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: BM5015 V1

Modélisation des structures


Date de publication :
10 octobre 1997 par éléments finis
Date de dernière validation :
01 février 2015

Cet article est issu de : Mécanique | Fonctions et composants mécaniques

par Jean-Jacques BARRAU, Michel SUDRE

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Modélisation des structures


par éléments finis
Parution : octobre 1997 - Dernière validation : février 2015 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200082291 - ecole nationale ingenieurs monastir // rania SMIDA // 41.229.253.142

par Jean-Jacques BARRAU


Professeur à l’Université Paul-Sabatier-Toulouse-III
et Michel SUDRE
Professeur agrégé à l’Université Paul-Sabatier-Toulouse-III

1. Présentation de la méthode.................................................................. BM 5 015 - 2


1.1 Matrice de rigidité ....................................................................................... — 2
1.2 Matrice de rigidité pour une structure treillis ........................................... — 2
1.3 Matrice de rigidité pour une structure volumique.................................... — 3
1.4 Méthode de résolution ................................................................................ — 3
2. Caractéristiques générales des éléments ......................................... — 4
2.1 Préambule .................................................................................................... — 4
2.2 Éléments unidimensionnels ....................................................................... — 5
2.3 Éléments bidimensionnels ......................................................................... — 5
2.4 Éléments tridimensionnels ......................................................................... — 6
3. Cas d’étude................................................................................................ — 7
3.1 Cas d’étude n° 1 : modélisation d’une structure par barres .................... — 7
3.2 Cas d’étude n° 2 : modélisation d’une structure par barres et poutres .. — 7
3.3 Cas d’étude n° 3 : tôle encastrée en flexion dans son plan ..................... — 9
3.4 Cas d’étude n° 4 : modélisation par membranes...................................... — 11
3.5 Cas d’étude n° 5 : tôle sollicitée en torsion ............................................... — 12
4. Conclusion ................................................................................................. — 13
Références bibliographiques ............................................................. — 13

‘objectif de cet article est de donner les bases essentielles de connaissances


L pour comprendre la méthode des éléments finis et pour pouvoir utiliser effica-
cement un logiciel existant dans le cadre d’un calcul de structure dans le domaine
linéaire. Les lecteurs qui souhaitent approfondir leurs connaissances théoriques sur
ce sujet peuvent se reporter aux documents donnés en référence.
Dans tout cet article, il est fait l’hypothèse principale que le comportement de la
structure est linéaire : les déplacements en tous points sont proportionnels aux
efforts extérieurs. Cela impose que le matériau ait un comportement linéaire (élas-
ticité) et que les déformations soient proportionnelles aux déplacements (petits
déplacements).

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MODÉLISATION DES STRUCTURES PAR ÉLÉMENTS FINIS ______________________________________________________________________________________

1. Présentation de la méthode
F
F1

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1.1 Matrice de rigidité
t = 1 F1 q 1
2

Considérons (figure 1) une structure (S ) soumise à trois forces


F 1 , F 2 , F 3 aux points M1, M2, M3.
q1 q
Cette structure est liée au bâti par plusieurs liaisons.
Soit v1, w2, u3 les déplacements respectifs des points M1, M2, M3 Figure 2 – Travail des efforts extérieurs
dans les directions des forces.
Puisque, par hypothèse, la structure a un comportement linéaire
la relation force-déplacement peut s’écrire sous la forme suivante : Lorsque les liaisons sont parfaites, le travail produit par les forces
extérieures se retrouve intégralement en énergie élastique dans la
structure, donc, en utilisant les relations (1) et (2), cette énergie élas-
ì ü ì ü tique W s’écrit sous la forme :
ï Y1 ï K 11 K 12 K 13 ï v1 ï
ï ï ï ï
í Z2 ý = K 21 K 22 K 23 í w2 ý
ï ï ï ï (1)
ì v1 ü
ï X3 ï K 31 K 32 K 33 ï u3 ï 1 ï ï
î þ î þ W = t = --- { v 1 w 2 u 3 } [ K ] í w 2 ý (3)
2 ï ï
ou { F } = [ K ] { q } î u3 þ

La matrice K est appelée matrice de rigidité de la structure ; elle


est toujours symétrique. Si l’énergie élastique W est déterminée en fonction des déplace-
ments, on peut accéder à la matrice de rigidité K et ainsi connaître la
Si les efforts extérieurs sont appliqués progressivement, ils pro- relation force-déplacement.
duisent un travail t :
À partir de cette relation, il est aisé de trouver les forces ou les
1 déplacements inconnus et donc de résoudre le problème posé.
t = --- ( Y 1 v 1 + Z 2 w 2 + X 3 u 3 )
2
ì ü
ï Y1 ï
1 ï ï 1.2 Matrice de rigidité
ou t = --- { v 1 w 2 u 3 } í Z 2 ý (2)
2 ï ï pour une structure treillis
ï X3 ï
î þ

Le coefficient 1/2 provient de la linéarité de la réponse, comme le Considérons, comme structure à analyser, un treillis qui est un
montre la figure 2. assemblage de tiges birotulées (figure 3).

Remarquons, tout d’abord, que toute tige birotulée ne peut tra-


vailler qu’en traction ou compression.
0
F1 Y1 Nous pouvons choisir comme points essentiels de cette structure
0 0 les extrémités des tiges, c’est-à-dire les points A, B, C, D. Dans un
F2 0 programme éléments finis, les points A, B, C, D dont les déplace-
(S) M1 Z2 ments sont inconnus sont appelés « nœuds » et les tiges qui relient
M2 ces nœuds sont nommées « éléments ».

M3 A B
Nœud
X3
F3 0
0
Élément
y

z x D C

Figure 1 – Structure volumique soumise à trois forces Figure 3 – Treillis

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F1
C F2
B
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D
YI

ZI
XI E
I

vI F3
A
y wI uI
y

z x
z x
Figure 4 – Structure discrétisée en éléments de volume
Figure 5 – Structure discrétisée soumise à trois forces F1, F2 et F3

Prenons pour inconnues toutes les composantes des déplace-


ments des nœuds. L’allongement de chaque barre peut alors être
très facilement obtenu à partir de ces valeurs. 1.4 Méthode de résolution
Puisque chaque barre ne travaille qu’en traction ou compression,
à partir de l’allongement de la barre, de la connaissance de l’aire de Soit la structure de la figure 1 qui est liée au bâti par un certain
la section droite et du module de Young du matériau, l’énergie élas- nombre de liaisons. Des forces extérieures s’exercent aux points B,
tique de chaque barre peut être calculée. D et E (figure 5). Découpons cette structure en parallélépipèdes et
prenons pour inconnues les déplacements des sommets. Ce décou-
L’énergie élastique totale est ensuite obtenue par sommation des
page est réalisé de façon qu’il existe un nœud au niveau de chaque
contributions de chaque élément. En utilisant la formule (3), il est
liaison, ainsi qu’aux points d’application des forces ponctuelles.
ainsi aisé de déterminer la matrice de rigidité K qui relie les déplace-
ments des nœuds aux efforts s’exerçant en ces points. Supposons qu’il y ait n nœuds. D’après ce qui a été indiqué précé-
demment, il est possible de déterminer la matrice de rigidité K de
cette structure.

1.3 Matrice de rigidité Si nous appelons XI, YI, ZI les composantes de la force appliquée
au nœud I, alors, on a :
pour une structure volumique
(4)
X1 u1
Considérons maintenant le cas d’une structure volumique quel-
Y1 v1
conque. Le problème devient beaucoup plus complexe car, quel que
soit le nombre de points que l’on considère, il n’est pas possible, à Z1 w1
partir des déplacements de ces points, de déterminer l’énergie élas-
X2 u2
tique.
Y2 v2
Découpons cette structure en petits cubes (figure 4) et prenons
comme inconnues les composantes du déplacement de chaque
sommet d’un cube. Nous appelons uI, vI, wI les composantes du
Z2
.
.
.
K w2
.
.
.
. .
déplacement du point I. Le problème revient alors à déterminer . .
. .
l’énergie élastique dans le cube en fonction uniquement des compo- Xn un
santes des déplacements des sommets (nœuds).
Yn vn
Cela n’est pas faisable sans hypothèse supplémentaire, mais il est Zn wn
possible de se donner un champ de déplacement, à l’intérieur de
l’élément, fonction uniquement des composantes des déplacements
des nœuds. Cette hypothèse faite, on peut calculer les déformations Il est important de remarquer que, pour chaque nœud, est
et l’énergie élastique d’un élément, puis, par sommation, l’énergie connue :
élastique de l’ensemble de la structure. — soit la composante du déplacement ;
Dans la pratique, l’utilisateur d’un programme éléments finis doit — soit la composante correspondante de la force extérieure
choisir : appliquée.

— dans la bibliothèque, l’élément qui lui paraît le plus apte à On a : au point A : au point B : au point C :
modéliser le problème à étudier ;
u 0 ? X u 0 ? X u 0 ? X
— la discrétisation en fonction du champ de déplacement pro-
v ? 0 Y v F1 ? Y v 0 ? Y
posé dans l’élément et du champ de déplacement supposé dans la
structure. w ? 0 Z w 0 ? Z w 0 ? Z

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Séparons les composantes des déplacements en composantes


connues (qc) et composantes inconnues (qi) et les composantes de
forces en composantes connues (Fc) et composantes inconnues (Fi). F F /2 F /2 F /2 F /2
Le système peut alors se mettre sous la forme :

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= +
ì Fi ü K1 K2 ì qc ü symétrique antisymétrique
í ý= í ý
î Fc þ K3 K4 î qi þ
Figure 6 – Structure symétrique sous chargement quelconque
soit : .

{ Fc } Ð [ K3 ] { qc } = [ K4 ] { qi } (5)

Pour résoudre le problème posé, il suffit de déterminer { q i } en F


résolvant le système (5). F
Ces déplacements calculés, il est possible de déterminer { F i } à Modélisation Poutre
partir de la relation (6) :

{ Fi } = [ K1 ] { qc } + [ K2 ] { qi } (6)

Discrétisation
Discrétisation
volumique
Remarques fondamentales
■ La solution obtenue est approchée, puisqu’une hypothèse a F
été faite sur le champ des déplacements dans l’élément. Pour
obtenir une bonne solution, il est nécessaire de mailler assez fin
F
dans les zones de forte variation de ce champ. + +
■ Si la structure est fixée à un bâti de façon isostatique ou
+ + +
hyperstatique, pour un chargement donné, la solution en dépla-
cement est unique et la matrice K4 est donc inversible.
■ Si le système peut avoir un mouvement d’ensemble, le Figure 7 – Poutre encastrée
champ de déplacement ne peut pas être déterminé : la matrice
K4 est singulière et ne peut pas être inversée. Pour résoudre le
problème, il faut ajouter des liaisons (voir cas n° 4, § 3.4). Lors-
que le logiciel indique que la matrice de rigidité est singulière,
cela signifie généralement que des fixations sont oubliées et
2. Caractéristiques générales
donc qu’il existe un ou des déplacements d’ensemble. des éléments
■ D’après la relation (5), le problème est aussi facile à résoudre
que les déplacements connus soient nuls ou non.
■ Puisque la relation force-déplacement (1) est linéaire, si les 2.1 Préambule
efforts extérieurs sont multipliés par un coefficient a, les dépla-
cements et les contraintes le sont aussi. Il n’est donc pas néces-
saire d’effectuer un nouveau calcul pour connaître la réponse de ■ Toute structure peut théoriquement être analysée à partir d’une
la structure sous l’effet d’un chargement proportionnel au char- discrétisation en éléments tridimensionnels. Considérons par
gement initial. Dans un programme éléments finis, le matériau exemple, figure 7, un tube encastré à une extrémité et soumis à
est supposé avoir un comportement linéaire quelle que soit la l’autre extrémité à une force ponctuelle F. Réalisons la discrétisation
valeur de la contrainte. C’est à l’utilisateur de vérifier la validité volumique représentée sur la figure 7. Ce maillage comporte
de la solution que ce soit en limite d’élasticité ou en flambement. 216 éléments de volume et 360 nœuds. En chaque nœud, il y a trois
inconnues : les trois composantes du vecteur déplacement. Pour
■ Lorsque les déplacements sont déterminés, il est possible, à résoudre ce problème, il faut donc résoudre un système linéaire
partir de la matrice de rigidité, de déterminer les efforts incon- comportant 3 x 360 = 1 080 inconnues.
nus qui sont les efforts au niveau des liaisons. Il est alors primor-
dial de s’assurer que la somme des efforts donnés et des efforts Malgré les progrès constants des ordinateurs, dès que la structure
de liaison est nulle ce qui prouve que la solution obtenue vérifie est importante, une modélisation tridimensionnelle entraîne géné-
l’équilibre global. Les déplacements obtenus sont faux si ce ralement un nombre d’inconnues beaucoup trop important.
n’est pas le cas. ■ Pour pouvoir résoudre le problème, l’opérateur est amené à
■ Structure symétrique : lorsque la structure est symétrique, modéliser, si c’est possible, cette structure. Cela revient à faire des
quel que soit le chargement, le problème peut se ramener à la hypothèses sur les champs des contraintes et/ou des déplacements.
superposition d’un problème symétrique et d’un problème anti- Les modélisations les plus classiques sont celles qui reviennent à
symétrique (figure 6). indiquer que certaines parties peuvent être considérées comme des
poutres, des plaques ou des coques. Dans l’exemple ci-dessus, la
Les problèmes symétriques ou antisymétriques peuvent être structure peut être modélisée par une poutre. Si cette modélisation
résolus en n’analysant qu’une moitié de la structure et en met- a l’énorme avantage de diminuer la taille du problème elle n’a pas la
tant les conditions aux limites adéquates sur le plan de symétrie même richesse qu’une modélisation tridimensionnelle. Dans cet
ou d’antisymétrie. Cela permet de diviser le nombre d’incon- exemple il est bien évident que la discrétisation poutre ne permettra
nues approximativement par 2. Ce n’est bien évidemment inté- pas, par exemple, de connaître le champ des contraintes au droit
ressant que pour des problèmes importants (cas d’étude n° 4 et d’introduction de la force ; par contre, elle permettra d’accéder, avec
5 ; § 3.4 et 3.5). une très bonne précision, à la flèche des points de la ligne moyenne.

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z z
I J
x O+
O +
+ +y
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y
Figure 8 – Élément barre ou poutre + +
x x +
■ Si la structure ne permet pas une modélisation poutre, plaque ou a élément triangle b élément quadrangle
coque, il ne reste plus alors comme possibilité que la modélisation
tridimensionnelle qui peut amener à une impasse, si le volume de
Figure 9 – Éléments bidimensionnels
calcul associé est supérieur aux possibilités de la machine. Dans cer-
tains logiciels, il est possible de contourner cette limitation en utili-
sant la méthode de sous-structuration. Cette technique consiste à
découper la structure en plusieurs parties, puis à étudier chaque u ou v u ou v
partie indépendamment. La structure complète est analysée par
assemblage de ces parties en gardant comme inconnues les degrés
de liberté aux frontières. Cette méthode est assez difficile de mise en
œuvre. x y x y
■ Avant d’étudier des exemples, nous allons analyser les éléments
les plus courants.

2.2 Éléments unidimensionnels


a élément triangulaire TR3 b élément quadrangulaire QD4

2.2.1 L’élément barre

Il schématise un composant d’une structure qui travaille unique- Figure 10 – Champ de déplacement à l’intérieur d’éléments
ment en traction ou compression. Dans cet élément, il est supposé de membrane
que seule la contrainte normale sx est différente de zéro et qu’elle
est constante sur la section droite.
C’est généralement un élément à 2 nœuds (figure 8), qui — soit des structures plus épaisses, quand on peut considérer
comporte 3 inconnues ou degrés de liberté (DDL) par nœud (u, v, w), que les composantes du tenseur des contraintes ne varient pas dans
puisqu’il suffit de connaître l’allongement de l’élément pour déter- l’épaisseur.
miner son énergie élastique.
Une étude avec cet élément est effectuée dans l’exemple cas n° 4
Une étude avec cet élément est effectuée dans l’exemple cas n° 1 (§ 3.4).
(§ 3.1).
C’est généralement un élément à 3 ou 4 nœuds (figure 9) qui
comporte 3 inconnues (DDL) par nœud : les 3 composantes du vec-
teur déplacement (u, v, w).
2.2.2 L’élément poutre
Dans cet élément, à la différence des éléments unidirectionnels, la
connaissance des caractéristiques du matériau et de l’épaisseur est
C’est un élément unidimensionnel qui reprend toutes les hypo-
insuffisante pour calculer l’énergie élastique en fonction des dépla-
thèses des poutres longues. Il intègre les énergies d’effort normal,
cements des nœuds. Il est nécessaire de faire une hypothèse sur les
d’effort tranchant, de flexion et de torsion.
composantes u et v du vecteur déplacement pour calculer l’énergie
C’est généralement un élément à 2 nœuds (figure 8), qui élastique.
comporte 6 inconnues (DDL) par nœud : les trois translations
(u, v, w) et les trois rotations (qx, qy, qz) de la section droite. ■ L’hypothèse la plus simple consiste à supposer que dans l’élé-
ment :
La connaissance des inconnues aux extrémités permet, à partir de
la théorie des poutres, de calculer l’énergie élastique si l’utilisateur — triangulaire (figure 9 a), les déplacements u et v sont des fonc-
fournit les caractéristiques de la section droite. tions linéaires de x et de y ;
— quadrangulaire (figure 9 b), les déplacements u et v sont des
Le cas n° 2 (§ 3.2) est donné comme exemple. fonctions bilinéaires de x et de y.
Éléments bidimensionnels
Une représentation de ces déplacements est donnée sur la
figure 10 où, pour une meilleure visualisation, u et v sont représen-
tés sur un axe perpendiculaire à l’élément.
2.2.3 L’élément de membrane
Ces hypothèses quoique semblables ne donnent pas les mêmes
résultats puisque les champs des déformations et des contraintes
C’est un élément bidimensionnel dans lequel on suppose que les
résultants sont :
contraintes sont uniformes dans l’épaisseur et que la contrainte nor-
male sz est nulle (Oz est l’axe perpendiculaire au plan de l’élément). — constants, dans l’élément triangulaire TR3 ;
— linéaires, dans l’élément quadrangulaire (QD4).
Il est utilisé pour modéliser :
— soit des structures minces travaillant en membrane, c’est-à- L’élément quadrangulaire permettra d’obtenir un meilleur résultat
dire sans rigidité de flexion ; à maillage équivalent.

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— de déformation plane : cas pour lequel on considère que


l’allongement relatif suivant z est nul, soit :

ez = 0
d

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d/ 3 — présentant une symétrie axiale (Oz) : cas qui peuvent être trai-
tés à partir d’un maillage bidimensionnel dans le plan (r, z).
Dans ces deux derniers cas, on retrouve les éléments présentés
au-dessus mais bâtis sur des hypothèses différentes.

Figure 11 – Position des points de Gauss sur l’élément de référence


de forme carrée 2.2.4 Les éléments de plaque et de coque

Ces éléments bidimensionnels (figure 9) qui permettent d’analy-


u ou v ser des plaques ou coques soumises à la flexion reposent sur les
u ou v hypothèses classiques suivantes :
— la contrainte normale sz est négligeable ;
x y — l’interaction entre les phénomènes de membrane et de flexion
x y
est négligée ;
— les contraintes sx, sy, sxy varient linéairement suivant l’épais-
seur.
Il existe deux grandes catégories d’éléments suivant que l’on
prend en compte ou pas les effets de cisaillement transverse :
— si le cisaillement transverse est négligé, ce qui est correct pour
a élément triangulaire TR6 b
les plaques minces, les éléments sont bâtis sur la théorie de
élément quadrangulaire QD8
Kirchhoff ;

Figure 12 – Champ de déplacement pour des éléments de membrane


— dans le cas contraire, les théories et hypothèses utilisées sont
avec nœuds intermédiaires
celles de Hencky, Mindlin, Reissner [3].
Si l’utilisation de ces éléments avec prise en compte du cisaille-
ment transverse posait des problèmes pour la modélisation des
Dans tous les cas, si les champs des contraintes varient très forte- plaques minces, à cause de la dégradation de la précision provo-
ment il est nécessaire de réaliser un maillage plus fin dans ces quée par des problèmes numériques, cela n’est en général plus le
zones. cas sur les nouveaux éléments. Il est cependant souhaitable de véri-
fier, avant de les utiliser, leurs capacités à modéliser des structures
Le calcul de l’énergie de déformation à partir de la connais-
minces.
sance des contraintes et des déformations nécessite d’intégrer sur
l’élément. Une telle intégration ne pose pas de problème sur l’élé- Les éléments classiques sont triangulaires à 3 nœuds ou quadran-
ment de référence (figure 11) de forme carrée, mais la transforma- gulaires à 4 nœuds.
tion géométrique qui permet de passer du carré à l’élément réel
complique le calcul et nécessite d’effectuer une intégration numéri- L’énergie élastique de membrane s’exprime en fonction des
que par la technique des points de Gauss. Cette méthode consiste à 2 degrés de liberté : u, v.
utiliser, pour calculer l’intégrale, les valeurs prises par les déforma-
tions et les contraintes en 4 points caractéristiques appelés points L’énergie élastique de flexion fait intervenir les 3 degrés de
de Gauss. Leurs positions sont indiquées sur la figure 11[2] liberté : w, qx, qy.
pages 181-184.
Il est à remarquer que le degré de liberté qz n’est pas utilisé. L’élé-
Comme l’erreur commise sur l’intégrale est d’autant plus faible ment quadrangulaire à 4 nœuds basé sur la théorie de Kirchhoff est
que la forme se rapproche du carré, il faut veiller, lors de la modéli- noté dans cet article QD4K.
sation, à ne pas trop distordre ces éléments.
■ Il est possible de faire, sur le champ de déplacement, des hypo-
thèses plus complexes que celles indiquées précédemment. Il est
par exemple possible de supposer que le déplacement est une fonc- 2.3 Éléments tridimensionnels
tion quadratique de x et de y (figure 12). Cela impose pour assurer
la compatibilité interéléments d’utiliser des éléments possédant
8 nœuds pour les éléments quadrangulaires (QD8) et 6 nœuds pour L’élément de volume
les éléments triangulaires (TR6).
Dans cet élément, aucune hypothèse simplificatrice n’est posée
Si ces éléments, lorsqu’ils ne sont pas distordus, convergent sur les déformations et les contraintes. Il est, par contre, nécessaire,
mieux que les éléments simples, ils sont en revanche plus difficiles pour calculer l’énergie élastique, de faire des hypothèses sur l’évo-
à utiliser dans les mailleurs automatiques du fait de la présence de lution du champ de déplacement à l’intérieur de l’élément. Chaque
nœuds intermédiaires. nœud comporte 3 inconnues : les trois composantes u, v, w du vec-
■ Enfin, des éléments plus particuliers peuvent être utilisés pour teur déplacement.
résoudre des problèmes : Dans un élément à 8 nœuds, on suppose que les composantes du
— de flexion (voir cas d’étude n° 3, § 3.3) ; vecteur déplacement varient linéairement le long des arêtes.

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______________________________________________________________________________________ MODÉLISATION DES STRUCTURES PAR ÉLÉMENTS FINIS

3.1.4 Conditions limites


L A
F
L’élément barre possède 3 degrés de liberté par nœud (§ 2.2.1) :
u, v, w (les rotations n’interviennent pas dans le calcul de l’énergie
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L
d’effort normal).
L=1m
■ Il faut indiquer au programme que les nœuds 1 et 3 sont fixes :
y u (1) = u (3) = 0
B C v (1) = v (3) = 0
x
w (1) = w (3) = 0.
■ Ces conditions posées, le treillis conserve une possibilité de rota-
Figure 13 – Treillis tion autour de BC. Si ce déplacement d’ensemble n’est pas interdit,
il est impossible de résoudre le système linéaire portant sur les
déplacements des nœuds, car il n’y a pas unicité de la solution. Il est
donc impératif d’interdire ce déplacement, ce qui peut être fait en
2 bloquant le déplacement du nœud 2 dans la direction z :
w (2) = 0
Certains logiciels réalisent ce blocage de manière automatique.
e ■ L’effort F est entré sous la forme d’une force ponctuelle
rr
ba barre
F = 1 000 N
y appliquée au nœud 2.

1 x 3 3.1.5 Résultats et remarques

Figure 14 – Modélisation du treillis Les résultats obtenus sont identiques à ceux fournis par une
analyse en théorie des poutres puisque, dans ces éléments, aucune
hypothèse n’est réalisée sur le déplacement.

3. Cas d’étude On obtient, pour le nœud 2 :


u (2) = 36,46.10-3 mm
v (2) = 9,524.10-3 mm
À partir du calcul de ces déplacements, le problème est entière-
3.1 Cas d’étude n° 1 : modélisation ment résolu et le logiciel peut fournir :
d’une structure par barres — la déformation relative dans la direction de la barre ;
— la contrainte de traction ou de compression notée s ;
— l’effort normal dans la barre : N.
L’étude n° 1 (figure 13) concerne une structure réalisée à partir de
2 tubes AB et AC de même section droite, rotulés entre eux et avec On trouve :
le bâti. Un effort F est appliqué en A. — dans la barre AB :

s = + 2,83 MPa ; N = + 1 414 N


3.1.1 Modélisation — dans la barre AC :

Puisque les 2 composants AB et AC sont biarticulés ils ne peuvent s = Ð 2 MPa ; N = Ð 1 000 N


travailler qu’en traction ou compression. Il est donc possible d’utili-
ser des éléments barres. La précision n’est pas améliorée en augmentant le nombre d’élé-
ments, puisque la solution obtenue est exacte au sens de la théorie
des poutres.
3.1.2 Maillage Si on place un nœud supplémentaire sur la travée AB, la précision
ne changera pas, mais un problème de résolution apparaîtra
puisqu’une mobilité supplémentaire sera créée (figure 15). Cette
Le maillage minimal consiste à positionner un nœud sur chacune mobilité devra être interdite par des conditions aux limites appro-
des 3 articulations et à utiliser 2 éléments barres, comme il est indi- priées.
qué sur la figure 14.

3.1.3 Données 3.2 Cas d’étude n° 2 : modélisation


d’une structure par barres et poutres
La détermination de l’énergie élastique dans l’élément nécessite
de connaître uniquement (§ 1.2) :
Dans l’étude n° 2 (figure 16) la structure proposée est la même
— le matériau par son module d’Young : .................. E = 210 GPa ; que précédemment (figure 13), mais l’effort est appliqué au milieu
— l’aire S de la section droite : .................................. S = 5.10-4 m2. de AC.

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3 2
3
e
rr poutre
ba

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2
barre r re
rr
e 2 ba 3
ba
poutre

1 4 1 4 1 4

Figure 15 – Mouvement d’ensemble


Figure 17 – Modélisation

L A

F
y
x
B C
x

Figure 18 – Section droite d’une poutre et axes principaux

Figure 16 – Structure rotulée


pour caractériser la section :

3.2.1 Modélisation — la position des axes principaux de la section : en effet, si les


deux nœuds définissent la direction de la ligne moyenne (x), il reste
à indiquer le calage angulaire de la section droite perpendiculaire-
Du fait des liaisons, le tube AB n’est soumis qu’à des efforts appli-
ment à cette ligne moyenne ; cela est généralement réalisé par
qués à ses extrémités et il travaille donc uniquement en traction ou
compression. Par contre, du fait de la position de l’effort F, le tube l’indication d’un vecteur V appartenant à un plan principal
AC supporte des efforts de compression mais aussi des efforts de
flexion. Si AB peut toujours être modélisé par une barre, AC doit être (figure 18) ;
modélisé en poutre.
— les coefficients de section réduite ; ils permettent de calculer
l’énergie d’effort tranchant ; si ces coefficients ne sont pas connus,
on peut les poser égaux à 1 ce qui revient à supposer que la
3.2.2 Maillage
contrainte de cisaillement est répartie uniformément dans la section
droite ; l’erreur commise est faible si la déformée d’effort tranchant
Le maillage minimal consiste à placer un nœud sur chaque articu- est négligeable ce qui est souvent le cas ;
lation ainsi qu’un nœud au niveau du point d’application de l’effort
(figure 17). Dans ce cas, il faut donc utiliser un élément barre pour — les moments quadratiques associés aux axes principaux notés
modéliser AB et deux éléments poutres pour AC. I y et I z ;
— le coefficient J de rigidité en torsion de la section ; rappelons
3.2.3 Données que J est égal au moment polaire s’il s’agit d’une section circulaire
et uniquement dans ce cas.
■ Pour caractériser l’élément barre, il faut comme précédemment
indiquer : Si la torsion n’intervient pas, il convient d’entrer une valeur fictive,
— le module d’Young .................................................. E = 210 GPa ; mais réaliste, pour éviter des problèmes numériques (de l’ordre du
— l’aire de la section .................................................... S = 5 cm2. moment quadratique par exemple).

■ Pour l’élément poutre, il est nécessaire de connaître en plus de


E et S : Il est généralement supposé que le centre de torsion, le centre
pour le matériau : le coefficient de Poisson n ou le module de de gravité, le centre élastique et le nœud sont confondus. Si ce
cisaillement : n’est pas le cas, pour la section envisagée, il faut soit utiliser
un élément de poutre autorisant cette différenciation, soit
E décomposer la poutre en éléments de plaque, de coque ou de
G = ----------------------- ; volume (§ et 2.3).
2 (1 + n)

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Données :
L=1m
S = 5.10-4 m2 7 4
70 41
1, –1
Iz = 1.10-8 m4 – 500
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E = 210 GPa
n = 0,3
N (N) s due à N (MPa)
Les valeurs données à J et à Iy n’affectent pas le résultat dans ce
cas, puisque les composantes du moment de flexion (My) et du
moment de torsion (Mt) sont nulles. Pour ne pas créer de problèmes + 500
numériques, il est souhaitable de donner à ces coefficients des
valeurs réalistes. On peut par exemple leur donner la même valeur – 250
que Iz. – 500

Ty (N) Mz (m . N)
3.2.4 Conditions limites
Figure 19 – Contraintes et éléments de réduction
L’élément de poutre standard possède 6 degrés de liberté par
nœud (§ 2.2.2) :
u, v, w, qx , qy , qz . Les résultats obtenus sont donnés figure 19.
■ Compte tenu des liaisons avec le bâti, il faut imposer :
Si la poutre est maillée plus finement, le résultat sera bien évi-
u (1) = u (4) = 0 demment inchangé puisque la solution obtenue précédemment est
v (1) = v (4) = 0 la solution exacte au sens de la théorie des poutres.
w (1) = w (4) = 0
■ Comme dans l’exemple précédent (§ 3.1), la structure peut tour- Le maillage de l’élément AB par une poutre amène à une
ner librement autour de BC. Cette rotation peut être éliminée de plu- modélisation incorrecte puisqu’elle élimine la liaison pivot au
sieurs façons et, par exemple, en posant : point A (lorsque deux éléments ont un nœud en commun, tous
les degrés de liberté en ce nœud sont communs).
qx ( 4 ) = 0 Il est cependant généralement possible, après avoir modélisé
tous les éléments par des poutres, d’imposer une liaison rotule
Il est aussi possible, comme précédemment (§ 3.1.4), de poser : en A, en indiquant explicitement que, en ce nœud, seuls les
degrés de liberté de translation doivent être mis en commun.
w (2) = 0 Dans ce cas, la modélisation est plus complexe mais redevient
■ En outre, la poutre AC peut tourner librement autour de son axe. correcte.
Or, si un mouvement de solide reste possible pour l’ensemble ou
une partie de la structure, la matrice de rigidité [K4] n’est pas inver-
sible et le système linéaire sur les déplacements est sans solution. Il
faut interdire ce mouvement en posant par exemple : 3.3 Cas d’étude n° 3 : tôle encastrée
qy ( 4 ) = 0 en flexion dans son plan
■ L’effort F est entré sous la forme d’une force ponctuelle, appli-
quée au nœud 3 :
L’étude n° 3 (figure 20) concerne une tôle encastrée et soumise,
F = 1 000 N dans son plan, à un effort F appliqué à l’extrémité libre.

3.2.5 Résultats et remarques 3.3.1 Modélisation


Les résultats en déplacement obtenus au nœud 3 sont :
u (3) = 9,94 mm La tôle travaille en flexion dans son plan. Compte tenu de la solli-
citation, on peut considérer que les contraintes sont constantes
v (3) = - 2,36.10-3 mm dans l’épaisseur. Il est donc possible de modéliser cette structure à
Ils sont identiques à la solution en résistance des matériaux partir d’éléments de membrane (§ 2.2.3).
puisqu’aucune hypothèse sur les déplacements n’a été faite dans
ces éléments.
À partir du calcul des déplacements des nœuds, le problème est
résolu et le logiciel peut fournir : y
— les éléments de réduction (effort normal N, efforts tranchants e F
Ty et Tz, moment de torsion Mt et moments de flexion My et Mz) ;
0
— la contrainte due à l’effort normal : h
x
N
s = ----
S L

Les autres contraintes ne peuvent pas être déterminées, car elles


nécessitent une connaissance plus complète de la section. Figure 20 – Plaque encastrée

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y F = 100 N Erreur
NH = 2 en %
barre
NL = 20 TR3
30
QD4

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x
20

Figure 21 – Modélisation
10

3.3.2 Maillage QD8


0
15 20 25 30 35 40
NL
Dans ces éléments, une hypothèse est toujours faite sur le champ a
de déplacement. On obtient donc une solution approchée, qui sera
d’autant plus précise que le maillage sera fin. Appelons NH le
nombre d’éléments dans la hauteur et NL le nombre d’éléments b motif du découpage TR
dans la longueur. Plusieurs maillages sont réalisés et une étude de
convergence est effectuée pour déterminer les valeurs optimales à
donner à NH et NL.
Figure 22 – Erreur sur la flèche à l’extrémité en fonction de NL
La détermination de la contrainte s’effectuant à l’intérieur de pour NH = 5
l’élément, il peut être difficile d’accéder à une valeur correcte des
contraintes sur les frontières. Cette difficulté peut être contournée
en plaçant sur le bord considéré des éléments barres de faible sec-
tion (figure 21), qui perturbent peu la rigidité tout en jouant le rôle Erreur
d’une jauge de déformation sur une structure réelle. La lecture de la en %
contrainte dans ces éléments permet d’accéder à la valeur prise au TR3
niveau du bord libre. 30

3.3.3 Données (figure 20) 20

épaisseur ......................................................................... e = 1 mm 10
QD4

longueur .......................................................................... L = 500 mm


hauteur ............................................................................ h = 50 mm QD8
0
2 4 6 8 10
module d’Young ............................................................. E = 70 GPa NH
coefficient de Poisson ................................................... n = 0,3 a

3.3.4 Conditions limites b motif du découpage


TR

■ La section placée à l’abscisse x = 0 est encastrée. Il convient donc


de poser
Figure 23 – Erreur sur la flèche à l’extrémité en fonction de NH
u = 0 et v = 0 pour NL = 40

pour les nœuds situés à x = 0.


De plus, pour tous les nœuds, le déplacement a lieu dans le plan 3.3.5 Résultats et remarques
de la tôle donc :
Les sorties possibles à partir du calcul des déplacements des
w = 0 nœuds sont :
— les contraintes dans le plan xy. Ces contraintes sont données
■ Nous supposons que l’effort F est réparti uniformément à l’extré-
aux points de Gauss (points intérieurs à l’élément utilisés lors de
mité. Si n est le nombre de nœuds sur le bord, cette opération se tra-
l’intégration, § 2.2.3) ou bien moyennées sur l’élément ou bien
duit par l’application de :
encore extrapolées aux nœuds ;
— sur les nœuds extrêmes : — les contraintes équivalentes de Von Mises [10], les directions
principales du tenseur des contraintes, ainsi que les valeurs des
F contraintes principales.
-----------------------
2 (n Ð 1) Les résultats obtenus pour différents maillages et différents élé-
— sur les autres : ments sont réunis figure 22 et figure 23 et comparés aux résultats
théoriques.
F La flèche à l’extrémité, calculée par la théorie des poutres avec un
-------------------
(n Ð 1) coefficient de section réduite de 6/5 [9], vaut : 5,7589 mm.

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a y

A B
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M M

b
x
D C

Figure 24 – Déformées en flexion

L’élément triangulaire est repéré TR3 et les éléments quadrangu- Figure 25 – Plaque trouée en traction
laires QD4 et QD8 (figures 10 et 12).

Pour l’élément TR3, le maillage est réalisé en découpant chaque 3.4.1 Modélisation
quadrangle en 4 triangles suivant figure 22 b.
La plaque travaille dans son plan. On peut considérer les contrain-
Comme il est possible de l’analyser sur la figure 22 et la figure 23, tes comme constantes dans l’épaisseur. Comme dans le cas précé-
les éléments quadrangles QD4 à champ bilinéaire (figure 10 b) dent, cette structure peut être modélisée par des éléments de
convergent très lentement pour cette sollicitation (flexion). Cela membrane (§ 2.2.3).
vient du fait que l’hypothèse sur le champ de déplacement induit
une énergie de cisaillement parasite. Sous cette sollicitation de Le problème étant deux fois symétrique, il suffit de mailler 1/4 de
flexion pure de moment M (figure 24), les angles A, B, C, D restent la plaque.
droits (figure 24 a) tandis que dans l’élément ils changent de valeur
(figure 24 b).
3.4.2 Maillage
L’élément à champ quadratique QD8 (figure 12 b) permet d’éviter
ce problème et on remarque d’ailleurs qu’il converge beaucoup plus Pour étudier la contrainte au voisinage du trou, il est nécessaire
vite. Il suffit d’un élément dans la hauteur et de sept ou huit élé- de resserrer le maillage dans cette zone (figure 26) car la variation
ments dans la longueur. des contraintes y est importante alors que, dans l’élément, on sup-
pose des variations linéaires. L’utilisation d’éléments barres est pos-
Les utilisateurs préfèrent cependant, en général, les éléments à sible pour une meilleure lecture au niveau du bord libre.
quatre nœuds pour des raisons de facilité de maillage. Il a ainsi été
développé des éléments particuliers qui permettent d’améliorer le
comportement du quadrangle à quatre nœuds pour ce type de pro- 3.4.3 Données
blème. Citons, par exemple, les éléments dans lesquels l’énergie de
cisaillement est déterminée à partir de la valeur de la distorsion du épaisseur ......................................................................... e = 5 mm
point situé au centre de l’élément. Les performances de cet élément côté .................................................................................. L = 100 mm
sont comparables à celles du QD8 pour cette sollicitation de flexion.
Pour ces éléments, il suffit de placer un élément dans la hauteur et module d’Young ............................................................. E = 70 GPa
une dizaine d’éléments dans la longueur.
coefficient de Poisson ................................................... n = 0,3

Il est important de remarquer que : pour l’élément barre : même matériau et section S = 0,01 mm2.
— les éléments standards sont inadaptés aux problèmes de
flexion (on retrouve d’ailleurs les mêmes difficultés lors d’un
maillage volumique) ; il est donc nécessaire soit de réaliser un
maillage fin, soit d’utiliser des éléments spécifiques ;
y
— l’étude linéaire ne prend pas en compte les problèmes de
stabilité qui, dans cette étude, sont primordiaux ;
— les éléments triangulaires sont les moins performants.

10 éléments

3.4 Cas d’étude n° 4 : modélisation


par membranes

A x
L’étude n° 4 concerne une plaque carrée trouée sollicitée en trac- 6 éléments barres
tion (figure 25). On s’intéresse tout particulièrement au phénomène
de concentration de contraintes au bord du trou. Figure 26 – Modélisation du 1/4 de la plaque

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3.4.4 Conditions limites


Erreur en %

■ Pour traduire la symétrie, il faut indiquer que tous les nœuds 40


QD8
situés sur un axe de symétrie doivent rester sur cet axe. Cela se fait

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en indiquant :
30
— pour tous les nœuds appartenant à l’axe x : v = 0 ;
— pour les nœuds appartenant à l’axe y : u = 0. QD4
20
■ De plus, puisque le déplacement a lieu dans le plan de la tôle, il
peut être nécessaire d’indiquer pour tous les nœuds :
10
w = 0

■ La résultante de l’effort de traction vaut : F = 100 000 N. 0


Le chargement étant uniforme, il existe, en général, une option moyenne sur l'élément point de Gauss proche du bord
permettant d’appliquer une répartition d’effort sur une ligne. En fait
si n est le nombre de nœuds sur le bord de la demi-structure, cette barre
opération se traduit par l’application de :
F
— sur les nœuds extrêmes : ----------------------- Figure 27 – Erreur sur la contrainte au bord du trou pour un maillage
4 (n Ð 1) de 6 éléments en bord de trou par 10 éléments en bord droit
F
— sur les autres : ----------------------- .
2 (n Ð 1)

3.4.5 Résultats et remarques y

Le résultat obtenu en A pour la contrainte orthoradiale s q est u=0


donné figure 27. En ce point, cette contrainte coïncide avec la
contrainte sur la facette de normale y : s y .
L’analyse de ces résultats montre :
— qu’il suffit de disposer 6 éléments sur un quart de trou pour x
obtenir une bonne représentation ;
que le moyen choisi pour lire les contraintes près du bord est
essentiel ; l’utilisation des barres visualisatrices est une méthode
efficace ; la valeur donnée au point de Gauss le plus proche du bord u=v=0
libre n’est correcte que si l’élément est petit.

Si l’étude est effectuée non pas sur le quart mais sur la totalité Figure 28 – Conditions de liaison de type isostatique pour un calcul
de la plaque, il est nécessaire d’interdire tout déplacement de la plaque entière
d’ensemble à la structure. Pour ne pas induire des contraintes
parasites, les liaisons utilisées doivent être impérativement de
type isostatique. Il existe évidemment plusieurs situations de
liaisons admissibles. La solution en déplacement dépendra de 3.5.2 Maillage
la situation choisie, mais les solutions en déformations et en
contraintes en seront indépendantes. Un exemple de blocage Des éléments quadrangulaires QD4K (§ 2.2.4) sont utilisés et une
admissible est donné sur la figure 28. En fin de calcul, il est étude de convergence est effectuée en fonction du nombre d’élé-
conseillé de vérifier que les efforts de liaison sont nuls pour ments.
contrôler la validité de la fixation.

3.5.3 Données (figure 29)


3.5 Cas d’étude n° 5 : tôle sollicitée
épaisseur .............................................................. e = 10 mm
en torsion
longueur ............................................................... L = 12 000 mm

L’étude n° 5 concerne (figure 29) une tôle encastrée sollicitée en largeur ................................................................... , = 1 000 mm
torsion (voir [8] pages 108-109). module d’Young ................................................ E = 71 GPa
coefficient de Poisson ........................................ n = 0,3
3.5.1 Modélisation

La tôle est encastrée sur le côté AB et soumise à des efforts per- 3.5.4 Conditions limites
pendiculaires à son plan. Sous cette sollicitation, la contrainte n’est
pas constante dans l’épaisseur et il faut utiliser des éléments ■ Pour modéliser l’encastrement, tous les degrés de liberté sont
plaques. bloqués à :
La plaque étant symétrique et le chargement antisymétrique, la
moitié seulement est maillée (figure 30). x = 0

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Erreur en %
B 1 QD4K
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F
z
y 0,5
A
x e

L l
0

12 x 1

24 x 2
36 x 3

48 x 4

84 x 7
F

Figure 29 – Plaque en torsion Nombre total d'éléments NL x NH

Figure 31 – Erreur sur la flèche en fonction du nombre d’éléments

z
Le déplacement vertical du point d’application de l’effort F obtenu
vaut 35,37 mm avec une incertitude inférieure à 1 % sur le résultat.
O y
F
L’utilisation de l’antisymétrie permet de réduire la taille du pro-
blème et il suffit d’un élément dans la largeur pour obtenir une
excellente solution.

Figure 30 – Discrétisation de la demi-plaque en torsion 4. Conclusion

On pose : Le calcul d’une structure par la méthode des éléments finis exige,
pour être efficace, d’accorder le plus grand soin à la phase de modé-
u = 0 , w = 0 et q y = 0
lisation. La précision des résultats dépend de la qualité du modèle,
pour les nœuds situés sur l’axe d’antisymétrie Ox. mais également du maillage réalisé.

■ Une force ponctuelle d’intensité F = 1 000 N est appliquée au Aussi, il est recommandé d’effectuer une étude de convergence à
nœud situé à l’angle. partir de la comparaison des résultats issus de maillages plus ou
moins affinés.

3.5.5 Résultats et remarques Enfin, la validation des résultats passe par une analyse des dépla-
cements et des contraintes attestant que les hypothèses de départ
La solution de référence a été établie par une étude semi-analy- (petitesse des déplacements et linéarité de comportement du maté-
tique du problème. riau) ne sont pas mises en défaut.

Références bibliographiques

[1] ZIENKIEWICZ (O.C.). – The finite element [4] BATOZ (J.L.) et DHATT (G.). – Modélisation [7] Société française des mécaniciens. – Guide
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method in engineering science (volume 2). des structures par éléments finis (volume 3). Poutres. 1988 Eyroles-Masson.
1991 McGraw Hill. 1992 Hermes.
[3] IMBERT (J.F.). – Analyse des structures par [6] PRAT (M.). – La modélisation des ouvrages. [9] LEMAITRE (J.) et CHABOCHE (J.L.). – Méca-
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