Pic Petrolier
Pic Petrolier
Pic Petrolier
Pic pétrolier
Un pic pétrolier désigne le sommet de la courbe qui caractérise la production pétrolière d'un puits ou d'un champ
pétrolier ; par extension le « pic pétrolier mondial » (abrégé en Peak Oil en anglais) désigne le moment où la
production mondiale de pétrole plafonnera puis commencera à décliner du fait de l'épuisement des réserves de
pétrole exploitables.
Le géologue Marion King Hubbert avait, dans les années 1950, pronostiqué avec succès pour certains[1] ,[2] mais pas
pour d'autres[3] le pic de la production de pétrole américaine (cf. le Pic de Hubbert).
À la fin des années 1990 plusieurs professionnels du monde du pétrole, fondateurs de ASPO, s'appuyant notamment
sur les travaux de Hubbert, constatent que les réserves des gisements découverts chaque année depuis les années
1970 représentent un volume de pétrole inférieur à la production annuelle. Extrapolant la date à laquelle la
production mondiale de pétrole déclinerait, ils tentet d'alerter responsables politiques et pouvoirs publics sur la
survenue prochaine du pic pétrolier mondial. La majorité des acteurs du secteur, notamment les compagnies
pétrolières et l'AIE, ont réfuté le phénomène en argumentant que les avancées techniques permettraient dans le futur
une meilleure récupération du pétrole des gisements existants et l'exploitation de nouvelles sources d'hydrocarbures
telles que les sables bitumineux ou l'offshore profond. À l'appui de cette thèse, ils soulignent que les réserves de
pétrole disponibles s'étaient jusque là maintenues à quarante fois la consommation annuelle.
La production de pétrole, tirée par la consommation, a augmenté régulièrement au cours des décennies passées. De
1997 à 2007, la consommation annuelle de pétrole a augmenté de 12 %. Elle est passée de 3480 à 3906 millions de
tonnes (soit de 72,2 à 81,5 millions de barils par jour)[4] , [5] . L'envolée du prix du pétrole en 2008 interrompue par la
crise économique a contribué à un revirement d'une fraction significative des spécialistes et dirigeants du secteur
pétrolier. Ceux-ci reconnaissent que le déclin de la production de pétrole est un phénomène inéluctable.
En revanche, les avis divergent fortement sur la date du pic. En effet celle-ci dépend de nombreux facteurs, dont
certains ne peuvent être qu'extrapolés (coût de l'énergie, progrès techniques, mise en production des nouveaux
gisements), tandis que d'autres sont tenus cachés par certains des acteurs (réserves pétrolières non évaluables du
Moyen-Orient). Les spécialistes les plus optimistes situent le pic pétrolier entre 2020 et 2040 ; à l'inverse, les tenants
de la théorie du Pic l'ont situé plutôt dès 2010 ou ont annoncé que la date avait déjà été franchie. Ils font valoir que le
déclin des gisements de pétrole conventionnel est plus avancé que ce qui est officiellement annoncé et que la mise en
production du pétrole non-conventionnel (sables bitumineux), qui supplée dès maintenant le pétrole conventionnel,
se fera plus lentement que prévu et portera sur des volumes annuels qui resteront limités. L'AIE, qui a longtemps nié
le sujet, a déclaré en 2009 que le pic viendra peut-être vers 2020 mais qu'il pourrait aussi intervenir en 2010 si la
demande mondiale dépasse l'offre.
Définitions
Pic pétrolier
Le pic pétrolier d'un gisement (par exemple le gisement de la mer du Nord) est atteint lorsque la production de
pétrole extrait de celui-ci commence à diminuer après avoir atteint son niveau maximum. Par extension le pic
pétrolier mondial sera atteint lorsque la production mondiale de pétrole commencera à décliner.
Les principes généraux qui sous-tendent l'existence d'un pic pétrolier mondial sont les suivants :
• Le pétrole est une ressource limitée, qui ne se renouvelle qu'à une échelle de temps géologique. Il est le produit de
la décomposition de matière organique qui s'est accumulée puis transformée sous de fortes pressions sur des
périodes s'étalant sur plusieurs millions d'années.
• L'homme a prospecté une grande partie de la planète et les découvertes de nouveaux gisements, y compris de
pétrole non conventionnel, deviennent rares. Les dernières grandes découvertes remontent aux années 1970
Pic pétrolier 2
(Alaska, mer du Nord). Depuis des découvertes continuent à être faites mais elles portent sur des volumes
beaucoup plus faibles, inférieurs à la production depuis le début des années 1990.
• Le pétrole non conventionnel, malgré les énormes réserves disponibles (schistes bitumineux, pétrole extra-lourds,
clathrates), ne pourra pas prendre le relais du pétrole car la capacité de production même à long terme est limitée
par plusieurs facteurs : investissements nécessaires, volume des entrants nécessaires (dont énergie), complexité
des processus de transformation.
Allure du pic
Il ne semble pas certain que les évènements suivent une courbe régulière (montée, sommet, descente). Plusieurs
spécialistes (cf. paragraphe 8.8) parlent d'un plateau dont les irrégularités (reprises et récessions successives) peuvent
rendre difficile toute appréciation et donc toute datation précise d'un « pic ».
Pics différenciés
Le pétrole conventionnel classique (le plus facile à extraire) pourrait avoir atteint un sommet en 2005. Le déficit a
été comblé par un pétrole plus couteux à extraire, provenant principalement de gisements en eau profonde et de
l’exploitation des sables bitumineux canadiens. Il est plus difficile d’évaluer les pétroles non conventionnels, qui
incluent les sables bitumineux et le pétrole lourd, le pétrole en eau profonde, celui des régions polaires et les liquides
à base de gaz naturel, mais le pic "toutes catégories" pourrait avoir été atteint en 2008.[8]
Pic pétrolier 3
Taux de récupération
Le taux de récupération d'un gisement, c'est-à-dire le rapport entre le pétrole contenu dans le gisement et ce qui peut
être effectivement extrait dans des conditions économiques viables, dépend à la fois de la configuration géologique
du gisement et des techniques de récupération employées. Une des explications fournie par les « optimistes » sur la
bonne tenue des réserves malgré la faiblesse des découvertes durant ces dernières décennies est que l'évolution de la
technique a permis d'améliorer constamment le taux de récupération. Ce taux serait ainsi passé en une cinquantaine
d'années de 20 % à 35 %. Les « pessimistes » indiquent que les techniques qui font leur preuve existaient déjà il y a
longtemps et que l'amélioration des techniques de récupération n'a fait progresser le taux de récupération que de
manière marginale et sur un nombre de gisements restreint.
Énergie retournée sur énergie investie (EROEI)/ Retour énergétique de l'énergie (REE)
La production de pétrole conventionnel nécessite de l’énergie durant une grande partie du cycle de vie de
l'exploitation d'un gisement. Lorsque celui-ci arrive en fin de vie, l'énergie nécessaire pour extraire un litre de pétrole
finit par dépasser celle contenue dans ce même litre : le rapport énergie retournée sur énergie investie est inférieur à
1 (abrégé en anglais en EROEI ou EORI Energy Returned On Energy Invested). Le gisement n’est alors plus une
source mais un puits d'énergie et son exploitation pour le pétrole-énergie n'est plus rentable. (par contre elle peut
l'être en cas de forte pénurie pour le produit-matière première si le prix des produits dérivés croit fortement).
Le pétrole non-conventionnel nécessite beaucoup d'énergie : pour pouvoir l'extraire (pétroles lourds), le fabriquer
(éthanol, pétrole obtenu à partir du gaz ou du charbon), pour le rendre utilisable (schistes bitumineux, pétroles
lourds). La valeur du coefficient EROI joue un rôle critique pour déterminer si la mise en exploitation du gisement
est économiquement viable. Ce coefficient est notamment au centre des débats sur l'éthanol produit à partir du maïs
car sa valeur s'établit, en fonction des sources scientifiques, entre 1,3 et 0,7 (puits d'énergie).
Les projections statistiques de production de pétrole non-conventionnel devraient fournir des volumes de production
net de l'énergie consommée dans la mesure où cette dernière provient de ressources elles-mêmes non renouvelables
(gaz naturel pour les sables bitumineux du Canada).
Pétrole États-Unis (1970) 100 Gisements importants, installations à terre, extraction de type primaire ou
secondaire
Pétrole États-Unis (2005) 15 Gisements plus petits, offshore profond, extraction de type tertiaire, arctique
1987 910,2 22 41
1997 1069,3 26 41
2007 1237,9 30 41
Si l'estimation du nombre d'années de production actuelle tient compte de l'accélération prévue de la consommation
mondiale, malgré des réserves estimées à 1258 Mds de barils en 2008, elle baisse donc à 35 ans, voire moins.
Selon le géologue D. Laherrère, cette représentation de l'évolution des réserves est fausse car le volume des réserves
déclaré n'est généralement pas le reflet de la réalité géologique mais répond d'abord à des considérations financières,
réglementaires et politiques ; celles-ci ont conduit au moment de la découverte des principaux gisements, il y a
plusieurs dizaines d'années, à sous-déclarer le potentiel des gisements et de nos jours, dans un contexte différent,
favorisent plutôt des déclarations surévaluées tablant sur des taux de récupération peu réalistes sur les gisements
anciens et des volumes trop importants sur les découvertes. Les milieux pétroliers n'ont normalisé que récemment les
méthodes d'évaluation des réserves contenues dans les gisements. Certains producteurs entretiennent volontairement
la confusion sur la nature de pétrole contenu dans leurs réserves. Selon le cas, ceux-ci intègrent ou pas le pétrole non
conventionnel alors que sa récupération suppose des avancées techniques incertaines à ce jour avec un bilan
énergétique pouvant être nul ou négatif.
Ces différentes problématiques aboutissent à des estimations fortement divergentes sur les réserves restantes. Si les
spécialistes sont d'accord sur le pétrole déjà extrait (environ 1000 milliards de barils), l'estimation du pétrole
conventionnel réalisée par 3 fournisseurs d'informations pétrolières cités par D. Laherrère s'échelonnait fin 2006
entre 1144 et 1317 milliards de barils. [11]
Suite à son nouveau rapport établi en 2009, l'AIE estime, par la voix de son chef économiste Dr Fatih Birol au
quotidien The Independant[12] , que les réserves de pétrole se vident à une vitesse nettement supérieure aux
prévisions antérieures. D'après l'AIE, c'est la première fois qu'une telle étude, large, précise et détaillée, est menée,
car les précédents rapports ne se fondaient que sur des hypothèses. Ces données sont incluses dans le World Energy
Outlook 2009, dont la parution est fixée le 10 novembre 2009[13] . L'Agence reconnaît de ce fait avoir nettement
sous-estimé la baisse de production des champs pétrolifères : elle est révisée à 6,7 % par an en 2009, au lieu de 3,7 %
en 2008[14] . Elle conteste les surestimations de réserve des pays producteurs ; les trois-quarts des sites d'extraction
pétrolière auraient déjà dépassé leur maximum de capacité. Ainsi, plutôt que vingt ans de réserves suffisantes, la
demande à l'échelle planétaire n'aurait plus que dix ans d'approvisionnement adéquat.
En partant des données fournies par les géologues qui ont par différents moyens pris la mesure du gisement, on
extrapole différentes valeurs caractérisant les réserves :
• la première, appelée réserves prouvées ou 1P, est la quantité de pétrole qui sera exploitée avec les moyens
actuels avec une probabilité de 90 % ;
• la deuxième, appelée réserves probables ou 2P, est la quantité de pétrole qui sera produite, mais avec une
probabilité de 50 % ;
• la troisième, appelée réserves possibles ou 3P, est la quantité de pétrole très hypothétiquement produite, si le prix
de vente augmente de façon à absorber les coûts d'extraction qui seront très élevés, avec une probabilité de 10 %.
Au cours du cycle de vie du gisement, ces différentes valeurs sont régulièrement actualisées : des réserves probables
deviennent des réserves prouvées, les informations obtenues dans le cadre de l'exploitation ou d'explorations
complémentaires donnent lieu à des révisions à la hausse ou à la baisse de ces différentes valeurs, etc.
Ainsi, pour l'Algérie, on a 1P égal à 1,7 milliard de tonnes, 2P évalué à 6,9 milliards de tonnes et 3P estimé à 16,3
milliards de tonnes (données publiées par l'United States Geology Survey, dont la mission est d'informer le ministère
de l'Intérieur états-unien). Ces probabilités de découverte servent à juger de l'assise financière d'un pays ; mais les
gouvernements comme les banques utilisent en général une valeur médiane des trois, soit 7,7 milliards de barils, qui
a moins d'une chance sur deux d'être finalement découverte.
• En 1970, l’Algérie, probablement sous l'influence russe, a augmenté ses « réserves prouvées », qui jusque-là se
situaient aux alentours de 7-8 milliards de barils, pour les porter à 30 milliards. Deux ans plus tard, ce chiffre
passe à 45 milliards. Puis les volontés politiques changent et, après 1974, le pays retourne à des chiffres inférieurs
à 10 milliards de barils (fait rapporté par Jean Laherrère).
• La Pemex (compagnie d’État du Mexique, qui a le monopole de l'extraction du pétrole dans le pays) a, en
septembre 2002, revu ses réserves à la baisse de 53 %, passant de 26,8 à 12,6 milliards de barils. Peu après, elle
les a relevés sensiblement, à 15,7.
• la société Shell a annoncé le 9 janvier 2004 que 20 % de ses réserves devaient passer de prouvées à possibles
(c'est-à-dire incertaines). Cette annonce a fait chuter le cours de l’action et valut à la société un procès, la valeur
de la société ayant ainsi été frauduleusement surévaluée. Depuis, elle a de nouveau révisé ses réserves trois fois,
les faisant diminuer à 10 133 millions de barils (contre 14 500 millions). Son président, Phil Watts, a dû
démissionner.
• Bien sûr, il existe aussi des exemples où les réserves sont sous-estimées. En 1993, les réserves de la Guinée
équatoriale se limitaient à quelques gisements insignifiants ; l’Oil And Gas Journal les estimait à 12 millions de
barils. Deux gisements géants et plusieurs de taille moindre ont été découverts par la suite, mais la valeur
annoncée resta inchangée jusqu’en 2003. En 2002, le pays avait toujours 12 millions de barils de réserves d’après
le journal, alors qu'il produisit 85 millions de barils dans l'année ! De même, les réserves de l’Angola sont restées
à 5,421 milliards de barils (quatre chiffres significatifs, ce qui donne l’impression d’une très grande précision) de
1994 à 2003, malgré la découverte de 38 nouveaux gisements de plus de 100 millions de barils chacun.
Déclarations de réserves avec augmentations suspectes (en milliards de barils) d'après Colin Campbell, SunWorld, 80'-95
Année Abou Dabi Dubaï Iran Irak Koweït Arabie saoudite Venezuela
Le total des réserves déclarées par les pays de l'OPEP est de 701 milliards de barils, dont 317,54 paraissent douteux à
certains observateurs.
1. L'évolution des réserves traduit visiblement une surenchère entre
les membres de l'OPEP : le Koweït s'étant attribué 90 milliards de
barils de réserves, Abou Dabi et l'Iran ont répondu avec des chiffres
très légèrement supérieurs, afin de se garantir un quota de
production similaire. L'Irak a répliqué avec un chiffre arrondi à 100.
2. Selon leurs déclarations, les pays producteurs semblent affirmer que
les découvertes de nouveaux gisements remplacent, année après
année, exactement ou presque exactement les quantités produites,
Le Koweit a maintenu la valeur de ses réserves
puisque les réserves disponibles de ces pays ne varient quasiment malgré les destructions opérées par l'armée
pas d'une année sur l'autre. Par exemple, l'Arabie saoudite extrait 3 irakienne sur ses champs pétroliers
milliards de barils par an, on devrait logiquement voir les réserves
diminuer d'autant. De même, Abou Dabi déclare exactement 92,2 milliards de barils depuis 1988, alors qu'en 16
ans, 14 milliards en ont été sortis de terre. Une explication avancée est que les pays du Golfe incluent le pétrole
déjà produit dans les « réserves ».
D'autres faits incitent à une extrême vigilance sur les chiffres officiels des réserves des pays de l'OPEP :
• en janvier 2006, la revue Petroleum Intelligence Weekly a déclaré que les réserves du Koweït étaient en fait égales
à seulement 48 milliards de barils, dont seulement 24 « pleinement prouvés », s’appuyant sur des « fuites » de
documents confidentiels koweïtiens. Il s'agit d'une division par deux du chiffre officiel, ce qui va encore plus
loin que les allégations de l'ASPO. Il n'y a pas eu de démenti formel des autorités koweïtiennes.
• Les réserves revendiquées par le Koweït avant et après la guerre du Golfe sont les mêmes, 94 milliards de barils,
bien que les immenses incendies des puits déclenchés par les forces irakiennes avant de se retirer aient détruit
environ 2 milliards de barils.
Pic pétrolier 10
Le pétrole conventionnel
Le pétrole conventionnel (95 % de ce qui a été exploité jusqu’ici) est
défini comme étant « le pétrole qui peut être produit dans des
conditions techniques et économiques satisfaisantes ».
Traditionnellement on fait rentrer dans cette définition assez vague les
pétroles extraits depuis les terres émergées en (excluant les pétroles
atypiques (condensats, sables bitumineux...) et la récupération tertiaire
sur les gisements de pétrole conventionnel...) et les pétroles extraits Le volume des découvertes de pétrole
depuis des plateformes en mer (offshore) lorsque la profondeur est conventionnel (inclut l'offshore profond et le
pétrole arctique) décroît depuis les années 1970.
inférieure à 500 mètres. Grâce aux progrès techniques qui ont rendu
leur production économiquement rentable on y inclut désormais
également le pétrole en provenance de l'offshore profond et celui issu des régions arctiques.
Les découvertes de gisements pétroliers conventionnels ont atteint un pic dans les années 1960 : depuis cette date le
volume de pétrole découvert chaque année est, en moyenne lissée, décroissant. Il est passé en dessous de celui de la
production annuelle au début des années 1980. Ces dernières années on ne découvre plus qu'un baril de pétrole
conventionnel pour 3 consommés.
Pic pétrolier 11
Le pétrole « subconventionnel »
Les pétroles non conventionnels occupent une place modeste dans les prévisions même à long
terme
[19]
Prévisions fin 2007 de l'agence de l'énergie américaine (EIA)
Source du pétrole Production de pétrole non conventionnel dans le scénario prix du pétrole élevé
hors condensats et récupération tertiaire (chiffres en millions de barils par jour)
Biomasse 0,6 1,3 2,1 3 3,7 4,2 En 2030 Brésil 1,5 Mb. (canne à sucre) États-Unis 1,2
Mb.(maïs)
Pétrole synthétisé à partir du 0,1 0,2 0,4 0,8 1,5 2,7 En 2030 États-Unis 1,2 Mb., Afrique du Sud 0,7 Mb., Chine 0,5
charbon Mb.
Pétrole synthétisé à partir du gaz 0 0,1 0,4 0,6 0,7 0,7 En 2030 Qatar 0,4 Mb., Afrique du Sud 0,1 Mb.
Le pétrole extra-lourd
Le pétrole extra-lourd est un pétrole qui a été dégradé par des bactéries et qui est constitué de molécules
d'hydrocarbures très lourdes où prédominent le carbone. Très visqueux, son extraction est difficile, coûteuse en
énergie. Sa transformation en sous-produits utilisables (carburant…) nécessite la mise en œuvre de procédés
industriels également coûteux et consommateurs d'énergie. On trouve des gisements de pétrole extra-lourds un peu
partout sur la planète avec des volumes considérables. Les gisements les plus importants sont situés au Venezuela et
au Canada. La production tournait en 2007 aux alentours de 1,5 million de barils /jours (moins de 2% de la
production mondiale de pétrole).
millions de barils par jour. Il est également envisagé de construire une dizaine de centrales nucléaires pour suppléer à
la pénurie de gaz, mais une fois la décision prise il faudrait attendre au moins une décennie avant que ces centrales
deviennent opérationnelles[20] .
Réserves et perspectives
Selon P.R. Bauquis[21] , en partant de l'hypothèse que les problèmes d'énergie nécessaires en entrée et d'émission de
CO2 soient résolus (utilisation de l'énergie nucléaire,...), les réserves exploitables pour ces deux pays se situeraient
aux alentours de 600 milliards de barils distribués à égalité entre ces deux pays. Toujours selon le même auteur, la
production totale de pétrole à partir de ce type de gisement pourrait atteindre 6 millions de barils/jour en 2020 (8%
de la production actuelle) et 10 millions de barils/jour en 2050 avec la montée en puissance à cette date de nouveaux
producteurs comme la Russie et la Chine.
Réserves et perspectives
Les réserves mondiales de schiste bitumineux sont estimées à 2600 milliards de barils de pétrole potentiellement
exploitables (2 fois les réserves de pétrole conventionnel), dont la moitié aux États-Unis[24] .
Selon P.R. Bauquis la production de pétrole à partir de schiste bitumineux ne pourra fournir de volumes significatifs
qu'après 2020 avec une production de 5 millions de barils en 2050 en ayant sans doute recours à l'énergie nucléaire et
si les hypothèques environnementales ont pu être levées.[25]
Les agrocarburants
Principaux pays producteurs de pétrole dans l'ordre décroissant de leurs exportations (en millions de barils/jour)
• Mexique : Le complexe de Cantarell, qui fournit les 2/3 de la production mexicaine, a atteint son pic en 2006,
amorçant ainsi le déclin rapide de la production pétrolière mexicaine. L'agence américaine de l'énergie dans une
analyse datée de 2007 estime que la production tombera à 3 millions de barils/jour en 2012 avec une remontée
possible en 2030 au niveau de 2007 (3,5 millions de barils). La compagnie nationale PEMEX qui assure de
manière exclusive l'exploration et la production du pétrole mexicain pourrait manquer de capitaux -du fait de
prélèvements trop importants de l'État mexicain- pour mettre en exploitation les nouveaux gisements en eau
profonde qui doivent prendre en partie le relais des gisements déclinants[37] .
• Iran :
• Canada : la production est en forte croissance grâce à l'exploitation des sables bitumineux de l'Alberta qui fait
plus que compenser le déclin des gisements de pétrole conventionnel.[réf. nécessaire] Le scénario moyen prévoit une
production de 3,5 millions de tonnes en 2010, 4 en 2015, 4,5 en 2020 et 4,5 en 2030 (respectivement 2, 3 , 3,5 et 4
pour les sables bitumineux). Les variantes de ce scénario ajoutent ou enlèvent 1 million de barils/jour à partir de
2020.[38] . La capacité de production est limitée par la nécessité de disposer de beaucoup d'énergie pour
transformer les sables bitumineux et de limiter les atteintes à l'environnement. Compte tenu des énormes réserves
de sables bitumineux (180 milliards de barils à ce jour), le pic du pétrole se situe à une échéance lointaine non
définie.
• Émirats arabes unis
• Venezuela : le pays dispose d'un énorme potentiel de production grâce aux gisements de pétroles extra-lourds.
Mais la situation intérieure ne permet pas de développer ces gisements qui demandent beaucoup de capitaux et
une forte expertise technique détenue principalement par les États-Unis.
• Norvège : la production décline régulièrement.
• Nigeria : en 2008 le pays dispose d'un gros potentiel de croissance qui ne peut se concrétiser à cause des désordres
intérieurs.
• Irak : l'Irak dispose des troisièmes réserves mondiales de pétrole, mais sa production n'arrive pas à progresser à
cause du conflit en cours.
• Angola : le pays a adhéré à l'OPEP en 2008 et dispose d'un quota de 2 millions de barils/jours qu'il devrait
pouvoir maintenir jusqu'à 2016 grâce à la mise en production de gisements en offshore profond dans les années à
venir. Une partie des gisements se situe sur le territoire de Cabinda : des mouvements armés réclament
l'indépendance de cette région, séparée du territoire principal par le Zaïre, depuis l'indépendance de l'Angola. [39]
• Brésil : la production du Brésil devrait fortement augmenter dans les
années à venir grâce à des gisements situés en offshore profond
• Kazakhstan : Production en croissance rapide mais des gisements
difficiles à exploiter (présence de soufre...) occasionnent des retards
• Azerbaïdjan : la production de ces deux anciennes républiques
devrait croître fortement dans les années qui viennent.
• Argentine, Égypte, Équateur, Malaisie, Colombie : la production de
tous ces pays décline
Le Royaume-Uni a passé son pic pétrolier en
1999 et est devenu importateur de pétrole en
2007.
Pic pétrolier 19
La courbe de Hubbert
Le géophysicien Marion King Hubbert suggéra dans les années 1940
que la production d'une matière première fossile donnée, et en
particulier du pétrole, suivait une courbe en cloche parallèle à celle des
découvertes mais décalée dans le temps. Cette courbe, en particulier la
date à laquelle la production culminerait, le volume des réserves totales
et la valeur de la production maximale atteinte au moment du pic,
pouvait se déduire de la quantité de pétrole déjà extraite et de
l'estimation des réserves totales. La courbe atteint son sommet lorsqu'à
peu près la moitié des réserves ont été extraites. La courbe de Hubbert propose une modélisation
de la production de pétrole en forme de cloche
En 1956, lors d'un meeting de l'American Petroleum Institute à San avec des jalons qui sont fonction de la production
passée et des réserves prouvées
Antonio, au Texas, Hubbert fit la prédiction que la production globale
de pétrole aux États-Unis atteindrait son maximum aux alentours de
1970, avant de commencer à décroître[42] . Il devint célèbre quand on
s'aperçut qu'il avait raison, en 1970. La courbe qu'il employa dans son
analyse est connue sous le nom de Courbe de Hubbert, et le moment où
elle atteint son maximum le Pic de Hubbert.
La courbe d'écrémage
La courbe d'écrémage est un graphique qui met en relation le volume des réserves découvertes par rapport au nombre
de forages d'exploration réalisés (ou de plates-formes de forage en opération). C'est un moyen indirect de déduire le
déclin d'un gisement : lorsque celui-ci s'épuise il faut réaliser un plus grand nombre de nouveaux forages pour
produire la même quantité de pétrole. La diminution du ratio réserves découvertes/nombre de forages sur une période
significative indique que la probabilité de découvrir dans le futur de nouvelles réserves va en s'amenuisant. Cette
courbe est généralement utilisée à l'échelle d'un gisement.
Pic pétrolier 21
• lancer un programme d'atténuation d'urgence dix ans avant le pic pétrolier mondial aide considérablement mais
provoque encore une pénurie de pétrole environ une décennie après le moment où la production aura atteint son
maximum ;
• ou lancer un programme d'atténuation d'urgence vingt ans avant le pic semble offrir la possibilité d'éviter une
pénurie mondiale pour la période de prévision.
Réserves Les réserves déclarées par les producteurs Les réserves, en particulier celles de l'OPEP, sont surestimées et ne correspondent
sont fiables pas aux réserves techniques.
Incidence des L'évolution durant ces dernières décennies Le coefficient R/P a longtemps été sous-évalué car les réserves déclarées ne
progrès du coefficient R/P (réserves de pétrole correspondaient pas aux réserves techniques. Il est aujourd'hui surévalué car
techniques mondiales divisée par la production certains pays déclarent des réserves qu'ils n'ont pas pour des raisons à la fois
annuelle) prouve indirectement que politiques et financières.
l'industrie du pétrole arrive à repousser
régulièrement l'échéance
Incidence du L'augmentation du prix du pétrole rend Les gisements qui deviennent accessibles grâce à l'élévation du prix du baril sont de
prix rentable de nouveaux gisements ou permet plus en plus petits et les réserves découvertes tendent à devenir marginales.
des prospections plus poussées ce qui
permet in fine de maintenir les réserves
Part du pétrole Le pétrole non-conventionnel va prendre Le pétrole non-conventionnel ne représentera toujours qu'une faible fraction de la
non progressivement le relais du pétrole consommation actuelle : il nécessite d'énormes investissements, son EROEI est
conventionnel conventionnel souvent très faible, pour différentes raisons malgré la grande taille des réserves, la
production de ce type de pétrole plafonnera. La plupart des filières de pétrole
non-conventionnel sont très polluantes (importantes émissions de CO2,
consommation d'eau, émission de mutagènes et de cancérigènes) et entrent en
conflit avec les objectifs de réduction de l'émission de gaz à effet de serre.
Pic pétrolier 24
Schistes La planète comporte d'énormes réserves de Les expériences pilotes n'ont jusqu'à présent pas abouti. L'EROEI est mauvais et la
bitumineux schistes bitumineux qui une fois les pollution très importante.
techniques mises au point permettront de
produire des quantités significatives de
pétrole
Hydrate de La planète comporte d'énormes réserves L'hydrate de méthane est trop dispersé pour permettre une utilisation viable. Sa
méthane d'hydrates de méthane qui une fois les collecte pourrait conduire à une catastrophe climatique en libérant de grandes
techniques mises au point permettront de quantités de méthane dans l'atmosphère.
produire des quantités significatives de
pétrole
Découvertes L'Arctique et l'offshore profond n'ont été Les réserves potentielles sont à peu près connues et ne représenteront qu'un apport
explorés que de manière superficielle et marginal. Le développement de ces gisements nécessite des investissements
recèlent des réserves significatives gigantesques et sont pour l'Arctique au-delà de nos capacités techniques actuelles.
Le pétrole produit sera très cher.
Taux de Les techniques vont progresser et permettre La progression du taux de récupération au cours des dernières décennies est
récupération la récupération d'un taux croissant de contestable (il s'agit plutôt d'une convergence entre réserves officielles et réserves
pétrole dans les gisements (aujourd'hui techniques). Le taux de récupération est essentiellement dépendant de la géologie et
35%). Ce coefficient a d'ailleurs fortement les progrès techniques n'ont que peu d'incidence.
progressé par le passé
Pic ou Plateau ?
Le 11 février 2006, Kenneth Deffeyes, professeur à l'Université de Princeton et expert pétrolier ayant travaillé entre
autres pour Shell, annonce[48] que pour lui le pic pétrolier a été atteint en décembre 2005 avec 1000 milliards de
barils produits depuis le début de l'ère du pétrole.
Pour certains spécialistes (Jean Laherrère[49] ) le pic pétrolier pourrait prendre la forme d'un plateau « en tôle ondulée
» caractérisé par des prix chaotiques associés à des cycles de récession économiques.
"En ce qui concerne le pétrole conventionnel, nous sommes actuellement sur un plateau, qui se manifeste par une
importante fluctuation des prix liée à l’incertitude de l’offre à venir face à la demande toujours croissante". Kjell
Aleklett, Président de l'ASPO.
Le saoudien Sadad Al-Husseini, ancien responsable de l'exploration à la Saudi Aramco, a apporté[50] en 2007 son
propre point de vue : pour lui la production de pétrole a atteint son maximum, et jusqu'en 2020 environ la production
restera à peu près stable. Il s'agit donc plus d'un plateau de production que d'un pic. Après cette date, il pronostique
une baisse assez forte de la production. Il estime également que les réserves mondiales sont surestimées d'environ
300 milliards de barils (soit dix ans de production) et que les grands gisements du moyen orient ont déjà livré 41%
de leurs réserves initiales (jusque mi-2007). Ces estimations sont proches de celles fournies depuis plusieurs années
par l'ASPO mais leur confirmation par une personnalité ayant exercé des fonctions dirigeantes au sein de la
compagnie nationale saoudienne constitue une première.
Conclusion
En 2007, la production journalière de pétrole a été de l'ordre de 81,53 millions de barils (hors pétrole synthétique) ce
qui la situe au même niveau que les deux années précédentes[51] , concrétisation pour certains du pic pétrolier.
L'existence de celui-ci n'est plus aujourd'hui un véritable objet de polémique. Mais alors que certains considèrent que
le pic de production mondial a déjà été atteint, d'autres estiment que le pic interviendra dans la décennie 2010 ou
2020, avec une valeur comprise entre 100 et 120 millions de barils par jour. Ces variations considérables s'expliquent
par des évaluations divergentes des spécialistes sur les principaux paramètres :
• les réserves des gisements de pétrole en production et la rapidité du déclin de ces mêmes gisements
• la vitesse de la mise en production des nouveaux gisements
Pic pétrolier 25
Citations
• « Demandez à un cadre dirigeant du monde pétrolier dans combien de temps les deux milliards d'Indiens et de
Chinois vivront comme un Français actuel. Avant toute réponse, vous obtiendrez un grand éclat de rire. »
Jean-Marc Jancovici[52]
• « Si on n’augmente pas le prix de l’énergie, on se dirige droit vers une dictature. » Marcel Boiteux, directeur de
L'EDF de 1967 à 1987.[53]
Annexes
Bibliographie
Livres
• (fr) Pétrole: la fête est finie ! (Avenir des sociétés industrielles après le pic pétrolier) de Richard Heinberg,
éditions Demi-Lune, 2008 (ISBN 978-2-917112-05-2) paru sous le titre original : The Party is Over. Oil, War and the
Fate of Industrial Societies. « Dossier de présentation de l'ouvrage », en ligne ici. [54]
• (fr) La Vie après le pétrole, Jean-Luc Wingert, éditions Autrement, 2005, (ISBN 2746706059)
• (fr) Pétrole apocalypse, Yves Cochet, Fayard, 2005, (ISBN 2213622043) .
Pic pétrolier 26
Articles connexes
• Géologie pétrolière
• Pic de Hubbert
• Pic gazier
• Régions pétrolières
• Géopolitique du pétrole
• Choc pétrolier
• Troisième choc pétrolier
• Alternatives et économie pétrolière
• Algocarburant
• Biocarburant
• Energie solaire
• Dépendance au pétrole
• Ressources et consommation énergétiques mondiales
• Taxe carbone
• Ville en transition
• Gestion des risques
Liens externes
• (fr) l'association ASPO [55] A popularisé le concept de pic pétrolier et gazier et tenté de sensibiliser les décideurs
• (fr) Site Oleocene.org [56] avec une synthèse des dates prévisionnelles du pic pétrolier
• (en) L'Agence internationale de l'énergie (IEA) [57] Créée à la suite du choc pétrolier de 1973 par les pays de
l'OCDE, fournit des analyses et des conseils sur la politique énergétique à ses membres
• (en) L'Agence Américaine de l'Energie (EIA) [58] Fournit des analyses et des projections détaillées de la
production mondiale
• L'Institut Français du Pétrole [59] Acteur de premier plan du monde pétrolier fournit des analyses de l'évolution du
marché
• (en) Statistiques production 2007 Bristish Petroleum (BP) [60] Une des principales compagnies pétrolières fournit
chaque année des statistiques de production mondiales détaillées
Références
[1] (en) Oil and Energy Alternatives, Jill Sherman, (ISBN 978-1-60453-110-7) p.23
[2] (en) Oil: The Economics of Fuel, Joann Jovinelly 2008 (ISBN 978-1-4042-1915-1) p.29
[3] (en) Oil Panic and the Global Crisis: Predictions and Myths, Steven M. Gorelick (ISBN 978-1-4051-9548-5)
[4] 1 baril de pétrole = 159 litres
[5] Statistiques production de pétrole 2007 (http:/ / www. bp. com/ liveassets/ bp_internet/ globalbp/ globalbp_uk_english/
reports_and_publications/ statistical_energy_review_2008/ STAGING/ local_assets/ downloads/ pdf/ oil_section_2008. pdf) British Petroleum
(BP).
[6] (en) Christopher Johnson, Reuters, « World's demand for oil nearing its peak (http://www.montrealgazette.com/business/World+
demand+ nearing+ peak/ 2691154/ story. html) », 17. Consulté le 17 mars 2010
[7] Alex Lawler, « Oil demand has peaked in developed world: IEA (http:/ / www. reuters. com/ article/ idUSTRE60R5R720100128) », 28.
Consulté le 17 mars 2010
[8] Contre Info, "Pic pétrolier : l’AIE connaît les faits depuis 1998", Colin Campbell
[9] Les réserves de pétrole ou en est-on ? (http:/ / www. ifp. fr/ content/ download/ 56456/ 1245251/ file/ IFP_ReservesDePetrole_OuEnEstOn.
pdf) Institut français du pétrole juin 2006
[10] Laherrère 2006
[11] La Fin du pétrole bon marché (http:/ / aspofrance. viabloga. com/ files/ MinesdeParis-22Mai08. pdf) D. Laherrère - mai 2008
[12] http:/ / www. independent. co. uk/ news/ science/ warning-oil-supplies-are-running-out-fast-1766585. html Les réserves pétrolières
s'épuisent plus vite que prévu, The Independent 03/08/2009
Pic pétrolier 27
[49] J Laherrère « Conférence sur les réserves de pétrole et le peak oil » 22 Mai 2008 (http:/ / aspofrance. viabloga. com/ files/
MinesdeParis-22Mai08. pdf)
[50] La production d'or noir n'augmentera plus, selon l'ex-n°2 du pétrole saoudien journal Le Monde, 16 novembre 2007
[51] Source BP
[52] "Le plein s'il vous plaît !" (http:/ / www. manicore. com/ documentation/ articles/ pleinSVP. html)
[53] LA TAXE CARBONE, SVP (http:/ / agora-grenelle. fr/ spip. php?article234. grenelle-environnement)
[54] http:/ / www. editionsdemilune. com/ media/ presse/ Dossier-Presse_Petrole-la-fete-est-finie. pdf
[55] http:/ / aspofrance. org/ aaaccueil. shtml
[56] http:/ / oleocene. org/ node/ 5
[57] http:/ / www. iea. org/
[58] http:/ / www. eia. doe. gov/ oiaf/ ieo/ index. html
[59] http:/ / www. ifp. fr/ espace-decouverte-mieux-comprendre-les-enjeux-energetiques/ tous-les-zooms
[60] http:/ / www. bp. com/ liveassets/ bp_internet/ globalbp/ globalbp_uk_english/ reports_and_publications/ statistical_energy_review_2008/
STAGING/ local_assets/ downloads/ pdf/ oil_section_2008. pdf
Sources et contributeurs de l'article 29
Licence
Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported
http:/ / creativecommons. org/ licenses/ by-sa/ 3. 0/