Le Contexte de Recouvrement Des Taxes Locales Au Maroc: ISSN: 2550-469X Numéro 6: Septembre 2018

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Revue du Contrôle de la Comptabilité et de l’Audit

ISSN: 2550-469X
Numéro 6 : Septembre 2018

Le contexte de recouvrement des taxes


locales au Maroc

The context of recovery of local taxes in Morocco

Mme. Chaouni Hanae


Doctorante ENCG Tanger Université Abdelmalek Essaadi
Laboratoire de recherche et d’étude en finance audit et gestion.
[email protected]

M. Hassane Boujettou
Enseignant chercheur ENCG Tanger Université Abdelmalek Essaadi
Laboratoire de recherche et d’étude en finance audit et gestion.
[email protected]

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Numéro 6 : Septembre 2018

Résumé :
Les taxes locales constituent une importante ressource financière des collectivités territoriales
et donc une variable importante dans l’économie du pays. Afin de collecter lesdites taxes, les
organismes de recouvrements au Maroc mettent en œuvre des stratégies et techniques
innovantes dans le but d’assurer une performance remarquable dans un contexte où les
collectivités, dans le cadre des lois organiques 111-12-13-14 relatives aux collectivités
territoriales, bénéficient de plus d’autonomie de gestion et libre champs de décision.
Les recettes fiscales locales connaissent une stagnation importante (2011-2016) malgré que
ces dernières constituent une source de financement importante pour l’état. L’objectif de cet
article est de présenter une idée globale sur les conditions externes et processus de
recouvrement des taxes locales par les organismes de recouvrement qui doivent justifier une
forte performance en termes de collecte de ces ressources.

Mots clés : taxes locales - loi organique – recouvrement - intérêts politiques –paradoxe de
recouvrement

Abstract:
Local taxes are an important financial resource for local authorities and therefore an important
variable in the country's economy. In order to collect these taxes, collection agencies in
Morocco implement innovative strategies and techniques in order to ensure a remarkable
performance in a context where the communities, in the context of the organic laws 111-12-
13-14 relating to local authorities, benefit from more management autonomy and free
decision-making.
Local tax revenues are stagnant (2011-2016), despite the fact that they constitute an important
source of funding for the state. The objective of this article is to present a global idea about
the external conditions and process of recovery of local taxes by the collection agencies which
must justify a strong performance in terms of collection of these resources.

Key words: local taxes - organic law - recovery - political interests - recovery period

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Introduction
Au cœur des préoccupations des acteurs publics et le cœur des interrogations des citoyens, le
déficit budgétaire était et sera toujours une question taboue qui brise le résultat des efforts de
la gestion publique moderne. La réponse audit sujet ne peut avoir lieu sans agir sur l’une des
deux variables de l’équation de l’équilibre budgétaire à savoir les dépenses et les recettes.
Le Maroc dans un contexte de modernisation de sa gestion publique, et dans le cadre de la loi
organique des finances de 2014 , a adopté un cadre de dépense a moyen terme instaurant une
programmation de dépense triennale glissante, assurant une flexibilité de la planification
financière , et l’instauration d’une logique axée sur les résultats, afin de mieux maitriser sa
gestion financière et rationnaliser ses dépenses . Alourdi par ses dettes, par les dépenses de
personnel de l’état et la caisse de compensation, qui est toujours en cours de réforme, le
Maroc ne peut donner résultat satisfaisant en termes de maitrise des dépenses publiques et
donc assurer l’équilibre budgétaire souhaité. Il sera préférable donc de se poser la question à
propos des recettes de l’état et leur capacité à assurer l’équilibre budgétaire visé.
L’évolution des ressources financière de l’état est toujours conditionnée par le taux de recouvrement
des impôts, qui constituent en 2016 plus de 92.4% des recettes ordinaires du budget général, ce
qui fait environ 196 milliards de dirhams. Éventuellement, la décision d’augmentation de taux de
recouvrement se comprend par le citoyen par une augmentation de taux d’imposition ou de base
imposable, chose inacceptable par ce dernier qui ne cesse de se demander à propos de l’impôt, sa
légitimité et son impact socioéconomique sur le pays.
Dans le présent article nous nous focaliserons essentiellement sur le recouvrement des taxes
locales au Maroc. Ce type de créance publique capable d’assurer une recette importante pour
l’économie du pays, semble marginalisé par les décideurs publics et leur stratégie mise en
œuvre. Il existe une panoplie de taxes locales au Maroc qui ont un poids important sur
l’économie de pays. L’instauration d’un système de recouvrement fort, performant et solide,
mène le pays à assurer au moins des ressources financières permettant le bien être du citoyen
et des investissements à la hauteur de ses attentes.
La collecte des taxes locales par la trésorerie générale du royaume est un métier principal de
l’une des directions du ministère d’économie et de finance du Maroc. Ce métier est régi par la
loi n° 15-97 formant le code de recouvrement des créances publiques. Les impôts locaux sont
également régi par La loi 47-06 relative à la fiscalité des collectivités locale entrée en vigueur
depuis le 01/01/2008 qui a institué un certain nombre d’impôts, de taxes et de redevances au
profit desdites collectivités, et a réorganisé, leurs règles de détermination, de perception et de

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contrôle. Néanmoins, un certain nombre d’impôts, de redevances et de taxes institués par la


loi 30-89, sont maintenus à titre transitoire par le Dahir n°1-07-209 du 27/12/2007.
Le recouvrement des taxes locales présente une contrainte importante devant la volonté des
acteurs publics d’évoluer les recettes fiscales locales. Cette mission est toujours contrariée par
le but des acteurs publics locaux de préserver leurs intérêts politiques. Ceci semble un sujet
critique au Maroc surtout dans le cadre de la nouvelle loi organique des collectivités locale
111-12-13-14. Ce paradoxe nous pousse à se demander est ce que vraiment les ressources
fiscales locales ont ce poids sur l’économie marocaine ? et comment peu on assurer un terrain
d’entente permettant une meilleure gestion des ressources fiscale locale sans pour autant
influencer la relation des élus avec leurs électeurs ?
Le présent article a pour principal objectif de présenter et analyser le contexte, les processus
et la législation et contraintes qui encadrent le métier de recouvrement des taxes locales au
Maroc. pour se faire nous avons procédé à la répartition de l’article en cinq parties. Dana la
première partie nous avons présenté un aperçu théorique sur la légitimité de l’impôt et le
civisme fiscal au Maroc. Ensuite nous avons présenté dans la deuxième partie l’ensemble des
recettes des collectivité territoriales en assistant sur la place des recettes fiscales locales qui
ont fait partie de la troisième partie du travail ou on a démontré l’ensemble des taxes locales
au Maroc , leur processus de recouvrement et une analyse des résultats des études de
l’évolution des recettes fiscales locales diffusés par la trésorerie générale du royaume. La
quatrième partie du travail a concerné le rôle des élus dans la gestion fiscale locale et on a fini
par le paradoxe de recouvrement des taxes locales au Maroc.

1. La légitimité de l’impôt et le civisme fiscal au Maroc


1.1. La légitimité de l’impôt
La fiscalité du pays est l’élément clé de définition de son budget et ses perspectives de
développement. Elle a une double influence sur le financement de l’État en interne vis-à-vis
ses engagements et l’attractivité des investissements étrangers. Chaque année, les lois de
finances mettent à la disposition des contribuables une panoplie de dispositions et législations
leur permettant de s’acquitter de leurs dettes envers l’état.
L’impôt est défini selon le dictionnaire Larousse comme étant un prélèvement pécuniaire
obligatoire imposé par la loi effectué par voie d'autorité à titre définitif, sans contrepartie
précise, dans le but de financer les engagements de l'Etat et répondre à ses besoins.. Le
paiement de l'impôt n’exige aucune contrepartie directe ceci dit que la partie versée n’a

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aucune relation avec le service présenté par l’état vis-à-vis ses citoyens. La taxe en revanche
est considérée comme la contrepartie en terme de monnaie d'un service public rendu par un
organisme public En droit, la taxe est un prélèvement obligatoire payé par le citoyen à une
entité en contrepartie d’un service..
Le citoyen souvent non convaincu de la légitimité de ces prélèvement, il démontre à chaque
fois son mécontentement vis-à-vis cette opération, et résisté à l’acquittement de ces dettes.
Plusieurs auteurs et théories ont démontré que le système de taxation rend le citoyen moins
efficace dans son rendement ce qui influence l’activité économique et crée des distorsions
dans la relation citoyen-état.
Au cours de l’histoire, les économistes n’ont cessé de développer des modèles et théories
permettant de diminuer l’impact de l’imposition du citoyen sur sa relation avec l’état. Comme
le dit Arthur Laffer1 : trop d’impôt tue l’impôt. Cette citation est une vraie description de la
corrélation entre l’imposition exagéré à l’impôt et son impact sur le comportement du
redevable. La légitimé de l’impôt et la définition de la base imposable est un sujet traité par
plusieurs économiste. Ibn Khaldoun2 au IVème siècle à son tour a insisté sur le fait que des
impôts faibles sont plus efficaces pour l’activité économique, pour l’évolution des recettes
fiscales, et pour la concrétisation de la notion d’appartenance pour le citoyen. Pour Ibn
khaldoun , l’augmentation de l’imposition est la raison cruciale de la fraude fiscale. A un
certain niveau, si le seuil de l’imposition dépasse l’acceptable par le redevable, la taxe devint
une charge lourde non justifiée.
Même chose pour Friedman 3 qui atteste que l’accroissement de la fiscalité diminue
directement le revenu disponible du contribuable. Friedman déclare : «Mais ce qui me
stupéfie, c'est que la croyance si répandu de la politique fiscale...ne repose sur aucune preuve
quelle qu'elle soit ». Cette phrase remettant en question la légitimité de l’imposition et son
existence est la question posée par chaque contribuable et à laquelle il ne cesse de rechercher
la réponse. À son tour, Maurice Allais 4 explique que : «l’idéal naturel, mais naïf, des
contribuables est évidemment de ne supporter aucun impôt, mais c’est un idéal irréalisable »
par ces mots, il illustre la volonté des citoyens de ne plus être obligé de s’acquitter des dettes

1Arthur Laffer : (1940) économiste libéral américain et chef de de file de l’école de l’offre .Auteur de la
courbe de « Laffer « il démontre que le rendement de l’impôt est relativement bas au-dessous d’un seuil
défini.

2 Ibn khaldoun ( 1332-1406) : historien , sociologue économiste et homme d’état d’origine arabe .
3 FRIEDMAN : (1912-2006) économiste américain du XX siècle .il obtient le prix Nobel en économie en

1976.
4 Maurice Allais : (1991-2010) : économiste et physicien français .économiste libéral et protectionniste.

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envers l’état, chose qui parait pratiquement difficile du fait que les impôts sont la vraie source
des recettes de l’état.
Qu’ils soient un devoir pour les citoyens afin de créer une meilleure répartition de richesse ou
une contrepartie des services rendus par l’état ou une contribution au développement de
l’infrastructure du pays ou même une obligation non justifiée dans la vision des uns, les
impôts et taxes constituent une ressources importante que tout pays cherche à développer tout
en garantissant le consentement des redevables. Régit par la constitution, loi de finance,
directive du ministère chargée, et les notes internes de la direction concerné le recouvrement
des impôts et taxes constitue une mission importante et sensible de tous les acteurs publics en
question
1.2. Etat de lieu du civisme fiscal au Maroc
La répartition des richesses et une meilleure régulation sont les principales raisons
recherchées par l’imposition des redevables et la collecte des revenus des impôts. Les
gestionnaires publics au Maroc prennent en charge cette mission afin de garantir le bien être
du citoyen et répondent aux besoins financiers de l’état afin de répondre à l’intérêt général du
pays.
La régularisation des impôts exprime l’appartenance et la solidarité des citoyens. C’est acte
qui suppose le consentement des redevables afin de contribuer au développement du pays. En
revanche ce consentement dépend en grande partie du comportement individuel du
contribuable, la culture régnante dans son environnement ainsi que la relation contractuelle
entre le citoyen et l’administration concernée par la collecte.
La culture du civisme fiscale est primordiale pour garantir le consentement de régularisation
de l’assujettie de ses dettes vis-à-vis l’état. L’administration marocaine de nos jours,
recherche à développer cette culture de civisme fiscal par instaurer une nouvelle relation de
confiance et complémentarité entre le contribuable et l’entité de collecte.
La prise de conscience des citoyens marocains de leur obligation de paiement d’impôts
élimine leur sentiment d’injustice ou rancune envers l’état. Leur sensibilisation aux risques
conséquents des fraudes fiscales les encourage également à s’acquitter de leurs dettes et les
implique dans le développement de la situation économique du pays.
L’administration publique marocaine poursuit ses efforts pour nouer de bonnes relations avec
le citoyen marocain dans le but de minimiser les déperditions reconnues en termes de base
imposable pour une meilleure gouvernance fiscale. L’administration fiscale a mené dans ce

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sens une refonte du système fiscal et d’une révolution au sein de l’organisation au sein de ses
entités.
Contrairement aux années passées, les entités de recouvrement ont amplifié leur réseau de
communication et d’échange avec le citoyen de marocain en créant des espaces d’échange
plus accessible et se référant surtout au domaine audiovisuel pour sensibiliser le citoyen de
son obligation envers l’état. Le principal défis qui persiste, et que doit relever les autorités
publics est de la démotivation citoyenne pour le paiement d’impôt accompagnée de
l’affaiblissement du sens d’appartenance et l’implication dans l’intérêt général. Aussi, le
contrôle fiscal est aussi un moyen important pour accroitre le taux de civisme fiscal au Maroc.
Ce contrôle doit essentiellement s’exercer sur le secteur informel qui constitue une fortune
importante perdue.
Tout comportement d’incivisme fiscal est une perte importante au niveau des ressources de
l’état et participe essentiellement au ralentissement des investissements et le développement
du tissu socio-économique du pays.
2. Les recettes locales des collectivités territoriales
Les collectivités territoriales du Royaume sont les régions, les préfectures, les provinces et les
communes. Elles constituent des personnes morales de droit public, qui Gèrent
démocratiquement leurs affaires.
Depuis l’émergence du concept de la régionalisation avancée et la décentralisation des
pouvoirs au Maroc, un territoire n’est plus conçu comme un fragment géographique restreint
d’un Etat, mais plutôt un centre socio-économique productif et compétitif dont la gestion est
déléguée à des conseils locaux responsables du développement dudit territoire et le bien-être
de ses habitants. Cette gestion exige des connaissances spécifiques et des compétences
recommandées afin d’assurer une autonomie de gestion méritée.
Les lois organiques 111-12 /13/ 14 relatives aux collectivités territoriales définissent ses
dernières comme entité dotée de toute autonomie de gestion. Les dites collectivités sont
responsables de toute action ou décision la concernant tout en définissant des stratégies
alignées à celle de l’état et de l’intérêt public du pays. Ne demeurant plus soumis à la double
tutelle du ministère d’économie te celle de ministère de l’intérieur, la collectivité est géré par
un conseil composé des élus sous le contrôle administratif du Wali qui en application des
dispositions du deuxième alinéa de l'article 145de la Constitution, il exerce le contrôle
administratif sur la légalité des arrêtés du président et des délibérations du conseil.

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Les conseils des collectivités règlent par ses délibérations les affaires faisant partie de leurs
compétences et exerce les attributions qui lui sont conférées par les dispositions des lois
organiques 111-14, 112-14 et 113-14. Parmi les principales décisions prises par le conseil on
cite le développement territorial, l'aménagement du territoire et les contrats des services
publics. une décision aussi bien importante que les précédentes prise par le conseil sous la
direction du président c’est la fixation du taux des taxes, des tarifs des redevances et des
droits divers perçus dans la limite des taux fixés, le cas échéant, par les lois et règlements en
vigueur; Cette autonomie de décision concernant les taxes locales semblant simple, a une
grande influence sur le budget de la collectivité en particulier et celui de l’état en général
Les ressources des collectivités territoriales sont come suit ;

2.1Les ressources transférées par l’Etat aux collectivités territoriales


C’est la catégorie de ressources la plus importante. Elle englobe la part des collectivités
territoriales dans le produit de la TVA ainsi que la part des régions dans l’IR et l’IS .Le
versement des crédits de la TVA peut être résumé selon la schématisation suivante :
Figure 1: Le processus de versement de la TVA par l’état aux collectivités

Source : (Manuel de procédure de la TGR)

Au début de chaque année budgétaire, 30% du montant des recettes de la TVA perçu par
l’&tat est destinée aux collectivités afin d’enrichir leur budget et leur permettre une
diversification de leurs ressources financière.

2.2Les ressources gérées pour le compte des collectivités territoriales :


Elles englobent : la taxe professionnelle (37%), la taxe d’habitation (6%), et la taxe des
services communaux (57%).

2.3Les ressources gérées par les collectivités territoriales :

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C’est la deuxième source de financement des CT, Elles comprennent une partie fiscale
correspondant aux taxes « purement » locales (54%), et une partie parafiscale correspondant
aux produits des services (46%).
Les taxes locales des collectivités territoriales constituent une source importante de
financement pour ces dernières. Le fait que la liquidation desdites taxes est assuré par le
service assiette de la collectivité et recouvré par la trésorerie générale du royaume forme un
obstacle important devant l’acquittement des redevables de leur créances. Leur gestion étant
soumis à deux autorités différentes crée un conflit d’intérêt flagrant entre les élus qui
recherche un profit politique et l’administration publique recherchant un profit à caractère
économique.

3. Les taxes locales au Maroc


3.1. Définitions
Selon l’article 2 du code de recouvrement des créances publiques marocain 5 : « Sont
considérées comme créances publiques aux termes de la présente loi :
 les impôts directs et taxes assimilées de l'Etat ainsi que la taxe sur la valeur ajoutée,
désignés dans la suite de la présente loi " impôts et taxes " ;
 les droits et taxes de douane ;
 les droits d'enregistrement et de timbre et taxes assimilées ;
 les produits et revenus domaniaux ;
 le produit des exploitations et des participations financières de l'Etat ;
 les amendes et condamnations pécuniaires ;
 les impôts et taxes des collectivités locales et de leurs groupements ;
 et toutes autres créances de l'Etat, des collectivités locales et des établissements
publics dont la perception est confiée aux comptables chargés du recouvrement, à
l'exclusion toutefois des créances de nature commerciale dues aux établissements
publics.
La réforme de la fiscalité locale en 2007, s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par les
pouvoirs publics, pour moderniser et améliorer l’organisation financière et comptable des
collectivités territoriales.
Basée sur un nombre limité d’impôts et taxes locales et assise sur des bases modernes et
rénovées, la réforme de la fiscalité locale vise la modernisation, la simplification et la

5
L’article 2 du code de recouvrement des créances publiques marocain loi 15-97

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rationalisation des impôts locaux dus par les entreprises et par les ménages. En vertu des
dispositions de l'article 2 de la loi 47-06, sont instituées au profit des communes urbaines et
rurales les taxes suivantes :

3.1.1Taxes gérées pour le compte des collectivités territoriales

Ø la taxe professionnelle ;

Ø la taxe d’habitation ;

Ø la taxe de services communaux ;

3.1.2Taxes gérées par les collectivités

Les taxes gérées par les collectivités sont instituées au profit des communes, préfectures et
régions.
Les Taxes instituées au profit des communes sont:
Figure 2: Les Taxes instituées au profit des communes

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Source : Loi n°47-06

Les Taxes instituées au profit des préfectures et des provinces sont:

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Figure 3: Les Taxes instituées au profit des préfectures et des provinces

Source : Loi n°47-06

Les Taxes instituées au profit des régions sont:


Figure 4: Les Taxes instituées au profit des régions

Source : Loi n°47-06

D’âpres le tableau ci-dessus, On remarque que la majorité des taux des taxes locales sont
précisé en terme de fourchette et non pas un taux fixe. Ceci dit que l’ordonnateur bénéficie
d’une marge importante de liberté de décision pour fixation du taux d’imposition applicable.

3.2. Le processus de recouvrement des taxes locales


La gestion de l’impôt passe par une procédure claire et séquentielle. Elle consiste en premier
lieu à la définition du redevable et la base imposable. Cette étape importante de ciblage est
primordiale afin de mieux cerner les concernés par l’imposition et leur lieu. Ensuite
l’administration concernée passe au calcul du montant dû à base des taux défini pour enfin
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passer à la phase de recouvrement. Le Maroc, étant un pays qui se base essentiellement dans
sa liquidation d’impôt sur les déclarations des redevables, suit un système de contrôle a
posteriori afin de diminuer les fraudes fiscales et garantir l’équité des citoyens devant ces
prélèvements.
Les taxes instituées au profit des collectivités territoriales sont perçues:

 Soit spontanément au vu des déclarations des redevables pour les taxes déclaratives ou
par versement au comptant pour les droits au comptant (recouvrées par les régisseurs);
 Soit en vertu d'ordres de recettes individuels ou collectifs régulièrement émis par:
 Le Ministre chargé des finances ou la personne déléguées par lui à cet effet
(DGI) pour la Taxe Professionnelle; la Taxe d’Habitation et la Taxe Sur les
Services Communaux
 L’ordonnateur de la collectivité concernée ou toute personne déléguée par lui à
cet effet, pour les autres taxes locales.

Les comptables publics chargés de l’activité de recouvrement des impôts locaux instituent
une relation complémentaire avec le service de l’assiette des collectivités et les ordonnateurs.
Ce service chargé d’émission des rôles d’imposition et de la définition de la situation fiscale
du contribuable, émis les ordres de recette a base de taux d’imposition et base imposable
prédéfinis par la loi en vigueur ou précisé par le président de la commune.
Les comptables publics prennent en charge ses rôles et mettent en actions l’ensemble des
dispositifs de recouvrement pour les rôles correctement établis et procèdent aux rejets du
reste.

Figure 5: La prise en charge des ordres de recettes par les comptables publics

Source : Manuel de procédures de la TGR

La prise en charge desdits rôles implique une responsabilité entière des comptables publics
pour recouvrer les montants dus. Pour se faire, ces derniers passent par une phase de
recouvrement à l’amiable pour passer ensuite aux procédures de recouvrement forcés.

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3.3. L’évolution des recettes des taxes locales gérées par les CT 2011/2016 :
Sur le plan méthodologique, nous avons opté pour une étude des résultats fiscales diffusés par
la trésorerie générale du royaume du Maroc dans son rapport d’activité depuis l’année 2011 à
2016 en se basant sur une démarche hypothéticodéductive afin de constater l’évolution des
recettes purement fiscales des collectivités territoriales . Le tableau suivant résume le montant
des recettes collectées par la TGR en termes de taxes locales gérées par la collectivité :
Tableau 1: les recettes de taxes locales gérée pat la collectivité collectés 2011-2016

Recettes géré par CT Montant


Année (MMDH) % taxes locales (MMDH)
2011 5,60 54% 3,02
2012 6,10 56% 3,42
2013 7,00 56% 3,92
2014 6,90 52% 3,59
2015 7,10 49% 3,48
2016 7,00 59% 4,13
Source : Elaboré par les auteurs de l’article

La présentation graphique ci-dessous montre l’évolution des recettes collectées par la TGR
concernant les taxes locales. On remarque une petite évolution des recettes depuis l’année
2011 pour enregistrer une hausse plus au moins importante en 2016.
Figure 6: Représentation graphique d l'évolution des taxes locales

taxe locales (MMDH) 2011-2016


5,00

4,00

3,00
taxe locales (MMDH)
2,00

1,00

0,00
2011 2012 2013 2014 2015 2016

Source : Elaboré par les auteurs de l’article

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Depuis 2015 et dans le cadre du lancement du projet de la régionalisation avancée, la Maroc


devint répartit sous 12 régions bénéficiant d’une autonomie de gestion et une décentralisation
partielle du pouvoir de décision. Dans ce sens, d’après le graphe ci-dessus, les uns
expliqueront l’évolution modeste des taxes locales par les efforts fournis par les conseils des
collectivités, d’autres la qualifiera d’une simple coïncidence surtout avec un taux
d’augmentation ne dépassant pas 10% en 2016 par rapport à l’année 2015
L’hypothèse de la stagnation des recettes locales peut être essentiellement du à un ensemble
de facteurs dont la législation actuelle régissant la fiscalité des collectivités ou les actions
mises en œuvre pour le recouvrement de ces derniers ou aussi la vision du citoyen envers la
légitimité de l’impôt.
La culture du citoyen marocain l’empêche de s’acquitter de ses dettes envers l’état. Il cherche
toujours une réponse réelle sur de la définition de l’impôt qui est un prélèvement obligatoire
sur les ressources du contribuable afin de participer au financement des charges publiques.
Le développement de l’infrastructure et l’investissement dans le champ social sont, pour le
contribuable citoyen, les vrais indicateurs de la meilleure utilisation de leur contribution en
termes de paiement d’impôts et un moyen d’évaluation de la bonne gouvernance de l’état.
4. Le rôle des élus dans la gestion fiscale locale
Selon la loi organique relative aux collectivités territoriales, ces dernières sont devenues des
acteurs omni présent à l’échelle internationale tout comme les Etats et les organisations non
gouvernementales. Ladite loi est une nouveauté dans le système de gestion publique du pays
et instaure une culture de démocratie locale et autonomie de gestion pour une reddition de
compte plus efficace et plus responsabilisée dans un cadre de gouvernance territoriale.
La collectivité est dirigée par un conseil constitué d’un ensemble d’élus locaux élus par
suffrage universel direct. Ces élus, devant avoir un minimum de capacités requises pour la
gestion, ne sont plus considérés comme simple intermédiaire entre les électeurs et les services
centraux, mais plutôt un acteur public local leader avec un plan d’action bien réfléchi et une
politique de développement parallèle aux visions stratégique de l’état.
D’après les lois organiques 111-12-13-14 le président du conseil prend les arrêtés fixant les
tarifs des taxes, des redevances et des droits divers, conformément aux textes législatifs et
réglementaires en vigueur;
Le pouvoir de la gestion fiscale déléguée aux élus des collectivités territoriale est contraint de
plusieurs éléments politiques et socio-économiques. la nouvelle législation des collectivités
stipule la libre administration de ces dernières, ceci est parfaitement illustré par la large marge

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de décision des élus en terme de définition des taux d’imposition aux taxes locales .ce pouvoir
de gestion fiscale locale est contraint de plusieurs éléments politiques comme l’intérêt des
élus de garder une bonne image vis-à-vis les citoyens pour les réélections , et
socioéconomique à savoir le règlement fiscal différentiel au profit des régions pauvres.
5. Le paradoxe du recouvrement des taxes locales au Maroc :
Le management public contrairement à la gestion dans le secteur privé à intérêt purement
économique, est soumis à plusieurs contraintes d’ordre politique qui forme un obstacle pour
la prise de décision et limite le champ d’action des acteurs locaux.
Dans le même sens, le recouvrement des taxes locales, est une activité à la fois dépendante
des services assiettes de la collectivité présidé par des élus de cette dernière qui cherche à
instaurer des relations de confiance avec leurs électeurs et des administrations publiques
chargée de recouvrer les créances afin de former un budget capable de répondre aux besoins
du pays.. Les taxes locales constituent un pourcentage important dans les recettes fiscales, le
recouvrement de ces dernières nécessite des efforts importants et remarquables pour atteindre les
objectifs visés.
Dans le cadre de l’amélioration de la performance de recouvrements, plusieurs mesures ont
étés entreprises par l’état à savoir :
 Organisation de la campagne de communication
 Diversification des canaux de paiement
 Amnesty fiscale
 suivi personnalisé des dossiers à fort enjeu financier :
 Instauration d’un système de suivi :
A l’instar de l’ensemble des efforts fourni par les services chargés de recouvrement des
créances locales, on ne peut nier que la législation portant sur la définition de taux
d’imposition de certaines taxes par fourchette au niveau de la loi fiscale est un obstacle devant
ces derniers.
Les élections basées sur un suffrage universel des directs impliquent l’évidence que chaque
élu à besoin de garder les intérêts de ses électeurs pour assurer un deuxième mondât.
Comment peut-on déléguer à ce dernier la définition du taux d’imposition même en précisant
des fourchettes surtout avec un écart important qui dépasse les 10 MAD parfois ?
Cette situation met toujours en lumière un conflit d’intérêt entre les présidents des
collectivités, qui recherchent la pérennité de leurs pouvoirs, et l’état qui est en situation
économique sensible. Afin de garantir son réélection, et être compétitif sur le plan politique et

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satisfaction des électeurs, les élus doivent obligatoirement répondre aux demandes des
électeurs qui devinrent de plus en plus exigent, et satisfaire leurs besoins
Le facteur politique qui est d’une grande influence dans le présent cas, doit obligatoirement
être pris en considération dans les décisions des législateurs. En aucun cas un élu ne peut
accepter de perdre la confiance de ses électeurs et ne pourra augmenter le taux d’imposition
dans sa collectivité alors qu’une autre garde le même taux précédemment défini.

Conclusion
Trouver un terrain d’entente entre les objectifs des organes de recouvrement et ceux des
dirigeants des collectivités semble difficile mais faisable dans un cadre d’intérêt public
commun. En offrant aux conseils des collectivités un champ plus large de décision et
d’autonomie de gestion, le Maroc peut assurer une gouvernance territoriale plus fructueuse et
en déployant plus d’efforts de collaboration et de complémentarité entre l’état et ses
collectivités, plusieurs projets économiques et sociaux seront plus rentables et performants.
Plusieurs solutions peuvent être mises en œuvre pour mettre fin à cette situation paradoxale.
La définition de taux des taxes locales dans la limite des fourchettes définies par la loi peut
être proportionnelle à l’activité économique de la collectivité et ses ressources ou que les
champs des fourchettes peut être moins large que celui actuellement défini afin de permettre
aux conseils des communes d’être plus compétitif en terme de recouvrement des taxes locales
et plus performant dans la définition des assiettes d’imposition
Plusieurs pays dans le cadre de la décentralisation ont pu connaitre une évolution remarquable
dans leur gestion locale. Parmi eux le Brésil, qui, pour chaque région le conseil budgétaire
n’est pas représenté en entier par les élus de la commune, mais marque plutôt la présence des
experts et économistes qui garantissent la bonne gestion locale du territoire en question. Le
Maroc à son tour peut aussi bénéficier de cette expérience afin de permettre aux citoyens un
meilleur accès à l’information et une fiabilité des données communiquées pour réinstaurer la
confiance entre les élus et les électeurs.
La constitution en 2011 était un point marquant dans l’histoire du Maroc et la nouvelle
répartition géographique des 12 régions sur le territoire Marocain avec l’élaboration des lois
organiques 111-12-13-14 , était une illustration parfaite de la volonté de pays à suivre un
système de régionalisation avancée permettant une gouvernance locale et une décentralisation
de la décision.

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La fiscalité locale a un effet d’ampleur majeur sur la situation économique du pays, et tout
partenariat et complémentarité d’actions entre les acteurs locaux et les administrations de
l’état pour améliorer les recettes locales seront une locomotive de développement socio-
économique du pays.

Bibliographie :
 Lois organiques 111-12-13-14 des collectivités territoriales 7 JUILLET 2015
 loi n° 15-97 formant code de recouvrement des créances publiques, 1er JUIN 2000
 loi 47-06 relative à la fiscalité des collectivités territoriales, 30 NOVEMBRE 2007
 Rapport d’activité de la Trésorerie Générale du Royaume, document interne de la
trésorerie générale du royaume
 Modèles régionaux de développement ; étude comparative des stratégies de
décentralisation Tarik Lafou &Youssef el Wazani&Malika Souaf Revue Marocaine de
Recherche en Management et Marketing n° 11 Janvier - Juillet 2015
 L’attractivité des régions marocaines : Atouts et faiblesses dans le cadre du plan de
régionalisation avancée Abdelaziz Khalfaoui & Siham Lamari Revue Organisation et
Territoire n°1, 2015
 La réforme fiscale au Maroc ELHARRANE Lalla Mérieme, revue espace
géographique et société marocaine n°14/2016
 La régionalisation avancée au Maroc : Perspectives et défis. JAFARI Maria & EL
MOUJADDIDI Noufissa Revue Organisation et Territoire n°2, 2016
 L’élu local à l’épreuve de la mondialisation AKRIKEZ Sanae Revue Organisation
et Territoires n°3, Octobre 2017
 http ;//wilkepedia.org .wiki/courbe de laffer
 http://concept-blogspot.com/2017/05/la-théorie-chez-ibn-khaldoun.html?m=1

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