Livre Ressources Humaines
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Mode d'emploi
Introduction
Fiche 1. La GRH : définition et missions
Fiche 2. La performance RH : une question de légitimité
OBJECTIFS DE L'OUVRAGE
S’il est une certitude partagée en matière de gestion des ressources
humaines, c’est bien le fait qu’il n’existe jamais de solution unique à
un problème donné. Comprendre les situations est déjà un grand pas
effectué pour le vivre mieux. L’objectif de cet ouvrage est dès lors de
présenter les bases du raisonnement et les principaux outils
utilisés en GRH en insistant sur leurs finalités.
Destiné à un public qui découvre cette discipline, il ne suppose pas de
prérequis particulier. Plus qu'une simple initiation, il permet
également de préparer des épreuves et de réaliser une première
approche des analyses de cas RH. Ces épreuves, dans les différents
cursus, reposent généralement sur des cas pratiques qui présentent
des situations auxquelles il faut donner du sens. Cet ouvrage amène
donc essentiellement à comprendre ces pratiques sans prétendre
approfondir leurs implications techniques et juridiques.
S’agissant de la gestion des hommes en situation de travail, l’approche
ne saurait être simple et ne peut se réduire à la mise en œuvre
de recettes préétablies. La complexité des phénomènes à l’œuvre et
le changement permanent qui caractérisent les organisations
contemporaines impliquent de resituer les approches RH dans un
contexte donné et de s’assurer du sens qu’elles prennent auprès des
employeurs et des salariés.
C’est dans cet esprit que ces fiches ont été conçues, en mettant les
théories et concepts au service de la déclinaison des outils dans des
situations concrètes et singulières. Elles sont également rédigées dans
un souci de présentation de la discipline, privilégiant la cohérence et la
globalité à l’exhaustivité. Aussi, sur chaque thème, nous espérons à la
fois éclairer le lecteur, lui proposer des moyens d’analyse et
d’action, et susciter chez lui la curiosité et l’envie de poursuivre le
cheminement par ses propres moyens.
ORGANISATION DE L'OUVRAGE
Toute démarche d’analyse RH suppose dans un premier temps
d’établir une caractérisation des contextes organisationnels et des
contraintes d’action. Ce diagnostic précède le choix des outils RH
mobilisés (recrutement, formation, rémunération, gestion des
emplois, etc.) et leur déclinaison spécifique dans un contexte
précis. La structure de cet ouvrage suit donc cette logique.
Deux fiches introductives définissent les missions de la GRH et
précisent sa finalité, orientée vers la performance de l’organisation. La
performance s’entend ici à la fois comme performance sociale et
comme performance économique, la GRH ayant idéalement pour
ambition de mettre ces deux logiques l’une au service de l’autre.
Les parties I et II présentent les cadres organisationnel et
décisionnel de la GRH. Loin d’être un processus linéaire, la prise de
décision RH résulte d’une interaction entre plusieurs acteurs et doit
composer avec des cadres réglementaire, économique et social,
tour à tour contrainte ou opportunité. Par ailleurs, il s’agit d’une
fonction qui doit tenir compte des caractéristiques de
l’organisation et des logiques de coordination et de contrôle qu’elle
met en œuvre.
Les parties III et IV déclinent ensuite les raisonnements et les outils
RH autour des deux thématiques essentielles que sont la
mobilisation des salariés, d’une part, et la formation des
compétences, d’autre part. Par ces prismes sont abordées les
fonctions classiques de la GRH : le recrutement, la formation, la
mobilité et les carrières, la formation ou la gestion de l’emploi.
L'index permet de retrouver rapidement les notions incontournables
abordées tant dans les rappels de cours que dans les applications.
La GRH : définition et
missions
APPLICATIONS
QCM
Choisissez, parmi les propositions suivantes, la ou les bonne(s) réponse(s).
CORRIGÉS
QCM
La performance RH : une
question de légitimité
A. L’efficacité
L’efficacité est le premier critère d’évaluation d’une fonction
managériale. On peut la définir comme le fait d'atteindre les résultats
fixés.
Il est possible d’identifier quelques objectifs propres à la fonction RH :
le respect du droit du travail et des autres normes ou obligations
conventionnelles ;
la maîtrise des charges de personnel ;
la satisfaction des salariés ;
l’entretien ou l’amélioration des compétences (formation continue,
mobilité, etc.) ;
la prévention des conflits sociaux…
Ces objectifs ne sont pas des fins en soi : ils doivent être pertinents au
regard des objectifs poursuivis par l’entreprise.
B. La pertinence
La GRH poursuit-elle des objectifs propres (au-delà du seul respect de
la réglementation applicable à l’entreprise) ou faut-il la considérer
comme une fonction support ? Dans cette seconde hypothèse, sa
performance n’a de sens qu’au regard de sa contribution à la
performance des autres fonctions de l’entreprise.
La pertinence des politiques RH s’apprécie alors en fonction des
orientations stratégiques de l’entreprise. L’accent sera ainsi mis sur la
maîtrise des charges de personnel, mais aussi sur l’amélioration de la
productivité du travail si la stratégie vise à construire un avantage
compétitif en termes de coûts par rapport à la concurrence. En
revanche, si la stratégie vise davantage une différenciation en termes de
qualité ou d’innovation, l’accent sera davantage placé sur l’implication
du personnel et le développement de compétences plus
comportementales (prise d’initiative, résolution de problèmes, etc.).
C. L’efficience
La performance doit également tenir compte des moyens mobilisés
pour atteindre les objectifs visés. L’efficience est acquise lorsque
les résultats sont obtenus au moindre coût ou, plus
généralement, en mobilisant le moins possible de ressources et
d’énergie.
Figure 2.1. Les critères de la performance sociale
3. Évaluer la performance RH
A. L’introuvable lien GRH/performance globale de l’entreprise
Il est fondamental pour la fonction ressources humaines de réussir à
démontrer sa performance, c’est ainsi qu’elle peut se légitimer, il ne
s’agit pas d’un exercice facile. La GRH produit des effets locaux,
perceptibles au niveau des équipes de travail, des établissements, mais
ceux-ci sont dilués dès lors que l’on agrège la mesure des
performances. En effet, à grande échelle, les effets de la GRH se
perdent dans les effets des autres fonctions de l’entreprise.
B. Le modèle de l’escalier
Jean-Yves Le Louarn et Thierry Wils proposent d’évaluer la GRH en
détaillant la chaîne de causalités menant au succès de l’entreprise. Le
modèle de l’escalier met ainsi en évidence une méthode d’évaluation
fine permettant de légitimer la GRH en montrant sa contribution à la
performance globale.
Il s’agit de mesurer étape après étape :
l’activité même des équipes RH, les politiques, les processus, les
pratiques mis en place ;
le lien entre ces activités et les résultats RH, c’est-à-dire les attitudes
des salariés (motivation, implication) qui elles-mêmes se traduisent
en comportements également mesurables (absentéisme,
participation aux décisions, conflits, turn over) ;
le lien entre ces résultats RH et des résultats organisationnels
auxquels concourent les autres fonctions de l’entreprise (croissance
des ventes, productivité, satisfaction du client, qualité, etc.) ;
le lien entre résultats organisationnels et succès de l’entreprise.
Figure 2.2. Le modèle de l’escalier
Jean-Yves Le Louarn et Thierry Wils, L’évaluation de la gestion des ressources humaines, Éditions Liaisons, 2001.
APPLICATIONS
QCM
Choisissez, parmi les propositions suivantes, la ou les bonne(s) réponse(s).
2.1. Quand peut-on dire que la gestion des ressources humaines est
performante ?
a. Lorsque les charges de personnel sont réduites au minimum.
b. Lorsque les salariés sont satisfaits de leur travail.
c. Lorsqu’elle permet aux autres fonctions de l’entreprise d’atteindre leurs
objectifs.
2.3. Lorsqu’on atteint les résultats que l’on s’est fixés, on est :
a. efficace.
b. efficient.
c. pertinent.
2.6. Quel enchaînement causal vous semble devoir être vérifié pour
légitimer au mieux la GRH ?
a. Lorsqu’on forme les salariés, on améliore leurs compétences, ce qui
améliore la qualité et par conséquent la rentabilité.
b. Lorsqu’on améliore la rentabilité, cela permet de dégager des
ressources pour former les salariés, ce qui améliore leurs compétences.
c. Lorsqu’on améliore les compétences, on peut former les salariés, ce qui
conduit à une amélioration de la rentabilité.
Comment le DRH peut-il légitimer sa politique et éviter d’être relégué par ses
collègues « managers opérationnels » à la seule gestion de la paye et des
sanctions disciplinaires ?
CORRIGÉS
QCM
2.5. a. b. Il n’est pas certain que les femmes aient des capacités
relationnelles et d’organisation plus développées, mais l’idée est
répandue. Bien que cela relève d'un cliché sexiste, cela pourrait
expliquer que les femmes se dirigent vers ces professions. Mais la
réponse b est également malheureusement probable. Dans un monde
qui reste marqué par la domination masculine, les hommes ont
tendance à accaparer les postes les plus prestigieux ou qui permettent
d’exercer le plus de pouvoir.
2. La négociation collective
Il existe en France un système de relations professionnelles
tripartite, comprenant les représentants des salariés, les représentants
des employeurs, et l’État qui encadre le dialogue social. Dans ce système,
syndicats de salariés et organisations patronales élaborent des textes
conventionnels (conventions ou accords collectifs du travail) qui
adaptent, en les améliorant, les dispositions du Code du travail. Il s’agit de
la négociation collective.
Cette négociation collective se décline sur trois niveaux :
Au niveau national ou interprofessionnel, des représentants
des confédérations syndicales et des grandes organisations
patronales négocient et produisent, en cas de succès, des accords
portant généralement sur des thèmes précis.
Salaires 421
Contrat de travail 85
Temps de travail 60
Classifications 49
Conditions de travail 47
APPLICATIONS
QCM
Choisissez, parmi les propositions suivantes, la ou les bonne(s) réponse(s).
Accord salaires du 24 mars 2011 : application dans les librairies au 1er février 2012
Quel impact cet accord sur les salaires aura-t-il dans les entreprises relevant
de la branche des librairies ? Vous pourrez vous reporter au texte intégral de
l’accord référencé ci-dessus.
CORRIGÉS
QCM
Négociation Les mesures relatives à l’insertion professionnelle et au maintien dans l’emploi des
annuelle travailleurs handicapés.
Régime de prévoyance maladie lorsque les salariés ne sont pas couverts par un
accord de branche ou par un accord d’entreprise.
Dans les entreprises et les groupes d’entreprises qui occupent au moins 300
salariés, l’employeur doit engager, tous les 3 ans, une négociation portant sur les
modalités d’information et de consultation du comité d’entreprise sur la stratégie
de l’entreprise et ses effets prévisibles sur l’emploi ainsi que sur les salaires.
La négociation porte également sur :
Négociation – la mise en place d’un dispositif de gestion prévisionnelle des emplois et des
triennale compétences (GPEC) ;
– les mesures d’accompagnement susceptibles de lui être associées (VAE,
bilan de compétences, etc.) ;
– les conditions d’accès et de maintien dans l’emploi des salariés âgés et de leur
accès à la formation professionnelle ;
– le déroulement de carrière des salariés exerçant des responsabilités syndicales.
Enfin, la négociation peut également faire l’objet d’incitations de la
part de l’État lorsqu’il souhaite voir les partenaires sociaux se saisir de
telle ou telle problématique. Les incitations peuvent également passer
par des pénalités.
APPLICATIONS
QCM
Choisissez, parmi les propositions suivantes, la ou les bonne(s) réponse(s).
CORRIGÉS
QCM
4.3. c. Négociation et conflits sont les deux faces d’une même pièce.
Le conflit permet de déclencher des négociations, de révéler des
thèmes de revendication. La capacité à négocier permet de réguler les
conflits (et non de les éviter), en en limitant les conséquences et en
permettant d’explorer des solutions de type gagnant-gagnant, c’est-à-
dire intégratives.
La contrainte budgétaire et la
maîtrise de la masse salariale
A. Définitions
Une première approche est celle de la déclaration annuelle des
données sociales (DADS). Dans ce document, qui est commun
aux administrations fiscales et sociales, les employeurs fournissent
annuellement et pour chaque établissement, la masse des
traitements qu’ils ont versés, les effectifs employés et une liste
nominative de leurs salariés indiquant, pour chacun, le montant des
rémunérations salariales perçues. Dans cette déclaration, les
charges patronales sont exclues du calcul de la masse salariale.
Une seconde approche est dérivée du plan comptable. La masse
salariale correspond alors à la somme des charges de personnel
(compte 64) :
Cette vision peut être considérée comme une évaluation du coût direct
pour l’entreprise des salariés sous contrat de travail.
Effet de Traduit les évolutions de la masse salariale liées à des changements de répartition entre
structure catégories de salariés. Ainsi, la masse salariale augmentera d’une période sur l’autre, toute
chose égale par ailleurs, si la part des cadres dans l’effectif augmente.
Effet de Traduit les évolutions de la masse salariale liées au remplacement, aux mêmes postes, de
noria salariés âgés par des salariés plus jeunes. Ces derniers, en général moins bien payés,
permettent à l’entreprise de dépenser moins.
Effet Traduit les évolutions de la masse salariale directement liées au nombre de salariés de
d’effectif l’entreprise. S’il augmente, la masse salariale augmente et inversement.
APPLICATIONS
QCM
Choisissez, parmi les propositions suivantes, la ou les bonne(s) réponse(s).
5.5. La fonction RH :
a. doit minimiser les frais de personnel.
b. doit minimiser ses propres frais de fonctionnement.
c. doit montrer qu’elle peut s’autofinancer.
Quels sont les éléments mentionnés dans cet article susceptibles d’affecter
l’évolution de la masse salariale ?
CORRIGÉS
QCM
5.1. b. Les frais de personnel comprennent la masse salariale, plus
d’autres dépenses comme les charges fiscales et parafiscales assises
sur la masse salariale (taxe d’apprentissage, 1 % logement, alternance,
etc.), les dépenses de personnel extérieur, l’intéressement et la
participation, les sommes versées au comité d’entreprise, à la
médecine du travail, les dépenses de formation professionnelles, etc.
C. L’organigramme de la DRH
L’organigramme est un bon indice de la place qu’occupe la fonction RH
et du rôle qu’on lui accorde. En général, la fonction est séparée entre les
missions d’administration et de gestion de la paie, celles relatives à la
gestion des relations sociales, celles relatives à la gestion de l’emploi, et
celles relatives au développement des compétences et à la formation.
Mais il n’y a pas d’organisation type et chaque entreprise
procède à sa façon.
ACTEURS RÔLES
B. L’externalisation de la fonction
L’entreprise peut également choisir de confier, contre rétribution, une
partie de ses activités RH à des prestataires de service
extérieurs. C’est ce que l’on appelle l’« externalisation » de la
fonction RH.
L’intérêt de cette démarche est de demander à des spécialistes de
prendre en charge des activités de GRH, pour lesquelles elle n’a pas
forcément ni les ressources ni les compétences nécessaires. Cela
permet également à l’entreprise de se concentrer sur son cœur de
métier.
Toutefois, l'entreprise risque de perdre la maîtrise de processus clés,
elle peut se priver de marges de manœuvre, et elle diffuse à l’extérieur
des informations sensibles. La paie, le recrutement et la formation
sont des activités que les entreprises de taille petite ou moyenne ont
tendance aujourd’hui à externaliser.
APPLICATIONS
QCM
Choisissez, parmi les propositions suivantes, la ou les bonne(s) réponse(s).
a. Quelles sont les activités RH prises en charge par les managers de ces
unités ?
b. En quoi cela transforme-t-il leur métier ?
CORRIGÉS
QCM
b.
6.1. La réponse a n’est pas fausse. Mais l’importance que l’on
accorde aux RH et sa place dans l’organigramme dépendent avant tout
de choix managériaux de la direction. Ainsi, on peut voir des
organisations de grande taille avec des fonctions RH peu développées,
et inversement des petites structures ayant une fonction RH très
complète dans ses missions et très partagée au niveau de ses acteurs.
b. Le découpage de la fonction en services différenciés donne
6.2.
une indication sur la façon dont l’activité RH est opérationnalisée.
Ainsi, l’absence ou la présence d’un département formation est-elle en
soi un signe révélateur. En revanche, avec les logiques de
décentralisation, un grand nombre d’acteurs peut intervenir dans les
décisions RH sans pour autant figurer dans l’organigramme.
a.
6.3. De plus en plus, les managers d’équipe jouent un rôle dans
l’évaluation des collaborateurs, les recrutements, la formation, etc. Ils
ne jouent pas de rôle dans l’évaluation de la fonction RH sauf de façon
très ponctuelle, sur le périmètre qui les concerne, ou de façon très
indirecte à travers les informations qu’ils font remonter.
a. Les questions RH sont des questions sensibles, ne serait-ce que
6.4.
du point de vue de la confidentialité des donnée
s. Par ailleurs, elles revêtent un caractère social sur lequel les entreprises
ne peuvent pas perdre totalement le contrôle. L’externalisation doit donc
se faire en relation étroite avec le prestataire, dans le cadre d’un processus
de décision intégré.
6.5. a. b. Si la fonction RH est réduite à sa dimension
administrative dans une organisation très centralisée, elle n’aura à la
limite pas besoin d’être partagée. Si on évoque une fonction RH
« complète », c’est-à-dire avec un rôle dans l’engagement et le
développement des salariés, dans la gestion du changement et dans la
mise en œuvre et la définition de la stratégie, alors la fonction est, par
nature, nécessairement partagée. À cela s’ajoutent des éléments
conjoncturels, tels que la technicisation de la fonction ou l’intégration
de nouveaux défis tels que la responsabilité sociale.
A. L’entretien d’évaluation
L’entretien d’évaluation est une pratique qui consiste à instaurer et à
formaliser une discussion entre supérieur hiérarchique et
collaborateur, au sujet des performances, des lacunes et des
perspectives de ce dernier. Lorsque l’entretien n’est pas formalisé, ces
discussions n’ont souvent pas lieu, faute de temps ou alors en cas de
conflit, ce qui n’est pas souhaitable. L’intérêt de l’entretien formalisé est
qu’il débouche sur la rédaction d’un document qui peut ensuite être
exploité par des tiers (les professionnels RH) pour préparer des
décisions : plan de formation, décisions relatives à la rémunération, à la
mobilité, etc.
Le processus se déroule de la façon suivante :
Une grille d’entretien est préparée par la DRH. Elle reprend
l’ensemble des dimensions qui doivent faire l’objet d’une discussion.
Ce document doit faire figurer explicitement les critères
d’évaluation en fonction des différentes décisions qui seront prises
sur la base de l’entretien.
Le collaborateur et le supérieur hiérarchique préparent
l’entretien en amont sur la base de la grille et, le cas échéant, du
document établi à la suite de l’entretien précédent.
L’entretien à proprement parler est effectué. On veillera à ce
que ce moment reçoive l’attention qu’il mérite (salle isolée et calme,
pas d’interruption, durée suffisante…).
Les protagonistes parviennent à un accord sur les différentes
dimensions à évaluer. Si ce n’est pas le cas, la procédure peut
prévoir l’arbitrage d’un tiers (le N+2 généralement).
Par la seule discussion qu’il instaure l’entretien peut se révéler
bénéfique. Pourtant, la pratique de l’entretien d’évaluation peine
souvent à se généraliser dans les entreprises. En effet, « se dire les
choses » n’est pas toujours dans la culture des personnes
concernées et les entretiens ne débouchent parfois sur aucune
décision concrète. Par ailleurs, à raison d’une à deux heures
d’entretien par salarié, les responsables hiérarchiques n’ont
souvent pas les moyens d’y consacrer le temps nécessaire.
Enfin, on notera que toute situation d’évaluation en face à face recèle
une part de négociation. D’une part, la discussion amène en effet à
clarifier les critères légitimes pour exercer le jugement. C’est
notamment le cas lorsqu’il s’agit de discuter des objectifs à atteindre.
D’autre part, l’évaluateur peut lui-même être amené à des concessions
dans la mesure où il est potentiellement lui aussi responsable des
performances atteintes par l’évalué (s’il ne lui a pas donné les moyens
d’atteindre ses résultats par exemple). Il doit enfin tenir compte de son
éventuel « pouvoir de nuisance ».
Pour ces raisons, on déplore parfois que les entretiens ne
soient que des rituels sans portée autre que symbolique, et les
équipes RH peinent souvent à faire remonter une évaluation fiable
pour l'intégralité des salariés.
APPLICATIONS
QCM
Choisissez, parmi les propositions suivantes, la ou les bonne(s) réponse(s).
2. Pourquoi ce projet
a. Objectifs externes
• La réglementation sur la mise en place à titre expérimental de l’entretien
professionnel : cette réglementation définit le contenu de l’entretien
professionnel et les procédures de mise en œuvre de celui-ci. Elle a pour
objectif d’évaluer la valeur professionnelle des fonctionnaires. Mais ce
temps de dialogue entre l’évaluateur et l’agent doit également permettre
au supérieur hiérarchique et à la collectivité une meilleure connaissance
de l’agent évalué et de ses attentes et, pour l’agent, une meilleure
représentation de ce que la collectivité attend de lui. Ce temps doit être un
outil fort de management.
• La réglementation sur la mise en place de la Prime Fonction Résultat (PFR)
lorsque la collectivité voudra mettre en place la PFR, elle devra définir
comment elle mesure le résultat. L’entretien professionnel est la première
étape pour la mise en place de la PFR.
b. Objectifs internes
• Travailler sur le contenu de l’entretien professionnel : un outil de
management pour la collectivité vis-à-vis des cadres : la collectivité
souhaite que les cadres de la collectivité co-construisent le support de
l’évaluation de l’entretien professionnel, notamment définissent les
items qui permettront de définir la valeur professionnelle, les acquis
professionnels, des compétences techniques… car il est indispensable
qu’ils aient une culture commune à ce sujet. En effet, le support sera un
outil de base pour la mise en place d’autres projets RH comme la PFR, la
GPEC mais également pour que les agents évalués aient un sentiment
d’équité.
Par ailleurs, le travail sur l’évaluation de la valeur professionnelle des agents
nécessite que les cadres définissent leurs valeurs en matière de management.
L’entretien professionnel doit servir de support pour amener une réflexion sur
les valeurs du cadre et les définir.
• L’entretien professionnel dématérialisé : un outil de suivi des parcours
professionnels des agents : ce projet se poursuivra dans un deuxième
temps (après l’accompagnement par le prestataire choisi), par la
dématérialisation du support de l’entretien professionnel. La
dématérialisation du support de l’entretien d’évaluation permettra au
service RH, mais également à l’évaluateur et à l’agent, d’avoir un
historique des entretiens professionnels notamment au niveau des
objectifs, des acquis par l’expérience professionnelle et des formations
suivies. Il sera alors un outil de suivi du parcours professionnel pour
l’agent, le responsable hiérarchique et le service des ressources
humaines.
CORRIGÉS
QCM
Le pilotage opérationnel de la
fonction
2. Le bilan social
Depuis 1977, les entreprises doivent selon la loi établir un bilan social
lorsque l’effectif habituel est au moins de 300 salariés. Le bilan social
récapitule en un document unique les principales données chiffrées
permettant d’apprécier la situation de l’entreprise dans le domaine
social, d’enregistrer les réalisations effectuées, et de mesurer les
changements intervenus au cours de l’année écoulée et des deux
années précédentes.
Les informations sont réparties en sept chapitres :
l’emploi ;
les rémunérations et charges accessoires ;
les conditions d’hygiène et de sécurité ;
les autres conditions de travail ;
la formation ;
les relations professionnelles ;
les conditions de vie des salariés et de leurs familles (dans la mesure
où ces conditions dépendent de l’entreprise).
Le comité d’entreprise ou d’établissement émet chaque année un avis
sur le bilan social, qui est ensuite adressé à l’inspecteur du travail
accompagné de cet avis. Les salariés ainsi que les actionnaires ont le
droit d’accéder au bilan social.
Le bilan social est né d’un souci de quantifier l’information sociale, et
de donner une base chiffrée au dialogue entre partenaires sociaux. Il a
eu pour effet de normaliser cette information, puisque les textes
précisent certaines notions (les types d’effectif par exemple) et
définissent certains indicateurs.
L a production du bilan social fait aujourd’hui partie des
procédures routinières des entreprises, elle est en grande partie
automatisée. Le bilan social ne suscite pas toujours auprès des
partenaires sociaux l’intérêt que ses concepteurs avaient imaginé, mais il
constitue néanmoins une base d’informations qui permet de tracer les
grandes lignes de la politique sociale suivie par une entreprise et de ses
e f f e t s . Certaines entreprises l’utilisent comme outil de
communication interne et parfois externe ; elles accordent alors
un soin tout particulier à sa présentation et le rendent largement
accessible.
APPLICATIONS
QCM
Choisissez, parmi les propositions suivantes, la ou les bonne(s) réponse(s).
CORRIGÉS
QCM
8.2. a. Le bilan social est bien une obligation pour les entreprises de
plus de 300 salariés, et il ne peut, par construction, être utilisé
directement comme outil de pilotage social. En revanche, tout l’enjeu
pour l’entreprise est de faire de cette contrainte une opportunité, en
utilisant le bilan social comme outil de communication, outil de
dialogue, comme base de données sociales normalisées et suivies dans
le temps, et comme révélateur de tendances et/ou
dysfonctionnements.
1. L'organisation du travail
A. Définition d’une organisation
Le propre d’une entreprise est de réunir des individus dans le but
d’atteindre des objectifs collectifs. Lorsque leurs intérêts
individuels ne les orientent pas spontanément vers la poursuite de ces
objectifs, il est nécessaire de construire des règles, des repères, des
relations qui rendent possible la coopération. C’est ce qu’on appelle
une organisation. Une organisation repose toujours sur une
division du travail (la répartition des rôles), des modalités de
coordination entre les individus et des dispositifs de contrôle.
L’activité qui consiste à organiser le travail peut être effectuée par les
responsables de l’ingénierie de production, par l’encadrement direct
des équipes, par les opérateurs eux-mêmes ou bien encore par la
direction des ressources humaines. Pour autant, dans toutes ces
situations, il s’agit bien d’une activité qui relève de la gestion
des ressources humaines, au sens large. La direction des
ressources humaines a pour mission, sinon de penser les meilleures
modalités d’organisation du travail, au moins de mettre en place les
dispositifs qui soutiennent au quotidien ces organisations.
B. Des organisations mécanistes aux organisations
organiques
Une question récurrente traverse le monde des organisations : existe-
t-il une façon de s’organiser qui serait plus efficace que les autres ? À
cette question, Frederick Winslow Taylor, considéré comme le
père de la théorie des organisations, répond sans ambigüité : le « One
best way » consiste à diviser le travail en séparant les tâches de
conception des tâches d’exécution. Les opérateurs doivent alors suivre
scrupuleusement les modes opératoires conçus selon des méthodes
scientifiques (ingénierie, ergonomie…). Par ailleurs, l’approche
taylorienne consiste à penser l’articulation des différents postes et
fonctions constitutifs de l’entreprise selon les mêmes préceptes
scientifiques. Les organisations tayloriennes appartiennent à la famille
des organisations qualifiées de mécanistes par Burns et Stalker
parce que l’organisation est pensée comme une machine dont les
postes et fonctions, largement normés, seraient les rouages.
Supervision directe : le travail est Petite taille Organique Assurer l’efficacité des
coordonné par l’intervention d’un Qualifications relations
responsable hiérarchique qui distribue faibles interindividuelles :
les tâches. Environnement construire un espace
Ex. : le patron d’une PME qui explique instable efficace pour la relation
chaque matin à ses salariés le de subordination ou
programme de leur journée. renforcer la
collaboration entre
Ajustement mutuel : les opérateurs Petite taille Organique collègues.
se mettent d’accord entre eux sur la Qualifications
répartition des rôles et partagent élevées
l’information nécessaire. Environnement
Ex. : les participants à un groupe- instable
projets qui organisent des réunions
d’avancement du projet.
APPLICATIONS
QCM
Choisissez, parmi les propositions suivantes, la ou les bonne(s) réponse(s).
CORRIGÉS
QCM
9.1. a. Une organisation sert à assurer l’action coordonnée de
différents individus qui ne partagent pas les mêmes intérêts. Rares
sont les organisations qui ont la maximisation du profit comme seule
finalité de l’action collective. Le sentiment d’appartenance des salariés
peut être un moyen de la coordination dans l’organisation, mais n’est
pas une finalité.
Gad-groupe.org
APPLICATIONS
QCM
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CORRIGÉS
QCM
10. 5. a. Tel que ce mini-cas est décrit, les consultants aussi qualifiés
soient-ils respectent des normes qui encadrent ce qu’ils doivent faire
et non les résultats auxquels ils doivent parvenir.
Missions et attribution
– Relations avec les fournisseurs du service (fournitures, voyagistes)
– Assistance à la mise en forme de documents
– Gestion des moyens et ressources du service (salles, moyens généraux)
– Assistance au développement des outils de pilotage de l’activité (fiches de réalisations)
Conditions d’exercice
– Compétences requises :
• Maîtrise des outils bureautiques
• Rigueur et discrétion
• Sens des responsabilités et du service
– Conditions de travail
• Poste localisé à la DSI
• Horaires de travail tels que définis dans le règlement intérieur pour les personnels non cadres
FICHE 11
La culture d'entreprise
A. La communication interne
La communication peut se décrire comme un enchaînement
d’opérations qui consistent pour un émetteur à encoder un
message qui passe ensuite par un canal avant d’être décodé par le
récepteur. Ce dernier, par son comportement ou par ses réponses,
signifie à l’émetteur ce qu’il en a compris. C’est ce qu’on appelle le
feed-back ou la rétroaction. À chacune de ces étapes, le message est
susceptible de subir des déformations qui en altèrent la portée.
APPLICATIONS
QCM
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11.5. Recruter des gens issus d’horizons divers est souvent présenté
comme quelque chose de bénéfique aux entreprises.
a. C’est vrai, cela améliore le climat social.
b. C’est vrai, cela améliore la qualité des décisions prises en élargissant
les perspectives sur les problèmes.
c. C’est faux, des gens différents ne raisonnent pas de la même manière
et se coordonnent moins bien.
CORRIGÉS
QCM
APPLICATIONS
QCM
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Nom : Prénom : 0 1 2 3
Interactions professionnelles
Le collaborateur participe activement aux échanges professionnels.
Auto-motivation
Le collaborateur se montre enthousiaste au quotidien.
Le collaborateur est intrinsèquement motivé.
Le collaborateur encourage les autres.
Progression personnelle
Le collaborateur met à profit les feedbacks qui lui sont donnés.
Le collaborateur cherche à progresser de lui-même.
Le collaborateur met à jour ses connaissances.
Évolution envisagée
Le collaborateur a envie de progresser professionnellement.
Le collaborateur se donne les moyens de réaliser ses ambitions.
Le collaborateur anticipe les évolutions de sa fonction.
Créativité
Le collaborateur a souvent de nouvelles idées dans son travail.
Le collaborateur arrive à penser au-delà de l’existant.
Le collaborateur fait preuve d’imagination pour résoudre les problèmes.
Assessfirst
CORRIGÉS
QCM
La gestion du changement
A. La notion d’acteur
Pour autant, les membres de l’organisation ne sont pas des pantins, ils
peuvent eux aussi avoir des stratégies et chercher à défendre leurs
intérêts. On parle alors d’acteurs pour désigner ces individus dotés
d’une rationalité, c’est-à-dire :
dotés d’objectifs propres et singuliers qui les distinguent les uns des
autres ;
capables de calculer les coûts et bénéfices liés à leurs décisions au
regard de ces objectifs.
Michel Crozier et Erhard Friedberg ont montré que les organisations
étaient des lieux dans lesquels s’affrontent des intérêts
potentiellement divergents et que chaque individu est porteur de sa
propre rationalité dépendant de sa personnalité, de ses ressources
personnelles…
un père de famille d’origine modeste avec une
formation acquise sur le tas n’aura pas les mêmes
comportements à l’égard de l’organisation qu’un jeune
homme célibataire doté d’un diplôme reconnu sur le marché.
Le second est susceptible de prendre des risques que le
premier ne peut se permettre. Mais les deux individus sont
rationnels.
B. Régulation conjointe
La régulation sociale est selon Reynaud un équilibre, une
négociation perpétuelle entre régulation de contrôle et régulation
autonome. C’est ce qu’on appelle la régulation conjointe.
Elle échappe largement à la direction comme aux salariés. En effet, la
direction a la capacité de fixer des règles, mais ces dernières sont
interprétées par les acteurs qui peuvent en jouer.
De même, la direction peut tenter d’agir sur la culture d’entreprise,
mais cela n’a d’effet que si les acteurs donnent du sens aux messages
qui leur sont proposés.
Enfin, la culture conduit les acteurs à interpréter les règles formelles
dans un sens ou un autre. Cela conduit à des usages différents des
règles qui structurent les comportements et qui finissent par se
cristalliser dans la culture.
Les règles effectives issues de la régulation sociale sont
difficilement maniables par un acteur particulier.
en 1978, dans L’Établi, Robert Linhart décrit la
situation suivante : trois Yougoslaves occupent des postes
successifs sur la chaîne de montage des serrures de l’usine
Citroën. Ils sont si adroits et si rapides qu’ils parviennent à
recomposer les trois postes en deux, si bien qu’un des trois
peut systématiquement se libérer pour fumer une cigarette ou
faire la conversation aux filles de la sellerie. Le chef ferme les
yeux car la production est effectuée dans les délais et sans
défaut. Bien sûr, l’encadrement aurait bien aimé supprimer
l’un des trois postes puisqu’il s’avère inutile, mais on ne
saurait décrire comment s’y prendre pour réaliser ces
prodiges d’habileté. Par ailleurs, ces ouvriers ont toujours la
possibilité de revenir au travail tel qu’il est prescrit.
APPLICATIONS
QCM
Choisissez, parmi les propositions suivantes, la ou les bonne(s) réponse(s).
CORRIGÉS
QCM
Intégration & loyalisme, esprit- soumission à culture d'entreprise, faible culte du don de
culture maison l'autorité formelle et culture-projet attachement soi, abandon à
et aux règles institutionnel, la mission
corporatisme
Évaluation informelle, basée sur la basée sur des basée sur des basée sur
interventions dans description de critères (re)négociés critères définis l'adhésion
la vie privée poste, critères en fonction des par les pairs, personnelle à
standards (échelle compétences, sur influence la doctrine
de notation, etc.) objectifs directe sur la
promotion
Mobilité informelle ou basée sur basée sur le mérite, basée sur question
absente l'ancienneté ou plans de carrière l'élection parmi illégitime,
des concours, personnalisés les pairs, basée sur la
classifications mandats à conformité aux
durée valeurs
déterminée
Rémunération salaire au temps échelle de salaire, salaire variable, lié équilibre entre question
aléatoire, inégalités basée sur au mérite, salaire fixe, illégitime : la
injustifiées l'ancienneté ou la nombreux mérites et motivation est
description de incentives revenus liée à la
poste externes mission même
Communica- informelle, contacts top-down, (notes, à la fois latérale, à la fois latérale rappel
tion directs rapports, ascendante et et collégiale, constant des
réunions) informelle, usage orientée vers valeurs
intensif des NTIC l'extérieur
Pichault F. et Nizet J., Les pratiques de gestion des ressources humaines, 2e édition, Le Seuil, 2013.
APPLICATIONS
QCM
Choisissez, parmi les propositions suivantes, la ou les bonne(s) réponse(s).
Créé en 2003, Tirami-su est un site de rencontres par Internet qui a connu
une croissance fulgurante (700 000 abonnés), et emploie actuellement 410
salariés.
L’entreprise a recruté un DRH quand le cap des 150 salariés a été franchi.
Ses premières réalisations ont été d’organiser la représentation du
personnel, de formaliser les entretiens annuels d’évaluation et le plan de
formation.
La majorité des sites de rencontres sous-traitent à l’étranger les services de
« modération ». Chez Tirami-su, les photos sont d’abord contrôlées par des
entreprises sous-traitantes à l’étranger. Un second filtrage plus scrupuleux
est ensuite réalisé en interne dans les bureaux de Tirami-su. Attablés en
open spaces, 70 employés (en équivalent temps plein) recherchent, à raison
de 320 annonces par heure, les photos manifestement détournées… Des
conseillers plus expérimentés analysent plus de 2 500 comptes par jour à
l’aide de mots-clés suspects, et ce du lundi au samedi, par roulement, de
9 heures à 18 heures.
CORRIGÉS
QCM
14.4. a. Une GRH individualisante peut dériver vers une mise sous
contrôle exagérée des individus. À l’inverse, la GRH objectivante se
place à l’échelle plus collective et protège mieux les individus de la
« tyrannie du marché », à condition que les collectifs réussissent à
faire contrepoids.
14.5. a. c. La GRH de Rémi est arbitraire et gagne à le rester. Elle
est bien adaptée à la petite taille et aux ressources de l’entreprise.
B. Théorie X, théorie Y
L’ensemble des réflexions sur cette question s’organise autour de deux
grandes conceptions radicalement opposées au sujet du rapport que
les hommes entretiennent avec le travail. Cette opposition, mise en
évidence par Douglas McGregor sous la forme d’une théorie X et d’une
théorie Y, inspire des pratiques gestionnaires elles-mêmes opposées.
Pour les premières, la motivation s’obtient par la mise en place de
systèmes de récompenses et de sanctions disciplinant des individus
par nature opportunistes.
Pour les secondes, la motivation est à chercher dans l’intérêt au
travail, l’autocontrôle, la qualité des apprentissages et le
développement de soi.
Hypothèse sur Les hommes cherchent à fuir le travail et les Le travail est une source
le rapport de responsabilités. d’épanouissement pour l’homme.
l’homme au Ils ne s’y engagent que s’ils sont contrôlés, Il peut s’engager dans le travail si les
travail sanctionnés ou récompensés. buts de l’organisation rencontrent
ses propres désirs.
Enfin, lorsque le travail s’effectue de façon isolée, sans qu’il soit possible
de contrôler les comportements des salariés au fur et à mesure de
l’exécution des tâches, elle-même imprécise, il est possible de concevoir
des systèmes reposant sur un salaire d’efficience. C’est-à-dire un
salaire et des avantages supérieurs à ceux pratiqués sur le marché du
travail (ou des conditions de travail extraordinairement confortables).
Dans une stricte perspective opportuniste, l’individu n’a pas intérêt à
prendre le risque de perdre une position enviable et la crainte d’une telle
éventualité peut le conduire à chercher à découvrir par lui-même ce qui
est attendu, voire à devancer les attentes de son employeur.
Tous ces dispositifs d’incitation ont pour effet à la fois de stimuler les
salariés en place, mais également de décourager ceux qui savent qu’ils
ne seront pas en mesure de réussir. Ces derniers ont alors intérêt à
quitter l’entreprise, voire, en amont, à ne pas souhaiter y être recrutés.
Un système d’incitation permet donc d‘élever la productivité en
intensifier les efforts, mais aussi en sélectionnant les meilleurs
éléments. C’est ce que les économistes appellent la prévention des
mécanismes de sélection adverse.
APPLICATIONS
QCM
Choisissez, parmi les propositions suivantes, la ou les bonne(s) réponse(s).
CORRIGÉS
QCM
15.1. a. b. c. Les trois réponses sont correctes, mais relèvent
d’explications théoriques différentes. Les stock-options sont une
formule de rémunération sous forme d’actions de l’entreprise vendues
aux salariés à des prix négociés à l’avance. La réponse a. se situe du
côté des théories de la motivation : les stock-options jouent sur le
besoin d’appartenance et d’estime de soi. La réponse b relève de la
théorie des incitations et joue sur l’alignement des intérêts des
« agents » sur ceux du « principal ». La réponse c se comprend en
termes de recherche d’équité et d’équilibre des échanges sociaux.
Concevoir la politique de
rémunération
A. La rémunération directe
La rémunération directe comprend une part fixe et une part variable.
La part fixe intègre le salaire de qualification qui rémunère le
poste occupé ou la qualification de la personne qui l’occupe et des
primes fixes liées à des contraintes particulières à chaque emploi.
La part variable rémunère la performance dans le poste. Elle est
donc réversible. Elle comprend une part individuelle (bonus,
primes…) et/ou une part collective.
Afin de déterminer la part fixe de la rémunération directe, il est
nécessaire de décider si la rémunération doit rémunérer le poste
occupé ou la personne qui l’occupe.
Dans le premier cas, il est nécessaire de procéder à une
classification des emplois, c’est-à-dire de déterminer quelle est la
hiérarchie des postes entre eux. Les méthodes de classification
peuvent reposer sur :
l’utilisation de critères classants comme la technicité du poste, sa
contribution économique, le degré requis d’autonomie… ;
la comparaison des postes par paire ou par rapport à des
emplois repères ;
des jugements de valeurs partagés ou non, explicites ou implicites.
Lorsqu’on rémunère la personne qui occupe le poste, il est nécessaire
de procéder à des opérations de qualification des personnes. Elles
peuvent reposer sur :
des critères objectifs tels que le diplôme détenu, le nombre
d’années d’expériences ;
les compétences détenues. Il faut alors se doter d’un référentiel
de compétences ;
des jugements plus ou moins explicites sur la valeur des individus.
3. Le mix-rémunération
La rémunération constitue un des outils principaux de la GRH et
participe à l’atteinte d’objectifs variés. La politique de rémunération
doit donc veiller à équilibrer ses différentes composantes en fonction
des objectifs recherchés.
Attirer du personnel qualifié : la compétitivité de l’entreprise sur le
marché du travail passe essentiellement par l’affichage d’une
rémunération directe élevée. Le salaire de base et les primes doivent
être mis en avant.
Fidéliser : retenir du personnel peut conduire à choisir des formes de
rémunération différée (actionnariat, stock-options) et croissantes avec
l’ancienneté (primes d’ancienneté), mais aussi des avantages dont il est
difficile de se défaire (mutuelle, logement).
Motiver : la rémunération motive d’autant plus qu’elle comporte
des éléments variables sur une base individuelle et repose sur des
critères de performances que l’individu a l’impression de pouvoir
influencer.
Impliquer dans le collectif : la rémunération implique d’autant
plus qu’elle contient des composantes variables collectives
(intéressement, participation) ou des composantes favorisant
l’identification à l’entreprise et le sentiment d’appartenance
(actionnariat salarié).
Maintenir un climat social serein : on veillera à ne pas établir
d’iniquités internes et à choisir des formes de rémunération qui ne
poussent pas à l’individualisme et à l’opportunisme. De nombreuses
entreprises reviennent ainsi à la pratique des augmentations
générales qui était pourtant tombée en désuétude.
Limiter les charges de personnel : toutes les composantes de la
rémunération ne sont pas soumises aux mêmes régimes d’imposition.
Ainsi, les primes d’intéressement, la participation, les versements et
abondements sur les plans d’épargne entreprise sont partiellement ou
entièrement exonérés de cotisations sociales et d’imposition pour le
salarié.
Ajuster les charges à la situation de l’entreprise : enfin, la
politique de rémunération doit permettre, en cas de difficulté
économique, d’ajuster les charges à la baisse. On introduira dans le
mix-rémunération des éléments variables réversibles (intéressement,
primes variables plutôt qu’augmentations générales ou
individualisées).
APPLICATIONS
QCM
Choisissez, parmi les propositions suivantes, la ou les bonne(s) réponse(s).
16.3. Prenons le point de vue d’un commercial. Quelle est pour lui la
rémunération la plus risquée ?
a. Uniquement la rémunération de base fixe.
b. Uniquement la part variable, sous forme de commissionnement sur son
propre chiffre d’affaires, versée mensuellement.
CORRIGÉS
QCM
16.1. c. Les stock-options sont des options d’achat d’action. Vous
n’exercerez l’option que si le cours de l’action a entretemps augmenté.
Vous achèterez alors des actions à une valeur inférieure à celle du
marché et pourrez soit les conserver soit les vendre et réaliser d’emblée
une plus-value. Les programmes de stock-options sont en principe
proposés à des salariés dont l’action est susceptible d’influencer le cours
boursier (cadres dirigeants) ou pour renforcer la reconnaissance et
l’identification à l’entreprise.
APPLICATIONS
Choisissez, parmi les propositions suivantes, la ou les bonne(s) réponse(s).
Exercice.
Gérer les carrières dans l’industrie de l’audit et du
conseil : ça passe ou ça casse !
Visitez le site consacré à la gestion des carrières chez
PricewaterhouseCoopers : http://carrieres.pwc.fr/index.html.
Discutez ce qui est mis en place pour gérer les collaborateurs. À quoi cela
sert-il de mettre autant de moyens à développer les carrières d’individus par
ailleurs déjà tellement talentueux ? Quel est le contrat psychologique sous-
tendu par cette politique ?
CORRIGÉS
QCM
Exercice.
Gérer les carrières dans l’industrie de l’audit et du
conseil : ça passe ou ça casse !
On mesure bien avec l’exemple du programme « haut potentiel » de
PwC le caractère exigeant de la relation d’emploi. Tous les
collaborateurs sont supposés s’impliquer au maximum et recevoir
énormément de la part de l’entreprise en retour. La carrière est donc à
comprendre comme une forme de reconnaissance offerte à ceux qui
réaliseront les plus grands sacrifices. Il s’agit en cela d’un vecteur de
motivation particulièrement puissant.
Implicitement, on ne voit pas émerger de programme de carrière pour
les collaborateurs qui ne seraient pas de hauts potentiels. On peut
imaginer que la règle veut que pour ceux-là, il n’y ait pas de carrière
interne proposée. En revanche, le fait d’être un ancien PwC constitue
un élément très attractif pour des recruteurs éventuels. La norme dans
ces secteurs veut que l’on progresse très rapidement après avoir été
repéré et accompagné par l’entreprise ou alors qu’on la quitte.
FICHE 18
La reconnaissance et le sens
du travail
B. La souffrance au travail
À l’inverse du flow, le travail peut devenir une source de souffrance et
de stress, le travail devient alors pour lui-même une sanction.
Selon Robert Karasek, le travail devient dangereux lorsque les
individus sont soumis à des demandes fortes (travail intense,
morcelé et complexe) et que l’individu est amené à le réaliser sans
pouvoir exercer de contrôle (absence de marges de manœuvre,
compétences insuffisantes, manque de moyens) et sans bénéficier
de soutien professionnel ou émotionnel de la part des collègues ou
de la hiérarchie.
Au stress professionnel peuvent se rajouter des facteurs de souffrance
tels que les tensions ou ambiguïtés de rôles lorsque le rôle que les
individus doivent jouer dans l’organisation sont contradictoires entre
eux ou mal définis.
2. Le travail malmené
De nombreux indicateurs mettent en évidence une montée du malaise
au travail dans les pays occidentaux en général et en France en
particulier (désaffection à l’égard des progressions de carrière, stress,
des troubles musculo-squelettiques,…). Ce phénomène est souvent
attribué à l’intensification du travail, mais également à une crise de la
reconnaissance.
A. L’intensification du travail
De nombreux auteurs, psychiatres, psychologues, ergonomes ont mis
en évidence une intensification du travail liée à l’augmentation de
la concurrence entre entreprises, à la recherche assumée de la
rentabilité maximale et à la mise en œuvre de techniques
d’optimisation de la production de plus en plus continue qui
s’accompagnent de tensions dans les rapports sociaux.
APPLICATIONS
QCM
Choisissez, parmi les propositions suivantes, la ou les bonne(s) réponse(s).
CORRIGÉS
QCM
APPLICATIONS
QCM
Choisissez, parmi les propositions suivantes, la ou les bonne(s) réponse(s).
Exercice.
Les théories du capital humain, de l’agence et des
coûts de transaction
LOG2000 est une entreprise de 300 salariés qui gère un parc d’environ
15000 logements locatifs à vocation sociale. Cette dimension sociale fait
partie des gênes historiques de l’entreprise, et elle est largement cultivée à
travers sa communication interne et externe. Implantée sur l’ensemble d’un
département, elle est organisée en agences elles-mêmes subdivisées en
secteurs. Les rémunérations y sont considérées comme relativement faibles,
mais les perspectives de promotions sont reconnues comme importantes et
variées : on peut faire carrière chez LOG2000. Par ailleurs, il y a une quasi-
garantie de l’emploi. La mobilité inter agences est importante, ce qui permet
d’assurer une bonne intégration : l’information circule bien, les personnels
ayant eu pour beaucoup d’entre eux l’occasion de se connaître dans des
contextes professionnels. Au début des années 2000, l’entreprise prend un
tournant stratégique et fait de la qualité de service l’une de ses priorités. Cela
s’accompagne d’une réorganisation totale de l’activité, avec une redéfinition
des agences et des secteurs, plus homogènes du point de vue des missions et
du nombre de logements, et avec l’apparition d’une nouvelle figure, le chef
d’agence, considéré comme un manager de centre de profit à la tête d’une
équipe de 30 personnes. Son poste a été codifié, et un référentiel de
compétences requises a été élaboré de façon très précise. Un important
programme de formation est mis en place (d’un montant moyen annuel
équivalent à 5 % de la masse salariale), orienté à la fois vers des compétences
techniques (maintenance des logements), juridiques (droit locatif) et
managériales (animation des équipes). Les chefs d’agence ont droit à des
stages de formation, mais le volume de travail personnel est important. S’ils
sont confirmés dans leurs nouvelles responsabilités, ils accèdent au statut
d’agent de maîtrise.
Dans le cas ci-dessus, repérez quels sont les éléments qui relèvent de la
théorie du capital humain, de la théorie de l’agence et de la théorie des coûts
de transaction.
CORRIGÉS
QCM
Exercice.
Les théories du capital humain, de l’agence et des
coûts de transaction
Éléments relatifs à la théorie du capital humain
La formation est utilisée pour augmenter les capacités productives des
salariés, pour les sensibiliser à la qualité de service voulue et définie
par la direction et pour leur permettre d’acquérir les compétences leur
permettant d’atteindre cet objectif. On observe des compétences très
spécifiques (la maintenance technique des logements) et des
compétences générales (compétences managériales par exemple).
L’investissement en capital humain est pris en charge par l’entreprise
(montant important des dépenses de formation) et par les salariés
(formations en partie sur le temps personnel).
Éléments relatifs à la théorie de l’agence
Les contrats de travail font état d’un niveau de rémunération plutôt
faible, compensé par des perspectives de promotions avérées et par
une grande stabilité dans l’emploi. On trouve donc là des éléments
contractuels visant à inciter les salariés à s’investir dans leur travail et
dans leur formation, et à rester fidèles à l’entreprise (l’équilibre
rétribution-contribution se fait sur la carrière). L’appariement des
salariés sur les postes se fait sur la base des compétences révélées à
travers les différentes affectations.
Le recrutement
Attention
Cadres Non-cadres
Fournir un CV 95 % 80 %
APPLICATIONS
QCM
Choisissez, parmi les propositions suivantes, la ou les bonne(s) réponse(s).
CORRIGÉS
QCM
La formation
1. Le recours à la formation
A. Une obligation
En France, toute entreprise, quelle que soit sa taille, doit participer au
financement de la formation professionnelle des salariés. C’est une
obligation depuis la loi fondatrice de 1971 et cela contribue à la
spécificité française en matière de formation professionnelle continue.
La loi de mars 2014 prévoit que ce financement obligatoire passe
par le biais d’une contribution unique de 1 % de la masse salariale
(0,55 % pour les entreprises de moins de 10 salariés). Les versements
ainsi réalisés sont gérés paritairement par des organismes collecteurs
agréés (OPCA) qui mutualisent ces fonds au niveau d’une branche
d’activité.
Les dépenses de formation des entreprises vont cependant au-delà de
ce minimum obligatoire : elles représentent, en 2011, 2,73 % de la
masse salariale, et leur niveau est fortement lié à l’effectif. Par ailleurs,
le taux d’accès à la formation est très largement conditionné par la
catégorie d’emploi. Ainsi, les cadres ont un taux d’accès à la formation
de 56,5 % alors que celui des ouvriers et des employés est de l’ordre de
33 %.
Source : Céreq
B. Une conviction
Le premier d’entre eux est la volonté de développer les
compétences des salariés dans une perspective de capital humain
(fiche 19). La formation est dans ce cas conçue comme un
investissement, qui permet aux salariés de développer leurs
connaissances et leurs capacités, et donc d’être plus performants.
Cette optique est d’autant plus importante que les organisations et les
technologies se complexifient, et qu’elles sont exigeantes en matière de
qualifications.
Dans une optique stratégique, les entreprises bâtissent leur
avantage concurrentiel sur la base de ressources spécifiques, c’est-à-
dire sur ce qu’elles savent faire et que leurs concurrents ne savent pas
faire. À ce titre, la formation peut être mobilisée pour doter
l’entreprise de compétences humaines distinctives.
Une entreprise peut également choisir de recourir à la formation dans
le cadre de son dialogue social. Jouer sur le niveau des dépenses de
formation, sur les contenus ou sur le taux d’accès de certaines
catégories de salariés peut effectivement être un moyen d’entretenir ou
d’améliorer le climat social. Dans cette perspective, la formation est
également un moyen de développer l’employabilité des salariés, c’est-
à-dire leur capacité à se maintenir dans leur emploi (employabilité
interne) ou d’augmenter leur chance de retrouver un emploi chez un
autre employeur (employabilité externe).
2. Un cadre réglementaire en profonde
évolution
A. Les dispositifs existants
Le paysage réglementaire de la formation professionnelle a
profondément évolué à travers la loi du 5 mars 2014, présentée comme
une réforme globale de la formation continue. Elle concerne en effet la
formation professionnelle elle-même, notamment par la création d’un
compte personnel de formation (CPT), mais également son
financement et sa gouvernance.
Le compte personnel de formation (CPT) se substituera au DIF à
partir du 1er janvier 2015. Il s’agit d’un crédit d’heures de formation
alimenté annuellement, avec un plafond de 150 heures sur 7 ans. Il est
attaché à la personne dès son entrée dans la vie professionnelle, et la
suit, même à l’occasion de changements d’emploi ou de périodes de
chômage. Il est utilisé pour acquérir des compétences attestées par une
qualification, une certification ou un diplôme, et en lien avec les besoins
prévisibles de l’économie.
L’objectif affiché du CPF est la sécurisation des parcours
professionnels, notamment en s’adressant tant aux demandeurs
d’emploi qu’aux salariés. Dans son principe, le CPF donne également
plus d’initiative aux salariés dans la construction de leur carrière
professionnelle. Ceux-ci peuvent par exemple négocier avec leur
employeur l’accès à une formation qualifiante en apportant des heures
qui viennent de leur compte. Cette démarche est également
encouragée par la réalisation d’un entretien professionnel avec
l’employeur, rendu obligatoire tous les deux ans, et visant à étudier
conjointement les perspectives d’évolutions professionnelles.
L’atteinte de ces objectifs dépendra beaucoup de la volonté des
acteurs, employeurs et salariés, à jouer le jeu de ce nouveau rapport à
la formation professionnelle, et de leur capacité à s’approprier ce
dispositif. Le DIF avait été présenté avec des ambitions analogues,
mais a finalement connu une réussite assez médiocre. Les Directions
des Ressources Humaines ont, dans cette perspective, certainement un
grand rôle à jouer.
Le congé individuel de formation (CIF) est un autre dispositif qui
permet au salarié de bénéficier de formations au cours de sa carrière
professionnelle. Il s’agit d’un droit à s’absenter de son poste de travail
pour suivre une formation longue (normalement inférieure à un an).
Son financement (rémunération du salarié et coût de la formation
notamment) peut être pris en charge par des organismes paritaires tels
que les fonds de gestion du CIF (FONGECIF).
Pour compléter ce panorama, il faudrait également mentionner
d’autres dispositifs mobilisables tels que le bilan de compétences
(réalisé par un prestataire extérieur à l’entreprise, et permettant à un
salarié de faire le point sur ses compétence et son projet professionnel)
ou la validation des acquis de l’expérience (permettant de
valider l’expérience par un diplôme, une qualification ou un titre).
CORRIGÉS
QCM
1. Définitions
A. La notion de compétence
La compétence peut être définie comme la capacité d’un individu à
mobiliser des ressources (connaissances, savoir-faire et
comportements) pour réaliser de façon satisfaisante une activité
professionnelle donnée dans un contexte précis. Elle s’observe
et s’évalue en situation de travail.
La compétence se distingue donc de la qualification qui se
détermine à partir de données objectives, telles que le diplôme ou
l’ancienneté dans un poste. Mais il ne faut pas opposer les deux
notions :
Les connaissances acquises dans le cadre de la formation initiale
constituent des ressources que peut mobiliser un salarié pour être
compétent dans une situation donnée.
Les formations initiales, même générales, permettent de développer
des capacités qui peuvent très rapidement se transformer en
compétences professionnelles. Par exemple, savoir prendre des
notes, savoir travailler en équipe, etc.
Les formations initiales se professionnalisent et permettent
l’acquisition de capacités professionnelles, par exemple à travers les
stages ou les périodes d’alternance.
Raisonner en termes de compétences représente un enjeu pour
l’entreprise, car cela lui permet de s’affranchir d’une logique de
postes, et de mettre en œuvre des formes d’organisation du travail plus
flexibles et plus innovantes. Mais il s’agit également d’un enjeu pour
le salarié, qui peut se voir reconnaître les compétences qu’il
développe tout au long de sa vie professionnelle. En contrepartie, cela
entraîne une individualisation des formes de reconnaissance
du travail.
Rotation de poste, – Acquisition par les salariés de compétences correspondant à des postes de
polyvalence et travail différents.
mobilité – Diffusion des compétences au sein du collectif.
Promotion – Reconnaître par un changement de coefficient ou par un changement de
statut les efforts engagés par les salariés pour développer leurs compétences.
– Construire des parcours et des carrières permettant aux salariés
l’élaboration d’un projet professionnel cohérent sur la base du
développement de leurs compétences.
A. Le référentiel de compétences
Le référentiel de compétences définit, pour une activité donnée, les
compétences attendues. Les descriptions sont déclinées au moyen de
verbes d’action. Elles doivent également être graduées pour permettre
au salarié de s’inscrire dans une dynamique de progression.
Les compétences étant, par définition, relatives à un contexte précis, le
référentiel compétences doit être produit par et dans l’entreprise.
Il est le résultat d’un travail long et minutieux, qui doit viser à rendre
les plus objectives et les plus réalistes possible les appréciations
portées sur les compétences détenues par les salariés.
Tableau 22.2. Exemple de déclinaison d’une compétence : « communiquer en
atelier »
Niveau de Description
maîtrise
1 Identifier l’information nécessaire à son travail
5 Élaborer un document
B. Compétences et organisation
Les caractéristiques de l’organisation du travail peuvent encourager ou
au contraire freiner la production de connaissances et savoir-faire
développés dans l’activité. Les possibilités d’apprentissage liées aux
situations de travail sont d’autant plus grandes que :
le travail est peu parcellisé ;
le travail a une dimension collective ;
le sens du travail demandé est clairement perçu ;
des processus d’essai-erreur sont possibles ;
les procédures de résolution de problème sont encouragées, etc.
L’entreprise peut considérer les connaissances et savoir-faire
développés dans l’activité comme des ressources, pour améliorer les
outils ou l’organisation.
CORRIGÉS
QCM
22.1. c. Un référentiel de compétences est un outil de gestion qui
correspond à un contexte spécifique. Il faut combiner différentes
formes de recueil de données (observation, entretiens, incidents
critiques, etc.) et valider le résultat obtenu auprès des différents
acteurs concernés. Cette démarche est rendue nécessaire par le fait
que les compétences ne sont pas souvent directement visibles. Elle
permet également une meilleure légitimité et une meilleure
appropriation de l’outil.
22.3. b. (en règle générale). Ne faire aucun lien, même indirect, entre
la rémunération et le développement de compétences pose un
problème d’incitation. Néanmoins, dans certains cas, le maintien de
l’employabilité du salarié grâce au développement des compétences est
présenté comme la contrepartie des efforts qu’il engage. Faire un lien
direct et automatique entre salaire et développement de compétences
est une stratégie risquée en termes de contrôle de la masse salariale.
Souvent, la reconnaissance financière du développement de
compétences se fait par l’intermédiaire de progression dans la grille de
classification ou par le versement de primes individuelles.
2. La mobilité interne
A. Définition
La mobilité interne se définit comme le changement d’emploi ou
d’affectation au sein d’une entreprise. Elle peut être choisie ou
subie par le salarié. On distingue trois types de mobilité principaux,
qui peuvent se combiner :
la mobilité verticale correspond à l’accès à un niveau hiérarchique
supérieur au sein d’un même métier ou d’une même fonction ;
la mobilité horizontale correspond à un changement de fonction
ou de métier ;
la mobilité géographique correspond à un changement de lieu.
Pour l’employeur, la mobilité constitue un moyen
d’accompagnement des mutations organisationnelles. Elle
peut favoriser la motivation et la fidélisation des salariés à travers
les perspectives qu’elle propose. Elle peut également s’envisager
comme une forme de diffusion des compétences, et d’amélioration
de la coordination au sein de l’organisation. Cependant, un rythme
de mobilité trop élevé fait courir des risques de désorganisation.
Pour le salarié, la mobilité, lorsqu’elle est choisie, peut être un moyen
au service de son évolution professionnelle. Mais elle fait courir
des risques liés aux erreurs de trajectoires toujours possibles, aux
difficultés d’adaptation à de nouveaux postes ou à de nouvelles
équipes, et à l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie
privée.
A. Le principe de la GPEC
Il peut être énoncé en trois temps :
1. Détermination des besoins en ressources humaines à un
horizon de moyen terme. Cette phase s’appuie sur des choix
d’orientation stratégique, sur des hypothèses externes (évolution
des marchés, environnement réglementaire, environnement
démographique) et internes (organisation du travail et
technologies).
2. Prévision des ressources humaines disponibles, en effectifs et
en compétences, sur le même horizon temporel. Cette phase s’appuie
également sur des hypothèses, relevant de choix de gestion (décisions
de recrutement, de formation, de gestion des compétences) et de
choix individuels des salariés (turn over, départs en retraite, etc.).
3.Diagnostic d’écart entre les besoins et les ressources pour chaque
période de l’horizon temporel, et mesures d’ajustement. Le
diagnostic d’écart est fortement conditionné par les nombreuses
hypothèses des phases 1 et 2. C’est donc une mesure à la fois
nécessaire et fragile, qu’il faut affiner dans le temps. Les mesures
d’ajustement visent à prévenir les déséquilibres, en mobilisant des
leviers de GRH comme les recrutements, les différentes formes de
départs, les mobilités, la formation ou le développement des
compétences.
B. L’obligation de négocier
La loi du 18 janvier 2005 a créé une obligation triennale de
négocier (mais non de conclure un accord) pour les entreprises et les
groupes de 300 salariés et plus sur les trois volets suivants :
Les modalités d’information et de consultation du comité
d’entreprise (CE) sur la stratégie de l’entreprise et ses effets
prévisibles sur l’emploi ainsi que sur les salaires.
La mise en place d’un dispositif de GPEC ainsi que sur les
mesures d’accompagnement associées en particulier en matière
de formation, validation des acquis et de l’expérience (VAE) et de
bilan de compétences, ainsi que sur les accompagnements de la
mobilité professionnelle et géographique des salariés.
Les conditions d’accès et de maintien dans l’emploi des salariés
âgés et de leur accès à la formation professionnelle.
APPLICATIONS
QCM
Choisissez, parmi les propositions suivantes, la ou les bonne(s) réponse(s).
CORRIGÉS
QCM
23.4. a. Il n’est pas rare de voir des mobilités qui conjuguent dans un
23.4. a. Il n’est pas rare de voir des mobilités qui conjuguent dans un
premier temps une évolution de poste pour parfaire la connaissance
d’une activité donnée avant de proposer ensuite une mobilité verticale
La loi du 11 mars 1957 n’autorisant aux termes des alinéas 2 et 3 de l’article 41, d’une part, que
les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées
à une utilisation collective » et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un
but d’exemple et d’illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle,
faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite »
(alinéa 1er de l’article 40). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce
soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code
pénal.
Cette œuvre est protégée par le droit d’auteur et strictement réservée à l’usage privé du client.
Toute reproduction ou diffusion au profit de tiers, à titre gratuit ou onéreux, de tout ou partie
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ou pénales…