Conscience Phonologique Et Articulation FPdoc

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Construction de l’articulation et de la conscience

phonologique par les comptines et les chansons

Introduction
« L’école maternelle a pour finalité d’aider chaque enfant, selon des démarches adaptées, à
devenir autonome et à s’approprier des connaissances et des compétences afin de réussir
au cours préparatoire.
L’objectif essentiel de l’école maternelle est l’acquisition d’un langage oral riche, organisé
et compréhensible par l’autre.
……
L’école maternelle a un rôle essentiel dans le repérage et la prévention des déficiences ou
des troubles, rôle qu’elle doit assumer en particulier pour les troubles spécifiques du
langage. » Programme d’enseignement de l’école primaire BO du 19 juin 2008

Constat
Le langage s’inscrit dans la communication. Il est associé à la communication non verbale que
sont le regard, les mimiques et la gestualité.1
Le langage comprend plusieurs domaines :
- la phonologie ou étude des sons,
- le lexique ou étude du vocabulaire et de son emploi dans la langue,
- la syntaxe, à savoir l’organisation de la langue,
- la pragmatique ou l’usage pratique de la langue.

Son expression comprend deux versants :


- le versant réceptif qui est celui de la compréhension,
- le versant expressif qui est celui de la production.

La phonétique a souvent été oubliée dans l’enseignement, car elle est implicitement vécue
comme allant de soi, comme s’apprenant au fil du temps, par la force de l’habitude, ou bien
alors parce que l’enseignant manque de moyens, ne sait comment s’y prendre alors qu’il
perçoit bien les questions à traiter et qu’il est conscient des lacunes des élèves.
La phonétique repose sur deux grands domaines, la prosodie et l’orthoépie.
La prosodie est la musicalité de la langue en lien avec le rythme et ses intonations.
L’orthoépie est la prononciation correcte des phonèmes - voyelles et consonnes- de la langue,
comme l’orthographe est l’écriture correcte des mots.

Nous allons nous préoccuper de savoir :

1
« Les troubles de l’évolution du langage chez l’enfant » guide pratique DGS

Proposé par Frédérique Pipolo 1


Inspectrice de l’Éducation nationale
-Comment faire accéder à une prononciation correcte, une intonation et un rythme ?
-Comment permettre à un élève d’école maternelle ne maîtrisant pas le langage ou
ayant des difficultés d’articulation ou encore n’étant pas francophone, d’accéder à
l’acquisition de l’articulation qui est nécessaire à l’apprentissage de la lecture et de la
communication ?
Quels sont les moyens à donner aux enseignants des cycles 1 et 2 ?
Nous allons montrer comment les comptines, les chansons et les écoutes musicales utilisées
de façon ludique peuvent être au service de la mise en place de l’articulation, de la maîtrise
des phonèmes et de la connaissance du vocabulaire.

I : La construction de la conscience phonique à l’école maternelle


A/ Conscience phonique et apprentissages
« L’apprentissage de la lecture se greffe sur des habiletés cognitives, sociales et linguistiques
qui se sont développées depuis le plus jeune âge. La plus importante de ces habiletés est le
langage, qui fournit la base de la lecture. Bien avant le début de l’enseignement de la lecture,
l’enfant a acquis, à des degrés divers, les différentes dimensions du langage qui lui
permettent de comprendre et de produire des énoncés oraux. En apprenant à lire, il
transfèrera tout ou partie de ces compétences à l’écrit ».2
Il existe de grandes différences dans les connaissances des enfants lorsqu’ils entrent à l’école.
Elles relèvent de la diversité des acquis culturels et des rythmes de développement de chacun.
Cette diversité se traduit en particulier dans le domaine du lexique. « Il convient à l’école de
chercher à réduire ces différences, notamment au cycle1. Au-delà de ces connaissances de
base, pour apprendre à lire, l’enfant doit construire des savoirs portant sur le langage qu’il
parle : la prise de conscience de la composition phonique des mots joue un rôle
particulièrement important. »3
Avant tout engagement vers un enseignement systématique de l’écrit -en terme de code écrit-
il convient de faire un enseignement explicite de la langue orale, de façon à ce que les enfants
s’en approprient les différentes particularités.
Ce sont dans toute situation de communication:
 la prononciation et l’articulation, avec la connaissance des différences phoniques.
 le lexique et les composantes syntaxiques de la langue.
Ces apprentissages qui touchent essentiellement la langue orale, sont fondamentaux pour
rentrer dans le code écrit.
C’est ainsi que la langue orale devient objet d’apprentissage métalinguistique.

Compétences Contenus d’apprentissage


Au cycle 1 Compétences *Apprendre à respirer convenablement pour parler.
d’ordre physique *Apprendre à articuler.
Compétences *Apprendre à regarder les autres quand on parle.
d’ordre communicationnel *Apprendre à écouter.

2
« Rapport ONL novembre 2006 L’apprentissage de la lecture à l’école primaire »
3
« Rapport ONL novembre 2006 L’apprentissage de la lecture à l’école primaire »

Proposé par Frédérique Pipolo 2


Inspectrice de l’Éducation nationale
*Commencer à savoir adapter sa manière de parler aux
caractéristiques de la situation.
Compétences *Utiliser des variations langagières liées aux situations de
d’ordre langagier communication.
Compétences *Commencer à repérer des familles de sons du langage et
d’ordre linguistique des oppositions phonologiques pertinentes.

Au cycle 2 Compétences *Poursuivre le travail sur la respiration, la posture,


d’ordre physique l’articulation, l’intonation.
*Jouer avec sa voix
Compétences d’ordre *Apprendre à se mettre à la place des autres et à oublier
communicationnel ses propres évidences (se décentrer).
*Apprendre à regarder les autres quand on parle.
*Apprendre à écouter et à reformuler ce qui vient d’être
dit.
Compétences d’ordre *Apprendre à raconter.
langagier
Compétences d’ordre * Comparer l’oral et l’écrit : segmentation, transcription
linguistique chaîne orale/chaîne écrite…

B/ Phonologie et linguistique
En arrivant à l’école, les enfants, quelle que soit leur langue maternelle, devront acquérir la
maîtrise des sons de la langue française.
Dans le langage oral, on peut dégager les phonèmes qui en sont les unités minimales, et
mettre en évidence d’autres particularismes que sont les syllabes ou encore les rimes, les
allitérations…
La conscience phonologique est la conscience de ces particularités linguistiques. Elle permet
des opérations mentales sur le langage parlé comme, par exemple, segmenter des mots en
syllabes, reconnaître la rime d’un mot ou supprimer un phonème d’une syllabe…c’est ce que
l’on appelle une opération de métalangage.
La phonologie est l’étude de ces particularités.
Les phonèmes peuvent être répartis en deux catégories : les voyelles et les consonnes. Le
français écrit possède six voyelles. Mais le français oral possède seize sons vocaliques.
Le français écrit possède dix-sept consonnes qui sonneront avec les voyelles.
La voyelle est écrite comme traduisant un son « musical » très discernable, de l’étymologie
du latin « vocalis »= vocal. La consonne est, quant à elle, définie comme un « bruit »,
supposant toujours une voyelle pour la rendre perceptible. Le terme provient du latin,
étymologiquement « consonna »= qui sonne avec. Ainsi, la voyelle est autonome mais la
consonne ne l’est pas.
En raison de la qualité acoustique des voyelles, on a constaté qu’elles étaient plus rapidement
possédées que le système consonantique.
Par contre, l’acquisition des voyelles nasales [ ] [ ] [ ][ ] ne surviendra qu’après
celles de toutes les autres voyelles.
Lorsque l’enfant s’exprime, il n’a naturellement pas conscience de cette pluralité linguistique.
Il va falloir lui donner les moyens d’entendre et de produire consciemment au cours

Proposé par Frédérique Pipolo 3


Inspectrice de l’Éducation nationale
d’activités variées, les sons de la langue française. Une pédagogie bien comprise devra savoir
mettre en place une progression qui suit la logique d’acquisition des phonèmes chez l’enfant
de langue française. Dans d’autres langues, il va sans dire qu’on assiste à d’autres logiques en
lien avec l’existence ou la non-existence de sons particuliers.

L’apprentissage systématique de tous les sons permettra ainsi de donner à l’ensemble des
élèves les compétences et connaissances fondamentales dans le domaine de la langue.

Proposé par Frédérique Pipolo 4


Inspectrice de l’Éducation nationale
Les tableaux ci-dessous sont extraits du livre « Introduction à la pédagogie du langage »
de Philippe Boisseau édité au CRDP de Haute-Normandie 1996. Résultat d’expériences
d’enseignement ce livre souhaite donner toute sa place au langage oral à l’école maternelle
pour tenter de réduire les difficultés scolaires rencontrées par les élèves des quartiers
populaires.

La référence à la phonologie est réduite au minimum : chaque son est noté ici en se servant de
son orthographe la plus simple. Il s’agit, sur la base d’un modèle en strates successives
d’acquisition, de déterminer de quoi sont déjà capables des petits pour les accompagner le
plus efficacement possible dans la reconstruction des strates suivantes jusqu’à la possession
d’une parfaite articulation.

Voyelles
Prononciation des voyelles4 : les 13 voyelles du français

Lecture du tableau :
De haut en bas : on ouvre de plus en plus la cavité buccale pour prononcer les voyelles.
De gauche à droite : l’articulation se fait d’avant en arrière de la cavité buccale.
- i/é/è/in : articulation à l’avant. On n’arrondit pas les lèvres, on les rétracte vers
l’arrière
- ou (joue) /o (beau) /o ouvert (sol): articulation en faisant résonner l’arrière de la cavité
buccale. On arrondit les lèvres
- u/eu/e/a : se prononce à l’avant mais an arrondissant les lèvres

3 critères : avant/arrondies/degré d’ouverture : 1°, 2°, 3°, 4°


Les nasales : in qui est la nasale de è ; an nasale de a ; on nasale de o
4
« Introduction à la pédagogie du langage » et « Pédagogie du langage pour les 3 ans » Boisseau/Vidalie au
CRDP de Normandie 1996

Proposé par Frédérique Pipolo 5


Inspectrice de l’Éducation nationale
Différenciations :

1° : Dans l’opposition a / i :
a est très ouvert, comme dans « papa » ; i est très fermé, comme dans « livre ».

2° : Dans le positionnement de l’émission des phonèmes i et ou :


I est fermé, en avant et non arrondi, comme dans « lit » ; ou est en arrière et arrondi
comme dans « loup »
1° et 2° : puis dans la différenciation : a / i / ou
- papa/pipi ; lit/loup ; riz/rat/roue ; poule/pile ; balle/boule

Ce sont les trois voyelles qui existent le plus fréquemment dans les langues les plus diverses.
a / i / ou.

A partir de là, il convient de faire travailler les autres voyelles. Les enfants qui baignent dans
la langue arabe, ne disposent que de ce triangle dans leur langue d’origine ; pour eux, les 10
autres phonèmes sont à apprendre à l’école.

3° : ouverture intermédiaire : é/è


Ouverture intermédiaire qui fait émerger entre i et a, une voyelle couvrant é-è, ce qui
s’entend dans l’opposition papa/pépé/pipi comme dans « pépé » /« père » ; Entre ou et a
émerge un o plus ou moins ouvert comme « bol », o fermé comme « rigolo »
3° : différenciation : é-è/o
- pépé ; nez ; pot ; bol ; dé ; do

4° : émergence des nasales : in sur la base de é/è comme « nez/nain, » ; an sur la base
de a comme « bas/banc »; on sur la base o comme « manteau/menton »
4° : différenciation : in/an/on
- nez/nain ; range/ rond ; pont ; marin/ marron

5° : i/é à la fois en avant et non arrondie, ou/o à la fois en arrière et arrondie, u/eu à la
fois en avant et arrondie.

5° : différenciation : u/eu
- pull ; bulle ; rue ; nu/ nœud ; deux

6° : dernier degré d’ouverture supplémentaire : qui oppose é/è comme dans


« Pyrénées/neige/nez » ; o fermé/o ouvert comme dans « chapeau/bosse » ; eu/e comme
dans « livre/peur »

Proposé par Frédérique Pipolo 6


Inspectrice de l’Éducation nationale
Proposition de progression dans la mise en place des différenciations :
En PS : apprentissage des différenciations 1° et 2°
En MS : après vérification et renforcement des acquis des différenciations 1° et 2°,
apprentissage des différenciations 3° et 4°
En GS : apprentissage des différenciations 5° et 6°

Consonnes
Prononciation des consonnes5 : les 16 consonnes du français

- les plosives : p /t /k /b /d /g /m /n
- les fricatives : ffff/ chchchc/ vvvvv/ zzzzz/jjjj/ llll /rrrr : consonnes que l’on fait
durer
- les labiales : p /b /m : pour lesquelles l’articulation est au niveau des lèvres
- les dentales : t /d / n : pour lesquelles l’articulation est un peu plus en arrière sur les
dents
- les palatales : k /g : pour lesquelles l’articulation est beaucoup plus en arrière, sur le
palais

5
« Introduction à la pédagogie du langage » et « Pédagogie du langage pour les 3 ans » Boisseau/Vidalie au
CRDP de Normandie 1996

Proposé par Frédérique Pipolo 7


Inspectrice de l’Éducation nationale
- une vélaire : r/ : l’articulation est encore plus en arrière, sur le voile du palais
La plupart des consonnes sont dites sourdes ou sonores selon que vibrent ou non les cordes
vocales.
L’on peut faire durer un « fff », si l’on fait vibrer les cordes vocales on obtiendra un « vvv ».
Si l’on cesse de faire vibrer le « vv », il redeviendra « fff »
De même pour : « s/z » ; « ch/j »
Pour les plosives « m et n », l’air passe par le nez.

Différenciations :
1° : différenciation : p / t / m / f : la plupart des enfants de PS possèdent déjà ces 4
consonnes. Il conviendra de s’appuyer sur celles-ci pour faire acquérir les autres.
2° : différenciation : t / k (tour / court) ; f / s (fil / cil) ; m / n (main / nain)
3° : différenciation : f / v (fil / ville) ; s / z (seau / zoo) ; p / b (pépé/ bébé) ; t / d (toit /
doigt) ; k / g (car/ gare) : Sur la base des consonnes sourdes (f, s, p, t, k) il s’agira d’attraper
les consonnes sonores correspondantes pour lesquelles les cordes vocales vibrent (v, z, b, d)
4° : différenciation sur la base des fricatives « s » et « z » ; attraper les « ch » et « j »
5° : les liquides : « l » « r »

(Les mots en caractères maigres constituent la paire distinctive correspondante.)

1° : différenciation et paire distinctive : p / t/ m / f


- pépé/ bébé ; main/ nain ; poule/ boule ; mie/ nid ; pas/ bas ; maître/ naître ;
poire /boire ; mourir/ nourrir ; pain / bain ; aimer/ aîné ; poisson/ poison, boisson ;
fil/cil ;ville ;pull/bulle ;fête/sept ;fesse ;tour/court ; café/ cassé ; tube/ cube ; pouf/
pouce ; taché/ caché ; four / sourd ; toit / doigt ; fer / verre ou vert ; toucher/ couché /
doucher ;folle/vole ;tortue/tordue ;foire/voir ;pâté/paquet ;fâche / vache ; trois / droit

2° différenciation et émergence de phonèmes nouveaux: t/ k ; f / s ; m / n


- Emergence du K sur la base des mots en T : court/ tour ; cube / tube ; carte / tarte ;
caché/ taché ; couché / toucher
- Emergence de S sur la base des mots en F : cil / fil ; sourd / four ; sept / fête ; cassé /
café, caché ; pouce / pouf ; fesse / fête
- Emergence de N sur la base des mots en M : nain / main ; nid/ mie ; naître / maître ;
nourrir / mourir ; aîné / aimer

Proposé par Frédérique Pipolo 8


Inspectrice de l’Éducation nationale
- Mise en place de mots qui contiennent l’une des 3 consonnes travaillées : S, K, N :
dessert / désert ; camp / gant ; car / gare ; classe/ glace ; quatre / cadre ; seau / zoo,
chaud ; mousse / mouche ; sang / champ ; tasse / tâche

3° : différenciation : f / v ; s / z ; p / b ; k / g
Sur la base des consonnes sourdes sur lesquelles les cordes vocales ne vibrent pas : f, s, p, k ;
passer aux consonnes correspondantes pour lesquelles les cordes vibrent : v, z, b, g
- Les enfants repèrent mieux l’opposition sourdes / sonores sur les fricatives que l’on
peut faire durer : ssssssss du serpent ; zzzzzzzz de l’abeille qui bourdonne; vvvvvvvvv
du vent : ville/ fil ; vert / fer ; vole/ folle ; voir/ foire ; vache/ fâche ; zoo/ seau ;
poison / poisson ; désert/ dessert
- On peut attraper ensuite les plosives : p / b ; t / d ; k / g : bébé/ pépé ; boule / moule ;
bain /main ; bas / pas ; boire / poire ; boisson/ poisson ; bulle/ pull ; douché /
toucher ; doigt/ toit ; tordu / tortue ; droit / trois ; cadre / quatre ; gare/ car ; gant /
camp ; glace/ classe
Pour les enfants qui viennent de l’espagnol ou de l’arabe, l’apprentissage de p / b / f / v peut
être difficile car certaines de ces consonnes n’existent pas dans leurs langues. Il convient donc
d’en faciliter l’acquisition par un stock d’images qui utilisent les paires distinctives
correspondantes.

4° différenciation : s / z ; ch / j
- chaud / seau ; champ/ sang ; mouche / mousse ; caché / cassé ; bûche/ bus ; tache /
tasse ; bijou / bisou ; chou / joue ; manche/ mange

Proposé par Frédérique Pipolo 9


Inspectrice de l’Éducation nationale
Proposition d’une progression dans l’apprentissage des phonèmes et
l’acquisition de l’articulation à école maternelle

PS MS (1+2) GS (1+2+3)
1 2 3
[i] (pipe, vie) [y] (lune, tortue)
[e] (fée, nez) [ ] (forêt,
[a] (la, patte) maison)
[ø] (feu, vœu)
[u] (roue, mouche)
[o] (beau, escargot)
[p] (pont, coupe) [ ] (peur, œuf)
[ ] (pomme, cloche)
[t] (temps, taupe)
[ ] (le, petit)
[m] (mai, pomme) [k] (criquet, cadeau)
[f] (fruit, fleuve) [v] (voilier, vent)
[s] (poisson, sable)
[d] (dans, donner)
[n] (chêne, nain)
[z] (oiseau, buse]
[ ] (malin, lapin)
[g] (goéland, grillon)

[ ] (lundi, parfum) [b] (bon, banane)

[ ] (chat, bouche)
[ ] (banc, enfant)
[ ] (joli, plage)
[ ] (bon, plomb)
[r] (riz, heure)

[l] (lion, salon)

[j](miel,tuyau,fille,abeille)

[ ] (vigne, signal)

[w] (oui, roi)

[ ] (lui,nuage)

Ne pas oublier d’aborder les oppositions phonologiques (p/b ; t/d ; f/v…)

Proposé par Frédérique Pipolo 10


Inspectrice de l’Éducation nationale
Les outils destinés à la classe :

A/ Les imagiers

Constitution d’un imagier des voyelles :6


La constitution d’un imagier des voyelles va permettre à l’enseignant de vérifier chez l’élève
si le son- voyelle évoqué par l’image est identifié et prononcé correctement.
L’imagier doit être introduit progressivement, en léger différé par rapport au travail réalisé
avec les comptines.
Dans un premier temps, ne proposer que des « images de mots » correspondants aux
différentiations 1 et 2. A la différence du travail sur le vocabulaire, on n’attend plus seulement
la reconnaissance des dessins et l’émission approximative des mots correspondants, mais on
exige la parfaite prononciation de leurs voyelles.

L’imagier de consonnes proposant les 4 consonnes de base que sont sera introduit
ultérieurement.
Cet imagier est à vocation articulatoire, le mot ne sera donc pas accompagné de son
déterminant car le déterminant peut camoufler la différenciation que permet la paire
distinctive.
L’entraînement sur l’imagier doit se faire d’abord sur l’imagier des voyelles, jusqu’à la 3ème
différenciation. On peut ensuite introduire celui des consonnes sur les deux premières
différenciations. Il convient ensuite d’introduire progressivement les autres.
Exemples d’images pour la constitution de l’imagier :

Pour les voyelles

2° 4°

6
« Pédagogie du langage pour les 3 ans » Boisseau/Vidalie au CRDP de Normandie

Proposé par Frédérique Pipolo 11


Inspectrice de l’Éducation nationale
Pour les consonnes

3° [v] 2° [s]

Lors de la présentation des images à l’élève, l’enseignant devra vérifier la prononciation et


l’articulation correctes du mot.

B/ Les comptines
1. Qu’est-ce qu’une comptine et quel en est son intérêt?
A l’école maternelle, les comptines sont des jeux de langage pour compter, comme leur nom
l’indique. Elles sont aussi, un jeu sur les sonorités, les mots, ou sont un intérêt pour le texte
lui-même… Tout ce qui est rythmé, musical, assonancé, rimé est plus facilement écouté,
retenu par les enfants.

Les deux aspects les plus importants de la comptine en sont le rythme et les sons.
L’intérêt de la répétition du même dans la comptine facilite l’acquisition des sons de la
langue, du vocabulaire et renforce le travail de mémoire. Cela est particulièrement précieux
chez des enfants primo-arrivants quand ils sont dépourvus des phonèmes. C’est par le biais
des comptines qu’il est possible d’installer les constituants nécessaires à l’acquisition de la
langue française.
On utilise majoritairement les comptines à l’école maternelle. Elles sont utilisées pour :
1) Aborder la poésie. Un moment de détente, d’humour et de rire…c’est la
comptine pour le plaisir.
2) Fédérer un groupe entier afin de fixer l’attention des enfants.
3) Développer des capacités de mémorisation à court et à long terme. découvrir :
les couleurs, les saisons, les nombres…

Proposé par Frédérique Pipolo 12


Inspectrice de l’Éducation nationale
4) Renforcer le schéma corporel en amenant l’enfant à nommer les différentes
parties de son corps.
5) Apprendre le rythme et le codage : comment faire ressentir le rythme d’une
comptine ?
▪ Avec le corps : en frappant des pieds, des mains….
▪ En déplacement dans l’espace
▪ Avec des instruments de musique
▪ Avec la voix : travail sur l’intensité, remplacer des mots par des bruits
▪ En codage écrit
6) Pour l’expression corporelle, le repérage dans l’espace, la danse, la musique :
tout est lié au rythme. Ressentir un rythme, le sauter, le chanter…Le rythme
provoque le geste, le mouvement, le son de la voix.
7) Comptines en mathématiques :
▪ Constitution d’ensembles
▪ Correspondances
▪ Inclusion
▪ Sériations
▪ Numération
▪ Géométrie
▪ Repérage dans le temps
8) Développer le langage par la
▪ prononciation pour un travail phonologique.
▪ découverte de mots nouveaux.
▪ expansion du vocabulaire et découverte de nouveaux types de structures
grammaticales.

2. Utilisation des comptines dans un travail de phonologie :


Les comptines que nous présentons ici sont des comptines qui vont être utilisées pour
accélérer l’émergence des sons-voyelles et des paires distinctives afin de mettre en place les
sons-consonnes.

Conseils pédagogiques :
Les comptines sont dans la majorité du temps dites de façon collective, il convient de les
travailler également par petits groupes ou encore individuellement pour vérifier la
prononciation, l’articulation de chaque enfant.
Une préparation vocale et corporelle comme décrit ci-dessous, va permettre à l’élève
d’entendre et de voir la proposition de l’enseignant avant de d’aborder l’étude d’un nouveau
phonème et de le reproduire par imitation.
L’enseignant sera à ce moment très attentif à la restitution du modèle. Ses propositions de
jeux, d’exercices devront être exagérées, amplifiées afin que l’élève perçoive bien le
positionnement des lèvres et les mouvements articulatoires.

Proposé par Frédérique Pipolo 13


Inspectrice de l’Éducation nationale
Préparation corporelle et vocale:
1/ Exercices d’échauffement :
- Sautiller, les jambes libres, les bras ballants en faisant vibrer tout le corps. Bouche
ouverte, tête baissée, laisser sortir un son doux et continu.
- Laisser tomber la mâchoire et faire basculer la tête d’avant en arrière, doucement,
plusieurs fois. De gauche à droite puis de droite à gauche.
- Fermer les yeux, laisser tomber la tête comme si l’on avait sommeil et la faire tourner
lentement en s’imaginant qu’il s’agit d’une balle lourde au bout d’un fil.
- Bâiller bouche fermée et émettre des sons, bailler bouche ouverte.
- Tête libre, épaules relâchées, émettre « blablabla » de façon rapide et continue :
souplesse des lèvres et décontraction des muscles qui les entourent.

2/ Massage et décontraction :
- Masser le front, étirer les joues avec les mains, laisser tomber la mâchoire inférieure
et émettre des sons : « ha hi ho hou »
- Du bout des doigts, masser les différentes parties du visage : le front, les pommettes,
faire remonter les mains vers les tempes, la lèvre supérieure, la lèvre inférieure, le cou,
le menton.

3/ Mise en activité des muscles respiratoires :


- Exécuter une série d’expirations brèves et fractionnées, émises les lèvres à peine
entrouvertes sur « pe » « fe ». A la fin, souffler comme un cheval pour se détendre.
travailler les oppositions : (p,b) (t,d) (k,g) (f,v) (s,z) (ch, g)

4/ Réveil de l’articulation :
- assis le dos bien droit, travailler les muscles articulatoires de la bouche, des lèvres sans
avancer le cou ou le menton : fermer et avancer les lèvres.
- Langue sortie, fine comme un serpent puis large et plate.
- Bouche fermée, la langue effectue un tour circulaire sur les gencives et les dents.
- La pointe de la langue pique différents points du palais.
- La pointe de la langue pique la joue à droite puis à gauche.
- Les dents mordillent la pointe de la langue jusqu’au milieu.
- Les dents mordillent la lèvre supérieure puis la lèvre inférieure.
- La lèvre supérieure s’étire et recouvre la lèvre inférieure, puis l’inverse.

5/ Réveil des résonateurs:


- Inspirer par le nez en bouchant une narine et prononcer le son « n ».
- Une main sur le menton émettre des sonorités paresseuses : « bi ba », « gui ga » « i
da », « i a »
- Plaquer les mains sur les oreilles et émettre un son bouche fermée : « hum »

Exemple à partir d’un phonème :


L’enseignant propose un phonème qui sera répété par imitation par les élèves. Lors de sa
proposition, il veillera à exagérer son articulation et varier ses propositions de répétition
(timbre, rythme, hauteur, vitesse). L’élève dans cette phase explore, en jouant, le phonème
qu’il retrouvera dans la comptine qui lui sera ensuite proposée. On fixe un son dans la
mémoire auditive de l’élève qui sera plus à même de l’identifier et de le prononcer.

Proposé par Frédérique Pipolo 14


Inspectrice de l’Éducation nationale
Proposition de comptines7

En petite section :
Il convient de tenir compte de l’ordre d’acquisition des sons-voyelles et des sons-consonnes,
il s’agira de commencer l’apprentissage des comptines par :

• [i] comme (pipe, vie)


Voici la souris
La souris qui rit
Le jour et la nuit
Le dimanche et le samedi
Le vendredi et le jeudi
Le mercredi et le mardi
Et tout le lundi
Oui, c’est la souris
La souris qui rit.

• [a] (la, patte)


Abracadabra

Abracadabra,
Abracadabra,
Le chat regarde le rat
Et le rat s’en va,
Abracadabra c’est comme ça,
Abracadabra c’est comme ça.

• [u] (roue, mouche)


Roudoudou

Roudoudou n’a pas de femme,


Il en fait une avec sa canne,
Il l’habille en feuille de chou,
Voilà la femme de Roudoudou.
C’est tout !

• [p] (pont, pic)


La petite souris

Passe par ici


La petite
La petite,
Passe par ici
La petite souris.

7
« Comptines à malices » de M-O Taberlet ED Bordas. Pratique pédagogique

Proposé par Frédérique Pipolo 15


Inspectrice de l’Éducation nationale
• [t] (temps, taupe)

Frédéric
Tic tic
Dans sa p’tite boutique
Marchand d’allumettes
Dans sa p’tite brouette.

• [m] (mai, pomme)

J’ai mis mon manteau


J’ai mis mon chapeau,
J’ai pris le métro,
J’ai fais du vélo
C’était rigolo !

• [f] (fruit, fleuve)

Pluie me mouille
Feuille rouille,
Vent me fouette,
Vent tempête
Feuilles folles
Je m’envole !

Proposer d’autres comptines avec les mêmes sons.

En Moyenne section
une fois les différenciations de PS acquises

• [e] (fée, nez) ou [ ] (maison, forêt)

ABCD
Une araignée
Écrit l’alphabet
Sur sa toile en forme d’étoile :
EFGHIJKLMNOP
QRSTUVWXYZ.

Père Noël

Père noël est passé


Tasse, tasse de café
Père Noël est passé
Tasse tasse de thé !
Père Noël est passé
Par la cheminée
Par les bois, par les prés

Proposé par Frédérique Pipolo 16


Inspectrice de l’Éducation nationale
Ou par la télé.
Père Noël est passé :
Moi j’étais couché.

Dans la mer

Dans le palais
De la sirène
Il faut payer
Pour y entrer
Un bout de chandelle,
Un bout de ficelle,
Une boule de neige
Un barreau de chaise
Ou quelques fraises
Ou un billet !

- [ o ] ( beau, escargot)
Un chapeau sur un château
C’est ma foi bien rigolo,
Un château dans un chapeau
C’est encore plus rigolo.

- [ ] (pomme, cloche)
Un petit bonhomme
Assis sur une pomme
La pomme dégringole
Le petit bonhomme
S’envole
Sur le toit
D’l’école.

- [ k ] (criquet, cadeau)

Tic, tac, toc


Ticque, tacque, tocque
On dirait qu’un très vieux coq
Se cache dans le balancier,
Tic, tic, toc,
Crac et croque du manioc.

- [ s ] (poisson, sable)

Ssssssss….Ssssss…..Ssssss
Siffle le serpent,
Le serpent qui danse,
Danse et se balance,
Au son des cymbales,
Sur un air de valse

Proposé par Frédérique Pipolo 17


Inspectrice de l’Éducation nationale
Que jouent les cigales.

- [ n ] ( chêne, nain)

J’ai une vache


Qui n’a pas de patte
Qui n’a pas de queue
C’est bien malheureux !

- [ ] (malin, lapin)

La poudre de perlinpimpin
C’est un drôl’ de machin
La poudre de perlinpimpin
ne vient pas du lapin
La poudre de perlinpimpin
ne sert à rien, à rien !

- [ ] (lundi, parfum)

Quand un rat
Voit un chat
Qu’est-ce qu’y s’disent ?
Des bêtises.
- [ ] (banc, enfant)
Fleur de chou et feuill’ des champs
En arrière et en avant
Plum’ de chat et poil de paon
Paon paon paon et pattapan.
- [ ] (bon, plomb)
Oh ! Basile !
Tu as un cil
Sur ton menton,
Tu as un fil
Sur ton veston,
Tu as perdu
Tous tes boutons !
Poisson d’avril !

3) En Grande section, après avoir revu les comptines apprises en PS et GS.


- [ y] ( lune, tortue)
Bisou bisu
Futé foutu
Chemin perdu
Prêté rendu

Proposé par Frédérique Pipolo 18


Inspectrice de l’Éducation nationale
Pantin pendu
Dindon dodu
Poireau poilu
Chapeau pointu
Turlututu.

- [ø] (feu, vœu)

A la queue leu leu


Mon p’tit chat est bleu
S’il est bleu,
Tant mieux ;
S’il est gris,
Tant pis.

- [ ] (peur, œuf)

Maman je te donne
Un petit cœur en couleurs,
Un petit cœur tout en fleur,
Un petit cœur tout blanc,
Un petit cœur pour toi maman,
Pour te dire que je t’aime.

- [ ] (le, petit)
Le chien se moque du chat
Le chat se moque du rat
Le rat se moque de moi
Et moi je me moque de toi
Voilà !

- [ v ] ( voilier, vent)

Violet dans du lait


Violo dans de l’eau
Violine dodeline
Violon c’est trop long
Violette je m’arrête.

- [ d ] ( dans, donner)
A la salade je suis malade
Je suis malade
Au céleri
je suis guéri
Lundi, mardi, mercredi,
Jeudi, vendredi, samedi, dimanche.

Proposé par Frédérique Pipolo 19


Inspectrice de l’Éducation nationale
- [ Z ] ( oiseau, buse)

Près de barbizon,
Un vieux limaçon
Qui vend du cresson
Près de ma maison
M’a donné un lys
Pour mon amie Lise
Des myosotis
Pour sa sœur Elise.

- [ g ] ( goéland, grillon)

Gris gris gris


Il est gris
Le gros chat gris
Gros gros gros
Le gris gros chat
Il est gras
le gros chat.

- [ b ] ( bon, banane)

Pour faire ma barbe,


Je veux un blaireau,
Graine de rhubarbe,
Graine de poireau !
Par mes poils de barbe,
S’écrie le blaireau,
Graine de rhubarbe,
Graine de poireau,
Avec un poireau,
Graine de rhubarbe,
Tu n’auras pas ma peau !

- [ ] (chat, bouche)
Je vais en Autriche
Saluer l’autruche
Dans son château fort.
L’autruche est très riche
Elle met dans ses ruches
Des abeilles en or.

- [ ] (joli, plage)
J’ai regardé les feuilles rouges,
Elles tombaient.
J’ai regardé les feuilles jaunes
Elles volaient.
J’ai regardé les feuilles brunes
Que le vent poussait.

Proposé par Frédérique Pipolo 20


Inspectrice de l’Éducation nationale
Rouge, jaune, brune
Chacune dansaient.

- [R] (riz, heure)


La pie
Sur son arbre
L’hiver
Le regarde
Elle rit
De se voir
Comme elle : Noir et blanc.

- [ l ] (lune, long)

Une boule
Deux boules
Trois boules
Roulent.

- [ ] (ligne, oignon)
Rossignol joli
Do si do ré mi,
Joli rossignol
Mi fa mi fa sol,
Rossignol cendré
Fa sol fa mi ré,
Fait chanter l’écho
Fa sol mi ré do.
- [ w ] ( chouette, trois)
C’est la fête à toi
C’est la fête à moi
C’est la fête à quoi
C’est la fête à l’oie.

-[ ] (nuit, huile)
Pluie et pluie et parapluie
Tombe, tombe sur ma tête
Pluie et pluie et parapluie
Tombe, tombe jusqu’à la nuit.

4) Les oppositions consonantiques

- [p]–[b ]

Baptistin
A un p’tit train
Mord la croûte

Proposé par Frédérique Pipolo 21


Inspectrice de l’Éducation nationale
Mord la mie
Baptistin
N’a plus de pain !

-[t]–[d]
En maraude
Le chat rôde
Il écoute
Pas de doute.

- [k]–[g]

Patatrac mon anorak


Roule roule ma cagoule
Patatrac mon anorak
Hé hé hé mes gros souliers.
On ne voit plus que mon nez
Moi je vais me promener.

- [f]–[v]

Soufflez monsieur le vent,


Faites danser les nuages
Et les cheveux des enfants sages.
Soufflez monsieur le vent,
Emportez les papiers et le chapeau du jardinier.

- [s]–[Z]

Six cerises
Rouges et bien mûres
S’ennuient sur le merisier
Six cerises
Voudraient s’en aller
Moineau
Oh jardinier
Venez les chercher !

-[ ]-[ ]

Dans la ville de Gien


Je connais un chien
Qui conduit un char
Tiré par un jar.
Connais-tu le jar
Qui tire le jar
Conduit par le chien

Proposé par Frédérique Pipolo 22


Inspectrice de l’Éducation nationale
De la ville de Gien ?

5) Les suites

- [ l ] – [ pl ]

Il pleut, plic !
Il pleut, ploc !
Il pleut, plic et ploc !

- [ l ] – [ kl ]

Menteuse,
Picoteuse,
Quand les cloches sonneront
Les crapauds te mangeront.

- [ l ] – [ bl ]

Sous les sapins blancs de neige,


Neige blanche, blanche neige,
J’ai aperçu des fleurettes
Qui sortaient de sous la neige,
Neige blanche, blanche neige.

- [ l ] – [ gl ]

Quels bavards,
Ces canards !
Ils ne disent que des bêtises !
Coin, coin, coin,
A plein bec !
Est-ce grec, Italien, ou anglais ?
En tous cas
Je ne les comprends pas.

- [ l ] – [ fl ]

Avec son arc et son carquois,


Petit indien n’a peur de rien
Quand il traverse le grand bois,
Il sifflote sur le chemin.

Plume plume vole,


Se flèche s’envole…
Le loup des forêts

Proposé par Frédérique Pipolo 23


Inspectrice de l’Éducation nationale
Vite disparaît.

Plume plume sage,


Sa flèche voyage…
Et le gros ours gris
S’enfuit dans la nuit.

- [ l ] – [ vl ]

Vive le vent !
Vive le vent !
Vive le vent d’hiver !

- [ r ] – [ pr ]
En silence
Il s’élance
Tu es pris
Gros chat gris !

- [ r ] – [ tr ]

Cric crac, cric crac,


C’est le criquet qui fait du crochet.
Tric trac, tric trac,
C’est le traquet qui fait du tricot.

- [ r ] – [ kr ]

Faucon crécerelle
Mange les sauterelles
Mais pas les grillons
Ce n’est pas très bon
Mais pas de criquets
C’est bien trop mauvais.

- [ r ] – [ br ]

Brouti brouta
L’âne a brouté
Trotti trotta
L’âne a trotté
Alli alla
L’âne est allé
Dedans le pré.

- [ r ] – [ dr ]

La pluie en averse drue


Tombe, gicle, fait des sauts
Sur les pavés de la rue

Proposé par Frédérique Pipolo 24


Inspectrice de l’Éducation nationale
Et elle gonfle les ruisseaux.

- [ r ] – [ gr ]
De la patte
Le rat gratte
Il grignote
Des carottes.

- [ r ] – [ fr]

L’ourson gourmand
S’en va devant
Et son grand frère
Le suit derrière.
Méfie-toi, petite abeille !
Ils viennent chercher ton miel !

- [ r ] – [ vr ]

Le chat ouvrit les yeux,


Le soleil y entra.
Le chat ferma les yeux,
Le soleil y resta.

Voilà pourquoi le soir


Quand le chat se réveille,
J’aperçois dans le noir
Deux morceaux de soleil.

Proposé par Frédérique Pipolo 25


Inspectrice de l’Éducation nationale
Les chansons

Le rôle de la chanson dans le maniement de la langue orale


La chanson permet un entraînement collectif qui favorise sous une forme ludique, une
répétition quotidienne de textes spécialement conçus pour répondre aux difficultés
phonologique des enfants. Elle permet aussi d’aborder les manipulations langagières.
La chanson entraîne la participation active de tous. Chants, comptines, jeux de doigts, jeux
dansés vont permettre de lutter contre la tension phonatoire des jeunes enfants. Le chant
assure un climat propre à lever les inhibitions. Les plus malhabiles, les plus timides s’y
essaient, soit seuls, soit à l’abri du groupe, soit encore à la maison, ce qui attire l’attention de
la famille sur les réussites ou les difficultés de l’enfant. Une relation triangulaire s’établit
entre la famille et l’école par l’intermédiaire de la chanson.
L’acquisition de la langue devient l’occasion d’un plaisir partagé.

L’effort d’articulation :
La chanson dont le texte est bien compris, dont les rythmes musicaux ont été choisis pour être
les plus proches de la parole. Cette chanson choisie pour mettre en valeur les mots-clés, est
apprise très rapidement. L’enseignant donnera des indications pour placer les lèvres, la langue
et pour conduire le souffle.
Comme pour l’apprentissage des comptines, faire chanter les enfants par petits groupes ou
seuls va permettre à l’enseignant de vérifier la bonne acquisition de la dite chanson.
De temps en temps, enregistrer les enfants individuellement, les inviter à s’écouter et à se
reprendre.

Comment apprendre une chanson ?


• L’enseignant chante, ou fait écouter la chanson plusieurs fois, plusieurs jours de suite.
• L’enseignant « raconte » l’histoire de la chanson pour permettre aux élèves de
comprendre le sens de ce qu’ils chanteront. .
• Ce travail d’imprégnation ayant été effectué, il permet que les enfants soient prêts à
apprendre la chanson.
• L’enseignant chante et fait répéter les enfants.
• Lorsque les enfants connaissent la chanson, l’enseignant invite la classe à chanter
seule, ce qui lui permettra de vérifier la bonne prononciation et de corriger
éventuellement les erreurs mélodiques. la mélodie est mémorisée, le texte est alors
connu et retrouvé régulièrement.

Proposé par Frédérique Pipolo 26


Inspectrice de l’Éducation nationale
Activités à partir des chansons :

Lorsqu’une chanson est bien maîtrisée, chantée, on pourra jouer avec, on pourra la
transformer :
- inventer de nouvelles rimes
- échanger le prénom de la chanson par un prénom de la classe
- identifier les rimes
- faire un travail rythmique : frapper les syllabes dans les mains
- repérer ce que « l’on entend tout le temps »
- etc…….

Le choix du répertoire
1) Chansons avec des rimes : « la pluie », « ce matin dans la rue »

Proposé par Frédérique Pipolo 27


Inspectrice de l’Éducation nationale
Proposé par Frédérique Pipolo 28
Inspectrice de l’Éducation nationale
2) Chansons avec jeux vocaux et onomatopées : « dans le sentier »

3) Chanson avec répétition de phonèmes : « le chardon » de Henri Dès ; « Un petit chat » de


Maurice Carême

Proposé par Frédérique Pipolo 29


Inspectrice de l’Éducation nationale
1) Chansons pour travailler les consonnes : « l’éléphant »

5) Chanson avec une opposition phonologique : « Mon âne » (fête, tête)

Proposé par Frédérique Pipolo 30


Inspectrice de l’Éducation nationale
6) Chanson avec les prénoms : recherche des rimes : « Le doudou »

7) Chanson avec segmentation syllabique : « Arlequin dans sa boutique »

Proposé par Frédérique Pipolo 31


Inspectrice de l’Éducation nationale
8) Chanson avec épellation d’un mot : « banjo » (connaissance du nom de la lettre à
différencier du son de la lettre)

9) Chanson avec rimes et manipulation syllabique : « Vague vaguelette » d’Anne


Sylvestre

10) Chansons pour inventer des rimes : « Les souris multicolores »

Proposé par Frédérique Pipolo 32


Inspectrice de l’Éducation nationale
LES ÉCOUTES MUSICALES

Chez l’enfant d’école maternelle, les productions vocales non verbales jouent un grand rôle.
L’enfant imite les bruits entendus, les cris d’animaux. Il change la qualité et le timbre de sa
voix, la rapidité de son débit. Il s’agit d’un canal paralinguistique par lequel passe tout ce
qu’il y a d’affectivité et d’émotion et qui supplée à l’insuffisance des mots.
La parole elle-même, c’est-à-dire le langage articulé, est encore frustre chez l’enfant de moins
de 6 ans, presque inexistante chez l’enfant en difficulté.
Le comportement gestuel et productions vocales non verbales viennent au secours de la
langue et permet aux enfants de communiquer entre aux et avec l’adulte.
Par la recherche de sons, la production, la reproduction, l’imitation, l’enfant va apprendre à
découvrir et maîtriser son appareil vocal phonatoire.

1) « Les grenouilles » de Steve Waring

Faire écouter plusieurs fois la chanson. Laisser les enfants s’exprimer librement sur l’extrait
entendu.
Amener les enfants à :
- remarquer la construction de la chanson : texte parlé ; texte chanté avec variations de
tempo et d’expressions sur certaines parties.
- Jouer avec la voix : proposer aux enfants de produire des cris d’animaux qui seront
répétés (travail d’écoute, de production, de reconnaissance, d’imitation)

Prolongement : Proposer d’utiliser le même procédé avec une autre chanson : « une poule sur
un mur »
« Une poule sur un mur
Qui picote du pain dur
Picoti picota
Lève la queue et puis s’en va. »

2) « Le duo des chats » de Gioacchino Rossini (1792-1868)

Cette écoute va permettre d’appréhender le rôle de l’ensemble rythmé et intonatif. Il convient


en effet de tenir compte de la prosodie dans la mise en place du système phonatoire. Avant
l’apparition du « premier mot », le très jeune enfant est capable de reproduire les contours de
la mélodie de certaines phrases, tout comme il imite certains gestes et certains jeux de
physionomie.
Faire écouter l’extrait. Laisser les enfants parler librement. Amener les enfants à :
- remarquer le nombre de voix
- remarquer que ce sont des voix humaines, jouer avec sa voix
- appréhender les notions de succession et de simultanéité
- sentir les trois parties (adagio, andantino, allegro)

Proposé par Frédérique Pipolo 33


Inspectrice de l’Éducation nationale
- travailler l’expression de situations ou de sentiments
- vivre ces notions en évoluant corporellement

Prolongement : Proposer aux enfants d’utiliser le même procédé avec une autre chanson :
« Trois petits minous » (travail sur l’intonation). Il s’agira à travers les « miaous » de faire
ressentir les sentiments et de raconter l’histoire.
Trois p’tits minous
Qui avaient perdus
Leurs mitaines
S’en vont chercher leur mère
Maman nous avons perdu
Nos mitaines
Perdu vos mitaines ?
Vilains petits minous !
Vous n’aurez pas de crème au chocolat.
Trois p’tits minous
Qui avaient retrouvé leurs mitaines
S’en vont chercher leurs mères
Maman !
Nous avons retrouvé nos mitaines
Retrouvé vos mitaines ?
Gentils petits minous !
Vous aurez plein de crème au chocolat.

3) « Stripsody » de Cathie Berberian

Cette écoute va amener les élèves à relier un son à une image.


Faire écouter l’extrait plusieurs fois, relever les commentaires.
Proposer ensuite la partition et la lire en écoutant la musique.
Amener les enfants à :
- lire les onomatopées
- produire des onomatopées
- repérer la hauteur et la durée des sons

Prolongements : proposer aux enfants de rechercher dans les livres de la bibliothèque de


classe les albums dans lesquels on trouve « des images sonores ». Les photocopier et les lire
en les sonorisant avec la voix.
Lorsque les enfants ont constitué une banque d’images sonores, on pourra proposer d’écrire
une partition à la manière de…( entraînement des enfants à la lecture)

Proposé par Frédérique Pipolo 34


Inspectrice de l’Éducation nationale
Les virelangues

Les virelangues vont permettre de jouer avec les mots, favoriser un travail d’écoute et
d’articulation ainsi qu’un travail sur l’intonation et la respiration.

- Natacha n’attacha pas son chat pacha qui s’échappa, ce qui fâcha Sacha qui chassa
Natacha.
- Mille millions de merveilleux musiciens murmurent des mélodies multiples et
mirifiques.
- Le tapir a fait pipi sur le tapis, s’est caché tout dépité sous l’escalier.
- Didon dîna, dit-on, du dos d’un dodu dindon.
- Nina n’aime ni les noix, ni les prunes, comme benoît. Elle préfère avec Anna les
bananes et l’ananas.
- Suis-je chez ce Serge ?
- Je veux et j’exige d’exquises excuses.
- Un dragon gradé draguait à Draguignan.
- Ton thé a-t-il ôté ta toux ?
- Chasseurs qui chassaient ! sachez chasser sans chien dans les branchages desséchés.
- Un chasseur sachant chasser sans son chien est un bon chasseur.
- Pauvre petit paquet postal perdu pas parti pour Papeete.
- Six souris sous six lits sourient sans souci de six chats.

CONCLUSION
Au cours de sa scolarité en maternelle, l’enfant apprend ne nombreuses comptines et les
chansons parce qu’elles sont courtes et facilement mémorisables. Elles sont abordées de façon
ludique et deviennent des objets d’observation de la langue dans le travail de l’école. Grâce à
l’imprégnation, la répétition et la création, les élèves vont manipuler la langue et être amenés
à reconnaître à l’oral les unités linguistiques sonores que sont les graphèmes.
L’objectif des jeux et exercices phonologiques à l’école maternelle ne consiste pas dans ce
que l’élève maîtrise le décodage en fin de GS, mais il doit le rendre prêt à cette maîtrise dès le
début du CP.
L’observation des élèves en train de dire des comptines et de chanter doit permettre à
l’enseignant d’évaluer à chaque étape, le niveau d’acquisition de l’articulation et du langage
chez l’élève, l’amenant ainsi à construire les bases nécessaires à l’apprentissage de la lecture.
Parce que l’on va chanter et dire des comptines tous les jours, parce que l’élève prendra plaisir
à dire, redire, chanter, on donnera à tous, les mêmes compétences quand aux manipulations
langagières.
Il s’agira donc, de mettre en place et de conduire une réelle progression dans l’apprentissage
des comptines, pour construire la conscience phonologique, au sein de l’école maternelle
afin de donner à tous les élèves le bagage nécessaire à la réussite de l’apprentissage de la
lecture au CP.

Proposé par Frédérique Pipolo 35


Inspectrice de l’Éducation nationale
BIBLIOGRAPHIE
Le travail de la voix :
- « Chanter en classe et en chœur » Hélène Jarry. ED CRDP

Des livres :
- « Enseigner la lecture au cycle 2 » de Goubet/Colé/Goigoux/ Mouty et Fayol
chez Nathan
- « Pédagogie du langage pour les 3 ans » de Boisseua/Vidalie CRDP Haute
Normandie
- « Des chansons pour mieux parler » de J. Gudin S.Perron ED Delachaux et
Niestle
- « Comptines à malices » de M-O Taberlet ED Bordas. Pratique pédagogique
- « le chemin des comptines » d’Odile Trémourouk-Kolp ED Labor
- « 30 phonèmes en 30 chansons » GS/CP chez Retz
- « j’entends, je vois, j’écris » de C.Picot au CRDP
- « Phonétique française » université de Léon
- « De la difficulté au trouble » INPES

Des musiques à écouter et à chanter :


- « Tom pouce et ribambelle » A.Chaumié ED enfance et musique CD
- « Les comptines de l’alphabet » N Pautrat ED Le sablier
- « Virelangues » ED enfance et musique

Proposé par Frédérique Pipolo 36


Inspectrice de l’Éducation nationale
Annexes
Les sons voyelles

La langue française comprend8 :

Douze voyelles orales


Mot-clé Autres graphèmes

faculté à
règle treize, être, mais, est, jouet, merci,
volley, crayon
thé parler, parlez
fille stylo, île, maïs
lunette lune
feu voeu
coeur fleur, accueil
ce le
poule où, goût
bateau drôle, vélo, landau
pomme album
pâte

Quatre voyelles nasales


Mot-clé Autres graphèmes

un parfum
pain Cinq, peinture, daim, imparfait, symbole, synthèse,
moyen
gant jambe, dent, empereur, paon
ballon ombre

Trois semi-voyelles
Mot- Autres graphèmes
clé

fille soleil, pied, crayon, lion, liane, iule


poisson ouate, oui, ouest, voyage, loin
huit sueur, suave, ennuyeux

8
Etude de Manfred Overmann professeur de français langue étrangère

Proposé par Frédérique Pipolo 37


Inspectrice de l’Éducation nationale
Les sons consonnes9

Les consonnes qui « sonnent avec» doivent être associées aux sons-voyelles pour être
entendues. C’est pour cela que la mise en place du travail doit d’abord être effectuée à partir
des sons-voyelles. Les consonnes sonneront avec.

Les occlusives sont au nombre de dix :


Bilabiales Mot-clé Autres graphèmes
pile appartement

bol abbaye

mur flamme
Dentales table datte, thé
ou
alvéolaires
dé addition

Dentale ou noeud anniversaire


apico-
alvéolaire

Dorso- ligne manière


palatale

Vélaires cadeau occasion, képi,


orchestre, quoi, coq

Gâteau langue, toboggan


parking

Les fricatives / constrictives


Labio-dentales Mot-clé Autres graphèmes
flûte buffet, phare
valise wagon
Dentales
citron poisson, garçon, démocratie, penser,
six, scie
maison zoo, deuxième
palatales
chat schéma, fasciste
jupe girafe, manger

9
Etude de Manfred Overmann professeur de français langue étrangère

Proposé par Frédérique Pipolo 38


Inspectrice de l’Éducation nationale
Les vibrantes, constrictives
Mot-clé Autres graphèmes
Apico- lampe elle
alvéolaire

Postdorso- roue terre


uvulaire

Proposé par Frédérique Pipolo 39


Inspectrice de l’Éducation nationale

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