Microbiologie
Microbiologie
Microbiologie
Croissance des
microorganismes
S. Bury-Moné
[email protected]
2007
"L'étude de la croissance d'une culture bactérienne ne
constitue
pas un thème spécialisé ou une branche de la recherche ;
c'est
la méthode de base de la microbiologie".
Jacques Monod
Définition de la croissance
microbienne
Extracellulaires : Intracellulaires :
Couplage Mécanique
ATP transports
synthase réductions oxydations (ex : glycolyse,
actifs fermentations)
Respiration
Gradient osmotique Photosynthèse Pouvoir réducteur
ex : gradient de H+ ex : NADH,H+
- lors de la photosynthèse = photophosphorylation Formation d’ATP
H+
lumière H+
PS e-
NADH, H+
donneur d’e- ADP, Pi ATP
- lors de la respiration = phosphorylation oxydative
E’° H+
H+
e-
Texture :
- milieux liquides
- milieux solides
Bouillon au soja
Tryptone (hydrolysat pancréatique de caséine) 17
Peptone (hydrolysat de soja) 3
Glucose 2.5
Chlorure de sodium 5
Phosphate dipotassique 2.5
Gélose MacConkey
Hydrolysat pancréatique de gélatine 17
Hydrolysat pancréatique de caséine 1,5
Milieu
Hydrolysat pepsique de tissus animaux 1,5
différentiel
(lac+ = rose) Lactose 10
Sels biliaires 1.5
Chlorure de sodium 5
Rouge neutre 0,03
Milieu sélectif Crystal violet 0,001
Agar 13,5
Sommaire
température, Psychotrophe
température optimale <15°C
Peut se développer à 0-7°C,
température optimale 20-30°C, et
nivalis, Methanogenium
Listeria monocytogenes, Pseudomonas
fluorescens
concentration en Mésophile
maximale 35°C
Température optimale 20-45°C Escherichia coli, Neisseria gonorrhoeae,
Trichomonas vaginalis
dioxygène, pression, Thermophile Peut se développer à 55°C et même Bacillus stearothermophilus, Thermus
plus, température optimale souvent aquaticus, Cyanidium caldarium,
entre 55-65°C Chaetomium thermophile
radiations, lumière… Hyperthermophile Température optimale de croissance Sulfolobus, Pyrococcus, Pyrodictium
de 80°C à environ 113°C
Concentration en oxygène
Aérobie obligatoire/stricte Croissance dépendante de O2 Micrococcus luteus, Pseudomonas,
(AS) (besoin, utilisation et résistance à Mycobacterium, la plupart des algues,
O2) mycètes et protozoaires
Microaérophile Croissance dépendante de O2 Campylobacter, Helicobacter pylori,
(besoin et utilisation de O2) mais Spirillum volutans, Treponema pallidum
sensibilité à O2 – besoin d’une pO2
entre 2-10%
Aérobie anaérobie facultative O2 n’est pas indispensable à la Escherichia, Enterococcus,
(AAF) croissance, mais celle-ci est Saccharomyces cerevisiae
meilleure en sa présence (utilisation
et résistance à O2)
Anaérobie aérotolérante Tolère l’oxygène mais ne l’utilise Streptococcus pyogenes, Enterococcus
(AAT) pas ou quasiment pas (résistance à faecalis, la plupart des bactéries lactiques
O2 sans utilisation ni besoin)
Anaérobie obligatoire/stricte Ne tolère pas une exposition Clostridium, Bacteroides,
(ANAS) prolongée au O2 (pas d’utilisation, Methanobacterium, Treponema agilis,
ni besoin, ni résistance à O2) Bifidobacterium
Pression
Barotolérant Supportent une croissance sous
pression
Barophile Croissance plus rapide sous haute Photobacterium profundum, Shewanella
pression hydrostatique benthica, Methanococcus jannaschii
Activité de Environnement Procaryotes Mycètes Algues
Activité de l’eau l’eau (aw)
1,00 – 0,95 Sang, eau de mer, viande, La plupart des G- Certaines levures
légumes, fruits, pain – produits non halophiles
contenant 40% sucre ou 7% sel
0,95 – 0,91 Certains fromages (cheddar, La plupart des Basidiomycètes La plupart des algues
munster), jambon – produits bacilles G+
contenant jusqu’à 55% de sucre
ou 12% de sel
Définition : 0,91 – 0,87 Salami, flans, fromages secs,
margarine – produits contenant
La plupart des Beaucoup de levures,
coques, Bacillus Fusarium, Mucor,
activité de l’eau = 1/100 de jusqu’à 65% de sucre ou 15% Rhizopus, levures
de sel ascomycètes
l’humidité relative de la solution
0,87-0,80 Salami, nombreux jus de fruits Staphylococcus Beaucoup de
(quand elle est exprimée en %), concentrés, lait sucré concentré, aureus moisissures, la
sirop de chocolat, farines plupart des
ou = rapport de la pression de la Saccharomyces
vapeur de la solution (Psol) à 0,80 – 0,75 Confiture, pâte d’amande, lacs La plupart des
salés, poissons salés bactéries halophiles,
Penicillum,
Aspergilli
Dunaliella
celle de l’eau pure (Peau) i.e. la 0,75 – 0,65 Nougats, sucre brut, noix,
Halobacterium micotoxique
Moisissure xérophile
concentration de vapeur d’eau flocons d’avoine avec 10% (Aspergillus
d’eau chevaliers, A.
en équilibre avec l’échantillon. candidus, Wallemia
sebi), Saccharomyces
Si une solution a une pression bisporus,
pH
Acidophile Croissance optimale aux pH 0-5,5 Sulfolobus, Picrophilus, Ferroplasma
Neutrophile Croissance optimale aux pH5,5-8 Escherichia coli, Euglena, Paramecium
Alcalophile Croissance optimale aux pH 8-11,5 Bacillus, alcalophilus, Natronobacterium
Température (°C)
Température
Psychrophile Se développe bien à 0°C, Bacillus psychrophilus, Chlamydomonas
température optimale <15°C nivalis, Methanogenium
Psychrotrophe Peut se développer à 0-7°C, Listeria monocytogenes, Pseudomonas
température optimale 20-30°C, et fluorescens
maximale 35°C
Mésophile Température optimale 20-45°C Escherichia coli, Neisseria gonorrhoeae,
Trichomonas vaginalis
Thermophile Peut se développer à 55°C et même Bacillus stearothermophilus, Thermus
plus, température optimale souvent aquaticus, Cyanidium caldarium,
entre 55-65°C Chaetomium thermophile
Hyperthermophile Température optimale de croissance Sulfolobus, Pyrococcus, Pyrodictium
de 80°C à environ 113°C
Le dioxygène
Bienfaits : oxydation (accepteur terminal d’électron), oxygénation, production de lumière…
Méfaits : dérivés toxiques de l’oxygène (fuite de la chaîne respiratoire, macrophage ayant
NADPH oxydase), réaction direct avec des composés cellulaires (dont enzymes sensibles
comme la nitriogénase), augmentation du potentiel redox du milieu.
O2
Fuite non spécifique 1 e-
(enzymes respiratoires)
NADPH oxidase
(macrophage)
O2.- x2 2 H+
1 e-, 2 H+
Dismutation, Fe2+ Superoxyde dismutase (SOD)
H2O2 O2
x2 NADH,H+
1 e-, H+
Réaction de
Fenton (Fe2+)
H2O
Catalase Péroxidase
OH.
1 e-, H+ NAD+
x2
H2O O2
x2
Concentration en oxygène
Aérobie obligatoire/stricte Croissance dépendante de O2 Micrococcus luteus, Pseudomonas,
(AS) (besoin, utilisation et résistance à Mycobacterium, la plupart des algues,
O2) mycètes et protozoaires
Microaérophile Croissance dépendante de O2 Campylobacter, Helicobacter pylori,
(besoin et utilisation de O2) mais Spirillum volutans, Treponema pallidum
sensibilité à O2 – besoin d’une pO2
entre 2-10%
Aérobie anaérobie facultative O2 n’est pas indispensable à la Escherichia, Enterococcus,
(AAF) croissance, mais celle-ci est Saccharomyces cerevisiae
meilleure en sa présence (utilisation
et résistance à O2)
Anaérobie aérotolérante Tolère l’oxygène mais ne l’utilise Streptococcus pyogenes, Enterococcus
(AAT) pas ou quasiment pas (résistance à faecalis, la plupart des bactéries lactiques
O2 sans utilisation ni besoin)
Anaérobie obligatoire/stricte Ne tolère pas une exposition Clostridium, Bacteroides,
(ANAS) prolongée au O2 (pas d’utilisation, Methanobacterium, Treponema agilis,
ni besoin, ni résistance à O2) Bifidobacterium
L’anaérobiose peut être créée assez facilement et rapidement par action des
bactéries aérobies et maintenues à des tailles aussi petites que quelques cellules
(biofilm) ou pores de la peau jusqu’à des tailles immenses (hypolimnion de la
mère noire..).
La flore ANAS est la flore majoritaire du colon (la bactérie ANAF dominante
qu’est E. coli représente moins de 0,1% de ces bactéries à ce niveau).
Loi du minimum Liebig = la biomasse totale d’un microorganisme sera déterminée par
l’élément nutritif présent en moindre quantité par rapport aux exigences de l’organisme.
Loi de tolérance de Shelford = il y a des limites dans les facteurs environnementaux au-
dessous et au-dessus desquelles un organisme ne peut survivre et se développer quelque
soit l’apport en nutriment.
Sommaire
- Membrane filtrante : par exemple, après filtration d’un échantillon - Il faut compter
entre 30 et 300 colonies sur une boîte
Analyse de la croissance sur boîte
pure 10-1 10-2 10-3 10-4 pure 10-1 10-2 10-3 10-4
pUC
pUC-gène 1
pUC-gène 2
pUC-gène 3
- consommation de substrat
- mesure de constituants cellulaires : le constituant idéal
devrait être ubiquiste, disparaître rapidement des cellules
mortes, absent du milieu, constant.
- dosage de l’azote cellulaire (Kjeldal, Bradford)
- nucléotides tels ATP, FAD, FMN (ex : ATP par
luciférase de luciole dépendante de l’ATP – on
peut détecter 104 bactéries/ml)
- mesure des produits d’excrétions (ex : 14CO2)
- mesure des variations physico-chimiques du milieu (ex :
pH, potentiel redox, conductivité/impédance, chaleur)
Notion de cellule viable non cultivable
Concentration
microbienne
(Log)
Cellules totales
Cellules viables
Cellules
Cellules cultivables viables non
cultivables
temps
Les méthodes d'estimation de la viabilité des bactéries
présentes dans un échantillon (Keer & Birch, 2003)
Méthodes plus particulièrement utilisées pour l’étude des
VNC : de nombreuses méthodes de coloration sont
maintenant disponibles comme des mesures de :
µexpo
Phase
d’accélération
Concentration
bactérienne
Pas de Diauxie
diauxie
Glucose Galactose
Mannose Arabinose
Fructose Xylose
Mannitol Rhamnose
Sorbitol
Dulcitol
Maltose
Lactose
temps
D’après J. Monod, 1964
Sommaire
Les premières collections de cultures ont été constituées en 1890 par le Tchèque
Frantisek Kral (1846-1991) et en 1891 par le Français Jean Binot (1867-1909) qui
créa la Collection de l'Institut Pasteur (CIP). En 1904, le CBS (Centraalbureau
voor Schimmelcultures) a été établi à Baarn aux Pays Bas. Ultérieurement, de
nombreuses collections ont vu le jour si bien qu'à la date du 07 novembre 2003,
470 collections de cultures (bactéries, virus, levures, cellules...), réparties dans 62
pays, étaient inscrites au WDCM (World Data Centre for Microorganisms).
Quelques exemples :
ATCC (american type culture collection)
NCTC (national collection of type cultures – Angleterre)
DSM (deutsche sammlung von micro-organismen und zellkulturen)
CIP (collection de l’Institut Pasteur)
Schéma suivi lors de l’incorporation d’une souche
dans une collection officielle
Les techniques de conservation
- conservation sur milieu solide (gélose nutritive inclinée ensemence en plusieurs points,
ou gélose nutritive en culot ensemencée par piqûre centrale = « stab ») conservée bien
fermée (pour éviter la dessiccation) à l’abri de la lumière, à la température du laboratoire
ou 4°C. Des champignons filamenteux ont ainsi pu être conservés plus de 25 ans !
- dessiccation :
- simple – déshydratation par chaleur sèche ou produits chimiques (anhydre
phosphorique) des microorganismes déposés sur des supports inertes
- lyophilisation : dessiccation sous vide à basse température de suspensions de
microorganismes d’abord congelés. L’abaissement de la pression en dessous du point
d’équilibre, dit point triple (610 Pa ; 0,01°C) entraîne une sublimation de la glace
(passage état solide à gazeux). Conservation à température ambiante très longue en
ampoule scellée sous vide.
Durée Milieu Conservation Exemples
Courte Milieu de transport (VF* ou spécial) 3 jours à température
ambiante
Milieu spéciaux adaptés au germe
utilisé au laboratoire, par exemple :
- gélose gélatine 1 à 2 semaines à 37°C Haemophilus
- VF 1 à 2 mois à 4°C Anaérobies sporulées
Moyenne Milieu spéciaux adaptés au germe
utilisé au laboratoire, par exemple :
- gélose pomme de terre 3 mois à 22°C Brucella
- sérum coagulé 8-12 mois à 22°C Corynébactéries
- macération gélatine de Legroux 12-24 mois à 4°C Pseudomonas
Suspension glycérol 10% plusieurs mois à –20°C
ou –70°C
Piqûre centrale en gélose (stab) 4 à 6 mois à 22°C Staphylocoques
3 mois à 22°C Vibrio cholerae
Longue Piqûre centrale en gélose (stab) 10 ans à 22°C Entérobactéries
Gélose sans peptone ou terre illimité Spores de Bacillus
Lyophilisation 4 ans Espèces halophiles
10-20 ans Nombreuses espèces
Milieu liquide 10% DMSO ou illimitée à –196°C
glycérol (azote liquide)
*VF = milieu viande/foie
Récupérer une souche après lyophilisation :
Ampoules
Flacons
Sommaire
3 niveaux de classification :
- haut niveau : efficace contre toutes les formes de vie (dont spores). Ex :
oxyde d’éthylène, glutaraldéhyde 2% - peut nécessité 10 h d’action pour tuer les
spores
- niveau intermédiaire : ne fonctionnent pas contre les spores mais agissent sur le
bacille tuberculeux et des virus assez résistants (hépatites, rhinovirus)
- bas niveau : inactifs contre les spores, le bacille tuberculeux ou des virus nus
– très utilisés, économiques, peu toxiques pour l’homme (lysol, détergents,
mercuriels…)
Composés Bactéries Bactéries G- Mycobac Spores Champignons Virus
G+ -téries
Alcool 70° ++ ++ 0 + + +
Aldéhydes +++ +++ ++ + +++ ++
Ammoniums IV +++ + (sauf Pseudomonas) 0 0 + +
Carbanilides + 0 0
Chlorhexidine +++ ++ 0 0 + 0
Chlore +++ +++ ++ ++ ++ ++
Hexachlorophène +++ + 0 0 + 0
Iode +++ +++ ++ ++ ++ ++
Mercuriels ++ ++ 0 0 +
Phénoliques variable variable variable variable variable variable