons étudié les applications possibles au sein du SDIS 70.
FAE CDGPT 12 utilisation des outils de type caisson et autres procédés pédagogiques lors des formations incendie sur feu réel 3
1 ANALYSE DU SUJET
Le sujet ainsi défini, nécessite une approche globale et transversale sur l’ensemble des
domaines que sont : la formation, la réglementation, les finances, les ressources humaines
et la protection de l’environnement.
Cette volonté s’inscrit d’ailleurs dans l’objectif de ce SDIS de se doter à plus ou moins brève
échéance d’un véritable plateau technique.
Conformément aux préconisations du rapport « POURNY » [1], les SDIS doivent procéder à
une amélioration générale du niveau de formation des sapeurs-pompiers dans le domaine de
la lutte contre les incendies, notamment par la mise en application des GNR « explosion de
fumées - embrasement généralisé éclair » [4] et « lances à main à eau » [5].
De plus, la lutte contre les incendies étant une compétence exclusive des sapeurs-pompiers,
cette discipline nécessite, plus que toute autre, un niveau de connaissance et une technicité
élevés.
Si les outils pédagogiques constituent le cœur de notre étude, il nous semble opportun et
nécessaire d’engager une réflexion sur la formation incendie jusqu’à présent enseignée au
sein des SDIS. En effet, nous devons nous interroger pour savoir si une formation est
dispensée pour se conformer à une obligation réglementaire ou si elle répond à une
nécessité opérationnelle afin que l’intervenant soit le mieux préparé.
Par ailleurs, nous aurons soin de respecter les limites fixées par notre maître de stage à
savoir :
On peut également constater que les récentes mesures incitant, dans le cadre du
développement durable et des économies d’énergie, à améliorer les conditions d’isolation
thermique des bâtiments engendrent inévitablement une augmentation de la probalité
d’apparition des phénomènes thermiques au cours d’un incendie ainsi qu’un retard dans le
déclenchement de ceux-ci.
De plus, la recherche permanente d’efficacité des SDIS, conduit à constamment réduire les
délais d’intervention.
La combinaison de ces deux facteurs a pour conséquence une augmentation de la propabilité
du risque d’exposition de nos personnels aux phénomènes thermiques
Ainsi, l’approche pédagogique et l’entraînement sur feu réel constituent la seule alternative
permettant de se préparer à faire face à ce risque.
1.5 Objectif
Proposer un catalogue d’outils pédagogiques de formation et d’entraînement sur feu réel
incluant l’ensemble des avantages et des inconvénients, ainsi que les contraintes
réglementaires, financières et environnementales pour chacun d’entre eux.
FAE CDGPT 12 utilisation des outils de type caisson et autres procédés pédagogiques lors des formations incendie sur feu réel 5
¾ Relance téléphonique, au mois de septembre 2008, des SDIS ne nous ayant
toujours pas retourné le questionnaire.
2.1 Accidentologie
D’un point de vue géopolitique, le 11 septembre 2001 venait changer à jamais la face du
monde. Plus particulièrement par rapport au sujet qui nous intéresse, cette journée venait
marquer la famille des sapeurs-pompiers New Yorkais, et faisait prendre conscience au
monde entier que ces hommes courageux, au-dessus du danger, étaient en fait vulnérables.
Plus près de nous, les sapeurs-pompiers de Paris qui jouissent d’une aura semblable à leurs
collègues d’Amérique du Nord, en ce 14 septembre 2002, cette unité allait connaître la perte
de cinq soldats au cours d’un « simple » feu de chambre de bonne à Neuilly sur Seine.
FAE CDGPT 12 utilisation des outils de type caisson et autres procédés pédagogiques lors des formations incendie sur feu réel 6
Quelques mois plus tard, la grande famille des sapeurs-pompiers français allait de nouveau
être touchée par la perte de cinq collègues sur l’Autoroute A7 sur la commune de Loriol dans
le département de la Drôme.
Le rapport « POURNY » [1] sera commandé et publié dans ce contexte, avec entre autre la
création du bureau prévention accidents enquêtes (BPAE) au sein de notre administration
centrale, la direction de la sécurité civile.
Grâce au travail réalisé par ce bureau, en collaboration avec l’ensemble des SDIS et la
SOFCAP 1 , les sapeurs-pompiers français commencent à connaître les activités au cours
desquelles ils prennent le plus de risques au regard de la fréquence des accidents.
Pour autant le risque routier reste majeur (accident de la circulation et accident de trajet
pour 38 %) et fait déjà l’objet de campagnes qui produisent leurs effets avec une baisse de
25 % des décès sur la période 2004-2006 par rapport à 2001-2003.
Quand bien même les statistiques sur les accidents liés aux phénomènes thermiques
apparaîtraient rassurantes sur le constat réalisé ces dernières années, cela ne devrait pas
minimiser la nécessaire connaissance de ces phénomènes, aussi bien d’un point de vue
théorique que pratique.
Nous aurions souhaité comparer ces données dans un cadre un peu plus large que le
territoire national. Malheureusement, seule la France possède aujourd’hui un système de
recensement des données comme nous pouvons le connaître (source BPAE)
1
Société Française de Courtage d’Assurance de la Personne
FAE CDGPT 12 utilisation des outils de type caisson et autres procédés pédagogiques lors des formations incendie sur feu réel 7
Les réponses apportées à notre
questionnaire, laissent apparaitre que
les accidents au cours de formation en
feu réel restent anecdotiques tandis
que ceux en opérations restent plus
marqués. Nous nous permettrons
de nous interroger sur la certitude
de l’identification de la cause de
l’accident suite à nos entretiens
avec le BPAE 2 .
Dans l’ensemble des statistiques, est-ce-que le phénomène thermique a bien été identifié ?
Suite à l’analyse de retours d’expérience, il semblerait que pour bon nombre d’accidents, la
défaillance humaine soit la principale cause ayant conduit à une situation dangereuse ou
accidentelle sans lien avec un quelconque phénomène thermique.
2.2.1.1 Méthodologie
Afin de réaliser une analyse sur le
territoire national que nous
voulions la plus pertinente
possible, notamment sur
l’utilisation d’outils pédagogiques
de types caissons et les
formations en situation de feu
réel, nous avons adressé, début
juillet 2008, un questionnaire à l’ensemble des SDIS. Des relances téléphoniques à
l’issue de la saison estivale nous ont permis d’obtenir un taux de réponses satisfaisant
de 64%.
Nous avons également utilisé l’édition 2008 des statistiques des services d’incendie et
de secours éditée par la DSC, ainsi qu’un ensemble de données fournies par le cabinet
François Lamotte.
¾ Nous permettre d’avoir une vision globale et la plus juste possible, à un instant
donné, de l’ensemble des SDIS. Par ailleurs, dans le cadre de la proposition que
nous sommes amenés à formuler au SDIS 70, une comparaison avec les
établissements de même catégorie nous a semblée intéressante.
¾ Recueillir des données sur les accidents liés à des phénomènes thermiques, en
intervention ou en formation. Ces données ont bien évidemment été croisées avec
celles réalisées par le « Bureau Prévention Accidents Enquêtes » de la DSC, comme
évoqué dans la partie précédente.
¾ Connaître le pourcentage de SDIS effectuant des formations pratiques aux
phénomènes thermiques. Outre l’approche purement statistique, notre but était de
connaître à la fois les contraintes, les limites et l’approche pratique de
l’enseignement des GNR [4] [5] [6]. Sur ce dernier point, il nous est paru pertinent
de connaître les volumes horaires de formation, le public visé, mais également le
profil des formateurs.
¾ Connaître le niveau d’équipement des SDIS en outils d’enseignements aux
phénomènes thermiques, à la fois d’un point de vue quantitatif, mais également
qualitatif. Le but est d’avoir une vision de l’ensemble des outils actuellement en
2
Bureau Prévention Accidents Enquêtes
FAE CDGPT 12 utilisation des outils de type caisson et autres procédés pédagogiques lors des formations incendie sur feu réel 8
service, mais aussi connaître le nombre de SDIS ayant par exemple réalisé des
conventions de partenariat.
de légitimité à l’analyse et à 10 8
collectées. 0
1 2 3 4 5
Ce pourcentage significatif est révélateur d’un intérêt croissant pour les mises en
situation utilisant des outils « feu réel ». Ces outils sont principalement constitués de
boîtes, maquettes, caissons et maisons à feu, qu’ils soient au gaz ou au bois, mais
également par l’utilisation de bâtiments désaffectés ou encore le partenariat avec
d’autres structures ou des prestations réalisées auprès de tiers privés ou militaires.
Comme nous le détaillerons plus loin, 25% de ces formations sont actuellement
réalisées dans le cadre d’un partenariat.
Concernant les SDIS ne réalisant pas ces formations pratiques, nous nous sommes
intéressés, au travers de notre questionnaire, à la manière dont était alors effectuée
l’approche pratique des GNR « explosion de fumées et embrasement généralisé éclair »
et « équipes en binômes, utilisation des lances à main à eau ».
FAE CDGPT 12 utilisation des outils de type caisson et autres procédés pédagogiques lors des formations incendie sur feu réel 9
¾ 25% des SDIS effectuant des formations pratiques le font en partenariat avec
d’autres écoles départementales ou d’autres structures (Bataillon des Marins-
Pompiers de Marseille, camp militaire de Canjuers…).
¾ Autre solution, faire réaliser ces approches par des sociétés privées.
¾ L’approche pratique est souvent réalisée avec des feux simulés, virtuels, ou en
présence de fumée froide dans des bâtiments désaffectés, remises des CIS, etc…
¾ L’approche s’effectue également par l’utilisation de vidéos récupérées sur Internet,
des supports pédagogiques de la société « icône graphic© » ou encore les
traditionnels diaporamas.
¾ L’apprentissage des techniques de maniement des lances à main à eau est parfois
réalisé au moyen de cibles sur des murs.
Enfin, la dernière question que nous avons posée était « vers quoi envisageriez-vous
de tendre à ce moment là, et quelles en seraient les limites ? »
FAE CDGPT 12 utilisation des outils de type caisson et autres procédés pédagogiques lors des formations incendie sur feu réel 10
S’agissant des SDIS réalisant des formations pratiques relatives aux phénomènes
thermiques, il nous a semblé opportun de savoir au moyen de quels outils celles-ci
étaient réalisées (histogramme ci-dessous). Ces chiffres ont été confrontés et
complétés par les données statistiques 2007 réalisées par la DSC.
60,0%
49,2%
50,0%
42,6%
39,3%
40,0%
27,9%
30,0% 24,6% 24,6%
21,3%
20,0%
9,8% 9,8% 9,8%
10,0%
0,0%
Maquette Boîte Caisson Caisson CEPARI Maison feu Maison feu Bat. Partenariat Autres
bois gaz bois gaz Désaffecté autre EDSP
Les réponses aux questions « ouvertes » que nous avons reçues démontrent une forte
volonté de s’équiper avec des outils de formation pratique, ceci confirmant l’orientation
observée sur les projets de construction de plateaux techniques.
On notera que 42,6%, soient 26 SDIS, possèdent un caisson à feu au bois et
seulement 9,8% au gaz, sachant qu’il n’a été fait aucune différence entre caissons
d’observation et d’entraînement. Par ailleurs cinq SDIS ont établi un partenariat avec
un autre département pour l’utilisation de caissons.
Il faut noter enfin, concernant ce type d’outils, que la totalité des SDIS envisageant la
construction future d’un plateau technique, a indiqué que les projets en cours
incluaient ces matériels, ainsi que pour beaucoup une maison à feu utilisant le gaz.
Notre enquête a mis en évidence que le taux d’équipement actuel de ces dispositifs est
assez faible. En effet, ces installations s’avèrent être assez coûteuses en investissement
et en fonctionnement.
Les formations dans des bâtiments désaffectés représentent 39,3% ; 24 SDIS déclarent
utiliser ce procédé malgré les contraintes liées à la fois à la difficulté grandissante à en
disposer, aux problèmes liés au respect des normes visant à préserver l’environnement
lors des brûlages et enfin aux conditions contraignantes imposées par la circulaire et la
note de la DSC [2] [3].
Enfin, si les maquettes sont utilisées par 28% des SDIS, les dispositifs de type
« boîtes », peu onéreux, faciles à utiliser, ne nécessitant pas de mesures particulières
de sécurité et peu consommateurs de ressources humaines, demeurent l’outil le plus
utilisé puisque recensés chez 49,2% de SDIS. Ces avantages, associés à une illustration
très efficace des phénomènes thermiques, contribuent à ce succès.
S’agissant du délicat sujet du profil des formateurs incendie sur feu réel, notion ayant
entre autre émergée suite à des accidents survenus en formation (assez peu nombreux
d’après nos statistiques) et par les discussions en cours s’agissant de l’expérimentation
sur la création d’une « formation de formateurs incendie », les résultats de notre
enquête prouvent clairement qu’en l’absence de ligne directrice, un nombre non
négligeable de SDIS 3 , en l’occurrence 37, s’est d’ores et déjà tourné vers une des
formules proposées par l’Essonne ou un des départements chargés de
l’expérimentation.
3
02, 07, 14, 16, 18, 22, 24, 28, 30, 33, 35, 38, 39, 42, 44, 45, 49, 50, 54, 57, 59, 62, 64, 68, 72, 73, 74, 76, 77, 78,
80, 84, 90, 91, 95, BMPM, BSPP, ENSOSP
FAE CDGPT 12 utilisation des outils de type caisson et autres procédés pédagogiques lors des formations incendie sur feu réel 11
Lors de notre visite sur le site de l’école départementale du SDIS de l’Essonne, nous
avons pu constater l’impressionnant effort de formation réalisé, puisqu’au 1er juin 2008
l’EDSP 91 a effectué 10 stages de formateurs aux techniques d’engagement (soit 164
stagiaires), 3 stages de formateurs aux techniques de commandement (soit 33
stagiaires) et 3 stages d’instructeurs incendie (soit 30 stagiaires). Ceci représente un
total de 227 stagiaires issus des différents SDIS.
S’agissant des autres SDIS, les réponses montrent des approches différentes,
révélatrices d’un manque de visibilité. Les résultats concernant le profil des formateurs
à ces formations pratiques nous indiquent ainsi que :
A la question posée de savoir quels étaient les personnels formés, les résultats sont
plus homogènes, puisque les formations concernent principalement les FIA et FAE des
SPP et SPV. Nous constatons par ailleurs que beaucoup de départements, lors de la
première mise en service de leurs outils à taille réelle, ont privilégié la formation des
sous-officiers, chefs d’agrès et chefs de groupe, qui sont souvent considérés comme les
plus à même à faire passer ce message. D’autres, moins nombreux, ont préféré un
passage par « le sommet de la pyramide », en privilégiant au départ de la formation
les chefs de site, colonne…
Enfin, quelques SDIS se sont engagés dans une « remise à niveau » générale de leurs
agents, planifiée sur 2 ou 3 années. C’est ainsi que dans le cadre des FMAPA 4 il est
envisagé par de nombreux départements de mettre en œuvre des outils d’entraînement
ou d’observation « feu réel », avec une périodicité différente (annuel pour certain, tous
les 2 ou 3 ans pour la majorité).
S’agissant du volume horaire consacré à ces formations, celui-ci diffère peu entre les
départements, ce dernier étant généralement compris entre une demi-journée et une
4
Formation de Maintien, d’Actualisation et de Perfectionnement des Acquis
FAE CDGPT 12 utilisation des outils de type caisson et autres procédés pédagogiques lors des formations incendie sur feu réel 12
journée entière. Lorsque la séquence se déroule sur une journée, la matinée est en
principe consacrée à une phase d’observation des phénomènes thermiques tandis que
l’après-midi est plutôt destinée à la réalisation de manœuvres (phase d’ « attaque »).
Une fois le concept dévoilé par les Suédois, il commence à faire son chemin et à se
répandre dans le monde entier. Ainsi, à la fin des années 1980, le pompier anglais John
5
Centre d’Entrainement au Port de l’Appareil Respiratoire Isolant
6
D’après un article de la revue « soldat du feu » [15]
FAE CDGPT 12 utilisation des outils de type caisson et autres procédés pédagogiques lors des formations incendie sur feu réel 13
Taylor, de retour d’une formation à Uppsala en Suède, met toute son énergie à
convaincre ses collègues du bien-fondé de ce type de simulateur. Depuis, toutes les
grandes écoles de pompiers se sont dotées de containers. Répartis aux quatre coins du
Royaume-Uni, ils font partie intégrante de la formation de base de tous les sapeurs-
pompiers nationaux. Aux Etats-Unis aussi, l’utilisation de containers a été reprise, à
certains endroits plus qu’à d’autres. En 1972, à la demande du président Richard Nixon,
paraissait l’ « America Burning » [7], sorte de rapport « POURNY » [1] avant l’heure.
Cette étude, essentiellement dédiée à l’incendie, énonce tous les progrès nécessaires à
accomplir pour réduire le nombre de victimes liées aux incendies. À l’époque, un point
est déjà mis en exergue : la formation des pompiers est jugée insatisfaisante et non
adaptée. Dès lors, une organisation conséquente est mise en place afin d’apporter des
solutions concrètes de formation, tel qu’un partenariat avec des organismes de
recherche visant à mieux comprendre les phénomènes thermiques. Quelques années
plus tard, ces containers commencent à apparaître au sein de certains Fire
Departments avant de se multiplier peu à peu dans tout le pays.
Toutefois, pour les pays nord-américains le recours aux outils de type caisson ne s’est
pas généralisé comme en Europe, car il est relativement courant de brûler des
habitations ou des appartements voués à la destruction. Bon nombre de pays ont opté
pour des plateaux techniques utilisant des maisons à feu, ou se sont préférentiellement
tournés vers des outils de simulation informatisés plus complexes, comme par exemple
au Canada.
Cette circulaire vise, par différentes mesures de sécurité, à améliorer la mise en œuvre
de feux réels dans le cadre de formations et de déroulement d’exercices, à l’intérieur
d’une maison à feu, dans un type quelconque de bâtiment ou à l’air libre.
Suite à la diffusion de cette circulaire, plusieurs départements ont mis en place des
procédures et protocoles plus stricts et plus rigoureux qu’auparavant afin de poursuivre
la réalisation d’exercices sur feu réel dans les meilleures conditions de sécurité.
Celle-ci, « dans l’attente des résultats d’un groupe de travail spécifique sur les
modalités de formation relatives aux phénomènes thermiques », rappelle, suite à des
FAE CDGPT 12 utilisation des outils de type caisson et autres procédés pédagogiques lors des formations incendie sur feu réel 14
accidents lors de séances de formation « feu réel », quelques points d’approche sur le
sujet et propose des recommandations visant à améliorer la sécurité des personnels.
¾ Code du travail
¾ Code pénal
¾ Arrêté du 05 janvier 2006 modifié, relatif aux formations de tronc commun des
sapeurs-pompiers professionnels [9]
¾ Arrêté du 05 janvier 2006 modifié, relatif aux formations de tronc commun des
sapeurs-pompiers volontaires [10]
¾ Arrêté du 19 décembre 2006 relatif au guide national de référence des emplois, des
activités et des formations de tronc commun des sapeurs-pompiers professionnels
et volontaires [11]
Les dispositions de ce guide national de référence sont applicables dans le cadre des
formations liées aux emplois de tronc commun des sapeurs-pompiers professionnels et
volontaires, hors membres du SSSM 7 , notamment dans le domaine des missions de
lutte contre les incendies (mais aussi de secours à personnes et de protection des biens
et de l’environnement), étant entendu que le sapeur-pompier volontaire assure tout ou
partie des activités liées à ces emplois. Ce guide définit donc d’une part les emplois de
tronc commun tenus par les sapeurs-pompiers professionnels, et les activités liées à
ces emplois exercées par les sapeurs-pompiers volontaires, et il fixe d’autre part les
contenus, les modalités de déroulement et de validation des formations permettant la
tenue de ces emplois et l’exercice de ces activités.
7
Service de Santé et de Secours Médical
FAE CDGPT 12 utilisation des outils de type caisson et autres procédés pédagogiques lors des formations incendie sur feu réel 15
• Guide National de Référence « équipes en binômes : utilisation des lances à
eau à main » [5] : ce dernier présente l’utilisation des lances à eau à main
par une équipe d’attaque en binôme lors des opérations d’extinction d’un
incendie (que celui-ci soit à l’air libre ou en volume clos ou semi-ouvert) et
propose les techniques d’attaque et de protection à sa disposition pour faire
face aux situations auxquelles les intervenants peuvent être confrontés.
• Effluents gazeux : Ce sont les effluents les plus importants et ceux qui causent
généralement le plus de nuisances pour le voisinage. Une première solution
consiste, dans le cadre de la construction d’une école, d’un plateau technique,
ou d’un module de formation feu réel, à retenir un site à distance du
voisinage. Toutefois, et dans l’optique de traiter effectivement ces effluents
gazeux, des systèmes onéreux de « lavage de fumées » existent et seront
appliqués en fonction de circonstances bien particulières. D’autre part,
concernant les formations dans un bâtiment désaffecté, une procédure stricte
devra être arrêtée dans le cadre d’un protocole de manœuvre sur feu réel
réalisé par l’école départementale, stipulant ainsi, entre autres, l’autorisation
préalable du Maire de la commune et l’information du voisinage avant
brûlage. Concernant l’environnement proprement dit, il est possible de
considérer que les exercices étant réalisés à partir de matériaux de catégorie
A, les fumées produites ne perturbent que très peu celui-ci.
FAE CDGPT 12 utilisation des outils de type caisson et autres procédés pédagogiques lors des formations incendie sur feu réel 16
¾ Les aspects réglementaires :
Une commune peut également prendre un arrêté interdisant de faire du feu sur son
territoire (nécessité de prise de renseignements avant tout exercice ou implantation de
dispositif d’entraînement).
Enfin, les services de la D.D.E 9 et de la D.R.I.R.E 10 devront être consultés dans le cadre
de la procédure du permis de construire et des rejets de polluants. Il faudra de même
se rapprocher des associations de riverains.
Afin d’atteindre les objectifs, des groupes ont travaillé sur dix thèmes, dont l’un traitait
plus particulièrement des accidents thermiques. Ce sujet a dégagé quatre grands
domaines où des axes d’efforts devaient se concentrer, dont celui spécifique à la
formation. Sans trop détailler, rappelons quelques observations et préconisations :
¾ « constat d’un retard de la France dans la formation incendie par rapport aux
autres pays Européens ».
¾ « la compétence incendie étant exclusive, le niveau de formation des sapeurs-
pompiers doit évoluer ».
¾ « comme la formation continue en secourisme, il faut instituer une formation
continue en incendie, adaptée aux différents niveaux opérationnels et dispensée
par des formateurs qualifiés ».
¾ « l’installation d’outils d’entraînement sur feu réel éviterait que trop de sapeurs-
pompiers ne découvrent les flammes, la chaleur et la fumée lors de leur première
intervention. Il convient de former et d’entraîner les personnels par la mise en
situation sur feu réel ».
¾ « il convient de réaliser des protocoles organisant les conditions de brûlage dans les
modules d’entraînement, mais également dans les locaux existants ».
8
Direction Départementale de l’Action Sanitaire et Sociale
9
Direction Départementale de l’Equipement
10
Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement
FAE CDGPT 12 utilisation des outils de type caisson et autres procédés pédagogiques lors des formations incendie sur feu réel 17
¾ « la rédaction de nouveaux Guides Nationaux de Référence doit permettre aux
services d’incendie et de secours de disposer de connaissances communes et
adaptées ».
Les orientations proposées par ce groupe de travail, présentées lors de notre visite à
l’école départementale des sapeurs-pompiers de l’Essonne, sont les suivantes :
11
Technique opérationnelle, Incendie
FAE CDGPT 12 utilisation des outils de type caisson et autres procédés pédagogiques lors des formations incendie sur feu réel 18
• Le moniteur aux techniques d’engagement et d’attaque : L’enseignement
d’une sélection de séquences des UV TOP 1, INC 1, TOP 2 et GOC 12 1
constitue le tronc commun de la filière du moniteur incendie. Celui-ci peut
exercer les activités complémentaires suivantes :
Cet accès à la formation, avec les modules optionnels MTEA OTR 13 et MTEA
VO 14 doit permettre une souplesse et une adaptation de la formation des
formateurs en tenant compte des besoins et des spécificités locales de chaque
établissement de formation. Cette modularité permet un niveau de formation
des formateurs à géométrie variable, en fonction des possibilités locales, des
intentions et des stratégies de formations des organisateurs.
Une réunion destinée à tirer le bilan de cette expérimentation s’est tenue le mardi 30
septembre 2008, en présence notamment de représentants de la DSC, dont le sous-
directeur des sapeurs-pompiers et des acteurs du secours, monsieur Bertrand CADIOT,
le Directeur de l’ENSOSP, le colonel Philippe BODINO, le chef d’état major de la zone
de défense de Paris, le général Gérard BOUTIN, l’animateur du pôle de compétence
« sécurité civile » de la délégation PACA du CNFPT 15 , le colonel Jacques T
D’un avis général, il semble que le retour d’expérience soit positif et le directeur de
l’ENSOSP s’est montré particulièrement intéressé.
Néanmoins, la DSC ne préconise pas encore de règle établie pour formaliser les cursus
de « formation de formateurs », laissant chaque SDIS, suivant le principe de « libre
administration des collectivités », organiser ses formations comme il le souhaite,
conformément à la circulaire du 06 octobre 2003 portant sur « les exercices avec feux
réels » [2] et la note de la DDSC du 13 février 2006, portant sur « la sécurité des
sapeurs-pompiers lors des séances de formation relatives aux phénomènes
thermiques » [3].
12
Gestion opérationnelle et commandement
13
Moniteur aux Techniques d’Engagement et d’Attaque Outil Taille Réelle
14
Moniteur aux Techniques d’Engagement et d’Attaque Ventilation Opérationnelle
15
Centre National de la Fonction Publique Territoriale
FAE CDGPT 12 utilisation des outils de type caisson et autres procédés pédagogiques lors des formations incendie sur feu réel 19
Conformément au SNEAF 16 cette formation pourrait s’intégrer dans les formations
suivantes :
¾ Formations Initiales :
• FI d’équipier SPP : l’U.V INC1 totalise environ 137 heures dont plus de la
moitié (78 heures) consacrée à la mise en application des connaissances. Par
conséquent, une journée pourrait être consacrée au passage au « caisson de
feux »
• FAE de chef d’agrès SPP : l’U.V INC2 totalise environ 95 heures dont plus de
la moitié (52 heures) consacrée à la mise en application des connaissances.
Par conséquent, sur ces 52 heures, une demi-journée (entre 04h00 et 06h00)
pourrait être consacrée au passage au « caisson de feux ». L’objectif
pédagogique étant de faire travailler les stagiaires sur la reconnaissance des
signes précurseurs d’un accident thermique, sur les techniques d’attaques,
mais également sur des procédures basiques de ventilation.
Outre les FMAPA d’équipier et de chef d’agrès, le passage au caisson pourrait être
envisagé lors des FMAPA de chef d’équipe et de chef de groupe.
Concernant les chefs d’équipe, celle-ci permettrait d’entretenir les capacités d’un agent
à encadrer un binôme notamment lors de situations critiques.
Concernant les chefs de groupe, celle-ci permettrait de mettre en œuvre des
techniques liées indirectement à la prise en compte des phénomènes thermiques : la
ventilation opérationnelle par exemple.
En conclusion, pour les SPP, ces journées prévues dans les volumes horaires des
formations n’auraient aucune incidence financière. La seule incidence serait liée aux
frais logistiques de mise en œuvre du caisson.
S’agissant des SPV, il serait nécessaire de mettre en place une journée supplémentaire,
laquelle viendrait s’ajouter une nouvelle fois à la forte sollicitation de leur disponibilité
en matière de formation.
16
schéma national des emplois, des activités et des formations
FAE CDGPT 12 utilisation des outils de type caisson et autres procédés pédagogiques lors des formations incendie sur feu réel 20
3.2 Les différents outils pédagogiques
Selon Pierre PASTRE [16] « les simulateurs sont utilisés comme des substituts du réel, quand
il est trop difficile ou trop dangereux d’effectuer l’apprentissage pratique par une formation
sur le tas. L’apprentissage consiste pour un sujet à être confronté à une situation qui lui pose
un problème et pour maîtriser celle-ci il est obligé de mobiliser des connaissances qui lui
permettront de donner une solution. S’agissant d’un apprentissage initial, l’objectif de la
formation est de comprendre le bien fondé des procédures alors que pour les personnels en
exercice, pour lesquels l’assimilation de la structure conceptuelle ne pose plus de problème,
l’apprentissage consiste en la confrontation à des situations atypiques ».
Dans le domaine de l’incendie, la formation en situation simulée est le seul moyen pour nos
personnels de découvrir le « feu » et de se construire une expérience pour traiter des
situations rares, sujettes à l’incident et/ou inhabituelles, mais aussi pour acquérir des
compétences nécessaires au traitement efficace de situations routinières. L’adage selon
lequel « c’est en forgeant que l’on devient forgeron » illustre parfaitement la fin de ce
propos.
3.2.1 Maquettes
Une maquette est une construction réduite d’environ 1m3 qui permet de mettre en
évidence l’influence des matériaux dans la dynamique du feu.
¾ Approche technique :
¾ Approche financière :
3.2.2 Boîtes
La démonstration avec une mini-maison ou
boite permet de donner à la formation sur les
phénomènes thermiques une première
approche pratique faisant suite à un apport de
connaissances théoriques. Le feu va être visible
et son évolution pourra être comprise.
¾ Approche technique :
FAE CDGPT 12 utilisation des outils de type caisson et autres procédés pédagogiques lors des formations incendie sur feu réel 21
l'éclosion jusqu'à l’embrasement généralisé éclair (EGE), mais également l’explosion de
fumée (EF) avec ses différents modes de déclenchement, les signes d'évolution, la
pyrolyse etc. ...
La démonstration peut se faire par exemple dans la cour d'un centre d’incendie et de
secours sans aucun danger en observant simplement une distance qui évite tout
accident. Toutefois, les détails à observer sont nombreux, à cinétique rapide et ne sont
pas toujours reproductibles. Aussi, il faut impérativement décrire les phénomènes
attendus avant de commencer la démonstration.
Enfin, la pollution est limitée, tant au niveau des fumées non-persistantes, que des
déchets générés.
¾ Approche financière :
3.2.3 Caisson
Ils peuvent être de deux types : observation ou
entraînement. L’utilisation de deux types de
combustibles est possible : gaz ou bois.
Les simulateurs au gaz ont rapidement montré leurs avantages (propreté, absence de
pollution) mais également leurs limites, entre autres avec la complète impossibilité de
reproduire les signes précurseurs de phénomènes thermiques.
¾ Approche financière:
FAE CDGPT 12 utilisation des outils de type caisson et autres procédés pédagogiques lors des formations incendie sur feu réel 22
est d’environ 80 € par formation auquel il s’agit d’ajouter le montant d’une
maintenance annuelle d’environ 2 000 €.
Ceci étant, les containers dans leur configuration "mono-caisson", montrent également
des limites. Il est rare qu'un feu ne se limite qu’à un seul volume. En effet, si au départ
le feu n’est localisé que dans une seule pièce, la dispersion des fumées dans d’autres
locaux va aboutir à une propagation de l’incendie dans ces derniers ; cette situation
correspondrait donc à une configuration "multi locaux" de l’outil pédagogique.
Les entraînements dans des containers multi-volumes apportent une vision très
différente, en tout cas beaucoup plus réaliste. Cette approche, très fortement
déconseillée dans le cadre de l'initiation, permet de mettre les binômes dans de bonnes
conditions d’observation des signes précurseurs des phénomènes thermiques. La
lecture du feu prend ici tout son sens, au risque de se faire rapidement surprendre.
¾ Approche financière:
FAE CDGPT 12 utilisation des outils de type caisson et autres procédés pédagogiques lors des formations incendie sur feu réel 23
3.2.4 Maison à feu
¾ Approche technique :
¾ Approche financière
17
Voirie réseau divers
FAE CDGPT 12 utilisation des outils de type caisson et autres procédés pédagogiques lors des formations incendie sur feu réel 24
3.2.5 Feu réel sur bâtiments désaffectés
Les différentes dispositions législatives et réglementaires relatives à la protection de
l’environnement ont pour effet de bannir progressivement l’entraînement sur feu réel
dans des bâtiments désaffectés tel qu’il se pratiquait auparavant et par conséquent
constitue une solution de moins en moins acceptable du fait du non-respect du concept
de développement durable.
De plus, les conditions de sécurité sont difficiles à garantir dans ces lieux qui sont
complexes à appréhender pour les stagiaires, mais surtout par les formateurs.
Toutefois, si cette formation est envisagée, elle doit être réalisée dans le cadre d’un
protocole strict comme énoncé précédemment.
Ainsi donc, si le retard dans l’approche pratique de la formation incendie que connaît notre
pays par rapport notamment à d’autres états européens est réel, le rapport « POURNY » [1]
en ayant fait le constat, la volonté des SDIS de vouloir le résorber est avérée et les efforts
consentis en peu de temps sont significatifs.
Il semble évident que l’ensemble des SDIS est désormais convaincu de cette indispensable
évolution. Si la volonté d’équipement est avérée, il s’agit maintenant pour les SDIS de
réaliser concrètement les investissements nécessaires en matériel de formation « feu réel ».
Pour mémoire, le tableau suivant synthétise les principales caractéristiques des différents
outils pédagogiques pour réaliser des formations incendie sur feu réel.
Coût de Nb de
Outil Coût
fonctionnement formateurs Objectif pédagogique
pédagogique d’acquisition
(hors personnel) nécessaire
Mettre en évidence l’influence des
Maquette 700 € 0€ 1 matériaux dans la dynamique du
feu
Visualiser ou observer les phases
Boite 15 € 0€ 1
d’évolution du feu
80 €/session Perception sensorielle,
Caisson gaz 40 k€ à 50 k€ + 2 k€ 3à5 apprentissage pratique des
maintenance/an techniques d’extinction
Si notre étude a répertorié l’ensemble des outils présents actuellement sur le marché, de la
simple boîte à la maison à feu, il faut tout de même préciser que les outils à taille réduite
permettent exclusivement de reproduire les phénomènes thermiques et leurs signes
précurseurs, alors que la perception sensorielle ainsi que l’approche opérationnelle ne
peuvent être appréhendées qu’au moyen des outils de simulation à taille réelle.
FAE CDGPT 12 utilisation des outils de type caisson et autres procédés pédagogiques lors des formations incendie sur feu réel 25
Au regard des différentes contraintes : humaines, financières, structurelles et
départementales (infrastructures routières, implantation et importance des CIS, …), des
besoins de formation, les SDIS pourront affiner leur choix en analysant les éléments figurant
dans le tableau ci-dessus. C’est à partir de ces éléments que nous avons formulé notre
proposition au SDIS 70 qui est détaillée dans la quatrième partie.
En fonction de cette analyse, si l’acquisition par un seul SDIS reste délicate voire impossible,
l’acquisition partagée est une alternative envisageable. Ainsi, la mutualisation des coûts, par
exemple au travers de la création d’une école interdépartementale, est une option retenue
par quelques SDIS.
C’est l’objectif que s’était fixé la DSC en autorisant quelques départements à mener cette
expérimentation. A ce titre un certain nombre de SDIS, et surtout la FNSPF 18 , n’ont pas
caché leur inquiétude quant à cette expérimentation, même si le constat réalisé
précédemment sur « la nécessité de l’amélioration du niveau de formation de l’ensemble des
personnels dans le domaine de la lutte contre les incendies », et « la nécessité de définition
d’un cadre d’emploi de mise en œuvre des outils feu réel » était partagé. La crainte, outre
les incidences budgétaires, serait d’alourdir le cursus de formation des formateurs des SPP
mais surtout des SPV, avec le risque de « fragiliser un peu plus l’exercice du volontariat » et
de poser in fine d’importants problèmes au sein de nombreux SDIS.
Les résultats de notre enquête montrent qu’en l’absence d’un cadre bien défini, 45% des
SDIS se sont tournés vers la réponse proposée par un des départements ayant mené
l’expérimentation. Cependant, un nombre marginal de SDIS a créé sa propre filière incendie.
Nous pensons ainsi que, la problématique ayant été clairement identifiée par l’ensemble des
acteurs, la concertation et les échanges de points de vue sont plus que jamais indispensables
sous peine de voir émerger des formations hétérogènes sur le territoire national, avec tous
les risques que cela peut engendrer.
De même, le pôle d’excellence que constitue l’ENSOSP a un rôle important à jouer dans ce
débat et une des valeurs affirmée par celle-ci dans son projet d’établissement n’est-elle pas
« d’assurer une veille permanente afin d’identifier les signaux faibles d’une problématique à
l’état naissant ou en devenir, et construire les dispositifs permettant aux cadres des SDIS de
s’adapter à celle-ci […] contribuant à la production de normes et de doctrines dont la
diffusion est assurée par la DSC ».
Ainsi, fort de l’expérimentation réalisée dans les départements tests, il nous semble
intéressant d’adapter le module « ingénierie des risques » de la formation initiale des
lieutenants de SPP au contenu de la formation liée aux techniques d’engagement et
d’attaque. Ces jeunes officiers développeraient à la fois des compétences dans la
connaissance des mécanismes du feu et dans les techniques d’enseignement.
18
Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France
FAE CDGPT 12 utilisation des outils de type caisson et autres procédés pédagogiques lors des formations incendie sur feu réel 26
Compte tenu des volumes horaires de la formation initiale des lieutenants de SPV et de la
formation d’adaptation à l’emploi des majors de SPP, il ne nous semble pas envisageable de
transposer le même dispositif. Néanmoins, il y a tout intérêt d’envisager ici une modification
des contenus actuels.
Par ailleurs, les directeurs départementaux peuvent, conformément aux diverses dispositions
réglementaires, utiliser la procédure de reconnaissance des attestations, titres et diplômes et
formuler ainsi des demandes d’équivalences ou encore d’avoir recours à une procédure de
validation des acquis et de l’expérience.
Département agricole densément boisé ( 227 450 hectares de forêts), l’industrie, qui emploie
20 286 salariés, se concentre sur les secteurs de l’automobile, du bois et de la fonderie.
Enfin, élément important, il est assez peu doté d’infrastructures routières, ainsi, il n’existe
pas d’autoroutes et seulement deux routes nationales le traversent sur 183 km au total. Les
voies ferrées sont par ailleurs peu présentes.
FAE CDGPT 12 utilisation des outils de type caisson et autres procédés pédagogiques lors des formations incendie sur feu réel 27
¾ 5 Centres d’interventions principaux ou CIP (dans lesquels se trouvent 67 % des
SPP, les 33% restant se concentrant à la direction). Ces centres sont répartis sur le
territoire dans les plus grandes agglomérations.
¾ 21 centres d’interventions dont les effectifs sont exclusivement constitués de
volontaires.
¾ 83 centres de première intervention non intégrés au corps départemental et
composés exclusivement de SPV. Beaucoup de ces centres ont par ailleurs un
effectif très faible, certains ne comportant que 4 personnes.
L’ensemble des centres d’incendies et de secours sont répartis dans deux groupements
territoriaux : les groupements « Vosges » (CIP de Lure, Luxeuil et Héricourt) et « Saône »
(CIP de Vesoul et Gray). La répartition des effectifs des CIP est la suivante :
Les effectifs « sapeurs-pompiers » au 1er janvier 2008 sont répartis comme suit :
¾ 106 SPP
¾ 1881 SPV dont 788 dépendent du CDSP 70 et 1093 ne sont pas intégrés
En moyenne, ces 4 dernières années, 150 SPV ont été recrutés annuellement, répartis de
manière assez homogène entre le corps départemental et les CPI non intégrés.
FAE CDGPT 12 utilisation des outils de type caisson et autres procédés pédagogiques lors des formations incendie sur feu réel 28
Le budget alloué à la formation (qui dépend du groupement « ressources humaines ») est en
moyenne de 180 000 € en fonctionnement et 20 000 € en investissement. En 2007, 142
stages ont été organisés totalisant 3673 journées stagiaires.
4.2 Propositions
4.2.1 Le contexte
Actuellement, les sapeurs-pompiers du département de la Haute-Saône n’abordent
aucune séquence pédagogique en présence de feu réel et ce pour trois raisons
parfaitement identifiées :
Cependant, et grâce à un « partenariat » avec GDF Vesoul depuis 2003, il a été mis en
place deux actions de formation d’une journée chacune (formation équipier gaz et
formation chef d’agrès gaz) où les stagiaires sont mis en situation réelle (fuite de gaz
enflammée). Cette formation gratuite ne concerne que 48 stagiaires chaque année.
Cette volonté prend toute sa signification au travers d’une réflexion sur la construction
d’un plateau technique de formation, dont une étude est actuellement en cours. Son
implantation se situera sur l’ancienne base aérienne de l’OTAN, sur la commune de
Malbouhan, à proximité de Lure (groupement « Vosges »). Néanmoins, pour des
raisons indépendantes de la volonté du SDIS, ce projet ne pourra être effectif avant 5 à
6 ans.
A ce sujet, des visites dans les départements de l’Isère et de la Haute-Savoie ont été
organisées par le service formation avant notre rencontre. L’acquisition d’un caisson
bois était d’ailleurs pratiquement réalisée, une option ayant même été retenue et le
terrassement du futur site entrepris, mais elle a été abandonnée suite à l’accident
survenu dans le département du Territoire de Belfort et surtout la circulaire du 06
octobre 2003 portant sur « les exercices avec feux réels » [2], le SDIS souhaitant
disposer de plus de recul encore.
FAE CDGPT 12 utilisation des outils de type caisson et autres procédés pédagogiques lors des formations incendie sur feu réel 29
En effet, les contraintes et limites sont les suivantes :
¾ Un nombre d’agents à former pour l’instant assez faible : l’analyse des plans de
formation fournis par le SDIS de Haute-Saône, notamment celui de 2008, et des
différentes statistiques mises à notre disposition, nous permettent de quantifier le
nombre de journées comme suit :
Soit au total 30 journées de formation par an. Ce total ne tient pas compte
d’une éventuelle formation de remise à niveau des personnels (intégré ou pas au
CDSP 70).
FAE CDGPT 12 utilisation des outils de type caisson et autres procédés pédagogiques lors des formations incendie sur feu réel 30
ailleurs d’un module ARI à fumée froide avec là aussi un système de vidéosurveillance,
ne possède pas de caisson d’observation.
Le coût de revient par stagiaire s’élève à environ 200 à 250 €/jour, ce prix incluant la
fourniture des matériels (hors EPI individuels), les repas et la mise à disposition des
formateurs. A cela s’ajoutent les frais de déplacement.
Cependant, l’objectif pédagogique n’est ici que partiellement atteint. En effet, le
stagiaire travaille les techniques d’extinction, mais il n’y a pas de séquence
d’observation des phénomènes thermiques
Enfin, si l’on estime le coût global annuel, considérant qu’entre les FIA, les FAE et les
FMAPA, 30 journées de formation pour 12 stagiaires sont nécessaires ce montant varie
de 72 000 à 90 000 €. (hors frais de déplacements et vacations supplémentaires liées
aux délais de transport). A ce coût s’ajoute la contrainte importante de disponibilité
pour les SPV.
Pour ces raisons, cette hypothèse ne sera pas retenue, l’objectif étant de
proposer une solution à la fois plus avantageuse financièrement, mais
répondant également aux deux objectifs pédagogiques que sont
l’observation des phénomènes thermiques et l’apprentissage des techniques
de lutte. De plus, la prise en compte des contraintes liées au volontariat ne
rend pas ce dispositif viable.
Structure mobile.
Structure mobile.
Caractéristiques Cellule permettant d’être transportée
Volume de 3 m3.
par véhicule.
Coût d’acquisition 9 k€ 40 à 50 k€
Coût de
50 €/session 80 €/session + 2 k€ maintenance/an
fonctionnement
FAE CDGPT 12 utilisation des outils de type caisson et autres procédés pédagogiques lors des formations incendie sur feu réel 31
En comparaison avec l’hypothèse qui consiste à réaliser une convention avec une école
départementale d’un des départements limitrophes, l’acquisition de ces deux modules
paraît plus adaptée puisque:
¾ Il y a ici une réelle prise en compte des contraintes liées au volontariat. Les
caissons peuvent ainsi demeurer plusieurs jours dans des CIS, plaçant les outils
pédagogiques au plus près des stagiaires.
¾ Le nombre de formateurs par stage est tout à fait acceptable. Dans le cadre d’une
première approche, nous préconisons de former les trois personnels de l’EDSP 19 70
en service hors rang (un major et deux sous-officiers) à l’utilisation de ces outils. Le
but étant pour ceux-ci de pouvoir animer les séances pédagogiques en définissant
un référentiel d’utilisation, mais également de pouvoir à leur tour former un
« pool » de formateurs, estimé à une vingtaine d’agents, judicieusement répartis
dans les deux groupements territoriaux.
¾ La dimension du caisson à bois permet de mettre celui-ci dans le caisson gaz lors
des déplacements.
Enfin, dans le cadre de sa réflexion sur la construction de son futur plateau technique,
nous préconisons au SDIS de Haute-Saône d’envisager l’éventualité d’un
rapprochement avec les SDIS de Côte d’Or, de Haute-Marne, du Jura, du Territoire de
Belfort et du Doubs, afin d’élaborer un projet commun.
19
Ecole départementale des sapeurs-pompiers
FAE CDGPT 12 utilisation des outils de type caisson et autres procédés pédagogiques lors des formations incendie sur feu réel 32
CONCLUSION
Si nous avons fait le constat d’une nécessaire remise en question de la formation incendie en
France par rapport à d’autres pays plus en avance dans ce domaine, notre étude a montré
qu’il existe aujourd’hui une volonté forte d’améliorer le niveau de formation de l’ensemble de
nos personnels, et ce notamment dans le but de garantir une meilleure sécurité des
intervenants. C’est ainsi qu’une majorité de SDIS tend à se conformer aux préconisations
définies par le rapport « POURNY » [1].
Pour ce faire, un effort sur l’approche pédagogique avec l’utilisation d’outils d’observation
des phénomènes thermiques et d’entraînement « feu réel », apparaît pour l’ensemble des
SDIS comme une évidence.
Néanmoins et malgré une volonté indéniable, cette évolution, sans véritable référentiel
national, n’est pas uniforme et bon nombre de SDIS rencontrent des difficultés financières,
humaines et logistiques.
C’est pourquoi, dans le cadre de notre mémoire et afin de répondre à l’objectif initial, nous
avons proposé un catalogue d’outils pédagogiques de formation et d’entraînement sur feu
réel incluant l’ensemble des avantages et des inconvénients, ainsi que les contraintes
réglementaires, financières et environnementales pour chacun d’entre eux.
Cependant, il n’en demeure pas moins que l’inquiétude essentielle en la matière, outre les
incidences budgétaires, s’avère être la création, certainement nécessaire, d’un nouveau
cursus de formation alourdissant un peu plus un parcours déjà bien chargé.
FAE CDGPT 12 utilisation des outils de type caisson et autres procédés pédagogiques lors des formations incendie sur feu réel 33
BIBLIOGRAPHIE
[1] Ch. POURNY, Rapport de mission sur la sécurité des sapeurs-pompiers en intervention
confiée par monsieur Nicolas SARKOZY ministre de l'Intérieur, de la sécurité intérieure
et des libertés locales au colonel Christian POURNY, décembre 2003, DDSC
[2] de LAVERNEE Ch., préfet DDSC, Circulaire NOR INTE0300094C du 06 octobre 2003
portant sur « les exercices avec feux réels »
[3] de LAVERNEE Ch., préfet DDSC, Note du 13 février 2006, portant sur « la sécurité des
sapeurs-pompiers lors des séances de formation relatives aux phénomènes
thermiques »
[5] Guide national de référence « Équipes en binômes : utilisations des lances à eau à
main » (arrêté du 1er août 2007, JO du 11 août 2007)
[7] A. E. Neville 1989, America Burning: The Report of the National Commission on Fire
Prevention and Control (Broché), USA, Diane Pub Co
[8] Arrêté du 04 janvier 2006 modifié, relatif au schéma national des emplois, des activités
et des formations de tronc commun des sapeurs-pompiers professionnels et volontaires
(JOdu 25 janvier 2006)
[9] Arrêté du 05 janvier 2006 modifié, relatif aux formations de tronc commun des
sapeurs-pompiers professionnels (JO du 25 janvier 2006)
[10] Arrêté du 05 janvier 2006 modifié, relatif aux formations de tronc commun des
sapeurs-pompiers volontaires (JO du 25 janvier 2006)
[11] Arrêté du 19 décembre 2006 relatif au guide national de référence des emplois, des
activités et des formations de tronc commun des sapeurs-pompiers professionnels et
volontaires (JO du 27 décembre 2006)
[12] Guide national de référence «appareils respiratoires isolants » (Arrêté du 7 avril 1999,
JO du 17 avril 1999)
[13] Guide national de référence « lots de sauvetage et de protection contre les chutes »
(Arrêté du 3 février 1999 , JO du 5 mars 1999)
[17] PASTRE P.2005, Apprendre par la simulation, de l’analyse du travail aux apprentissages
professionnels, Toulouse, Octarès (Coll. Formation)
FAE CDGPT 12 utilisation des outils de type caisson et autres procédés pédagogiques lors des formations incendie sur feu réel 34
ANNEXES
FAE CDGPT 12 utilisation des outils de type caisson et autres procédés pédagogiques lors des formations incendie sur feu réel 35
DIRECTION DE LA DEFENSE ET DE LA SÉCURITÉ
CIVILES Paris, le 6 octobre 2003
SOUS-DIRECTION DES SAPEURS-POMPIERS
REF. : BFASC/CdC/AA – 03 -
Le ministre de l’intérieur,
AFFAIRE SUIVIE PAR :
Claude de CHALUS 01 56 04 73 81
de la sécurité intérieure et des libertés locales
Mel : [email protected]
Eric SENLANNE 01 56 04 74 95
Mel : [email protected]
à
DESTINATAIRES IN FINE
CIRCULAIRE
NOR/INT/E/03/00094/C
Compte tenu des observations parvenues à mes services relatives à la mise en œuvre de feux
réels lors des formations initiales d’application ou des formations continues, il apparaît
nécessaire de rappeler aux responsables pédagogiques et aux formateurs les précautions
générales de sécurité permettant d’assurer le bon déroulement des exercices. Ces précautions
peuvent être complétées localement par des mesures particulières adaptées à chaque cas de
figure.
* *
Destinataires :
Sur proposition du chef du bureau formation du SDIS et après visite des lieux de l’exercice par une
équipe pouvant être composée d’un préventionniste et/ou d’un prévisionniste, d’un officier du
secteur, du responsable pédagogique de la formation et des formateurs chargés de la séquence
pédagogique, le DDSIS ou son représentant valide l’action de formation avec feu réel.
- l’emploi normal des moyens de transmission en service au sein du SDIS tant à l’intérieur
qu’à l’extérieur des bâtiments ;
- etc…
Ces accords écrits peuvent faire l’objet d’une convention. Le SDIS doit s’assurer de sa couverture
en matière de responsabilité pour ce type de manœuvre.
Cette visite permet aussi à l’équipe formatrice d’élaborer le scénario pédagogique de la séquence
de formation, de prévoir les conduites à tenir en cas d’accident corporel ou d’évolution du feu non
maîtrisable par les stagiaires et, si nécessaire (configuration du site, ampleur de l’exercice, …), de
réaliser un plan de l’ensemble du dispositif.
Lorsque les exercices se déroulent dans une maison ou une structure à feu, les précautions
environnementales ont été prises en compte. Le responsable pédagogique et l’encadrement
doivent connaître les mesures de sécurité et les conditions d’emploi et de mise à feu propres au
bâtiment considéré. Leur attention porte sur :
2
- l’état et la configuration des lieux ;
- la nature du feu ;
- etc…
Dans le cadre d’une manœuvre dans une maison ou une structure à feu utilisant le gaz comme
seul combustible et dotée d’au moins un organe de coupure d’urgence permettant d’arrêter un
exercice à tout moment, les moyens opérationnels de secours incendie extérieurs au bâtiment ne
sont pas obligatoires.
Pour les exercices avec feux à l’air libre, les mesures de sécurité sont élaborées à partir de celles
prévues ci-dessus. Les conditions climatiques doivent être prises en compte pendant toute la
durée de l’exercice. Leur dégradation (changement de direction ou augmentation de la vitesse du
vent, etc.) peut entraîner l’arrêt de l’exercice.
II – ENCADREMENT
Les compétences détenues par l’encadrement, acquises soit dans le cadre de la formation, soit
par l’expérience professionnelle, doivent, lors de l’exercice et quel que soit le site, permettre de
faire face et de maîtriser une évolution non prévue de la situation (propagation, ventilation,
phénomènes thermiques, etc…).
Les formateurs doivent avoir suivi une formation sur l’explosion des fumées et l’embrassement
généralisé éclair.
Ils doivent réaliser une reconnaissance des lieux avant la mise à feu. Ils portent une attention
particulière à l’état d’alimentation en énergies du site (installations coupées, alimentées).
Tout exercice avec feu réel est dirigé par un sapeur-pompier désigné par le responsable
pédagogique du stage. Dans le cadre de ses missions, il doit :
3
Dans le cadre d’un exercice lors d’une formation initiale, la présence d’au moins un formateur est
requise par engin pompe. Cet encadrement commande directement les binômes stagiaires et se
trouve à leur proximité lors de la phase d’extinction.
L’ensemble des formateurs doit connaître les mesures de sécurité et les précautions à mettre en
œuvre lors de l’exercice avec feu réel. Des mesures de sécurité particulières peuvent être
élaborées par l’équipe proposant la validation du site d’exercice.
III – STAGIAIRES
Lorsque l’exercice avec feu réel est réalisé dans le cadre de la formation initiale, les stagiaires
doivent, avant tout engagement sur le sinistre, avoir acquis les connaissances théoriques et
pratiques relatives aux types de feux mis en œuvre et celles relatives aux techniques de
progression dans un milieu sinistré et l’extinction d’un incendie.
Les stagiaires ne doivent pas être obligés, à titre de découverte ou d’initiation, de respirer de la
fumée lors de l’exercice à feu réel.
Ils peuvent, en fonction des objectifs visés dans l’exercice, reconnaître les lieux avant la mise à
feu.
Les éléments combustibles non identifiés ne doivent pas être utilisés afin de ne pas risquer la
survenue de réactions violentes et de créer des dangers pour les intervenants et l’environnement.
Les conditions propices au développement d’un feu vers une explosion des fumées doivent être
éliminées et celles vers un embrasement généralisé éclair doivent être contrôlées.
La mise à feu doit se faire en présence du responsable sécurité et à distance au moyen d’une
torche ou d’un dispositif agréé. Les personnels chargés de cette mission doivent porter des
équipements de protection individuelle (EPI) et disposer de moyens d’extinction d’urgence
appropriés.
Une visite des lieux de l’exercice effectuée avant la mise à feu permet de s’assurer qu’aucune
personne non autorisée ou qu’aucun animal n’est présent sur le site.
L’exercice ne doit comprendre qu’une seule mise à feu à la fois. Celle-ci est réalisée sur l’ordre du
responsable de l’exercice.
Les moyens d’extinction spécialement affectés à l’exercice doivent permettre aux stagiaires
d’intervenir en sécurité. Les établissements doivent délivrer un débit minimum de 500 l/min.
Des moyens opérationnels totalement indépendants de ceux affectés à la formation doivent être
pré-positionnés. Ces moyens servis par du personnel formé permettent de porter secours à une
victime et/ou d’intervenir efficacement, en tant que de besoin, sur le sinistre.
Les prises d’eau utilisées pour l’exercice doivent être indépendantes de celles prévues pour la
sécurité et être vérifiées avant la manœuvre.
4
Lorsque des éléments de sécurité propres au bâtiment sont intégrés dans le dispositif de sécurité
de l’exercice, leur fonctionnement doit être vérifié avant la mise à feu.
Un réseau radio indépendant du réseau radio opérationnel doit être mis en place pour les
exercices. Il est utilisé par l’ensemble des personnels présent sur le site.
Aucune personne ne doit tenir le rôle de victime à l’intérieur du local sinistré ou dans ceux qui
peuvent être touchés par des propagations, contrôlées ou non, et en particulier dans les niveaux
situés au-dessus du feu. Des mannequins peuvent être utilisés à cet effet.
L’ensemble des personnels intervenant sur le sinistre doit porter les EPI adaptés.
L’ensemble des personnels doit appliquer les mesures de sécurité définies dans les guides
nationaux de référence (lots de sauvetage et de protection contre les chutes, appareils
respiratoires isolants (ARI), etc.) et les notes d’information opérationnelles.
Les voies d’accès et d’évacuation du site doivent rester libres durant toute la durée de l’exercice
pour les secours éventuels. Les aires de stationnement des véhicules dédiés à la sécurité doivent
être différentes de celles prévues pour les véhicules prévus pour l’exercice.
Lorsque le feu sort des limites définies pour l’exercice, les opérations cessent en tant qu’exercice
et sont traitées en opération incendie comme prévu par le règlement opérationnel départemental.
Il doit principalement :
- demander, si nécessaire, des moyens pour traiter le feu d’exercice en feu réel lorsque ce
dernier sort des limites définies par le scénario pédagogique.
* *
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Les mesures de sécurité visées dans la présente circulaire ne peuvent qu’améliorer la mise en
œuvre de feux réels dans le cadre des formations. Elles permettent aux formateurs d’enseigner
dans un environnement suffisamment sécurisé et aux stagiaires d’acquérir des compétences et
des savoir-faire professionnels en matière de lutte contre les incendies tout en évoluant au plus
près de la réalité des interventions en sécurité.
Vous voudrez bien porter à la connaissance de tous vos personnels les éléments contenus dans la
présente circulaire qui pourront être complétés ultérieurement par les propositions qui se
dégageront du rapport de la mission « sécurité des sapeurs-pompiers ».
Le préfet,
directeur de la défense et de la sécurité civiles,
Haut fonctionnaire de défense
Christian de LAVERNEE
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Questionnaire
Dans le cadre de l’élaboration d’un mémoire pour
l’obtention de la FAE de chef de groupement
S.D.I.S : Catégorie :
- Ces dernières années, avez vous eu des accidents dus à des phénomènes thermiques :
OUI NON
OUI NON
- Comment effectuez vous alors l’approche pratique des GNR « E.F / E.G.E » et « équipes en
binômes, utilisation des lances à eau à main » ?
- Vers quoi envisageriez vous de tendre à ce moment là ? Avez vous des limites ?
Lesquelles ?
10 cm
24 cm
10 cm
7,5 15 7,5 cm
Assembler les panneaux par collage (colle à bois) sur toute la longueur
des côtés ; le collage concourt à l'étanchéité de la boite.
Renforcer le collage par des clous.
1 - Le combustible
2 - Le but de la démonstration
3 - La méthode
4 - Démonstration annexe