Chapitre 02

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 48

2.

Systèmes de contreventement

1. Choix et contreventement général des bâtiments

2. Emplacement et torsion des voiles dans les structures

3. Principes de conception parasismique des bâtiments

Dr. BOUZID H
2.1. Choix et contreventement général des bâtiments
A- Définition

Du point de vue de la stabilité sous charges horizontales (vent, séismes, …), on distingue deux types
de structures :
Structures autostables par leur conception vis-à-vis des charges gravitaires, sont stables également
sous l’action des charges horizontales.
Structures contreventées qui comportent un ensemble d’éléments de construction appelé
contreventement, dans le but d’assurer la stabilité et la rigidité de l’ouvrage vis-à-vis des charges
horizontales.
Lorsque le contreventement d’une construction non autostable est absent ou insuffisant, sa stabilité
horizontales est compromise. L’insuffisance de contreventement a été souvent révélée par les
séismes.
B- Rôle

Le contreventement a donc principalement pour objet :


• D’assurer la stabilité des constructions non autostable vis-à-vis des charges horizontales, donc de
transmettre ces charges jusqu’au sol;
• Raidir les constructions, car les déformations excessives de la structure sont source de dommages
aux éléments non structuraux et à l’équipement.
C- Types de contreventement
Dans le cas d’une construction parasismique, le contreventement comporte obligatoirement deux
familles d’éléments :
• Contreventement horizontal (diaphragme) ;
• Contreventement vertical (murs, portiques ou travées triangulées).
D- Eléments verticaux de contreventement

Certaines structures comme les ossatures en poteaux et poutres, n’ont fréquemment pas la rigidité
nécessaire pour résister aux charges horizontales. L’adjonction des éléments résistant à ces charges
permet alors d’assurer leur stabilité.

Fig 01 : Stabilité d’une file de poteaux.


Ces éléments peuvent être classées en trois catégories : panneaux rigides, portiques et palées
triangulées.
D.1- Panneaux rigides

Il s’agit de murs en maçonnerie, voiles en béton ou en béton armé, etc. les éléments de
contreventement ainsi obtenus sont plus rigides que ceux des autres catégories. Leur efficacité ne doit
être réduite par des percements. En général, on considère comme élément de contreventement les
parties pleines des murs situées entre percements et larges d’au moins 1,10 m.

Fig 02 : Types des panneaux rigides.


D.2- Palées triangulées

Le contreventement triangulé, qui constitue également une solution « rigide » (convenant pour les
bâtiment sur sol meuble) est fréquemment utilisé pour les structures en poteaux et poutres de hauteurs
faibles et moyennes, car il est plus économiques que le contreventement par portiques.

Fig 03 : Types des palées triangulées.


D.3- Arcs et portiques

Les portiques, c’est-à-dire les cadres dont les liaisons poteaux-poutres sont rigides, sont plus
déformables que les autres types de contreventement. Ils ne devraient donc être utilisés que sur des
sols fermes. Leur avantage est de préserver les travées libres de tout élément plein ou incliné.
Cependant, il s’agit souvent d’une solution couteuse.
Les arcs, utilisés le plus souvent dans la construction des halles, ont un comportement similaire à
celui des portiques. Ils constituent également des éléments de contreventement. Cependant, ils
exercent des poussées horizontales importantes aux appuis qui doivent obligatoirement être
équilibrées au niveau des fondations.

Fig 04 : Arcs et portiques.


E- Choix de système de contreventement vertical
E.1- Portiques autostables en béton armé sans ou avec remplissage en maçonnerie
rigide
Dans ce cas, le contreventement est assuré uniquement par des portiques qui sont capables de reprendre la totalité des
sollicitations dues aux charges verticales et horizontales.
• La première catégorie « sans remplissage en maçonnerie rigide » : les éléments de remplissage ne doivent pas gêner les
déformations des portiques (ne gênent pas le déplacement des portiques). Selon le RPA 99-V2003, l’utilisation de ce
système est limitée par :
➢ 05 niveaux ou 17 m en zone I ;
➢ 04 niveaux ou 14 m en zone IIa ;
➢ 03 niveaux ou 11 m en zones IIb et III.
• Selon le RPA 99-V2003, l’utilisation de la deuxième catégorie « avec remplissage en maçonnerie rigide » est limitée par :
➢ 05 niveaux ou 17 m en zone I ;
➢ 04 niveaux ou 14 m en zone IIa ;
➢ 03 niveaux ou 11 m en zone IIb.
➢ 02 niveaux ou 8 m en zone III.
E.2- Voiles porteurs en béton armé
Le système est constitué de voiles uniquement ou de voiles et de portiques. Dans ce dernier cas, les voiles reprennent plus
de 20% des sollicitations dues aux charges verticales. On considère que la sollicitation horizontales est reprise uniquement
par les voiles.

E.3- Noyau en béton armé


La stabilité des immeubles-tours à usage d’habitation et surtout de bureaux est très souvent assurée par un ouvrage situé en
partie centrale, constitué par des parois verticales, en voiles de béton armé, disposées suivant des plans orthogonaux, et par
les planchers.
Cet ensemble trouve le plus souvent sa place dans la zone où sont rassemblées les circulations verticales (ascenseurs et
escaliers de secours) et des locaux annexes ne recevant pas la lumière naturelle (salles de bains, toilettes, vestiaires,
archives, etc.).
Les parois de ce noyau assurent la transmission d’une partie des charges verticales et, à elles seules, la résistance aux forces
horizontales, notamment aux actions du vent. Les éléments verticaux de la structure, tout autour du noyau, n’ont en principe
à supporter que des charges verticales.
Le bâtiment dans ce cas est contreventé entièrement par un noyau rigide en béton armé qui reprend la totalité de l’effort
horizontale.
E.4- Solutions mixtes

On peut très bien avoir recours à des solutions mixtes, utilisant simultanément plusieurs des solutions mentionnées
précédemment. La difficulté essentielle est alors de définir la répartition des forces horizontales entre les divers pans de
contreventement, dont les déformabilités peuvent être très différentes en raison de leurs dimensions et de leur constitution.

le RPA 99-V2003 propose deux systèmes de contreventement mixte par des voiles et des portiques avec et sans justification
d’interactions portiques-voiles.

• La première catégorie « avec justification d’interactions portiques-voiles » : les voiles de contreventement doivent
reprendre au plus 20% des sollicitations dues aux charges verticales. Les charges horizontales sont reprises conjointement
par les voiles et les portiques.

• La deuxième catégorie : les voiles de contreventement doivent reprendre au plus 20% des sollicitations dues aux charges
verticales et la totalité des sollicitations dues aux charges horizontales. Avec ce système de contreventement les bâtiments
sont limités en hauteur à 10 niveaux ou 33 m au maximum. Toutefois, en zone III, il y a lieu de vérifier les portiques sous
un effort horizontal représentant 25% de l’effort horizontal global.
2.2. Emplacement et torsion des voiles dans les structures
2.2.1. Emplacement des voiles dans les structures
A- Nombre d’éléments de contreventement vertical
Lorsque les planchers et les toitures peuvent être considérés comme parfaitement rigides dans leur
plan, théoriquement, il suffit de trois éléments de contreventement par niveau, à condition qu'ils
soient non concourants et non parallèles (fig. 5). Il est cependant nettement préférable d'en utiliser un
nombre plus élevé afin de répartir les charges horizontales sur plusieurs éléments.
La redondance devient une nécessité dans le cas des bâtiments de grandes dimensions horizontales,
dont les planchers, plus longs, ont une certaine flexibilité dans leur plan et doivent par conséquent
être raidis.

Fig 05 : Nombre minimal de


contreventement vertical.
B- Disposition des éléments verticaux de contreventement
D’une manière générale, ces éléments devraient apporter à la construction sensiblement la même
rigidité dans les directions transversale et longitudinale.
Afin de constituer un système de contreventement efficace, ils devraient être :
❑ les plus larges possible, courant éventuellement sur plusieurs travée (Fig 6). Les éléments étroits
sont soumis à des efforts élevés, donnant lieu à des déformations importantes;

Fig 06 : Largeur des éléments verticaux de


contreventement.
❑ disposés en façade ou près des façade pour conférer un grand bras de levier ou couple résistant à la
torsion (Fig 07). La solution la plus efficace consiste à utiliser la totalité des façades pour le
contreventement. Si le contreventement ne peut occuper qu'une partie des façades, il est préférable
de rigidifier les angles car ils sont très sollicités par les charges horizontales. Lorsqu’un élément de
contreventement occupe toute la hauteur du bâtiment, il doit être lié aux planchers de tous les
niveaux.

Fig 07 : Distance entre les éléments verticaux de


contreventement.
❑ disposés symétriquement par rapport au centre de gravité du niveau (Fig 08). Dans le cas d’une
distribution asymétrique des éléments de contreventement, la construction est soumise par le vent
et les séismes à des efforts supplémentaire dus à la torsion d’axe vertical;

Fig 08 : Disposition des éléments de contreventement par


rapport au centre de gravité des niveaux.
❑ constitués éventuellement par un grand noyau central fermé (et non pas en forme de U, X et Z),
afin de minimiser de même que les deux mesures précédentes, les sollicitations dues à la torsion
(Fig 9). En effet, la résistance à la torsion d’axe vertical des noyaux ouverts est faible.

Fig 09 : Contreventement formant


un noyau central.
❑ En élévation, les éléments de contreventement des différents étages sont en général superposés
afin de former des consoles verticales ancrées dans les fondations (Fig 10). Il s’agit de la meilleure
solution, qui permet de superposer les centres de rigidité de tous les niveaux. Toutefois, des
dispositions à contreventement non superposé occupant globalement une grande largeur sont
possible. Les planchers assurent dans ce cas la transmission des charges entre les éléments de
contreventement de deux niveaux successifs. Cette solution permet de répartir la descente des
charges latérales sur un plus grand nombre de poteaux.

Fig 10 : Disposition des éléments de contreventement en


élévation.
❑ dans tous les cas, le contreventement devrait conférer aux différents niveaux une rigidité
comparable. Par conséquent, sauf cas particuliers, ni le nombre, ni la nature des éléments de
contreventement ne devraient varier sensiblement d’un niveau à l’autre (Fig 11).
❑Toutefois, la rigidité peut également être croissante vers les niveaux inférieurs. Dans ce cas, la
différence de rigidité entre deux niveaux successifs ne devrait pas dépasser 30%.

Fig 11 : Disposition pouvant être à l’origine de l’effondrement de


bâtiment en raison de la présence de niveaux souples.
2.2.2. Torsion des voiles dans les structures
Voir section TD
2.3. Principes de conception parasismiques des bâtiments
2.3.1 – incidence de la forme des bâtiments sur leur comportement
2.3.2 – Forme en plan

A- Symétrie en plan

Fig 12 : Torsion d’ensemble.


La torsion d’axe vertical peut être réduite en rigidifiant les zones flexibles (par des voiles en béton
par exemple), ou en optant pour une symétrie du plan selon deux ou plus figure (.
La symétrie du plan devra être associée à une symétrie de la structure de façon faire coïncider le
centre de gravité du bâtiment avec le centre de rigidité.

Fig 13 : Formes favorables.


B- Simplicité en plan

1- Opter des formes ne comportant pas d’angles rentrants ;


2- Simplifier la forme en plan (fig. 14b);
3- Fractionner le bâtiment en volumes simples par des joints parasismiques (fig. 14a)
Fig 14 : diverses solutions pour remédier au problème des angles rentrants.
Fig 15 : Dommages sismiques occasionnés aux bâtiments comportant des ailes.
Fig 16 : Formes défavorables.
C- Rapport longueur/largeur

Fig 17 : Bâtiments
de grande longueur.
2.3.2 – Forme en élévation

A- Symétrie et simplicité des formes en élévation


Fig 18 : Dommages dus à la présence Fig 19 : Bâtiment avec retraits
de niveaux en retrait. progressifs.
Fig 20 : différents possibilités de fractionner un immeuble de forme
irrégulière à l’aide de joints parasismiques.
B- Hauteur de la construction et position du centre de gravité

Fig 21 : Dommages dus à la


résonance du bâtiment avec
le sol.
Fig 22 : Amplification des accélérations par des sols meuble et
durs.
Fig 23 : Solutions
favorables et solutions à
éviter en zones sismiques.
C- Niveaux transparents
Fig 24 : Bâtiments avec
transparences.

Fig 25 : Ecrasement d’un


niveau souple.
Fig 26 : Solutions pour des
bâtiments comportant des niveaux
transparents.
D- Niveaux décalés

Fig 28 : Solutions possibles pour supprimer l’effet de poteau court


Fig 27 : Poteaux courts. dans les bâtiments à niveaux décalés.
E- Hauteur d’étage

Fig 29 : Bâtiment comportant un


niveau ayant une hauteur plus grande
que les autres niveaux.
Références
Guide de la conception parasismique des bâtiments, Association française du génie parasismique, Eyrolles, 2004.

Vous avez des questions !!

https://bouzid-haytham.blogspot.com/

Vous aimerez peut-être aussi