Deliv Rance
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PROTECTION
DÉLIVRANCE
GUÉRISON
Célébrations et prières
DESCLÉE
M am E
Notre temps est marqué par un formidable déploiement des capacités de l’homme.
Nous nous réjouissons lorsque celles-ci sont mises en œuvre pour venir soulager
les épreuves que nos contemporains traversent.
Qu’elles soient physiques, morales, psychiques ou spirituelles, les blessures portées
par de nombreux croyants nous incitent à faire se rencontrer toujours davantage
la figure du Christ révélée par l’Évangile et le cri des pauvres qui monte vers le
Seigneur.
La puissance de Dieu est à l’œuvre. Or nous sommes désireux qu’elle rejoigne,
dans la foi, l’aspiration des personnes éprouvées à goûter les bienfaits que la
prière met à la portée de tous.
En effet, les fragilités, les combats de l’homme, sont autant de lieux où nous
reconnaissons l’action de l’Esprit Saint par lequel s’atteste la présence de Dieu
qui prend soin de l’homme. Aussi, nous espérons que, quelles que soient les
circonstances traversées, la perspective d’une vie toujours plus unie au Dieu
d’infinie bonté, maître de la Vie et de l’Histoire, demeure l’horizon pour tout
enfant de Dieu.
Depuis plusieurs années, nous avons perçu une attente particulière dans l’Église
de France. Il s’agit de proposer, dans les circonstances actuelles, des éléments de
célébrations honorant des demandes de protection dans la détresse, de délivrance
dans le combat spirituel, de guérison face à la maladie quelle qu’en soit la
nature. C’est en réponse à cette attente que nous avons préparé cet ouvrage.
Nous voudrions que les communautés chrétiennes puissent proposer des temps
privilégiés où les fidèles du Christ qui en éprouvent le besoin trouvent le soutien
priant, fraternel et ecclésial espéré.
personnes en souffrance de goûter les fruits de la miséricorde de Dieu qui se déploit par
les largesses de sa bénédiction.
Il offre la possibilité d’approfondir dans la foi la capacité qui nous est faite de vivre
tout combat, toute épreuve, dans une communion toujours plus étroite avec l’unique
Sauveur qui veut nous guérir du péché et nous libérer de la mort pour une vie nouvelle
et éternelle déjà inaugurée par le baptême.
Nous espérons que ces quelques pages constitueront également une aide fructueuse
pour les pasteurs qui voudront ouvrir plus largement encore le trésor de la miséricorde
et de la tendresse de Dieu que porte toute l’Église.
4 La prière ouvre un itinéraire de foi. Elle n’agit pas de manière automatique mais sup
pose que nous fassions une partie du chemin. En accueillant la demande des personnes
souffrantes, le Christ a souvent révélé une autre réalité dans l’existence de ces per
sonnes. Ce dialogue, cette relation de foi peut « déplacer les montagnes », redonner
confiance et courage, apaiser les peurs, délivrer du Mauvais.
5 Ce livret propose des chemins de prière en vue d’accompagner trois types d’inter
cession2 :
§ Pour demander une protection ;
§ Pour demander une délivrance ;
§ Pour demander une guérison.
1. Évidemment, le recours à la prière non seulement n’exclut pas, mais encourage à faire usage des moyens naturels utiles
pour conserver et recouvrer la santé, des apports de la science et de la technique au service de la vie (cf. Rituel des sacrements
pour les malades, note 3 ; Instruction sur les prières pour obtenir de Dieu la guérison, Congrégation pour la doctrine de
la foi, 23 novembre 2000).
2. On peut également se référer au livret Délivre-nous du Mal, édité par le SNPLS, en collaboration avec le BNE, Paris,
Desclée-Mame, 2017.
6 Ces prières, assorties de bénédiction, sont une invitation à vivre sa foi dans une di
mension ecclésiale. Afin qu’elles puissent être associées à la prière de l’Église (petits
groupes, assemblées, communautés), elles seront présentées comme de véritables célé
brations.
7 On peut prier dans une église, chez soi ou dans la nature, etc. Quel qu’en soit le carac
tère, il s’agit de créer un espace favorable au recueillement, pour y trouver la discrétion
et le calme nécessaires. Une croix, un chapelet, une Bible ou un livre des Évangiles
pourront marquer ce lieu en l’orientant vers la présence du Seigneur. Ces objets relient
en même temps à la foi et à la prière de toute l’Église.
n Se disposer à la prière
8 Prier Dieu, c’est aussi se mettre à son écoute, se recueillir pour l’accueillir. Cela vaut
pour la personne accompagnée comme pour le ministre qui la reçoit ou le groupe
de prière qui l’entoure. Avant d’entrer dans la célébration, on se tiendra, si possible,
quelques instants assis, ou à genoux, en silence, dans une attitude confiante. Faire un
beau signe de croix en se rappelant que nous avons été baptisés ; puis murmurer le
nom de Jésus qui signifie : « Dieu sauve. » Le dire à plusieurs reprises peut aider à fixer
notre regard sur le Christ, à nous remettre en sa présence.
9 On peut prolonger cette invocation par une des formules suivantes ou d’autres sembla
bles :
§ « Seigneur Jésus, Fils de Dieu Sauveur, prends pitié de moi pécheur » ;
§ « Jésus, Fils du Dieu vivant, viens nous sauver » ;
§ « Seigneur, toi qui nous aimes, écoute-nous » ;
§ « Seigneur, viens à mon aide, mon secours et mon Sauveur ! » ;
§ « Seigneur, mon refuge et ma force, je mets mon espoir en toi. »
10 On peut aussi réciter le Notre Père, lentement – en se rappelant que c’est la prière que
Jésus a donnée à ses disciples – ou encore invoquer l’Esprit Saint afin qu’il inspire la
prière.
n Des ministres
12 Il convient d’être porté dans la prière et accompagné par une communauté de foi au
sein de laquelle des ministres formés et compétents sont chargés de ce type d’accueil.
Il s’agit d’un prêtre ou d’un diacre, ou encore d’une personne religieuse ou laïque
déléguée par l’évêque, le curé ou le responsable de sa communauté d’appartenance.
Ces ministres exerceront leur discernement, non seulement au regard de la demande
exprimée par les personnes accueillies, mais aussi de la vie chrétienne ordinairement
soutenue par la prière et les sacrements, ainsi que des formes de célébration à proposer.
13 L’exercice de pratiques non conformes à ce que l’Église requiert peut induire un mau
vais rapport à la foi, avec le risque d’un glissement vers une instrumentalisation, voire
une manipulation des signes sinon des personnes. Un usage liturgique se reçoit et ne
peut faire l’objet d’une improvisation sans préparation réfléchie et sans prendre appui
sur des conduites et des textes approuvés par l’instance ecclésiale compétente.
14 Ces prières assorties de bénédictions sont une invitation à grandir dans la foi. Afin
qu’elles ne restent pas des actes isolés, elles seront présentées comme l’étape d’un iti
néraire de foi qu’une démarche catéchétique pourrait faire découvrir ou fortifier. Les
personnes seront invitées à se rattacher à la vie et à la prière de l’Église (pratique des
sacrements et des sacramentaux, telles la liturgie des Heures, l’adoration eucharis
tique…) et à se relier à une communauté ecclésiale.
15 Si la personne baptisée n’a pas été confirmée, il peut être opportun de lui proposer une
préparation à ce sacrement en vue de fortifier sa foi et d’être soutenue dans le combat
spirituel.
16 Enfin, si la demande vient d’une personne qui n’a pas été baptisée, une écoute attentive
et respectueuse de sa situation3 peut conduire à la confier à l’intercession d’un saint,
à la prière d’une communauté religieuse ou d’un groupe formé à ce ministère. Si la
personne le souhaite, on peut prononcer à son égard une parole de bénédiction, afin
de lui redonner confiance, la libérer de ses craintes. On peut aussi l’inviter à une des
célébrations proposées dans cet ouvrage en l’adaptant à sa situation.
10
Fiche pratique
Comment écouter ?
– Tout en fixant un cadre dans le temps, accueillir l’autre, être ouvert sans a priori, éviter
les crispations lors de l’entretien ;
– Être centré sur l’expérience vécue par la personne et l’aider à exprimer ce qu’elle ressent
en étant attentif à la façon dont elle présente la situation avec la conscience qu’il peut y
avoir des non-dits ;
– S’intéresser à son histoire, à son existence, à ce qu’elle n’a jamais pu exprimer, au sens
qu’elle donne à son expérience ;
– Manifester de la considération pour elle, l’aider à comprendre ce qui lui arrive, sans se
projeter ;
– Évaluer les connaissances et l’engagement religieux (prière, pratique des sacrements) ;
– Une reformulation des paroles prononcées est aidante à la condition de bannir toute
interprétation sauvage de la situation et a fortiori toute suggestion de faux souvenirs.
Comment discerner ?
– Prendre du recul pour comprendre la situation telle qu’elle est vécue. Certains ne viennent
que dans l’attente d’un acte quasiment magique.
On peut ainsi rencontrer des personnes :
– qui se sentent la victime d’un sort, ou la proie d’une force qui les dépasse et les aliène ;
– qui à la suite d’un décès, d’un déracinement, vivent un état d’angoisse tel qu’elles
l’associent à des déplacements d’objets suspects, ou à des sensations corporelles in
quiétantes.
– Un discernement est à opérer sans chercher à interpréter soi-même ces types de phénomè
nes. En effet, il peut être décelé de véritables pathologies ou fragilités psychologiques qui
nécessiteraient un accompagnement spécifique. D’autres situations, beaucoup plus rares,
pourraient relever du Service d’exorcisme de leur diocèse.
Dans tous les cas, prenant appui sur cette écoute et ce discernement, l’accompagnement
spirituel dans la prière pourra faire entendre une parole de confiance et de paix pour ouvrir
un chemin de foi.
11
18
L’Écriture, en maints endroits, invite les fidèles à confier leur détresse au Seigneur.
« Parce qu’il a souffert jusqu’au bout l’épreuve de sa Passion, il est capable de porter
secours à ceux qui subissent une épreuve » (He 2, 18) ; dans sa deuxième lettre aux
Corinthiens, saint Paul affirme que « dans toutes nos détresses, il [le Seigneur] nous
réconforte ; ainsi, nous pouvons réconforter tous ceux qui sont dans la détresse, grâce
au réconfort que nous recevons nous-mêmes de Dieu » (2 Co 1, 4).
Il peut s’agir de demandes aussi variées que la bénédiction de pèlerins, d’un voyageur
avant le départ, d’une mère avant ou après la naissance, d’un enfant non encore bap-
tisé, etc. Mais une bénédiction peut aussi être proposée pour un moyen de transport,
une maison, un objet de piété (une croix, une médaille4).
4. ll est recommandé de se reporter au Livre des bénédictions, Rituel romain (Paris, Chalet-Tardy, 1995) qui prévoit une
bénédiction spécifique pour une médaille (chap. XXXVII, p. 389), un chapelet (chap. XXXVIII, p. 397).
5. En ce domaine, on peut également se reporter au chapitre suivant : « Demande d’une délivrance. »
14
vise avant tout l’orientation et la destination en vue du bien des personnes. C’est ainsi
que dans les préliminaires du Livre des bénédictions, il est précisé que :
« L’Église, par ses bénédictions, loue le Seigneur pour eux et avec eux dans les circons-
tances particulières de leur vie et invoque sur eux la grâce de Dieu. En même temps,
l’Église bénit aussi les objets et les lieux qui concernent soit l’activité humaine, soit la
vie liturgique, la piété et la dévotion, en ayant cependant toujours sous les yeux les
hommes qui se servent de ces objets et qui travaillent dans ces lieux » (n° 12).
15
n Ouverture
n Monition
17 ➞
Ps 90, 1-5.9-15b
18
19
25 Ou bien
Ps 22, 1-4
20
n Prière commune
28 S’il n’y a pas de prière commune, le célébrant invite à une prière silen
cieuse.
21
n Prière de bénédiction
R Amen.
31 Ou bien
R Amen.
22
R Amen.
n Bénédiction finale
R Amen.
R Amen.
6. Cette prière permettra lors de la bénédiction d’une personne, de répondre conjointement à une demande de bénédiction
de médaille, de croix, de chapelet, etc.
23
R Amen.
24
Présentation de l’ouvrage 5
Préliminaires 7
117
Compléments 97
Temps de prière avec un non baptisé 98
Messe de sainte Marie, secours des chrétiens 102
Messe de sainte Marie, salut des malades 109
Annexes 115
Chants pour accompagner les célébrations 115
Bibliographie 115
118
Célébrations et prières
DESCLÉE
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