Dermatite Séborrhéïque
Dermatite Séborrhéïque
Dermatite Séborrhéïque
Objectifs :
Sommaire
Introduction
Faq 1 - Diagnostic
Faq 2 - Traitement
Points essentiels
Introduction
La dermatite séborrhéïque (DS) est une dermatose chronique assez fréquente (prévalence 1 à 3 % en
France). Le sébum ne joue probablement qu'un rôle accessoire, favorisant la prolifération d'une levure
lipophile de la peau, le Malassezia furfur.
Faq 1 - Diagnostic
Le diagnostic repose sur l'examen clinique, sans prélèvement biopsique ou autre examen biologique.
a) DS de l'adulte
Atteinte du visage
Elle touche le plus souvent les hommes adultes, de 18 à 40 ans. La DS atteint également le cuir
chevelu réalisant au minimum un état pelliculaire ou pityriasis capitis (cf. infra). En général, les lésions
sont asymptomatiques (prurit, voire sensation de brûlure possibles). La DS est aggravée par les stress
émotionnels et s'améliore spontanément en été.
C'est la forme clinique la plus banale et la plus fréquente de la DS. Elle n'est pas obligatoirement
associée à une atteinte faciale. Le cuir chevelu n'est pas érythémateux et est recouvert de petites
squames non adhérentes, facilement détachées lors du coiffage et par les shampooings, saupoudrant
le cou et les épaules. Dans les formes sévères, il existe un aspect de casque engainant des touffes de
cheveux (pityriasis amiantacé).
DS du tronc
Les lésions se présentent sous la forme de plaques annulaires ou circinées au niveau du cou et du
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tronc. La bordure est squameuse, se localisant typiquement à la face antérieure du thorax (région pré-
sternale). Une atteinte des zones pileuses et des régions génitales, du pubis, du périnée et de la
vulve, est possible.
b) DS du nouveau-né et du nourrisson
Elle débute après la 2e semaine de vie des nouveaux-nés par ailleurs en bonne santé. L'aspect est
celui de croûtes jaunes du cuir chevelu (croûtes de lait) et du visage. Une dermite du siège et des
squames grasses des plis axillaires sont possibles.
Dans les formes étendues et extensives, une érythrodermie (dite de Leiner-Moussous) peut survenir.
L'évolution est le plus souvent spontanément favorable.
La DS, notamment lorsqu'elle est sévère et étendue, paraît plus fréquente chez les patients atteints de
la maladie de Parkinson et de syndromes extrapyramidaux iatrogènes. De la même manière, il a été
décrit une association préférentielle chez des patients alcooliques chroniques et chez des patients
traités pour des carcinomes des voies aéro-digestives supérieures.
La DS est plus particulièrement associée à l'infection VIH, survenant dans 40 % des cas chez les
sujets séropositifs, et jusqu'à 80 % des cas chez les malades au stade SIDA. C'est dans ces formes,
que le rôle du Malassezia furfur a été le plus clairement suspecté. Une DS grave et/ou chronique, doit
conduire à réaliser un test de dépistage du VIH.
d) Diagnostic différentiel
Dermatite atopique
Chez l'adulte, le diagnostic est parfois difficile lorsque la dermatite atopique ne persiste qu'à la tête et
au cou. Toutefois, elle déborde largement les localisations typiques des régions séborrhéiques.
Il s'agit d'un tableau de plus en plus fréquemment reconnu, associant des lésions de DS et des lésions
de rosacée (« syndrome de visage rouge irritable »).
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Faq 2 - Traitement
Les cibles thérapeutiques sont les suivantes :
- réduction de la colonisation de la peau par les levures du genre Malassezia ;
- lutte contre l'inflammation ;
- nettoyage éventuel du sébum résiduel dans les sites préférentiels de la maladie.
Dans les formes peu inflammatoires, un traitement local non corticoïde peut être efficace :
- kétoconazole gel moussant (à 2 %) pouvant traiter à la fois le cuir chevelu et le visage (ayant seul
l'AMM pour l'instant) ou en crème dans les formes localisées uniquement au visage ;
- ciclopiroxolamine, gluconate de lithium...
Le traitement de la phase d'attaque dure environ 2 à 4 semaines, période au-delà de laquelle une
réduction de posologie de 50 % est souvent possible. Toutefois, l'arrêt de tout traitement
s'accompagne, à plus ou moins long terme, d'une rechute quasi constante.
Il peut y avoir une poussée initiale et/ou une mauvaise tolérance des antifongiques en début de
traitement. La prescription d'un corticoïde topique avec les précautions d'usage, pendant quelques
jours, peut être utile.
Le traitement des formes plus inflammatoires repose sur l'utilisation première des corticoïdes locaux
(de niveau II ou III) avec en relais un traitement non corticoïde, alors mieux toléré et plus efficace.
D'autres traitements ont pu être proposés comme par exemple le peroxyde de benzoyle en gel ou en
lotion à 5 %, à appliquer 2 fois par semaine.
Enfin, de manière tout à fait exceptionnelle, des traitements systémiques ont pu être proposés.
Points essentiels