Fiche 120

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Guide du Dessin Industriel Fiche n° 120

Le dessin industriel est un moyen d’expression et un outil de communication transversal et universel aux
ingénieurs et techniciens. Il s’appuie sur un ensemble de conventions décrites dans des normes et se décline
selon différents types de dessin. Sans être exhaustif, nous donnons dans la suite les éléments de bases qui
permettront de lire et d’analyser au mieux ce type de dessin et d’exploiter convenablement les logiciels de CAO. Il
conviendra d’approfondir la question en fonction des besoins.

Les différents type de dessin

L’esquisse (ou ébauche, ou croquis) fait à main levée permet d’avoir


rapidement une idée de la solution technique bien qu’il soit imprécis. Dessin
préliminaire (grandes lignes de description), il est adapté à la prise de note
et à la conception. On notera que la photo n’apporte aucune information
technique contrairement au croquis annoté.
L’épure est elle un dessin à tendance géométrique avec beaucoup de
précision
Le schéma est un dessin exploitant les symboles graphiques normalisés
pour décrire les fonctions des composants d’un système et leurs
interactions. Fig. 1 : Esquisse avec perspective

La perspective permet de représenter un objet pour avoir une vision globale de celui-ci. Différents types existent en
fonction du mode de projection et du rapport d’échelle sur les axes de comparaison mais dans tous les cas, l’objet
est déformé et certaines faces sont cachées [voir la fiche associée]. Bien que suffisante pour la fabrication dans
certains cas (pièces monobloc simple sans assemblage) elle est source d’erreur : il convient d’utiliser le dessin de
définition avec ces différentes vues.

Fig. 4 : Le dessin de définition est


Fig. 2 : Le dessin d’ensemble (ou le second outil de conception qui
technique) est un premier outil de permet d’extraire un élément du
conception qui permet de décrire dessin d’ensemble (pièce par
comment est conçu un système Fig. 3 : La vue éclatée (ou dessin exemple) en décrivant les
pour en assurer la réalisation. Il d’assemblage) permet, en plus de la exigences fonctionnelles. L’échelle
met en évidence la disposition des perspective, d’avoir une vision globale est plus grande que celle du dessin
pièces, les liaisons, les matériaux, de l’agencement entre elles des pièces d’ensemble : plus clair et plus
les jeux éclairant ainsi son qui la constituent. Elle est de fait précis. Il s’inclut logiquement
fonctionnement. La nomenclature adaptée pour décrire le montage et la comme un élément contractuel du
jointe achève la description. maintenance. cahier des charges.

Les conventions

Les formats de papier


Le format des papiers suit la norme ISO 216, en paysage (vertical) ou italienne (horizontal). Le format A0 est
841x1189. Les formats inférieurs s’obtiennent par division par deux des surfaces, soit A1, A2, A3, A4 (210x297,
soit 1/16 du format A0) etc.

Le cartouche
Il s’agit du cadre situé en bas de la feuille de dessin et dont le but est d’identifier le document (titre de l’objet,
auteur, lieu/entreprise, date…) tout en renseignant le lecteur (sous-titre indiquant la pièce extraite de l’objet,
l’échelle, le mode de représentation des vues (norme française ou américaine)). Il se place en fonction de
l’orientation. (cf. Fig. 5)

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La nomenclature
Il s’agit d’un tableau également situé sur le dessin qui permet d’identifier (repères, numéros) les éléments du
dessin et qui renseigne ces derniers (nombre, nom de la pièce, matériau, autres observations) (cf. Fig. 6)

Le texte
Pour le cartouche, la nomenclature ou encore la cotation, les caractères utilisés sont rigoureusement tracés et
suivent la norme NF E 04-505 ISO3098 pour assure une lisibilité adéquate. La hampe et le jambage des
caractères sont identiques et les hauteurs nominales (pour les lettres capitales et pour l’œil+jambage ou
œil+hampe du caractère) sont : 7, 5, 3.5 et 2.5mm pour le Titre, le sous-titre, le texte gras et normal
respectivement, d’épaisseur associée de valeur 1/10ème de la hauteur nominale.

Fig. 5 : cartouche type

Fig 6: Cadre de nomenclature

Fig. 7 : convention de projection des vues Fig. 8 :

Les échelles
Par définition l’échelle est le rapport constant de proportionnalité entre la dimension des éléments du dessin
(modèle de dimension réduite ou plus grande) et celle des éléments de l’objet (dimension réelle).
Dimension (modèle ) = Echelle x Dimension (Objet réel )
On parlera de :
- l’échelle en vraie grandeur pour un rapport 1 (dimension modèle = dimension objet)
- d’échelle de réduction (d’agrandissement) pour les rapports inférieurs à 1 (supérieur à 1 respectivement)
Celle-ci doit apparaître sur les dessins au niveau du cartouche et adaptée en fonction du besoin (des normes
existent notamment pour le bâtiment).

Mode de projection et de positionnement des vues


Tout dépend de la norme utilisée pour projeter. On se considère en
face de l’objet (la vue la plus représentative par rapport à la quelle on
place les vues suivantes) qui dispose d’une vue de gauche (placée à
droite), d’une vue de droite (placée à gauche) d’une vue de dessus
(placée dessous) et d’une vue de dessous (placée au dessus). On
note la vue arrière qui est placée indifféremment à droite ou à gauche
de la vue de face. (cf. Fig. 7, 2 à 4 et 9)

Les traits et hachures


Les traits sont de plusieurs types selon leur sens : ils peuvent être
continus forts (arrêtes visibles), interrompus (arrêtes invisibles) ou Fig. 9 : vues en coupe
mixtes (pour les axes).

Cotation fonctionnelle
La cotation est le report sur un plan de pièce des spécifications dimensionnelles et géométriques qui la
caractérisent (descriptif). Bien qu’à l’échelle, la cotation porte sur la valeur à l’échelle réelle ce qui donne
rapidement une idée des dimensions en vraie grandeur. D’un point de vue normatif, une cote est constituée :
- de 2 lignes d’attache en traits fins dépassant les bornes de l’élément à coter et encadrant
- la ligne de cote (droite ou courbe, parallèle à l’élément ou non pour les angles)
- agrémentée de deux flèches symétriques (angles de 30 à 45°)
- surplombée de manière parallèle par un chiffre sans unité (grandeur vrai en USI, soit le millimètre)
On distinguera les cotations en série (même ligne, sans chevauchement), parallèle (origine et direction commune
mais chevauchement) qu’on peut limiter à une cotation superposée en absence d’ambiguïté, voire les cotations de
coordonnées. Les sigles R, Diamètres ou élévation de profils pour le bâtiment.

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Tolérance, ajustement des pièces, état de surface
La tolérance sur une pièce a pour but de définir les limites et acceptabilités des grandeurs mesurables pour
garantir la fonctionnalité de celle-ci dans un ensemble plus complexe, maîtriser la fabrication et limier les coûts.
Elle s’indique graphiquement en se déclinant de manière dimensionnelle (intervalle entre deux limites inférieure et
supérieure) mais aussi géométrique (zone de tolérance) par rapport aux côtes de la pièce dont l’état de surface
doit être précisé. La rugosité relève de l’irrégularité de l’état de surface. On parle de surfaces :
- réelle obtenue lors de l’usinage. Elle se caractérise pour la longueur d’évaluation d’un profil échantillon
subdivisé en segments de longueur de base dépendant des irrégularités. Une ligne d’enveloppe des crêtes
est possible ainsi qu’une ligne moyenne assurant le calcul calcul des aires au-dessus/au-dessous de celle-
ci. Le tout permet une analyse poussée de la surface [Nico, 2006]
- géométrique correspondant aux côtes nominale (l’état parfait attendu)
- spécifiée à l’aide de la tolérance par rapport à la surface idéale
- mesurée par des instruments offrant une certaine précision et incertitude de lecture
La tolérance s’appuie sur le principe d’indépendance des pièces et d’exigence d’enveloppe. On en déduira la
conformité ou non des pièces.

Symboles et formats normalisés des pièces : les fonctions technologiques


Nous ne donnons ici que quelques exemples de fonctions technologiques et de pièces associées pour lesquelles
des représentations simplifiées sont adoptées. On consultera les ouvrages de référence pour aller plus loin.

Arbre Tige filetée Alésage


avant-trou (débouchant ou borgne)
cylindre plein cylindre plein taraudé calibré exactement (perçage) et
dont l’intérieur a été poli (alésage)
Ex.
alésage d’un
trou
débouchant
Engrenage Roulement Joints torique

Arrondi Chanfrein Taraudage


surface à section circulaire pour surface de petite section obtenue Trou creusé en spiral (ici borgne)
supprimer une arrête vive par suppression d’une arrête vive

Arrondi Chanfrein Lamage / fraisure


surface à section circulaire pour surface de petite section obtenue Evasement d’un trou débouchant
supprimer une arrête vive par suppression d’une arrête vive éventuellement conique (fraisure)
Méplat Ergot Gorge
Surface plane d’une pièce à section Petite pièce en saillie pour assurer Dégagement étroit de forme arrondi
circulaire un arrêt d’une pièce (rotation) dans une pièce

Mortaise / Tenon Nervure Profilé


Evidemment sur une pièce pour Partie saillante pour augmenter Pièce suivant une section constante
l’assembler à une autre résistance et rigidité
(par le tenon)

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Rainure Trou oblong Queue d’aronde
Entaille longue dans Trou plus long que large terminés Tenon trapézoïdal s’introduisant
une pièce pour par deux demi-cylindres dans une rainure pour assurer une
recevoir une glissière
languette ou un
tenon.
La saignée est
plus profonde et
de faible
longueur

Spécificités du dessin technique du bâtiment

Quelques règles d’utilisation pour le dessin de détail


- Echelle 1/20
- Les parties coupées se rapportent à un élément (ou objet de construction)
- On individualise ou différencie les sections par des hachures simples (traits continus équidistants)
- Les hachures seront d’inclinaison et/ou d’espacements différents si les sections appartiennent à des
éléments différents
Pour des éléments d’une même section on utilise des hachures relatives à la matière. Pour une même nature on
ne différencie pas les éléments de maçonnerie.
Quelques règles d’utilisation pour le dessin d’ensemble
- Echelle 1/100 à 1/1000 au minimum
- Il faut tenter de rester lisible malgré le plus grand nombre d’éléments et se positionner relativement au
terrain

Tenir compte des matières : Pour les coupes on utilise les hachures (et pochages) comme :

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Tenir compte des aménagements des locaux : on différencie par hachures et pochage les parties :
- à conserver laisser blanc ou pocher en noir suivant l’échelle, cerner intérieurement d’un trait fort
- à construire pocher au crayon (gris)
- à démolir hachurer dans un sens, figurer par un trait continu ou interrompu court selon les cas
ou par des teintes conventionnelles rouge pour construire/ajouter, jaune pour démolir.

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Fig. 10 : plan d’appartement (sans cartouche ici)

Les différentes pespectives

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Références Bibliographiques
Chevalier A., Guide du dessinateur industrile, Pour maîtriser la communication technique, Hachette Technique, Ed°
1995-96, 320p.
Kienert G., Pelletier J ; Dessin technique de travaux publics et de bâtiments, Eyrolles, Paris, 1980, 334
Nico S., Cours de Mécanique au CNAM, Paris, 2004-2007, URL :http://nico.sys.free.fr/index.php?page=cnam.php,
[en ligne], consulté 06.07, Mise-à-jour 03.01.07
Schneider F, Tolérance géométrique, URL : http://www.ac-nancy-
metz.fr/enseign/sti/genimeca/zip/GPS/tol%E9rancement%2004-05.pdf, consulté 06.07, Mise-à-jour 04.2005
Villars F., Cotation fonctionnelle, Techniques de l’Ingénieur, Dossier : BM7020, 04.1999

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