Evolution de L'audit
Evolution de L'audit
Evolution de L'audit
Le terme audit provient du latin « audire » qui signifie écouter, c'est une notion qui est utilisée dans de multiples sens : écouter (audition d'un témoin), vérifier
(audition des comptes), conseiller (auditeur de nonciature) ou encore dans le sens d'instruction judiciaire (auditeur de rote). Mais son sens originel reste celui
d'écouter du fait que les romains l'employait pour désigner un contrôle sur la gestion des provinces au nom de l'empereur.
Cette notion fut introduite par les anglo-saxons au début du 20 ème siècle pour la gestion, ainsi le premier cabinet d'audit fut fondé au 19 ème siècle à
Londres. Il s'attache notamment à détecter les anomalies, les fraudes et les risques au sein des organismes et les secteurs d'activité qu'il examine.
Auditer une entreprise ou un service, c'est écouter les différents acteurs pour comprendre et faire comprendre le système en place ou à mettre en place.
A noter qu'il existe une typologie d'audit, mais le domaine le plus connu est celui d'audit comptable et financier qui consiste à contrôler la validité des états
financiers émis par une entreprise, à coté de ce type d'audit il y'a l'audit opérationnel, légal, juridique, informatique, social, fiscal...etc.
Le développement des pratiques de contrôle des comptes a été suivie par une évolution des structures économiques, c'est à partir du 19 ème siècle que ces
pratiques se sont développées de manière systématique en parallèle avec l'émergence de l'entreprise moderne et c'est à cette époque que remonte
l'apparition progressive de l'audit sous la forme qu'il connaît actuellement. En effet, l'audit a connu une évolution au niveau méthodologique, d'une part
ses origines historiques remontent à l'époque sumérienne, d'une autre part la première technique dont l'auditeur se basait pour faire sont travail était
le pointage détaillé qui consistait à faire un pointage de toutes les écritures passées au niveau du journal. Toutefois le problème d'exhaustivité se posait
d'où le passage à l'approche par les systèmes, celle-ci consistait à évaluer les systèmes de contrôle interne avec l'idée que tout dysfonctionnement à ce
niveau engendrerait un mauvais enregistrement comptable et par conséquent une mauvaise qualité des comptes. Dans le souci de réduire le coût de sa
mission, l'auditeur se devait de trouver une approche qui concilie entre maximisation de l'assurance et coût faible des missions. Ce double défi a pu être
atteint avec l'approche par les risques qui décompose la mission d'audit en 3 phases.
Origine de l'audit
La notion d'audit est le résultat d'une évolution historique qui a entraîné l'émergence d'une activité bien définie, une activité qui devient aujourd'hui à la mode,
et qui se distingue d'autres activités voisines (notamment le contrôle de gestion).
Les premières démarches de contrôle et de normalisation remontent à l'antiquité. En effet les sumériens du 2 ème millénaire avant JC avaient déjà compris
l'utilité d'établir une information objective entre les partenaires économiques, ainsi le fameux code de Hammourabi ne se contentait pas seulement de définir
les lois commerciales et sociales générales mais il mentionnait aussi l'obligation d'utiliser un plan comptable et de respecter les normes de présentation afin
d'établir un support fiable de communication financière.
Plu tard dès le III ème siècle avant JC, les gouverneurs romains ont nommés des questeurs qui avaient pour mission de contrôler les comptabilités de toutes
les provinces et à cette époque qui apparut le terme audit du latin « audir ».
En effet jusqu'à la fin du 19 ème siècle, la finalité d'audit était la détection des fraudes sous la demande des pouvoirs publics, ainsi les modes de contrôle se
basaient sur la vérification détaillée et exhaustive des pièces comptables.
A partir du début du 20 ème siècle, on a assisté à des nouvelles méthodes de contrôle, il s'agissait des méthodes de sondages sur pièces justificatives. Cette
évolution a été due à la croissance de la taille des organisations contrôlées. Au milieu du 20 ème siècle, la finalité d'audit était de porter un jugement sur la
validité des comptes annuels. Mais suite à l'importance des procédures de fonctionnement de l'entreprise de nos jours, les auditeurs ont commencé à rendre
compte et d'apprécier l'intérêt de la qualité de ces procédures pour s'assurer de la fiabilité des informations produites par le système comptable.
On ne peut que dire que l'audit dont on parle actuellement est la résultante de cette évolution historique.
Pointage détaillé
Appelée aussi l'approche par les sorties, le pointage détaillé est une vérification le plus souvent exhaustive des transactions et des enregistrements
comptables.
Il consiste à pointer toutes les écritures comptables présentes dans les livres par rapprochement avec les documents sources, vérifier les factures ainsi que
s'assurer que le même montant apparaît des les comptes des tiers. Ainsi à chaque vérification, l'auditeur est amené d'ajouter un sigle devant chaque chiffre
pour indiquer qu'il avait contrôlé.
En effet ce full audit a permis aux auditeurs de vérifier les exactitudes des comptes mais ne prouvant que le bon équilibre en partie double, l'auditeur ne
rendait pas compte du bien fondé des écritures comptables (par exemple qu'une facture pour l'achat de marchandises avait été précédée par une livraison
du bien concerné).
Contrôle analytique
Suite à l'évolution du volume des transactions et des enregistrements comptables à vérifier ainsi que la découverte des fraudes importantes mettant en cause
la responsabilité de l'auditeur, le pointage détaillé a perdu son utilité d'où l'apparition d'une nouvelle technique à savoir le contrôle analytique.
C'est une méthode que beaucoup d'auditeurs y ont recours aux différents stades de leurs missions. En effet, ces derniers obligés d'effectuer des travaux de
vérification par sondage s'y référent souvent pour mieux connaître l'entreprise, pour identifier les domaines de risques potentiels et pour collecter des
éléments probants sur la vraisemblance ou sur le caractère raisonnable des comptes annuels.
Il consiste en une comparaison analytique des comptes sociaux de l'entreprise avec ceux de l'année précédente pour y déceler tous les éléments
significatifs.
Concernant l'identification des comptes à risques potentiels, c'est l'analyse financière du bilan et du CPC qui permet d'en faire. Par exemple prolongement du
nombre de jours d'encours clients peut indiquer un problème d'encaissement de créances clients qui par la suite amènerait l'auditeur à étudier l'adéquation
des provisions pour créances douteuses.
Concernant la détermination du caractère raisonnable des informations contenues dans les comptes, l'auditeur se base sur l'étude des fluctuations,
tendances et ratios tirés des comptes annuels par comparaison avec les exercices antérieurs, les budgets et même les résultats des entreprises similaires.
Revue de vraisemblance : elle consiste à procéder à un examen critique des composantes d'un journal pour identifier celles qui sont anormales
(ex : un compte client sans nom, une écriture débitrice dans un compte normalement créditeur, un libellée incohérent...)
Comparaison de données absolues : il s'agit des données considérées pour elles même et non pas par rapport à d'autres éléments de référence.
Ces données doivent l'objet de diverses analyses :
Ø Par rapport à un budget pour savoir si les objectifs fixés ont été atteint.
Ø Par rapport aux même données dans des entreprises comparables pour identifier les particularités de l'entreprise en question.
Comparaison de données relatives : ces données relatives supposent qu'il existe une relation directe entre une donnée et un élément de
référence. Cette relation est généralement calculée sous forme de ratio. Ces ratios peuvent être analysés :
Les analyses de tendances : elles consistent à procéder aux différentes analyses décrites précédemment mais sur une période plus longue pour
essayer d'en tirer des règles plus précises sur les relations qui existent entre les données utilisées et de prévoir les chiffres de la période en cours (ex :
analyser la progression des ventes sur plusieurs exercices pour déterminer un taux de progression normal)
A noter que l'auditeur cherche aussi à s'assurer de la cohérence réciproque des différentes informations, par exemple il peut vérifier que l'augmentation du
poste « créances clients » au bilan par rapport à la période précédente est liée à l'augmentation des ventes et non pas au prolongement du délai de
règlement des clients.
Bien que cette technique a porté beaucoup pour l'audit, elle reste critiquée du fait que certains la considèrent comme un support et non pas comme étant une
technique du fait qu'elle ne permet d'apporter des preuves suffisantes quant à l'existence physique des actifs (par exemple il peut y avoir lieu à la vente des
stocks non existants à des clients fictifs).
L'idée de base de cette approche est l'analyse et l'évaluation du contrôle interne de l'entreprise.
A signaler que le contrôle interne est le moyen ayant pour but d'assurer la fiabilité de l'information, le respect des instructions de la direction ainsi que la
protection du patrimoine de l'entreprise, et les moyens pour assurer la pérennité de cette dernière sont les suivantes :
La démarche consiste à recueillir au maximum des informations sur l'entreprise, d'une part les aspects significatifs de l'entreprise, ses produits, ses résultats
et enfin les structures de son capital. D'une autre part, l'auditeur doit s'intéresser au fonctionnement du contrôle interne de l'entreprise. A partir de là, il sera
amener à constituer son dossier permanent qui doit être mis à jour annuellement et qui lui permettra d'orienter sa mission du contrôle externe.
En général, l'évaluation du contrôle interne de la société contrôlée a pour objectif d'identifier les risques liés à son fonctionnement et d'adapter les travaux
d'audit en conséquence. Elle repose sur l'évaluation des procédures de l'entreprise (circuits et circulation des biens et documents, utilisation de documents
normalisés, instauration d'un système de contrôle). Elle vérifie en particulier la séparation des taches entre les personnes chargées des fonctions
opérationnelles, de la détention des biens, de l'enregistrement comptable et du contrôle.
La description des procédures de l'entreprise: elle est réalisée par l'intermédiaire d'entretiens avec les responsables et le personnel des
différents services de l'entreprise, ainsi que par l'étude de sa documentation interne afin d'obtenir une description des taches. Cette étape peut être
guidée à l'aide d'un questionnaire.
La deuxième étape est :
La réalisation des tests de conformité: ils doivent montrer que les procédures déjà décrites sont effectivement mises en œuvre dans l'entreprise.
Concrètement, l'auditeur va suivre quelques transactions tout au long de la procédure et cela pour s'assurer qu'elle a été vraiment mise en œuvre.
Par exemple, lors de la réalisation de tests de conformité sur le cycle vente d'une entreprise, l'auditeur va partir des ventres prises au hasard dans le journal
des ventes et vérifier la facturation, la sortie des stocks, l'établissement du bon de livraison, la commande, le règlement client...
Une fois ces deux étapes se réalisent, l'auditeur dispose d'outils méthodologiques tel que les questionnaires qui ont pour but d'examiner successivement les
éléments d'un dispositif de contrôle performant, il va s'attacher à dégager les points forts et faibles du contrôle interne, cela va lui permettre de modifier le
programme de contrôle des comptes pour tenir comptes des risques liés aux faiblesses relevées (par exemple si il a relevé des faiblesses des les procédures
de suivi des comptes clients, à la fin de l'année il renforcera ses vérifications du compte clients).
En effet, cette méthode revêt une importance considérable et cela pour plusieurs raisons :
Audit informatique
Il a pour objectif de vérifier la fiabilité de l'outil informatique et de l'usage qui en est fait et donc d'établir un constat des points forts et des points faibles et
aussi de dégager les recommandations d'amélioration.
En effet le recours à cet outil permet à l'auditeur de développer ses propres outils de travail.
Il faut signaler que la mission de l'auditeur ne va pas changer, il continue à porter un jugement sur la sincérité et la régularité des comptes.
Mais l'informatique reste la source de deux types de risques auxquels l'auditeur doit faire face :
La séparation des taches doit être révisée car le centre de traitement de l'information concentre toute une variété des taches qui ne sont plus
dissimulées à travers divers services de l'entreprise (la saisie, le traitement, le transfert et le stockage de l'information ne doit pas être entre les mains
d'une seule personne)
L'accès physique au matériel doit être rigoureusement contrôlé, en plus de l'accès à distance aux données immatérielles qui ne doit être possible
qu'à travers une procédure savante de gardiennage technique (password).
Approche par les risques
Manque des auditeurs pour effectuer toutes les missions confiées à eux, chose qui conduisait à une surcharge d travail.
La pression forte sur les auditeurs afin d'améliorer la qualité de leurs missions, c'est une pression qui a été exercée par les autorités boursières
aux USA et en France.
La négociation par les clients de cabinet d'audit des honoraires demandés par les auditeurs, et que d'après eux doivent être fixés sur une base
concurrentielle.
Ces trois causes ont amené les auditeurs à améliorer leur travail tout en garantissant à l'entreprise contrôlée la sincérité et la régularité des comptes et tout
en réduisant au maximum la durée de sa mission.
Quant à l'entreprise, cette dernière est censée comprendre parfaitement que la mise en œuvre d'un système efficace du contrôle permanent interne peut lui
apporter un avantage opérationnel considérable.
L'entreprise pour réduire les honoraires d'audit est amenée d'améliorer son propre dispositif du contrôle (revoir la pertinence du système du contrôle de
gestion et à renforcer l'équipe d'audit interne).
Le cabinet d'audit pour optimiser son contrôle et minimiser les risques d'erreurs dans l'appréciation des comptes, est obligé de construire une approche
statistique qui tente de mesurer l'effet d'omission, de fraude ou de mauvaise imputation sur les comptes. Cette approche tient également compte des risques
qui entour l'entreprise dans ses activités spécifiques d'où l'étude de certains phénomènes tel que :
Chacun de ces éléments comporte un risque potentiel de diminution de la valeur du patrimoine de l'entreprise.
Bien entendu, l'auditeur intègre dans sa démarche actuelle les techniques se rapportant aux autres étapes de l'évolution d'audit dans la mesure où elle lui
fournisse l'épreuve dont il a besoin pour son audit.
Conclusion
L'audit dont on parle actuellement fait références à ces différentes méthodes malgré les insuffisances qu'apportent certaines.
C'est une notion qui n'est pas statique, elle se développe au fur et à mesure du développement de l'environnement économique.
Son évolution ne s'arrête pas à ce niveau, mais elle continue à se développer et à s'imposer comme un outil indispensable pour la gestion de l'entreprise.