Thermch 5
Thermch 5
Thermch 5
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Chapitre 5
5.1 Introduction
Ce cours a pour objet l’étude des transferts d’énergie thermique au sein des substances physiques
solides, liquides ou gazeuses. Il est évident a priori que les interactions d’un flux d’énergie avec
cette matière vont dépendre de l’état sous lequel elle se trouve.
Nous avons déjà décrit deux mécanismes fondamentalement différents de transfert de la chaleur:
Le rayonnement, qui ne nécessite la présence d’aucun support matériel solide ou fluide, puisqu’il
s’agit d’un phénomène ondulatoire de type électromagnétique. Les corps solides ou fluides se
révèlent seulement plus ou moins opaques ou transparents à ces rayonnements, en fonction des
caractéristiques spectrales et directionnelles de ceux-ci.
La conduction, qui nécessite la présence d’un milieu matériel. Nous avons vu que du point de
vue thermique, les solides se répartissent en bon conducteurs de la chaleur et en isolants, avec de
grandes différences de leurs constantes physiques caractéristiques à cet égard:
Les liquides quant à eux, et encore plus les gaz, se révèlent de très mauvais conducteurs de la
chaleur:
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en W/(m.k)
Eau liquide à 20°C 0,60
Huile de graissage SAE50 à 80 °C 0,14
Air à 23 °C (300 K) 0,026
Vapeur d’eau à 100°C et 1 atmosphère 0,025
Mais les fluides se caractérisant par la propriété d’acquérir une vitesse de déformation non nulle dès
qu’on leur applique une contrainte tangentielle aussi faible soit-elle, ils ne restent jamais longtemps
immobiles, ce qui va faire apparaître un nouveau mode de transfert de la chaleur.
En effet, la moindre différence de température entre deux points d’un liquide ou d’un gaz immobile
va provoquer une différence de masse volumique entre ces deux points, et du fait de l’existence de
la pesanteur, l’apparition d’une poussée d'Archimède qui mettra le fluide en mouvement. Ce
mouvement de brassage, dans lequel les parties les plus chaudes du fluide ont tendance à s'élever et
les parties froides et denses à descendre, est appelé convection naturelle . Les mouvements du1
fluide y sont dus uniquement à des différences de température. On peut également réaliser une
convection forcée , que l’on obtient en soumettant le fluide à une différence de pression, le
2
Considérons sur la surface d’un corps solide un élément d’aire dS à la température T p. Si le corps
est au contact d’un milieu fluide en mouvement caractérisé par une température
1 Exemple de convection naturelle : le chauffage d'une pièce par un convecteur électrique se fait par une élévation
d'air chaud le long des murs, tandis que de l’air plus frais est aspiré vers le convecteur pour y prendre la place de l’air
chaud qui l’a quitté.
2 Exemple de convection forcée: un sèche-cheveux, dans lequel l’air est chauffé au contact d’une résistance
électrique, et transporté plus loin grâce à un ventilateur.
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d 2Q h T p T dS dt (5.1)
d
Dans la relation (5.1), ci-dessus, dQ s’exprime en Joules, et dQ en Watts.
dt
Tout calcul d’échange thermique par convection nécessite la détermination du coefficient h, ce qui
est toujours une affaire compliquée, car le transfert de chaleur par convection est complexe. Il
résulte de la superposition de deux phénomènes différents:
De plus, l’échange de chaleur peut être accompagné d’un changement de phase (condensation ou
évaporation).
On est donc amené à distinguer au moins trois types de problèmes que nous étudierons
successivement:
Selon les cas, on peut faire appel à une ou plusieurs des méthodes d’étude suivantes:
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Dans le cadre de ce cours d’initiation aux transferts thermiques, nous nous limiterons à la première
de ces trois approches, qui permet de traiter la plupart des problèmes pratiques qui peuvent se poser
à un non spécialiste en matière d’échanges convectifs.
Ce cas se rencontre très fréquemment en pratique industrielle dans les échangeurs thermiques de
tous genres.
Nous introduirons les notions essentielles concernant la convection forcée en analysant le cas
particulier de l’échange de chaleur entre une conduite cylindrique à section circulaire de diamètre D
supposée infiniment longue (un tuyau), et un fluide extérieur à tempé-
rature constante T arrivant à vitesse constante U
perpendiculairement à l’axe du tuyau . 3
= h Tp - T D (5.2)
3 La méthode d’analyse que nous suivrons est en tout point similaire au développement consacré à l’étude de la
notion de formule universelle de perte de charge en mécanique des fluides. (Se reporter au chapitre 8 du cours de
mécanique des fluides).
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F( 1 , 2 , 3 , 4 ) = 0 (5.3)
relation dans laquelle 1 , 2 , 3 , 4 désignent 4 produits sans dimension pouvant être constitués
au moyen des 8 grandeurs physiques considérées.
i
= D a b U c d e
C f h g Tp T (5.4)
Le groupement devant être sans dimension, on doit donc respecter les 4 conditions exprimées par
le système des 4 équations linéaires à 8 inconnues suivantes:
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b +d +e +g = 0
a +b +c-3d -e + 2f = 0
-3b -c -e -2f -3g = 0
-b -f -g +i = 0
Toute solution de ces équations est une série d’exposants donnant un produit sans dimension .
En choisissant arbitrairement 4 des 8 coefficients, les 4 autres seront alors fournis par la résolution
du système ci-dessus, ce qui conduira à un groupement sans dimension. En fixant par exemple de
manière parfaitement arbitraire:
b + e = -1
a +b -e +2f = 0
-3b -e -2f = 3
-b -f = 1
qui admet la solution: a=1 b = -1 e = 0 f=0
hD
1 = (5.5)
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Trois autres combinaisons arbitraires de coefficients sont encore possibles, conduisant de même à
7
U D
2 (5.6)
C
3 = (5.7)
U 2
4 = (5.8)
C T
Ce dernier nombre sans dimension est appelé le Nombre d’Eckert. On le note Ec
La forme la plus générale de la loi physique décrivant le problème de convection forcée étudié
s’écrira donc en définitive:
Nu = f (Re , Pr , Ec ) (5.9)
avec:
hD U D C U 2
Nu = Re = Pr = Ec = (5.10)
C T
7 Il est clair que que puisque le choix de 4 coefficients est arbitraire, on aurait pu, en fixant d’autre choix que ceux
présentés ci-dessus, aboutir à d’autres groupements sans dimension. Mais seuls 4 d’entre eux au total sont
linéairement indépendants. C’est ainsi, qu’on peut également introduire le Nombre de Péclet P e, qui est lié aux
précédents par la relation:
Pe = Pr.Re
et le Nombre de Stanton (ou de Margoulis) St, qui est lié aux précédents par la relation:
St = Nu/( Pr.Re)
8 Voir dans le Cours de Mécanique des Fluides le chapitre 8 sur les pertes de charge
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Le Nombre de Nusselt Nu n’est autre que le coefficient d’échange thermique par convection h mis
sous forme adimensionnelle. C’est le rapport du flux thermique transmis par convection:
= h Tp - T S
à un flux thermique de référence r , qui est pris égal au flux de chaleur qui serait transmis par
conduction à travers le fluide, avec un gradient de température (T p - T)/D. Un tel flux de chaleur
conduit serait donné par la loi de Fourier : 9
r = S = - S grad T = S
Tp - T
D
Nu =
h Tp - T S =
hD
S
Tp - T (5.10.a)
D
L’interprétation du Nombre de Reynolds Re est développée dans le Cours de Mécanique des Fluides
. Re est le rapport des forces d’inertie aux forces de viscosité, dans l’écoulement considéré. En
10
effet, on peut toujours représenter la vitesse du fluide en un point de l’écoulement sous la forme U
u(y), u(y) étant une fonction sans dimensions. L’accélération du fluide est alors proportionnelle à
u u
U 2
y
et les forces d’inertie au produit D3 U2
y
.
u
De même, les forces de viscosité sont proportionnelles à D 2 U y , de sorte que le Nombre
u
D 3 U 2
y U D
Re =
= (5.10.b)
u
D2 U
y
9 Se reporter à la présentation de la Loi de Fourier au § 2.2.2, page 27. Noter la distinction à faire entre densité de
flux thermique , en W/m2, et le flux thermique lui-même, = S, en Watt.
10 Consulter le § 8.4 sur l’instabilité des écoulements laminaires, page 181 du Cours de Mécanique des Fluides.
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/ C:
C
Pr = = (5.10.c)
C
Ce nombre de Prandtl caractérise les propriétés thermiques du fluide, en mettant en rapport la
distribution de vitesses (gouvernée par la viscosité cinématique) et la distribution de températures
(gouvernée par la diffusivité thermique).
Le dernier groupement sans dimension révélé par l’analyse dimensionnelle ci-dessus est le Nombre
d’Eckert. On peut montrer que ce Nombre caractérise la dégradation d’énergie mécanique en
chaleur, et que tant que les vitesses du fluide demeurent faibles devant la vitesse du son, son
importance demeure négligeable. 13
Nous venons de voir que la forme la plus générale de la loi physique décrivant un problème de
convection forcée s’écrivait:
Nu = f (Re , Pr , Ec ) (5.9)
Nu = f (Re , Pr ) (5.11)
Cependant, connaître l’existence d’une telle relation fonctionnelle ne nous permet guère encore de
résoudre un problème concret.
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D’une façon générale, un problème d’échange de chaleur par convection entre une paroi solide et
un fluide adjacent se trouve complètement défini par la connaissance de données de 5 types
différents:
1. Une configuration géométrique déterminant les formes, mais pas les dimensions.
Il s’agit alors de calculer la quantité de chaleur Q traversant une aire S de la paroi solide pendant un
intervalle de temps t.
On a introduit une représentation adimensionnelle de cette quantité physique Q. C’est le Nombre de
Nusselt Nu. On sait en outre que ce Nombre de Nusselt N u est fonction du Nombre de Reynolds R e
de l’écoulement considéré, et du Nombre de Prandtl Pr caractérisant les propriétés thermiques du
fluide.
Une telle relation fonctionnelle Nu = f (Re , Pr ) ne peut pas être établie théoriquement, mais doit
être déterminée expérimentalement. De nombreux résultats ont été compilés dans la littérature
spécialisée. Ils sont généralement désignés sous l’appellation de « corrélations expérimentales ».
Chaque corrélation expérimentale n’est applicable que pour une configuration géométrique bien
déterminée (données de type 1.), pour un fluide donné (données de type 5.), et dans un domaine de
variation de température (données de type 3.), et de vitesses du fluide également précisé (données
de type 4.).
On trouvera dans les pages qui suivent, une présentation des corrélations expérimentales les plus
usuelles en convection forcée.
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permet de calculer le flux de chaleur d échangé à travers l’aire latérale de paroi dS comprise entre
les abscisses x et x + dx:
d = h Tm - Tp D dx (5.12)
a) Régime turbulent : 14
Dans le domaine de Nombres de Reynolds défini par: 104 < Re < 1,2.105
on applique la formule de Colburn:
1
N u = 0,023 Pr 3 R e 0,8 (5.13)
- Le régime d’écoulement dans le tube doit être parfaitement établi, ce qui n’est garanti que
si: x/D > 60
- Le fluide doit être tel que son Nombre de Prandtl soit compris entre 0,7 et 100.
14 On se reportera au Cours de Mécanique des Fluides, pour une discussion de la distinction entre régime laminaire et
régime turbulent. Voir à ce sujet le § 8.5, page 182.
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Dans le cas où: x/D < 60, la corrélation de Colburn doit être corrigée de la manière suivante pour
tenir compte de ce que le profil de vitesses du fluide dans le tube ne peut pas encore être
complètement établi:
1 D
0,7
1 +
0,8
N u = 0,023 Pr 3 Re (5.14)
x
c) Régime laminaire
Dans le domaine Re < 2000, on peut appliquer les corrélations expérimentales de Lévêque,
exprimées en fonction du paramètre:
1 x
A =
R e Pr D
Exemple pratique:
- l’alimentation en eau chaude est telle que la température de celle-ci demeure constante;
- la paroi du tube est suffisamment mince pour qu’on puisse y négliger tout phénomène de
conduction;
- la température extérieure du milieu environnant le tube est de 15°C;
- l’écoulement est parfaitement établi ( cas du régime permanent dans un tube de grande
longueur).
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Q 0,0005
La vitesse moyenne de cet écoulement est: U = = = 1,59 m / s
m
D2 0,000314
4
UmD 988.1,59.0,02
Le Nombre de Reynolds a donc pour valeur: R e = = 57.124
0,55.10 -3
C 0,55.10 -3 .4184
Calculons le Nombre de Prandtl du fluide: Pr = = = 3,60
0,639
L’écoulement est turbulent, et les conditions telles qu’on peut appliquer la formule de Colburn:
1
N u = 0,023 Pr 3 R e 0,8 (5.13)
Nu 0,639.224
h = = 7.156 W / (m 2 . C)
D 0,02
d = h Tm - Tp D dx (5.12)
permet alors de déduire la puissance thermique transférée du fluide vers le milieu extérieur, à
travers chaque mètre linéaire de tuyau, grandeur exprimée en W/m:
W =
d
dx
= h Tm - Tp D = 15,7 kW
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On déterminera donc un coefficient de convection moyen pour l’ensemble du tube, dont la paroi
prend une température d’équilibre Tp.
Si le Nombre de Prandtl ne figure pas dans cette corrélation uniquement applicable au cas des gaz,
c’est que pour tous les gaz usuels, le Nombre de Prandtl a une valeur sensiblement constante et
voisine de 0,75.
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Application:
= 0,65 kg/m3
= 8,5.10-6 kg/(m.s)
= 0,06 W/(m.K)
C = 5300 J/(kg.K)
Nous allons utiliser la corrélation (5.16) : Nu = A (Re)m , pour calculer le coefficient de transfert
convectif h.
Re A m Nu = A (Re)m
4.103 < Re < 4.104 0,174 0,618 123,9
4 5
4.10 < Re < 4.10 0,024 0,805 124,7
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Nous aurons donc Nu = 124,3 = hD/, d’où on tire la valeur du coefficient h caractérisant le
transfert de chaleur convectif du barreau de cuivre vers l’hélium:
Nu 0,06 . 124,3
h = = = 746 W / (m2 . K)
D 0,01
D2 3,14 . 0,0001
M = cu L = 8940 0,10 = 0,070 kg = 70 g
4 4
L’irradiation du cuivre dans la pile dégage donc une puissance thermique massique égale à:
7,02 W
= 0,1 W / g
70 g
De nombreux appareils industriels tels que les réchauffeurs d’air, les échangeurs thermiques, sont
constitués de rangées de tubes parallèles, plongés dans un écoulement de fluide dirigé
perpendiculairement à leur axe.
Les tubes peuvent être disposés en ligne ou en quinconce, comme l’indique la figure suivante:
L’expérience montre que la disposition en quinconce est le siège d’une plus grande turbulence, et
conduit alors à un coefficient de convection plus élevé que la disposition alignée.
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Les corrélations expérimentales présentées jusqu’à maintenant ont une fonction pleinement
opérationnelle (un ingénieur de bureau d’études peut , à l’aide de ces outils, élaborer des projets
parfaitement valides), mais cette approche est cependant quelque peu frustrante, car elle n’offre pas
le moindre accès à la compréhension des phénomènes physiques dont il est question.
Au moment d’aborder par cette méthode le calcul du transfert thermique entre une plaque plane et
un fluide, deux remarques importantes doivent être faites:
(1) Il est impossible de dissocier l’analyse du transfert thermique entre un corps solide et un
fluide en mouvement dans lequel cet obstacle est plongé, de l’analyse de la perturbation de
l’écoulement du fluide provoquée par la présence de l’obstacle.
(2) L’analyse de l’écoulement d’un fluide au voisinage d’une plaque plane permet de 15
développer des concepts plus généraux qui conduisent à distinguer plusieurs régions très
différentes dans ces types d’écoulements perturbés par la présence d’un obstacle:
la couche limite turbulente, régie par des conditions de paroi, et dans laquelle le
profil de vitesse est exponentiel;
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d d 2Q T
= = - (5.19)
dS dS dt n n=0
Cette quantité élémentaire de chaleur d2Q cédée par la paroi sera ensuite transportée par
convection dans le fluide, selon la loi générale:
d 2 Q = h Tp
- T dS dt (5.20)
ce qui met en évidence la relation qui existe entre le coefficient d’échange thermique par
convection h, et le gradient de température à la paroi:
T
h = - (5.21)
Tp - T n n=0
Si on considère une surface pariétale finie S, le flux de chaleur à travers cette surface sera de la
forme:
=
dQ
dt
= h Tp - T S
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Tp - T
= (5.22)
R Tp - T
1
R Tp - T = (5.23)
hS
A l’extérieur de la sous-couche laminaire, les particules fluides des zones turbulentes vont venir (de
manière aléatoire) au voisinage de cette sous-couche visqueuse, s’y échaufferont (dans l’hypothèse
où Tp > T, par exemple ) puis, se déplaçant vers l’extérieur, se mélangeront avec le fluide plus
18
froid. Il en résulte un transfert thermique important et une égalisation rapide des températures, le
fluide hors de la zone pariétale prenant une température T m appelée température de mélange.
Le phénomène que nous venons de décrire qualitativement est une couche limite thermique. Les
propriétés de cette couche limite thermique sont de même nature que celles de la couche limite
cinématique introduite en mécanique des fluides.
Dans le cadre de ce cours d’initiation aux transferts thermiques, nous n’irons pas plus avant dans
les développements théoriques qui permettent de modéliser mathématiquement les couches limites
thermiques, d’une manière tout-à-fait analogue à ce que nous n’avons fait qu’esquisser rapidement
dans le Cours de mécanique des Fluides.
18 Ce sera le cas par exemple d’un réchauffeur d’eau constitué d’un tube métallique dans lequel on fait passer un
courant électrique (Technique dite de chauffage direct par effet Joule).
Mais, on peut tout aussi bien envisager l’hypothèse inverse, dans laquelle la paroi du tube est refroidie de
l’extérieur, ce qui permet alors d’extraire par convection la chaleur transportée par le fluide circulant dans le tube
(Cas d’un tube de condenseur, par exemple).
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Nous nous contenterons donc, et cela sera suffisant pour la résolution des problèmes pratiques, de
recourir à la méthode des corrélations expérimentales.
Um L
Re L =
hL
Le Nombre de Nusselt moyen N u L sera alors calculé par la corrélation suivante:
2
NuL =
3
R eL Pr
0 ,5 0 , 33
(5.24)
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Si ReL > 2000, l’écoulement devient turbulent . La corrélation qu’il convient d’appliquer pour
19
N uL = 0,036 R eL
0 ,8
Pr 0,33 (5.25)
La convection naturelle est la forme d’échange convectif la plus couramment observée. Au contact
d’un corps chaud , la température de l’air augmente, donc sa masse volumique décroît. L’air
20
ambiant, de masse volumique plus élevée, exerce une poussée d’Archimède vers le haut, et la
masse d’air chaude s’élève en enlevant de la chaleur au corps. Elle est remplacée par une masse
d’air froid qui, au contact du corps s’échauffe, et ainsi de suite.
le chauffage domestique
le calcul des pertes par les parois dans les installations industrielles
Comme les vitesses en convection naturelle demeurent faibles, les échanges sont nettement moins
intenses qu’en convection forcée. Il en résulte qu’échanges en convection naturelle et échanges par
rayonnement sont souvent du même ordre de grandeur.
Considérons une plaque plane verticale chaude, de température de paroi T p, au contact d’un fluide
froid dont la température au loin est T .
19 Se reporter au § 8.4 du Cours de mécanique des fluides pour une discussion plus fine de la transition entre le
régime laminaire et le régime turbulent.
20 Le même phénomène peut s’observer pour un corps froid, le mouvement ayant lieu en sens inverse.
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= h S Tp - T (5.26)
g T 2 L3
Gr = (5.27)
2
expression dans laquelle:
L est une dimension linéaire permettant de calculer la surface d’échange, par exemple la
hauteur de la plaque dans l’exemple précédent.
Par définition, si l’unité de masse d’un corps occupe à la température T le volume v, son coefficient
de dilatation volumique a pour expression:
1 v
= (5.28)
v T p = cte
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Dans le cas d’un gaz parfait, l’équation d’état de ce gaz s’écrira pour une masse unité
m=1:
pv = R T
v 1
= R
T p = cte p
1 1
= R = (5.29)
pv T
Dans l’expression (5.28), on prendra bien garde que la température T du gaz est sa température
absolue, en Kelvin.
Pour les liquides, on ne pourra bien entendu plus utiliser de relation du type de l’équation (5.28) ci-
dessus.
T en °C 10 20 30 40 50 60 70 80 90
103. 0,08 0,20 0,30 0,38 0,45 0,53 0,58 0,64 0,67
1
= (5.30)
v
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Lorsque la masse unité de fluide occupant ce volume v s’échauffe au contact de la paroi et prend
la température Tp, sa masse volumique devient:
= + dT (5.31)
T p
v -1
= = 2 v = - = -
T p v p T p v v
= 1 - dT
Le volume v considéré ci-dessus contient maintenant un fluide moins dense, dont le poids est
devenu:
g v = g 1 - dT v = g - g dT
ce qui veut dire que le fluide considéré subit une poussée vers le haut d’intensité g T
Le Nombre de Grashof défini par la relation (5.27) peut se présenter sous la forme du rapport
suivant:
g T
Gr = 2
1 (5.27)
L3
On reconnaît au numérateur la poussée d’Archimède subie par unité de masse, dont la dimension
est LT-2, et au dénominateur une force de viscosité par unité de masse également.
Le Nombre de Grashof est donc le rapport des forces de pesanteur qui agissent pour mettre en
mouvement le fluide, aux forces de viscosité qui tendent à amortir ce mouvement.
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Si on reprend l’exemple du § 5.4.1, on constate que plus la hauteur de la plaque augmente, plus le
Nombre de Grashof augmente également. On doit donc observer une augmentation de l’intensité du
mouvement de convection naturelle lorsqu’on s’élève vers le haut de la plaque.
Les relations rendant compte des études expérimentales de transfert thermique en convection
naturelle sont généralement de la forme:
N u = C G r . Pr
n
(5.32)
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Les grandeurs physiques intervenant dans les Nombres de Grashof et de Prandtl doivent être
Tp - T
calculées pour la température moyenne .
2
Géométrie et Dimension C C
orientation caractéristique en convection en convection
de la paroi L laminaire turbulente
Plaque verticale Hauteur 0,59 0,13
(104 < Gr.Pr < 109) (109 < Gr.Pr < 1013)
_______________________________________________________________________________________________
On a vu qu’un tel échange pouvait se calculer par une corrélation expérimentale du type décrit par
l’équation (5.32):
N u = C G r . Pr
n
(5.32)
g T 2 L3
Gr = (5.27)
2
avec:
C
Pr = = (5.10.c)
C
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soit :
21
18,6 . 10 -6 . 1006
Pr = = 0,725
0,0258
On peut alors calculer le produit Gr.Pr qui est utilisé comme critère de transition entre le régime de
convection naturelle laminaire et celui de convection naturelle turbulente, la valeur critique étant de
109. Ce produit Gr.Pr est appelé le Nombre de Rayleigh Ra:
On est donc nettement en régime de convection naturelle turbulente, et on devra donc donner aux
coefficients C et n de la corrélation (5.32) les valeurs:
C = 0,13 et n = 1/3
hL
C G r . Pr = 0,13 3,95 . 1011
n 0 , 33
Nu = = 954
Nu 0,0258 . 954
h = = = 4,10 W / (m2 .K)
L 6
= h S Tp - T (5.26)
La puissance thermique échangée par convection entre le mur et l’extérieur a donc pour valeur:
= 4,10 . 6. 10 . ( 40 - 20 ) = 4922 W
Remarque:
21On vérifie au passage l’assertion exprimée au § 5.3.2.2, page 137, selon laquelle le Nombre de Prandtl de tous les
gaz usuels est voisin de 0,75
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Pour les gaz, les coefficients de transfert par convection naturelle h sont toujours de l’ordre de 1 à
10 W / (m2 .K) . 22
Dans le cas des liquides, h sera par contre toujours compris entre 10 et 1000 W / (m2 .K)
5.5 Exercice
L’exercice suivant fait l’objet du programme convect.exe, dont le code source convect.c peut être
trouvé en annexe.
Introduction
------------
Une piscine a les dimensions suivantes: Longueur L, largeur l, profondeur H.
Elle est équipée d'une pompe de circulation de débit Q, et d'un réchauffeur
d'eau constitué d'un simple tube métallique de diamètre intérieur D et de
longueur Lr, dans la paroi duquel est noyée une résistance électrique de
puissance W.
22 On peut maintenant se reporter à nouveau à la modélisation présentée au chapitre 3, § 3.2.5, pages 54 et suivantes,
pour y examiner comment on avait introduit la déperdition de chaleur le long de la barre.
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pour que l'on puisse considérer tous les processus comme permanents à un
instant déterminé.
La résolution de ces 2 questions fait appel aux notions suivantes, qui ont été développées dans le
présent chapitre :
Rappels théoriques
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I - Pour élever la température d'une masse d'eau de DT °C, il faut apporter à
cette masse d'eau une quantité d'énergie: W * Dt = M * H2O_CTM * DT
d'où la relation entre puissance W transférée et débit volumique Q de fluide:
W = H2O_RO * Q * H2O_CTM * DT
Le temps Dt nécessaire pour que la totalité du volume d'eau L * l * H ait
traversé 1 fois le réchauffeur, et le débit Q de la pompe, sont liés par:
L * l * H = Q * Dt
d'où le temps Dt nécessaire pour obtenir un réchauffage de DT °C:
Dt = ( L * l * H * H2O_RO * H2O_CTM * DT ) / W
( Il s'agit d'une estimation par défaut, car on néglige toute éventualité de
recyclage, ce qui augmenterait alors le temps de chauffage nécessaire).
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L’intérêt d’un tel programme est de permettre un examen immédiat de l’influence respective des
différents paramètres. Pour le choix ci-après de ces paramètres :
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