Chapitre 4
Chapitre 4
Chapitre 4
valeur
99
La première partie de ce chapitre identifie les sources de création de valeur, la
deuxième détaille la structure du tableau de bord prospectif ou balanced scorecard,
enfin la troi- sième conclut avec la nécessaire réforme des schémas de rémunération afin
de garantir le succès d’un système axé sur le pilotage par la valeur.
Fournisseurs Clients
Rivalité entre
les firmes existantes Pouvoir de négociation
des clients
Menace des produits
ou services de substitution
Substituts
L’entreprise est donc sous la menace de nombreux éléments imprévisibles qui peuvent
redistribuer complètement les cartes d’un secteur industriel. Le potentiel de croissance
représente une variable clé dans l’intensité concurrentielle, tout comme la capacité à
imposer des barrières à l’entrée, la maîtrise d’un savoir-faire, un accès privilégié aux
réseaux de distribution ou encore un leadership technologique.
4
Chapitre
D’après Porter, l’entreprise dispose de différents leviers décisionnels pour s’engager dans
la concurrence (gamme de produits, marchés cibles, commercialisation, ventes, distribu-
tion, fabrication, main-d’œuvre, achats, recherche et développement, finance et contrôle
de gestion), mais ses engagements stratégiques doivent s’étendre sur le long terme pour
permettre une création de valeur importante.
Après avoir analysé l’environnement concurrentiel, il faut déterminer où et comment
la valeur se crée dans l’entreprise. Pour cela, la chaîne de valeur de Porter favorise
l’identifi- cation des activités créatrices de valeur ajoutée (voir figure 4.2) :
Figure 4.2 INFRASTRUCTURE DE LA FIRME
(ex. finance, planification)
La chaîne de
valeur de Porter GESTION DES RESSOURCES HUMAINES
Activités
(1985). de soutien
DÉVELOPPEMENT
TECHNOLOGIQUE Marge
APPROVISIONNEMENTS
A
c
t
i
v
i
t
é
s
p
r
i
n
c
i
p
a
l
e
s
e MP
C)
de
se
co
nc
en
rer L’arbre de la valeur, fondé sur le modèle de l’EVA, donne les
sur variables sur lesquelles l’entreprise peut agir pour améliorer sa
les création de richesse :
ac
iv EVA = ( ROIC − CMPC ) × CI
tés
st où ROIC (Return On Invested Capital) est le taux de rentabilité des
até capitaux investis, CMPC, le coût moyen pondéré du capital ajusté, et
Le pilotage par la valeur 102
CI, le résulte de l’amélioration de la marge opéra-
montant
des ⎛ ⎛ CA ⎞
tionnelle et/ou du taux de rotation des capitaux
investis :
capitaux RE(1 − TIS ) ⎞
in ⎜ CA ⎝ ⎟ ⎠ ⎜ CI ⎟ ⎝
Po ⎠
amélio
la
pe
ce
éc
ue,
va
d’
po
su
ch
compo
e
fo
ci-de
Le
levie
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nnels
Le
re
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ca
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est
dé
é
le
de
m
opérati
elle
ta
ro
de
capi
in
RO
⎥ ⎢
⎥
CI ⎣
A
op
el
créat
de
Le pilotage par la valeur 103
• La marge opérationnelle progresse par la réduction des coûts de production, par la
réorganisation du travail pour gagner en productivité et par l’augmentation du
volume des ventes. La croissance à long terme des ventes résulte du développement
4
Chapitre
CP D
CMPC = kCP + kD (1 − TIS )
CP + D CP + D
avec
D
β CP + β D (1 − TIS )
β Actif = CP
1 + (1D−IST )
CP
où Rf est le niveau de l’actif sans risque, PRM, la prime de risque du marché, βCP , le
bêta action, βD, le bêta dette, et TIS, le taux d’imposition des bénéfices.
Fonder une politique de création de la valeur uniquement sur des indicateurs financiers
comme l’EVA ou la MVA peut se révéler dangereux pour la pérennité de l’entreprise.
• D’une part, ces indicateurs sont parfois complexes à utiliser au quotidien, compte
tenu de la difficulté des retraitements et des calculs, notamment dans l’évaluation du
coût des fonds propres.
• D’autre part, les dirigeants peuvent être amenés à favoriser le court terme et
manipuler les indicateurs pour les rendre plus séduisants. Par exemple, une réduction
immédiate des investissements en recherche et développement améliore
mécaniquement l’EVA à court terme, avec un risque significatif d’une compétitivité
moindre à l’avenir. Pour réduire ce risque, il convient d’adopter une politique de
pilotage par la valeur qui dépasse le simple concept de performance financière,
comme la mise en place d’un tableau de bord prospectif ou balanced scorecard.
4
de Kaplan et • L’axe apprentissage organisationnel est la base de l’ensemble des autres axes
Norton (1996).
puisqu’il se structure autour des ressources humaines, des systèmes d’information
et des procédu- res.
Résultats
financiers
Objectifs Indicateurs Valeurs Initiatives
cibles
Que
faut-il
apport
er aux
actionnaires ?
Processus internes
Objectifs Indicateurs Valeurs cibles Initiatives
Clients
Objectifs ndicateurs Valeurs cibles Initiatives
Apprentissage
organisationnel
Objectifs Indicateurs Valeurs Initiatives
cibles
Comment
piloter le
changem
ent et
lʼaméliorati
on ?
Pour chacun des axes, les auteurs préconisent des indicateurs qui serviront de
variables d’actions pour les dirigeants ou toute autre catégorie de personnel en charge
du pilotage du tableau de bord prospectif.
• Pour le financier, les objectifs portent sur la croissance du chiffre d’affaires,
l’améliora- tion de la productivité et l’utilisation des actifs. Le taux de rentabilité
des actifs, le taux de croissance du chiffre d’affaires, la part de résultat générée par
les nouveaux produits sont des indicateurs parmi d’autres de la performance
financière. Dans un système fondé sur la valeur, les indicateurs synthétiques
seront l’EVA, le CFROI ou encore la MVA. Le choix des indicateurs dépendra
des objectifs de l’entreprise mais aussi des conditions de marché : croissance,
maintien ou maturité.
• Pour la perspective clients, les indicateurs sont la satisfaction des clients, la
fidélisation de la clientèle, les parts de marché, la rentabilité par segment et
l’acquisition de nou- veaux clients. Il existe un lien de causalité entre cet axe et le
financier puisque la satis- faction des clients est un élément déterminant de la
performance financière.
• La mission de l’axe processus internes est de maîtriser au mieux l’ensemble des
proces- sus et en particulier l’innovation, la production et le service après-vente.
Les processus vont s’améliorer en renforçant la qualité et en diminuant les coûts
et les délais. Les indicateurs pertinents en fonction des processus seront par
exemple la rentabilité de la
recherche et développement, les délais de rotation des stocks, les taux de retour des
produits ou encore la fréquence d’utilisation des machines.
• Enfin, la perspective apprentissage organisationnel est décomposée en trois : le
poten- tiel des salariés, les capacités des systèmes d’information et le climat au sein de
l’entre- prise. Cet axe qui apprécie la satisfaction des salariés, leur fidélité et leur
productivité permet aux trois autres d’atteindre leurs objectifs. Les indicateurs
suggérés sont le chif- fre d’affaires par salarié, le taux de rotation du personnel, un
indice de satisfaction et le nombre de suggestions par salarié.
Ces préconisations des auteurs pour mesurer la performance serviront de guide à
l’entre- prise pour définir des mesures adaptées et analyser les relations de causalité qui
structu- rent le balanced scorecard. Lorsqu’un objectif n’est pas atteint, il est
indispensable de cerner l’articulation entre chaque indicateur pour pouvoir déceler
l’origine du problème et agir sur les variables pertinentes. Dans le tableau de bord
prospectif, la performance financière est le résultat des actions menées aux autres
niveaux.
Le succès du balanced scorecard au sein d’une organisation requiert la définition des
objectifs stratégiques aux niveaux hiérarchiques les plus élevés, puis son déploiement au
niveau des unités opérationnelles sur la base de variables d’action pertinentes. Ce
déploie- ment à tous les échelons de l’entreprise doit s’accompagner d’un système de
rétribution fondé sur les objectifs chiffrés du tableau de bord prospectif pour favoriser
l’appropriation des axes stratégiques et leur mise en œuvre.
La mise en place d’un tel schéma de rémunération est complétée par une banque de
bonus qui vise à lisser dans le temps les performances de l’équipe dirigeante. Seule une
fraction du bonus est versée chaque année, dans le but de conserver et de reporter une
réserve de cash qui viendra compenser, le cas échéant, les pertes éventuelles. Les
dirigeants sont récompensés et pénalisés suivant la qualité des performances, et
encouragés à poursuivre des stratégies de long terme.
Ce schéma de rémunération corrige les inconvénients majeurs des systèmes de
rémunéra- tion actuels, dont la partie fixe constitue l’essentiel voire la totalité du
salaire. Contraire- ment au modèle de l’EVA, lorsqu’une partie variable existe dans les
schémas traditionnels, elle est limitée à la hausse et fondée sur des objectifs budgétaires.
Lorsque les objectifs ne sont pas atteints, le bonus n’est pas versé, mais les dirigeants ne
supportent aucune péna- lité. Puisque les dirigeants ne sont pas pénalisés, ils peuvent
être encouragés, lorsque leur bonus est perdu, à accentuer leurs mauvaises performances.
R
é
sumé
C 4
hapitre
L’EVA ou valeur ajoutée économique est une mesure de création de valeur dans
l’entre- prise qui compare la rentabilité des capitaux investis (ROIC) à leur coût (CMPC)
:
EVA = ( ROIC − CMPC ) × CI
CI 15 + 10
avec RE, le résultat d’exploitation, CI, le montant des capitaux investis, soit la somme des
capitaux propres et des dettes financières, et TIS, le taux d’imposition des bénéfices.
La société Galli a détruit de la valeur au cours de l’année 2004 puisque la rentabilité
générée sur les capitaux investis est inférieure à la rentabilité requise par les
bailleurs de fonds (9,33 % < 12 %). La destruction de richesse s’élève à 667 500 €
( EVA = ( 9, 33% − 12% ) × 25 000 000 ) .
b Après une croissance de 5 % du résultat d’exploitation, le ROIC passe de 9,33 % à 9,80 %
⎛ 3, 675 × (1 − 33, 33 %) ⎞, ce qui reste insuffisant pour générer des richesses dans la
société.
⎜⎝ ⎟⎠
25
La croissance est une source de richesse à condition que la rentabilité des investissements
soit supérieure à leur coût. L’EVA est égale à – 550 000 €
c La Market Value Added (MVA) est la valorisation par le marché boursier des ressources
apportées par les actionnaires et créanciers par rapport à leur valeur enregistrée en comp-
tabilité. Elle est égale à la valeur actualisée au coût moyen pondéré du capital (CMPC) des
EVA futures :
n
EVAt
MVA =
∑(1 + CMPC)
t =1
t
Sous l’hypothèse d’une croissance à un taux constant g sur une période infinie, la formule
se simplifie de la manière suivante :
Exercices
MVA = EVA1
CMPC − g
⎛ 350 000 ⎞
La MVA de la société Galli est égale à 5 833 333 € ⎜ ⎟ .
12% − 6% ⎝ ⎠
d Toutes choses égales par ailleurs, plus le taux de croissance augmente et plus la MVA va
s’accroître. Pour un taux de croissance à 8 %, la valorisation par le marché est de
⎛ 350 000 ⎞ ⎛ 350 ⎞
8 750 000 € , alors qu’elle tombe à 3 684 211 € 000 pour une crois-
⎝ ⎠
⎜ ⎟ ⎜ ⎟
12% − 8% ⎝ ⎠ 12%−2,5%
sance à 2,5 %.
EXERCICE 2 MARGE OPÉRATIONNELLE ET ANALYSE DES COÛTS
La société Les Farandoles a vendu l’année dernière 38 000 boîtes de jeux au prix de
vente unitaire de 55 €. Les coûts variables unitaires représentent 40 % du prix de
vente. Les coûts fixes s’élèvent à 350 000 €.
Calculez le résultat opérationnel après impôts ou REMIC (résultat d’exploitation minoré
de l’impôt corrigé) pour un taux d’imposition à 33 1/3 % et la marge sur coûts variables.
b Calculez le seuil de rentabilité de la société Les Farandoles.
c Calculez les impacts sur la marge opérationnelle d’une hausse des coûts fixes de 10 %,
puis d’une augmentation des coûts variables à 50 % du prix de vente, et enfin d’une
baisse du CA de 5 %.
d Quelles sont les stratégies pour défendre la marge ?
333
2 090 000 × 350 000
1 254 000
= 583 C 4
hapitre
SR = CF 350 000
= = 583 333
TMCV 60%
La méthode algébrique consiste à donner les équations des droites en fonction du
chiffre d’affaires. La MCV représente 60 % du chiffre d’affaires (noté x), et les coûts
fixes ont une valeur de 350 000 €, soit les équations suivantes :
y = 0,
6x
y = 350
000
Tableau 4.2
Impacts des
variations de
coûts sur le d
REMIC
et le SR.
Exercices
x baisse du prix de vente de 5 %. L’augmentation des coûts (fixes ou variables) et une
baisse d’activité réduisent la marge opérationnelle.
d
e Porter souligne la nécessité d’un avantage concurrentiel pour défendre les marges. Soit
le produit est suffisamment différencié pour permettre des prix et donc des marges
v unitaires très élevés, soit il est standardisé et la stratégie se concentre sur la domination
e par les coûts.
n
t
e
s
o
n
t
r
é
s
u
m
é
s
d
a
n
s
l
e
t
a
b
l
e
a
u
4
.
2
:
Chiffre d’affai
Charges va
Marge sur
TMCV
Charges fix
clients × 360
TEC =
CATTC
fournisseurs × 360
TEF =
achats TTC
Les coefficients de structure mesurent l’importance d’un poste par rapport au chiffre
d’affaires hors taxes. C’est donc le rapport du flux annuel du poste par le chiffre
d’affaires hors taxes, soit le coût d’achat des matières premières divisé par le CAHT, le
4
Chapitre
coût de pro- duction des produits finis divisé par le CAHT, le CATTC divisé par le
CAHT, et enfin les achats TTC divisés par le CAHT.
Pour le stock de matières premières, le stock final est de 30 000 euros. La variation de
stock au cours de l’exercice est égale à – 5 000 euros et correspond à la différence entre
le stock initial et le stock final (Si – Sf ). Le stock initial est donc égal à 25 000 € (Si = –
5 000 +
30 000 + 25 000 ⎞
30 000). Le stock moyen de matières premières est égal à 27 500 € ⎛ .
Le ⎜⎝ ⎟⎠
2
TE du stock de matières premières est :
Pour le stock de produits finis, le stock final est égal à 55 000 euros. La variation de
stock au cours de l’exercice de 10 000 euros correspond à la différence entre le stock
final et le stock initial (Sf – Si). Le stock initial est égal à 45 000 € (Si = – 10 000 + 55
000). Le stock
45 000 + 55 000 ⎞
moyen de produits finis est égal à 50 000 € ⎛ . Le TE du stock de
produits
⎝⎜ 2 ⎠⎟
finis est égal à :
50 000 × 360
TEPF = ≈ 29 jours
625 000
Pour le temps La
au comptant. d’écoulement des clients,
durée moyenne la durée d’un
correspondante est decrédit est nulle
48 jours (80 %pour
× 60un paiement
jours). Le
coeffi-
cient de structure des clients est égal à :
1 000 000 × 1,196
CSC = = 1,196
Exercices
1 000 000
Les fournisseurs sont réglés à 30 jours fin de mois. Si l’achat a eu lieu en début de mois,
la société Sinouhé va payer 60 jours plus tard ; s’il a eu lieu en fin de mois, le délai de
paie-
⎛ 60 + 30 ⎞
ment sera de 30 jours. La durée moyenne du crédit fournisseur est de 45 jours .
⎜⎝ 2 ⎟⎠
Le coefficient de structure des fournisseurs est égal à :
300 000 × 1,196
CSF = = 0, 36
1 000 000
b Le BFR normatif est un BFR moyen qui est directement proportionnel au chiffre
d’affaires hors taxes :
BFR moyen = k × CAHT
Tableau 4.3
Jours de
Postes TE CS
Calcul du BFR CAHT
normatif.
Stock MP 34 0,30 10,03
Stock PF 29 0,63 18,27
Clients 48 1,196 57,408
Fournisseurs 45 0,36 16,2
⎛ 69, 51 ⎞
⎜⎝ 360 ⎠⎟ du CAHT. Le BFR normatif est égal à 193 078 €.
c Les temps d’écoulement sont des variables sur lesquelles il faut agir pour améliorer le
BFR.
La société Sinouhé peut diminuer les investissements en BFR en réduisant les temps
d’écoulement des stocks et des clients et en augmentant ceux des fournisseurs. Si
l’envi- ronnement concurrentiel le permet, elle devrait augmenter le paiement au
comptant des clients et réduire la durée de crédit à 30 jours au lieu de 60. Les
coefficients de structure facilitent l’identification des postes qui pèsent le plus dans le
BFR et donc ceux sur lesquels il faut agir en priorité, ici la durée de crédit aux clients et
les stocks de produits finis.
d Le taux de rotation des capitaux investis est égal à :
CA 1 000 000 = 45, 6 %
Rotation = =
CI 2 000 000 + 193
078
C 4 hapitre
Dans les conditions actuelles de marché, le taux des obligations d’État français à 10 ans
est d’environ 5 % et la prime de risque de l’ordre de 3,5 %. Le risque de défaillance
de la société Wallace Vegas ne peut être négligé et le bêta de sa dette, estimé à
partir d’une entreprise tout à fait comparable, est égal à 0,4.
Définissez la notion de coût du
capital.
b Calculez le coût moyen pondéré du capital, sachant que le taux d’imposition est de 33 1/3 %.
c Quels sont les impacts d’une augmentation de l’endettement sur le CMPC ? Calculez le
CMPC pour un levier financier de
0,6.
Exercices
d Calculez la rentabilité exigée sur l’entreprise d’après le MEDAF.
CP D
CMPC = kCP k (1 T )
CP + D + D − IS CP + D
La rémunération des fonds propres, notée kCP, est mesurée par le MEDAF (modèle
d’équi- libre des actifs financiers), dont la formule est la suivante :
kCP = R f + β CP PRM
L’actif
prime desans risque,
risque du noté Rf, etseβréfère
marché, au rendement de l’obligation d’État, PRM à la
CP, au risque systématique du titre. Le coefficient bêta
mesure la
relation qui existe entre les variations de rentabilité de l’entreprise et les variations de
l’indice de marché. Il est calculé comme le rapport de la covariance entre la rentabilité
de l’action i et la rentabilité de l’indice de marché M sur la variance des rentabilités de
l’indice de marché :
Cov(Ri ,t , RM ,t )
βi =
σ (RM ,t)
2
kCP = 5% + 0, 77 × 3, 5% = 7,
69 %
Le coût de la dette, noté kD, est estimé par le rapport des frais financiers sur l’endettement :
FF 6 566 = 7, 20 %
kD = =
D 91 200
c Le coût des dettes financières est calculé après impôts, compte tenu de l’économie
d’impôt réalisée sur la déductibilité des intérêts payés. L’avantage fiscal rend le coût de
l’endette- ment moins onéreux par rapport au coût des fonds propres. Le recours à
l’endettement va réduire le CMPC et favoriser la création de valeur actionnariale en
augmentant l’écart entre la rentabilité et le coût des capitaux investis dans la formule de
l’EVA.
D
En tenant compte du levier financier, noté , la formule du CMPC se réécrit comme
CP
suit :
⎡ ⎤ ⎡ D ⎤
⎢ ⎥ ⎢ CP ⎥
1+ k ×(1 − ) ×
CMPC = k × T
CP ⎢ ⎥ D IS ⎢ ⎥
⎢1 + D ⎥ ⎢1 + D ⎥
⎣ CP ⎦ ⎣ CP ⎦
Toutes choses égales par ailleurs, le passage d’une structure financière avec un levier de
0,2 à un levier de 0,6 baisse le coût moyen pondéré du capital à 6,60 % :
⎡ 1 ⎤ 0, 6 ⎤
CMPC = 7, 69% + ⎡7, 20 % × (1 − 33, 33 = 6, 60%
⎢ %)⎥ ⎢ ⎥
⎣ 1 + 0, 6⎦ ⎣1 + 0, 6⎦
Ce coût est réduit car l’entreprise bénéficie d’un avantage fiscal de la dette plus consé-
quent. Cependant, le recours massif à l’endettement aura une influence négative sur la
perception du risque financier de l’entreprise, et la rentabilité exigée par les actionnaires
va augmenter à mesure que l’endettement s’accroît.
d L’utilisation du CMPC pour estimer le rendement souhaité par les bailleurs de fonds
Exercices
4
Tableau 4.6 des dépenses de formation. Cette perspective englobe également la qualité de la
communication entre les différents services, les médecins et les gestionnaires, les
internes et les exter- nes.
Le contrôle et le pilotage de ces indicateurs permettront d’agir afin de renforcer la
qualité et la notoriété de la clinique Courlandré. Le modèle retenu pour apprécier la
performance à l’ensemble des niveaux de l’entreprise est le suivant (voir tableau 4.6) :
Tableau de bord.
Objectifs Mesures Cibles Initiatives
Financiers
Patients
Processus
Apprentissage
Ces informations sont analysées suivant une fréquence qui peut être trimestrielle,
semes- trielle ou annuelle. L’analyse des résultats est couplée à un système de
récompenses qui reconnaît la performance des équipes qui ont atteint les objectifs
fixés.
c Le balanced scorecard associe des mesures financières à des mesures non financières
qui sont interdépendantes. La finalité de cette construction est la performance
financière. Les relations de causes à effets entre les indicateurs jugés pertinents sont
Figure 4.5 représentées à la figure 4.5 :
Hiérarchie Axe
Profitabilité de la
des Financier
clinique
indicateurs.
Axe Processus
Interne Réduction des
s risques
pathologiques
Axe Apprentissage
Exercices
Organisationnel Professionnels de
(socle) la santé
compétents
EXERCICE 6 BALANCED SCORECARD II
⎛ CA ⎞
Taux croissance = t
−1
⎜ ⎟
⎝ CAt −1 ⎠
Le second indicateur est le NOPAT (Net Operating Profit After Tax) ou REMIC
(résultat d’exploitation minoré de l’impôt corrigé). L’impôt est corrigé car il est calculé
directement sur le résultat d’exploitation et non sur un résultat après déduction des
charges financiè- res. La formule de calcul du NOPAT est la suivante :
avec
Coûts = x % ×
CA DAP = y % ×
CA
REMIC
ROIC = I +
BFR
Enfin le quatrième indicateur est l’EVA, définie comme la différence entre la rentabilité
(ROIC) et le coût (CMPC) des capitaux investis (CI)
:
CI
Les actionnaires de la société CesDub ont mis en place, il y a quatre ans, un système de
rémunération qui récompense le P-DG lorsque les objectifs sont atteints. Son salaire
fixe est de 150 000 euros par an, auxquels s’ajoute une part variable indexée sur
l’EVA. Le bonus représente 5 % de la variation annuelle de l’EVA. Ce bonus tombe
dans une ban- que fictive, dont seulement 1/3 du bonus est payé chaque année.
Les actionnaires communiquent les données historiques concernant l’activité de la
société CesDub (voir tableau 4.11) :
L’EVA est égale à la différence entre le ROIC et le coût moyen pondéré du capital
multi- pliée par le montant des capitaux investis ou employés (CP + D) :
CI
Le ROIC est le rapport du résultat d’exploitation après impôts (REMIC) sur les capitaux
⎛ REMIC ⎞
investis ⎜ ROIC = . La formule ci-dessous donne le calcul du résultat d’exploita-
⎝ CI ⎟⎠
tion après impôts :
REMIC = (x % × CAHT )×(1 − TIS )
Tableau 4.14
Salaire du P-DG.
le bonus payé représente 1/3 du bonus calculé ; le bonus accumulé est la somme du bonus
annuel et du cumul des gains ou pertes précédentes ; le solde initial est le solde final reporté de la
période précédente ; le solde final représente la différence entre le bonus accumulé et le bonus payé :
La part variable du salaire vient s’ajouter aux 150 000 euros de revenu fixe. Lorsque les objectifs ne
sont pas atteints, le P-DG ne reçoit aucune récompense, tout en sachant que les pertes d’une année sont
reportées et ont un impact sur ses bonus futurs. Ce mode d’intéressement contraint le P-DG à adopter
une vision stratégique à long terme.
Le tableau 4.14 indique pour chaque année le salaire du P-DG composé de sa partie fixe et de son bonus.
Nous signalons pour chaque période le poids de la part variable dans le salaire :
Le système est très incitatif car lorsque les objectifs sont remplis, le bonus peut représenter
5 fois et demie le salaire fixe, comme sur l’année 2004. L’avantage d’un tel système de rémunération est
de conjuguer les objectifs des dirigeants avec ceux des actionnaires