Cours Fours Chaudière 2019 - 2020
Cours Fours Chaudière 2019 - 2020
Cours Fours Chaudière 2019 - 2020
&
Chaudières
SUPPORT DU COURS
I- INTRODUCTION
Nombreuses industries travaillent à des températures très élevées et, pour chauffer les
produits aux températures requises, il faut réaliser des combustions à température encore plus
élevée. Deux moyens permettent de relever la température des produits d'une combustion:
- une combustion dans un air enrichi en oxygène, ou éventuellement dans l'oxygène pur.
Le préchauffage de l'air est ordinairement obtenu par échanges thermiques avec les
fumées chaudes. il n'est pas techniquement limité que par la température même des fumée et
par la tenue des matériaux constituant l'échangeur. des échangeurs métalliques permettent
aisément de réaliser un préchauffage de l'air à 500°C ou 600°C. des récupérateurs à base
d'éléments réfractaires, permettent de préchauffer l'air à plus haute température de l'ordre de
1200°C.
2. Energie
(Du grec) signifie force en action et est définie comme la capacité d’une matière, d’un
corps ou d’un système à produire du travail. On distingue différentes formes d’énergie, en
fonction du type d’apparition. De manière schématique, on peut évoquer six catégories :
1
• Energie nucléaire (fission nucléaire)
Les différentes formes d’énergie peuvent se transformer l’une dans une autre, la somme
de toutes les énergies restant la même dans un système ferme idéal (loi de la conservation de
l’énergie). Ce principe est vrai par référence a l’univers comme système. En pratique cependant,
la transformation d’énergie produit plus ou moins de pertes qui influencent le rendement du
processus de transformation.
Les sources d’énergie qui existent dans la nature (charbon, gaz naturel, pétrole,
rayonnement solaire, force hydraulique etc.) sont désignées comme énergie primaire, les formes
produites par transformation de cette dernière (électricité, chaleur etc.) sont désignées comme
énergie secondaire.
Les sources d’énergie indiquées ne se distinguent pas seulement selon leur forme mais
aussi quant à leur valeur énergétique. C’est pourquoi, en règle générale, on indique la quantité
d’énergie qui pourrait être libérée en cas de combustion complète d’une quantité déterminée de
la source d’énergie afin de disposer d’une valeur de comparaison. Le tableau 1 contient
quelques exemples a ce sujet. L’unité pour mesurer l’énergie est le joule (J).
2
masse de produits issus de la combustion et le niveau thermique de ces produits se trouve ainsi
considérablement élevé, l'effet maximal est observé dans les combustions à l'oxygène pur. Les
équipements utilisés dans l'industrie pour assurer la combustion sont les fours et les chaudières.
3. Installations de combustion
• pour la production de vapeur ou d'eau chaude (utilisation p.ex. dans des installations
techniques),
• pour la production de certains matériaux (utilisation p.ex. dans l'industrie du ciment, du verre
ou de la céramique),
• pour la combustion des déchets et matériaux usages (déchets, pneus usages et autres).
Les combustibles solides sont brules soit dans un lit fixe, un lit fluidise ou dans un nuage
pulvérise. Les combustibles liquides sont injectes dans le foyer sous forme de brouillard en
commun avec l’air comburant via un bruleur ; les combustibles gazeux sont mélanges a l’air
comburant dans le bruleur.
3
combustion peuvent aussi contenir des HCI et HF, en cas de combustion de déchets aussi les
composants de ces derniers (également des HCI et HF mais aussi différents hydrocarbures, des
métaux lourds etc.).
4. Le processus de combustion
Pour pouvoir respecter ces limites, les installations de combustion sont équipées de
dispositifs complexes d’épuration des fumées tels que des filtres a poussière et différents
systèmes de dépollution des fumées (appelés aussi laveurs de fumées).
4
Chapitre 2.
1. Les combustibles
1.1 Définition:
Pour les combustibles solides et liquides, la quantité et la composition des cendres ont
une influence importante sur le choix de la technologie de combustion et aussi sur la conception
des surfaces. L’humidité du combustible conditionne la température requise de l’air de
combustion et elle augmente considérablement la quantité et le volume des fumées. La quantité
et la qualité des matières volatiles influent sur le temps d’inflammation, la réactivité du carbone
fixe et l’excès d’air nécessaire. Pour les combustibles gazeux, les caractéristiques clés
dépendent de la composition chimique. Une variation de la teneur en CO2 et N2 conditionne
les vitesses du gaz dans les différentes sections du brûleur, dans les buses et dans la flamme,
ainsi que les températures. Les températures d’inflammation des différentes substances
gazeuses varient entre 300 et 650 °C et les vitesses de combustion entre 0,1 et 2,8 m/s. Il est
donc évident que le dimensionnement d’un brûleur à gaz dépend fortement de la composition
du gaz à brûler.
5
Fig.1 le système de combustion d'un combustible solide
Dans les brûleurs à charbon pulvérisé, le combustible est entraîné par le gaz dont la
vitesse est largement supérieure à la vitesse terminale des particules de combustible et le temps
de séjour de ces particules est donc bref. Puisque le temps nécessaire à la combustion d’une
particule de carbone fixe baisse avec une diminution du diamètre et avec une augmentation de
la température (cinétique de combustion), les systèmes à charbon pulvérisé sont basés sur une
granulométrie fine et des températures de foyer élevées. La limite supérieure des températures
admissibles résulte d’une part de la fusibilité des cendres et, d’autre part, des phénomènes de
formation des oxydes d’azote.
Les systèmes à grille ou lits fixes fonctionnent à une vitesse de gaz inférieure à la
vitesse minimale de fluidisation.
Les lits fluidisés denses LFD fonctionnent à une vitesse supérieure au minimum de
fluidisation, mais inférieure à la vitesse terminale des particules. Au contraire, dans les lits
fluidisés circulants LFC, la vitesse des gaz est supérieure à la vitesse terminale. Un cyclone
est utilisé en sortie de foyer pour capter et recycler les solides. Le temps de séjour des solides
dans le système de combustion et la densité de la suspension sont fortement augmentés par cette
recirculation.
La combustion des combustibles gazeux est gouvernée d’un côté par la cinétique de la
réaction d’oxydation, de l’autre côté par la vitesse de mélange entre les molécules d’oxygène
et de combustible. Comme la cinétique de combustion est bien plus rapide que la vitesse à
laquelle se mélangent l’écoulement d’air et l’écoulement de combustible gazeux, la majorité
6
des brûleurs industriels à gaz fonctionne dans un régime d’écoulement turbulent qui favorise ce
mélange. Si le combustible et l’air primaire sont mélangés avant la zone de flamme (dans le
brûleur), on parle d’un brûleur qui marche en mode de pré-mélange ou « pré-mix » (figure 2)
Si le mélange entre le combustible et l’air se fait dans l’écoulement turbulent de la flamme, on
parle d’un brûleur de diffusion (figure 2) .
Pour une combustion stable, les fronts de flamme doivent rester à une position
stationnaire dans le foyer. En effet, si la vitesse des gaz dans la flamme est trop faible par rapport
à la vitesse de combustion, le front de flamme remonte dans le brûleur ; si elle est trop
importante, la flamme se décroche et s’éteint. Comme, dans la grande majorité des brûleurs
industriels, les vitesses de combustible dans les buses des brûleurs sont supérieures aux vitesses
7
de combustion, la conception des brûleurs doit être telle qu’à l’intérieur de la flamme, il y ait
des zones à faible vitesse, voire des zones avec recirculation interne des fumées. Le ratio entre
vitesse de combustion et vitesse d’écoulement doit donc rester dans une plage limitée (la zone
de stabilité) qui dépend du type et de la capacité du brûleur.
L’indice de Wobbe :
Ce dernier est utilisé pour évaluer la possibilité de brûler différents combustibles gazeux
dans un brûleur donné. Ce paramètre se calcule en fonction du pouvoir calorifique supérieur
PCS ou inférieur PCI (MJ/Nm3) et de la densité standard relative du gaz par rapport à l’air
ρN/ρN,air .
La combustion des combustibles liquides a des points communs avec la combustion des
combustibles gazeux, car pratiquement tous les combustibles liquides sont déjà dans leur état
gazeux quand leur température d’inflammation est atteinte. Pour des brûleurs industriels, le défi
principal est donc de vaporiser le combustible liquide de façon rapide et homogène. Cela est
réalisé par une pulvérisation fine dans les buses du brûleur.
3. ENERGIE DE COMBUSTION
3.1 La combustion
3.1.1 Définition:
8
considérable de gaz de combustion (fumées) ainsi qu’une certaine quantité de matières
résiduelles (cendres, scories) se forment en fonction du type de combustible.
Une combustion est une réaction chimique. Les réactifs sont le combustible (corps qui
brûle) et le comburant (corps qui aide à brûler). Le comburant est généralement le dioxygène.
Cette réaction s'accompagne toujours d'un dégagement de chaleur (réaction exothermique).
OBS : seules sont considérées ici les combustions dont le dioxygène est le comburant. Les
hydrocarbures et le charbon sont de très bons combustibles.
a. Combustion complète
b. Combustion incomplète
Quand il n'y a pas assez de dioxygène, la combustion est dite incomplète. Elle risque de
former du monoxyde de carbone, du carbone ou les deux à la fois.
on note : le dioxygène de l'air est un comburant. Le diazote contenu dans l'air est un gaz inerte
qui ne réagit ni n'intervient au cours de la réaction.
OBS : une combustion complète produit plus d'énergie (transférée sous forme de chaleur)
qu'une combustion incomplète.
9
3.3 Qualité de la combustion:
Pour caractériser facilement la qualité de la combustion d’une installation, on mesure les taux
CO2 et O2 dans les fumées, à l’aide d’un analyseur de fumées. Ensuite, le diagramme
permet d’obtenir en fonction du CO2 mesuré et du O2 mesuré :
Notation : PC
Unité : [kJ/kg(n) de combustible] ou [kJ/m3(n) de combustible]
Remarque : (n) signifie que toutes les réactions se produisent dans les
conditions normales de température et de pression.
Le pouvoir calorifique est dit inférieur (PCI) quand l’eau résultant de la combustion de
l’hydrogène et des hydrocarbures est supposée à l’état de vapeur dans les produits de
combustion.
Le pouvoir calorifique est supérieur (PCS) quand cette eau de combustion est ramenée
à l’état liquide dans les fumées.
Exemple : m(H2O) = 1,6 kg dans les fumées pour la combustion de 1 m3(n) de gaz
naturel
11
Quelques PCI/PCS
Gaz naturel : PCI et PCS d’environ 10.2 kWh / m3(n) et 11.3 kWh / m3(n)
Fioul domestique : PCI et PCS d’environ 10 kWh / l(n) et 11 kWh / l(n)
En pratique, c’est l’analyse des fumées sur site qui donnera les renseignements
techniques nécessaires à la définition de la combustion réelle.
4.2.2 La combustion en excès d’air
On parlera de « combustion en excès d’air » chaque fois que l’on détectera la présence
d’oxygène dans les produits de combustion. L’excès d’air peut résulter soit d’un réglage du
volet d’air au niveau du brûleur (brûleur à air soufflé), soit d’une impossibilité à régler l’arrivée
d’air (brûleur atmosphérique). Cet excès d’air est indispensable pour une combustion complète
L’air en excès impliquera :
- une augmentation des pertes par les fumées,
- une diminution du rendement de la chaudière.
Ainsi cette augmentation entraînera un accroissement des dépenses énergétiques sur une
saison de chauffe (consommation de combustible plus importante), qui restent non négligeables
même pour de petites puissances de chaudières.
On caractérise l’air en excès par le facteur d’air Fa ou taux d’aération n en utilisant la
relation suivante :
12
Avec : Va : Pouvoir comburivore [m3(n) d’air / unité de combustible]
VEA : Volume d’air en excès [m3(n) d’air en excès / unité de combustible]
OBS : Généralement « n » est fourni par les relevés réalisés sur site à l’aide d’analyseurs
de fumées.
VEA Va n - 1
Pourcentage d’excès d’air EA% : EA% = (n-1)*100
5. Température de combustion :
-Température théorique
-Température effective
C’est la température que prendraient les produits d’une combustion si celle-ci était neutre,
complète et athermane. La température théorique est donnée par la formule :
Tt = T + PCI / F.c
T : température ambiante
F : quantité de fumées en kg
13
Le tableau ci-dessous donne les températures théoriques de quelques gaz.
5. b Température potentielle :
C’est la température que prendraient les produits d’une combustion complète et athermane avec
excès d’air.La température potentielle est donnée par la même formule que la température
théorique avec la quantité de fumées F1 calculée en fonction de l’excès d’air, d’où :
Tt = T + PCI / F.c
Cette température caractérise l’excès d’air nécessité par les types de l’équipement de chauffe et
de la chambre de combustion combinés pour brûler correctement le combustible considéré. Elle
permet également de situer le niveau thermique des fumées dans les différentes zones d’échange
et contribue pour une large part au dimensionnement de la zone de convection.
C’est la température que prendraient les produits d’une combustion complète et athermane avec
excès d’air compte tenu de la chaleur absorbée par les dissociations qui se produisent dans les
fumées
−
= +
Le calcul de te se fait par approximations successives en supposant au départ que te, ce qui
permet de calculer Qd d’après la composition des fumées et les constantes d’équilibre chimique.
14
La température pratique de combustion, appelée aussi température d’équilibre, est celle que
l’on obtiendrait si la flamme était à une température uniforme. Si l’on pose :
Si l’on pose :
Il vient : Q = pq
Chaudières
Brûleurs
Fours
Échangeurs et récupérateurs de chaleur
Au cours des dernières années, les effets négatifs de la combustion sur l'environnement,
notamment les émissions de gaz à effet de serre (GES), qui contribuent au réchauffement de la
planète, ont beaucoup retenu l'attention. Le Protocole de Kyoto (1997) traite de cette question
15
et le Canada, qui en est signataire, s'est engagé à réduire, entre 2008 et 2012, ces émissions de
6 p. 100 par rapport aux niveaux de 1990. Le changement climatique provoqué par le
réchauffement de la planète représente l'un des plus grands défis que doivent relever non
seulement le Canada mais le monde entier. Une meilleure gestion des procédés de combustion
ainsi qu'une production et une consommation d'énergie plus efficaces sont deux des stratégies
clés pour réduire les émissions atmosphériques. C'est donc pour cette raison que ce guide est
publié en parallèle avec la politique du Canada en matière de changement climatique en tant
qu'outil de mise en œuvre. Au Canada, la collaboration des propriétaires et des opérateurs
d'équipement de combustion est indispensable pour atteindre l'objectif de réduction des
émissions de GES et des pluies acides. Le présent guide ne décrit que brièvement les émissions;
pour obtenir une liste de quelques émissions engendrées par les systèmes de combustion et de
leurs effets, voir le tableau 2. Pour de plus amples renseignements à ce sujet, consulter le
document intitulé An Energy Efficiency and Environment Primer for Boilers and Heaters.
16
tableau 3. directives du ccme* sur les émissions de nox pour les systèmes de chauffage neufs
capacité d'alimentation limite d'émission de nox, g/gj** et ppm (a 3 %
o2)***
10,5 à 105 gj/h supérieure à 105 gj/h
(10 à 100 millions btu/h) (>100 millions btu/h)
gaz naturel 26 (49,6) 40 (76,3)
mazout distille 40 (72,3) 50 (90,4)
huiles résiduelles contenant moins de 0,35 % 90 (162,7) 90 (162,7)
d'azote
huiles résiduelles contenant au moins 0,35 % 110 (198,9) 125 (226,0)
d'azote
* le conseil canadien des ministres de l'environnement
** g/gj = grammes de noxemis par giga joule d'alimentation en combustible
*** = parties par million par volume, corrigées a 3 % o2 dans les gaz de carneau (10 000 ppm = 1 %)
Pour corriger les ppm de NOx à 3 % O2 : NOx à 3 % O2 = [NOx mesuré x 17,9] ÷ [20,9 -
O2], où O2 est l'oxygène mesuré dans les gaz de carneau, base sèche
Pour convertir les ppm NOx à 3 % O2 à g/GJ : pour le gaz naturel, g/GJ = ppm ÷ 1,907;
pour le mazout, g/GJ = ppm ÷ 1,808
Bien que les autres GES, installation pour installation, aient des effets plus puissants
que le CO2, cette dernière demeure le gaz à effet de serre le plus important en raison de son
volume. En 1997, il représentait les trois quarts des émissions totales du Canada. La plus grande
partie des émissions de CO2 sont générées par la consommation de combustibles à des fins
domestiques, industrielles, de transport ou de production d'électricité. C'est pour cette raison
que l'application de mesures d'efficacité énergétique visant la diminution de la consommation
de combustibles est essentielle pour réduire les émissions de CO2.
Les consommateurs de combustibles doivent relever deux défis. L'un est d'ordre
économique : obtenir le meilleur rapport qualité-prix; l'autre concerne l'environnement :
maintenir les émissions faibles, c'est-à-dire du moins dans les limites prescrites par les
17
règlements. Heureusement, les éléments qui favorisent le premier objectif s'appliquent
également au second.
On autorise des limites moins sévères pour l'équipement dont l'efficacité supérieure à la
normale a été démontrée et qui, par conséquent, consomme moins de combustible. Les
provinces et les territoires sont responsables de la mise en application des limites et peuvent en
imposer de plus strictes. Ils ont également la responsabilité de déterminer dans quelle mesure
les directives s'appliquent aux systèmes de chauffage modifiés ou remis en état.
Les émissions de dioxyde de soufre (SO2) et d'oxydes d'azote (NOx) contribuent aux
pluies acides et par conséquent, posent également un problème. Le contrôle des émissions de
SO2s'effectue en limitant la concentration en soufre admise dans le combustible, mais la
réduction des émissions de NOx est possible en modifiant le processus de combustion. On peut
trouver les directives concernant les systèmes de chauffage neufs dans le tableau 3, et une
description des stratégies permettant de respecter les règlements relatifs aux émissions de NOx
dans le document intitulé An Energy Efficiency and Environmental Primer for Boilers and
Heaters.
Chapitre 3.
3.1 Définition:
18
Un four est une enceinte maçonnée ou un appareil, mené d'un système de chauffage
puissant, qui transforme, par la chaleur, les produits et les objets. En cuisine, il permet de cuire
des aliments. Dans un processus de production d'objet, le four permet de réaliser le traitement
d'objets par la chaleur : poteries, céramiques, verres, métaux…
Un four est un outil utilisé pour élever la température à une limite déterminée, afin de
transformer un produit. Il peut être :
* Un véritable réacteur dans lequel on élabore les produits (exemple : four de fusion, de verre,
four de vapocraquage de la pétrochimie).
Toute classification est arbitraire, elle est toutefois utile dans la mesure où elle permet
de retrouver des caractéristiques communes à des équipements, à la première vue, très
différents. Nous proposons ici quatre classifications, en fonction:
*Du combustible.
C’est la manutention et la circulation du produit qui est ici le critère. Dans un four
continu, le produit à chauffer entre à une des extrémités et en ressort à l’autre. C’est le cas :
19
— des fours de réchauffage de semi-produits (fours à longerons et fours poussant) de la
sidérurgie ;
Dans un four discontinu, le produit à chauffer est immobile dans le four ; il est chargé et
déchargé (enfourné et défourné) au même endroit. C’est le cas :
Cette différence dans la manutention entraîne des différences notables du point de vue
thermique.
Dans un four continu, un point du four sera toujours (ou à peu près) à la même
température ; dans un four discontinu la température en un point donné du four évoluera en
fonction du cycle de chauffage que l’on veut faire subir au produit (la figure suivante).
20
3.4 Chauffage direct et chauffage indirect
Le critère est ici le contact entre le produit et les gaz issus de la combustion.
Il y a contact entre les gaz issus de la combustion et les produits à chauffer. Du point de vue
thermique, cela entraîne qu’une partie du transfert de chaleur s’effectue par convection. Cette
dernière provoque des phénomènes à la surface du produit qui peut lui être préjudiciables.
Exemple :
— action des impuretés du combustible sur les bains des fours de verrerie. Pour éviter ce
contact, on place parfois, entre les produits et les gaz un écran protecteur : le chauffage est alors
indirect (voir la figure suivante).
L’interaction entre les gaz de combustion et les produits n’existe plus. Par contre, il s’introduit
une résistance supplémentaire au transfert de chaleur qui doit se faire par conduction au travers
de la paroi protectrice, puis par rayonnement et éventuellement convection vers la charge. Le
problème technologique est alors la tenue de cette paroi qui est portée à haute température et
est au contact de la flamme et/ou des gaz à haute température. C’est le cas des fours à cloche
mobile, des fours à moufle et des fours équipés de brûleurs à tubes radiants.
22
La classification est ici plus arbitraire car une même température peut être considérée
comme haute dans un type d’activité et basse dans une autre activité.
Exemple : une température de 700 °C sera considérée comme haute dans l’industrie
chimique et basse en sidérurgie ou dans l’industrie du verre. Même si cette limite est un tant
soit peu arbitraire, elle n’en est pas moins réelle. D’un point de vue technologique, au-dessus
de 700 °C à 800 °C, il devient délicat de construire des fours à chauffage indirect.
Ce sont les fours de sidérurgie, de verrerie, de cimenterie. La température que l’on veut
obtenir sur le produit dépasse, et parfois nettement, 1 200 °C. C’est également le cas d’un
certain nombre de fours de l’industrie du pétrole et de la chimie dans lesquels, bien que la
température du produit soit inférieure à 500 °C, une partie importante de la chaleur est fournie
directement par le rayonnement de la flamme dans une zone de radiation. Le transfert de chaleur
s’y fait essentiellement par rayonnement de la flamme et des gaz issus de la combustion. Les
transferts de chaleur par rayonnement découlent fondamentalement de la loi de Stefan-
Boltzmann :
.
avec puissance thermique
23
Ce sont, en particulier, les fours de traitement thermique de métallurgie, les fours de
revêtement de surface et les fours pour les métaux non ferreux. La température que l’on veut
obtenir sur le produit dépasse rarement 700 °C, et est parfois sensiblement inférieure.
C’est également le cas des zones de convection des fours de l’industrie du pétrole et de
la chimie. Le transfert de chaleur s’y fait essentiellement par convection de gaz transparents.
La loi fondamentale du transfert de chaleur est la loi de Newton :
et on cherchera, pour un écart de température (Tf- Tc) donné, à augmenter le transfert de chaleur
en améliorant le coefficient de convection k qui s’écrit d’une façon générale :
Cela se fera :
— soit par augmentation des effets de pointe, comme l’adjonction d’ailettes ou de picots
(studs) dans les zones de convection des fours tubulaires, qui accroissent simultanément la
surface d’échange.
24
3.8 Bilan énergétique d'un four :
La notion du rendement d’un four apparait par le fait que le débit de chaleur libérée aux
brûleurs par la combustion n’est pas intégralement transmis au fluide procédé. On constate en
effet des pertes thermiques qui ont essentiellement deux origines :
•les pertes par parois du four sont dues aux imperfections de l’isolation thermique par les
matériaux réfractaires. Dans le cas des fours récents de grande puissance thermique elles
représentent 1 à 2% de chaleur libérée aux brûleurs. Elles peuvent être beaucoup plus
importantes dans le cas de fours anciens dont le réfractaire est défectueux.
•les pertes par les fumées qui évacuent à l’atmosphère un débit de chaleur relativement
important représentant en général entre 5 et 20% de celui qui est libérée aux brûleurs.
25
Le rendement d'un four η est défini comme le rapport du débit de chaleur absorbé par le
fluide procédé au débit de chaleur fourni au four par la combustion (Q entrée).
En utilisant le bilan thermique du four, le débit de chaleur absorbée peut encore s’exprimer :
η(%) =
L’expression indirecte du rendement montre que celui-ci est affecté par des pertes de
deux natures :
26
3.2 Problème de dimensionnement des fours
C’est le point le plus intéressant pour les concepteurs. Les calculs de dimensionnement sont
particuliers pour chaque type de four. Le problème est la résolution simultanément des relations
suivantes.
Loi de Newton (pour les échanges par convection entre le four et la charge):
Equation de Fourier (pour les échanges par conduction au sein des produits) :
— chaleur utile ;
— rendement de combustion ;
On détermine de cette façon le temps de séjour du produit dans le four et, en fonction de la
production souhaitée, les dimensions du four.
27
Chapitre 4.
1. Définition :
Une chaudière est une enceinte fermée qui sert à transformer l’eau traitée en vapeur sous
l’action de la chaleur fournie par la combustion. La production de la vapeur est obtenue par
l’échange de l’énergie calorifique fournie par la combustion et l’eau.
Sont exclues de cet article les chaudières traitant d’un fluide différent de l’eau telles que
chaudières à sodium, à mercure, à sel fondu, à fluide organique, etc.
28
Figure 1. Rôle de la chaudière
29
Figure 2. Schéma d'état p-V-T, représentatif de tous les états thermodynamiques d'un
système à un composant.
Ce diagramme est utilisé principalement pour l’étude des cycles de machines à vapeur. C’est
une représentation graphique de toutes les évolutions qu’un fluide peut subir. Ce diagramme
est Organisé de la manière suivante :
- Ce diagramme est divisé en trois zones par une courbe dite courbe de saturation au sommet
de laquelle se trouve un point critique qui sépare la partie du liquide saturé de celle de la vapeur
saturée :
30
Figure 3. Diagramme TS courbes équilibre (Renaud Gicquel, Mines de Paris - Kevin
Huynen)
31
Le cycle idéal de Rankine/Hirn se réfère à la configuration simple du cycle de Rankine
fonctionnant avec des composants sans irréversibilités à laquelle une étape de surchauffe de la
vapeur est ajoutée.
Pour la Chaudière Qh = h3 – h2
Le cycle réel de Rankine diffère de cycle idéal en raison des irréversibilités dans les composants
du cycle. Nous illustrons sur la figure 6 les irréversibilités et les pertes sont présentées avec les
quatre sous-systèmes du cycle de Rankine:
32
Figure 6. Ecart entre le cycle à vapeur réel et le cycle de Rankine idéal
Perte thermique : les pertes thermiques causées par le transfert de chaleur entre le fluide
de travail circulant dans l’installation avec l’environnement influencent directement le
bilan au sens du premier principe. Elles peuvent être aussi vues comme des
irréversibilités internes du système car le transfert de chaleur vers l’extérieur est opéré
sous un gradient non nul. Cette perte de chaleur se situe dans les tubes de liaisons entre
les composants du cycle. Les éventuelles pertes thermiques qui se situent dans les
composants du cycle se traitent au niveau de chacun de ceux-ci qui fonctionnerait alors
de manière adiabatique ou non. Pour compenser toutes ces pertes thermiques
indésirables, plus de chaleur doit être transférée au fluide de travail dans la chaudière.
33
1- Chaudières à tubes d'eau
a. Présentation
b. Fonctionnement
34
o L’arrivée de l’eau d’alimentation :
L’eau d’alimentation est stockée dans une bâche, provient en partie des condensas de
vapeur en retour après utilisation, et l’eau déminéralisée. Cette eau est aspirée par une pompe
et refouler dans le dégazeur pour éliminer l’oxygène O2 qui existe dans l’eau. Ce dégazage se
fait par deux méthodes en même temps :
- La première méthode
Consiste à faire un dégazage par la vapeur très basse pression (VBB = 0.8), on injecte
la vapeur dans le dégazage, et grâce à un barbotage l’O2 dégage vers l’atmosphère.
- La deuxième méthode
On utilise dans cette méthode un produit chimique, le plus utilisable est l’hydrate
d’hydrazine (N2H4), dont la réaction chimique, s’écrit comme suit :
L’eau venant de l’économiseur est stockée au niveau du ballon supérieur. Après, l’eau
passe à travers des tubes appelés tubes écrans qui sont exposés directement aux flammes.
35
Si la température désirée de la vapeur n’est pas encore atteinte une valeur de 400°C à
405 °C ou si la vapeur contient encore des goûtes d’eau, on a recouru au surchauffeur. Il consiste
à faire passer la vapeur par des serpentins dans la chambre de combustion, ces derniers seront
exposés à la chaleur fournit par la fumée. Ainsi on aura de la vapeur.
c. Précautions
36
des suies et nécessite une action de ramonage pendant le fonctionnement de la chaudière. Cette
action est obtenue par injection de vapeur ou d’air comprime via un tube perforé.
Dans une chaudière à tubes d’eau, la tuyauterie qui prend en charge la vapeur saturée
retourne dans le foyer, les gaz chauds apportent à cette vapeur saturée une énergie
supplémentaire qui en élève la température sans en modifier la pression. On obtient ainsi de la
vapeur surchauffée à la sortie.
a. Présentation
Ce sont les chaudières les plus courantes dans l'industrie. Leur conception ne permet pas
d'atteindre de haute pression, mais elles ont une grande réserve de vapeur et permettent
d'absorber les demandes du réseau sans observer une trop grande baisse de pression.
L'appellation « tube de fumée » provient de la conception. En effet, le parcours des fumées Ce
tube de chaudières fournit un débite de vapeur de 1 à 25 t/h, en basse et moyenne pression. Le
combustible utilise est soit du gaz soit du fuel .
b. Fonctionnement
Le tube foyer, qui se trouve dans le ballon même de la chaudière, sous le plan d’eau,
collecte les gaz chauds en sortie de bruleur. Les gaz chauds, accumulés dans un premier caisson
à l’arrière de la chaudière, sont véhicules par un groupe de tubes immergés dans l’eau du ballon
37
vers un second caisson à l’avant de la chaudière. Il y a donc circulation des gaz de combustion
dans des tubes assurant, par conduction vers l’eau de la cuve, la vaporisation par apport de
calories. La figure suivante montre le parcours des fumées dans les tubes et on peut observer
que la combustion prend place au centre du générateur de vapeur.
c. Précautions
Il est impératif de traiter l’eau de chaudière afin d’éviter le dépôt de tartre à l’extérieur
du tube foyer et des tubes de fumée. En effet, le tartre provoquerait un mauvais échange
thermique, un temps de mise en pression-température plus long, un risque surchauffe au niveau
de tube foyer, une surconsommation de combustible, une augmentation de température des
fumées au niveau de la cheminée.
3- Chaudières de récupération
a- Définition :
Une chaudière de récupération est conçue pour répondre à plusieurs critères de choix dont
l’importance varie d’un cas à l’autre. Ces critères sont les suivants :
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— rendement : comme pour une chaudière conventionnelle, on doit rechercher à produire la
vapeur avec une perte thermique le plus faible possible ;
— fiabilité : si l’installation est incluse dans la chaîne de fabrication d’un produit, ce critère
devient primordial ce qui est souvent le cas ;
— simplicité de conduite : très souvent la chaudière n’est pas conduite par un spécialiste mais
par une équipe exploitant la chaîne de production ; il est donc nécessaire que les manœuvres
soient, dans toute la mesure du possible, simples et peu nombreuses ;
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4. Circulation de l'eau dans les chaudières.
— assurer le refroidissement correct des tubes situés dans les zones les plus chaudes ou
exposés au rayonnement direct du feu, et qui reçoivent en cet endroit le flux maximal de chaleur
;
1. Modes de circulation
a. Circulation naturelle
La circulation de l’émulsion est dite naturelle, en ce qu’elle s’établit d’elle-même dans les
circuits de la chaudière, par le jeu des différences de masse volumique des colonnes de fluide
en présence ; le débit en circulation est de quarante à dix fois plus important que le débit de
vapeur nominal de la chaudière, pour des pressions de fonctionnement allant par exemple de 20
à 120 bar.
Pour surmonter les difficultés que l’on trouve en circulation naturelle lorsque la pression
d’utilisation devient plus importante, ou lorsque le choix d’un modèle de construction
d’échangeur impose des parcours horizontaux ou même descendants, il est apparu rationnel
d’assurer la circulation grâce à une pompe (centrifuge, en général). Ce mode de fonctionnement
a été utilisé et vulgarisé sous la désignation de système LA MONT, dont les brevets sont depuis
longtemps dans le domaine public.
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Figure 10. Schéma de principe d’une chaudière à circulation assistée LA MONT (circuit
fermé) : exemple de disposition des surfaces d’échange
c. Circulation forcée
Sous sa forme la plus simple, une chaudière à circulation forcée est constituée par un
ensemble de tubes alimentés en parallèle, dans lesquels l’eau est successivement réchauffée et
vaporisée, puis la vapeur surchauffée (voir figure). La circulation de l’eau est assurée par les
pompes alimentaires dont la hauteur de refoulement est déterminée en tenant compte de la perte
de charge totale des circuits évaporateurs et surchauffeurs.
Ce principe permet une grande liberté dans la conception des circuits, puisque la
circulation est toujours assurée quel que soit le tracé des tubes évaporateurs, qui peuvent
comporter des parties horizontales ou même descendantes.
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Figure 11. Schéma de principe d’une chaudière à circulation forcée pure : exemple de
disposition des surfaces d’échange
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1. Première méthode
Le rendement est défini comme étant le rapport entre l’énergie produite utile et l’énergie
totale introduite. Il est exprimé par la relation suivante :
QU = Σ Ds hs − Σ Di hi
Il s’agit du Pouvoir Calorifique Inférieur du fioul lourd PCI , pour obtenir la puissance, il suffit
de multiplier par le débit de combustible.
Cette puissance est exprimée par : Q1 = PCI × Dfuel ; Avec : Dfuel : le débit de combustible
Etant donné que le fioul est préchauffé avant son admission dans la chambre de combustion, il
possède donc une chaleur sensible. Effectivement ce préchauffage est assuré à l’aide de
serpentins alimentés en vapeur comme on l’a déjà signalé précédemment.
Le but de ce préchauffage est d’avoir une bonne combustion résultant d’une diminution de la
viscosité du fioul. Cette puissance est exprimée par :
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Qfuel = Q2 = Dfuel Cpm (Taf – Tr)
Tr : Température de référence.
Cpa: chaleur spécifique moyenne de l’air à Pression constante et à une température moyenne en
kcal/ kg°K
Tr : Température de référence
Q2 =Qfuel= Dfuel *Cpfuel *(Tfuel –Tr) Puissance introduite sous forme d’enthalpie sensible du fuel.
2. Deuxième méthode
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La quantité de chaleur perdue constitue l’écart entre l’énergie totale introduite et l’énergie
utile reçue par l’eau de la chaudière. Elle regroupe principalement :
De la chaleur sensible contenue dans les fumées qui sont nettement plus chaudes que
l'air aspiré dans la chaufferie.
Des imbrûlés issus d'un mauvais mélange entre l'air et le combustible, provoquant la
production de CO au lieu de CO2 (la chaleur dégagée est alors inférieure à celle fournie
par une combustion complète). Une augmentation des pertes par les fumées peut
provenir soit d’un mauvais excès d’air qui peut être dû à :
- Des problèmes d’entretien tels qu’une mauvaise distribution de l’air ou une mauvaise
pulvérisation du fuel. Les trois mesures Tf, Ta et %CO2 étant faites, on évalue les pertes par
chaleur sensible dans les fumées en pourcentage du PCI à l’aide de la formule de Siergert
suivante :
= ×( − ) / (%CO2)
Avec :
K est le coefficient de Siergert varie avec le combustible. Il est déterminé par la formule :
K = 0,008*%CO2max + 0,48
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2.2. Pertes par parois
Elles sont dues aux échanges thermiques par rayonnement et par convection entre l’air
ambiant et les parois de la chaudière. Ces pertes dépendent des dimensions des parois et de la
nature de leurs matériaux de construction. Elles sont exprimées par la relation suivante :
QP=P' * C * PM / P
Rendement de la combustion
Lorsqu’on ne tient compte que des pertes par fumées, le rendement obtenu est appelé «
rendement de la combustion » calculé par la relation suivante :
Pertes globales : π = Qf + Qp
2. Excès d’air
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3. Surfaces d’échange encrassés ( 50% pertes par gaz combustion et 2% en perte combustible)
8. Nature du combustible
Bibliographie:
1. Georges Monnot ; "La Combustion dans les fours et les chaudières", , Editions TECHNIP,
1978
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8. Jacubowiez, Isidore. Fours industriels. Ed. Techniques Ingénieur, 2009.
10. Boumertit Sofiane, « Commande par logique floue d’un circuit de combustion d’une
chaudière de type compact (Réalisé à CEVITAL-Bejaia) », mémoire Master Académique en
Electronique, Université Abderrahmane MIRA-Bejaia, Algérie 2012
11. Jean Parisot, « Conception et calcul des chaudières : généralités et bilans », Techniques
de l’ingénieur B 1 460, 1993
16. Jean Parisot, « Conception et calcul des chaudières : foyer et circulation», Techniques de
l’ingénieur B 1 461, 1993
17. EMC & GIZ/Reactivate, Formation Efficacité énergétique dans l’industrie, Casablanca,
Maroc, 21 - 25 Février 2017
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