PDCA Et Performance Durable Ed2 v1
PDCA Et Performance Durable Ed2 v1
PDCA Et Performance Durable Ed2 v1
PDCA
André Chardonnet
Dominique Thibaudon
60 fiches60pratiques
fiches pratiques
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Performance industrielle
Performance industrielle
En entreprise,
En entreprise, le progrès
le progrès continu continu
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toutes les toutes les vulnérabilités.
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s’appuie s’appuie sur la philosophie
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plus efficaces efficaces dans leur mission.
leur mission.
Diplômé
Diplômé de l’École de l’Écoledes
Supérieure Supérieure
Affairesdes Affaires de
de Grenoble, Grenoble,
André André CHARDONNET
CHARDONNET a effectué a effectué
toute dans
toute sa carrière sa carrière dans
le groupe le groupe
THALES, THALES,
comme commeeningénieur
ingénieur en micro-électronique
micro-électronique et et
dispositifs électroniques.
dispositifs électroniques. Spécialiste deSpécialiste
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Qualité, puisQualité, puis est
est devenu devenu consultant
consultant interne.
interne. Ex-juge Ex-juge au
consulaire consulaire au
Tribunal de Tribunal
Commerce de de
Commerce
Grenoble,deil aGrenoble, il a étéprésident
été également également duprésident du MFQ,
MFQ, pendant dixpendant dix
ans, à la CCIans, à la CCI de Grenoble.
de Grenoble.
Ingénieur
Ingénieur chimiste et chimiste
docteur ès etSciences,
docteur ès Sciences, THIBAUDON
Dominique Dominique THIBAUDON
a développéal’ap-
développé l’ap-
Couverture : Studio Eyrolles / Shutterstock © Éditions Eyrolles
proche sociotechnique
proche sociotechnique dans le groupe dansBSN
le groupe
avant deBSN seavant de comme
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depuis
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trente ans. trente ans. Spécialiste
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entreprises.entreprises. Il a été vice-président
Il a été vice-président du MFQ Rhône-Alpes
du MFQ Rhône-Alpes pendant cinq pendant
ans. cinq ans.
ISBN : 978-2-212-56039-8
ISBN : 978-2-212-56039-8
38 E 38 E
Ce document est la propriété exclusive de mohamed Bennis ([email protected]) - vendredi 17 avril 2020 à 13h46
Groupe Eyrolles
61, bd Saint-Germain
75240 Paris Cedex 05
www.editions-eyrolles.com
Sommaire
Introduction....................................................................................................................... 1
Chapitre 1 - Rencontrer Deming..................................................................................... 5
1.1 – Écouter l’homme................................................................................................ 5
1.2 – Approfondir sa doctrine.................................................................................... 9
1.3 – Analyser ses recommandations...................................................................... 14
1.4 – Constater le retour en force de Deming........................................................ 17
Fiches pratiques – Deming....................................................................................... 23
Chapitre 2 - Acquérir le PDCA...................................................................................... 25
2.1 – Comprendre le concept.................................................................................. 25
2.2 – Copier les fondamentaux................................................................................ 30
2.3 – Découvrir ce que cache le PDCA.................................................................... 36
2.4 – S’ajuster sur ce modèle................................................................................... 40
2.5 – S’intéresser au PDCA....................................................................................... 44
2.6 – Retrouver le PDCA dans les normes ISO....................................................... 49
2.7 – S’approprier un modèle pour bien manager................................................. 52
Fiche pratique – PDCA............................................................................................. 57
Chapitre 3 - Réfléchir l’amélioration............................................................................. 61
3.1 – Viser la performance durable.......................................................................... 61
3.2 – Jalonner la démarche d’amélioration............................................................. 71
3.3 – Standardiser sur le modèle ISO 9000............................................................. 74
3.4 – Installer le progrès continu.............................................................................. 79
Fiches pratiques – Amélioration.............................................................................. 83
Chapitre 4 - Maîtriser la conformité.............................................................................. 87
4.1 – Partir des attentes du client (Act).................................................................... 87
4.2 – Définir des règles et des standards (Plan)...................................................... 95
4.3 – Stabiliser et surveiller le processus (Do)......................................................... 97
4.4 – S’assurer de la mise sous contrôle (Check).................................................. 100
Fiches pratiques – Conformité............................................................................... 105
Chapitre 5 - Améliorer au quotidien : le Kaizen......................................................... 125
5.1 – Le Kaizen : chaque minute, chaque heure................................................... 125
© Groupe Eyrolles
5.2 – Résoudre les problèmes avec méthode, chaque jour, chaque semaine... 132
5.3 – Pratiquer le PDCA pour résoudre les problèmes........................................ 143
Fiches pratiques – Kaizen....................................................................................... 148
VI PDCA et performance durable
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Introduction
1. Formule chère à Antoine Riboud, regretté P-DG de Danone, qui a toujours prôné ce principe essentiel de gestion du
changement dans le groupe BSN, depuis 1970.
2 PDCA et performance durable
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Cette nouvelle édition prend en compte les évolutions notables de la dernière décen-
nie. Recensons celles qui nous sont apparues essentielles en matière d’amélioration
des performances :
1. L’intensification du management par projet
– Développement des structures matricielles.
– Montée en puissance de la délicate fonction de chef de projet.
– Évolution du management de projet au management par programme.
– Évaluation CMMI des projets et l’accréditation des chefs de projet.
2. Le développement du LEAN et des démarches d’excellence opération-
nelle :
– Lean Management, Lean Manufacturing, Lean Office.
– Lean Six Sigma, pour la réduction drastique de la variabilité.
– Norme ISO 9004 (révision 2009) pour la gestion des performances durables.
– Mise en convergence des démarches Lean et ISO.
3. Le management du risque, l’impérieuse nécessité pour l’entreprise…
– À la fois, de réduire les vulnérabilités et d’augmenter la prise de risque.
– Prise en compte des exigences accrues / risques dans la future ISO 9001 (2015).
– Appropriation de l’ISO 31000 (janvier 2010).
– Développement de la sûreté de fonctionnement.
4. Le concept de « Responsabilité Sociétale des Entreprises » (RSE)
– Satisfaire toutes les parties intéressées pour garantir la pérennité.
– Apprendre à dialoguer avec celles-ci dans la « sphère des responsabilités ».
– Intégration des règles de l’ISO 26000 (novembre 2010).
5. Et aussi, pêle-mêle :
– La pratique plus répandue des référentiels d’Excellence.
– L’évolution du modèle EFQM : « Qualité » devenue « Excellence ».
– Les évolutions en matière de résolution de problèmes (du 4x4 au 8D).
– Le développement du Benchmarking et la recherche des « Best practices ».
– L’écoconception des processus et des produits, visant le moindre impact envi-
ronnemental et sociétal, tout au long du cycle de vie du produit…
© Groupe Eyrolles
dit Descartes, « d’enseigner ici la méthode que chacun doit suivre pour bien conduire sa
raison mais seulement de mieux percevoir comment la mieux pratiquer ».
L’occasion nous était offerte en rédigeant ce livre de rappeler ici les raisonnements
développés par les « meilleurs », et les « meilleures pratiques » mises en œuvre dans
des entreprises pour être plus performantes.
Pour nous, William Edwards DEMING a été le meilleur en proposant, il y a une
cinquantaine d’année, sa philosophie du progrès en entreprise. L’approche proces-
sus, le cycle PDCA, les statistiques et les hommes sont les quatre principes fonda-
teurs du progrès introduits par ce grand homme qu’a été DEMING1.
Il se trouve que ces quatre principes se retrouvent dans le cycle PDCA lui-même, de
ce fait il s’est élevé au rang de « pensée PDCA ».
Ce cycle, tellement simple dans sa formulation et si complexe à mettre en oeuvre de
façon pragmatique, est toujours au coeur de bien des réflexions.
Voilà pourquoi nous le promouvons et le mettons au coeur de la performance
durable.
1. Pour nous qui sommes un peu sinologues, à nos moments de loisirs, nous avons trouvé que le hasard était bien malicieux, en
ayant fait travailler au pays du Soleil-Levant, un homme dont les deux syllabes du nom étaient « DE » et « MING ». En effet en
chinois, elles peuvent signifier : 徳 « DE » : vertu, moralité, coeur, volonté, ce qui accompagne la voie, le « tao » et
明« MING » : lumineux, clair, distinct, éclairement au sens d’intelligence des choses. Non seulement le subconscient des
Japonais a accepté instinctivement ce nom « De Ming » mais le cycle PDCA peut s’enorgueillir d’un nom porteur de sens.
4 PDCA et performance durable
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Sont concernés les acteurs de l’entreprise qui ont pour objectif d’améliorer le fonc-
tionnement et l’efficacité de l’organisation pour en assurer la pérennité dans une
attitude responsable : des directeurs aux cadres, des ingénieurs aux spécialistes, des
chefs de projet aux experts, des professeurs aux étudiants… tous ceux qui ont été
confrontés à la mise en oeuvre d’objectifs de changement se posent des questions que
d’autres déjà, se sont posé avant eux. Ce livre est là pour les aider.
Paradoxalement, nous avons fait en sorte qu’il n’y ait pas de méthode pour lire ce
livre : la lecture linéaire et continue ne s’impose pas. Tout chapitre, tout schéma peut
être un point d’entrée. Comme dans le cycle de Deming, il est possible de démarrer
par n’importe quelle phase et de continuer, voire de revenir en arrière.
Cet ouvrage est plutôt un traité de réflexions et de bonnes pratiques qui s’appuie sur
la philosophie de Deming. C’est pourquoi nous avons souvent développé nos idées
en quatre points, comme dans le principe de Deming, pour être sûr que l’on a fait le
tour exhaustif de nos réflexions. Notre paradigme est devenu : « Trois points évoqués,
stop, reprenons, nous avons oublié le quatrième… »1.
© Groupe Eyrolles
1. Vous avez sûrement dû voir sur l’autoroute ce signalement : « Trop vite, trop près, trop tard ! » Eh bien, cet aphorisme est
statistiquement faux, il manque un quatrième état. Il faudrait lire : « Trop vite, trop souvent, trop près, trop tard ».
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Chapitre 1
Rencontrer Deming
Cultive-toi sur le modèle de l’homme de bien,
et non sur celui de l’homme de peu.
Confucius Livre VI-11
rouages industriels du Japon, anéantis pendant la guerre. À Tokyo, invité par l’Asso-
ciation Japanese Union of Scientists and Engineers ( JUSE), il donne une série de
cours aux plus hauts dirigeants de l’industrie japonaise, dès 1950, et fait la connais-
sance de Kaoru Ishikawa1.
En trente ans, Deming se rendra vingt fois au Japon et sera le témoin de la formidable
mutation économique d’après-guerre qu’il a contribué à déclencher.
En 1960, il se verra remettre une très haute distinction, au nom de l’empereur Hiro-
Hito, la décoration du Trésor sacré2. Le Dr Joseph Juran, un de ses collègues qualiti-
cien et ami, la recevra également. Enfin le Japon lui montrera sa reconnaissance en
donnant son nom au fameux Prix de la Qualité décerné aux entreprises industrielles
japonaises, le Deming Prize.
Et pendant tout ce temps, ce « prophète des temps modernes » reste inconnu dans
son pays ! Pourtant, en 1975, les économistes internationaux sont formels, la qualité
des produits japonais de grande diffusion a dépassé la qualité des produits améri-
cains et occidentaux.
Or, en juin 1980, à la suite d’une émission de la NBC News intitulée « Et si le Japon
y arrive, pourquoi pas nous ?3 », les Américains découvrent comment un de leurs
compatriotes, William Edwards Deming, vivant aux États-Unis dans une petite
maison de Washington, a contribué depuis les années 1950 à cette formidable percée
du Japon en matière de qualité. C’est ainsi que Deming devint célèbre du jour au
lendemain. Et en 1982, il éditera alors son fameux ouvrage, Out of the Crisis4.
■■ 1.1.2 – Sa philosophie
Le Deming Institute, aux États-Unis, rappelle que la philosophie de W. Deming
pour l’amélioration de la performance en entreprise, est fondée sur deux idées
majeures :
1. Kaoru Ishikawa est bien connu des qualiticiens par l’invention de son diagramme en flèches.
2. Order of the Sacred Treasure, 2nd class, Gold and Silver Star (nota : 1st class is Grand Cordon).
3. If Japan can, why can’t we ? Cf. FP n° 2 – Deming’s interview.
4. Ouvrage que beaucoup de politiques devraient lire encore aujourd’hui.
Rencontrer Deming 7
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Cependant cet institut constate que « malheureusement, certains obstacles les plus
difficiles pour la réussite de l’adoption de sa philosophie sont enseignés comme des pra-
tiques standards dans les grandes écoles américaines de management ! »1
Dans les années 1970, les Japonais avaient l’habitude de résumer la philosophie de
Deming par une double évidence.
• Lorsque les personnes et les organisations se concentrent principalement sur la
qualité comme le résultat des efforts du travail rapporté au coût total, la qualité a
tendance à augmenter et les coûts à baisser, avec le temps2.
• À l’inverse, lorsque les personnes et les organisations se concentrent principale-
ment sur les coûts, ces derniers ont tendance à augmenter et la qualité à diminuer au
fil du temps.
Il expliquera, sans relâche, sa conception du management en renvoyant sa théorie à
de multiples exemples vécus. Durant ses séminaires, il se focalise toujours sur deux
éléments : l’importance du client et la place de l’individu dans l’entreprise.
Sa doctrine, qu’il présente comme une injonction, « pour aller vers un nouveau style
de management », s’appuie sur deux axes fondamentaux :
3
© Groupe Eyrolles
1. The Deming Institute, Cultural Transformation Discussion Guide, The Deming Library - Accessed 2006-06-18. « Unfortunately,
some of the most difficult obstacles to successful adoption of Deming's management philosophy are taught as standard
practice in American business schools. »
2. Traduction mathématique : Quality = Results of work efforts/Total costs.
3. En entreprise, on dirait aujourd’hui « par une analyse systémique ».
8 PDCA et performance durable
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1. Principes d’assurance qualité exposés dans son fameux Quality Control Handbook, Josef Juran, McGraw Hill, 1st ed. 1951, 4th ed.
1988.
2. Phil Crosby, La qualité sans larmes, 1985.
Rencontrer Deming 9
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Pour lui, inutile d’être un expert du contenu de chacune des parties pour comprendre
et mettre en œuvre les préceptes de l’ensemble. Les 14 points de management qu’il
propose sont naturellement l’application directe de cette connaissance externe, pour
la transformation et l’optimisation du style actuel de management occidental.
Tout haut responsable a besoin de comprendre qu’étant donné la différence entre les
individus, la performance obtenue résulte davantage du système dans lequel ils tra-
vaillent sous sa direction, que des personnes elles-mêmes.
L’appréciation de l’activité consiste à comprendre comment les interactions (c’est-
à-dire les feedback) entre ses éléments pourront entraîner des réactions internes
favorables aux objectifs. Ces interactions contraindront le système à se comporter
comme un organisme unique qui cherche automatiquement son état d’équilibre.
C’est cet état d’équilibre qui déterminera la sortie du système plutôt que celle des
éléments individuels.
Le système de « connaissance approfondie » est le fondement de « 14 points
d’amélioration pour le management », base de son enseignement.
En résumé, l’approche qu’il recommande pour progresser ne peut être que managé-
riale, psychologique et d’acquisition de plus de connaissances.
© Groupe Eyrolles
❖ Acquisition du savoir
Autrement dit, « il faut un peu de savoir et beaucoup de savoir-faire », cela évite
l’intellectualisme dont la finalité n’est que le savoir.
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1. Source : W. Edwards Deming, The New Economics, Massachusetts Institute of Technology − Press Editor, 1997, reproduction
autorisée.
12 PDCA et performance durable
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Pérennité Création de
dans les activités plus d’emplois
Augmentation
4 1 Amélioration
AME L IOR ATION
des ventes qualité
QUAL ITE
Satisfaction Diminution
DIMINUTION DE S
client 3 2 des coûts
C OÛTS
Dans son ouvrage Out of the Crisis2, Deming explique « pourquoi l’amélioration de
la qualité a pour résultat une réaction en chaîne ».
• Improve quality.
• Costs decrease (less rework, fewer delays).
• Capture the market with better quality and lower price.
• Stay in business.
• Provide jobs and more jobs…
1. Source : Hors de la crise, Éditions Economica, 1991, traduction Jean-Marie Gogue de l’ouvrage Out of the Crisis.
2. W. Edwards Deming, Out of the Crisis (1982 et 1986), Massachusetts Institute of Technology, Center for Advanced Engineering
Study.
Rencontrer Deming 13
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Les organisations sont devenues matricielles. Les projets transverses télescopent les
métiers. Les managers sont obligés de négocier avec les spécialistes.
Au carrefour de tout cela les opérateurs essaient de trouver leur place. Comment le
développement de leur autonomie sera-t-il pris en compte ? Le développement des
connaissances et le « coaching » sont-ils suffisants ?
Si l’on écoute Deming, il rapporte que ses observations du management japonais,
l’ont beaucoup marqué. Il a particulièrement noté l’importance du fonctionnement
« au consensus1 » que les Occidentaux ne comprennent pas et l’intérêt d’une orga-
nisation en « bottom-up2 ».
Des spécialistes de ces questions en psychosociologie d’entreprise expliquent,
comme Deming, l’importance de prendre en compte, dans tout changement, le
point de vue psychologique des personnes. Sinon, il y a des risques certains de rejets
ou de retours très rapides aux états antérieurs.
Ceux-ci s’accompagneront en plus d’une perte de crédibilité sur le changement et
d’une régression de la confiance dans le management.
13. Faites disparaître les craintes, afin que chacun puisse travailler efficacement et
sereinement pour la société.
14. Brisez les barrières entre les services. Tous les individus doivent travailler comme
une seule équipe, pour anticiper les problèmes qui pourraient être rencontrés
sur le produit ou le service, en production et en utilisation.
15. Chassez les slogans, les exhortations et les objectifs utopiques, notamment pour
la main-d’œuvre « produire le zéro défaut » et « atteindre de nouveaux niveaux
de productivité ».
16. Éliminez les standards de travail tels que les quotas, ainsi que le management
par objectifs ou par les chiffres. Substituez à ces méthodes le leadership.
17. Supprimez les obstacles qui privent les employés, les techniciens, les ingénieurs
et cadres de leur droit à la fierté du travail. Cela signifie, entre autres, l’abolition
du salaire au mérite ou de l’entretien individuel annuel fondé uniquement sur
les objectifs ou les chiffres, pour fixer les augmentations.
18. Instituez un programme énergique d’éducation et d’amélioration personnelle.
19. Mobilisez tout le personnel de l’entreprise pour accomplir ces transformations.
Ce changement est l’affaire de tous.
A P
+ + +
P R OC E S S
C D
Réception et Étude
Conception de la clientèle
essais des MP
Fournisseurs
matières & Production Assemblage Contrôle Distribution Clients
équipements
1. Pour Deming, un système est un réseau de composants interdépendants qui agissent ensemble pour chercher à atteindre le but
qui lui est propre.
2. C’est « dépassé », ou bien c’est « du passé ».
Rencontrer Deming 19
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ACT PLAN
Décider les mesures Définir le but, l’objectif
nécessaires et les A P les ressources et
améliorations possibles les moyens d’y parvenir
CHECK DO
Contrôler, mesurer Prendre connaissance,
les écarts et comprendre C D s’entraîner, exécuter et
les résultats obtenus vérifier les tâches définies
2
Lim stat inf
0
20 40 60 80 100
Selon Deming, deux erreurs sont fréquentes, dans la prise de décision en vue d’amé-
liorer une situation :
• Erreur n° 1 : « Réagir à un résultat comme s’il provenait d’une cause spé-
ciale, alors qu’il vient en réalité d’une cause commune de variation. »
• Erreur n° 2 : « Traiter un résultat comme s’il venait d’une cause commune de
variation, alors qu’il provient en fait d’une cause spéciale de variation. »
Dès lors, nous voyons que les modes d’action sur les processus ne seront pas du tout
les mêmes selon les causes, d’où l’intérêt de la maîtrise statistique des procédés par
cartes de contrôle.
D’après Deming, il est assez facile de comprendre le sens donné au mot « varia-
tions ». Une machine ne fonctionne bien qu’avec des jeux et des frottements. Il en est
de même pour un processus de production : les variations sur les différents paramètres
engendrent des résultats fluctuants sur les caractéristiques des produits, les délais et les
coûts. Voilà pourquoi il est nécessaire de les mettre sous contrôle statistique.
Dans son héritage, il recommande tout simplement l’usage des statistiques descrip-
tives et des fonctions probabilistes… les quatre opérations, quoi ! « Faites parler les
graphiques et les cartes de contrôle. »
Notons, au passage, qu’elle a été réalisée par un groupe de travail, qui a noté les idées
majeures, sur le paperboard, aux emplacements des phases PDCA.
Sans trop nous étendre sur ce sujet, nous pouvons conclure par deux remarques.
• Tous les ouvriers savent pourquoi la productivité augmente quand la qualité s’amé-
liore. Il y a moins de retouches, moins de gaspillage et moins de conflits. Il n’y a pas
de meilleure explication.
• Les ingénieurs et les cadres ont une capacité d’affronter toutes sortes de problèmes,
sauf les problèmes humains où ils semblent frappés de paralysie. Ils se réfugient alors
dans des groupes de travail pour y trouver des solutions !
Leur situation se complique encore avec les effets des crises économiques et de la
mondialisation. Ils sont coincés entre les décisions de leurs dirigeants, leur deman-
dant de faire mieux, et leurs collaborateurs, qui craignent les effets des choix et
doutent des objectifs, se posent des questions et ont de plus en plus peur de perdre leur
emploi.
Ce premier contact avec Deming montre que le statisticien et l’enseignant qu’il était
à l’origine est devenu, à l’expérience, le visionnaire, et en quelque sorte « un mana-
ger » soucieux non seulement de l’amélioration des résultats de l’entreprise mais
aussi et surtout de la conduite des hommes pour assurer des performances durables
© Groupe Eyrolles
et la pérennité de l’entreprise.
Rencontrer Deming 23
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Adopt the new philosophy. We are in a new economic age. Western management
2 must awaken to the challenge, must learn their responsibilities, and take on
leadership for change.
End the practice of awarding business on the basis of price tag. Instead, minimize
4 total cost. Move towards a single supplier for any one item, on a long-term
relationship of loyalty and trust.
Improve constantly and forever the system of production and service, to improve
5
quality and productivity, and thus constantly decrease costs.
8 Drive out fear, so that everyone may work effectively for the company.
Break down barriers between departments. People in research, design, sales and
9 production must work as a team, to foresee problems of production and in use
that may be encountered with the product or service.
Eliminate slogans, exhortations, and targets for the work force asking for zero
10
defects and new levels of productivity.
12a Remove barriers that rob people of their right to pride of workmanship.
This means, inter alia, abolishment of the annual or merit rating and of
12b
management by objective, management by the numbers.
[…]
Lloyd Dobyns (narrator) : We have said several times that much of what the Japanese are
doing is what we taught them to do. And the man who did most of the teaching is W.
Edwards Deming, statistical analyst, for whom Japan’s highest industrial award for quality
and productivity is named. But in his own country he is not widely recognized. That may be
changing. Dr Deming is working with Nashua Corporation, one of the Fortune 500, a
company with sales last year of more than $600,000,000. Deming was hired in late 1979 by
Nashua’s Chief executive, William E. Conway.
Bill Conway : And of course our major supplier of copier machines was a Japanese
company. And so we saw the advantages of how many things the Japanese companies
were doing. And we heard about Dr Deming. And so we got under way with our quality
Fiche pratique 2 – Deming
Chapitre 2
Acquérir le PDCA
Un modèle magique !
Que cache-t-il, que révèle-t-il, que produit-il ?
A P A P
4 1
3 2
S D C D
Deming insiste sur le fait qu’il est important de faire les choses avec méthode : « Le
meilleur enseignement pour gérer l’amélioration, à toutes les étapes, est de suivre la pro-
cédure mise en œuvre par Shewhart1, pour les statistiques appliquées, car elle permet de
trouver rapidement une cause spéciale de variation (cause assignable) détectée par un
signal statistique. »
1 Préparer le programme statistique, PLAN.
2 Réaliser les tests, DO.
3 Étudier les résultats, STUDY.
4 En déduire des enseignements, ACT.
Lors de ses nombreuses conférences aux dirigeants japonais, Deming se reportera
systématiquement à la méthode Shewhart pour expliquer le cycle de l’amélioration
continue. Mais c’est l’un de ses élèves japonais, Kaoru Ishikawa2, qui l’a mis sous
cette forme reconnue, « PDCA », en remplaçant « study » par « check », plus
adapté à la culture japonaise. Il l’a introduit en Occident en 1975, après l’avoir fait
appliquer avec succès par les industries nippones.
Dès lors, on retiendra ce principe fondamental sous les différentes appellations :
« Cycle de Deming » ou « Cycle PDCA » ou bien « Roue de Deming » ou
encore « Roue du progrès ».
Le dicton « Il faut tourner sept fois la langue dans sa bouche avant de parler » a
longtemps prévalu dans le monde de l’éducation et du travail.
Avec Deming, le PDCA a institutionnalisé cette pratique de deux façons : soit s’obli-
ger à faire des cycles complets, soit s’assurer du rebouclage des actions dans les phases C
et A. Pourquoi cela ? Pour éviter ce qui est montré sur la figure précédente, erreurs et
incompréhensions, en alternant réflexion et action à l’exemple du cycle de Deming.
Applicable à tous les domaines de l’entreprise, le cycle de Deming peut aussi bien être
vu comme la base du management des affaires et des hommes, qu’un bon principe
d’action pour faire bien du premier coup : le bon sens un peu codifié, en quelque sorte.
Un jour, un chef d’atelier de mécanique, nous l’a dit avec des phrases courtes et fortes :
« Votre PDCA, c’est finalement simple, il suffit de…
• dire ce qu’on fait,
• faire ce qu’on dit,
• juger ce qu’on a fait,
• faire mieux. »
Et il a rajouté : « C’est comme le copeau, moins il y en a, mieux c’est ; une définition, c’est
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comme l’usinage ça ne souffre pas l’à-peu-près… » Et il s’en est retourné à ses machines.
Voilà en quinze mots tout le cycle de Deming, résumé, mais quels mots !
Acquérir le PDCA 29
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ACT PLAN
A P
Fonctionnement
1/2 BOUCLE 1/2 BOUCLE
DE REBOUCLAGE
en OUVERTE
BOUCLE FERMÉE
C D
CHECK DO
1. Rebouclage : bien que n’existant pas dans le dictionnaire, ce terme est fréquemment utilisé en entreprise. Nous l’utiliserons à la
place de « bouclage » pour désigner les actions de feed-back, de rétroaction, d’information en retour.
30 PDCA et performance durable
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MARKETING R&D
Renouveler Design Concevoir et
l’offre développer
Test le produit
Make
Sell PRODUCTION
COMMERCIAL
Maîtriser
Satisfaire
les processus
les clients
et fabriquer
Deming a schématisé « l’entreprise orientée client » dans ce que l’on a appelé « The
first cycle of Deming », le premier cycle présenté par Deming. Il s’appuyait sur ce
schéma pour expliquer que l’entreprise fonctionne en cycles et que ce principe itéra-
tif intègre le concept d’amélioration continue, en boucle fermée.
Pour Deming, c’est l’introduction de cette quatrième étape (ou la première) qui
constitue la « nouvelle manière » de mener les activités car elle reboucle les infor-
mations des clients, des consommateurs, du marché pour renouveler l’offre.
1. Deming disait que pour s’en souvenir, il se récitait souvent ce poème japonais exprimant une métaphore pour parler des
interactions dans un groupe ou un système : « Kane ga naru ka ya ? shumoku ga naru ka ? kane to shumoku no ai ga naru ? »
(« Est-ce la cloche qui sonne ? est-ce le marteau qui sonne ? est-ce la rencontre des deux qui sonne ? »)
32 PDCA et performance durable
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Pour qui a vécu un peu la vie industrielle, les souvenirs de conflits ne doivent pas
manquer, entre les « études » et la « prod » En effet, les relations entre ces départe-
ments sont construites sur des objectifs souvent antinomiques. La conception est
terminée, la production peut démarrer. Mais à qui attribuer les problèmes lorsque les
rendements ne sont pas à la hauteur : à la conception ou à la fabrication ? Il y a entre
ces deux départements un passage de relais, donc un transfert de responsabilité, qui
est toujours très difficile à réussir.
1. International Standard Organization (ISO), organisme de normalisation international spécialisé dans les normes de concept
général dont celui de la Qualité.
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Recherche et Conception et
études de marché développement du produit
Approvisionnements
Mise au rebut
après utilisation
Préparation et
Assistance Client ou Producteur développement
technique et consom- ou des procédés
maintenance mateur fournisseur
Production
Installation et
mise en service Contrôles, essais
et examens
Ventes et Conditionnement
distribution et stockage
Par ce schéma, la norme ISO entend faire comprendre qu’un système de manage-
ment de la qualité (SMQ) s’applique de façon particulière à toutes les activités déter-
minant la qualité d’un produit ou service, et interagit avec elles.
En fait, cette boucle ISO provient de la « spirale de Juran » présentée à l’époque de
Deming. Son but était de montrer que :
• la qualité s’élabore tout au long de cette spirale ;
• les efforts doivent porter sur les maillons faibles de la chaîne ;
• l’axe représente l’évolution permanente des besoins et des exigences ;
• la performance provient aussi de la communication adaptée entre les services.
Juran en fera la base de sa vision de la gestion de la qualité, rédigée dans son ouvrage
Quality Control Handbook1. C’est un livre de référence, rédigé de manière très
« techniques de l’ingénieur ».
Il fait encore autorité aujourd’hui, car il aborde tous les domaines de son triptyque
sur la qualité industrielle :
• la maîtrise de la qualité ;
• la mesure de la qualité ;
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• l’amélioration de la qualité.
1. Josef Juran, Quality Control Handbook, McGraw Hill, 1st ed. 1951, 4th ed. 1988.
34 PDCA et performance durable
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■■ 2.2.2
– Du deuxième cycle de Deming… à l’amélioration
continue
Ce cycle est un diagramme de cheminement simplifié pour l’étude et l’amélioration
d’un produit ou d’un processus. Alors, laissons à Deming le soin de parler de son
cycle d’amélioration continue.
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ACT PLAN
A P
C D
CHECK DO
Étape 2 : Do
Effectuer les essais et les tests conformément aux protocoles. Être rigoureux sur les
plans d’expérience, les paramètres de mesure, les contrôles à réaliser et leurs limites
de contrôle. Maîtriser les processus de réalisation et assurer une bonne traçabilité des
faits et des événements.
• Améliorer, c’est capitaliser sur les forces et faiblesses d’une situation passée
et envisager les meilleures opportunités futures, dans un environnement à
risques.
AMÉLIORER PLANIFIER
Réagir Prévoir
Vérifier Agir
COMPRENDRE DÉPLOYER
Ce cycle « à double finalité » parle de lui-même. Tout manager fera appel à son
expérience pour décliner les deux finalités de ce cycle vertueux :
• Le modèle de management PDCA est la transposition volontariste du deuxième
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cycle de Deming. Tout manager qui s’inscrit dans la recherche d’une efficacité glo-
bale et continue s’appropriera ces quatre verbes fondamentaux : Planifier, Déployer,
Comprendre, Améliorer. La norme ISO 9001 a été créée dans cet esprit.
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Obligation Obligation
de résultats de moyens
(ACT – DO) (PLAN – CHECK)
Act Plan
travail travail
fonctionnel opérationnel
Check Do
Check Opérations Do
Les relations entre départements, services ou individus, qui s’appuient sur une bonne
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– Soit on est à ressources constantes, et l’on parle alors d’adaptation des objectifs
aux moyens. Les services de production se trouvent placés dans un champ de
contraintes.
– Soit on est à ressources variables, et l’on définit alors les moyens pertinents et
adaptés aux objectifs. Dans le contexte des études et du développement, c’est
souvent le cas.
• Du « Check » au « Act » : comme il va falloir profiler de nouveaux buts et choi-
sir de nouveaux objectifs, l’étape « bilans et perspectives » prend toute son impor-
tance. Le personnel s’impliquera d’autant plus qu’il aura compris les décisions prises
en fonction des opportunités et des risques, mais aussi des forces et des faiblesses de
l’organisation.
P
Prévoir
ce qu’il
faut faire
D
Faire tout
Check Do
ce qui a
été prévu
Act Plan
C
Vérifier
ce qui a
été fait
Compétitivité
ISO e
tinu
A
con Traiter
on
liorati les résultats
é
Am Pérennité et les écarts
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Recommencer en
améliorant le processus
significatives doivent être issues des phases précédentes. Cette façon de parcourir le
PDCA à l’envers, comme lors d’un « audit », est la bonne manière de poser un pro-
blème.
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Pour la recherche des causes, on peut être amené à parcourir le PDCA en sens
inverse : du « Check » au « Do », puis au « Plan » et même au « Act ».
Communication
« contrat »
Act Plan
A P
Communication Communication
« négociation » « formation »
C D
Check Do
Communication
« satisfaction »
Act/Plan
• Interface de type « contrat ».
• Revue officielle pour préciser les attentes, les besoins et les objectifs.
• Nécessité de formaliser.
• Communication de données.
Plan/Do
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Do/Check
• Interface de type « satisfaction ».
• Revues formelles d’appréciation de l’efficacité et de la conformité/objectifs.
• Vérification des résultats (Études techniques, Ingénierie et Production).
• Il faut valider les chiffres et les archiver, c’est du factuel.
• En production les données d’entrée et de sortie sont enregistrées.
• Communication de données.
Check/Act
• Interface de type « négociation ».
• Transition où il faut expliquer les résultats des mesures et des chiffres.
• Réunions de type analyse/synthèse, bilan/perspective pour décider les correc-
tions/améliorations à apporter, voire les innovations.
• Il faut comprendre et pouvoir s’expliquer sur les circonstances.
• Communication d’informations.
tion du bon sens. Au niveau des performances, son usage s’est révélé une puissante
méthode pour les améliorer. Bien intégré, le PDCA reflète une bonne image des
valeurs d’entreprise.
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C
(C) à 50 % D
(D) à 80 %
• Il est très structurant et tellement simple qu’il faut quelquefois se faire violence
pour « creuser » un peu plus avant dans la démarche.
• Il a tendance à être rejeté par l’obligation qu’il implique dans la phase « Act » du
rebouclage. La tendance est de s’arrêter sans capitaliser, dès que l’on a vérifié, « pour-
quoi rajouter quelque chose de plus ». La phase A est perçue comme artificielle.
• Certains ont tendance à faire fusionner les phases C et A pour se ramener au
modèle linéaire « réfléchir, agir, conclure », minimisant ainsi l’importance de
chacune des phases séparément.
• Pour éviter de réfléchir en mode PDCA, certains le montrent en mode PAVR.
Comme la plupart des défauts proviennent principalement des deux premières
phases P et D, ils ont raison. Pourquoi adopter le mode cyclique alors qu’il suffit de
trouver des causes et des responsables dans ces deux phases ?
• On lui a reproché de n’être que cyclique et de ne pas laisser beaucoup d’espaces aux
débranchements conditionnels de type « If, Then, Else… ».
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• Le schéma présente le PDCA avec des phases d’égale importance, alors que dans la
vraie vie, elles ne les sont pas.
• Pour le démystifier, on peut même le caricaturer…
44 PDCA et performance durable
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PDCA « gigognes »
A P
A C D
A
C D P
C D
1. Yoshio Kondo, description issue du Quality Control Handbook 5th Ed, Dr. Joseph Juran.
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Combler
les écarts,
corriger…
PRÉPARER
LA FORMATION
Évaluer Réaliser
la formation la formation
Prise en compte
Critiquer la conception, des attentes,
apporter les retouches définir les objectifs
opérationnels et
pédagogiques
Évaluer la cohérence et
la pertinence/aux objectifs
Apporter des réponses
QQOQCP aux circonstances
culiers de la vie de l’entreprise et de la vie du produit. Même s’ils ne sont pas matéria-
lisés en tant que tels, les cycles PDCA sont donc facilement repérables, par la pré-
sence des revues (ou des réunions) de vérification et de validation − qu’il ne faut pas
Acquérir le PDCA 47
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confondre − lors des phases « CHECK » ou « ACT ». Une revue est un indice de
fonctionnement en mode PDCA sous-jacent.
Voyons quelques exemples de revues représentatives qui doivent être conduites en
mode PDCA. Commençons par les plus importantes puisqu’elles sont conduites le
plus souvent par la direction.
Revues de direction
Qu’elles soient périodiques ou déclenchées par un événement, la direction ou le
CODIR doit les structurer en mode PDCA interphases afin que :
• le bilan des résultats leur permette de se projeter dans le programme des perspec-
tives et de décider en connaissance de cause ;
• le feedback sur les forces et les faiblesses internes éclaire suffisamment les points où
il n’y aura pas de problèmes et ceux qu’il va falloir mettre sous surveillance renforcée.
Revues de processus1
Conduites par le propriétaire du processus, elles doivent examiner les quatre qua-
drants du PDCA sous-jacent au processus.
Des points de synthèse sont à faire à intervalles réguliers et une revue formelle doit
être réalisée pour revoir les points d’amélioration du processus et son efficacité.
Revues opérationnelles
Leur but est de vérifier que ce qui était prévu a bien été réalisé, et que les écarts sont
bien sous contrôle de plans d’action. La démarche la plus pragmatique et la moins
conflictuelle offerte aux managers est celle du partage et de la pratique du cycle ver-
tueux de Deming avec leurs collaborateurs. Les premiers doivent être clairs sur leur
mode de management PDCA, et les seconds transparents sur leur principe d’action
PAVR.
Revue de contrat
Elle est la plus importante de toutes car réalisée très en amont. Elle permet de s’assu-
rer que tous les besoins client ont été précisés, pris en compte et qu’ils sont réalisables
(revue de faisabilité) sans risques. Tout entretien d’embauche pourrait ou devrait
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Priorité dans
Clarté dans les objectifs
les objectifs (innovation
et vigilance en prévention
et améliorations)
Écoute ➊ ➋ Effort
des besoins et en formation
des attentes A P et en
potentielles communication
➑ ➌
➍
Mesure ➐ Accompagnement
de la satisfaction C D des collaborateurs
des clients dans l’autonomie
➏ ➎
Effort de reconnaissance Suivi de l’autocontrôle
et de la compréhension et du partage en équipe
des écarts
Un jour, un consultant nous a fait une remarque sur une diapo similaire : « C’est
intéressant mais représenter les insuffisances dans les différentes phases et les principaux
décalages, c’est pas marrant ! » ; elle représentait ce que l’on rate souvent dans le
PDCA. Tout était réuni pour concourir à un résultat opposé à celui attendu !
Reprenant les suggestions de ce consultant, nous avons intitulé ce PDCA « Les fac-
teurs clés de réussite du manager » et revu les différentes assertions. Quand on ne
fait pas « bon du premier coup », on est obligé de refaire. Heureusement, lorsque
l’on échange avec un collègue qui vous écoute et qui vous fait gratuitement un « RES
minute1 », alors on a de la chance.
Cette diapo, devenue un PDCA à valeur ajoutée, est l’une de nos préférées.
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Engagement de la Direction,
Revues de politique et objectifs
Direction
Politique
environnementale
Revue initiale et
des actions correctives Planification
A P
en cours du SME
SME
ISO 14001
Le contrôle, l’audit Mise en oeuvre
environnemental et C D et fonctionnement
les enregistrements du SME
Pertinents ou non, les règlements ont toujours leur bien-fondé et ont amené pro-
gressivement les entreprises polluantes à prendre des mesures correctives et préven-
tives. Non seulement celles-ci ont des comptes à rendre vis-à-vis des instances
Acquérir le PDCA 51
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Responsabilités
Plan
de la direction
Politique et objectifs
Act Planification
Faire vivre des systèmes d’amélioration continue tels que ceux que nous venons de
voir, nécessite de s’appuyer sur 4 principes fondamentaux :
A P
Proposer Prévoir, planifier,
les améliorations, préparer, prévenir
A
n
m
tio
ca
io
ifi
ra
an
tio
Pl
n
n
sio
D
ép
en
C D
lo
éh
ie
pr
m
en
m
A AMÉLIORATION PLANIFICATION P
les décisions des objectifs
MGT MGT
ANTICIPER PRÉPARER
Actions de progrès Prévention
innovations ACTION ACTION des risques
• Être sûr d’avoir bien mesuré en statistiques, avant de tirer des conclusions.
Objectifs individuels1
Ils sont à répartir et à s’approprier par directions et par services. Ils contribuent aux
objectifs majeurs aux différents niveaux de l’encadrement. Ils doivent faire l’objet
d’une déclinaison aux collaborateurs de rang N–1 et N–2.
Objectifs permanents
Ce sont ceux inscrits dans la description de poste et qui font l’objet du contrat de
travail (la mission, les tâches principales, etc.).
Objectifs chiffres
Comme pour les objectifs majeurs, ils doivent être absolument tenus. Ils sont suivis
avec des indicateurs de contrôle de gestion. On retrouve souvent parmi ceux-ci :
prise de commande, chiffre d’affaires, pourcentage marge, REX, EBIT, ROCE, etc.
OBJECTIFS OBJECTIFS
MAJEURS A P INDIVIDUELS
& Communs, partagés
Objectifs collectifs ou personnel
OBJECTIFS MISSION
CHIFFRÉS FONCTION
Budget de frais, Objectifs permanents,
résultats financiers
C D tâches essentielles
1. Bien sûr ces objectifs sont SMART : [S] Spécifique, simple, bien adapté et pertinent ; [M] Mesurable par un indicateur
pertinent ; [A] Accepté, négocié et contractuel ; [R] Réaliste, réalisable compte tenu des moyens et ressources disponibles ;
[T] Temps, au sens de tenue du délai et du jalonnement.
2. Dans le cadre de la déclinaison des objectifs majeurs de management dans une unité de Thales.
Acquérir le PDCA 55
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Leur discrimination PDCA permet de faire une meilleure déclinaison des objectifs
majeurs dans les différents services.
VOULOIR POUVOIR
A P
C D
SAVOIR DEVOIR
VOULOIR, POUVOIR,
c’est décider, avoir un but... c’est planifier, prévoir...
SAVOIR, DEVOIR,
c’est connaître, mesurer... c’est réaliser, c’est faire...
Les quatre verbes de cet archétype PDCA sont si importants que le langage les a
transformés en substantifs pour exprimer des qualités personnelles : le savoir, le
devoir, le pouvoir, le vouloir.
Que ce soit Deming qui conseillait de faire des feedbacks sur les phases PDCA pour
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discriminer les améliorations envisageables, que ce soit la méthode Six Sigma qui
impose de trouver les solutions statistiques avant de mettre en œuvre les actions
concrètes, ils disent la même chose : avenir et passé sont liés par de multiples cycles
56 PDCA et performance durable
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Dans la démarche Qualité/Progrès de la COGEMA, cette fiche représente la synthèse des avis émis
par 20 groupes d’encadrement sur leur rôle dans la démarche Q/P, à l’issue de stages de formation au
management de la qualité, animées sur le site de Marcoule (2000).
Prévoir
Définir les priorités, les missions du service, s’organiser par rapport au groupe
◗◗ Trier, parmi les objectifs DG, ceux qui nous concernent prioritairement.
◗◗ Fixer ou décliner (à partir des objectifs de l’établissement) des objectifs SMART pour l’unité,
vérifier leur cohérence et les faire partager (expliquer).
◗◗ Expliquer les règles du jeu.
Prévoir
◗◗ Les revues (de direction, dates de vérification) planifier les points de contrôle.
◗◗ Le système de mesure (indicateurs, tableau de bord) et retour d’expériences.
Comportements
◗◗ Donner du sens, définir le cadre, être l’initiateur, anticiper (percées, évolution à 3 ans).
◗◗ Promouvoir la démarche Qualité, l’expliquer.
◗◗ Être garant du formalisme et du respect des objectifs CODIR.
◗◗ Écouter, recueillir (en interne et externe). Orienter (sans influencer), responsabiliser.
◗◗ Être promoteur, fédérer.
◗◗ Être ressource.
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58 PDCA et performance durable
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Agir
◗◗ Écouter.
◗◗ Animer, faciliter.
◗◗ Communiquer, dire, expliquer.
◗◗ Accompagner, arbitrer.
◗◗ Pousser.
◗◗ Déléguer.
◗◗ Être exemplaire.
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Acquérir le PDCA 59
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Vérifier et comprendre
Réagir, améliorer
◗◗ Réorganiser ou réadapter.
◗◗ Pratiquer le retour d’expérience (REX).
◗◗ Définir et déclencher des actions préventives (AP).
◗◗ Rechercher l’amélioration permanente.
Fiche pratique 3 – PDCA
◗◗ Décider.
◗◗ Anticiper (pour éviter les problèmes).
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Chapitre 3
Réfléchir l’amélioration
« Plus grandioses les résolutions, plus difficiles leur exécution. »
Confucius, Livre IV-22
Reengineering. Les retours d’expérience sur leur mise en œuvre montrent que leur
réussite n’est souvent due qu’au leadership de leur direction.
A contrario, si, dans la mise en œuvre de la démarche le personnel entend dire par son
directeur « restons pragmatique, faisons concret », alors vous pouvez être sûr que le
personnel décodera le message du « double langage » et s’investira en conséquence.
L’engagement dans un management sûr de la qualité, relayé par une communication
claire, est essentiel, sinon « la qualité ne sera pas l’affaire de tous » et encore moins
les performances « durables ». Ne pas oublier : « Par la forme on atteint le fond ! »
Il arrive que des démarches ne tiennent pas totalement leurs promesses vis-à-vis des
enjeux. Mais ce n’est pas si grave : comme le sillon de la pérennité est tracé, la
confiance est gravée dans la durée.
Ce qui est gravissime, en revanche, c’est le décrochage après l’investissement du per-
sonnel dans une démarche. Par exemple, lorsque les dirigeants, décident de sous-
traiter dans un pays à bas coût de revient1, le personnel aura l’impression de s’être fait
voler non seulement son travail mais surtout son engagement. Relayée par les médias,
cette perte de confiance et d’espérance sera ressentie par toute la nation : rien de pire
comme situation à reconstruire pour la France !
Même dans le monde agricole, avec la désaffection des politiques pour soutenir les
petites et moyennes exploitations, dans un système de fonctionnement européen
incohérent, la croyance dans l’avenir disparaît un peu plus chaque jour.
Heureusement, dans la grande industrie, les investissements en démarches d’amélio-
ration paient. Les grandes centrales d’achats ne sont plus là pour corrompre les rela-
tions clients-fournisseurs. Dans ce domaine, les grandes entreprises sont sauvées par
la qualité de l’enseignement des écoles supérieures françaises. Elles permettent de
doter en personnel de haut niveau, les secteurs aéronautique, automobile, ferroviaire,
nucléaire, médical, de la construction navale, de la défense, de la communication, des
travaux publics, etc. Ce qui est un peu la fierté de la France !
• Efficacité : se dit d’un produit, d’une méthode, d’un appareil qui produit l’effet
attendu, ou d’une personne qui remplit bien sa tâche, atteint son but, aboutit à un résul-
tat utile.
• Efficience : se dit d’une machine, d’une technique, ou d’une personne qui aboutit à de
bons résultats avec le minimum de dépenses, d’efforts.
La notion d’efficacité ressort très fort dans la nouvelle norme ISO 9001, et les audi-
teurs des organismes certificateurs n’ont pas tardé à centrer leur questionnement sur
l’efficacité plus que sur la conformité :
• Quels objectifs avez-vous ? disposez-vous de ressources adaptées ?
• Les dispositions mises en place vous permettent-elles d’atteindre ces objectifs ?
• De quels indicateurs disposez-vous ? les écarts sont-ils analysés ? comment ? que
faites-vous pour « corriger le tir ou améliorer » ?
Dans l’efficacité on s’attache au rapport résultats/objectifs.
• La notion d’efficience, très apparente dans l’ISO 9004, fait référence aux moyens
et ressources mis en œuvre ou consommés pour atteindre les résultats :
• ressources humaines (nombre de personnes, heures de main-d’œuvre) ;
• ressources matérielles, consommations énergétiques…
• sous-traitances et dépenses diverses.
Dans l’efficience, on retrouve la notion de productivité. On ne parle plus d’indica-
teurs mais de ratios de consommation ramenés à l’activité, par exemple : nombre de
produits sortis BPC1/heure de main-d’œuvre, CA/personne, nombre de tonnes/
machine…
Une troisième notion, celle de pertinence, mérite d’être approfondie car elle donne
de la cohérence et du sens entre les objectifs et les moyens.
• À moyens limités, les objectifs devront être adaptés et en adéquation avec ces res-
sources. Sinon ces objectifs seront perçus comme utopiques et impossibles à
atteindre, voire provoqueront la démotivation des acteurs.
• En revanche, les objectifs pourront être ambitieux si l’on est à ressources variables
et si l’on met en face les moyens qui apparaissent nécessaires ainsi que des indicateurs
pour voir les chances de les atteindre.
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C’est dire que tout engagement sur des objectifs collectifs ou personnels devrait se
négocier avec le « triangle de la performance » sous les yeux :
OBJECTIFS
PERTINENCE EFFICACITÉ
Adéquation Degré d’atteinte
moyens/objectifs des objectifs
PERFORMANCE
MOYENS RÉSULTATS
EFFICIENCE
Efficacité liée aux moyens
Dans ce contexte, qu’attend une direction de ses managers ? Tout simplement qu’ils
soient exigeants avec eux-mêmes, avec leur responsable et avec leurs collaborateurs
qu’ils doivent aider à être performants.
P
Management
A Gouvernance de la qualité
éthique
D
Hygiène et
sécurité
C
Environnement
1. Définition Livret vert, Commission Green Paper 2001 : « Promoting a European Framework for Corporate Social
Responsibility ».
2. Matrice SWOT (Strengths, Weaknesses, Opportunities, Threats) pour un avantage concurrentiel du Boston Consulting
Group.
Réfléchir l’amélioration 67
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Outils et référentiels
Depuis les années 1980, sous l’impulsion notamment des ONG, les concepts de
finance éthique, commerce équitable, développement durable étaient entrés dans le
débat des instances politiques. Des centres de recherche et des universités ont mené
des études pour la RSE, qui se sont concrétisées par la mise au point de référentiels.
La RSE relève de ce qu’on appelle la « soft law ». Elle est fondée sur un corpus de
normes et de référentiels internationaux qui impliquent des engagements de la part
des entreprises, et sur lesquels elles doivent rendre des comptes.
Le pacte mondial Global Compact2 est un code de conduite comprenant 10 prin-
cipes que les entreprises doivent s’engager à respecter. Deux de ces principes
concernent les droits de l’homme, quatre les normes de travail, trois l’environne-
ment, et le dernier principe s’attache à la lutte contre la corruption.
Le Global Reporting Initiative™ (GRI), lancé en 1997 par l’ONU, a eu pour mis-
sion l’élaboration de lignes directrices pour le reporting RSE. Fondé sur les critères
de comparabilité, crédibilité, rigueur et vérification des informations communi-
quées, ce reporting se devait d’être équivalent à celui du reporting financier. De nou-
velles versions ont été publiées depuis sa création ainsi que des compléments
sectoriels et une grille de correspondance avec la norme ISO 26000.
Le règlement Eco Management and Audit Scheme (EMAS), ou système de mana-
gement environnemental et d’audit (SMEA), élaboré par l’Union européenne pour
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1. Le guide pratique, élaboré en 2012, par un groupe de travail du Medef, décrit la manière de construire sa stratégie RSE et les
10 conditions pour réussir sa démarche RSE. Il fournit aussi une « boîte à outils » et des « fiches pratiques » sur les 3 volets
Environnement, Social/Sociétal et Économique/Gouvernance.
2. Global Compact, Forum économique mondial, Kofi Annan, 2000.
68 PDCA et performance durable
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1. Cf. FP n° 7.
Réfléchir l’amélioration 69
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1. Jean Gandois, ex-PDG de Pechiney et ex-président du Conseil national du patronat français (CNPF, ancêtre du Medef ).
70 PDCA et performance durable
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Dans cette vision globale, chaque acteur est considéré comme un partenaire qui
interagit avec les autres. Mais chacun a des attentes particulières et doit répondre à
des besoins spécifiques de l’entreprise. Alors, dans ce contexte, l’enjeu du manage-
ment qualité trouve sa raison d’être pour le bon fonctionnement des interfaces et la
convergence des résultats via les processus.
D’après Hervé Sérieyx1, l’amélioration de la compétitivité globale passe par de nou-
velles synergies à trouver : « Qu’il s’agisse d’entreprises, d’administrations, de collectivi-
tés locales, toutes les organisations doivent dorénavant dépasser leur seule logique de fonc-
tionnement habituel et leur seul intérêt à court terme pour rechercher des synergies avec
d’autres acteurs et passer de la simple addition à la multiplication des performances. »
La performance globale suppose que tous les organismes publics et privés conjuguent
leurs particularités et leurs complémentarités, qu’ils s’essaient à pratiquer, selon la
formule d’Edgar Morin, « la concurrence et la concourance », c’est-à-dire la liberté
de manœuvre et le partenariat, et de promouvoir entre eux de nouveaux modes de
coopération.
Jean Supizet2, dans son ouvrage Le Management de la performance durable, croise les
notions de performance globale et de développement durable, invite les managers à
tirer parti de leur leadership pour conduire le changement et développer des projets
qui donnent foi en l’avenir, sur les modèles et principes de « l’excellence ».
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1. Hervé Sérieyx est l’auteur de très nombreux ouvrages sur les entreprises et les hommes.
2. Jean Supizet, Le Management de la performance durable, Éditions d’Organisation, 2002.
Réfléchir l’amélioration 71
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ANTICIPATION
INNOVATION Anticiper les opportunités
et les risques
Oser les percées
Optimiser
les processus
« sac à dos » Lean
Prise de risques
AMÉLIORATION
Améliorer au quotidien
« sherpa » Kaizen
MAÎTRISE
Instituer la conformité
« camp » Base
Le chemin à parcourir est celui du progrès continu avec ses exigences, ses étapes, ses
progressions et ses risques. Comme pour une course en montagne nous allons devoir
franchir plusieurs degrés de difficulté, mais avec quelle vision ?
• « Séjournons » au camp de base, le temps nécessaire de prendre nos marques,
d’être en forme et de se remémorer les bonnes pratiques. Cette étape permet d’insti-
tuer la conformité de l’approche pour les produits et les processus. La maîtrise de la
conformité est la première étape de l’amélioration continue.
• « Gravissons » les pentes pas à pas. L’effort au quotidien est analogue à un long
trekking, qui exige méthode, énergie, ténacité et esprit d’équipe. Cette étape permet
de s’améliorer au quotidien et surtout de ne pas régresser. Le Kaizen1 rationalise le
maintien et l’amélioration par touches successives. C’est la deuxième étape de
l’amélioration continue.
• « Économisons-nous » : supprimons toute forme de gaspillage, gérons nos forces
et notre énergie (valeur ajoutée), réduisons nos écarts. Ces actions Lean constituent
la troisième étape des processus d’« ascension ».
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1. Le Kaizen signifie le « bon changement ». Les maîtres en la matière sont les Japonais. Mais l’idée vient des Chinois 改善 găis
shàn qui a donné le mot kaizen. Ce qui signifie « faire mieux, améliorer d’excellente façon » (gravure sur bronze, 1500 avant
notre ère).
72 PDCA et performance durable
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• « Atteignons » les plus hauts sommets, voilà l’enjeu, même au-delà des nuages !
Cette nouvelle étape permet de sauter des pas inabordables au quotidien. Il faut
franchir de nouvelles voies, oser des percées. Comme l’innovation est le domaine
des percées stratégiques, elles constituent la quatrième étape de l’amélioration conti-
nue et c’est au premier de cordée de décider.
• « Découvrons » au-delà des sommets les nouvelles perspectives. Cette étape de
vision plus lointaine fonde la pérennité de l’entreprise. Cette voie permet d’anticiper
en identifiant puis en maîtrisant les vulnérabilités, les risques mais aussi en saisissant
des opportunités. Le domaine de l’anticipation est celui des cordées (les CODIR)
qui voient loin. Elle constitue la cinquième étape de l’amélioration continue.
Voilà donc planté le cadre de la performance durable proposée, non pas celle des
« conquérants de l’inutile » mais celle réservée aux « premiers de cordée », si l’on
peut se permettre cette image empruntée à la littérature montagnarde.
Cette nouvelle efficacité n’est pas facilement atteignable, mais elle est envisageable
par les responsables lorsqu’ils deviennent eux-mêmes « porteurs du changement »
dans un travail en équipe. Ces hommes, à la fois guides et sherpas, devront être
porteurs de « valeurs » pour donner du sens à l’effort collectif1.
1. L’ouvrage de référence en la matière est celui de Vincent Lenhardt, Les Responsables porteurs de sens, Insep Consulting, 1992,
réédité en 2010.
2. Shoji Shiba, Le Management par percée, Insep Consulting, 1995, réédité en 2007.
Réfléchir l’amélioration 73
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ANTICIPATION
PROBLÈME (PERCÉE)
STRATÉGIQUE
Innover
HORS A I
SPÉCIFICATIONS C D
Prévoir MANAGEMENT
A P PAR PERCÉE
C D AMÉLIORATION
Standardiser
(PROGRÈS)
A S
MANAGEMENT
C D MAÎTRISE AU QUOTIDIEN
(CONFORMITÉ)
Figure 3-7 : Modèle SMQ de la norme ISO 9000, fondé sur les processus
La norme ISO 9001 spécifie les « exigences » relatives au SMQ lorsqu’un orga-
nisme doit démontrer son aptitude à fournir régulièrement un produit conforme
aux exigences des clients, et aux exigences légales et réglementaires applicables ; mais
aussi lorsqu’il vise à accroître la satisfaction de ses clients par l’application efficace du
système, y compris les processus pour l’amélioration continue du système.
La norme ISO 9004 fournit les lignes directrices permettant de réaliser des perfor-
mances durables dans un contexte complexe, un environnement incertain et évolu-
tif, au moyen d’une approche managériale qualité « à la Deming ».
Il faut bien comprendre que le modèle « SMQ de l’ISO » s’appuie sur les processus,
mais reprend aussi les concepts du deuxième cycle de Deming.
Ces normes visent la mise en œuvre du SMQ :
• ISO 9001 (2008) orientée clients et performance de l’organisme ;
• ISO 9004 (2009) orientée « parties intéressées » et « performance durable ».
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Réfléchir l’amélioration 75
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Act Plan
Cycle
d’amélioration Approche
continue processus
Check Do
Maîtrise opérationnelle
déterminer les critères et les méthodes … Ceux-ci devront non seulement, avoir
nécessaires pour assurer l’efficacité du été validés par les managers en pertinence
c)
fonctionnement et de la maîtrise de ces et en cohérence, mais ils seront
processus ; rapidement retouchés si non satisfaisants.
surveiller, mesurer (lorsque cela a un … les feedback devant se faire avec des
e)
sens) et analyser ces processus ; représentants de la direction.
Une autre approche pourrait être de voir avec une loupe spéciale les principaux points
des « dispositions essentielles de la norme ISO 9001 », qui ferait apparaître ce qui est
« Critical To Quality » et avec une autre focale ce qui est « Critical To Value ».
L’ISO 9001 version 2015 a vu sa composition profondément remaniée sous l’im-
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pulsion du Comité technique TC76, qui a voulu fournir un ensemble stable d’exi-
gences de base, au moins pour les dix prochaines années. La figure ci-après présente
cette nouvelle structure.
Réfléchir l’amélioration 77
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Figure 3-9 : « High Level Structure » prévisionnel de la future norme ISO 9001: 2015
Les objectifs d’évolution de cette norme portaient sur les points suivants1.
• Maintien de la priorité actuelle : efficacité du management des processus afin de
produire les résultats souhaités.
• Prise en compte des changements apportés aux pratiques et aux technologies liées
aux systèmes de management de la qualité depuis 2000.
• Introduction des recommandations de l’annexe SL pour améliorer la compatibi-
lité et l’alignement avec d’autres normes (SM ISO).
• Aide à la mise en œuvre des audits de conformité (1re, 2e et tierce partie).
• Simplification du langage et de la rédaction en vue d’une meilleure compréhen-
sion et interprétation des exigences.
La norme ISO 9001 : 2015 est donc structurée en 10 articles ou chapitres, dont
sept d’exigences. Les évolutions sont rappelées dans la FP n° 6.
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AMÉLIORATION CONTINUE
ENVIRONNEMENT DU SYSTÈME DE MANAGEMENT DE LA QUALITÉ ENVIRONNEMENT
pour parvenir aux performances durables
PARTIES 1 PARTIES
INTÉRESSÉES 2 ISO 9004 6 INTÉRESSÉES
ISO 9001
Besoins et attentes
Responsabilités
Satisfaction
CLIENTS 3 de la Direction 5 CLIENTS
Réalisation
du produit
PRODUIT
Pour compléter les dispositions essentielles de la norme ISO 9001 (2008), la norme
ISO 9004 (2009) préconise 6 lignes directrices pour une performance durable :
1 Gestion des performances durables (Art. 4).
2 Stratégie et politiques (Art. 5).
3 Management des ressources (Art. 6), élargi.
4 Management des processus (Art. 7).
5 Surveillance, mesure, analyse et revue (Art. 8).
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Elle soutient que ce management fondé sur les 8 principes qu’elle décrit1, permet ces
performances. Ils s’appuient sur les concepts qui sont la base d’un système efficace de
management de la qualité. L’annexe B rappelle les avantages de chacun des principes
cités et à quoi conduit son application.
démarche d’amélioration continue basée sur des actions concrètes, simples et peu
onéreuses, réalisées dans un temps très court qui symbolise le mieux ce niveau d’amé-
lioration.
Tous les acteurs de l’organisation peuvent être appelés à apporter leur concours pour
découvrir les origines des problèmes. Défaillances, dysfonctionnements, pannes et
défauts de toutes sortes ne sont que des symptômes. La clé de l’écheveau consiste à
repérer les anomalies puis les résoudre avec méthode, en s’attaquant aux causes
profondes.
La systématisation de groupes de résolution de problèmes, dans le cadre d’une
démarche de progrès généralisée et pilotée au plus haut niveau, peut être génératrice
de progrès importants aux enjeux financiers élevés.
Les démarches « Six Sigma à l’américaine1 » ont démontré leur efficacité.
Ce deuxième niveau d’amélioration ne se décline plus au quotidien mais en pro-
grammation périodique, chaque semaine, chaque mois… La régularité des réu-
nions d’avancement est fondamentale pour le maintien de la motivation.
Bien entendu, le champ d’action va aussi toucher les processus.
Le Lean s’appuie sur deux grands piliers, comme nous le verrons au chapitre 6 :
1. « Six Sigma Strategy » chez General Electric, impulsé par Jack Welch en 1995.
Réfléchir l’amélioration 81
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1. Devoir, vouloir, pouvoir, savoir, sont les quatre « verbes démoniaques » du dirigeant !
2. Josef Juran, Quality Control Handbook, op. cit.
82 PDCA et performance durable
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L’analyse des risques est un état permanent à avoir constamment à l’esprit, par l’at-
tention et la vigilance, ces dernières étant des positions de chaque instant. Cette ana-
lyse devrait déboucher sur un chiffrage du niveau de risque. Nous reviendrons sur ce
point important.
Voilà comment les 5 niveaux d’action génèrent le « progrès continu » et fondent les
5 domaines ciblés d’amélioration. Leur but :
• rentabiliser les efforts et les investissements engagés ;
• accroître la rentabilité et la compétitivité de l’organisme ;
• consolider les performances pour les dizaines d’années à venir.
Enjeux de l’entreprise
Innovation
percées
Management
des risques
Optimisation
processus
dérives
MaîtriseMaîtrise
non-conformités Complexité
des activités
PRINCIPE DE
AVANTAGES CLÉS
MANAGEMENT
motivation
coûts de non-qualité
temps de cycles
4 Approche processus
tenue, cohérence et fiabilité des résultats
opportunités et priorités d’amélioration
avantages/performances et capacités
organisationnelles
6 Amélioration continue alignement des actions d’amélioration/finalités
stratégiques
flexibilité et réactivité/opportunités
Optimisation
Maîtrise de la Résolution de Innovation par Management
des
conformité problèmes percées des risques
processus
petits pas au
Démarche par étapes par chantiers par ruptures par sûreté
quotidien
par
Stratégie par budgets par objectifs par percées par projets
campagnes
indicateurs indicateurs de
Fiche pratique 5 – Amélioration
confiance
Enjeux répétabilité qualité et confiance
capabilité parties
Entreprise reproductibilité fiabilité des clients
intéressées
foolproof risk
Juran trivial many vital few breakthrough
process management
C-Q-F-D CTQ-CTV
C-Q-D NR
C-Q Coût-Qualité- Critical To
Sigle Coût-Qualité- Niveau de
Coût-Qualité Fiabilité- Quality-
Délais risque
Délais Critical To Value
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n Maîtrise de l’innovation
QUESTIONS
DOMAINES D’ACTION
CENTRALES
Gouvernance
◗◗ Devoir de vigilance
◗◗ Situations présentant un risque pour les Droits de l’homme
◗◗ Prévention de la complicité
◗◗ Remédier aux atteintes aux Droits de l’homme
Droits de l’homme
◗◗ Discrimination et groupes vulnérables
◗◗ Droits civils et politiques
◗◗ Droits économiques, sociaux et culturels
◗◗ Principes fondamentaux et droits au travail
◗◗ Prévention de la pollution
◗◗ Utilisation
durable des ressources
Environnement ◗◗ Atténuation des changements climatiques et adaptation
◗◗ Protection de l’environnement, biodiversité et réhabilitation des
habitats naturels
◗◗ Luttecontre la corruption
◗◗ Engagement politique responsable
Loyauté des
◗◗ Concurrence loyale
pratiques
◗◗ Promotion de la responsabilité sociétale dans la chaîne de valeur
◗◗ Respect des droits de propriété
Chapitre 4
Maîtriser la conformité
Maîtrise : définitions « PDCA » du dictionnaire Larousse
• Perfection, sûreté dans une technique.
• Domination incontestée.
• Contrôle de soi, sang-froid.
• Avantage acquis sur une adversité.
Diagramme de VENN
dans le cercle = VRAI SPÉCIFICATIONS
en dehors… = FAUX
6
2 3
8 1
BESOINS 5 4 7
RÉALISATION
6 Double illusion NB Λ S Λ NR
1. Λ est l’opérateur logique « intersection » correspondant à la fonction ET ; U est l’opérateur logique « union » (fonction OU)
Maîtriser la conformité 89
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7 Gaspillage NB Λ NS Λ R
8 Opportunité NB Λ NS Λ NR
Ce que l’on appelle la « qualité demandée » couvre d’une part les besoins expli-
cites, exprimés sous forme d’exigences claires, et, d’autre part, les besoins attendus,
mais non exprimés. Ces derniers méritent quelques instants d’attention car ce sont
des attentes qui vont toucher, construire ou dégrader la relation de confiance avec le
client. Ils se distinguent en deux groupes : les besoins implicites et les besoins latents.
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• Les besoins implicites concernent ce qui est considéré par le client comme
évident et essentiel, donc allant de fait. Il ne juge pas fondamental de les exprimer.
S’ils ne sont pas satisfaits, le client est mécontent et on risque de le perdre.
90 PDCA et performance durable
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• Les besoins latents ne sont évidemment pas identifiés a priori mais dès l’instant
qu’ils seront connus du client, ils pourraient devenir des besoins explicites. Ils sont
souvent considérés comme un plus par le client. En revanche, ils peuvent être connus
du fournisseur qui évite d’en parler et qui les fera apparaître au moment opportun
sous la forme d’un avantage concurrentiel. Le fait d’y réfléchir au départ est une aide
à la meilleure compréhension des besoins du client, mais il faut se méfier que cela ne
devienne pas un engagement contractuel implicite sans contrepartie pécuniaire.
Si nous avions à effectuer une étude de marché, nous nous reporterions sûrement au
« modèle de Kano1 » qui exprime la réalité selon laquelle les divers facteurs ou com-
posantes de qualité peuvent avoir un impact différent sur la satisfaction client.
Ce modèle illustre notamment le fait qu’il n’y a pas équilibre de la satisfaction et de
l’insatisfaction. Ainsi, certains facteurs peuvent, par leur absence, influencer forte-
ment l’insatisfaction, sans pour autant apporter une satisfaction lorsqu’ils sont pré-
sents.
Réciproquement, certains facteurs peuvent générer une forte satisfaction, sans pour
autant générer une insatisfaction s’ils ne sont pas présents. C’est, par exemple, le cas du
petit plus non prévu accompagnant une livraison, ou un bonus fidélité non attendu.
SATISFACTION CLIENT
Satisfaction élevée
Éléments
Éléments attractifs de performance
PERFORMANCE
Attentes Attentes
non réalisées réalisées
Éléments basiques
Insatisfaction élevée
1. Noriaki Kano de l’université Rika à Tokyo ; ce modèle est expliqué dans l’ouvrage Conception à l’écoute du marché de Shoji Shiba,
Insep Éditions, 1995.
Maîtriser la conformité 91
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Le modèle de Kano montre aussi que 3 grands types de facteur influent sur le couple
satisfaction/insatisfaction, avant que celles-ci ne s’éteignent avec le temps :
• les facteurs de base, ou « fonctions obligatoires », qui génèrent de l’insatisfaction
si ces fonctions ne sont pas présentes ou déficientes ;
• les facteurs proportionnels, ou « fonctions de performance », qui, étant propor-
tionnels, génèrent plus ou moins symétriquement insatisfaction et satisfaction ;
• les facteurs attractifs, ou « fonctions bonne surprise », qui génèrent une forte
satisfaction, sans pour autant manquer lorsqu’elles sont absentes.
La deuxième rencontre, avec la qualité
Elle a lieu quand on confronte les performances du premier prototype avec les spéci-
fications objectives. La norme ISO 9001 évoquait, dès ses premières éditions, l’obli-
gation de procéder à une revue formelle, pour traduire des besoins clients en exi-
gences internes, qu’elle dénommait « Revue de contrat ». En degré d’importance,
cette revue est la plus fondamentale après l’engagement de la direction.
2. Spécifications
L’organisme doit revoir les exigences relatives au produit et s’assurer qu’elles sont
définies (§ 7.2.2 a).
3. Planification et objectifs
L’organisme doit s’assurer qu’il est apte à satisfaire aux exigences spécifiées (§ 7.2.2 c).
4. Analyse de risque et plan d’action
L’organisme doit s’assurer que les écarts entre les exigences d’un contrat ou d’une
commande et celles précédemment exprimées ont été résolus (§ 7.2.2 b)
Dans son édition de 2008, la norme ISO 9001 a dénommé cette revue : « revue des
exigences relatives au produit » (§ 7.2.2).
En termes de management, nous recommandons d’employer la « Revue de
contrat », telle que proposée dans la FP n° 8, à toutes les étapes de la vie du produit
qui requièrent un changement de responsabilités. Elle se révèle être un excellent
outil pour les managers. C’est une façon de démultiplier l’exigence ISO en rempla-
çant l’injonction « l’organisme doit… » par « je dois… ».
Entre deux services internes la « revue de contrat » peut couvrir l’examen réci-
proque des deux parties et déboucher sur ce que nous appelons un « contrat d’at-
tentes réciproques ». Cette revue de contrat « interne » ne doit pas être confondue
avec la relecture d’un contrat à signer !
En résumé, une revue de contrat est une action majeure pour :
• toute commande de produit, de prestation ou de service ;
• tout projet d’étude ou de développement ;
• tout objectif majeur.
La revue de contrat (RC) fonde la conformité du produit, dès l’instant que l’on amène
de la valeur ajoutée dans un processus d’étude, de conception ou de fabrication.
Préalable à tout engagement (projet, affaire, commande), elle se révèle être la plus
importante de toutes les revues. Elle peut être combinée avec une revue de lance-
ment (RL), mais il faut faire attention aux confusions de genre.
La troisième rencontre avec la qualité (Fitness for use)
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Faisabilité Capabilité
SE DÉFINIT
S’INDUSTRIALISE
& SE CONÇOIT A P EN INGÉNIERIE
EN ÉTUDES
LA
CONFORMITÉ
SE VÉRIFIE SE RÉALISE &
EN UTILISATION C D SE CONTRÔLE
& EN EXPLOITATION EN PRODUCTION
Fiabilité
Reproductibilité,
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répétabilité
… sont impénétrables !
Le constat de concordance entre les caractéristiques d’un produit et ce qui le définit
(le prouve) est une bonne définition de la conformité, même si la norme préfère
dire : satisfaction pleine et entière d’un produit aux exigences requises.
Une liste à la San Antonio rappelle les « bilités » à l’américaine : l’adaptabilité, la
faisabilité, la fabricabilité, l’intégrabilité, la capabilité, la flexibilité, la répétabilité,
la reproductibilité, la maintenabilité, la disponibilité, la fiabilité, la recyclabilité, la
possibilité, la détectabilité…
Ces 4 points sont très pragmatiques. Ils représentent la connaissance mise en pra-
tique, l’entraînement pour réussir au premier coup, l’expérience pour toujours être
en éveil d’une anomalie ou d’une dérive, et l’observation des faits pour mener les
petites corrections au quotidien avec un peu de recul.
Dans nos entreprises, nous devons nous méfier de nos tendances à ne pas faire ce qui
est requis, à vouloir changer pour le plaisir de changer, à vouloir griller des étapes et à
chercher des solutions de remplacement avant même d’avoir retrouvé l’état de maî-
trise antérieur.
Nous nous sommes donc faits porteurs de cette maxime « pas de maîtrise sans
conformité », parce que sa compréhension est l’un des fondamentaux de la qualité.
Les 4 autres invariants de la qualité étant (selon le MFQ), la responsabilisation de
chacun, la prévention des défauts le plus en amont, la mesure de la non-qualité et
l’amélioration continue selon Deming.
• de fiches de réglage que l’on devra mettre en œuvre et faire progresser, qu’il s’agisse
d’un procédé technique ou d’un processus éventuellement administratif.
Maîtriser la conformité 97
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La flexibilité
Cette première qualité est démontrée par une capacité industrielle toujours adaptée
au volume des demandes, même avec des variations fortes de celles-ci. Une fonction
logistique de bon niveau et une organisation relativement autonome créent les
conditions de cette qualité industrielle.
La réactivité
Cette seconde qualité est exprimée par une capacité de l’organisation à répondre
rapidement à des difficultés survenues sur le produit et pour le traitement des non-
conformités externes et internes. Une fonction d’après-vente de bon niveau de com-
pétences ayant des liens avec les différents services support de l’entreprise, à laquelle
s’ajoute un esprit client fort, crée les conditions de cette qualité de service.
Les constructeurs automobiles ont considérablement poussé les équipementiers à
améliorer et à développer leur réactivité. Ainsi, lorsqu’un incident se produit sur la
chaîne de montage du constructeur, l’équipementier est immédiatement avisé et
doit dans les vingt-quatre heures fournir une analyse des causes avec l’arbre des
causes et le plan d’action correspondant.
lence, tout en respectant les métiers de chacun. Chaque équipe établit sa charte pour
définir ses règles de fonctionnement. L’application des règles fait l’objet d’une
« régulation » en réunion d’équipe.
Maîtriser la conformité 99
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SPC - Vérifier
Conditions de base que l’on a mis le procédé Autocontrôle
(de réussite…) sous contrôle statistique
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Nous avons été amenés à mettre en place dans un groupe de cosmétique des tableaux
triptyques élaborés avec l’encadrement et les opérateurs, cela dans le but de
Maîtriser la conformité 101
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Juran affirmait :
« L’opérateur est responsable de sa qualité, si et seulement si :
• il sait ce qu’il a à faire,
• il sait ce qu’il fait et peut le montrer,
• il sait corriger les écarts entre ce qu’il fait et ce qu’il a à faire. »
→ La maîtrise du « process » suppose que l’on réponde par l’affirmative aux trois
propositions.
La conformité…
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Maîtriser la conformité 105
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◗◗ caractéristiques physiques
13 ◗◗ caractéristiques de finition
14 ◗◗ caractéristiques sensorielles
15 ◗◗ caractéristiques de performances
16 ◗◗ caractéristiques de consommations
17 ◗◗ caractéristiques d’utilisation standard et d’ergonomie
18 ◗◗ caractéristiques techniques et technologiques
19 ◗◗ caractéristiques de conformité aux règles de construction
20 ◗◗ caractéristiques de sécurité électrique
21 ◗◗ caractéristiques de sécurité mécanique
22 ◗◗ caractéristiques de sécurité chimique
23 ◗◗ caractéristiques de sécurité thermique
24 ◗◗ caractéristiques de sécurité sur accident ou défaillance
25 ◗◗ caractéristiques fonctionnelles (conditions normales d’utilisation et aux limites)
26 ◗◗ caractéristiques fonctionnelles sous conditions durcies d’environnement
27 ◗◗ caractéristiques EMC (perturbations et susceptibilité électromagnétiques)
28 ◗◗ caractéristiques de durée de vie
29 ◗◗ caractéristiques de péremption : date limite de vente, de consommation
30 ◗◗ caractéristiques de disponibilité
31 ◗◗ caractéristiques de fiabilité (MTBF, MTTR)
32 ◗◗ caractéristiques de sûreté de fonctionnement
33 ◗◗ caractéristiques d’estime
34 ◗◗ caractéristiques des CTQ’s (en mode AQF-AQP)
35 ◗◗ caractéristiques du SMQ support du processus support de production
36 ◗◗ caractéristiques de la scorecard de satisfaction client
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Maîtriser la conformité 107
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Contrôler et mesurer…
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Maîtriser la conformité 109
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Maîtriser la conformité 111
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Prévoir et formaliser
Vérifier et contrôler
Prévoir
Mettre en œuvre
◗◗ Approvisionner.
◗◗ Réaliser l’intervention.
◗◗ Essayer, tester.
◗◗ Communiquer, informer (passage de relais).
◗◗ A-t-on un vrai souci :
>> d’immobiliser l’installation le moins longtemps possible ?
>> de la rendre au « client » en ayant testé la bonne marche ?
Vérifier et contrôler
◗◗ Les écarts/prévisions.
◗◗ L’efficacitédes interventions (taux d’intervention à refaire).
◗◗ Les indicateurs et tableau de bord de maintenance (ex : pourcentage curatif/
préventif).
◗◗ La satisfaction du client interne et son analyse.
◗◗ Postes :
organiser l’activité structure et découpage
◗◗ Outils :
définition de poste ou de fonction, référentiels métiers, adéquation et
pertinence de l’organisation par rapport aux objectifs
◗◗ Compétences requises : identifier les compétences nécessaires (profil de poste)
aujourd’hui par rapport à demain
◗◗ Compétences affectées : identifier les besoins en polyvalence et
polycompétence ; choisir les hommes, affecter les hommes aux fonctions
◗◗ Compétences futures : prévoir le dispositif d’évaluation permanente des hommes
dans leur fonction actuelle et future
Prévoir le dispositif
faire disparaître :
>> analyse des causes ;
>> hiérarchisation des causes ;
>> recherche de solutions ;
>> mise en œuvre des solutions.
Vérifier
◗◗ Capitaliser :
>> adopter et institutionnaliser ce qui marche bien ;
>> garder la « mémoire ».
◗◗ Réagir :
>> en cas d’écart sur les enregistrements ;
>> en cas d’écart sur les traitements ;
>> en cas de non-efficacité.
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Maîtriser la conformité 115
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Outils Usage
3 Diagramme de Pareto Faire apparaître, selon la loi des 80/20, quels sont les
20 % d’origine qui produisent 80 % d’effets « CTQ’s
ou Vital Few 20 % – Trivial Many 80 % ».
Outils Usage
1 Diagramme Trouver les causes possibles d’un problème complexe (les faits).
des affinités Effectuer des regroupements logiques : par famille, par nature, par
destination, après une carte mentale, une recherche de solutions ou
une émission d’idées.
« 5 Why » Identification des couples (cause, effet) d’un problème, en se posant
au Japon plusieurs fois de suite la question « pourquoi ? ».
en arbre niveaux croissants d’actions détaillées afin de tenir des objectifs. C’est
une forme d’analyse fonctionnelle.
À la question « comment améliorer ? » il permet de clarifier, en les
structurant, les liaisons entre objectif et moyens à mettre en œuvre.
4 Diagramme Pour faire une étude exhaustive des relations entre 2 ou 3 facteurs
en matrice différents, par exemple :
◗◗ attentes clients/fonctions disponibles ;
◗◗ buts/ressources/tâches.
Permet de visualiser et d’analyser les relations entre les événements
(ou des paramètres) et les critères caractéristiques, afin de définir les
priorités. Les corrélations plus ou moins grandes sont matérialisées
par des symboles :
◗◗ ● forte, valeur 3
◗◗ ❍ moyenne, valeur 2
◗◗ ▲ faible, valeur 1
6 Graphe de Cet outil a pour but de déterminer les étapes pour atteindre un
décisions du objectif et prévoir les actions appropriées dans des situations
processus indésirables.
(Process Outil précieux pour améliorer la mise en œuvre dans une situation
© Groupe Eyrolles
Decision d’urgence. Il est décrit à partir d’un diagramme en arbre : les aléas
Program suite à une opération ; les actions suite à un résultat.
Chart) Sur chaque branche, on se pose la question : « Quel problème peut-il
advenir ? »
Maîtriser la conformité 117
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Outils Usage
Outils Usage
4 Contrat Dans une équipe autonome, les acteurs prennent en charge une
de délégation (ou plusieurs) délégation(s). Le « contrat de délégation »
identifie l’objet de la délégation, le niveau de délégation, les
recours, les moyens attribués, le correspondant, la personne en
support, etc.
Les activités déléguées peuvent toucher la logistique,
l’informatique, le personnel, le suivi d’activité, les achats de
frais, les méthodes - sécurité, la qualité-conformité, la
maintenance et les services généraux de premier niveau,
l’environnement, etc.
Démarches Application/domaine
Chapitre 5
Améliorer au quotidien :
le Kaizen
« Agir en homme de pensée et penser en homme d’action. »
Henri Bergson
s’élever… sauf si l’on garde à l’esprit que tout rattrapage, correction de dérive, opéra-
tion de maintenance peut aussi être une opportunité pour apporter un plus, faire un
petit progrès, faire encore mieux…
126 PDCA et performance durable
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Rupture
Alors, il devient important de faire rentrer cette idée dans la culture de l’entreprise,
de susciter la recherche du « mieux faire », dans le cadre des règles de conformité et
de savoir-faire.
^
1. 改善 : gai shàn (pinyin chinois) kai zen (kanji japonais) : améliorer = changer + bien. Provient d’un vieux « chéngyŭ » chinois
^
改恶从善 : gai è cóng shàn, « corriger ses fautes et pratiquer le bien »
2. Masaaki Imai, Kaizen, la clé de la compétitivité à la japonaise, 1989, traduit par René Piétri, Eyrolles, 1992.
Améliorer au quotidien : le Kaizen 127
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PERCEPTION PERCEPTION
OCCIDENTALE JAPONAISE
DES FONCTIONS DES FONCTIONS
ENCADREMENT KAIZEN
MAÎTRISE
MAINTIEN MAINTIEN
OPÉRATEURS
Il revêt au Japon une véritable dimension culturelle, dans « l’empire des signes » où
l’attention de chacun pour l’extrême détail est inculquée dès l’enfance à travers
l’apprentissage des Kanji1 ! Cette longue initiation réveille une propension à l’atten-
tion concentrée, et le désir permanent d’améliorer en finesse et en précision. Le culte
du mieux devient alors une véritable « philosophie ».
Cette recherche d’amélioration permanente se fait tous les jours d’une part en appli-
quant et en maintenant les standards ainsi que les règles de travail (la mission des
opérateurs), d’autre part en améliorant celles-ci (mission de l’encadrement) ou
encore à un niveau au-dessus, en travaillant à la réduction des gaspillages avec la tech-
nique des « 4 MU » par la résolution des problèmes, en petits groupes.
Comme pour tout chantier Kaizen, la démarche que l’on pratique en groupe avec le
personnel du secteur et un animateur, suit le PDCA de Deming :
PÉRENNISE PRÉVOIR
13. Intégration des acquis 1. Constitution d’une équipe
14. Élaboration des référentiels avec son pilote
en standards (REX) A 2. Présentation de la démarche
15. Programmation P 3. Programmation des différentes
des nouveaux chantiers étapes
4. Décision de la direction
VÉRIFIER
9. Suivi des résultats RÉALISER
10. Communication
C
D 5. Procéder à l’état des lieux,
à la direction diagnostiquer
11. Feedback aux acteurs 6. Analyser les points de progrès
12. Affichage du chantier et rechercher les solutions
7. Présenter les propositions
(REX) : Retour d’expérience d’amélioration à la directi
8. Planifier les plans d’actions
et les mettre en œuvre
Notons que ces groupes de travail ont, en fonction des entreprises, des appellations
diverses : GAQ, chantier Blitz, chantier Kaizen, chantier Lean-Sigma, chantier
Hoshin (normalement lorsqu’il s’agit de faire une véritable percée, voir chapitre 8)…
130 PDCA et performance durable
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Si, en théorie, on peut faire des distinctions subtiles entre ces diverses formes de
chantiers, la pratique ne permet pas toujours de faire la différence et un doux mélange
d’appellations s’est instauré dans les entreprises.
Par exemple, un chantier « Flux tirés » s’appellera chantier Kaizen dans une entre-
prise, chantier Lean dans une autre, Blitz JAT dans une autre encore s’il est limité à
quatre ou cinq jours de réunions intensives, et enfin chantier Hoshin dans une
dernière si les améliorations attendues sont un changement d’organisation dans le
cadre d’une véritable « rupture » (breakthrough strategy) !
En résumé, un chantier Kaizen est une méthode ou philosophie japonaise visant le
progrès continu, pas à pas, au quotidien. Il s’agit de mobiliser l’ensemble du person-
nel sur la recherche d’améliorations :
• suggestions d’amélioration, sur tout et au quotidien ;
• sources de gaspillage (les « 4 MU ») ;
• optimisation des règles de travail ;
• résolution des problèmes et dysfonctionnements, en utilisant les outils basiques de
la qualité.
Au Japon, la méthode passe par la mesure, la mise en place d’indicateurs visuels sur
les lignes et l’analyse positive de ceux-ci en groupe. Tout le personnel doit être associé
à l’effort d’amélioration. Même les administratifs et les fonctionnels doivent se
Améliorer au quotidien : le Kaizen 131
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1S
Seiri = Débarrasser
+ 1S Seiton = Ranger
+ 1S Seiso = Nettoyer
+ 1S Seiketsu = Standardiser
Shitsuke = Respecter
+ 1S
= 5S
1. Genba : lieu de travail (atelier, bureau, chaîne de montage…) où se crée la valeur ajoutée totale.
En japonais c’est bien « Genba » et non pas « Gemba » comme souvent transcrit à tort en français.
2. Christian Hohmann, Guide pratique des 5S et du management visuel, Éditions d’Organisation - Eyrolles, 2e édition 2010.
132 PDCA et performance durable
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« Le tout c’est d’y penser, c’est pas d’y faire… mais le difficile c’est d’y faire,
c’est pas d’y penser ! »
alors qu’on devrait utiliser le terme « méthode », certes beaucoup moins pompeux !
Résumons-nous en mode humour : « Une méthode, c’est comme une rampe d’esca-
lier : ça ne monte pas à votre place, mais ça aide… ! »
134 PDCA et performance durable
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1. On dit à Lyon (avec l’accent) : « Le bon sens a beau courir les rues, personne lui court après. »
Améliorer au quotidien : le Kaizen 135
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Préciser
Identifier Analyser Rechercher la mise
le problème les causes les solutions en œuvre
RÉCOLTER P
Remue- Actions
Données-idées Enquêtes méninges à mener
CLASSIFIER D
Ishikawa Types de Scénarios
QQOQCP solutions possibles
CTQ’s
CHOISIR Pareto C
Évaluation Choix
Critères Gains/coûts des priorités
CTV’s
1 Constitution du groupe
2 Description du problème
3 Mise en place des actions provisoires immédiates
(containment action et/ou actions curatives)
4 Recherche des causes réelles
5 Définition/sélection des actions correctives permanentes
6 Vérifications de l’efficacité de ces actions
7 Prévention de la récurrence : généralisation des solutions,
actions préventives
8 Remerciements/félicitations à l’équipe
© Groupe Eyrolles
L’un des intérêts de la méthode « 8D » est qu’elle distingue clairement les différents
niveaux de réaction et d’action face au problème.
• Les actions immédiates (3e DO), lorsque le problème a été bien identifié (2e
DO) :
– actions de préservation (containment actions) pour protéger le client et éviter
toute contamination du lot par des produits non conformes ;
– actions curatives pour assurer la continuité de l’exploitation (retouche, re-tri,
dépannage provisoire…). Ces actions, en général palliatives, portent plus sur les
effets que sur les causes (le seau sous la fuite d’eau) ; elles sont donc provisoires…
et ne doivent pas subsister !
• Les actions correctives (5e DO), au sens de l’ISO 9000, c’est-à-dire des actions qui
s’attaquent aux causes du problème constaté de façon à ce qu’il ne survienne plus :
– cela nécessite de réaliser une analyse complète des causes (4e DO) pour sélection-
ner les causes majeures, souvent des causes amont (root causes), et les éradiquer.
• Les actions préventives (7e DO) qui s’attaquent aux causes des problèmes poten-
tiels ou aux risques :
– elles résultent souvent d’une généralisation ou d’une extension des actions correc-
tives à des produits ou process analogues, ou encore à d’autres ateliers, voire d’autres
sites.
Le Six Sigma
Cette méthode a été préconisée par des ingénieurs de Motorola dès 1984, et déve-
loppée en stratégie générale de progrès et de réduction de coûts de non-qualité à
partir des années 1990.
Elle réunit simultanément des approches et des outils statistiques déjà bien connus,
qui se complètent et se renforcent dans un cadre très structuré.
• Déploiement top down, d’une démarche de progrès en profondeur.
• Mise en place d’une structure de soutien et prise en charge des projets par le mana-
gement :
– Un champion (niveau direction) : rôle de sponsor.
– Un master black-belt : expert statistique de la méthode.
– Des black-belts : chefs de projets, spécialistes de la méthode.
© Groupe Eyrolles
• Mise en œuvre de la gestion des projets à travers les groupes de projet Six Sigma et
selon des délais « draconiens », sans tolérance de dérapage !
– Objectifs financiers quantifiés a priori.
– Suivi de l’avancement par étapes (jalonnement/revues).
• Pratique d’une méthode de résolution de problème statistique et technique en
5 étapes DMAIC avec une revue en fin de chaque étape (validation par les sponsors
et le champion).
• Systématisation de la mesure : on s’appuie sur des faits, des constats, des données
mesurées… et on les traite avec la panoplie des outils statistiques enfin mis à la portée
du plus grand nombre1.
• Mise en œuvre d’une démarche structurée : le DMAIC.
Nous approfondirons cette méthode au chapitre 6 qui, au-delà de son aspect straté-
gique de recherche d’économies substantielles tous azimuts, est très utilisée pour
réduire la variabilité des processus.
se révèle plus complexe, alors il ne faut pas hésiter à choisir une méthode plus lourde
telle que « 4 × 4 » et même « Six Sigma ».
« Quand on n’a qu’un marteau dans sa boîte à outils, tous les problèmes sont
en forme de clou. » (Dr Joseph Juran)
Quel que soit le problème à résoudre il faudra bien le poser, l’analyser, trouver des
solutions, vérifier l’efficacité de ces solutions et capitaliser ou renforcer. Sans cette
pratique en PDCA il y aura de l’inefficacité et du gaspillage dans l’action.
Les modes de résolution de problème présentés ci-après ont été retenus par des uni-
tés de Thales pour atteindre l’efficacité durable :
• le 4 × 4 « Thales Electron Devices » en insistant sur le choix des CTQ’s ;
• le 5 × 5 « BD » qui est une extension du 4 × 4, avec garantie des mesures ;
• le Six Sigma en démarche DMAIC sur quelques unités du groupe ;
• la gestion de projet « WBS-OBS1 » sur l’ensemble du groupe.
DEGRÉS DE SÉVÉRITÉ
Anticipation
Innovation
Percée Niveau 3 Gestion
de Projet
Capabilité ou
amélioration Niveau 2 6 Sigma
Maîtrise de Niveau 1
processus 5x5
Un client 4x4
un fournisseur
Plan d’Action
un procédé
un produit
4 lignes 4x4 4x4 DMAIC QFD
PDCA + CTQ mesure DMADV WBS+OBS
garantie
1. Le Working Breakdown Structure (WBS) et l’Organization Breakdown Structure (OBS) sont liés par la matrice d’assignation
des responsabilités. Le WBS représente l’ensemble des travaux à effectuer dans le cadre d’un projet et l’OBS représente
l’organisation de l’entreprise.
140 PDCA et performance durable
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MUZUKASHI MURA
Difficultés A P Irrégularités
Gaspillages Surcharges
C D
MUDA MURI
La question des priorités reste essentielle si l’on veut s’améliorer vraiment. Il faut être
particulièrement vigilant sur la sélection des thèmes de travail. C’est une vraie ques-
tion d’optimisation et de pertinence car n’oublions pas que le fonctionnement d’un
groupe de travail coûte cher. On dépense vite 4 à 10 K€ pour un groupe de 6 per-
sonnes fonctionnant sur une douzaine de réunions ! Les projets Six Sigma ne
démarrent jamais sans avoir chiffré l’enjeu.
Le rôle des managers est de récolter et de choisir les sujets des groupes d’améliora-
tion ou de valider les choix faits par d’autres. La réflexion sur le « problem sour-
cing », le choix des moyens de détection ou de recensement des problèmes ainsi que
l’explication des critères de choix sont essentiels.
N’oublions pas qu’il s’agit de s’attaquer en priorité aux « CTQ » et « CTV », sans
oublier de vérifier la cohérence des choix vis-à-vis des orientations stratégiques ou
des objectifs de l’ensemble.
ENJEU
Élevé Miracle
Résolution
de problèmes
Moyen
Plan
Faible d’action Maso
immédiat DIFFICULTÉ
Facile Moyen Difficile (apparente)
Cette matrice carrée apporte une aide simple et visuelle, en positionnant les pro-
blèmes dans les cases de cette « boîte à 9 cases ».
En général, pour un groupe donné, le choix de la méthode est dirigé car l’entreprise a
adopté, en toute connaissance de cause, un petit nombre de méthodes qui, dans le
meilleur des cas, sont assimilées par une « masse critique » de personnes.
Afin de modifier la culture de l’encadrement dans une filiale de Renault, la direction
nous avait confié la remise à niveau méthodologique pour une douzaine de groupes.
Il s’agissait d’arrêter de « patiner » sans méthode et d’éviter de passer directement
du problème aux solutions, sous prétexte d’urgence ou pire, de pseudo-efficacité.
Un an après, lors des réunions, l’encadrement savait vraiment formuler précisément
problèmes et objectifs, distinguer les problèmes justifiables de l’emploi de la méthode
4 × 4, des écarts plus réduits sur lesquels on peut passer plus vite, à des actions immé-
diates et surtout s’imposer une analyse des causes avant de passer aux solutions.
De la contractualisation
Nous ne saurions trop insister sur l’intérêt de la « charte du groupe » ou fiche-
problème, fiche-projet, lettre de mission du groupe, qui va bien préciser ce qui est
attendu du groupe et apporter l’aspect « contractuel » de la relation entre le groupe
et son pilote d’une part, la hiérarchie, le(s) sponsor(s) et la direction d’autre part.
Définissons aussi avec précision le rôle des différents acteurs de la résolution de pro-
blèmes :
• pilote ou leader du groupe ;
• co-pilote, car le pilotage en binôme est intéressant ;
• support méthodologique ;
• sponsor ou responsable hiérarchique ;
• équipe de pilotage ou de déploiement.
© Groupe Eyrolles
Améliorer au quotidien : le Kaizen 145
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■■ 5.3.2
– Résoudre le problème et mettre en œuvre
la méthode choisie (DO)
anglo-saxonne qui a voulu marquer plus fortement le rôle de chacune des responsa-
bilités opérationnelle et managériale.
146 PDCA et performance durable
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celui de la Food and Drug Administration (FDA) et considérés par cette agence
gouvernementale et fédérale comme des points faibles de certains managements à la
française ! Cependant, dans les industries de haute technologie (aéronautique,
Améliorer au quotidien : le Kaizen 147
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Sujet : Date :
Périmètre du projet :
Fiche pratique 21 – Kaizen
Enjeux financiers : k€
Sponsor : animateur :
Prévoir la réunion
Réaliser la réunion
Vérifier et contrôler
Réagir, améliorer
Outils Usage
1 Les « 5M » Outil de cadrage, largement utilisé, pour identifier les points
d’intérêt et de conformité des processus : les 5M représentent
les 5 grandes composantes de tout processus.
◗◗ MATÉRIEL – MACHINE (moyens).
◗◗ MÉTHODES (organisation).
◗◗ MATIÈRE (supports, composants, MP).
◗◗ MAIN-D’ŒUVRE (personnel).
◗◗ MILIEU (environnement).
4 Vote pondéré Outil de choix : afin d’aboutir à un choix limité parmi des
solutions ou des idées, on demande à chaque personne de
voter 3 fois, chaque droit de vote étant pondéré 1 point,
2 points et 3 points. Chaque participant peut ainsi classer ses
préférences. Il suffit ensuite de comptabiliser les votes pour
chaque idée.
© Groupe Eyrolles
Réflexion
Implémentation
6. Évaluer ◗◗ Mesures,
indicateurs. ◗◗ Véracité des mesures.
◗◗ Enquêtes,
bilan ◗◗ Pertinence des indicateurs.
CHECK « EMSEE ». ◗◗ Estimer l’efficacité des actions.
Cerclez le nombre correspondant à la proposition qui décrit le mieux ce que vous avez
observé
A - Ambiance du groupe
◗◗ Le groupe était passif et indifférent. 1
◗◗ L’atmosphère de la rencontre était à la critique non constructive. 2
◗◗ Il y a eu des désaccords entre individus qui n’ont pas tous été traités. 3
◗◗ Le groupe a travaillé dans un climat coopératif. 4
◗◗ Le groupe s’est senti impliqué par le sujet et a participé de façon constructive. 5
B - Communication dans le groupe
E - Identification du problème
◗◗ Lesparticipants ont confondu les faits et les opinions : les discussions ont souvent 1
été « passionnelles » ou hors sujet.
◗◗ Le groupe s’est contenté d’un minimum de données. 2
◗◗ Le
groupe souhaitait s’informer mais sans savoir où se procurer l’information et les 3
données.
◗◗ Il
y a eu une recherche efficace d’informations et de données, mais elles ont été mal 4
exploitées.
◗◗ L’information
a été bien exploitée : le groupe est arrivé à une connaissance claire et 5
précise du problème.
Les décisions ont été prises après avoir considéré tous les points de vue, la minorité a 5
pu se faire entendre, tous se sentent engagés.
Les personnes extérieures et concernées par ce travail ne sont pas tenues informées. 1
Les personnes extérieures au groupe sont mal informées sur le travail du groupe. 2
L’environnement du groupe (la hiérarchie, les collègues) est plutôt hostile au travail 1
réalisé par le groupe.
Les réunions ont souvent été perturbées par des sollicitations extérieures ou hors 3
sujet.
Les réunions étaient efficaces mais les comptes rendus ou les synthèses nécessaires 4
© Groupe Eyrolles
Les comptes rendus systématiques ont facilité la progression du travail ainsi que la 5
rédaction du rapport d’étude.
156 PDCA et performance durable
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Les objets suivants sont-ils rangés à leur place (prévue à cet effet) ?
◗◗ instruments et outils de travail ?
◗◗ produits finis, composants ?
Ranger
◗◗ machine et équipements ?
清掃 ◗◗ éclairages, luminaires ?
seiso ◗◗ armoires, étagères ?
◗◗ sol, allées ?
◗◗ toutes les zones sont-elles accessibles facilement ? (sacs, cartons,
câbles au sol…)
Chapitre 6
Représen-
Identification Description Pilotage Évaluation Amélioration
tation
des des des des des
des
processus processus processus processus processus
processus
P P P D C A
Pour visualiser les processus nous utilisons fréquemment les schémas en chevrons,
par substitution au logigramme plus classique, mais parfois plus difficile d’utilisa-
tion et moins facilement accessible par tous. Ils sont surtout beaucoup plus simples
que la myriade de visualisations proposées par de nombreux logiciels.
Chaque chevron est une étape à bien détourer, à décrire, à dénommer et à piloter par
un responsable. Chaque chevron a des clients en sorties (il est alors fournisseur) et
des fournisseurs en entrées (il est alors client) ; tous doivent être identifiés. Ces
entrées et ces sorties doivent être parfaitement discernées.
Assurer la performance d’un chevron c’est le mettre en œuvre en mode PDCA et
gérer la tenue des objectifs planifiés en coûts, qualité et délais. Le chevron doit être
en mesure de :
• montrer qu’il s’est organisé en identifiant ses opérations et/ou tâches et pour
chacune discriminer les points clés qualité (CTQ - CTV) ;
• prouver ses actions de conformité, de corrections, de mesure, d’analyse, d’amélio-
ration et d’identifier :
– ses documents de référence ;
© Groupe Eyrolles
Après avoir construit avec les acteurs, sur le terrain ou en formation-action, des cen-
taines de processus, la tentation nous est venue de généraliser et de formaliser un
processus universel : un modèle qui constituerait la base de tout processus et qui, par
simple transposition des différentes étapes, permettrait d’obtenir le processus lié à
n’importe quelle activité.
Inspirés par le fait que tout processus est orienté client, nous avons fait ressortir en
7 étapes clés la raison d’être d’un processus :
• identifier des besoins [B], à partir de l’écoute client ;
• élaborer une réponse [R], conceptuelle et planifiée, à ces besoins ;
• planifier l’organisation [O], les ressources et les appros ;
• réaliser la fabrication [F] des produits et services (faire) ;
• mettre à disposition de l’utilisateur [U] et s’assurer de l’aptitude à l’usage ;
• estimer la satisfaction client [S] ;
• optimiser les performances par l’amélioration [A].
En reportant ces principes très basiques sur le PDCA de Deming, nous avons éla-
boré un modèle universel. Un groupe de travail de Thales Electron Devices l’a bap-
tisé tout naturellement « BROFUSA ». Nous avons gardé cet acronyme facile à
retenir.
B R O F U S A
Ce modèle, que vous n’aurez pas de mal à transposer à d’autres activités, y compris de
service, présente aussi l’avantage de décrire, de façon cohérente et homogène, tout
© Groupe Eyrolles
gammes de fabrication, les nomenclatures, les plans détaillés existent déjà. Alors, à
quoi bon rappeler une organisation si détaillée ? Mais, on peut toujours approfondir
cette partie par la construction d’un logigramme ou l’étude détaillée d’un chevron
isolé, ou même encore en faire un sous-processus « Brofusa ».
Délivrer et
Élaborer Organiser Concevoir Mesurer la Ameliorer
Identifier Réaliser mesurer la
une et appro- et deve- satisfaction le processus
les besoins et vérifier conformité
reponse visionner lopper des clients et capitaliser
à l’usage
1 2 3 4a 4b 5 6 7
Planification, Mesure
Sources d’appros conformité CQFD
Ressources 5M des livraisons ;
Préparation, prévention soutien au client
• Les 3 phases amont (1 - 2 - 3) représentent ce que les normes ISO 9000 ont appelé
les 3 exigences à tenir par l’organisme (besoins/attentes, spécifications, planifica-
tion/ressources).
• Les 3 phases aval (5 - 6 - 7), également issues de ces normes, mettent l’accent sur les
3 exigences pour la satisfaction des clients (mesure, analyse, amélioration).
La recherche d’amélioration du processus peut alors se faire à partir de ce support
visuel simple lors de réunions périodiques avec les acteurs et les clients du processus.
Il est devenu traditionnel de le faire dans les entreprises certifiées ISO 9001 lors
d’une revue de processus. Le compte rendu de cette revue débouche sur un plan
d’actions d’amélioration du processus, souvent présenté en revue de direction.
© Groupe Eyrolles
Internes
&
externes
LES INDICATEURS
La description des activités en mode processus ne manquera pas de faire jaillir des
questions. C’est le bon moment pour faire ressortir les problèmes potentiels et en
attribuer le traitement aux responsables respectifs, notamment les nouveaux « pro-
priétaires ou pilotes de processus ».
Les méthodes de résolution de problèmes ont été vues au chapitre précédent, aussi
ne reviendrons-nous pas dessus, mais nous pouvons évoquer pour l’analyse de pro-
cessus les 2 grandes phases suivantes.
© Groupe Eyrolles
• pouvait produire des produits à moindre coût et à des volumes inférieurs, avec une
variété supérieure, de manière à s’aligner sur les prix pratiqués en augmentant sa part
de marché ;
• avait besoin de moins de stocks à toutes les étapes de la commande à la livraison et
en après-vente ;
• causait moins d’accidents du travail ;
• etc.
Au regard de tous ces avantages, listés sur un paperboard, un consultant de l’équipe
dit : « Cela demande moins de tout pour créer la même quantité de valeur, alors appe-
lons-le “Lean1”. » Et le mot était né…
1. Rappelons que ce mot anglais signifie « maigre », au sens de svelte, mais aussi « s’appuyer sur quelque chose ou sur quelqu’un »
pour apporter une aide.
2. Genba (et non pas Gemba comme on le voit souvent écrit en français) est le lieu de travail au sens de bureau ou atelier, ou sur la
chaîne de montage.
Optimiser les processus, le Lean 165
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l’organisation du travail :
166 PDCA et performance durable
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« Muda »
Ce démon est le responsable de tous les gaspillages, en temps passé (machine et per-
sonnel) ou en matières consommées. En réalité, c’est ce qui est fait mais n’ajoute pas
de valeur au produit lui-même, autrement dit les choses que l’on ajoute au produit
mais que le client n’est pas prêt à payer. La non-valeur ajoutée (NVA) est invendable
(cf. la FP n° 32) !
Comme le montre très bien le schéma ci-dessous, des actions à NVA viennent tou-
jours s’ajouter aux actions à VA. Elles correspondent aux 7 « Mudas » ou gaspillages
de production.
FLUX DE PRODUCTION
« Muri »
Ce démon génère tous les excès, la surcharge de travail en s’appuyant sur des proces-
sus non adaptés. Peuvent être tourmentés par le démon « Muri » :
• le personnel, lorsque la charge de travail n’est pas adaptée au nombre de travailleurs ;
© Groupe Eyrolles
• les installations, lorsque la charge est supérieure à ce qu’une installation peut faire
(sa capacité) ;
• Les stocks, lorsque des pièces ou des produits ne « tournent pas ».
Optimiser les processus, le Lean 167
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« Mura »
« Mura » aussi appelé « démon de l’agacement ». Son appellation vient du démon
américain « Murphy » !
Ce troisième démon fait tout pour provoquer la variabilité ou l’irrégularité :
• des machines qui ne mettent pas toujours le même temps pour faire la même chose
et dont la qualité varie ;
• des opérateurs qui font différemment le même travail sur le même poste, et qui ne
sont pas des ressources intellectuelles.
À ces gaspillages, il faudrait en ajouter un supplémentaire : la non-utilisation des res-
sources intellectuelles du personnel. Devenir une organisation apprenante fait par-
tie des principes fondamentaux du Lean Management. Il se décline en Lean Manu-
facturing (optimisation des secteurs productifs), Lean Development (optimisation
du développement des nouveaux produits) et Lean Office (optimisation des sec-
teurs administratifs ou non productifs).
Rappelons les quelques « outils » au sens large (ce sont en fait des méthodes =
démarche + outils) utilisés systématiquement dans les démarches Lean.
• Le 5S, dont nous avons déjà parlé au chapitre précédent et qui est aussi l’un des
outils du Kaizen, constitue le socle du « temple du Lean » et qui a pour objectifs de
ranger, de nettoyer et d’éliminer les causes de nombreux petits problèmes, source de
perte d’efficacité.
C’est l’une des premières méthodes à mettre en œuvre dans une démarche de Lean Mana-
gement. Elle vise aussi à faire évoluer la mentalité des opérateurs et de l’encadrement.
• La Value Stream Mapping (VSM1) : analyse de la chaîne de valeur, des flux phy-
siques et des temps d’écoulement de la production. Le temps de défilement (ou lead
time, ou temps de cycle) est le temps total qui s’écoule depuis l’entrée des matières
premières jusqu’à l’expédition des produits finis. Cette analyse permet de définir les
enjeux et les actions prioritaires d’un plan de mise en œuvre du Lean Management et
de repérer les goulets d’étranglement et les points noirs.
© Groupe Eyrolles
IN
ERP
Fournisseur Client
Kaizen
Lead Time
visée par cette démarche, ainsi que l’amélioration de la fiabilité des installations,
mesurée par le MTBF et le MTTR (cf. outils).
La démarche TPM permet :
Optimiser les processus, le Lean 169
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Chaque fois que l’on ajoute quelque chose (temps, stock...) au prix de revient
d’un produit sans en augmenter la valeur, on perd de la rentabilité
Les deux « piliers du temple » constituent les grands principes de production que
sont le JAT (action sur les flux) et le JIDOKA (action sur les process et la qualité
intégrée).
170 PDCA et performance durable
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Source : DFM
C’est cet indicateur majeur qu’il faut mettre en place de façon consensuelle pour
une appropriation par les acteurs de la production afin qu’il devienne fiable et incon-
testé ! C’est lui qui va servir au repérage de tous les temps perdus auxquels il faudra
s’intéresser si l’on veut pouvoir travailler en JAT.
La démarche SMED (Single Minute Exchange of Die)
C’est une méthode d’analyse et de réduction drastique des temps de changement de
production (ou de série) qui, souvent, affectent de manière importante le TRS. Son
objectif final est de diminuer la taille des lots pour réduire la valeur des stocks (pro-
duits finis et produits intermédiaires).
Le travail de réduction de chaque rubrique de temps perdu va grandement contri-
buer à la fluidification du processus de production.
Les principaux outils permettant d’améliorer les flux de production sont les sui-
vants :
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Cette méthode comporte une analyse de type VSM, couplée avec une analyse d’équi-
librage des postes, ainsi que l’analyse des problèmes de qualité récurrents à l’aide de
la matrice d’autoqualité.
• Le Kanban : outil classique de « l’appel par l’aval », Kanban signifie carte ou éti-
quette en japonais. Une gestion Kanban se matérialise par un circuit de conteneurs et
d’étiquettes entre postes aval et amont. Cet outil du Lean Manufacturing vise à tirer les
flux au lieu de les pousser, par des moyens simples ne reposant pas sur l’informatique.
2e pilier : le JIDOKA
Citons Taiichi Ohno1 : « Une ligne de production qui ne s’arrête jamais est soit une
ligne merveilleusement parfaite, soit une ligne à problèmes. Dans ce dernier cas, le fait
que la ligne ne s’arrête jamais signifie que les problèmes ne remontent jamais à la sur-
face. C’est très mauvais. Il est essentiel d’agencer une ligne pour qu’elle puisse être arrêtée
à tout moment si nécessaire. Cela permet de prévenir la sortie de produits défectueux, de
mobiliser le personnel le plus compétent pour faire progresser les choses et, en fin de
compte, de tendre vers la ligne parfaite qui ne nécessite jamais d’arrêt. »
Le Jidoka a pour objectifs de stabiliser le processus de production et d’éviter la pro-
duction de pièces défectueuses. Il est notamment fondé sur la notion d’« autonoma-
tion2 » et de l’« Andon » qui permet de détecter en temps réel les défauts. L’action
pertinente consiste alors à stopper la production au premier défaut, pour identifier
et traiter au plus tôt la source de dysfonctionnement par la résolution rapide des
problèmes terrain (QRQC).
La légende veut que ce principe ait été énoncé par le mythique Sakichi Toyoda, père
du fondateur de la Toyota Motor Corporation qui avait inventé dans l’entre-deux-
guerres un modèle de métier à tisser s’arrêtant automatiquement si un fil venait à
casser.
L’autonomation
Elle consiste, dans le cas de cellules utilisant des machines, à les aménager pour
qu’elles identifient leurs propres défauts de production et s’arrêtent quand ils sur-
viennent.
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Source : DFM
Les points abordés trouvent leur source dans chaque phase du PDCA :
• analyser les tendances en regard des objectifs ;
• identifier et lancer des chantiers type 5S, Smed, Kaizen, Amdec, ou des projets en
Lean 6 Sigma (variabilité/qualité) ;
• piloter l’avancement des chantiers et des projets ;
• vérifier le bon alignement des organisations sur la performance.
L’AIC constitue donc une boucle d’animation impliquant l’ensemble des acteurs de
l’entreprise, pour cadrer les améliorations possibles : en une phrase, mettre l’homme
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au centre de la performance.
Optimiser les processus, le Lean 175
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Nous avons pu constater des gains de productivité importants sur les projets menés
mais aussi une amélioration significative de l’état d’esprit des équipes, qui en
viennent à adopter un comportement proactif et efficace.
Le « Design to Cost »
Il est fondé sur l’identification des axes d’amélioration à apporter aux produits en
termes de prestation et de performance. À cet effet, le Design to Cost s’appuie sur un
benchmarking (cf. chapitre 9) par rapport aux produits et l’offre de service de la
concurrence. Cela passe aussi par le chiffrage des coûts de revient idéaux et la mesure
de l’écart avec les coûts existants.
Surproduction Livrer PLUS ou plus Trop de destinataires aux e-mails, reporting inutile
TôT que demandé Tâches parallèles non synchronisées
Transferts/ Transferts des infos Changements de main des données, des appels,
transports à d'autres des infos, recours à des intermédiaires, voyages
longs, changer de salle ou de bâtiment
Le Lean doit inclure tout cela : un élément ne peut fonctionner sans les autres.
Nous devons utiliser tous les buts, méthodes et éléments fondamentaux
ensemble.
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Optimiser les processus, le Lean 179
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Il propose ensuite une version de l’ISO 9001 enrichie des apports du Lean.
Beaucoup d’entreprises n’intègrent pas encore, dans leur revue de direction, un
point sur les chantiers Lean et les indicateurs de performance, Quel dommage !
180 PDCA et performance durable
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ordre de grandeur, en ne considérant que les salaires, une réunion d’une journée avec six
personnes du niveau cadre et techniciens coûte environ 2 000 € ! Et chaque fois que
nous avons fait cette estimation avec un groupe, les personnes sont restées stupéfaites…
Optimiser les processus, le Lean 181
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C’est l’un des moyens de démontrer la nécessité impérieuse d’être efficace en groupe
et de mettre en évidence le rôle majeur de l’animateur.
Aller trop loin dans le LEAN : de la minceur à la maigreur… et à l’anorexie !
Aller trop loin dans la recherche des économies et la chasse au gaspi nuit et peut, à
son tour, générer de la non-qualité : allègement trop poussé des effectifs conduisant
à mal surveiller les process ou produits, à négliger ou à faire attendre le client (restau-
rants), réduction des stocks faisant courir des risques au moindre aléa… Attention à
l’excès de maigreur ! L’anorexie n’est ni belle ni bonne.
1. Cf. la plaquette de l’INRS, « Lean Manufacturing − Quelle place pour la santé et la sécurité au travail ? ».
182 PDCA et performance durable
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Il conviendra donc d’être vigilant vis-à-vis de ces risques pour éviter des déconvenues
et des conflits.
Comme se plaît à le dire notre collègue Bernard Murry1, il ne s’agit pas d’une
méthode de résolution de problèmes, mais avant tout d’une méthode rationnelle,
s’appuyant sur des mesures, pour réduire la variabilité des processus et en améliorer
la reproductibilité.
La variabilité est l’ennemi de la qualité ! Comme le développe Maurice Pillet1, les
trois sources primaires de la variabilité sont :
• une conception pas assez robuste ;
• des matières premières et des pièces élémentaires instables ;
• une capabilité des processus insuffisante.
C’est contre ces trois sources de variabilité que nous devons lutter pour atteindre le
niveau de qualité Six Sigma.
Dans le cas des critères mesurables, l’objectif Six Sigma consiste à améliorer la varia-
bilité du processus de façon à avoir une dispersion à court terme deux fois moins
importante que la tolérance (capabilité du processus Cp = 2).
La qualité sera d’autant plus grande que le nombre de sigma sera élevé : ainsi une
qualité Trois Sigma donnera 6,68 % de non-conformes, une qualité Six Sigma don-
nera 3,4 ppm de non-conformes (produits par million). Le but de la méthode Six
Sigma est d’atteindre au moins ce niveau de qualité, proche du « zéro défaut ».
z=3 z=6
σ σ
1 350 1 350 3,4 3,4
ppm ppm ppm ppm
–3 –2 –1 0 1 2 3 –6 –4 –2 0 2 4 6
La véritable voie pour améliorer la qualité ne consiste pas à comparer des valeurs de
caractéristiques aux spécifications, mais à réduire les écarts par rapport aux valeurs
« cibles »
Les défauts et les non-conformités sont les résultats obtenus à partir de processus ayant :
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1. Maurice Pillet, Daniel Duret, Qualité en production – De l’ISO 9000 à Six Sigma (chap. 14), Éditions d’Organisation, 3e édition 2005.
2. Maurice Pillet, Six Sigma - Comment l’appliquer, Eyrolles, 2e édition 2013.
Optimiser les processus, le Lean 185
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Avec Six Sigma plus question de chercher un optimum. L’optimum, c’est « zéro
défaut », et en langage Six Sigma : 3,4 défauts par million d’opportunités (DPMO) !
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186 PDCA et performance durable
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1. Jack Welch, ex-PDG de General Electric (chairman et CEO de GE), groupe international dont il faut avoir quelques chiffres
de grandeur : environ 340 000 salariés, des activités dans à peu près tous les domaines, pour un budget équivalant aux deux tiers
de celui de la France (112 milliards de dollars en 1999).
Optimiser les processus, le Lean 187
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1.000.000
100.000
10.000
AVERAGE
1.000 COMPANY
100
10 BEST IN
1 CLASS
2σ 3σ 4σ 5σ 6σ
SIGMA 2 3 4 5 6
Source : Six Sigma Honeywell, Gilbert Hirtz - Revue Informations Techniques mars 2001
Une philosophie Diminuer les surprises… pour les clients, surtout les mauvaises :
« Si vous ne pouvez pas exprimer quelque chose par un nombre et sa
mesure, vous êtes à la merci de la chance, car vous n’en connaissez pas
grand-chose et vous n’êtes pas capable de le contrôler… »
Faire partie de la culture d’entreprise.
Être une voie pour notre vie professionnelle.
Une lettre La lettre Sigma représentant l’écart-type d’une variation. C’est un pur
produit mathématique. Plus le nombre de sigma (Z) est grand, plus la
chance de produire un défaut est faible.
Une proportion Quelque chose que nous pouvons calculer et mesurer pour tout
processus. Sigma exprime la capabilité de ce processus : le rapport
entre l’intervalle de tolérance et la valeur de la dispersion. Quand ce
rapport vaut 2, on dit qu’on a un processus à 6 Sigma.
Un objectif Atteindre 6 σ en 5 années ou plus prosaïquement :
◗◗ de 2 à 3 σ : par 5 les défauts, ramasser les fruits tombés au sol.
◗◗ de 3 à 4 σ : par 10 les défauts, ramasser les fruits faciles à attraper.
◗◗ de 4 à 5 σ : par 27 les défauts, une échelle et aller récolter les
fruits.
◗◗ de 5 à 6 σ : par 70 les défauts, comment faire pour aller chercher
les fruits les plus délicieux qui restent ?
Une méthode Les 7 outils statistiques de base, on connaît.
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A IDENTIFICATION P
RECOGNIZE DEFINE
INTEGRATE MEASURE
INSTITUTIONALIZATION CHARACTERIZATION
ANALYZE
STANDARDIZE
CONTROL IMPROVE
C OPTIMIZATION D
1. Mikel Harry, Richard Schroeder, Six Sigma – The Breakthrough Management Strategy, Bantam USA, 2000.
190 PDCA et performance durable
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• au niveau processus ;
• au niveau des sujets ;
• au niveau des Black Belts.
Analyze
Niveau
R1 D R2 R4
STATISTIQUE
Improve
Measure C A
P
Control
Define
Niveau
R0 R3 PRATIQUE
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1. Op. cit.
192 PDCA et performance durable
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Prévoir et formaliser
◗◗ Leprocessus est-il mis en œuvre avec toutes les ressources nécessaires (humaines,
matérielles…) ?
◗◗ Les procédures et instructions sont-elles appliquées avec rigueur ?
◗◗ Les acteurs sont-ils attentifs à toute déviation ?
◗◗ Contribuent-ils à satisfaire les attentes de leurs clients, internes ou externes ?
Outils Usage
2 Boîte noire « CNX » Procédé décrit sous la forme d’une « boîte noire » modélisée
sous forme mathématique, d’une manière très simple :
◗◗ variables d’entrée (X1, X2, X3…) ;
Objectifs du processus
◗◗ Les objectifs du processus sont fixés.
◗◗ Les objectifs du processus sont déclinés au niveau approprié.
◗◗ Les objectifs sont traduits en données mesurables.
R Indicateurs de réponse
◗◗ taux de reprise des demandes pour préciser les exigences
◗◗ taux de transformation d’offres en commandes
◗◗ taux de réponses exprimées en CTQ’s
◗◗ taux de réussite des revues de contrat
2 – Votre production va-t-elle séjourner dans un dépôt de produits finis (où le client ira
s’approvisionner) ou sera-t-elle acheminée directement au quai d’expédition ?
Cette question vous amène à vous interroger sur divers aspects connexes, comme les
habitudes d’achat de vos clients, la fiabilité de vos méthodes de production et les
caractéristiques de votre produit. Si votre production est acheminée directement au quai
d’expédition, vous devrez compter sur une chaîne fiable, à délai de production court et à
flux continu (tendu), de la commande à la livraison, ou disposer de stocks de sécurité plus
importants. Il est à noter que le délai entre la commande et la livraison n’inclut que les
étapes couvrant le processus régulateur jusqu’à la livraison.
4 – Où devrez-vous avoir recours à des systèmes à flux tiré avec dépôt de stockage
7 – Quelle tranche régulière de travail utiliserez-vous comme unité de temps pour les
prélèvements au niveau du processus régulateur ?
8 – Quelles améliorations connexes des processus seront requises pour que la chaîne
de valeur soit conforme à la nouvelle configuration que vous voulez lui donner ?
C’est ici qu’il faut indiquer les modifications à apporter aux méthodes et aux équipements,
comme la réduction des temps de changement de fabrication ou I’extension du temps
utilisable des machines. Utiliser une petite icône « Kaizen » pour les modifications
apportées.
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198 PDCA et performance durable
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transferts.
Optimiser les processus, le Lean 199
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Cotation
Existence Méthode Systématisme Efficacité Excellence
EMSEE
Création de valeur
– Identification VA et NVA des processus (VSM)
C – Mesure de l'indice de fluidité
– Chasse aux gaspillages (Mudas) et 5S
1 4 2 1,5 1,5 pt
Aptitude à produire conforme
– Contrôles aux points clés – Statistical Process Control – groupes RPB
A – Traçabilité des lots de fabrication – autocontrôle
– Autonomation : Andon
1 4 2 1,5 1,5
Taux de disponibilité
– Mesure du taux de rendement synthétique (TRS)
Fiche pratique 33 – Lean
Chapitre 7
1. Shoji Shiba, Le Management par percée - Méthode Hoshin, Insep Éditions, 1996, 2007.
204 PDCA et performance durable
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126 millions de Nokia 3310). Mais l’entreprise n’a pas su (ou cru) prendre le virage
du smartphone ! Est-ce seulement du fait de n’avoir pas su rendre compatible leur
système avec Android ?
Oser les percées stratégiques 205
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Threats Strengths
Menaces Forces
Opportunities ➌ Weaknesses
Opportunités Faiblesses
OBJECTIFS
ET MANŒUVRES
STRATÉGIQUES
STRUCTURES PERTINENTES
Ce premier travail de réflexion stratégique est en général complété par d’autres ana-
lyses bien connues, telles que :
• l’avantage concurrentiel, grâce à la célèbre matrice du Boston Consulting Group
(BCG) afin de se concentrer sur l’essentiel. Cette matrice s’appuie sur 2 variables
stratégiques :
– le taux de croissance du segment d’activité analysé qui fait appel à plus ou moins
de besoins financiers (besoins de liquidités),
– la part de marché relative de l’entreprise sur ce segment qui donne plus ou moins
de rentabilité (ressources financières dégagées) ;
• l’analyse du contexte concurrentiel, si l’on prend le modèle de Porter, il nous
conduit à examiner les 5 forces de la concurrence :
– la rivalité entre entreprises du même secteur professionnel,
– la position de force des clients,
– la position de force des fournisseurs,
– la menace d’arrivée des produits de substitution,
– la menace d’entrée de nouveaux concurrents.
L’analyse du contexte social est indispensable pour la prise en compte de la responsa-
bilité sociale (interne) et sociétale (externe).
Enfin, la maturité du domaine d’activité est à prendre en compte. À quelle phase le
© Groupe Eyrolles
produit en est-il dans son cycle de vie : démarrage ? expansion ? maturité ? déclin ?
Oser les percées stratégiques 207
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HOMMES
Autonomie,
compétences
Percées technologiques
En matière de percée, ce qui vient rapidement à l’esprit, ce sont les « percées techno-
logiques » ou « sauts technologiques » : changements radicaux de process et d’outil
de production, automatisation… Sur ce type de percées, nous ne saurions trop rappe-
ler un certain nombre de réflexions d’Antoine Riboud1 : « On ne réussit le change-
ment technologique que si on réussit avec les hommes [...]. Dans la nouvelle technologie,
ce n’est pas tant la technologie qui est nouvelle que le travail de l’homme. [...] Avec
l’automatisation, la pénibilité diminue, le rapport physique au produit diminue, on
traite des informations plus qu’on ne transforme de la matière. »
Ces percées « technologiques » concernent aussi de nombreux aspects. Nous pré-
sentons, dans le schéma ci-après, les multiples technologies de la chaîne de valeur
d’une entreprise définies par Michael Porter2. Pour lui, en effet, et nous rejoignons
son point de vue, le mot « technologie » est à prendre au sens large. Il concerne à la
fois les différentes technologies classiques rencontrées tout au long des processus de
réalisation et celles liées aux processus support (technologie des systèmes de commu-
nication, d’information, de formation, de planification, etc.).
© Groupe Eyrolles
1. Antoine Riboud, ex-PDG de BSN, « Modernisation mode d’emploi », rapport au Premier ministre, 1987.
2. Michael Porter, L’Avantage concurrentiel, InterÉditions, 1986.
208 PDCA et performance durable
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Deux types de percées importantes peuvent être rattachés à cette famille d’innovation.
• Le lancement d’un nouveau produit ou un bouleversement important sur le pro-
duit : le changement radical de destination ou de mission du produit, le changement
de sous-ensemble système, l’adjonction de « fonctions » nouvelles, un nouveau
design… ou tout simplement la décision de lancer un nouveau modèle constituent
des évolutions vitales pour l’entreprise.
• Le lancement de programmes de recherche : la décision de se lancer dans tel pro-
gramme de recherche plutôt que tel autre, constitue un enjeu phénoménal que l’en-
treprise (ou l’organisme) ne peut souvent pas assumer seule, faisant appel à du spon-
soring ou développant des alliances pour la recherche (joint-venture), les coûts des
programmes étant souvent très élevés.
À titre d’exemple, dans le domaine pharmaceutique, la décision de choisir, parmi un
millier de molécules étudiées en recherche, l’une d’entre elles particulièrement
prometteuse comme principe actif pour développer un nouveau médicament est
lourde de conséquence. Elle engage l’entreprise dans un programme à nombreuses
© Groupe Eyrolles
étapes qui prendra plus de dix ans avant le dépôt d’autorisation de mise sur le marché
(AMM), et permettra de s’assurer que les sacro-saints principes du médicament
seront respectés (efficacité – innocuité – stabilité).
Oser les percées stratégiques 209
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Le reengineering repose sur l’idée qu’il faut restructurer en profondeur pour faire
passer l’entreprise du mode « push », développement de produits et services que
l’on cherche à vendre (product-out), au mode « pull », développement de produits
et de services à partir de la demande du marché ou des clients (market-in).
Chaque processus peut être évalué sur 4 critères principaux : satisfaction client (ful-
fillment of commitment) − y compris les performances des produits ou services par
rapport à la concurrence ou aux meilleures pratiques − délais/flux, coûts, niveau de
qualité. Le facteur de réussite du reengineering est la dimension vitesse, consistant à
tout revoir sous l’angle de la réduction des temps. Plus ceux-ci sont compressés, plus
les faiblesses et les défauts apparaissent.
Le reengineering est souvent pratiqué préalablement à la mise en place d’un système
d’information global type ERP à donnée unique et temps réel, pour revenir à des
pratiques simples et des structures logiques.
deurs. Celle-ci va orienter fortement la décision en fonction des gains ou pertes pos-
sibles selon les différentes hypothèses ou états que l’on peut envisager dans un uni-
vers incertain (minimiser les pertes possibles ou maximiser les gains possibles ?)
Oser les percées stratégiques 213
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Il apparaît clairement que c’est dans la phase exploratoire amont que se joue en
grande partie la réussite d’un projet de percée.
Thales, dans son activité des dispositifs électroniques, a réactualisé son approche,
pour les projets de développement de nouveaux produits. Une réflexion méthodolo-
gique majeure a été mise en place, sous la forme d’un Guide des bonnes pratiques de
travail en projet. Ce guide met l’accent sur la préparation de la décision. Il repose sur
l’élaboration méthodique d’un dossier, comprenant 5 analyses.
• Analyse des spécifications techniques du besoin, formulation explicite compre-
nant l’objectif du projet, son origine, et un approfondissement de la nature de la
nouveauté ainsi que des moyens à mettre en œuvre.
• Analyse stratégique, incluant un positionnement par rapport à la concurrence et à
la stratégie de l’entreprise.
• Analyse technique et analyse des moyens à mettre en œuvre, étudiant le position-
nement de la technologie et sa maîtrise.
• Analyse des risques, envisageant les principaux risques à maîtriser pour le succès du
projet.
• Analyse économique, sous forme d’une « fiche étude » utilisée couramment pour
l’ensemble des projets.
Pour être pertinent et obtenir l’adhésion la plus large, le management par percée
demande beaucoup de travail d’analyse et de communication. Il résulte d’une
construction collective et d’analyses stratégiques en groupe, utilisant par exemple le
diagramme des affinités et des techniques d’animation visuelles. Exemple : repérage
des produits et fonctions clés qui contribuent à la satisfaction des clients par « pas-
tillage » (vignettes sur schémas muraux).
Les obstacles seront classés « internes » − produits, organisation, processus − et
« externes » − comportements d’acteurs clés, risques concurrence, goulots d’étran-
glement −, puis hiérarchisés.
Leur analyse est importante, avant de choisir les axes de percée.
La construction d’une « vision partagée » nécessitera une large communication
avant le déploiement des axes de percée, alors clairement formulés (axe, objectif,
indicateur, date butée, moyens).
Cette dernière étape est pratiquement toujours réalisée sous forme d’un réseau Pert
(Project Evaluation and Revision Technic) ou d’un diagramme de Gantt.
La fiche pratique 7.9 décrit l’enchaînement des principales activités.
Date dd/mm/yy
Établi par Nom de l’Hoshin Niveau
Y AQP 1.8.2
Stratégie pour atteindre Mesure de Délai prévu/
Objectifs N° Resp.
l’objectif la performance avancement
Mise en œuvre 1.8.2.1 Comparative performance X Valeur des écarts 30/11/99 : 100 %
nouvelle colle 913/QMI
Système
antérieur
Système
nouveau
L’éclairage sociologique
L’éclairage sociologique passe par l’analyse stratégique du jeu des acteurs touchant
aux domaines affectifs, culturels et de l’identité.
Cette analyse consiste à examiner les éléments suivants :
• les tâches et les fonctions des différents acteurs, ainsi que les problèmes qu’ils ren-
contrent dans l’accomplissement de celles-ci ;
• la façon dont ils conçoivent et vivent leur propre rôle et celui des autres ;
• leur relation les uns avec les autres, les conflits qui se produisent le plus fréquem-
ment et les solutions qui leur sont généralement apportées.
Le rapprochement de tous ces éléments, par une analyse de leur contenu explicite et
implicite, ne manque pas de faire apparaître des symptômes sous forme de para-
doxes, d’incohérences, d’anomalies que les acteurs devront apprendre à décoder
avec l’aide de psychosociologues d’entreprise.
Des zones critiques apparaissent : elles posent des problèmes dans le fonctionne-
ment de l’organisation. Autour d’elles se cristallisent les attitudes des différents
acteurs.
Déséquilibre Intégration
Passé Futur
Transition
RÉSISTANCE EXPLORATION
Moi
Cette analyse permet de remonter aux jeux qui se déroulent entre les membres d’une
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L’éclairage psychologique
L’éclairage psychologique nécessite la compréhension des étapes de transition
accompagnant couramment un changement important. Le schéma en « V » de
Chantal Chevalier ci-dessus montre bien les 3 phases de transition.
• Déséquilibre : relation relative au passé et à l’entreprise, les résistances au change-
ment s’expriment, parfois jusqu’au refus.
• Transition : relation au présent et au « moi » de la personne, les résistances
s’amenuisent et l’expérimentation du changement prédomine.
• Intégration : relation relative au futur et à l’entreprise, les acteurs, progressive-
ment et à leur vitesse, s’approprient le changement.
Ainsi, il faudra dans un premier temps faire apparaître le cadre de référence du passé et
le cadre de référence actuel, dans le cas où il aurait déjà évolué, étudier alors ce qui a
changé, ce que l’on a gagné et ce que l’on a perdu. II faudra également faire apparaître les
contradictions qui bloquent le système. »
Une fois cette clarification réalisée au rythme du groupe, on peut se projeter vers un
nouveau projet, une nouvelle organisation, de nouveaux repères…
II faudra enfin rechercher ensemble quelles pourraient être les zones d’ombre du
groupe entier par rapport à ces notions clés. On peut imaginer, par exemple, que des
termes comme « reconnaissance », « règles », « autonomie », « carrière », seront
à explorer ensemble car ce sont des mots « piégés » dans notre culture fondée
notamment sur le mythe du sauveteur. Ces termes n’ont de cesse de nous ramener
vers le cadre initial.
Dynamique collective
« La complexité de l’entreprise est généralement admise, il est temps de sortir d’une
vision simpliste de l’homme. Les comités de direction sont encore parfois résistants tant
ils ont peur. Mais la violence destructrice au sein de l’entreprise est là, inutile de vouloir
(se) la dissimuler. En la nommant, en l’analysant, elle pourra se transformer en violence
créatrice, en élan de vie, en dynamique collective.
“Plus une organisation est complexe, plus elle tolère de désordre, plus elle est innovante,
plus elle suppose de solidarité vécue entre tous ses membres”, dit Edgar Morin. Oui, et il
s’agit de solidarité pour avancer ensemble mais non d’une solidarité défensive contre la
hiérarchie, contre la critique externe. Une organisation vivante sait changer ses rapports
sociaux, tenir compte de la complexité de l’être humain, en même temps qu’elle évolue
techniquement. »
Deming insistait déjà fortement sur la confiance nécessaire dans une démarche de
changement (le PDCA de la confiance) :
« […] La confiance des managers réside dans le fait que les dirigeants acceptent leurs
responsabilités [P]… pour emmener un vaste développement de formation ciblé sur le
changement [D]… à partir des observations faites sur le comportement des salariés et
leurs craintes [C]… la connaissance des dirigeants et des managers et surtout leur désir
© Groupe Eyrolles
Le choix de l’ERP est déterminant pour qui veut maîtriser ses productions à flux
tendus. La force de ce type de logiciel peut se résumer en quelques points :
• principe de la donnée unique ;
• gestion en temps réel : la base de données est toujours actualisée et consultable à
tout moment ;
• tout événement de gestion est automatiquement répercuté dans l’ensemble des
applications ;
• un matériel informatique performant avec « serveur central » et « serveurs
applicatifs ».
TIME TO
MARKET Marketing, produits
et services
Conception, études
amont
Achats Ingénierie
SUPPLY amonts indust.
Développement
CHAIN produits
Marketing Prévisions Plan de Achats Production Mesures Livraison
clients de vente production appros indicateurs facturation
Suivi technique
des produits
SUPPORT chez les clients
Gestion, compta-finance, SI, RH
La vision C D Le dialogue
Le manager Le généraliste RH
Le salarié
Le dialogue
Figure 7-11 : Le dialogue
Le management de la performance
La performance est l’objectif commun. Le processus de management de la perfor-
mance met l’accent sur le travail en équipe, le suivi de la réalisation des objectifs et la
reconnaissance des résultats au regard des objectifs fixés (majeurs, collectifs, indivi-
duels, chiffrés/budgétés).
• Des objectifs : individuels et d’équipe.
• L’initiative : les salariés doivent être force de propositions dans la fixation de leurs
propres objectifs.
• L’entretien annuel : pour une recherche continue d’amélioration.
Le développement professionnel
Une meilleure anticipation des besoins est visée, par un dialogue plus régulier et par
une plus grande place laissée à l’initiative personnelle. Les spécialistes et les mana-
© Groupe Eyrolles
Un partenariat
Chaque salarié est l’acteur principal de son avenir professionnel. La progression de
carrière repose sur la performance professionnelle et le respect des valeurs du groupe.
La promotion interne et la mobilité contribuent à enrichir non seulement le champ
de l’expérience professionnelle, mais aussi l’expérience multiculturelle et internatio-
nale pour un développement de carrière.
Une double échelle de carrière
Les spécialistes et les managers sont pris en compte de la même manière : les mouve-
ments latéraux sont encouragés. Les postes qui sont proposés aux salariés sont
fonction de leurs compétences et de leurs expériences professionnelles.
Les moyens de se développer
Chacun peut postuler sur un poste ouvert, mettre son CV en ligne (intranet). La
mobilité est organisée (intérêts de la personne et de ceux du groupe). Des règles de
gestion spécifiques sont à la disposition de tous (base de données sur les postes
ouverts). L’organisme de formation interne offre une source de développement et
permet un vrai management des connaissances.
Un entretien régulier pour le développement professionnel
De cette phase d’éveil peut émerger une construction collective selon un processus
préparé ensemble (direction, encadrement, collaborateurs). Dans une unité de
Thales, un tel processus de création d’équipes autonomes a été mis en œuvre.
Phase 3
Actions pour faciliter le travail au quotidien.
Réunions hors cœur de métier (opérationnelles).
Génération de règles de fonctionnement et, si nécessaire, de contrats internes.
Ébauche de charte d’équipe.
Phase 4
Adaptation de l’organisation (ligne hiérarchique à 4 niveaux maxi).
Création éventuelle de fonctions spécifiques d’expertise.
Intégration dans le processus de communication.
Naissance de l’équipe
Phase 5
Mise en place de la dynamique d’équipe.
Créer et développer la grille de polyvalence.
Début de pratique de régulation et de l’auto-évaluation.
Phase 6
Identification des contrats à établir et des conditions nécessaires.
Contrats externes (cadres et délégués) et conditions nécessaires.
Phase 7
Adaptation des moyens de communication de l’équipe.
Mise en visibilité de l’équipe pour elle-même des 3 volets : cœur de métier, vie
pratique, contrats.
Mise en visibilité vers l’extérieur.
Phase 8
Mise en place de relations contractuelles.
Établissement des contrats cadres (appropriation par l’équipe) et des contrats
délégués.
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Autonomie de l’équipe
Phase 9
Pérennisation du processus (charte d’équipe finalisée).
Oser les percées stratégiques 233
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BESOIN BESOIN
DE VISION DE STRUCTURE
(équipe mature) (pseudo-groupe)
Quatre
besoins
à satisfaire
BESOIN DE BESOIN
SE DIFFÉRENCIER DE CONFORMITÉ
(groupe conflictuel) (alliance symbiotique)
PDCA
Les démarches de coaching collectif permettent aux individus de prendre conscience
des différentes façons d’être en interdépendance dans l’entreprise :
1. Selon Jocelyne et Jacqueline Garcia, consultantes en développement des ressources humaines. Cohérence : 43, boulevard des
Alpes, 38240 Meylan.
Oser les percées stratégiques 235
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Problème Changement
à apporter
Dans les chantiers Lean, la clé de réussite des changements est la connais-
sance et l’application de cette boucle. Par exemple :
• Symptômes : retards dans les délais, relances systématiques, etc.
• Problème : attentes réciproques entre les différents rôles non clarifiés.
• Changement : clarification des rôles et des attentes réciproques.
• Objectif : disparition des symptômes, fluidité de la tâche.
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236 PDCA et performance durable
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■■ 7.6.4
– Percées dans le domaine de la RSE : de l’éthique
d’entreprise à l’entreprise éthique
Comme nous l’avons vu au chapitre 3, la responsabilité sociétale est la « responsabi-
lité d’une organisation vis-à-vis des impacts de ses décisions et activités sur la société et
sur l’environnement, se traduisant par un comportement éthique et transparent qui :
• contribue au développement durable, y compris à la santé et au bien-être de la société ;
• prend en compte les attentes des parties prenantes ;
• respecte les lois en vigueur tout en étant en cohérence avec les normes internationales
de comportement ;
• est intégré dans l’ensemble de l’organisation et mis en œuvre dans ses relations »
(définition de l’ISO 26000).
La démarche RSE, novatrice, peut donc constituer pour l’organisme une véritable
percée stratégique… à condition qu’elle ne corresponde pas uniquement à un effet
de mode ou à du « green washing » mais à un véritable engagement de l’équipe de
direction, à un nouveau système de valeurs.
Alors l’organisme, mettant en œuvre des actions multiples et variées, relevant des
trois grands domaines de la RSE, pourra en retirer les bienfaits de différentes natures :
• satisfaire les attentes multiples de ses clients, son personnel et des autres parties
intéressées ;
• prendre de l’avance, par son image, sur ses concurrents ;
• réduire son impact sur l’environnement ;
• contribuer à rendre la vie économique plus humaniste ;
• améliorer sa capacité à attirer et à retenir ses salariés et ses clients ;
• intégrer une nouvelle forme de gouvernance fondée sur ces valeurs ;
• tirer profit de la diversité dans l’entreprise ;
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« Plus qu’une mode, la RSE est une véritable réponse, un moyen de surmonter les désé-
quilibres, l’absence de régulation, la vision uniquement court-termiste ou encore la
négligence envers l’environnement dans son ensemble… »1
La démarche passe par la construction (ou la confirmation) d’un système de valeurs
et leur transposition en objectifs, en actions et une démarche Hoshin.
Par exemple la valeur « respect » peut se décliner au quotidien ainsi.
• Respect des clients : conformité des commandes, sécurité produits, délais respec-
tés, réactivité à toute demande…
• Respect des fournisseurs : éthique, partenariat, dialogue, délais de paiement, com-
merce équitable…
• Respect des salariés : égalité des chances, rémunération, non-discrimination, déve-
loppement personnel, sécurité et prévention, équilibre vie professionnelle/vie pri-
vée, diversité…
• Respect de l’environnement : gestion des déchets, maîtrise des énergies, bilan
carbone, éco-conception des produits, réduction des emballages, récupération et
recyclage…
La politique RSE peut conduire l’entreprise, en fonction des options qu’elle prend, à
s’engager dans des démarches novatrices génératrices de progrès importants : éco-
conception des produits, nouveaux modes de recrutement, gestion prévisionnelle
des emplois et des compétences (GPEC), achats responsables, engagement dans la
vie de la ville…
Les exemples marquants de percées dans le domaine RSE ne manquent pas
aujourd’hui ; on peut retrouver des informations intéressantes dans les rapports
réglementaires ou rapports financiers et développement durable. En dehors des
entreprises qui adossent leur fonds de commerce sur le développement durable
comme Nature et Découverte, Botanic…, citons ci-après quelques réalisations dans
ce domaine dans les secteurs industriel et de service.
Danone
Le « double projet économique et social », dont Danone a fêté en 2012 le quaran-
tième anniversaire, demeure la boussole qui guide son action. Lorsqu’en 1972
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Schneider Electric
Dès le début des années 2000, les exigences RSE ont été au cœur des préoccupations
des clients et de toutes les parties prenantes de Schneider Electric en matière d’enga-
gements sociaux et environnementaux : gouvernance, réduction des émissions de
CO2, mise sur le marché de solutions engagées et respectueuses de la planète, évolu-
tions sociales, ancrage territorial, citoyenneté, éthique, business et pauvreté… soit
l’ensemble des problématiques du développement durable (DD).
De ce fait, une direction du développement durable a été créée en 2002 et dépend de
la direction de la stratégie du groupe.
L’engagement de Schneider Electric se traduit dans une responsabilité sociétale et
environnementale dynamique, fondée sur le personnel du groupe.
Pour mobiliser l’entreprise sur des objectifs de développement durable et communi-
quer les plans de progrès à ses parties prenantes, l’entreprise s’est dotée d’un tableau
de bord comprenant des indicateurs : le « baromètre Planète & Société ».
Les objectifs à trois ans et des critères suivis trimestriellement permettent de faire
progresser le groupe sur 3 piliers : planète, économie et société. Ces indicateurs sont
audités par une tierce partie et publiés annuellement dans leur « rapport financier et
développement durable ».
L’Oréal
« Être une entreprise citoyenne exemplaire » : la politique de L’Oréal consiste à
intégrer le développement durable au cœur de sa business strategy, tout au long de la
chaîne de valeur.
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Ainsi, pour transformer sa vision en action, elle a défini quatre domaines d’engage-
ment. Au sein de chaque domaine, des objectifs précis l’aident à mesurer ses progrès
La SNCF
Sous l’impulsion de son président, un « réseau RSE » a été mis en place au sein de la
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SNCF, avec un comité exécutif au plus haut niveau, en lien direct avec 4 directions
développement durable formant l’« Ecomobil Club » et avec un réseau de relais
dans les régions et les établissements.
240 PDCA et performance durable
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Leur rapport RSE 2012 fait un inventaire des parties prenantes de la SNCF et des
moyens de dialoguer avec chacune d’entre elles, par exemple pour les « distribu-
teurs, sous-traitants, fournisseurs » : Questionnaire satisfaction - Fonds Écomobi-
lité ventures - Engagement PME - Guichet unique - Médiation.
Les actions engagées dans les trois domaines sont nombreuses et font l’objet d’une
communication officielle dans le rapport annuel RSE.
• Permettre à tous une mobilité durable :
– Engagement 1 : favoriser l’accessibilité des voyageurs.
– Engagement 2 : développer le porte-à-porte écologique.
– Engagement 3 : construire une offre pour les plans de déplacements d’entreprise
(PDE).
– Engagement 4 : développer le transport écologique de marchandises.
• Réduire nos impacts environnementaux :
– Engagement 5 : généraliser les outils de gouvernance environnementale.
– Engagement 6 : limiter notre consommation d’énergie et nos émissions de gaz à
effet de serre (GES).
– Engagement 7 : agir sur l’ensemble des nuisances potentielles liées à notre acti-
vité.
• Conforter notre politique sociale responsable :
– Engagement 8 : favoriser la diversité.
– Engagement 9 : améliorer la qualité de vie au travail.
– Engagement 10 : garantir l’éthique des affaires et des comportements.
• Contribuer au développement des territoires :
– Engagement 11 : développer l’éducation ferroviaire auprès de la jeunesse.
– Engagement 12 : favoriser l’insertion et le développement local.
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Oser les percées stratégiques 241
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Le projet au sens d’une percée (guide des bonnes pratiques de travail en projet)
◗◗ Un projet correspond à une action complexe de gain dans un domaine technique ou non
technique, qui est limitée dans le temps et implique plusieurs secteurs de l’entreprise dans
un cadre précis, réactif et autonome.
◗◗ Un projet peut consister à gagner, au profit de l’entreprise, une commande client en
respectant les objectifs de rentabilité et en maîtrisant les risques associés.
◗◗ Un projet peut consister à conduire, pour l’entreprise, la réalisation d’une affaire gagnée
en clientèle en garantissant la tenue des engagements contractuels ainsi que les produits
financiers prévus.
◗◗ Un projet peut consister à mener au profit de l’entreprise une étude ou une action de
progrès multiservices ou un développement exploratoire financé sur fonds propres après
décision du CODIR.
Le lancement du projet
◗◗ C’estune étape clé du projet.
◗◗ Il
apparaît clairement que c’est dans la phase exploratoire que se joue une grande partie
de la réussite du projet. Aussi, convient-il d’y consacrer le temps nécessaire et de se référer
à une méthodologie précise pour ne rien oublier.
Objectif stratégique
◗◗ Il devra être clairement mais brièvement formulé.
Titre du projet
◗◗ La formulation du titre doit donner l’énoncé du produit et l’objectif du projet.
Origine du besoin
◗◗ Il
sera précisé si l’origine est le client (marketing) ou interne (en réactif : prise de
conscience d’un problème existant ou en prospectif : anticipation de difficultés futures).
Nature de la nouveauté
◗◗ La cible de la nouveauté : préciser si la nouveauté concerne le produit lui-même, sa
performance, son coût et son volume (ex : passage en grande série), son image marketing
(changement de cible client).
Volume et limites
◗◗ Temps :jalons et repositionnements possibles.
◗◗ Personnes : moyens, responsabilités et tâches des partenaires.
◗◗ Quantités : en marché potentiel (quantité, chiffre d’affaires).
◗◗ Ils’agit d’une technologie « révolutionnaire » et très évolutive qui n’est pas encore utilisée
sur des produits similaires aux nôtres.
◗◗ Elle n’est pratiquement pas optimisée et l’amélioration des performances ne se fera pas
au détriment des autres performances.
◗◗ L’impact sur l’amélioration de procédé n’est pas plus important que l’amélioration du
produit final.
◗◗ C’est une technologie mature et peu évolutive, utilisée sur des produits similaires aux
nôtres, dans de nombreuses industries.
Image de la nouvelle technologie
◗◗ Notre nouvelle technologie est perçue très favorablement par nos clients : pollution,
chômage, risque d’explosion, habitudes, tradition, santé ?
◗◗ Elle est connue et enseignée, ce qui lui confère une notoriété certaine.
◗◗ Elle suit le phénomène de mode actuel ou le précède.
◗◗ Elle a fait l’objet d’un échantillonnage significatif qui a donné les résultats attendus.
◗◗ Tous les essais envisageables et pertinents ont été réalisés normalement.
◗◗ L’outil de fabrication est tout à fait adapté, il ne sera pas ou peu modifié.
◗◗ L’équipe de recherche est suffisamment flexible pour s’adapter aux exigences.
Oser les percées stratégiques 245
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Le CODIR
◗◗ Il initie les projets et les passe en revue périodiquement.
◗◗ Il nomme la maîtrise d’ouvrage (MOA).
◗◗ Il tient à jour et diffuse les tableaux de synthèse des différentes équipes projets.
◗◗ Il assure la promotion de l’organisation en projets et celle du rôle du chef de projet.
Idées-forces
◗◗ Responsabilisation : tous impliqués, tous motivés.
◗◗ Délégation, polycompétences.
◗◗ Relations et décisions fondées sur la négociation et la recherche d’accords.
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246 PDCA et performance durable
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les clients et les fournisseurs) de son projet. À ce titre, il définit avec les acteurs
(commerciaux, acheteurs, CODIR…) la stratégie de communication de son projet.
◗◗ Il s’assure auprès des chefs de service de la tenue de leurs engagements.
◗◗ Il alerte la MOA en cas de difficultés prévisibles dépassant le cadre de sa responsabilité.
◗◗ À l’initiation du projet, il doit :
– définir son projet (besoins et objectifs) ;
– clarifier son cadre (budget, RH, délégation, planning) ;
– constituer son équipe (en négociant les compétences et la charge avec les chefs de
service et les intéressés) ;
– faire valider son organisation par la MOA ;
– organiser la revue de lancement de projet.
◗◗ Dans la phase de réalisation :
– il coordonne les actions des membres de l’équipe projet (cohérence des actions) ;
– il assure I’avancement général du projet (délais, coûts, reporting) ;
– il anime l‘équipe projet ;
– il négocie les ressources et les moyens avec les chefs de service.
◗◗ À l’issue du projet :
– il évalue le projet (capitalisation) et les membres de l’équipe projet. © Groupe Eyrolles
Oser les percées stratégiques 247
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Négocier
◗◗ Négocier les budgets (et les surcoûts) et les charges associées.
◗◗ Négocier l’adéquation objectifs/ressources avec les responsables hiérarchiques.
◗◗ Négocier l’apport de compétences internes ou externes à l’entreprise.
◗◗ Négocier les budgets de temps consacré au projet avec la hiérarchie.
◗◗ Négocier les modalités de travail et les chrono-structures des acteurs.
◗◗ Négocier des moyens supplémentaires (surcoût, délais, disponibilité).
◗◗ Clarifier le cadre et les objectifs de la négociation en situation d’entretien.
◗◗ Gérer les relations conflictuelles durant le projet et assurer les arbitrages.
Communiquer
◗◗ Communiquer sur l’avancement du projet aux décideurs.
Animer l’équipe-projet
◗◗ Définir les objectifs du projet et clarifier les priorités pour l’équipe.
◗◗ Vendre le projet et ses enjeux aux membres de l’équipe.
◗◗ Définir et expliquer clairement les règles de fonctionnement de l’équipe et les faire
respecter.
◗◗ Déléguer clairement les responsabilités et les pouvoirs.
◗◗ Vérifier les moyens dont disposent les membres de l’équipe pour réussir le projet.
◗◗ Identifier les préoccupations et priorités des membres de l’équipe projet.
◗◗ Adapter son management à la compétence et à la motivation des acteurs.
◗◗ Piloter et coordonner l’équipe projet.
◗◗ Savoir faire faire dans l’urgence.
◗◗ Analyser les crises et les gérer.
◗◗ Faire partager les réussites en équipe, valoriser le travail en projet au-delà de l’équipe.
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248 PDCA et performance durable
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Organiser
◗◗ Constituer une équipe répondant aux exigences du projet.
◗◗ Organiser la répartition des rôles, pour l’aboutissement du projet.
◗◗ Gérer la planification du projet et organiser la gestion des incidents.
◗◗ Évaluer les délais nécessaires à la réalisation du projet.
◗◗ Planifier les réunions et les entretiens pour la bonne marche du projet.
◗◗ Définir les procédures de travail pour l’équipe projet.
◗◗ Anticiper les charges de travail à venir et évaluer les délais nécessaires.
◗◗ Conseiller les 3 membres de l’équipe sur l’organisation de leur travail.
Contrôler et suivre
◗◗ Mettre en œuvre les outils nécessaires au suivi et au contrôle du projet.
◗◗ Suivre le budget du projet.
◗◗ Contrôler le déroulement du planning et être exigeant sur les délais.
Fiche pratique – 41 Breakthrought
Décider
◗◗ Connaître son niveau de décision et ses limites concernant le projet.
◗◗ Collecter les informations opérationnelles et pertinentes pour la préparation des
décisions.
◗◗ Prendre des décisions à enjeux relatifs aux membres de l’équipe projet.
◗◗ Décider des priorités, et certaines de manière concertée
◗◗ Identifier et gérer les zones critiques du projet.
◗◗ Savoir dire « non » en situation critique et proposer une alternative.
◗◗ Expliquer et argumenter ses décisions.
Organiser le projet
◗◗ Planificationgénérale et détaillée.
◗◗ Identificationdu réseau des acteurs (OBS).
◗◗ Référentiel du projet (coût, délais, qualité).
◗◗ Organigramme des tâches (WBS).
◗◗ Tableau de bord et indicateurs.
◗◗ Préparation des jalons : revues de projet et bilan de fin de projet.
◗◗ Plan de charges et lissage des charges.
◗◗ Étude des risques.
Maîtriser l’avancement
◗◗ Utiliser des outils de planification (Gantt ou Pert).
◗◗ Tenir des réunions d’avancement.
◗◗ Utiliser des indicateurs.
◗◗ Gérer les risques de décalage.
Négocier [A]
Ajuster [P]
Fiche pratique – 43 Breakthrought
Engager [D]
Maîtriser [C]
Vérifier, comprendre
◗◗ Vérifier
que l’on avance bien selon le plan d’action.
◗◗ Vérifier
que l’information est bien passée et bien perçue (écart message).
◗◗ Détecter les blocages, détecter les braquages.
◗◗ Détecter les résistances, détecter les irréductibles.
◗◗ Capitaliser.
◗◗ Enregistrer les succès et les échecs.
◗◗ Apporter de la reconnaissance.
◗◗ Réguler aux plans psychologique et sociologique.
252 PDCA et performance durable
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Déséquilibre ◗◗ Les
résistances au ◗◗ Confusion. ◗◗ Fairele diagnostic des
changement ◗◗ Insécurité. résistances.
s’expriment. ◗◗ Refus. ◗◗ Favoriser l’expression des
◗◗ Colère. résistances.
◗◗ Écouter, être empathique.
◗◗ Donner de l’information sur
le changement : sa nécessité,
ses avantages, ses objectifs,
le plan de mise en place.
Fiche pratique – 45 Breakthrought
Intégration ◗◗ Les
personnes se ◗◗ Fierté. ◗◗ Reconnaître les résultats,
sont approprié le ◗◗ Sécurité. féliciter et célébrer.
changement. ◗◗ Consolider le changement
dans les systèmes
organisationnels.
RES minute ?
C'est un feedback sous trois aspects, sur une action que l'on vient de mener :
◗◗ Réussite = le « Réel » de ce qui a marché, ce dont on est fier…
◗◗ Échec = le « Ressenti » de ce qui a échoué, ce dont on n'est pas fier…
◗◗ Suggestion = le « Suggéré » de ce qu'on envisage de corriger, ce qui peut être amélioré,
comment s'y prendre la prochaine fois.
Pourquoi minute ? Car fait à chaud en quinze minutes, en écrivant les mots-clés pour
chacun des aspects.
Le RES minute est fait soit avec son coach, soit avec le groupe en fin de réunion.
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Chapitre 8
Nous sommes convaincus que les structures qui gèrent de manière complète et systé-
matique les risques stratégiques, les risques de marché, les risques financiers et les
risques d’exploitation… accroissent ainsi leur performance et leur compétitivité de
manière durable.
Elles sont en mesure de limiter le plus possible les dépenses et réductions de revenus
dues à des « événements indésirables », d’assurer leur bénéfice ainsi que leur renta-
bilité et de préserver la santé de l’entreprise, donc les emplois.
1. ONR 49000 de l’Institut autrichien de normalisation, précurseur en matière de management des risques dès le début 2004 ;
Ces documents ONR sont réactualisés aujourd’hui sous la forme d’une mise en œuvre de l’ISO 31000 et utilisés surtout dans
la zone germanophone
256 PDCA et performance durable
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Plusieurs notions s’enchaînent dans la logique des risques. Tout d’abord, il faut se souve-
nir que le danger ou les menaces existent toujours. Ce n’est que la probabilité qu’ils se
matérialisent qui constitue un risque. Par exemple, lorsqu’on prend le volant de sa voi-
ture, le danger d’accident est permanent, cependant le risque d’accident est considéra-
blement plus élevé quand on utilise le téléphone portable en main tout en conduisant.
Ne pas prévoir les risques, ni les prévenir par méconnaissance, négligence ou par
manque de prévoyance augmente la vulnérabilité de l’entreprise.
Avant que la norme ISO 31000 précise le processus de management du risque, que
nous décrirons plus loin, la gestion des risques visait 4 étapes :
• l’étude des dangers ;
• l’analyse des risques ;
• l’action sur la fréquence des causes par la prévention ;
• la réduction de la gravité des effets par la protection.
Contre les risques, l’entreprise tente souvent de se couvrir par des mesures pallia-
tives, qui agissent après coup par transfert du risque :
• elle peut payer une prime d’assurance pour couvrir une partie des préjudices de
risques accidentels ou naturels (incendies, tempête, inondation…) ;
• elle peut prévoir dans ses comptes des dotations aux provisions pour les risques de
non-fiabilité des produits. Elle joue alors le rôle de son propre assureur.
Même si la loi nous y oblige, cela n’est ni satisfaisant ni suffisant.
Pour ce qui est des produits, les ingénieurs qualité s’attaquent essentiellement aux
risques de non-conformité ou de fiabilité et de non-qualité des processus.
Mais il y a bien d’autres risques, parfois confiés à un « risk manager » (cf. FP n° 57).
La parade aux situations inconnues et aux activités risquées en délais, coûts et perfor-
mances auxquelles l’entreprise peut être contrainte est naturellement l’étude prévi-
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SÛRETÉ
PÉRILS PRÉVENTION
P1 P2
VULNÉRABILITÉS PRÉVOYANCE
P4 P3
PRÉJUDICES PROTECTION
SÉCURITÉ
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Comme dans tout modèle PDCA de Deming, il est possible d’associer des phases ou
des mots, par exemple « périls » et « prévention » pour mieux comprendre le
domaine de la « sûreté ».
Sûreté
Associer l’analyse des périls en fonction des caractéristiques du risque (fréquence,
gravité et non-détection) et les actions pour les prévenir conduit à s’occuper de
« sûreté ». Les ingénieurs s’occupant de la « sûreté de fonctionnement » pour les
systèmes complexes sont des ingénieurs de recherche et développement spécialisés
en fiabilité, maintenabilité, disponibilité et en sécurité des produits et des systèmes.
Ce terme « sûreté » est aussi souvent utilisé pour la fonction « sécurité » des biens
et du patrimoine (risque d’intrusion, de vol, de dégradation et d’espionnage indus-
triel), qui correspond à bien d’autres sources de risque.
Sécurité
Associer l’ensemble des actions pour se protéger contre les causes et les conséquences
conduit à prendre des mesures de sécurité. Ces actions tiennent compte de la bonne
connaissance des préjudices. Les ingénieurs sécurité sont des ingénieurs spécialisés
dans la connaissance des organismes officiels, des lois, des règlements et des sources
de risques en entreprise.
Vulnérabilités
La connaissance et l’analyse des risques et de leurs conséquences s’obtiennent par
des moyens tels que le diagnostic ou l’audit. Elles permettent d’identifier différents
types de vulnérabilités.
• Les préjudices potentiels :
– les dommages aux biens ;
– les recours en responsabilité ;
– les atteintes aux personnes ;
– les pertes d’information ;
– les pertes de revenus.
• Les périls et menaces potentiels présentant un risque dommageable aléatoire pour
© Groupe Eyrolles
l’entreprise :
– générés par l’entreprise elle-même ;
– générés hors du périmètre de l’entreprise par un effet induit ;
Gérer les risques 259
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Prévoyance
Nous avons regroupé, dans la fonction de prévoyance, l’ensemble des actions de
prévention et de protection. La prévoyance, au sens large, prend en compte toutes les
actions nécessaires pour que l’entreprise passe au travers des dangers sans consé-
quences trop néfastes pour elle (sa pérennité), son personnel et son environnement
de proximité.
La fonction de prévoyance est cadrée dans un faisceau de contraintes internes et
externes :
• lois, Code du travail, règlements (nationaux ou locaux) ;
• minimisation des consommations (frais et ressources) ;
• valeurs d’éthique, valeurs de citoyenneté.
Il serait possible d’imaginer un indicateur d’anticipation des risques en faisant le
rapport du nombre d’actions de prévention et de protection au nombre de périls et
de préjudices identifiés :
Indice anticipation de risque = Nb. d’actions de prévoyance/Nb de vulnérabilités
tous les niveaux de l’organisme, garantit que celui-ci reste pertinent et actuel.
Elle leur permet d’être correctement représentées et de voir leur opinion prise
en compte dans la détermination des critères de risque.
Gérer les risques 261
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Informations Compliances
financières réglementaires
Efficacité des
opérations
Environnement de contrôle
Une démarche méthodologique de gestion des risques, mise au point aux États-
Unis1, reprend dans sa structure le modèle PDCA de Deming. Les actions
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1. Associated Risk-Management (Insurance Institute of America) ; démarche reprise en France par l’Association pour le
management des risques et des assurances en entreprise (AMRAE) et le Centre national de prévention et de protection
(CNPP), pour la formation à la gestion des risques.
262 PDCA et performance durable
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Pour la compréhension c’est parfait mais, pour la mise en œuvre nous nous référe-
rons plutôt à la norme internationale ISO 31000 qui propose un processus global de
management du risque.
Communication Surveillance
et concertation Analyse du risque (5.4.3) et revue
(5.2) (5.6)
Évaluation du risque (5.4.4)
Amélioration
Mandat et
continue du cadre A P
engagement
organisationnel
PRÉVENTION
ANALYSE DES
& PROTECTION
VULNÉRABILITÉS
DES RISQUES
organisationnel du risque
FINANCIERS OPÉRATIONNELS
Taux d’intérêt Communication
Taux de change Chaîne d’appros
Std comptables Fléaux naturels
Crédit Pandémies
Indépendance financière Recrutement Terrorisme
Investissements Compétences/savoir-faire
Trésorerie Système d’information
Contrôle interne Santé/sécurité
Fraude Locaux
Origine interne
RÉPUTATION CLIENTS
Origine externe
Occurrence Gravité
Non-détection
Causes potentielles Conséquences préjudiciables :
(périls et menaces) : • atteinte aux personnes
• humaines • dommage aux biens
• techniques Scénario • secours en responsabilité
• organisationnelles • perte d’information
• économiques • pertes de revenus
• dues à la nature
Causes Effets
du scénario du scénario
Figure 8.9).
268 PDCA et performance durable
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10
RISQUE Catastrophique 6
4 5
1
Intolérable 13
Critique 7 11
3
Comment
Indésirable 14
traiter
Considérable 9
2 8
16
les risques ?
Tolérable
Marginal 12 15
Négligeable
Négligeable
Improbable
Rare
Occasionnel
Probable
Fréquent
Le paysage du risque
(matrice 5 x 5 à une date donnée)
La détectabilité intervient alors dans un second temps, lorsque l’on se penche sur la
présence de signes avant-coureurs, sur la possibilité de mettre en place des alarmes,
sur les possibilités actuelles et futures de maîtrise du risque.
Il est à noter que pour la quantification globale de la criticité du risque (ou indice de
risque), c’est en général dans le « pire scénario » (Worst Case), donc avec les consé-
quences les plus importantes, que l’on se place.
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Gérer les risques 269
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NCR = G × O × ND
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Les résultats sont très faciles à manipuler en revue ou lors d’une analyse. Ils sont très
représentatifs sans calcul mental compliqué. À ce tableau est associée une grille de
décision (hors risque sécurité), structurée en niveau de contrôle et de management.
Gérer les risques 271
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Par exemple pour un niveau de risque égal à 12, trois décisions peuvent être pré
établies ; il suffit de décider quelle action sera prise en premier, pour réduire le niveau
de risque de 12 à 8 :
G × O × ND Types d’actions
niques et commerciales. Tout doit être fait pour empêcher que les risques ne se trans-
forment en :
• événement dommageable, par exemple une simple grève des transports ;
272 PDCA et performance durable
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Probabilité
d’apparition
10 E–1
Transférer
les préjudices
Prévenir
Accepter
Protéger
avec la prévoyance
Gravité
10 E–4 du risque
«–» «+»
Notons aussi la pratique devenue courante dans le cadre des normes ISO TS 16949 de
rédaction annuelle d’un plan de sécurisation visant à réduire l’ensemble des vulnéra-
bilités d’un établissement (par exemple : chez les équipementiers automobiles).
Rappel important
Une autre appellation courante du « plan de prévention » résulte de l’analyse des
risques liés à des interventions externes sur un site, par des entreprises sous-traitantes.
Elle débouche sur les précautions à prendre, la communication à dispenser et les dispo-
sitifs de protection à mettre en place, les équipements de protection individuelle (EPI).
Notons ici l’importance de cette obligation réglementaire, trop souvent négligée
pour cause de travail dans l’urgence, qui, précisément, va générer des risques supplé-
mentaires. Les juristes n’ont de cesse de rappeler qu’en absence de plan de préven-
tion, la direction engage directement sa responsabilité, au civil et au pénal, vis-à-vis à
la fois de son personnel et du personnel intervenant.
Les actions de prévention, lorsqu’elles ne suppriment pas complètement le risque,
peuvent s’accompagner d’actions de protection.
Protection
Lorsque l’on ne peut pas supprimer le risque (ex. : tremblement de terre) et que son
occurrence demeure importante, il faut mettre en place des actions de protection
(ex. : bâtiment antisismique) ou des dispositifs permettant de limiter les dégâts en
cas de survenance du risque (face au danger).
Les plans de protection décrivent les actions de mise en œuvre des protections et des
contrôles réguliers de celles-ci.
Survenance
◗◗ Plan de prévention. ◗◗ Plan de prévention ◗◗ Plan d’évitement.
Rare et ◗◗ Plan de suppression.
◗◗ Financement. ◗◗ Plan de survie.
Gravité
Figure 8-12 : Actions de prévention et de protection
274 PDCA et performance durable
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La protection active
Elle consiste à intervenir dès le début de l’événement par des dispositifs actifs et des
dispositions de réduction des conséquences, par exemple :
• les sirènes d’évacuation et dispositifs d’alarme ;
• l’usage des EPI (gants, combinaisons, lunettes, casques auditifs, etc.) ;
• l’arrosage par « sprinklers » dès le début de l’incendie ;
• le rappel d’urgence de médicaments en cas de risque avéré ;
• l’action des équipiers de première et de seconde Intervention.
La protection passive
C’est appliquer des principes de minimisation des conséquences par partage des
risques, par fractionnement des processus, par séparation des installations, par
redondance et polyvalence des activités (ex. : pas de source unique aux achats).
Transfert
Dans certains cas de risques évalués critiques, il est possible d’envisager le transfert
vers une autre structure : externalisation vers un fournisseur ou un sous-traitant plus
compétent ou mieux protégé que nous, et bien sûr vers des compagnies d’assurances
pour couvrir tout ou partie des préjudices (tout peut s’assurer aujourd’hui, il suffit
d’y mettre le prix !).
Les préjudices sont à estimer et à couvrir par des assurances ou par des provisions
budgétaires. Par exemple, dans certaines entreprises où le risque amiante existait
depuis longtemps, on avait provisionné des sommes importantes pour indemniser
des personnes déclarant la maladie des décennies plus tard.
Acceptation du risque
On pourra enfin accepter le risque, mais en toute connaissance de cause, sachant que
sa criticité est limitée et que le préjudice pour l’entreprise sera peu important. Par
exemple, on accepte de ne pas avoir de rechange sur une pièce dont la défaillance est
peu fréquente car son coût de possession serait plus onéreux que le préjudice subi en
cas de panne.
Il nous faudrait rajouter à ces 4 catégories d’action ou de parade face au risque une
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voie moins évoquée qui consiste à travailler sur la recherche et la mise en place de
moyens de détection. Ce point s’est révélé tellement important à l’expérience que
nous allons le traiter ci-après.
Gérer les risques 275
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Quelle méthode peut-on mettre en place pour éviter qu’un péril (une menace),
pourtant prévisible, ne survienne à l’imprévu ? Le développement de la détec-
tabilité doit nous permettre de lever le doute entre risque prévisible et risque
imprévu.
Enfin, le point original de la méthode, pour l’étude de chaque étape clé du processus,
provient de l’introduction de 3 « leviers » de la maîtrise du risque. Parmi les « 6M »
permettant de maîtriser un processus, ils ont retenu « 3M » clés pour maîtriser les
risques :
• Moyens (ressources) ;
• Main-d’œuvre (compétences) ;
• Méthodes (référentiel et règles).
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1. ISO 9000 – Mode d’emploi pour les PME, Pierre Massot, Didier Lagarde, Philippe Nasiadka, Michel Bellaïche, Afnor, 1999.
Gérer les risques 277
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Sur ces trois « leviers », des dispositions internes peuvent limiter l’impact d’un
risque. Chacun de ces critères est pondéré de 1 à 4 selon son niveau de maîtrise :
• 1 : niveau non maîtrisé ;
• 2 : niveau méthodiquement traité ;
• 3 : niveau systématiquement traité ;
• 4 : niveau optimisé, sûr, efficace et sous contrôle.
Nous avons appris depuis la mise en œuvre des principes d’assurance qualité (norme
ISO 9001:1994) l’intérêt d’appliquer de bons principes de prévention afin d’avoir
des produits sans défauts, fiables, sûrs.
Cette finalité est rappelée au chapitre 1 de la norme : « Les exigences spécifiées visent
en premier lieu la satisfaction du client, par la prévention des non-conformités à tous les
stades, depuis la conception jusqu’aux prestations associées. »
La norme ISO 9004:1994 expliquait que l’entreprise devait mettre en place un sys-
tème de prévention et d’amélioration :
• pour garantir la qualité des produits, éviter les non-conformités, prendre des
actions correctives afin d'éradiquer les causes et d'éviter leur réapparition ;
• pour diminuer les coûts de non-qualité et investir un peu plus dans les « bons »
coûts de la qualité, soit les mesures de détection et de prévention.
La règle étant d’avoir des documents préétablis, de nombreux documents ont été
rédigés ; la conformité y a gagné, mais parfois au prix d’excès de coûts en bureaucra-
tie. Les fonctions et les métiers de l’entreprise se sont alourdis de tâches administra-
tives au moment même où les entreprises se devaient d'être plus sveltes (Lean pro-
duction) et plus dynamiques. Cela a été la dérive majeure due à la mauvaise mise en
œuvre de l’ISO 9001 de 1994, et ce constat a été à la base de la révision 2000 de cette
norme.
Aujourd’hui les nouvelles règles de cadrage sont plutôt les suivantes :
• se centrer sur les activités et non sur la norme ;
• éviter les dérives habituelles dans le fonctionnement des systèmes qualité : les pro-
cédures plus que sur leur application, la surabondance de documents, etc.
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P
D
C
A
Style de Délégation de
Recrutement Motivation management pouvoir autorité / moyens
Erreur
humaine
Stabilité émotionnelle Manque de Déficience
discernement Fatigue
Capacité de réaction Addictions
Psychosociologie Physique
Trois directions principales sont évoquées pour gérer le risque et réduire les erreurs
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humaines :
• agir sur le système, ses incohérences et ses dangers, en déployant les AMDEC
minute, par exemple ;
280 PDCA et performance durable
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1. Lors de ces fortes chutes de neige humide, de février 1999, tout le personnel de l’usine Thales de Moirans, en Isère, s’est mobilisé
pendant 48 heures, jour et nuit, sans interruption, pour sauver SON usine. Il a fallu monter sur les toits (à faible pente) et les
déneiger à la pelle, à la main : 1,50 mètre d’épaisseur de neige lourde sur une surface équivalente à deux terrains de football. De
l’ingénieur à l’employé de bureau, du technicien à l’opérateur, ainsi que le directeur industriel, tout le personnel de l’usine a
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participé. Aucun organisme extérieur n’avait accepté de faire ce travail (impossibilité ou pas les compétences). La direction
générale a voulu comprendre après coup comment une telle décision avait été prise. Le personnel avait décidé collectivement
d’affronter des dangers, avec une prise de risques minimale. Et comme tout s’est bien passé, une fête a été organisée aux frais de la
direction !
Les plans de « gestion de crise » et de « continuité des activités » ont été écrits dans la foulée…
Gérer les risques 281
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Ainsi, l’entreprise doit se concentrer sur la continuité de chacun de ses services dont
les contraintes verticales (par métier) et transversales (transfert d’informations)
sont susceptibles d’être mieux appréhendées. Pour ce faire, les entreprises peuvent
mettre en œuvre un plan de continuité d’activité (PCA).
• Le principe du PCA répond à un objectif clair (conditions fondamentales de mise
en œuvre sont définies).
• Le principe du PCA est acceptable. En matière d’information [SI], il a pour objec-
tif d’assurer la restitution des données en cas de crise majeure.
• La mise en œuvre d’un PCA doit être un moyen d’action a priori jugé bénéfique
par les personnels qui doivent le mettre en œuvre.
• Le principe du PCA est réalisable (la conviction doit être partagée).
La mise en œuvre du PCA réclame la mobilisation et le contrôle de ressources impro-
ductives. Ainsi convient-il de s’assurer qu’il est correctement dimensionné, tenu à
jour et qu’il peut être exécuté à tout moment avec les moyens prévus initialement
(vérifiés par un test et validés par une autorité).
La gestion de crise
On appelle « gestion de crise » la période qui débute avec la survenance d’une alerte
évaluée comme majeure, jusqu’à la prise de décision d’activer ou non le PCA. Le
plan de gestion de crise décrit l’organisation nécessaire à l’exécution du PCA.
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Détection Exécution
Rédaction Évaluation Convoc. Gestion de Décisions Lancement Clôture
évènement Plan
PCA gravité CC la com. direction PCA PCA
grave d’action
PCA Vigilance • Info. Codir : • Évaluation • Plan de • Évaluation • Pilotage, • Gestion à • Retour à
existant des risques faits, impact situation communic. situation et suivi actions la pression, la normale
collatéraux parties • Lancement - interne progression • Réponses • Archivage
prenantes du PGC - externe • Plan de sollicitations • Amélioration
• Synthèse décisions • Com. du dispositif
RM • Feedback
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Gérer les risques 283
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Le risque d’avoir des déviations successives est grand et réel, depuis l’instant où l’on a
rencontré le client la première fois jusqu’au moment où l’on retourne le voir pour connaître
sa satisfaction.
poubelle !
284 PDCA et performance durable
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Périls
Prévention
P2 Dispositions prises afin que le danger ne survienne pas (actions sur la sûreté) ou
soit détectable (action sur le risque de non-détection). La prévention cherche à
Fiche pratique 47 – Risques
réduire ou à éliminer le risque, c’est donc une action sur la fréquence du risque :
◗◗ il faut tendre vers le risque zéro ;
◗◗ il faut éviter l’atteinte aux personnes et aux ressources ;
◗◗ la loi a codifié les cas d’établissement des plans de prévention.
Protection
P3 Lorsque l’on a fait le maximum en prévention, il faut faire en sorte que si le danger
survient les protections minimisent les préjudices ; c’est donc une action sur la
gravité. Ce principe de prévoyance couvre la protection passive (avant l’accident)
et la protection active (pendant et après le sinistre) :
◗◗ action de préservation ou de défense ;
◗◗ rappel des mesures de précaution ;
◗◗ mise en œuvre de dispositifs de protection ;
◗◗ dispositions de prévoyance ;
◗◗ plans de survie.
Préjudices
L’identification des points névralgiques et dangereux ne suffit pas. Encore faut-il quantifier
le niveau de risque de chaque point pour pouvoir les classer par ordre de gravité afin
d’établir le programme d’amélioration.
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286 PDCA et performance durable
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Cette norme autrichienne classifie les risques, dans le cadre de la gestion du risque
intégrée, selon 4 familles de menaces, 24 sous-familles, et environ 120 points individuels à
mettre sous contrôle (cf. SQS - Eurorisk : http://www.saq.ch/.../management du risque.pdf)
Risques financiers
Outils Usage
1 Poka-yoke Cet outil est classé parmi les outils anti-erreurs ou anti-risques. Pour les
produits et les procédés de fabrication, il est mis en place par
construction en conception. C’est l’équivalent d’un autobloquant ; à
partir d’un seuil préétabli, il se déclenche, il empêche une opération ou
il oblige à une réaction humaine.
Le but est d’empêcher les anomalies ou les défauts de survenir (hors
défaillances de fiabilité), qu’ils viennent des produits ou des opérateurs.
3 Essais de Ces tests de fiabilité sont propres à chaque métier (type de produit)
fiabilité, mais ils sont obligatoirement multi-environnements (température,
multi- humidité relative, salinité, chocs, vibrations, variation rapide de
contraintes température, vieillissement, etc.)
Le but est de vérifier que le taux de défaillances ou que la MTBF (Mean
Time Between Failure) ou MTTR (Mean Time To Repair) ne dépasse pas
un seuil limite, et que les défaillances n’ont pas une conséquence vitale
pour le client.
Périls
P1 = Les faiblesses de l’entreprise dans son contexte patrimonial, sociétal, culturel et
historique doivent être connues (surtout par rapport à celles de ses concurrents) :
◗◗ perte de confiance client sur insuffisance de réponse aux plaintes clients et sur mauvais
règlement de litiges ;
◗◗ perte de commandes ;
◗◗ perte de résultat, perte de rendement, coûts des retours en garantie ;
◗◗ chômage technique ;
◗◗ arrêts de flux production, ruptures d’appros ;
◗◗ grèves ;
◗◗ accident.
Fiche pratique 52 – Risques
Préjudices
Prévention
Protection
◗◗ stocks minimaux ;
◗◗ circuits rapides ;
◗◗ maintenance et contrôles périodiques ;
◗◗ lieux de stockage sécurisés (données et infos).
Gérer les risques 291
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CLASSIFICATION DU RISQUE : ce tableau doit être utilisé de la manière suivante : compte tenu de
l’appareil, tel qu’il a été conçu, et de sa destination, quelle est la probabilité de transférer un risque en
clientèle et sa conséquence ?
◗◗ La probabilité de transférer un risque en clientèle est déterminée à partir du tableau « Détermination
de l’événement », qui combine la probabilité d’occurrence et la probabilité de non-détection de
l’événement entraînant un risque en clientèle.
◗◗ L’évaluation de la probabilité d’occurrence, de la probabilité de non-détection et de la gravité de
l’événement est faite à partir des tableaux respectifs.
Conséquence (gravité)
Catastrophique Critique Marginal Négligeable
Événement
(4) (3) (2) (1)
Fréquent I I I II
Probable I I II III
1 2 3 4
processus de fabrication.
Probabilité d’apparition (occurrence) « O »
Critères Note « O »
Probabilité faible : très peu de défauts sur un processus sous contrôle statistique avec
1
une capabilité estimée à : 1 ≤ Cpk (taux défaut < 0,27 %)
Probabilité modérée : défauts occasionnels apparus sur un processus sous contrôle
2
statistique avec capabilité estimée à : 0,83 ≤ Cpk < 1 ; (0,27 < taux défaut < 1,64 %)
Probabilité élevée : défauts fréquents apparus sur un processus avec capabilité
3
estimée à : 0,66 ≤ Cpk < 0,83 ; (1,64 < taux défaut < 7,19 %)
Probabilité très élevée : il est certain que le défaut se produira fréquemment, la
4
capabilité du processus est estimée à : Cpk < 0,66 ; (taux de défaut > 7,19 %)
Probabilité de non-détection « ND »
Critères Note « ND »
Faible probabilité de ne pas détecter le défaut avant que le produit ne quitte
l’opération concernée.
1
Contrôle unitaire ou montage impossible en production, mise en place de verrous, le
défaut est évident ; contrôle par échantillonnage adapté.
Probabilité modérée de ne pas détecter le défaut avant que le produit ne quitte
l’opération concernée.
2
Quelques défauts échapperont à la détection. Des caractéristiques équivalentes ou
révélatrices sont contrôlées.
Probabilité élevée de ne pas détecter le défaut avant que le produit ne quitte
l’opération concernée.
3
Le contrôle est subjectif ou difficile ; les critères de contrôle ne sont pas suffisants. Il est
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Risque d’approvisionnement
Risque d’intégration
Risques d’industrialisation
Risque de réinvention
Sévérité ou gravité
Gêne 4–5 Gêne minime ou petite perturbation pour le client mais pas
de dégradation notable des performances.
10 E-4 < p < 1/500 2–4 Rare, sporadique, une fois par an.
1/500 < p < 1/50 3–7 Occasionnel ou récurrent, une fois par trimestre.
1/50 < p < 1/10 4 – 10 Fréquent, défauts chroniques, plus d’une fois par semaine
Le barème est défini pour chaque domaine applicable (électronique, automobile, etc.)
entre le résultat attendu et les moyens mis en œuvre pour couvrir le risque.
Le calcul de l’indice de risque ou de la criticité du risque se fait généralement par le produit
des 3 facteurs.
Gérer les risques 295
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Plans de survie
Les centres d’intérêt du « risk manager » peuvent être multiples : risques industriels ou
financiers, voire hygiène, santé, sécurité, sûreté, environnement… sa mission ou sa raison
d’être peut se formuler ainsi : « Gérer, en impliquant les acteurs, l’ensemble des risques de
l’entreprise, de façon à en réduire les vulnérabilités (périls et préjudices). »
La fiche métier de l’ONISEP précise les points suivants :
Il met au point un plan de survie pour que l’entreprise puisse continuer à fonctionner
normalement après un sinistre.
Il décide des risques à assurer.
Il détermine les garanties à souscrire et choisit les compagnies d’assurances.
Il fait vivre les contrats et gère les sinistres.
Compétences requises
Chapitre 9
Viser l’excellence
« La vraie force de l’esprit se mesure au degré d’incertitude,
qu’il est capable de supporter… »
Albert Einstein
1. Robert S. Kaplan et David P. Norton, Translating Strategy into Action - The Balanced Scorecard, Harvard Business Review Press,
1996.
298 PDCA et performance durable
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est un tableau de bord prospectif1. La volonté des auteurs est qu’il soit équilibré au
niveau des données et des actions sur quatre axes de progrès pour lesquels les consé-
quences doivent pouvoir se mesurer sur le court terme par la stratégie, et sur le long
terme par la vision.
Résultats financiers
s
ble
s
eur
s-ci
ves
ifs
Test Que faut-il Design
icat
ject
eur
iati
apporter
Init
Ind
Val
Ob
aux actionnaires ?
s
ble
ble
Vision
s
s
eur
eur
s-ci
ves
s-ci
ves
ifs
ifs
Que faut-il et Comment piloter
icat
icat
ject
ject
eur
eur
iati
iati
apporter le changement
Init
Init
Ind
Ind
Val
Val
Ob
Ob
aux clients ? stratégie et l’amélioration ?
Processus internes
s
Quels sont
ble
s
eur
les processus
s-ci
ves
ifs
Sell Make
icat
essentiels
ject
eur
iati
à la satisfaction
Init
Ind
Val
Ob
des parties
prenantes ?
Il est prospectif, car il est orienté vers l’avenir par l’étude à la fois des facteurs tech-
niques, économiques et sociaux, qui influencent l’évolution du système, mais aussi
de la prévision des situations qui pourraient découler de leurs influences et de leurs
interactions.
Ce tableau de bord prospectif est avant tout un outil de gestion, dans la mesure où il
permet, au travers de 20 ou 25 indicateurs, de piloter l’ensemble des décisions à
prendre dans une organisation, à quelque horizon que ce soit.
Les auteurs et les entreprises pilotes (dont General Electric, Apple et Hewlett-Packard)
qui ont validé ce tableau de bord prospectif sont partis du fait que les indicateurs du
modèle comptable traditionnel, d’ordre financier principalement, ne sont pas
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1. Robert S. Kaplan et David P. Norton, Le tableau de bord prospectif − Pilotage stratégique : les 4 axes du succès, traduit de l’américain
(The Balanced Scorecard – Harvard Business School), Éditions d’Organisation, 1998.
Viser l’excellence 299
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suffisants pour conduire l’avenir d’une organisation vers des résultats à la fois sur le
court et le long terme. Les modèles comptables actuels tiennent compte de cela.
Ce tableau de bord prospectif est bâti autour de 4 axes permettant la mesure de la
performance et la progression des projets d’amélioration :
• des indicateurs financiers (k€) ;
• des indicateurs de performance vis-à-vis des clients (Scorecard) ;
• des indicateurs sur les processus internes (Capabilité Cpk) ;
• des indicateurs d’apprentissage organisationnel (Knowledge Management).
Vous qui êtes un lecteur attentif, il ne vous aura pas échappé que la notion d’équilibre
des 4 parties s’appuie sur le modèle du premier cycle de Deming.
• Test : capture the market with better quality and lower price.
• Design : improve quality.
• Make : cost decrease.
• Sell : stay in business.
C’est ainsi que le tableau de bord prospectif devient, dans la pratique, au départ, un
outil de mesure puis un outil de management essentiel. Certains P-DG ont même dit
que « le tableau de bord prospectif pouvait devenir la pierre angulaire des systèmes de
management d’une entreprise ».
Les enseignants leur préfèrent « les managers comme les pilotes d’avion ont besoin
d’instruments qui leur donnent des indications sur l’environnement et la performance
de l’entreprise et les aident à mettre le cap sur l’excellence ».
« Il est vital que les managers connaissent parfaitement leurs objectifs et la manière de
les atteindre. » Cette phrase de Deming montre l’importance de marier ce tableau
de bord prospectif avec les cycles PDCA de Deming.
Nous pensons que le moment est venu où, par le biais de systèmes d’information
performants, les entreprises ont la possibilité de gérer plus que des données comp-
tables, comme les valeurs des « actifs intangibles et intellectuels » de l’entreprise, la
qualité des produits, la compétence, le savoir-faire, la flexibilité des processus, la
satisfaction des clients, les valeurs RSE…
Cette valorisation des « actifs incorporels » et des capacités de l’entreprise serait
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plus pertinente et davantage un gage de réussite que les traditionnels « actifs phy-
siques ». Nous verrions apparaître des indicateurs comptables de mesure de l’effort
des salariés dans ces domaines. Voilà les vrais indicateurs de performance !
300 PDCA et performance durable
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COMMUNIQUER OBJECTIFS ET
INDICATEURS, LES ARTICULER
• Communiquer et éduquer
• Fixer des objectifs
• Relier récompenses et indicateurs de performance
A P
FIXER DES OBJECTIFS ET
CLARIFIER LES PROJETS, HARMONISER LES PROJETS
LA VISION ET LA STRATÉGIE Tableau • Définir des objectifs quantitatifs
• Clarifier la stratégie de bord • Harmoniser les projets stratégiques
• Fixer la vision et les buts prospectif • Allouer les ressources
• Réunir un consensus • Fixer des jalons
C D
Des Strategic Business Unit (SBU) de l’entreprise Thales se sont engagées dans des
démarches similaires. Par exemple, dans une de ses unités de composants électro-
niques, cinq axes de progrès ont été reliés à la stratégie et aux performances de
l’entreprise à moyen terme.
• Time to market (nouveaux produits plus vite sur le marché).
• Lead Time (amélioration des temps de cycles).
• Savings Way (sens économique).
• Autonomy Process (processus d’autonomie des collaborateurs).
• Learning & Data (capitalisation et maîtrise de l’information).
Ces axes de progrès ont fait l’objet d’une mise en place d’indicateurs liés aux
objectifs.
Audits
Hormis les audits de certification très formalisés, comme celui de l’ISO 9001, de
nombreux systèmes d’audit et d’évaluations internes ont vu le jour et coexistent
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VÉRIFICATION
DE LA PERTINENCE
Examen des objectifs Vérif. que les objectifs et
POUR L’EFFICACITÉ
des écarts pris en compte les ressources ont fait
bilan & perspectives l’objet d’une planification
A
P
VÉRIFICATION DES PLANS VÉRIFICATION
D’AMÉLIORATION DE LA MISE EN ŒUVRE
OU DE RETOUR DES ACTIONS
À LA CONFORMITÉ POUR LA CONFORMITÉ
C
D
Revue résultats / objectifs Vérif. que les activités
explication des écarts sont suivies par un tab.
risques encourus VÉRIFICATION bord et des indicateurs
DE LA COHÉRENCE
ET DE L’EFFICACITÉ
Notre but ici n’est pas de vous faire une formation d’auditeur ou un cours fonda-
mental sur l’audit, mais de vous présenter les caractéristiques essentielles des diffé-
rents types d’audits (cf. FP n° 58). Cependant l’audit de conformité étant à la base de
l’apprentissage de la technique d’audit, essayez de répondre au petit questionnaire
ci-après pour vérifier votre « qualification d’auditeur ».
• Quelle est l’idée principale que vous retenez pour la préparation de l’audit par
l’auditeur ?
• Quelle est l’idée principale que vous retenez pour la préparation de l’audit par les
audités ?
• Quelle est l’attitude de Porter qui est celle d’un bon auditeur ?
• Un auditeur doit-il faire la preuve qu’il est formé à l’audit ?
• Quel est le rôle de l’accompagnateur ?
• Le questionnaire doit-il faire l’objet de questions ouvertes et/ou fermées ?
• Quelles sont les différences entre audit de conformité et audit d’efficacité ?
• L’auditabilité est-elle ou non l’aptitude à donner une preuve de ce qui est fait ?
• Quelles sont les phases du PDCA de Deming qui prouvent l’auditabilité ?
• La restitution de l’audit ne doit-elle faire état que de ce qui a été constaté, vérifié,
prouvé, admis ?
• Quelles sont les différences entre les principaux types d’audits : externes, internes,
par seconde partie, par tierce partie, transparence, miroir, gendarme, survey… ?
On nous a raconté récemment, dans une entreprise, que le dernier audit de certifica-
tion a donné lieu à un interrogatoire en règle par l’équipe d’auditeurs sur l’efficacité
du fonctionnement de chacun des services audités, sans qu’à aucun moment ne soit
demandé une procédure ou un document d’assurance qualité :
• Quels sont vos objectifs ou vos missions ?
• Quelles preuves pouvez-vous donner de l’efficacité de vos activités ?
• Sur quels indicateurs vous appuyez-vous pour améliorer votre performance ?
• Sur quelles bases avez-vous pris vos objectifs d’amélioration ?
Nous observons donc une évolution importante dans la conduite des audits de certi-
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fication (ou de suivi). Ils abordent enfin le rebouclage sur l’efficacité et non plus sur
la formalisation.
Viser l’excellence 303
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Auto-évaluations
Il est possible de pratiquer cette démarche d’auto-évaluation par la pratique de l’au-
dit de maturité. Plusieurs référentiels le permettent.
À titre d’exemple, chez Thales Electronic Devices, une auto-évaluation de type
EFQM, réalisée par le CODIR lui-même pour rechercher des pistes de progrès a
permis en un week-end de séminaire d’identifier plusieurs voies d’amélioration et de
bâtir un plan d’amélioration consensuel d’objectifs.
Afnor
Le référentiel français de l’Afnor (fascicule de documentation FD X50-174) donne
une bonne synthèse des critères d’efficacité et de maturité des différents processus de
l’entreprise (cf. FP n° 60) que l’on retrouve, bien documentée, dans la norme
ISO 9004 : 2009.
Les cinq niveaux de maturité qui en sont le fondement, peuvent se définir de la
manière suivante.
• Niveau 1 :
– Approche non formelle.
– Pas d’approche méthodique évidente.
– Résultats inexistants, médiocres et non prévisibles : « La maîtrise du système est
un art obscur, s’appuyant sur des "héros" et dont le succès n’est pas reproductible de
façon sûre, les processus sont improvisés. »
• Niveau 2 :
– Approche réactive.
– Approche méthodique fondée sur la résolution de problèmes ou les corrections.
– Données minimales disponibles sur les résultats concernant l’amélioration :
« Une visibilité partielle sur le processus existe. La performance est répétable si les
mêmes pratiques sont reprises. Les systèmes de production et de conduite de projet/
affaire sont en place ; une visibilité grossière existe. »
• Niveau 3 :
– Approche système formelle et stable.
– Approche méthodique fondée sur les processus.
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1. Modèle CMMI développé par le Software Engineering Institute de l’université Carnegie-Mellon pour le Department of
Defence des États-Unis.
Viser l’excellence 305
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NIVEAUX DE PROGRÈS
Anticipation
SE Niveau 5
REPRI
Innovation ’ENT
D EL Niveau 4 Optimized
CE
Amélioration M AN
FOR Niveau 3
PER
continue Managed
Maîtrise
Niveau 2 Defined
production
Ici, pas de « sachants », comme pour l’ISO 9001, ce sont les leaders et les managers
qui prennent leurs affaires en main, sur la base d’un modèle créé par leurs pairs :
• il n’est pas prescriptif (pas de méthode ni d’outils imposés) ;
• il permet une vue « radar » mais pas d’obligation « holistique » ;
• il interroge sur des voies de pilotage de l’organisation (CT et MT) ;
• il est orienté sur l’essentiel : les résultats par l’apprentissage et l’innovation collective.
« Le modèle EFQM est un univers d’apprentissage de la complexité systémique articu-
lant les approches et les résultats en matière d’excellence et de performance durables. »1
La FP n° 61 présente les 5 « facteurs » contributifs et les 4 domaines de « résultats ».
Les premiers critères couvrent « ce que l’organisation fait et comment elle le fait »
pour développer sa stratégie et la mettre en application. Les seconds critères couvrent
ce qu’une organisation « réalise et obtient », en accord avec ses objectifs stratégiques.
Système 5 :
Management politique & stratégie selon le modèle d’excellence EFQM
Facteurs Résultats
Système 3 Système 2 Système 1
RÉSULTATS
PERSONNEL
PERSONNEL
PROCESSUS
LEADERSHIP STRATÉGIE PRODUITS
RÉSULTATS RÉSULTATS
CLIENTS ACTIVITÉ
& SERVICES
PARTENARIATS RÉSULTATS
& RESSOURCES COLLECTIVITÉ
1. Permalien : http://www.techniques-ingenieur.fr/actualite/entreprises-thematique_6341/le-modele-efqm-demystifie-article_60476 /
Viser l’excellence 307
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Sa popularité, on peut le dire ainsi puisque l’EFQM estime que plus de 30 000 orga-
nisations l’utilisent, provient du fait qu’il s’appuie sur les huit1 concepts fonda-
mentaux de l’excellence.
Cette démarche d’excellence conduit à une constante réévaluation des objectifs et
à une dynamique d’amélioration continue. S’appuyant sur le modèle PDCA, elle a
développé son outil « radar2 » pour coter l’organisme, sur la base de ces 8 concepts.
Dans ce modèle révisé, dit 2013, les tendances et les sujets émergents qui sont mis en
exergue à travers les facteurs et les résultats sont la « créativité et l’innovation », le
« développement durable », la « gouvernance », l’« agilité organisationnelle », la
« gestion des risques », la « promotion des produits et des services » et la « gestion
des fournisseurs ». Le développement durable est maintenant systématiquement à
l’ordre du jour des conseils d’administration dans le monde.
• Prix France.
La RSE commence à prendre de l’importance. Les prix s’adaptent eux aussi à ces
nouvelles exigences et l’intègrent progressivement à leur référentiel.
Viser l’excellence 309
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UNE LOGIQUE
DE PERCÉES ET
D’INNOVATION
A P
UNE LOGIQUE
UNE LOGIQUE
DE PRISE
DE PROGRÈS ET
DE RISQUES
D’EFFICIENCE
C D
UNE LOGIQUE
DE MAÎTRISE
SYSTÉMIQUE
Ces logiques sont naturellement issues des démarches de raisonnement des parties
prenantes internes :
• les dirigeants, pour soutenir la logique de progrès et d’efficience ;
• les actionnaires, pour financer la logique de percées et d’innovation ;
• les managers, pour manager avec une logique de prise de risques ;
• le personnel, pour réaliser avec une logique de maîtrise systémique.
Les performances durables ne proviendront, nous en sommes convaincus, que de
l’enchaînement harmonieux des logiques à tous les niveaux de l’organisme, en se rap-
pelant que le manager est le levier d’action et l’acteur indispensable entre ces niveaux.
Quatre questions
C D
Où sait-on aller ? Où doit-on aller ?
Ces quatre questions fondamentales auxquelles doit répondre toute démarche stra-
tégique regroupent la vie d’une entreprise entre les intentions du dirigeant, la réalité
du monde, l’organisation de la société et les moyens de l’entreprise.
• Les deux premières questions au conditionnel (A et P), font appel à la capacité de
l’entreprise à réagir aux évolutions de l’environnement économique, technolo-
gique, concurrentiel et social :
– Où voudrait-on aller ? Question qui s’adresse aux décideurs ou aux dirigeants :
où voudrait-on aller par rapport aux valeurs, aux aspirations et aux buts de l’en-
treprise ?
– Où pourrait-on aller ? Question qui s'adresse à l’environnement économique :
où pourrait-on aller par rapport aux menaces et aux opportunités ?
• Les deux dernières questions, au présent de l’indicatif (D et C), traduisent l’apti-
tude de l’entreprise à s’organiser et s’engager collectivement sur des objectifs pour
tenir des résultats :
– Où doit-on aller ? Question qui concerne les règles sociales et légales : où doit-
on aller par rapport aux obligations, exigences réglementaires et aux responsabi-
lités ?
– Où sait-on aller ? Question qui s’adresse à l’entreprise : où sait-on aller par rap-
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C
Un modèle ISO : Le mode PDCA :
D
pour assurer et pour diriger
pour améliorer et manager
Le rôle du manager
Il a en charge les deux points précédents : faire progresser l’entreprise et faire pro-
gresser l’homme. Il est l’homme clé dans cette démarche, car il doit :
• donner « du sens » et montrer le chemin ;
• apporter un soutien au plan méthodologique et psychosociologique ;
• être moteur, avec un comportement « responsable » ;
• comprendre, de façon continue, ce qui peut faire progresser.
Cela suppose de savoir concilier les plans humain et financier, l’entreprise étant faite
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pour servir l’homme et non pas pour l’asservir. Une exigence que le manager doit
« mouliner » dans un PDCA adapté : objectif financier, obligations de dirigeant,
contrainte pour l’homme, reconnaissance de l’homme. Alors, le progrès continu
Viser l’excellence 315
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fera progresser le management, le rendra plus responsable, plus acteur, plus anticipa-
teur et profitera véritablement à l’homme.
Audit de conformité
◗◗ Niveau de base : ISO 9001 (94).
◗◗ Nécessite un référentiel technique ou industriel.
◗◗ Domaine : produits et procédés de fabrication.
◗◗ L’audit de conformité inclut les preuves.
◗◗ S’adresse aux acteurs des processus, aux fournisseurs.
◗◗ S’appuie sur un questionnaire préétabli.
◗◗ Vérification que les exigences sont satisfaites.
◗◗ Mesure des écarts entre le référentiel et la réalité.
◗◗ Ouverture d’actions correctives ou préventives.
Fiche pratique 58 – Excellence
Audit d’efficacité
◗◗ Niveau d’exigence : ISO 9001:2000.
◗◗ Nécessite un référentiel ET des objectifs.
◗◗ Domaine : les processus de l’entreprise.
◗◗ L’audit d’efficacité inclut l’audit de conformité.
◗◗ S’adresse aux propriétaires des processus.
◗◗ Vérification de la satisfaction aux exigences clients et externes au travers des objectifs.
◗◗ Vérification de la satisfaction aux exigences internes via les indicateurs mis en place.
◗◗ Vérification du système de mesure, d’analyse et d’amélioration.
◗◗ Mesure de l’écart entre les résultats obtenus et les résultats escomptés.
◗◗ Évaluation des propositions d’améliorations et d’actions correctives.
◗◗ Appréciation des risques.
Audit de maturité
◗◗ Niveau de référence : EFQM.
◗◗ Nécessite un référentiel par niveau de maturité des processus clés type CMM.
◗◗ Domaine : les grands processus de l’entreprise.
◗◗ L’audit de maturité inclut l’audit d’efficacité.
◗◗ S’adresse aux dirigeants ou à l’encadrement de l’entreprise.
◗◗ Vérification des réponses qu’apportent les processus.
◗◗ Appréciation sur une échelle de cotation à 5 points, par exemple EMSEE (cf. FP n° 23).
◗◗ Estimation des forces et faiblesses de l’organisation.
◗◗ Identification des risques pour toutes les sous-traitances.
◗◗ Planning d’un plan d’amélioration et utilisation de méthodes.
◗◗ Évaluation de la maturité en matière de niveaux de progrès.
◗◗ Mesure le niveau de performance des grands processus de l’entreprise.
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Viser l’excellence 317
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Ses cinq niveaux de maturité attendus au « processus achats » sont précisés comme suit :
◗◗ 1 : approvisionner, gérer le quotidien.
◗◗ 2 : répétitivité et reproductibilité, gestion de projets basiques.
◗◗ 3 : intégration du « processus achats » dans les processus de l’entreprise.
◗◗ 4 : expertise achat reconnue et participant aux affaires.
◗◗ 5 : la dimension achats est systématiquement intégrée dans les décisions de l’entreprise.
En
Défini, planifié,
Basique Maîtrisé Optimisé amélioration
suivi
permanente
Les pratiques
◗◗ Règles de l’art, de ◗◗ Cela se déroule ◗◗ La situation est ◗◗ Les pratiques ◗◗ les meilleures
bonnes pratiques comme prévu et sous contrôle. sont optimisées pratiques sont
mises en œuvre par du les résultats sont en fonction de en place et
personnel compétent. corrects. chaque contexte constamment
◗◗ Les choses ne se font particulier. revues en vue de
pas si mal que ça. leur
amélioration.
Fiche pratique 60 – Excellence
Le système qualité
◗◗ Il peut être efficace ◗◗ Il est bien ◗◗ Il est défini et les ◗◗ Il intègre les ◗◗ Approche
mais il est fragile. appliqué dans son écarts sont traités. exigences du systématique
◗◗ De nombreux ensemble. ◗◗ Tous les processus client et du d’adéquation
dysfonctionnements ◗◗ Il est construit sont identifiés et le marché, en moyens et
subsistent. mais il est principe termes de actions/
◗◗ Le SMQ ne peut pas « pluriel » : d’amélioration capacité à objectifs, est en
être certifié ISO. diversité des continue en cycle progresser. place.
situations. PDCA est appliqué. ◗◗ Améliorations
continues avec
les contributions
de chacun au
meilleur niveau.
Le fonctionnement
Les acteurs
Les résultats
2. Personnel 9 %
◗◗ Ressources humaines gérées.
◗◗ Compétences gérées.
◗◗ Autonomie et reconnaissance du personnel.
◗◗ Processus de communication et de dialogue.
FP 62. Benchmarking
Un benchmark est un indicateur de performance chiffré, dans un domaine donné (qualité,
productivité, rapidité et délais, etc.), tiré de l’observation des résultats de l’entreprise qui a réussi le
mieux dans ce domaine. Cet indicateur peut servir à définir les objectifs de l’entreprise qui cherche à
rivaliser avec elle ou à choisir un fournisseur.
Quatre types de comparatifs
Interne : par rapport à plusieurs services internes à l’entreprise.
Compétitif : par rapport à des concurrents directs (produits similaires).
Fonctionnel : par rapport à des services ou départements extérieurs.
Horizontal : par rapport aux processus ou méthodes de travail.
Cas d’un benchmarking « fonctionnel, organisationnel »
◗◗ Planification :
>> identifier les sujets du benchmarking ;
Conclusions
« clin d’œil »
En rédigeant cet ouvrage, nous avons bien pris conscience que nous n’avons fait que
répéter et poursuivre ce que nos prédécesseurs avaient commencé il y a fort long-
temps, puisque nous avons découvert que le processus d’amélioration continue était
déjà écrit il y a plus de trois mille ans…
Aussi, nous vous proposons de prendre connaissance d’un vieux texte tiré de l’un des
cinq livres canoniques chinois, le Yi Jing. Il représente pour nous un merveilleux clin
d’œil. Même le célèbre mathématicien allemand G. W. Leibniz1, s’est passionné
pour essayer de comprendre ce livre.
Ce livre a marqué la pensée chinoise et s’est perpétué jusqu’à aujourd’hui. Le pre-
mier d'entre eux qui, il y a 2 500 ans, l’a étudié, complété et commenté une bonne
partie de sa vie fut Confucius.
Le Yi Jing, encore appelé « Livre des mutations » développe 64 thèmes de change-
ment ou de mutation représentés dans ce livre sous forme de 64 hexagrammes2 créés
à partir de la philosophie « yin et yang » et des « huit trigrammes » de la culture
traditionnelle chinoise.
1. Gottfried Wilhelm Leibniz, célèbre mathématicien allemand, s’est inspiré au xviiie siècle de la structure des hexagrammes du
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Yi Jing pour développer la théorie du système binaire. C’est sur cette base de la logique binaire que fonctionne toute
l’électronique numérique d’aujourd’hui, de nos écrans plats à nos smartphones.
2. Un hexagramme (liù shí sì guà) est un symbole constitué de 6 traits yīn et/ou yáng utilisé dans le Yì Jīng. Ils sont au nombre de
64 et résultent de la combinaison de 2 trigrammes. Chaque trait d'un trigramme symbolise : le ciel, l'homme, la Terre, pouvant
se comprendre à l'état « présent et futur » ou « passé et présent ».
324 PDCA et performance durable
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1. Le Yi Jing en dessins, traduction de Wang Dongliang et Cyrille Javary, Éditions You-Feng, 1992.
2. Commentaire commun à plusieurs traducteurs : Richard Wilhelm et Sam Reifler, « le développement » ; Wang Dongliang
« progresser graduellement » ; P.L.F. Philastre « progression en avant » ; Cyrile Javary « progresser pas à pas ».
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