Regime Force

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Cours d’électrocinétique Sup MPSI

Chapitre 4 : Régime sinusoïdal forcé

I. Généralités

1. Signal périodique

Un signal s(t) est périodique de période T si s(t + T ) = s(t) .


T
Si s(t + ) = −s(t), on dit que le signal est alternatif.
2

Exemple : signal rectangulaire (figure 1)

s(t) s(t)
T T

Sm

t t

−Sm

Figure 1 Figure 2

2. Signal sinusoïdal

s(t) est un signal sinusoïdal alternatif si s(t) = Sm cos(ωt + ϕ) ou s(t) = Sm sin(ωt + ϕ) (figure
2).
Sm est l’amplitude de s(t).

ω = 2πf = est la pulsation du signal. f est sa fréquence.
T
ωt + ϕ est la phase du signal à l’instant t. ϕ est sa phase à t = 0.
Sm
La valeur efficace d’un signal sinusoïdal alternatif est définie par Sef f = √ .
2

3. Représentation d’une grandeur sinusoïdale

a) Représentation vectorielle (de Fresnel)

~ =−
À une grandeur sinusoïdale s(t) = Sm cos(ωt + ϕ), on associe un vecteur S(t)
−→
OM de module
Sm et qui fait l’angle ωt + ϕ avec l’axe Ox.
Dans la plupart des cas, on représente le vecteur de Fresnel à t = 0 (figure 3).

Exemple :

Déterminons l’amplitude et la phase à l’origine de la tension s(t) = s1 (t)+s2 (t) = Sm cos(ωt+ϕ)


π
avec s1 (t) = 3cos(ωt) (V ) et s2 (t) = 2cos(ωt + ) (V ).
3

Régime sinusoïdal forcé 1/9 Y Elmokhtari


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~1 associé à s1 est de longueur 3 et confondu avec l’axe Ox (ϕ = 0) tandis que le


Le vecteur S
π
vecteur S2 associé à s2 est de longueur 2 et fait l’angle rad = 60◦ avec l’axe Ox (figure 4).
~
3
L’amplitude Sm de s(t) est la longueur du vecteur S ~ = S
~1 + S
~2 . Sa phase à l’origine ϕ est
~ Une lecture graphique donne Sm = 4, 4 V et ϕ ≈ 24◦ .
l’angle entre Ox et S.
On peut vérifier :

q
Sm = S12 + S22 − 2S1 S2 cosθ avec θ = ⇒ Sm = 4, 35 V
3
D’autre part :
sinϕ sinθ
= ⇒ ϕ = 23, 5◦
S2 Sm
y y

2 ~2
S ~
S
M

~
S(0)
ϕ 1

O Sm x 60◦ θ
ϕ

O 1 2 ~1 x
S

Figure 3 Figure 4

b) Représentation complexe

À une grandeur sinusoïdale s(t) = Sm cos(ωt + ϕ), on associe une représentation complexe
s(t) = Sm ej(ωt+ϕ) = S m ejωt .
S m = Sm ejϕ est l’amplitude complexe du signal.
Z
d 1
Dans cette représentation : ↔ ×jω et dt ↔ × .
dt jω

4. Impédance complexe d’un dipôle

a) Définition

Soit un dipôle D parcouru par un courant i(t) et soumis D


à une différence de potentiel u(t) (figure 5). i(t)
u U
L’impédance du dipôle D est définie par : Z = = m .
i Im
avec : U m = Um ejϕu et I m = Im ejϕi . u(t)
Um
Le module Z(ω) = |Z| = est l’impedance du dipôle D
Im Figure 5
(en Ohm Ω).
On a donc :
Z = Z(ω)ej(ϕu −ϕi ) = Z(ω)ejϕ

avec ϕ = ϕu − ϕi est déphasage de u par rapport à i.


L’impédance Z s’écrit sous la forme Z = R + jX (R = Re(Z) : résistance ; X = Im(Z) :
réactance).

Régime sinusoïdal forcé 2/9 Y Elmokhtari


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1
On définit aussi l’admittance du dipôle D par Y = .
Z
L’admittance Y s’écrit sous la forme Y = G + jB (G = Re(Y ) : conductance ; B = Im(Y ) :
susceptance).

b) Exemples d’impédances

• Résistor de résistance R.
u
La loi d’Ohm s’écrit u = Ri. Donc Z = =R.
i
On a donc Z = R et ϕ = ϕu − ϕi = 0. u(t) et i(t) sont en phase.

• Bobine parfaite d’indctance L.


di u
On a u = L = jLωi. Donc Z = = jLω .
dt i
π
On a donc Z = Lω et ϕ = ϕu − ϕi = + .
2
du u 1
• Condensateur parfait de capacité C. On a i = C = jCωu. Donc Z = = .
dt i jCω
1 π
On a donc Z = et ϕ = ϕu − ϕi = − .
Cω 2

c) Association d’impédances
X
• Association en série : Z = Zi .
i

1 X 1 X
• Association en parallèle : = ou Y = Yi .
Z Zi
i i

Exemples : (figure 6)

C
R R L R

L
1 1 Lω
Z =R+ Z = R + jLω Z =R+ 1 =R+j
jCω jCω + jLω
1 − LCω 2

Figure 6

5. Théorèmes généraux en régime sinusoïdal

On peut appliquer les théorèmes généraux (Kirchhoff, Thévenin, Norton, Millman, ...) en
régime sinusoïdal à condition de travailler en notation complexe.

Régime sinusoïdal forcé 3/9 Y Elmokhtari


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X
• Lois des nœuds : k ik = 0. k = 1 si ik entre au nœud et k = −1 si ik sort du nœud.
k
X
• Loi des mailles : k uk = 0. k = 1 si uk est le sens de la maille et k = −1 si uk est dans
k
le sens opposé de la maille.

• Diviseur de tension (figure 7a). Si Z 1 et Z 2 sont en série alors :


Z1 Z2
u1 = u ; u2 = u
Z1 + Z2 Z1 + Z2

• Diviseur de courant (figure 7b). Si Z 1 et Z 2 sont en parallèle alors :


Y1 Y2
i1 = i ; i2 = i
Y1+Y2 Y1+Y2

Z1 i

i1 i2
u1

u Z2 u2 Z1 Z2

Figure 7a Figure 7b

• Un dipôle linéaire est équivalent à un générateur de Thévenin (eth , Z th ) ou à un générateur


de Norton (iN , Z N ) avec eth = Z n iN et Z th = Z N .

II. Circuit (R, L, C) en régime sinusoïdal forcé

1. Équation différentielle

Soit le circuit (R, L, C) série de la figure 8.

L C
i(t)

e(t) R

Figure 8

La loi des maille implique :


di q
e(t) = L + + Ri
dt C

Régime sinusoïdal forcé 4/9 Y Elmokhtari


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avec :
dq
e(t) = Em cos(ωt) et i =
dt
Donc :
di q
L + Ri + = Em cos(ωt)
dt C
Dérivons cette équation par rapport à t :

d2 i di 1
L 2
+ R + i = −Em ωsin(ωt)
dt dt C

1 Lω0
divisons les deux membres par L et posons ω0 = √ ;Q= . On obtient :
LC R

d2 i(t) ω0 di(t) Em ω
2
+ + ω02 i(t) = − sin(ωt)
dt Q dt L

2. Solution de l’équation différentielle

La solution de l’équation différentielle précédente s’écrit i(t) = it (t) + ip (t).


it (t) est la solution de l’équation différentielle sans second membre, c’est le régime transi-
toire.
ip (t) est la solution de l’équation différentielle en régime permanent (t → +∞).
Le régime transitoire disparaît rapidement (it → 0) et i(t) → ip (t).
Un régime permanent sinusoïdal de même pulsation que l’excitation e(t) s’établit indépen-
damment des conditions initiales.

3. Détermination du régime sinusoïdal permanent

Notons i(t) = Im cos(ωt + ϕ) et déterminons Im et ϕ en utilisant la notation complexe.


On a e(t) = Em ejωt et i(t) = I m ejωt avec I m = Im ejϕ .
L’équation différentielle s’écrit :

d2 i ω0 di 1 de
+ + ω02 i =
dt2 Q dt L dt

Ce qui donne :
ω0 1 ω0 jω
(−ω 2 + jω + ω02 )i = jωe ⇒ (−ω 2 + jω + ω02 )I m = Em
Q L Q L

On en déduit :

L Em
Im = 2
(ω0 − ω 2 ) + j ωω
Q
0

Finalement :
ω
L Em ω02 − ω 2
Im = q et tanϕ = ωω0
(ω02 − ω 2 )2 + ( ωω0 2
Q ) Q

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4. Réponses en courant et en charge du circuit (R, L, C)

a) Réponse en courant
ω
Posons x = et étudions la fonction Im (x).
ω0
On a : ω
L Em xω0 CEm
Im = q =q
xω 2
(ω02 − ω 2 )2 + ( ωω0 2
Q ) (1 − x2 )2 + ( Q0 )2

D’où :
QCω0 Em Em /R
Im = q =q
1 + Q2 (x − x1 )2 1 + Q2 (x − x1 )2

• Si x = 0 alors Im = 0. En basses fréquences, le condensateur se comporte comme un


interrupteur ouvert.

• Si x → +∞ alors Im → 0. En hautes fréquences, l’inductance s’oppose aux variations très


rapides du courant.
1
• Im passe par un maximum pour x − = 0 c-à-d x = 1 ou ω = ω0 . On dit que le circuit
x
(R, L, C) est en résonance en courant.
Em
Dans ce cas Im,max = et tanϕ = 0 ⇒ ϕ = 0. le circuit (R, L, C) se comporte comme un
R
résistor de résistance R. u(t) et i(t) sont en phase.
Sur la figure 9 on a représenté la fonction Im (x).

Im (x)

Em
R

0 1 x
Figure 9

La résonance en courant est analogue à la résonance en vitesse vue en mécanique.

b) Réponse en charge

C’est aussi la réponse en tension aux bornes du condensateur.


Soit le circuit de la figure 10 où la tension de sortie est aux bornes du condensateur.
Soit e(t) = Em cos(ωt) et q(t) = qm cos(ωt + φ).

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R L
i

q(t)
e(t) C uc (t)

Figure 10

La loi des mailles implique :

d2 q dq q d2 q ω0 dq e(t)
e(t) = L 2
+ R + ⇒ 2
+ + ω02 q =
dt dt C dt Q dt L

Avec la notation complexe e(t) = Em ejωt et q(t) = q m ejωt avec q m = qm ejφ . L’équation différen-
tielle donne :
Em
ωω0 Em
((ω02 − ω 2 ) + j )q m = ⇒ qm = L
Q L ((ω02 − ω 2 ) + j ωω
Q )
0

ω
On pose x = . Donc :
ω0
CEm
qm = j
1 − x2 + Qx

D’où :
CEm x/Q
qm = q et tanφ = −
x 2
(1 − x2 )2 + ( Q ) 1 − x2

Étudions la fonction qm (x) :

• Si x = 0 alors qm = CEm .

• Si x → +∞ alors qm → 0.
x 2
• qm est maximal si D(x) = (1 − x2 )2 + ( ) est minimal c-à-d D0 (x) = 0.
Q
On a : r
0 22 1
D (x) = 0 = 2(−2x)(1 − x ) + 2 x ⇒ x = xr = 1−
Q 2Q2
1
xr n’existe que si Q > √ . Dans ce cas, on dit qu’il y a résonance en charge ou en tension.
2 r
1
la résonance en charge est observée pour une pulsation ωr = ω0 1 − < ω0 .
2Q2
1
Si Q < √ , il n’y a pas de résonance en charge.
2

1 1
Sur la figure 11 on a représenté la fonction qm (x) dans les deux cas Q > √ et Q < √ .
2 2

Régime sinusoïdal forcé 7/9 Y Elmokhtari


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qm (x)

1
Q> √
2

CEm
1
Q< √
2

0 xr x

Figure 11

La résonance en charge est analogue à la résonance en élongation vue en mécanique.

III. Puissance en régime sinusoïdal

1. Puissance instantanée

La puissance instantanée reçue par un dipôle parcouru par un courant i(t) et soumis à une
différence de potentiel u(t) est p(t) = u(t)i(t) .

2. Puissance moyenne-Facteur de puissance


Z T
1
La puissance moyenne est par définition P = p(t)dt .
T 0

Soit u(t) = Um cos(ωt + ϕu ) et i(t) = Im cos(ωt + ϕi ).


On a donc : Z T
Um I m
P= cos(ωt + ϕu )cos(ωt + ϕi )dt
T 0

1
On rappelle que cosacosb = (cos(a − b) + cos(a + b)).
2
D’où :
Um Im T
Z Z T Z T
P= [ cos(ϕu − ϕi )dt + cos(2ωt + ϕu + ϕi )dt] avec cos(2ωt + ϕu + ϕi )dt = 0
2T 0 0 0

Finalement :
Um I m
P= cosϕ = U Icosϕ
2

U et I sont les valeurs efficaces de u(t) et i(t) et ϕ = ϕu − ϕi est le déphasage de u(t) par
rapport à i(t).

Remarques :

• La puissance moyenne est dite aussi puissance active et s’exprime en Watt(W ).

• cosϕ est dit facteur de puissance.

• Pa = U I est la puissance apparente (en V.A).

Régime sinusoïdal forcé 8/9 Y Elmokhtari


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1
• En notation complexe, la puissance moyenne est : P = Re(u.i∗ ), i∗ étant le complexe
2
conjugué de i.
P = u.i∗ est la puissance complexe.

• On a :
R
P = U Icosϕ avec cosϕ = et U = ZI
Z
Donc :
R
P = UI = RI 2
Z
π π
• Pour une bobine parfaite (ϕ = + ) ou un condensateur parfait (ϕ = + ) on a P = 0 .
2 2

3. Adaptation d’impédance

Soit le montage de la figure 12.


On dit qu’il y a adaptation d’impédance entre le générateur et la charge lorsque le transfert
de puissance du générateur vers la charge est maximal.

Posons : i

Z g = Rg + jXg ; Z u = Ru + jXu ; eg = Em ejωt = E 2ejωt

On a : Zg
eg Em
i= = ejωt Zu
Zg + Zu (Rg + Ru ) + j(Xg + Xu )

La puissance moyenne reçue par la charge est P = Ru Ie2 eg


avec :
E
Ie = p
(Rg + Ru )2 + (Xg + Xu )2
Donc :
Ru E 2 Générateur Charge
P=
(Rg + Ru )2 + (Xg + Xu )2 Figure 11

P est maximale si :
Ru
Xg + Xu = 0 ⇒ Xu = −Xg et est maximal ⇒ Ru = Rg
(Rg + Ru )2

E2
Conclusion : Il y a adaptation d’impédance si Z u = Z ∗g . Dans ce cas Pmax = .
4Rg

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