QuatreScenarios PDF
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Remerciements
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Enseigner/former... à
distance ?
Du jour au lendemain — ou presque — nous nous sommes tous
retrouvés confinés. On nous a demandé de basculer nos
enseignements ou formations à distance pour assurer la fameuse
« continuité pédagogique ». Nous nous sommes lancés. Plus facile à
dire qu’à faire !
Faire apprendre en ligne offre une opportunité de repenser son
enseignement comme un continuum temporel : on apprend tantôt en
séance, tantôt en dehors. La question à se poser n’est alors pas « Que
faire pendant ma prochaine visioconférence ? », mais plutôt « Quand
et comment faire apprendre quoi à mes étudiants ? ». L’enseignement
est rythmé par une série d’activités synchrones et asynchrones reliées
entre elles et reliées aux objectifs d’apprentissage.
Les quatre scénarios présentés dans cet ouvrage reposent sur des
principes et méthodes issus des recherches expérimentales en
enseignement et en psychologie cognitive. Leurs formats ont été
déterminés grâce à notre expérience accumulée d’enseignements à
distance. Nous souhaitons vous proposer ainsi des suggestions à la fois
fiables, car basées sur la recherche, mais aussi adaptées à votre future
situation d’enseignant/de formateur.
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4
Ils débutent tous par une situation fictive, mais basée sur des
expériences réelles.
Les aspects clés d’un scénario sont ensuite détaillés de la manière
suivante :
▸ À vous de jouer !
Chaque scénario se termine par une liste succincte de références
bibliographiques. Une liste complémentaire est présentée en fin de
livret pour ceux désirant en savoir plus.
Bons préparatifs !
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L’exposé interactif
Il est 14h05 et ses 200 étudiants sont maintenant connectés à la
visioconférence : Dominique partage son écran et commence son cours.
Avant d’attaquer le sujet du jour, il a prévu deux questions portant sur le
cours précédent. Il affiche sa première QCM. Les étudiants, maintenant
habitués, se connectent à iQuiz pour voter.
Moins d’une minute après, plus de 180 étudiants ont voté. Dominique
informe alors qu’il va clôturer le vote et affiche les résultats. C’est plutôt
bon ! 80 % ont fait le bon choix. Il explique brièvement la bonne réponse et
enchaîne par sa deuxième QCM qui se passe aussi bien. Il commence alors
sa présentation sur le thème du jour.
Dominique termine de présenter un concept après avoir parlé pendant 15
minutes. C’est le bon moment pour faire un peu réfléchir ses étudiants.
Dominique a justement prévu une question pour cela. Une minute trente
après, les résultats du vote s’affichent : 40 % de réponses correctes. Il s’y
attendait et c’est l’occasion idéale pour lancer un microdébat. Il en informe
ses étudiants avant de les répartir en groupes de 4 grâce à l’option
« Breakout rooms ». Chaque groupe dispose alors de sa visio privée pour
débattre. Dominique passe voir quelques groupes et écoute les échanges. Il
note des idées pour la correction qu’il fournira.
Encore deux minutes et Dominique reprend la main en classe entière. Il
demande à chacun de voter individuellement. Maintenant c’est beaucoup
mieux : 70 % de bonnes réponses, les débats ont été constructifs !
Dominique explique la solution et pointe les erreurs de raisonnement qu’il a
entendues. Il enchaîne avec une autre question, qui révèle 80 % de réponses
correctes. Pas besoin de débat, il conclut et reprend son exposé. Il
recommencera ce système d’ici 20 min, après avoir présenté le concept
suivant.
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Faire voter les apprenants sur les concepts d’un cours ou d’une
formation, pour éventuellement les faire débattre entre eux, améliore
leur apprentissage. Cela permet aussi à l’enseignant/au formateur de
réajuster son discours pour faire un retour ciblé aux apprenants.
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À vous de jouer !
L’essentiel :
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L’activité commence de manière similaire à un vote individuel (cf. Fiche 2).
Cependant, en fonction du pourcentage de réponses correctes, si celui-ci est
compris entre 30 et 70 %, engagez alors des microdébats (cf. image ci-dessous).
Pour cela :
▸ répartissez les apprenants en groupe de 3 à 4 dans des salles virtuelles
privées (cf. F
iche 5).
▸ Demandez-leur de discuter de leur choix afin d’obtenir un consensus avec
les membres de leur salle.
▸ Naviguez dans quelques salles pour vérifier que la consigne est claire et pour
relancer les discussions si besoin.
▸ Après 2 min de discussion, revenez en classe entière et demandez-leur de
voter à nouveau, qu’ils aient atteint ou non un consensus.
▸ Concluez en comparant les histogrammes et en expliquant les réponses.
La première fois que vous mettez en place cette activité, soyez très clair sur ce
qui va se passer et sur ce que vous attendez des participants lorsqu’ils seront
en petits groupes. Passer d’un coup de la classe entière en petit groupe de 3 ou 4
est très surprenant la première fois.
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Bibliographie
Écrire des QCM et faire voter les apprenants
Beatty, I. D., Gerace, W. J., Leonard, W. J., & Dufresne, R. J. (2006).
Designing effective questions for classroom response system teaching.
American Journal of Physics, 74(1), 31‑39.
Hunsu, N. J., Adesope, O., & Bayly, D. J. (2016). A meta-analysis of the
effects of audience response systems (clicker-based technologies) on
cognition and affect. Computers & Education, 94, 102-119.
Kay, R. H., & LeSage, A. (2009). Examining the benefits and challenges of
using audience response systems : A review of the literature. Computers
& Education, 53(3), 819-827.
Mayer, R. E., Stull, A., DeLeeuw, K., Almeroth, K., Bruce Bimber, Chun,
D., Bulger, M., Campbell, J., Knight, A., & Zhang, H. (2009). Clickers in
college classrooms : Fostering learning with questioning methods in
large lecture classes. Contemporary Educational Psychology, 34(1), 51-57.
Les microdébats
Smith, M. K., Wood, W. B., Krauter, K., & Knight, J. K. (2011). Combining
Peer Discussion with Instructor Explanation Increases Student Learning
from In-Class Concept Questions. CBE-Life Sciences Education, 10(1),
55-63.
Vickrey, T., Rosploch, K., Rahmanian, R., Pilarz, M., & Stains, M. (2015).
Research-Based Implementation of Peer Instruction : A Literature
Review. CBE Life Sciences Education, 14(1).
12
Les 30 apprenants sont tous en visio, la séance de travail sur des cas
pratiques peut commencer. Emmanuelle ouvre tout d’abord le « test de
préparation » sur Moodle : quatre QCM simples pour vérifier que chacun a
préparé la séance. Cinq minutes plus tard, elle effectue un débrief rapide.
Elle présente maintenant le premier cas pratique, qui est complexe et
nécessite de prendre en compte plusieurs facteurs afin de proposer des
recommandations d’action suite à une situation problématique. Elle dépose
la description détaillée sur le canal Slack du jour. Chaque apprenant en
prend connaissance et dispose alors de 10 min pour donner une première
réponse individuelle via Moodle. Certains demandent par tchat quelques
détails supplémentaires et Emmanuelle leur répond individuellement ou à
l’oral à tous lorsque c’est pertinent.
Au bout des 10 min, Emmanuelle répartit les apprenants en groupes de 4
dans une salle de visioconférence dédiée. Ils ont 20 min pour se mettre
d’accord et proposer une réponse groupée via Moodle. Elle nomme un
animateur par groupe qui pourra se déplacer à loisir dans les autres
groupes pour demander des conseils. Chaque groupe dispose d’un canal
Slack pour faciliter les échanges d’informations et en garder une trace.
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À vous de jouer !
Préparation :
▸ Créez un ensemble d’exercices adaptés au travail en groupe (cf.
Fiche 4).
▸ Créez un « quiz d’entrée » court sur votre plateforme numérique
de travail (cf. Fiche 1). L’objectif est de s’assurer que les apprenants
aient acquis un niveau minimal de connaissance leur permettant
de tirer profit du travail en groupe.
▸ Déposez les documents nécessaires sur votre plateforme (énoncés
d’exercices, fiches réponses préparées…).
▸ Préparez un espace sur votre plateforme numérique pour
permettre à chaque apprenant de répondre une première fois
individuellement aux exercices proposés.
▸ Préparez les outils de communication en groupe (cf. Fiche 5).
En début de séance :
▸ Expliquez brièvement la question et le type de résultat attendu
et rendez accessibles les documents.
▸ Faites réaliser et déposer une première contribution individuelle :
celle-ci à pour but de favoriser les échanges entre les participants
en s’assurant que chacun d’entre eux a eu le temps de réfléchir au
problème posé.
▸ Répartissez les apprenants en groupe de 3 ou 4 (cf. Fiche 5) en
rappelant le temps imparti et le résultat à produire.
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▸ Pendant le temps de travail, naviguez de salles virtuelles en salles
virtuelles pour rencontrer tous les groupes et les guider. En
particulier, soyez attentifs à l’implication de tous : abordez les
participants qui semblent inactifs pour leur demander où ils en
sont et impliquez les autres membres du groupe pour les aider à
retrouver leur chemin.
▸ À la fin du temps imparti, faites déposer la contribution de chaque
membre du groupe et réunissez tout le monde en classe entière.
▸ Donnez des éléments de correction en fonction de ce que vous
avez pu observer dans les groupes ou invitez à une discussion en
demandant explicitement à certains groupes de partager leur
réponse (et leur écran si besoin) et à d’autres de rebondir pour
compléter les réponses données.
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Si la tâche se résume à appliquer une procédure simple ou à produire une
œuvre longue (conduisant à une séparation des tâches), alors elle n’est pas
adaptée.
Il existe plusieurs catégories de questions pour orienter la réflexion des
apprenants lors d’un travail en petit groupe.
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Comment faire si votre solution de visioconférence ne propose pas cette
fonctionnalité ? Dans ce cas chaque groupe peut se créer sa propre visio par un
outil quelconque (jitsi, skype, …) et compléter un document partagé en ligne pour
donner à l’enseignant le lien. D’autres solutions comme Discord ou Rocket.chat
permettent aussi d’organiser des salons privés et d’y naviguer.
Les apprenants apprécient de pouvoir eux aussi se déplacer de groupe en
groupe pour aller interroger les autres groupes lorsqu’ils sont bloqués. Ainsi,
permettez à vos apprenants (ou à un représentant par groupe) de naviguer
librement, par exemple en les déclarant coanimateurs de la réunion dans votre
logiciel de visioconférence.
18
Bibliographie
Le travail en groupe
Kirschner, F., Paas, F., & Kirschner, P. A. (2011). Task complexity as a
driver for collaborative learning efficiency : The collective
working-memory effect. Applied Cognitive Psychology, 25(4), 615-624.
Nokes-Malach, T. J., Zepeda, C. D., Richey, J. E., & Gadgil, S. (2019).
Collaborative Learning : The Benefits and Costs. In J. Dunlosky & K. A.
Rawson (Éds.), The Cambridge Handbook of Cognition and Education (1re
éd., p. 500-527). Cambridge University Press.
Michaelsen, L. K., & Sweet, M. (2008). The essential elements of
team-based learning. New Directions for Teaching and Learning,
2008(116), 7‑27.
19
La classe inversée
20
Les vidéos doivent être conçues pour faciliter la compréhension de leur
contenu et être associées à des activités portant sur leur contenu.
L’apprentissage sera meilleur si ces dernières vont au-delà de simples
tests de mémorisation en demandant une réelle compréhension. Enfin,
l’ajout de retours immédiat, à la fois correctif et explicatif, améliore
encore l’efficacité du dispositif.
Les visioconférences apportent une plus-value si elles ne se limitent
pas à une simple exposition d’information qui ferait redite avec le
matériel partagé en amont ou à une simple séance de
questions/réponses libres. Proposer des activités ciblées sur les
problèmes observés est une bonne solution.
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À vous de jouer !
▸ Préparez ou pointez vers des vidéos ou documents qui serviront
de ressources (cf. Fiche 6).
▸ Préparez des activités à réaliser suite à chacune des
ressources : répondre à des QCM (cf. Fiche 1) ou des questions
ouvertes (cf. exemples Fiche 4), manipuler des logiciels, etc. Comme
l’objectif principal est de développer la compréhension, ajoutez des
explications qui apparaîtront une fois que chaque apprenant aura
répondu et permettez si possible plusieurs essais.
▸ Organisez vos vidéos et vos activités dans votre plateforme
numérique (cf. Fiche 7).
▸ Communiquez à vos apprenants quel travail est à effectuer.
Fixez la date limite en fonction de vos disponibilités et du temps
nécessaire à l’analyse des réponses.
▸ Analysez les résultats des activités : notez les QCM ayant un
faible taux de réponses correctes et lisez tout ou partie des
réponses aux questions ouvertes. Pour celles-ci, sélectionnez
quelques réponses typiques en incluant des réponses incorrectes,
des réponses partiellement correctes et des réponses exactes.
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▸ Créez pour chaque erreur typique des diapositives de compléments
d’explications et des activités de remédiations : nouveaux QCM
et questions ouvertes. Par exemple : « Laquelle de ces explications
est correcte/la plus générale ? » (QCM) ou « Comment compléter
cette réponse/la reformuler plus précisément pour la rendre
correcte ? » (question ouverte).
▸ Si peu d’erreurs ont été effectuées, prévoyez quelques activités
d’approfondissement pour aller plus loin dans l’apprentissage.
Séance synchrone :
En fonction du profil de vos apprenants il peut-être nécessaire de noter
la participation aux activités asynchrones pour motiver leur réalisation.
Dans ce cas, évaluez chacune des réponses lues (ou alternez si vous
avez un grand nombre d’apprenants) en fonction de l’effort fourni
uniquement (et non de l’exactitude des réponses). Inclure ces
évaluations pour 5 à 10 % de la note globale du module assure
généralement que 80 % à 90 % des apprenants s’investissent.
Variante :
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Les deux grands principes de la préparation des supports sont : guider
l’attention et limiter la complexité.
24
25
Bibliographie
Conception des formations en ligne
Fyfield, M., Henderson, M., & Phillips, M. (2019). 25 principles for
effective instructional video design. ASCILITE, 6.
Guo, P. J., Kim, J., & Rubin, R. (2014). How video production affects
student engagement : An empirical study of MOOC videos. Proceedings
of the First ACM Conference on Learning @ Scale Conference - L@S ’14,
41-50.
Mayer, R. E. (2014a). Cognitive Theory of Multimedia Learning. In R.
Mayer (Éd.), The Cambridge Handbook of Multimedia Learning (2e éd., p.
43-71). Cambridge University Press.
Lantz, M. E., & Stawiski, A. (2014). Effectiveness of clickers : Effect of
feedback and the timing of questions on learning. Computers in Human
Behavior, 31, 280-286.
Lawson, T. J., Bodle, J. H., Houlette, M. A., & Haubner, R. R. (2006).
Guiding Questions Enhance Student Learning From Educational Videos.
Teaching of Psychology, 33(1), 31‑33.
Szpunar, K. K., Khan, N. Y., & Schacter, D. L. (2013). Interpolated
memory tests reduce mind wandering and improve learning of online
lectures. Proceedings of the National Academy of Sciences, 110(16),
6313-6317.
26
En ce qui concerne le tchat, Thomas a généré trois canaux : un pour
rappeler les e-tivités en cours et la séance synchrone à venir, un deuxième
pour les retours et questions sur les points qui posent problème (questions
techniques et FAQ), et enfin, un canal pour permettre aux participants
d’échanger entre eux sur des sujets de leur choix, comme ils le feraient dans
les entre-cours. Il crée une e-tivité pour faire connaissance qui invite les
participants à se présenter professionnellement dans le troisième canal, en
mentionnant aussi un de leurs hobbys.
Au bout de deux jours, Thomas remarque que les trois canaux sont plutôt
actifs, avec une participation de presque 90 % des inscrits. Il le mentionne
aux participants en les félicitant pour leur implication ainsi que pour la
qualité de leurs questions et discussions. Lui-même s’est également
présenté sur le troisième canal. Il répond aussi parfois directement à un·e
apprenant·e ou il écrit une réponse groupée aux soucis récurrents. Il
contacte personnellement par email ceux qui n’ont pas participé pour avoir
des nouvelles.
Lors de la première séance synchrone, Thomas explique que les e-tivités
sont construites de sorte à offrir à chacun des opportunités d’échanger, de
partager, et de construire. Afin de davantage susciter un esprit de promo,
Thomas a créé une e-tivité de type « escape room » virtuelle, qui a lieu juste
après cette première séance.
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Les activités proposées, structurées en e-tivités (cf. Fiche 7), font réagir
les apprenants entre eux, tout en leur faisant découvrir les outils
technologiques qu’ils auront à utiliser. Au fur et à mesure de
l’avancement de la formation, les e-tivités proposeront davantage de
travaux collaboratifs autour des concepts qui forment le cœur de
l’enseignement/de la formation.
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À vous de jouer !
L’essentiel :
▸ Profitez du temps entre les séances pour continuer d’établir de
bons rapports sociaux. Vous pouvez commencer dès le démarrage
officiel du cours/de la formation par des e-tivités pour faire
connaissance. Vous rebondissez ensuite sur les échanges effectués
en différé lors de la séance synchrone qui suit.
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travailler en ligne à plusieurs et proposent des conseils basés sur
leurs expériences vécues.
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▸ Proposez des e-tivités d’échange pour briser la glace. Pensez team building
afin de créer des liens sociaux. De bons « ice breakers » en petit groupe sont
par exemple : « Présentez-vous en indiquant une chose inhabituelle qui vous
caractérise », ou « Présentez-vous l’un l’autre en binôme, puis présentez
votre partenaire au reste du groupe ». Cette deuxième possibilité permet
également de tester la fonctionnalité « breakout room » (cf. Fiche 5) dans
une atmosphère détendue. En grand groupe, répartissez les apprenants par
quatre et demandez-leur de se présenter rapidement et de partager leurs
attentes pour cette formation. Puis effectuez un débriefing en classe entière.
▸ Offrez des occasions d’explorer les fonctionnalités de la plateforme sous
forme d’e-tivités simples (« Ouvrez tel dossier pour télécharger tel
document/pour visionner telle vidéo et répondre à telle question »). Prenez
bien en compte que t out le monde n’ira pas à la même vitesse.
▸ Modérez les échanges entre apprenants avec régularité, et de manière
constructive, pour donner le bon ton. Intervenez pour résumer, synthétiser
ou relancer des discussions (cf. F iche 9).
▸ Suivez activement les échanges : personne ne monopolise ni n’évite les
discussions. Proposez un soutien individuel aux apprenants les moins
actifs. Demandez fréquemment des retours sur votre cours (contenu et
présentation) et montrez comment vous les prenez en compte.
▸ Créez selon vos effectifs des groupes de 15–25 apprenants maximum pour
les échanges sur les tchats et forums afin de mieux susciter l’appartenance
à une communauté.
▸ Dans vos échanges et retours, appelez les apprenants par leur nom/prénom
en fonction de vos préférences et de la culture de votre institution. Indiquez
ce choix aux apprenants, ainsi que le vouvoiement/tutoiement.
▸ Faites preuve d’empathie et démontrez votre motivation à voir vos
apprenants réussir ! Faites des compliments (publics et privés) aux
apprenants ou groupes d’apprenants les plus actifs en ligne et/ou donnez
des points (pourcentage de la note finale) pour les contributions de qualité.
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▸ Établissez des liens explicites entre différentes contributions et les concepts
de cours/de la formation que les apprenants n’avaient pas identifiés ; en
guidant ainsi la discussion vous contribuez à l’orienter, vous aidez les
personnes perdues à s’y raccrocher, et vous incitez vos étudiants à vous faire
confiance en tant qu’enseignant.
▸ Mettez en valeur le thème important q
ui se dégage de plusieurs messages.
▸ Citez nominativement les contributions de certains apprenants de sorte
que ces derniers échangent entre eux, ce qui crée du lien social.
▸ Concluez par une question afin d'ouvrir un nouveau dialogue, redonnant
ainsi la main aux apprenants.
Savoir bien tisser des liens prend du temps, mais le résultat de ce tissage est
extrêmement bénéfique pour les apprenants !
32
Bibliographie
Fiock, H. (2020). Designing a Community of Inquiry in Online Courses.
The International Review of Research in Open and Distributed Learning,
21(1), 134-152.
Joksimović, S., Gašević, D., Kovanović, V., Riecke, B. E., & Hatala, M.
(2015). Social presence in online discussions as a process predictor of
academic performance. Journal of Computer Assisted Learning, 31(6),
638‑654.
Martin, F., & Bolliger, D. U. (2018). Engagement Matters : Student
Perceptions on the Importance of Engagement Strategies in the Online
Learning Environment. Online Learning, 22(1).
Meyer, K. A. (2014). Student Engagement in Online Learning : What
Works and Why: Student Engagement Online. ASHE Higher Education
Report, 40(6), 1‑114.
Stein, D. S. and Wanstreet, C. E. Appendix 1 - Tool Kit for Online
Instructors, in Jump-Start Your Online Classroom – Mastering Five
Challenges in Five Days. Stylus Publishing (Sterling, Virginia, 2017). Cette
ressource est accessible gratuitement via ce lien.
33
Avec ce livret, notre souci est de répondre aux besoins les plus
immédiats des enseignants et formateurs, alors que les incertitudes sur
la rentrée 2020 demeurent.
Pour davantage de principes et d’exemples sur la conception et
l’animation d’un enseignement/d’une formation, nous invitons les
lecteurs intéressés à se tourner vers notre ouvrage paru chez Dunod
en 2019, et intitulé Enseigner dans le supérieur : Méthodologie et
pédagogies actives. Nous y détaillons en particulier 38 outils pratiques.
Bonne lecture !
Jean-François Parmentier
Quentin Vicens
Le 22 juin 2020
34
Bibliographie générale
Chi, M. T. H., Adams, J., Bogusch, E. B., Bruchok, C., Kang, S., Lancaster,
M., Levy, R., Li, N., McEldoon, K. L., Stump, G. S., Wylie, R., Xu, D., &
Yaghmourian, D. L. (2018). Translating the ICAP Theory of Cognitive
Engagement Into Practice. Cognitive Science, 42(6), 1777‑1832.
Fiorella, L., & Mayer, R. E. (2016). Eight Ways to Promote Generative
Learning. Educational Psychology Review, 28(4), 717‑741.
Freeman, S., Eddy, S. L., McDonough, M., Smith, M. K., Okoroafor, N.,
Jordt, H., & Wenderoth, M. P. (2014). Active learning increases student
performance in science, engineering, and mathematics. Proceedings of
the National Academy of Sciences, 111(23), 8410‑8415.
Garrison, D. R., & Arbaugh, J. B. (2007). Researching the community of
inquiry framework : Review, issues, and future directions. The Internet
and Higher Education, 10(3), 157-172.
Vicens, Q. (2013). Building students’ knowledge one click at a time.
Tidsskriftet Laering & Medier (LOM), 6(10).
35