A Perception Auditive: J. Clarenc Parcours FLE (2006-2007)
A Perception Auditive: J. Clarenc Parcours FLE (2006-2007)
A Perception Auditive: J. Clarenc Parcours FLE (2006-2007)
LA PERCEPTION AUDITIVE
Notre oreille a ses limites et le champ de la perception auditive se situe entre deux seuils :
- le seuil d’audibilité
- le seuil de douleur;
Elle ne perçoit pas les sons trop graves (infrasons) , les sons trop aigus (ultrasons) ou les sons pas
assez intenses. La hauteur et l’intensité vont se combiner pour déterminer les seuils de perception.
L’oreille ne supporte pas les sons trop intenses. Le seuil de douleur (ou de traumatisme) se situe
au-dessus de 140 dB.
C’est sur une étendue d’environ 10 octaves, entre 16 et 16 000 Hz que se situent les sons
théoriquement audibles.
La zone de perception va varier pour les différents auditeurs car elle est liée à des facteurs comme
l’âge ou l’état de santé.
Notre oreille est aussi sélective. Elle ne perçoit que ce qu’elle a appris à percevoir. L’enfant
apprend à parler grâce à l’audition et à l’imitation.
Lorsqu’on aborde une langue étrangère alors que le système de la langue maternelle est maîtrisé,
la perception des sons de la langue étrangère se fera à travers le crible phonologique
(Troubetzkoy).
L’acte perceptif est un phénomène très complexe. Vous pouvez consulter à ce propos : BOYER
H., BUTZBACH M., PENDAUX M., Nouvelle introduction à la didactique du Français Langue
Etrangère, Clé international, 1990, pp.94-97.
PERCEPTION DES VOYELLES ET DES CONSONNES
Il est impossible d'identifier clairement les voyelles dans les notes aiguës chantées par les
chanteurs d'opéra, lorsque la hauteur de la voix dépasse celle du second formant.
On ne peut imaginer une langue qui n'aurait que des voyelles, car combinées, elles formeraient
des unités mal structurées et mal différentiables.
Même chose pour les consonnes. Les brèves [p,t,k] et les aiguës [f,s] sont trop difficiles à
percevoir sans le secours d'un appui vocalique. Les consonnes fricatives ont des bruits de friction
beaucoup plus élevés que les harmoniques des voyelles. [Z] et [S] vont jusqu'à 8000 Hz alors que
les harmoniques les plus hautes des voyelles ne dépassent guère 4000 Hz.
Les phonèmes les plus faciles à entendre sont les voyelles parce qu'elles se situent dans les
fréquences graves ( qui sont les plus aisées à percevoir ) et parce que leur sonorité intrinsèque est
beaucoup plus forte que celle des consonnes.
« Dans la chaîne sonore ce sont les consonnes qui assurent la
compréhension du contenu de l’énoncé par la structuration sonore
qu’elles engendrent alors que les voyelles assurent un certain
niveau sonore d’audibilité. On parlera alors de « structurabilité
consonantique » assurant le sens de l’énoncé et d’ « audibilité
vocalique» . On explique ce phénomène par le fait que les voyelles
ont moins de traits distinctifs entre elles que les consonnes. La
structuration plus complexe des consonnes en termes de point
d’articulation permet à l’auditeur de les localiser plus facilement et
J. Clarenc 29 Parcours FLE (2006-2007)
plus spécifiquement. L’articulation plus ouverte des voyelles en
revanche permet de les rendre plus sonores. » (GUINBRETIERE,
1974,p.16)
AIRE DES SONS DE LA PAROLE (CF. LEON, 1992, P. 46)