La Pierre Seche Mode D Emploi Ed1 v1 PDF

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Chantiers pratiques Chantiers pratiques Christian Lassure

Christian Lassure
Ce document est la propriété exclusive de Daryl BOUABRE ([email protected]) - 27 avril 2019 à 17:26
La pierre sèche,
mode d’emploi

La pierre sèche,
Préparer son chantier • Édifier un mur • Construire une cabane • Remonter un mur de soutènement

La pierre sèche, mode d’emploi


mode d’emploi
Cet ouvrage réunit toutes les informations nécessaires à la réalisation dans les
règles de l’art d’une belle maçonnerie de pierre sèche. Pour ériger un mur de
clôture, remonter un mur de soutènement ou se lancer dans la construction
d’une cabane semblable à celles, si pittoresques, qui parsèment la France du Sud,
il faut en effet renouer avec le savoir-faire peu à peu disparu du paysan maçon.
Christian Lassure, spécialiste reconnu de l’architecture de pierre sèche, a
passionnément contribué à la redécouverte, depuis une trentaine d’années, de
cet ensemble de techniques traditionnelles. Il nous en livre ici généreusement
toutes les clés, depuis la tranchée de fondation jusqu’aux secrets de la voûte en
encorbellement. Couverture : studio Eyrolles © Éditions Eyrolles

Chantiers pratiques
ISBN : 978-2-212-13896-2
Code éditeur : G13896

12 E

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Chantiers pratiques Chantiers pratiques Christian Lassure

Christian Lassure
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La pierre sèche,
mode d’emploi

La pierre sèche,
Préparer son chantier • Édifier un mur • Construire une cabane • Remonter un mur de soutènement

La pierre sèche, mode d’emploi


mode d’emploi
Cet ouvrage réunit toutes les informations nécessaires à la réalisation dans les
règles de l’art d’une belle maçonnerie de pierre sèche. Pour ériger un mur de
clôture, remonter un mur de soutènement ou se lancer dans la construction
d’une cabane semblable à celles, si pittoresques, qui parsèment la France du Sud,
il faut en effet renouer avec le savoir-faire peu à peu disparu du paysan maçon.
Christian Lassure, spécialiste reconnu de l’architecture de pierre sèche, a
passionnément contribué à la redécouverte, depuis une trentaine d’années, de
cet ensemble de techniques traditionnelles. Il nous en livre ici généreusement
toutes les clés, depuis la tranchée de fondation jusqu’aux secrets de la voûte en
encorbellement. Couverture : studio Eyrolles © Éditions Eyrolles

Chantiers pratiques

Code éditeur : G13896


ISBN : 978-2-212-13896-2

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mode d’emploi
La pierre sèche,

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Dans la même collection
Yves Baret, Traiter l’humidité, 2e éd.
Monique Cerro, Enduits chaux et leur décor, mode d’emploi
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Monique Cerro et Thierry Baruch, Enduits terre et leur décor, mode d’emploi
Collectif d’auteurs, Papier peint, style et pose
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Patrig Le Goarnig, L’isolation bio de la maison ancienne
Jacques Revel, Bien aménager, bien utiliser son four à pain
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Pierre Thiébaut, Guide d’achat de la maison ancienne
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Iris ViaGardini, Peindre sa maison avec des couleurs naturelles

Crédits
Conception, coordination générale et direction d’ouvrage : PATRIBAT productions (Hervé Fillipetti, Fabienne
Sébilo)
Tous les croquis sont de Christian Lassure sauf : Myriam Burie (p. 6-7, 13, 26, 36, 38-40, 43) ; Michel Rouvière
(p. 27, 29 b., 32).
Toutes les photographies sont de Christian Lassure sauf : C.E.R.A.V. (p. 25, 51, 58) ; Jean Laffitte (p. 48 b.c. 65
b., VII h.g., VII h.d., VIII b.g., VIII b.d.) ; Jean Le Gall (p. 9, 38, 46, 50, 52 h., 57 h., 64 b.g.) ; Dominique Repérant
(p. 17, 20, 48 h., 48 b.g., 48 b.d., 53, 54 b.d., 55 b., 56, 57 b., 59-61, 63 b.d., 64 b.d., 65 h., 65 c., I, II h.d, II b.g, II
b.d., III-VI, VII b.g., VII b.d., VIII h.g., VIII h.d.) ; Michel Rouvière (p. 24, 27, 28 , 30-32, 33 h., 42, II h.g.).
Couv. de gauche à droite : Jean Laffitte (g.), Dominique Repérant (c. et d.) ; illustration : Sébastien Chebret
4e de couv. : Christian Lassure ; croquis : Myriam Burie

Éditions Eyrolles
61, bd Saint-Germain
75240 Paris Cedex 05
www.editions-eyrolles.com

Aux termes du Code de la propriété intellectuelle, toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle de la pré-
sente publication, faite par quelque procédé que ce soit (reprographie, microfilmage, scannérisation, numérisation...) sans
le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée
par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
L’autorisation d’effectuer des reproductions par reprographie doit être obtenue auprès du Centre Français d’exploitation
du droit de Copie (CFC) – 20, rue des Grands-Augustins – 75006 PARIS.

© Groupe Eyrolles, 2008, 2012, 2014


à l’occasion de son troisième tirage cet ouvrage bénéficie d’une nouvelle couverture.
Le texte et les illustrations restent inchangés.
ISBN : 978-2-212-13896-2

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Christian Lassure

La pierre sèche,
mode d’emploi
Troisième tirage 2014,
avec nouvelle présentation

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L a p i e r r e s è c h e : v i e , m o r t e t r e n a i s s a n c e
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La pierre sèche :
vie, mort et
renaissance
Très prosaïquement, la « pierre sèche », en maçonnerie, n’est que
l’emploi de la pierre, brute ou ébauchée, sans mortier à liant.
L’homme de l’art parle de « maçonnerie à pierres sèches ».
Naguère, la pierre sèche a été le matériau de choix non seulement
de murs non porteurs (de clôture, de séparation, d’épierrage) et de
murs de soutènement (de terrasses, de chemins) mais aussi de murs
porteurs (d’annexes agricoles, d’abris ruraux).
Aujourd’hui, la pierre sèche fascine, tant par sa pérennité dans le
paysage que par les perspectives ouvertes par son renouveau. Mais
elle vient de loin.
Les murailles et cabanes qui parsèment nos friches sont le conser-
vatoire des techniques de construction à sec élaborées et perfec-
tionnées par des paysans et des maçons ruraux, principalement lors
du « siècle d’or » de l’architecture de pierre sèche.
Depuis les défrichements encouragés par les édits royaux à la fin de
l’Ancien Régime jusqu’à la création de vignobles commerciaux sous
le Second Empire, en passant par le lotissement des communaux
villageois après la Révolution, la création de champs et de cabanes
alla bon train, poussée par la faim de terre liée à une démographie
galopante, et par les débouchés que procurait l’amélioration des
voies de communication.
Des techniques de couvrement, issues des architectures savantes,
furent librement adaptées à la création d’un outil de production
et d’un habitat saisonnier par ces nouveaux défricheurs-bâtisseurs,
confrontés aux masses de pierre livrées par la barre à mine : ainsi
l’omniprésente voûte d’encorbellement, ingénieusement combinée

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à l’inclinaison des corbeaux vers l’extérieur ; les déclinaisons rusti-


ques de la voûte et de l’arc clavés ; les subtils systèmes de décharge
au-dessus des entrées. Des murs sans une once de mortier, mais aux
pierres agencées avec soin pour supporter des voûtes de plusieurs
dizaines de tonnes, furent mis au point.
Vers 1880, le mouvement de construction commença à décliner,
sous les coups de l’exode rural et des maladies de la vigne, pour
s’arrêter après la Grande Guerre dans des campagnes vidées de
leurs hommes.
À peine un demi-siècle plus tard, dans les années 1970, le savoir-
faire des bâtisseurs de l’âge d’or était déjà perdu lorsque se fit jour,
chez les générations de l’après-guerre, un intérêt tant pour l’étude
et la préservation des vestiges matériels où ce savoir-faire s’était
concrétisé que pour la redécouverte et la vulgarisation des tech-
niques de la pierre sèche avec les premiers essais de construction
expérimentale.
Cet intérêt se renforça peu à peu, de 1980 à 2000, par la multipli-
cation de stages d’initiation et de restauration pour déboucher sur
la publication de manuels.
Désormais, l’engouement pour la pierre sèche gagne un public
croissant : particuliers restaurant une cabane sur leur propriété ;
associations balisant un « sentier des cadoles » sur leur commune ;
municipalités édifiant une réplique de cabane en pierre sèche dans
le jardin communal ; artisans-maçons et paysagistes construisant
des murs en pierre sèche à la demande.
Mais souvent l’amateurisme prime encore sur le respect des règles
de l’art, aussi est-il important de proposer aux intéressés un ouvrage
qui leur donne les rudiments de la spécialité et leur signale les
pièges à éviter.
Si désormais l’acquisition des techniques de la pierre sèche est à
la portée du grand public, il faut toutefois savoir qu’un manuel ne
dispensera pas ces ingrédients essentiels que sont le temps, la per-
sévérance et surtout la pierre, indispensable en grande quantité.
Quant aux vestiges du « siècle d’or », ils resteront une source
d’inspiration pour les tenants d’un aménagement harmonieux des
paysages.

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L a
p i e r r e
s è c h e ,
m o d e
d ’ e m p l o i

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I
CHAPITRE
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Construire
un mur en
pierre sèche
La première étape dans l’acquisition des tech-
niques de la construction à pierres sèches est
l’édification d’un mur indépendant, non por-
teur. Il ne serait pas raisonnable, pour l’aspirant
bâtisseur, de se lancer d’emblée, sans aucune
expérience de la chose ni idée des difficultés à
surmonter, dans la construction d’une voûte en
pierre sèche.
En édifiant son mur, le bâtisseur en herbe pourra
mettre en pratique les règles de la maçonnerie
sans mortier, voir ce à quoi il excelle le mieux
– la retouche des moellons, le calage des assem-
blages –, habituer son corps à déplacer, mani-
puler et manier de lourdes charges, se rendre
compte s’il a la patience et l’endurance néces-
saires à la pratique de cet art.
Ce faisant, il prendra suffisamment confiance en
lui-même pour passer à l’étape suivante, certes
plus exigeante mais ô combien valorisante, de
la construction d’une cabane.
Le vieil adage, mille fois répété, se vérifie ici, au
sens propre : « C’est au pied du mur en pierre
sèche, qu’on voit le bâtisseur. »

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I Construire un mur en pierre sèche / La préparation du chantier
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Barre à mine La préparation du chantier


De quels outils se munir ?
Pour construire un mur en pierre sèche, il faut se munir des outils
Pioche et instruments suivants :
• une pioche (pour épierrer et terrasser) ;
• une barre à mine (pour servir de levier) ;
Pelle
• une pelle ;
• un cordeau et des piquets (pour bien aligner le mur) ;
• un marteau-têtu (pour dégrossir les pierres) ;
• une broche (pour les pierres dures, tandis qu’on utilise un ciseau
pour les pierres tendres) ;
Marteau-têtu • un niveau de maçon ;
Cordeau
• un mètre pliant ;
• un gabarit en bois (pour donner le fruit) ;
• des seaux (pour transporter les petites pierres, les cales, etc.).
Niveau

Quelles précautions prendre ?


Les précautions d’usage sont au nombre de trois :
• mettre des gants pour manipuler les pierres, surtout si celles-ci
Broche sont rugueuses ;
Mètre pliant
• faire attention à ne pas se pincer les doigts ou se blesser les orteils
en manipulant des pierres trop lourdes ;
• porter toujours des lunettes de sécurité en dégrossissant une
pierre avec un marteau et une broche ou un ciseau (en maçonnerie
à pierres sèches, il est conseillé de retailler les pierres le moins pos-
Seau sible, à l’exception des boutisses et des pierres de couronnement,
l’idéal étant de se rapprocher le plus possible d’une maçonnerie à
pierres crues).

Gabarit, cordeaux et piquets facilitent


grandement l’édification du mur.

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La préparation du chantier
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Où s’approvisionner en pierre ?
Il est recommandé de faire appel à des pierres provenant de la
zone où l’on doit bâtir le mur, pour éviter que celui-ci ne dépare
les murs qui existeraient déjà. Il n’est cependant pas interdit de
faire venir des pierres d’un autre faciès géologique s’il n’y a pas
d’autres murs dans les parages. Dans l’un ou l’autre cas, le matériau
de construction pourra provenir :
• du mur pré-existant s’il s’agit d’un remontage (sans oublier que Découverte au lieu-dit Calpalmas, à
la matière du mur ne suffira pas à la tâche, certaines pierres, trop Saint-André-d’Allas (Dordogne) :
dégradées, devant être rejetées et remplacées) ; le creusement d’un talus a livré
• de structures en pierre sèche en ruine et qui ne seront pas de grandes dalles calcaires.
remontées (murs, pierriers, etc.) ;
• de bâtiments agricoles démolis dont les pierres sont vendues par
certaines officines comme matériaux de récupération ;
• d’une découverte pratiquée à proximité du chantier et d’où l’on
extraira à la barre à mine les pierres dont on aura besoin.
Dans ce dernier cas, il est vivement conseillé de s’y prendre long-
temps à l’avance pour que les pierres sèchent et durcissent suffi-
samment à l’air libre (en principe au moins une année).

Comment ranger les pierres ?


En maçonnerie sèche, le temps est, avec les pierres, une des deux
denrées qu’il faut avoir en abondance. Plutôt que de perdre un
temps précieux à fourgonner dans un tas de pierres jetées en
vrac, on aura intérêt à étaler les pierres de part et d’autre du
tracé du mur afin de repérer rapidement les pierres dont on a
besoin au fur et à mesure. On prévoira donc un espace dégagé, de
2 à 3 m de largeur, de chaque côté de la tranchée. En partant de
chaque côté de celle-ci, on étalera tout d’abord les pierres de fon-
dation (en laissant un couloir de circulation entre celles-ci et la
tranchée). On disposera ensuite les pierres qui vont aller dans le
corps du mur :
• les demi-boutisses : pierres dont la longueur fait la moitié de
l’épaisseur du mur ;
• les trois-quarts de boutisses : pierres dont la longueur fait les
trois quarts de l’épaisseur du mur ;
• les boutisses traversantes (aussi appelées boutisses parpaignes) :
pierres dont la longueur fait toute l’épaisseur du mur ;
• les pierres plus petites et les cales.
Enfin, on alignera les pierres qui doivent servir à couronner le mur.
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I Construire un mur en pierre sèche / La conception du mur
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10 cm La conception du mur
55 cm
Le muret sans fondation, posé directement sur un sol en
Couronnement
terre, marquant limite de parcelle et issu de l’épierrement
des champs, n’est pas abordé ici. Sa conception est en effet
contraire aux règles de la bonne maçonnerie qui exigent des
murs fondés, ne serait-ce que sur le socle rocheux, pour
éviter les effets de l’alternance du gel et du dégel. Les prin-
cipes de construction d’un mur développés dans ce chapitre
1,5 m

concernent tout aussi bien des ouvrages de faible hauteur


que des murs élevés. Ils devront donc être appliqués pour
tout programme envisageant des murs stables et pérennes,
quelle que soit par ailleurs leur fonction.
75 cm
Définir les cotes du mur
20 cm

Semelle
La première chose à faire avant de bâtir un mur est d’en
85 cm déterminer la longueur, la hauteur et l’épaisseur.
Profil du mur. Si le mur fait plus de 60 cm de haut (assise de fondation
comprise), la règle veut que la largeur de la base soit égale
à la moitié de la hauteur, soit, pour un mur de 1,5 m de hauteur,
75 cm de largeur à la base.

Calculer la quantité de pierre requise


Si le mur envisagé fait 15 m de long x 1,5 m de haut x 0,75 m de
large, on obtient un volume de :
15 x 1,50 x 0,75 = env. 17 m3
Puisque le poids d’une maçonnerie de pierre s’obtient en multi-
pliant le volume du mur par l’indice de densité du matériau pierreux
corrigé en fonction des vides (par exemple 2,1 pour du calcaire), on
obtient :
volume 17 x indice 2,1 = env. 35 t
Il est toujours recommandé de se procurer un peu plus de pierres
que la quantité calculée : cela facilite le choix des pierres lors de
la construction.

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La conception du mur
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Creuser la tranchée de fondation


A moins de disposer du socle rocheux affleurant comme
base, on creusera dans la terre une tranchée de fonda-
tion dont la largeur sera supérieure de 10 à 15 cm à la 75 cm
moitié de la hauteur envisagée pour le mur, et dont
20 cm
la profondeur sera de 15 à 20 cm (il est important de
protéger la semelle d’un mur des mouvements du sol
85 cm
provoqués par les alternances de gel et de dégel).
Tranchée de fondation d’un mur de 1,5 m
Cette tranchée est destinée à accueillir la semelle, de hauteur.
ou assise, de gros blocs plats constituant les fon-
dations du mur. La largeur de la semelle est censée dépasser
celle de la première assise du mur de 5 cm de chaque côté.
Le sol de la tranchée sera soigneusement tassé avant la pose de
la semelle.

Comment procéder sur terrain incliné ?


Si le mur doit être construit sur un sol en pente et parallèle-
ment à celle-ci, on réalisera une succession de décaissements
horizontaux mais en s’abstenant de faire des remblais, trop peu
fermes pour porter un mur.

Sol

Pente initiale

Niveau horizontal

Décaissement

À FAIRE

Remblai

À NE PAS FAIRE

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I Construire un mur en pierre sèche / La conception du mur

Fruit Fruit
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Déterminer le profil du mur


55 cm
L’emploi d’un gabarit en bois reproduisant le profil du mur envi-
h sous couronnement sagé est le meilleur moyen d’obtenir un profil uniforme d’un bout
Repère
à l’autre de chaque tronçon de mur.
h sous parpaigne
supérieure Ce gabarit sera en forme de trapèze isocèle pour tenir compte du
fruit des deux parements opposés, mais aussi parce que le profil
Repère
h sous parpaigne en A tronqué renforce la résistance structurelle du mur. Un mur
inférieure aux parements verticaux serait susceptible de s’écrouler en cas de
75 cm tassement de l’ouvrage.
Niveau du sol
85 cm Tranchée de Le gabarit est dressé en tête du tronçon, dans la tranchée de fon-
fondation avant dation. À l’autre bout, sont plantés deux piquets en bois ou deux
remplissage
fers à béton reproduisant le profil du gabarit. Deux cordeaux sont
Gabarit. Les cordeaux sont placés alors tendus entre le gabarit et les piquets ou les fers, de part et
contre la face interne des lattes du d’autre du tronçon et à une quinzaine de centimètres de hauteur
gabarit. h = hauteur du mur.
par rapport au niveau du sol. Ils seront placés contre la face interne
des lattes du gabarit.
Il suffit de relever les cordeaux au fur et à mesure que le mur monte,
pour éviter de se retrouver avec des renflements disgracieux.
Ce relèvement se fait dès que les pierres atteignent la hauteur des
cordeaux et en tenant compte de l’épaisseur qui doit être donnée
à l’assise supérieure.
Une autre solution pour donner au mur le profil qui convient est
d’employer un gabarit en bois en forme de coin, que l’on plante au
pied du mur, côté oblique contre l’un ou l’autre des parements. Il
suffit alors de vérifier, avec un niveau, que le côté non oblique est
bien perpendiculaire au sol.

Définir le fruit des parements


Au fur et à mesure que le mur s’élève, faire en sorte de donner à
ses parements un fruit de 5 cm tous les 75 cm de hauteur. Pour
un mur de 0,75 m de largeur et de 1,5 m de hauteur, le fruit de
chaque côté sera de 10 cm au sommet, ce qui donne une largeur
au faîte de 55 cm.
En dehors de la recherche de la solidité, l’intérêt du fruit des pare-
ments est de permettre de faire le couronnement avec des pierres
moins larges.

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La conception du mur
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Comment déplacer ou hisser, sans outils, de grosses pierres ?


■ Pour déplacer une grosse pierre sur quelques dizaines de centimètres, il suffit de la mettre debout
ou de chant et de la faire rouler entre ses jambes écartées.
■ Par contre, si l’on a affaire à une grande dalle rectangulaire, on aura intérêt à la « faire marcher »,
c’est-à-dire à la déplacer en la faisant pivoter sur un coin puis sur l’autre (un peu à la façon dont
on apprend à un petit enfant à faire ses premiers pas), en maintenant la pierre soit à l’horizontale,
soit à la verticale, selon sa forme. Cela évite d’avoir à porter la pierre et de se donner un tour de
rein, toujours douloureux.
■ Si l’on trouve cette méthode trop lente, on peut se tourner vers une autre solution où l’on fait
appel, toutefois, à un madrier et non plus à ses seules mains. On place le madrier perpendiculai-
rement au mur, en lui donnant la déclivité la plus faible possible, et l’on fait rouler le bloc sur
cette rampe de fortune jusqu’à son emplacement dans le mur.

■ Les très grosses pierres doivent, normalement, être réservées aux assises inférieures du mur. Si
leur mise en place dans l’assise de départ se fait sans difficulté, il en est autrement pour les assises
suivantes. Pour monter un très gros bloc au niveau d’une deuxième ou d’une troisième assise, il
existe une technique bien simple : il suffit de soulever le bloc d’un côté, d’y glisser une pierre, puis
de soulever le bloc de l’autre côté, d’y
glisser une autre pierre. On répète l’opé-
ration jusqu’à construire une pyramide de
pierres sous le bloc à soulever. Centimètre
après centimètre, celui-ci va être hissé jus-
qu’au niveau de son emplacement prévu,
où il suffira de le faire basculer et glisser.
Il ne reste plus qu’à enlever la pyramide
de pierres, désormais sans objet.

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I Construire un mur en pierre sèche / La construction du mur
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La construction du mur

Remplir la tranchée de fondation


Les pierres mises dans la tranchée ne doivent pas dépasser le niveau
du sol ni être inclinées d’un côté ou de l’autre.
Elles doivent être grandes, plates et solides. Leur dessus doit être
le plus plat possible de façon à offrir un appui stable aux pierres
supérieures.
En fonction des pierres disponibles, on peut opter pour une des
solutions suivantes :
• une rangée de pierres faisant toute la largeur de la tranchée (ou
boutisses parpaignes), serrées les unes contre les autres ;
• deux rangées de pierres faisant la moitié de la largeur de la tran-
chée (ou demi-boutisses), disposées dos à dos et serrées les unes
contre les autres.
Dans tous les cas, tous les vides entre les pierres de fondation
doivent être comblés avec des pierres plus petites et de même
épaisseur que les grandes : cela réduit le risque que ces dernières
ne bougent en cas de tassement du mur.
Pour être sûr que toutes les pierres de la semelle soient bien
stables, il suffit de marcher sur ces dernières : si un bloc branle, il
doit être recalé.
Enfin, si l’on n’est pas persuadé de la stabilité de la semelle, on
peut toujours faire une entorse aux règles de la maçonnerie sèche
en employant du mortier.

À éviter ! Les pierres posées en panneresses


La pose des pierres de la semelle en panneresses
(c’est-à-dire avec leur plus grande dimension dans
le sens de la longueur du mur) est à éviter car les
pierres ainsi placées pourraient ultérieurement se
déchausser sous le poids de la maçonnerie. Toutefois,
si certaines pierres devaient être placées ainsi, il fau-
drait faire en sorte qu’il n’y en ait pas deux consécu-
tives et qu’elles alternent avec des boutisses.

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La construction du mur
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Monter le corps du mur


■ La pose de boutisses parpaignes
• Boutisses à intervalles réguliers
On placera une boutisse parpaigne tous les mètres linéaires et
tous les 50 cm de hauteur, ce qui donne deux assises à boutisses
parpaignes pour un mur de 1,5 m de hauteur.
• Boutisses en quinconce
Pour améliorer la cohésion des éléments du mur, on peut disposer
les boutisses parpaignes en quinconce d’une assise de boutisses à
l’autre.

• Boutisses en débord
Il est conseillé de laisser déborder de 5 cm de chaque
côté les boutisses traversantes pour qu’elles puissent
continuer à remplir leur fonction pleinement une fois
que le mur se sera tassé et élargi avec le temps.

Précautions particulières
Si l’on doit poser une pierre ayant
sa face de dessous horizontale
et sa face de dessus oblique, on
fera en sorte que cette dernière
face soit inclinée vers l’intérieur
du mur et non vers l’extérieur (ce
qui entraînerait un risque de glis-
sement pour la pierre du dessus !).
Pour rattraper le niveau horizontal,
il suffira de placer une pierre en
forme de cale par-dessus.

À NE PAS FAIRE.

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I Construire un mur en pierre sèche / La construction du mur

Boutisse
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■ La pose de boutisses non parpaignes


• Boutisses disposées tête-bêche
À défaut de boutisses traversantes, des boutisses
non parpaignes (faisant chacune les trois quarts de
l’épaisseur du mur) seront disposées alternativement
d’un côté et de l’autre, et tête bêche soit dans le
même plan horizontal, soit dans le même plan ver-
tical.
• Boutisse prise en tenaille par deux autres (clé)
Un succédané de la boutisse parpaigne est celui de
la clé, procédé où la queue d’une boutisse non par-
paigne d’un parement est prise en tenaille par les
queues de deux boutisses non parpaignes du pare-
ment opposé.

À éviter ! Les pierres posées


en chandelle ou en carreau
Lorsque le matériau employé est lité
ou stratifié (calcaire, schiste), les pierres
doivent être posées horizontalement (selon
leur lit de carrière) et non verticalement
(en délit), que ce soit en chandelle (avec la
face étroite en parement ; on dit aussi « en
demoiselle »), ou en carreau (avec la face
large en parement).
Dans l’un ou l’autre cas, la chandelle ou
le carreau risquent de se fissurer ou de
s’écraser sous le poids de la maçonnerie
supérieure.
Par contre, lorsque le matériau est de la
roche homogène, compacte et très dure, la
pose en délit peut être tolérée.

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La construction du mur
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■ Le croisement des joints


Qu’elles soient assisées ou non, les pierres doivent avoir leurs joints
verticaux croisés en parement, ce qui s’obtient en posant une pierre
à cheval sur deux. Il ne doit pas y avoir deux séparations à l’aplomb
l’une de l’autre.
Joints croisés.
■ L’ajustage au plus serré
On disposera les pierres de façon à laisser le moins d’espace entre
elles, autrement dit on réduira les interstices des joints le plus pos-
sible.
■ Le calage
Il est impératif d’immobiliser à l’aide de cales chaque pierre posée
sur le mur avant de poser la pierre d’à côté. La pierre ne doit plus
bouger d’un pouce dans aucune des six directions perpendiculaires
aux faces d’un moellon parallélépipédique idéal.
La cale de pose par excellence ne doit être ni trop mince ni trop
épaisse et doit comporter un angle aigu lui permettant de s’en-
foncer sous la pierre à caler. Elle ne doit pas être friable sous peine Les dalles calcaires du parement
de s’écraser sous le poids de la maçonnerie. suivent la pente du terrain mais
respectent une règle essentielle
Il est conseillé de disposer d’une ample provision de cales car il faut
de la maçonnerie sèche, celle
parfois en essayer plusieurs avant de trouver la bonne. du plein sur joint, autrement dit
Des pierres de calage peuvent servir à relever l’arrière d’une boutisse du croisement des joints verticaux.
effilée et à mettre à l’horizontale la face supérieure de celle-ci1.
1. Voir l’encadré page 15.

À éviter ! Les joints verticaux continus


Il est impératif d’éviter d’avoir, en parement, des
joints verticaux continus, même sur la hauteur de
deux pierres. Cette disposition est déplaisante à la
vue – on parle de « coup de sabre » lorsqu’elle porte
sur la hauteur de trois pierres et plus – mais surtout
elle nuit à la solidité de l’ouvrage. Si l’on multiplie les
« coups de sabre », le résultat sera un parement « en Parement en « piles d’assiettes ».
piles d’assiettes », dépourvu de solidité.
Sur ce point, il faut d’autant plus être vigilant que des choix malencontreux dans la disposition et la
structure des baies (entrée, niche, regard, etc.) peuvent aboutir à des coups de sabre imprévus.

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I Construire un mur en pierre sèche / La construction du mur
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■ L’entre-deux du mur
L’espace entre les deux parements du mur doit être rempli de
petites pierres plates (ou blocaille) au fur et à mesure que le mur
monte.
Autant que faire se peut, on mettra dans chaque vide une
pierre qui en épouse la forme.
Aucune pierre ne doit être posée ni en délit ni de façon
qu’elle puisse agir comme un coin poussant sur les pierres
adjacentes.
Tous les interstices seront soigneusement bouchés à la main
avec de petites pierres. Il n’est évidemment pas question de
jeter de la menue pierraille (ou mitraille) en vrac avec une
pelle. Par contre, il n’est pas interdit d’insérer les petites
pierres avec une massette de maçon.
Lorsque le mur se tassera, les petites pierres de l’entre-
deux empêcheront les pierres de parement de bouger et
les cales de tomber à l’intérieur.

Partiellement démantelé, ce mur sans mortier Boutisses superposées et


opposées
dévoile sa structure : deux parements
de boutisses taillées en dépouille enserrant
un remplissage, mais surtout, au premier
plan, une éloquente boutisse parpaigne.
Boutisse prise en tenaille
par deux autres

Boutisse parpaigne

Coupe d’un mur en pierre sèche.

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La construction du mur
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Édifier le couronnement du mur


Le couronnement (ou faîtage) doit être soigné car il maintient en
place par son poids les deux parements du mur. Sans couronne-
ment, les pierres du haut du mur tomberaient tôt ou tard.
Il ne saurait être question d’empiler simplement des pierres sur
le dessus du mur. Les pierres sommitales doivent avoir une bonne
assise, être serrées les unes contre les autres et calées afin de ne
plus bouger.
On fera aussi en sorte que le couronnement soit régulier et de
niveau, dans un souci esthétique.
■ Deux exemples de couronnement
• Faîtage de grandes dalles posées à plat
Ce type de couronnement n’est possible que si l’on dispose de
grandes dalles bien plates et suffisamment nombreuses. De plus, ces
dalles peuvent avoir besoin d’être retaillées pour épouser une for-
me parallélépipédique et être toutes
de même profondeur.
Il existe trois variantes de ce type
de faîtage :
• celui sans débord (ou de la largeur
du mur) ;
• celui en débord d’un seul côté
(ou débord unilatéral) ;
• celui en débord des deux côtés Dalles de la largeur du mur.
(ou débord bilatéral).
Le débord unilatéral vise à dissuader les velléités d’esca-
lade d’un seul côté du mur, le débord bilatéral des deux
côtés du mur.
Un inconvénient de ce type de couronnement, c’est que
les dalles risquent de bouger lors d’une tentative d’es-
calade : leur pose sur un lit de mortier peut alors être
souhaitable. À défaut, de gros blocs de pression – dont
le poids important assujettit ce qui se trouve en dessous
– placés à intervalles peuvent faire l’affaire.

Dalles à débord bilatéral.

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I Construire un mur en pierre sèche / La construction du mur
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• Faîtage de grandes lauses posées debout


Pour obtenir ce genre de couronnement, il faut
poser verticalement, sur la tranche, toute une
rangée de lauses, en les serrant les unes contre les
autres.
Ce dispositif charge le mur et dissuade les velléités
d’escalade.
On peut dresser les lauses perpendiculairement ou
Lauses de chant, droites ou biaises. les incliner légèrement.
On peut également alterner une lause haute avec
une ou plusieurs lauses basses.
Une variante de ce dispositif consiste à claver les
lauses entre elles en enfonçant de fines cales trian-
gulaires dans les intervalles. Cela implique d’avoir
des lauses et des cales fines en quantité suffisante.
Avec le temps, lauses et cales sont susceptibles
Lauses hautes alternant avec lauses basses. de bouger et de se désolidariser : il suffit alors de
ré-enfoncer les cales ou d’en mettre davantage.

Avec son chapeau de lauses posées sur la tranche et inclinées,


ce muret obéit à une norme des plus classiques en matière
de couronnement. L’exécution du reste de l’ouvrage est
de médiocre qualité.

Lauses clavées par des cales.

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La construction du mur
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Bâtir la tête du mur


Si le mur doit s’interrompre pour qu’une entrée y
soit aménagée ou parce qu’il vient buter contre un
autre mur, il faudra en bâtir l’élévation transversale
en employant de grosses pierres et en respectant
certaines règles.
On place tout d’abord une boutisse parpaigne et
on monte la première assise en arrière. On place
ensuite deux panneresses, côte à côte, au-dessus
de la parpaigne, et on monte la deuxième assise en
arrière. On répète l’opération jusqu’au sommet du
mur, en faisant en sorte de terminer par une par-
paigne qui recevra la pierre de couronnement.
Si l’élévation de la tête du mur peut être verticale,
les côtés par contre doivent respecter le même fruit
que le reste du mur.
Pour couronner la tête, on emploiera une pierre
carrée assez lourde pour résister à la poussée du
couronnement en arrière.

Tête de mur d’un petit hangar en plein champ.


On y compte jusqu’à six boutisses traversières
qui alternent avec des panneresses enserrant
un remplissage.

Élévation et coupe d’une tête de mur.

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L a
p i e r r e
s è c h e ,
m o d e
d ’ e m p l o i

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II
CHAPITRE
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Remonter
un mur
de soutènement
Dans les départements du sud de la France, là où les
anciennes terrasses de culture sont encore légion,
le bâtisseur novice aura tout intérêt à se faire la
main sur un mur de soutènement en pierre sèche
plutôt que de bâtir un mur indépendant.
Il n’est pas question, cela va de soi, qu’il construise
ex nihilo un mur de soutènement, à moins de
vouloir assumer également les lourds travaux de
terrassement et de création de sol qu’impliquerait
une telle création.
Notre bâtisseur sera mieux inspiré de remonter sim-
plement une brèche dans un soutènement existant.
Il aura ainsi l’occasion de lire à livre ouvert dans les
flancs de la brèche, d’examiner la disposition des
pierres et la composition du drain, de rechercher
les causes de l’effondrement.
De ces observations, il pourra tirer parti pour
remonter le pan de mur de façon à ce que celui-ci
se marie avec ce qui existe déjà.
Et puis, quelle joie de voir un mur de soutènement
à l’abandon retrouver une nouvelle jeunesse et
réaffirmer une présence humaine dans la friche.

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II Remonter un mur de soutènement / La préparation du chantier
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La préparation du chantier

Stabilité et principes de dimensionnement


de la terrasse
Une terrasse à mur de soutènement en pierres sèches est un dis-
positif constitué :
• en amont, d’un massif de terre à la surface horizontale ou faible-
ment inclinée ;
• en aval, d’un mur de pierres sèches soutenant ce massif.
Un tel dispositif obéit par conséquent :
• aux règles de stabilité des sols ;
• aux principes de dimensionnement des murs en pierres sèches.
■ Stabilité du massif de terre
Plus le massif de terre en aval du mur de soutènement est hydraté
et se rapproche de l’état liquide, plus sa résistance au cisaillement
Brèche donnant la coupe d’un mur
de soutènement en grès : de droite (et donc au glissement par rapport au talus sous-jacent resté à l’état
à gauche, le parement du mur solide) diminue. De même, plus le massif de terre est saturé d’eau,
formé de boutisses, le drain plus son poids augmente et plus la poussée sur le mur de soutène-
constitué de pierraille, la terre ment s’accroît (il faut savoir que le poids d’un sol argileux, qui est
mêlée de cailloux ou d’esquilles. seulement de 2 500 kg/m3 lorsqu’il est ressué, passe à 3 000 kg/m3
lorsqu’il est saturé d’eau).
Enfin, plus le massif de terre est hydraté, plus il se dilate, ce qui
accroît encore la poussée exercée sur l’ouvrage de soutènement
(on saura qu’un remblai horizontal totalement saturé d’eau pousse
environ 2,5 fois plus que le même remblai sec).
La maîtrise des eaux excédentaires en amont du soutènement
s’avère donc indispensable pour éviter la déstabilisation de la masse
de terre et la destruction du soutènement. On trouve donc un dis-
positif d’évacuation des eaux excédentaires consistant :
• tout d’abord en un drain ménagé entre la face interne du mur et
la face soutenue, formé de cailloutis et de pierraille impropres à
la confection du mur ;
• ensuite en deux petits chenaux, disposés l’un en amont du soutè-
nement, l’autre en aval de ce dernier ;
• enfin en chantepleures réservées à intervalles réguliers dans
l’épaisseur du mur dans sa partie inférieure.

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La préparation du chantier
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■ Stabilité du mur de soutènement


Un mur de soutènement doit résister à la poussée oblique
exercée par les terres qu’il soutient.
Cette poussée (Fs) est la résultante d’une composante hori-
zontale (Fsh) et d’une composante verticale (Fsv).
Le mur oppose à cette poussée son poids (P) mais aussi,
d’une part, la force de butée horizontale (Fb) s’exerçant en
aval contre ses fondations et, d’autre part, la réaction du
sol sous ces dernières.
En simplifiant, on peut assimiler un mur de soutènement à
une équerre verticale soutenant les livres d’un rayonnage
de bibliothèque. Sans le poids de l’équerre, les livres se
renverseraient d’un même côté. Le mur résiste donc prin-
cipalement par son poids à la poussée de la terre.

Domaine Schlumberger dans les Vosges :


deux maçons remontent un mur de
soutènement en assise de gros blocs.

Fsh
Fs Fsv

P
Fb P : poids du mur
Fs : résultante de la force de poussée du substrat
Fsh : composante horizontale de la force de poussée du substrat
Fsv : composante verticale de la force de poussée du substrat
R Fb : force de butée
R : réaction du sol sous la base du mur

Règles de stabilité d’un mur de soutènement à double parement.

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II Remonter un mur de soutènement / La préparation du chantier
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Un échafaudage est-il utile ?


Le recours à un échafaudage ne se justifie que pour des murs de
soutènement dont la hauteur dépasse 1,5 m car le bâtisseur doit
pouvoir accéder sans difficulté à la partie arrière du mur, pour bien
y caler les pierres, mais surtout il lui faut pouvoir hisser les pierres
à la hauteur désirée.
Cependant, pour s’éviter des efforts inutiles, on a le loisir de bâtir
un succédané d’échafaudage : deux piles de gros blocs supportant
de grosses planches. Les pierres pourront être posées sur ce plateau
mais sans constituer une gêne pour les allées et venues du bâtisseur.
Toute surcharge sera bien entendu évitée.
Dernier point, on peut toujours marcher sur le dessus du mur au
fur et à mesure qu’il monte et par la même occasion vérifier que
les pierres, bien calées, ne branlent pas.

De quels outils se munir ?


Pioche Pour remonter la partie éboulée d’un mur de soutènement, il n’est
pas nécessaire d’avoir tous les outils requis pour l’édification d’un
mur indépendant : feront l’affaire pioche, pelle, cordeau, marteau-
têtu, seaux et éventuellement râteau.
Pelle
Comment déblayer la partie écroulée ?
Pour pouvoir remonter une brèche qui s’est ouverte dans un mur
de soutènement, il faut tout d’abord déblayer le cône de pierres
Marteau-têtu et de terre qui en interdit l’accès, puis creuser à l’emplacement de
la brèche et en arrière de celle-ci (de façon à obtenir un espace
suffisant pour le futur drain de cailloux et de gravier) et en retirer
terre et racines.

Cordeau

Râteau

Seau

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La préparation du chantier
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Selon leur composition, les terres extraites


du cône de déjection et de l’ancien drain
seront affectées à des usages différents :
• la terre collante (la terre argileuse) pro-
venant du drain, sera évacuée et répandue
ailleurs ;
• la terre végétale (la bonne terre) provenant
des couches de surface sera tamisée et mise
de côté pour la planche en amont.
Quant aux pierres, elles seront enlevées et
entreposées en aval, en prenant soin de les
ranger soit par ordre de grosseur décroissante
en s’éloignant du mur, soit selon leur fonction dans le mur Les pierres éboulées ont été retirées
(boutisses traversantes, pierres de couronnement, pierres de et mises en tas en aval du chantier
maçonnerie intérieure, pierres de drain, pierres de calage). en vue de leur remploi.

Comment nettoyer la brèche ?


Pour pouvoir travailler en toute sécurité, il est important
de retirer des flancs de la brèche et du couronnement (s’il
existe) les pierres qui sont en position instable et risquent de
tomber. En particulier, on retirera les pierres de couronne-
ment sur 60 cm au moins de chaque côté de la brèche.

Comment établir la cause


de l’effondrement ?
La majeure partie des brèches survenant dans les murs de
soutènement ont pour origine des mouvements de la partie
inférieure de ces murs (gonflement du parement, déchausse-
ment de pierres) et surtout de l’assise de fondation.
Il est donc plus prudent de dégager celle-ci complètement
pour vérifier que les pierres soient bien alignées, qu’elles ne
bougent pas quand on monte dessus et qu’elles soient incli-
nées légèrement vers l’amont (si elles étaient inclinées en
sens inverse, les assises au-dessus tendraient à glisser vers
l’aval).

Le mur « fait ventre ».

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II Remonter un mur de soutènement / La reconstruction du soutènement
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La reconstruction
du soutènement

Creuser la tranchée de fondation


Si le mur reposait à l’origine sur le substrat rocheux,
ce dernier servira à nouveau à poser l’assise de fon-
dation.
Dans le cas d’un substrat en pente vers l’aval, il est
Les premières assises du mur de
soutènement, en pierres calcaires, conseillé de recreuser celui-ci (avec une barre à mine par exemple)
sont posées directement sur la roche. en inversant la pente.
Par contre, si le mur reposait à l’origine sur de la terre, on creusera
(à la pioche et à la pelle) un décaissement sur toute la longueur de
la brèche pour y déposer une couche de petites pierrailles que l’on
tassera soigneusement. Ici aussi, on donnera au fond du décaisse-
ment une légère pente vers l’amont.
2. Le recreusement de la roche ou Dans les deux cas2, la tranchée sera calculée de façon à être plus
le décaissement de la terre. large que l’épaisseur prévue pour le mur (par exemple 70 cm pour
une épaisseur de mur de 50 cm) : elle pourra ainsi recevoir une
assise de grandes boutisses (lesquelles seront d’office en contre-
pente du fait de l’inclinaison du fond de la tranchée).
Fruit

Pierre de couronnement
Terrasse de culture

Boutisse d’ancrage Terre

Cailloutis

Boutisse d’ancrage
Roche

Lit de pose

Pierre de fondation
Aire de fondation

Principe constructif d’un mur de soutènement.

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La reconstruction du soutènement
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Construire un arc de décharge


Si la brèche s’est produite au-dessus d’un affleurement rocheux
friable, une autre solution que le recreusement de la roche est
envisageable : c’est celle de l’arc de décharge, qui évite au mur de
s’appuyer sur un point faible.
Un coffrage est alors nécessaire pour soutenir les pierres pendant
leur mise en place. À défaut de bois, on peut se contenter d’un
cintre de pierres dont le dessus sera égalisé par une couche de
terre.
Il ne reste plus qu’à poser les pierres de l’arc, en délit et sur la
tranche, et à les bloquer à l’aide de cales. Une fois l’arc bloqué par
le poids des assises supérieures, on retire le cintre de pierres avec
une barre à mine pour que l’arc se bloque définitivement.

Remonter les assises


Le rôle important
Si les portions de mur subsistantes sont assisées, on tâchera de
des boutisses traversantes.
donner aux assises à remonter la même épaisseur que celle des
assises correspondantes.
Les assises seront remontées, l’une après l’autre, sur toute l’étendue
de la brèche et non par épaulées (pans de plusieurs assises, remontés
successivement en partant d’un côté de la brèche).
Pour donner aux assises un alignement correct en parement, on
tendra un cordeau entre deux piquets dressés contre le pare-
ment de chaque côté de la brèche, cordeau que l’on remontera
à chaque nouvelle assise. L’intérêt d’un tel cordeau est de donner
non seulement le bon alignement mais aussi le bon fruit à la partie
remontée.
Les pierres de chaque assise seront systématiquement
posées en boutisse. De plus, tous les 50 cm de hauteur,
on insérera des boutisses plus longues, ou boutisses d’an-
crage, à raison d’une tous les mètres linéaires. Les bou-
tisses d’ancrage de deux assises successives seront en
outre disposées en quinconce.
Pour plus d’efficacité et de rapidité, on n’oubliera pas de
mettre ces boutisses parpaignes à part avant de com-
mencer le remontage.
Arc de décharge sur roche friable.

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II Remonter un mur de soutènement / La reconstruction du soutènement
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■ Le traitement du parement
Petit rappel Étant la face vue du mur, le parement témoigne du degré de qualité
des erreurs à éviter du travail chez le bâtisseur. Cette qualité s’obtient en respectant
■ le coup de sabre, succession certaines règles :
de joints verticaux super- • avec de la pierre sédimentaire plus ou moins plate, il faut toujours
posés sur plusieurs assises ; poser la pierre dans le sens du lit de carrière (situation de la couche
■ la pile d’assiettes, qui d’où la pierre est tirée, dans la carrière), avec sa face la plus plate
résulte de l’apparition de vers le haut ;
coups de sabre parallèles ; • avec de la pierre métamorphique, de forme irrégulière, on placera
■ le contre-fruit, inclinaison la pierre avec sa plus grande dimension dans le sens de la profon-
du mur vers l’extérieur, vers deur du mur.
le vide, alors qu’il devrait ■ Le comblement des vides
pencher vers l’intérieur, vers
Le comblement des interstices entre les pierres se fera assise après
la plate-bande.
assise. On y emploiera les pierres biscornues, mais en les serrant et
en les calant minutieusement.
Il est déconseillé de remplir les vides entre les
pierres par de trop petits cailloux ou du gravier,
car ceux-ci ont tendance à s’écouler à l’intérieur
du mur.
■ Le choix du couronnement
Pour le haut du mur, on choisira les pierres en
fonction de leur aptitude à former une arase ou
plan horizontal rectiligne. Selon ce qui existe de
part et d’autre de la brèche, on se bornera à cette
arase terminale ou on optera pour un couronne-
ment identique à celui observable sur le restant
du mur (rang de grandes dalles horizontales, rang
de pierres en délit et sur la tranche, etc.).
Remontage par assises d’un mur en pierres calcaires :
l’espace entre le talus et le parement est rempli de
pierres plus petites.

À éviter ! Le mortier de terre


On évitera aussi d’employer un mortier de terre qui, s’il facilite la pose, obture les vides nécessaires
au drainage, une des fonctions du mur de soutènement en pierre sèche. De plus, la terre favoriserait
l’implantation de la végétation.

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La reconstruction du soutènement
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■ La détermination du fruit
L’inclinaison du parement du mur à remonter
sera la même que celle du restant du mur.
Au cas où celui-ci se serait réduit avec le
temps et la poussée de l’amont, on donnera
malgré tout à la partie remontée le fruit qui
convient, quitte à ce qu’il y ait un hiatus plus
ou moins sensible dans les parties hautes.
Normalement, le fruit à imprimer au pare-
ment d’un mur de soutènement doit être
calculé en fonction de la hauteur et de
l’épaisseur prévues pour le mur : 10 à 15 cm
par mètre de hauteur est une mesure généralement conseillée Le flanc de la brèche montre
mais on peut se contenter de moins (5 cm) pour un mur de faible le fruit important donné au mur
hauteur. de soutènement et l’inclinaison non
moins marquée des dalles et des blocs
■ Les cales de pose de schiste vers le massif de terre.
Les cales de pose sont celles qui servent à compenser les dif-
formités des pierres lors de leur pose et à assurer la stabilité de
ces dernières. Ces cales doivent êtres dures et solides de façon à
pouvoir résister à l’écrasement engendré par le poids des assises
supérieures.
■ Les chantepleures
Il n’est pas nécessaire de pratiquer des chan- À éviter ! Le calage du parement
tepleures (ou barbacanes) dans un mur de
On ne confondra pas le calage de pose, qui
soutènement en pierre sèche. Il suffit en effet
est purement fonctionnel, intérieur au mur
de « desserrer » les joints verticaux à inter-
et effectué au fur et à mesure que celui-ci
valles réguliers pour obtenir des substituts
monte, avec le calage de parement, lequel
de chantepleures. On laissera donc ces dis-
est uniquement esthétique, extérieur au mur
positifs aux murs de soutènement maçonnés
et effectué lorsque celui-ci est terminé. Le
avec du mortier et, de ce fait, sans possibilité
calage de parement est généralement décon-
de drainage.
seillé car les cales, enfoncées à coups de
La seule chose à laquelle il faut veiller, c’est marteau, auront tendance à se déboîter et à
de laisser des interstices d’écoulement à la tomber par la suite, mais surtout parce qu’il
base du mur, surtout en région à fortes pré- faut qu’il y ait des interstices dégagés pour le
cipitations, car lors des grandes pluies l’eau drainage de l’eau en arrière du mur.
s’accumule derrière le mur et exerce une
poussée considérable.

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II Remonter un mur de soutènement / La reconstitution du dispositif en amont
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Pluie La reconstitution
du dispositif en amont
Évacuation de l’eau
Le drain en arrière du mur
Terre végétale Le vide entre la face interne du mur et le massif
de terre doit impérativement être comblé avec
Cailloutis formant drain
de la pierraille en guise de drain. S’il n’existait
pas de vide au préalable, on creusera le talus de
Socle rocheux manière à ce qu’il y en ait un puis on le comblera
avec de la pierraille.
Principe du drain. Ce dispositif est censé éviter que l’eau ne stagne derrière le mur
et ne transforme la terre de la plate-bande en boue qui pousserait
sur le mur.
Il est conseillé de réaliser le drain au fur et à mesure que le mur
s’élève, de façon à éviter tout mouvement ultérieur. Les plus gros
éléments de la pierraille seront disposés côté mur et les plus fins
côté massif de terre.
L’épaisseur du drain doit aller en diminuant au niveau des der-
nières assises du mur (en montant), de façon à former une sorte
de cuvette transversale, destinée à recevoir la terre de remblai puis
la terre végétale.
Un autre avantage du drain en pierraille est de permettre de
réserver à la plate-bande proprement dite la terre disponible,
surtout lorsque cette dernière est peu abondante.
La section du pan de mur laisse voir
l’espace important occupé par le
drain et son remplissage en arrière du Le terrassement au-dessus du drain
parement en blocs de grès.
Pour réduire les infiltrations de terre dans le drain depuis la cuvette
de terre végétale en arrière du couronnement, on peut se servir de
feuilles récupérées au sol et en tasser
AUTOCONSTRUCTION OU RECOURS une bonne couche au-dessus du drain
À UN PROFESSIONNEL ? avant d’y rapporter la terre.
Pour les murs d’une élévation supérieure Enfin, pour stabiliser le terrassement,
à 1,5 m, il est plus prudent de faire on pourra utiliser des mottes de terre
appel à un maçon professionnel enherbée.
pratiquant la maçonnerie à sec.

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Paysages de pierre sèche
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Muraille aux pierres dorées bordant une ancienne


parcelle de vigne. Les trois étages de pierres
calcaires visibles correspondent à des événements
de l’histoire culturale de la parcelle.
(Theizé, Rhône.)

Parement d’une muraille faisant appel à la


technique de l’empilement oblique. Sur une
première hauteur de lauses posées à plat, le
bâtisseur a monté deux grandes plages
de pierres inclinées vers la gauche ou vers la
droite. (Saint-Martin-du-Tartre, Saône-et-Loire.)

Mur de vigne surhaussé pour accueillir des


épierrements sur de grandes dalles en débord,
inclinées vers l’intérieur du mur. (Orgnac-l’Aven,
Ardèche.)

Conception graphique : Nord Compo


Mise en pages : Caroline Verret

Amalgame disparate de dalles et de blocs en


calcaire molassique, ce mur est coifféDépôt
d’un légal : février 2008
couronnement tout aussi disparate de petits N° d’éditeur :
blocs posés sur la tranche. (Buoux, Vaucluse.)
IMPRIMÉ EN FRANCE

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Muret de soutènement en galets – dont certains


« parementés » à coups de marteau – empilés
verticalement sur leur « côté » le plus étroit.
(Les Vans, Ardèche.)

Muret de soutènement incurvé


longitudinalement et comportant une
armature de pierres posées « en
demoiselle » sous un couronnement de
blocs de pression. (Comprégnac, Aveyron.)

Ensemble constitué par une cabane et son mur


pare-vent, un appentis (autrefois en tuiles canal)
et un puits couvert. La cabane est surmontée
d’une pyramide aux faces curvilignes et aux angles
arrondis. (Saignon, Vaucluse.)

Côté où s’ouvre l’entrée d’un ancien enclos


viticole. À chaque extrémité du mur, se
dresse une cabane à toiture de lauses
construite en même temps que celui-ci.
(Theizé, Rhône.)

II

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Paysages de pierre sèche
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Le corps de base de la cabane est un


parallélépipède au fruit marqué ;
le couvrement est un cône surbaissé
à couverture de grosses lauses et à rives
saillantes. (Cornillon-Confoux,
Bouches-du-Rhône.)

Vignes étagées en terrasses,


composant un véritable
paysage lithique avec murs de
soutènement, pierriers, escalier,
niche murale, etc.
(Pas-de-l’Escalette, Hérault.)

Bandes enterrassées : au moins


deux brèches sont visibles, l’une
dans le mur en haut de l’image,
l’autre à l’angle de droite de la
terrasse du bas. (Largentière,
Ardèche.)

III

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Cabane en forme de parallélépipède


surmonté d’un tronc-de-cône en retrait.
Elle est entièrement montée en plaquettes
et esquilles calcaires. La tourelle est pleine
sur les trois quarts de sa hauteur.
(Aubais, Gard.)

Cabane de vigne, remarquable


par sa toiture conique de
grandes dalles calcaires : on
compte jusqu’à onze assises,
depuis l’assise de sablières en
saillie jusqu’à l’assise sous la
dalle faîtière.
(Orgnac-l’Aven, Ardèche.)

Le corps de base de cette cabane,


surmonté d’un cône en retrait, possède
quatre besaces d’angle en empilement
de gros blocs. Le revêtement du
couvrement protège une voûte de
pierres plates encorbellées, qui passe
insensiblement du plan rectangulaire
au plan circulaire. (Jouques, Bouches-du-
Rhône.)

IV

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Paysages de pierre sèche
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Cabane vigneronne à la toiture en


forme de pyramide tronquée aux
angles arrondis. Au-dessus de la
façade, est incrustée une croix en
pierres blanches qui contraste avec
la pierre dorée de l’édifice.
(Theizé, Rhône.)

Cabane en forme de pyramide


aux faces curvilignes.
Ici, pas de couverture de lauses
inclinées vers l’extérieur, mais un
revêtement de pierres inclinées
vers l’intérieur.
(Saint-Médiers, Gard.)

Une des rares cabanes à degrés du


Lot. Elle est formée de trois troncs
de cône superposés, celui de base
étant enveloppé par un contre-mur.
Le matériau calcaire, gélif, se délite
en petites esquilles. Sans doute une
ancienne cabane vigneronne.
(Saint-Vincent-Rive-d’Olt.)

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Cabane cylindro-conique couverte en


lauses à la lucarne ostentatoire. Dans
l’intrados de la voûte, le parement
des pierres calcaires a été biseauté
pour obtenir une surface lisse. Les
poutrelles sont ce qui reste du
plancher d’édification. (Espagnac-
Sainte-Eulalie, Lot.)

Cabane au corps de base en forme de parallélépipède


et au couvrement en forme de pyramide à deux
faces étroites et deux faces longues symétriquement
opposées. Une collerette de grandes dalles marque la
séparation entre base et couvrement. À l’intérieur, un
refend transversal vient soutenir le voûtement barlong.
Ses parois, enduites de mortier, s’ajourent de deux
ouvertures superposées. (Saignon, Vaucluse.)

VI

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Paysages de pierre sèche
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Bergerie édifiée en 1889 selon le millésime


gravé sur le fronton. Les murs porteurs sont
en pierres calcaires ébauchées au marteau.
La bâtière de lauses abrite une voûte clavée
en berceau, édifiée sans mortier sur des cintres
en bois reposant sur les corniches latérales.
(Saumane, Alpes-de-Haute-Provence.)

Entrée d’une cabane en grès rouge. Un double


rectangle de décharge soulage le linteau.
Le rectangle supérieur servait aussi de jour pour
l’intérieur lorsque la porte était fermée.
(Saint-Jean-de-la-Blaquière, Hérault.)

Cabane gordoise et son enclos (fin XVIIIe-


début XIXe). Cette ancienne grange-fenil est
formée de quatre encorbellements opposés
symétriquement deux à deux, deux longs et
deux courts. (Gordes, Vaucluse.)

VII

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Le quartier des Savournins Bas, à Gordes,


devenu musée en 1976 sous le nom de « Village
des bories », avec ses cabanes d’habitation, ses
granges, ses fours (XVIIIe-XIXe siècles). (Vaucluse.)

Dépendances d’une ferme du XIXe siècle au


lieu-dit Calpalmas, à Saint-André-d’Allas,
transformées en musée sous l’appellation de
« Cabanes du Breuil ». Elles sont maçonnées au
mortier de terre. Les toitures ont été refaites
par un lausier ces quarante dernières années.
(Dordogne.)

« Les trois soldats » à Gordes (2e moitié du XIXe siècle) :


cabane encadrée de deux pigeonniers. Les épis quillés de
ces derniers ne sont pas d’origine, ayant remplacé des épis
à socle carré volés par quelque amateur. (Vaucluse.)

Pierrier en forme d’ogive, de hauteur d’homme,


aux pierres empilées à la va-vite. Quelques lauses
calcaires en saillie esquissent un acrobatique
escalier. (Cipières, Alpes-Maritimes.)

VIII

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La reconstitution du dispositif en amont
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Retour d’angle d’un mur de granit,


fait de roches éclatées à la masse
et doté d’un puissant chaînage d’angle.

Édifié en blocs lenticulaires de


molasse calcaire, ce mur a ses
dernières assises maintenues en place
par une rangée de blocs posés debout.

Hauteur du mur de soutènement


La hauteur d’un mur de soutènement varie en fonction de la pente originelle du versant :
■ pour une pente douce, le mur est bas, le minimum étant 30 cm ;
■ pour une pente raide, le mur est haut, dépassant parfois les 3 m.
Cette règle générale est modulée en fonction de l’inclinaison donnée à la planche soutenue
d’une part, et de la nature géologique du matériau employé dans le mur d’autre part.
Ainsi, pour une même largeur de planche, une surface déclive permet une hauteur de mur
moins grande qu’une surface horizontale.
Un mur en petites plaquettes de schiste, difficiles à ancrer dans un versant et tendant à se
déliter, autorise une hauteur moindre qu’un mur en gros blocs granitiques, plus stables et
offrant une bonne résistance à la poussée des terres.

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L a
p i e r r e
s è c h e ,
m o d e
d ’ e m p l o i

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III CHAPITRE
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Construire
une cabane
en pierre sèche
La construction d’une cabane en pierre sèche est
sans conteste le nec plus ultra de la construction
à sec. Plus que l’édification d’un mur indépen-
dant ou d’un mur de soutènement, elle va poser
le bâtisseur comme étant un spécialiste qui a fait
ses preuves et qui est reconnu par ses pairs. Ce
sera en quelque sorte son chef-d’œuvre compa-
gnonnique.
La nouvelle cabane sera l’aboutissement d’un
patient apprentissage, fait sans brûler les étapes,
la concrétisation des techniques de construction
précédemment découvertes.
Mais surtout, elle marquera la maîtrise de cet élé-
ment crucial et technique de l’édifice qu’est son
couvrement, avec sa voûte d’encorbellement et sa
couverture de lauses (ou bien son revêtement de
pierres). Notre maçon touche ici au domaine de
l’architecture.
Dernière satisfaction et non des moindres, le bâtis-
seur aura à sa disposition un bâtiment qu’il ne
manquera pas de regarder non sans une certaine
émotion mais aussi auquel il pourra donner une
affectation en fonction de ses besoins.

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III Construire une cabane en pierre sèche / La préparation du chantier
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La préparation du chantier
Hache De quels outils se munir ?
On ne construit pas une cabane en pierre sèche à l’aide de ses
seuls bras. Un minimum d’outils est nécessaire :
Coupe-haie
• Un coupe-buisson, une hache, un couteau-scie, des sécateurs
Couteau-scie pour déboiser et débroussailler (si nécessaire) l’aire d’implan-
tation de l’édifice ;
• La barre à mine pour déliter les affleurements rocheux, en
Barre à mine extraire des blocs et déplacer ces derniers ;
• Une masse pour briser les plus gros blocs ainsi récupérés et
Sécateur
fournir des éléments plus faciles à mettre en place ;
• Une pioche de terrassier pour extraire du sol les pierres qui
y sont en partie enterrées ;
• Une houe à deux dents pour creuser la terre caillouteuse ;
Pioche • Le marteau de maçon – le têtu-pic –, avec sa tête plate
découpée en V et l’autre bout en forme de pic, pour obtenir
des pierres plus régulières, aplanir ou arrondir selon les besoins
la face de parement de ces dernières, ou encore casser des
Masse pierres friables pour obtenir des pierres de remplissage ;
Houe à • Un ciseau ou une aiguille, frappés à l’aide d’une massette, le
deux dents marteau de tailleur de pierre, pour dresser, c’est-à-dire aplanir,
la face vue d’une pierre (des lunettes de protection seront,
Têtu-pic dans ce cas, les bienvenues) ;
• La massette, avec ses deux têtes plates, pour caler en force
certaines pierres ou tasser un éventuel remplissage intérieur
de caillasse ;
• Un cordeau et des piquets pour tracer les fondations (si le
sol le permet) ;
• Un fil à plomb pour que le mur ait partout le même fruit. À
Cordeau défaut, une ficelle lestée d’un bout de caillou fera l’affaire ;
• Une mini-pelle ou une mini-chargeuse, louée pour l’occa-
Massette
sion, pour mettre en place le linteau et l’arrière-linteau. Mieux
vaut éviter d’utiliser la force musculaire de plusieurs interve-
nants.
Pelle • Une pelle de maçon pour recouvrir d’une couche de terre
le sommet plat ou bombé d’une cabane où l’on veut planter
des iris.
Fil à plomb

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La préparation du chantier
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Quel matériau employer ?


Le matériau d’élection est le calcaire, matériau le plus répandu. SAVOIR
Se débitant sous bien des formes (blocs réguliers, blocs irréguliers, S’ÉCONOMISER…
lauses) et possédant divers degrés de dureté et de compacité, il se Étant donné qu’il
prête à des emplois très divers. est plus fatigant de
Les principes et procédés constructifs ici décrits peuvent cepen- hisser des pierres
dant s’appliquer, dans des mesures diverses, à d’autres matériaux sur un versant que
(grès, schiste, granit, basalte). de les descendre,
Au pied du mur, le bâtisseur aura vite fait de se rendre compte des le bon sens enjoint
atouts et des limites de la pierre qu’il a sous la main et des emplois de récupérer ou
qu’il pourra lui réserver. d’extraire ces
dernières en amont
Où s’approvisionner en pierre ? du chantier.
On aura tout intérêt à édifier la bâtisse non loin d’un bâtiment
ruiné, d’un tas d’épierrement, d’un affleurement rocheux, d’une
découverte, etc.3 Ce faisant, on s’épargnera transports et allées et
3. Voir sur ce point les
venues incessants et épuisants.
recommandations faites p. 9.
La construction d’une cabane se préparant longtemps à l’avance,
on peut au fil des mois constituer une réserve de pierres à partir
de ramassages, d’épierrages, de récupérations systématiques voire
d’éventuels achats de matériau.
Et surtout, on mettra de côté, pour une éventuelle couverture de
lauses, les pierres bien plates et non gélives (c’est-à-dire résistant
bien aux effets du gel).

Front de taille d’une carrière abandonnée


à Barjac (Gard). On distingue nettement,
au-dessus des bancs calcaires massifs, un
horizon supérieur de lits de plaquettes clivés
par le gel de la dernière glaciation :
la découverte.

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III Construire une cabane en pierre sèche / La préparation du chantier
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Combien de participants ?
Il ne faut pas que trop de personnes interviennent dans la pose
des pierres car l’ordonnancement de celles-ci deviendrait vite anar-
chique et il faudrait reprendre la construction.
En fait, c’est en tandem que l’on travaille le plus confortablement
et le plus efficacement, chaque partenaire faisant face à l’autre de
part et d’autre du mur de base puis du couvrement.
Les parements intérieur et extérieur, puis l’intrados de la voûte et
la couverture de lauses ou le revêtement extérieur peuvent être
montés en parallèle.
La personne à l’extérieur peut en outre se charger d’aller chercher
les pierres au fur et à mesure des besoins.

Le travail en tandem.

Crénénan en Ploërdut (Morbihan) :


pose d’une dalle de 150 kg sur la voûte
d’une cabane édifiée en 1996.

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La préparation du chantier
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Comment ranger les pierres ?


Quand on construit sans mortier, il est important de trouver le
plus rapidement possible la pierre dont les dimensions conviennent
parfaitement à la place qu’on veut lui faire occuper.
Pour éviter de fastidieuses manipulations, on a tout intérêt à trier
les pierres à l’avance en fonction de leur épaisseur en les disposant
en rangées de section croissante (8 cm, 10 cm, 12 cm, etc.) et, à
l’intérieur de chaque rangée, par ordre de largeur et de longueur.
Par souci de commodité, on disposera les rangées en alignements
parallèles ou selon les branches d’une étoile, ou encore en cercles
autour du futur édifice de façon que les pierres soient visibles
depuis celui-ci.
À ces rangements destinés à faciliter la réalisation du gros œuvre,
viennent s’ajouter la recherche et la mise de côté de belles pierres
devant servir à la confection des parties nobles ou sensibles de
l’édifice :
• l’embrasure de l’entrée (appareillage en besace) avec son couvre-
ment – linteau, arrière(s)-linteau(x) – et son système de décharge
éventuel ;
• les aménagements intérieurs (encadrements de niches et de
regards, pierres de foyer et de cheminée) ;
• les sablières à la base d’un couvrement conique débordant, les
sommiers à l’amorce de la voûte encorbellée, la dalle faîtière et
l’épi éventuel.
Enfin, on n’oubliera pas de mettre de côté une grosse quantité de
petites pierres destinées à servir de cales : sans elles, la construc-
tion s’arrêterait.

Pierres rangées en cercles sur le chantier.

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III Construire une cabane en pierre sèche / La préparation du chantier
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Comment transporter
les pierres à pied d’œuvre ?
Pour charrier les pierres à pied d’œuvre, il
existe différents moyens :
• les petites pierres sont transportées dans
un seau de métal ou encore une poubelle
en plastique ;
• les pierres de taille moyenne sont portées
sur l’épaule ou apportées sur un brancard,
ou bard, ou encore dans une brouette ;
• les très gros blocs sont déplacés sur des
rondins ou billes de bois.

Comment déposer les pierres sur le plan


de travail ?
On déposera les pierres moyennes et grosses sur le faîte du mur au
fur et à mesure que celui-ci s’élève.
Les pierres de petite taille par contre pourront être lancées à la
main depuis le sol.

La manipulation
des pierres
Il y a toujours une façon
de prendre le bloc
de pierre qui évite la
fatigue ou la blessure
éventuelle.
Le port de gants est
conseillé lorsqu’on mani-
pule de grosses pierres À FAIRE À NE PAS FAIRE À FAIRE
(cela évite d’avoir les
mains éraflées ou endolories) ou lorsqu’il fait très froid (cela évite d’avoir les doigts engourdis).
Cependant, c’est à mains nues que l’on appréhende mieux la forme des pierres plus petites et
qu’on peut les saisir le plus aisément.

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La préparation du chantier
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Comment façonner les pierres ?


■ Dégrossir la pierre
Pour faciliter la pose, on peut « dégrossir » la pierre, c’est-à-dire en
enlever, avec un marteau, les « oignons » disgracieux ou gênants.
■ Dresser le parement des pierres
En particulier, les faces destinées à être visibles en parement pour-
ront être dressées (c’est-à-dire aplanies) si la nature géologique de Lause démaigrie.
la pierre le permet.
■ Démaigrir les lauses de la couverture
Les lauses des assises de la couverture pourront, avant leur pose,
avoir leur partie arrière démaigrie (ou taillée en dépouille) pour que
leurs bords soient plus jointifs.
■ Biseauter les corbeaux de la voûte
Les pierres réservées au montage de la voûte encorbellée pourront,
avant leur pose, avoir leur face apparente biseautée de quelques coups
de marteau et de broche ou de ciseau de façon à obtenir un intrados
plus régulier mais aussi le minimum de poids en porte-à-faux.
■ Tailler les corbeaux à la courbe
Dans les toutes dernières assises de la voûte, là où le cercle est des
plus réduits, le parement des pierres peut être en outre taillé à la Douelles biseautées et taillées
courbe (si le matériau le permet) de façon à donner à la dalle de à la courbe des dernières assises
fermeture une meilleure assise. d’une voûte.

Les préliminaires administratifs


Avant de se lancer dans la construction d’une cabane de pierre sèche, on ne doit pas oublier de
faire les démarches administratives nécessaires. Il faut savoir que seuls les édicules d’une surface
inférieure à 2 m2 et d’une hauteur inférieure à 1,5 m sont exemptés de toute formalité.
■ À moins de se contenter d’une chétive guérite, on fera donc soit une déclaration préalable de
travaux si l’édifice envisagé a une surface intérieure de moins de 20 m2, soit une demande de permis
de construire s’il doit avoir des dimensions supérieures.
■ On joindra à sa demande un plan et une coupe, cotés, de l’édifice (dessins qui, par ailleurs, per-
mettront de déterminer le volume de matériau dont on aura besoin, la quantité de belles dalles
indispensables à l’érection de la voûte encorbellée, le nombre de belles pierres nécessaires à la
confection des détails d’architecture et d’aménagement).
■ Il convient aussi de se mettre en rapport avec sa compagnie d’assurance pour parer aux consé-
quences d’un éventuel accident de chantier.

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III Construire une cabane en pierre sèche / La conception de la cabane
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La conception de la cabane

Estimer le volume de pierre nécessaire


En maçonnerie sèche, on n’a jamais assez de pierres. Le gros tas de
pierres dans lequel le bâtisseur met tous ses espoirs ne donne, à
l’assemblage, qu’un pan de maçonnerie étriqué.
En particulier, il faudra disposer d’une quantité suffisante de dalles
pour monter les assises de corbeaux de la voûte, ainsi que de pla-
quettes pour former les rangées de lauses de la couverture (si l’on
a opté pour cette dernière solution pour réaliser l’extérieur). On se
rappellera que plus une voûte est élevée, plus il faut d’assises et
donc de corbeaux. Une voûte d’un mètre de haut (de sa naissance à
la dalle de fermeture), c’est déjà une dizaine d’assises, cela à raison
de 10 cm d’épaisseur pour chaque corbeau.
Même en tenant compte de la quantité dégressive de corbeaux à
mesure que le cercle de la voûte se rétrécit, on arrive à plusieurs
centaines de corbeaux.

Cabane en pierres calcaires construite


à Lablachère (Ardèche) par Michel Calculer le tonnage des pierres
Rouvière : sur la base d’un volume On calcule la quantité de pierres nécessaire à la construction en
de 7,5 m3 et d’un coefficient multipliant le volume de la maçonnerie par l’indice de densité
de densité de 2,2, elle nécessita
du matériau.
16,5 t de pierres.
L’indice de densité pour le calcaire
est 2,5/2,6. Pour tenir compte
des vides entre les pierres, il faut
abaisser cet indice à 2,1/2,2.
Ainsi, une petite cabane ayant un
volume de paroi de 10 m3 néces-
sitera l’emploi de 21 ou 22 t de
pierre !
On comprend dans ces conditions
qu’il faille disposer, dès l’ouverture
du chantier, du tonnage de pierres
correspondant aux cotes de l’édi-
fice à bâtir.

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La conception de la cabane
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Déterminer le rapport
diamètre intérieur/hauteur intérieure Les étapes
de la construction
Des observations conduites sur huit cabanes lotoises en forme de
cylindre-cône, avec toiture de lauses, établissent que la hauteur
sous voûte équivaut en moyenne au diamètre intérieur multiplié
par 1,25.
En se fondant sur ce rapport, pour un diamètre intérieur de 2 m,
on donnera donc à la cabane une hauteur sous voûte de 2,5 m ;
pour un diamètre de 2,5 m, ce sera 3,12 m et pour un diamètre de 1. Creusement d’un anneau de fondation
3 m, ce sera 3,75 m.
Rien n’interdit cependant de choisir une hauteur sous voûte un peu
plus élevée de façon à avoir un encorbellement moins marqué, plus
progressif.

Déterminer le lieu d’implantation


2. Constitution d’un socle de gros blocs
Pour implanter l’édifice, il convient tout d’abord de rechercher un
sol plat de façon à éviter le glissement des murs. On n’hésitera
pas, cependant, pour économiser sa peine, à tirer parti d’un rocher
affleurant comme fondation.

Préparer les abords


Dès le début du chantier, il est conseillé de tracer et d’empierrer 3. Édification des premières assises
un chemin d’accès pour permettre la circulation de la brouette et
d’éventuels véhicules : on évite ainsi la formation de boue et d’or-
nières.
On a aussi intérêt à ménager une aire circulaire de cailloutis d’un
rayon de 7,5 m, ayant pour centre la future cabine (le cailloutis étant
obtenu à l’aide de pierres cassées à la masse).
4. Achèvement du couvrement

Creuser la tranchée de fondation


Si le sol est en terre, on commencera par creuser une tranchée
circulaire de fondation pour la constitution d’une semelle de gros
blocs. La profondeur et la largeur de cette tranchée seront fonc-
tion de l’ampleur de l’édifice envisagé. Pour une grande cabane
cylindro-conique, une profondeur de 50 cm et une largeur
de 1,5 m ne sont pas de trop. 5. Édifice terminé

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III Construire une cabane en pierre sèche / La construction de la cabane
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La construction de la cabane
L’édifice idéal dont nous examinons la construction dans cet
ouvrage est de plan circulaire, configuration qui est la plus cou-
4. Voir « Cas particulier : rante. Les particularités du plan quadrangulaire feront toutefois
édifice de plan carré », p. 54. l’objet d’un développement4.

11
10

QUE FAIRE
DU NOUVEL ÉDIFICE ?
Resserre pour les
outils du jardin,
débarras pour
encombrants, réserve 4 3 3’
5 4’
à bûches, abri
pour le brasero, 1’
les possibilités 1
2
ne manquent pas.
6
Encore faut-il
s’assurer que le 2’
7
couvrement soit bien 6
8
étanche... 9

1. Sommier (en forme de coin) 5. Intrados de la voûte


1’. Assise de sommiers 6. Boutisse parpaigne
2. Dalle sablière de rive (en débord) 7. Linteau
2’. Assise de dalles sablières de rive 8. Panneresse (en parement)
3. Corbeau 9. Boutisse (en parement)
3’. Assise de corbeaux 10. Dalle de fermeture
4. Lause de couverture 11. Dalle de couvrement
4’. Assise de lauses

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La construction de la cabane
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Remplir la tranchée de fondation


La semelle doit impérativement être plus large que le mur
qu’elle va porter, tandis que les blocs qui la composent
doivent être plats et d’égale épaisseur de façon à donner
une assise uniforme. Au besoin, les pierres seront tassées à
la masse. Il est cependant préférable de les caler très soi-
gneusement, sans rajout de terre car celle-ci finit toujours
par se tasser.
Ces blocs seront disposés en boutisse et non en panneresse,
Boutisse
pour éviter que, sous le poids de la maçonnerie, ils ne se
mettent à pivoter.
Pour obtenir une semelle bien stable et robuste, on peut
déroger à la règle en liant les pierres avec du mortier de
chaux.
Cette semelle de pierres est indispensable lorsque le socle Tranchée de fondation
rocheux n’affleure pas : elle est destinée à procurer à l’édi-
fice à venir une base solide et indéformable. Disposition en boutisse des pierres
de la semelle dans la tranchée
Si par négligence ou inconscience la partie de base était montée de fondation.
directement sur la terre, la maçonnerie ne manquerait pas de jouer
car, en hiver, le sol se gonfle au gel et s’aplatit au dégel.

Reconstruction d’une cabane écroulée sur ses bases


Le fait que la cabane soit écroulée est déjà en soi un avertis-
sement dont on doit tenir compte : sa solidité ne devait pas
être à toute épreuve.
■ On a donc intérêt à vérifier que les restes de maçonnerie
encore debout sont faits selon les règles de l’art et qu’ils
peuvent servir de base à de nouvelles assises. Si ce n’est pas
le cas, il ne faut pas hésiter à défaire les pans de maçonnerie
déficients et à les remonter selon les normes du métier.
■ Quel que soit le cas de figure, les pierres jonchant l’intérieur
et l’extérieur de l’édifice seront évacuées afin que l’on puisse
juger de la qualité des parois subsistantes et disposer d’une
aire de travail non accidentée.

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III Construire une cabane en pierre sèche / La construction de la cabane
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Édifier le corps de base


Pivot
On matérialisera l’axe vertical de la construction
Nœud marquant le rayon intérieur par une perche dont la hauteur sera fonction de
Nœud marquant le rayon extérieur celle prévue pour l’édifice. Si la perche est très
Ficelle lestée
haute, on en maintiendra le sommet à l’aide
de haubans pour éviter qu’elle ne dévie de son
axe.
On aura au préalable passé autour de la perche
un anneau mobile auquel est attachée une
ficelle comportant deux nœuds à son extrémité,
le premier arrêté au rayon intérieur, le second
arrêté au rayon extérieur. Autre possibilité : deux
ficelles, la première avec un nœud au niveau du
Pivot planté dans l’axe vertical
de la construction. parement intérieur, la seconde avec un nœud au niveau du pare-
ment extérieur.
Au fur et à mesure que les assises de pierres montent, il ne reste
plus qu’à raccourcir la ficelle – ou les ficelles – en fonction de
l’obliquité que l’on veut donner aux parements.
Ce procédé du pivot et des gabarits vaut tant pour la base que pour
le couvrement. Il permet d’obtenir une voûte dont le sommet est
parfaitement dans l’axe de la construction. Son emploi cependant
n’exonère pas d’utiliser une jauge pour garder à la paroi une épais-
seur régulière au sein d’une même assise.

L’édifice est resté en attente de son


couvrement, seule la partie de base est
terminée. On distingue bien les deux
parements et la blocaille intermédiaire.

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La construction de la cabane
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Bâtir l’entrée de la cabane


L’emplacement de l’entrée ne doit pas être laissé au hasard : si le
terrain est en pente, elle sera ménagée en aval et, dans tous les cas,
orientée de façon à être protégée des vents dominants.
■ L’entrée avec porte
Si l’on veut qu’elle soit fermée par une porte en bois articulée sur
des gonds, il faudra lui donner une élévation rectangulaire (mon-
tants droits, linteau horizontal), ce qui suppose d’une part l’emploi
de blocs équarris appareillés en besace d’angle (c’est-à-dire placés
alternativement en panneresse et en boutisse dans les parements
concernés, celui de la façade et celui de l’embrasure), d’autre part
la taille d’une feuillure. Cela ne peut se faire qu’avec un matériau
se prêtant au façonnage (grès ou calcaire tendre).
■ L’entrée sans porte
L’encadrement d’entrée en pierres
Si l’on veut que l’entrée ne soit qu’une simple ouverture, non fermée, de taille comporte une feuillure pour
de grandes dalles plus irrégulières (aux parements visibles rectifiés) une porte en bois.
feront l’affaire. On les disposera selon le même schéma mais en les
calant soigneusement, aucune ne devant bouger.

Banquettes volantes ou échafaudages ?


■ Pour avoir de bons appuis sous les pieds, on peut établir
des banquettes provisoires de pierres à l’intérieur comme à
l’extérieur de l’édifice.
Une variante de ce procédé consiste à se percher sur un gros
madrier qui est posé sur deux empilements de blocs ou de
parpaings et que l’on déplace au fur et à mesure des besoins.
■ L’empilement de matériaux pour faire un échafaudage a
cependant ses limites :
• l’instabilité des empilages sur lesquels vont se reporter en
sens inverse les efforts horizontaux exercés sur les murs par
le bâtisseur ;
• la faible hauteur du plan de travail procuré (la pose des
pierres devient difficile au-delà de 1,5 m de haut).
Pour ces raisons, il peut être préférable, pour l’extérieur, de Aucune feuillure n’est prévue
faire tourner un échafaudage métallique disponible en com- dans cette entrée aux côtés
montés en petites plaquettes
merce, et, pour l’intérieur, d’établir un plancher de madriers
soigneusement ajustées.
haut de 80 cm, sur lequel poser pierres, cales, outils, etc.

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III Construire une cabane en pierre sèche / La construction de la cabane
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■ Le couvrement de l’entrée
Pour faire office de linteau et d’arrière-linteau, on choisira des
dalles suffisamment grandes et épaisses.
Si la dalle de linteau est trop peu épaisse ou d’un matériau cassant,
elle devra être déchargée par un arc de quelques claveaux ou par
une bâtière de deux dalles affrontées ou encore par une dalle supé-
rieure plus courte reposant à ses extrémités sur des billettes. Il en
sera de même pour la dalle d’arrière-linteau, point sensible de la
construction car elle supporte le poids de la voûte au-dessus.
La pose du linteau et de l’arrière-linteau est un moment délicat
dans la construction : il s’agit en effet de hisser, à 1,6 m environ, de
très grosses dalles. Le mieux est de faire appel à un engin méca-
Le linteau est fait d’une grande nique ou bien d’établir un plan incliné de madriers sur lequel hisser
dalle de basalte arquée sur ses deux les dalles au tire-fort.
faces, forme qui dispense de recourir Si aucune dalle n’est disponible pour servir de linteau, il reste deux
à un arc de décharge. Les piédroits
solutions :
sont en gros blocs appareillés
grossièrement mais solidement • la première, ménager, aux deux tiers de la hauteur des côtés de
en besace d’angle. l’embrasure, deux encorbellements qui se rejoignent ;
• la deuxième, jeter un arc de moellons clavés au-dessus de l’entrée
et de son embrasure, ce qui suppose l’emploi d’un cintre provisoire
en bois.
Ces succédanés sont en tout cas préférables à l’emploi de poutres
en bois susceptibles de pourrir à la longue.
Ici, le maçon a opté pour un arc clavé
en lauses. Une pierre en forme de coin
sert de clé à l’arc plein cintre.

Le système de décharge du
linteau, vide formé par une
petite dalle posée sur deux
encorbellements symétriquement Le maçon a suppléé à l’absence de linteau
opposés, est une sage précaution par des deux encorbellements opposés
au vu de la minceur du linteau. symétriquement et se rejoignant au sommet.

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La construction de la cabane
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Édifier la partie de couvrement


Pour attaquer le couvrement, on installera un plancher avec trappe
d’accès, sur des poutres encastrées à 1,8 m de hauteur, de façon
à avoir un échafaudage sur lequel poser le matériau et travailler.
Pour une voûte ayant une hauteur de flèche inférieure à 2 m, un
tel plancher est inutile.
Il est entendu que les poutres du plancher ne seront pas descellées
à force une fois la construction achevée : cela ne manquerait pas
de fragiliser la maçonnerie et, qui plus est, priverait l’utilisateur d’un
espace de rangement.
À partir de l’amorce de la voûte encorbellée, on raccourcira progres-
sivement la corde à chaque nouveau cercle de pierre. Pour obtenir
l’oblique de la voûte, on utilisera un cordeau relié au sommet
du mât.
Une échelle (de 8 m) est indispensable pour la réalisation de la
fermeture du couvrement depuis l’extérieur.
Si le toit doit être plus élevé, on fera, plus haut, un second plancher
sur poutres, de manière à pouvoir achever la voûte. Ici encore, une
fois l’édifice terminé, les poutrelles encastrées dans les trous de
boulin resteront en place.
■ L’assise de sablières à la base
de la toiture
Pour un édifice dont la partie de
couvrement doit avoir une couver-
ture conique en lauses, on ména-
gera, au niveau de la rupture de
pente, à 2 m du sol, une assise de
pierres très plates, ou sablières, Sommier
disposées en saillie extérieure-
ment de façon à former un larmier Sablière
(ou rang d’égout).

Les dalles sablières reçoivent les premières


lauses de couverture ; les sommiers donnent
l’inclinaison voulue aux corbeaux.

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■ L’assise de sommiers à l’amorce de l’encorbellement


Pour que les pierres de l’encorbellement intérieur aient une assise
solide, on disposera, à l’amorce de l’encorbellement, une arase de
gros blocs de même épaisseur, ou sommiers, ayant leur face la
plus épaisse en parement, cela de façon à imprimer aux pierres
qu’elles supporteront l’inclinaison vers l’extérieur (de l’ordre de
15 % par rapport à l’horizontale) nécessaire à la réalisation d’une
assise encorbellée.
À défaut de sommiers en forme de coin, on peut faire appel à des
pierres minces et dures qui seront placées sous le nez des dalles,
donnant ainsi à ces dernières l’inclinaison nécessaire.
Coupe de la base du couvrement.
■ Les pierres du voûtement
Autant que possible, la voûte sera réalisée en assises successives,
en choisissant pour chacune d’elles des pierres plates et de même
épaisseur. Pour une grande cabane cylindro-
conique ou ogivale, le débord de chaque assise
par rapport à l’inférieure sera de 5 à 10 cm, depuis
la naissance de l’encorbellement jusqu’à l’assise du
sommet. Pour une petite cabane cylindrique, le
porte-à-faux sera plus important.
À l’intérieur d’une même assise, les pierres encor-
bellées (ou corbeaux) seront toutes disposées en
boutisse de façon à assurer un contrepoids suffi-
sant au dépassement et à réduire ainsi le risque de
Deux assises dégressives de corbeaux basculement vers l’avant.
inclinés (vers l’extérieur). Les joints
sont croisés dans l’intrados
de la voûte.

Cet édifice atteste que la voûte d’encorbellement


(dont l’extrados a l’aspect d’une pomme
de pin) peut être montée indépendamment
de la couverture de lauses.

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La construction de la cabane
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Si, sur l’intrados de chaque assise, les pierres se trouvent jointives,


sur l’extrados, par contre, elles ne le sont plus. Il faut donc combler
le vide entre deux pierres consécutives par une cale triangulaire
de façon à obtenir sur l’ensemble de l’assise un clavage horizontal.
L’assise est alors autoclavée et forme un tout cohérent et indéfor-
mable.
La construction du voûtement doit aller de pair avec celle de la
couverture de lauses ou du revêtement de pierres : les pierres de
la voûte seront de ce fait chargées en arrière par celles de la cou-
verture ou du revêtement, ce qui assure un contrepoids à la partie
en encorbellement.
Assise de corbeaux inclinés (vers
■ La dalle couronnant la voûte l’extérieur). Les vides entre les pierres
Une fois que l’ultime assise de la voûte aura été posée et bien sont comblés par des cales pour
chargée en arrière, elle recevra une grande dalle, laquelle sera à son claver l’anneau.
tour chargée d’une ou deux épaisseurs de lauses ainsi que, dans le
cas d’un couvrement conique, d’un épi de faîte (bloc tronconique
par exemple).

5
Parties hautes du couvrement.
4

1
2

1. Corbeau
2. Lause
3. Dalle de fermeture
4. Dalle faîtière
5. Épi de faîtage

Les dernières assises et la dalle


de fermeture de la voûte.

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III Construire une cabane en pierre sèche / La construction de la cabane
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■ Les pierres de couverture sur l’extrados de la voûte


Leur disposition répondra à deux règles impératives :
• d’une part celle de l’imbrication horizontale, nécessaire pour éviter
les alignements de joints verticaux, préjudiciables à la cohésion de
l’ensemble et ouvrant la voie aux infiltrations d’eau de pluie ;
• d’autre part celle de l’inclinaison vers l’extérieur, indispensable
pour évacuer l’eau qui se serait infiltrée ou pour empêcher le vent
Les lauses sont assisées, et leurs joints
de refouler celle-ci vers l’intérieur.
sont croisés à la façon de tuiles
plates. En plaçant plaquettes ou dalles à l’imitation des tuiles plates par
exemple, on réduira le nombre de « gouttières » et on dirigera vers
l’extérieur l’écoulement de l’eau.
Le pureau des lauses (leur partie visible après la pose)
Blocage sera fonction de la pente donnée à la toiture. Il ne
sera pas inférieur au tiers de la longueur des lauses.
■ Les pierres de revêtement sur l’extrados
Voûtement de la voûte
Revêtement
Alors qu’une couverture de lauses doit épouser le
profil du voûtement et, partant, se cantonner à des
Coupe d’une cabane cylindrique. Le profil du formes coniques rectilignes ou curvilignes, un revê-
revêtement n’épouse pas celui du voûtement. tement de pierres peut fort bien s’éloigner du profil
de la voûte et permet donc une plus grande latitude
en matière de forme extérieure.

Cabane au couvrement découronné au lieu-dit


Le Crousas, à Vals-près-le-Puy (Haute-Loire)
On peut y observer la structure du couvrement :
■ un voûtement de grandes dalles, le petit côté en parement,
inclinées vers l’extérieur de l’édifice ;
■ un revêtement de blocs en forme de triangle, la pointe
dirigée vers l’intérieur
de l’édifice, inclinés
en sens contraire des
dalles de la voûte et
contrebutant ces der-
La plage d’éboulement du revêtement
nières.
permet de se rendre compte du fort
pendage vers l’intérieur des pierres
du revêtement.

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La construction de la cabane
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Si l’on a opté pour un revêtement, on n’hésitera


pas à y ménager des redans, ou degrés succes-
sifs, hauts de 50 à 80 cm (selon la taille de l’édi-
fice), en guise d’échafaudages extérieurs. Cette
hauteur, qui correspond à la position d’une
pierre portée à bout de bras par un homme
debout, de taille moyenne, permet à celui-ci
de travailler avec ses jambes et ses reins et lui
évite de faire porter l’effort sur ses bras.
On évitera absolument l’emploi de mitraille,
ou déchets de pierre, pour combler l’inter-
valle entre l’extrados de la voûte et l’intrados Cette cabane édifiée en blocs de
du revêtement. Autant que faire se peut, il convient de liaisonner basalte arrondis comporte cinq
« peau » intérieure et « peau » extérieure à l’aide des procédés habi- degrés avec, à sa base, un contrefort
tuels : boutisses parpaignes (si l’intervalle n’est pas trop grand), clés circulaire servant de rampe d’accès
horizontales et cales (si l’intervalle est trop important). au premier degré. Les bâtisseurs n’ont
donc pas eu besoin d’un échafaudage
Dans tous les cas, les pierres du revêtement seront posées en bou- extérieur.
tisse et inclinées vers l’intérieur pour s’appuyer contre le blocage
intermédiaire.

Pierres du revêtement
(peau extérieure)

Plaquettes du
voûtement (peau
intérieure)

Vue de dessus et coupe d’un couvrement


Revêtement Voûtement conique à revêtement. Le profil du
revêtement épouse celui du voûtement :
les pierres du voûtement sont inclinées
vers l’extérieur pour contrebuter celles du
revêtement (inclinées dans le sens opposé).

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III Construire une cabane en pierre sèche / Cas particulier : édifice de plan carré
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Cas particulier :
édifice de plan carré
Si jusqu’ici nous n’avons envisagé que la construction
d’édifices de plan circulaire, c’est parce que l’adop-
tion du plan carré complique singulièrement la tâche
Pierres des angles du bâtisseur, surtout si l’expérience lui fait défaut.
intérieur et extérieur

Les quatre angles de la partie


de base
Tout d’abord, il lui faut trouver suffisamment de beaux
blocs pour réaliser les imbrications de boutisses et de
Les pierres posées en boutisse dans
panneresses des angles extérieurs et intérieurs alors
un sens sont alternativement en qu’avec une base circulaire, nul besoin de « se mettre en quatre », un
boutisse et en panneresse d’une assise même format de pierres pouvant être employé sur tout le pourtour
à l’autre. de la construction.

Angle d’une cabane à couvrement pyramidal.


Une assise de sablières en saillie marque
la rupture de pente.

On discerne bien l’alternance des boutisses


et des panneresses qui composent l’angle,
en grandes dalles calcaires, de la cabane.

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Cas particulier : édifice de plan carré
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Couvrement pyramidal ou toiture conique ?


Quelle que soit la solution adoptée pour la partie de couvrement
– couvrement pyramidal à quatre faces rectilignes ou curvilignes,
ou toiture de lauses conique sur voûte en forme d’ogive –, le bâtis-
seur sera confronté à des problèmes délicats à résoudre.
■ Le couvrement pyramidal
Il lui faut dans ce cas mettre de côté les longues pierres néces-
saires aux imbrications des arêtes extérieures comme intérieures
du couvrement. Éventuellement, pour bien faire les choses, il devra
poser une assise de grandes dalles saillantes au hiatus entre cube
inférieur et pyramide supérieure.
■ La toiture conique
Si la solution retenue est une toiture de lauses de forme conique
sur une voûte en forme d’ogive, il lui faut résoudre le problème du Voûte à quatre pans d’une cabane
passage du plan carré de la base au plan circulaire du couvre- à couvrement en forme
ment, et ce aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’édifice. de pyramide, datée de 1811.

Angle d’un couvrement pyramidal. Dans une même


face de la pyramide, une panneresse alterne avec une
boutisse ; dans l’autre face, la panneresse devient
boutisse et la boutisse panneresse.

Posée en retrait par rapport à l’assise de dalles


sablières, la toiture de lauses passe insensiblement de
la forme d’une pyramide aux angles arrondis à celle
d’un cône curviligne.

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III Construire une cabane en pierre sèche / Cas particulier : édifice de plan carré
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• Pour l’intérieur de l’édifice


Au moins deux procédés s’offrent au bâtisseur.
• Le plus simple est celui du pendentif, passage insensible
de l’assise carrée à l’assise circulaire en « arrondissant »
les angles un petit peu plus à chaque nouvelle assise. On
obtient ainsi quatre pans de voûte triangulaires concaves.
• Le plus compliqué est celui de la trompe, c’est-à-dire la
disposition, en travers de chaque angle, d’une forte poutre
imputrescible ou, mieux, d’une épaisse dalle permettant
de passer du carré à l’octogone (et, partant, au cercle). Le
parement de la dalle pourra même être taillé à la courbe
et légèrement biseauté pour obtenir une meilleure tran-
sition.
Des compétences exceptionnelles sont requises pour la
réalisation de telles « trompes » d’angle. Et le résultat ne
sera pas nécessairement à la hauteur des espérances. Sous
la charge, les poutres en bois risquent de fléchir et les
dalles d’angle de se fendre.

Le passage de la base de plan carré à la


voûte de plan circulaire se fait au moyen
d’un triangle concave (ou pendentif).

Le passage de l’angle du corps de base à l’arrondi


de la voûte se fait au moyen d’une grande dalle
formant trompe, posée (pour plus de sécurité) sur
une grosse poutre en bois barrant l’angle.

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Cas particulier : édifice de plan carré
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• Pour l’extérieur de l’édifice


Une arase de grandes dalles sablières débordant
en larmier devra être posée au sommet de la
partie de base, chaque angle étant occupé par
une belle dalle quadrangulaire. Sur cette arase, et
en retrait, sera édifiée la toiture de lauses, dont
les assises seront d’abord en forme de carré aux
angles arrondis pour devenir progressivement cir-
culaires.

Crénérant en Ploërdut (Morbihan). Cabane


de plan quadrangulaire en construction.
On notera la disposition en boutisses,
légèrement inclinées vers l’extérieur,
des pierres de la voûte d’encorbellement.

Assise de sablière sur plan carré.

Cabane au lieu-dit Les Roucaillous, à Aujols (Lot)


La toiture de lauses com-
mence en retrait de l’as-
sise de dalles sablières
formant l’égout qui couvre
le sommet du corps de
base. Une belle et solide
dalle occupe l’angle. Pour
mieux évacuer l’eau de
pluie, elle est légèrement
inclinée vers l’extérieur.

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III Construire une cabane en pierre sèche / Les éléments de confort
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Les éléments de confort


Pour qu’une cabane puisse remplir son rôle d’abri, elle
doit comporter divers éléments de confort, à savoir
niche(s), regard(s), siège(s), dallage, voire cheminée.

La création d’une niche


Pour être facilement accessible, une niche ne doit pas
être ménagée trop haut dans la paroi intérieure : une
distance de 1,3 m ou de 1,4 m entre la pierre d’appui
L’encadrement de cette niche est et le sol est suffisante.
formé de deux montants, d’un appui
et d’un linteau. Dans tous les cas, on évitera de placer la niche à l’amorce de l’en-
corbellement, car son linteau se retrouverait en porte-à-faux par
rapport aux montants et à la pierre d’appui, ce qui le fragiliserait.
On donnera à la niche des dimensions intérieures modestes : 40 cm
de largeur sur 40 cm de hauteur pour une profondeur de 40 cm.
Pour gagner du temps, on mettra de côté, avant même le début
de la construction, les dalles devant servir à la réalisation de l’en-
cadrement.
Si les dalles dont on dispose sont encore en nombre suffisant
et de bonne qualité, on en choisira cinq : trois dalles à poser de
chant pour les montants et le fond, deux dalles à poser à plat en
guise d’appui et de linteau. Dans le cas contraire, les trois dalles
Trois dalles posées de chant forment
posées de chant seront remplacées par des pierres posées à plat et
les montants et le fond de la niche,
deux dalles posées à plat constituent empilées.
l’appui et le linteau.
Niche et éclairement
Les niches des cabanes n’étaient pas le réceptacle d’une lampe :
celle-ci était suspendue à un bâton fiché dans l’interstice de
deux pierres. Pour s’éclairer à l’ancienne, on se conformera
donc à cette pratique qui a l’avantage d’éclairer non pas la
niche mais l’intérieur de l’édifice...

Le couvrement est une plate-bande réduite


à une clé et à deux grands sommiers.

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Les éléments de confort
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La création d’un regard


La construction d’un regard (ou fenestron) relève des mêmes règles
que celles à observer pour une niche, sauf que la cavité réservée
dans la maçonnerie sera d’une section moindre (par exemple 30 cm
sur 30 cm) pour ne pas affaiblir le mur porteur.

La création d’un siège


On ne retiendra pas, pour la constitution de sièges intérieurs, la
solution de la dalle saillante encastrée dans la paroi à 50 cm du sol :
elle peut en effet se rompre sous le poids de la personne assise.
On leur préfèrera soit la banquette de pierres disposées contre le
fond, soit la strate rocheuse – si elle existe – retaillée en vue de cet
usage. Une banquette se construit comme un mur normal, sauf que
la hauteur en est limitée à 40-50 cm, qu’il n’y a qu’un parement et
que les pierres du dessus doivent constituer une arase bien plane.

Banquette circulaire de pierres saillantes jointives ceignant l’intérieur d’une cabane.


Ces strapontins s’expliquent par le rassemblement de plusieurs familles pour
les grands travaux des champs.

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III Construire une cabane en pierre sèche / Les éléments de confort
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Le traitement du sol intérieur


Lorsque l’aire d’implantation de la cabane est le rocher affleu-
rant, pour obtenir un sol convenable, il suffit d’aplanir les aspé-
rités de la roche à coups de masse avant de monter les premières
assises, et, par la même occasion, de combler de caillasse les creux
éventuels.
Lorsque l’aire d’implantation recèle une couche de terre ou de pier-
raille, on peut opter pour la pose d’un dallage à l’intérieur de la
cabane ; il faut alors disposer soigneusement les dalles à plat et les
caler pour éviter qu’elles ne tanguent sous les pieds.
Une autre possibilité est celle du caladage : on plante de chant,
dans la terre, de petites pierres en rangs serrés, les joints d’une
« assise » alternant avec ceux de la suivante.
La solution la plus simple est encore de se contenter d’un sol en
terre, soigneusement damé.

Le sol est dallé comme il sied à une ancienne écurie.

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Les éléments de confort
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La réalisation d’une cheminée


Cet aménagement est plus délicat à réaliser qu’une banquette, une
niche ou un fenestron. Dans sa plus simple expression, il se limitera
à un renfoncement de la paroi, plus ou moins accusé, surmonté d’un
conduit de fumée débouchant à l’extérieur.
L’emplacement et la configuration du dispositif devront être déter-
minés en tenant compte de la direction des vents dominants pour
éviter les problèmes de tirage.
De plus, le matériau devra résister à la chaleur : les pierres calcaires
éclatant au feu, on sera bien inspiré de recourir à des pierres de
grès ou, à défaut, à des briques réfractaires, en particulier pour
l’établissement d’une sole. Celle-ci sera légèrement relevée comme
il est de coutume.
Dernier détail, et non le moindre, les parois du conduit ne devront Cheminée réservée dans la paroi.
comporter aucune saillie susceptible d’entraîner des retours de Les montants, obliques
fumée. et convergents, sont coiffés par
un linteau posé sur la tranche.
La maçonnerie est jointoyée
au mortier de terre et enduite
d’un mortier de chaux.

90 cm ASTUCE : LA
CRÉATION D’UN
120 cm

Coupe PORTEMANTEAU
100 cm
Pourquoi se priver
d’un accessoire aussi
simple et pratique
qu’un portemanteau ?
Il suffit, pour s’en
confectionner un, de
Plan laisser dépasser du
parement intérieur,
à bonne hauteur, une
pierre en forme
de corne.
Le conduit de fumée se termine par un
simple trou dans le coyau de la toiture.

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Les désordres à reconnaître
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LES DÉSORDRES À RECONNAÎTRE

Les désordres verticaux du mur


Une qualité d’exécution médiocre, un sol inadapté, un matériau rebelle peuvent
être, entre autres facteurs, à l’origine de désordres dans la maçonnerie d’un mur, a
fortiori quand celui-ci porte une lourde charge ou subit une poussée latérale.
■ Le tassement différentiel
La première source de désordres pour un mur en pierre sèche est le tassement
différentiel, c’est-à-dire la survenue de différences de tassement du sol sous un
ouvrage récemment construit. Ayant pour origine une semelle mal bâtie ou mal
tassée, le tassement différentiel peut entraîner des affaissements, des lézardes,
des disjointures, voire des brèches.
■ L’affaissement
L’affaissement est la descente de plusieurs assises de maçonnerie au-dessous de
leur niveau normal, sur une partie de leur longueur. L’affaissement ne doit pas être
confondu avec le tassement, qui est un affaissement prévu au départ, comme par
exemple lors du décintrement d’une voûte clavée.
■ La disjointure
Une disjointure est l’écartement des pierres d’un mur les
unes des autres.
■ La lézarde
La lézarde est une crevasse étroite et régulière affectant
une maçonnerie dans toute son épaisseur. Elle peut être
provoquée non seulement par des tassements irréguliers,
des mouvements de la construction, mais aussi par un
défaut de liaisonnement entre les pierres.
■ La brèche
La brèche est une ouverture créée accidentellement dans
le sens vertical par l’effondrement d’une section de mur.

La longueur insuffisante des pierres du chaînage d’angle


est à l’origine du défaut de liaisonnement et, à terme,
de la disjointure de ce dernier avec le parement de droite.

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Les désordres à reconnaître
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Les désordres latéraux du mur


Si un mur peut subir des déformations dans le sens vertical, il peut
également être soumis à des déformations latérales, en particulier s’il
s’agit d’un mur de soutènement de terrasse ou de route.
■ Le bouclement
Il y a tout d’abord le bouclement, c’est-à-dire le bombement du mur
sous l’effet d’une poussée latérale. Dans une langue plus imagée, on
dit que le mur « fait ventre ».
■ Le bouffement
Lorsque le parement se détache de la masse du mur, on parle de
bouffement. C’est le signe qu’il n’y avait pas assez de boutisses dans
le parement pour solidariser celui-ci avec l’intérieur du mur.
■ Le déversement
Sous le poids du voûtement, la
Le déversement désigne l’éloignement du haut du mur par rapport
besace d’angle est en train de
à l’aplomb sous l’effet d’une poussée latérale (par exemple, un arbre boucler ainsi que le mur de droite.
qui pousse) ou d’un désordre dans les fondations. Le déversement se Une disjointure se creuse entre la
transforme en effondrement, à moins d’interpoler un contrefort. maçonnerie du mur de gauche et la
besace. Si la disjointure est moins
nette dans la moitié supérieure, en
revanche une crevasse est apparue
plus avant dans le mur, courant
jusque sous la rive de la toiture.

Cette grande carène est renforcée


par un contrefort courant sur toute
L’angle du pignon-façade et du la longueur de son côté long en
gouttereau s’est déversé vers l’aval, aval et sur plus de la moitié
entraînant l’apparition d’une de son élévation.
impressionnante disjointure.

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Les désordres à reconnaître
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Les désordres de la cabane


Les diverses parties d’une cabane (entrée, couvrement, amé-
nagements intérieurs) peuvent être, elles aussi, sujettes à des
désordres.
■ Le bris des linteaux
Le linteau de pierre (ou de bois) peut se rompre en son milieu
ou au droit d’un côté de l’embrasure de l’entrée. Au mieux, il
Mane (Alpes-de-Haute-Provence). Faute va fléchir en son milieu ou se déverser d’un côté ou de l’autre
d’un système de décharge, le linteau de puis se bloquer, causant un affaissement de la maçonnerie et
l’entrée, en calcaire tendre, s’est brisé en de l’assise de sablières au-dessus. Au pire, il va tomber à terre,
deux blocs qui ont basculé avant de se entraînant l’éboulement de la maçonnerie et d’une plage plus
bloquer mutuellement. Les côtés de l’entrée ou moins grande de la couverture de lauses ou du revêtement
ont divergé. Pour prévenir la chute du
linteau, on a glissé sous celui-ci une tringle
de pierres au-dessus.
en fer et bricolé une console en ciment en ■ L’effondrement du couvrement
haut du tableau de gauche.
Le couvrement (l’ensemble formé par la voûte encorbellée
et, selon le cas, la couverture de lauses ou le revêtement de
pierres) peut s’effondrer sur une plus ou moins grande portion
et venir combler l’intérieur. C’est la fin de l’édifice.
■ Le bris de sablières
Une ou plusieurs sablières de rive, lorsque le porte-à-faux est exagéré,
peuvent se casser longitudinalement, avec pour résultat l’apparition d’un
ou plusieurs vides dans l’assise de sablières, faisant l’effet d’une bouche
édentée.
■ Le délitage des lauses
Les lauses calcaires de la couverture peuvent, avec le temps et si elles sont
gélives, se morceler en esquilles. La toiture est littéralement « pourrie ».
■ Le descellement de lauses
Les branches d’un arbre trop proche, agitées par le vent, peuvent à la
Avec le passage du temps et longue desceller des lauses,
la rigueur des hivers, certaines entraînant leur glissement
lauses, gélives, se sont délitées puis leur chute.
et fragmentées en menues
esquilles. Calpalmas, à Saint-André-d’Allas
(Dordogne). Une sablière de rive s’est
rompue, peut-être en raison d’un débord
trop grand. On remarque que l’assise
de sablières, du fait de la déclivité
du terrain, est à faible hauteur du sol.

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Les désordres à reconnaître
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■ L’éboulement du revêtement
Une plage du revêtement de pierres peut s’ébouler,
mettant à nu la queue des corbeaux de la voûte
sous-jacente et la blocaille intermédiaire.
■ Le bris des éléments de confort
Même les aménagements intérieurs (niche, jour,
cheminée, siège, etc.) connaissent leur lot de
déboires :
Une niche va voir son linteau se rompre ou la dalle
de chant formant un de ses côtés se déverser et
venir buter contre l’autre côté. La lause constituant le montant de droite du fenestron,
mal calée, a basculé vers la gauche.
Le linteau d’une cheminée, dalle trop longue
et trop peu épaisse posée sur la tranche, va se
rompre.
Des dalles saillantes, encastrées dans la paroi
intérieure pour servir de sièges rustiques, vont se
briser net au ras de la paroi sous une charge trop
lourde.

Niche ou regard dont le linteau s’est brisé


en son milieu, obligeant le propriétaire
à murer l’ouverture.

Le pillage et le vandalisme
À tous ces désordres, il faut ajouter, on s’en
doute, les sévices infligés par la cohorte des
vandales aux malheureuses constructions lais-
sées à l’abandon dans la friche ou la forêt, le
pire de tous étant l’enlèvement des lauses de
couverture (un matériau de récupération fort
prisé), avanie qui laisse à nu l’extrados de la
voûte d’encorbellement et le fait ressembler à
une pomme de pin hérissée.

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Annexes / Glossaire
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Glossaire
Appareillage : Manière dont sont disposés les matériaux qui composent une maçonnerie.
Arc de décharge : Arc disposé au-dessus d’un linteau pour le soulager en reportant les charges
vers les points d’appui.
Assise : Rangée de pierres de même hauteur, formant une couche horizontale.
Barbacane : Synonyme de chantepleure.
Bard : Solide brancard en bois porté à bras par deux hommes et servant à transporter de petits
blocs.
Bayard : Synonyme de bard.
Besace d’angle : Angle de deux pans de maçonnerie où les éléments en panneresse dans un pan
sont en boutisse dans l’autre.
Billettes : Blocs posés sur les bouts d’un linteau pour recevoir un linteau de décharge.
Blocaille : Petites pierres calées dans l’entre-deux d’un mur.
Bouffement : Déformation courbe d’une longue pièce de bois verticale ou d’un mur.
Bout (d’un moellon) : Une des deux faces les plus petites d’un moellon équarri.
Chaîne d’angle : Élément vertical destiné à renforcer les angles des murs.
Chant (d’un moellon) : Une des deux faces les plus étroites et les plus longues d’un moellon
équarri.
Chantepleure : Étroite fente verticale réservée dans un soutènement pour l’écoulement des
eaux d’infiltration.
Cintre : Assemblage en bois servant à soutenir un arc ou une voûte clavés en construction le
temps de les fermer avec une clef.
Clavé : Posé en claveaux.
Claveau : Pierre taillée en coin, utilisée dans la construction d’une plate-bande, d’un arc ou
d’une voûte.
Corbeau : Pierre faisant partie d’un mur ou d’une voûte en encorbellement.
Corps de base : Dans une cabane cylindro-conique, la partie cylindrique.
Couronnement : Rang terminal de pierres d’un mur.
Couverture de lauses : Structure reposant sur l’extrados de la voûte, directement ou par l’in-
termédiaire d’un blocage de pierres plus petites.
Couvrement : Dans une cabane en pierre sèche, l’ensemble formé par la voûte à l’intérieur, et la
toiture de lauses ou le revêtement de moellons à l’extérieur. Var. partie de couvrement.
Coyau : Égout retroussé d’une toiture de lauses.
Découverte : Couche pierreuse superficielle, très altérée, exploitée pour la maçonnerie sèche.
Démaigrir : Retailler la queue d’une pierre de sorte qu’elle ait moins de volume que ne le lais-
serait supposer sa tête.
Douelle : Pan d’un claveau faisant partie de l’intrados ou de l’extrados d’un arc ou d’une voûte.
Dresser : Rendre droit et plat la face d’une pierre.
Embrasure : Espace vide compris entre les deux parois verticales d’une baie.
Encadrement : Ensemble formé par les montants, le linteau et l’appui d’une niche, d’un fenes-
tron, etc.

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Glossaire
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Encorbellé : Posé en encorbellement.


Encorbellement : 1/ Porte-à-faux d’une pierre sur une autre de l’assise inférieure. 2/ Partie d’un
édifice en surplomb d’un mur.
Entre-deux (d’un mur) : L’espace entre les deux parements.
Épi : Dans la cabane à toiture de lauses, bloc de pierre conique chargeant la dalle de faîte.
Équarrir : Tailler à angles droits toutes les faces d’un moellon.
Esquille : Menu fragment.
Extrados : Surface extérieure et convexe d’une voûte ou d’un arc.
Faîtage : Synonyme de couronnement.
Feuillure : Entaille des piédroits et du linteau d’une baie pour recevoir la porte en bois.
Fruit : Différence d’épaisseur entre parties basse et haute d’un mur pour favoriser sa stabilité.
Intrados : Surface intérieure et concave d’une voûte ou d’un arc.
Joint : Intervalle laissé entre deux éléments d’une maçonnerie. Le joint sans mortier est dit
joint sec.
Larmier : Dans la cabane à toiture de lauses, saillie des sablières de rive rejetant l’eau de pluie
hors du mur inférieur.
Linteau : Traverse raccordant, par le dessus, les deux montants d’une baie.
Maçonnerie à pierres crues : Maçonnerie à pierres sèches brutes, sans taille aucune.
Montant : Piédroit d’une baie.
Mur de soutènement : Mur soutenant la poussée des terres d’un terrain en surplomb. Il est
enterré sur sa face située en amont.
Parement : Face extérieure d’un mur ou d’une pierre, plus particulièrement lorsqu’elle est des-
tinée à être vue.
Partie de base : Synonyme de corps de base.
Pendage : Inclinaison par rapport à l’horizontale.
Pierraille : Petites pierres.
Pierrier : Tas de pierres, parementé ou non, issu du défrichement et de la culture des terres
(dérochement, défonçage du sol, épierrement).
Plate-bande : Autre nom de la terrasse en arrière d’un mur de soutènement.
Posé sur la tranche : Posé sur sa face étroite et longue.
Remplissage : Éléments qui garnissent les espaces vides d’un ouvrage.
Revêtement de pierres : Enveloppe de pierres inclinées vers l’intérieur de l’édifice et épousant
ou non le profil de l’extrados de la voûte.
Sablières : Assise de dalles disposées en saillie à la base du couvrement d’une cabane à toiture
de lauses.
Sole (de cheminée) : Dallage de pierres ou de briques servant de support au foyer.
Sommier : Première pierre d’un montant, d’un mur, etc., supportant un linteau, un arc ou une
voûte.
Tailler en dépouille : Synonyme de démaigrir.
Voûte d’encorbellement : Structure de pierres plates encorbellées et inclinées vers l’extérieur,
prenant appui sur la base verticale de l’édifice.

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Annexes / Bibliographie
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Bibliographie
A. BROOKS, Dry Stone Walling, a Practical Conservation Handbook, The British
Trust for Conservation Volunteers, London, 1977
C. LASSURE, « Essai d’analyse architecturale des édifices en pierre sèche », in
L’architecture rurale en pierre sèche, suppl. no 1, 1977.
C. LASSURE, « Projet de construction expérimentale de cabanes en pierre
sèche », in L’architecture rurale en pierre sèche, t. I, 1977.
M. ROUVIÈRE, « Note sur la construction expérimentale d’une cabane en pierre
sèche en 1980 à Lablachère (Ardèche) », in L’architecture vernaculaire, t. V, 1981.
C. LASSURE (sous la direction de), « Construire et restaurer à pierre sèche », in
L’architecture vernaculaire, t. XX, 1996.
R. TUFNELL, F. RUMPE et al., Murs de pierres sèches, manuel pour la construction et
la réfection, Fondation Actions en faveur de l’Environnement (Suisse), 1996.
F. DUPUY, Les terrasses de culture en Languedoc-Roussillon, Chambre d’agricul-
ture du Languedoc-Roussillon, 1999.
C. LASSURE, « Construire une cabane en pierre sèche : mode d’emploi », in Études
et recherches d’architecture vernaculaire, no 20, 2000.
C. LASSURE, « La maçonnerie à pierres sèches : vocabulaire », in Pierre sèche, La
lettre du C.E.R.A.V., no 13, 2001.
M. ROUVIÈRE, La restauration des murs de soutènement de terrasses, Parc
national des Cévennes, 2002.
C. LASSURE, (texte et dessins) et D. REPÉRANT (photos), Cabanes en pierre sèche
de France, Edisud, Aix, 2004.
J.-P. ROUANET, G. FICHOU, et al., Construire en pierres sèches, Parc naturel régional
du haut Languedoc, Saint-Pons-de-Thomières, 2006.

Sites Internet
www.pierreseche.com
www.pierreseche.net
www.pierre-seche.eu
pierreseche.over-blog.com
http://pierreseche.chez-alice.fr/
www.maisonpierreseche.com/fr
www.maisondelapierreseche.org

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Bibliographie
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Aux éditions Eyrolles


Architecture régionale
A. & R. Bayard, Les maisons paysannes de l’Oise, 2e éd. 2007
Th. Prugne, A. Marion, À la rencontre des plus beaux villages de France : 155
portraits de villages et leurs villageois, 2011
C. Rossi, H. Fillipetti, Le patrimoine rural français : 1 000 aquarelles et dessins,
2007
Collection Pour habiter autrement
P.-G. Bellin, L’habitat bio-économique, 2e éd. 2009
P.-G. Bellin, L’auto-écoconstruction, 2009
Collectif d’auteurs, Le guide la restauration écologique, 2010
Collection Guide pratique
Collectif d’auteurs, Les enduits de façade : chaux, plâtre, terre, 2010
Collectif d’auteurs, Les enduits intérieurs : chaux, plâtre, terre, 2012
École atelier de restauration Centre historique de León :
La chaux et le stuc, 2e éd. 2010
La ferronnerie d’art, 2e éd. 2009
La taille de pierre, 2e éd. 2007
Collection Au pied du mur
Y. Baret, Restaurer sa maison : guide d’intervention sur le bâti ancien, 2006
J. & L. Coignet, La maison ancienne : construction, diagnostic, interventions,
3e éd. 2012
J. & L. Coignet, Maçonnerie de pierre : matériaux et techniques, désordres et
interventions, 2007
Collectif d’auteurs, Les granges : bien les connaître pour mieux les restaurer,
2 vol., 2004-2006
Collectif d’auteurs, Fermes et maisons villageoises : 30 exemples de réhabi-
litation, 2005
O. Huet & P. Bertholon, Habitat creusé : le patrimoine troglodytique et sa
restauration, 2005
J.-M. Laurent, Pierre de taille : restauration de façades, ajout de lucarnes, 2003
C. Le Pabic, Toits d’ardoise : pose traditionnelle et restauration, 2004
G. Peirs, La brique : fabrication et traditions constructives, 2004
B. Pignal, Terre crue : techniques de construction et de restauration, 2005
Matériaux traditionnels
E. Adam, O. Dauch, J. Soum, Construire en rond : yourtes, dômes, zomes, ker-
terre, 2010
P.-G. Bellin, A. Mazurier, Autoconstruire en bois, 2012
Y. Benoit, T. Paradis, Construction de maisons à ossature de bois, 4e éd. 2014
Y. Benoit, La maison à ossature bois par les schémas, 2014
L. Cagin, L. Nicolas, Construire en pierre sèche, 2e éd. 2011
École d’Avignon, Techniques et pratique de la chaux, 2e éd. 2003
R. Newman, La construction à ossature traditionnelle en chêne, 2007
J. Zerlauth, L’autoconstruction en bois, 2006

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Annexes / Table des matières

Table des matières


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Construire un mur en pierre sèche ................................. 7


La préparation du chantier ..................................................................8
De quels outils se munir ? ...........................................................................8
Quelles précautions prendre ? ................................................................8
Où s’approvisionner en pierre ? .................................................................9
Comment ranger les pierres ? ................................................................. 9
La conception du mur ..............................................................................10
Définir les cotes du mur ...............................................................................10
Calculer la quantité de pierre requise .......................................................10
Creuser la tranchée de fondation ................................................................11
Déterminer le profil du mur ........................................................................12
Définir le fruit des parements .................................................................12
La construction du mur ...........................................................................14
Remplir la tranchée de fondation ............................................................14
Monter le corps du mur .............................................................................. 15
Édifier le couronnement du mur ...............................................................19
Bâtir la tête du mur ................................................................................21

Remonter un mur de soutènement ................................. 23


La préparation du chantier ....................................................................24
Stabilité et principes de dimensionnement
de la terrasse ...............................................................................................24
Un échafaudage est-il utile ? ...................................................................26
De quels outils se munir ? .........................................................................26
Comment déblayer la partie écroulée ? ..................................................26
Comment nettoyer la brèche ? ................................................................. 27
Comment établir la cause de l’effondrement ? ................................... 27
La reconstruction du soutènement .....................................................28
Creuser la tranchée de fondation ..............................................................28
Construire un arc de décharge ..................................................................29
Remonter les assises ...............................................................................29
La reconstitution du dispositif en amont ..................................... 32
Le drain en arrière du mur ......................................................................... 32
Le terrassement au-dessus du drain ...................................................... 32

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Table des matières
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Construire une cabane en pierre sèche ........ 35


La préparation du chantier ................................................................ 36
De quels outils se munir ? ....................................................................... 36
Quel matériau employer ? ....................................................................... 37
Où s’approvisionner en pierre ? ............................................................ 37
Combien de participants ? ..................................................................... 38
Comment ranger les pierres ? ................................................................. 39
Comment transporter les pierres à pied d’œuvre ? ............................40
Comment déposer les pierres sur le plan de travail ? .......................40
Comment façonner les pierres ? .............................................................41
La conception de la cabane ................................................................42
Estimer le volume de pierres nécessaire ...............................................42
Calculer le tonnage des pierres ..............................................................42
Déterminer le rapport diamètre intérieur/hauteur intérieure ............. 43
Déterminer le lieu d’implantation .......................................................... 43
Préparer les abords ................................................................................. 43
Creuser la tranchée de fondation .......................................................... 43
La construction de la cabane ...........................................................44
Remplir la tranchée de fondation .......................................................... 45
Édifier le corps de base ............................................................................46
Bâtir l’entrée de la cabane ...................................................................... 47
Édifier la partie de couvrement ..........................................................49
Cas particulier : édifice de plan carré ........................................ 54
Les quatre angles de la partie de base ................................................. 54
Couvrement pyramidal ou toiture conique ? ........................................55
Les éléments de confort ....................................................................... 58
La création d’une niche ........................................................................... 58
La création d’un regard ........................................................................... 59
La création d’un siège .............................................................................. 59
Le traitement du sol intérieur .................................................................60
La réalisation d’une cheminée .............................................................61
Les désordres à reconnaître ...............................................................62
Les désordres « verticaux » du mur ........................................................62
Les désordres latéraux du mur ............................................................... 63
Les désordres de la cabane .................................................................64
Annexes .....................................................................................................66

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