Le Contexte de Recouvrement Des Taxes Locales Au Maroc: ISSN: 2550-469X Numéro 6: Septembre 2018
Le Contexte de Recouvrement Des Taxes Locales Au Maroc: ISSN: 2550-469X Numéro 6: Septembre 2018
Le Contexte de Recouvrement Des Taxes Locales Au Maroc: ISSN: 2550-469X Numéro 6: Septembre 2018
ISSN: 2550-469X
Numéro 6 : Septembre 2018
M. Hassane Boujettou
Enseignant chercheur ENCG Tanger Université Abdelmalek Essaadi
Laboratoire de recherche et d’étude en finance audit et gestion.
[email protected]
Résumé :
Les taxes locales constituent une importante ressource financière des collectivités territoriales
et donc une variable importante dans l’économie du pays. Afin de collecter lesdites taxes, les
organismes de recouvrements au Maroc mettent en œuvre des stratégies et techniques
innovantes dans le but d’assurer une performance remarquable dans un contexte où les
collectivités, dans le cadre des lois organiques 111-12-13-14 relatives aux collectivités
territoriales, bénéficient de plus d’autonomie de gestion et libre champs de décision.
Les recettes fiscales locales connaissent une stagnation importante (2011-2016) malgré que
ces dernières constituent une source de financement importante pour l’état. L’objectif de cet
article est de présenter une idée globale sur les conditions externes et processus de
recouvrement des taxes locales par les organismes de recouvrement qui doivent justifier une
forte performance en termes de collecte de ces ressources.
Mots clés : taxes locales - loi organique – recouvrement - intérêts politiques –paradoxe de
recouvrement
Abstract:
Local taxes are an important financial resource for local authorities and therefore an important
variable in the country's economy. In order to collect these taxes, collection agencies in
Morocco implement innovative strategies and techniques in order to ensure a remarkable
performance in a context where the communities, in the context of the organic laws 111-12-
13-14 relating to local authorities, benefit from more management autonomy and free
decision-making.
Local tax revenues are stagnant (2011-2016), despite the fact that they constitute an important
source of funding for the state. The objective of this article is to present a global idea about
the external conditions and process of recovery of local taxes by the collection agencies which
must justify a strong performance in terms of collection of these resources.
Key words: local taxes - organic law - recovery - political interests - recovery period
Introduction
Au cœur des préoccupations des acteurs publics et le cœur des interrogations des citoyens, le
déficit budgétaire était et sera toujours une question taboue qui brise le résultat des efforts de
la gestion publique moderne. La réponse audit sujet ne peut avoir lieu sans agir sur l’une des
deux variables de l’équation de l’équilibre budgétaire à savoir les dépenses et les recettes.
Le Maroc dans un contexte de modernisation de sa gestion publique, et dans le cadre de la loi
organique des finances de 2014 , a adopté un cadre de dépense a moyen terme instaurant une
programmation de dépense triennale glissante, assurant une flexibilité de la planification
financière , et l’instauration d’une logique axée sur les résultats, afin de mieux maitriser sa
gestion financière et rationnaliser ses dépenses . Alourdi par ses dettes, par les dépenses de
personnel de l’état et la caisse de compensation, qui est toujours en cours de réforme, le
Maroc ne peut donner résultat satisfaisant en termes de maitrise des dépenses publiques et
donc assurer l’équilibre budgétaire souhaité. Il sera préférable donc de se poser la question à
propos des recettes de l’état et leur capacité à assurer l’équilibre budgétaire visé.
L’évolution des ressources financière de l’état est toujours conditionnée par le taux de recouvrement
des impôts, qui constituent en 2016 plus de 92.4% des recettes ordinaires du budget général, ce
qui fait environ 196 milliards de dirhams. Éventuellement, la décision d’augmentation de taux de
recouvrement se comprend par le citoyen par une augmentation de taux d’imposition ou de base
imposable, chose inacceptable par ce dernier qui ne cesse de se demander à propos de l’impôt, sa
légitimité et son impact socioéconomique sur le pays.
Dans le présent article nous nous focaliserons essentiellement sur le recouvrement des taxes
locales au Maroc. Ce type de créance publique capable d’assurer une recette importante pour
l’économie du pays, semble marginalisé par les décideurs publics et leur stratégie mise en
œuvre. Il existe une panoplie de taxes locales au Maroc qui ont un poids important sur
l’économie de pays. L’instauration d’un système de recouvrement fort, performant et solide,
mène le pays à assurer au moins des ressources financières permettant le bien être du citoyen
et des investissements à la hauteur de ses attentes.
La collecte des taxes locales par la trésorerie générale du royaume est un métier principal de
l’une des directions du ministère d’économie et de finance du Maroc. Ce métier est régi par la
loi n° 15-97 formant le code de recouvrement des créances publiques. Les impôts locaux sont
également régi par La loi 47-06 relative à la fiscalité des collectivités locale entrée en vigueur
depuis le 01/01/2008 qui a institué un certain nombre d’impôts, de taxes et de redevances au
profit desdites collectivités, et a réorganisé, leurs règles de détermination, de perception et de
aucune relation avec le service présenté par l’état vis-à-vis ses citoyens. La taxe en revanche
est considérée comme la contrepartie en terme de monnaie d'un service public rendu par un
organisme public En droit, la taxe est un prélèvement obligatoire payé par le citoyen à une
entité en contrepartie d’un service..
Le citoyen souvent non convaincu de la légitimité de ces prélèvement, il démontre à chaque
fois son mécontentement vis-à-vis cette opération, et résisté à l’acquittement de ces dettes.
Plusieurs auteurs et théories ont démontré que le système de taxation rend le citoyen moins
efficace dans son rendement ce qui influence l’activité économique et crée des distorsions
dans la relation citoyen-état.
Au cours de l’histoire, les économistes n’ont cessé de développer des modèles et théories
permettant de diminuer l’impact de l’imposition du citoyen sur sa relation avec l’état. Comme
le dit Arthur Laffer1 : trop d’impôt tue l’impôt. Cette citation est une vraie description de la
corrélation entre l’imposition exagéré à l’impôt et son impact sur le comportement du
redevable. La légitimé de l’impôt et la définition de la base imposable est un sujet traité par
plusieurs économiste. Ibn Khaldoun2 au IVème siècle à son tour a insisté sur le fait que des
impôts faibles sont plus efficaces pour l’activité économique, pour l’évolution des recettes
fiscales, et pour la concrétisation de la notion d’appartenance pour le citoyen. Pour Ibn
khaldoun , l’augmentation de l’imposition est la raison cruciale de la fraude fiscale. A un
certain niveau, si le seuil de l’imposition dépasse l’acceptable par le redevable, la taxe devint
une charge lourde non justifiée.
Même chose pour Friedman 3 qui atteste que l’accroissement de la fiscalité diminue
directement le revenu disponible du contribuable. Friedman déclare : «Mais ce qui me
stupéfie, c'est que la croyance si répandu de la politique fiscale...ne repose sur aucune preuve
quelle qu'elle soit ». Cette phrase remettant en question la légitimité de l’imposition et son
existence est la question posée par chaque contribuable et à laquelle il ne cesse de rechercher
la réponse. À son tour, Maurice Allais 4 explique que : «l’idéal naturel, mais naïf, des
contribuables est évidemment de ne supporter aucun impôt, mais c’est un idéal irréalisable »
par ces mots, il illustre la volonté des citoyens de ne plus être obligé de s’acquitter des dettes
1Arthur Laffer : (1940) économiste libéral américain et chef de de file de l’école de l’offre .Auteur de la
courbe de « Laffer « il démontre que le rendement de l’impôt est relativement bas au-dessous d’un seuil
défini.
2 Ibn khaldoun ( 1332-1406) : historien , sociologue économiste et homme d’état d’origine arabe .
3 FRIEDMAN : (1912-2006) économiste américain du XX siècle .il obtient le prix Nobel en économie en
1976.
4 Maurice Allais : (1991-2010) : économiste et physicien français .économiste libéral et protectionniste.
envers l’état, chose qui parait pratiquement difficile du fait que les impôts sont la vraie source
des recettes de l’état.
Qu’ils soient un devoir pour les citoyens afin de créer une meilleure répartition de richesse ou
une contrepartie des services rendus par l’état ou une contribution au développement de
l’infrastructure du pays ou même une obligation non justifiée dans la vision des uns, les
impôts et taxes constituent une ressources importante que tout pays cherche à développer tout
en garantissant le consentement des redevables. Régit par la constitution, loi de finance,
directive du ministère chargée, et les notes internes de la direction concerné le recouvrement
des impôts et taxes constitue une mission importante et sensible de tous les acteurs publics en
question
1.2. Etat de lieu du civisme fiscal au Maroc
La répartition des richesses et une meilleure régulation sont les principales raisons
recherchées par l’imposition des redevables et la collecte des revenus des impôts. Les
gestionnaires publics au Maroc prennent en charge cette mission afin de garantir le bien être
du citoyen et répondent aux besoins financiers de l’état afin de répondre à l’intérêt général du
pays.
La régularisation des impôts exprime l’appartenance et la solidarité des citoyens. C’est acte
qui suppose le consentement des redevables afin de contribuer au développement du pays. En
revanche ce consentement dépend en grande partie du comportement individuel du
contribuable, la culture régnante dans son environnement ainsi que la relation contractuelle
entre le citoyen et l’administration concernée par la collecte.
La culture du civisme fiscale est primordiale pour garantir le consentement de régularisation
de l’assujettie de ses dettes vis-à-vis l’état. L’administration marocaine de nos jours,
recherche à développer cette culture de civisme fiscal par instaurer une nouvelle relation de
confiance et complémentarité entre le contribuable et l’entité de collecte.
La prise de conscience des citoyens marocains de leur obligation de paiement d’impôts
élimine leur sentiment d’injustice ou rancune envers l’état. Leur sensibilisation aux risques
conséquents des fraudes fiscales les encourage également à s’acquitter de leurs dettes et les
implique dans le développement de la situation économique du pays.
L’administration publique marocaine poursuit ses efforts pour nouer de bonnes relations avec
le citoyen marocain dans le but de minimiser les déperditions reconnues en termes de base
imposable pour une meilleure gouvernance fiscale. L’administration fiscale a mené dans ce
sens une refonte du système fiscal et d’une révolution au sein de l’organisation au sein de ses
entités.
Contrairement aux années passées, les entités de recouvrement ont amplifié leur réseau de
communication et d’échange avec le citoyen de marocain en créant des espaces d’échange
plus accessible et se référant surtout au domaine audiovisuel pour sensibiliser le citoyen de
son obligation envers l’état. Le principal défis qui persiste, et que doit relever les autorités
publics est de la démotivation citoyenne pour le paiement d’impôt accompagnée de
l’affaiblissement du sens d’appartenance et l’implication dans l’intérêt général. Aussi, le
contrôle fiscal est aussi un moyen important pour accroitre le taux de civisme fiscal au Maroc.
Ce contrôle doit essentiellement s’exercer sur le secteur informel qui constitue une fortune
importante perdue.
Tout comportement d’incivisme fiscal est une perte importante au niveau des ressources de
l’état et participe essentiellement au ralentissement des investissements et le développement
du tissu socio-économique du pays.
2. Les recettes locales des collectivités territoriales
Les collectivités territoriales du Royaume sont les régions, les préfectures, les provinces et les
communes. Elles constituent des personnes morales de droit public, qui Gèrent
démocratiquement leurs affaires.
Depuis l’émergence du concept de la régionalisation avancée et la décentralisation des
pouvoirs au Maroc, un territoire n’est plus conçu comme un fragment géographique restreint
d’un Etat, mais plutôt un centre socio-économique productif et compétitif dont la gestion est
déléguée à des conseils locaux responsables du développement dudit territoire et le bien-être
de ses habitants. Cette gestion exige des connaissances spécifiques et des compétences
recommandées afin d’assurer une autonomie de gestion méritée.
Les lois organiques 111-12 /13/ 14 relatives aux collectivités territoriales définissent ses
dernières comme entité dotée de toute autonomie de gestion. Les dites collectivités sont
responsables de toute action ou décision la concernant tout en définissant des stratégies
alignées à celle de l’état et de l’intérêt public du pays. Ne demeurant plus soumis à la double
tutelle du ministère d’économie te celle de ministère de l’intérieur, la collectivité est géré par
un conseil composé des élus sous le contrôle administratif du Wali qui en application des
dispositions du deuxième alinéa de l'article 145de la Constitution, il exerce le contrôle
administratif sur la légalité des arrêtés du président et des délibérations du conseil.
Les conseils des collectivités règlent par ses délibérations les affaires faisant partie de leurs
compétences et exerce les attributions qui lui sont conférées par les dispositions des lois
organiques 111-14, 112-14 et 113-14. Parmi les principales décisions prises par le conseil on
cite le développement territorial, l'aménagement du territoire et les contrats des services
publics. une décision aussi bien importante que les précédentes prise par le conseil sous la
direction du président c’est la fixation du taux des taxes, des tarifs des redevances et des
droits divers perçus dans la limite des taux fixés, le cas échéant, par les lois et règlements en
vigueur; Cette autonomie de décision concernant les taxes locales semblant simple, a une
grande influence sur le budget de la collectivité en particulier et celui de l’état en général
Les ressources des collectivités territoriales sont come suit ;
Au début de chaque année budgétaire, 30% du montant des recettes de la TVA perçu par
l’&tat est destinée aux collectivités afin d’enrichir leur budget et leur permettre une
diversification de leurs ressources financière.
C’est la deuxième source de financement des CT, Elles comprennent une partie fiscale
correspondant aux taxes « purement » locales (54%), et une partie parafiscale correspondant
aux produits des services (46%).
Les taxes locales des collectivités territoriales constituent une source importante de
financement pour ces dernières. Le fait que la liquidation desdites taxes est assuré par le
service assiette de la collectivité et recouvré par la trésorerie générale du royaume forme un
obstacle important devant l’acquittement des redevables de leur créances. Leur gestion étant
soumis à deux autorités différentes crée un conflit d’intérêt flagrant entre les élus qui
recherche un profit politique et l’administration publique recherchant un profit à caractère
économique.
5
L’article 2 du code de recouvrement des créances publiques marocain loi 15-97
rationalisation des impôts locaux dus par les entreprises et par les ménages. En vertu des
dispositions de l'article 2 de la loi 47-06, sont instituées au profit des communes urbaines et
rurales les taxes suivantes :
Ø la taxe professionnelle ;
Ø la taxe d’habitation ;
Les taxes gérées par les collectivités sont instituées au profit des communes, préfectures et
régions.
Les Taxes instituées au profit des communes sont:
Figure 2: Les Taxes instituées au profit des communes
D’âpres le tableau ci-dessus, On remarque que la majorité des taux des taxes locales sont
précisé en terme de fourchette et non pas un taux fixe. Ceci dit que l’ordonnateur bénéficie
d’une marge importante de liberté de décision pour fixation du taux d’imposition applicable.
passer à la phase de recouvrement. Le Maroc, étant un pays qui se base essentiellement dans
sa liquidation d’impôt sur les déclarations des redevables, suit un système de contrôle a
posteriori afin de diminuer les fraudes fiscales et garantir l’équité des citoyens devant ces
prélèvements.
Les taxes instituées au profit des collectivités territoriales sont perçues:
Soit spontanément au vu des déclarations des redevables pour les taxes déclaratives ou
par versement au comptant pour les droits au comptant (recouvrées par les régisseurs);
Soit en vertu d'ordres de recettes individuels ou collectifs régulièrement émis par:
Le Ministre chargé des finances ou la personne déléguées par lui à cet effet
(DGI) pour la Taxe Professionnelle; la Taxe d’Habitation et la Taxe Sur les
Services Communaux
L’ordonnateur de la collectivité concernée ou toute personne déléguée par lui à
cet effet, pour les autres taxes locales.
Les comptables publics chargés de l’activité de recouvrement des impôts locaux instituent
une relation complémentaire avec le service de l’assiette des collectivités et les ordonnateurs.
Ce service chargé d’émission des rôles d’imposition et de la définition de la situation fiscale
du contribuable, émis les ordres de recette a base de taux d’imposition et base imposable
prédéfinis par la loi en vigueur ou précisé par le président de la commune.
Les comptables publics prennent en charge ses rôles et mettent en actions l’ensemble des
dispositifs de recouvrement pour les rôles correctement établis et procèdent aux rejets du
reste.
Figure 5: La prise en charge des ordres de recettes par les comptables publics
La prise en charge desdits rôles implique une responsabilité entière des comptables publics
pour recouvrer les montants dus. Pour se faire, ces derniers passent par une phase de
recouvrement à l’amiable pour passer ensuite aux procédures de recouvrement forcés.
3.3. L’évolution des recettes des taxes locales gérées par les CT 2011/2016 :
Sur le plan méthodologique, nous avons opté pour une étude des résultats fiscales diffusés par
la trésorerie générale du royaume du Maroc dans son rapport d’activité depuis l’année 2011 à
2016 en se basant sur une démarche hypothéticodéductive afin de constater l’évolution des
recettes purement fiscales des collectivités territoriales . Le tableau suivant résume le montant
des recettes collectées par la TGR en termes de taxes locales gérées par la collectivité :
Tableau 1: les recettes de taxes locales gérée pat la collectivité collectés 2011-2016
La présentation graphique ci-dessous montre l’évolution des recettes collectées par la TGR
concernant les taxes locales. On remarque une petite évolution des recettes depuis l’année
2011 pour enregistrer une hausse plus au moins importante en 2016.
Figure 6: Représentation graphique d l'évolution des taxes locales
4,00
3,00
taxe locales (MMDH)
2,00
1,00
0,00
2011 2012 2013 2014 2015 2016
de décision des élus en terme de définition des taux d’imposition aux taxes locales .ce pouvoir
de gestion fiscale locale est contraint de plusieurs éléments politiques comme l’intérêt des
élus de garder une bonne image vis-à-vis les citoyens pour les réélections , et
socioéconomique à savoir le règlement fiscal différentiel au profit des régions pauvres.
5. Le paradoxe du recouvrement des taxes locales au Maroc :
Le management public contrairement à la gestion dans le secteur privé à intérêt purement
économique, est soumis à plusieurs contraintes d’ordre politique qui forme un obstacle pour
la prise de décision et limite le champ d’action des acteurs locaux.
Dans le même sens, le recouvrement des taxes locales, est une activité à la fois dépendante
des services assiettes de la collectivité présidé par des élus de cette dernière qui cherche à
instaurer des relations de confiance avec leurs électeurs et des administrations publiques
chargée de recouvrer les créances afin de former un budget capable de répondre aux besoins
du pays.. Les taxes locales constituent un pourcentage important dans les recettes fiscales, le
recouvrement de ces dernières nécessite des efforts importants et remarquables pour atteindre les
objectifs visés.
Dans le cadre de l’amélioration de la performance de recouvrements, plusieurs mesures ont
étés entreprises par l’état à savoir :
Organisation de la campagne de communication
Diversification des canaux de paiement
Amnesty fiscale
suivi personnalisé des dossiers à fort enjeu financier :
Instauration d’un système de suivi :
A l’instar de l’ensemble des efforts fourni par les services chargés de recouvrement des
créances locales, on ne peut nier que la législation portant sur la définition de taux
d’imposition de certaines taxes par fourchette au niveau de la loi fiscale est un obstacle devant
ces derniers.
Les élections basées sur un suffrage universel des directs impliquent l’évidence que chaque
élu à besoin de garder les intérêts de ses électeurs pour assurer un deuxième mondât.
Comment peut-on déléguer à ce dernier la définition du taux d’imposition même en précisant
des fourchettes surtout avec un écart important qui dépasse les 10 MAD parfois ?
Cette situation met toujours en lumière un conflit d’intérêt entre les présidents des
collectivités, qui recherchent la pérennité de leurs pouvoirs, et l’état qui est en situation
économique sensible. Afin de garantir son réélection, et être compétitif sur le plan politique et
satisfaction des électeurs, les élus doivent obligatoirement répondre aux demandes des
électeurs qui devinrent de plus en plus exigent, et satisfaire leurs besoins
Le facteur politique qui est d’une grande influence dans le présent cas, doit obligatoirement
être pris en considération dans les décisions des législateurs. En aucun cas un élu ne peut
accepter de perdre la confiance de ses électeurs et ne pourra augmenter le taux d’imposition
dans sa collectivité alors qu’une autre garde le même taux précédemment défini.
Conclusion
Trouver un terrain d’entente entre les objectifs des organes de recouvrement et ceux des
dirigeants des collectivités semble difficile mais faisable dans un cadre d’intérêt public
commun. En offrant aux conseils des collectivités un champ plus large de décision et
d’autonomie de gestion, le Maroc peut assurer une gouvernance territoriale plus fructueuse et
en déployant plus d’efforts de collaboration et de complémentarité entre l’état et ses
collectivités, plusieurs projets économiques et sociaux seront plus rentables et performants.
Plusieurs solutions peuvent être mises en œuvre pour mettre fin à cette situation paradoxale.
La définition de taux des taxes locales dans la limite des fourchettes définies par la loi peut
être proportionnelle à l’activité économique de la collectivité et ses ressources ou que les
champs des fourchettes peut être moins large que celui actuellement défini afin de permettre
aux conseils des communes d’être plus compétitif en terme de recouvrement des taxes locales
et plus performant dans la définition des assiettes d’imposition
Plusieurs pays dans le cadre de la décentralisation ont pu connaitre une évolution remarquable
dans leur gestion locale. Parmi eux le Brésil, qui, pour chaque région le conseil budgétaire
n’est pas représenté en entier par les élus de la commune, mais marque plutôt la présence des
experts et économistes qui garantissent la bonne gestion locale du territoire en question. Le
Maroc à son tour peut aussi bénéficier de cette expérience afin de permettre aux citoyens un
meilleur accès à l’information et une fiabilité des données communiquées pour réinstaurer la
confiance entre les élus et les électeurs.
La constitution en 2011 était un point marquant dans l’histoire du Maroc et la nouvelle
répartition géographique des 12 régions sur le territoire Marocain avec l’élaboration des lois
organiques 111-12-13-14 , était une illustration parfaite de la volonté de pays à suivre un
système de régionalisation avancée permettant une gouvernance locale et une décentralisation
de la décision.
La fiscalité locale a un effet d’ampleur majeur sur la situation économique du pays, et tout
partenariat et complémentarité d’actions entre les acteurs locaux et les administrations de
l’état pour améliorer les recettes locales seront une locomotive de développement socio-
économique du pays.
Bibliographie :
Lois organiques 111-12-13-14 des collectivités territoriales 7 JUILLET 2015
loi n° 15-97 formant code de recouvrement des créances publiques, 1er JUIN 2000
loi 47-06 relative à la fiscalité des collectivités territoriales, 30 NOVEMBRE 2007
Rapport d’activité de la Trésorerie Générale du Royaume, document interne de la
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Modèles régionaux de développement ; étude comparative des stratégies de
décentralisation Tarik Lafou &Youssef el Wazani&Malika Souaf Revue Marocaine de
Recherche en Management et Marketing n° 11 Janvier - Juillet 2015
L’attractivité des régions marocaines : Atouts et faiblesses dans le cadre du plan de
régionalisation avancée Abdelaziz Khalfaoui & Siham Lamari Revue Organisation et
Territoire n°1, 2015
La réforme fiscale au Maroc ELHARRANE Lalla Mérieme, revue espace
géographique et société marocaine n°14/2016
La régionalisation avancée au Maroc : Perspectives et défis. JAFARI Maria & EL
MOUJADDIDI Noufissa Revue Organisation et Territoire n°2, 2016
L’élu local à l’épreuve de la mondialisation AKRIKEZ Sanae Revue Organisation
et Territoires n°3, Octobre 2017
http ;//wilkepedia.org .wiki/courbe de laffer
http://concept-blogspot.com/2017/05/la-théorie-chez-ibn-khaldoun.html?m=1