Dterminants de Lentrepreneuriat Au Togo PDF
Dterminants de Lentrepreneuriat Au Togo PDF
Dterminants de Lentrepreneuriat Au Togo PDF
Par
Togo, Lomé
1
Contact : [email protected]
Ce rapport de recherche a bénéficié d’un appui financier du Fonds de Recherche sur le Climat d’Investissement et
l’Environnement des Affaires (CIEA), une initiative conjointe entre TrustAfrica et le CRDI. C'est un document de
travail diffusé pour discussions et commentaires. Les conclusions et recommandations sont celles de (s) l'auteur (s), et
ne reflètent pas nécessairement les points de vue du Secrétariat du FR-CIEA, de TrustAfrica ou du CRDI
Résumé
L’objectif de cette étude est de contribuer à une analyse approfondie des facteurs pertinents qui
expliquent l’état de l’entrepreneuriat (la création d’entreprises, et leur croissance) afin d’informer
les différentes politiques pour une meilleure promotion de l’entrepreneuriat. Cette étude est faite au
moyen des analyses statistiques (bivariée et multivariée) et économétrique (logistique binaire)
utilisant des données essentiellement primaires collectées auprès de 299 entreprises à Lomé la
capitale et 432 potentiels créateurs. Les résultats des différentes analyses montrent que la perception
de l’environnement des affaires reste déterminante dans la décision de création d’entreprises par les
togolais. Ensuite, on constate que l’âge de l’entreprise et l’âge du promoteur influencent
significativement la forte croissance des entreprises. Fort de ces résultats, les propositions suivantes
sont formulées à l’endroit des décideurs : (i) En plus des politiques déjà mises en place l’Etat doit y
joindre une politique fiscale en la faveur des entreprises, et une politique garantissant la sécurité des
investissements. (ii) Pour améliorer les réponses à la pauvreté par la réduction du chômage à travers
la promotion de l’entrepreneuriat, il importe de réadapter la politique fiscale en la faveur des
entreprises jeunes dont les affaires sont efficacement gérées et mises sur les sentiers de croissance
par des personnes ayant accumulées une certaines expériences.
ii
Avant-propos
Ce rapport est le produit d’une étude menée grâce au financement du Fonds de Recherche sur le
Climat d’Investissement et de l’Environnement des Affaires en Afrique (FR-CIEA) de TrustAfrica
(TrustAfrica Research Fund) et son partenaire le Centre de Recherche pour le Développement
International (CRDI) qui nous ont fait confiance et qui ont cru en la pertinence du thème de même
que son apport pour l’économie togolaise. Cette étude vise à faire ressortir les facteurs explicatifs de
la création et de la croissance des PME au Togo. Elle a permis de compléter et/ou de réactualiser les
connaissances existantes en la matière et de faire de propositions dans le but de la réorientation des
politiques déjà mises en place pour mieux faciliter la création des PME avec l’ambition de soutenir
leur croissance. La réalisation de cette recherche ne serait pas possible sans l’apport de certaines
personnes. Il convient donc de leur exprimer toute notre reconnaissance.
Avertissement
Les analyses et conclusions de ce document sont formulées sous la responsabilité de son auteur et
ne reflètent pas nécessairement le point de vue officiel de TrustAfrica et de son partenaire le CRDI.
iii
Table des matières
Résumé .................................................................................................................................................ii
Avant-propos .......................................................................................................................................iii
Table des matières ............................................................................................................................... iv
Tables des figures, graphiques et tableaux........................................................................................... v
1. Introduction................................................................................................................................... 6
2. Objectifs de l’étude ....................................................................................................................... 9
3. Revue de la littérature ................................................................................................................... 9
4. Méthodologie d’analyse.............................................................................................................. 17
4.1. Les données ......................................................................................................................... 17
4.2. Analyse des données ........................................................................................................... 18
4.2.1. Analyses statistiques descriptives ................................................................................ 18
4.2.2. Analyse économétrique ................................................................................................ 19
5. Les résultats et interprétations .................................................................................................... 23
5.1. Analyses préliminaires descriptives des données ................................................................ 23
5.1.1. Les caractéristiques des promoteurs d’entreprises au Togo ......................................... 23
5.1.2. Les caractéristiques des entreprises ............................................................................. 24
5.1.3. Les caractéristiques des potentiels promoteurs ............................................................ 25
5.2. Analyse descriptive multivariée .......................................................................................... 26
5.2.1. Profil des potentiels créateurs ...................................................................................... 26
5.2.2. Profils des entreprises en croissance ............................................................................ 27
5.3. Analyses économétriques .................................................................................................... 28
5.3.1. Résultats de l’estimation du modèle de création (Logistique binaire) ......................... 28
5.3.2. Résultats de l’estimation de la croissance (modèle Logistique binaire) ...................... 31
6. Conclusion .................................................................................................................................. 34
Références bibliographiques .............................................................................................................. 36
Annexes .............................................................................................................................................. 38
iv
Tables des figures, graphiques et tableaux
Tableau 1 : Effets nets des variables sur la décision de création d’entreprise ................................. 29
Tableau 2 : les Odds Ratios de l’estimation du modèle de croissance .............................................. 31
Tableau 3 Résultats de la régression modèle 1 de la croissance à la sortie de logiciel SPSS 12 .... 38
Tableau 4 : Résultats de la régression modèle 2 de la croissance à la sortie de logiciel SPSS 12. .. 39
v
1. Introduction
La littérature sur le développement du continent africain dans les années 50 et 60 mettait en relief
l’importance du rôle de l’Etat plutôt que celui du secteur privé. On expliquait alors que « tout pays
en voie de développement souffrait d’un manque de ressources, en particulier des capitaux, des
infrastructures et des cadres aptes à gérer des entreprises ; et par l’absence d’un marché de
consommation à l’échelle nationale […]. Les industries lourdes, les ressources en capitaux et en
compétences techniques et administratives ne pouvaient être mobilisées que par les seuls pouvoirs
publics » (Péklé, 2006). Ce qui accordait une priorité du financement et de la promotion du
développement au secteur public. Mais devant les crises d’endettement de la fin des années 70
début 80, ces Etats ont été mis à de rudes épreuves des Programmes d’Ajustement Structurel
(PAS) 2 avec des volets de privatisations et de libéralisation. Ces privatisations et libéralisation
devraient conduire à de meilleurs résultats s’il y avait un secteur privé local conséquent. L’une des
conséquences de la mise en œuvre de ces programmes est que les secteurs publics de ces pays qui
étaient les pourvoyeurs d’emplois et moteurs de la croissance, n’ont plus les capacités pour jouer
ces rôles, laissant des millions de sans-emplois.
Les petites et moyennes entreprises (PME) représentent sans doute la source d'emplois la plus
importante dans de nombreux pays en développement et sont souvent le fondement même du
secteur privé local. Elles représentent environ 70% à 80% du nombre des entreprises au Togo
(Ministère des PME et de la promotion de la Zone Franche, 2006). Les entrepreneurs qui les créent
pourraient donc jouer un rôle plus important dans le développement. C’est dans cette perspective
que l’Etat togolais a fait du développement des PME/PMI une priorité avec la création en 2006 d’un
ministère chargé des PME/PMI dont la mission est de mettre en œuvre la politique définie par l’Etat
en matière de développement et de promotion des PME/PMI. A cela s’ajoute une refonte complète
des réglementations applicables au secteur privé. Ces actions ont pour but de relever les défis de la
lutte contre la pauvreté, qui passe par une accélération de la croissance en créant plus de valeur
ajoutée au niveau local, notamment la formulation d’une stratégie de développement à long terme
des PME/PMI. L’Etat trouve dans ce fait la nécessité de faire des PME/PMI un véritable levier
stratégique pour la lutte contre la pauvreté, notamment au niveau des micros et petites entreprises
évoluant souvent dans le secteur non structuré dit secteur informel.
Face au désengagement croissant de l’Etat, le secteur privé devait alors suppléer aux Etats pour
ainsi redynamiser les économies Cowen (2002), à travers la création d’emplois, la croissance
économique pour enfin parvenir à la réduction de la pauvreté. L’importance accordée à
2
Les PAS ont été mis en œuvre au Togo à partir de 1981
6
l’entrepreneuriat à travers les PME est devenu encore plus grandissante avec la capacité des
entreprises à résister à la dernière crise 3 , en ce sens que ces PME ont contribué moins aux
suppressions d’emplois que les grandes entreprises.
Malgré ces efforts et ses politiques à sa faveur, force est de constater que le secteur privé peine à
jouer pleinement son rôle. Si les PME ont la capacité de créer des emplois, comment les politiques
gouvernementales peuvent-elles aider le plus grand nombre d’entre elles à concrétiser ce potentiel?
Pour répondre à cette question, il est utile de mieux comprendre les facteurs qui entourent le
développement de l’entrepreneuriat.
3
La crise d’abord financière et qui est devenu économique.
4
Créée en 2005, elle participe à la mise en œuvre de la politique de l'emploi définie par les pouvoirs publics. Elle a pour
mission d'intervenir sur le marché du travail : (i) en assistant les personnes à la recherche d'un emploi, d'une formation
ou d'un conseil professionnel pour favoriser leur reclassement ou leur promotion professionnelle. A ces fins, elle
participe à la mise en œuvre des actions qui favorisent la mobilité géographique et professionnelle et l'adaptation aux
emplois ; (ii) en assistant les employeurs pour l'embauche et le reclassement de leurs salariés. Elle participe à la mise en
œuvre des aides publiques destinées à faciliter ces opérations, ainsi que des dispositifs spécialisés notamment au profit
des petites et moyennes entreprises.
5
Créée en 2008, elle offre des produits financiers composés de garanties, de concours bancaires et de financements vifs.
L'agence offre également des garanties non financières consistant, entre autres, au renforcement des capacités des
personnels des PME/PMI, aux appuis conseils, à la promotion de l'auto-emploi et à des assistance techniques visant
l'éradication de la pauvreté. Les principaux domaines d'intervention de l'agence sont l'agriculture, l'élevage, l'artisanat ;
le commerce (achat et revente) y étant exclu.
7
L’entrepreneuriat 6 consiste en effet en la capacité d’estimer sans arrêt les conditions et les
circonstances économiques afin de percevoir des occasions d’affaire et de proposer de nouveaux
produits et services, de meilleure qualité et moins chers. Les entrepreneurs réorganisent les
ressources économiques vers des usages à valeur ajoutée plus élevée. Ils innovent en cherchant de
meilleurs processus de production et des façons de réduire les coûts. Ils sont ainsi à l’origine même
du dynamisme économique et de la capacité à répondre efficacement aux désirs des consommateurs
et aux besoins d’autres producteurs et intermédiaires dans le marché. Ils sont ainsi la source de la
création de richesse et de ce fait un moteur de la dynamique économique.
L’entrepreneuriat se trouve ainsi décliné sous l’angle d’exploitation des opportunités d’affaires pour
la « création d’entreprise ». Entreprendre n’est pas que création d’entreprise, il faut tenir compte
aussi de la capacité managériale du créateur à pouvoir rendre pérenne et croissante l’entreprise
créée. L’entrepreneuriat comme un processus dynamique et complexe qui est le fruit de facteurs
psychologiques, sociaux, culturels, politiques et économiques. Il prend la forme d’attitudes,
d’aptitudes, de perceptions, de motivations et de comportements qui se manifestent dans un
contexte donné.
Quels sont les facteurs qui déterminent l’entrepreneuriat à travers la création, et la croissance des
PME au Togo ?
De manière générale, en réponse à cette interrogation, deux catégories de facteurs sont évoqués
dans la littérature pour expliquer le désir d’entreprendre ou non dans les pays en développement :
les facteurs décrivant l’environnement des affaires 7 , les facteurs socioéconomiques et/ou les
facteurs socioculturels8. Il faut tout de même noter que selon la situation des pays, tous ces facteurs
n’expliquent pas simultanément et de façon significative le désir d’entreprendre. Il importe donc de
mener des études au cas par cas pour en déterminer les facteurs pertinents.
6
Cette définition n’est pas la seule, il existe une multitude de définition de l’entrepreneuriat. La définition proposée est
une synthèse et est aussi proche de celle proposée par Global Entrepreneurship Monitor (GEM) en 2005 «
l’entrepreneuriat est la capacité de créer et de bâtir des entreprises là où d’autres n’ont pas vu l’occasion de le faire.
L’entrepreneur qui prend des risques peut avoir un impact considérable sur une économie. Parmi les avantages qui
découlent de son activité, on peut mentionner la création d’emploi, l’accroissement de la production de biens et de
services et l’amélioration des niveaux de compétence qui assurent une croissance soutenue de l’industrie »
7
L’environnement des affaires, est défini par les facteurs financiers (difficultés d’accès au crédit), le cadre
réglementaire ou juridique (code d’investissement garantissant la sécurité des investissements, les facilités
d’investissement et la taxation).
8
Les facteurs socioéconomiques sont liés à l’individu lui-même et de son environnement social. Il s’agit des capacités
managériales (l’incompétence et l’inexpérience des entrepreneurs), le capital social de l’entrepreneur (le réseau
relationnel de l’entrepreneur), le genre et l’âge de l’entrepreneur. On y ajoute souvent l’attitude de l’entrepreneur face
au risque ; l’appartenance ethnique et la religion du dirigeant.
8
C’est dans cette perspective, que s’inscrit cette étude qui se propose de déterminer dans le cas
spécifique du Togo, les facteurs pertinents qui motivent le secteur privé d’entreprendre.
2. Objectifs de l’étude
L’objectif principal de cette étude est d’identifier les facteurs pertinents du développement de
l’entrepreneuriat au Togo. Il est question de façon spécifique9,
3. Revue de la littérature
La problématique abordée dans cette étude est une problématique ancienne donc largement abordée
dans la littérature. Elle a fait l’objet d’une littérature assez abondante aussi bien dans les pays
développés que dans les pays en développement. Sans toutefois être exhaustif, nous évoquons
certains de ces travaux. Ainsi les différentes approches théoriques et empiriques seront abordées.
La création d’entreprise a été expliquée par plusieurs approches notamment l’approche par les traits
de la personnalité 10 , l’approche démographique, l’approche environnementale et l’approche
interactionniste. Mais dans la littérature récente, l’approche reposant sur le rôle central de
l’intentionnalité dans le processus d’émergence organisationnelle, a fait son apparition. Selon cette
approche, tout comportement intentionnel peut être prédit par l’intention d’avoir ce comportement.
L’intention de créer est, quant à elle, fonction de l’attrait que représente ce choix pour l’individu et
de sa perception de la faisabilité du projet. C’est ce qui constitue le fondement des théories de
l’action raisonnée (Ajzen, 1975 ; Ajzen et Fishbein, 1980) et du comportement planifié (Ajzen,
1985, 1987, 1991). Les enseignements de ces modèles d’intention retiennent, selon Ajzen (1991),
Boissin et al. (2008), trois groupes de facteurs pour expliquer la décision de création d’entreprise :
les attitudes associées au comportement qui sont spécifiées par l’existence d’une idée ou d’un
projet de création plus ou moins formalisé, et la recherche d’informations ; les normes subjectives
qui s’expriment par le besoin d’accomplissement, la recherche de l’autonomie, la propension à la
9
L’objectif spécifique initialement fixé pour l’analyse de la survie étant exclus fautes de non disponibilité des données
devant permettre de le faire. Cet objectif fera donc l’objet d’une recherche future qui viendra sans doute compléter
celle-ci.
10
Cette théorie cherche à savoir ce qui différencie l’entrepreneur des autres acteurs de la vie économique. Ainsi ont été
testées avec fortunes diverses et des résultats parfois contradictoires les pistes de « traits » suivants : le besoin
d’accomplissement ; la confiance en soi et le « locus of control » ; le goût pour l’indépendance et l’autonomie ;
l’aversion pour le risque.
9
prise de risque et l’existence de modèles d’entrepreneur ; les perceptions du contrôle
comportemental qui se forment par les expériences professionnelles et associatives, les
programmes ou les formations en entrepreneuriat, l’accessibilité des ressources financières, des
informations et conseils. En ce sens, les variables généralement utilisées dans les tests empiriques
de cette théorie sont : l’âge, le sexe, le statut, le niveau de locus of contrôle, besoin
d’accomplissement et les attitudes envers les gens, les attitudes envers les institutions. Ces facteurs
agissent sur la désirabilité et la faisabilité de la création d’entreprise.
Age et situation matrimoniale, genre : il a été généralement admis dans la littérature que les
hommes sont environ deux fois plus entrepreneur que les femmes Reynolds et al. (2004). C’est ce
qui a poussé Carter et al. (2001) puis Robichaud (2007), à proposer que l’étude de l’entrepreneuriat
des femmes soi organisée de façon séquentielle en six (06) étapes suivantes : (1)- les
caractéristiques et motivations des femmes entrepreneurs (2)- les ressources et contraintes, (3)- Le
style de gestion des femmes entrepreneur, (4)- le financement et accès au crédit, (5)- leur réseaux,
(6)- la performance des affaires des femmes. Ainsi d’autres études montrent que les femmes sont
moins soucieuses d’entreprendre que les hommes (Robichaud 2007), moins orientées vers la
recherche du gain économique (Huges, 2005), ou dans la recherche de la croissance rapide de leurs
affaires.
Il est aussi admis que plus l’individu est jeune, plus il est plus motivé à entreprendre. La motivation
première dans ce cas selon Guillaume (1998) est surtout le défis avec lui-même (besoin
d’accomplissement, indépendance…) que par opportunité pour un marché ou à cause de pressions
diverses. En 1995, Gray et Coll, ont présenté quelques-unes des principales raisons qui motivent
souvent la création d’une entreprise en Amérique du Nord, en Europe et au Japon : être son propre
patron et être plus maître de son travail et de sa vie; trouver une autre possibilité d’avancement à
partir d’un emploi sans avenir; obtenir des fonds additionnels; fournir des produits qui ne sont pas
disponibles ailleurs.
Niveau d’éducation et l’expérience professionnelle : Le niveau d’étude semble, quant à lui, avoir
une importance pour expliquer le niveau d’intention d’entreprendre. Une partie de la littérature
considère l’éducation comme un facteur qui permet de quitter l’agriculture pour l’emploi salarié et
l’auto-emploi en zone rural, par contre Wu (2002) trouve que l’éducation associée à l’appartenance
au parti communiste dissuade les individus dans les zones urbaines à entreprendre en Chine.
Selon la littérature, l’activité entrepreneuriale d’un individu est aussi fonction de l’expérience
professionnelle. Cette expérience relate l’histoire entrepreneuriale de l’individu.
10
Traditionnellement, la plupart des entrepreneurs commencent leur carrière comme salariés. Le
travail constitue souvent un lieu de rencontre essentiel entre le créateur et l'idée. Il permet
d'observer et d'explorer en profondeur un secteur d'activité, un marché et un métier. L’expérience
professionnelle peut donc augmenter les perceptions des aptitudes entrepreneuriales et de ce fait,
contribuer éventuellement, au sein du processus entrepreneurial, à la formation de l’intention et à
l’acte de création. Il est rare de voir quelqu'un touché par la grâce et trouver une idée dans un
domaine qui lui est peu ou pas familier. Les opportunités décelées sont souvent à l'actif d'un
briscard doté d'une forte expérience professionnelle. La probabilité de créer une entreprise est alors
plus importante lorsque les individus arrivent à maturité professionnelle.
Entourage : Il s’agit de l’environnement familial, la famille est le premier milieu dans lequel les
valeurs de l’entrepreneur éventuel sont transmises. De nombreuses études démontrent la sur
représentation des entrepreneurs qui ont un parent, tant le père que la mère, eux-mêmes
entrepreneurs, comparativement à la population générale (Bossin et al.2008).
Attitude face au risque : Kihlstrom et Laffont (1979) étudient un modèle entrepreneurial (en se
basant sur les travaux de Knight) dans lequel les individus les plus averses au risque deviennent des
travailleurs alors que les moins averses au risque deviennent des entrepreneurs.
Réseaux interpersonnels : Djankov et al. (2006) montre qu’un important déterminant de la décision
d’entreprendre est la connaissance des personnes qui ont tenté l’entrepreneuriat. Pour Yeuh (2009)
les réseaux sociaux (ensemble des amis et connaissances qui sont des entrepreneurs) ont des
impacts sur les facteurs qui déterminent l’auto-emploi. En absence d’un système légale effectif, les
relations interpersonnelles sont préférées par les individus car ils permettent d’accroitre le flux
d’information et réduire les coûts de transaction liés au démarrage d’une affaire. Avoir un réseau
social faciliterait l’auto-emploi en permettant de surmonter les obstacles liés à l’accès aux crédits
d’une part, et la réduction des coûts d’autre part, (Djankov et al. 2006).
Notre analyse emprunte la voie de cette littérature récente fondée sur les modèles d’intention
entrepreneuriale. Toutefois les variables utilisées seront adaptées selon leur disponibilité.
Du point de vue théorique, trois grands courants de pensées sous-tendent la littérature sur l’analyse
de la croissance d’une entreprise.
La première théorie et considérée comme référence est celle évoquée par Gibrat (1931) et qui
explique la croissance d’une entreprise par sa taille.
11
La deuxième est l’approche néoclassique de la croissance qui est une amélioration au cadre de
référence de Gibrat, tient compte dans l’explication de la croissance d’une entreprise en plus de la
taille, la capacité managériale de l’entrepreneur (Jovanovic, 1982). Dans ce modèle, on retrouve
l’idée d’une hétérogénéité des niveaux de compétence managériale, développée notamment par
Lucas (1978). Ignorées au départ, les capacités des dirigeants se révèlent progressivement, au fur et
à mesure de l’activité, selon que les résultats sont conformes ou non aux espérances. Certaines
entreprises (les moins capables) disparaissent, les autres se développent avec un taux de croissance
qui diminue avec l’âge (à taille donnée), ainsi qu’avec la taille (à âge donné).
La troisième théorie est l’approche évolutionniste initiée par Nelson et Winter (1982). Cette
approche a enrichit l’analyse théorique de la croissance des entreprises. Selon ces auteurs, les firmes
en concurrence sur un même marché sont caractérisées par un niveau inégal de coûts de production
imputable à une différence de capacité technologique. Les firmes bénéficiant des coûts les plus bas
réalisent les plus gros profits. Dans la version la plus simple du modèle évolutionniste, la croissance
des entreprises est étroitement liée à l’importance des profits qui permettent la constitution de
nouvelles capacités de production. Le différentiel de rythme de croissance entre les entreprises d’un
même secteur s’interprète donc comme la conséquence de l’hétérogénéité des niveaux d’efficience
(ou plus généralement de compétence) des firmes. Ce modèle de base a été amendé dans plusieurs
directions. Ainsi, l’importance des délais de livraison et / ou leur politique en matière de prix ; les
conditions d’accès au financement extérieur ; de même que l’existence de coûts d’ajustement
(générés notamment par la nécessité de restructurer l’organisation lorsque celle-ci change de
dimension) sont d’autres éléments susceptibles de modifier les trajectoires individuelles de
croissance des entreprises.
Les déterminants relatifs à l’entreprise sont : la taille, l’âge, le montant des ressources financières
mobilisées à la création, la nature des ressources financières, location des locaux, entreprise filiale
d’une entreprise étrangère, la forme juridique de l’entreprise.
11
Ce modèle causal ignore les interactions entre les différentes catégories de facteurs et considère les influences
directes sur la croissance.
13
Les déterminants relatifs à la stratégie sont : le développement d’un réseau (réseau national ou
international), le type de marché (local, régional, national, international), la stratégie agressive.
Le niveau d’éducation : du point de vue théorique (Montgomery et al., 2005), on pense qu’il existe
un lien positif entre les performances d’une entreprise et le niveau des études du créateur
d’entreprise. Avec comme hypothèse que l’éducation améliore les compétences et les aptitudes des
individus. Elle facilite aussi l’accès à la connaissance, au capital, de même qu’elle facilite le
recrutement de personnel qualifié. De nombreuses études empiriques constatent effectivement que
le niveau d’éducation du dirigeant a un impact positif sur la croissance.
Activité antérieure comme indépendant complémentaire : le fait que, lors du lancement de son
activité, le dirigeant exerce d’autres activités professionnelles et ne se consacre pas uniquement à la
nouvelle entreprise pourrait influencer positivement sa croissance ultérieure. S’il exerce
parallèlement un emploi salarié, il n’est pas uniquement tributaire des revenus générés par son
entreprise ou son activité d’indépendant pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille. La
grande partie des études empiriques le prenant en compte ont conclu qu’il n’y a pas de lien
significatif avec la croissance de l’entreprise.
Connaissance du secteur d’activité : Elle peut également revêtir une certaine importance. Il est en
effet plausible de penser qu’une expérience antérieure dans le même secteur permet d’acquérir une
connaissance spécifique des produits, des procédés de fabrication, des technologies, des réseaux de
distribution et des contraintes liées à ce secteur d’activité. Elle peut donc avoir un impact positif sur
la bonne conduite des affaires.
Lien familial personnel avec un entrepreneur : Cette théorie suppose qu’un promoteur ou
dirigeant issu d’une famille comptant un ou plusieurs propriétaires-dirigeants bénéficiera de
l’expérience de ceux-ci et pourra compter sur un financement familial. En conséquence, on peut
émettre l’hypothèse que cette variable influencera positivement la croissance.
L’âge : Le fait qu’un individu plus âgé dispose en général de ressources financières plus
importantes et de réseaux d’affaires plus développés, ce qui réduit la probabilité d’être confronté à
des contraintes de liquidités contrairement à des individus jeunes. D’après la littérature empirique,
en cas de significativité, le lien est négatif.
14
Le sexe : Il est plausible de penser que les femmes sont habituellement plus centrées sur la famille
et moins disposées à poursuivre des objectifs liés à l’expansion de l’entreprise. Les institutions
financières ont plus souvent tendance à imposer des conditions plus strictes en ce qui concerne les
garanties de prêts si le chef d’entreprise est une femme, limitant de ce fait le potentiel de croissance
de ces entreprises.
La taille de l’entreprise : Elle est la caractéristique de l’entreprise qui a retenu l’attention des
chercheurs en raison de son importance pour la détermination de politiques économiques nationales
mieux adaptées. Elle a même fait l’objet de la loi de Gibrat (1931) selon laquelle le taux de
croissance des entreprises est dépendant de leur taille. La littérature n’est pas unanime sur l’effet de
la taille sur la croissance de l’entreprise.
L’âge de l’entreprise : Les études qui se sont penchées sur le lien entre l’âge des entreprises et leur
croissance font apparaître quasi unanimement un lien négatif. Ce qui suppose que Les entreprises
jeunes sont donc plus susceptibles de croître de manière significative que les entreprises plus âgées.
Cela suggère l’existence d’une relation négative entre l’âge de la firme et sa croissance, en raison
des rendements décroissants de l’apprentissage au cours du temps.
Nature des ressources financières : La source du financement est aussi importante que l’accès à ce
financement pour la croissance de l’entreprise. Certaines études ont montrées que l’utilisation de
fonds personnels, familiaux et amicaux au moment de la création de l’entreprise influence
négativement la croissance. Inversement, certaines recherches constatent que la probabilité de
croissance des entreprises ayant ouvert leur capital ou qui ne sont pas fermées à cette éventualité est
plus importante que celle des entreprises dont le dirigeant souhaite à tout prix conserver son
indépendance.
15
Forme/statut juridique de l’entreprise : Les entreprises constituées en personne morale – à
responsabilité limitée – affichent une croissance supérieure à celle des entreprises non constituées.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer le lien entre le statut de l’entreprise et la croissance. Ainsi Les
personnes morales peuvent émettre des actions, et les actionnaires, revendre celles qu’ils détiennent,
ce qui facilite la mobilisation des capitaux nécessaires à l’expansion. Les attentes des entrepreneurs
jouent également un rôle; le choix du statut juridique peut refléter leur évaluation du degré de risque
de leur projet et leur motivation pour investir et se développer.
La stratégie de l’entreprise : en termes de choix et d’étendue des marchés peut avoir un impact
significatif sur la croissance de l’entreprise. Toutefois, seuls certains facteurs relatifs à la
diversification géographique semblent exercer un impact significatif sur la croissance lorsqu’on les
étudie indépendamment d’autres types de déterminants (Janssen, 2002). D’autres études font
apparaître qu’une entreprise exportatrice est plus susceptible de croître qu’une autre et que dans
certains cas, les entreprises à forte croissance retirent plus de revenus de l’étranger que les
entreprises à faible croissance.
Des différentiels de croissance selon le secteur reflètent en partie les différences de rendements, de
technologie ou de concurrence qui existent entre les secteurs.
La grande partie des études empiriques plus récentes ont eu comme référence ce modèle théorique
de Janssen (2002) qu’elle adapte ou complète mais regroupe rarement l’ensemble des facteurs
précités. Chaque étude selon son objectif utilise les facteurs qu’elle juge pertinent. Ainsi, Guyot,
Janssen et Lohest (2006), trouvent dans une étude menée sur les PME wallonnes en Belgique que
16
quatre variables relatives à l’entrepreneur, trois variables concernant la firme et une seule variable
choisie ayant trait à la stratégie, influencent significativement 12 la croissance. Les facteurs
environnementaux ne semblent pas avoir d’impact. Les résultats démontrent que la croissance ne
peut être appréhendée que dans une perspective multidimensionnelle et plaident pour l’adoption
d’un modèle théorique complet intégrant des variables explicatives de types divers.
Par contre, Boukar et Julien (2009), ont centré leur analyse sur l’influence des facteurs
socioculturels sur les micro-entreprises (entre 0 et 5 employés) et les petites entreprises (entre 5 et
20 employés). Utilisant, un échantillon de micro et petites entreprises camerounaises, ils arrivent
aux résultats selon lesquels, les variables socioculturelles comme l’influence de la famille, de
l’ethnie et de la religion, en même temps que les qualités de l’entrepreneur tels son niveau
d’instruction et son expérience sont déterminants dans la croissance des entreprises africaines.
4. Méthodologie d’analyse
Les données utilisées pour cette analyse sont essentiellement primaires. Pour la collecte de données,
la ville de Lomé a été choisi compte tenue de la très forte concentration des entreprises dans cette
ville-capitale. Elle comptait 6585 entreprises enregistrées à la Chambre de Commerce et de
l’Industrie (CCIT) entre 2006 et 2010. La méthode de sondage utilisée est le tirage stratifié à deux
degrés selon les formes juridiques. Au niveau primaire, nous avons sélectionné 198 établissements,
84 sociétés à responsabilité limitée et/ou unipersonnelles et 18 sociétés anonymes soit au total de
300 entreprises.
Au second niveau, deux cadres au plus sont enquêtés dans chaque entreprise sélectionnée soit un
échantillon de 600 cadres. Il importe de préciser que la méthode de collecte utilisée est l’interview
directe.
12
Le niveau d’éducation, la taille de l’entreprise dans laquelle travaillait antérieurement le créateur, et l’âge du créateur
pour les variables liées aux dirigeants ; la taille de l’entreprise, la nature des ressources financières pour les variables
liées aux caractéristiques de l’entreprise ; le choix et l’étendue des marchés au niveau de la stratégie de la firme.
17
Les cadres interviewés dans les entreprises sont considérés comme des potentiels créateurs de leurs
propres entreprises. La raison est toute simple, étant dirigeant ou autre personnalités bien placées
dans l’administration d’une entreprise, ils ont une certaines capacités et maîtrise des rouages dans
les entreprises et constituent pour nous un vivier idéal pour la création de leurs propres entreprises.
La collecte des données proprement dite a durée une semaine soit du 02 au 6 mai 2011. Les
difficultés auxquelles le personnel de la collecte s’est confronté sont : le refus catégorique ou
absence répétée de certains directeurs d’entreprises ou personnel clé capable de fournir les
informations, la fermeture ou changement de lieux de certaines entreprises sélectionnées. Pour
pallier à tous ces problèmes évoqués, nous avons procédé au remplacement des entreprises de
même forme juridique se trouvant dans le même quartier. Ceci nous a permis d’enquêter 299
entreprises sur 300 sélectionnées et aussi d’interroger des entreprises dont la date de création ne se
situe pas dans la fourchette 2006-2010. Pour les mêmes raisons, seulement 432 cadres ont répondus
au lieu de 600 initialement prévus.
Le traitement des données qui comprend les activités suivantes : l’élaboration du masque de saisie,
la vérification et le classement des questionnaires, le dépouillement des questions ouvertes, la
saisie, l’apurement des fichiers et le transfert des données vers le logiciel d’analyse économétrique,
a été facilité par le logiciel CSPRO4.
Les données recueillies ont d’abord fait l’objet d’une analyse préliminaire pour faire ressortir les
différentes caractéristiques révélées et ensuite les analyses économétriques. Cette analyse
préliminaire est faite aux moyens de statistiques descriptives. Deux logiciels SPADPro5 et SPSS 12
sont utilisé à cette fin. SPADPro5 est utilisé pour l’analyse statistique multivariée et SPSS 12 pour
l’analyse économétrique.
18
certains groupes de variables) par rapport aux autres. Elle permet de résumer une masse
d’informations contenues dans plusieurs variables.
Cette technique permet d’obtenir plusieurs variables résumées appelées facteurs, qui dans la
présente étude permettent de caractériser les potentiels créateurs, et/ou les entreprises en croissance.
)). Seulement les Odds Ratio sont présenté dans les tableaux de résultats. Ces ratios sont calculés de
la façon suivante :
OR ˆ
Exp ˆi 1 , Si Exp ˆ 1
i
i
1 Exp ˆi , Si Exp
ˆ 1
i
Un OR supérieur à 1 dans une catégorie indique qu’il y a une plus grande probabilité de survenance
de l’évènement étudié ; par contre lorsqu’il est inférieur à 1 signifie une probabilité plus faible que
l’évènement se produise dans la catégorie considérée par rapport au groupe de référence. Ces ratios
s’interprètent toujours par rapport à la modalité de référence. Ce qui a nécessité la définition des
modalités de référence pour chaque variable dont les modalités sont supérieures ou égales à deux.
Dans les tableaux de résultats, ces modalités sont notées « Réf. »
19
La création d’entreprise : une analyse en modélisation logistique binaire13
La modélisation en modèle logistique binaire utilisée ici est inspirée et adapté de la méthodologie
de Yueh (2009). Ce modèle a pour base un modèle d’intention de création d’entreprise de la façon
suivante :
La décision de créer ou non une entreprise est ainsi modélisée à partir d’un modèle dichotomique
yi qui est la variable observée. y * est la variable latente non observable qui est expliquée par un
i
vecteur de variables X .
1 si yi* 0
y*i X i avec yi (1)
0 si non
X est le vecteur des variables associées à la décision de créer on non une entreprise, et le
vecteur des coefficients associés. Le vecteur des variables est composé de : l’environnement
institutionnel (capté par le statut légal de l’entreprise) ; les caractéristiques de l’entrepreneur (l’âge,
le sexe, le niveau d’éducation, l’expérience antérieure de l’entrepreneur, les motivations de
l’entrepreneur, attitude face au risque, situation sur le marché du travail, le capital social) ; les
13
Les modèles probit et logistiques linéaires sont généralement appliqués aux mêmes types de données c'est-à-dire
quand la variable dépendante est qualitative et binaire ; et donnent des résultats interprétables de la même façon. Ils
estiment la probabilité de survenance d’un évènement ; la différence est qu’ils utilisent des lois de probabilités
différentes. Le probit utilise une loi normale alors que le logit utilise une loi logistique.
20
conditions économiques (le taux de croissance du pays, le secteur d’activité, évolution du chômage,
corruption, mode de financement). est le terme d’erreur qui suit une loi logistique.
Dans le cadre de cette étude, l’évolution relative de l’emploi est utilisée comme mesure de la
croissance de l’entreprise. Pourquoi cet indicateur ? Il faut noter que la croissance a été mesurée sur
base d’une multitude de critères. Les deux critères les plus utilisés selon Janssen (2005) sont
l’emploi et les ventes. Ici, notre préférence pour l’emploi par rapport aux ventes se justifie car, outre
le fait qu’elle soit une mesure de la croissance économique, pour l’entrepreneur, elle peut constituer
un indicateur de son succès et, pour la société dans son ensemble, elle est une mesure de la
contribution économique de la firme au bien-être commun. C’est pourquoi ce critère a été utilisé par
de nombreux économistes et sociologues, bien qu’au sein des entreprises elles-mêmes, il semblerait
que le succès soit plus mesuré en termes de croissance des ventes et que ce dernier critère ait été
privilégié par les chercheurs en sciences de gestion (Weinzimmer, 1993).
Selon Child (1973), l’emploi est un critère adéquat pour mesurer la taille d’une organisation car ce
sont avant tout des humains qui sont « organisés ». Enfin, dans la mesure où le dirigeant attendra en
principe que la demande se stabilise avant de recruter du personnel, l’emploi est théoriquement
considéré comme une mesure moins volatile de la croissance que le critère des ventes. Dans la
plupart des cas, la stabilité de ce critère est accrue par les rigidités présentes sur le marché du travail
liées à une législation sociale contraignante et à de négociations collectives très fortes. Une des
raisons non moins importante se trouve être le fait que c’est souvent la seule donnée disponible et
facile d’accès dans des PME de pays en développement.
Cependant, l’on ne doit pas ignorer l'indicateur « chiffre d'affaires ou ventes » de mesure de la
croissance pourrait sembler plus fiable que celui de l'effectif, pour deux principales raisons. La
première est liée au manque de fiabilité des données sur les effectifs contenues dans les bases de
données. La seconde a trait au recours de plus en plus fréquent des entreprises à du personnel
21
extérieur ou des partenaires de sous-traitance, ayant pour conséquence d'accroitre fortement leur
activité, sans pour autant accroitre leurs effectifs. Les raisons évoquées précédemment justifient
donc le choix opéré pour la présente étude.
Ici également, une spécification logistique binaire est utilisée. Elle estime donc l’influence des
variables explicatives sur la probabilité de croissance des entreprises. La croissance d’une entreprise
est ainsi modélisée à partir d’un modèle dichotomique yi qui est la variable observée. y *i est la
variable latente non observable qui est expliquée par un vecteur de variables X .
1 si yi* 0
y*i X i avec yi (3)
0 si non
1 si yi* c
y i X i avec yi
*
(4)
0 si non
où c est une valeur attribuée à la croissance. L’équation 4 est le deuxième modèle (modèle 2) où la
croissance dépassant un certain seuil c est expliqué. Le seuil ici est de 50%.
X i est le vecteur de variables explicatives et i le terme d’erreur suivant une loi logistique et est
le vecteur des coefficients associés aux variables explicatives.
Les variables explicatives utilisées dans la littérature sont : le vecteur des variables explicatives
liées aux caractéristiques du créateur (l’âge, le sexe, le niveau d’éducation, la formation
professionnelle, nationalité, le nombre de créateurs, taille de l’organisme dans lequel travaillait
antérieurement le créateur, activité antérieure comme indépendant complémentaire, connaissance
du secteur d’activité, lien familial/personnel avec un entrepreneur) ; les facteurs liés aux
caractéristiques de l’entreprise (la taille de l’entreprise, l’âge, le montant des ressources financières
mobilisées à la création, nature des ressources financières, statut juridique de l’entreprise) ; les
facteurs liés à la stratégie de l’entreprise (appartenance à un réseau d’entreprise) ; les facteurs liés
à l’environnement de l’entreprise (taux de croissance sectoriel, le taux de chômage du pays).
22
Avec CPC = variables explicatives liées aux caractéristiques personnelles du créateur ; PSE =
variables explicatives liées au positionnement stratégique de l’entreprise ; CEN = caractéristiques
de l’entreprise, EVE = facteurs liés à, l’environnement de l’entreprise.
Le questionnaire ayant servi aux interviews est structuré en trois sections : la section I a servi à
collecter les données sur les caractéristiques du promoteurs/dirigeants des entreprises ; la section II
a servi à collecter les caractéristiques des entreprises ; et la section III qui a servi à collecter les
caractéristiques des potentiels promoteurs. L’analyse descriptive est aussi structurée de la même
façon.
Les résultats montrent que les promoteurs ont un niveau d’instruction ou d’éducation acceptable ;
soient 37% des enquêtés ont le niveau de l’enseignement supérieur, 27% ont atteint le niveau du
deuxième cycle du secondaire. Les principaux motifs de la création de leurs entreprises révélés à
travers l’enquête sont : « être indépendant » et « la perception d’une opportunité de marché » soit
30%, et 23% respectivement. Un rapprochement de ce résultat et de l’âge des promoteurs peut nous
conduire à conclure que plus les individus prennent de l’âge, plus ils créent leurs entreprises pour
devenir indépendant. Une autre explication que l’on peut évoquer est qu’en plus de devenir
indépendant, ces individus créent leurs affaires dans le but de garantir en quelque sorte leur retraite
étant donné le bas niveau des pensions.
Les résultats montrent par ailleurs que les promoteurs ne sont pas forcément d’origine
entrepreneuriale et le fait de créer l’entreprise pour être indépendant a pour conséquence que les
togolais s’associent rarement pour mener ou conduire leurs affaires. Ainsi 49% des entreprises
interrogées sont créées avec zéro associé et 88% avec un maximum de deux personnes.
Les hommes sont plus entreprenants que les femmes, 82% des promoteurs interrogés sont du sexe
masculin ; ils sont de nationalité togolaise et majoritairement chrétiens.
23
5.1.2. Les caractéristiques des entreprises
Les entreprises sont généralement crées sur les fonds propres du promoteur (75% des entreprises
interrogées sont créées sur fonds propres) ; et dans la plupart des cas dans le secteur du commerce et
de la distribution (73%), et ce sont des établissements. C’est justement ce constat qui aurait guidé
l’exclusion du secteur du commerce (achat et vente) dans les principaux domaines d’intervention de
l’ANPGF.
Les données collectées montrent que 8% des entreprises ont connu une décroissance, 31% n’ont
connu ni de décroissance ni de croissance ; 61% ont quand même connu une croissance 14 . Les
entreprises dont l’âge est compris entre 0 et 4 années révolues ont connu plus de croissance (49%),
ensuite suivent celles qui ont entre 5 et 9 ans ; ce qui permet de conclure que les entreprises les plus
jeunes sont celles qui ont connu le plus de croissance. 48% de ces entreprises ayant connues une
croissance, ont mobilisées au moins 1 million de FCFA à la création, et on note au passage que la
majorité des entreprises interviewées ont mobilisé plus de 1 millions à leur création (54%). En
général, 86% des entreprises sont dans des locaux loués, celles ayant connu une croissance
représentent 62%. Les plus fort taux de croissance sont obtenus dans les secteurs
communication/télécommunications (67%) et commerce (62%) ; et au niveau des promoteurs ayant
au moins le niveau d’instruction du deuxième cycle du secondaire. Au niveau de la forme juridique,
les SA/SAU et les SARL/SARLU ont enregistrées les plus forts taux de croissance soient
respectivement 78% et 71%. La croissance est positivement corrélée avec le nombre de personne à
la création, en ce sens que les entreprises créées seul ont connu moins de croissance que les autres.
Une gestion d’entreprise en tant qu’associés a donc beaucoup plus de chance de la mener sur la voie
de la croissance.
14
La notion de croissance analysée ici est la différence entre la taille de l’entreprise à sa création et sa taille actuelle.
C’est pour cela qu’il avait été choisi de n’enquêter que les entreprises créées et enregistrées à la CCIT entre 2006 et
2010. Mais compte tenues des difficultés sur le déroulement de la collecte les agents lors des remplacements ont dû
aller en dessous de 2006.
15
Ces 4 modalités sont : la décroissance (différence négative), pas de croissance (différence nulle), croissance faible
(différence positive entre 1 et 4) et forte croissance (différence positive au moins égale à 5).
24
croissance est forte. Un des résultats non moins important est que la croissance forte est obtenue
pour les promoteurs ayant au moins 40 ans, ce qui peut impliquer que l’âge du promoteur a un
impact sur la croissance de leur entreprise.
Cette population relativement jeune a aussi un bon niveau d’instruction, soit 60% des répondants
ont au moins un niveau d’instruction du deuxième cycle du secondaire et 32% ont un niveau
d’instruction de l’enseignement supérieur.
Les potentiels promoteurs n’ont pas d’équipe entrepreneuriale, ou au cas où ils en ont, ce sont des
amis ou des membres de leur famille. Ce qui confirme en quelque sorte le fait que les entreprises
sont souvent créées sur les fonds propres des associées et font rarement appel aux emprunts auprès
des institutions financières. Ils ne possèdent pas non plus, dans la majorité des cas, d’expérience
dans la création d’entreprises (73% des interviewés n’ont aucune expérience dans la création et pour
ceux qui ont l’intention de créer leurs propres entreprises dans un délai raisonnable, la moitié n’a
aucune expérience dans la création). Ils n’ont aussi pas d’expérience en management (pour
l’ensemble des interrogés) mais 64% de ceux qui désirent créer leur propre entreprise ont quand
même une expérience en management.
Le principal motif pour lequel ces potentiels promoteurs désir promouvoir leur propres entreprise se
trouve être « l’auto-emploi », avec une proportion de 48% suivi du « goût d’entreprendre » avec
une proportion de 19%. Ce qui peut s’expliquer par le fait des politiques de promotion de
l’entrepreneuriat des jeunes qui a pour but de leur fournir les moyens à s’auto-employer, leur donne
le goût d’entreprendre.
Pour ceux qui ne sont pas prêts à créer leur entreprise dans un délai raisonnable, ils avancent les
motifs suivants : prioritairement « le manque de moyen financiers », et accessoirement « le manque
de volonté et de temps », « le manque d’expérience », « le manque de nouveaux marchés à
exploiter ». Cette priorité peut s’expliquer par le fait qu’ils aiment entreprendre seul (pas d’équipe
entrepreneuriale fondatrice, ne sont pas nécessairement d’origine familiale entrepreneuriale, ne
dispose pas d’expérience dans la création de même que dans le management) et sur les fonds
25
propres, et étant relativement jeune et ne respectant pas les conditions de prêts ; il va de soi que le
manque de moyens financiers soit le principal handicap pour entreprendre.
Les interrogés estiment que « les difficultés d’accès au crédit », « la fiscalité défavorable » et la
« concurrence » sont autant de difficultés dont ils font face. Ceci peut s’expliquer par le fait
qu’étant relativement jeunes, ils ne peuvent pas respecter les conditions de prêts fixées par les
institutions financières ; surtout la disponibilité de garanties tangibles et/ou intangibles. C’est en
cela que l’ANPGF peut être d’une importance particulière pour booster l’entrepreneuriat surtout de
la frange jeune.
Les autres caractéristiques non moins importantes révèlent que ces potentiels promoteurs sont
majoritairement de sexe masculin et de religion chrétienne. Ces résultats n’ont rien de surprenants
car, la deuxième stratification est faite au sein des entreprises qui sont promus par les hommes et
des chrétiens. Ce qui laisse croire que les recrutements au sein de ces entreprises tiennent compte
des appartenances religieuses.
L’analyse descriptive multivariée n’est autre qu’une synthèse des différentes analyses descriptives
bivariées. Cette synthèse est faite aux moyens d’une analyse factorielle des correspondances
multiples dont les graphiques sont présentés ci-dessous. L’analyse factorielle des correspondances
multiples a été préférée à l’analyse en composante principale et/ou factorielle à cause de la nature
des variables (qui sont pour la plupart des variables qualitatives).
Pour ceux qui ont l’intention de créer leur propres entreprises, ils ont un niveau d’instruction
relativement élevé (deuxième cycle du secondaire et le supérieur). Ils sont plus âgés et occupent de
bonnes positions dans les entreprises où ils travaillent actuellement (directeur/chef d’entreprise,
26
cadre, contremaître) ; et disposent des expériences dans la création et dans le management
d’entreprises. Ils ont après leur diplômes, suivis des formations soit en entrepreneuriat ou en gestion
et disposent aussi des facilités d’investissement et de capital social favorable. Leurs principales
motivations sont « l’auto-emploi, l’amélioration du statut social, la réalisation d’un défi personnel,
le goût d’entreprendre et parce qu’ils disposent d’idées nouvelles ». Cependant ils estiment que la
concurrence et la fiscalité défavorable constituent les principales difficultés à entreprendre au Togo.
Ainsi le graphique 2 (Voir annexe) montre que les entreprises du groupe 1 sont des entreprises qui
ont mobilisés au moins 1 millions de FCFA à leur création et ces fonds sont pour la plus part des
cas empruntés au près des institutions de finance ; et dans une moindre mesure des actions vendus.
Elles ont comme forme juridique des SA/SAU et des SARL/SARLU généralement dans le secteur
de communication/télécommunication. Elles sont dirigées par des équipes hétérogènes et/ou des
managers externes. Leur promoteurs ont souvent le niveau d’instruction de l’enseignement
supérieur et n’ont pas forcément suivi des formations professionnelles après leur diplômes. Pour
ceux qui en ont suivi, ils l’ont suivi soit en entrepreneuriat ou en gestion. Ils disposent des
expériences en management et supervision. Ils sont généralement âgés et ont créé leur entreprise
pour la réalisation d’un défi personnel.
Les entreprises du groupe 2 sont généralement dans le secteur du commerce, ont mobilisées moins
de fonds à la création que celles du groupe 1 et ces fonds sont des fonds propres. Elles sont dirigées
par le créateur, par un dirigeant familial successeur au créateur, ou une équipe à dominance
familiale dont le niveau d’instruction n’excède pas souvent le deuxième cycle du secondaire.
Généralement dirigées par des femmes, elles sont créées pour permettre au promoteur d’être
indépendant et lorsqu’il y a une opportunité de marché qui se présente. Ces promoteurs ont aussi
rarement des formations professionnelles après leurs diplômes.
L’analyse statistique descriptive a fait ressortir un certain nombre de caractéristiques et profils, mais
il serait hâtive de tirer de conclusions fondées sur ces résultats. Il serait mieux d’adjoindre à ces
résultats les résultats économétriques qui font l’objet de la prochaine section.
27
5.3.Analyses économétriques
5.3.1.2.Expérience en création
Le fait de disposer d’une expérience antérieure dans la création est un facteur explicatif significatif
de la création de nouvelles entreprises. L’introduction de cette variable dans le modèle (M3) a
totalement inhibé les significativités des deux variables précédentes. Ce qui signifie que quel que
soit le niveau d’instruction et que la personne dispose ou non d’expérience en management, elle a
beaucoup plus de chance de créer une nouvelle entreprise si elle dispose déjà d’expérience en
création. Ce résultat soulève la problématique de la compréhension des facteurs explicatifs de la
disparition ou de la survie des PME au Togo.
28
Tableau 1 : Effets nets des variables sur la décision de création d’entreprise
Variables (modalités) M1 M2 M3 M4 M5 M6 M7 M8
Niveau d’instruction
Aucun/primaire Réf. Réf. Réf. Réf. Réf. Réf. Réf. Réf**
Secondaire 0.821 0.583 0.371 0.480 0.579 0.549 0.260 0.286
Supérieur 2.637** 1.746* 1.352 1.676* 1.857* 1.110* 1.501 1.677
Expérience en management
Oui 0.765** 0.179 0.196 0.129 0.098 0.118 0.087
Non Réf. Réf. Réf. Réf. Réf. Réf. Réf.
Expérience en création
oui 2.469*** 2.587*** 2.448*** 2.437*** 2.651*** 2.476***
Non Réf. Réf. Réf. Réf. Réf. Réf.
Formation professionnelle
Non 0.228 0.321 0.391* 0.367 0.398
Oui Réf. Réf. Réf. Réf. Réf.
Atouts à la création
Fiscalité/climat d’investissement 1.248** 1.156* 1.143* 1.295*
favorable
Facilité et sécurité d’investissement 3.465*** 2.951*** 3.614*** 3.854***
/capital social favorable
Marchés nouveaux Réf. Réf. Réf. Réf***.
Difficultés à la création
Fiscalité/climat d’affaire défavorable 2.221*** 2.154*** 1.971***
Insécurité des 1.880*** 2.063*** 2.017***
investissement/concurrence
Accès difficile au crédit Réf. Réf. Réf***.
Age
19-24 ans Réf. Réf*.
25-29 ans 5.377*** 4.772**
30-34 ans 6.198*** 5.202***
35-39 ans 2.373 1.631
40-49 ans 3.254* 2.589*
50 ans et Plus 3.665 2.864
Travail en entreprise
Non 0.569
Oui Réf.
Equipe entrepreneuriale
fondatrice
Seul 0.052
Famille et amis 0.061
Partenaires professionnels Réf.
Genre
Masculin 0.375
Féminin Réf.
Valeur du Chi-deux 11.624 16.624 37.903 38.846 53.251 70.648 82.552 87.268
Source : estimation de l’auteur à partir des données collectées.
Notes : ***(**)* significativité à 1%(5%)10%. Réf. Indique la modalité de référence pour la variable.
29
L’explication à ce fait est que lorsque le promoteur estime que l’environnement des affaires est
favorable, alors, le niveau d’instruction et le fait qu’il ait suivi ou non une formation professionnelle
après son diplôme ne constitue plus une variable de décision de création d’entreprise.
Par contre, lorsque l’environnement des affaires est jugé défavorable, la variable formation
professionnelle redevient significative. Ce qui signifie la formation professionnelle suivi par le
potentiel promoteur est mis à contribution lorsque les contraintes de l’environnement des affaires
deviennent fortes.
30
5.3.2. Résultats de l’estimation de la croissance (modèle Logistique binaire)
31
OR ˆ
Exp ˆi 1 , Si Exp ˆi 1
. Le modèle1 prend en compte la croissance positive dans le
i
1 Exp ˆi , Si Exp ˆi 1
cas général et le modèle 2 prend en compte la croissance positive supérieure à 50%.
Les résultats obtenus considèrent deux niveaux de la croissance : la croissance en générale prenant
en compte la croissance positive ; et la croissance supposée ici assez forte prenant en compte la
croissance supérieure à 50%. La croissance est matérialisée par l’évolution relative de l’emploi dans
les entreprises.
La taille de l’entreprise influence aussi négativement les deux formes de croissance analysées, mais
sa signification est plus forte (avec un seuil de 5% contre 10%) dans le modèle à forte croissance.
Ce résultat confirme la thèse de relation négative entre la taille d’une entreprise et sa croissance
confirmé par les études de Becchetti et Lovato, 2000 ; Janssen, 2002; Dunkelberg et Cooper, 1982.
En d’autres termes, les entreprises de grandes tailles éprouvent de difficultés à croitre surtout, à
connaitre une croissance forte.
L’âge du créateur influence aussi significativement la forte croissance, toutefois, cette variable ne
respecte pas le signe attendu. Tout laisse croire à travers les données collectées que les
entrepreneurs d’un certain âge avancé (supérieur à 40 ans) gèrent mieux leurs affaires que les
jeunes. Ce qui peut être expliqué par le fait que les promoteurs âgés ont la capacité de mobiliser les
garanties nécessaire à l’accès aux financements et donc prennent mieux soins de la gestion.
Quant à la motivation du promoteur, lorsqu’elle est « une opportunité de marché » elle influence
faiblement la croissance ; mais lorsqu’elle est « la situation antérieur sur le marché de travail », elle
influence fortement la croissance en générale d’une entreprise.
Le type de marché quel que soit ses modalités impacte significativement la croissance en général
mais pas la croissance forte.
Il ressort de ces résultats que la croissance est en générale (modèle 1) expliquée par la taille de
l’entreprise, en partie par son statut juridique (puisque seules les modalités Etablissement et
SARL/SARLU expliquent significativement la croissance), le niveau d’instruction secondaire,
l’appartenance du promoteur à une famille entrepreneuriale, le type de marché sur lequel opère
l’entreprise, et quand la situation de chômage ou d’expérience professionnelle peu satisfaisante du
promoteur avant la création de son entreprise est le principal motif.
33
Quand l’analyse se focalise un peu plus sur les entreprises ayant connues une croissance supérieure
à 50% (modèle 2), on constate que d’autres variables s’ajoutent à celles qui influencent la
croissance dans son ensemble. Ainsi, l’âge de l’entreprise dépassant 5ans influence
significativement la croissance de l’emploi dans les entreprises ; selon que l’entreprise fasse partie
d’un réseau international ou ne faisant partie d’aucun réseau n’a pas le même comportement de
croissance. S’y ajoutent d’autres facteurs comme l’âge du créateur (pour les créateurs âgés d’au
moins 40 ans, leur activité connait une croissance « assez forte » ; le type de clients (si les clients de
l’entreprise sont les administrations et/ou la grande distribution, l’activité croit de façon
significative) ; la démarche stratégique mettant l’accent sur les actions sur les prix.
6. Conclusion
L’objectif principal de cette étude est d’identifier les facteurs pertinents du développement de
l’entrepreneuriat (compris sous la création et la croissance des entreprises) au Togo.
Les résultats des différentes analyses montrent que quel que soit les qualités et les capacités
managériales et/ou entrepreneuriales dont disposent les individus, la perception de l’environnement
des affaires décrit par : la fiscalité, la sécurité des investissements, la concurrence et l’accès au
financement reste déterminante dans la décision de création d’entreprises par les togolais. Ce
résultat est très important parce que les individus interrogés sont déjà dans le domaine des affaires.
Ce sont en particulier des cadres d’entreprises d’un certain niveau de décision dans l’entreprise qui
ont été interrogés sur la création de leur propre entreprise.
Une implication de ce résultat est qu’une politique rendant plus favorable le climat d’investissement
et l’environnement en agissant sur les facteurs précités serait d’un apport essentiel pour motiver et
promouvoir la création des PME au Togo.
Ce qui amène à proposer comme mesure de politique, qu’en plus des politiques déjà mises en place
dans le cadre de l’ANPGF pour promouvoir la création de PME, l’Etat doit y joindre une politique
fiscale en la faveur des entreprises, et une politique garantissant la sécurité des investissements16.
16
La Sécurité des investissements est que l’activité économique nécessite de bonnes règles — des règles claires qui
établissent les droits de propriété et qui réduisent les coûts de résolution des litiges ; des règles qui permettent
d’accroître la prévisibilité des interactions économiques et assurent aux partenaires d’un contrat une sécurité et une
protection contre les abus.
34
incitations à une forte croissance doivent viser en priorité les entreprises nouvellement créées et
dont l’âge est inférieur à 5 ans. En particulier, les PME jeunes qui sont promues par des personnes
un peu âgées (40 ans au moins) et disposant d’un niveau d’instruction du supérieur car cette
catégorie de personnes ayant accumulé certaines expériences arrivent à mieux gérer leurs affaires et
à les mettre sur les sentiers de croissance.
Pour améliorer les réponses à la pauvreté par la réduction du chômage à travers la promotion de
l’entrepreneuriat, il importe de réadapter la politique fiscale en la faveur des entreprises jeunes
dont les affaires sont efficacement gérées et mises sur les sentiers de croissance par des personnes
d’un certain niveau d’instruction et ayant accumulées une certaines expériences pour la conduite
des affaires.
35
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37
Annexes
Tableau 3 Résultats de la régression modèle 1 de la croissance à la sortie de logiciel SPSS 12
B S.E. Wald df Sig. Exp(B)
Step 1a age_entre(1) ,065 ,329 ,039 1 ,844 1,067
s1q11bis1 ,730 2 ,694
s1q11bis1(1) ,247 ,327 ,572 1 ,450 1,280
s1q11bis1(2) -,071 ,685 ,011 1 ,918 ,932
s1q10bis(1) ,354 ,359 ,974 1 ,324 1,425
s1q12(1) ,338 ,541 ,390 1 ,532 1,402
s1q13(1) ,361 ,417 ,747 1 ,387 1,434
s1q14bis 2,579 2 ,275
s1q14bis(1) ,212 ,499 ,180 1 ,671 1,236
s1q14bis(2) -,752 ,505 2,217 1 ,136 ,472
s1q15 1,232 2 ,540
s1q15(1) ,149 ,492 ,092 1 ,761 1,161
s1q15(2) ,931 ,847 1,208 1 ,272 2,538
s1q09 ,050 ,028 3,269 1 ,071 1,051
s1q04 5,196 2 ,074
s1q04(1) ,961 ,423 5,153 1 ,023 2,615
s1q04(2) ,555 ,753 ,543 1 ,461 1,741
s2q09bis 2,278 2 ,320
s2q09bis(1) ,326 ,296 1,213 1 ,271 1,385
s2q09bis(2) -,602 ,783 ,590 1 ,442 ,548
niv_instbis 4,363 2 ,113
niv_instbis(1) -,960 ,483 3,952 1 ,047 ,383
niv_instbis(2) -,612 ,533 1,317 1 ,251 ,543
age_cr_a ,613 4 ,962
age_cr_a(1) ,122 ,666 ,034 1 ,854 1,130
age_cr_a(2) -,134 ,650 ,042 1 ,837 ,875
age_cr_a(3) ,053 ,708 ,006 1 ,940 1,055
age_cr_a(4) -,178 ,878 ,041 1 ,839 ,837
s2q13(1) -,100 ,325 ,095 1 ,758 ,905
s2q14(1) -,650 ,317 4,212 1 ,040 ,522
s2q15bis 1,019 2 ,601
s2q15bis(1) -,230 ,441 ,272 1 ,602 ,794
s2q15bis(2) -,622 ,616 1,019 1 ,313 ,537
s2q16 8,510 2 ,014
s2q16(1) -,983 ,432 5,184 1 ,023 ,374
s2q16(2) -1,702 ,696 5,980 1 ,014 ,182
s2q17bis ,347 2 ,841
s2q17bis(1) ,203 ,473 ,184 1 ,668 1,225
s2q17bis(2) ,180 ,334 ,289 1 ,591 1,197
s2q18bis 5,254 2 ,072
s2q18bis(1) -,482 ,370 1,695 1 ,193 ,618
s2q18bis(2) -,860 ,391 4,845 1 ,028 ,423
s2q19 ,264 ,167 2,491 1 ,114 1,302
s2q10(1) -,306 ,294 1,085 1 ,298 ,736
s2q06(1) -,337 ,314 1,150 1 ,284 ,714
s2q02(1) ,144 ,379 ,144 1 ,704 1,155
Constant 1,017 1,026 ,983 1 ,321 2,765
Note: les variables portant “bis” sont obtenues après recodage des variables elles-mêmes. Par exemple,
S2q18bis est obtenu après avoir recodé la variable s2q18. Ces variables avec « bis » ne se trouvent pas dans
le questionnaire.
38
Tableau 4 : Résultats de la régression modèle 2 de la croissance à la sortie de logiciel SPSS 12.
B S.E. Wald df Sig. Exp(B)
Step 1a age_entre(1) ,654 ,380 2,962 1 ,085 1,924
s1q11bis1 1,872 2 ,392
s1q11bis1(1) ,378 ,393 ,925 1 ,336 1,459
s1q11bis1(2) -,444 ,763 ,338 1 ,561 ,642
s1q10bis(1) ,021 ,417 ,003 1 ,959 1,022
s1q12(1) -,483 ,635 ,578 1 ,447 ,617
s1q13(1) -,562 ,500 1,264 1 ,261 ,570
s1q14bis 3,125 2 ,210
s1q14bis(1) ,527 ,551 ,915 1 ,339 1,694
s1q14bis(2) -,954 ,698 1,870 1 ,172 ,385
s1q15 7,232 2 ,027
s1q15(1) -,409 ,591 ,478 1 ,489 ,664
s1q15(2) 2,055 ,823 6,229 1 ,013 7,803
s1q09 ,042 ,017 5,988 1 ,014 1,043
s1q04 8,712 2 ,013
s1q04(1) 1,271 ,480 7,010 1 ,008 3,564
s1q04(2) -,650 ,947 ,472 1 ,492 ,522
s2q09bis 2,476 2 ,290
s2q09bis(1) -,306 ,350 ,768 1 ,381 ,736
s2q09bis(2) ,938 ,861 1,188 1 ,276 2,555
niv_instbis 9,688 2 ,008
niv_instbis(1) -1,577 ,560 7,945 1 ,005 ,207
niv_instbis(2) -1,899 ,631 9,056 1 ,003 ,150
age_cr_a 5,742 4 ,219
age_cr_a(1) -1,275 ,781 2,664 1 ,103 ,279
age_cr_a(2) -1,833 ,784 5,466 1 ,019 ,160
age_cr_a(3) -1,588 ,835 3,614 1 ,057 ,204
age_cr_a(4) -1,776 ,984 3,260 1 ,071 ,169
s2q13(1) ,475 ,399 1,415 1 ,234 1,607
s2q14(1) ,593 ,378 2,469 1 ,116 1,810
s2q15bis 5,191 2 ,075
s2q15bis(1) ,246 ,477 ,267 1 ,605 1,279
s2q15bis(2) -1,523 ,802 3,607 1 ,058 ,218
s2q16 ,513 2 ,774
s2q16(1) -,340 ,531 ,410 1 ,522 ,712
s2q16(2) ,098 ,817 ,014 1 ,905 1,102
s2q17bis 4,359 2 ,113
s2q17bis(1) -,208 ,589 ,125 1 ,724 ,812
s2q17bis(2) ,688 ,409 2,831 1 ,092 1,989
s2q18bis 3,942 2 ,139
s2q18bis(1) -,814 ,444 3,354 1 ,067 ,443
s2q18bis(2) -,580 ,484 1,441 1 ,230 ,560
s2q19 ,236 ,187 1,591 1 ,207 1,266
s2q10(1) -,561 ,352 2,548 1 ,110 ,570
s2q06(1) -,295 ,371 ,629 1 ,428 ,745
s2q02(1) ,366 ,468 ,612 1 ,434 1,441
Constant ,867 1,194 ,527 1 ,468 2,380
39
ÉTUDE DES FACTEURS DÉTERMINANTS DE
L’ENTREPRENARIAT AU TOGO:
Cas de la ville de Lomé
QUESTIONNAIRE INDIVIDUEL
PERSONNEL D’ENCADREMENT
CONFIDENTIEL : Toutes les informations collectées sont couvertes par le secret statistique. Elles sont donc
strictement confidentielles et ne seront utilisées qu’à des fins statistiques et les renseignements individuels d’ordre
économique ou financier figurant sur le questionnaire d’enquête ne peuvent en aucun cas être utilisés à des fins de
contrôle ou de répression économique.
40
Section I : Identification et caractéristiques de l’entreprise
41
Section II : caractéristiques du promoteur/dirigeant et autres caractéristiques
43
SECTION III : Caractéristiques des Potentiels Créateurs
N° S3Q01.Fonction S3Q02 S3Q03. S3Q04. Quel est S3Q05. Quel est votre S3Q06. Avez-vous S3Q07. Quelle S3Q08. Quelle est
d’ordre du répondant Quel est Quel est votre statut niveau d’instruction? suivi une formation est votre votre ethnie?
votre votre matrimonial? professionnelle nationalité?
âge? sexe? 1. Aucun après votre
2. Primaire diplôme ? 1. Adja-éwé
1. Marié 3. Premier cycle du 1. Togolaise 2. Kabyè-tem
1.-------------- 1.Masculin 2. Célibataire secondaire 1. Non 2. Etrangère 3. Paragourma
2.Féminin 3.Divorcé(e)/séparé(e 4. Deuxième cycle 2. En gestion 4. Akposso-akébou,
2.-------------- ) du secondaire 3. Entrepreneuriat ana-ifè
4.Veuf(ve) 5. Supérieur 4. Autre---------------- 5. Autres -----------
S3Q09. Quelle S3Q10. Dans S3Q11. Si oui pour S3Q12 Si non, pour S3Q13. Quel est le S3Q14. Quelle est la S3Q15. Quel est S3Q16. Avez-vous
est votre combien de quel motif principal ? quel motif principal atout dont principale difficulté votre entourage travaillé dans une
religion? temps comptez principal? vous disposez pour à laquelle vous êtes entrepreneurial? entreprise ?
vous créer (pourquoi >12 mois) la création? confronté?
votre 1. Auto-emploi 1. Dans la famille 1. Non (aller à S3Q17)
1.Chrétienne entreprise? 2. Goût d’entreprendre 1. Facilité 2. Parmi les 2. Directeur / chef
2.Musulmane 3. Idée nouvelle d’investissement 1. Accès difficile au proches d’entreprise
3.Animiste 4. Réalisation d’un défi 1.----------------------- 2. Sécurité des crédit 3. Personne 3. Employé /ouvrier
4.Autres ------- 1. Oui (si<12 personnel investissements 2. Insécurité des 4. Contremaître
mois) 5. Amélioration du statut 2.----------------------- 3. Fiscalité favorable investissements 5. Cadre
2. Non (Si >12 social 4. Marché nouveau 3. Fiscalité 6. Autres ------------
mois ) (aller à 6. Autres ----------- 2.----------------------- 5. Capital social défavorable
S3Q12) favorable 4. Concurrence
(aller à S3Q13) 6. le climat des 5. le climat d’affaire
affaires favorable défavorable
7. Autres -------------- 6. Autres --------------
44
S3Q17. S3Q18. Avez- S3Q19. Si oui, S3Q20. Avez- S3Q21. Si oui S3Q22. S3Q23. Équipe S3Q24. Dans quel S3Q25. Pourquoi
Quelle était vous une donnez le vous une donnez le Avez-vous entreprenariale secteur/branche avez-vous choisi ce
la taille de expérience nombre expérience en nombre des fondatrice d’activité aimeriez- secteur?
cette dans la d’années (en management? d’années (en conseillers? vous créer votre
entreprise ? création? années années entreprise ?
révolues) révolues) 1. seul
2. avec les amis 1. secteur actuellement
3. avec les 1. Commerce en croissance
partenaires 2. Agriculture 2. Formation dans le
1. oui 1. Oui 1. non professionnels 3. Banque/Institution domaine
2. non 2. Non 2. Externes 4. famille Financière 3. Expérience
3. Internes 5. autres (à 4. Assurance professionnelle dans le
préciser) 5. Industrie secteur
6. Communication 4. Nouvel secteur à
(Fin de /Télécommunication explorer
l’interview si 7. Autres --------------- 5. Autre -----------------
S3Q10 est non)
45
Graphique 1 : Analyse multidimensionnelle du profil des potentiels promoteurs.
46
Graphique 2 : Analyse multidimensionnelle du profil des entreprises en croissance.
Groupe 1
Groupe
2
47
48