Exposé

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 10

Exposé n°1

Module : Droit Commercial


Niveau : Licence 1
Établissement : Institut de Management de Brazzaville
en sigle IMB

Thème : Suffit-il d’exercer les actes de


commerce pour être commerçant ?

Membres du groupe :

 Danielle TOUBA
 Maeva MOYIKOLA
 Médine GALOMI
 Morima WAGUE
 Ruben NDOUKOU

Formateur : Geoffrey GOUARI


Date : Mars 2019

Licence 1 à l’Institut de Management de Brazzaville Année scolaire 2018-2019


La liberté de commerce et d’industrie est une réalité qui se
constate dans les États membres au traité de l’OHADA1 à travers le
développement d’activités économiques de proximité dans toutes les
villes qui se trouvent sous ce régime. Cependant cette liberté n’étant
pas absolue, elle a été aménagée par des textes de loi dont l’AUDCG2
du 15 décembre 2010. Ce dernier définit le commerçant dans l’article
2 comme «celui qui fait de l’accomplissement d’actes de commerce
par nature sa profession». Et dans l’article 3, il définit l’acte de
commerce par nature comme étant « celui par lequel une personne
s’entremet dans la circulation des biens qu’elle produit ou achète
ou par lequel elle fournit des prestations de services avec
l’intention d’en tirer un profit pécuniaire ». Ce principe est aussi
affirmé en République du Congo par la loi n°19-2005 du 24 novembre
2005 portant règlementation de l’exercice de la profession du
commerçant qui énonce dans l’article 2 que : « Toute personne
physique ou morale, de nationalité congolaise ou étrangère, est libre
d’entreprendre une activité de commerce en République du Congo
sous réserve du respect des lois et règlements en vigueur». A la
lecture de ce texte, on pourrait sans doute prétendre qu’il suffit
d’exercer les actes de commerce pour être commerçant. À cet égard,
peut-on dire que le fait d’exercer ou d’accomplir les actes de
commerce soit l’unique condition pour être commerçant ? Ainsi,
notre exposé sera porté sur « le statut du commerçant». Nous
examinerons ce thème en deux parties : la première partie sur la
notion de l’accomplissement des actes de commerce et la deuxième
partie sera portée sur les obligations du commerçant.

1 OHADA : Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du droit des Affaires


2 AUDCG : Acte Uniforme du Droit Commercial Général du 15 décembre 2010
Licence 1 à l’Institut de Management de Brazzaville Année scolaire 2018-2019
Première partie : L’accomplissement des actes de
commerce

A.La détermination de l’accomplissement des


actes de commerce par nature
Un acte de commerce est généralement un acte de fait par un
commerçant dans le cadre de sa profession. Ses principaux actes sont
énumérés par le législateur de l’OHADA dans les articles 3 et 4 de
l’AUDCG. Les actes de commerce par nature sont des actes juridiques
considérées par la doctrine comme commerciaux par la nature c’est-
à-dire sans qu’il soit nécessaire pour ceux qui les accomplissent et
dont la conclusion se caractérise par la profession commerciale.
L’AUDCG ne définit pas la notion d’accomplissement des actes
de commerce par nature mais prévoit néanmoins une liste non
limitative qui de par leur nature constituent des actes de commerce
soit par leur objet soit par leur forme. Ainsi, nous examinerons deux
types d’actes de commerce à savoir par la forme et par accessoire.
Il sied de noter que nous distinguons trois catégories de
commerçant en République du Congo selon l’article 10 de la loi
règlementation de l’exercice du commerce :
« La catégorie A : Les personnes physiques ;
La catégorie B : Les personnes morales, quelle que soit leur
forme juridique, y compris les SA3, les SARL4 et les SU5 ;
La catégorie C : Les groupements d’intérêt économique »

3
Société Anonyme
4
Sociétés à Responsabilité Limitées
5
Sociétés Unipersonnelles
Licence 1 à l’Institut de Management de Brazzaville Année scolaire 2018-2019
1- Les actes de commerce par la forme
Encore appelé actes de commerce objectifs, sont ainsi désignés
parce que c’est leur forme qui détermine leur caractère commercial
en application de la conception objective. Il s’agit d’actes qui sont
toujours de nature commerciale bien qu’elle n’ait pas été retenue
pour définir le commerçant. Quels que soient l’objet et le but et
quels que soit la personne qui les accomplit même si elle n’est pas
commerçants. Il s’agit aux termes de l’article 4 de l’AUDCG. Aux
termes de ce texte : « ont notamment le caractère d’actes de
commerce, par leur forme, La lettre de change, le billet à ordre et le
warrant ».
 La lettre de change (aussi appelé traite) est un titre de
paiement et de crédit par lequel une personne (le tireur) donne
l’ordre à son débiteur (le tiré) de verser à un tiers une somme
d’argent à une date déterminée. Tout signataire d’une lettre de
change est tenu d’un engagement commercial. C’est pour cela
qu’elle a toujours un caractère commercial à la différence d’un
chèque qui peut avoir un caractère civil ou commercial suivant
la qualité de celui qui l’émet.
 Le billet à ordre est un titre par lequel une personne
(souscripteur) s’engage à payer une somme d’argent à une date
déterminée à un bénéficiaire ou à l’ordre de celui-ci.
 Le warrant est un billet à ordre garanti par un nantissement 6.

2- Les actes de commerce par accessoire


Encore appelés actes de commerce par relation ou subjectifs.
Ce sont des activités qui ne sont pas de nature commercial mais
permet d’attribuer le caractère commercial aux actes de nature civil
effectués par un commerçant pour les besoins de son activité
commercial. Il en est ainsi de l’acquisition d’une camionnette pour le

6 Nantissement : Garantie que l’on donne à quelqu’un comme sureté d’une dette.
Licence 1 à l’Institut de Management de Brazzaville Année scolaire 2018-2019
commerçant pour la livraison de ses marchandises qui est un acte
civil mais lié à l’activité commerciale, d’où la qualification de
commerce par accessoire.

3- Les actes mixtes


L’acte mixte a une nature dualiste car il présente une nature
commerciale pour l'une des parties et civile pour l'autre. Il s'agit d'un
acte passé par un commerçant à l'occasion de son acte commercial
avec un non commerçant. C'est un acte très courant. Exemple :
l’achat d’article dans un magasin est un acte commercial pour le
vendeur et civil pour l’acheteur non commerçant. Il en est de même
du contrat de travail qui est commercial pour l’employeur
commerçant et civil pour le salarié.

B. Le caractère professionnel et indépendant

Le commerce doit être exercé pour son propre nom et son


propre compte. Le commerçant n’est pas un amateur. Cela suppose
une habitude dans la réalisation des actes de commerce.
L’exercice du commerce suppose une certaine indépendance.
Ainsi pour avoir la qualité de commerçant, il faut, en plus agir pour
son compte, à ses risques et périls et en toute indépendance. C’est
pourquoi ceux qui participent à une activité commerciale et qui ne
jouissent pas d’une indépendance suffisante, ne sont pas
commerçants. Ex : salariés d’un commerçant.

Licence 1 à l’Institut de Management de Brazzaville Année scolaire 2018-2019


Deuxième partie : Les obligations du commerçant
(ou conditions d’accès)

Ce sont des règles ou contraintes auxquelles tout commerçant


est soumis en exerçant les actes de commerce. Ainsi, l’exercice de la
profession commerciale se repose sur 3 obligations majeures bien
qu’il en existe plusieurs, à savoir :

A.L’obligation d’immatriculation au RCCM7


L’obligation faite par l’AUDCG au commerçant de mentionner le
numéro d’immatriculation n’est possible que si ce dernier s’est fait
inscrire au niveau de RCCM qui a pour objet « de recevoir les
demandes d’immatriculation » selon l’article 35 de l’AUDCG. Ainsi,
l’article 44 déclare : « Toute personne physique ou morale dont
l’immatriculation est requise par loi doit, dans le premier mois
d’exploitation de son commerce, requérir du greffe de la juridiction
compétente ou à l’organe compétent dans l’État Partie, dans le
ressort de laquelle son activité se déroule, son immatriculation au
RCCM ». Et dans l’article 49 il stipule que « L’immatriculation d’une
personne physique ou morale à un caractère personnel », cela
implique que nul ne peut être immatriculé à titre principal, à
plusieurs registres ou dans un même registre sous plusieurs numéros.
À partir de cet instant une personne peux avoir la qualité de
commerçant comme l’indique l’article 59 : « Toute personne
immatriculée au RCCM est présumée, sauf preuve contraire, avoir la
qualité de commerçant au sens du présent Acte uniforme ».

7 RCCM : Registre du Commerce et du Crédit Mobilier


Licence 1 à l’Institut de Management de Brazzaville Année scolaire 2018-2019
L’exercice du commerce au Congo outre l’inscription au RCCM
est « soumis à l’obtention d’une autorisation auprès du ministère en
charge du commerce » d’après l’article 15 de la Loi règlementant
l’exercice de la profession de commerçant en République du Congo
(Loi n° 19-2005 du 24 novembre 2005). Mais aussi par la
subordination de La carte professionnelle de commerçant qui est
délivrée pour une durée renouvelable de cinq ans pour les personnes
morales et de trois ans pour les personnes physiques selon l’article
24. Cette carte professionnelle est selon l’article 23 « délivrée au
commerçant de toutes les catégories prévues à l’article 10 ci-
dessus ».

B. Les obligations comptables


L’article 13 de l’AUDCG stipule que : « Tout commerçant,
personne physique ou morale, doit tenir tous les livres de commerce
conformément aux dispositions de l’Acte uniforme relatif à
l’organisation et à l’harmonisation des comptabilités des
entreprises ».
Il doit en outre respecter, selon le cas, les dispositions prévues
par l’Acte uniforme relatif à l’organisation et l’harmonisation des
comptabilités des entreprises et à l’Acte uniforme relatif au droit des
sociétés commerciales et du groupement d’intérêt économique.
Les livres comptables obligatoires prescrits par l’AUDCG :
- le « livre-journal », enregistre au jour le jour ses opérations
commerciales ;
- le « grand livre », avec balance générale récapitulative présente
les charges et les ressources ;
- La balance générale des comptes qui permet la vérification de
l’égalité débit/crédit ;

Licence 1 à l’Institut de Management de Brazzaville Année scolaire 2018-2019


- le « livre d’inventaire », sur lequel sont transcrits le bilan le
compte de résultat de chaque exercice et le résumé de
l’opération d’inventaire.

C. Les obligations fiscales

Le commerçant est tenu au paiement des impôts.

Licence 1 à l’Institut de Management de Brazzaville Année scolaire 2018-2019


En définitive, pour avoir la qualité de commerçant il faut exercer
non seulement les actes de commerce qui sont indispensable mais
aussi respecter un certain nombre de règles ou obligation liée à celui
qui veut avoir la qualité de commerçant à savoir son immatriculation
auprès du RCCM mais aussi respecter ses obligations comptables et
fiscales. À la suite de cela, nous pouvons dire qu’il ne suffit pas
d’exercer les actes de commerce pour être commerçant car le non-
respect de certaines obligations du commerçant l’octroie cette
appellation et seras considérés comme un non-commerçant ou auras
juste le terme d’un vendeur.

Licence 1 à l’Institut de Management de Brazzaville Année scolaire 2018-2019


BIBLIOGRAPHIE

Articles
 LE COMMERCANT ET L’OHADA : L’acquisition de la qualité de
commerçant par M. Dounda et M. Kama Spécialistes en Droit
des Affaire et Enseignants à l’Institut Supérieur de Management
de Ziguinchor

Législation
 CODE DU COMMERCE CONGOLAIS
 Droit commercial général : Acte uniforme OHADA du 15
décembre 2010
 Loi règlementant l’exercice de la profession de commerçant en
République du Congo (Loi n° 19-2005 du 24 novembre 2005)

Site Web :
 www.ohada.com
 www.Droit-Afrique.com
 www.wiktionary.org
Aussi l’application Le ROBERT DIXEL MOBILE qui est le dictionnaire
Le Robert Mobile.

Licence 1 à l’Institut de Management de Brazzaville Année scolaire 2018-2019

Vous aimerez peut-être aussi