DOC-La Révision Du Contrat
DOC-La Révision Du Contrat
DOC-La Révision Du Contrat
Introduction
L’article 230 du DOC dispose : « Les contrats légalement formés tiennent lieu de loi à ceux que les ont
faites » C’est-à-dire que les contrats s’imposent aux citoyens comme la loi et comme Anne Paule a dit
aussi que « le contrat est la loi des parties ».
De plus, Un contrat conclu par les parties, il n’est pas possible que l’une des parties remette en
cause, de manière unilatérale le contrat. C’est le principe de l’intangibilité du contrat.
L’intangibilité du contrat d’impose non seulement aux parties mais aussi au juge.
En principe, Le rôle du juge est de servir les volontés souveraines par un contrôle a posteriori en cas
de litige. Cependant, les volontés souveraines sont-elles mêmes soumises à certaines limitations
légales telles que le respect des bonnes mœurs et de l’ordre public ainsi que la bonne foi dans
l’exécution du contrat.
Mais ce principe de l’intangibilité du contrat a évolué au cours des années car le législateur et le juge
ont bien été obligés de tenir compte de certaines réalités. Il arrive en effet que la volonté dominante
d’une partie amène le Juge à réviser le contrat de façon à rétablir un équilibre entre les contractants.
On parle de la révision pour imprévision et c’est précisément cette notion qui est au cœur du sujet
soumis à la présente étude.
La solution à l’imprévision serait alors de revoir le contrat et de modifier certaines clauses prévues par
les parties tout en respectant leurs volontés initiales, c'est ce que l'on nomme la révision du contrat.
En d’autres termes, la révision peut alors se définir comme la modification d'un acte juridique en vue
de son adaptation aux circonstances. Cette révision est cependant problématique dans le sens où l'on
doit respecter à la fois, la force obligatoire, essence même du contrat, et la volonté première des
parties pour protéger leurs intérêts communs.
Au Maroc, le contrat est règlementé par de dahir des obligations et contrats (DOC), un texte législatif
datant de 1913 et qui a été institué par les autorités du protectorat français, il demeure toujours en
vigueur.
L’étude d’un tel concept présente un double intérêt. D’une part du point de vue de la justice
contractuelle est de la sécurité contractuelle. Une réponse positive à la révision pour imprévision
favorisera la justice contractuelle alors qu’une réponse négative ira dans le sens d’un souci de
sécurité contractuelle. D’autre part, ce problème est capital d’un point de vue économique, en effet
ce sont essentiellement les circonstances économiques qui vont bouleverser l’exécution du contrat.
Nous pouvons dès à présent nous demander si le contrat peut être révisé pour cause
d’imprévision et qui serait habilité à le faire ?
I- La soumission totale du juge au principe d’intangibilité du contrat
Le principe d’intangibilité du contrat fortement établi en droit marocain empêche toute modification
par le juge (A), celui-ci peut l’interpréter en cas d’obscurité des termes (B).
Le contractant étant libre, il ne peut être tenu d’obligations que par sa propre volonté. C’est le
principe de la force obligatoire du contrat. La règle est énergiquement posée par l’article 230 du
DOC. En conséquence, seules les parties peuvent modifier l’étendue de leur engagement, mais il faut
que l’accord de toutes les parties du contrat initial soit présent pour pouvoir le modifier et apporter
les nouvelles dispositions contractuelles nouvelles.
De plus, ce contrat d’impose au juge qui s’interdit d’en modifier les stipulations contractuelles même
si les circonstances ont changé et engendrés des situations inéquitables. Le juge doit donc faire
appliquer le contrat, s’il s’interdit d’en dénaturer les clauses, même si les termes employés sont
obscurs, ambigus ou incomplets.
En gros, toute révocation ou modification du contrat ne peut être que le fait des parties. Dans ce cas,
le juge est impuissant à modifier le contrat, c’est-à-dire à ajouter à ce dernier des obligations envers
l’une des parties ou bien à en modifier les termes principaux. Bien entendu à ce principe de base,
une multitude d’atteintes à cette force obligatoire sont posées.
Le dahir formant code des obligations et contrats, dans les articles 461 à 47, donne un certain
nombre de règles d’interprétation des contrats. Parmi ces règles certaines sont plus importantes,
que d’autres : ainsi en est-il de l’article 463 du DOC qui stipule « Ou doit suppléer les clauses qui sont
d'usage dans le lieu où l'acte a été fait ou qui résultent de sa nature ». Cet article habilite le juge à
faire appel aux usages et même à la coutume, comme source du droit. Mais l’ensemble des articles
461 à 477, exprime, en tout cas, des idées fondamentales que le juge doit rechercher la commune
intention des parties (Article 461.4 du DOC), il soit interpréter les contrats suivant l’équité et la
bonne foi (Article 477 du DOC).
La Cour suprême marocaine a décidé que les juges du fond sont chargés d’interpréter et d’appliquer
les contrats passés par les parties, et ne peuvent procéder à leur modification, lorsque les termes du
contrat sont clairs et ne prêtent pas à équivoque. Mais, si les termes du contrat, sont ambigus, le
juge doit cette fois-ci les interpréter, pour aboutir à la commune volonté des parties, à l’intention
qu’elles avaient au moment de la passation de l’acte.
En revanche, quelle que soit l’audace de la jurisprudence en certains domaines, elle trouve sa limite
dans le principe selon lequel, le contrat fait la loi des parties (art 230 DOC). Or, Le principe est que
l’interprétation du contrat relève du pouvoir souverain des juges de fait (tribunaux et CA). La Cour
suprême est considérée comme une gardienne de la loi, de contrôler l’interprétation des contrats
donnée par les juges du fait. Elle intervient donc chaque fois que le juge est soumis au reproche
d’avoir dénaturé une clause claire et précise d’un contrat et, si ce reproche est justifié, elle casse la
décision qui lui a été soumise.
« Il ne saurait être fait échec à la force obligatoire du contrat formulée par l’article 260 du D.O.C sous
prétexte que les obligations stipulées sont devenues plus onéreuses par l’effet des circonstances
exceptionnelles ». « Les juges ne peuvent sous prétexte d’équité ou pour tout autre motif, modifier les
conventions légalement formées entre les parties ».
La révision du contrat est admise dans deux sortes d’hypothèse, soit lorsqu’elle a été convenue par les
parties (une révision conventionnelle) ; soit lorsqu’à titre exceptionnel, elle se trouve autorisée par la
loi.
Les parties peuvent d’un commun accord recourir à une révision conventionnelle, même si le dahir des
obligations et des contrats reste muet sur ce point mais rien n’interdit les contractants de prévoir des
techniques concevables en cas de survenance d’un changement économique affectant l’équilibre des
prestations. Elles ont la possibilité d’insérer dans leurs contrats des clauses d’imprévision. Parmi les
différentes clauses concevables à la révision du contrat, on retiendra à titre d’exemple :
Clause de révision : une clause selon laquelle les contractants déterminent d’un commun
accord les conditions et les modalités qui rendent possibles la révision du contrat
Clause d’échelle mobile appelée aussi clause d’indexation : Cette clause permet une
adaptation automatique des obligations aux fluctuations économiques