Cours Sur Les Machines Synchrones Triphasés - Vesion3 - 2
Cours Sur Les Machines Synchrones Triphasés - Vesion3 - 2
Cours Sur Les Machines Synchrones Triphasés - Vesion3 - 2
Université de Biskra
1.1. Le stator
Le stator comprend un circuit magnétique constitué par un empilage de tôles en forme de
couronne, isolées les unes des autres pour limiter les courants de Foucault. L’ensemble des
couronnes avec leur isolation est fortement serré, il constitue le circuit magnétique du stator.
Dans sa partie intérieure, le circuit magnétique comporte des encoches uniformément réparties
dans lesquelles vient se loger le bobinage statorique triphasé de 2p pôles. Ce bobinage comprend
trois enroulements décalées géométriquement l’une par rapport à l’autre de 120°.
p.N
f (1)
60
2N
S p. p. (2)
60
avec : f en (Hz) est la fréquence des fem induites ; S 2f est la pulsation électrique des
fem induites; N en (tr/min) est la vitesse mécanique de rotation ; en (rad/s) est la vitesse
angulaire mécanique de rotation.
A M cos (3)
Avec : s .t
d A d
E A n n ( M cos S .t ) n. . M sin S .t E M sin S .t
dt dt
2
E B E M sin S .t (4)
3
4
E C E M sin S .t
3
Avec :
D’une manière générale, la fem induite d’une phase statorique peut être écrite sous la forme
suivante:
n.S . M 2N
La valeur efficace par phase est : Eeff avec : S p.
2 60
En réalité, la répartition du flux inducteur n’est pas sinusoïdale, pour cela l’expression de le
fem doit être corrigé en multipliant par le coefficient de Kapp :
Eeff K .Z . f . M (7)
Selon la répartition du bobinage sur les encoches, les valeurs du coefficient de Kapp
appartiennent à l’intervalle suivante : K є [1.41 , 2.22]. Souvent, on peut prendre K = 2.12, ce qui
signifie que le bobinage de chaque phase occupe le tiers des encoches statoriques.
L’alternateur est entrainé à vide à vitesse constante. Si on fait varie le courant d’excitation
(J), la fem à vide prend l’allure suivante :
Remarque : chaque fois qu’on change la vitesse d’entrainement, on obtient une autre
caractéristique à vide pour la même excitation. On peut écrire :
E J 1 N1
(7)
EJ 2 N 2
L’alternateur est dit autonome, s’il alimente une charge comme, par exemple, le cas d’un
groupe électrogène. Par contre, s’il est couplé au réseau, l’alternateur n’est plus autonome.
Lorsque l’alternateur alimente une charge, les courants statoriques (courants d’induit) créent
un champ tournant qui tend à minimiser le flux utile et par conséquent la fem. C’est la réaction
magnétique d’induit (RMI).
∆V = EJ – V (8)
Pour une excitation fixe et une vitesse constante, il existe une caractéristique V(I) pour chaque
valeur de cosϕ. La figure 5 montre que :
Figure 5
Figure 6
Ces méthodes diffèrent les unes des autres selon les hypothèses simplificatrices considérées
et la façon dont elles tiennent compte de la RMI et des fuites magnétiques (dues à l’inductance
de fuite statorique).
Figure 7
Par conséquent, la fem résultante à travers une phase statorique est égale à :
Er E J EI (9)
EI jk .I la fem due au courant induit avec est un coefficient d’équivalence qui
permet de ramener le courant d’induit à celui de l’inducteur.
La fem EI prend naissance lorsque l’alternateur est en charge. Elle tend à réduire la fem à
vide E J . Donc, EI représente la fem due à la réaction magnétique d’induit.
⇔ E j V rs .I jX s I (11)
Cette équation montre que le passage d’un courant I dans l’induit produit deux chutes de
tension internes : chute résistive ( rs .I ) et chute réactive ( jX s .I ).
Figure 8
Alter. Alter.
U
F1 F2 F1 F2
A A
J J
Figure 9
La Machine Synchrone Page 9
On trace les courbes des deux essais dans le même graphe (Figure 10).
E j cc rs .I cc jX s I cc Z s .I cc (12)
E j cc MP
⇒ Zs (13)
I cc MN
⇒ X s Z s2 rs2 Z s (14)
Figure 10
Figure 11
Ce diagramme tient compte de la saturation et il donne une bonne approximation s’il est
appliqué aux alternateurs à pôles lisses.
Selon Potier, le schéma équivalent d’une phase statorique est la même que celui de Behn-
Eschenburg, sauf que la réactance synchrone Xs est remplacée par λ = lω qui représente
seulement la réactance de fuite magnétique.
Er V rs .I j.I avec Er E J EI .
En charge, le flux résultant est la somme de deux flux : le flux dû au courant d’excitation (J)
et le flux dû au courant d’induit (I). On peut écrire :
Les courants sont en phases avec les flux qu’ils produisent. On peut donc écrire :
J r J .I (16)
avec est un coefficient d’équivalence qui permet de ramener le courant d’induit à celui de
l’inducteur.
Les vecteurs des fem sont en retard de 90° sur les flux qui les produisent.
E r V rs .I j .I
(17)
J J r .I
Pour tracer le diagramme vectoriel de Potier, on suit les étapes suivantes (voir Figure 14) :
Tracer le diagramme vectoriel de l’équation de tension. Lorsqu’on obtient la fem Er, on lit
sur la caractéristique à vide le courant d’excitation résultant fictif Jr.
On place le vecteur de courant Jr en quadrature avec le vecteur de la fem Er.
On place le vecteur α.I qui est en parallèle avec le courant I, dont le but est de trouver le
courant d’excitation réel J donné par : ( J J r .I ).
Lorsqu’on obtient J, on lit sur la caractéristique à vide, la fem résultants EJ.
On trace le vecteur EJ en quadrature avec celui de J.
EJ
-αI
EI due à la RMI
Er
J Jr
Θ
jλ.I
ϕ
V
I rs.I
Figure 14
Remarque : lorsqu’on excite un alternateur par un courant d’excitation J, on obtient une fem à
vide EJ donnée par l’expression (7). Dès qu’on branche une charge aux bornes de l’alternateur, un
courant I s’établit dans les enroulements statoriques. Une fem EI due à la RMI prend naissance,
et elle fait diminuer EJ qui devient la fem résultante Er. Cette dernière subira une chute de
tension résistive rs.I et une chute de tension inductive λ.I et on obtient finalement la tension
simple V.
Les paramètres de diagramme de Potier sont : rs, α et λ. La résistance rs d’une phase est
mesurée directement. Par contre, α et λ doivent être déterminés géométriquement en utilisant
trois essais :
On trace les deux caractéristiques EJ(J) et Icc(J) dans le même système d’axe ;
On pointe M(Jd , Vd) ;
Une projection du courant Id sur la caractéristique Icc(J) donne le point M’ ;
On trace le segment MN parallèle et égale à OM’.
On trace une droite passante par le point N et parallèle à la partie linéaire de la
caractéristique à vide. Cette droite coupe la caractéristique à vide au point T.
La projection du T sur le segment MN donne le point S.
On obtient : MS = α.Id et ST = λ.Id
Figure 15
MS
Id
(18)
ST
Id
Remarque : λ est en Ω , α sans unité
Figure 16
Les pertes dans toute machine électrique se traduisent toujours par un échauffement qui doit
être limité pour ne pas détruire les matériaux constituant les différentes parties de la machine.
Les puissances active et réactive débitées par l’alternateur sont exprimées par :
P 3V .I . cos
(19)
Q 3V .I . sin
Avec est l’angle entre V et I
Les puissances électromagnétiques active et réactive sont exprimées par :
Pe 3E J .I . cos
(20)
Qe 3E J .I .sin
Avec est l’angle entre E J et I
L’écart entre Pe et P égale aux pertes Joule statoriques :
p Js 3rs I 2 Pe P (21)
L’écart entre Qe et Q traduit la consommation interne de la puissance réactive :
Qe Q 3 Xs.I 2 (22)
La puissance mécanique absorbée par l’alternateur est :
Pm Cm . s (23)
Avec : Cm est le couple mécanique réellement appliqué sur l’arbre de l’alternateur.
s est la vitesse de rotation en rd/s (vitesse de synchronisme).
L’écart entre Pm et Pe égale aux pertes collectives (pertes fer + pertes mécaniques) :
pcoll pmec p f Pm Pe (24)
Le couple mécanique appliqué sur l’arbre de l’alternateur est donnée par :
Pm Pe ( p mec p f )
Cm Ce C pertes (25)
s s s
Le rendement est exprimé par :
Pu P P 3VI cos
(26)
Pa Pm Pex P pertes 3VI cos p js p f pm p j .ex
A partir du diagramme vectoriel de BE (Figure 17), il est possible d’extraire les puissances
active et réactive de l’alternateur. En plus, ce diagramme permet aussi de suivre la variation des
puissance active et réactive lorsqu’on modifie le courant d’excitation et le couple moteur de la
turbine entrainant l’alternateur.
P
D C B
EJ
ϕ jXs.I
O
θ Q
ϕ V A H
I
Figure 17
On sait que :
P 3VI cos
(27)
Q 3VI sin
Le diagramme vectoriel de la figure 17 donne :
3V
P AC
X s
(29)
Q 3V AH
Xs
On remarque que :
L’augmentation du courant d’excitation (J) fait agrandir la puissance réactive fournie par
l’alternateur (⇒ AH augmente) tout en gardant la puissance active constante (⇒ AC reste
constant).
De même, la diminution du courant d’excitation fait réduire la puissance réactive fournie
par l’alternateur, c’est-à-dire, le segment (⇒ AH diminue) tout en gardant la puissance active
constante (⇒ AC reste toujours constant). On peut arriver à une situation où AH devient nul,
ce qui correspond à Q = 0. Dans cette situation, l’alternateur fournie seulement de la
puissance active.
AC X s I cos OD EJ sin
E
⇒ I cos J sin (30)
Xs
3VE J
P sin (31)
Xs
Le moteur synchrone triphasé est constitué d’un stator contenant un bobinage triphasé de 2p
pôles et un rotor portant la bobine d’excitation aussi de 2p pôles.
Lorsqu’on excite le rotor, un champ magnétique fixe s’établit, puis, si on alimente le bobinage
statorique par des courants triphasés de pulsation ωs, un champ tournant à la vitesse de
synchronisme (Ωs= ωs/p) se produit dans l’entrefer. Les pôles magnétiques du champ tournant
s’accrochent avec les pôles magnétiques rotoriques et l’ensemble tournent à la même vitesse de
synchronisme.
Lorsqu’on alimente un moteur synchrone, il ne démarre pas parce que son couple de démarrage
est nul. Ceci représente son inconvénient principal. Le moteur synchrone ne peut développer un
couple qu’au synchronisme.
Emploi d’un moteur auxiliaire accouplé au moteur synchrone pour amener le rotor à une
vitesse proche de synchronisme.
On démarre le moteur synchrone en mode asynchrone. Le moteur est alimenté
directement du réseau avec l’inducteur en court-circuit. Dans ce cas, le moteur
synchrone se comporte comme un moteur asynchrone et il tourne grâce aux courants
induits dans l’inducteur. Une fois le rotor atteint une vitesse proche du synchronisme, on
ouvre le court-circuit de l’inducteur et on envoi le courant d’excitation, le moteur
s’accroche.
On utilise un variateur de fréquence pour alimenter le moteur avec une fréquence faible
ce qui produit un champ tournant de faible vitesse permettant l’accrochage et puis, on
augmente la fréquence jusqu’à 50 Hz.
Figure 19
P 3V .I . cos Pe p js (32)
Figure 20
E j V rs .I jX s I (33)
Pour faciliter l’étude, on néglige rs devant Xs, donc le diagramme vectoriel correspondant est :
Q O H V A
ϕ
I
θ
-jX s.I ϕ
Ej
D θ C
B
x
P
Figure 21
Cela revient à adopter pour origine de phase la demi-droite Ax, et pour origine de tension la
droite OA. C’est pour cela qu’on le désigne par : Le Diagramme Bipolaire
Puisque rs << Xs, on peut négliger rs et par conséquent les pertes Joule statoriques. Dans ce
cas, on peut écrire :
P 3V .I . cos Pe (34)
3V .E J
⇒ Pe . sin (36)
Xs
Pe 3V .E J
Ce . sin (37)
s X s . s
On constate que pour une excitation constante, le couple max est obtenu pour θ=90°. Au-delà
de cette valeur, le fonctionnement devient fortement instable et le moteur se décroche.
Comme pour l’alternateur, les expressions des puissances active et réactive sont données
par :
3V
P AC
X s
(38)
Q 3V AH
Xs
Lorsque le moteur synchrone est alimenté sous une tension V constante et entraine une
charge mécanique constante (couple résistant constant), il absorbe une puissance électrique
active constante (P). Dans ces conditions et selon la figure 21, on a :
X s .P
AC E J . sin , cet longueur (qui défini la puissance active) reste constant quand le
3V
courant d’excitation varie.
Lorsqu’on fait varier le courant d’excitation, on remarque une variation dans l’amplitude du
courant d’alimentation (I). Plus précisément, c’est la composante réactive du courant
d’alimentation ( I .sin ) qui se change ; ceci est traduit par une variation sur distance AH qui
défini la puissance réactive. Par contre, la composante active ( I . cos ) reste constante
puisqu’elle dépend de la puissance mécanique qui est constante pour ce fonctionnement. En
effet, la distance AC qui défini la puissance active reste inchangé.
Moteur sous excité : dans ce cas, le courant d’alimentation (I) est en retard sur la
tension d’alimentation (V). Sa composante réactive ( I .sin ) est positive, donc le moteur
consomme du réactive de réseau (le moteur toujours absorbe une puissance active
constante).
- On peut dire que le réseau voit le moteur comme une charge inductive (RL).
- La diminution du courant d’excitation provoque une augmentation dans la composante
réactive et par conséquent dans le déphasage ϕ en arrière, ce qui rend le moteur plus
inductive et consomme plus de réactive.
- Si on continu la diminution du courant d’excitation, le fonctionnement devient instable
car l’angle θ augmente et se rapproche à 90°. (risque de décrochage).
Q O I.cosϕ H V A
ϕ
I.sinϕ
I
θ
-jX s.I ϕ
Ej
D θ C
B
x
P
Figure 22
I.sinϕ
I
Q ϕ
V A H
O I.cosϕ
θ
Ej ϕ -jX .I
s
D C B
x
Figure 23 P
Placés près des grands centres de distribution, ils jouent le rôle de capacités
variables. Durant les périodes de forte charge, les compensateurs synchrones créent du
réactive pour diminuer les courants et ainsi les chute de tension dans les lignes et par
conséquent améliorer le facteur de puissance.
Moteur à cosϕ unitaire : dans ce cas, le courant d’excitation est en phase avec la
tension. La composante active du courant reste toujours positive et constante donc,
le moteur absorbe de la puissance active. Par contre, la composante réactive est
maintenant nulle, c'est-à-dire, le moteur synchrone ne consomme pas de réactive.
- On peut dire que le réseau voit le moteur comme une charge résistive (R).
Q ϕ=0 I V A=H
O
θ
Ej -jXs.I
D
C=B
x
Figure 24 P
Figure 25
Figure 26
Les alternateurs sont souvent branchés à un grand réseau comportant déjà plusieurs
centaines d'alternateurs. Ce réseau est tellement puissant qu'il impose une tension et une
fréquence constantes à tout appareil branché à ses bornes. C'est pourquoi on l'appelle réseau
infini.
Une fois l’alternateur est couplé à un grand réseau (réseau infini), il fait partie d'un système
qui alimentent des milliers de charges. Il est alors impossible de préciser la nature de la charge
(grosse ou petite, résistive, inductive ou capacitive) branchée aux bornes de cet alternateur.
La question qui se pose donc est : Quels sont les paramètres qui déterminent la puissance
qu'il débite dans ces condition?
Il a noter que la tension et la fréquence appliquées aux bornes de la machine étant
constantes, on ne peut plus faire varier que deux paramètres :
Le courant d’excitation
Le couple mécanique exercé par la turbine
Figure 27
Figure 28
Maintenant, si l'on diminue le courant d'excitation, la fem EJ devient plus petite que V, le
courant I devient de 90° en avance sur V de sorte que l'alternateur voit le réseau comme une
capacitance (Fig. 29).
Donc, lorsque l'on sous-excite l’alternateur, il absorbe de la puissance réactive. Cette
puissance réactive produit une partie du champ magnétique nécessaire à la magnétisation
machine.
Figure 29
Imaginons de nouveau que l'alternateur flotte sur le réseau, EJ et V étant égales et en phase.
Si l'on ouvre les vannes de la turbine afin d'augmenter le couple mécanique, le rotor tend à
accélérer mais il ne peut pas car, il est accroché par le champ statorique. Par conséquent,
l'alternateur continue à tourner à la vitesse de synchronisme, mais il apparait un angle de
décalage interne θ entre les axes des champs statorique et rotorique.
Sur le diagramme vectoriel (Fig. 30), ce phénomène se traduit par un décalage en avance du
vecteur EJ par rapport au vecteur V, d’un angle de décalage interne θ.
Bien que les deux tensions aient la même valeur, l'angle de décalage produit une différence de
tension aux bornes de la réactance synchrone (Fig. 30). Il en résulte un courant I décalé en
avance par rapport à V. Cela signifie que l’alternateur débite une puissance active et absorbe du
réactive du réseau.
Figure 30
Figure 31