Construction de Haute Qualite Environnementale
Construction de Haute Qualite Environnementale
Construction de Haute Qualite Environnementale
Les collectivités locales disposent de nombreux outils pour développer leurs politiques de
développement durable. L’appui à la construction durable en est un.
Les caractéristiques des premiers projets immobiliers réalisés en France, sous le label
« HQE-haute qualité environnementale » notamment, illustrent l’importance de la
commande et de l’aide publique pour un segment du bâtiment en émergence.
Au début des années 2000, le Conseil Régional Ile de France introduit des critères de
haute qualité environnementale pour la construction et la maintenance des lycées dont il a
directement la charge et dans les aides au logement. L’ARENE Ile-de-France assure la
promotion de la démarche par du conseil et des approches conceptuelles.
En 2005, des réflexions sont menées par le Conseil régional et ses partenaires pour
généraliser cette démarche (nouvelles règles d’attributions des aides, nouveaux produits).
En particulier, le système d’aide à l’immobilier d’entreprise devrait être revu pour intégrer
des critères de HQE. Une première étape a été franchie avec le dépôt d’un amendement à
la fin de l’année 2004.
La démarche de construction durable, moins avancée en France que dans d’autres pays
européens, porte essentiellement sur des bâtiments de logements et des équipements
publics, ce qui nous a conduit à traiter tous les types d’usage des projets immobiliers pour
illustrer la démarche des Conseils Régionaux.
1
Source : brochure « administration éco-responsable » site du ministère de l’environnement
www.équipement.gouv.fr
2
Voir tableau page suivante et détail des 14 cibles en annexe
LA HQE est une démarche volontaire. Elle va au-delà de la réglementation et se fait sous
la responsabilité du maître d’ouvrage. Pour aider à son développement, des actions de
promotion ainsi qu’un soutien technique et financier sont mis en place par des acteurs
publics et associatifs dont l’ADEME, l’association HQE, les collectivités territoriales, les
associations environnementales et d’architectes. Des acteurs privés de l’immobilier
s’intéressent aujourd’hui à cette démarche et des premiers immeubles de bureaux et de
logements sont construits.
ECO-CONSTRUCTION CONFORT
1. Relation harmonieuse des bâtiments avec 8. Confort hygrothermique
leur environnement immédiat 9. Confort acoustique
2. Choix intégré des procédés et produits de 10. Confort visuel
construction 11. Confort olfactif
3. Chantier à faibles nuisances
ECO-GESTION SANTE
4. Gestion de l’énergie 12. Qualité sanitaire des espaces
5. Gestion de l’eau 13. Qualité sanitaire de l’air
6. Gestion des déchets d’activité 14. Qualité sanitaire de l’eau
7. Gestion de l’entretien et de la maintenance
Source : association HQE- voir détail en annexe
Exemple : En Ile de France, l’EPA Seine Arche a signé une convention avec Qualitel en
avril 2005 afin que l’ensemble des immeubles de l’opération Seine Arche soit certifié
selon le référentiel Habitat et Environnement.
3
Le CSTB gère pour le compte d'AFNOR CERTIFICATION, une trentaine de marques NF relatives au bâtiment
Un test est mené sur un établissement industriel de la SAGEP (Eaux de Paris). D‘après le
CSTB, il n’est pas certain que la démarche aboutisse. En effet, les économies d’énergies
liées à la HQE sont négligeables compte tenu de celles réalisables sur les process
Maître d’ouvrage
Le maître d’ouvrage est la personne physique ou morale pour laquelle l’ouvrage
(construction neuve ou réhabilitation) est construit. Les maîtres d’ouvrage des opérations
HQE actuellement réalisées sont majoritairement des collectivités territoriales ou des
organismes publics (société HLM, bailleurs sociaux).
Depuis quelques mois des promoteurs et des maîtres d’ouvrage privés se lancent dans des
projets d’immobilier de logement et tertiaires HQE. On compte très peu de réalisations
pour le compte de particuliers.
Exemple : En Ile de France : construction de la Tour Granite à la Défense pour le compte
de la Société Générale (Nexity).
.
Type d’opérations
La majorité des opérations HQE concernent des constructions neuves. Néanmoins, on
rencontre des expériences récentes de réhabilitations. Comme le note l’ADEME, lors d’un
colloque au Salon des maires, « la démarche HQE est applicable aux bâtiments existants
mais la palette des possibilités est forcément restreinte ».
Les premières opérations HQE sont des opérations de logements et d’équipements
publics. Les bâtiments industriels ou d’activités restent à l’écart de cette démarche y
compris lorsqu’ils sont insérés dans les opérations plus vastes de réhabilitation de
quartiers où le logement est HQE. (ex : Rouen, les journées du PUCA). Cependant,
plusieurs faits témoignent de la volonté générale d’étendre cette démarche à d’autres types
de produits. Des réflexions sont en cours (groupe de travail AFILOG sur la logistique,
groupe de travail ORIE pour l’immobilier d’entreprise, guide méthodologique pour
l’urbanisme commercial ARENE Ile de France) .
Sur les 600 opérations recensées par l’association HQE en France, 44% sont des bâtiments
pour l’enseignement, 11% du tertiaire, 17% du logement, 11% des équipements sportifs,
12 % autres (industrie, ZAC)
Les enjeux sont importants dans une région économique de la taille de l’Ile de France, en
terme de bénéfices économiques et en terme d’images. Améliorer la qualité des
constructions destinées à l’accueil d’activités tertiaires et économiques en général, génère
des économies de fonctionnement directs (sur la consommation énergétique par exemple)
et indirects (la qualité du bâti a un impact important sur la santé des individus au travail,
comme l’a montré récemment la présence d’amiante dans la tour Montparnasse). Par
ailleurs, pouvoir proposer des produits immobiliers performants sur le plan écologique est
une excellente vitrine de la capacité d’une entreprise ou d’une métropole à innover.
Parmi les métropoles européennes, Londres, par exemple, appuie depuis le début des
années 2000 une démarche volontaire de construction respectant des critères
environnementaux portée par le BREEAM4. Les performances environnementales des
bâtiments, dont l’immobilier de bureaux et notamment les IGH5, peuvent être évalués
selon un système de notation en une dizaine de critères, concernant la construction et le
fonctionnement. Cette évaluation permet l’obtention d’un label.
4
BREEAM : Building Research Establishment Environnemental Assesment Method
5
Immeuble de grande hauteur
Pour les bureaux, les enjeux en matière de HQE porteront bientôt autant sur les
constructions nouvelles que sur les opérations de réhabilitation du parc existant.
Ainsi pour les immeubles de plus 5000 m², 295 constructions nouvelles et 182
réhabilitations lourdes ont été menées de 1985 à 1994. Ces dernières ont été à l’origine de
près de 40% de la production de surfaces de bureaux neufs ou remis à neuf au cours de la
décennie écoulée contre à peine 10% de 1986 à 1995.
Jusqu’à la fin des années 1990, le renouvellement du parc se limitait au bâti
Haussmannien.
Depuis 2001 : près de la moitié des immeubles restructurés sont des IGH des années
1960-1970, principalement à La Défense et dans le « croissant d’or ».
0
Paris Hauts-de- Autres
Seine marchés
En 2005, malgré ces avancées, force est de constater que la construction durable reste peu
développée en France. D’autres pays européens, en particulier les Pays Bas et
l’Allemagne sont beaucoup plus avancés en nombre d’opérations mais aussi en terme de
démarche (conception plus large de la construction durable, réflexions sur les quartiers
durables, parcs éco-industriels).
En France, l’inertie créée par des mentalités moins ouvertes aux questions
d’environnement que dans d’autres pays, le manque de capitalisation d’expériences dans
le domaine de la construction écologique et surtout une approche des coûts rivée sur le
court-terme demandent beaucoup d’efforts de communication et d’appuis financiers pour
encourager les projets immobiliers de construction durable (dont HQE). Les acteurs
institutionnels, l’ADEME et les collectivités territoriales, notamment les Régions en sont
les principaux soutiens financiers.
6
Ces informations sont essentiellement tirées des informations et des documents recueillis lors de colloques et
d’entretiens, les références sont indiquées en annexe. Dans ce chapitre, la plupart des points développés sont
centrés sur la démarche HQE.
Lycée de Calais (Nord pas de Calais). Un surinvestissement de 7 à 8% plus cher mais 25% à 30%
d’énergie consommée en moins. Détails de la façade et éolienne.
Photo : J.P Duplan / ARENE
Les attributions d’aides sont décidées au cas par cas après instruction technique par des
chargés de mission des organismes concernés (ADEME, CR, et associations partenaires).
Il s’agit d’aides globales pour l’opération (pour les particuliers les aides aux énergies
nouvelles se font sous forme de crédit d’impôts).
ADEME
Dans le cadre des aides à la décision, l’ADEME peut soutenir l’assistance à maître
d’ouvrage, en amont et tout au long du projet, afin d’aider à sa définition et à son suivi.
D’éventuels sur-investissements justifiés par la démarche HQE peuvent en outre être
financés dans le cadre des opérations exemplaires.
Financements :
Jusqu’à 50% des études de faisabilité, de la mise en place du SME (système de
management environnemental) et de l’intervention d’une assistance à maître d’ouvrage
HQE dans la limite d’un plafond de 75 000 euros.
Jusqu'à 40%, d’une assiette plafonnée à 500 000 euros pour les surcoûts d’investissements
justifiés par la démarche HQE dans le cadre des règles d’encadrement communautaire.
Source : ADEME- plaquette bâtiment et démarche HQE –avril 2004
Stade du Bord de
Seine. Nanterre.
Auvents en bois
Architectes :
Barthélémi-Grino.
Réalisation 2003.
Photo : P. Leroi.
IAURIF
7
Le Grand Prix de l’Environnement des villes d’Ile-de-France est un concours organisé, chaque année, depuis 8 ans , par le
Grand Prix de l’environnement, association à but non lucratif qui regroupe les conseils généraux des Hauts de Seine et du Val
de Marne, le conseil régional d’Ile-de-France, l’association des maires de l’Ile de France, le Conseil Economique et Social de
l’Ile de France, l’Union des maires de Seine et Marne, des Yvelines, du Val d’Oise.
Les banques
Depuis une quinzaine d’année, la banque populaire du Haut-Rhin propose des prêts à des
taux préférentiels pour les investissements de particuliers ou d’entreprises qui améliorent
l’impact d’une activité ou d’une construction sur l’environnement (taux Prevair).
« Prevair » a obtenu le prix « sustainaible developpement partnership » au sommet de
Johannesburg en 2002. Le système Prévair a été étendu à l’échelle nationale mais est peu
diffusé. A cela s’ajoute PRE air ADEME, les premiers prêts co–bonifiés écologiques dont
le principe est le même, mais pourvus de certains critères écologiques finançables au taux
exceptionnel de 2% fixe sur 15 ans.
En 2003, Dexia Crédit Local s’est rapproché de l'Association HQE pour établir les bases
d'une coopération renforcée autour de la diffusion et de la mise en oeuvre de la démarche
HQE auprès des collectivités locales. Les objectifs sont : renforcer les échanges et
l'expertise sur le montage des opérations, la mise en oeuvre d'une ingénierie financière
adaptée et le développement de la démarche HQE®.
Dans certaines régions, le Conseil Régional co-bonifie ces taux pour aider les projets de
construction durable.
Les Fonds européens :
Des régions ont mobilisé des fonds européens pour des projets HQE sur des territoires
ciblés.
Exemple : Dans la région Nord Pas de Calais, le Fonds Européen de Développement
Economique Régional (FEDER) a été mobilisé par la communauté urbaine de Lille pour
des projets HQE. En Auvergne, des aides sont prévues au DOCUP au niveau de
l’investissement .
8
Source : document de l’association HQE et entretiens
9
Haute Performance Energétique
10
Etude lancée à l’initiative de l’Arene dans le cadre
On a vu dans le chapitre précédent les principaux modes d’intervention des Régions dans
la construction de haute qualité environnementale. La démarche HQE est récente et
concerne encore peu d’opérations. Le nombre d’opérations est mal connu, et les
dispositifs d’aides pas toujours bien établis à l’exception des régions Nord Pas de Calais et
Aquitaine. Selon l’association HQE, 5 régions sont avancées dans la démarche.
Les Régions ont eu des démarches progressives et individualisées. La première étape se
fait souvent autour de projets pilotes puis la Région décide d’une politique qu’elle définit
(charte, communication) et met en œuvre avec le concours plus ou moins important de
partenaires internes et externes (pôle de compétence, association environnementale,
laboratoire scientifique universitaire, agence d’urbanisme). Les modes d’intervention et
les outils sont divers, les financements de l’ADEME toujours sollicités.
Sources utilisées :
Entretien :
Alexandra Mariage, coordinatrice technique, ASCOMADE (Association des collectivités
comtoises pour la maîtrise des déchets et de l’environnement), rencontrée le14 juin 2005
Documents :
fiches projets de la démarche HQE en Franche Comté, Conseil Régional de Franche
Comté ADEME, ASCOMADE et AJENA, (publications 2001-2005)
Pour une approche de la Haute Qualité Environnementale en Franche Comté, ADEME,
Conseil Régional de Franche Comté, AJENA, réédition décembre 2001
Le mouvement HQE® dans les régions, 4èmes Assises HQE, Reims, 10 et 11 mars 2005
– Association HQE
L’orientation générale
Promotion de la démarche HQE® par une mobilisation forte des maîtres d’ouvrages
publics, des différents services techniques et des organismes publics via une phase
importante de sensibilisation et d’information, puis création d’outils pour aider à la mise
en place de cette démarche.
Les aides
Les collectivités territoriales qui ont souhaité développer des projets de construction
durable ont bénéficié d’un conseil technique (mission de «facilitateur » assurée par
l’ASCOMADE et l’AJENA). Dans cette première phase, où il s’agissait de promouvoir la
démarche en faisant évoluer les mentalités et les pratiques, la définition de construction
durable est souple.
Les projets aidés ne sont pas uniquement ceux qui respectent les cibles HQE telles
qu’elles sont définies par l’association HQE dans l’optique d’une certification, les aides
ne sont pas soumises à des critères environnementaux précis (pas d’éco-conditionnalité)
ou de modulations des aides suivant la qualité environnementale, ni de ligne budgétaire
spécifique. Les aides se traitent au cas par cas, la démarche part des projets volontaires
pour lesquels il s’agit de pousser au maximum la démarche de construction durable en
mobilisant les volontés et les aides existantes (subventions pour les énergies durables,
fonds européens,…)
Les études préalables induites par la mise en place d’une démarche HQE® sont financées
dans le cadre du contrat de plan Etat-Région (ADEME et Conseil Régional) après étude
du projet par le « facilitateur » et les organismes de subvention. Un comité technique
étudie les projets (CR Franche Comté, ADEME, ASCOMADE et l’AJENA) une fois par
trimestre au démarrage du projet, une fois par mois environ actuellement. La démarche est
souple et concertée.
La collaboration avec le Conseil Régional se fait par le biais du service environnement.
Récemment un chargé de mission HQE a été recruté par le service éducation.
Les projets
Début 2005, on recense en Franche Comté
Nombre de projets = 33
Nombre de projets en cours : environ 25
MOA publique = 24, MOA privée = 6, MOA bailleurs sociaux = 6 (différents types de
maîtres d’ouvrage parfois associés).
La destination des projets est large et couvre pratiquement tous les usages possibles :
logements, équipement publics, enseignements, activités économiques. On compte en
particulier une pépinière d’entreprise et l’aménagement d’un quartier comprenant des
logements, des commerces, des équipements de loisirs et du tertiaire.
Sources utilisées :
Entretien :
Sandrine JAMON, chargée de mission environnement, Conseil Régional Nord Pas de
Calais, rencontrée le 16 juin 2005
Documents :
LA HQE en Nord-Pas de Calais, Agence d’urbanisme de Lille-Métropole (présentation
Interclub Habitat/ Environnement FNAU « HQE : du bâtiment au quartier » - 18
novembre 2004- Paris)
Le mouvement HQE® dans les régions, 4eme Assises HQE, Reims, 10 et 11 mars 2005
– Association HQE
Site Webs : mairie de Lille (www.mairie-lille.fr), association Palme(www.palme.asso.fr), agence
d’urbanisme de Lille (www.lille-metropole-2015.org), Conseil Régional Nord Pas de Calais
(www.cr-npdc.fr)
Aides et subventions
La politique de soutien aux projets HQE se fait sous forme d’aides à l’ingénierie des
projets et d’aides à l’investissement. L’assistance technique est prise en charge par des
bureaux d’étude et des agences d’urbanisme.
Le financement des aides est assuré par un fond mutualisé ADEME et Conseil Régional
(fond FRAMEE) sur la base de :
- 70 % d’aides sur le coût HT des conseils d’orientation et 50% d’aide sur le
coût des assistances techniques ;
- 30% d’aide sur les (sur)coûts d’investissements (40% pour les opérations de
démonstration) ;
- 50% des actions de soutien (communication, animation, évaluation,
formation….).
Les projets sont examinés conjointement par le Conseil Régional, l’ADEME et les
agences d’urbanisme.
Changer d’échelle
Le projet est d’augmenter le nombre de projets aidés et de passer du projet « bâti » au
projet de quartier. Par exemple, un volet du programme pourrait cibler l’isolation
d’anciennes maisons dans certains quartiers. Des prêts à 0% pourraient être mis en place
par un partenariat avec des banques.
Sources utilisées :
Entretien :
Sandrine BODHUIN, chargée de mission, Pôle qualité Environnement, rencontrée le 28
juin 2005
Documents :
Le mouvement HQE® dans les régions, 4eme Assises HQE, Reims, 10 et 11 mars 2005,
Association HQE.
Démarche HQE, applications en Champagne Ardenne –Février 2005, FFB, pôle Qualité
environnementale de la construction en Champagne-Ardenne, Ademe Champagne-
Ardenne, Région Champagne Ardenne.
« La charte régionale pour le développement de la qualité environnementale des
bâtiments en Champagne-Ardenne » (site ADEME Champagne Ardenne
www.ademe.fr/champagne-ardenne/)
Aides et subventions
Aides de l’ADEME et du Conseil Régional
Les aides peuvent être accordées à des maîtres d’ouvrage public, des promoteurs, des
associations. Les particuliers peuvent être aidés pour des opérations exemplaires (une
seule opération aidée).
Deux types d’aides :
- à l’étude : aide financée à parts égales par l’ADEME et le Conseil Régional, jusqu’à
70% du travail réalisé en matière de HQE (sans plafond)
- à l’investissement : au cas par cas et sans plafond sur les systèmes économiquement viables
(basé sur le temps de retour d’investissement qui doit être en adéquation avec la durée de vie
du système et la durée de financement de l’opération). S’il n’est pas possible de calculer un
temps de retour, cela dépend de l’exemplarité du système.
Ces aides ne sont pas plafonnées mais doivent être économiquement viables.
Pour faire face à la montée en charge du nombre d’opération HQE, les aides devraient
diminuer en pourcentage du financement, éventuellement en nombre. Une limite de trois
projets aidés par maître d’ouvrage sera imposée.
Fonds européens : ces fonds (FEDER) peuvent être mobilisés (gérés par la Diren)
Critères de subventions
Les dossiers sont examinés au cas par cas. Les aides à l’investissement sont examinées
point par point par des experts du Pôle Qualité environnement, de l’ADEME et du Conseil
Régional. Les cibles énergétiques doivent présenter des solutions économiquement
viables, les temps de retour d’investissements pour les systèmes énergétiques sont
examinés. Le financement CR-ADEME se fait selon un barème visant à ramener le taux
d’investissement sur retour à 5 ans.
Le maître d’ouvrage demande des subventions pour l’étude avant de missionner
l’architecte, (demande de dérogation) sollicite l’ADEME pour des subventions, en
soumettant un plan de financement, un devis pour les parties HQE, un descriptif de
l’opération. Le Pôle Qualité Environnement suit l’opération et assiste le maître d’ouvrage
sur l’APD (avant projet détaillé) soumis à l’ADEME et à la Région.
Le centre de tri des déchets ménagers de Fumay (08) : la HQE permet l’acceptation
par les populations locales
Cette construction récente (2003) est exemplaire dans sa conception, ce qui a contribué à son
acceptation par les populations locales.
Une intégration paysagère réussie
L’intégration paysagère est une des priorités retenues. « Le choix de la démarche HQE vise à
donner une meilleure image du traitement des déchets » commente Sébastien Forget, chargé de la
communication au SMTDA (Syndicat mixte de traitement des déchets ardennais), qui est maître
d’ouvrage de l’opération. Des espaces verts sont en cours d’aménagement. Sur le sol, des
matériaux naturels (cailloux, anciennes traverses de chemin de fer en bois) ont été préférés au
béton pour mieux absorber l’eau pluviale. Les murs extérieurs, dont les lignes de pente épousent
l’horizon, sont habillés de bois qui n’exige aucun traitement d’entretien. Une structure métallique
a été préférée à un lamellé collé, pour exploiter le savoir-faire en métallurgie de la région.
La maîtrise des impacts extérieurs
Pour optimiser l’accueil des 7 000 visiteurs annuels prévus (dont 2/3 de scolaires), éviter gêne et
accidents, les mouvements d’engins s’opèrent à l’arrière du bâtiment tandis que les cars se garent
devant. Deux coursives ont été aménagées pour faciliter le circuit sans perturber l’exploitation.
Une grande attention enfin a été portée aux conditions de travail : abondance de lumière naturelle,
absence d’odeurs et de fumée. L’air est en effet renouvelé jusqu'à 10 fois par jour par une hotte
aspirante. Un système de désenfumage et une climatisation complètent le dispositif.
Des freins levés
Les élus locaux ont mené une campagne d'information pour vaincre les réticences initiales de la
population locale. Dans un secteur où le chômage avoisine les 20 %, la création de 25 emplois a
aussi compté. En partenariat avec le Conseil régional, l’ADEME a subventionné 80 % du surcoût
de l’étude lié à la HQE (14 480 euros).
Source : d’après lettre de l’Ademe Champagne Ardennes n°92 juin 2003
Sources utilisées :
Entretien :
Laetitia Pageot (CRIF-développement économique), Jérôme de Viviers (CRIF-habitat)
Dominique Sellier ( ARENE Ile-de-France)- 2005
Documents :
Le mouvement HQE® dans les régions, 4eme Assises HQE, Reims, 10 et 11 mars 2005 –
Association HQE
Site Webs : ARENE, Conseil Régional Ile-de-France, groupe politique des Verts Ile-de-
France
Immobilier d’entreprises.
La Région aide au financement d’immobilier d’entreprise de type pépinières d’entreprises
ou immobilier d’entreprises destinés à l’accueil de plusieurs entreprises. Le Conseil
Régional souhaite revoir son dispositif de soutien à l’immobilier d’entreprise. Une des
modifications porterait sur l’intégration de HQE dans les opérations financées par la
Région, rénovation/réhabilitation ou neuves. En 2005, un amendement précise que « le
maître d’ouvrage s’engage à s’inspirer d’une démarche « NF bâtiment tertiaire démarche
HQE » pour la réalisation de ses investissements.
Perspectives
Au milieu de l’année 2005, des réflexions sont en cours à la Région Ile-de-France pour
mieux prendre en compte la HQE (renforcer les critères, être plus exigeant sur les
performances énergétiques, élargir à l’immobilier d’entreprise en particulier).
Les Régions on l’a vu sont souvent actives dans le mouvement de soutien à la HQE. Elles
sont en effet légitimes en tant que :
- Animateur de réseau (budget de promotion en relais avec les collectivités
territoriales infra régionales et les associations)
- Maître d’ouvrage (construction et rénovation des lycées)
- Financeur (champ d’intervention directe et par le biais des aides au logement et au
développement économique).
Rappelons que le Conseil Régional n’est pas la seule collectivité territoriale impliquée et
l’état d’avancement de la HQE dans les régions doit aussi beaucoup à la mobilisation des
autres acteurs régionaux (les communes notamment).
A travers les entretiens réalisés et les documents consultés pour ce dossier ; il ressort des
différentes expériences régionales que la démarche HQE dans les régions est plutôt
récente, se mettant souvent en place aux environs de l’année 2000. L’engagement dans
cette démarche est très tributaire du contexte (économique, social et environnemental) et
de la mobilisation des acteurs. Sans volonté affirmée, les programmes ne se font pas.
L’état d’avancement dans le soutien et l’adoption de la démarche HQE est très variable.
Les Régions ont cependant en commun de démarrer par une phase de soutien à des projets
L’Ile-de-France fait partie des régions qui ont accueilli les premièrs projets HQE
(notamment par sa participation au programme Rex-Puca). En 2005, selon les résultats
d’une enquête nationale menée par l’association HQE, l’Ile-de-France fait partie des
régions françaises en phase de « développement » de la démarche HQE®. Elle se situe
dans le même groupe que l’Aquitaine, l’Auvergne, la Bretagne, la Bourgogne, le Midi-
Pyrénées, la Haute-Normandie, le Poitou-Charentes et PACA. Les régions situées dans ce
groupe sont moins avancées que celles en phase de « maturité » : l’Alsace, la Champagne-
Ardenne, la Franche-Comté, le Nord-Pas de Calais et la région Rhône-Alpes. Un
troisième groupe rassemble les Régions en phase d’apprentissage.
Les régions les plus avancées, après avoir fait la preuve de l’intérêt de la démarche par le
biais de l’expérimentations et de l’innovation et s’être forgées une politique commune
avec d'autres acteurs régionaux de la construction et de l’aménagement, se demandent
aujourd’hui comment généraliser la démarche en fonction des champs de compétences
régionales et des budgets disponibles.
En Ile-de-France, la HQE fait partie des outils que le Conseil Régional souhaite mobiliser
dans sa volonté politique de faire de l’Ile-de-France une « éco-région ». De nombreuses
réflexions sont engagées au Conseil Régional pour généraliser la HQE ou l’étendre à de
nouveaux domaines. L’ ARENE poursuit ses actions et ses études sur le thème. (voir
bibliographie en annexe).
Des 4 régions étudiées en comparaison, on peut faire ressortir les points forts suivants :
Franche Comté :
- mobilisation de deux associations
- souplesse et concertation au centre du dispositif
- aspects pédagogiques
Champagne-Ardenne :
- engagement des acteurs formalisées dans une charte ;
Construction de Haute Qualité Environnementale, l’implication des Régions
IAURIF- DEDL septembre 2005 48/66
- pratique de la notion du « économiquement viable » ;
- intégration de la HQE dans des documents d’urbanisme.
Nord Pas de Calais
- distinction d’un niveau de performance ;
- établissement d’un référentiel ;
- coordination des acteurs pour une action volontariste.
Des bilans régionaux de la HQE, il ressort que l’immobilier d’entreprise est le dernier
wagon de la construction durable. Les réalisations d’immeubles de bureaux, d’industries
ou de commerces sont rares ou davantage du ressort de la qualité environnementale que de
la haute qualité environnementale, en particulier les zones d’activités. On peut faire
plusieurs hypothèses à ce sujet :
- la destination particulière de ces projets. Dans l’industrie, les efforts en
matière d’environnement portent davantage sur les process, pour lesquels
l’industrie a fait beaucoup d’investissements.
- le poids des promoteurs privés dans l’immobilier d’entreprise. Dans le
logement, la mobilisation des bailleurs sociaux a joué en faveur de la HQE,
- les blocages culturels français. Longtemps les problématiques
environnementales se sont heurtées aux logiques de développement
économiques, on « fait de l’emploi » avant tout.
La sortie du référentiel CSTB pour les bureaux, l’intérêt des promoteurs privés, la mise en
place de projets expérimentaux illustrent les avancées réalisées. Quant aux deux
référentiels de l’ ARENE : urbanisme commercial et charte de qualité environnementale
sur une zone d’activité économique en intégrant la haute qualité environnementale des
bâtiments, ils attestent de la faisabilité de cette démarche dans l’immobilier d’entreprise
en Ile-de-France.
Sur la base des expériences menées dans d’autres régions, il est possible de proposer
quelques pistes d’actions.
Les aides et les subventions
L’assistance à maître d’ouvrage pour les études préalables
Peut-être davantage encore que pour les autres types d’immobilier, la réflexion préalable
sur le projet est importante car certains segments manquent de retour d’expérience (ex :
logistique, pépinières). L’assistance à maître d’ouvrage est assurée par le biais du conseil
express mis en place par l’ ARENE. Une montée en puissance des projets inciterait à
renforcer ce système pour faire face aux demandes (équipe renforcée, relais
territoriaux,… ?). Toujours pour la même raison, on peut imaginer dépasser la logique de
guichet en réservant les aides aux projets engagés, en intervenant par exemple au moment
de la délibération du conseil municipal qui autorise à engager des études de faisabilité.
Dans la même logique, une limite en nombre de projets par maître d’ouvrage pourrait être
fixée.
Les deux niveaux d’aides mis en place pour la première étape seraient établis en fonction
du type de projet :
- Un premier type concernerait la construction neuve pour les bâtiments
tertiaires où les critères requis seraient établis sur la base de la certification
CSTB « Bâtiment tertiaire ».
- Un deuxième type de critères pour appuyer des projets expérimentaux,
particulièrement innovants. Initier des opérations exemplaires dans le
domaine de l’activité économique commerces, pépinières d’entreprise,
zone d’activité ou réhabilitation. Les critères seraient plus souples sur le
second type : exemple, prendre en compte le type d’activité et les critères
(ex imprimerie : être très performant dans l’acoustique).
Signalons que le Conseil régional Ile-de-France à décidé au mois de juin 2005 d’instituer
le principe de l’éco-conditionnalité pour l’attribution des aides relatives au logement
social.
Critères de sélection :
Sur le premier niveau d’aides : sur de nombreux aspects, les résultats obtenus par les
bâtiments de haute qualité environnementale dépassent les résultats prévus par la
certification. Certaines régions ont défini leurs propres critères et relevé le niveau
d’exigence sur certains aspects. C’est l’occasion de favoriser aussi certains matériaux (le
bois, le chanvre) ou des énergies renouvelables (ex panneaux solaires). Il serait intéressant
de se pencher sur cette possibilité.
Sur ce même niveau d’aides ; il semble que l’examen des dossiers au cas par cas est la
meilleure solution. Un comité technique pourrait être mis en place pour examiner les
dossiers.
Dans les deux cas il faut que la possibilité d’avoir un conseil ou le financement des études
préalables soit possible.
Instruments mobilisables
Sur cette question on peut se référer au travail conjoint de l’ADEME et de l’ ARENE
(voir bibliographie et annexe).
11
cf. Compétences et technologies croisées en Ile-de-France : la clé de l’innovation- IAURIF note
rapide sur l’économie n°390- juillet 2005
• Conception des dépôts de déchets d'activités adaptée au mode de collecte actuel et futur
probable
• Gestion différenciée des déchets d'activités adaptée au mode de collecte actuel
• Correction acoustique
• Isolation acoustique
• Affaiblissement des bruits d'impact et d'équipements
• Zonage acoustique
Immeubles de bureaux à Nanterre (92) Promoteur SILIC Trois immeubles non IGH ,
projet qui intègre les préconisations HQE- Opération Seine Arche : Nanterre 1900 m2 de
commerces et services. Livraison 4ème trimestre 2006.
Source : Batiactu.com novembre 2004
Bâtiment de bureaux à Issy les Moulineaux (92). Projet de 46 000 m2 pour le groupe
d’assurances Generali. PC déposé Bâtiment HQE particulièrement performant en matière
de gestion de l’énergie. Livraison 2008. Réalisé par l’agence américaine Arquitectonica.
Source : Le Moniteur expert juillet 2007
Logistique et ZAC
- Zone d’activité économique de la borne Blanche à Paris Sud (Combs-la Ville)
Charte de qualité environnementale
- ZAC de Lamirault à Marne La Vallée
Source : ARENE
- Parcs de Chanteloup (Seine et Marne) . Plate-formes logistiques (200 000 m²). Charte de
qualité environnementale signé avec le SAN de Sénart. Promoteur : ProLogis (en cours)
Equipements publics
- Ecole primaire à Athis Mons (91)
- Ecole primaire au Lilas (92)
- Lycée à Alfortville (95)
- Ecole primaire à Vétheuil (95)
- Stade des Bords de Seine. Nanterre (92) livré 2003. Architecte : agence Barthelemi –
Grino.
- Crèche des Chênevreux, Nanterre
Association HQE
www.assohqe.org
Qualitel
www.qualitel.org
Sigles utilisés
Bibliographie