Ijara
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Résumé
Le contrat de location des biens représente un alternatif du prêt bancaire classique du fait qu’il
s’agit d’une mise à la disposition du client d’un bien au lieu des fonds à charge pour lui de
rembourser les redevances de loyer. Le droit musulman classique propose le contrat Ijara qui
représente une cession des usufruits. La jurisprudence islamique contemporaine a développé le
contrat Ijara Montahia Bi-Tamlik comme alternatif du crédit-bail, de ce fait, quels sont les points
de divergence entre les deux formes de financement? .Cet article, traite les contrats Ijara et Ijara
Montahia Bi-Tamlik selon le droit commercial musulman, leur qualification juridique selon le
droit marocain, les orientations du conseil supérieur du Oulémas, le cadre comptable marocain des
opérations d’Ijara et le rapprochement d’Ijara Montahia Bi-Tamlik et le crédit-bail à la lumière
des avis du CSO.
Mots Clés : Ijara Montahia Bi-Tamlik ; Droit commercial musulman, Crédit-bail, Comptabilité.
Abstract
The lease of goods represents an alternative to conventional bank loan, since it involves the
handing over of a good instead of funds to the client, who is responsible for paying the rent.
Classical Muslim law proposes the Ijara contract, which represents an assignment of usufruct.
Contemporary Islamic jurisprudence has developed the Ijara Montahia Bi-Tamlik contract as an
alternative to leasing, so what are the points of divergence between the two financing formulas?.
This paper treats the Ijara and Ijara Montahia Bi-Tamlik contracts according to the Muslim
commercial law, their legal status according to the Moroccan law, the orientations of the higher
council of ulema, the Moroccan accounting framework of Ijara and the comparison of Ijara
Montahia Bi-Tamlik and leasing in the light of advice from the CSO.
Keyword: Ijara Montahia Bi-Tamlik; Islamic Commercial Law, Leasing, Accounting.
Citation : Fares L.I. et M. Habachi (2020), Contrat Ijara : cadre juridique et comptable marocain et
rapprochement avec le crédit-bail, Recherches et Applications en Finance Islamique, Volume 4, Numéro 2,
pages : 230-251.
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Introduction
Dans le cadre de la diversification de l’offre bancaire, les banques conventionnelles
commercialisent des produits de financement basés sur le mécanisme de la location. En effet,
trois formes sont disponibles qui sont : la location simple, la location avec option d’achat pour
les particuliers et le crédit-bail pour les professionnels.
Pour les entreprises, le financement bancaire basé sur la location permet au client
d’avoir un bien d’exploitation moyennant le paiement des redevances locatives
comptabilisées dans le compte des produits et charges sans aucun impact sur le bilan de
l’entreprise. Ce schéma donne la propriété économique du bien à l’entreprise et la propriété
juridique à la banque. Toutefois, la mise en place des normes IFRS a corrigé cette distinction
du fait que le poste d’immobilisation doit être retraité pour intégrer les biens exploités par des
contrats de location indépendamment de leur statut juridique.
La promulgation de la loi 103-12 a permis aux banques participatives de
commercialiser les produits participatifs qui sont Mourabaha, Moudaraba, Moucharaka,
Salam, Istiṣna’a et Ijara. L’article 58 de ladite loi dispose qu’ « Une opération Ijara est tout
contrat par lequel une banque participative met, à titre locatif, un bien meuble ou immeuble
déterminé et propriété de cette banque, à la disposition d’un client pour un usage autorisé par
la loi. L’opération Ijara prend l’une des deux formes suivantes :
(1) Ijara Montahia Bi-Tamlik, lorsqu’au terme de la location, la propriété du bien, meuble
ou immeuble, loué est transférée au client en vertu d’un contrat distinct de celui de
Ijara ;
(2) Ijara Tachghilia, lorsqu’il s’agit d’une location simple ».
Le contrat Ijara et son rapprochement avec les contrats conventionnels de location ont
fait l’objet de différentes études telles que Mateeha(2006), Ameer and Ansari(2014) et
Kamran et al.(2017). Le traitement comptable de l’opération Ijara a été étudié aussi par
plusieurs chercheurs tels que Ros Aniza et Abdul Rahman (2005) et Hanif (2016) qui ont
examiné la norme IAS 17 et la norme islamique FAS 8.
Ce papier traite le contrat Ijara selon le droit commercial musulman et le droit
Marocain ainsi que le traitement comptable réservé à l’opération Ijara que ce soit Ijara
Tachghilia ou Ijara Montahia Bi-Tamlik ; ensuite, il se penche sur le rapprochement de Ijara
Montahia Bi-Tamlik et le crédit-bail sur le plan Shari‘atique, juridique et comptable. Cette
recherche se distingue des autres études du fait qu’elle traite les spécificités de cette opération
selon la réglementation marocaine et prend en considération les orientations du conseil
supérieur des oulémas concernant la définition du contrat Ijara et la définition du prix d’Ijara
Montahia Bi-Tamlik.
La problématique consiste à répondre aux interrogations suivantes :
(1) Quel est le statut Shari‘atique du contrat Ijara que ce soit Tachghilia ou Montahia Bi-
Tamlik ?;
(2) Quelle est la qualification juridique des deux contrats Ijara selon le droit positif
marocain ?
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(3) Quel est le traitement comptable réservé à l’opération Ijara par le plan comptable des
établissements de crédits ?
(4) Quels sont les points de convergence et de divergence entre le contrat Ijara Montahia
Bi-Tamlik et le crédit-bail ?
Pour répondre à cette problématique nous allons scinder ce papier en cinq sections, la
première section traitera le fondement juridique d’Ijara selon le droit musulman classique, la
deuxième section sera réservée aux apports de la jurisprudence musulmane contemporaine
concernant Ijara Tachghilia et Ijara Montahia Bi-Tamlik, la troisième section sera consacrée
à la qualification juridique du contrat Ijara selon le droit Marocain ; ensuite, la quatrième
section traitera les applications d’Ijara dans le financement bancaire, la cinquième section
sera dédiée au traitement comptable d’Ijara et la dernière section sera réservée au
rapprochement de Ijara Montahia Bi-Tamlik et le crédit-Bail.
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L’objet du contrat doit être déterminé de façon à éviter tout litige notamment en ce
qui concerne la détermination du lieu du bien, la durée de la location, etc ;
L’objet du contrat doit être livrable, peut être possédé et permissible selon la
Sharīʿah ;
La contrepartie doit être une valeur monétaire déterminée.
(4) Conditions d’obligation (Shurūṭ Al- luzūm )شروط اللزوم:
Le contrat Ijara ne peut obliger les parties que si les éléments suivants sont satisfaits :
La chose ne doit pas être endommagée de telle sorte que le locataire ne peut
bénéficier de ses usufruits.
L’absence des motifs de résiliation.
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en étudiant les montages juridiques qui permettent de doter les banques islamiques des
contrats conformes à la Sharīʿah qui peuvent se substituer aux contrats conventionnels.
Dans ce cadre, nous allons présenter dans ce paragraphe les apports de la jurisprudence
musulmane en matière d’Ijara avec promesse de location (Ijara pour le donneur d’ordre) et
Ijara Montahia Bi-Tamlik.
2.1. Ijara avec promesse de location
A l’instar du contrat Mourabaha1, le contrat Ijara selon l’article 24 de la circulaire
1/W/17 validé par le conseil supérieur des oulémas, peut être combiné à une promesse de
location. Dans ce cas, le contrat est défini comme « un accord entre la banque et le client,
pour que la banque procède à l’achat d’une chose (bien ou autres), le client s’engage à prendre
en location la chose auprès de la banque à une date ultérieur avec un engagement de la banque
de lui donner la chose achetée en bail , moyennant le paiement des redevances déterminées de
loyer pendant la durée convenue pour la location.».
La combinaison des contrats classiques et la promesse est utilisée couramment dans les
montages juridique islamique contemporain. De ce fait, L’AAOFI a réservé la norme 49 pour
traiter la promesse. Cette norme définit deux types de promesses qui sont la promesse
unilatérale et la promesse avec un engagement réciproque.
Pour le contrat Ijara, deux combinaisons peuvent être envisagées :
(1)La combinaison du contrat Ijara et la promesse avec engagement réciproque.
Ce montage juridique est composé d’un contrat d’Ijara précédé d’une promesse qui engage
les deux parties à conclure le contrat définitif lorsque les conditions de formation sont
satisfaites. En effet, le client contacte la banque pour demander la location d’un bien meuble
ou immeuble, dont les caractéristiques sont bien définies, et les deux contractants (banque et
client) se mettent d’accord sur les conditions générales de la location du bien.
L’engagement est bilatéral du fait que la banque s’engage à acheter et à donner en location
par la suite la chose au client qui s’engage à son tour à prendre en location la chose auprès de
la banque selon les conditions définies dans la promesse.
(2)La combinaison du contrat Ijara et la promesse unilatérale.
Dans ce cas, la promesse entre la banque et le client ne génère pas un accord engageant les
deux parties simultanément. Ce type de promesse précise les caractéristiques du bien, les
modalités et le délai de sa mise à la disposition du client.
Sur le plan Shari‘atique, le contrat Ijara combiné à une promesse unilatérale ou bilatérale non
contraignante pour les deux parties en même temps, a été validée par la majorité des érudits
musulmans et par les instances internationales de la conformité à la Sharīʿah telles que
l’académie internationale du fiqh Islamique ( )المجمع الفقهي اإلسالمي الدوليet la norme n° 9
relative à Ijara des standards Shar‘itiques de l’AAOIFI.
1
Au Maroc, le contrat Mourabaha est associé à une promesse unilatérale d’achat de la part du client. En effet, le
modèle validé par le CSO dans son avis N°7 du 20 juillet 2017 prévoit que la promesse doit préciser : 1-
l’engagement du client d’acheter le bien auprès de la banque.2-La définition du bien et ces caractéristiques.3-Les
modalités de sa mise à la disposition du client et la date de livraison du bien et 4-Hamish Al-Jiddia et les
modalités de son utilisation.
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La Décision N° 110(4/12) définit six conditions de conformité à la Shari‘ah du contrat Ijara Montahia Bi-
Tamlik.
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prix du marché où selon un prix convenu par les deux parties à la date de conclusion
du contrat.
Cette décision définit aussi les dispositions et les conditions à satisfaire pour se
conformer à la Sharīʿah telles que la séparation3 du contrat de location et du contrat de vente
ce qui rend chaque contrat indépendant de l’autre dans le temps du fait que le contrat de vente
doit être conclu après le contrat de location et à la fin de ce dernier, et la promesse de vente ou
l’option s’exerce à la fin du contrat de location.
En conséquence, l’unicité du contrat pour la location et la vente ou la promesse de
vente comme pratiquée dans la banque conventionnelle rend la forme contractuelle
conventionnelle illicite et le contrat de crédit-bail dont l’objet est la cession du bien
moyennant le paiement des redevances de loyer uniquement invalide.
2.2.2. Ijara Montahia Bi-Tamlik par le paiement d’un prix symbolique pour la vente :
Cette forme a la même qualification que la forme précédente du fait que le prix payé
pour la cession ne représente pas la valeur de la chose mais représente un complément du prix
dont une partie a été payée se forme de redevances. De ce fait, l’objet du contrat est une vente
en bonne et due forme qui a pris la forme d’une location. Cette forme ressemble à celle traitée
dans le paragraphe 1.2.1 et souffre des mêmes vices de non-conformité (Al-Shâdilī, 1988).
2.2.3. Ijara Montahia Bi-Tamlik par le paiement de la valeur réelle de la chose:
Ce montage est une combinaison de deux contrats. Le premier est une location en
bonne et due forme alors que le deuxième est une vente conditionnée par le paiement de la
totalité des redevances convenues dans le contrat de location. Ce montage est interdit selon la
Sharīʿah pour les deux motifs suivants :
(1) Le prix de cession est incertain ce qui peut donner lieu à un alea significatif pour les
parties (Gharar) notamment si le contrat prévoit la cession du bien avec le prix du
marché.
(2) Le contrat de location et le contrat de vente sont combinés dans un seul contrat sur
le même bien en même temps.
Toutefois, si les contractants concluent un contrat de location pour la durée de location
avec une option pour le locataire ou pour les deux parties de conclure le contrat de vente avec
le prix de marché, la relation entre les parties est régie par un contrat de location suivie d’un
contrat de vente ce qui élimine les vices de non-conformité et rend l’opération permissible
selon la Sharīʿah
2.2.4. Ijara Montahia Bi-Tamlik avec promesse de vente :
Dans ce cas, deux situations se présentent qui dépendent de la nature de la promesse.
En effet, si la promesse est contraignante pour les parties, la promesse a les mêmes effets
juridiques d’un contrat et la situation ressemble aux cas précédents. Alors que si la promesse
est non contraignante pour les parties, le contrat est un contrat de location réelle qui peut se
terminer par une vente à la fin de la location moyennant un contrat indépendant de cession. La
séparation des contrat dans ce dernier cas rend cette forme licite selon la shari‘ah
3
L’illicite est justifiée par la déclaration du prophète de l’interdiction de cumuler deux ventes en une vente et
deux transactions en une transaction
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4
L’article 485 dispose que « la vente de la chose d'autrui est valable : 1° Si le maître l'a ratifiée ; 2° Si le vendeur
acquiert ensuite la propriété » cette deuxième disposition est en contradiction avec la Sharīʿah du fait que le
contrat de vente selon cet article peut être conclu par le vendeur avant la possession de l’objet de la vente.
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5
La distinction est faite basée sur la définition adoptée par le code de commerce en vertu de l’article 431.
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biens professionnels. En revanche, le contrat Ijara Montahia Bi-Tamlik ne peut être qualifié
comme contrat de location avec option d’achat du fait que :
(1) Le contrat est associé à une option en faveur du client qui peut l’exercer pour
acheter le bien selon le prix et les conditions convenus dans le contrat de location ce
qui peut incorporer du Gharar et du Mayser.
(2) Le contrat de la location et le contrat de cession doivent être séparés
Le contrat Ijara Montahia Bi-Tamlik, dans le cas des crédits aux particuliers peut être
qualifié de contrat de location avec promesse de vente et peut être régi, en conséquence, par
les dispositions du code de commerce relatives au crédit-bail lorsque l’objet du contrat est
l’acquisition des biens d’équipement quel que soit leur usage.
Lorsqu’il s’agit des biens immobiliers, les dispositions du code de commerce relatives
au crédit-bail sont applicables. Toutefois, il faut signaler que le chapitre réservé au crédit-
bail doit être actualisé pour intégrer la location avec option d’achat telle que définie par la
loi 103-12.
3.3. Le contrat Ijara selon la loi 31-08.
La loi 31-08, réserve la septième section au traitement des mesures de protection du
consommateur relatives aux contrats suivants :
(1) La location assortie à une promesse de vente ;
(2) La location-vente et
(3) La location avec option d’achat.
Le contrat Ijara Montahia Bi-Tamlik peut être qualifié de contrat de location assortie
d’une promesse de vente pour les particuliers. De ce fait, il est régi par les articles de 106 à
108 de ladite loi.
Toutefois, la loi doit être amendée pour intégrer les spécificités d’Ijara participative du
fait que certaines dispositions ne sont pas applicables à Ijara notamment celles relatives aux
pénalités de retard et aux indemnités définies par l’article 106.
Par ailleurs, les dispositions relatives à la publicité et à l’offre préalable sont applicables
à la location avec option d’achat et la location assortie d’une promesse de vente. De ce fait,
la loi doit être amendée pour intégrer le contrat Ijara Montahia Bi-Tamlik, et ce, en
observant les dispositions de la Sharīʿah.
Dans le cas de contrat Ijara pour le donneur d’ordre, le client est tenu de verser Hamish
Al-Jiddia à la banque. De ce fait, la question se pose sur le traitement de ce versement
notamment dans le cas où le versement s’effectue avant l’acceptation de l’offre préalable.
4. Les applications du contrat Ijara dans le financement bancaire.
Le contrat Ijara peut être un alternatif du crédit conventionnel de financement des actifs
immobilisés que ce soit des licences, des terrains, des constructions, des matériels et
outillages, des matériels de bureau ou de transports, etc.
Les besoins du client peuvent être financés moyennant Ijara Tachghilia mobilière ou
immobilière, Ijara Montahia Bi-Tamlik mobilière ou immobilière, les lignes de crédits Ijara
Tachghilia ou Montahia Bi-Tamlik.
4.1. La location des droits et licences
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Nous constatons que les écritures concernant l’engagement de financement ne prennent pas en
considération la répartition du prix en deux parties (acquisition et location) dans le cas d’Ijara
Montahia Bi-Tamlik. De ce fait, il faut prévoir des écritures séparées pour la promesse de
vente et la location du bien.
5.2. Ecriture comptable relative à Hamish Al-Jiddia.
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Source : Auteurs
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(*) Pour Ijara Montahia Bi-Tamlik, le plan comptable des établissements de crédit (PCEC) prévoit des comptes
pour les biens incorporels, les biens mobiliers et les biens immobiliers qui sont respectivement 471x, 472x et 473x.
(**) Pour Ijara Tachghilia, le PCEC prévoit des comptes pour les biens mobiliers et les biens immobiliers qui
sont respectivement 482x et 483x.
2- Comptabilisation des amortissements
Dotations aux amortissements des immobilisations
6332 données en Ijara Montahia bi-Tamlik
Ou Montant de la dotation
Débit Ou Dotations aux amortissements des immobilisations d’amortissement
données en Ijara Tachghilia
6342
478x(*) Amortissements des biens donnés en Ijara Montahia bi-
Tamlik Montant de la dotation
Crédit Ou Ou d’amortissement
488x (**) Amortissements des biens donnés en Ijara Tachghilia
(*) Pour Ijara Montahia bi-Tamlik, le PCEC prévoit des comptes d’amortissement pour les biens incorporels, les
biens mobiliers et les biens immobiliers qui sont respectivement 4781, 4782 et 4783.
(**) Pour Ijara Tachghilia, le PCEC prévoit des comptes d’amortissement pour les biens mobiliers et les biens
immobiliers qui sont respectivement 4882 et 4883.
3- Comptabilisation des dépréciations :
La dépréciation du bien est comptabilisée comme suit :
Débit 6333 Dotations aux provisions pour dépréciation des
immobilisations données en Ijara Montahia bi-Tamlik Montant de la provision
Ou Ou
6343 Dotations aux provisions pour dépréciation des
immobilisations données en Ijara Tachghilia
479x(*) Provision pour dépréciation des immobilisations données
en Ijara Montahia bi-Tamlik Montant de la provision
Crédit Ou Ou
Provision pour dépréciation des immobilisations données
489x (**) en Ijara Tachghilia
(*) Pour Ijara Montahia bi-Tamlik, le PCEC prévoit des comptes de provision pour dépréciation des biens
incorporels, des biens mobiliers et des biens immobiliers qui sont respectivement 4791, 4792 et 4793.
(**) Pour Ijara Tachghilia, le PCEC prévoit des comptes de provision pour dépréciation des biens mobiliers et
des biens immobiliers qui sont respectivement 4892 et 4893.
Source : auteurs
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Pour se conformer à la définition du prix adoptée par le CSO dans le cas d’Ijara
Montahia Bi-Tamlik, les écritures relatives aux provisions pour dépréciations doivent prendre
en considération la partie du prix d’acquisition versée par le client.
5.5. Comptabilisation des redevances de loyer.
Le traitement comptable des redevances de loyer perçues par la banque se présente comme
suit :
Tableau N°6 : Traitement comptable des redevances de loyer
Compte Intitulé Montant
1- Comptabilisation des redevances de loyer.
Débit 2xxxx/1xxxx Comptes courants (client) ou un compte de trésorerie Montant de la
redevance TTC
7331 Loyers sur immobilisations données en Ijara Montahia bi-
Crédit Tamlik Montant de la
Ou Ou redevance HT
7341 Loyers sur immobilisations données en Ijara Tachghilia
Crédit 36xxx TVA : collectée Montant de la TVA
au taux de 10%
2- Ecriture de régularisation des loyers perçus d’avance ou à recevoir
Loyers perçus d’avance
7331 Loyers sur immobilisations données en Ijara Montahia bi- La partie du loyer
Débit Tamlik reçus d’avance HT
Ou Ou
7341 Loyers sur immobilisations données en Ijara Tachghilia
Crédit 3872 Produits constatés d’avance La partie du loyer
reçus d’avance HT
Loyer courus à recevoir
4760 Loyers courus à recevoir (opération Ijara Montahia bi-Tamlik) Montant de loyer à
Débit Ou recevoir HT
Ou Loyers courus à recevoir (opération d’Ijara Tachghilia),
4860
7331 Loyers sur immobilisations données en Ijara Montahia bi-
Crédit Tamlik Montant de loyer à
Ou Ou recevoir HT
7341 Loyers sur immobilisations données en Ijara Tachghilia
Source : Auteurs
Pour le cas d’Ijara Montahia Bi-Tamlik, le schémas doit être modifié pour se
conformer à la définition du prix d’Ijara du fait qu’une partie du prix doit être comptabilisée
comme une avance sur le prix d’acquisition et une partie doit être comptabilisée comme une
redevance de loyer.
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Tableau N°7 : Traitement comptable des frais d’entretien des biens donnés en Ijara
Compte Intitulé Montant
1- Frais d’entretien à faible valeur.
Débit 6339 Autres charges sur immobilisations données en Ijara Montant
Montahia bi-Tamlik d’imputation
Ou
6349 Autres charges sur immobilisations données en Ijara
Tachghilia
Débit 35xx TVA- déductible sur frais généraux Montant TVA
déductible
Crédit 2xxx/1xxx Compte fournisseur / Compte de trésorerie Montant TTC
2- Frais
X d’entretien à valeur importante.
Débit 3857 Charges à répartir sur produits participatifs Montant
d’imputation
Débit 35xx TVA- déductible sur frais généraux Montant TVA
déductible
Crédit 2xxx/1xxx Compte fournisseur / Compte de trésorerie Montant TTC
Pour chaqueX exercice, la banque doit affecter une partie de ces charges en utilisant le schéma suivant :
Crédit : 3857 – Charges à répartir sur produits participatifs
Débit : 6339 - Autres charges sur immobilisations données en Ijara Montahia bi-Tamlik ou 6349 – Autres
charges sur immobilisations données en Ijara Tachghilia.
Source : Auteurs
5.7. Résiliation du contrat
La résiliation du contrat entraine le reclassement du bien donné en Ijara dans un
compte spécifique permettant de l’identifier. Le schéma comptable est donné par le tableau
suivant :
Tableau N°8 : Traitement comptable de la résiliation du contrat Ijara
Compte Intitulé Montant
1- Ijara Tachghilia
Débit 4813 Biens incorporels donnés en Ijara Tachghilia non loués
après résiliation
4823 Biens mobiliers donnés en Ijara Tachghilia non loués
Coût d’acquisition
après résiliation
4833 Biens immobiliers donnés en Ijara Tachghilia non loués
après résiliation
Crédit 48xx (**) Immobilisations données en Ijara Tachghilia Coût d’acquisition
2- Ijara Montahia Bi-Tamlik.
4713 Biens incorporels donnés en Ijara Montahia bi-Tamlik
non loués après résiliation
4723 Biens mobiliers donnés en Ijara Montahia bi-Tamlik non
Débit Coût d’acquisition
loués après résiliation
4733 Biens immobiliers donnés en Ijara Montahia bi-Tamlik
non loués après résiliation
Crédit 48xx (**) Immobilisations données en Ijara Montahia bi-Tamlik Coût d’acquisition
(*) et (**) reprise des écritures des immobilisations données respectivement en Ijara Tachghilia et Ijara
Montahia bi-Tamlik enregistrées dans le tableau 4.
Source : Auteurs
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Pour le cas d’Ijara Montahia Bi-Tamlik, le prix de cession est fixé d’avance. De ce fait,
ce schéma doit être revu pour prendre en considération les spécificités de ce contrat.
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Conclusion
Le financement avec la location a connu ces dernières années un développement très
important moyennant la création des établissements de crédits spécialisés en raison des
avantages qui procuraient au bailleur et au preneur du bail sur le plan financier et fiscal.
La commercialisation des contrats participatives basés sur la location conforme à la
Shari‘ah a interpellé les chercheurs musulmans. De ce fait, la jurisprudence islamique
contemporaine s’est penchée sur le développement des nouveaux contrats en se basant sur le
contrat de location classique tels que le contrat Ijara pour le donneur d’ordre et le contrat
Ijara Montahia Bi-Tamlik qui permet au client d’avoir la propriété de la chose à la fin de la
période de location.
Cette étude nous a permis de montrer que la forme du contrat de crédit-bail qui associé
la location et la vente dans le même contrat est non conforme à la Sharīʿah et de proposer les
conditions à observer pour le montage juridique participatif alternatif du crédit-bail
notamment en matière de séparation de la location et de la vente et l’utilisation de la
promesse non contraignante.
En ce qui concerne les jurisprudences du CSO, nous avons traité le contrat Ijara
Montahia Bi-Tamlik pour l’acquisition d’un bien immobilier destiné à l’habitat et les
orientations du conseil dans ce cadre notamment en matière de définition du prix et nous
avons rapproché le contrat Ijara Montahia Bi-Tamlik, le contrat Mourabaha et le contrat
Moucharaka Moutanaqissa.
Aussi, nous avons examiné les textes réglementaires marocains et nous avons conclu
que les dispositions du code des obligations et du contrat sont conformes aux dispositions de
la Sharīʿah et nous avons déterminé les qualifications possibles du contrat Ijara Montahia
Bi-Tamlik selon le DOC, le code de commerce et la loi 103-12.
Pour la loi 31-08 relative aux mesures de protection du consommateur, nous avons
constaté que certaines dispositions doivent être amendées pour prendre en considération les
spécificités d’Ijara notamment les dispositions prévues par l’article 106.
En ce qui concerne le champ d’utilisation du contrat Ijara, nous sommes convaincus
qu’il peut être un alternatif islamique du contrat de location avec option d’achat et le crédit-
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bail que ce soit pour la location des droits et licences, le bail emphytéotique, la location des
matériels et outillages, etc.
Sur le plan comptable, nous avons présenté les schémas comptables définis par le plan
comptable des établissements de crédits (PCEC) et nous avons montré les insuffisances
générées par la définition du prix Ijara adoptée par CSO.
Enfin, nous avons rapproché le contrat Ijara Montahia Bi-Tamlik et le crédit-bail ce qui
a montré que la différence entre les deux contrats est énorme sur le plan Shar‘itique et
comptable en dépit de la ressemblance technique.
En résumé, le contrat Ijara est un alternatif islamique pour le financement par la location
pratiqué par les banques conventionnelles. Toutefois, la compétitivité des banques
participatives dans ce volet est tributaire des éléments suivants :
(1) La réactivité du conseil supérieur des oulémas qui doit accélérer la procédure de
validation des modèles des contrats Ijara pour l’acquisition des biens professionnels.
(2) Les mesures fiscales d’encouragement afin de neutraliser l’impact de la fiscalité sur le
choix du mode de financement.
(3) L’amendement des textes de lois afin d’intégrer les spécificités d’Ijara.
Références.
Ouvrage
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Normes internationales
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