Protection Contre L'erosion
Protection Contre L'erosion
Protection Contre L'erosion
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1 SOMMAIRE
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A RAPPELS THEORIQUES
B. APPLICATION A l.J\ ZONE "GERANIUM"
1
CON S EI LS TECHN I Q UES 5
1
B. AU NIVEAU DE L'EXPLOITATION
1 RE FEREN CES 1 6
1
1
1
1
1 DO N N E E S FO N D A M E NTALES
1
1
A. RAPPELS THEORIQUES
1 1 . G é né ra l i té s -
L'érosion
Défi n i t i o ns
1
a ffleura ntes et a u t ra n s p o rt des produits i s s u s de ces proces s u s , produits qui
sont de toutes tailles. Ces actions se traduisent par le nivellement des continents, par le
transport et l'alluvionnement par les rivières et par la sédimentatio n dans les océans. Cette
notion gé nérale e nglobe des processus très variés qui se déroule nt à des échelles très
1 dive rses
1
{activées sous climat tropical humide)
- décapage de la pellicule superficielle du sol
- ravineme nt
- glisseme nts de terrains et écroulements de falaises.
1 NB : Cette fiche se limite à l'érosion des terres agricoles . Mais la préservation de l'outil de
travail des agriculteurs n'est pas le seul e njeu de la lutte contre l'érosion ; il se situe
1 également au niveau de la sécurité des populations {habitat dans les cirques e n particulier)
et la protection des infrastructures {routes... ) ou de l'environ nement {lagon. . . ).
1
Les processus d'érosion sont provoqués par des a ge n t s biotiques {animaux,
actions humaines, plantes) ou abiotiques {éléme nts du climat {ea u et vent) et dynamique
i nterne du globe terrestre) réagissant sur les propriétés physico -chimiques des roches.
1
régions du globe où l'érosion est la plus active. Dans le cas des terres agricoles, les agents
principaux sont la pluie {érosio n pluviale) ou le vent {érosio n éolien ne), mais il ne faut
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PROTECTION CONTRE L'EROSION -2-
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pas oublier que ces agents n'entraînent que ce qui est mis à leur disposition par les
facteurs de l'érosion. 1
L'essentiel de cette fiche sera consacrée à l'érosion par l'eau .
1
1
Les facteurs de l 'érosion :
1
l'action des agents d'érosion (pluie ou vent) . I l n'y a pas de schéma général pou r affirmer
que tel ou tel facteur prédomine sur les autres : il s'agit presque toujours, par région, de
cas particu liers , où ce rtains facteurs sont plus i m portants que d'autres. Il faut bien
co mprendre également qu'aucun facteur n'agit seul : c'est une conjonction de divers
facteurs avec des intensités variables.
Des travau x de nombreux chercheurs ont permis d'établir une Equation de
Prévision de !'Erosion· (encore appelée Equation de WISC H M EI E R ) : elle est le produit
1
1
d'un ensemble de
facteurs qui interviennent et influencent l'érosion :
1
E = R . K . SL . C . P
dans laquelle
E
R
K
est la quantité de terre érodée sur une parcelle
est l'indice d'Erosivité des pluies (liée à leur énerg ie cinétique)
est l'indice de résistance du sol
1
SL
C
est le facteur topographique qui regroupe les effets de l'inclinaison et de la
longueur de la pente
est le facteu r biologique comprenant les interactions liant la couverture
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1
végétale et les tech niques culturales sur l'érosion
P est un facteur qui tient compte des aménagements anti-érosifs.
Le mécanisme de l'érosion :
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s té ri l e .
- par concentration des eaux d e ruissellement
- par le transport d'éléme nts solides (roches, terre, branches . . . )
• Erosion par l'eau ; i l s'agit d'un modèle m athématique pour la seule érosion en nappe 1
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1 PROTECTION CONTRE L'EROSION -3-
1 L'érosion se manifeste sur les terrains agricoles par une érosion chimique
(lixiviation des éléments fertilisants - voir fiche ENGRAIS), par une érosion en nappe
1
(érosion des éléments fins) souvent imperceptible et une érosion en rigoles, voire en
ravinement.
1
sol couplée à un temps sec rend les terrains très fragiles ; la matière organique et le
recouvrement du sol (paillage) limitent cette forme d'érosion.
1 2 . La l utte a nt i érosive
Principes de lutte :
1
- F re i n e r l e r u i s e l l e me n t
- E v a c u e r l 'e a u excéde n t a i re
1
L'érosion est un phénomène contre lequel il faut savoir ag i r à temps. Plus
on retarde l'aménagement des versants plus le problème se complique au point de devenir
insurmontable et d'entraîner l'abandon de certaines zones.
1 T echniques de lutte :
1
La protection des sols contre l'érosion commence par une affectation la plus
adéquate possible des terres selon leurs caractéristiques (sol, pente).
1
l'on craint de ne pouvoir contrôler cette érosion, il faudra alors prévoir des solutions de
"secours" (fossés d'évacuation . . . ).
1 1 . Le consta t
1 Lors des cyclones, seuls sont pris e n compte les dégâts aux cultures alors que
les. conséquences_ p�do_l 9giques dues à l'insuffisance des protections anti-érosives sont
parfois beaucoup plus graves : au cours du cyclone F IR I N GA (29 janvier 1989) des
1 épaisseurs de 35 cm de terre a rable ont été emportées sur des centaines de m 2 ( Piton
Goyave).
Ces observations spectaculaires ne doivent pas faire oublier le phénomène plus
1 commun mais insidieux qui entraîne l'amenuisement de ïa partie fertile du sol et dont la
conséquence est la baisse des rendements (un rapport de 1 à 10 peut être observé) - : c'est
la productivité des intrants et du temps de travail qui sont alors mis en question.
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PROTECTION CONTRE L'EROSION -4-
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2. Les facte u rs d ' é ro s i o n
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la lame d'eau.
Les phénomènes d'érosion com mencent sur des p e n tes très faibles inférieures à 1%
( Afrique Tropicale) 1
A la Station IR AT de TRO IS -B ASSINS, pour les différents it inéra ires pratiqués , la pente
constitue le facteur dominant, a vant le type de tra vail du sol et le taux de couverture. Une
i nc l i naison de 8 à 9° représente un seu i l critique du moins pour la zone des Hauts de
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l'Ouest, compte tenu du caractère particulier de certaines précipitations orageuses.
La pente détermine la vitesse d'écoulement de l'eau sur le sol : l'accélération est d'autant
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plus grande que la pente est forte. De plus l'eau qui ne s'infiltre pas s'accumule tout au long
du versant (cumul des lames d'eau et confluence des filets d'eau) .
On notera qu'à inclinaison égale , l'érosion est plus forte sur une pente c o n cave que sur
une pente convexe.
1
Des f acteurs agri coles :
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1
Mieux valoriser le temps de travail, imposent lorsque le terrain s'y prête, des moyens de
cultures plus rapides à l'aide d'engins mécaniques . Par rapport à la méthode
"traditionnelle", certains trava u x de sol entraînent la multiplication des points où la
terre est remuée inutilement (entre les endroits où l'on sème, où l'on plante). En méthode
traditionnelle, seuls sont perturbés les po ints de plantation ; avec le labour (par exemple)
toutes les parties intermédiaires le sont aussi. 1
Depuis le début du siècle, les observations à la Réunion ont montré qu'un sol couvert ne
s'érode pratiquement pas.En revanche toute mise en culture comporte à des degrés divers et 1
1
de manière plus ou moins continue dans le temps le risque d'une érosion irréversible
mais comme dans beaucoup d'autres domaines, il s'agit de seuils à ne pas dépasser. Il
importe donc de calcul_�r.. les _ risques encouru par une mise en valeur : par ordre de
protection décroissante , on citera la friche d 'acacias , la canne, le géranium et le
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maraîchage.
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1 PROTECTION CONTRE L'EROSION -5-
1 plantes
Cette protection est liée à la lois à couverture aérienne et au tissu racinaire des
1 l'eau s'écoule le long des tiges et des feuilles ; si les feuilles sont larges il y a
l'inconvénient de voir les gouttes tomber toujours au même endroit.
- Le second rôle est de diminuer la vitesse du ruissellement superficiel.
1
- Un bon système racinaire, développé verticalement ou obliquement, en
pénétrant les agrégats, aére le sol et favorise les échanges atmosphére/sol
en permettant une bonne infiltration, il limite le ruissellement et par l à
1
même l'érosion.
- Par ailleurs le tissu racinaire renforce le maintien du so l (dans la mesure
où les racines ne sont pas seulement juxtaposées aux surfaces des agrégats).
- On remarquera en outre que les racines augmentent les qualités
1 Les modes de mise en valeur (choix des cultures et des techniques culturales) sont
1
déterminants pour les phénomènes d'érosion, mais les périodes d'app lication (pour le
travail du sol et l'implantation des cultures) le sont tout autant.
1 P R ATI Q U ES D ES AG R I C U L T E U RS
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1 Les conseils techniques qui suivent s'appuient en grande partie sur les
pratiques des agriculteurs. C'est pourquoi nous ne développeront pas ce chapitre.
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CO N S E I L S T E C H N I Q U ES
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1 Deux remarques préliminaires doivent être faites pour ce qui concerne la
diffusion des conseils techniques qui suivent
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PROTECTION CONTRE L'EROSION -6-
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A. AU NIVEAU D E LA P A R C E L L E
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1. U ne me i l l e u re q u a l ité d e s tra v a u x d ' a m é l i o ra t i o n f o n c iè re (défric heme n t ,
é p i e r r a g e ... ) 1
1
- le choix des techniques
Ces travaux sont d'autant moins agressifs qu'ils sont faits avec des moyens
1
légers. Les engins lourds (bulldozers) destructurent le sol et accélèrent sa dessication.
Mais les difficultés liées à leur maniement peuvent également avoir pour conséquence
l'entraînement de l'horizon superficiel fertile jusqu'aux andains ou le recouvrement de cet
horizon par l'horizon sous-jacent plus pauvre.
Le défrichement manuel est lui beaucoup moins agressif mais le temps et le
coût correspondant limitent sa mise en œuvre. Des mesures compensatoires (subventions)
sont expérimentées (périmètres de l'O GAF 1 ou des OLAF) et des alternatives mécanisées
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1
existent : pelle-araignée débroussailleuse ou arracheuse (cette technique est encore
expérimentale mais semble bien adaptée aux terrains difficiles : pentes fortes, terrains
humides . . .), herbicides totaux débroussaillants . . .
Il est important d'éviter que le sol ne se trouve sans protection végétale lors des
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fortes pluies. Cela implique de trouver un compromis entre la nécessité d'attendre la fin de
la saison cyclonique et celle de planter avant la sécheresse (sauf si l'on peut irriguer).
Dans les Hauts de l'Ouest, les travaux peuvent commencer en avril ; ailleurs il est
préférable d'attendre le mois de mai ( Tampon) voire plus tard (Makes, Saint-Joseph).
Quelque soit la zone, les défrichements ne doivent pas être faits en octobre-novembre du
fait des pluies orageuses du début de l'été.
Ces remarques sont conditionnées par une véritable mise en valeur des
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1
parcelles à la suite de ces travaux.
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2. A mél iorer l a c o u ve rtu re d u s o l
1
Les associations augmentent la couverture du sol. On remarquera d'autre part
que ce sont généralement les cultures en intercalaire de géranium (cultures de
diversification) qui reçoivent la fumure organique ; le géranium en bénéficie alors
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indirectement. Des travaux sont en cours actuellement (voir chapître I V) concernant
l'association du géranium à des cultures améliorantes.
Cette technique de protection est encore peu utilisée à la Réunion. Elle est
possible avec les résidus des ·mauvaises herbes ou des cultures intercalaires du géranium
1
1
ou bien encore par les résidus de distillation. Cette couverture peut alors nécessiter
l'utilisation d'outils de semis appropriés (canne planteuse).
Cf2.ôF
2 OI.AT
: Opération Groupée d'Aménagement Foncier (Hauts de Saint Paul).
: Opération Locale d'Aménagement de Terroir. 1
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1 PROTECTION CONTRE L'EROSION -7-
1 - les rotations :
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La rotation avec des cultures améliorantes (légumineuses couvrantes et
graminées - sauf le maïs) assure le maintien - voire la restauration - de la fertilité et de
la structure du sol. Ainsi l'implantation des cultures suivantes (érosives) se fera mieux ce
qui diminuera d'autant les phénomènes d'érosion.
1 le travail du sol
1
L'intérêt sur le plan agronomique du labour (effet temporaire sur la
macroporosité mais détruit la microporosité , accélèration de la dégradation des matières
organiques et création d' une discontinuité) est encore entouré de beaucoup d'incertitudes .
Un travail minimum et localisé (bandes étroites à la motobineuse ... ) et l'utilisation d'outils
1 légers (motorisés ou non) semblent préférables au labour avec tracteur. A tous points de
vue, l'utilisation du rotavator est à proscrire (il oblige en particulier à des incorporations
énormes de matière organique).
1
La maîtrise des mauvaises herbes par les herbicides est de loin préférable à la
gratte.
La fumure organique améliore la structure du sol (le sol est plus stable, la
1 Il faut être attentif au calage des cycles culturaux sur les épisodes climatiques
prévisibles statistiquement (période sèche, pluies orageuses de début et fin d'été, pluies
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cycloniques). Un coiïseif général n'est pas possible : ce calage est fonction de l'altitude et
des particularités climatiques de chaque secteur.
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B . AU N I V E A U D E L ' E X P LO I TATI O N
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1 . L a p rise en compte d e tout l 'es pace 1
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Un aspect important qui conduit à augmenter les risques d'érosion est la volonté
des agriculteurs de rentabiliser, selon eux, l'espace au maximum . Cela entraîne
quelquefois des défrichements sur des pentes fortes pour mettre en place du géranium. Sans
chercher à imposer quoi que ce soit, il est intéressant d'étudier avec l'agriculteur les
possibilités de planter autre chose sur les pe ntes supérieures à 50 % : des arbres
pour le bois de chauffe ou pour faire des piquets de clôtures (pour une utilisation
personnelle ou non), des arbres fruitiers avec une pelouse, des fourrages, du chouchou,
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etc .. .
1
l'occupation de leur sol, on peut se référer aux points suivants :
Pour ce qui concerne les fonds de rav i nes (qui ne contraignent pas à la
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limite de protection des 1 O mètres à partir du lit), il est possible de mettre en place des
petits seuils derrière lesquels l'eau ralentit et les sédiments s'accumulent. Des terrasses
fertiles se forment alors rapidement et l'agriculteur peut planter diverses cultures. ; il
faut fixer le fond et les côtés. Il est nécessaire de récupérer l'énergie en contrebas
(bavettes) des seuils ou d'avoir des dénivellations entre les seuils compatibles avec un
profil d'équilibre (sinon un creusement apparaît) 1
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·. ·. ·. ·. · 1
SEUIL 1
SEUIL 1
1
1
1
w,
••. � "l::::
SEUIL�,
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considérés comme des moyens de lutte suffisants.
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perte de place).
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(Schéma extrait du Manuel de Conservation des Sols traduit de l'américain par la Maison Rustique. Epuise )
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1 SECTION AUX POINTS A -A
Mi n . de 1 . 2 0 m Mottes de gazon e n
foncées d a n s l e sol
SECT ION AUX PO INTS A-A
.
M i n . de 3 m -- f
Mottes de gazon en-
SEC T I ON AUX PO I NTS A-A
1
r+A i ,
r. · __ : ,:·
'.:':���:
Branc hages A 1 i Remb l a i p i l onné Pente 1 / l '
· � ·'ê:11 -.. 'l
M i n de 0 ,90 m
J�
1
___ 0 , 60 m j
[A _j if--.-., 1 !, Pai l l e
�t _'� • A
: �r��
' \ �ri � Ï7i: Mottes de gazon en-
0 , 60 m foncées dans l e sol
1
SECT I ON AU CENTRE
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3. M is e e n p l a ce des ba rrières
Disposition
Suivant les courbes de n iveau (au clinomètre) ; une légère pente de l'ordre de 1 % (un
pas vers le bas tous les 30 m par exemple) permet un écoulement latéral vers des
collecteurs (fossés ou ravines) si le ruissellement est trop fort et risque de déchirer
1
l'andain.
Espacement
1
La distance idéale entre chaque est fonction de l'inclinaison, de la longueur de la pente, de la
rugosité du sol. .. Aucun modèle théorique n'a été vérifié à la Réunion . Néanmoins en
1
1
première approximation on peut supposer que les normes suivantes sont convenables
pente de 50 % , dénivelée entre barrières de 4 ,5 m (soit 9 m entre les barrières)
30 % , 3 m (soit 1 0 à 1 1 m )
15 % , 2 m (soit 1 4 à 1 5 m )
HomoQénéité
le barrage doit être homogène sur la hauteur, la largeur et la longueur de manière à éviter
toute zone de faiblesse relative. 1
Quelques co nse ils
- Etre vigilant lors des travaux de défrichement qui sont déterminants pour la
1
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suite des aménagements.
1
brû ler hors de l'andain).
- O n peut prévoir des :wnes renfûrcées pour des passages piétonniers par
exemple (petit seuil en pierre... )
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1 TABLEAU 1
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OBSERVATIŒ.JS RAPPORT A L'EROSION
1·
- Canne fourragère 80 Vha de MS, envahissante Efficace
(Pe nnisetum p.)
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- Sétaire Fourrage Efficace
1 - Conflor (can na) Pour les an imaux (à cuire) Moins efficace que la
patate
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arbuste, bananier, pêcher,
agrumes... )
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4. M ise en p l a ce des fossés
Le réseau de fossés doit être étudié attentivement car des erreurs de calibrage
1
ou des concentrations mal organisées peuvent conduire à des catastrophes quelquefois pires
que de ne rien faire. Il est primordial de freiner l'eau qui coule dans les fossés par des
petits seuils en pierre par exemple.
1
Un ordre de priorité des travaux
L'agr iculteur ne peut pas mettre en place rapidement et simultané ment toutes
les barrières anti-érosives de son exploitation. Il devra donc faire un choix. Dans la
mesure du possible il faut que l'ordre de priorité tienne compte du potentiel agronomique
des parcelles : la lutte contre l'érosion n'a de sens que s'il y a quelque chose à préserver.
Ainsi il commencera plutôt par les bons sols (en particulier après défriche) , puis les
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1
terrains en cours de restauration de fertilité et enfin les autres parcelles.
Les fossés les plus urgents à réaliser sont ceux qui vont canaliser des "chemins
d'eau" existants qui risquent de mettre en péril une zone d'une bonne valeur agronomique.
Par la suite , l'agriculteur devra faire des fossés pour protèger les autres zones de son
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1
exploitation .
1
5 . Q u e l q ues re m a r q u e s c o m p l é me n ta i res
L'e n t ret i e n des aménagements anti-érosifs est fondamental ; il est lié à leur
appropriation par l'agriculteur. I l faut en effet réparer les points faib les, comb ler les
affaissements .. .
La lutte contre l'érosion n'est pas une affaire individuelle. De nombreux cas
1
1
montrent que l'aménagement réalisé par un agriculteur sera d'autant plus efficace que ceux
qui sont en amont feront eux aussi les aménagements nécessaires ; inversement le travail
peut être "saboté" par les voisins du dessus (fossés mal orientés). Au-delà d'une
1
justification purement technique, ce type de démarche peut faire naître une dynamique de
groupe qui motivera l'e n s e m b l e des a g r i c u l te u rs .
Il s'agit d'alterner dans l'espace des cultures érosives et des cultures non
érosives (bandes boisées, prairies... ) ; on notera qu'en dessous d'une largeur minimale de
1
1
5 mètres, leur efficacité dans l'absorption du ruissellement est très limitée.
1
financières des différentes personnes concernées (agricul teurs , proprié taires non
exploitan ts) . ·
1 R ES U LTATS E X P E R I M E NTA U X
1
1 De nouvelles propositions techniques sont en cours d'élaboration afin
d'améliorer la productivité de la terre et de la main-d'œuvre. Elles associent le n o n
tra va i l d u s o l et une co u v e rt u re perma n e n t e , permettant ainsi d'intégrer tout un
1
ensemble de facteurs favorables et convergents.
1
Les premiers essais ont été conduits en station mais d'ores et déjà certains
agriculteurs sont intéressés pour expérimenter chez eux avec l'encadrement technique de
l'IRAT.
1
1 I N C I D E N C E D E L' I N N O VATI O N
1 l'outil d e t rava i l existant est u n enjeu considérable e t pour les agriculteurs concernés
et pour un développement des Hauts en général.
1
Mais la protection des sols concerne également les routes, les cases . . . La lutte
contre l'érosion a donc une dimension économique et humaine d'ordre général.
1 D I F F U S I O N D E L ' I N N OV ATI O N
1
1 Une remarque fondamentale doit ê tre faite ici. Dans la grande majorité des cas,
la lutte contre l'érosion n'est pas prioritaire pour les agriculteurs. C'est souvent par le
biais d'une autre intervention technique (qui permet une augmentation rapide du rendement
1
Une opération ,..globale est actuellemen t structurée autour d'un projet de
formation de type "Multimédia" dont la vocation première est la formation pro fessionnelle
1
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1
mais qui permettra dans sa mise en œuvre de mener des actions de sensibilisation du
grand - public. f i s'agit de proposer aux personnes un p a rc o u rs d e f o rma t i o n 1
1
i nd i v i d u a l isé qui réponde le mieux possible aux problèmes rencontrés par chacun (les
préoccupations des agriculteurs ne sont pas toujours celles des conducteurs d'engins de
défrichement). La simultanéité des parcours de formation permettra d'atteindre plus
rapidement l'objectif de conservation des sols non seulement parce que tous les publics sont
1
touchés mais aussi parce qu'il est alors possible de confronter les idées de chacun (à
l'intérieur d'un groupe professionnel mais aussi entre les groupes).
1
Ces parcours de formation permettront la construction d'outils nouveaux (ou
plus précis) de sensibilisation et de formation :
- conception de produits audiovisuels par les techniciens et pour les
agriculteurs : films, séries diapositives, guides techniques, affiches . . . .
- construction de référentiels pédaqoqiques par les formateurs.
- définition de ca hier des charqes pour les réalisations de travaux avec la
collaboration des conducteurs, etc...
1
A l'heu re actuelle, des actions sont déjà réalisées : 1
1
- un film vidéo présentant un exemple d'aménagement d'un lotissement agricole
revendu par la SAFER (Société d'Aménagement Foncier et d'Etablissement
Rural) à des agriculteurs qui ont défriché manuellement leur exploitation,
1
- formation d'agriculteurs pour expliquer les techniques de lutte et réaliser
ensemble quelques exemples,
ou sont en cours
- formation de techniciens agricoles
- formation de conducteurs d'engins
- un film sur l'érosion à Grand Ilet.
1
2. Tests e x péri m e n ta u x I'
L a recherche agronomique développe le plus possible des relations avec les
organismes de développement : essais, tests, démonstrations... 1
3. O p é ra t i o ns loca les d ' a mé n a g e m e n t d e terro i r
1
1
D è s juin 1 988, une première O péra t i o n L o c a l e d ' A m é n a g e m e n t d e
Terroir (O L AT) a été engagée dans les Hauts de l'Ouest. Il s'agit d'un aménagement
intégré (lutte contre l'érosion-fertilité du sol, gestion et stockage de l'eau d'irrigation,
accès au site} d'une zone de 25 hectares. Les agriculteurs du site (qui ont suivi
parallèlement une formation) ont p a rt i c i p é à la conception du projet, à quelques
réalisations (les aménagements anti-érosifs en particulier} et au financement. 1
1
La démarche d'associer c o l l e c t i ve m e n t les agriculteurs a provoqué une
dynamique de groupe qui a permis à l'ensemble du secteur d'évoluer rapidement : les
cultures et les techniques ont changé, les surfaces ont augmenté.
1 Hauts de l'Ouest.
- Associations culturales : poursuite des travaux concernant l'association de
cultures couvrantes (kikuyu, légumineuses) avec le géranium.
1
- Evaluation et réajustement des techniques d'aménagements anti-érosifs : les
conseils techniques sont de nature empirique ; certains tâtonnements sont
encore à prévoir.
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- Approfondissement des connaissances en matière de travail du sol.
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R E F E R EN C ES .1
BI BLIOGRAPHIE
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BOUGERE J. - 1 986, PROGRAMME QUA DRIENNAL 1 985 - 1 988 - Eaux Superficielles et
souterraines de la Réunion. 1
CIRAD, UNIVERSITE et al - 1 988 - Les andosols de l' i le de la Réunion.