Conscience Phonologique Et Articulation FPdoc
Conscience Phonologique Et Articulation FPdoc
Conscience Phonologique Et Articulation FPdoc
Introduction
« L’école maternelle a pour finalité d’aider chaque enfant, selon des démarches adaptées, à
devenir autonome et à s’approprier des connaissances et des compétences afin de réussir
au cours préparatoire.
L’objectif essentiel de l’école maternelle est l’acquisition d’un langage oral riche, organisé
et compréhensible par l’autre.
……
L’école maternelle a un rôle essentiel dans le repérage et la prévention des déficiences ou
des troubles, rôle qu’elle doit assumer en particulier pour les troubles spécifiques du
langage. » Programme d’enseignement de l’école primaire BO du 19 juin 2008
Constat
Le langage s’inscrit dans la communication. Il est associé à la communication non verbale que
sont le regard, les mimiques et la gestualité.1
Le langage comprend plusieurs domaines :
- la phonologie ou étude des sons,
- le lexique ou étude du vocabulaire et de son emploi dans la langue,
- la syntaxe, à savoir l’organisation de la langue,
- la pragmatique ou l’usage pratique de la langue.
La phonétique a souvent été oubliée dans l’enseignement, car elle est implicitement vécue
comme allant de soi, comme s’apprenant au fil du temps, par la force de l’habitude, ou bien
alors parce que l’enseignant manque de moyens, ne sait comment s’y prendre alors qu’il
perçoit bien les questions à traiter et qu’il est conscient des lacunes des élèves.
La phonétique repose sur deux grands domaines, la prosodie et l’orthoépie.
La prosodie est la musicalité de la langue en lien avec le rythme et ses intonations.
L’orthoépie est la prononciation correcte des phonèmes - voyelles et consonnes- de la langue,
comme l’orthographe est l’écriture correcte des mots.
1
« Les troubles de l’évolution du langage chez l’enfant » guide pratique DGS
2
« Rapport ONL novembre 2006 L’apprentissage de la lecture à l’école primaire »
3
« Rapport ONL novembre 2006 L’apprentissage de la lecture à l’école primaire »
B/ Phonologie et linguistique
En arrivant à l’école, les enfants, quelle que soit leur langue maternelle, devront acquérir la
maîtrise des sons de la langue française.
Dans le langage oral, on peut dégager les phonèmes qui en sont les unités minimales, et
mettre en évidence d’autres particularismes que sont les syllabes ou encore les rimes, les
allitérations…
La conscience phonologique est la conscience de ces particularités linguistiques. Elle permet
des opérations mentales sur le langage parlé comme, par exemple, segmenter des mots en
syllabes, reconnaître la rime d’un mot ou supprimer un phonème d’une syllabe…c’est ce que
l’on appelle une opération de métalangage.
La phonologie est l’étude de ces particularités.
Les phonèmes peuvent être répartis en deux catégories : les voyelles et les consonnes. Le
français écrit possède six voyelles. Mais le français oral possède seize sons vocaliques.
Le français écrit possède dix-sept consonnes qui sonneront avec les voyelles.
La voyelle est écrite comme traduisant un son « musical » très discernable, de l’étymologie
du latin « vocalis »= vocal. La consonne est, quant à elle, définie comme un « bruit »,
supposant toujours une voyelle pour la rendre perceptible. Le terme provient du latin,
étymologiquement « consonna »= qui sonne avec. Ainsi, la voyelle est autonome mais la
consonne ne l’est pas.
En raison de la qualité acoustique des voyelles, on a constaté qu’elles étaient plus rapidement
possédées que le système consonantique.
Par contre, l’acquisition des voyelles nasales [ ] [ ] [ ][ ] ne surviendra qu’après
celles de toutes les autres voyelles.
Lorsque l’enfant s’exprime, il n’a naturellement pas conscience de cette pluralité linguistique.
Il va falloir lui donner les moyens d’entendre et de produire consciemment au cours
L’apprentissage systématique de tous les sons permettra ainsi de donner à l’ensemble des
élèves les compétences et connaissances fondamentales dans le domaine de la langue.
La référence à la phonologie est réduite au minimum : chaque son est noté ici en se servant de
son orthographe la plus simple. Il s’agit, sur la base d’un modèle en strates successives
d’acquisition, de déterminer de quoi sont déjà capables des petits pour les accompagner le
plus efficacement possible dans la reconstruction des strates suivantes jusqu’à la possession
d’une parfaite articulation.
Voyelles
Prononciation des voyelles4 : les 13 voyelles du français
Lecture du tableau :
De haut en bas : on ouvre de plus en plus la cavité buccale pour prononcer les voyelles.
De gauche à droite : l’articulation se fait d’avant en arrière de la cavité buccale.
- i/é/è/in : articulation à l’avant. On n’arrondit pas les lèvres, on les rétracte vers
l’arrière
- ou (joue) /o (beau) /o ouvert (sol): articulation en faisant résonner l’arrière de la cavité
buccale. On arrondit les lèvres
- u/eu/e/a : se prononce à l’avant mais an arrondissant les lèvres
1° : Dans l’opposition a / i :
a est très ouvert, comme dans « papa » ; i est très fermé, comme dans « livre ».
Ce sont les trois voyelles qui existent le plus fréquemment dans les langues les plus diverses.
a / i / ou.
A partir de là, il convient de faire travailler les autres voyelles. Les enfants qui baignent dans
la langue arabe, ne disposent que de ce triangle dans leur langue d’origine ; pour eux, les 10
autres phonèmes sont à apprendre à l’école.
4° : émergence des nasales : in sur la base de é/è comme « nez/nain, » ; an sur la base
de a comme « bas/banc »; on sur la base o comme « manteau/menton »
4° : différenciation : in/an/on
- nez/nain ; range/ rond ; pont ; marin/ marron
5° : i/é à la fois en avant et non arrondie, ou/o à la fois en arrière et arrondie, u/eu à la
fois en avant et arrondie.
5° : différenciation : u/eu
- pull ; bulle ; rue ; nu/ nœud ; deux
Consonnes
Prononciation des consonnes5 : les 16 consonnes du français
- les plosives : p /t /k /b /d /g /m /n
- les fricatives : ffff/ chchchc/ vvvvv/ zzzzz/jjjj/ llll /rrrr : consonnes que l’on fait
durer
- les labiales : p /b /m : pour lesquelles l’articulation est au niveau des lèvres
- les dentales : t /d / n : pour lesquelles l’articulation est un peu plus en arrière sur les
dents
- les palatales : k /g : pour lesquelles l’articulation est beaucoup plus en arrière, sur le
palais
5
« Introduction à la pédagogie du langage » et « Pédagogie du langage pour les 3 ans » Boisseau/Vidalie au
CRDP de Normandie 1996
Différenciations :
1° : différenciation : p / t / m / f : la plupart des enfants de PS possèdent déjà ces 4
consonnes. Il conviendra de s’appuyer sur celles-ci pour faire acquérir les autres.
2° : différenciation : t / k (tour / court) ; f / s (fil / cil) ; m / n (main / nain)
3° : différenciation : f / v (fil / ville) ; s / z (seau / zoo) ; p / b (pépé/ bébé) ; t / d (toit /
doigt) ; k / g (car/ gare) : Sur la base des consonnes sourdes (f, s, p, t, k) il s’agira d’attraper
les consonnes sonores correspondantes pour lesquelles les cordes vocales vibrent (v, z, b, d)
4° : différenciation sur la base des fricatives « s » et « z » ; attraper les « ch » et « j »
5° : les liquides : « l » « r »
3° : différenciation : f / v ; s / z ; p / b ; k / g
Sur la base des consonnes sourdes sur lesquelles les cordes vocales ne vibrent pas : f, s, p, k ;
passer aux consonnes correspondantes pour lesquelles les cordes vibrent : v, z, b, g
- Les enfants repèrent mieux l’opposition sourdes / sonores sur les fricatives que l’on
peut faire durer : ssssssss du serpent ; zzzzzzzz de l’abeille qui bourdonne; vvvvvvvvv
du vent : ville/ fil ; vert / fer ; vole/ folle ; voir/ foire ; vache/ fâche ; zoo/ seau ;
poison / poisson ; désert/ dessert
- On peut attraper ensuite les plosives : p / b ; t / d ; k / g : bébé/ pépé ; boule / moule ;
bain /main ; bas / pas ; boire / poire ; boisson/ poisson ; bulle/ pull ; douché /
toucher ; doigt/ toit ; tordu / tortue ; droit / trois ; cadre / quatre ; gare/ car ; gant /
camp ; glace/ classe
Pour les enfants qui viennent de l’espagnol ou de l’arabe, l’apprentissage de p / b / f / v peut
être difficile car certaines de ces consonnes n’existent pas dans leurs langues. Il convient donc
d’en faciliter l’acquisition par un stock d’images qui utilisent les paires distinctives
correspondantes.
4° différenciation : s / z ; ch / j
- chaud / seau ; champ/ sang ; mouche / mousse ; caché / cassé ; bûche/ bus ; tache /
tasse ; bijou / bisou ; chou / joue ; manche/ mange
PS MS (1+2) GS (1+2+3)
1 2 3
[i] (pipe, vie) [y] (lune, tortue)
[e] (fée, nez) [ ] (forêt,
[a] (la, patte) maison)
[ø] (feu, vœu)
[u] (roue, mouche)
[o] (beau, escargot)
[p] (pont, coupe) [ ] (peur, œuf)
[ ] (pomme, cloche)
[t] (temps, taupe)
[ ] (le, petit)
[m] (mai, pomme) [k] (criquet, cadeau)
[f] (fruit, fleuve) [v] (voilier, vent)
[s] (poisson, sable)
[d] (dans, donner)
[n] (chêne, nain)
[z] (oiseau, buse]
[ ] (malin, lapin)
[g] (goéland, grillon)
[ ] (chat, bouche)
[ ] (banc, enfant)
[ ] (joli, plage)
[ ] (bon, plomb)
[r] (riz, heure)
[j](miel,tuyau,fille,abeille)
[ ] (vigne, signal)
[ ] (lui,nuage)
A/ Les imagiers
L’imagier de consonnes proposant les 4 consonnes de base que sont sera introduit
ultérieurement.
Cet imagier est à vocation articulatoire, le mot ne sera donc pas accompagné de son
déterminant car le déterminant peut camoufler la différenciation que permet la paire
distinctive.
L’entraînement sur l’imagier doit se faire d’abord sur l’imagier des voyelles, jusqu’à la 3ème
différenciation. On peut ensuite introduire celui des consonnes sur les deux premières
différenciations. Il convient ensuite d’introduire progressivement les autres.
Exemples d’images pour la constitution de l’imagier :
2° 4°
6
« Pédagogie du langage pour les 3 ans » Boisseau/Vidalie au CRDP de Normandie
3° [v] 2° [s]
B/ Les comptines
1. Qu’est-ce qu’une comptine et quel en est son intérêt?
A l’école maternelle, les comptines sont des jeux de langage pour compter, comme leur nom
l’indique. Elles sont aussi, un jeu sur les sonorités, les mots, ou sont un intérêt pour le texte
lui-même… Tout ce qui est rythmé, musical, assonancé, rimé est plus facilement écouté,
retenu par les enfants.
Les deux aspects les plus importants de la comptine en sont le rythme et les sons.
L’intérêt de la répétition du même dans la comptine facilite l’acquisition des sons de la
langue, du vocabulaire et renforce le travail de mémoire. Cela est particulièrement précieux
chez des enfants primo-arrivants quand ils sont dépourvus des phonèmes. C’est par le biais
des comptines qu’il est possible d’installer les constituants nécessaires à l’acquisition de la
langue française.
On utilise majoritairement les comptines à l’école maternelle. Elles sont utilisées pour :
1) Aborder la poésie. Un moment de détente, d’humour et de rire…c’est la
comptine pour le plaisir.
2) Fédérer un groupe entier afin de fixer l’attention des enfants.
3) Développer des capacités de mémorisation à court et à long terme. découvrir :
les couleurs, les saisons, les nombres…
Conseils pédagogiques :
Les comptines sont dans la majorité du temps dites de façon collective, il convient de les
travailler également par petits groupes ou encore individuellement pour vérifier la
prononciation, l’articulation de chaque enfant.
Une préparation vocale et corporelle comme décrit ci-dessous, va permettre à l’élève
d’entendre et de voir la proposition de l’enseignant avant de d’aborder l’étude d’un nouveau
phonème et de le reproduire par imitation.
L’enseignant sera à ce moment très attentif à la restitution du modèle. Ses propositions de
jeux, d’exercices devront être exagérées, amplifiées afin que l’élève perçoive bien le
positionnement des lèvres et les mouvements articulatoires.
2/ Massage et décontraction :
- Masser le front, étirer les joues avec les mains, laisser tomber la mâchoire inférieure
et émettre des sons : « ha hi ho hou »
- Du bout des doigts, masser les différentes parties du visage : le front, les pommettes,
faire remonter les mains vers les tempes, la lèvre supérieure, la lèvre inférieure, le cou,
le menton.
4/ Réveil de l’articulation :
- assis le dos bien droit, travailler les muscles articulatoires de la bouche, des lèvres sans
avancer le cou ou le menton : fermer et avancer les lèvres.
- Langue sortie, fine comme un serpent puis large et plate.
- Bouche fermée, la langue effectue un tour circulaire sur les gencives et les dents.
- La pointe de la langue pique différents points du palais.
- La pointe de la langue pique la joue à droite puis à gauche.
- Les dents mordillent la pointe de la langue jusqu’au milieu.
- Les dents mordillent la lèvre supérieure puis la lèvre inférieure.
- La lèvre supérieure s’étire et recouvre la lèvre inférieure, puis l’inverse.
En petite section :
Il convient de tenir compte de l’ordre d’acquisition des sons-voyelles et des sons-consonnes,
il s’agira de commencer l’apprentissage des comptines par :
Abracadabra,
Abracadabra,
Le chat regarde le rat
Et le rat s’en va,
Abracadabra c’est comme ça,
Abracadabra c’est comme ça.
7
« Comptines à malices » de M-O Taberlet ED Bordas. Pratique pédagogique
Frédéric
Tic tic
Dans sa p’tite boutique
Marchand d’allumettes
Dans sa p’tite brouette.
Pluie me mouille
Feuille rouille,
Vent me fouette,
Vent tempête
Feuilles folles
Je m’envole !
En Moyenne section
une fois les différenciations de PS acquises
ABCD
Une araignée
Écrit l’alphabet
Sur sa toile en forme d’étoile :
EFGHIJKLMNOP
QRSTUVWXYZ.
Père Noël
Dans la mer
Dans le palais
De la sirène
Il faut payer
Pour y entrer
Un bout de chandelle,
Un bout de ficelle,
Une boule de neige
Un barreau de chaise
Ou quelques fraises
Ou un billet !
- [ o ] ( beau, escargot)
Un chapeau sur un château
C’est ma foi bien rigolo,
Un château dans un chapeau
C’est encore plus rigolo.
- [ ] (pomme, cloche)
Un petit bonhomme
Assis sur une pomme
La pomme dégringole
Le petit bonhomme
S’envole
Sur le toit
D’l’école.
- [ k ] (criquet, cadeau)
- [ s ] (poisson, sable)
Ssssssss….Ssssss…..Ssssss
Siffle le serpent,
Le serpent qui danse,
Danse et se balance,
Au son des cymbales,
Sur un air de valse
- [ n ] ( chêne, nain)
- [ ] (malin, lapin)
La poudre de perlinpimpin
C’est un drôl’ de machin
La poudre de perlinpimpin
ne vient pas du lapin
La poudre de perlinpimpin
ne sert à rien, à rien !
- [ ] (lundi, parfum)
Quand un rat
Voit un chat
Qu’est-ce qu’y s’disent ?
Des bêtises.
- [ ] (banc, enfant)
Fleur de chou et feuill’ des champs
En arrière et en avant
Plum’ de chat et poil de paon
Paon paon paon et pattapan.
- [ ] (bon, plomb)
Oh ! Basile !
Tu as un cil
Sur ton menton,
Tu as un fil
Sur ton veston,
Tu as perdu
Tous tes boutons !
Poisson d’avril !
- [ ] (peur, œuf)
Maman je te donne
Un petit cœur en couleurs,
Un petit cœur tout en fleur,
Un petit cœur tout blanc,
Un petit cœur pour toi maman,
Pour te dire que je t’aime.
- [ ] (le, petit)
Le chien se moque du chat
Le chat se moque du rat
Le rat se moque de moi
Et moi je me moque de toi
Voilà !
- [ v ] ( voilier, vent)
- [ d ] ( dans, donner)
A la salade je suis malade
Je suis malade
Au céleri
je suis guéri
Lundi, mardi, mercredi,
Jeudi, vendredi, samedi, dimanche.
Près de barbizon,
Un vieux limaçon
Qui vend du cresson
Près de ma maison
M’a donné un lys
Pour mon amie Lise
Des myosotis
Pour sa sœur Elise.
- [ g ] ( goéland, grillon)
- [ b ] ( bon, banane)
- [ ] (chat, bouche)
Je vais en Autriche
Saluer l’autruche
Dans son château fort.
L’autruche est très riche
Elle met dans ses ruches
Des abeilles en or.
- [ ] (joli, plage)
J’ai regardé les feuilles rouges,
Elles tombaient.
J’ai regardé les feuilles jaunes
Elles volaient.
J’ai regardé les feuilles brunes
Que le vent poussait.
- [ l ] (lune, long)
Une boule
Deux boules
Trois boules
Roulent.
- [ ] (ligne, oignon)
Rossignol joli
Do si do ré mi,
Joli rossignol
Mi fa mi fa sol,
Rossignol cendré
Fa sol fa mi ré,
Fait chanter l’écho
Fa sol mi ré do.
- [ w ] ( chouette, trois)
C’est la fête à toi
C’est la fête à moi
C’est la fête à quoi
C’est la fête à l’oie.
-[ ] (nuit, huile)
Pluie et pluie et parapluie
Tombe, tombe sur ma tête
Pluie et pluie et parapluie
Tombe, tombe jusqu’à la nuit.
- [p]–[b ]
Baptistin
A un p’tit train
Mord la croûte
-[t]–[d]
En maraude
Le chat rôde
Il écoute
Pas de doute.
- [k]–[g]
- [f]–[v]
- [s]–[Z]
Six cerises
Rouges et bien mûres
S’ennuient sur le merisier
Six cerises
Voudraient s’en aller
Moineau
Oh jardinier
Venez les chercher !
-[ ]-[ ]
5) Les suites
- [ l ] – [ pl ]
Il pleut, plic !
Il pleut, ploc !
Il pleut, plic et ploc !
- [ l ] – [ kl ]
Menteuse,
Picoteuse,
Quand les cloches sonneront
Les crapauds te mangeront.
- [ l ] – [ bl ]
- [ l ] – [ gl ]
Quels bavards,
Ces canards !
Ils ne disent que des bêtises !
Coin, coin, coin,
A plein bec !
Est-ce grec, Italien, ou anglais ?
En tous cas
Je ne les comprends pas.
- [ l ] – [ fl ]
- [ l ] – [ vl ]
Vive le vent !
Vive le vent !
Vive le vent d’hiver !
- [ r ] – [ pr ]
En silence
Il s’élance
Tu es pris
Gros chat gris !
- [ r ] – [ tr ]
- [ r ] – [ kr ]
Faucon crécerelle
Mange les sauterelles
Mais pas les grillons
Ce n’est pas très bon
Mais pas de criquets
C’est bien trop mauvais.
- [ r ] – [ br ]
Brouti brouta
L’âne a brouté
Trotti trotta
L’âne a trotté
Alli alla
L’âne est allé
Dedans le pré.
- [ r ] – [ dr ]
- [ r ] – [ gr ]
De la patte
Le rat gratte
Il grignote
Des carottes.
- [ r ] – [ fr]
L’ourson gourmand
S’en va devant
Et son grand frère
Le suit derrière.
Méfie-toi, petite abeille !
Ils viennent chercher ton miel !
- [ r ] – [ vr ]
L’effort d’articulation :
La chanson dont le texte est bien compris, dont les rythmes musicaux ont été choisis pour être
les plus proches de la parole. Cette chanson choisie pour mettre en valeur les mots-clés, est
apprise très rapidement. L’enseignant donnera des indications pour placer les lèvres, la langue
et pour conduire le souffle.
Comme pour l’apprentissage des comptines, faire chanter les enfants par petits groupes ou
seuls va permettre à l’enseignant de vérifier la bonne acquisition de la dite chanson.
De temps en temps, enregistrer les enfants individuellement, les inviter à s’écouter et à se
reprendre.
Lorsqu’une chanson est bien maîtrisée, chantée, on pourra jouer avec, on pourra la
transformer :
- inventer de nouvelles rimes
- échanger le prénom de la chanson par un prénom de la classe
- identifier les rimes
- faire un travail rythmique : frapper les syllabes dans les mains
- repérer ce que « l’on entend tout le temps »
- etc…….
Le choix du répertoire
1) Chansons avec des rimes : « la pluie », « ce matin dans la rue »
Chez l’enfant d’école maternelle, les productions vocales non verbales jouent un grand rôle.
L’enfant imite les bruits entendus, les cris d’animaux. Il change la qualité et le timbre de sa
voix, la rapidité de son débit. Il s’agit d’un canal paralinguistique par lequel passe tout ce
qu’il y a d’affectivité et d’émotion et qui supplée à l’insuffisance des mots.
La parole elle-même, c’est-à-dire le langage articulé, est encore frustre chez l’enfant de moins
de 6 ans, presque inexistante chez l’enfant en difficulté.
Le comportement gestuel et productions vocales non verbales viennent au secours de la
langue et permet aux enfants de communiquer entre aux et avec l’adulte.
Par la recherche de sons, la production, la reproduction, l’imitation, l’enfant va apprendre à
découvrir et maîtriser son appareil vocal phonatoire.
Faire écouter plusieurs fois la chanson. Laisser les enfants s’exprimer librement sur l’extrait
entendu.
Amener les enfants à :
- remarquer la construction de la chanson : texte parlé ; texte chanté avec variations de
tempo et d’expressions sur certaines parties.
- Jouer avec la voix : proposer aux enfants de produire des cris d’animaux qui seront
répétés (travail d’écoute, de production, de reconnaissance, d’imitation)
Prolongement : Proposer d’utiliser le même procédé avec une autre chanson : « une poule sur
un mur »
« Une poule sur un mur
Qui picote du pain dur
Picoti picota
Lève la queue et puis s’en va. »
Prolongement : Proposer aux enfants d’utiliser le même procédé avec une autre chanson :
« Trois petits minous » (travail sur l’intonation). Il s’agira à travers les « miaous » de faire
ressentir les sentiments et de raconter l’histoire.
Trois p’tits minous
Qui avaient perdus
Leurs mitaines
S’en vont chercher leur mère
Maman nous avons perdu
Nos mitaines
Perdu vos mitaines ?
Vilains petits minous !
Vous n’aurez pas de crème au chocolat.
Trois p’tits minous
Qui avaient retrouvé leurs mitaines
S’en vont chercher leurs mères
Maman !
Nous avons retrouvé nos mitaines
Retrouvé vos mitaines ?
Gentils petits minous !
Vous aurez plein de crème au chocolat.
Les virelangues vont permettre de jouer avec les mots, favoriser un travail d’écoute et
d’articulation ainsi qu’un travail sur l’intonation et la respiration.
- Natacha n’attacha pas son chat pacha qui s’échappa, ce qui fâcha Sacha qui chassa
Natacha.
- Mille millions de merveilleux musiciens murmurent des mélodies multiples et
mirifiques.
- Le tapir a fait pipi sur le tapis, s’est caché tout dépité sous l’escalier.
- Didon dîna, dit-on, du dos d’un dodu dindon.
- Nina n’aime ni les noix, ni les prunes, comme benoît. Elle préfère avec Anna les
bananes et l’ananas.
- Suis-je chez ce Serge ?
- Je veux et j’exige d’exquises excuses.
- Un dragon gradé draguait à Draguignan.
- Ton thé a-t-il ôté ta toux ?
- Chasseurs qui chassaient ! sachez chasser sans chien dans les branchages desséchés.
- Un chasseur sachant chasser sans son chien est un bon chasseur.
- Pauvre petit paquet postal perdu pas parti pour Papeete.
- Six souris sous six lits sourient sans souci de six chats.
CONCLUSION
Au cours de sa scolarité en maternelle, l’enfant apprend ne nombreuses comptines et les
chansons parce qu’elles sont courtes et facilement mémorisables. Elles sont abordées de façon
ludique et deviennent des objets d’observation de la langue dans le travail de l’école. Grâce à
l’imprégnation, la répétition et la création, les élèves vont manipuler la langue et être amenés
à reconnaître à l’oral les unités linguistiques sonores que sont les graphèmes.
L’objectif des jeux et exercices phonologiques à l’école maternelle ne consiste pas dans ce
que l’élève maîtrise le décodage en fin de GS, mais il doit le rendre prêt à cette maîtrise dès le
début du CP.
L’observation des élèves en train de dire des comptines et de chanter doit permettre à
l’enseignant d’évaluer à chaque étape, le niveau d’acquisition de l’articulation et du langage
chez l’élève, l’amenant ainsi à construire les bases nécessaires à l’apprentissage de la lecture.
Parce que l’on va chanter et dire des comptines tous les jours, parce que l’élève prendra plaisir
à dire, redire, chanter, on donnera à tous, les mêmes compétences quand aux manipulations
langagières.
Il s’agira donc, de mettre en place et de conduire une réelle progression dans l’apprentissage
des comptines, pour construire la conscience phonologique, au sein de l’école maternelle
afin de donner à tous les élèves le bagage nécessaire à la réussite de l’apprentissage de la
lecture au CP.
Des livres :
- « Enseigner la lecture au cycle 2 » de Goubet/Colé/Goigoux/ Mouty et Fayol
chez Nathan
- « Pédagogie du langage pour les 3 ans » de Boisseua/Vidalie CRDP Haute
Normandie
- « Des chansons pour mieux parler » de J. Gudin S.Perron ED Delachaux et
Niestle
- « Comptines à malices » de M-O Taberlet ED Bordas. Pratique pédagogique
- « le chemin des comptines » d’Odile Trémourouk-Kolp ED Labor
- « 30 phonèmes en 30 chansons » GS/CP chez Retz
- « j’entends, je vois, j’écris » de C.Picot au CRDP
- « Phonétique française » université de Léon
- « De la difficulté au trouble » INPES
faculté à
règle treize, être, mais, est, jouet, merci,
volley, crayon
thé parler, parlez
fille stylo, île, maïs
lunette lune
feu voeu
coeur fleur, accueil
ce le
poule où, goût
bateau drôle, vélo, landau
pomme album
pâte
un parfum
pain Cinq, peinture, daim, imparfait, symbole, synthèse,
moyen
gant jambe, dent, empereur, paon
ballon ombre
Trois semi-voyelles
Mot- Autres graphèmes
clé
8
Etude de Manfred Overmann professeur de français langue étrangère
Les consonnes qui « sonnent avec» doivent être associées aux sons-voyelles pour être
entendues. C’est pour cela que la mise en place du travail doit d’abord être effectuée à partir
des sons-voyelles. Les consonnes sonneront avec.
bol abbaye
mur flamme
Dentales table datte, thé
ou
alvéolaires
dé addition
9
Etude de Manfred Overmann professeur de français langue étrangère