Historique Dock Flottant

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Historique - Le Dock flottant

Le Dock Flottant
Le garage à canots

Le Dock flottant 1 est amarré quai Bourbon dans le bras Marie. Il est composé deux
flotteurs en bois placés parallèlement à la rive et reliés à l'amont par un flotteur en fer.
Sa super-structure est en fibro-ciment. Le Dock comprend le poste d'équipage, le bureau
de l'Inspecteur Principal de la Brigade Fluviale, celui de l'Inspecteur en Chef de la
navigation et l'atelier.
Y sont amarrés, la Mouette, la Vigie, le margotat 2 pour les scaphandriers, ainsi que deux
canots à mains et divers accessoires. Y figure aussi le Poste de Secours de la Société
Parisienne de sauvetage.

Le Dock flottant photographié au début du XXème S. avec les canots de la


Préfecture la Mouette et la Vigie.
Très semblables ces embarcations ont des origines bien différentes. La
Mouette vient d'être équipée de son projecteur à acétylène.
© Préfecture de Police. Tous droits réservés.
Le Dock flottant en 1912. 
Photo parue dans un journal non identifié.

Le Dock flottant au Pont au Change.


Photo parue dans "La Patrie" en octobre 1904.

Le journal de bord jusqu'en 1920

 Le 1er décembre 1903, les deux flotteurs de Monsieur Marmotan, propriétaire de


l'établissement de bains de l'Île de Cygnes sont remorqués à la Monnaie entre le
Pont St Michel et le Petit Pont.
 Le 3 décembre 1903, L'emplacement est abandonné faute de largueur suffisante
et les flotteurs sont acheminés en aval du Pont de la Tournelle.
 Le 5 décembre 1903, les flotteurs sont redescendus dans le Bras de la Monnaie
à la pointe de l'Île de la Cité.
 Le 19 mars 1904, le Dock construit est acheminé en aval du Pont de la
Tournelle, rive droite, qui sera son point de stationnement. Le montage de fait
entre 6 heures du matin et 10h30. La B.P.9 participe à cette opération.
 Le 12 avril 1904, Le Dock rejoint le Quai St Michel et occupe l'ancien
emplacement du bateau lavoir Langlois. C'est le remorqueur Abeille 3 qui assure
ce mouvement.
 Le 15 juillet 1904,Monsieur Vallée, Ministre de la Justice, accompagné de
Monsieur Laurent, Secrétaire Général de la Préfecture de Police visitent le Dock.
 Le 28 octobre 1904, Une conférence a lieu à bord du Dock pour étudier
l'éventuel déplacement du bain froid Jorre-Richard 4.
 Le 20 décembre 1904, visite du Dock par une Ingénieur hollandais du Service
de la Navigation.
 Le 20 mars 1905, demande de construction d'un margotat pour "essence".

Le 21 mars 1905, acquiescement pour cette construction.


 Le 26 juin 1905 le margotat est ramené au Dock.
 Le 10 avril 1906, Le Dock est déplacé à 600 m en aval du Pont St Michel.
 Le 15 avril 1906, il est déplacé pour faciliter la construction du caisson de la
station de métro St Michel.
 Les 18 avril et 18 juin 1906, essai de gilet flotteur.
 Le 8 août 1906, le matériel de sauvetage est présenté à l'exposition d'Amiens.
 Le 9 décembre 1906, Le Dock est déplacé et amarré en aval du Pont Neuf au
droit du Vert Galand et suppression du téléphone.
 Le 15 décembre 1906, réinstallation du téléphone.
 Le 18 avril 1907, examen pratique des candidats Inspecteurs Principaux de la
Navigation.
 Le 13 juillet 1907, déplacement du Dock pour éviter les risques d'incendie qui
pourraient être causés par le feu d'artifice du Pont Neuf.
 Le 15 juillet 1907, remise du Dock en place.
 Le 11 septembre 1909, Installation d'un nouveau système de téléphone.
 Le 4 mai 1910, visite des flotteurs par M. Petit, expert de la Préfecture de Police.
 Le 4 mars 1911, réinstallation du poste de secours, de la Société Parisienne de
sauvetage.
 Le 18 mars 1911, exercice d'habillage de scaphandrier, manœuvre de la pompe
à air
 Le 19 mars 1911, exercice de plongée par les Sapeurs-Pompiers
 Le 17 août 1911, transfert du Dock au Vert Galand au droit de la rue Regrattier
(décision du Préfet).
 Le 27 août 1911, le Dock est ramené du quai Conti au quai Bourbon par le
remorqueur "Le Bouvreuil" 5.
 Octobre 1911 exercice de scaphandre et de projecteur.
 Année 1912, réparations importantes effectuées par les gardiens Lespinasse et
Ducroc :
o réparation du pont, des flotteurs
o construction de portes pour le margotat
o modification à la galerie du margotat
o construction de deux porte-épaille
o rallongement de l'escalier de l'embarcadère
o construction d'une passerelle (embarcadère)
o installation de deux coffres à charbon (à l'époque où la Mouette a un
moteur à pétrole)
o construction de faux nez aux flotteurs.

Le Dock flottant photographié en 1912. Les canots de la Préfecture sont


partis en mission, seuls deux ou trois bachots sont restés à quai.
© Préfecture de Police. Tous droits réservés.

 Le 8 janvier 1914, visite du Dock par M. Petit, expert de la Préfecture de Police.


 Le 23 septembre 1915, Visite du Dock par Monsieur Fromont, expert de la
Préfecture de Police qui prescrit le gibassage 6 du flotteur de gauche .

En 1922, le Dock est en mauvais état, les flotteurs ne sont plus réparables, la
superstructure, trop élevée, la toiture est en mauvais état également, 
Ensuite plus aucune trace de ses états de services ont été retrouvées dans les archives.

Les dépenses d'entretien des canots et du Dock flottant


Dans le bulletin municipal du 9 janvier 1904 on peut lire que les deux
canots, le Dock flottant et les deux bachots de sauvetage ont fait l'objet
de l'inscription au budget d'une somme de 8100 Francs pour leur
entretien.
Cette somme couvre : 

 l'entretien :
o les frais d'assurance
o les outils divers
o les grosses réparations
o le menu entretien journalier
 la consommation
o l'essence minérale (pétrole)
o le charbon
o l'huile, graisse, chiffons 
 les dépenses imprévues

En 1920 dans le document intitulé "État du matériel des installations de l’Inspection


générale de la navigation et des ports", il apparaît que concernant le dock flottant, celui-
ci est constitué de deux bateaux flotteurs chêne et sapin abritant six pièces : avec
charpentes à doubles cloisons, une cloison et des plafonds en fibro-ciment, une porte
d’entrée en chêne sculptée, des barres d’appui, des paliers en fer (bord dehors, baie
vitrée), des galeries extérieures munies de garde corps en fer et de chaînettes de sûreté.
La toiture est en fibro-ciment.
Ce dock flottant est adjoint : 

 d'un margotat en tôle d’acier de 4 mm d’une longueur de 8 m. sur 3, avec deux


compartiments avec cloisons étanches, un pont en fer surmonté d’une
construction bois de trois pièces, couvert en fibro-ciment, cinq fenêtres, et des
portes extérieures et intérieures.
 d'un margotat chêne avec cabine destiné au scaphandre.
 outils de repêchage ou de sauvetage
 deux bachots, dont un en chêne et sapin avec agrès.
 et d'autres accessoires.

Le Dock Flottant Quai des Orfèvres dans les années trente. Illustration de
Muselier (1936).
© Préfecture de Police. Tous droits réservés.

Le Dock Flottant Quai des Orfèvres en 1948.


© Préfecture de Police. Tous droits réservés.

Le Dock Flottant quai St Bernard dans les années 1980. à identifier


© Préfecture de Police. Tous droits réservés.

Ce que l'on apprend par la presse

 Les petits bateaux du Préfet

La Mouette et la Vigie seront amarrées sur la rive droite de la Seine entre


le Pont St Michel et le Petit Pont.
L'entretien des embarcations serait pris en charge par les diverses
compagnies de navigation.

Le Journal du 8 décembre 1903

 Les vapeurs de la Préfecture

Le Petit Journal du 8 décembre 1903

 Un petit arsenal d'eau douce

La définition du dock flottant, comme il le sera plus tard, apparaît dans cet
article : deux flotteurs avec un passage libre pouvant abriter les deux
canots automobiles de la Préfecture et qui pourront servir d'embarcadère
pour le Préfet ou l'Inspecteur de la navigation.

Le Journal du 26 décembre 1903


 La Brigade fluviale - le passé d'une institution récente : six ans de service. Progrès et réformes

Les docks flottants de la Préfecture de police où est garée la flottille de la


Brigade Fluviale. 
Au premier plan une barque de "ravageurs" capturé la nuit précédente.
Septembre 1906.

La Brigade Fluviale créée en 1900 fonctionna au début à titre d'essai pendant deux ans
jusqu'au 1er avril 1902. Comme l'expérience en avait démontré son utilité :

 rondes sur les berges


 transport rapide des agents d'un bout à l'autre de Paris grâce à la Mouette et à la
Vigie
 aide des terre-neuve (Diane, Paris et leur petits)

En trois ans, 89 bateaux, 27 filets furent saisis pendant 466 kilos de poissons provenant
du braconnage furent distribués aux hôpitaux et ces chiffres ont triplé depuis la mise en
service de la Mouette et de la Vigie.
En 1906 les Dock flottants sont amarrés au Quai des Orfèvres. Ils se composent d'un
garage et d'un atelier de réparation et de l'appartement du gardien et d'un musée qui
présente les engins de sauvetages et des photographies du plus haut intérêt.
Il abrite également le chenil et ses chiens sauveteurs.
Depuis quelque temps la Brigade Fluviale a été réorganisée et c'est l'Inspecteur principal
Girard, ancien commissaire du XIème arrondissement de Paris qui en a la charge. 

Le Journal du 9 septembre 1906

Il arrivait que des particuliers proposèrent des canots automobiles au


Préfet de Police. 
Ainsi cette offre de Monsieur Lesieur pour un bateau ponté et maté.

Notes : 
 1 Le Dock flottant était destiné à servir de garage à la flottille ainsi qu'aux outils et accessoires qui lui sont
attachés.
 2 Le margotat est un bateau de charge assez rustique et ancien qui oeuvrait sur la Haute Seine et l'Yonne.
Sa forme a survécu jusqu'à nos jours à travers les barques.
Le nom vient vraisemblablement de l'île Margot à Clamecy où était établi un chantier de bateaux de ce type.
 3 L'Abeille, remorqueur de 1880, des Sablières de la Seine, construit au Havre.
L21,40m., l. 3,80m., T.e.1,90m., hél., vap., 140cv, matr. P9169.
 4 L'action de l'eau froide ou chaude aura un effet stimulant sur une circulation faible et paresseuse.
Bain froid (4.4 à 15.5). Il est utilisé surtout pour ses effets toniques. Il entraîne un choc violent au niveau du
système nerveux et cardiaque. À pratiquer avec prudence.
 5 Le Bouvreuil (1902) remorqueur de la Société Générale de Navigation Fluviale "Les Oiseaux".  
L.26,17m., l. 4,94m., T.e.1,75m., hél., vap., 200 cv, matr. P10300, à Les Oiseaux, construit à Choisy-le-Roi.

On le voit ici en Haute Seine à Ablon-sur-Seine et à Corbeil.


 6 Le gibassage est une opération qui consiste à doubler les bordages d’une coque en bois (particulièrement
la partie qui est constamment immergée) qui se sont trop disjoints pour continuer à être étanchés par le
calfatage. Ces bordages étant plutôt horizontaux, le gibassage s’effectue verticalement avec des planches
moins larges et moins épaisses jointes à bord franc.

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