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ENDOCRINOLOGIE
ET COMMUNICATIONS
CELLULAIRES
Simon IDELMAN et Jean VERDETTI
C
ENDOCRINOLOGIE
ET
COMMUNICATIONS CELLULAIRES
Grenoble Sciences
Grenoble Sciences poursuit un triple objectif :
• réaliser des ouvrages correspondant à un projet clairement défini, sans contrainte de
mode ou de programme,
• garantir les qualités scientifique et pédagogique des ouvrages retenus,
• proposer des ouvrages à un prix accessible au public le plus large possible.
Chaque projet est sélectionné au niveau de Grenoble Sciences avec le concours de
referees anonymes. Ensuite, les auteurs travaillent pendant une année (en moyenne)
avec les membres d’un comité de lecture interactif dont les noms apparaissent au
début de l’ouvrage.
ISBN 2-86883-484-1
EDP Sciences
2000
Grenoble Sciences
Deux collections existent chez EDP Sciences :
• la “ Collection Grenoble Sciences ”, maintenant bien connue pour son originalité
de projets et sa qualité,
• “ Grenoble Sciences - Rencontres Scientifiques ”, collection plus récente, qui
présente des thèmes de recherche d’actualité, traités par des scientifiques de
premier plan issus de disciplines différentes.
Des ouvrages portant le logo de Grenoble Sciences sont également édités chez
d’autres éditeurs français et étrangers
Nos remerciements vont à J. BORNAREL et à son équipe, pour leur patience et leur
confiance malgré la charge représentée par cette deuxième édition, ainsi qu'aux
membres du comité de lecture, J. ANDRÉ , E.E. BAULIEU , E. CHAMBAZ et J.E.
D UMONT qui ont accepté de lire cet ouvrage et de nous exprimer leur avis, tout
particulièrement E.E. BAULIEU et E. CHAMBAZ dont les remarques et critiques ont
été très constructives.
AUTEURS ET COLLABORATEURS
1. G ÉNÉRALITÉS
1.1. ENDOCRINOLOGIE ET PHYSIOLOGIE DES RÉGULATIONS
La complexité croissante des organismes pluricellulaires a conduit à la mise en place
de systèmes de régulations responsables d’un contrôle coordonné des “grandes
fonctions” végétatives et sexuelles, dans le cadre de leurs interactions réciproques et
de leur adaptation à l’environnement. Au cours de l’Evolution, trois systèmes de
régulations se sont ainsi successivement développés :
• à partir des Cœlentérés, le système nerveux central (SNC), spécialisé dans
l’interface environnement / organisme (organes sensoriels), et dans une régulation
rapide sur des cibles individuelles ;
• à partir des vers, le système neuro-endocrinien, puis endocrine périphérique,
spécialisé dans un contrôle plus lent et soutenu, exercé sur des cibles diversifiées ;
• à partir des invertébrés supérieurs, le système immunitaire, spécialisé dans la
destruction des protéines étrangères à l’individu (protéines du non-soi).
Au niveau élémentaire, un système de régulation se définit comme une collection de
“composants” interconnectés et interagissants, avec notamment : des composants
détecteurs (transducteurs de signaux physiques ou chimiques internes ou externes),
des composants d’intégration de signaux d’origines diverses, y compris génétiques,
et des composants de transmission, assurant la continuité de la transmission inter-
cellulaire de l’information codée (influx nerveux, pulsatilité hormonale) à l’intérieur
des systèmes de régulation.
Les signaux de communication intercellulaire sont de nature physique (potentiel
d’action, potentiel récepteur) ou chimique. Les principaux signaux chimiques sont des
stéroïdes, des acides aminés ou leurs dérivés, et des peptides. Quelle que soit leur
nature chimique, ils se distinguent au niveau fondamental, avant tout par le compar-
timent du milieu intérieur à travers lequel ils assurent la communication inter-
cellulaire. On distingue ainsi :
• les signaux diffusant dans le liquide interstitiel : facteurs locaux paracrines et
autocrines (facteurs de croissance et de développement, facteurs de la réaction
inflammatoire et de l’immunité cellulaire), et neurotransmetteurs diffusant dans
l’espace synaptique ;
10 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
(celle qu’elle sécrète, c’est alors une rétroaction (feed-back) courte, ou à une autre
hormone dont elle constitue alors la cellule cible).
L’activité des hormones est liée à la qualité de leur liaison avec une protéine vectrice, à
leur affinité pour des molécules protéines “récepteurs” présentes dans la membrane
(hormones hydrosolubles) ou dans le noyau (hormones liposolubles) des cellules
cibles, à leur vitesse de dégradation (par exemple le foie) et d’excrétion (par exemple
le rein).
En fait, le fonctionnement de ces deux systèmes est étroitement intriqué. En parti-
culier, ils contractent des relations étroites (corrélations neuro-humorales) au niveau
de l’hypothalamus, qui constitue une véritable “plaque tournante” entre le système
nerveux et le système hormonal, entre le milieu extérieur et le milieu intérieur. Ces
cellules de l’hypothalamus se sont différenciées dans un sens à la fois nerveux et
sécréteur (cellules neurosécrétrices) qui leur permet de répondre à des stimulus
nerveux (d’origine psychique, sensorielle…), ioniques (variation de la natrémie),
chimiques (variation de la glycémie), hormonaux ou physiques (pression osmo-
tique). Une agression exogène ou endogène constituant un état de stress mettra en jeu
cette plaque tournante ainsi qu’un autre organe neurosécréteur, la médullo-surrénale.
Le système nerveux central et le système hormonal contribuent ainsi à maintenir la
constance du milieu intérieur (homéostasie). Une telle régulation est assurée par un
mécanisme de rétro-contrôle : feed-back dit négatif, car il tend à annuler toute
variation des constantes physiologiques.
1 On observe une multiplication par 3 de la fréquence des décharges dans les neurones de
l'hypothalamus ventro-médian ou de l'aire pré-optique après une immunisation par des
globules rouges de mouton.
12 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
On peut concevoir avec Blalock que ces trois systèmes aussi étroitement intriqués
constituent un ensemble essentiel à la régulation interne et à l’ajustement au milieu
extérieur 2.
1.5. HISTORIQUE
On peut distinguer plusieurs étapes dans l’évolution de l’endocrinologie.
• Pendant la deuxième moitié du XIXe siècle, une période “médicale” anatomo-
clinique, où l’on définit la nature et l’action physiologique des principales glandes
endocrines : surrénale, hypophyse, thyroïde… C’est la période de la physiologie
endocrinienne classique (ablation, greffe, opothérapie à l’aide d’extraits glandu-
laires…). En 1905, Bayliss et Starling créent le terme d’hormone pour désigner
une substance, la sécrétine, qui est sécrétée par la muqueuse duodénale, au
passage du bol alimentaire, pour “exciter” à distance la sécrétion des enzymes du
suc pancréatique.
• La première moitié du XXe siècle est dominée par la biochimie endocrinienne.
L’adrénaline est la première hormone isolée (1901) et synthétisée (1904).
L’ocytocine est la première hormone peptidique synthétisée (1952). L’insuline
(isolée en 1922) est la première hormone protéique dont la séquence peptidique
est identifiée (Sanger, entre 1944 et 1953, prix Nobel en 1958). Cette période
permet de mettre en évidence la plupart des hormones, de les isoler et d’en
préciser la structure.
• La deuxième moitié du XXe siècle est caractérisée par des recherches sur le mode
d’action des hormones (travaux de Sutherland entre 1950 et 1965, prix Nobel en
1971), sur l’adrénaline et le glucagon, puis d’autres hormones polypeptidiques,
qui mettent en évidence le rôle de l’AMP cyclique. Le mode d’action des sté-
roïdes, étudié par Jensen, O’Malley, Baulieu, n’est pas encore totalement élucidé.
La mise au point du dosage radioimmunologique des hormones (Berson et
Yalow) permet à Guillemin et Schally (prix Nobel en 1977 avec Yalow) de
purifier et d’identifier (à partir de 1969) un certain nombre d’hormones hypo-
thalamiques. C’est alors un renouvellement de l’endocrinologie dite moléculaire,
avec :
– l’étude approfondie de la liaison des hormones avec leur protéine vectrice et
surtout de leur action au niveau des récepteurs membranaires ou intracellu-
laires. Les hormones peuvent être classées selon deux grands groupes :
- les hormones peptidiques ou protéiques, qui circulent à l’état libre dans le
sang, ont une demi-vie assez courte (en général moins de 60 min), un
Ils se caractérisent par une grande variété de périodes, en général brèves (périodes
ultradiennes) et dépendent de générateurs endogènes de rythmes “pacemakers”. Les
cycles cellulaires, les rythmes cardiaque et respiratoire en sont des exemples bien
connus. En endocrinologie, la sécrétion pulsatile de la plupart des neurohormones et
hormones appartient à la même famille : rythmes pulsatiles proches d’1 h
(circhoraux) décrits pour LH-RH, CRH, SRIF, ADH et Ot chez le rat et chez la
plupart des Mammifères, y compris l’homme, pour ACTH, LH, FSH, Prl, GH,
testostérone et corticostérone ou cortisol. Cette pulsatilité apparaît aujourd’hui comme
un élément fondamental de l’activité des hormones, en particulier parce qu’elle est le
garant d’une “sensibilisation” optimale des récepteurs hormonaux.
Les mécanismes “pacemakers” des rythmes pulsatiles hormonaux sont encore
peu connus mais on sait, au moins pour les rythmes neurohormonaux, que les
“horloges” pulsatiles comportent en particulier des réseaux neuronaux aminergiques
et gabaergiques localisés dans le tronc cérébral, et qui innervent les neurones
endocrines de l’hypothalamus (voir Assenmacher, 1986).
3 Le lecteur qui souhaite traduire les concentrations exprimées en unités masse / volume en
concentrations molaires trouvera une table de conversion à la fin de cet ouvrage.
INTRODUCTION 15
200 20
150 15
100 10
50 5
0 0
8.00 12.00 16.00 20.00 24.00 4.00 8.00 Heures
a - Rythme circadien de l’ACTH et du cortisol chez un homme normal
(d’après Matsukura et coll., 1971)
Testostérone (ng/ml)
8
Homme jeune
7
Homme âgé
5
4
8.00 12.00 16.00 20.00 24.00 4.00 8.00 Heures
b - Rythme circadien de la testostérone chez un homme jeune et un homme âgé
(d’après Bremner et coll., 1983)
TSH (µg/ml)
0,9
0,7
0,5
0,3
Sa valeur adaptative est évidente du fait que, quelles que soient les habitudes, diurnes
ou nocturnes, de l’espèce, c’est toujours pendant la deuxième moitié de la phase de
repos quotidien (après 1-2 h du matin chez l’homme) que survient l’activation du
système CRH-ACTH-cortisol, qui assure par anticipation à l’organisme une glycémie
normale avant le passage à l’activité quotidienne, sans l’apport aléatoire du premier
repas.
Les caractéristiques essentielles des mécanismes des rythmes circadiens sont les
suivantes :
• Les rythmes circadiens sont générés par des pacemakers circadiens endogènes
(horloges biologiques circadiennes), qui assurent la rythmicité circadienne, même
dans un environnement non fluctuant. Lorsqu’ils sont seuls en jeu, leur période
est proche mais différente de 24 h (par exemple chez des hommes aveugles,
étudiés “hors du temps” : 24,7 h ; chez des rats aveugles, dans les mêmes
conditions : 24,3 h).
Tout porte à penser que cette période endogène appartient au patrimoine génétique
de l’espèce, car des études récentes de génétique moléculaire chez des drosophiles
“mutants de période” ont montré l’existence, la constitution chimique et la
possibilité de délétion et de transfection réparatrice d’un “gène de période”,
caractéristique de l’espèce.
• Les pacemakers circadiens n’entrent en fonction que dans les jours ou semaines
qui suivent la naissance. Ce n’est que progressivement que les rythmes pulsatiles
pré-existants sont entraînés sur un mode secondaire, circadien, qui peut subir
ultérieurement d’importantes modifications. Ainsi, les rythmes circadiens de LH
et de RH, très marqués chez la fillette, s’estompent après la puberté sous l’effet
inhibiteur des stéroïdes ovariens (Krieger, 1979).
• Dans les conditions naturelles les pacemakers circadiens sont “entraînés” quoti-
diennement, c’est-à-dire mis à l’heure (24,0 h) des synchroniseurs externes :
– Facteurs physiques
- essentiellement la lumière (le rythme circadien n’existe pas chez certains
cavernicoles) ; on peut expérimentalement faire “retarder” ou “avancer”
l’horloge, mais entre certaines limites seulement ;
- la température extérieure ;
- les autres facteurs (humidité, ionisation) sont encore peu connus.
– Facteurs de comportement
- la nourriture, mais elle ne prime pas sur l’éclairement ;
- le sommeil : il ne semble pas un synchroniseur important, sauf pour la
température centrale et la consommation d’oxygène ;
- l’activité musculaire.
– Contraintes socio-professionnelles
- c’est le cas du travail de nuit, du travail “posté” (par exemple 3 × 8 h)…
INTRODUCTION 17
Le rythme biologique peut être assimilé à une variation sinusoïdale qui permet de
définir différentes caractéristiques constituant les paramètres de ce rythme :
• la phase, référence à une origine temporelle définie arbitrairement, par exemple
minuit, heure locale, dans un rythme circadien, 22 décembre à minuit (solstice
d’hiver) dans un rythme circannuel ;
• l’amplitude (A) avec son intervalle de confiance ;
• le niveau moyen de rythme, ou mésor (M) (par exemple 37°C pour la tempé-
rature interne chez l’homme) avec son intervalle de confiance ;
• l’acrophase, moment de l’amplitude maximale, avec son intervalle de confiance ;
• et enfin, la période.
Leur représentation graphique peut se faire soit selon des coordonnées classiques,
avec le temps en abscisse et, par exemple, la concentration hormonale en ordonnée
(voir fig. 0.1), la durée de la période obscure est alors indiquée le long de l’abscisse,
soit selon des coordonnées polaires (s’il s’agit d’un cycle circadien), où sont repré-
sentées les durées respectives de la lumière (light, L) et de l’obscurité (darkness, D) et
les acrophases avec leur intervalle de confiance (fig. 0.2 et 0.3).
Phase de référence
quand T = 24 h
–
h
03
Acrophase de F1
ϕ1
– 270
06 h
18 h
– 90
C1
C2 ϕ2
5
13
–
12 h
C1 et C2 amplitudes
ϕ1 et ϕ2 angles de phases } des fonctions F 1 et F2
24.00 24.00
0° 0°
3.
0
.0
3.
.0
00
21
00
21
270°
270°
18.00
6.00
18.00
90°
6.00
90°
0
9.
00
9.
.0
00
00
15
.
15
180° 180°
12.00 12.00
Mais les données enregistrées ne révèlent pas d’emblée une variation cyclique,
d’autant que les variations observées peuvent comporter plusieurs périodes élémen-
taires (par exemple 24 h et un an). L’analyse, qui décompose la variabilité observée
comme un prisme décompose les différentes longueurs d’onde de lumière, constitue
l’analyse spectrale (Halberg) (fig. 0.4).
24 36 48 60 72 84 Heures
Echelle des valeurs des périodes utilisées pour l'analyse
Figure 0.4 - Analyse spectrale des rythmes des taux d’hormone de croissance
chez un sujet en bonne santé (d’après d’Agata et Vigneri, 1971)
Un pic significatif est observé pour une période de 24 h, pour lequel l’erreur type
(exprimée par les hachures) est minimum.
INTRODUCTION 19
0,9
7h 14 h 21 h
0,7
0,5
0,3
0,1
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
OUVRAGES GÉNÉRAUX
BAULIEU E.E. & KELLY P.A., Hormones, Hermann, Paris, 1990.
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22 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
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ASSENMACHER I. & coll., CNS structures controlling circadian neuroendocrine
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BREMMER W.J., VITIELLO M.V. & PRINZ P.N., Loss of circadian rhythmicity
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related variables from peripheral blood of healthy subjects, J. Immunol., 134,
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INTRODUCTION 23
M ÉTHODES
ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
M ÉTHODES UTILISÉES
EN ENDOCRINOLOGIE
H + +
* H Ac *
Hormone Ac Ac Fluorochrome
spécifique anti-Ig ou enzyme
1 Toutefois, dans des cas favorables, l'excrétion des métabolites urinaires constitue un reflet
(plus ou moins fidèle) de la sécrétion hormonale : c'est le cas des 17-cétostéroïdes pour les
hormones androgènes (surrénaliennes chez la femme, mais surrénaliennes et testiculaires
chez l'homme), des 17-hydroxystéroïdes pour le cortisol.
1 - MÉTHODES UTILISÉES EN ENDOCRINOLOGIE 29
3. PROTÉINES DE TRANSPORT
ka
Elle est réversible à l’équilibre suivant l’équation : (H) + (BP) (H – BP) où,
kd
– ka et kd sont les constantes de vitesse d’association et de dissociation ;
– (H) est la concentration (en M, c’est-à-dire en molécules par litre) d’H libre ;
– (BP) représente la concentration de sites libres de la protéine de liaison (BP ou
binding protein) ;
– (H – BP) est la concentration des complexes (hormone-sites de la protéine) ;
– N est le nombre des sites de liaison (concentration de H à partir de laquelle la
macromolécule est saturée) ; il correspond à (H – BP) maximum ;
– KA est la constante d’association intrinsèque (en mol–1) à l’équilibre.
La loi d’action de masse permet d’écrire :
(H – BP) (hormone liée) ka
KA = = = ;
(H) (BP) (hormone libre) (sites non occupés) kd
KD = 1 , est la constante de dissociation de l'équilibre.
KA
Si (HT) est la totalité de l’hormone :
(HT) = (U) + (B) U (ou F) = unbound, hormone libre,
= (H) + (H – BP) B = bound, hormone liée
et (RT) représente la totalité des sites de liaison du récepteur,
(RT) = N = (BP) + (H – BP).
La représentation la plus simple de la liaison de l’hormone avec sa protéine est la
représentation de Michaelis (fig. 1.2).
B maxi. = N
ole
erb
hyp
1/2 B maxi.
U
Figure 1.2 - Représentation de type Michaelis
B : bound, hormone liée ; N : nombre de sites ; U : unbound, hormone libre.
4. DOSAGE RADIOIMMUNOLOGIQUE
Développée depuis 1960, grâce aux travaux de Yalow et Berson qui ont dosé
l’insuline à l’aide d’anticorps anti-insuline, cette méthode a supplanté par sa rapidité et
sa sensibilité les dosages biologiques ou chimiques. La sensibilité est de l’ordre du
ng / ml de plasma. Appliquée d’abord aux hormones polypeptidiques, elle a pu être
étendue aux stéroïdes et aux hormones thyroïdiennes que l’on utilise comme haptènes
pour obtenir l’anticorps spécifique. Le principe, qui est celui d’une analyse par
saturation, repose sur la loi d’action de masse, la liaison se faisant cette fois entre
l’hormone et l’anticorps spécifique. La méthode avec la courbe d’étalonnage sera
décrite au chapitre 4, § 4.7 (fig. 4.17), la quantité inconnue d’hormone à doser dans
l’extrait prélevé est déterminée par sa capacité à déplacer l’hormone radioactive de son
complexe, par référence à la courbe étalon.
Comme pour les protéines de transport, certaines conditions sont nécessaires pour
établir la validité du dosage :
• L’anticorps doit être spécifique pour l’hormone à doser. Mais des immunités
croisées sont possibles, soit que des hormones différentes présentent des
séquences identiques et donc des motifs antigéniques communs, soit que la pro-
hormone est présente dans le sang en même temps que l’hormone définitive (cas
de l’insuline). Le taux d’hormone immunoréactive ne sera pas forcément le taux
de l’hormone biologiquement active.
• Le marquage de l’hormone ne doit pas modifier sa capacité de liaison avec
l’anticorps spécifique.
1 - MÉTHODES UTILISÉES EN ENDOCRINOLOGIE 33
5. DOSAGE IMMUNO-ENZYMATIQUE
Les techniques immuno-enzymatiques se sont développées, surtout depuis les
travaux d’Avrameas (1966) qui introduisit des enzymes comme marqueurs dans les
tests immunologiques. Par rapport à l’immunofluorescence, ces méthodes nécessitent
un équipement moins onéreux et les mêmes réactifs peuvent être utilisés pour la
microscopie optique et la microscopie électronique. Par rapport à la radioimmuno-
logie, les réactifs utilisés sont moins coûteux et moins polluants et les produits
marqués se conservent pendant plusieurs années.
La technique la plus utilisée est un dosage en phase hétérogène, la méthode ELISA
(enzyme linked immunosorbent assay) développée en 1971 par Engvall et Perlmann.
Elle utilise, comme son nom l’indique, un immuno-absorbant (insoluble dans l’eau)
sur lequel on fixe l’antigène (Ag) ou l’anticorps (Ac). Elle nécessite, comme le
dosage radioimmunologique, une étape préalable à la mesure : la séparation de
l’antigène lié à l’Ac du milieu réactionnel. On peut employer deux méthodes :
• soit une méthode compétitive, où l’anticorps, dont les sites actifs sont limités,
forme des liaisons avec le mélange d’Ag marqué à l’enzyme et d’Ag à doser,
l’intensité de la coloration (lue en DO) est proportionnelle à celle d’Ag à doser,
• soit une méthode sandwich, où l’antigène se lie d’un côté à l’anticorps absorbé, et
de l’autre à l’anticorps marqué à l’enzyme, l’intensité de la coloration est propor-
tionnelle au taux d’Ag présent.
Extraction Révélation
Agitation 90 min 1 h à 45°C
à T° ambiante
(A) (B) + Substrat enzymatique
Aimant
+ Na2 Ca3
(arrêt)
(D) (C)
Lecture DO
Photomètre Aimant
Il faut que cette liaison induise de façon directe l’activité spécifique de l’hormone,
autrement dit le récepteur est une structure impliquant à la fois :
• la reconnaissance du message, du signal,
• le déclenchement de la réponse (avec amplification du signal), c’est l’activation
du récepteur.
Lorsqu’une molécule de structure analogue à l’hormone est reconnue par le récepteur
et déclenche la réponse spécifique, elle est un agoniste de l’hormone. Si elle est
seulement reconnue, mais ne provoque pas l’activation du récepteur, elle constitue un
antagoniste de l’hormone (phénomène d’inhibition compétitive).
S’il y a nécessairement une spécificité stérique entre l’hormone (ou son agoniste ou
son antagoniste) et son récepteur, il peut exister plusieurs récepteurs pour un même
message hormonal (par exemple quatre types de récepteurs pour la noradrénaline).
La spécificité du récepteur pour l’hormone est parallèle à son action biologique,
l’interaction qui résulte de la liaison est à l’origine de la réponse cellulaire à
l’hormone.
La transduction du signal communiqué au récepteur par une hormone polypeptidique
peut s’effectuer selon trois modèles de récepteurs membranaires :
• certains récepteurs transduisent eux-mêmes le signal extracellulaire. C’est le cas
des récepteurs canaux ioniques (récepteur cholinergique nicotonique, GABAA…).
• un autre modèle de transduction directe est constitué par les récepteurs enzymes
(insuline, IGF1, IGF2, EGF, certains facteurs de croissance). Le récepteur
comporte lui-même sur sa partie interne une activité kinase liée à une unité auto-
phosphorylante.
36 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
• dans le troisième modèle, le plus fréquent, les récepteurs sont associés, par
l’intermédiaire d’une protéine de couplage G, à des systèmes effecteurs distincts
(adénylate cyclase, phospholipase C, GMP cyclase), produisant une série de
seconds messagers : AMPc, IP3, diacylglycérol, Ca2+ , GMPc. Ces seconds
messagers vont provoquer la phosphorylation de diverses protéine kinases de la
cellule.
Pour d’autres hormones (T3, stéroïdes), le récepteur est nucléaire.
Ce qui caractérise en plus le récepteur (par rapport à une macromolécule de transport
quelconque) c’est :
• une affinité plus élevée, soit un KD faible de 1 nM (10–9 M) à 10 pM (10–11 M),
valeur qui est beaucoup plus de mille fois inférieure au KM des enzymes. Ceci
permet une occupation suffisante des sites récepteurs, alors même que les
concentrations d’hormone circulante sont très basses ;
• la capacité à transmettre une information.
En se reportant aux formules exposées dans le paragraphe 3.1, on peut représenter N
et KD par solution graphique. De fait, on a intérêt à exprimer les courbes de saturation
par deux méthodes différentes qui présentent chacune un intérêt propre (fig. 1.4).
Au niveau des cellules cibles, la concentration d’hormone active est de l’ordre de la
nanomolarité et même moins : de 10 µM à 10 pM.
1/B
pente = KD/N
ou si au moins
deux types de sites
– KA 1/U
(ou – 1/KD)
a - Représentation de Lineweaver-Burk
Les points de forte concentration sont tous proches du B maximum, mais il y a une
imprécision sur KD s’il y a deux types de sites.
B/U
N/KD
pente = KA
un seul site
N B
b - Représentation de Scatchard
Il y a une imprécision sur B maximum, mais une meilleure précision sur KD s’il y a deux
types de sites.
Figure 1.4 - Courbes de saturation
B : bound, hormone liée ; N : nombre de sites ; U : unbound, hormone libre.
Le nombre de récepteurs sur la membrane cellulaire n’est pas fixe et peut augmenter
(up-regulation) ou diminuer (down-regulation). Le nombre de récepteurs peut varier
en fonction :
1. du programme génétique (développement, puberté, ménopause, âge…),
2. de l’action du messager chimique sur ses récepteurs (régulation homospécifique),
3. de l’action d’autres messagers chimiques agissant sur leurs récepteurs (régulation
hétérospécifique),
4. de la présence d’agents qui ne sont pas des messagers chimiques (virus…).
Le nombre de récepteurs peut être régulé au niveau du génome mais aussi au niveau
de la membrane. A ce niveau, le messager peut agir en provoquant l’internalisation du
récepteur. Celle-ci a souvent lieu lorsque le récepteur est lié à son ligand. Elle peut être
38 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
• si l’insuline porcine ou bovine est active chez l’homme (avec un risque non-
négligeable de réactions immunes), seule l’hormone de croissance humaine est
active dans notre espèce ;
• l’extraction est faite en général à partir de glandes de gros animal, mais dans le cas
de l’hormone de croissance, on doit partir d’hypophyses humaines qui sont
prélevées sur des cadavres, d’où des quantités disponibles restreintes ;
• la nécessité de mélanger un grand nombre de glandes accroît le risque de conta-
mination ; c’est le cas pour le prion, protéine responsable de la maladie de
Creutzfeldt-Jacob qui a contaminé des lots d’hormone de croissance, entraînant la
suspension de la mise en circulation de nouveaux lots aux USA et en Angleterre
respectivement en avril et mai 1985, tandis que la France n’a cessé la production
d’hormone extractive qu’en 1988, pour la remplacer par une hormone synthétique
obtenue par manipulation génétique.
Car l’intérêt s’est très vite imposé d’obtenir des hormones par biotechnologie
(ingénierie génétique) dont l’avantage considérable est de permettre une production
massive et, théoriquement, en toute innocuité. Le principe consiste à isoler le gène de
l’hormone et à le faire se reproduire, soit dans un colibacille, soit dans des levures,
soit dans certaines cellules animales en culture.
La première hormone produite a été la somatostatine, qui présentait l’avantage d’être
un petit polypeptide (14 AA). La séquence de nucléotides peut se déduire de
l’enchaînement des acides aminés dans le polypeptide et le gène a pu être reconstruit
par synthèse dès 1977. Au gène de structure ont été ajoutées dix paires de bases
nécessaires à l’insertion du fragment d’ADN double brin dans un plasmide qui a été
ensuite introduit dans des bactéries Escherichia coli (fig. 1.5). Pour éviter une
dégradation trop rapide de la somatostatine par des enzymes bactériennes, une
molécule de méthionine est ajoutée en tête de la molécule de somatostatine.
L’hormone ainsi produite (1980) est identique à l’hormone humaine naturelle, chaque
cellule produisant environ 10 000 molécules d’hormones.
La même technique a été appliquée à l’insuline 2 (deux chaînes polypeptidiques de 21
et 30 AA respectivement), pour laquelle furent synthétisées en 1978 3 les deux gènes
correspondant aux deux chaînes. Les deux polypeptides sont ensuite assemblés pour
former l’insuline. Celle-ci était mise sur le marché en 1982. Chaque bactérie
synthétise environ 100 000 molécules. L’apparition d’IgG, que l’on observe dans
19% des cas avec l’insuline de bœuf, dans 17% avec celle de porc, ne s’observe plus
que dans 6% des cas avec l’insuline humaine.
Nucléotides
Oligonucléotides synthétiques (huit fragments)
Assemblage du gène
Ala Gly Cys Lys Asn Phe Phe Trp Lys Thr Phe Thr Ser Cys STOP
collante R
collante B
Extrémité
Extrémité
A B C D
Gène de la
β-galactosidase
E F G H
Site R
Gène de la
Contrôle β-galactosidase Site R
lac
Vecteur
d'expression
Contrôle
lac
Plasmide
ADN du recombinant Gène de la
plasmide pBR 322 somatostatine
ADN du
plasmide pBR 322
Plasmide
ADN
bactérien Transformation
dans Escherichia coli
β-galactosidase
Somatostatine
(plus de 100 AA)
Met Ala Gly Cys Lys Asn Phe Phe
Met Met Met Trp
Lys
Coupure au Cys Ser Thr Phe Thr
bromure de cyanogène
Fragments de
β-galactosidase Ala Gly Cys Lys Asn Phe Phe
Trp
Lys
Somatostatine active
Cys Ser Thr Phe Thr
et elle n’a pas de toxicité particulière. Toutefois, les sujets traités pendant plusieurs
mois développent des anticorps anti-GH.
Une approche différente consiste à utiliser les cellules animales en culture, par
exemple des cellules rénales de singe, dites Vero. Le gène ainsi transféré (de cellules
hypophysaires dans des cellules rénales) sécrèterait une hormone identique à
l’hormone de croissance humaine 4. Ce procédé de culture industrielle en fermenteur
de cellules animales présente des avantages et des inconvénients par rapport à la
culture bactérienne.
Dans le cas de la culture de cellules animales, l’hormone est sécrétée dans le milieu de
culture au lieu de rester à l’intérieur de la bactérie, et sa purification est facilitée d’au-
tant. Les risques résident dans les acides nucléiques de l’hôte (risque tumorigène) ou
dans les éventuelles contaminations bactériennes ou endotoxines, susceptibles de
réactions pyrogènes ou immunogènes.
Compte tenu de tous ces facteurs, du temps de passage du stade pré-industriel à
l’échelle industrielle, des contrôles et expérimentations nécessaires chez l’animal
d’abord et chez l’homme ensuite, conformément aux règlementations diverses, il faut
compter entre 5 et 10 ans pour qu’une technique considérée comme efficace en
laboratoire aboutisse au produit pharmaceutique sur le marché public.
4 Laboratoires Sanofi.
42 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
Racines de Barbasco
(plante mexicaine)
HO
DIOSGÉNINE O
1 ou MYCOBACTÉRIES
1 PROGESTÉRONE
HO
O
HYDROXYLATION MICROBIENNE
par Rhizopus arrhixus (moisissure du pain) OH
1 ou MYCOBACTÉRIES
O
HO 1 HO
11 ␣-OH-PROGESTÉRONE
2
O O
OH 1 1
O
COMPOSÉ S OH OH OH
CORTISOL =
HYDROCORTISONE
O PREDNISOLONE O
OH OH
HO HO
O HYDROXYLATION
2
MICROBIENNE
O O
1
OH OH
ÉTAPES
1 CHIMIQUES O O
CORTISONE PREDNISONE
OH OH
O O
DÉSHYDROGÉNATION
2 MICROBIENNE 2
O O
Les cellules ES peuvent être maintenues ex vivo tout en conservant leur capacité à
coloniser l’embryon après l’injection dans un blastocyte receveur. L’obtention de
souris chimères permet la transmission germinale de la modification génétique
introduite dans les cellules ES. Grâce à l’utilisation de nouveaux vecteurs de
recombinaison homologue, fondés sur le système de recombinaison Cre-lox du
1 - MÉTHODES UTILISÉES EN ENDOCRINOLOGIE 45
1. LA COMMUNICATION INTERCELLULAIRE
1.1. NOTIONS D’ÉMETTEUR-MESSAGE-RÉCEPTEUR
La communication entre cellules met en jeu une cellule émettrice productrice du
message (essentiellement chimique) et une cellule réceptrice (ou cellule cible) capable
de traduire le message.
Les cellules émettrices d’un même message peuvent être rassemblées pour constituer
une glande ou, au contraire, être réparties dans l’ensemble de l’organisme (cas de
l’endothélium vasculaire), ou être isolées (cas des terminaisons nerveuses). De
même, les cellules réceptrices peuvent être regroupées dans un organe spécifique ou
disséminées dans l’ensemble de l’organisme.
Le message émis par les cellules productrices peut être de nature chimique variée (de
la très petite molécule comme NO jusqu’à la protéine) et peut avoir une durée de vie
brève (quelques secondes) ou longue (quelques jours). Il peut agir à proximité de son
lieu de production ou à distance (dans ce cas, il est convoyé par le sang).
48 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
La figure 2.1 schématise les différents types de communication entre la cellule pro-
ductrice et la cellule cible. Lorsque le message émis agit au voisinage de la cellule
cible, ou lorsque la cellule productrice est elle-même la cellule cible, il s’agit de
communications paracrine ou autocrine. Le terme de communication endocrine est
utilisé pour traduire le fait que les cellules productrices (cellules endocrines) généra-
lement rassemblées dans une glande (glande endocrine) déversent leur message dans
le sang. Dans ce cas, le message est une hormone au sens classique du terme. Le
messager chimique ainsi véhiculé par le sang peut transiter (lié ou non à des protéines
– binding proteins – qui le protègent des dégradations) jusqu’au niveau des cellules
cibles.
– /+
Cellule Cellule émettrice
cible (et cible)
Autocrine
Paracrine
Messagers chimiques
Endocrine
Vaisseau sanguin
Cellule
cible
Un autre type de communication met en jeu les contrats cellules / matrice extra-
cellulaire et cellules / cellules.
Les contacts cellules / matrices extracellulaires sont assurés par les intégrines et le
CD44. Les intégrines sont des glycoprotéines transmembranaires ; elles interagissent
2 - LES MESSAGERS CHIMIQUES 49
hormone. Un certain nombre de vitamines (A, B, D, K), qui ne sont pas synthétisées
directement par l’organisme (apport alimentaire, action des UV, synthèse par les
bactéries intestinales), peuvent être cependant considérées comme des pro-hormones,
voire des hormones.
2. TRADUCTION MEMBRANAIRE
DES MESSAGES CHIMIQUES
Les messagers qui ne peuvent traverser la membrane cellulaire agissent sur les
cellules cibles par leur liaison avec des récepteurs spécifiques membranaires. Cette
liaison messager / récepteur induit, via la mise en jeu ou non d’une protéine G, soit la
synthèse d’un messager intracellulaire appelé second messager, soit (et) des
2 - LES MESSAGERS CHIMIQUES 51
Messager chimique
Milieu extracellulaire
Membrane
Canal récepteur
Mouvements d'ions
Figure 2.2 - Représentation schématique d’un récepteur canal ionique
La fixation d’un messager chimique sur un canal récepteur induit un changement de
conformation de la protéine qui entraîne l’ouverture du canal. Suivant le type d’ions mis
en jeu, ce changement de perméabilité provoque des modifications de la composition
ionique intracellulaire, qui génèrent une hyperpolarisation ou une dépolarisation de la
membrane et, finalement, des modifications du comportement des canaux ioniques
sensibles au voltage. Lorsque ces modifications affectent les canaux calciques, les
répercussions sur le métabolisme cellulaire peuvent être majeures.
Facteur de croissance
Milieu extracellulaire
PIP2 DAG
PLC
Milieu intracellulaire
PKC
Phosphorylation
croisée
IP3
SHC Ca2+
GRB2
Ras
Effets
cellulaires
Raf Réticulum
MAPK
Le récepteur pour l’ANF est une guanylate cyclase membranaire. Son activation
entraîne la transformation du GTP (guanosine triphosphate) en GMPc (guanosine
monophosphate cyclique) capable d’agir directement sur différentes perméabilités
ioniques ou d’activer des protéine kinases G (PKG). Les rôles des PKG sont peu
connus. Toutefois, leur implication a été démontrée dans la régulation de différentes
perméabilités ioniques membranaires, ainsi que dans l’homéostasie calcique via la
stimulation des Ca-ATPases du réticulum et probablement du sarcolemme.
2 - LES MESSAGERS CHIMIQUES 53
R
Gβ,γ Gα C
GDP
R
2
Gβ,γ Gα C
GDP
GTP
GDP
R
3
Gβ,γ Gα C
GDP
R
4
Gβ,γ Gα C
GDP
ATP
Pi
AMPc + PPi
R
Gβ,γ Gα C
GDP
Selon le type de récepteur, la sous-unité α activée (α-GTP) peut alors agir sur
différentes enzymes (adénylate cyclase, guanylate cyclase, phospholipase A ou C)
pour stimuler ou inhiber (protéines Gs ou Gi dans le cas de l’adénylate cyclase) la
synthèse de seconds messagers, ou agir directement sur divers types de canaux
ioniques tels que certains canaux potassiques ou calciques. Ce dernier type d’action a
aussi été mis en évidence pour les sous-unités β et γ qui semblent agir de concert. La
sous-unité α est douée d’activité GTPasique, ce qui limite dans le temps son action.
L’utilisation d’analogues non-hydrolysables du GTP (ALF3-GTPγS…) permet de
maintenir en activité les protéines G. De plus, un certain nombre de protéines G sont
sensibles à la toxine du choléra (Vibrio cholerae) qui inhibe l’activité GTPasique de la
sous-unité α et / ou à la toxine de la coqueluche (Bordetella pertussis) qui découple la
liaison récepteur / protéine G. Comme le montre le tableau 2.1 (non-exhaustif), un
grand nombre de messagers chimiques activent des récepteurs membranaires couplés
à des protéines G. Il semble que la majorité de ces récepteurs possèdent sept
domaines transmembranaires (voir fig. 2.5).
Tableau 2.1 - Exemples de messagers chimiques
dont certains récepteurs sont couplés à des protéines G
II NH2
I C
C
C
III
G
C R
E H R K
COOH
Toutefois, jusqu’alors, il n’a pas été possible de déterminer une structure spatiale
commune à tous les ligands susceptibles d’activer ce type de récepteurs. Quelles que
soient les structures impliquées, la liaison ligand / récepteur provoque l’activation de
plusieurs protéines G, ce qui déclenche la synthèse d’une grand nombre de molécules
de seconds messagers et, finalement, conduit à une très forte amplification du
message (fig. 2.6).
Premiers messagers
Hormones - Neuromédiateur
Autres
Récepteurs membranaires
Action directe des
sous-unités des Protéines G Seconds messagers
protéines G Echange GTP/GDP
Dissociation
Canaux Canaux IP3 AMPc GMPc DAG
K+ Ca2+
Ca2+ PKA PKG PKC
Protéines
activables
Phosphorylations
par Ca2+
et/ou Ca-Calm
EFFETS CELLULAIRES
P P
JAK JAK JAK JAK
STAT STAT
a STAT b
STAT
Nucléoplasme
P
ADN P STAT P
STAT P STAT
c STAT
Figure 2.7 - Mécanisme de la transduction du signal par les récepteurs des cytokines
(d’après Vaisse, 1997)
JAK : Janus activated kinase ; STAT : signal transducers and activators of transcription.
a - La liaison du ligand au récepteur entraîne la dimérisation de celui-ci.
b - Elle entraîne en outre l’activation de protéines JAK associées au récepteur. Ces
protéines se transphosphorylent et phosphorylent le récepteur qui devient un site de
liaison pour des protéines cytoplasmiques, les protéines STAT.
c - La liaison des protéines STAT au récepteur entraîne leur activation par phosphorylation.
Les protéines STAT activées forment des homo- ou hétérodimères, sont transloquées dans
le noyau où elles lient des séquences spécifiques d’ADN et activent une série de gènes
cibles.
2 - LES MESSAGERS CHIMIQUES 57
ou après phosphorylation par d’autres kinases telle que le PKC (protéine kinase C), la
protéine G n’est plus activée, l’AMPc formé disparaît sous l’action d’une
phosphodiestérase des nucléotides cycliques (phosphodiestérase stimulée par le
GMPc). Il est à noter que cette dernière présente plus d’affinité pour l’AMPc que
pour le GMPc. L’action stimulatrice des phosphorylations réalisées par la PKA
disparaît sous l’action de phosphatases (pour certaines, préalablement activées par une
phosphorylation dépendante de la PKA elle-même).
1 L'emploi du masculin est incorrect. Toutefois, nous sacrifierons à cet usage qui tire son
origine de l'anglais et de l'acception (sous-entendue) de second messager. Il en est de
même des accords réalisés avec l'AMPc, l'IP3, l’ADPRc.
2 - LES MESSAGERS CHIMIQUES 59
NH2 O
N N HN N
N N
N H2N N
O H2C O H2C
5' 5' O
3' 3'
O P O OH O P O OH
OH OH
Adénosine 3',5' monophosphate cyclique Guanosine 3',5' monophosphate cyclique
ou AMP cyclique (AMPc) ou GMP cyclique (GMPc)
O
–O
O –O P O–
–O P O
O
O H2C O C R1
O 5
OH
R2 C O C H 1 4
OH OH
H2C OH O
–O P O
O–
sn-1,2 diacylglycérol (DAG) Inositol (1,4,5) triphosphate (IP3)
HO OH
3" 2" H
CH2OH H HO H
O 4" H H 1"
H C N C R1
5''
CH2 1" β
O
H HO O5'' N NH
6C
1 6
HO C H P5'' HC2
O
5
C H O 3 C
N 4 N
O C 7
P 5'
H C HO N
9 8
C
O 5'
CH2 O H
(CH2)12 5' 1'
4'' H H 1' β
CH3 H 3' 2' H
HO OH
Céramide (N-acylsphingosine) Adénosine-ribose diphosphate cyclique (ADPRc)
Figure 2.8 - Structure de quelques seconds messagers
Gs Gi
β α-GDP + AC
– α-GDP β Membrane
γ γ
PKA
Effets cellulaires
Ins(1,4,5)P3 Ins(1,3,4,5)P4
Ins(1,3,4)P3
(+ autres isomères)
Messager chimique
Extérieur
β DAG Membrane
γ α-GDP PLC PIP2
PKC Intérieur
Réticulum Ca2+
Effets cellulaires
Vit D
TNF α1
Interféron γ
Rayonnements ionisants
Autres
Sphingomyélinase Sphingomyéline
Membrane
Céramide
Différenciation
Prolifération
Sénescence
Apoptose + Bcl-2
PKC activée
(esters de phorbol ou DAG)
2.2.6. Le calcium
La teneur en calcium libre cytoplasmique [Ca2+]i est un paramètre fortement régulé.
La concentration cytoplasmique, de l’ordre de 5.10–6 M, est très faible, si on la
compare aux teneurs du calcium extracellulaire ou au calcium contenu dans les sites
de stockage (de l’ordre de 10–3 M). Les variations de la [Ca2+ ] i constituent un
message (second ou troisième) pour un grand nombre d’actions enzymatiques. Le
calcium peut agir directement ou via la calmoduline, une protéine qui lie le calcium.
A concentration élevée, le Ca2+ se lie réversiblement à des protéines spécifiques ou
calciprotéines. En même temps que Ebashi, à Tokyo en 1970, découvrait que le Ca2+
déclenche la contraction musculaire en se liant à une calciprotéine : la troponine C,
d’autres auteurs japonais découvrent que l’adénylate cyclase est activée par une
calciprotéine, la calmoduline. En fait, la calmoduline apparaît comme le modulateur
de la majorité des effets cellulaires du calcium, la troponine C n’étant qu’une forme
spécialisée de la calmoduline.
2 L’apoptose est un processus initié par l’activation d’un programme de mort cellulaire. Ce
type de mort cellulaire est caractérisé par une fragmentation de l’ADN, sans libération du
contenu de la cellule dans le milieu extracellulaire. Lors de l’apoptose on n’observe pas,
comme dans la nécrose, de réactions inflammatoires. L’apoptose joue un rôle fondamental
dans des processus aussi différents que le développement embryonnaire, les mécanismes de
l’immunité, l’action des hormones sur certains tissus, le renouvellement cellulaire.
2 - LES MESSAGERS CHIMIQUES 63
La calmoduline est ubiquitaire, elle est présente depuis les végétaux jusqu’aux
animaux supérieurs. C’est une protéine de PM 17 000 (148 AA). Elle possède
quatre sites de liaisons du Ca2+. Elle intervient :
• comme sous-unité de la phosphorylase b kinase dans la contraction du muscle
strié,
• dans l’assemblage et la dissociation des microtubules,
• en favorisant la phosphorylation de la myosine (via l’activation d’une protéine
kinase) dans l’interaction actine / myosine au cours de la contraction des cellules
musculaires lisses et d’autres cellules non-musculaires,
• sur l’adénylate cyclase, qu’elle active,
• en activant la pompe à Ca2+ membranaire liée à des ATPases Mg2+ dépendantes.
Elle permet la régulation du flux du Ca2+ entre, d’une part, le cytoplasme et
l’extérieur de la cellule et, d’autre part, le cytoplasme et les réservoirs intracellulaires
qui “séquestrent” le Ca2+ (réticulum endoplasmique). Au repos, le cytoplasme
contient peu de Ca2+, alors qu’il y en a :
• jusqu’à 200 000 fois plus dans le milieu extracellulaire,
• et jusqu’à 106 fois plus dans les réservoirs intracellulaires.
L’énergie nécessaire au pompage membranaire permanent qui maintient ces concen-
trations est fournie par l’hydrolyse de l’ATP, sous l’effet d’une ATPase Mg2+ dépen-
dante. L’élévation puis la diminution du taux intracellulaire de calcium constituent un
mécanisme “marche-arrêt” pour l’action de la calmoduline.
Un mécanisme hormonal peut être uniquement calci-dépendant (par exemple la
réponse des récepteurs α1 aux catécholamines, ou la réponse de la cellule β des îlots
de Langerhans du pancréas au stimulus glucose) ou impliquer, à la fois, un méca-
nisme AMPc dépendant et un mécanisme calci-dépendant, les deux convergeant vers
une même stimulation enzymatique (cas de la TRH).
Le muscle, au cours de l’effort physique, illustre un exemple de convergence d’un
mécanisme hormonal AMPc dépendant (effet de l’adrénaline libérée) et d’un méca-
nisme nerveux Ca2+ dépendant (contraction musculaire), qui tous deux aboutissent à
la glycogénolyse (fig. 2.13). L’adrénaline active la glycogénolyse via l’AMPc à des
concentrations de Ca2+ faibles (10–7 mol / l) qui sont celles du muscle au repos.
Lorsque celui-ci se contracte, l’augmentation de Ca2+ qui en résulte (10–5 mol / l)
stimule la phosphorylase b kinase du muscle, indépendamment de l’augmentation de
concentration de l’AMPc.
ATP AMPc
Protéine Protéine
kinase kinase
inactive active
ATP
Ca2+ 10–7mol/l
Phosphorylase Phosphorylase
kinase kinase
Sarcoplasme inactive active
PO4
Phosphorylase b Phosphorylase a
(inactive) (active)
Glycogénolyse
Figure 2.13 - La glycogénolyse dans le muscle
Leucotriène A (LtA)
Déshydrase
5-hydroproxy-
eicosatétranoate
5-lipoxygénase
Phosphatidylinositol Phosphatidylcholine
Phosphatidyléthanolamine
PLC
– PLA2
Corticostéroïdes –
ACIDE ARACHIDONIQUE
–
Aspirine
Autres anti-inflammatoires
HPETE(s) non-stéroïdiens
Cyclo-oxygénase
Prostaglandine G2 (PgG2)
Hydroproxydase
Prostaglandine H2 (PgH2)
Prostaglandine E2 (PgE2)
PgE déshydrogénase
Prostaglandine E1 (PgE1)
Synergie
Séquence
consensus
directement 1pb 2pb 3pb 4pb 5pb 6pb
répétée
AGGTCA
R-VD R-VD
Homodimères R-XR R-XR
COOH
+
R-AR
Acide trans-rétinoique
Machinerie
transcrip- Site d'initiation
R-AR Autre récepteur tionnelle de la transcription
(ex : R-XR)
Modulation transcriptionnelle
Gs ARNm
+ GDP Inositol
ATP Phosphatidyl- PIP2
Voie AMPc dépendante AC Voie inositol triphosphate
Protéine inositol
AMPc kinase
– GTP
i
DAG
o
Gi Effet
Pr nac
in
GDP
e
ACh (muscle) Ri physiologique Effet
té tive
Angiotensine PDE physiologique
Protéine T
NA(α2) AMP Tyrosine Enzymes Enzymes phosphorylées Esters du phorbol
kinase (actives) kinase C
(inactives)
GH-IH (SRIF)
Effets physiologiques
Morphiniques
Internalisation PS
Action
tyrosine kinase
β β
Prolactine α α
Cytokines
Insuline Facteurs
de croissance
Ainsi, plusieurs messagers différents peuvent agir sur leur récepteur spécifique pour
générer des modifications physiologiques régulées par le même second messager :
convergence ou sommation de l’information. Au contraire, dans certains cas, un
messager peut limiter la synthèse, stimulée par ailleurs, d’un second messager (cas
des récepteurs couplés à une protéine Gi) : occlusion de l’information. D’une manière
similaire, le même messager, agissant sur des récepteurs différents, peut conduire à la
synthèse de seconds messagers aux effets opposés. En revanche, l’activation de
récepteurs différents (ou la mise en jeu par l’activation du même récepteur de
mécanismes complémentaires) peut induire l’augmentation simultanée de la teneur en
[Ca2+]i et celle d’un second messager dont la synthèse et / ou les effets sont régulés
par le calcium : synergie d’action ou modulation de l’information. Enfin, la mise en
jeu de plusieurs types de récepteurs par le même messager chimique peut conduire à
une divergence de l’information.
Il est clair que les modifications physiologiques de cet effecteur final commun que
représente la cellule cible varieront en fonction du type, du nombre et de l’affinité des
récepteurs, et bien entendu de la libération simultanée ou non de messagers chimiques
différents.
6. PATHOLOGIES DE LA COMMUNICATION
INTERCELLULAIRE ET THÉRAPIE
De cette “endocrinologie locale” exercée par les facteurs de croissance, sont nés les
concepts de paracrinie et d’autocrinie (voir chap. 2, § 1). Contrairement à l’endocrinie
qui suggère que la cellule sécrétant l’hormone soit distincte et à distance de la cellule
cible, la paracrinie implique que la cellule sécrétant le facteur de croissance et les
cellules cibles soient dans un environnement immédiat, et l’autocrinie implique que la
cellule sécrétrice soit sa propre cible.
Afin d’adapter son comportement à son environnement immédiat, la cellule doit être
capable de reconnaître un stimulus externe spécifique et de transmettre l’information
qu’il porte à l’intérieur de la cellule. Pour cela, les facteurs de croissance se lient à des
récepteurs protéiques spécifiques situés au niveau de la membrane plasmique (Van
der Geer et coll., 1994).
Récepteur de PDGFβ
Membrane plasmique
P Y 579
P Y 581 Cytoplasme
Y 716 P
P Y 740
P Y 751
Y 771 P
Domaine kinase
Y 1009
Résidu
P P
Y 1021 P
phosphotyrosine
Domaine catalytique
Domaine Ig-like
Domaine riche
en cystéine
Motif riche
en leucine
Répétition de
fibronectine III
Domaine cadhérine
Boîte acide
Comme nous allons le voir, une des fonctions de ces modules est de permettre
l’assemblage de complexes moléculaires dans le proche voisinage du récepteur activé.
b-ARK KINASE PH
pTyr
Cytosquelette Pro
Figure 3.3.b - Les domaines SH2, SH3 et PH peuvent former un réseau de protéines.
De même, les récepteurs pour les cytokines et les interférons sont dépourvus
d’activité enzymatique. Après fixation du ligand, ces récepteurs s’associent avec une
tyrosine kinase cytoplasmique appelée Janus activated kinase (JAK), qui va phospho-
ryler le récepteur sur des résidus tyrosine et ainsi créer des sites d’interaction pour des
protéines à domaine SH2.
Parmi les cinq réseaux de signalisation distincts identifiés à ce jour, ceux qui
s’activent en réponse à des facteurs de croissance présentent un intérêt particulier car
leur dérèglement conduit souvent à la transformation cellulaire.
Un réseau de signalisation mitogénique peut schématiquement se décomposer en une
phase membranaire et une phase cytoplasmique. La première de ces phases se
déroule à proximité du récepteur activé et conduit à la fixation d’une protéine
adaptatrice GRB2 sur une des tyrosines phosphorylées du récepteur. Cette fixation
entraîne en réalité la translocation sous la membrane plasmique du complexe
GRB2-Sos à proximité de la protéine de liaison du GTP (Ras) qui, elle, est ancrée
dans la membrane. Sos est une protéine d’échange de nucléotide dont la carac-
téristique essentielle est de convertir la forme inactive de Ras (Ras-GDP) en une
forme active (Ras-GTP). L’activation de Ras est l’étape déterminante pour déclencher
la phase cytoplasmique de la propagation du signal qui est constituée par l’activation
séquentielle de plusieurs protéine kinases appelées collectivement la cascade de
signalisation des MAP kinases (mitogen activated protein kinase ou MAPK).
Par souci de clarté, la description de cette voie sera ici simplifiée (le lecteur pourra se
référer à l’excellente revue de R. Seger et E. Krebs, 1995). La propriété essentielle de
cette voie de signalisation est qu’elle met en jeu plusieurs protéines qui vont dialoguer
principalement par des interactions moléculaires faisant intervenir des domaines SH2,
SH3, PtB et PH, ainsi que des réactions de phosphorylation. Le premier étage de la
cascade de protéine kinases est occupé par Raf, une sérine thréonine protéine kinase
qui s’associe via son domaine régulateur avec Ras activé. Cette association permet de
délocaliser Raf du cytoplasme vers la membrane où la kinase est activée par un
mécanisme impliquant une phosphorylation. Parmi les candidats pour cette phospho-
rylation, citons la protéine kinase C et la protéine tyrosine kinase c-SRC. Raf, une fois
activée, est une kinase qui phosphoryle et active sélectivement la protéine kinase
MEK. MEK appartient à une famille de protéine kinases particulières, MAP kinases-
kinases, capables de phosphoryler aussi bien des résidus thréonine que tyrosine
(kinases à double spécificité). MEK activée va, à son tour, phosphoryler sur des
résidus thréonine et tyrosine et ainsi activer ERK1 et ERK2 qui représentent deux
isoformes des MAP kinases. A la différence de Raf et de MEK, les MAP kinases
possèdent un large éventail de substrats protéiques qui sont localisés soit dans le
cytoplasme, soit dans le noyau (fig. 3.4). Plusieurs des cibles des MAP kinases sont
des facteurs de transcription nucléaires tels que Elk-1, c-Fos, c-Myc, p53 et l’ARN
polymérase II, suggérant que ces kinases sont des régulateurs importants d’activités
transcriptionnelles. Cette vision est renforcée par l’observation que les formes
activées des MAP kinases subissent une translocation du cytoplasme vers le noyau. Il
est donc clair que la cascade de signalisation des MAP kinases est nécessaire et
suffisante pour propager et amplifier un signal extracellulaire dans le cytoplasme, et
finalement le convertir en événements transcriptionnels au niveau du noyau. In fine,
cette stimulation va permettre d’activer de nombreux gènes précoces qui jouent un
rôle clé dans la prolifération cellulaire.
3 - DES MESSAGERS CHIMIQUES PARTICULIERS 77
Facteur de croissance
Membrane
plasmique
Ras
Raf Sos GRB2
P Récepteur protéine
tyrosine kinase
P Cytoplasme
MEK MEK Cibles membranaires
P (EGF-R, NGF-R)
Cibles cytoplasmiques
(Raf, MEK)
ERK P
ERK Cibles du cytosquelette
P (Tau, MAP)
Enveloppe
nucléaire
P
ERK Nucléoplasme
P
Transcription
Figure 3.4 - La cascade de signalisation des MAP kinases
Ceci suggère une voie de signalisation mettant en jeu une MEK kinase différente de
Raf (fig. 3.5).
Récepteur Récepteur à sept segments
tyrosine kinase transmembranaires
GRB2 Gβα
Sos
Ras
MEK
(MAP kinase-kinase)
MAP kinase
Figure 3.5 - Schéma représentant les deux voies conduisant à l’activation de MEK
Les interférons, ainsi que des cytokines telles que les interleukines, activent de
nombreux gènes en réponse à la liaison de facteurs de transcription appelés protéines
STAT. Ces protéines s’assemblent dans le cytoplasme sous la forme d’un complexe
actif qui migre dans le noyau, où il se fixe à des séquences d’ADN spécifiques locali-
sées dans les régions promotrices de plusieurs gènes.
Il a été observé que l’activation du complexe STAT nécessite une phosphorylation sur
un résidu tyrosine. Cette phosphorylation est assurée par une protéine tyrosine kinase
cytoplasmique appelée JAK qui se lie aux récepteurs membranaires des interférons
ou des cytokines. Il s’agit là d’une voie de signalisation étonnamment simple. Cepen-
dant, il est à présent établi que les interférons et les cytokines stimulent également la
voie des MAP kinases. Inversement, les facteurs de croissance sont capables
d’activer le complexe STAT et de provoquer sa translocation nucléaire (fig. 3.6). Il
existe donc une coordination entre les voies d’activation de STAT et des MAP
kinases, ce qui se traduira par un accroissement de la transcription des gènes en
réponse à différents signaux.
Membrane
plasmique
FAK FAK
P Ras P
P
Shc P Shc
P GRB2
GRB2 Sos
Sos
Raf Cytoplasme
STAT STAT
P P
MEK
P P
ERK
Enveloppe
nucléaire
ERK Nucléoplasme
Cdc2 - cycline - B
p15
M p16
GO p21
Cdc2 - cycline - A p16
G1 cdk2
G2
cdk4
cycline - D
p27 cdk5
R
cdk6
S
cdk2 - cycline - E
cdk2 - cycline - A
p27
p21
Figure 3.7 - Les acteurs principaux du cycle cellulaire
2. LES KININES
C’est au début du siècle qu’il est fait référence, pour la première fois, à une substance
(l’urohypotensine) extraite de l’urine humaine, substance qui, injectée chez le chien,
produit une forte hypotension. Toutefois, ce n’est qu’à la suite des travaux du groupe
de Werle (Frey et coll., 1932-1950) que ce facteur hypotensif que l’on pensait alors
produit par le pancréas (killikreas en grec) est appelé kallicréine.
L’action des kallicréines, protéases à sérine (plasmatique ou cellulaire) sur leur sub-
strat – les kininogènes (de haut et de bas poids moléculaire) –, conduit à la
production de peptides bioactifs : les kinines. Le plus connu de ces peptides est un
nonapeptide vaso-actif, la bradykinine (fig. 3.8). Les kinines sont rapidement
métabolisées par des peptidases – les kininases – présentes dans la circulation et les
tissus. Une de ces kininases (KII-ACE) n’est autre que l’enzyme de conversion de
l’angiotensine (ACE) (voir chap. 6, § 2.4.3).
Foie Foie
Autres tissus Autres tissus
Kininogènes
Kallicréine plasmatique
ou tissulaire
Met-Lys-BK Lys-BK BK
Kininases (I ou II)
Fragments inactifs
Coagulation
+
XI XIa Pré-KP HK
+
+
HFa
HK
(XIIa)
+
KP
+ HF
(XII) BK
+ +
Kininases
Autres
Peptides inactifs
+
Plasminogène Plasmine Fibrinolyse
Figure 3.9 - Représentation schématique de l’activation de la pré-kallicréine
(d’après Bhoola et coll., 1992)
BK : bradykinine ; HF : Hageman factor ou facteur XII ; HK : kininogène de haut poids
moléculaire ; Pré-KP : pré-kallicréine plasmatique ; KP : kallicréine plasmatique.
gènes portés, chez l’homme, par le chromosome 19. Dans la majorité des espèces,
les kallicréines tissulaires induisent la production d’un décapeptide : la lysyl-brady-
kinine ou kallidine. En revanche, chez les rongeurs, l’action de la kallicréine conduit à
la production de bradykinine (BK).
Ces kallicréines sont des glycoprotéines produites à partir de l’action de la trypsine et
de la chémotrypsine sur un précurseur, la pro-kallicréine. Les kallicréines sont
stockées dans des granules intracellulaires dont la localisation varie en fonction des
types cellulaires et du rôle joué par l’enzyme. Il faut noter que les neutrophiles qui
possèdent une kallicréine tissulaire présentent, en outre, sur leur membrane externe,
des sites de fixation pour les kininogènes de haut et de bas poids moléculaires, ainsi
que pour la kallicréine plasmatique.
Propriétés - Rôles physiologiques
La localisation tissulaire des kallicréines conduit à penser qu’elles exercent, à côté de
leur propriété de kininogénase, des actions spécifiques. Ainsi, il a été montré que les
kallicréines sont impliquées dans le “processing” (apprêtage) de facteurs de crois-
sance, de certaines hormones (pro-insuline, pro-rénine), du peptide intestinal vaso-
actif (VIP), ainsi que dans le clivage de grosses molécules (angiotensinogène, pro-
collagène). Les kallicréines tissulaires participent, par la synthèse de kinines actives, à
la régulation des débits sanguins locaux. De plus, il est maintenant admis que les
kallicréines tissulaires peuvent se retrouver dans la circulation où elles joueraient un
rôle similaire à celui de la kallicréine plasmatique. La source principale de ces
kallicréines tissulaires circulantes semble être le rein. Toutefois, leur libération en fin
de cycle cellulaire, lors de la lyse des neutrophiles, pourrait être une source non-
négligeable d’enzyme. Enfin, il a été montré que les cellules musculaires lisses
vasculaires possèdent les éléments de l’ensemble de ce système (kallicréine,
kininogènes, kinines, kininases), ce qui laisse supposer, via une action autocrine, un
rôle possible dans la régulation du tonus vasculaire.
mais par la trypsine. Comme l’indique la figure 3.10, les deux kininogènes sont
constitués de trois chaînes, une chaîne de haut poids moléculaire et une de bas poids
moléculaire séparées par la bradykinine.
HK et LK
D1
Fonctions ? D2 Inhibiteurs des
Lie le Ca2+ D3 protéases à cystéine
S S
Bradykinine
S S
LK : fonctions ?
Figure 3.10 - Représentation schématique des molécules de kininogènes
(d’après Carbini et coll., 1993)
La chaîne lourde constituée de trois domaines (D1, D2, D3) est identique pour les
kininogènes de haut poids moléculaire (HK) et de bas poids moléculaire (LK). En revanche,
la différence entre ces deux kininogènes porte sur la structure de la chaîne légère,
constituée de deux domaines dans le cas du HK et d’un seul dans celui du LK. Plusieurs
ponts disulfures lient les chaînes entre elles.
domaine D1 peut lier le calcium, son rôle est inconnu. Les kininogènes diffèrent par
leur chaîne légère : le rôle de la chaîne légère de kininogène de faible poids molécu-
laire (LK) est inconnu. En revanche, la chaîne légère du kininogène de haut poids
moléculaire (HK) est impliquée dans la fixation membranaire du HK, ainsi que dans
le rôle joué par le HK dans les processus conduisant à la coagulation.
ANF : facteur natriurétique atrial ; ANG : angiotensine ; BK : bradykinine ; LH-RF : releasing factor de la LH.
88 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
Ces actions résultent soit d’un effet direct mettant en jeu des récepteurs membranaires
spécifiques, soit de la libération d’autres messagers (platelet activating factor [PAF],
métabolites de l’acide arachidonique, neuromédiateurs…).
BK Action BK
Hyperpolarisation autocrine
AMPc ?
Ca2+ K+ Produits de Ca2+ IP3 PKC
dégradation PKA
cNOS
EFFETS EFFETS EFFETS
CELLULAIRES CELLULAIRES CELLULAIRES
NO
Membrane
Hyperpolarisation Action
paracrine ?
–
?
G AC Membrane
GTP
Ca2+ K+ AMPc GCs
EFFETS
PKA CELLULAIRES
PKG GMPc
Figure 3.11 - Représentation schématique des effets de l’activation des récepteurs BK2
AAc : acide arachidonique ; AC : adénylate cyclase ; AMPc : adénosine monophosphate
cyclique ; DAG : diacylglycérol ; GCs : guanylate cyclase soluble ; GMPc : guanosine
monophosphate cyclique ; IP3 : inositol (1,4,5) triphosphate ; PKA : protéine kinase A ;
PKC : protéine kinase C ; PLA2 : phospholipase A2 ; PLC : phospholipase C ; VOC :
voltage operated channel.
Le type de couplage (type de protéines G) du récepteur BK2 avec ses effecteurs
cellulaires (PLC-PLA) varie suivant le type cellulaire. Il en résulte une proportion différente
de la nature et / ou de la quantité des seconds messagers synthétisés et, par là, des
effets cellulaires différents. En outre, suivant la voie de dégradation mise en jeu, les
dérivés de l’acide arachidonique peuvent être, eux aussi, de nature et de quantité
variables, et vont conduire à des effets cellulaires divers (voir chap. 2, § 2.2.7). De plus,
ces dérivés peuvent agir de façon autocrine et / ou paracrine. Dans le cas d’une action
autocrine, suivant le dérivé synthétisé, le récepteur mis en jeu peut moduler l’activité
cellulaire via la stimulation (ou l’inhibition) de la synthèse de seconds messagers tels que
l’AMPc. Dans le cas de cellule possédant une NO synthase constitutive, cNOS (voir
§ 3.2.1), l’augmentation de la teneur en calcium libre intracellulaire peut conduire à la
stimulation de la synthèse de NO. Cette production de NO peut conduire à son tour
(action paracrine) à la synthèse de GMPc via l’activation d’une GCs (guanylate cyclase
soluble), GMPc qui, dans le cas des cellules musculaires vasculaires, provoquera une
relaxation (voir chap. 2, § 2.2.2).
3 - DES MESSAGERS CHIMIQUES PARTICULIERS 91
Ca2+
Effets Cellule
cellulaires endothéliale
EDHF
Hyperpolarisation
+
–
AC G
Cellule
+
GTP K+ musculaire lisse
+
GCs Ca2+
AMPc GMPc
Ca2+
+ + +
PKA PKG
Relaxation
Réticulum
endoplasmique
Ang II
Facteur de
Endothéline 1 BK
croissance
Dérivés de AAc
MEK
Modification
du métabolisme
MAPK
Noyau
Prolifération
Différenciation
Hypertrophie
Ces observations sont à mettre en parallèle avec le fait que, lors de ligatures expéri-
mentales de l’artère coronaire, ou chez des patients présentant un infarctus du
myocarde, le taux plasmatique de kinines augmente alors que celui du kininogène
diminue.
Enfin, chez un grand nombre d’espèces, l’application épicardiale de bradykinine
entraine une activation des terminaisons végétatives. Elle peut provoquer une tachy-
cardie et l’augmentation de la pression sanguine conduisant, dans certains cas, par
voie réflexe, à une bradycardie génératrice d’une importante diminution de la pression
sanguine.
Action au niveau rénal
La présence de kallicréine tissulaire, de kininogène et de kinines (bradykinine, lysyl-
bradykinine, méthyl-lysyl-bradykinine) a été mise en évidence dans l’urine humaine.
94 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
L’étude chez l’animal a permis de montrer que plus de 90% de la kallicréine est
produite par certaines cellules du cortex rénal. La kallicréine rénale peut agir sur le
kininogène produit par les cellules du tubule et / ou le kininogène circulant au niveau
des capillaires, et ainsi conduire à la production de kinines qui seront retrouvées dans
les urines et dans la circulation, et vont agir localement. Les kinines ainsi produites
vont agir, d’une part, sur le système circulatoire rénal (vaso-dilatation médullaire et
glomérulaire) et, d’autre part, sur le métabolisme hydrominéral en diminuant la
réabsorption d’eau et de Na+ . Par ailleurs, la kallicréine rénale peut agir sur la
prorénine pour produire la rénine (fig. 3.13).
Capillaire
Kininogène
Pro-rénine
Cellules du tubule
Kininogène Kinines
Kininases
L’action des kinines produites au niveau rénal conduit, via l’activation de récepteurs
BK1 et BK2, à une vaso-dilatation locale, ainsi qu’à une augmentation de la natriurèse
et de la diurèse.
Autres effets biologiques des kinines
Outre leurs actions au niveau des reins et du système cardio-vasculaire, les kinines
exercent de nombreux autres effets biologiques.
Action des kinines sur le système nerveux
La présence de récepteurs à la BK2 a été mise en évidence au niveau des différentes
régions du cerveau, en particulier au niveau des centres régulateurs de l’activité
cardio-vasculaire. Cette action passerait par la régulation de la libération d’amines
(noradrénaline, sérotonine). De plus, la BK est directement impliquée, au niveau
central, dans la conduction d’informations nociceptives (fibres A et C). Par ailleurs,
l’injection intraventriculaire de bradykinine entraîne une vaso-dilatation des vaisseaux
cérébraux, ce qui induit une augmentation de la pression artérielle et une réduction de
la production d’hormone antidiurétique. Le rôle éventuel de la bradykinine dans le
développement des œdèmes cérébraux et la maladie d’Alzheimer reste à démontrer.
3 - DES MESSAGERS CHIMIQUES PARTICULIERS 95
3. LE MONOXYDE D’AZOTE : NO
Le monoxyde d’azote est – probablement avec CO – la plus petite biomolécule
présentant des propriétés de messager chimique. Il est synthétisé par une grande
variété de types cellulaires des Invertébrés aux Mammifères. Depuis la mise en
évidence, par Furchgott et Zawadski, en 1980, que la vaso-dilatation induite par
l’acétylcholine nécessite la mise en jeu d’un facteur relaxant libéré par l’endothélium
(l’endothelium derived relaxing factor ou EDRF) et l’identification de ce facteur à NO
(Moncada et coll., 1987), il a été montré que le monoxyde d’azote est impliqué dans
un grand nombre de processus physiologiques ou physiopathologiques. Processus
aussi complexes que les mécanismes de vaso-dilatation, de neurotransmission, de
transcription génétique ou de réaction inflammatoire et immunitaire.
NO peut réagir avec O2 pour former le dioxyde d’azote NO2. Si, dans l’air, le produit
terminal est bien le gaz NO2, en solution aqueuse, NO2 se décompose en nitrite
NO 2 – et nitrate NO3– (fig. 3.15). En présence du radical [O2• –], NO réagit pour
former un intermédiaire instable, l’anion peroxynitrite ONOO–. L’anion peroxynitrite
est un générateur de radical [OH• ] et un puissant oxydant qui pourrait être, en partie,
le vecteur de la toxicité de NO.
Dans des conditions de température et de pH physiologiques, NO est capable de
réagir avec les groupements thiols pour donner des thionitrites ou S-nitroso-thiols
(S-NO). Les S-nitroso-thiols peuvent être formés, en particulier, au niveau de
protéines portant des groupes thiols (fig. 3.15) (sérum albumine, cathepsine B,
glutathion, hémoglobine…). Ces S-nitroso protéines sont particulièrement stables et,
pour certaines, sont considérées comme des donneurs de NO. En particulier, il a été
3 - DES MESSAGERS CHIMIQUES PARTICULIERS 97
NO
NO3– NO3–
H+
H+
Figure 3.15 - Représentation des réactions possibles de NO
sous forme d’anion, de radical et de cation
NO anion peut réagir avec des thiols pour donner des composés qui, finalement,
conduisent à la production de disulfites. Ceux-ci vont produire de l’oxyde nitreux et de
l’eau. NO, sous la forme anionique ou radicalaire, peut réagir avec des métaux (M) pour
donner des métallo-nitro-complexes (M-NO). La dimérisation spontanée de NO– induit la
formation de NO2 –, et la réaction de l’acide correspondant sur un groupe thiol déclenche
la formation de disulfite et d’acide hyponitreux. Les mêmes produits sont formés lors de la
réaction de NO radicalaire sur les thiols. En outre, NO• peut se lier à l’oxygène pour donner
des nitrites et des nitrates, et avec l’oxygène radicalaire pour produire l’anion peroxynitrite
– +
générateur de OH . Le cation NO peut être oxydé par H2 O2 pour produire, lui aussi,
+
l’anion peroxynitrite. De plus, NO peut donner des réactions de nitrosation avec des
composés aromatiques (ArH) ou des bases (B–) comme les amines.
Un des aspects les plus importants de la chimie de NO est sa capacité à réagir avec
des métaux et, en particulier, les métalloprotéines (voir fig. 3.15). Ainsi, NO réagit
avec les hémoprotéines (hémoglobine, guanylate cyclase, NO synthases, prostaglan-
dine H synthase), les protéines impliquées dans le métabolisme du fer (ferritine,
ferroxydases, transferrine, le récepteur à la transferrine, l’iron responsive factor), les
oxydoréductases du métabolisme de O2 et O2• – (la céruloplasmine, les superoxydes
dismutases à Cu-Zn, à fer, à Mn).
La formation de liaisons de coordination entre NO et le centre métallique de ces
protéines conduit à des modifications importantes de leurs propriétés. Ainsi, dans
certains cas, ces modifications provoquent le passage de l’état inactif à l’état actif
(guanylate cyclase soluble), dans d’autres elles conduisent à des altérations qui
pourraient être à l’origine d’une partie des propriétés cytotoxiques du NO.
98 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
R R
Ca2+
+ +
NOS constitutive NOS inductible
+ +
H2N NH H2N NHOH H2N O
NH N NH
NO Monoxyde d'azote
Cellule cible
Figure 3.16 - Représentation schématique des mécanismes
impliqués dans la synthèse de NO
Ca-Calm : calcium-calmoduline ; NOS : NO synthase inductible ou constitutive.
Ces deux types de NOS sont des enzymes dimériques composées de deux
sous-unités identiques de poids moléculaire compris entre 130 et 150 kDa.
Ces deux formes ont des activités spécifiques proches, comprises entre 0,8 et
1,3.10–6 mol / min / mg de protéine (37°C), et elles présentent beaucoup d’homo-
logies avec la cytochrome P-450 réductase. Trois isoformes de ces enzymes ont été
identifiées (fig. 3.18).
3 - DES MESSAGERS CHIMIQUES PARTICULIERS 99
Noyau
iNOS
+
L-arginine L-citrulline
NO
Cellules cibles
Figure 3.17 - Production de NO via l’activation de la synthèse
d’une NO synthase inductible
IFN γ : interféron γ ; IL1 : interleukine 1 ; LPS : lipopolysaccharide ; NADPH : adénine
dinucléotide phosphate.
Endothélium
NH2 Macrophage
H2N FMN FAD COOH
P Calm NADPH
Cytochrome P-450
réductase
Figure 3.18 - Représentation schématique de la structure des NO synthases de
l’endothélium et du macrophage, ainsi que celle de la cytochrome P-450 réductase
Ces enzymes présentent des sites communs de fixation pour l’adénine dinucléotide
phosphate (NADPH), la flavine adénine dinucléotide (FAD), la flavine mononucléotide
(FMN), ainsi que des sites probables de fixation pour la calmoduline (Calm), et de
phosphorylation (P).
Dans les cellules possédant une NOS constitutive, lors de l’activation de récepteurs
membranaires (ou lors de la mise en jeu de canaux ioniques sensibles à l’étirement)
conduisant à une augmentation de la teneur en calcium libre cellulaire, les cNOS
produisent, pendant une période courte (quelques secondes, quelques minutes) une
petite quantité de NO (de l’ordre de la picomole). En revanche les iNOS produisent,
lorsqu’elles sont stimulées, une quantité beaucoup plus grande (nmol / min / mg) de
NO et ce, pendant un temps beaucoup plus long (plusieurs heures).
Parmi les cytokines susceptibles d’induire l’activation de la iNOS, il a été montré que
l’interféron γ agit en synergie avec les lipopolysaccharides (LPS) pour stimuler la
transcription des ARNm de l’iNOS, mais aussi pour le stabiliser. En revanche, le
transforming growth factor β (TGFβ) possède une action opposée. De plus, il a aussi
été démontré que NO exerce une rétroaction négative sur sa synthèse via une action
probable sur le gène qui régit cette synthèse. Le tableau 3.4 donne les niveaux connus
de la régulation de la synthèse des iNOS ; la complexité de ces régulations (un grand
nombre est probablement inconnu) suggère le double rôle que peut jouer NO : agent
de défense, mais aussi agent cytotoxique pour la cellule productrice.
Tableau 3.4 - Régulation de l’activité de la iNOS
R'-SH
R'-SNO S-nitroso-thiol
R'-S-S-R' + NO
SIN1A
S-nitroso-hémoglobine Inhibiteurs
Molsidomine L-arginine
Sydonimine
Inhalation de NO
Activateurs NOS Inhibiteurs
d’une manière endogène (en particulier au niveau du tissu rénal). Il existe des
inhibiteurs tels que les isothiourées, différentes substances portant le groupe amidine
des NOS et des activateurs (Ca2+, tous les inducteurs de la synthèse des iNOS).
Différentes substances utilisées ou non en thérapeutique sont des donneurs potentiels
de NO (nitrates, nitrites, S-nitroso-thiols, nitroprussiate de sodium, SIN1A).
Toutefois, il faut avoir à l’esprit que, lors de l’utilisation de ces substances, la pro-
duction de NO peut être accompagnée de la production d’une grande variété de
substances biologiquement actives dont certaines sont toxiques. Il est aussi possible
que l’inhalation de NO exerce non seulement un effet bénéfique par son action au
niveau des bronches, mais pourrait agir, via la formation de S-nitrosohémoglobine,
comme une technique potentielle de vaso-dilatation active à long terme (voir
fig. 3.19).
Ainsi, lors du choc septique ou en présence de certaines altérations du fonctionnement
du système nerveux central, il pourrait être intéressant de limiter la production de NO
soit en inhibant l’activité des NO synthases, soit en utilisant des analogues non-
métabolisables de la L-arginine. Au contraire, lors de situations d’ischémie,
d’hypertension chronique ou d’impuissance masculine, la stimulation des NO
synthases ou l’utilisation de donneurs de NO peuvent avoir un effet bénéfique. Enfin,
l’inhalation de NO, qui produit une vaso-dilatation transitoire des artérioles
pulmonaires, pourrait aussi agir sur la dilatation bronchique et sur la pression
artérielle (via la formation de S-nitroso-hémoglobine) et serait un moyen de lutte
contre différents types d’affections respiratoires.
Comme nous l’avons vu plus haut, l’endothélium synthétise également le NO. C’est
l’utilisation de différentes techniques de mesure (résonance paramagnétique
électronique, électrode sensible à NO) de donneurs de NO, d’inhibiteurs de la
production de NO et d’animaux déficitaires en NOS constitutive endothéliale qui a
permis d’admettre que l’EDRF est bien NO. L’endothélium vasculaire contient une
eNOS constitutive qui joue un rôle physiologique primordial, mais aussi une NOS
inductible dont les rôles sont mal connus ou soupçonnés (la situation est symétrique
pour les cellules musculaires lisses vasculaires, dont la iNOS semble jouer un rôle
prépondérant dans le fonctionnement de base et dont le rôle de la NOS constitutive est
mal défini).
Au niveau de l’endothélium vasculaire, le monoxyde d’azote est libéré soit sous
forme de NO•, soit pris en charge par une molécule contenant un groupe SH.
L’acétylcholine, la 5-hydroxytryptamine, la thrombine, l’acide arachidonique et
d’autres messagers chimiques, ainsi que tous les facteurs chimiques ou physiques
(forces de cisaillement, pression sanguine) qui induisent une augmentation du
calcium libre cytoplasmique, sont des facteurs qui stimulent cette production via
l’activation de la NOS constitutive (fig. 3.20).
Le monoxyde d’azote libéré active une guanylate cyclase soluble présente au niveau
des cellules musculaires lisses vasculaires, des plaquettes et de l’endothélium lui-
même. Il a été émis l’hypothèse que c’est la liaison de NO avec le fer hémique de la
guanylate cyclase et la libération simultanée d’une histidine fixée axialement qui
provoquent l’activation enzymatique. L’importante production de guanosine
monophosphate cyclique (GMPc) qui résulte de cette activation provoque, au niveau
de la cellule musculaire lisse vasculaire, une activation d’une ou plusieurs protéine
kinases G dépendantes du GMPc (PKG). S’il est clair que cette activation des
protéine kinases G entraîne une diminution de la teneur intracellulaire en calcium libre
responsable de la vaso-relaxation, les mécanismes mis en jeu sont encore mal
connus. Il est cependant probable que ce sont la phosphorylation d’une protéine
régulatrice de la calcium-ATPase du réticulum (et peut-être de celle du sarcolemme),
ainsi que celle des canaux calciques activables par l’inositol (1,4,5) triphosphate (IP3)
qui sont responsables de cette vaso-relaxation (fig. 3.20).
Il faut aussi garder à l’esprit que les protéine kinases G exercent d’autres actions
(fig. 3.21) qui pourraient elles aussi contribuer à la vaso-relaxation. En particulier, les
PKG phosphorylent des canaux potassiques, ce qui augmente leur sensibilité au
calcium, l’hyperpolarisation résultante réduit l’entrée de calcium par les canaux
calciques sensibles au voltage. Il a été, en outre, montré que NO pouvait directement
stimuler ce type de canal potassique, mais aussi les canaux potassiques sensibles à
l’ATP, contribuant ainsi à l’hyperpolarisation induite par l’activation des PKG. La
vaso-dilatation ainsi provoquée rétroagit négativement sur les facteurs physico-
chimiques (diminution de la pO2, forces de cisaillement, pression sanguine) qui ont
pu engendrer la production de NO. Cette action vaso-dilatatrice et son implication
3 - DES MESSAGERS CHIMIQUES PARTICULIERS 105
Plaquettes Messagers
chimiques Force de
cisaillement, pO2
Désagrégation ACh, Hist., PAF
BK, ATP, autres
Ca2+
Cytokines
LPS
iNOS GCs
Ca2+ Ca2+
+
Vaso-relaxation
Ca2+
Cellule musculaire lisse Réticulum IP3
La NO synthase constitutive de l’endothélium (eNOS) est activée par tous les mécanismes
qui conduisent à une augmentation de la teneur cytoplasmique en calcium. A ce niveau,
le NO rétroagit négativement sur sa production, soit directement, soit via l’activation d’une
guanylate cyclase soluble (GCs). Le NO produit diffuse jusqu’aux plaquettes où il réduit
l’agrégation, et jusqu’au niveau des cellules musculaires lisses où il stimule fortement la
production de GMPc. Cette production provoque l’activation d’une ou plusieurs protéine
kinases G sensibles au GMPc (PKG). L’activation des PKG provoque, au niveau du
réticulum sarcoplasmique, une phosphorylation inhibitrice des canaux calciques activables
par l’inositol (1,4,5) triphosphate (IP3) et une phosphorylation activatrice de la calcium-
ATPase, et, au niveau de la membrane plasmique, une phosphorylation des canaux
potassiques sensibles au calcium. Il a aussi été montré que NO peut directement stimuler
ce type de canal, de même que les canaux K+ sensibles à l’ATP. L’hyperpolarisation qui en
résulte diminue l’entrée de calcium par les canaux calciques membranaires sensibles au
voltage. L’ensemble de ces mécanismes conduit, au niveau de la cellule musculaire lisse,
à une diminution de la teneur cytoplasmique en calcium et, par là, à une vaso-dilatation.
Au niveau des cellules musculaires lisses, le NO peut provenir non seulement de l’activité
des cellules endothéliales, mais aussi des différents types d’innervation vasculaire, où NO
peut être libéré par des neurones “nitrinergiques” ou co-libérés (voir § 3.4.1). En outre, les
cellules musculaires lisses possèdent une NOS inductible (iNOS), activable par différentes
cytokines et le lipopolysaccharide (LPS).
106 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
Figure 3.21 - Représentation schématique des propriétés des protéine kinases GMPcK
(ou PKG), activables par le GMPc (d’après Lincolm et Cornwell, 1993)
A côté du rôle que joue NO dans la régulation du tonus vasculaire, il a été montré
(utilisation d’inhibiteurs de synthèse) que NO est impliqué dans l’état de choc
septique ou hémorragique. Le platelet activating factor (PAF) participe, lui aussi, à
l’état de choc. Il pourrait agir directement mais aussi via l’induction de la synthèse de
NO. L’état de choc est caractérisé, entre autres symptômes, par une vaso-dilatation
périphérique importante responsable d’une hypotension dramatique, une augmenta-
tion majeure de la perméabilité vasculaire et une insensibilité aux vaso-constricteurs,
l’ensemble de ces altérations pouvant conduire à la mort. C’est, semble-t-il, l’activa-
tion de la iNOS des cellules musculaires lisses (mais aussi de la iNOS des cellules
endothéliales), ainsi que l’altération de la eNOS, qui participent à l’état de choc. Cette
défaillance circulatoire majeure est, de plus, accompagnée d’une diminution de la
contractilité cardiaque (voir paragraphe suivant), mécanisme contribuant à amplifier
l’hypotension qui devient alors irréversible.
Par ailleurs, il a été mis en évidence que NO est un facteur anti-angiogénique.
L’angiogenèse est un processus qui met en jeu plusieurs étapes (migration,
prolifération, différenciation des cellules endothéliales et musculaires lisses) ; il est
impliqué dans des mécanismes fondamentaux tels que le développement des
hypertrophies cardiaque et musculaire, ainsi que dans celui des tumeurs solides. Cette
action anti-angiogénique du NO est à rapprocher de ses effets antiprolifératif et
cytotoxique (voir § 3.5).
NO produit par l’endothélium apparaît donc, dans les conditions physiologiques,
comme un facteur majeur de la régulation de la pression sanguine. Ce mécanisme de
régulation est altéré dans certaines pathologies comme l’athérosclérose et certains
types d’inflammation. Au niveau vasculaire, NO participe en outre (avec la prosta-
cycline) à l’inhibition de l’agrégation plaquettaire, ainsi qu’à l’inhibition de
l’adhésivité des leucocytes à la paroi vasculaire. L’action conjuguée du PAF, de
différentes cytokines et l’expression, au niveau des cellules endothéliales, de facteurs
3 - DES MESSAGERS CHIMIQUES PARTICULIERS 107
Messagers Force de
Cytokines chimiques cisaillement, pO2
LPS
Endotoxine
Ca2+
Cellule
iNOS cNOS GMPc endothéliale
GCs endocardique
L-arginine L-citrulline
NO
Cytokines
LPS Messagers
Endotoxine chimiques
iNOS NO cNOS
Ca2+
Mitochondrie
Ca2+ Cellule
+ Ca2+ Energie myocardique
Réticulum
Contraction
Cellules endothéliales et
musculaires lisses coronaires
Conclusion et perspectives
NO joue donc un rôle fondamental au niveau de la physiologie cardio-vasculaire.
Toutefois, un grand nombre de questions restent à élucider. En particulier, les
mécanismes intimes du fonctionnement des différents types de NOS, de même que
la connaissance de leurs localisations et de leurs régulations devront être approfondis.
Une autre question reste posée, celle d’une synergie possible entre NO et les autres
facteurs actifs sur le tonus vasculaire ou myocardique (prostaglandines, acide arachi-
donique, hormones, autres facteurs libérés par l’endothélium). Ainsi, la
compréhension de l’implication de NO dans la physiologie et la pathophysiologie
cardiaques ne fait que débuter et la réponse à ces questions devrait nous permettre de
mieux utiliser la production de NO à des fins thérapeutiques.
3 - DES MESSAGERS CHIMIQUES PARTICULIERS 109
Elément pré-synaptique
GCs GMPc
?
ADP-RT
Effets
toxiques
Glutamate
ONOO–
OH•
NO NO+
Effets Cations – Ca2+
toxiques – + – NO–
+
Récepteur
NMDA
Ca2+
Elément post-synaptique
NO + Autres
nNOS effets
cellulaires
GCs GMPc
Figure 3.23 - Représentation schématique du rôle hypothétique de NO
au niveau de la transmission synaptique glutaminergique
ADP-RT : ADP-ribosyltransférase ; GCs : guanylate cyclase soluble ; NMDA : N-méthyl-D-
aspartate ; nNOS : NOS neuronale.
stimulation stimule à son tour la NOS neuronale. Le NO libéré pourrait alors rétroagir
pour modifier, à long terme, la capacité de production et / ou de libération de
neuromédiateur. Ce mécanisme impliquerait pour partie la synthèse de GMPc et / ou
une action de NO sur une ADP-ribosyltransférase mais une action directe de NO
n’est pas à exclure. D’autre part le NO produit au niveau de l’élément post-synaptique
intervient pour moduler le fonctionnement des récepteurs NMDA et des récepteurs
AMPA (α-amino-3-hydroxy-5-methyl-4-isoazolepronic acid) de cet élément post-
synaptique. Cette modulation pourrait s’exercer par un effet allostérique des formes
ioniques (NO–, NO+) de NO et / ou par une action, variable en fonction du voltage,
sur l’inhibition exercée, à ce niveau, par les cations bivalents.
Les mêmes mécanismes (variations dans l’intensité et / ou mise en jeu préférentielle
d’un mécanisme particulier) peuvent être évoqués pour expliquer la dépression
synaptique à long terme (LTD) observée au niveau du cervelet. Dans ce cas, cette
plasticité synaptique pourrait sous-tendre les apprentissages moteurs cérébelleux.
Cependant, il est à noter que d’autres mécanismes ont été proposés en particulier la
mise en jeu des récepteurs métabotropiques (Glu 1 et Glu 5) au glutamate semble
participer à ces processus de LTP et LTD sans implication de NO.
Par ailleurs, l’administration à des rats d’inhibiteurs des NOS induit une perte des
capacités de mémorisation spatiale, ainsi qu’une altération du comportement. Des
études récentes ont montré que des souris mâles transgéniques déficitaires en nNOS
présentent des comportements agressif et sexuel inappropriés et exacerbés. Le NO
joue aussi, lors du développement embryonnaire, un rôle déterminant dans la mise en
place des connexions synaptiques et exerce des effets protecteurs ou délétères lors de
l’ischémie et la reperfusion de l’encéphale. Les neurones contenant une quantité
importante de NOS sont les plus résistants aux altérations provoquées par des fortes
doses de glutamate ou par l’ischémie, et ne dégénèrent pas lors de pathologie du
système nerveux telles que la maladie de Huntington ou d’Alzheimer. Toutefois,
l’interprétation de ces résultats reste délicate car on trouve, dans ces neurones,
parallèlement à la présence de NOS, une quantité importante d’enzymes qui peuvent
réduire la teneur et la production de radicaux libres, donc exercer un effet protecteur.
Les neurones ne sont pas les seules cellules du système nerveux central à posséder
des NOS. En effet, des NOS inductibles ont été détectées dans les astrocytes et les
cellules de la microglie. Le rôle physiologique de ces iNOS indépendantes du calcium
est peu connu. Il semble que les astrocytes qui présentent beaucoup de similitudes
avec les macrophages pourraient jouer un rôle dans le mécanisme de défense du
système nerveux.
3.4.2. Neurotoxicité de NO
A côté des effets bénéfiques de faibles quantités de NO, une surproduction de NO a
des effets délétères. Ces effets toxiques ont été aussi bien observés sur des modèles
expérimentaux in vitro qu’ in vivo. Ainsi, in vivo, les inhibiteurs des NOS et des
112 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
– NANC – Adrénaline
Autres NANC
cellules + nNOS + Acétylcholine
NO
Cytokines
Autres
LPS
iNOS
NO
K+ +
GMPc
+
–
Ca2+
Ca2+ Réticulum
Relaxation
D’un point de vue physiologique, on considère que ces types de neurones à NO sont
impliqués dans la régulation du tonus musculaire lisse, en particulier des sphincters.
Ces neurones participent aussi au fonctionnement physiologique de l’estomac (régu-
lation de l’irrigation sanguine et production d’HCl), ainsi qu’à celui du corps caver-
neux pénien. L’absence d’une production suffisante de NO pourrait être à l’origine
des spasmes pyloriques observés chez l’enfant et de certains types d’impuissance.
Dans ce dernier cas, on peut utiliser des donneurs locaux de NO (pommade) ou des
inhibiteurs spécifiques (Viagra®) de l’enzyme de dégradation du GMPc en GMP.
Présentation
TGFβ
LT
Macrophages IL1
IFNγ
TNF
LGDT IFNγ ? Monocytes
Chondrocytes
NO Cellules endothéliales
NO2–
Hépatocytes
Action
cytotoxique
(bactéries, virus, parasites)
Bactéries Bactéries
buccales buccales
NO3 – Glandes salivaires
Estomac Alimentation
Figure 3.25 - Représentation schématique des différents types cellulaires
impliqués dans une production cytotoxique de NO
IgE : immunoglobuline E ; IFNγ : interféron γ ; IL1, 2, 4, 10 : interleukines 1, 2, 4, 10 ;
LT : lymphocyte T ; PAF : platelet activating factor ; TGFβ : transforming growth factor β ;
TNF : tumor necrosing factor.
cellules musculaires lisses vasculaires, les macrophages, les hépatocytes, les chon-
drocytes étant les principaux types cellulaires impliqués.
Conclusions et perspectives
La production de NO au niveau des macrophages, ainsi que son implication dans la
réponse immunitaire non-spécifique, sont clairement démontrées et ouvrent la voie à
de nouvelles recherches. Les inhibiteurs des NOS synthases deviendront probable-
ment des agents importants dans le traitement des hypotensions induites par le choc
septique, ou chez les cancéreux traités à l’aide de différents types de cytokines (inter-
leukines 1 et 2 ; TNF). Il faut cependant noter qu’actuellement, des réserves sont
formulées quant à leur utilisation (à cause des effets secondaires cardiaques et rénaux
de ces inhibiteurs). Si les premiers travaux concernant un rôle de NO dans la
régulation de l’expression génique et la mise en évidence des capacités mutagéniques
de NO sont confirmés, c’est une nouvelle page qui s’ouvre dans notre connaissance
de NO.
3.8. NO ET DIABÈTE
Une cNOS ainsi qu’une iNOS ont été mises en évidence au niveau des cellules β du
pancréas. Une série de travaux convergents réalisés in vitro et in vivo – en particulier
l’observation et la stimulation de la libération d’insuline par la L-arginine et son
inhibition par des analogues non-métabolisables de celle-ci – conduisent à penser que
NO, dans les conditions physiologiques, pourrait participer à la régulation de la
libération d’insuline. NO pourrait agir, entre autres modalités, via son action sur le
métabolisme calcique. Il a été montré qu’une surproduction de NO par les cellules β
ou par les macrophages pourrait contribuer à l’induction du diabète de type I.
Conclusions et perspectives
Parallèlement à une meilleure compréhension du rôle de NO dans l’activité des
cellules β du pancréas, l’objectif actuel est de trouver un inhibiteur spécifique des
NOS de ces cellules. Cet inhibiteur pourrait être un agent susceptible de limiter, sinon
d’inhiber, la progression du nombre de malades atteints de diabète de type I.
118 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
H3C – C – O – CH O
O–
Figure 3.26 - Structure chimique du PAF (platelet activating factor)
Le PAF est un glycérophospholipide de formule 1-O-alkyl-2-acétyl-sn-glycéro-3-phos-
phorylcholine, où n peut être égal à 15 ou 17.
Les analogues du PAF, obtenus (ou présents in vivo) par des variations de la longueur
et de la saturation de la chaîne sn-1, peuvent être extrêmement actifs. Un grand
nombre d’antagonistes spécifiques du PAF présentent des analogies structurales
importantes avec le PAF.
3 - DES MESSAGERS CHIMIQUES PARTICULIERS 119
4.2. M ÉTABOLISME
Deux voies métaboliques conduisent à la synthèse du PAF (fig. 3.27). L’une, la
synthèse vicariante, utilise une molécule préexistante proche structuralement du PAF,
molécule qui est remodelée, l’autre, la synthèse de novo, met en jeu le simple transfert
d’une phosphorylcholine.
La biosynthèse de PAF a été mise en évidence au niveau des cellules endothéliales
après stimulation par la bradykinine, la thrombine, l’angiotensine II (ensemble de
messagers qui provoquent une augmentation du calcium libre intracellulaire). De
même, le A 23187 (un calcium ionophore) induit la synthèse de PAF par les
polynucléaires neutrophiles, éosinophiles, basophiles, les monocytes, les lympho-
cytes, les macrophages, les plaquettes, les cellules de Küpffer, les cellules rénales.
1-O-alkyl-2-acétyl-sn-glycérol
SYNTHÈSE DE NOVO
O–CH2–R
Cytidine diphosphate choline O–CO–CH3
(CDP-choline)
O–H
Choline phosphotransférase
Cytidine monophosphate
(CMP)
1-O-alkyl-2-acétyl-sn-glycéro-3-phosphorylcholine
(PAF)
O–CH2–R
CoA-SH
O–CO–CH3
Acétyltransférase O–PO3–CH2–CH2–N(CH3)3 Acétylhydrolase
Acétyl-CoA
Acétate
SYNTHÈSE VICARIANTE
1-O-alkyl-2-lyso-sn-glycéro-3-phosphorylcholine
CATABOLISME
(lyso-PAF) Mono-oxygénase
O–CH2–R Lysophospholipase D
sn-glycéro-3-
O–H phosphorylcholine
Plasmalogène 1-O-alkyl-2-lyso-
O–PO3–CH2–CH2–N(CH3)3 + Aldéhydes gras
glycéro-3-phosphate
+ Choline
Phospholipase A2
Acyltransférase Acide arachidonique
Acide
arachidonique Lyso- Acyltransférase
plasmalogène
1-O-alkyl-2-acyl-sn-glycéro-3-phosphorylcholine
(alkyl-acyl-GPC)
O–CH2–R
O–CO–R'
O–PO3–CH2–CH2–N(CH3)3
4.2.3. Catabolisme
Deux boucles successives de dégradation permettent de remonter les étapes de la syn-
thèse vicariante. Dans la première, le PAF est catabolisé en lyso-PAF par une acétyl-
hydrolase. Le lyso-PAF (composé toxique) peut suivre deux voies de dégradation.
L’une – correspondant à la seconde boucle de la synthèse vicariante – conduit, sous
l’action d’une acyltransférase inhibée par le calcium, à la réincorporation de l’acide
arachidonique pour donner le 1-O-alkyl-2-acyl-sn-glycérol-3-phosphorylcholine.
L’autre met en jeu une mono-oxygénase qui transforme le lyso-PAF en sn-glycéro-3-
phosphorylcholine. La première boucle d’activation / inactivation (PAF / lyso-PAF)
est une plaque tournante de la biodisponibilité de ce médiateur. Cependant, il semble
bien que, dans certaines conditions et dans certains types cellulaires, seule une faible
partie du PAF synthétisé soit sécrétée. Ceci suggère que le PAF pourrait être à la fois
un médiateur des communications inter- et intracellulaires.
2 L'acide arachidonique, ainsi que ses produits de dégradation sont eux-mêmes des messagers
fortement actifs (voir chap. 2, § 2.2.7).
3 - DES MESSAGERS CHIMIQUES PARTICULIERS 121
des tissus hépatique, rénal et pulmonaire. Ils possèdent sept domaines transmembra-
naires et sont couplés à des protéines G. Les récepteurs pour le PAF montrent une
grande hétérogénéité d’un type cellulaire à l’autre, tant dans l’affinité vis-à-vis du
PAF (KD de 10–11 à 10–5 M) que dans la coexistence sur le même type cellulaire de
plusieurs types de récepteurs d’affinités différentes. Il semble aussi exister des
différences dans l’intensité de l’action des antagonistes du PAF et des différences
dans les effets de l’activation de ces récepteurs par le PAF. Le PAF régule directe-
ment l’expression de ses récepteurs (down-regulation). Les protéine kinases A et C
(lorsque cette dernière est fortement stimulée) inhibent les récepteurs pour le PAF. En
revanche, la protéine kinase C faiblement activée les stimule. Par ailleurs, les ions
modulent la liaison PAF / R-PAF, ainsi, Na+ et Zn2+ l’inhibent alors que Mg2+,
Ca2+, Mn2+ la favorisent.
De plus, l’existence de récepteurs du PAF sur les membranes intracellulaires a été
montrée dans quelques types cellulaires, corroborant ainsi l’hypothèse d’un rôle de
messager intracellulaire pour le PAF.
Hyperpolarisation
PAF
–
K+
Ca2+
R Membrane
G G PLA2 G PLC DAG
AAc IP3
+
Dérivés Ca2+ PKC
EFFETS CELLULAIRES
Effets immédiats : modifications des activités enzymatiques et caractéristiques des canaux ioniques
Effets tardifs : modulation de l'expression génétique
5. L’ENDOTHÉLINE
L’endothéline est essentiellement produite par l’endothélium vasculaire (fig. 3.29).
Catécholamines
Thrombine
TGFα - PAF
L-arginine +
Pro-endothéline
eNOS +
Ca2+ ECE
+
NO Endothéline (Et1) Vasopressine
+ Angiotensine
R-Et
Cellule endothéliale
R-Et
Contraction
GMPc Vaso-dilatation Ca2+
Prolifération
Cellule musculaire lisse
Figure 3.29 - Représentation schématique de la synthèse
et de la libération d’endothéline (Et1) par l’endothélium vasculaire
ECEt : enzyme de conversion de l’endothéline ; eNOS : NO synthase constitutive de
l’endothélium ; PAF : platelet activating factor ; R-Et : récepteur à l’endothéline ; TGFα :
transforming growth factor α .
3 - DES MESSAGERS CHIMIQUES PARTICULIERS 123
Plaquettes
– Adhésion - agrégation - formation de thrombus
– Relargage par les plaquettes d’amines vaso-actives
Système cardio-vasculaire
– Vaso-dilatation
– Hypotension - modification des résistances vasculaires périphériques
– Extravasion plasmatique
– Choc : hypotension gravissime, modification des perméabilités
– Athérogenèse
– Réduction du débit coronaire et de la force de contraction du myocarde
– Arythmie
Système immunitaire
– Chimiotactisme des polynucléaires éosinophiles et neutrophiles
– Stimulation des polynucléaires neutrophiles, éosinophiles, basophiles et des
macrophages
– Production de radicaux libres
– Inflammation
– Rejet de greffes
– Manifestations allergiques - eczéma
– Anaphylaxie
– Chocs endotoxiniques
Système rénal
– Hémodynamique rénale
– Filtration glomérulaire - transport des électrolytes
– Altérations rénales
– Modulation de la production de rénine
Système respiratoire
– Broncho-constriction
– Asthme
Système gastro-intestinal
– Hypertension portale
– Stimulation de la sécrétion pancréatique
– Pancréatites
– Formation d’ulcères gastro-intestinaux
– Glycogénolyse hépatique
Système reproducteur
– Ovulation - fertilisation - nidation - grossesse - parturition
Système nerveux
– Neuromodulateur
– Potentialisation à long terme (LTP) ?
– Œdème cérébral
124 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
La masse de celui-ci (2 kg) et sa surface (1 000 m2), ainsi que la grande variété de
substances qu’il produit, en font une véritable glande diffuse. L’endothéline est un
petit peptide de 21 AA. Il existe trois isoformes de l’endothéline appelées Et1, Et2,
Et3. Seule Et1 est produite par l’endothélium et Et3 semble être impliquée dans les
mécanismes de neurotransmission centrale. Ces trois isoformes codées par trois
gènes différents sont produites sous forme de pré-pro-endothéline, clivée en pro-
endothéline, puis finalement sous l’action d’une enzyme de conversion (ECEt) en
endothéline. L’enzyme de conversion de l’endothéline (ECEt) a été localisée au
niveau de différents organes (rein, poumons, microcirculation, système nerveux…).
Il existe deux types de récepteurs à l’endothéline (R-EtA et R-EtB). L’activation de
ces récepteurs conduit à la synthèse d’inositol (1,4,5) triphosphate et de
diacylglycérol, et donc à la libération de calcium par le réticulum ainsi qu’à
l’activation de la protéine kinase C. Les récepteurs à l’endothéline sont présents sur un
grand nombre de types cellulaires (cellules endothéliales et musculaires lisses
vasculaires ; cardiomyocytes, neurones).
SNx Cœur
Neurones Endothéline Force contraction
adrénergiques Fréquence
+ + –
+ +
Pression artérielle
Figure 3.30 - Représentation schématique des effets de l’endothéline
sur la pression artérielle
3 - DES MESSAGERS CHIMIQUES PARTICULIERS 125
6. L’ECDYSONE
6.1. ISOLEMENT DE L’ECDYSONE
L’hormone de mue ou ecdysone (fig. 3.31) a été isolée pour la première fois par
Butenandt et Karlson, en 1954. En traitant 500 kg de chrysalides de ver à soie
(Bombyx mori), ils ont obtenu 25 mg d’hormone cristallisée. Par la suite, ils obtinrent
100 mg d’ecdysone à partir de 3 000 kg de chrysalides.
Si l’on injecte du cholestérol tritié à un asticot de Calliphora, on retrouve de l’ecdy-
sone radioactive dans son sang ou son hémolymphe (les insectes étant incapables de
synthétiser un stérol, l’ecdysone a son origine dans le cholestérol alimentaire).
Immédiatement après sa synthèse, l’α-ecdysone est déversée dans l’hémolymphe.
Elle est convertie dans le corps gras en β-ecdysone qui est beaucoup plus active et qui
circule dans l’hémolymphe liée à une protéine, comme les hormones stéroïdes chez
les Vertébrés.
OH OH
HO
OH OH
HO HO
OH OH
HO HO
H α-ecdysone H β-ecdysone
O O
Figure 3.31 - Structure de l’ecdysone
III droit
C
B
II gauche X
19
[A
Hétérochromatine 18
II droit intercalaire C
IV III gauche [B
18
[A
17
Chromocentre 10 µm
a - Chromosome de b - Loci 18 et 19 du chromosome I
Drosophila melanogaster de Chironomus tentans
Figure 3.32 - Chromosomes géants de Diptères (d’après Beermann, 1952)
gènes (fig. 3.33) (Leid et coll., 1992 ; Deutsch, 1993 ; Thomas et coll., 1993 ; Yao et
coll., 1993). L’action des ecdystéroïdes sur différents ARNm a été étudiée par
Hiruma et coll. (1997).
Ec
R-Ec USP
R-Ec Ec USP
R-Ec-E-USP
– – +
+ + +
Kinines
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DEUXIÈME PARTIE
ENDOCRINOLOGIE GÉNÉRALE
LE COMPLEXE
HYPOTHALAMO-HYPOPHYSAIRE
1. EMBRYOLOGIE DE L’HYPOPHYSE
Son origine est mixte (fig. 4.1) :
• nerveuse, par le diverticule infundibulaire issu du plancher du 3e ventricule
(origine hypothamique) ;
• ectodermique, par un diverticule qui s’isole en une poche chez les Mammifères :
la poche de Rathke (origine stomodéale).
Tube nerveux
Corde
Endoblaste
3e V Fente Pars
Membrane Diencéphale pituitaire nervosa
pharyngienne
Pars Pars
distalis intermedia
Diverticule Poche Poche
infundibulaire de Rathke de Rathke Os sphénoïde
Ectoblaste Endoblaste
de la membrane
pharyngienne
Figure 4.1 - Développement de l’hypophyse chez le Mammifère
138 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
1 En plus de ces relations avec l'hypophyse, l'hypothalamus est intégré dans un ensemble
“système limbique-hypothalamus-zone réticulée du tronc cérébral" par des voies nerveuses
dont la principale est le faisceau médian du télencéphale.
4 - LE COMPLEXE HYPOTHALAMO-HYPOPHYSAIRE 139
Noyau paraventriculaire
Aire hypothalamique latérale Noyau dorso-médian
Aire hypothalamique latérale Noyau postérieur
Noyau ventro-médian
Noyaux pré-optiques
Noyau supra-optique Tubercule mamillaire
Noyau suprachiasmatique
Chiasma optique Noyau infundibulaire ou arqué
Eminence médiane
Tige infundibulaire
Pars tuberalis Pars nervosa (posthypophyse)
Pars distalis (antéhypophyse) Pars intermedia
Neurones à hormones
hypophysiotropes
Tractus
tubéro-infundibulaire
Système porte
hypothalamo-hypophysaire Carotide interne
Pancréas
Hormone Testostérone Insuline
thyroïdienne
Hormones Œstrogènes
corticostéroïdes Progestérone
a - Hypophyse antérieure
Noyau
supra-optique Noyau paraventriculaire
Pars distalis
Ocytocine
Glande mammaire, utérus
Pars intermedia
Vasopressine
Régulation de l'équilibre hydrique
b - Hypophyse postérieure
Ce sont neuf hormones 3 que l’on peut regrouper, en fonction de leurs similitudes de
structure ou d’origine, en trois groupes :
• hormone de croissance (GH) et prolactine (Prl) ;
• hormones thyréotrope (TSH) et gonadotropes (FSH et LH) ;
• hormones corticotropes, toutes dérivées d’un même précurseur (POMC).
Catégories Hormones Nature chimique P.M. Nombre Demi-vie Taux plasma- Contrôle Remarques
cellulaires d’AA (homme) tique / ml (h.) hypothalamique
1 Somatotrope H. de croissance = Protéine 21 600 (Hom.) 191 20-30 min 1-5 ng + somatocrinine
α Growth hormone = 25 000 (Singe) (Homme) GRH (41 AA)
Somatotropic hormone 45 000 (Bœuf) – somatostatine
GH ou STH SRIF (14 AA)
2 Mammotrope Prolactine : Prl = Protéine ≈ 30 000 198 30 min 9-20 ng + PRF et TRH
η Luteotropic h. LTH 23 000 (Hom.) (Homme) – PIF, dopamine
3 Gonadotrope H. folliculo-stimulante = Glycoprotéine 29 000 210 170 min 2-7 ng + LH-RH même sous-unité α
β Follicle stimulating h. 2 sous-unités (Homme) (Homme) 10 AA (89 AA)
FSH α et β que LH et TRH
4 Gonadotrope H. lutéinique = Glycoprotéine 29 000 204 60 min 1-15 ng + LH-RH même sous-unité α
γ luteinizing h. = LH 2 sous-unités (Homme) (Homme) 10 AA que FSH et TSH
α et β
5 Thyréotrope H. thyréotrope = Glycoprotéine 28 000 201 60 min 0,3-1 µg + TRH (3 AA) même sous-unité α
4 - LE COMPLEXE HYPOTHALAMO-HYPOPHYSAIRE
S
S
182
165
53
Figure 4.4 - Structure de l’hormone de croissance humaine (d’après Li et coll., 1969)
150
100
50
1.15 3.15 5.15 7.15 9.15 11.15 13.15 15.15 17.15 19.15 21.15 23.15 1.15
Heures
Lumière Obscurité
Figure 4.5 - Sécrétion pulsatile de la GH chez le rat
(d’après Tannenbaum et Martin, 1976)
On a pu isoler l’ARNm codant la biosynthèse de l’hormone de croissance humaine
(HGH) et en faire la copie en ADN par la transcriptase réverse. Le gène (présent sur
le chromosone 17) a pu être introduit et exprimé dans des colibacilles en culture et
dans des cellules animales (issues de rein de singe).
4 - LE COMPLEXE HYPOTHALAMO-HYPOPHYSAIRE 145
4.1.2. Action
• L’hormone de croissance est une hormone pléiotrope qui agit à la fois comme
facteur de croissance (os et muscles) et comme facteur de différenciation et
régulateur métabolique (foie, tissu adipeux et muscles). Elle est donc un agent
anabolisant physiologique indispensable à la croissance staturale et au maintien de
la masse protéique chez l’adulte. Son action sur la croissance s’exerce de manière
dépendante de la dose, ce qui n’est pas le cas d’autres hormones (insuline,
hormones thyroïdiennes) qui participent aussi à la régulation de la croissance
corporelle. La déficience en GH entraîne le nanisme et son excès l’acromégalie.
• Elle stimule davantage la chondrogenèse que l’ostéogenèse, déterminant une
multiplication des cellules du cartilage sérié (hypertrophie des cartilages de
conjugaison).
• C’est une hormone “métabolique” :
– Elle stimule l’anabolisme protidique (à partir des acides aminés dont elle
favorise le transport à l’intérieur de la cellule).
– C’est une hormone hyperglycémiante, diabétogène (elle active la sécrétion
du glucagon).
– Elle stimule la mobilisation des lipides qui sont catabolisés pour pourvoir aux
besoins énergétiques de l’organisme, entraînant une augmentation des AGL
(acides gras libres, non-estérifiés) dans le plasma. La glycogenèse peut
s’effectuer à partir des lipides mobilisés (néoglucogenèse), ce qui accroît le
pouvoir diabétogène de la GH. L’action de la GH sur la lipolyse est une action
directe au niveau des tissus adipeux. Elle est donc de type anti-insulinique.
4.1.3. Contrôle
La sécrétion de GH est contrôlée par l’hypothalamus.
• Elle est activée par la GRH ou somatocrinine (voir § 6.1.1), facteur de décharge
constitué par 37, 40 ou 44 AA.
• Elle est inhibée par la somatostatine (14 AA). Le déficit de la GH, lorsqu’il
survient avant la maturité sexuelle, entraîne un nanisme. Son excès provoque :
– avant la maturité sexuelle, un gigantisme ;
– après la maturité sexuelle, de l’acromégalie (croissance en épaisseur des os au
niveau des extrémités et de la face).
par une protéine de transport. Les principales sont IGF1 (somatomédine A) et IGF2
(somatomédine C). On distingue donc des effets directs (sur le cartilage sérié des os
longs) et indirects (via les somatomédines) de la GH.
L’action de l’hormone de croissance au niveau de son récepteur passe par trois étapes
(Le Cam et Lagraverand, 1993) :
• la liaison de l’hormone avec son récepteur. Une molécule d’hormone se lie à deux
molécules de GH-BH (GH binding protein), qui est produite chez l’homme par
coupure protéolytique de la partie extracellulaire du récepteur. Cela suggère que la
dimérisation du récepteur est importante pour son internalisation et la trans-
mission du message hormonal ;
• la transmission du signal (transduction) passe par au moins deux voies (fig. 4.6) :
– celle initiée par la phosphorylation de la protéine JAK2 qui possède une fonc-
tion tyrosine kinase. Elle conduit à la phosphorylation de la protéine riboso-
male S6, ce qui induit une augmentation de la synthèse protéique.
– celle des médiateurs dérivés de la dégradation des lipides membranaires
(phosphoinositides et protéine kinase C) ;
• l’activation d’une phospholipase conduit à la stimulation de la protéine kinase C
qui, dans l’hépatocyte, stimule l’activation de différents gènes, en particulier ceux
codant pour IGF1. Cette action de la protéine kinase C, qui nécessite la présence
d’une protéine inconnue (?), est modulée par la protéine kinase A (voir chap. 2,
§ 2.1.4).
R-GH R-GH
GH
Membrane PL PC DAG
PKC
JAK2
P-chol
MAPK ? +
NOYAU
Transcription
S6
IGF1
Synthèse +
protéique AMPc PKA protéine?
Figure 4.6 - Représentation schématique des voies
de transduction stimulées par l’hormone de croissance
MAPK : mitogen activated protein kinase ; PC : phosphatidylcholine ; P-chol : phospho-
choline ; PKA : protéine kinase A ; PKC : protéine kinase C ; PL : phospholipase.
H OH GH - Hormone de croissance
Trp
H OH Prl - Prolactine
Trp
H OH HPL - Hormone placentaire lactotrope
Trp
4.2.2. Action
• Elle est sécrétée dans la deuxième moitié du cycle œstrien chez les rongeurs 4, en
permanence lors de la gestation. Elle stimule la sécrétion de progestérone par le
corps jaune, avant que celle-ci ne soit relayée par la sécrétion placentaire (hormone
lutéotrope).
4 De nombreuses et multiples fonctions ont été attribuées à la prolactine chez les vertébrés.
Elles peuvent être classées en sept catégories : actions associées à l’équilibre de l’eau et
des électrolytes ; effets sur la croissance et le développement ; action sur les fonctions de
reproduction ; effets métaboliques ; effets sur le comportement ; immunorégulation et action
sur l’épiderme et la peau.
148 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
Prolactine (ng/ml)
25
20
15
10
0
08.00 12.00 16.00 20.00 00.00 04.00 08.00 Heures
Figure 4.8 - Variations nycthémérales de la prolactine sérique
(d’après Buvat et Buvat-Herbaut, 1982)
• Chez les Mammifères, elle prépare les glandes mammaires à la sécrétion du lait.
• Enfin, après l’accouchement ou la mise-bas, lorsque l’utérus s’est vidé, elle
assure la sécrétion du lait (mais non son excrétion, qui est sous la dépen-
dance d’un réflexe tacto-hypothalamo-hypophysaire qui provoque la sécrétion
d’ocytocine).
• Son rôle s’étend toutefois, chez les Mammifères, à d’autres aspects que la
lactation (voir chap. 14, § 6.6).
4.2.3. Contrôle
La sécrétion de prolactine est :
• stimulée par la TRH, les œstrogènes, le stress, l’exercice, les opioïdes endogènes,
l’excitation du mamelon, l’α-méthyl DOPA, de nombreux tranquillisants (réser-
pine, phénothiazines). Les œstrogènes ont une action stimulatrice importante, à la
fois au niveau de l’hypophyse et de l’hypothalamus (action antidopaminergique).
• inhibée par la l-DOPA, des dérivés de l’ergot de seigle (bromocriptine), l’acide
γ-amino-butyrique (GABA).
• chez les Poissons, ses effets vont de la régulation des échanges ioniques au niveau
des branchies (Poissons euryhyalins), au contrôle de la formation du nid
(Poissons cyclidés). Elle présente déjà des propriétés gonadotropes (sur les
gonades et les glandes annexes). Elle règle la sécrétion de mucus cutané…
R-Prl R-Prl
Prl
Membrane
Ptd Ins3
JAK2 Fyn ?
GRB2
Sos STAT5
Ras
NOYAU
Raf MAPK Traduction Prolifération
Transcription
NH2 147
NH2 115
HCG LH
COOH β COOH β
NH2 92
COOH α NH2 COOH α
92
COOH β
115 AA
FSH NH2 TSH
110 AA
NH2 COOH β
NH2 COOH α NH2 COOH α
92 92
Action
• Chez la femelle
– en synergie avec la FSH, elle provoque l’ovulation et la transformation du
follicule ovarien en corps jaune (cellules lutéiniques) ;
– la sécrétion de progestérone (et d’une petite quantité d’œstradiol) par les
cellules folliculaires. C’est elle qui déclencherait l’ovulation. L’effet est
amplifié après l’ovulation, les cellules folliculaires devenues des cellules
lutéiniques ont un aspect hypersécréteur. Par la sécrétion combinée de
progestérone et d’œstradiol, elle favorise la nidation de l’ovule dans l’utérus
(dentelle utérine) ;
• Chez le mâle
– elle stimule la production de testostérone par les cellules interstitielles du
testicule (cellules de Leydig).
5 Ces récepteurs 7-TM font partie du groupe des récepteurs couplés aux protéines G (R-CPG).
4 - LE COMPLEXE HYPOTHALAMO-HYPOPHYSAIRE 153
NH2
Milieu extracellulaire
2 6
5
1
4
3
Milieu intracellulaire
HOOC
Figure 4.11 - Représentation du modèle du récepteur à sept domaines transmem-
branaires (7-TM), couplé à une protéine G, montrant la localisation des mutations
spontanées qui provoquent une activation du récepteur (d’après Lefkowitz, 1993)
Le récepteur de la FSH
Il a été cloné chez le rat (Sprengel et coll., 1990) puis chez l’homme (Minegish et
coll., 1995). C’est une protéine heptatransmembranaire de PM 669 à 674 kDa, qui
existe sous une forme dimérique. L’activation du récepteur induit la synthèse
d’AMPc.
Le gène du récepteur de la FSH est, comme celui de la LH, localisé au niveau du
chromosome 2 (2p21). Ces deux gènes sont de grande taille (> 70 kpb) et
comprennent respectivement 10 et 11 exons.
La comparaison de ces deux récepteurs ainsi que de celui de la TSH, qui appartient à
la même famille de récepteurs heptatransmembranaires couplés à des protéines G,
montre (Misrahi et coll., 1995) que le domaine le plus homologue est le domaine
transmembranaire (voir fig. 4.12).
28
27
26
25
24
23
120 22
LH (mUI/ml)
110 21
100 20
FSH (mUI/ml)
90 19
80 18
70 17
60 16
50 15
40 14
8
7 6
6 5
5 4
4 3
3 2
2 1
0
07.45 11.45 15.45 19.45 23.45 03.45 Heures 07.45 11.45 15.45 19.45 23.45 03.45
24
20
LH (mUI/ml)
15
4.4.2. Action
Elle provoque indirectement (par stimulation des hormones thyroïdiennes) l’élévation
du métabolisme basal (accélération du rythme cardiaque, des échanges respiratoires,
augmentation du métabolisme glucidique et azoté). La TSH peut stimuler directement
la lipolyse au niveau du tissu adipeux.
4.4.3. Contrôle
La sécrétion de TSH est augmentée sous l’action d’une hormone hypothalamique, la
TRH (voir § 6.1.4). Elle est inhibée par la somatostatine (GH-IH).
Le froid stimule la sécrétion de TSH, en grande partie par la stimulation de la TRH.
Les hormones thyroïdiennes (T3 et T4) exercent normalement un feed-back (rétro-
contrôle), à la fois au niveau hypothalamique et au niveau hypophysaire. Les
œstrogènes ont une action synergique sur la thyroïde, ils annulent l’effet inhibiteur
des hormones thyroïdiennes.
L’action de la TSH est rapide. L’adénylate cyclase thyroïdienne est activée 3 min
après l’injection, et les hormones thyroïdiennes sont libérées 10 min après l’injection.
156 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
E1 E2 E3 E4 E5 I1 I2
1 108 289 385 403 416 682 708 764
R-hTSH
32%
27% 54% 8% 85% 71% 73% 5%
R-hLH
R-hFSH
ACTH β-LPH
Signal
γ-LPH
γ-MSH α-MSH β-endorphine
Met Pro Arg Leu Cys Ser Ser Arg Ser Gly Ala Leu Leu Leu Ala Leu Leu Leu Gin Ala
– 120 Ser
Ser Glu Thr Thr Leu Asp Gin Cys Gin Ser Ser Glu Leu Cys Trp Gly Arg Val Glu Met
– 100
Asn
Leu Leu Ala Cys Ile Arg Ala Cys Lys Pro Asp Leu Ser Ala Glu Thr Pro Val Phe Pro
– 80
GAMMA-MSH Gly
Arg Phe His Gly Met Val Tyr Lys Arg Pro Asn Glu Thr Leu Pro Gin Glu Asp Gly Asn
Trp – 60
Asp Arg Phe Gly Arg Arg Asn Gly Ser Ser Ser Ser Gly Val Gly Gly Ala Ala Gin Lys
– 40
Arg
Gly Thr Glu Ala Asp Asp Gly Arg Pro Gly Pro Gly Glu Gly Val Ala Val Glu Glu Glu
Pro CORTICOTROPHINE – 20
ALPHA-MSH
Arg Glu Asp Lys Arg Ser Tyr Ser Met Glu His Phe Arg Trp Gly Lys Pro Val Gly Lys
–1 1
Lys
Pro Phe Ala Gin Ala Ser Glu Asp Glu Ala Gly Asn Pro Tyr Val Lys Val Pro Arg Arg
Leu CLIP BETA-LIPOTROPHINE 20
GAMMA-LIPOTROPHINE
Glu Phe Lys Arg Glu Leu Ala Gly Ala Pro Pro Glu Pro Ala Arg Asp Pro Glu Ala Glu
40 Gly
Ala Ala Glu Ala Glu Ala Glu Ala Val Leu Gly Tyr Glu Leu Glu Ala Arg Ala Ala Ala
Glu 60
BETA-MSH
Lys Lys Asp Ser Gly Pro Tyr Lys Met Glu His Phe Arg Trp Gly Ser Pro Pro Lys Asp
80
120 100 Lys
Lys Phe Leu Thr Val Leu Pro Thr Gin Ser Lys Glu Ser Thr Met Phe Gly Gly Tyr Arg
Asn BETA-ENDORPHINE
Ala Ile Ile Lys Asn Ala His Lys Lys Gly Gin
7 CLIP = "corticotrophin like intermediate peptide", isolé dans le lobe intermédiaire du rat.
C'est un peptide qui reproduit la séquence 18-39 de l'ACTH ; il stimulerait la sécrétion
d'insuline chez la souris et aurait une action sur le cortex surrénalien fœtal.
158 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
• La β-LPH (42-132) qui peut être scindée dans le lobe intermédiaire pour donner :
– la γ-LPH (42-99)
– la β-MSH
– la β-endorphine (102-132) 8
– une enképhaline : met-enképhaline (102-106).
La pro-opiomélanocortine donnera donc essentiellement de l’ACTH dans la pars
distalis et l’α-MSH et la β-endorphine dans le lobe intermédiaire.
LYS 16
ARG
ARG 17
VAL LYS PRO
24 VAL 18
TYR 21 20 19
22
Spécificité zoologique PRO 23
24
(fraction immunisante) ASP 25
39 PHE
38 GLU
34 ALA 26
37 LEU
39 GLY 27
36 PRO
28
GLU 35
29 34 PHE
ASP 30 33
31 32
GLN ALA
SER ALA GLU
9 Par exemple, chez le lapereau âgé de 5 à 7 semaines, alors que le taux normal d'ACTH est
de 280 ± 30 pg / ml de plasma, sous l'effet de la dexaméthasone il passe à 0 pg / ml, et sous
l'effet de la métopirone à t = 0 : 260 pg / ml (57 pmol / l), à t = 120 min : 1 400 pg / m l
(308 pmol / l) et à t = 240 min : 280 pg / ml (60 pmol / l) (Monnier et Desbals, 1985).
160 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
4.6. LA  -ENDORPHINE
Elle est retrouvée à la fois dans les cellules corticomélanotropes de l’adénohypophyse
et dans les cellules nerveuses situées à la base de l’hypothalamus (noyau arqué).
Elle est libérée en même temps que l’ACTH dans le stress. Son rôle à cet égard n’est
pas encore bien élucidé. La β-endorphine stimule la sécrétion de prolactine, qui
favoriserait le métabolisme des neurotransmetteurs cérébraux. Elle inhibe au contraire
la sécrétion pulsatile de LH.
Son rôle analgésique (vingt fois supérieur à celui de la morphine) ne s’exercerait
qu’en d’autres lieux de sécrétion (substance grise péri-acqueducale, système
limbique).
Hormone froide
neurones, qui déclenchent des sécrétions hormonales, peuvent être considérés comme
des messagers chimiques neuro-endocriniens.
Leur localisation a pu être précisée. Trois types d’expériences peuvent être pratiqués :
• section de l’hypothalamus ;
• lésions électriques ;
• et surtout immunofluorescence et immuno-histochimie à l’aide d’anticorps
spécifiques.
SIGNAL hpGRF
1 20 32 75 (103) (108)
107
Figure 4.19 - Représentation schématique de la pré-pro-GRH
Ala Glu Cys Lys Asn Phe Phe Trp Lys Thr Phe Thr Ser Cys
S S
Figure 4.20 - SRIF ou somatostatine
10 Le peptide a été utilisé pour remplacer l'hormone de croissance (Ross et coll., 1987).
166 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
TSH par la TRH. Son mode d’action à l’échelle moléculaire implique une
inhibition de la synthèse de l’AMPc. La somatostatine est synthétisée sous la
forme d’une pré-pro-somatostatine de 119 AA (Goodman et Habener, 1980). On
a identifié deux autres formes (25 AA et 28 AA) plus actives que SRIF 14 sur
l’inhibition de la sécrétion d’insuline, mais SRIF 14 agit plus spécifiquement sur
l’inhibition de la sécrétion du glucagon. Elle a été localisée dans toute la région
externe de l’éminence médiane.
L’utilisation d’anticorps antisomatostatine a permis de la découvrir dans diverses
cellules du tractus digestif (intestin, cellules D du pancréas) et aussi dans de
nombreuses régions du système nerveux, du cortex cérébral aux ganglions sym-
pathiques ! La stomatostatine pancréatique est inhibitrice à la fois de la production
du glucagon, de l’insuline et de l’hormone de croissance.
Le mode d’action de la somatocrinine passe par la synthèse de l’AMPc. Celui de
la somatostatine est plus complexe. L’hormone liée à son récepteur subit une
internalisation. Son mécanisme implique un couplage inhibiteur de la synthèse
d’AMPc, avec probablement une inhibition de l’entrée des ions calcium par les
canaux voltage-dépendants.
La GH-RH et la somatostatine contrôlent de manière interactive différents aspects
de la pulsatilité de GH : la GH-RH est essentielle pour l’induction de l’épisode
sécrétoire, alors que la somatostatine est importante pour contrôler les valeurs
basses (nadir) entre les pics. La somatostatine semble également impliquée dans
la génération du pic.
11 Tandis que la dopamine inhibe l'accumulation de l'AMPc dans les cellules hypophysaires
à prolactine, le GAP inhibe l'accumulation des inositolphosphates. Son action inhibitrice sur
la sécrétion de Prl s'exerce donc par un mécanisme qui diffère de l'inhibition
dopaminergique.
4 - LE COMPLEXE HYPOTHALAMO-HYPOPHYSAIRE 167
N
NH NH
CONH
CH2 CH2
CH2 CH
CH2 CH2
CH2
NH
HN NH2
Sa structure a été découverte par Schally (1971), après utilisation de 250 000 hypo-
thalamus de porc. C’est un décapeptide dont la synthèse a été réalisée et qui agit à la
fois comme facteur de décharge et comme facteur stimulant la synthèse de FSH et
LH. Le gène humain de la GnRH a été cloné et séquencé (1984), il code pour un
précurseur (pro-hormone) de 92 AA.
La GnRH est localisée principalement dans la partie latérale de la zone externe de
l’éminence médiane et dans le noyau arqué (noyau ventriculaire).
L’injection de GnRH dans la région pré-optique induit, chez un rat mâle ou femelle,
dans un délai de quelques dizaines de minutes, la position de copulation. Ce messager
peptidique semble donc coordonner plusieurs activités (y compris comportementales)
liées à la reproduction.
Son action sur les cellules hypophysaires α et β est médiée par l’AMPc. La structure
du récepteur, avec un KD de 0,25 nM, est encore indéterminée.
La GnRH, de même que la TRH, ayant la même structure chez les divers Mammi-
fères, n’a donc pas de spécificité d’espèce. Si l’effet de cette hormone unique se
traduit parfois par une stimulation des cellules γ, plus souvent par celle des cellules β,
ou simultanément des deux types cellulaires, c’est en fonction d’interactions avec la
présence d’hormones sexuelles, progestérone et œstrogènes.
168 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
Sa structure a été élucidée par Schally (chez le porc) et Guillemin (chez le mouton)
(1969) et sa synthèse réalisée. C’est un tripeptide pyroglutamil-histidine-proline NH2
(Gln-Hist-Pro-NH2). Sa demi-vie est d’environ 2 min chez l’homme.
Le froid (stimulus physique, action sensori-nerveuse) stimule la sécrétion de TRH. La
TRH stimule également la sécrétion de prolactine.
L’épreuve à la TRH est un des moyens d’exploration de l’axe hypothalamo-hypo-
physo-thyroïdien. Le mécanisme de couplage de la TRH, au niveau de ses cellules
cibles hypophysaires, est médié par la synthèse IP3. Fixée à son récepteur, la TRH est
internalisée jusqu’au noyau, où des sites de liaison nucléaires ont été décrits dans des
cellules tumorales.
12 Guillemin (San Diego, USA) et Schally (Nouvelle-Orléans, USA) sont prix Nobel 1977.
C'est Guillemin qui a élucidé le premier la structure de la TRH.
4 - LE COMPLEXE HYPOTHALAMO-HYPOPHYSAIRE 169
d’hypophyse et d’hypothalamus. Sa séquence a été élucidée 13, elle est la même chez
l’homme et chez le rat : 41 AA 14 . Sa concentration plasmatique serait de 2 à
28 pg / ml et sa demi-vie, relativement longue, d’environ 60 min. Il faut noter que la
lysine-vasopressine a une action proche de celle de CRH, son emploi permet de tester
le degré de réactivité de l’hypophyse dans les syndromes surrénalotropes. Toutefois,
les récepteurs hypophysaires à la CRH et à la vasopressine seraient différents. Mode
d’action : 2 min après injection de CRH marquée à l’iode radioactif, on la retrouve
dans les cellules corticotropes hypophysaires ; son action est médiée par la synthèse
d’AMPc.
Neurone hypothalamique
15 La bombésine est un peptide découvert dans la peau d’amphibien, puis retrouvé dans le
cerveau de Mammifères, dont des analogues (gastrin-releasing peptides, GRP), présents
dans le tube digestif de Mammifères, jouent un rôle dans l’apparition de tumeurs digestives.
4 - LE COMPLEXE HYPOTHALAMO-HYPOPHYSAIRE 171
16 IMAO : inhibiteurs de la mono-amino-oxydase, qui est l'une des deux enzymes dégradant
les catécholamines et l'enzyme dégradant la sérotonine.
17 Iatrogène : provoqué par des médicaments.
172 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
Corticostérone plasmatique
(µg/100 ml) 30 Traitement PCPA
Contrôle
25
20
15
10
5
Obscurité
0
08.00 12.00 16.00 20.00 24.00 04.00 08.00 Heures
Figure 4.24 - Effet du traitement par le P-chlorophénylalanine (PCPA),
inhibiteur de la biosynthèse de la sérotonine, sur le rythme circadien
de la sécrétion de corticostérone chez le rat (d’après Scapagnini, 1971)
8 Baclofène
2 mg/kg
7
4
Cette élévation de l'ACTH est
3 b inhibée par un prétraitement
par le baclofène.
2 Picrotoxine
0,1 mg/kg
1
0
– 60 – 30 0 30 60 90 Minutes
Figure 4.25 - Effet des agonistes ou antagonistes GABA sur la sécrétion d’ACTH
(d’après Matheson, 1980)
4 - LE COMPLEXE HYPOTHALAMO-HYPOPHYSAIRE 173
HYPOTHALAMUS
Somatostatine (SRIF) (TRH) Thyreotrope releasing hormone
Feed-back court, – +
hypothalamo-hypophysaire Sur la réponse de la TSH à la TRH
HYPOPHYSE
CELLULES CIBLES
Figure 4.26 - Exemple d’un feed-back (négatif) endocrinien.
Relations hypothalamo-hypophyso-thyroïdiennes
174 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
7. LE “SEXE” DE L’HYPOTHALAMUS
Des expériences réalisées chez le rat (Pfeiffer, 1936 ; Harris, 1955-1970 ; Gorski,
1963-1978) ont mis en évidence une “période critique” de maturation de l’hypotha-
lamus, pendant laquelle la présence (chez le mâle) ou l’absence (chez la femelle)
d’androgène plasmatique déterminera le caractère continu (chez le mâle) ou cyclique
(chez la femelle) de la sécrétion de GnRH et influencera l’activité sexuelle de l’adulte.
• Si l’on injecte des androgènes à un rat nouveau-né femelle, la femelle devenue
mature n’aura pas d’ovulations.
• La castration ou l’administration d’anti-androgènes chez le rat nouveau-né mâle
entraîne chez l’adulte une sécrétion cyclique de FSH et de LH.
4 - LE COMPLEXE HYPOTHALAMO-HYPOPHYSAIRE 175
2000
1000
21j 8h 0h 0h 2h 3h 4h 6h Age
Int.ut. Ext.ut.
Figure 4.27 - Evolution du taux de la testostérone (+ dihydrotestostérone)
sérique au cours de la période périnatale chez le rat (d’après Corbier et coll., 1977)
Testostérone (ng/dl)
200
100
80
Femelle castrée
40
70
Mâle castré
60
Décharge normale
30
50
Prétraitement
40
20
30
20
10
10
–1 0 1 2 3 4 5 Jours 0 1 2 3 4 Jours
Figure 4.29 - Réversibilité de l’orientation du “sexe” de l’hypothalamus
chez le macaque rhésus (d’après Hodges, 1980)
Après une simple injection d’œstradiol (E2), le mâle castré de macaque présente une
élévation non-significative de LH plasmatique. En revanche, sous l’effet d’un
prétraitement qui mime la situation physiologique de la femelle (imprégnation par
l’œstradiol), l’injection d’œstradiol provoquera une élévation de la LH semblable chez
le mâle castré et la femelle castrée, et d’une intensité identique à la décharge cyclique
de la femelle normale.
4 - LE COMPLEXE HYPOTHALAMO-HYPOPHYSAIRE 177
Gly-Lys-Arg Arg
H2N COOH
SIGNAL ADH Neurophysine II Glucopeptide
1 23 32 36 129 170
Phe Glu
Tyr Asp
H2N
Cys S S Cys Pro Arg Gly
CONH2
Elle est essentiellement sécrétée par les neurones des noyaux supra-optiques du
tractus SOH, mais aussi dans les noyaux paraventriculaires. Elle est stockée dans la
pars nervosa.
Son injection détermine une rétention de l’eau, elle sera plus facilement objectivée
après une diurèse aqueuse par surcharge hydrique. Elle élève la pression artérielle,
mais de façon rapide et transitoire d’où le nom de vasopressine.
Son hypersécrétion (syndrome de sécrétion inappropriée d’hormone antidiurétique :
SIADH) entraîne une hyperhydratation de l’organisme avec hyponatrémie.
Aldostérone
ADH
TCD
⇒
6%
⇒
⇒
300
300
Segment proximal
⇒ ⇒
Aldostérone
200
Appareil
Segment distal juxta- ⇐
glomérulaire 300 Tube
Artériole collecteur
afférente 300
100
⇒
Artériole
⇐300
Glomérule ADH
efférente ⇐ ⇒
3% ⇒
600
400
600
Vasa recta
⇒
1000
⇐
800
1200 1200
H2O ⇒ K+, H+
Transports passifs K+ Na+
Transports actifs
Cl–, Na+
Figure 4.31 - Mouvements de l’eau et des sels dans le néphron
Les chiffres indiquent l’osmolarité en mosmoles (osmolarité du plasma = 300 mOsm).
En l’absence d’ADH, l’osmolarité de l’urine est de l’ordre de 100 mOsm à 400 mOsm.
R R
Gs AC ADH Gs AC
AMPc
PKA
8.2.4. Régulation
La sécrétion de l’ADH est mise en jeu par deux types de récepteurs :
• des osmo-récepteurs hypothalamiques, très sensibles, d’action très rapide :
l’accroissement de la pression artérielle (injection de solution hypertonique,
hémoconcentration) stimule la sécrétion d’ADH (fig. 4.33.a) avec un effet immé-
diat sur la diurèse (oligurie). La diminution de la pression osmotique entraîne une
inhibition de la sécrétion d’ADH, mais avec un effet retardé sur la diurèse
(fig. 4.33.b).
Ce ne sont pas les neurones sécréteurs eux-mêmes qui répondent à une élévation
de la tonicité du plasma sanguin par une séquence excitation-inhibition, mais
plutôt les neurones voisins à réponse monophasique (accélération de la décharge
après l’injection carotidienne de solution hypertonique). Entre ces deux types de
neurones, la synapse serait cholinergique.
La régulation est très sensible (une augmentation de l’osmolarité de 2‰ entraîne
la libération d’ADH), ce qui permet de maintenir l’osmolarité du plasma à
300 mOsm / l.
4 - LE COMPLEXE HYPOTHALAMO-HYPOPHYSAIRE 181
0
0 20 40 Minutes
a - Effet sur la diurèse de l’injection intracarotidienne (flèche)
d’une solution de chlorure de sodium hypertonique
100
Isotonique
50
Perfusion
0
0 2 4 6 8 10 Minutes
b - Effet sur l’activité électrique d’un neurone hypothalamique de la perfusion d’une
solution de chlorure de sodium hypertonique et d’une solution isotonique
Figure 4.33 - Rôle du facteur natrémique dans la sécrétion de l’ADH
(d’après Berthezène et coll., 1979)
2
Sérum salé
hypertonique ADH
1
Temps
Figure 4.34 - Réponse de la diurèse à une injection de sérum
salé hypertonique puis à l’ADH chez un sujet normal
4 - LE COMPLEXE HYPOTHALAMO-HYPOPHYSAIRE 183
Ejection du lait
Pression intramammaire
30 secondes
a - Activité électrique des neurones sécréteurs d’ocytocine au cours de la lactation
(d’après Poulain et Wakerley, 1982)
Enregistrement de l’activité électrique de trois neurones ocytocinergiques chez des rats
femelles anesthésiés, au cours de l’éjection du lait provoquée par la succion. Chaque
déflexion correspond à un seul potentiel d’action (spike). Les trois neurones ont été
enregistrés séparément, mais leurs réponses ont été alignées comparativement à
l’élévation de la pression intramammaire. L’un des neurones était situé dans le noyau
paraventriculaire ; les deux autres, dans le noyau supra-optique.
Cellule sécrétrice
Capillaire sanguin
Canal galactophore
Lumière de l'acinus
(globules de lait)
Cellule myo-épithéliale
Chez l’homme, les opiacés inhibent la réponse de l’ADH à des stimulus osmotiques,
mais la naloxone (antagoniste des opiacés) a peu d’effet sur la sécrétion basale de
vasopressine. En revanche, elle élève considérablement chez le rat la libération
d’ocytocine, par exemple à la suite d’une stimulation électrique (fig. 4.36).
ng/min 2,5
2,0
OCYTOCINE
1,5
St St
NALOXONE
1,0
0,5
VASOPRESSINE
0
10 20 30 40 50 Minutes
Figure 4.36 - Effet des opiacés sur les sécrétions neurohypophysaires
(d’après Bicknell et Leng, 1982)
La naloxone, inhibiteur des récepteurs aux opiacés, accroît la sécrétion d’ocytocine
provoquée par une stimulation électrique (St) de la pars nervosa (13 Hz). Elle n’a pas
d’action sur la réponse de la vasopressine.
Le tableau 4.3 montre des exemples, avec les propriétés correspondantes. Grâce à de
tels dérivés, on a pu identifier, dans le cas de la vasopressine, deux catégories
principales de récepteurs.
Tableau 4.3 - Potentialités biologiques de quelques analogues
artificiels de la vasopressine et de l’ocytocine
antidiurétique pur (quatre fois plus que l’AVP)
DDAVP [1 désamino-8 D Arg] - VP
pas d’activité vasopressine
9. LES PATHOLOGIES
DU COMPLEXE HYPOTHALAMO-HYPOPHYSAIRE
L’adénome somatotrope
Il réalise le tableau d’une maladie décrite en 1885 par Pierre Marie comme “une
hypertrophie singulière et non-congénitale des extrémités supérieures, inférieures et
céphaliques” dénommée acromégalie. Son incidence est de 3,3 pour 1 million, sa
prévalence de 6,9 pour 100 000 habitants.
Les manifestations cliniques, morphologiques s’expliquent par l’action de la GH
sécrétée en excès, mettant en jeu son effecteur périphérique, la somatomédine C
(IGF1), sur l’os, les cartilages, le tissu conjonctif, au niveau des extrémités mais
également au niveau de l’ensemble du revêtement cutané et des viscères.
Les signes cliniques
• Signes de l’excès de GH
– un prognatisme, avec hypertrophie de toutes les saillies du visage, notamment
des sinus frontaux et des arcades sourcilières, avec écartement de la denture,
réalise un faciès facilement reconnaissable pour l’observateur averti,
– les mains et les pieds sont élargis, la peau épaissie, avec nécessité de changer
de taille de gants et de chaussures, d’élargir les bagues,
– la colonne vertébrale n’est pas épargnée, avec déformation progressive du
tronc et évolution à un stade avancé vers la gibosité,
– l’hypertrophie des viscères (cœur, foie, rate, colon) est constante : associée à
une hypertension artérielle.
• Signes d’atteinte des autres secteurs
En cas d’adénome volumineux, compressif pour l’hypophyse saine, peuvent
s’observer :
– une aménorrhée chez la femme, une impuissance chez l’homme, témoins
d’un déficit de LR / FSH et de leurs glandes cibles ;
– une hypotension avec asthénie, une dépigmentation cutanée signant l’atteinte
du secteur corticotrope (ACTH) ;
– exceptionnellement, une insuffisance thyroïdienne (déficit thyréotrope).
• Signes cliniques de tumeur hypophysaire
Céphalées, amputation du champ visuel sont assez rares dans l’acromégalie dont
le diagnostic est habituellement précoce.
Les signes radiologiques
• Le cliché simple du crâne montre des modifications de la voûte du crâne, des
sinus et du maxillaire inférieur avec déformation de la selle turcique où siège
l’adénome hypophysaire.
• Le scanner, largement utilisé dans les années 1975-1990, a été supplanté à partir
de cette date par l’IRM.
• L’IRM (imagerie en résonance magnétique nucléaire) permet une analyse tridi-
mensionnelle de l’adénome, précisant son extension inférieure éventuelle vers le
4 - LE COMPLEXE HYPOTHALAMO-HYPOPHYSAIRE 189
Le traitement est représenté par la substitution des différents déficits utilisant non pas
les hormones antéhypophysaires (actives en intramusculaire seulement et entraînant la
formation d’anticorps inactivant leur action), mais les hormones des différentes
glandes périphériques (thyroïdiennes, surrénaliennes, gonadiques et plus récemment
somatotropes). Ce traitement substitutif est éventuellement complété, dans les insuffi-
sances hypophysaires ayant d’autres causes que le syndrome de Sheehan, par un
traitement de la cause lorqu’il y a tumeur (chirurgie, radiothérapie).
10. PSYCHO-NEURO-ENDOCRINOLOGIE
Cette nouvelle discipline est une approche intégrée de l’intrication entre les méca-
nismes psychologiques et neurobiologiques (Kalin, 1993) 19. Dans l’état actuel des
recherches que l’on peut attribuer à cette discipline, nous voyons se développer trois
secteurs :
• hormones et comportement,
• stress,
• hormones et vieillissement.
Le premier sera abordé dans ce chapitre. On peut prendre comme exemples les
rapports entre hormones et mémoire, entre hormones neurohypophysaires et
comportement sexuel (la relation entre hormones sexuelles et comportement est
connue depuis des temps immémoriaux et sera indiquée dans les différents chapitres
de la deuxième partie), ainsi qu’entre neuromédiateurs et troubles psychiques.
Le stress sera traité dans le chapitre sur les glandes surrénales (chap. 6, § 5).
ramine, le taux de la prolactine s’élève, à un même niveau l’hiver comme l’été, mais
plus bas chez les malades que chez les contrôles (fig. 4.37.a). Il en est de même pour
le cortisol, à la différence près que le taux de la cortisolémie diminue progressivement
après administration du placebo (fig. 4.37.b).
25 Printemps/Eté Automne/Hiver
Prolactine (ng/ml)
20
15
10
15
On peut en conclure que les patients souffrant de désordre affectif saisonnier pré-
sentent une diminution de l’activité sérotoninergique indépendante de la saison.
CHAPITRE 5
LA GLANDE THYROÏDE
1. CARACTÉRISTIQUES GÉNÉRALES
Elle constitue une glande impaire bilobée, plaquée à la face antérieure de la région
laryngo-trachéale. Elle pèse 25 à 30 g chez l’homme.
La glande thyroïde possède un métabolisme spécifique et une régulation comparables
à celle des autres glandes endocrines hypophyso-dépendantes, mais elle en diffère par
sa dépendance à l’égard de l’apport exogène d’iode, oligo-élément rare, dont le taux
varie d’un jour à l’autre dans l’alimentation. D’où des mécanismes de stockage et de
synthèse. Les rapports entre la thyroïde et l’iode ont été établis très tôt. C’est le cas
dans le goître endémique des “crétins des Alpes” dont l’eau de boisson est trop
pauvre en iode.
Rappel embryologique
La glande thyroïde constitue une ébauche de nature endoblastique, née du champ
mésobranchial de HIS, près de l’ébauche linguale. Elle est médiane et ne provient
donc pas d’une poche endobranchiale (fig. 5.1).
Histologie
L’organisation du parenchyme glandulaire est vésiculaire (fig. 5.2). Les vésicules (ou
follicules) sont composées d’un groupement sphérique de cellules appelées prin-
cipales. Ce sont ces cellules qui sécrètent T4 et accessoirement T3 (voir plus loin). La
cavité du follicule contient une substance dite colloïde, composée essentiellement
d’une glycoprotéine, la thyroglobuline ou Tg (PM 660 000). Cette substance est
élaborée en deux temps : la protéine est synthétisée dans l’ergastoplasme, le glucide
est associé à la protéine dans l’appareil de Golgi. La thyroglobuline est rejetée dans la
cavité du follicule après avoir été préalablement iodée (environ 1% d’iode), essen-
tiellement au niveau des microvillosités de la membrane apicale. Puis la thyro-
globuline iodée est reprise par pinocytose à l’apex de la cellule, protéolysée par les
lysosomes pour donner T4 et T3 qui seront excrétés dans les capillaires. C’est une
synthèse à double courant, une activité cellulaire à double polarité (voir fig. 5.3).
198 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
Processus
maxillaire
I I
Conduit
1ère 1ère auditif Recessus tubo-tympanique
II externe II
2e Amygdale palatine
2e
III III Glande parathyroïde
3e inférieure
3e
IV Sinus
4e Thymus
4e cervical IV
5e
Glande parathyroïde
supérieure
Poches Poches
ectobranchiales endobranchiales Corps ultimo-branchial
Trompe d'Eustache
Amygdale palatine
Corps ultimo-branchial
Thymus
Intestin antérieur
Carotide externe
Carotide interne Os hyoïde
Artère thyroïdienne Cartilage thyroïde
supérieure Pyramide de Lalouette
Carotide primitive Lobe latéral gauche
Face antérieure
a - Le corps thyroïde
Plaquées contre les cellules principales, des cellules en position parafolliculaire dites
cellules C sont à l’origine de la calcitonine, qui est impliquée dans la régulation du
métabolisme phosphocalcique (chap. 8). Elles proviennent embryologiquement du
corps ultimo-branchial, c’est-à-dire de la partie ventrale de la 5e poche endobranchiale.
Vascularisation et innervation
Il faut noter l’importance des artères thyroïdiennes (issues de la sous-clavière et de la
carotide externe) à disposition teminale. Elles assurent l’un des débits sanguins les
plus élevés de l’organisme : 5 l / h, soit deux fois plus que le rein, à poids égal de
tissu.
200 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
2.2. EXPÉRIMENTATION
2.2.1. La thyroïdectomie
Elle peut être :
– chirurgicale : ablation de la glande,
– chimique : par des antithyroïdiens de synthèse,
– ou physique : par une dose cytotoxique d’*I (iode radioactif).
• La thyroïdectomie chirurgicale : elle n’est aisée que lorsque les parathyroïdes ne
sont pas trop proches du corps thyroïde (chez les Herbivores). Elle reproduit le
tableau de myxœdème, sans le goître. Elle varie en fonction de l’âge auquel
l’opération est pratiquée. Chez l’enfant, on observe des troubles de la croissance et
une altération plus ou moins irréversible du développement cérébral (crétinisme
thyroïdien).
• La thyroïdectomie chimique : par la thiourée ou le thiouracile. Les cellules
thyroïdiennes ne peuvent fabriquer d’hormones spécifiques, d’où un double effet :
– réalisation d’un syndrome myxœdémateux, comme après ablation chirur-
gicale ;
– développement d’un goître, par hypersécrétion de TSH (effet feed-back).
• La thyroïdectomie physique : l’administration d’une dose destructive d’iode radio-
actif (131I par exemple) lèsera spécifiquement les cellules thyroïdiennes.
Les Perennibranches (axolotl, necturus, protée) sont des espèces néoténiques (des
têtards qui ont acquis la possibilité de se reproduire). L’hormone thyroïdienne de
Mammifère va provoquer la métamorphose de l’axolotl et sa transformation en
amblystome, espèce connue dans les lacs d’Amérique latine. Mais elle n’a pas
d’effet sur le protée ou le necturus dont les tissus ne possèdent pas la capacité de
réagir aux hormones thyroïdiennes (l’effecteur n’est pas “compétent”).
TRH Hypothalamo-
hypophyse
Capillaire
50 à 200 µg I–/jour
TSH
+ Catheptase
Intestin
T4 HO O CH2
I–
K+
T3 HO O CH2
DIT
Thyroglobuline
Cycle intrathyroïdien de l'iode
+ T3 + T4
MIT
Cycle entéro-hépatique
Désiodases
Thyroglobuline Colloïde
Synthèse
intracellulaire CH2 OH
(ergastoplasme
+ dictyosome)
Iodation Iodation
intracellulaire intracolloïde
(?)
I– I2
+ – + –
Peroxydase
T3 + T4 = 70 à 80% du PBI TSH TSH NH2
+ globuline α = TBG thiourée S=C
Chlorates Thiourée NH2
O
perchlorates thiouracile
thiocyanate HN I–
Iodures S 20%
~1 µg/100 ml
Acide pyruvique H
acide acétique
Utilisation
Foie Iodémie 100 µg/jour
6 à 12 µg/100 ml d'iode
T3 Acide
tétraiodothyro
+ I–
-pyruvique
T4 -acétique
TRIAC
Désamination TETRAC
oxydative
15 µg/jour
Chez le rat, 50% d’un iodure radioactif (*I) sont incorporés dans les 2 min qui
suivent une injection intraveineuse. D’abord sous forme de *MIT, puis de *DIT et
seulement plus tardivement sous forme de *iodothyronines (l’iode utilisé est un
traceur radioactif : 131I).
La thyroglobuline qui a été sécrétée par la cellule est halogénée par l’iode moléculaire
en partie à l’apex de la cellule. La fixation de l’iode a lieu sur les groupements
tyrosiniques de la thyroglobuline.
Soit RH2 la l-tyrosine :
RH2 + I2 → IH + RHI (monoiodotyrosine, MIT)
catalysée par une iodure-peroxydase
RHI + I2 → IH + RI2 (diiodotyrosine, DIT)
catalysée par la même enzyme
Toujours au sein de la tyroglobuline, il se forme finalement (fig. 5.4) :
• de la thyroxine ou tétraiodothyronine (T4) par condensation de deux résidus de
DIT ;
• T3 ou 3,5,3’triiodothyronine par condensation intramoléculaire entre un résidu de
DIT et un résidu de MIT.
OH OH
3iodotyrosine 3,5diiodotyrosine
I 4 = MIT I 4 I = DIT
3 5 3 5
2 6 2 6
1 1
OH OH
CH2 CH2
I 4' I 4' I
O O
I 4 I I 4 I
3 5 3 5
2 6 2 6
1 1
Si l’iodation des résidus tyrosyls est un processus rapide (quelques minutes), les
réactions de condensation des MIT et DIT entre eux demandent plusieurs heures.
La thyroglobuline iodée est réabsorbée par pinocytose (endocytose), par les cellules
thyroïdiennes donnant des vacuoles de résorption qui fusionnent avec des lysosomes.
L’incorporation d’iode par les thyrocytes est assurée par un symport sodium-iode
(NIS). Cette incorporation, qui se réalise contre un gradient électrochimique, nécessite
de l’énergie (Kohrle, 1999). La TSH stimule l’activité du NIS. Des variations, d’ori-
gine génétique ou non, de l’expression du NIS ont été observées dans différents types
de pathologie thyroïdienne (hypothyroïdisme congénital, thyroïdite d’Hashimoto,
maladie de Basedow).
T3
Récepteur c-erb Aα (5-D)
ADN
Cellule
cible
+
Synthèse protéique
Effets cellulaires
Actions immédiates
Temps de latence : quelques minutes
• Activation de la respiration mitochondriale
• Activation de la synthèse d’ATP
• Activation de la translocase
Mécanismes proposés
• Augmentation du pool de calcium mitochondrial
• ADP-ribosylation d’une protéine de la membrane interne
• Modification allostérique d’une enzyme de la membrane interne
Actions rapides
Temps de latence : quelques heures
• Modification de la composition lipidique de la membrane interne induisant :
– une augmentation de la fuite des protons
– une stimulation de l’activité de plusieurs enzymes et transporteurs mito-
chondriaux
• Activation rapide de l’expression du génome mitochondrial
Enzymes respiratoires
mitochondriales 20-30 50-60
T3
AMPc
+ –
Différenciation
La thyroïde fixe rapidement les iodures après leur absorption digestive. Environ
100 µg d’I– sont fixés chaque jour par une glande à l’état d’équilibre. Sur les 25 mg
d’I du corps humain, on en retrouve 30 à 50% dans la glande thyroïde (concentration
près de 1 300 fois supérieure à celle des autres tissus), soit de 9 à 12 mg.
Thyroxine libre
1 2 3 4 5 6 µg/100 ml de sérum
75% de T4 est liée à la TBG. T4 présente une affinité plus faible pour TBPA
(thyroxin binding prealbumin) de PM 70 000, et plus faible encore pour la sérum-
albumine. T3 peut se fixer à ces mêmes vecteurs, mais avec une affinité 2 beaucoup
plus faible. Les hormones libres constituent environ 0,4% de la T3, et 0,02% de la T4.
Autrement dit, la quantité de T3 libre est peu différente de celle de T4 libre. Seules les
hormones libres peuvent agir sur les cellules (fig. 5.8). T3 a, par rapport à T4 :
– une action plus rapide ;
– une demi-vie plus brève ;
– un espace de diffusion plus grand (40 l au lieu de 10 l) ;
– une activité biologique cinq fois supérieure à celle de T4.
1 Son taux augmente sous œstrogènes endogènes (grossesse) ou exogènes (pilule) par
augmentation de la synthèse hépatique de la TBG.
2 – TBG a une affinité dix fois plus faible pour T3. Sa concentration dans le plasma est de
12 mg / l.
– TBPA fixe 15% de T4. Sa concentration dans le plasma est de 300 mg / l.
– L'albumine fixe de façon non spécifique 10% de T4.
5 - LA GLANDE THYROÏDE 211
TBG TBPA
Electrophorèse
γ β α A
Protéines porteuses
Figure 5.8 - Liaison des hormones thyroïdiennes avec leurs protéines de transport
TBG : thyroxin binding globulin ; TBPA : thyroxin binding prealbumin
6. EPREUVES FONCTIONNELLES
DE L’ACTIVITÉ THYROÏDIENNE
Toutefois, cette méthode a perdu beaucoup de son intérêt depuis que l’on dispose de
dosages hormonaux fiables.
• Courbe normale (euthyroïdie) :
2 h : 5 à 25% ; 6 h : 10 à 40% ; 24 h : 20 à 60% ; 48 h : 20 à 60%
• Courbe basse :
Elle s’observe dans le myxœdème, mais aussi dans la saturation de la thyroïde
par l’iode, après usage d’antithyroïdiens ou dans l’insuffisance hypophysaire.
L’épreuve de stimulation à la TSH (test de Querido) consiste en une injection
5 - LA GLANDE THYROÏDE 213
Thyroïde normale
TSH (µU/ml)
16
200 µg TRH
14 Hommes (12)
Femmes (17)
12
10
0 10 60 120 Minutes
Figure 5.12 - Réponse à la TRH chez des sujets normaux
(d’après Mornex et Berthezène, 1974)
– récepteur couplé à l’adénylate cyclase, via une protéine Gs pour les effets
hormonaux de la TSH, aboutissant à la libération de T3 et T4 (fig. 5.13) ;
– récepteur dont l’activation induit une augmentation de la teneur cytoplasmique
en Ca2+ pour des effets trophiques sur la croissance de la cellule thyroïdienne.
• Des aliments tels que les choux, les tourteaux, les rutabagas contiennent des
substances dont l’action est voisine de celle du thiouracile. Ce sont des aliments
“goîtrigènes”, l’hypothalamo-hypophyse réagit à la diminution des hormones
thyroïdiennes dans le plasma par une hypersécrétion de TSH.
2000
Activité adénylate cyclase (% valeur basale)
1600
1200
800
400
9. LA MALADIE DE GRAVES-BASEDOW :
UNE MALADIE AUTO-IMMUNE
1. CARACTÉRISTIQUES GÉNÉRALES
Chez les Mammifères, elles constituent deux glandes situées au-dessus des reins et
pèsent chacune de 4 à 6 g chez l’homme.
1.1. HISTORIQUE
Elles ont été découvertes en 1543 par Eustachi et appelées capsules surrénales. En
1855, Addison décrit le syndrome d’insuffisance surrénalienne (par tuberculose de la
glande) auquel on a donné son nom.
L’interprétation d’Addison est confirmée par les expériences de Brown-Séquard en
1856 : la surrénalectomie s’avère mortelle chez l’animal. Les travaux portent alors
plutôt sur la sécrétion du principe hypertenseur, isolé en 1901 : l’adrénaline. Puis les
écoles de Kendall et Reichstein, autour des années 1930, font connaître les stéroïdes
du cortex surrénalien.
1.2. GÉNÉRALITÉS
Suprarénales chez les Mammifères et les Oiseaux, ces glandes révèlent morpho-
logiquement leur dualité chez les Vertébrés inférieurs où l’on distingue un organe
interrénal pair (ou médian et impair), correspondant au cortex surrénal des
Mammifères, et des corps suprarénaux, généralement échelonnés le long des chaînes
ganglionnaires sympathiques et correspondant à la médullo-surrénale des Mammi-
fères (fig. 6.1).
La glande surrénale est en effet composée de deux parties bien distinctes du triple
point de vue embryologique, histologique et physiologique. Leur parenté paraît artifi-
cielle, mais les relations anatomiques (vascularisation) déterminent des relations
physiologiques privilégiées (action des glucocorticoïdes sur la méthylation de la
noradrénaline).
222 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
Rein
Tissu céphalique
chromaffine
Glande
interrénale
Corpuscules
de Stannius
Ganglion
sympathique Ebauche
Aorte médullaire
Ebauche Aorte
corticale Ebauche
corticale
Racine dorsale
du mésentère
Œsophage
Epithélium
germinal Gonade
Zone fasciculée
Zone réticulée
Epithélium cœlomique
Figure 6.2 - Embryogenèse de la glande surrénale chez le Mammifère
2. LE CORTEX SURRÉNAL
2.1. DONNÉES ANATOMO-CLINIQUES ET EXPÉRIMENTALES
2.1.1. Observations anatomo-cliniques
• Syndrome d’insuffisance surrénalienne globale : la maladie d’Addison
C’est un syndrome caractérisé par :
– la mélanodermie, pigmentation diffuse brune ou café au lait ;
– l’asthénie, maître-symptôme de l’insuffisance surrénalienne. C’est essen-
tiellement une fatigabilité rapide, plutôt qu’une fatigue, l’asthénie est à la fois
physique et psychique ;
– des troubles digestifs, génitaux…
Du point de vue métabolique :
– métabolisme minéral :
- une hyponatrémie à 135 mEq / l et au-dessous, accompagnée d’hyper-
natrurie (normalement 140 ± 2 mEq / l, soit 35 à 45 mmoles de Na+ par
litre d’eau plasmatique) ;
- une hyperkaliémie à 6 mEq / l et au-dessus (au lieu de 4,6 ± 0,4 mEq / l) ;
– métabolisme glucidique et lipidique : de l’hypoglycémie et de l’hypocholes-
térolémie ;
– une diminution des 17-hydroxystéroïdes urinaires (jusqu’à < 1 à 2 mg au lieu
de 3 à 8 mg) ;
– un test de Thorn (épreuve de stimulation du cortex surrénal) négatif. Mais
plutôt que de l’ACTH, il vaut mieux utiliser la 1-24 corticotrophine retard =
Synacthène® ;
– un cortisol plasmatique abaissé (< 80 ng / ml), qui n’augmente pas après
Synacthène®, et une élévation de l’ACTH plasmatique ;
– une aldostérone basse et une activité rénine élevée.
Le malade non-traité meurt en 6 à 24 mois dans un tableau de collapsus circu-
latoire et de défaillance rénale. Le traitement constitue l’un des succès de l’hormo-
nothérapie substitutive, qui comporte généralement un minéralocorticoïde
(la 9 α-fluorohydrocortisone, cinq fois plus active que l’acétate de désoxycortico-
stérone DOC) et un glucocorticoïde, sous forme d’hydrocortisone. La pigmenta-
tion n’est cependant pas réversible.
L’hyperfonctionnement de la glande est rarement global, il se traduit en général par
des syndromes correspondant à l’hypersécrétion d’un seul type cellulaire.
• Hyperaldostéronisme primaire ou syndrome de Conn (1954)
Lié à un adénome de la zone glomérulaire ou à une hyperplasie surrénale
bilatérale, il provoque une perturbation du métabolisme de l’eau et des sels.
6 - LES GLANDES SURRÉNALES 225
Cliniquement, on observe :
– une hypertension artérielle permanente ;
– des parésies musculaires liées à la baisse de la concentration du potassium
cellulaire ;
– une hyperexcitabilité musculaire, avec au maximum des crises de tétanie (par
alcalose ?).
La surcharge en aldostérone entraîne :
– une hypokaliémie ;
– une rétention sodique modérée : hypernatrémie ou natrémie normale ;
– de l’alcalose, par fuite urinaire d’ions H+ ;
– une fuite potassique : il y a hypokaliurie ; du point de vue urinaire, la diurèse
potassique va l’emporter sur la rétention sodique d’où une polyurie d’urines
alcalines.
L’aldostéronurie est multipliée par 20 ou par 30, l’activité rénine est abaissée en
régime normosodé.
• Surcharge en glucocorticoïdes donnant un syndrome de Cushing
C’est la maladie de Cushing si l’hypercorticisme est secondaire à un dérèglement
hypothalamique avec ou sans adénome hypophysaire. Mais il peut être consécutif
à un hypercorticisme primaire (tumeur primitive de la surrénale).
Les signes cliniques comportent :
– une obésité de la face et du tronc ;
– un faciès élargi et coloré ;
– une hypertension artérielle, constante mais modérée ;
– une amyotrophie avec asthénie (par catabolisme azoté).
Les signes biologiques comportent :
– une sécrétion d’hydrocortisone (cortisol) multipliée par 2 à 10 (plus de
250 mg / jour), avec perte du rythme circadien ;
– une hyperglycémie discrète à jeun ou, dans 80% des cas, une hauteur
anormale de la flèche d’hyperglycémie provoquée (diabète dans 1/4 des cas) ;
– de l’éosinopénie et de la lymphopénie (parfois même absence d’éosinophiles) ;
– une augmentation des 17-OH, le taux des 17-cétostéroïdes est normal ou
légèrement élevé.
• Hyperplasie surrénale congénitale
C’est une des plus fréquentes endocrinopathies chez l’enfant (1 sur 5 000 nais-
sances). Un déficit enzymatique réalisera une hyperplasie surrénale congénitale
avec virilisation chez l’enfant. On distingue plusieurs types suivant le niveau du
blocage enzymatique :
– déficit en 21-hydroxylase (90% des hyperplasies congénitales de l’enfant) ;
– déficit en 11 β-hydroxylase, plus rare (5%) et dont l’hyperandrogénie est
moins sévère ;
226 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
– déficit en 3 β-OH-déshydrogénase ;
– ou des formes encore plus rares, tel le bloc de la 20-22 desmolase.
Les conséquences cliniques (par hypersécrétion d’ACTH) seront :
– hypertrophie du clitoris chez la fille ; fréquence des formes frustes à révélation
tardive par un hirsutisme ;
– pseudo-puberté précoce chez le garçon, avec avance staturale pendant les
premières années de la vie.
2.1.2. Expérimentation
La surrénalectomie totale entraîne la mort dans toutes les espèces. Elle survient 2 à
10 jours après l’intervention chez le cobaye, le chien et le chat. Elle est presque
toujours causée par les perturbations du métabolisme hydrominéral. Elle sera retardée
par l’addition de sel à l’eau de boisson et évitée par des injections répétées de DOC
(désoxycorticostérone) ou d’aldostérone.
La suppression de la sécrétion d’aldostérone provoque une rétention potassique et une
fuite du CINa (non-réabsorption du Na+ dans le tubule rénal). L’hypernatrurie
entraîne une hyponatrémie qui provoque une baisse de la pression osmotique des
liquides extracellulaires, d’où un flux d’eau des liquides extracellulaires vers les
cellules avec comme conséquences : la baisse de la volémie, une hémoconcentration
secondaire et une augmentation de la viscosité sanguine. La baisse de la volémie
provoque une défaillance circulatoire par :
• réduction de la pression artérielle ;
• réduction du débit cardiaque global.
Ces réductions entraînent au niveau du rein :
• une réduction de la pression de filtration glomérulaire ;
• une réduction du débit plasmatique rénal d’où une oligurie ou même une anurie.
Le débit urinaire n’est plus suffisant pour assurer l’élimination des produits du
catabolisme protidique. Il y a élévation de l’urémie et décès par défaillance cardiaque
et rénale.
Il est également possible de noter avant le décès des troubles dus à l’absence de
glucocorticoïdes :
• une opsiurie (retard à l’élimination de l’eau lors d’une surcharge hydrique) ;
• de l’hypoglycémie, objectivée en cas de jeûne, d’exercice musculaire, de froid ;
• une sensibilité accrue à l’insuline.
Les troubles de l’absorption intestinale du glucose doivent être rapportés au désé-
quilibre hydrominéral par baisse de la concentration du Na intracellulaire. Quant à
l’asthénie, elle est liée en partie, mais pas uniquement, à l’appauvrissement en réserves
glucidiques. La pigmentation, qui apparaît lors de l’insuffisance surrénalienne
installée progressivement chez l’addisonien, n’apparaît pas après surrénalectomie.
6 - LES GLANDES SURRÉNALES 227
1 Une fraction non négligeable des éléments de cette chaîne de biosynthèse existe sous une
forme sulfatée (Baulieu, 1965), principalement la DHEA, dont le sulfate DHEA-S pourra
être converti en œstrogènes par le placenta.
228 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
Esters de cholestérol
M
CH3 CH3
Cholestérol CH3 NADPH + NADP+ CH3
H+ + O2
H3C H3C O
Acétate
1
Desmolase
Prégnénolone
HO H3C CH3 HO
NAD+
NADPH + H+ + O2 RE
17 α-hydroxylase 3'
RE NAD+ 2 NADH + H+
O Aldostérone
Cortisol
(composé F) O
Androgènes
3,1 à 9 µmol/l
- sulfate DHA 15 mg
2,8 à 9,7 µmol/l
- DHA 10,2 à 23,6 nmol / l 5 mg
- ∆4-androstène-dione 3 à 8 µmol/l 2 mg
4 à 9 µmol/l 4 mg
- 11 β-hydroxy-
5 à 10 mg ×2 6-8 h
androstène-dione
Cette sécrétion est rythmique chez le rat, ainsi que le montre le tableau suivant.
␥-MSH ACTH
LP
Membrane R R
X? AC Gs
AMPc ATP
+ +
PKA
Endosome LDH
HDL
Liposome AG
Chol + +
Cholestérol Cholestérol
estérase estérase
inactive active
AG Esters du
+ cholestérol
Cholestérol Cholestérol
Prégnénolone DBI
PTBR ?
17 α-OH-prégnénolone
StAR
17 α-OH-progestérone Prégnénolone
Réticulum
endoplasmique Mitochondrie
Les deux hormones stimulent, via la mise en jeu d’un récepteur (R) couplé à une
protéine Gs (ACTH) et à un intermédiaire inconnu (γ-3-MSH), l’incorporation de
lipoprotéines (LP) dans la cellule de la zone fasciculo-réticulée de la surrénale.
L’action de la cholesterol ester hydrolase conduit à la production de lipoprotéines de
haute (HDL) et basse densité (LDL), puis d’acide gras (AG) et de cholestérol.
6 - LES GLANDES SURRÉNALES 231
µg/ml
dans des fractions de plasma
Concentration du cortisol
Fraction libre
0 µg/100 ml
40 80
Cortisol plasmatique total
Figure 6.5 - Distribution du cortisol plasmatique entre les fractions libres,
liée à la transcortine (CBG) et liée à l’albumine selon ses concentrations
dans le plasma chez l’homme (d’après Ballard, 1979)
2.2.4. Catabolisme
La majeure partie du cortisol plasmatique (90%) est liée à la CBG. C’est une liaison
réversible qui règle l’action physiologique de l’hormone. C’est la forme libre
(susceptible de pénétrer dans la cellule) qui est la forme active (fig. 6.6).
La dégradation des hormones est très rapide. La demi-vie du cortisol injecté en I.V.
est de 95 à 130 min chez l’homme. La moitié de l’aldostérone administrée disparaît
du plasma en 20 à 50 min chez l’homme, en 28 min chez le chien. De 1 à 5% des
hormones surrénaliennes passent directement dans les urines (forme libre) 3. Le reste
est catabolisé par le foie où les hormones stéroïdes donnent des dérivés glucurono- et
sulfo-conjugués solubles. Un trouble hépatique de la conjugaison ou de la dégradation
pourrait entraîner un syndrome périphérique d’hyperfonctionnement.
Les catabolites sont excrétés par les urines.
• Le cortisol libre (taux normal = 20-100 µg / jour) est un bon reflet du cortisol libre
plasmatique.
• Les 17-hydroxystéroïdes (en C21) représentent la forme principale d’excrétion
des glucocorticoïdes (en fait, du cortisol). L’hydrogénation dans le foie donne
essentiellement des tétrahydrostéroïdes (cortol, cortolone), ou même des
hexahydrostéroïdes qui sont éliminés sous forme glucurono-conjuguée. Taux
normal : 20-100 µg / jour.
• les 17-cétostéroïdes (en C19) : l’androstérone et l’étiocholanolone sulfo- et glucu-
rono-conjugués sont les principales formes d’élimination des hormones andro-
gènes. Mais aussi d’une partie (1 à 5%) des métabolites du cortisol (coupure de la
chaîne 20-22). Ils constituent un critère grossier de l’activité corticosurrénalienne.
Chez la femme, ils correspondent aux seuls androgènes surrénaliens : 5 à 15 mg
et chez l’homme, aux androgènes surrénaliens et testiculaires : 10 à 25 mg, soit
2/3 pour la surrénale et 1/3 pour le testicule. Le sulfate de DHA (DHA-S), qui est
exclusivement d’origine surrénalienne, représente 15% des 17-cétostéroïdes
totaux. Taux normal : 1-3 µg / ml (0,5 à 2 µg chez la femme, 1 à 3 µg chez
l’homme). Il est éliminé en partie sous forme libre (sulfate de DHA), en partie
après transformation en androstène-dione 4 (fig. 6.7).
CH2OH
CH3
HO
H3C O
OH
Cortisol
O
1 2
CH2OH CH2OH
CH3 CH3
HO O
H3C O 3 H 3C O
OH OH
O 6 β-hydroxycortisol O
Cortisone
OH 3'
CH2OH CH2OH
CH3 CH3
HO O
H3C O H3C O
OH OH
CH2OH CH2OH
CH3 CH3
HO O
H3C O H3C O
OH OH
3 α - 5 β-tétrahydrocortisol HO 3 α - 5 β-tétrahydrocortisone
HO
H H
5 5'
CH2OH CH2OH
CH3 H CH3
HO O H
H3C OH H 3C OH
OH OH
HO 20 β(ou α)-cortol HO
20 β(ou α)-cortolone
H H
6 6'
CH3 CH3
HO O O O
H3C H3C
11 β-hydroxyétiocholanolone 11 céto-étiocholanolone
HO HO
H H
Adulte normal
20
15
17-hydroxystéroïdes
10
Aldostérone ~ 5 mg
Cholestérol
Cortisol 5
C27 C21 17-OHS
Corticosté
C19 Co rone
rtis
Androgènes ol
20
C18
Œstrogènes 15
17-cétostéroïdes
10 = 8-25 mg
= 6-10 mg
5
17-CS
2.3.1. L’aldostérone
Cette hormone minéralocorticoïde contrôle les échanges entre le Na+ du tube rénal
distal et le K+ qui a été filtré, puis réabsorbé dans le tube contourné proximal. Elle
contrôle aussi les échanges Na+ / H + . Elle provoque : rétention sodique et
mobilisation du potassium, d’où hypernatrémie et hypokaliémie.
Elle entraîne une alcalose extracellulaire par transfert d’ions H+ du milieu intérieur
vers la cellule. L’excrétion rénale des ions H+ est accrue, mais les urines restent
alcalines par augmentation de l’ammoniogenèse 5.
L’action de l’hormone (injectée par voie rénale) nécessite un temps de latence
d’environ 20 à 60 min.
Elle agit aussi au niveau de la muqueuse intestinale, des glandes sudoripares
(modifiant le taux des électrolytes de la sueur) et des glandes salivaires.
5 L'action de l'aldostérone sur la diurèse aqueuse est complexe, et finalement peu importante.
La DOC favorise davantage l'œdème (rétention d'eau interstitielle) que l'aldostérone. En
effet :
- par action directe sur le néphron, l'aldostérone est légèrement diurétique (diurèse par fuite
potassique) ;
- en élevant la natrémie, l'aldostérone stimule indirectement la sécrétion d'ADH ;
- mais en favorisant une hypervolémie secondaire, l'aldostérone inhibe la sécrétion d'ADH.
6 - LES GLANDES SURRÉNALES 235
6 Il n’y a qu’une seule classe de récepteurs à haute affinité (KD = 1,6 nmol / l). Environ 3 600
sites sont présents sur chaque cellule corticosurrénale.
6 - LES GLANDES SURRÉNALES 237
Endothélines
ne
te n si
g io Fa
cte
- an u
ne
rs
i
én
de
r
Dopamine
me
cro
Adrénaline Somatostatine
Systè
issa
Neuropeptide Y
nce
Substance P
Sérotonine
Acétylcholine Vasopressine
VIP α-MSH
γ-MSH
β-LPH
CRF e s
kin
S ér ANF rleu
o to n Inte
in e
ine
Cor ticostat
Régulation systémique
• Le système rénine-angiotensine ou SRA
Il paraît être le facteur prédominant. Les cellules juxtaglomérulaires (fig. 6.9),
présentes dans l’artériole afférente du glomérule rénal et dans la portion qui lui est
contiguë du tubule distal (macula densa), sécrètent la rénine 7.
Tube proximal
Glomérule
Tissu intercapillaire
7 L’activité rénine plasmatique (ARP) est une mesure d’une grande importance pour apprécier
le caractère primaire (ARP basse) ou secondaire (ARP élevée) d’un hyperaldostéronisme.
6 - LES GLANDES SURRÉNALES 239
Celle-ci est une enzyme de PM 40 000, qui transforme in situ une globuline
α-plasmatique de 57 000 daltons, l’angiotensinogène, synthétisée par le foie, en
un décapeptide, l’angiotensine I. Une enzyme de conversion, présente dans le rein,
le poumon et le plasma, détache alors deux aminoacides de l’angiotensine I
et produit l’angiotensine II 8 , physiologiquement active, mais à vie brève
(t 1/2 = 90 s), qui est un puissant vaso-constricteur, et un stimulant de la sécrétion
des cellules glomérulaires du cortex surrénal. Cette dernière action est modulée
par la somatostatine (fig. 6.10 et 6.11).
REIN
β-bloquants
Rénine
Angiotensine I
Aminopeptidase
Peptides inactifs
Figure 6.10 - Les inhibiteurs du système rénine-angiotensine
8 Sous l'effet d'une aminopeptidase A, présente dans le plasma, le rein, les surrénales,
l'angiotensine I et l'angiotensine II peuvent être clivées en angiotensine III. L'octopeptide
dérivé de l'angiotensine II est un vaso-constricteur beaucoup moins puissant que l'angioten-
sine II, mais il paraît aussi efficace sur la sécrétion d'aldostérone.
240 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
avec l’ADH (rôle synergique) et avec l’ANF ou facteur natriurétique atrial – voir
le chapitre 9, § 4 (actions antagonistes). Son taux plasmatique est d’environ
20 ng / l.
Le SRA (système rénine-angiotensine) apparaît donc comme un système circulant
avec trois composants : la rénine sécrétée par le rein, l’angiotensinogène par le foie
et l’enzyme de conversion par le poumon. Mais on a découvert dans plusieurs
organes, le cerveau, la surrénale, l’utérus, la paroi artérielle et même le cœur, des
systèmes rénine-angiotensine II à action locale.
Les facteurs qui conditionnent la sécrétion de rénine sont la pression artérielle, la
natrémie et le système nerveux adrénergique :
– La diminution de la pression artérielle dans l’artériole afférente glomérulaire
augmente la sécrétion de rénine et donc la sécrétion d’aldostérone : les cellules
juxtaglomérulaires présentes dans l’artériole afférente et au contact du tubule
distal constitueraient des baro-récepteurs.
– La diminution de la natrémie augmente la sécrétion de rénine : ce sont les
cellules de la macula densa (voir fig. 6.9), sensibles à la variation du taux du
Na intratubulaire, qui constitueraient des osmo-récepteurs. L’inhibition par un
β-bloquant (propanolol) permet de supposer l’existence de β-récepteurs
adrénergiques.
• Le potassium (K+)
Bien que l’ion K+ ne soit pas un stimulus physiologique, les cellules de la zone
glomérulaire sont très sensibles in vitro à ses variations, pour des concentrations
allant de 3 à 10 mM. La sécrétion d’aldostérone varie dans le même sens que la
kaliémie. Le potassium agirait directement sur la phase initiale de la biosynthèse
de l’aldostérone, ainsi que sur la 11 β-hydroxylase. Si l’apport alimentaire varie
de 60 à 0 mEq Na / jour, on observe une élévation importante de l’aldostéronurie.
Pour un apport alimentaire > 60 mEq Na / jour, l’aldostéronurie est basse et stable
(5 à 8 µg / jour). Le taux de Na+ sanguin n’agirait que par voie indirecte.
Le K+ augmenté (ou le Na+ diminué) provoque une augmentation de la sécrétion
d’aldostérone. Le K+ diminué (ou le Na+ augmenté) provoque une diminution de
la sécrétion d’aldostérone. Comme l’aldostérone entraîne une rétention sodique et
une fuite potassique, on voit que les taux du Na+ et du K+ sanguins ont un effet
de rétro-contrôle sur la sécrétion d’aldostérone.
Le mécanisme est mal connu :
– l’élévation du K+, en dépolarisant la membrane, permet aux canaux ioniques
dépendants du voltage de s’ouvrir, entraînant une augmentation de la concen-
tration intracellulaire du calcium,
– mais le Na+ agit surtout par action indirecte, les changements de concentration
du sodium entraînent, dans les espaces extracellulaires, des variations du
facteur volémique.
6 - LES GLANDES SURRÉNALES 241
• La volémie
La baisse de la volémie par hémorragie, hémoconcentration… entraîne une aug-
mentation de la sécrétion d’aldostérone. Ce mécanisme est relativement indé-
pendant de la concentration en K et si, éventuellement, ces deux facteurs varient en
sens inverse, la régulation des électrolytes sera sacrifiée à celle des volumes. Par
exemple, une surcharge hydrique (+ ADH, pour stabiliser cette surcharge)
provoque, malgré la baisse de la natrémie, une diminution de la sécrétion
d’aldostérone. Les récepteurs de la volémie sont localisés dans l’oreillette droite, la
veine cave inférieure et la jonction thyrocarotidienne. L’influx est transmis au
système nerveux central par les X (pneumogastriques).
• L’ACTH
Chez le rat, l’ACTH est in vitro le plus puissant sécrétagogue connu. Mais, chez
l’homme, l’hypophysectomie réduit seulement de 10 à 20% la sécrétion
d’aldostérone.
• Le facteur natriurétique atrial (atrial natriuretic factor ou ANF)
Il diminue la sécrétion d’aldostérone induite par l’ACTH ou l’angiotensine II. Cet
effet serait assuré à la fois par une phosphodiestérase sensible au GMPc et par une
action directe sur les canaux calciques.
Régulation paracrine (Gallo-Payet, 1993)
Les catécholamines de la médullo-surrénale stimulent la sécrétion d’aldostérone en
empruntant la voie de l’AMPc. Dans les situations de stress, certains peptides ou
neurotransmetteurs agissent sur la sécrétion d’aldostérone (aussi bien que sur celle du
cortisol), soit en la stimulant (acétylcholine, VIP, enképhalines…) via une augmenta-
tion d’AMPc, soit en l’inhibant (neuropeptide Y, somatostatine) via une protéine de
type Gi (fig. 6.11).
Parmi les principaux facteurs susceptibles d’agir sur la sécrétion d’aldostérone : le
facteur de croissance plaquettaire (PDGF), la sérotonine, les endothélines de types II
et III, le facteur de nécrose tumorale (TNF).
Cette régulation est favorisée par la présence de rayons médullaires qui mettent en
contact étroit cellules chromaffines et cellules corticales de la superficie à la
profondeur du cortex, permettant ainsi une modulation des niveaux de sécrétion des
stéroïdes des zones corticales.
Régulation autocrine
La zone glomérulaire contient tous les composants du système rénine-angiotensine.
La production locale d’angiotensine II serait même suffisante pour contrôler la
sécrétion d’aldostérone.
Les facteurs de croissance FGF et TGFβ, identifiés dans les cellules corticales et dans
la médulla, peuvent agir à la fois de façon paracrine et autocrine.
242 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
celle de l’aldostérone (mais l’hypovolémie qui lui est associée dans cette situation
stimulera la sécrétion d’aldostérone et d’ADH, donc deux effets antagonistes pour
l’aldostérone qui variera peu, et au contraire deux effets synergiques pour l’ADH qui
sera l’hormone essentielle de régulation lors de cette variation physiologique).
L’ADH exerce également une action directe sur la sécrétion d’aldostérone. Cette
action se manifeste après liaison avec des récepteurs de type V1a, suivant un méca-
nisme mettant en jeu l’IP3. L’action exercée peut être même endogène, car on a
démontré la présence d’ADH dans des cellules chromaffines situées dans le cortex
(Perraudin et coll., 1993).
3. LA MÉDULLO-SURRÉNALE
3.1. CARACTÈRES GÉNÉRAUX
La médullo-surrénale du Mammifère, les cellules phéochromes de l’Oiseau, les
organes chromaffines des Vertébrés inférieurs correspondent à une même origine et
une même différenciation neurosécrétrice de cellules qui sont l’équivalent des cellules
post-ganglionnaires du système orthosympathique.
La glande médullo-surrénale contient deux types de cellules qui sécrètent l’un
l’adrénaline, l’autre la noradrénaline. La proportion de ces deux hormones sécrétées
varie selon l’espèce (20% de noradrénaline chez l’homme), et au sein de la même
espèce en fonction de l’âge (la proportion d’adrénaline augmente avec l’âge) et de la
nature du stimulus sécrétoire.
3.2.2. La médullo-surrénalectomie
Même complétée d’une sympathectomie, elle entraîne peu de troubles :
• la croissance et la gestation sont normales ;
244 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
cm Hg
Pression
artérielle
Respiration
Rate
Rein énervé
Intestin
3.3.2. La dégradation
Elle est très rapide. La demi-vie de l’adrénaline exogène administrée par voie I.V. est
de 10 à 20 s.
Ce qu’on retrouve dans les urines, sous forme libre ou sulfo- ou glucurono-
conjuguée ne correspond qu’à :
• 2,3% de l’adrénaline, et
• 3,8% de la noradrénaline.
Le reste est catabolisé en au moins deux étapes (fig. 6.13.b) :
• essentiellement une 3-oxométhylation sous l’effet d’une catéchol-O-méthyl-
transférase 11 (COMT) qui transforme :
– l’A en métanéphrine (3-oxy-méthyl-adrénaline) ou métadrénaline ;
– la NA en normétanéphrine ou normétadrénaline ; leur taux urinaire est de 10-
50 µg / jour, variable selon les méthodes.
• et une désamination oxydative, sous l’effet d’une mono-amine-oxydase
(MAO 12). C’est une étape lente. Les deux étapes aboutissent à l’excrétion, par les
urines, d’acide 3-méthoxy-4-hydroxymandélique ou acide vanilmandélique
(VMA). Son dosage (2-6 mg / jour) est un critère peu fiable.
La méthylation survient avant ou après la désamination oxydative. Les inhibiteurs de
la mono-amine-oxydase (IMAO) ne pourront donc pas empêcher la dégradation des
catécholamines, qui seront de toute façon inactivées par O-méthylation. En revanche,
ils empêchent le catabolisme de la sérotonine cérébrale.
Les catécholamines circulant dans le sang (A, NA) ou libérées au niveau des
synapses du système nerveux central (NA) sont susceptibles d’être recaptées par les
cellules, pour y être soit stockées (captation de type I), soit dégradées (captation de
type II).
La captation de type I concerne les neurones adrénergiques du SNC et du système
nerveux végétatif. Elle a pour rôle d’interrompre la stimulation adrénergique, faute
d’une activité enzymatique extracellulaire analogue à l’acétylcholinestérase pour
l’acétylcholine. Ses inhibiteurs (cocaïne…) potentialisent les stimulations nerveuses.
La captation de type II concerne le transport des catécholamines dans les tissus
périphériques extraneuronaux (muscles lisses, cœur…). Elle conduit à une
dégradation intracellulaire rapide et est inhibée par la métadrénaline, nor-
métadrénaline, certains stéroïdes … Elle permet l’interruption de l’action de la NA
dans les tissus périphériques.
11 La COMT (PM 24 000), présente dans le cytosol de rein, de foie, transforme principalement
les catécholamines circulantes en métadrénaline. La normétadrénaline ne provient que de
la NA neuronale libérée par le neurone sans avoir été recaptée.
12 La MAO (PM 290 000) contrôle le stockage de la NA dans les terminaisons nerveuses. Elle
est inhibée par un dérivé de l'hydrazine, l'isoproniazide.
6 - LES GLANDES SURRÉNALES 247
NH2
Tyrosine hydroxylase (TH)
HO
HO CH2 CHCOOH DIHYDROXYPHÉNYLALANINE (DOPA)
NH2
OH
N-méthyltransférase
HO
CH2
HO CHCH2 N ADRÉNALINE
H OH
OH
NORADRÉNALINE OCH3 3-MÉTHOXYNORADRÉNALINE
(Normétanéphrine)
OH
OH tion dé
sa
o xyla CHOH mi
éth ox na
tio
3-m CH2
yd
ati n
ve
CHOH NH2 ACIDE 3-MÉTHOXY-
4-HYDROXYMANDÉLIQUE
CH2 (acide vanilmandélique VMA)
NH2 OH OH
désamination
O OCH3
oxydative
3-méthoxylation
CHOH CHOH
OH COOH COOH
OH
ACIDE 3,4-HYDROXYMANDÉLIQUE
OH
n
CHOH 3-m OCH3 tio
éth i na
oxy am ve
CH2
lati
on dé
s ati
yd
ox
NH CHOH
b - Dégradation
CH3 CH2
ADRÉNALINE NH 3 - MÉTHOXYADRÉNALINE
(Métanéphrine)
CH3
e1
Extracellulaire e4 e3
S-S
7 6
5
e2
H2N OH
OH OH
1 2 3 4
i2
Intracellulaire i1
i3
i4
i4
e1 tm7
e4 tm6
Tyr 336 Phe 309 i3
H
tm1 O O tm5
H
N Ser 212
O- H2 OH O H Ser 209
CO
O H O
O-
H
CO
OH
Asp 117 S-S
i1 Ser 169 e3
Asp 83
e2 tm3 tm4
tm2 i2
• sur les vaisseaux : l’action diffère selon les territoires. Elle s’explique par une
répartition quantitative différente des récepteurs α et β du muscle lisse vasculaire.
Il y a redistribution vasculaire des aires cutanées (pâleur) et splanchniques vers les
muscles et le cœur. Il n’y a donc pas de vaso-constriction généralisée. Ces effets
constituent une excellente adaptation à l’effort ;
• sur la musculature lisse :
– broncho-dilatation,
– inhibition du tonus et du péristaltisme intestinaux, avec spasme des sphincters,
– mydriase et contraction de la membrane nyctitante du chat ;
• spléno-contraction ;
• augmentation de la diurèse ;
• et enfin, action directe sur le SNC, en particulier stimulation de l’hypothalamus
avec sécrétion d’ACTH hypophysaire, réalisant un état de stress. L’injection
d’adrénaline provoque un sentiment immédiat d’anxiété ;
6 - LES GLANDES SURRÉNALES 251
• sur le métabolisme (à des doses inférieures à celles nécessaires pour observer les
effets précédents), l’adrénaline provoque de l’hyperglycémie par glycogénolyse
hépatique. Le glycogène est dégradé dans le foie par une phosphorylase, puis une
glucose-6-phosphatase qui aboutit à du glucose d’où élévation de la glycémie. Il
n’y a pas de glucose-6-phosphatase dans le muscle où le glycogène donne du
glucose-6-phosphate puis du fructose 6 P, et enfin de l’acide lactique qui peut être
utilisé par le foie pour redonner du glycogène.
13 Suite à une agression par exemple psychologique, il faudra distinguer deux types de
réactions possibles (voir "Le singe nu" de D. Morris, 1970) :
– la peur, où prédomine la réaction vagale (parasympathique) avec hypotension,
relâchement des sphincters…, peu propice à la défense ;
– la colère, où prédomine la réaction orthosympathique, avec augmentation du débit
cardiaque, de la tension artérielle, de la glycémie, favorable à l'attaque ou à la fuite.
252 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
La régulation exercée par la médullo-surrénale revêt trois caractères ; elle peut être :
nerveuse, humorale ou intercentrale.
4. RÉGULATION DE LA NATRÉMIE
Pour maintenir constant le taux du sodium plasmatique, l’organisme fait appel à des
mécanismes régulateurs extrêmement précis. Ainsi, lorsque le taux de sodium de
l’organisme est insuffisant, le rein, sous l’effet de l’angiotensine II et de l’aldostérone,
retient le sel, et l’empêche de passer dans les urines. L’aldostérone constitue un
mécanisme protecteur, protégeant le capital sodé. Au contraire, lorsque le taux du
sodium plasmatique augmente, le rein, soumis à l’action de l’ADH, empêche l’eau de
s’échapper dans les urines, ce qui permet le maintien d’une concentration saline
convenable dans le milieu intérieur. Mais, lors d’une expansion sodée aiguë ou
chronique, tout le cœur sécrète l’ANF (voir chap. 9, § 4) qui détermine une natriurèse
massive et immédiate.
5. LE STRESS
22
18
(µg/kg/24 h) 16
14 NA
12
10
8
6 3°C
22°C
4 NA
2 A A
22°C
2 6 10 14 18 22 26 30 34 Jours
Figure 6.16 - Réponse au froid (d’après Leduc, 1961)
Excrétion urinaire d’adrénaline (A) et de noradrénaline (NA) chez des rats de 170-180 g,
maintenus à 3°C (ligne continue) et à 22°C (ligne pointillée).
Quels sont les peptides hypothalamiques et les hormones hypophysaires libérés sous
l’effet de la stimulation nerveuse de l’hypothalamus ?
TS-TS TS-TS
TS
ACTH (pg/ml)
300
TS 30
200 20
C
100 10
C a b
0 0
AMPc plasmatique
20
(pg/ml)
15
Figure 6.18 - Production d’AMPC en
réponse à un stress (choc électrique sur 10
la patte) d’intensité croissante chez le
Hamster (d’après Huhman et coll., 1991) 5
Chaque point représente la moyenne ± SEM. 0
N=16 N=6 N=8 N=8 N=5
0,0 0,5 1,0 2,0
Intensité du choc électrique en mA
Toutefois, l’effet direct (stimulant) de l’ACTH sur les cellules immunitaires com-
pense l’effet inhibiteur des glucocorticoïdes, de sorte que les défenses immunitaires
sont parfois augmentées dans certains états de stress. Dans d’autres cas, surtout à la
suite de petits stress répétés, ou lorsque la phase de résistance se prolonge, les
défenses immunitaires sont diminuées.
Les glucocorticoïdes libérés à l’occasion d’un stress agissent aussi sur l’hippocampe,
qui contient des récepteurs à ces hormones. Dans le stress chronique, il y a diminu-
tion transitoire du nombre de ces récepteurs. Cet effet de rétroaction négative (down-
regulation) a comme résultat de limiter l’amplitude de la réponse à l’agent stressant.
Un autre résultat de l’action des glucocorticoïdes sur l’hippocampe est de stimuler les
capacités de mémorisation et de signaler ainsi au cerveau que les circonstances de
l’événement méritent d’être engrammées. Cette action, qui est démontrée par l’expéri-
mentation animale (Leshner, 1981), constitue un mécanisme important pour la survie
de l’individu. En effet, elle permet à l’organisme de faire le tri entre ce qui est
important et ce qui ne l’est pas pour le maintien de son intégrité physique et mentale.
Les glucocorticoïdes jouent également un rôle régulateur en diminuant la synthèse
ou la libération de nombreux médiateurs cellulaires : médiateurs de l’inflammation
(prostaglandines), de l’immunité (lymphokines)…
La biosynthèse des corticoïdes nécessite la présence de vitamine C qui fonctionne
comme un catalyseur, d’où l’intérêt de son administration dans un stress qui se
prolonge (grippe, deuil…).
40
HGH (ng/ml)
30
Insuline (µg/ml)
20
0 Temps (min)
0 30 75 120 150 180
15
10
0 Temps (min)
–5 0 5 10 15 –5 0 5 10 15
Durée de Durée de
l'anesthésie l'anesthésie
Figure 6.20 - Effet du stress anesthésique chez le rat
(d’après Schlach et Reichlin, 1968)
Chacune des lignes correspond à la variation observée chez un sujet d’expérience.
5.3.4. La prolactine
Cette hormone qui prépare l’allaitement chez la femme enceinte, puis entretient la
lactation, est constamment libérée dans le stress, avec une cinétique égale à celle de
l’ACTH (voir fig. 6.21). Son rôle dans le stress n’est pas clair.
La succion du mamelon par le nouveau-né déclenche une réponse nerveuse au niveau
de l’hypothalamus (sécrétion d’ocytocine, de prolactine…), elle se comporte comme
un “eustress” (voir chap. 4, § 8.3.2).
6 - LES GLANDES SURRÉNALES 259
TS-TS
120
TS
100
Prolactine (ng/ml)
Figure 6.21 - Réponse sécrétoire de la
prolactine lors d’un stress aigu chez 80
le rat (choc électrique sur la patte),
simple (TS) ou répété (TS-TS), 60
par rapport à un contrôle (C)
(d’après Orr et coll., 1990) 40
C
20
5.3.5. La TSH
Sous l’effet d’une libération éventuelle de la TRH, la décharge de TSH stimule la
sécrétion de T3 et T4 qui augmentent l’absorption intestinale des glucides et indirec-
tement leur utilisation. Le métabolisme basal, la glycolyse et la lipolyse augmentent.
Des données récentes permettent de considérer qu’il existe un équilibre entre les deux
facteurs hypothalamiques : CRH et TRH, qui conditionne la nature de la réponse
viscérale au stress, particulièrement au niveau de l’estomac.
6
Taux d'ACTH ou de β-endorphine
5
dans le sang (ng/ml)
ACTH
2
β-endorphine
1
0 Temps (h)
1 2 3 4
Choc électrique
Figure 6.22 - Réponse hormonale à un choc électrique (d’après Rossier et coll., 1977)
260 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
Le rôle de ces β-endorphines dans le stress n’est pas bien connu. On peut penser
qu’elles permettent d’atténuer la douleur présente à la suite de certains traumatismes
stressants (écrasement…). Mais l’injection de β-endorphine par voie intraveineuse
n’a pas d’effet antalgique.
Après un stress de contention, la β-endorphine mesurable par dosage radioimmun-
ologique au niveau de la substance grise péri-acqueducale chez le rat est diminuée,
aussi bien chez les mâles que chez les femelles (Farabollini et coll., 1993), alors
qu’elle ne varie pas dans l’hypothalamus ventral ni dans l’hypophyse. On observe en
même temps une réduction de la production d’interféron γ au niveau des splénocytes,
principalement chez les femelles. Cette action sur le système immunitaire pourrait être
sous la dépendance de la β-endorphine.
La libération de ces endorphines hypophysaires s’accompagne d’une libération
d’enképhalines et autres peptides opiacés à partir des cellules chromaffines de la
médullo-surrénale.
5.3.7. L’insulinorésistance
A la lyse protéique, conditionnée par les sécrétions des hormones néoglycogéné-
tiques, s’ajoute une insulinorésistance marquée, par atteinte des récepteurs et effet
antagoniste du glucagon.
La durée de ce stade de résistance est fonction de l’intensité du stress et des capacités
d’adaptation de l’organisme, en particulier de l’état fonctionnel du cortex surrénal
dont les réserves en acide ascorbique et en cholestérol diminuent. Nous parvenons
généralement à faire face à une agression et à ses conséquences et l’organisme revient
à un état physiologique normal. Si les possibilités de l’organisme sont dépassées, un
stade d’épuisement est atteint.
TSH (ng/ml)
5
0
08.30 14.00 19.00 24.00 Heures
GH (ng/ml)
210
180
150
120
90
60
30
0
08.30 14.00 19.00 24.00 Heures
= contrôles
= IM01 : rats immobilisés 2 h/jour, de 8 h 30 à 10 h 30
= IM02 : rats immobilisés à 9 h 15, pendant 1 h à 5 h
= IM03 : rats immobilisés 2 h/jour, à un moment variable entre 9 h et 18 h
120
100
80
ACTH (pg/ml)
60
40
20
0
08.30 14.00 19.00 24.00 Heures
18
16
14
Corticostérone (µg/dl)
12
10
0
08.30 14.00 19.00 24.00 Heures
= contrôles
= IM01 : rats immobilisés 2 h/jour, de 8 h 30 à 10 h 30
= IM02 : rats immobilisés à 9 h 15, pendant 1 h à 5 h
= IM03 : rats immobilisés 2 h/jour, à un moment variable entre 9 h et 18 h
+ 0,5
+ 0,4
+ 0,3 Dédé
+ 0,2 Mère
Père
+ 0,1
– 0,1
– 0,2
Interview
– 0,3
8 9 10 11 12
INTERVIEWS
35
30
25
20
15
cholestérol en mg/100 cc
10 Interviews
neutres
Variations du
5 Interviews
10 stressantes
15
20
25
30
35
On doit à Anokhin (1975) les premières expériences, chez le rat, sur l’inhibition résul-
tant du non-renforcement par la récompense alimentaire : l’émotion en rapport avec
l’attente alimentaire n’est pas renforcée, l’excitation conditionnée n’entraîne pas la
gratification attendue (renforcement négatif). En fait, la punition peut déclencher soit
la fuite ou la lutte, soit l’inhibition. L’inhibition de l’action survient seulement lorsque
la punition ne peut être évitée par la fuite ou la lutte. Et pour savoir que cet évitement
est impossible, il faut un apprentissage : l’apprentissage de l’inefficacité de l’action.
C’est un processus “d’inhibition en tension”, et chez l’homme l’angoisse ou la
dépression ne serait que l’impossibilité ou l’inutilité d’agir. Laborit, avec son équipe
(Kuntz et coll., 1974), en apporte la démonstration avec des rats soumis à des
stimulations électriques plantaires au rythme de 10 cycles de 21 s par jour pendant
7 jours consécutifs. Ces animaux qui n’ont ni la possibilité de fuir ni celle de lutter
font une hypertension artérielle stable. Le système inhibiteur de l’activité motrice
(SIA) mis en jeu nécessite un apprentissage donc une mémorisation donc l’inter-
vention des aires limbiques. Laborit montre ensuite que deux systèmes doivent
intervenir dans l’inhibition, les systèmes cholinergique et sérotoninergique, en mettant
en jeu l’hypothalamus ventro-médian, l’hippocampe dorsal, l’amygdale latérale, le
noyau caudé et certaines aires corticales, en particulier le cortex préfrontal.
Cette inhibition de l’action peut être à l’origine de la dépression ou de certaines
maladies psychosomatiques.
8
retrait de la queue (s)
Ligne
de base
0
CI CC CI CC
Sans naltrexone Avec naltrexone
Figure 6.27 - Analgésie induite par le stress (d’après Terman et coll., 1984)
Des rats sont soumis à des chocs électriques intermittents (CI) ou à un choc continu (CC).
La latence de la réaction de retrait de la queue à la chaleur est mesurée avant le test
(ligne de base) et à la fin du test. Le prétraitement par un antagoniste des récepteurs
opiacés, la naltrexone, bloque l’analgésie induite par les chocs intermittents, mais pas
celle due au choc continu.
Des expériences faites chez la souris mise en face d’un individu très agressif ont
démontré que la forme d’analgésie produite dépend de la possibilité d’initiative de la
souris par rapport au danger. Au moment des premières attaques, lorsque l’issue du
combat n’est pas encore évidente, la souris présente une analgésie non-opioïde.
Lorsque le danger ne peut plus être maîtrisé, l’analgésie est de type opioïde. Le sujet
s’est alors replié sur lui-même, en posture de soumission. Au contraire, la souris
attaquante développe une hyperalgie.
L’analgésie non-opioïde apparaît aussi lorsqu’en face d’un danger, l’animal conserve
de nombreuses options de réponse possibles. On retrouve la théorie de Fanselow
(1985) pour qui une peur modérée est accompagnée d’une analgésie non-opioïde,
alors qu’une peur panique développe une analgésie opioïde (fig. 6.28).
12
Latence de léchage
8
(min)
0
Cage Placebo Naltrexone
neutre
Odeur de stress
19 Ces catécholamines peuvent favoriser l’ischémie cardiaque et donc le risque d’arythmie par
leur effet vaso-constricteur et leur action sur l’adhésivité plaquettaire (qui augmente le
risque thrombogène : formation d’un caillot à l’intérieur du vaisseau).
20 L’importance du repliement correct de la protéine apparaît dans la maladie de Creutzfeldt-
Jacob (voir chap. 3, § 7.1), dans laquelle certaines protéines particulières, les prions,
présentent une conformation déformée par rapport à ceux qui interviennent dans les
cerveaux sains.
6 - LES GLANDES SURRÉNALES 271
Noyau
ADN
ARN messager
Protéine repliée
Ribosome
Chaperon de classe II
Chaperons de classe I
Protéine
en formation
Cellule de levure
Dans le cas de stress hypoglycémique, les protéines synthétisées ont une “matu-
ration” incomplète. Des protéines de stress nommées “grp” (glucose regulated
proteins) retiennent alors ces protéines dans le réticulum pour permettre leur
maturation ultérieure. Les grp ont été classées dans la famille des hsp.
Les protéines hsp jouent également un rôle important dans la défense immunitaire
(Baulieu, 1995). Elles représentent des antigènes majeurs lors des infections bacté-
riennes ou parasitaires. Elles amplifient l’activation lymphocytaire et donc la réponse
immunitaire, participent à la surveillance immune, à l’élimination des cellules T
cytotoxiques, mais aussi à l’auto-immunité par mimétisme moléculaire entre les
protéines hsp des agents pathogènes et celles de l’hôte. Associées à des peptides
tumoraux, elles pourraient stimuler l’immunité antitumorale (Jacquier-Sarlin et Polla,
1994 ; Menoret et Le Pendu, 1994).
D’autres protéines de stress, les shsp (small heat shock proteins) – telle la hsp 27 –
peuvent apparaître comme de nouveaux inhibiteurs intracellulaires de la mort
cellulaire (par nécrose ou apoptose), et jouer ainsi un rôle dans l’intégrité de
l’organisme (Arrigo et coll., 1997).
272 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
6. L’AXE HYPOTHALAMO-HYPOPHYSO-SURRÉNALIEN
AU COURS DU VIEILLISSEMENT
21 Selye (1936) avait, le premier, signalé les modifications du tissu lymphoïde (thymus, rate,
ganglions lymphatiques…) au cours du stress.
6 - LES GLANDES SURRÉNALES 273
6.1. LE CORTISOL
Pour Touitou et coll. (1982), les productions d’ACTH et du cortisol surrénalien ne
seraient pas modifiées au cours du vieillissement et les variations circadiennes de
cortisol restent semblables chez le jeune et chez la personne âgée. Toutefois, la
réponse du cortisol à l’ACTH serait augmentée chez la personne âgée.
Ferrari et coll. (1995), dans une étude portant sur seize femmes âgées de 66 à 90 ans
et quatre sujets contrôles âgés de 20 à 30 ans, obtiennent des résultats différents. La
courbe circadienne du taux de l’ACTH plasmatique est parallèle à celle du sujet jeune,
mais à un niveau plus élevé, aussi bien la nuit que le jour (fig. 6.30.a). De même, le
taux du cortisol plasmatique est en général plus élevé chez la personne âgée que chez
le jeune (fig. 6.30.b). A l’acrophase, qui survient au même moment dans les deux cas
pour le cortisol, les valeurs sont à peu près similaires, tandis que les valeurs mini-
mum (nadir) sont significativement plus élevées chez la personne âgée. Autrement
dit, les sécrétions de mélatonine et de cortisol ont une évolution inverse au cours du
vieillissement, le taux de la mélatonine s’abaisse tandis que celui du cortisol s’élève.
60 30
Cortisol (µg/dl)
ACTH (pg/ml)
40 20
20 10
L/O L/O
0 8 16 24 Heures 0 8 16 24 Heures
a b
Sujet âgé Sujet jeune L = lumière et O = obscurité
Figure 6.30 - Courbes circadiennes de la sécrétion de l’ACTH (a)
et du cortisol (b) plasmatiques (d’après Ferrari et coll., 1995)
6.2. L’ALDOSTÉRONE
Le vieillissement s’accompagne d’une diminution de la sécrétion d’aldostérone
plasmatique, qui peut être attribuée à la diminution de l’activité de la rénine (Cugini et
coll., 1982 ; Haus et coll., 1989).
LE PANCRÉAS ENDOCRINE
1. CARACTÉRISTIQUES GÉNÉRALES
1.2. H ISTOLOGIE
A l’inverse du foie, le pancréas comporte deux parties anatomiquement et physiolo-
giquement différentes :
• une partie exocrine, constituée par les acini ; les canaux de Wirsung et Santorini
déversent dans l’intestin le suc pancréatique dont les enzymes dégradent lipides,
glucides, protides ;
• une partie endocrine qui présente l’aspect d’une glande séreuse, avec de
nombreux îlots (décrits par Langerhans), notamment dans la région de la queue de
la glande et près des vaisseaux (au nombre de 1 à 2 millions). Ils ont un diamètre
variant de 0,1 à 0,2 mm ; leur poids total ne constitue qu’environ 1% du poids
total de la glande.
Elles déversent dans le sang des hormones qui contrôlent le métabolisme glucidique.
Laguesse, dès 1893, associe la fonction endocrine du pancréas aux îlots de
Langerhans.
On distingue aisément par immunofluorescence au moins trois types cellulaires : les
cellules A2 qui sécrètent un facteur hyperglycémiant, le glucagon ; les cellules B qui
sécrètent la seule hormone hypoglycémiante, l’insuline ; un troisième type cellulaire
(cellules A1 ou D) sécrète la somatostatine, isolée initialement à partir de l’hypo-
thalamus. Le pancréas sécrète encore un polypeptide de 36 AA (cellules PP ou F) qui
exerce des effets biologiques sur le tractus digestif.
278 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
Chaque îlot contient environ 3 000 cellules productrices d’hormones, avec la distri-
bution suivante (tab. 7.1). Les cellules A2, A1 et PP sont plutôt en périphérie de l’îlot,
alors que les cellules B occupent plutôt une position centrale.
Tableau 7.1 - Répartition des différents types cellulaires
dans les îlots pancréatiques
2. ETUDE EXPÉRIMENTALE
3. L’INSULINE
Elle est isolée en 1922 par Banting, Best, Collip et Mac Leod.
De 1944 à 1953, Sanger (prix Nobel, 1958) étudie la molécule d’insuline, la purifie
et, pour la première fois, détermine la séquence complète d’une protéine. Sanger
découvre la présence de groupements S-S ; par réduction, les ponts S-S se rompent,
se transforment en groupements SH et libèrent deux chaînes polypeptidiques
différentes.
L’insuline est une hormone protéique constituée de 51 aminoacides, répartis en deux
chaînes (fig. 7.1.a) :
• chaîne A : 21 AA
• chaîne B : 30 AA.
La partie spécifique (caractéristique d’une espèce) porte sur quelques acides aminés
seulement (les radicaux 8-9-10 et 12-14 de la chaîne B, et en particulier B30).
Malgré sa spécificité, l’insuline reste active chez tous les animaux, la séquence active
est déterminée par une portion qui est donc restée constante dans sa configuration
spatiale au cours de l’évolution (B23 à B25, plus A1, A5, A19 et A21).
L’unité constitutive a un poids moléculaire de 5 734 chez l’homme.
7 - LE PANCRÉAS ENDOCRINE 281
52 51 50 49 48
54 53 47
56 55 46
57 LEU ALA GLN LEU GLY GLY LEU 45
Peptide 58 LEU
ALA GLY
GLY 44
59 GLU GLY 43
terminal 60 PRO
GLY LEU
GLU 42
61 PRO PEPTIDE C VAL
41
GLN
PM 2 500 62 PM 3 000 ALA
40
LYS
63 GLY
ARG 39
Chaîne A ALA
1 GLY
GLN 38
ILE
2 PRO 37
VAL
ASN 36
3 GLU ASN COOH GLN 35
4 GLN
S CYS 21
5
CYS
S TYR 20 Peptide de ALA 34
NH 2 PHE CYS ASN 19
Chaîne B 6 THR GLU S liaison GLU 33
1 7 SER ILE LEU 18
VAL CYS SER LEU TYR GLN 17 ARG
8 32
2
ASN S 9
10 11 12 13 14 15
16
ARG 31
3 GLN ALA
HIS
S 30
4 LYS
5 LEU PRO 29
6 CYS
S THR 28
7
GLY INSULINE PHE
TYR 27
SER PHE 26
8 HIS
LEU VAL
PM 6 000 ARG
GLY 25
9
10
GLU ALA CYS GLY GLU 23
24
11 12 LEU TYR LEU VAL 22
13 14 20 21
15 16 17 18 19
a - Structure de la pré-pro-insuline
S S
S S
S S
Peptide C
b - Structure simplifiée de l’insuline
Figure 7.1 - L’insuline
En fait, l’insuline est fabriquée dans le pancréas endocrine sous la forme d’une pré-
pro-insuline, de PM environ 12 000 (fig. 7.1.a), codée par un gène dont la séquence
est connue depuis 1980. La séquence “pré” 1 est probablement coupée à l’intérieur de
la citerne du réticulum endoplasmique pour libérer la pro-insuline de 86 AA chez
l’homme (84 AA chez le porc). Celle-ci est alors transportée par des vésicules vers
l’appareil de Golgi ou des enzymes vont la scinder en un peptide C 2, constitué par
1 Cette séquence constitue une "séquence signal" qui permet à la protéine élaborée par les
polyribosomes de pénétrer dans les cavités du réticulum endoplasmique.
2 Le rôle de la séquence pro- (peptide C) est encore mal établi. Elle permet sans doute la
mise en place de la structure tertiaire de l'insuline, et peut être une protection de l'insuline
contre les enzymes protéolytiques de la cellule.
282 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
Ribosomes
Réticulum endoplasmique
Aminoacides
Mg2+, ARNt 10-20 min
Pro-insuline
ATP, GTP
(formation des ponts disulfures)
Enzymes Golgi
Vésicules contenant la pro-insuline
Golgi 20 min
Granules
Zn2+ Granules
Conversion t
Protéases liées 1/2 ≈ 1 h
Ag2+ progressive
aux membranes Lys2+
Granules 30-120 min
Insuline (cristalline) matures
+ peptide C
Ca2+ Recyclage Exocytose
Membrane plasmatique Heures-jours
de la
membrane
Exocytoses des contenus granulaires
1,6
Golgi
Densité du marquage radioactif
1,2
GS
0,8
REG
0,4
GC
0
0 5 15 30 60 90 Minutes
Incubation Chasse
Noyau
de la cellule B
ARN messager
Réticulum endoplasmique rugueux
Ribosome
2
Pré re
Chaîne A coupu
es de
Pro-insuline Enzym
Peptide C Chaîne B
Pré-pro-insuline 1
Récepteur
Cytoplasme
Vésicule
Appareil de Golgi
3
Citerne CIS
Citerne TRANS
Revêtement de
Clathrine
4
Membrane cellulaire
Vésicule épineuse
5
Insuline
Vésicule lisse
Peptide C
5. LE GLUCAGON
6 7 8
9
C’est une hormone sécrétée par les cellules α2 des îlots
5 PHE THR SER ASP de Langerhans. C’est un polypeptide de PM voisin de
THR TYR 10
4 GLY
SER 11
3 485 chez l’homme, composé de 29 AA (fig. 7.5). Il
3 GLN
LYS 12
est élaboré sous la forme d’un précurseur, un pré-pro-
2 SER TYR
13
glucagon, puis un pro-glucagon à 37 AA, dont le PM
HIS LEU
1
ASP 14 varie de 12 000 chez le poisson à 18 000 chez le rat.
SER
ARG ARG 15
ALA 18
17 16 Le pro-glucagon est transformé en glucagon par
19
GLN 20 élimination d’un octopeptide à l’extrémité C-terminale.
ASP 21
La structure du glucagon ne semble pas avoir beaucoup
PHE 22 29
VAL
23
24 28 THR
varié au cours de l’évolution.
25 26 27
GLN
TRP LEU MET ASN Comme l’insuline, le glucagon circule sous forme
libre, non-lié à une protéine. Sa concentration est
Figure 7.5
Structure du glucagon d’environ 0,1 ng / ml (0,05 nM / l). La dégradation est
essentiellement hépatique.
Insuline
α α
Membrane
β β
Insuline
Récepteur
Membrane
Ras Ptd Ins3 K
Sos IRS1
Raf Shc
GRB2 IRS2 ?
MEK ? Glut 4
Lipogenèse
Transport AA
+ Synthèse
MAPK
glycogène
+
NOYAU
Transcription
Traduction
Introduction de l'hormone à t = 0 24
4
Phosphorylase a (unités/g)
20
AMPc (pmol/mg)
3
16
2
12
1
0 10 20 30 40 50 60
Temps (s)
a - Action du glucagon (10-8 M) sur des hépatocytes isolés de rat (d’après Exton, 1987)
5 5
(pmol/mg de protéine)
4 4
(nmol/mg de protéine)
Glucagon lié
3 3
2 2
1 1
0 0
0,1 1 10 100 1000
Glucagon (nM)
b - Corrélation entre la liaison du glucagon et l’activité de l’adénylate cyclase activée
par cette hormone sur des membranes d’hépatocytes de rat (d’après Soman et Felig, 1977)
La liaison spécifique du glucagon et l’activité de l’enzyme sont indiquées en fonction de
la concentration du glucagon dans le milieu.
Figure 7.6 - Mode d’action du glucagon
7 - LE PANCRÉAS ENDOCRINE 289
Repas
100 Glucose
mg/100 ml
80
120
100
Insuline 80
60 µU/ml
40
20
0
120
110
pg/ml
100 Glucagon
90
Membrane
Intérieur
–
Ca2+
K+
Sécrétion
ATP d'insuline
Perfusion d'arginine
100
mg/100 ml
80 Glucose
Insuline 30
20 µU/ml
10
300
Glucagon
pg/ml 200
100
–20 0 20 40 60 Minutes
Figure 7.9 - Effet de l’arginine sur la sécrétion des hormones pancréatiques
(d’après Unger et Lefebvre, 1972)
7 - LE PANCRÉAS ENDOCRINE 291
6.1.4. La somatostatine
La somatostatine inhibe la sécrétion d’insuline.
6.2.1. Le glucose
Contrairement à la régulation de l’insuline, l’hyperglycémie (> 1,5 g / l) déprime et
l’hypoglycémie (≤ 0,5 g / l) augmente la sécrétion de glucagon. La réponse est aussi
rapide que la réponse symétrique de l’insuline (voir fig. 7.7).
6.3.1. L’hypophyse
• L’hormone somatotrope antéhypophysaire (GH) provoque :
– une hyperglycémie suivie de glycosurie ;
– une diminution de la sensibilité de l’animal à l’insuline.
Cet effet diabètogène est l’action essentielle de la GH chez l’adulte.
Mode d’action : La GH favorise la néoglucogenèse à partir des lipides et des
protéines, elle s’oppose à ce niveau à l’action de l’insuline ; elle agit également sur
la glucokinase, en antagonisme avec l’insuline.
Une injection de doses importantes et répétées de GH provoque un diabète
(diabète de Jung).
L’hypophysectomie chez l’animal dépancréaté entraîne une “amélioration” du
diabète (chien de Houssay). Si le niveau de la glycémie est devenu normal, sa
régulation reste néanmoins précaire.
• Simultanément, l’hypophyse exerce une action indirecte sur la glycémie par
l’intermédiaire de deux stimulines : ACTH et TSH.
6.3.2. La corticosurrénale
La sécrétion des hormones dites glucocorticoïdes (corticostérone, cortisol) active la
néoglucogenèse à partir des protides et accessoirement des lipides. L’injection
prolongée de ces hormones peut provoquer un diabète (diabète “cortisonique”). Au
contraire, la surrénalectomie améliore le diabète pancréatique expérimental.
7 - LE PANCRÉAS ENDOCRINE 293
Cellule
hépatique
Acides Glucose
Acides gras PROTIDES
aminés
Glucokinase Glycogène LIPIDES
Néoglucogenèse synthétase
Cycle Fructose
Saccharose
de Pyruvate G6P GP Glycogène Glucose Glucose
Krebs
Glycolyse Phosphorylase Glucose
G-6- Lactose
Galactose
AG phosphatase
Glucose
Lipides Cétogenèse Glucose Glucose Maltose
Intestin
Auto-acétate grêle
β-hydroxybutyrate
Sang
AGL
AA
Glycémie
0,8-1,0 g/l
Glycosurie
si glycémie
Cellule Rein > 1,7 g/l
musculaire
Glucose
Glucose
AGL
G6P
G6P
Acyl CoA
GP Acétyl CoA
Cycle α-glycéro-P Tri-
Lipides Glycogène de glycéride
Krebs
GP
Glycérol + AGL
G6P Cellule
adipeuse
C. de
Pyruvate
Krebs
vers le
sang
Acide lactique
ÉNERGIE
6.3.3. La thyroïde
Elle n’a qu’un effet hyperglycémique peu important.
294 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
6.3.4. La médullo-surrénale
L’adrénaline a une activité hyperglycémiante. Elle provoque la glycogénolyse dans le
foie et les muscles par activation de la phosphorylase b. Cette action entraîne la
libération du glucose au niveau du foie, mais pas dans les muscles.
L’adrénaline assure dans des limites larges la régulation de la glycémie ; son action
est rapide, efficace, mais transitoire. Elle peut être relayée par l’action des hormones
corticosurrénales, dont l’action est lente, mais durable.
7. MÉTHODES D’INVESTIGATION
DE LA FONCTION PANCRÉATIQUE
Glucose
Glycémie (mg/100 ml)
(sujets normaux)
100
Glycémie 10
GH (ng/ml)
Insuline
50
Insuline (µU/ml)
GH
0 0
0 1 2 3 4 5 Heures
Figure 7.11 - Hyperglycémie provoquée par voie orale (d’après Rosselin, 1968)
5 Par absorption de 50 g de glucose pur et anhydre ou, si l'on veut être plus rigoureux, en
fonction du poids corporel (1,75 g de glucose / kg) ou de la surface corporelle (45 g / m 2 ),
cas de la figure 7.11.
7 - LE PANCRÉAS ENDOCRINE 295
Temps
Selon les critères de l’OMS, le diabète sucré est défini par la détermination indépen-
dante de deux glycémies à jeun supérieures à 1,40 g / l (7,7 mmol / l). La mesure est
réalisée sur sang veineux à l’aide de la glucose oxydase.
Lorsque la glycémie à jeun est inférieure à 1,40 g et supérieure à 1,15 g ou qu’un
doute persiste, compte tenu par exemple d’antécédents diabétiques, on a recours à
7 - LE PANCRÉAS ENDOCRINE 297
s’avèrent être des raretés ; leur intérêt réside dans leur physiopathologie ; c’est le cas
des diabètes survenant au cours d’endocrinopathies ; généralement dans ces affections
l’hyperglycémie est modérée, révélant souvent un terrain diabétique et réversible avec
la guérison de la maladie causale ; c’est ainsi, par exemple, qu’au cours des
hypercorticismes type syndrome de Cushing, l’hyperglycémie à jeun, due à l’hyper-
sécrétion de cortisone, ne se rencontre que chez 20% des patients ; en revanche,
l’administration de corticoïdes, même en infiltration intra-articulaire, entraînera un
déséquilibre glycémique parfois sévère chez le diabétique.
De même, le diabète de l’hémochromatose s’explique aisément par la surcharge en
fer des îlots de Langerhans qui entraîne une atrophie de ces derniers.
Le diabète gestationnel qui peut entraîner des risques fœtaux apparaît au cours du
2e trimestre de la grossesse et disparaît après l’accouchement ; les critères retenus,
lors d’une hyperglycémie per os avec 100 g de glucose sont : une glycémie à jeun
inférieure à 5,8 mmol / l (1,05 g / l), une glycémie à 1 h inférieure à 10,6 mmol / l
(1,90 g / l) et une glycémie à 2 h inférieure à 9,2 mmol / l (1,65 g / l).
Des diabètes sont associés à des maladies génétiques ; citons les plus fréquentes : le
mongolisme ou trisomie 21, le syndrome de Klinefelter (caryotype XXY), le syn-
drome de Turner (caryotype XO), le syndrome de Wolfram (diabète sucré, diabète
insipide, cécité, surdité).
Les insulinopathies, s’accompagnant d’une affection dermatologique, l’Acanthosis
nigricans, d’une extrême rareté, illustrent de façon exemplaire les anomalies du
récepteur à l’insuline, soit par la présence d’auto-anticorps antirécepteurs, soit par la
diminution, d’origine génétique, du nombre de récepteurs.
Dans cette classification, il ne faut pas perdre de vue que les diabètes sucrés sont
dominés en fréquence et en importance par les diabètes insulinodépendants (type I) et
surtout non-insulinodépendants (type II). Les autres étiologies s’avèrent être rares ou
exceptionnelles et ne conservent souvent leur intérêt que sur le plan physio-
pathologique.
8.3. E PIDÉMIOLOGIE
Les diabètes sucrés représentent des affections fréquentes estimées à 100 millions
dans le monde et qui devraient atteindre 200 millions en 2020.
La prévalence (pourcentage de la population atteinte par la maladie) varie d’un pays à
l’autre ; elle est de 2 à 5% dans les pays européens et le Canada, 5 à 10% aux Etats-
Unis et de 1 à 2% en Afrique. En France, on l’estime de 3 à 4%, soit 1,5 à 2 millions
de personnes : 6% des lits d’hôpitaux sont occupés par des diabétiques. Le diabète a
le triste privilège d’être la première cause de cécité de l’adulte, la première cause
d’amputation des membres inférieurs et la première cause de décès par insuffisance
rénale chez les sujets jeunes.
La maladie est en constante progression, comme l’atteste l’incidence (nombre de
nouveaux cas par an). En Finlande, on compte 42 nouveaux cas de diabète insulino-
7 - LE PANCRÉAS ENDOCRINE 299
Le terrain génétique est lié principalement à des gènes codant pour les antigènes de
classe II du complexe majeur d’histocompatibilité (CMH) ou système HLA (human
leucocyte antigen). Ils siègent sur le bras court du chromosome 6 et codent pour les
antigènes HLA DR, DQ, DP, qui jouent un rôle essentiel dans les phénomènes de
tolérance ainsi que dans la reconnaissance de l’antigène par les cellules du système
immunitaire.
Dans les années 1970, on s’est intéressé aux allèles HLA B8, B15, B18 (antigènes de
classe I) ; dès les années 1980, cette piste a été abandonnée au profit des antigènes de
classe II : le risque relatif pour les porteurs de DR3 ou DR4 se situe entre 5 et 7. En
cas d’hétérozygotie DR3 - DR4, le risque s’élève à 40 ; à l’inverse, DR2 serait
protecteur.
L’avènement de la biologie moléculaire a permis d’impliquer la région DQ plutôt que
DR. Du fait de la proximité de ces deux gènes, certains allèles sont en déséquilibre de
liaison ; DR3 est ainsi associé à DQ2 (DQB1 0200) et DR4 à DQ3 (deux spécificités
ont été identifiées pour ce dernier, DQ7 et DQ8). Les haplotypes DR3, DQ2 et DR4,
DQ8 prédisposent au diabète de ce type, alors que DR4, DQ7 protégeraient.
Tous les allèles de protection chez les caucasiens possèdent un acide aspartique en
position 57 sur la chaîne β (les allèles de classe II sont formés de deux chaînes α
et β), alors que les allèles de susceptibilité montrent la présence de valine, alanine ou
serine dans cette même position. Toutefois, on connaît de nombreuses exceptions et
certains diabétiques caucasiens sont Asp+ / Asp+.
Le risque de survenue d’un diabète insulinodépendant chez un patient augmente en
fonction du degré de concordance des allèles du probant (c’est le parent malade)
diabétique (tab. 7.4) :
Tableau 7.4 - Risque de survenue d’un diabète insulinodépendant
en fonction du degré de concordance des allèles du probant
Lien avec le probant Risque Risque en fonction du Risque en
global nombre d’haplotype HLA présence
identique au probant DR3 / DR4
Parents 3%
Fratries 3-8% 10-13%
2 → 8-16% 13-16%
1 → 3-9%
0 → < 1%
Jumeaux monozygotes 30-50% 70%
Enfants 5%
En dehors du système HLA, d’autres gènes de susceptibilité ont été invoqués, par
exemple celui situé dans la région du gène de l’insuline et de l’IGF2, sur le
chromosome 11 des sujets DR4.
7 - LE PANCRÉAS ENDOCRINE 301
Environnement
(infection)
Anticorps anti-îlots (ICA +)
100%
Pourcentage des cellules β
50%
10%
1 2 3 4 5 Stades
Prédisposition Insulite Pré- Diabète
génétique clinique
Peptide E + Peptide E –
L’obésité et le DNID sont étroitement liés chez l’Homme (Bjorntorp, 1991). Tous les
deux ont une forte composante génétique et sont associés à une insulinorésistance
(Mantzoros et Flier, 1995). L’insulinorésistance et le diabète sont une des
caractéristiques des souris obèses ob/ob (voir chap. 12, § 8.4) et les deux s’améliorent
en réponse à l’administration de leptine (Pelleymounter et coll., 1996 ; Girard,
1997) ; les souris ob/ob ont en effet un déficit de sécrétion de cette hormone ; il est à
remarquer que, chez l’homme obèse, l’anomalie ne se situe pas généralement au
niveau de la sécrétion en leptine mais au niveau des récepteurs.
Ces résultats et d’autres suggèrent un rôle possible de la leptine dans la pathogenèse
de la résistance à l’insuline et dans l’apparition du DNID chez l’Homme. La leptine
peut effectivement diminuer la production d’insuline (Emilsson et coll., 1997) aussi
bien que l’action de l’insuline sur le foie, le muscle ou l’adipocyte.
L’insulinorésistance
Elle est soupçonnée sur la coexistence d’une insulinémie normale ou élevée et d’une
hyperglycémie. Elle est démontrée par la technique du clamp euglycémique hyper-
insulinique (fig. 7.14) : après avoir supprimé la production hépatique de glucose et
établi une glycémie constante, on perfuse des quantités croissantes d’insuline
exogène. La quantité de glucose qu’il est nécessaire de perfuser pour maintenir
l’euglycémie correspond à la quantité consommée par les tissus périphériques. Cette
technique peut être rendue plus sensible par l’utilisation de glucose marqué au tritium
et permet alors l’étude de la production hépatique de glucose. Chez le diabétique
non-insulinodépendant, la quantité de glucose métabolisé est diminuée de 35 à 40%
(de Fronzo, 1988).
7
6
Foie
Graisse
4
3
Muscles
2
1 Encéphale
0
Témoin DNID
non-diabétique
Figure 7.14 - Captage du glucose au cours d’un clamp euglycémique
hyperinsulinémique (approximativement 100 mU / ml)
306 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
50 50 50
100
80
60
40
20
accrédite cette thèse ; les dépôts amyloïdes sont dus à la précipitation d’un peptide,
l’amyline, normalement co-sécrété avec l’insuline. Elle aurait un effet délétère sur les
cellules β et sur la diffusion locale de glucose et d’insuline. Son action antagoniste de
l’insuline au niveau périphérique est controversée.
Quelle que soit l’atteinte primitive, les deux anomalies, insulinodéficience et insulino-
résistance, sont intimement liées et peuvent retentir l’une sur l’autre, créant ainsi des
cercles vicieux. C’est ainsi que l’hyperinsulinémie réduit le nombre de récepteurs à
l’insuline, aggravant l’insulinorésistance ; celle-ci entraîne une sécrétion accrue
d’insuline, ce qui à terme réduit l’insulinosécrétion (fig. 7.17).
Enfin, il faut tenir compte également de la glucotoxicité, notion selon laquelle l’hyper-
glycémie elle-même altère l’insulinosécrétion et la sensibilité à l’insuline. Chez des
patients DNID, la normalisation de la glycémie améliore la sécrétion insulinique : de
même, un traitement par insuline de sujets DNID entraîne une amélioration du déficit
post-récepteur dès lors que l’euglycémie est obtenue.
Insulinorésistance
2
1 Hyperglycémie
Muscle
Pancréas
Hyperinsulinisme 3
Hypoinsulinisme Epuisement
Récepteur à l'insuline relatif puis absolu pancréatique
Figure 7.17 - Physiopathologie du DNID
40
30
20
10
0 Années
1 2 3 4 5 6 7 8 9
Aldolase Sorbitol
réductase déshydrogénase
Déplétion en myoinositol
Diminution
Rétention Troubles du métabolisme
de l'activité
d'ions Na+ des phosphoinositides
Na+/K+ ATPase
Défaut de captation
d'acides aminés
Figure 7.20 - La voie des polyols (d’après Greene dans Grimaldi et coll., 1993)
Chaîne β de
Glucose + Aldimine Cétosamine
la globine
80
60
40
20
DID (diabète insulinodépendant)
DNID (diabète non-insulinodépendant)
0
0 5 10 15 20 25
Durée du diabète (années)
Figure 7.22 - Prévalence de la rétinopathie
en fonction de la durée d’évolution du diabète
• La néphropathie
Les diabètes constituent aujourd’hui la première cause d’insuffisance rénale
terminale en dialyse (14 à 40% des nouveaux dialysés).
Contrairement aux deux autres complications micro-angiopathiques, la néphropa-
thie engage le pronostic vital. Le pourcentage de diabétiques parmi les dialysés, en
France, est de 7 à 8% dont les 2/3 sont des DNID. L’insuffisance rénale repré-
sente 6,2% des causes de décès en cas de diabète non-insulinodépendant ; 30%
des DID et 3% des DNID meurent en insuffisance rénale (Mogensen, 1984).
Parmi les facteurs de risques, on retiendra le mauvais équilibre du diabète, sa
durée, l’hérédité d’hypertension artérielle et de néphropathie (race noire), le tabac.
La glomérulopathie diabétique évolue en cinq stades :
– La néphropathie fonctionnelle
Elle se caractérise par une hypertrophie rénale et une augmentation de la
filtration glomérulaire, lésions réversibles avec un meilleur équilibre glycé-
mique. La micro-albuminurie (définie par un taux inférieur à 30 mg / 24 h) est
absente ou transitoire. Elle se rencontre essentiellement au cours du DID.
– La néphropathie préclinique
Elle correspond à des modifications histologiques : épaississement de la
membrane basale, hyperplasie du mésangium ; la micro-albuminurie
augmente à l’effort mais est normale au repos.
Dans un cas sur deux la glomérulopathie reste à ce stade-là, tout au moins
dans le DID.
– La néphropathie débutante ou incipiens
En principe, elle est définie par un taux de micro-albuminurie supérieur à 10-
15 µg / mm, soit 15 à 20 mg / 24 h et inférieur à 300 mg / 24 h (les bandelettes
réactives type albustix ne les détectent pas).
Ces lésions peuvent être stabilisées par une insulinothérapie maximale ; un
traitement par inhibiteur de l’enzyme de conversion, alors qu’il n’existe pas
d’hypertension artérielle, a été proposé avec efficacité ; toutefois, peu de
diabétologues l’utilisent à ce stade-là.
– La néphropathie patente
L’albuminurie est supérieure à 300 mg / 24 h, détectable par l’albustix ; parfois
elle peut atteindre plus de 5 g / 24 h rentrant dans le cadre d’un syndrome
néphrotique avec hypoalbuminémie ; la filtration glomérulaire diminue ;
l’hypertension artérielle ou la rétinopathie y sont souvent associées ; les lésions
histologiques sont caractéristiques avec formation de nodules mésangiaux :
c’est la glomérulosclérose nodulaire de Kimmelstiel-Wilson.
– L’insuffisance rénale terminale
Elle coïncide avec la défaillance de la filtration glomérulaire ; lorsque la
clairance à la créatinine est inférieure à 10 ml / min, seules sont proposées
316 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
Risque relatif %
Type d’atteinte Non-ajusté Ajusté à l’âge Ajusté aux
facteurs de risque
H F H F H F
Toute atteinte CV 2,5 3,7 2,2 2,8 2,1 2,0
Mortalité CV 2,6 7,2 2,1 4,9 1,7 3,3
Insuffisance cardiaque 2,8 7,7 2,2 5,4 1,8 3,8
Infarctus cérébral 3,3 5,6 2,7 3,8 2,2 2,2
Atteinte coronarienne 1,9 3,6 1,7 2,7 1,7 2,1
Claudication intermittente 4,7 8,9 4,0 6,4 4,2 5,0
• L’hyperglycémie
Son rôle dans la macro-angiopathie est souligné par l’étude du DCCT (The Dia-
bete Control and Complications, 1995) publié récemment ; le nombre d’accidents
cardio-vasculaires majeurs est diminué de 42% lorsque le contrôle glycémique est
intensifié.
On retrouve certaines caractéristiques de la micro-angiopathie :
– Troubles de l’hémostase et hémodynamiques par :
- des anomalies des facteurs plaquettaires : production de thromboxanes A2
pro-agrégants, de PDGF responsable de la prolifération des cellules
musculaires lisses.
- des anomalies de la cellule endothéliale : augmentation du facteur VIII de
Willebrandt, diminution de la synthèse de prostacycline anti-agrégante,
augmentation de l’endothéline, puissant vaso-constricteur et stimulant de la
prolifération des cellules musculaires lisses, anomalies de la libération de
NO (la relaxation vasculaire est ainsi altérée).
- des anomalies rhéologiques : une augmentation de la viscosité et du
fibrinogène ; une augmentation de la PAI1 (inhibiteur de l’activité du plas-
minogène) diminuerait la fibrinolyse.
320 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
• L’hyperinsulinisme et l’insulinorésistance
L’insuline aurait un effet direct sur la paroi artérielle par son action mitogène sur
les cellules musculaires lisses et sur la prolifération plaquettaire. Elle pourrait
7 - LE PANCRÉAS ENDOCRINE 321
La cardiomyopathie
Dans le diabète, l’insuffisance cardiaque est 5 fois plus importante chez la femme et
2,4 fois chez l’homme. Le diabète en serait responsable par un mécanisme spécifique
autre que l’hypertension artérielle ou l’insuffisance coronarienne. L’une des
hypothèses ferait appel à la micro-angiopathie ; une deuxième hypothèse serait une
infiltration interstitielle en glycoprotéines.
Hypertension artérielle (HTA)
Elle est définie, selon les critères de l’OMS, par une pression artérielle supérieure à
9,5-16 cm de Hg. Deux fois plus fréquente que chez les non-diabétiques, elle atteint
1/3 des diabétiques et 50% des diabètes non-insulinodépendants.
• Dans le DID, l’hypertension artérielle est secondaire à la glomérulopathie et
augmente en fonction de l’albuminurie (Parving, 1993, tab. 7.8).
Tableau 7.8 - Prévalence de l’HTA en fonction de la présence d’une protéinurie
(d’après Parving, 1993)
DID DNID
TA > 140 / 90 TA > 160 / 95 TA > 140 / 90 TA > 160 / 95
Normo-albuminurie % 42 15 71 51
Micro-albuminurie % 52 26 90 73
Macro-albuminurie % 79 61 93 82
pour les non-diabétiques. Une tension à 14-8,5 semble un objectif raisonnable, l’idéal
étant de 12 à 13-8. Pour ce faire, les praticiens disposent d’une panoplie de
médications au premier rang desquelles il faut citer les IEC (inhibiteur de l’enzyme de
conversion) et les inhibiteurs calciques.
Actuellement, on utilise deux à trois injections par jour ; le plus souvent on associe
une insuline rapide à une insuline semi-lente, de type NPH (neutral protamine
hagedorn), matin et soir.
Détruite par les sucs digestifs, l’insuline ne peut être administrée que par voie
injectable (à l’aide de seringues à usage unique) ; toutefois des tentatives de traitement
par voie nasale ont donné des résultats encourageants mais pas suffisamment
démonstratifs et fiables. Ces expérimentations sont réservées pour l’instant à la
recherche ; tout récemment, il a été proposé des inhalations d’insuline, voie qui
semble prometteuse, notamment pour réduire le nombre d’injections avant le repas.
D’autres modalités d’injection ont été introduites ces dix dernières années :
• les stylos avec cartouches d’insuline et, plus récemment, les stylos à usage unique
ont apporté un confort appréciable aux patients.
• les pompes à insuline, externes ou implantables, délivrent de l’insuline rapide en
continu : on les réserve notamment aux diabétiques déséquilibrés avec complica-
tions et aux cours des interventions chirurgicales.
Si l’immunothérapie par cyclosporine marque le pas, la greffe des îlots de pancréas
semble prometteuse : la greffe totale de pancréas, associée ou non à la greffe rénale,
demeure exceptionnelle.
Seuls doivent être utilisés des sulfamides de deuxième génération, à demi-vie courte,
d’efficacité importante et à concentration de produit relativement faible, de l’ordre de
5 mg. L’apparition de nouvelles formes galéniques, à effet osmotique, permet une
prise unique du médicament qui se libère progressivement tout au long du
nycthémère.
Diazoxide + K+ Ca2+
Récepteur aux – +
sulfamides
ATP
ADP
?
Métabolisme
AMPc
DAG
[Ca2+]
Autres
signaux ? +
ATP
ADP
+
+
Sécrétion d'insuline
Les biguanides
En France, il n’existe qu’une seule biguanide, la metformine. Les biguanides agissent
au niveau périphérique ; elles sont actives sur l’animal pancréatectomisé et ne modi-
fient pas la sécrétion d’insuline, elles diminuent la production hépatique de glucose à
jeun en inhibant la néoglycogenèse, et améliorent l’utilisation périphérique du glucose
(niveau musculaire) par activation de l’hexokinase et de la phosphofructokinase
(fig. 7.24).
Elles auraient une action anti-athérogène et une action sur la fibrinolyse. Ainsi, leur
action sur l’insulinorésistance en fait un traitement de choix chez l’obèse diabétique
d’autant qu’elle a un effet anorexique.
Très efficaces, elles sont à proscrire en cas d’insuffisance rénale ou d’insuffisance
hépatique en raison de la production accrue d’acide lactique.
Les inhibiteurs des α-glucosidases
Connus de longue date, ils ont été récemment introduits en diabétologie. Leur point
d’impact se situe au niveau de l’intestin grêle où ils entrent en compétition avec les
7 - LE PANCRÉAS ENDOCRINE 327
Pénétration
de glucose
Production Muscle
Vaisseau
+
de glucose
Foie
–
Metformine
Figure 7.24 - Mécanisme d’action des biguanides
La troglitazone
La troglitazone agit directement sur l’insulinorésistance. Elle fait partie d’une nouvelle
classe thérapeutique et vient tout juste d’être testée aux USA dans une étude du DPP
(Diabetes Prevention Program, 1996) sur des sujets intolérants au glucose ; les résul-
tats ne sont pas encore publiés ; toutefois la toxicité thérapeutique de ce produit risque
d’entraîner son élimination des marchés français et européens. Des dérivés
(reniglitazone et pioglitazone) n’auraient pas les mêmes effets délétères sur le foie ; ils
pourraient être commercialisés prochainement.
Dans les DNID, généralement, deux ou trois médications sont prescrites conjoin-
tement ; l’insulinothérapie n’est pas indiquée, mais a sa place en cas de diabète
insulinorequérant, seul ou en association aux biguanides et aux sulfamides.
8.7. CONCLUSION
Le diabète est un enjeu de santé publique en raison de :
• sa fréquence : 1 500 000 diabétiques en France et 100 millions dans le Monde,
• sa gravité due à ses complications responsables d’invalidité et de mortalité. Les
relations entre ces complications et l’euglycémie doivent conduire à un équilibre
diabétique satisfaisant en ne perdant pas de vue que d’autres facteurs, notamment
génétiques et métaboliques, interviennent de façon concomitante.
Il faut de même se souvenir que, finalement, le traitement actuel est purement symp-
tomatique avec pour objectif l’euglycémie ; l’idéal viserait un traitement étiologique ;
mais les causes intimes pour l’instant nous échappent même si dans le DID la
génétique et l’immunologie occupent une place importante, et si dans le DNID
l’insulinorésistance et l’altération de l’insulinosécrétion apparaissent comme les
mécanismes les plus plausibles.
CHAPITRE 8
LES PARATHYROÏDES
ET L’ÉQUILIBRE PHOSPHOCALCIQUE
1. CARACTÉRISTIQUES GÉNÉRALES
• des cellules oxyphiles, riches en mitochondries, paraissent très actives. Leur rôle
est encore inconnu. Ces cellules manquent chez les rongeurs de laboratoire.
2. DONNÉES ANATOMO-CLINIQUES
2.1. HYPOPARATHYROÏDIE :
L’INSUFFISANCE PARATHYROÏDIENNE VRAIE
parfois quelques secousses convulsives dans la grande crise de tétanie (assez rare)
qui peut simuler une crise d’épilepsie. Dans tous les cas, il faudra rechercher le
syndrome biologique.
2.2. HYPERPARATHYROÏDIE
Elle s’observe chez l’homme dans l’ostéite fibrokystique ou maladie osseuse de
Recklinghausen, liée à un adénome de la parathyroïde.
Elle comporte des manifestations osseuses et rénales. Les symptômes osseux sont
des douleurs, fractures ou déformations liées à une décalcification généralisée. Les
symptômes rénaux : essentiellement une lithiase avec calculs de phosphate ou oxalate
de chaux. Aux signes cliniques est associé un syndrome biologique inverse de celui
de l’hypoparathyroïdie :
• une hypercalcémie : 150 à 200 mg / l avec hypercalciurie ;
• une hyperphosphaturie avec hypophosphorémie.
2.3. SPASMOPHILIE
La spasmophilie est un syndrome clinique mal défini associant des crises tétaniques
et des manifestations neurovégétatives. Chez un sujet qui paraît normal, des phéno-
mènes intercurrents tels qu’une émotion violente, une intoxication, pourront déclen-
cher des crises toniques des membres et / ou de la face. La spasmophilie peut être
objectivée par le signe de Chvostek (contraction réflexe à la percussion de la joue) ou
le signe de Trousseau (aspect de la “main d’accoucheur” provoquée par la mise en
place d’un garrot).
Il n’y a pas de troubles biologiques évidents : la calcémie est normale, la magnésémie
presque toujours normale. On recherchera cependant :
• une fuite calcique urinaire fréquente ;
• des troubles digestifs prolongés, capables d’entraîner hypokaliémie et hypoma-
gnésémie.
3. MÉCANISME DE L’OSSIFICATION
3.1. L’OS
L’os définitif de l’adulte contient environ :
• 35% d’H2O ;
• 35% de sels minéraux dont 75% de phosphate tricalcique (PO4)2 Ca3, 10% de
carbonate de calcium, du citrate de calcium (1%)…
• 20% de protéines : collagène, glycoprotéines…
• 10% de lipides.
L’os est un tissu conjonctif rendu rigide par dépôt de cristaux de sels minéraux dans
une matrice organique. La matrice organique (osséine) comporte une substance
fondamentale glycoprotéique dans laquelle on peut reconnaître des fibres de collagène
organisées en travées plus ou moins régulières. Elle correspond à environ 1/3 du
poids de l’os.
8 - LES PARATHYROÏDES ET L’ÉQUILIBRE PHOSPHOCALCIQUE 333
La fraction minérale (65% de l’os) est constituée par des cristaux d’hydroxyapatite.
Le complexe Ca10 (OH)2 (PO4)6 forme le noyau du cristal qui est entouré par une
double couche :
• une couche d’absorption dans laquelle le carbonate est remplacé partiellement par
des ions OH, citrate, chlorure, fluorure, tandis que 6% du calcium est remplacé
par des ions H+, Na+… A pH élevé, du phosphate dicalcique PO4 H Ca 2 peu
soluble se forme aux dépens du phosphate monocalcique (PO4 H 2 )2 Ca très
soluble et complètement ionisé. C’est ainsi que l’alcalose entraîne une diminution
de la calcémie et peut provoquer ou favoriser la tétanie.
• une couche d’hydratation où l’eau liée représente 5,4% du volume du cristal.
Ces cristaux ont 5 000 × 2 500 × 1 000 nm. Ils sont disposés parallèlement aux fibres
de collagène avec lesquelles ils contractent des liaisons étroites.
3.2. L’OSSIFICATION
Son mécanisme est encore mal élucidé, il comporte deux étapes :
3.2.2. La calcification
Elle comporte deux temps :
• une précipitation du phosphate tricalcique
Ce sel se forme aux dépens de la fraction ionisée Ca2+ et PO4H - - - du plasma.
La concentration de ces ions y est proche de la saturation. Elle constitue un état
d’équilibre tel que [Ca+] × [PO4H- - -] = cste (environ 30 si les concentrations sont
exprimées en mg / 100 ml). Il suffit alors pour précipiter du phosphate tricalcique
insoluble d’enrichir localement le milieu en calcium ou en phosphate.
La calcémie étant en principe constante, le seul mécanisme possible résulte d’un
enrichissement local en phosphate. On retrouve en effet une phospho-mono-
estérase dans l’os, capable d’hydrolyser les esters phosphoriques sanguins, d’en
libérer le phosphate et de précipiter ainsi le phosphate tricalcique (“phosphate
theory” de Robison).
En fait, le plasma contient trop peu d’esters phosphoriques utilisables et ceux-ci
proviennent plutôt de la glycogénolyse des cellules du cartilage sérié. On peut
d’ailleurs bloquer la calcification par des inhibiteurs de la glycogénolyse : fluo-
rures, cyanures, iodacétates. L’ATP produit par la glycogénolyse donne de l’AMP
+ P ≈ Pi (phosphate inorganique). Une pyrophosphatase libère alors le phosphate,
ce qui permet la précipitation de phosphate tricalcique.
334 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
4. LA PARATHORMONE (PTH)
4.1. NATURE CHIMIQUE
Présente chez tous les Vertébrés, sauf les Poissons, c’est un polypeptide qui a été
isolé par Collip en 1925. Son PM (8 500) correspond à 84 AA (Potts, 1968).
La parathormone est élaborée chez l’homme sous la forme d’une pré-pro-hormone
de 115 AA (fig. 8.1) qui libère dans la cavité du réticulum endoplasmique 2, sous
l’effet d’une signal-peptidase, une pro-hormone de 105 AA et de PM 12 000. Celle-ci
passe dans l’appareil de Golgi (fig. 8.2.a) où elle sera clivée pour libérer dans la circu-
lation, par exocytose des grains de sécrétion, l’hormone définitive.
Chez l’homme, le gène de la parathormone est situé sur le bras court du chromo-
some 11 (fig. 8.2.b).
Sa demi-vie est brève, de 10 à 20 min.
Sa concentration plasmatique est de 10 à 56 pg / ml. Elle se distribue dans un volume
équivalent à 30% du poids corporel et qui correspond au tubule proximal, à l’os, aux
plaques épiphysaires et au cartilage.
H
Ala
Gin
Leu Ala Ser Met Met N
Lys
Asp Phe
H
Met Met
Val Met
Val Lys
Ile Met Val His
Asn Val
Glu Asp Leu
Lys Asn
Lys Val
Arg
Glu Leu
Pro
Arg Ser Gly
Gin
His Lys
Ser
Gin
Ser His
OH
Lys
O
Gly Leu
Asp
C Ser
Ser
Arg Gin Leu
Ser
Tyr Pro Gly
Met
Lys Glu
Ala Glu
Ala Ala
Ile Arg
Lys Asp
Ser Val
Ile Lys
Ala Leu Ala Glu
Val Asp
Gly Val Asp
Trp
Leu
Ala Leu
Val Arg
Phe
Asn Lys
His Val
Asp Gin Leu Lys
Protéine
AAAA
Polyribosomes Pré Pré-pro
Pro-PTH
Réticulum endoplasmique
Golgi
PTH
Granule
a - Synthèse et sécrétion de la parathormone dans la cellule parathyroïdienne
(d’après Kronenberg et coll., 1986)
11,11 11,12 11,2 12,0 13,0 14,1 14,2 14,3 15,1 15,2 15,3 15,4 15,5
Calcitonine
β-globuline
IGF2
PTH
? 16 8 7 8 4 ?
cM
b - Carte génétique du bras court du chromosome 11 chez l’homme
Figure 8.2 - La parathormone
Ce récepteur exerce une action inhibitrice sur la production de PTH par les parathy-
roïdes. Cette action s’exercerait via l’activation de phospholipases (A2i, C, D) et / ou
la modulation de la synthèse d’AMPc. Elle se traduirait par des variations de la teneur
en calcium cytoplasmique et par celle de l’expression du gène de la PTH. Des
anomalies de l’expression de Ca R ou des mécanismes de transduction associés à son
activation pourraient être à l’origine d’hyper- ou d’hypoparathyroïdismes (Akizawa et
Fukagawa, 1999 ; Brown et Pollack, 1998 ; Pearce et Thakker, 1997).
8 - LES PARATHYROÏDES ET L’ÉQUILIBRE PHOSPHOCALCIQUE 337
PTH (mµg/ml)
1,5
1,0
0,5
0
Calcium (mg/100 ml) Ca EDTA Ca
15 I.V. I.V. I.V.
14
13
12
11
10
9
8
7
6
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Heures
Figure 8.3 - Effets du calcium et de l’EDTA intraveineux sur le taux de
parathormone et de calcium dans le plasma (d’après Care et coll., 1966)
+15
Variations (mg/ml)
+10 Calcémie
+5
–5
–1 0 1 2 3 4 5 6 Heures
PTH
Figure 8.4 - Courbe de la calcémie après une injection de parathormone
5. CALCITONINE ET VITAMINE D
Deux autres substances exercent une action spécifique sur le métabolisme phospho-
calcique : une autre hormone polypeptidique, la calcitonine (hormone produite par les
cellules C de la glande thyroïde); une vitamine qui se comporte comme une pro-
hormone stéroïde, la vitamine D3.
5.1. CALCITONINE
La calcitonine (Ct) est une hormone hypocalcémiante.
S-S
CYS SET ASN LEU SER THR CYS VAL LEU SER ALA TYR MET GLY
SER
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 PHE
16
32 31 30 29 28 27 26 25 24 23 22 21 20 19 18 17 ARG
HIS
PRO THR GLU PRO GLY PHE GLY TRP ARG ASN LEU ASN ASN PHE
NH2
Figure 8.5 - Structure de la calcitonine du porc
UV
H2C
HO HO
Figure 8.6 - Transformation du 7-déhydrocholestérol (peau) en vitamine D3
4 Parmi les maladies héréditaires portant sur les récepteurs hormonaux, on a identifié un
rachitisme vitamino-résistant, maladie autosomique récessive, caractérisée par la résistance
des tissus cibles à l'action de la 1,25-(OH)2-D3 (Hughes et coll., 1988).
342 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
– le cholécalciférol élaboré dans la peau est transporté dans le plasma par une pro-
téine spécifique : la D3-binding protein (D3-BP). Il est hydroxylé dans le foie
pour donner la 25-OH-D3 sous l’effet d’une 25-hydroxylase microsomiale.
– la 25-OH-D3 est transportée sur une globuline (25-OH-D3-BP) et trans-
formée dans le rein en 1,25-(OH)2-D3 sous l’effet d’une 1 α-hydroxylase.
En définitive, la régulation de la calcémie et de la phosphorémie aura comme
plaque tournante la modulation de l’activité de cette 1 α-hydroxylase, hormone
définitive issue du métabolisme de la vitamine D3. Le lieu d’action de la
1,25-(OH)2-D3 5 rénale se situe dans le grêle, où le pH est encore à 7. Cette action
est potentialisée par la parathormone et inhibée par le cortisol. Indirectement, elle
favorise l’absorption intestinale du phosphore et peut-être d’autres ions (Mg2+…).
• Le deuxième effecteur est osseux : il y a mobilisation du Ca2+ de l’os profond et
vieilli. L’action de la vitamine est complexe, en particulier dépendante de la dose :
– elle peut avoir une action ostéolytique ;
– elle a le plus souvent une action minéralisante qui peut prédominer sur
l’hypercalcémie consécutive à l’augmentation d’absorption intestinale, et
provoquer une crise de tétanie par création d’une hypocalcémie lors du
traitement d’un rachitisme par injection de fortes doses de vitamines D !
• Au niveau du rein la 1,25-(OH)2-D3 favorise la réabsorption du calcium et du
potassium.
Le récepteur de 1,25-(OH)2-D3 fait partie de la famille des récepteurs nucléaires (voir
chap. 2, § 4).
6.2. LE PHOSPHORE
Il y a 450 à 700 mg de phosphore dans l’organisme dont 66% dans les os et les
dents, et 33% dans les parties molles dont 1% dans les liquides extracellulaires.
Le phosphore est un des constituants essentiels de la cellule. Il participe à la minéra-
lisation de l’os. Il intervient sous forme de phosphate dans le métabolisme des
hydrates de carbone. Il joue un rôle de tampon, en particulier dans les urines.
On trouve dans le sang 40 mg / l de phosphate inorganique ionisé, qui joue un rôle
actif dans le métabolisme phosphocalcique (le phosphore inorganique du sang est
presque totalement à l’état ionisé). L’excrétion se fait :
• par les urines (60%) pour le phosphore de l’organisme ;
• par les fèces, pour le seul phosphore alimentaire non-absorbé.
Ca alimentaire
500 à 800 mg/jour Autres 1,25-(OH2)-D3 Squelette
tissus
STH Ostéoïde
Ca exogène Œstrogènes
Sécrétions digestives
PTH Absorption PTH Ct
1,25-(OH2)-D3 100 mg/l
– +
+ 300 mg
550 mg
Sang + + – – Os
Duodénum 0,5 g PTH Ct ancien
Liquides extracellulaires
300 mg 150 mg PTH
1,25-(OH2)-D3
Ca exogène Ca endogène
T4
fèces ≈ 450 mg STH ≈ 1 200 g de Ca
Œstrogènes
Cortisol
Réabsorption
Ct PTH –
PTH Réabsorption Sueur = 150 mg
1,25-(OH2)-D3 +
Rein
Urine = 150 mg
1. LE THYMUS
Organe dérivé de la 3e poche endobranchiale, le thymus se développe pendant toute la
croissance pour atteindre 35 à 38 g chez l’homme jeune. Il régresse ensuite, mais ne
s’atrophie jamais complètement.
Après une période où est soupçonné un rôle endocrinien du thymus, Miller (1961)
démontre que le thymus est à l’origine de l’immunité à médiation cellulaire. Les lym-
phocytes précurseurs T acquièrent leur maturité immunologique (leur compétence) à
leur passage (ou après leur passage) thymique, sous l’effet de facteurs humoraux.
• L’α-thymosine (Goldstein et coll., 1966) est un polypeptide de 3 100 daltons à
28 AA. Mais c’est plutôt la pro-thymosine, de PM 12 000 (113 AA), qui serait la
véritable hormone. On retrouve ce facteur dans d’autres cellules : la rate, les
poumons, le rein, le foie. Il n’est donc pas spécifique du thymus.
• La thymuline : le facteur thymique sérique (FTS) ou thymuline (Bach, 1972), de
PM 860 (9 AA), est un facteur dont l’activité n’apparaît qu’après l’élimination
d’un facteur sérique inhibiteur. Sa formule : Glu-Glu-Ala-Lys-Ser-Glu-Gly-Ser-
Asp. Les précurseurs éventuels sont des protéines de 48 à 54 kDa.
• La thymopoïetine II (Goldstein, 1975) est un facteur spécifique du thymus ; il
est constitué de 49 AA. Les travaux de Comsa (1973, 1979, 1982), puis de
Deschaux (1980), démontrent qu’en plus de son rôle immunitaire, le thymus
348 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
exerce aussi, au moins juqu’à la maturité sexuelle (chez le rat), un rôle endo-
crinien : sur la sécrétion hypophysaire de GH, LH, et ACTH, et sur la sécrétion de
glucocorticoïdes par les cellules corticosurrénaliennes.
La thymectomie chez le jeune rat de 30 jours provoque :
– un abaissement des taux plasmatiques d’ACTH et de corticostérone ;
– une élévation du taux plasmatique de la GH ;
– une élévation du taux de LH et de testostérone.
2.1.1. La gastrine
C’est un heptadécapeptide (17 AA) qui pourrait être sécrété à partir d’un précurseur
de 34 AA. Son activité biologique réside essentiellement dans sa portion C-terminale.
Les cellules sécrétrices (cellules G) sont localisées dans l’anse gastrique et le
duodénum proximal. La gastrine stimule essentiellement la sécrétion des ions H+ par
les cellules pariétales gastriques. Cette action est facilitée par l’acétylcholine (donc par
1 L'origine à partir de la crête neurale n'a, en fait, été établie que pour les cellules à
calcitonine, les chémorécepteurs (cellules de type I) du glomus carotidien et, bien entendu,
les cellules médullo-surrénaliennes (Le Douarin et Teillet, 1973).
9 - LES STRUCTURES ENDOCRINES DIFFUSES 349
2.1.2. La sécrétine
Mise en évidence par Bayliss et Starling en 1902, c’est un polypeptide linéaire de
27 AA. Les cellules à sécrétine (cellules S) sont surtout duodénales, on les retrouve
dans toutes les classes de Vertébrés.
La sécrétine stimule la sécrétion de l’eau et des bicarbonates (et diminue celle des
ions Cl-) au niveau des cellules épithéliales des canaux intrapancréatiques. Cette
sécrétion ne dépend pas du système nerveux parasympathique. La sécrétine exerce de
nombreux autres effets sur :
• la cholérèse et la sécrétion de pepsine, qui sont stimulées ;
• le tonus du sphincter œsophagien inférieur et la motilité gastrique, qui sont
inhibées.
Le stimulant majeur de la libération de sécrétine est l’acidification du contenu
duodénal.
Sa demi-vie est de 17 min chez l’homme. Sa dégradation est essentiellement
hépatique.
2 CCK et VIP (vasoactive intestinal peptide)sont également présents dans le cerveau où ils
fonctionnent probablement comme neurotransmetteurs (CCK, VIP et somatostatine sont les
peptides principaux du cortex cérébral).
350 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
3 Par ses effets sur le tube digestif, la CCK agit localement pour limiter l'ingestion de
nourriture. Mais elle aurait également une action sur le système nerveux central, au niveau
duquel elle constitue une molécule "coupe-faim".
4 Le tractus gastro-intestinal contient également de nombreuses substances de nature
non-hormonale (histamine, sérotonine, neurotensine, substance P...), qui sont en réalité des
neurotransmetteurs appartenant au système nerveux intramural des parois gastro-intestinales.
9 - LES STRUCTURES ENDOCRINES DIFFUSES 351
3. L’ÉRYTHROPOÏÉTINE (EPO)
Le plasma sanguin des Mammifères anémiques contient un facteur capable d’élever
l’érythropoïèse lorsqu’on l’administre à un animal normal. Cette substance, que l’on
pensait être élaborée au niveau des reins, a été appelée érythropoïétine (Erslev, 1966 ;
Reissmann et Samorapoompichit, 1969).
En fait, l’érythropoïétine ne peut être considérée comme une hormone exclusivement
rénale. Il existe aussi, pendant la vie fœtale, une production extrarénale d’érythro-
poïétine, le foie en est le siège initial et l’érythropoïétine continue d’y être sécrétée par
des hépatocytes distribués autour des veines centrolobulaires du foie. Dans le rein,
elle est sécrétée au niveau de l’appareil juxtaglomérulaire par une sous-population de
cellules péritubulaires situées dans le cortex rénal et la médullaire externe.
Le facteur déclenchant la production d’érythropoïétine est l’abaissement de la pression
partielle d’oxygène du sang (pO2).
Le récepteur de l’érythropoïétine appartient à la superfamille des récepteurs des cyto-
kines (voir chap. 2, § 2.1.4). C’est une protéine de 66 kDa, les récepteurs sont
présents en petit nombre à la surface des cellules cibles (de 1 000 habituellement à
10 000 au maximum). La stimulation des récepteurs membranaires par l’hormone
induit une cascade de phosphorylation empruntant les voies de la PI-3-kinase et des
Ras / MAP kinases.
Un certain nombre de facteurs endocriniens (thyroxine, androgènes, insuline, prolac-
tine, système rénine-angiotensine) interviendraient dans la régulation de la sécrétion
d’érythropoïétine.
Depuis son isolement à partir de plasma de moutons anémiques, cette hormone a été
progressivement purifiée mais, depuis 1985, sa production par génie génétique
permet d’obtenir une érythropoïétine en quantité suffisante pour l’utiliser comme
médicament (24 à 48 UI / kg en intraveineuse, trois fois par semaine chez les
dialysés). Son PM est d’environ 34 000.
352 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
Ser
Met
Ile
S
Ile
S
Ser
Il est formé à partir d’un précurseur de 152 AA. Il a été isolé en 1981 par De Bold et
coll., cloné en 1984, synthétisé et administré chez l’homme depuis 1985.
Son activité biologique nécessite un pont disulfure et les derniers acides aminés. Il est
libéré sous l’effet d’une distension mécanique de l’oreillette gauche, donc dans l’infla-
tion volémique. Il reconnaît des récepteurs spécifiques sur les reins, les surrénales, les
vaisseaux (où il induit la production de NO par les cellules endothéliales) et l’hypo-
thalamus. Il agit à leur niveau par un mécanisme GMPc dépendant.
Son action s’intègre dans la régulation (l’homéostasie) liquidienne de l’organisme en
favorisant :
5. L’ENDOTHÉLIUM VASCULAIRE
L’endothélium vasculaire peut être considéré comme une glande endocrine diffuse
(2 kg et 1 000 m2 chez l’homme) qui participe à la régulation du tonus vasculaire, et
est impliquée dans les processus d’agrégation plaquettaires et d’immunité. L’endo-
thélium produit des facteurs vaso-dilatateurs (NO, PAF, facteurs hyperpolarisants,
certains dérivés de l’acide arachidonique) et des facteurs vaso-constricteurs
(l’angiotensine II, l’endothéline qui a été étudiée au chapitre 3, § 5, et aussi certains
dérivés de l’acide arachidonique).
CHAPITRE 10
L’ÉPIPHYSE
Située sous le corps calleux, reposant sur les tubercules quadrijumeaux antérieurs,
l’épiphyse, ou glande pinéale, est un appendice nerveux de la partie postérieure du toit
du diencéphale ou épithalamus (fig. 10.1). Cette situation, au centre même du
cerveau, a depuis longtemps conduit à des spéculations diverses sur le rôle de cet
organe. On sait que Descartes y voyait le siège de l’âme. C’est à la fin du XIXe siècle
que l’association clinique de tumeurs épiphysaires infantiles avec une macrogénito-
somie (puberté précoce) a projeté la pinéale dans le domaine de l’Endocrinologie. On
lui attribua tout naturellement un rôle inhibiteur sur la sexualité, et on admit pendant
longtemps que cette action “antigonadotrope” était l’un des facteurs importants du
blocage prépubertaire de la fonction gonadotrope. On sait aujourd’hui qu’il n’en est
rien, et que l’explication de ces observations anatomo-cliniques de puberté précoce
réside dans la sécrétion ectopique de peptides à activité gonadotrope par ces tumeurs.
Un tel phénomène de production hormonale ectopique est rencontré dans de
nombreuses autres tumeurs.
Corps calleux
Taenia thalamie
Epiphyse
3e
ventricule Tubercules
Commissure
quadrijumeaux
antérieure
Calotte
Protubérance
Hypophyse
1. BIOSYNTHÈSE DE LA MÉLATONINE
La mélatonine a été étudiée chez beaucoup d’espèces, depuis les Dinoflagellés
(Gonyaulax) et les Algues, jusqu’aux humains. Elle présente dans tous ces cas un
rythme circadien très net, dans sa production comme dans sa sécrétion, avec le niveau
le plus élevé pendant la période nocturne (Hardeland et coll., 1995 ; Reiter, 1995).
La biosynthèse de la mélatonine, principale sécrétion épiphysaire, nécessite l’inter-
vention de deux enzymes : une N-acétyltransférase (NAT) qui transforme la
sérotonine en acétylsérotonine, et l’hydroxyindole-O-méthyltransférase (HIOMT) qui
conduit à la mélatonine (Mt).
Dans toute la chaîne des synthèses qui conduit du tryptophane à la Mt à travers la
sérotonine (fig. 10.2.a), la NAT joue un rôle limitant très important, en cela que
l’activité de cette enzyme est bloquée lorsque l’animal ou l’homme se trouve dans un
environnement éclairé. C’est pourquoi, chez toutes les espèces connues, la synthèse
finale de la Mt n’intervient que de nuit (fig. 10.2.b), en un ou plusieurs épisodes, ce
qui donne à cette hormone la valeur d’un signal de début et / ou de fin de nuit, élément
fondamental de la biologie des rythmes circadiens et circannuels (voir l’introduction
concernant les rythmes biologiques).
La mélatonine circulante est presque exclusivement d’origine pinéale, elle n’est
pratiquement pas stockée dans la glande. Indépendamment de son pic nocturne, la
sécrétion de mélatonine présente une pulsatilité surimposée au rythme nycthéméral,
qui apparaît indépendante de la pulsatilité sécrétoire de la LH (de Leiva et coll., 1990).
La demi-vie de la mélatonine plasmatique est courte, de 20 à 50 min.
Le principal métabolite excrété est la 6-sulphatoxy-mélatonine urinaire ; son taux, qui
réflète assez bien le taux de mélatonine plasmatique ou épiphysaire (Matthews et coll.,
1991), permet d’apprécier de façon non-invasive la fonction de la glande pinéale, ce
qui est particulièrement intéressant, par exemple chez les enfants.
10 - L’ÉPIPHYSE 357
N
5-hydroxytryptamine (5-HT)
Ac CoA
N-acétyltransférase
(NAT)
CoA
N O
N-acétyl 5-hydroxytryptamine (NAc 5-HT)
SAdM
Hydroxyindole-O-méthyltransférase
(HIOMT)
SAdH
N O
N-acétyl 5-méthoxytryptamine (mélatonine)
a - Biosynthèse
SAdH : S-adénosyl-homocystéine ; SAdM : S-adénosyl-méthionine.
600
(pmol/mg)
300
5-HT
100
3000
1000
prod./mg/h)
600
(pmol
NAT
300
100
60
30
(pmol/mg)
NAc 5-HT
3
prod./mg/h)
200
HIOMT
(pmol
100
60
30
10
(pmol/mg)
NAc 5-MT
6
3
12 16 20 24 04 08 12 Heures
b - Variation circadienne des substrats et enzymes
de la chaîne de biosynthèse chez le rat
Figure 10.2 - La mélatonine
358 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
2. RÔLE DE L’ÉPIPHYSE
2.1. L’ÉPIPHYSE, UNE HORLOGE INTERNE
La découverte récente de la Mt, et surtout de certains de ses sites de liaison tissulaire
(certains noyaux cérébraux, dont les noyaux suprachiasmatiques (NSC) et la pars
tuberalis de l’hypophyse), a entièrement réorienté la physiologie de la glande pinéale.
Au stade actuel de nos connaissances, c’est, chez les Vertébrés supérieurs, dans le
domaine de la chronobiologie neuro-endocrinienne, que l’épiphyse trouve sa place
première. Encore faut-il clairement distinguer les Oiseaux des Mammifères. On a vu
plus haut que l’épiphyse des Oiseaux se distingue déjà par le maintien d’une fonction
phototransductrice à côté de sa fonction neuro-endocrinienne. De plus, les travaux de
Binkley et coll. (1978) ont montré qu’à la différence des Mammifères, la pinéale des
oiseaux a les propriétés d’un véritable pacemaker circadien. Cultivée in vitro et à
l’obscurité (pour ne pas bloquer la NAT par la lumière), la pinéale de poulet relâche la
Mt selon un rythme circadien de période proche de 24 h. Cette glande est ici à la fois
une véritable horloge circadienne et, par ses photorécepteurs, une horloge directement
synchronisée par la photopériode nycthémérale (fig. 10.3 et 10.4).
30
Obscurité Lumière
20
a
Activité de la N-acétyltransférase
10
0
30
20
b
10
0
10
c
0
0 6 12 18 24 30 36 42 48 Heures
Figure 10.3 - Origine endogène de l’activité de la N-acétyltransférase
(d’après Binkley et coll., 1978)
Le rythme de l’activité N-acétyltransférase a été étudié chez le poulet soumis à une
alternance de périodes de 12 h de lumière et 12 h d’obscurité (a). Ce rythme persiste chez
le poulet soumis à l’obscurité continue (b), mais il disparaît chez le poulet soumis à une
lumière continue (c).
10 - L’ÉPIPHYSE 359
15 Lumière Obscurité
10
5
Activité de la N-acétyltransférase
0
10
5 b
0
10
5 c
0
0 6 12 18 24 Heures
Figure 10.4 - Activité de la N-acétyltransférase dans la glande pinéale en culture
(d’après Binkley et coll., 1978)
Réponse de la glande pinéale de poulet, en culture, prélevée chez le poulet tué à la fin
d’une période d’éclairement d’un cycle nycthéméral lumière-obscurité et soumis, soit à
l’obscurité continue (b), soit à la lumière continue (c). Elle démontre une perception
directe de la lumière par la glande pinéale.
GP
NPV
NSC
n.c.
FRH
n.o. Fibres post-
ganglionnaires
Œil
sympathiques
GCS
Fibres pré-
ganglionnaires
sympathiques
MTS
La glande pinéale, par la Mt, est donc essentiellement un organe de transmission, par
voie hormonale, de signaux de lecture de la durée de la nuit (et donc du jour). Si on
connaît encore mal l’importance précise de la sécrétion circadienne de Mt dans la
physiologie complexe des rythmes circadiens neuro-endocriniens, neurovégétatifs et
comportementaux, on sait, en revanche, que ces signaux sont indispensables à la
“lecture” de la longueur des jours, indispensables à la rythmicité circannuelle
(saisonnière) de la reproduction des animaux sauvages (voir plus haut). Ainsi, la
pinéalectomie chez le hamster (animal à “jours longs”) empêche-t-elle la régression
testiculaire induite par le raccourcissement saisonnier des jours, alors que chez le
vison (animal à “jours courts”), la privation de Mt empêche, au contraire, la reprise
sexuelle induite par la diminution annuelle des jours. Des traitements appropriés à la
Mt réparent ce déficit (Boissin-Agasse et coll., 1988 ; Pevet, 1988).
Il existe en général une relation entre la latitude et l’importance de la glande
pinéale : tandis que les glandes pinéales sont très développées chez les manchots, elles
sont quasiment absentes chez les crocodiliens.
10 - L’ÉPIPHYSE 361
Des expériences ont été faites sur des hommes sains, vivant en Antarctique, chez
lesquels des injections de mélatonine ont créé une photopériode artificielle, modifiant
le décalage physiologique entre hiver et été.
Il est vraisemblable que les propriétés de la mélatonine pourront être utilisées en
pathologie pour traiter des insomnies, la maladie des fuseaux horaires et certains
problèmes induits par la chimiothérapie (chronothérapie).
La démonstration récente (Weaver et coll., 1993) de récepteurs à la mélatonine dans le
noyau suprachiasmatique humain suggère bien une action directe de la mélatonine sur
celui-ci, et à travers lui sur les rythmes circadiens.
Le premier gène affectant le rythme circadien a été identifié au début des années 1970
chez la drosophile (Konopka et Benzer, 1971). Le clonage de ce gène, le gène per
(period), a permis de montrer que le taux de l’ARN per oscillait cycliquement avec
une période de 24 h. Ce fut ensuite l’isolement d’un deuxième mutant tim (timeless)
qui retarde l’auto-inhibition de per et permet d’entretenir le mouvement de l’horloge
biologique. Il a été cloné et séquencé et les protéines respectives constituent des
partenaires coopérant au fonctionnement de l’horloge biologique. Ce mécanisme a été
retrouvé chez un autre organisme, Neurospora crassa, dont un gène frq (frequency)
altérant les rythmes circadiens a été retrouvé (Hunter-Ensor et coll., 1996).
Dans le cas de la glande épiphysaire, le mécanisme génique reste à identifier. Les
pinéalocytes reçoivent des terminaisons nerveuses sympathiques qui libèrent de la
noradrénaline pendant la nuit. En agissant sur les récepteurs β-adrénergiques, la
noradrénaline provoque l’élévation de l’AMPc. Cette action est potentialisée par des
récepteurs α-adrénergiques. Au niveau moléculaire, Stehle et coll. (1993) ont identifié
un répresseur (ICER ou inducible cAMP early repressor) qui présente, comme la
mélatonine, un rythme circadien avec une traduction d’ARNm maximale la nuit, qui
réprime la transcription induite par l’AMPc. L’action des analogues de l’AMPc, qui
est plus efficace durant la période nocturne du cycle circadien, paraît en partie due à
l’augmentation de l’influx de Ca2+ durant cette période.
Des travaux récents (D’Souza et Dryer, 1996) ont permis d’identifier un autre méca-
nisme spécifique, lié à un canal cationique 40-pS, dit Ilot (pour “long open time”). Il
a été découvert dans les cellules en culture de glande pinéale de poulet. Il est
perméable au Ca2+ et actif la nuit mais pas le jour. L’activité nocturne du canal Ilot
n’est pas supprimée par des pulses lumineux brefs. Le courant Ilot n’est pas sensible
au voltage ni activé par l’étirement, il présente des ouvertures de longue durée, et ses
caractéristiques persistent en configuration d’enregistrement inside-out en l’absence
de Ca2+ et de nucléotides cycliques. L’identification et le clonage du gène correspon-
dant permettraient d’approfondir le fonctionnement de l’horloge épiphysaire.
362 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
300
(Echelle logarithmique)
(Echelle logarithmique)
10
200
20
100
75 30
40
50 50
60
70
25
1 3 5 7 9 11 13 15 20
Age (années)
Figure 10.6 - Taux nocturnes de mélatonine sérique (moyenne ± SEM) et poids du
corps de 208 enfants et adolescents (1 à 20 ans), regroupés en fonction de leur âge
(d’après Waldhauser et coll., 1993)
350
300
Mélatonine (pg/ml)
250
200
150
100
50
1 10 20 30 40 50 60 70 80 90 Ans
Figure 10.7 - Moyennes (± SEM) des concentrations nocturnes de mélatonine sérique
de 367 sujets normaux âgés de 3 jours à 90 ans (d’après Waldhauser et coll., 1993)
10 - L’ÉPIPHYSE 363
80
Mélatonine (pg/ml)
60
40
20
0
Nuit Nuit Nuit
360
340
320
300
Mélatonine (pmol/l)
280
260
240
220
200
180
160
140
120
100
Janvier Mars Juin Octobre
: hommes jeunes, : hommes âgés, : femmes âgées,
: hommes et femmes atteints de la maladie d'Alzheimer
Figure 10.9 - Variations saisonnières de la mélatonine plasmatique
(d’après Touitou et coll., 1984)
Figure 10.10 - Formation des radicaux libres OH• (d’après Reiter, 1995)
100
80
% de survies
60
40
0
14 16 18 20 22 24 26 28 30 32
granules qui contiennent le pigment, les mélanosomes. Si, chez les Amphibiens, la
mélatonine exerce un puissant effet sur la rétraction des mélanophores, chez l’homme,
outre son rôle dans le contrôle de l’activité rythmique, elle exerce de multiples actions.
des concentrations physiologiques de l’ordre de 10-9 M. Cette action est surtout effi-
cace en administration nocturne (Blask et coll., 1991). Le traitement par la mélatonine
chez des patients cancéreux stimule également les cellules NK (natural killers), et
inhibe l’immunosuppression induite par le stress (Maestroni et coll., 1989 ; Pierpaoli
et Maestroni, 1987). Ce dernier effet est probablement médié par le système opioïde
endogène car la naltrexone, un antagoniste opioïde, supprime chez la souris les effets
immunostimulants de la mélatonine. Enfin, on a découvert dans les lymphocytes des
sites de liaison avec la mélatonine qui peuvent expliquer l’action de cette hormone sur
les cellules immunocompétentes (Martin-Cacao et coll., 1993). Une revue générale
sur ce chapitre pourra être trouvée dans Grad et Rozencwaig (1993).
le rat de 22 mois, soumis pendant 25 jours à un champ magnétique statique émis par
des micro-aimants implantés dans le cerveau occipital, provoquent au contraire une
augmentation de la réponse immunitaire humorale et suppriment l’immunodéficience
provoquée par une pinéalectomie (Jankovic et coll., 1994).
+ Transcription
Lumière Genèse des
+ rythmes
circadiens
Récepteurs à la
mélatonine
Sécrétion de
mélatonine
de la glande
pinéale
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RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES DE LA DEUXIÈME PARTIE 397
ENDOCRINOLOGIE DE LA REPRODUCTION
1. O RGANOGENÈSE
1.1. ETAT SEXUEL INDIFFÉRENCIÉ
Entre la 4e et la 10e semaine du développement embryonnaire, l'appareil reproducteur
est identique dans les deux sexes, c'est l'état sexuel indifférencié.
Dans la région lombaire de l'embryon, à la face antéro-interne du corps de Wolff ou
mésonéphros (voir fig. 11.1 et 11.2), s'individualise une saillie longitudinale : la crête
génitale.
A ce niveau, le cœlome recouvrant prolifère et produit des cordons épithéliaux, les
cordons sexuels dont les cellules, les gonocytes primordiaux, s'enfoncent dans le
mésenchyme sous-jacent pour se regrouper à l’intérieur des canaux de Wolff et de
Müller et constituer la gonade primordiale qui persistera jusqu'à la fin de la 6e
semaine. La gonade est reliée au canal de Wolff par un réseau anastomotique : le rete
ou tubes mésonéphrotiques qui se jettent dans le canal de Wolff, conduit excréteur qui
part du diaphragme en haut, descend verticalement en direction du pelvis au niveau
duquel il s'abouche dans le sinus urogénital ou cloaque urogénital, individualisé dès
lors que naît l'éperon périnéal séparant le compartiment urogénital antérieur de la
partie digestive postérieure. Les canaux de Müller, également symétriques et
bilatéraux, dérivent aussi d'une invagination du cœlome dans le mésenchyme
immédiatement externe aux canaux de Wolff. Ils prennent naissance au niveau d'un
pavillon supérieur, sous-diaphragmatique, longent le mésonéphros en dehors duquel
ils descendent, se rejoignent sur la ligne médiane et s'abouchent en canon de fusil à
l’intérieur des canaux de Wolff dans le sinus urogénital.
Ligament diaphragmatique
Canal de Müller
Rete Gonade primordiale
Canal de Wolff
Ligament inférieur
Sinus urogénital
Etat
indifférencié
Trompe
Par-ovaire
Vésicule séminale Pavillon
Canal déférent Ovaire
Prostate Utérus
Glande de Cowper Canal de Gartner
Vagin
Épididyme Colonne latérale du vagin
Testicule Urètre
Méat urinaire
Ligament testiculaire
Glande de Bartholin
Urètre pénien Vulve
a b
Mâle Femelle
Figure 11.1 - Embryogenèse de la gonade humaine (vues anatomiques)
11 - GÉNÉRALITÉS SUR LES APPAREILS DE REPRODUCTION 403
4e semaine
Aorte
Canal de Wolff
15e semaine
Cordons Canal Tube mésonéphrotique en régression
Tube mésonéphrotique en régression
médullaires de Wolff
dégénérés Rete testis
Canal de Wolff
Canal de Müller Cordons testiculaires
Cordons
corticaux Canal Albuginée
Epithélium superficiel de Müller
4e mois
Epithélium
superficiel Albuginée
Ovogonie
Cordons testiculaires
Cellules
en fer à cheval
Cônes efférents folliculaires
Canal de Müller
Canal de Wolff
a b
2. BASES ANATOMIQUES
DES APPAREILS DE REPRODUCTION
PHYSIOLOGIE DE L'APPAREIL
DE REPRODUCTION FEMELLE
1. GAMÉTOGENÈSE ET FOLLICULOGENÈSE
1er globule
0 Jours avant OVULATION
polaire
ovulation
Métaphase II
Télophase I
3
Follicule tertiaire jeune
(300 µm)
4
Follicule secondaire
(100 µm)
Follicule primaire
(50 µm)
Ans avant
ovulation
Follicule primordial
(20 µm)
15-50 Ovocyte en prophase I
Taille (mm)
Sélectionnable
classe 5
2,0-5,0
Croissance
folliculaire basale
10 jours
1,0-2,0
Antral classe 4
0,5-0,9 Préantral
classe 1 débutant
classe 3
0,2-0,4 15 jours
classe 2 Fenêtre de
0,15 25 jours 20 jours sélection
Ovulation
Ovulation Ovulation LH Ovulation
FSH
2. L’ATRÉSIE FOLLICULAIRE
L’atrésie des 99% de follicules qui entrent en croissance dans l’ovaire est moins bien
connue dans les follicules pré-antraux que dans les follicules à antrum.
Elle est caractérisée par l’arrêt de la prolifération et la mort par apoptose 2 .
L’induction de l’apoptose est suivie par la libération d’éléments mitochondriaux,
l’activation de protéases et d’endonucléases, conçue comme une étape finale de la
dégradation de l’ADN. L’ensemble de ces phénomènes constitue une mort cellulaire
programmée. Il y a en fait deux formes d’atrésie folliculaire, l’une a l’ovocyte pour
cible et touche les follicules pré-antraux, particulièrement à la fin de la vie fœtale et
pendant la période prépubertaire, l’autre a pour cibles les cellules de la granulosa et
touche uniquement les follicules à antrum.
Le déterminisme de l’atrésie folliculaire, qui aboutit à la sélection d’un lot limité de
follicules ovulatoires (et en général un seul hors de chaque cycle ovarien), est
complexe. Il semble que n’importe quel follicule qui entre en développement terminal
hors d’une vague folliculaire ait les potentialités de se développer jusqu’au stade pré-
ovulatoire. Chaque follicule est caractérisé par un équilibre local entre des facteurs
paracrines stimulants (œstradiol, IGF, activine...) et inhibiteurs (androgènes, IGFBP
ou IGF binding proteins, follistatine...). Seul le follicule le mieux adapté continuerait
son développement (évolution opportuniste plutôt que prédéterministe). Les autres,
sous l’effet d’une augmentation de la synthèse de facteurs inhibiteurs et la perte de
synthèse de facteurs stimulants, rentreraient en atrésie : activation de Fas et du
récepteur du TNFα (tumor necrosing factor), déséquilibre en faveur des facteurs pro-
apoptotiques (Bcl-2), activation de p53 et des caspases (Monniaux et coll., 1999).
2 Une apoptose limitée (< 2% des cellules de la granulosa) se manifeste toutefois dans la
quasi-totalité des follicules en croissance, et même dans certains follicules pré-ovulatoires.
12 - PHYSIOLOGIE DE L’APPAREIL DE REPRODUCTION FEMELLE 413
3. L'OVULATION
L'ovulation proprement dite correspond à la rupture folliculaire. C'est un phénomène
bref en réponse au signal gonadotrope ovulatoire, qui conduit à la libération de
l'ovocyte mûr dans les voies génitales 3. Elle est cliniquement précédée par une
tension du bas-ventre parallèle à la mise en pression du liquor folliculi.
L'éclatement folliculaire, quant à lui, n'est pas perçu ; en revanche, l'épanchement
intrapéritonéal conséquent détermine habituellement une réaction pelvienne doulou-
reuse due à l'irritation du péritoine adjacent. D'ordinaire, l'épanchement est modéré, de
50 à 100 ml, déterminant un syndrome du 14e jour que connaissent bien les femmes
fonctionnelles. Parfois, en particulier dans les syndromes d'hyperstimulation ova-
rienne, apparaissent de véritables hémorragies avec douleur “exquise”, anémie et
signes péritonéaux si préoccupants qu'il convient d'intervenir pour assurer une
hémostase correcte du follicule rompu.
Au moment de son expulsion, l'ovocyte, jusqu'alors bloqué en prophase de première
division méiotique par l'effet de l'OMI (ovocyte maturation inhibitor), se trouve libéré
de cet effet (fig. 12.3), et termine rapidement sa multiplication qui aboutit à deux
cellules filles très inégales en valeur et en volume : l'ovocyte secondaire, ou de
deuxième ordre, de 100 µ environ, conservant la presque totalité du cytoplasme de la
cellule mère et le premier globule polaire nettement plus petit, repoussé à la périphérie
ovocytaire sous la membrane pellucide dans l'espace périvitallin. La deuxième
division méiotique commence aussitôt et restera à son tour bloquée en métaphase
jusqu'à une éventuelle fécondation. L’AMPc semble également jouer un rôle
important dans le blocage et la reprise de la méiose dans de nombreuses espèces.
Ainsi, entouré de la membrane pellucide et des cellules du cumulus oophorus ou
corona radiata, le gamète femelle constitue une masse visqueuse de plusieurs milli-
mètres cubes que recueille le pavillon tubaire dont les franges embrassent littérale-
ment l'ovaire : c'est le “baiser de la trompe”, un phénomène actif que facilite la
turgescence des franges du pavillon.
Le transit tubaire, en revanche, est un phénomène passif que favorise le courant des
sécrétions tubaires allant du pavillon vers l'utérus. Les contractions tubaires et l'activité
ciliaire de la muqueuse endoluminale jouent également un rôle. Le trajet dure habituel-
lement 4 jours et, en l'absence de fécondation, l'ovule dégénère et s'évacue dans la
cavité utérine. Dans le cas contraire, lorsque, dans le tiers externe de la trompe, la
fécondation se produit, on assiste à la fin de la deuxième mitose réductionnelle, à
Ovocyte
Cumulus OMI
Granulosa OMI LH
Thèques
L'ovulation est dite provoquée, par exemple chez la lapine, le furet ou la chatte. Dans
ce cas, ce sont des réflexes tacto-hypothalamo-hypophysaires contemporains du coït
qui déclenchent la ponte.
D'autres espèces peuvent avoir une ovulation postcoïtale différée, telle la chauve-
souris qui ovule 3 mois après la copulation.
4.4.1. L'inhibine
L'inhibine a été isolée et caractérisée en 1985. C’est une hormone glycoprotéique
produite par les cellules de la granulosa, la thèque interne, les cellules lutéales et le
placenta. Son rôle physiologique essentiel est d'inhiber la sécrétion de la FSH
hypophysaire.
Elle existe sous deux formes, A et B, qui possèdent la même sous-unité α mais avec
une sous-unité associée βA ou βB (de structure voisine de la TGFβ).
En phase folliculaire, sous l'effet de la FSH, la concentration de l'inhibine B dans le
plasma croît avec la taille du follicule (et son taux dans le liquor folliculi va en
augmentant) puis, après un bref pic post-ovulatoire, décroît en phase lutéale. Ce profil
est l’inverse de celui de l’inhibine A qui s’élève progressivement en phase folliculaire
tardive, suit le pic de LH, puis remonte à nouveau en phase lutéale. La régulation de la
FSH au cours du cycle menstruel est cependant davantage liée à l’œstradiol qui
s’élève bien avant la diminution de l’inhibine.
A contrario, lors de la lutéolyse, la diminution de l'activité sécrétoire du corps jaune
entraîne une augmentation relative de la FSH périmenstruelle, ce qui va susciter le
recrutement folliculaire du cycle suivant.
L'action de l'inhibine serait spécifique et s’exercerait sur un site hypophysaire différent
de celui de la GnRH, car l'œstradiol, qui a des effets similaires, agit non seulement
sur l'hypophyse mais aussi sur la LH hypothalamique, action non-observée pour
l'inhibine.
L'ovaire peut être divisé en deux compartiments capables de produire des hormones
sexuelles :
• le compartiment interstitiel, fait des cellules du stroma ovarien et du hile, qui pro-
duisent, sous l'effet de la LH, des androgènes (androstène-dione et DHEA) 4 ;
• le compartiment folliculaire, où l'unité fonctionnelle thèque interne-granulosa
produit dans le liquor folliculi et dans le sang, de façon cyclique, le 17 β-œstradiol
et la progestérone 5.
Les cellules endocrines de l'ovaire contiennent, à leur surface, des récepteurs aux
LDL. Ces récepteurs permettent de lier les LDL 6 et de les internaliser, ce qui va
permettre un apport de cholestérol dont les LDL sont riches. C'est à partir de ce
cholestérol et sous l'influence de la LH que la synthèse des hormones stéroïdes est
possible (fig. 12.4).
ACÉTATE
CHOLESTÉROL
VOIE ∆4 VOIE ∆5
Figure 12.4 - Schéma général des voies Pgn
de synthèse des stéroïdes ovariens
A : ∆4-androstène-dione P 17-OH-Pgn
DHEA : déhydro-épiandrostérone
E1 : œstrone 17-OH-P DHEA
E2 : œstradiol
P : progestérone
Pgn : prégnénolone A
T : testostérone.
E1 T E1
E2
7 Cet effet est indépendant de l'action de la FSH mais, en multipliant les cellules
folliculaires, il potentialise l'action de la FSH sur ses récepteurs. Les actions de l'œstradiol
et de la FSH sont donc synergiques.
12 - PHYSIOLOGIE DE L’APPAREIL DE REPRODUCTION FEMELLE 419
21 22 O
20
18 PRÉGNÉNOLONE
19 17
CHOLESTÉROL
DESMOLASE
A B
3 5
4 6
HO 20 α-HYDROXYLASE HO
OH
20-22 di-OH-CHOLESTÉROL
OH OH
22-HYDROXYLASE
20 α-OH-CHOLESTÉROL
HO HO
Première étape : synthèse de la prégnénolone à partir du cholestérol
O O
5
4 6
∆4-5 ISOMÉRASE
O
HO ∆5, 3 β-OL ∆4-3 CÉTO
PRÉGNÉNOLONE PROGESTÉRONE
3
O
3 β-OL-DÉSHYDROGÉNASE
Deuxième étape : voie ∆4, de la prégnénolone à la progestérone
OH O
17 β-DÉSHYDROGÉNASE
O O
TESTOSTÉRONE ∆4-ANDROSTÈNE-DIONE
AROMATASES OH O
17 β-DÉSHYDROGÉNASE
HO HO
ŒSTRADIOL ŒSTRONE
Les hormones œstrogènes agissent sans doute également sur les cellules mono-
cytaires, lymphocytes et monocytes / macrophages, retrouvées dans la paroi artérielle
saine ou pathologique.
5.2. LA PROGESTÉRONE
5.2.1. Origine et nature de la progestérone
C'est le précurseur de toutes les hormones stéroïdes. La synthèse s'arrête à ce stade
dans les cellules du corps jaune ovarien dont elle constitue l'hormone essentielle.
L'ovaire est relayé par le placenta au 2e mois de la grossesse, ce qui entraîne
l'involution du corps jaune gravidique.
Il est possible d’obtenir de la progestérone :
• à partir du corps jaune de baleine, ou
• à partir du stigmastérol extrait des graines de soja ;
• par biosynthèse (voir chap. 1, § 7.3).
L'ovaire sécrète encore deux autres substances progestagènes chez la femme : les
20 α- et 20 β-hydroxyprogestérones.
9 Arbitrairement, le 1er jour des règles est considéré comme le 1er jour du cycle.
12 - PHYSIOLOGIE DE L’APPAREIL DE REPRODUCTION FEMELLE 425
Ovaire
Hémorragie
Muqueuse
utérine
Veine Artère
spiralée
a - Les différentes phases du cycle
Ovulation
2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28
37°5
37°
36°5
Règles
a
Règles
Ovariectomie
b Règles
Œstrogènes
Progestérone
Ovariectomie
c
Règles
Œstrogènes
Ovariectomie Arrêt des
œstrogènes
d Règles
Œstrogènes Progestérone
Femme normale
e Règles
Œstrogènes
Progestérone
Ovulation
20
18 les activités de l'hypothalamus, de l'hypophyse
LH
16 et de l'ovaire lui-même (fig. 12.8).
14
12 L'hypothalamus produit une gonadolibérine,
10 la GnRH ou LH-RH, qui va agir sur la
8
6 synthèse et la libération des gonadotrophines
4 hypophysaires.
2
0 L'hypophyse sécrète trois hormones gonado-
tropes : FSH, LH et LTH ou Prl. La sécrétion
mUl/ml
10 FSH
8 de FSH présente, par rapport à une sécrétion de
6
base d'environ 3 mUI / ml de plasma, une
4
2 élévation dans la première partie de la phase
0 folliculaire, un pic à 8 mUI / ml, synchrone de
Œstradiol celui de LH vers le 13e jour du cycle et un taux
relativement bas en phase lutéale avec toutefois
pg/ml
360
320
280
une légère remontée en fin de cycle.
240 LH a une sécrétion de base de l'ordre de
200 3 mUI / ml, présente vers le 13e jour une
160
120 ascension importante de ses taux : la décharge
80 ovulante qui précède l'ovulation de 37 à 40 h.
40
0
LTH (prolactine) favorise chez les rongeurs la
Progestérone sécrétion et le maintien du corps jaune. On
ng/ml
10
détecte en effet, chez le rat, un pic de LTH
8
6 synchrone de celui de LH. Chez les primates,
4 en revanche, l'activité gonadotrope de la pro-
2
lactine est discutée, bien que le corps jaune
-4-2135 -6-4-20246 -4-2135
humain possède des récepteurs à LTH et que
Jours du Jours du Jours du
cycle pic de LH cycle
ceux-ci soient stimulés par LH. On s'accorde
actuellement pour attribuer à la prolactine un
Figure 12.8 - Les hormones du
cycle menstruel chez la femme rôle de potentialisation de l'effet LH sur la
(d'après Rotten et coll., 1985) sécrétion progestative en normo-prolactinémie.
FSH a des récepteurs sur les cellules de la granulosa où elle induit ses propres
récepteurs, la synthèse de l'inhibine, les enzymes de l'aromatisation des androgènes et,
en fin de phase folliculaire, les récepteurs à LH.
LH a des récepteurs sur la thèque interne pendant toute la durée du cycle, elle y induit
la synthèse des androgènes et des œstrogènes. Sur la granulosa, elle possède égale-
ment ses propres récepteurs et y détermine la diminution de ceux de FSH. En phase
lutéale, les récepteurs de LH sont présents et l'activité fonctionnelle du corps jaune est
en relation directe avec cette gonadotrophine. Enfin, la LH induit la synthèse des
androgènes par le stroma ovarien.
Au total, ceci permet de construire les séquences fonctionnelles synergiques suivantes
(fig. 12.9).
3e V Rétro-contrôle hypothalamique
–
LH-RH
Rétro-contrôle hypophysaire
–
Puis
+ Hypophyse
4'
1 2 2' Œstrogènes
Œstrogènes LH FSH
Ovulation
Ovaire
Follicule
Corps
cavitaire
jaune
3
Progestérone
4
Progestérone
Chez les Mammifères, le nombre des ovules émis paraît de plus en plus limité à
mesure que les chances de survie du jeune deviennent plus grandes :
• un œuf par ovulation dans l'espèce humaine (soit 400 à 500 ovules pondus sur
500 000 environ présents dans l'ovaire de la jeune fille) ;
• généralement un seul œuf par ovulation chez la vache ;
• une douzaine d'œufs chez la truie ;
• 500 œufs par an chez la grenouille (la ponte est saisonnière) ;
• et, au cours de sa vie entière :
– 5 à 10 millions d'œufs chez l'anguille ;
– 10 millions d'œufs chez une reine de termites ;
– 60 millions d'œufs chez une femelle d'ascaris.
Chez de nombreuses espèces, l'ovule s'entoure au cours de son cheminement d'enve-
loppes protectrices ou membranes (membranes secondaire et tertiaire). La membrane
primaire est la membrane vitelline, sécrétée par la couche de cellules folliculaires.
12 - PHYSIOLOGIE DE L’APPAREIL DE REPRODUCTION FEMELLE 431
11 Le taux de LH-RH dans le sang du système porte varie de 200 à 800 pg / ml. Dans le sang
périphérique, le taux serait voisin de 1-2 pg / ml en début de cycle et pourrait aller jusqu’à
2,5 pg / ml en milieu de cycle.
12 Il est possible d'induire la libération de LH-RH par stimulation électrique de l'hypothalamus
médiobasal avec des fréquences de 10 à 100 Hz (Dyer et coll., 1980).
12 - PHYSIOLOGIE DE L’APPAREIL DE REPRODUCTION FEMELLE 433
mUl/ml
10
façon pulsatile (Ferin et coll., 1984 ; Rotten, 8
1985), à raison d'une pulsation toutes les 60 à 6
4 J7
90 min ; cette pulsatilité est nécessaire au bon 2
0
fonctionnement des sécrétions gonadotropes de
LH et FSH, qui sont également sécrétées de
6
façon pulsatile, en plus de leur variation 4 J 10
cyclique dans le cycle œstrien (fig. 12.10 et 2
0
12.11).
14
On a pu démontrer que chaque oscillation
sécrétoire (“pulse”) de LH est immédiatement 12
précédée d'une oscillation synchrone de LH-
RH (fig. 12.12 et 12.13). La neutralisation de la 10
972
GnRH pulsatile 200
LH (ng/ml)
FSH (ng/ml)
30 Lésion Ovex
150
EB EB EB
20
100
10
50
0
200
100
0
–20 0 10 80 90 100 110 120 130 140 150 160 180
999
Pulsatile Continue Pulsatile
FSH (ng/ml)
LH (ng/ml)
20 200
15 150
10 100
5 50
0 0
10 5 0 5 10 15 20 25 30 35 Jours
b - Action de la perfusion continue de la GnRH après lésion du noyau arqué
Figure 12.11 - Contrôle neuro-endocrine du cycle menstruel chez le singe rhésus
(d'après Knobil, 1980)
12 - PHYSIOLOGIE DE L’APPAREIL DE REPRODUCTION FEMELLE 435
LH-RH
30
(pg/ml)
20
LH
8
(ng/ml) 10
6
4
0
2
0
10 12 14 16 18 20 Heures
Figure 12.12 - Mesures simultanées de la LH dans la veine jugulaire
et de la LH-RH dans le sang hypophysaire portal d'une brebis ovariectomisée
(d'après Clarke et Cummins, 1982)
LH (ng/ml)
8
Pics/min
5 000
4 000
3 000
2 000
1 000
0 1 2 3 4 5 Heures
Figure 12.13 - Enregistrement comparé (sous anesthésie) de l'activité électrique
(pics / min) dans le noyau arqué et des taux de LH dans le sang
périphérique de rates ovariectomisées (d'après Kawakami et coll., 1982)
436 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
13 C'est cet effet qui a été observé avec l'utilisation d'agonistes de la LH-RH, tel la busériline.
Mis au point avec l'objectif d'améliorer l'induction de l'ovulation, ces agonistes, appliqués
en continu pendant tout le cycle, occupent les sites récepteurs à la LH-RH et bloquent
l'ovulation. Administrés à partir du milieu du cycle, ils entraînent une lutéolyse. Ils peuvent
être utilisés par voie sous-cutanée ou par vaporisation nasale !
438 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
Le rôle principal des peptides opiacés serait de moduler le feed-back négatif des
stéroïdes ovariens sur la sécrétion de LH.
NPV
SL
NSO APO
HMB
LH-RH
Ocytocine LH et FSH
Stéroïdes
9. EXPLORATION DE L'AXE
HYPOTHALAMO-HYPOPHYSO-GONADIQUE
Les renseignements fournis par l'étude des récepteurs périphériques ont l'énorme
avantage de montrer une “imprégnation hormonale” globale, qui permet d'ordinaire
d'avoir une idée assez exacte de l'état fonctionnel de l'axe hypothalamo-hypophyso-
ovarien. Cependant, les “instantanés biologiques” que représentent les divers dosages
peuvent avoir l'intérêt, soit de confirmer une carence légère ou récente, soit de préciser
le site en cause.
Clomifène
40 40
30 30
FSH (mUl/ml)
LH (mUl/ml)
20 20
CCl
C
10 10
1 14 28
Clomifène
180
O
20
Œstrogènes (µg/24 h)
CH2
Progestérone (ng/ml)
90
60
CH2
10
N
30
H5C2 C2H5
1 14 28 Clomifène
Figure 12.15 - Action du clomifène sur la sécrétion des hormones sexuelles
chez la femme (d'après Tourniaire et Fèvre, 1979)
Lorsque le taux des gonadotrophines est bas, qu'il importe d'explorer l'étage en
cause dans le déterminisme de l'aménorrhée, on pratique le test du clomifène qui
12 - PHYSIOLOGIE DE L’APPAREIL DE REPRODUCTION FEMELLE 441
PHYSIOLOGIE DE L'APPAREIL DE
REPRODUCTION MÂLE
Cônes efférents
Epididyme Albuginée
Rete testis
Tubes séminifères
2. LA LIGNÉE GERMINALE
Elle correspond à l'ensemble des éléments dérivés des spermatogonies et qui
aboutissent au gamète mûr, le spermatozoïde.
Chez l'adulte, les spermatogonies souches sont disposées à la périphérie des tubes
séminifères, entre les cellules de Sertoli. Selon l'aspect de leur noyau, on distingue des
spermatogonies A dites “poussiéreuses” à chromatine fine, le noyau peut être clair
(spermatogonie Ap, p = pâle) ou sombre (spermatogonie Ad, d = dark) et des
spermatogonies B, “croutilleuses”, dont la chromatine nucléaire se présente en amas
(fig. 13.2).
Spermatozoïdes
Spermatides
Spermatocytes
Les cellules souches subissent trois à cinq mitoses goniales, donnant naissance à des
spermatocytes de premier ordre, grosses cellules germinales à 2 n chromosomes qui,
par division méiotique réductionnelle, vont engendrer des spermatocytes II haploïdes
à n chromosomes (et ADN = Q) dont la taille est réduite de moitié. Ces sperma-
tocytes de deuxième ordre, en subissant une mitose équationnelle, vont générer des
spermatides haploïdes à n chromosomes (et ADN = Q / 2).
13 - PHYSIOLOGIE DE L’APPAREIL DE REPRODUCTION MÂLE 445
pratique in vivo, entre lame et lamelle, dans l'heure qui suit l'émission hors des voies
génitales et après transport, le cas échéant, dans des conditions de températures
acceptables (le spermatozoïde est très sensible au froid). La première partie de
l'éjaculat correspond à la vidange de la filière terminale, à savoir le déférent et les
vésicules séminales.
Normalement, l'éjaculat total est d'environ 4 ml (± 2 ml), mais il peut être nettement
inférieur, de l'ordre de 0,5 ml (aspermie), ou supérieur à 6 ml, comme c'est le cas
dans les infections ou les abstinences prolongées. De couleur blanchâtre et d'odeur sui
generis due à l'oxydation de la spermine, l'éjaculat se liquéfie en 30 min, son pH est
légèrement alcalin. La concentration spermatique oscille entre 40 et 200 millions par
ml, dont 80% de formes vivantes. La mobilité sur place et les trajets directs
représentent de bons facteurs de la fécondance du sperme.
Le spermogramme permet d'apprécier la morphologie du spermatozoïde : tête, col et
flagelle. D'ordinaire, il existe moins de 30% de formes anormales, celles-ci étant
représentées par des malformations de la tête (tête effilée, acrosome malformé,
micro- ou macrocéphalie), de la pièce intermédiaire ou du flagelle (absent ou bifide).
Des tests fonctionnels, comme le test postcoïtal de Hühner, constituent un moyen
indirect d'apprécier la qualité de la survie spermatique dans son milieu naturel : la
glaire cervicale péri-ovulatoire. Les tests peuvent se pratiquer après optimisation de la
glaire par la prise d'éthinyl-œstradiol, à raison de 100 µg / jour du 1er au 12e jour du
cycle, l'examen ayant lieu à l'issue du traitement.
Divers facteurs peuvent influencer la qualité spermatique : l'exposition aux radiations,
les traitements cytotoxiques, les androgènes, qui entraînent une oligospermie par effet
indirect hypothalamique, les œstrogènes qui diminuent non seulement la libido mais
également la spermatogenèse ; le surmenage, le tabac et l'alcool ont également un rôle
délétère sur la qualité du sperme.
OH
20-22 di-OH-CHOLESTÉROL
OH OH
22-HYDROXYLASE
20 α-OH-CHOLESTÉROL
HO HO
Synthèse de la prégnénolone à partir du cholestérol
O
OH
TESTOSTÉRONE
PRÉGNÉNOLONE
HO 17 β-OH-DÉSHYDROGÉNASE O
17-HYDROXYLASE
O
O
OH ∆4-ANDROSTÈNE-DIONE
3 β-OL-DÉSHYDROGÉNASE
ISOMÉRASE
17-OH-PRÉGNÉNOLONE
HO O
O
DESMOLASE
DÉHYDRO-ÉPIANDROSTÉRONE
HO
Voie ∆5 : de la prégnénolone aux androgènes
Figure 13.3 - Biosynthèse des hormones androgènes
alors l’hormone active. C’est ce qui se passe au niveau de la peau, du tractus génital.
En revanche, le muscle strié, en particulier celui des cordes vocales, a pour effecteur
hormonal la testostérone elle-même. Toutefois, chez le fœtus, la 5 α-réductase
n'apparaît que tardivement et la différenciation mâle (maintien des canaux de Wolff)
est le résultat de la testostérone elle-même.
La 5 α-DHT liée à son récepteur (voir chap. 2, § 4) va agir dans le noyau sur le
matériel génétique, selon des modalités qui restent à préciser.
DHEA
∆4-androstène-dione
∆4A
ADN
Testostérone Testostérone
libre
(5 α-réductase)
5 α-dihydrotestostérone
Testostérone
liée 5 α-DHT ARNm
Ribosome Protéine
néosynthétisée
On a essayé :
• des esters de testostérone en injections intramusculaires tous les 15 jours, par
exemple la testostérone undecanoate ;
• la testostérone en implantation sous la peau, dans une capsule siliconée ;
• l'association de testostérone et de progestatifs ;
• l'association méthyl-testostérone / éthinyl-œstradiol, mais avec le risque de gyné-
comastie (développement de la glande mammaire) et de maladie thrombotique ;
• un androgène faible, le danazol, à raison de 500 mg / jour per os, associé à
250 mg d'œnanthate de testostérone.
Le retour à une taille normale des testicules suit l'arrêt thérapeutique mais, tandis que
les spermogrammes demandent 4 à 10 semaines pour être sévèrement déprimés, le
retour à la normale est beaucoup plus long et peut, dans quelques cas, dépasser
5 mois.
1. LA FÉCONDATION
La fécondation représente les phénomènes corrélés, contemporains ou conséquents à
la rencontre du spermatozoïde et de l'ovocyte. Elle aboutit à la fusion des gamètes
qui réalisent un œuf ou zygote diploïde, début de l'embryogenèse.
Lorsqu'elle a lieu dans le milieu extérieur, elle est dite externe ; c'est le cas, par
exemple, chez certains animaux aquatiques. Par opposition, elle est dite interne
lorsqu'elle se déroule dans la filière génitale, comme c'est le cas pour l'animal
terrestre, les Mammifères dont l'homme.
1.2. L'OVOCYTE
Le ou les ovocytes de deuxième ordre (voir ovulation, chap. 12, § 3) atteignent
l'ampoule dans les 2 h qui suivent la ponte. L'antipéristaltisme tubaire permet l'ascen-
sion spermatique de l'isthme jusqu'au tiers externe de la trompe, siège habituel de la
rencontre des gamètes. Ceux-ci cohabitent pendant 2 ou 3 jours et c'est l'arrêt des
mouvements antipéristaltiques de la trompe qui va permettre la descente de l'œuf dans
la cavité utérine vers le 20e jour du cycle, c'est-à-dire avant la période des règles
manquantes.
Les ovules non-fécondés survivent environ 24 h et sont éliminés dans l'utérus et / ou
phagocytés par les macrophages. Les stéroïdes ovariens contrôlent les mouvements
de la trompe ; les œstrogènes ont le pouvoir d'augmenter le péristaltisme alors que la
progestérone les diminue, si bien que certaines pilules progestatives ralentissant le
transit tubaire du blastocyste ont été incriminées dans le déterminisme de la grossesse
extra-utérine en cas d'échec de la méthode.
14 - FÉCONDATION - GESTATION - LACTATION 455
Zone pellucide
Globules polaires
Figure 14.1 - Œuf, 1er jour (dans le tiers externe de la trompe)
2. LA MIGRATION TUBAIRE
L'œuf de Mammifères, ayant peu de réserves, est destiné, s'il veut assurer son
évolution, à s'implanter rapidement dans la muqueuse utérine, c'est la nidation.
456 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
L'œuf fécondé lors de son transit tubaire commence une série de mitoses qui
engendrent des cellules de plus en plus petites, les blastomères.
Cette segmentation a une chronologie précise ; deux blastomères sont présents à la fin
du 1er jour suivant la fécondation ; entre la 36e et la 40e h, c'est le stade à
quatre blastomères, entre la 40e et la 50e h le stade à huit blastomères, qui précède la
morula retrouvée habituellement après la 72e h.
A raison d'une division par 24 h, l'œuf multiplie ses cellules dont certaines, à la péri-
phérie, sont plus petites (les micromères) que les blastomères centraux (les
macromères). La membrane pellucide englobe la totalité de cette morula.
Vers le 5e jour de l'évolution de l'œuf, apparaissent des lacunes intercellulaires qui
vont secondairement réaliser une cavité unique : la cavité blastocystique distinguant
une couche cellulaire périphérique que sont les cellules trophoblastiques et le
bouton embryonnaire (futur embryon). La migration tubaire dure 3 jours, le
blastocyste, du fait des mouvements ciliaires de la muqueuse tubaire, du péristaltisme
de la musculeuse et du courant endoluminal, va tomber dans la cavité utérine où il
sera libre pendant 48 h avant de prendre contact avec la muqueuse endométriale vers
le 6e jour de sa vie (fig. 14.2).
a b c
Bouton embryonnaire
Trophoblaste
Cavité blastocystique
3. LA NIDATION
Le début de la nidation a lieu vers le 20-21e jour du cycle, avant la période des règles
manquantes, alors que l'endomètre est en pleine phase sécrétoire, au maximum de sa
vascularisation, de son épaisseur et de son activité glandulaire.
Vers le 7-8e jour, les cellules trophoblastiques périphériques constituent le syncytio-
trophoblaste distinct des cellules plus internes du cytotrophoblaste (voir fig. 14.3).
Vers le 10e-12e jour, le syncytium périphérique est lacunaire, l'œuf est enfoncé dans
le chorion endométrial, au contact des vaisseaux spiralés porteurs d'éléments nutritifs.
14 - FÉCONDATION - GESTATION - LACTATION 457
Trophoblaste
Chorion endométrial
4. LA GESTATION
L'utérus augmente progressivement en volume. Long de 5,5 cm chez la jeune femme
non-enceinte, il s'élève au-dessus de la symphyse pubienne.
458 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
L’élévation est de :
– 9 cm à 3 mois ; la longueur totale du fœtus est alors de 11,5 cm ;
– 19 cm à 5 mois ; " 26 cm ;
– 34 cm à 9 mois ; " 50 cm.
La zone d'implantation, région vasculaire à la fois fœtale (villosités choriales) et
maternelle (endomètre utérin), constitue le placenta. Le fœtus y est relié par le cordon
ombilical, dans lequel chemine une veine et deux artères.
Le tableau 14.1 précise la durée de la gestation et le nombre des nouveaux-nés en
fonction de l’espèce.
Tableau 14.1 - Durée de la gestation et nombre des nouveaux-nés
en fonction de l’espèce
4.1. LE PLACENTA
L'histologie du placenta varie selon l'importance de la pénétration des villosités du
chorion à l'intérieur de la muqueuse endométriale. Ainsi, il est possible de distinguer
(fig. 14.4) :
• le placenta épithélio-chorial où le chorion est appliqué contre l'épithélium
endométrial (cheval, porc…). Il y a donc simple juxtaposition des structures
maternelles et des structures d'origine ovulaire ;
14 - FÉCONDATION - GESTATION - LACTATION 459
Sang maternel
Endothélium vasculaire maternel
Chorion
Sang fœtal
Il assure la nutrition du fœtus, lui transmettant les acides aminés, les glucides, les
acides gras, les électrolytes et les vitamines nécessaires à son développement. L'eau
passe par osmose. Elle sert au fœtus et au renouvellement du liquide amniotique. Les
sels minéraux suivent l'eau. Le placenta permet enfin l'élimination des déchets de
l'embryon, qui seront excrétés par les reins de la mère.
Dès le milieu de la gestation, le fœtus avale, en outre, le liquide amniotique qui
repasse dans le sang maternel par l'intermédiaire du placenta. En l'absence de ce
mécanisme (atrésie de l'œsophage du fœtus ou trouble de la déglutition chez un
anencéphale), le liquide amniotique s'accumule (hydramnios).
Unité fœto-placentaire
Compartiment maternel Compartiment placentaire Compartiment fœtal
Cholestérol
Cortico-
surrénale
Progestérone Sulfate
Cortico- de DHA
Sulfate de DHA
surrénale
Œstrone
17 β-œstradiol
Foie
Sulfate de
16 α-hydroxy-DHA
Œstriol
100
50 HCG
40
Progestérone
30
20
Œstrogènes
10
2 3 4 5 10 15 20 25 30 35 40
Nidation
Grossesse
Cycle fécond
Figure 14.6 - Courbes d'évolution des hormones
au cours de la grossesse chez la femme
Son taux augmente très rapidement jusqu'au 3e mois (environ 11 000 ng / ml),
décroît au 4e mois, puis prend la forme d'un plateau avec une légère remontée
(environ 3 000 ng / ml) vers le 8e mois. Ce taux décroît ensuite pour s'annuler au
moment de la parturition (expulsion du placenta) 2.
Chez le mâle, l'hormone placentaire stimule les cellules de Leydig (action de
type LH) et favorise la migration du testicule cryptorchide en position scrotale.
Chez le rat, elle apparaît le 8e jour et sa concentration est maximale le 13e jour de
la gestation.
• l'hormone placentaire lactotrope, HPL ou CGP ou HCS (human chorionic
somato-mammotrophin) est une protéine (PM 22 000) de 191 AA qui présente
des analogies de structure avec la GH et la prolactine, évoquant un précurseur
commun. Elle est sécrétée par le syncytiotrophoblaste sans participation fœtale.
2 Le dosage de β-HCG libre et d'HCG effectué 14 à 16 jours après une fécondation in vitro
permettrait de prédire l'évolution normale ou la survenue d'une fausse couche chez les
patientes.
464 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
180
160
P
140
Progestérone (ng/ml)
120
100
40
80
Œstradiol (pg/ml)
30
60
O
20
40
10
20
0 0
2 5 8 11 14 16 19 Jours de gestation
a - Evolution des œstrogènes (O) et de la progestérone (P) (d'après Matt et coll., 1986)
100
90
80
70
Prolactine (ng/ml)
60
50
40
30
20
10
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 1718 19 20 21 22 23 Jours de grossesse
b - Evolution de la prolactine (d'après Morishige et Rothchild, 1974)
Figure 14.7 - Courbes d'évolution des hormones au cours de la gestation chez la rate
HCG (mg/ml)
a - HCG
12 500
10 000
7 500
5 000
2 500
5 10 15 20 25 30 35 40 Semaines
HLP (µg/ml)
b - HLP
7
RIA (dosage
radioimmunologique)
6
EIA (dosage
5 immuno-enzymologique)
9 12 15 18 21 24 27 30 33 36 39 Semaines
Figure 14.8 - Courbes d'évolution de l'HCG et de l'hormone lactogène
(d'après Gaspard, 1979)
Comme l'hormone de croissance avec laquelle elle présente une parenté structurale
et fonctionnelle, elle facilite :
– l'anabolisme protidique,
– la sécrétion d'insuline,
– la lipolyse,
et agit aussi comme antagoniste de l'insuline.
Si les cellules des îlots de Langerhans ne peuvent s'hyperplasier ou si l'insuline
sécrétée est inefficace, on se trouve dans une situation d'hyperglycémie liée à la
sécrétion d'HPL : c'est le diabète gestationnel.
La fonction lactogénique de l'hormone lactogène placentaire est discutable ; elle a
plutôt un rôle de préparation à la lactogenèse. Son rôle métabolique est complexe
(elle agit sur les AGL, l'équilibre azoté, la sécrétion d'aldostérone).
Chez le rat, l'hormone lactogène placentaire est présente sous deux formes pen-
dant la gestation : une forme est produite préférentiellement au début et au milieu
de la gestation, alors que l’autre forme est produite durant les derniers jours. Les
466 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
deux formes ne dérivent pas d'un précurseur commun et leurs rôles sont diffé-
rents : la première est un facteur lutéotrope, tandis que la seconde est un facteur
mammotrope. La forme lutéotrope est peut-être un facteur inhibiteur de la
sécrétion de prolactine hypophysaire qui s'interrompt au milieu de la gestation (et
s'élève considérablement dès la mise bas).
• de la prolactine serait également sécrétée par le placenta (Rosenberg et coll.,
1980) (voir fig. 14.7.b).
positif, suivant la sensibilité du test utilisé, dès le 1er jour après le début présumé
des règles manquantes.
Tableau 14.2 - Dosage de l’HCG par les méthodes biologiques
– Chez la chèvre, la vache, la chienne, la lapine, son origine est ovarienne et son
taux décroît brutalement avant la parturition. Son rôle serait indirect, par
inhibition de la synthèse des prostaglandines.
– Chez la brebis, la rate, son origine est mixte, ovarienne et placentaire et la
diminution de la progestérone est modérée. On peut prouver expérimenta-
lement que cette diminution n'est pas la condition nécessaire de la parturition.
– Chez la jument et les Primates, la progestérone plasmatique ne s'abaisse pas de
façon significative avant le travail. Des mécanismes complexes ont été
invoqués qui impliquent toutefois la progestérone : diminution locale, variation
de la proportion progestérone libre / progestérone conjuguée, modification des
récepteurs utérins.
• Les œstrogènes jouent un rôle facilitant les contractions du myomètre.
– Chez la chèvre, le taux des œstrogènes augmente progressivement pendant la
gestation, puis plus rapidement 4 à 5 jours avant la mise bas (leur origine
pourrait être fœtale).
– Chez la brebis, le taux d'œstradiol est bas en cours de gestation, il augmente
brutalement dans les 24 h précédant la parturition ; l'élévation du rapport
œstradiol / progestérone entraînerait la libération de prostaglandine F2α.
– Chez le cobaye, la vache, la brebis, l'administration d'œstrogènes peut provo-
quer la mise bas.
– Chez la femme, si le taux d'œstrogènes augmente progressivement au cours
de la grossesse, il ne subit pas d'augmentation nette avant le travail. Si les
œstrogènes favorisent le développement du myomètre et l'accroissement de la
sensibilité à l'ocytocine, ils ne suffisent pas pour déclencher le travail. Ils ne
semblent pas non plus favoriser la libération de prostaglandines F.
5.2. LE POST-PARTUM
Il correspond à la restauration de la muqueuse de l'utérus et du vagin.
Le volume de l'utérus décroît progressivement, la plaie placentaire se cicatrise. Les
tests de grossesse deviennent négatifs en 4 à 8 jours (sinon, risque de chorio-
épithéliome).
L'aménorrhée (arrêt des règles) cesse au bout de 5 à 6 semaines chez la femme qui
n'allaite pas, c'est le “retour de couches”. Elle est prolongée chez la femme qui allaite.
14 - FÉCONDATION - GESTATION - LACTATION 471
6. LA LACTATION
Elle nécessite :
• une préparation hormonale réalisée pendant la gestation ;
• et l'intervention du nouveau-né.
L'hypophyse joue un rôle fondamental :
• pratiquée avant l'accouchement, l'hypophysectomie empêche la montée laiteuse ou
lactogenèse ;
• pratiquée au cours de la sécrétion lactée (galactopoïèse), l'hypophysectomie
l'arrête.
10
7
8
Influx nerveux
issus de la PIF
succion du mamelon
LH-RH
Prl
6 FSH
LH
ocytocine
Ocytocine
4
3
Diminution de la
concentration plasmatique
10 de la progestérone
lors de la mise bas
9
5 6'
1 Corps jaune
gravidique
Œstrogène + progestérone
Ovaire
6.5. LE LAIT
Le liquide des premiers jours de la lactation (période de la montée laiteuse ou lacto-
genèse) constitue le colostrum. Il est moins sucré et plus riche en protéines (en
particulier en anticorps) que le lait (tab. 14.3). Il est laxatif et débarrasse le nouveau-né
de son méconium (premières selles), éliminant les résidus de l'assimilation du liquide
amniotique.
Tableau 14.3 - Composition chimique du lait de femme
au début de la lactation (les valeurs sont données en g / l)
Femme Vache
Glucides : lactose 70 g 47 g
Lipides 36 g 36 g
Protides 13 g 34 g
Calcium 340 mg 1 200 mg
Magnésium 30 mg 120 mg
Sodium 140 mg 500 mg
Potassium 580 mg 1 500 mg
Fer 0,7 mg 0,5 mg
Zinc 2,8 mg 3,5 mg
Phosphore 140 mg 950 mg
Chlore 420 mg 950 mg
• Les glucides sont constitués par un sucre spécial, le lactose. On en retrouve dans
l'urine de la femme enceinte (à ne pas prendre pour de la glycosurie).
• Les lipides sont caractérisés par une teneur élevée en acides gras à chaîne courte.
Ils sont faciles à hydrolyser et très digestes.
• Les protides sont constitués essentiellement :
– de caséine (30 g / l) qui précipite sous l'action de la présure ou d'acides dilués.
Elle forme le “caillé” des fromages ;
– de lactalbumine et de lactoglobuline.
• Matières minérales : K, Na, Ca, Mg… Le rapport Ca est voisin de 1,39.
P
• Vitamines : A, B, C (20 mg / l), D.
La lactation constitue pour le nourrisson un véritable “cordon lacté” permettant
également le transfert d'hormones, mais aussi de virus 4. En revanche, la protection
du nouveau-né humain par les anticorps maternels (qui l'immunisent pendant près de
6 mois contre la plupart des maladies infectieuses) est assuré plutôt par les anticorps
(IgG), qui ont traversé le placenta dans la période embryonnaire prénatale, que par les
anticorps (surtout IgA) sécrétés au cours de la phase colostrale. Néanmoins, le lait de
femme constitue, pour le nouveau-né, le meilleur aliment qui puisse lui être donné.
De nombreuses statistiques démontrent que la mortalité et la morbidité (en particulier
les diarrhées) sont moins élevées chez les enfants nourris au sein.
Si les courbes de poids d'enfants nourris au lait de vache sont plus ascendantes que
celles des bébés nourris au sein, cela est dû à une rétention d'eau et de sel, et non à une
vraie croissance.
Les laits “maternisés” sont des laits dont chaque constituant a été amené aussi près
que possible du niveau du constituant homologue du lait humain. Mais ils sont
dépourvus d'anticorps, des bactéries apportées par le colostrum qui implantent une
flore utile toute la vie, et d'un composé sucré : le facteur bifidus, absent dans le lait de
vache, et qui assure le développement d'une flore intestinale favorable.
Enfin et surtout, la qualité du lait maternel évolue de jour en jour, suivant des
interactions mère-enfant spécifiques à chaque cas, indépendamment du lien affectif
établi par la tétée, dont les implications sur le développement du futur adulte ne sont
encore que soupçonnées.
LA COMMANDE DE LA REPRODUCTION
1. LA CONTRACEPTION
Historiquement, deux intérêts sont en présence, qui se confondent et parfois
s'affrontent : l'intérêt (au sens large moral, matériel…) de l'individu ou du groupe
familial d'une part, l'intérêt de la collectivité d'autre part. Tandis que, dans une Europe
où la moyenne d'âge s'élève, les gouvernements poussent à la natalité, les parents
préfèrant attendre des enfants désirés (planning familial), le tiers-monde, quant à lui,
refuse la contraception alors que les gouvernements voudraient limiter le nombre
d'enfants.
La contraception doit être conçue pour le couple, non comme une méthode de
prévention des naissances, mais comme une possibilité de planification des
naissances, après une information suffisante et dans la plénitude des libertés de tous.
En fait, les méthodes contraceptives existent depuis longtemps : dès l'Antiquité, les
Arabes mettaient des pierres dans l'utérus des chamelles pour les empêcher d'être
fécondées pendant les longues traversées du désert ; l'abbé Spallanzani, en 1777,
mettait des caleçons aux grenouilles mâles pour démontrer le rôle du mâle dans la
genèse de l'embryon (il est en quelque sorte l'inventeur du préservatif). Pour chacune
de ces méthodes, il faut envisager plusieurs critères de “qualité”.
Une enquête de l'INED (Institut national d'études démographiques) sur les méthodes
contraceptives utilisées en France montre qu'en 1979, environ 60% des couples
observent une contraception et que la majorité des femmes s'estime bien informée.
Dans le détail, les couples utilisent :
• pilule 28% • abstinence périodique 5%
• stérilet 8% • autres méthodes 2%
• retrait 18% • pas de méthode 34%
• préservatif 5%
Il est probable que l'extension de l'épidémie du SIDA a, depuis, largement majoré la
contraception par préservatif.
480 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
– Echecs
Selon les auteurs, il est de 7 à 12% AF (années femme) 1 et peut être abaissé à
4% avec l'addition de la gelée spermicide. Les échecs sont dus à un manque de
tonicité de la musculature vaginale, ou à une mauvaise mise en place.
– Inconvénients
- psychologique,
- risque de mauvaise mise en place de l'obturateur, soit par la faute de la
femme, soit du fait d'une modification anatomique (hypotonie des muscles
releveurs ou périnée),
- il est inapplicable à un certain nombre de femmes pour des raisons
anatomiques (grande multiparité).
– Variantes
Crèmes, gelées, mousses, capsules ou tampons spermicides peuvent égale-
ment être utilisés, soit en “dépannage”, soit en méthodes “relais”, soit lorsque
les rapports sont très espacés.
• Le dispositif intra-utérin (DIU) ou stérilet
Il a été introduit en France en par le Dr P. Simon (1965 ; Ancla et coll., 1967).
C'est un filament en polyéthylène opaque aux RX (présence de sulfate de
baryum), à mémoire élastique brève. Les stérilets au cuivre présentent une
efficacité plus élevée (antinidatoire et spermicide) : 1% (c’est-à-dire une grossesse
pour 1 200 cycles) au lieu de 12%. On peut aussi adjoindre au stérilet des
substances contraceptives (stérilets à la progestérone). Le stérilet empêche la
fixation de l'œuf fécondé. Il est posé par un médecin en première partie de cycle,
de préférence en fin de règles.
– Avantages
- C'est une méthode très commode pour le couple.
- C'est une méthode de choix dans les contre-indications de la pilule.
- C'est une méthode de relai de la pilule chez la femme de 35-40 ans.
– Il n'y a pas de risques d'oubli, de manipulations, de médicaments à
absorber.
- Il respecte le fonctionnement hormonal de la femme.
– Inconvénients
- Quelques risques de rejet (donc d'échec éventuel).
- Il est déconseillé chez la nullipare du fait d'un risque infectieux
non-négligeable et donc de stérilité par infection tubaire.
- Risque augmenté de grossesse extra-utérine.
1 AF : les échecs contraceptifs sont comptés en nombre de grossesses pour 100 ans-femme,
c’est-à-dire 1 200 cycles. C’est l’indice de Pearl (IP). Sans contraception, à raison de trois à
quatre rapports par semaine, avec un pouvoir fécondant normal : l’IP = cinquante grossesses
pour 1 200 cycles, soit une grossesse tous les 2 ans. C’est le dénominateur référent de toutes
les méthodes contraceptives.
482 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
2 Malgré les faibles taux hormonaux utilisés en particulier dans les “minipilules”, les femmes
sous contraception orale ont pratiquement toujours des règles pauvres ou symboliques.
15 - LA COMMANDE DE LA REPRODUCTION 483
OH OH
Norethindrone H3C Norgestrel
C CH
C CH
O
H3C OH
O
H2C C CH
H
Désogestrel
3 La pilule normodosée tolère un oubli de 24 h, alors que pour les pilules minidosées il est de
4 à 6 h.
4 La micropilule est recommandée aux femmes après 40 ans ou s'il y a contre-indication des
œstrogènes. Les échecs sont de l'ordre de 2 à 8% AF (années femme). Elle entraîne soit une
absence prolongée des règles, soit des saignements dans 20 à 30% des cas.
5 La pilule séquentielle facilite la remise en état d'une muqueuse utérine et sera conseillée
après une IVG ou certains accouchements. La pilule prise correctement n’entraîne
pratiquement pas d’échec. Si l’on fait abstraction de la tolérance qui n’est pas toujours
bonne, la pilule est une excellente méthode contraceptive.
484 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
– soit triphasique (fig. 15.2), pour laquelle se succèdent trois types de pilules qui
comportent toujours 35 µg d'éthinyl-œstradiol associé à 0,5 mg, puis à
0,75 mg, puis à 1 mg de progestagène (norethistérone base) 6.
1 mg
0,75
0,5 Progestatif (norethistérone base)
35 µg d'éthinyl-œstradiol
Figure 15.2 - Exemple de pilule triphasique
6 Des études faites sur 619 femmes pendant plus d'un an (plus de 10 000 cycles) ont donné un
indice de Pearl de 0,22.
7 Le risque thrombo-embolique est en relation avec des modifications de facteurs de la
coagulation, une majoration du “mauvais” cholestérol-LDL (de basse densité) et une stase
veineuse en particulier au niveau des réseaux jambiers.
8 Il fait partie de ce que l'on appelle les progestatifs de troisième génération.
9 Le tabagisme est en principe une contre-indication à la pilule.
15 - LA COMMANDE DE LA REPRODUCTION 485
Progestérone
N
OH
C H
RU 486 (mifépristone)
C
C
H
C H
H
• Le vaccin anti-ovocyte
En fonction du même principe d'utilisation d'anticorps, mais au stade expérimen-
tal seulement, on a essayé d'induire une immunité contre des glycoprotéines de la
zone pellucide (la molécule D632 chez l'homme). Un vaccin a été employé chez le
ouistiti (infertilité pendant 47 semaines) et chez le porc (effet contraceptif persis-
tant dans 86% des cas).
• Les agonistes de la LH-RH
En supprimant l'action pulsatile de la LH-RH sur l'hypophyse, les agonistes de la
LH-RH provoquent un effondrement des gonadotrophines, en particulier de la LH.
Ils ont donc une action contraceptive anti-ovulatoire, qui est exploitée cliniquement
dans les situations où un contraceptif stéroïdien n'est pas recommandé.
15 - LA COMMANDE DE LA REPRODUCTION 487
RU 486 (mifépristone)
Pg Trophoblaste
Altération de la
muqueuse utérine
saignement
P
HCG Pg
Contraction du
myomètre
RU 486
Expulsion Vagin
Figure 15.4 - Mécanisme d'action de la mifépristone (RU 486)
(d'après Baulieu et Kelly, 1990)
La mifépristone agit au niveau de la muqueuse utérine en occupant les sites récepteurs à
la progestérone dont elle est un analogue structural. La libération de prostaglandine (Pg)
provoque la contraction du myomètre et l'ouverture du col utérin. La lutéolyse survient
secondairement.
C'est le cas des pubertés précoces et de la fécondation “in vitro”, qui est nettement
améliorée par la suppression des pics de LH. C'est le cas de la contraception de la
femme qui allaite, lorsque l'allaitement ne constitue pas la seule alimentation
donnée au bébé, ou lorsque le temps de tétée est inférieur à 50 min / jour
(l'allaitement complet est généralement associé à la suppression de l'ovulation).
L'agoniste (par exemple la busériline) est alors employé pour une période
relativement courte (elle n'excède pas 2 ans), et permet à la mère de recouvrer ses
forces physiques et émotionnelles entre deux grossesses.
– Avantages
- Il permet un rapport à n'importe quel moment du cycle féminin ;
- il est indiqué après une grossesse ;
- c'est un excellent moyen de prévention des maladies sexuelles transmis-
sibles, en particulier le SIDA.
– Echecs
Indice de Pearl : de 10 à 15.
• La vasectomie (équivalent de la ligature des trompes chez la femme)
La vasectomie (ligature des canaux déférents) est une méthode contraceptive
encouragée dans certains pays du tiers-monde. Elle est également pratiquée en
France, mais pour des raisons d'ordre médical 11.
L'inconvénient de cette méthode est son caractère traumatisant, physiquement
(c'est une intervention chirurgicale, à vrai dire bénigne et sous anesthésie locale) et
moralement (l'homme rendu infécond peut être affecté psychiquement).
La conservation de la semence par le CECOS fait perdre à la ligature des déférents
son caractère d'irréversibilité. D'autre part, la microchirurgie permet,
théoriquement, la reperméabilisation. Elle s'effectue sous anesthésie locale : il faut
10 min pour ligaturer les déférents, mais 3 h pour les réparer et avec 50%
d'échecs.
11 Légalement, cette opération, lorsqu'elle est à visée contraceptive, n'est pas autorisée par la
loi. Elle relève du Code pénal (coups et blessures volontaires).
15 - LA COMMANDE DE LA REPRODUCTION 489
tubaires (et les autres), au point que son utilisation s'est largement diffusée, d'une part,
et banalisée, d'autre part.
Cependant, malgré une codification assez précise et relativement simple, cette
technique doit rester le privilège d'équipes bien rodées, étant donné la lourdeur de leur
mise en œuvre et l'importance de leur coût.
Avec de multiples variantes, toutes ces techniques consistent à prélever un ovule, à le
féconder en laboratoire, puis à replacer le zygote 3 jours plus tard, au stade 8 blasto-
mères, dans l'utérus maternel.
Bien que, dans la majorité des cas, les patientes candidates soient normo-ovulantes, la
mise en œuvre préalable d'une superovulation induite est quasi systématique.
De même, il est d'usage de bloquer la fonction gonadotrope hypophysaire à l'aide
d'analogues de la GnRH, afin d'éviter d'éventuelles interférences endogènes de la
sécrétion de LH, perturbatrices de la maturation folliculaire. Ce procédé a, en outre,
l'avantage de permettre un recrutement folliculaire plus important.
36 h après l'injection de 5 000 UI de HCG (voir induction ovulatoire), la ponction du
follicule mature pratiquée par voie abdominale transvésicale, soit par voie vaginale,
sous repérage échographique, soit par cœlioscopie transpariétale, permet de recueillir
une cohorte de cinq à dix ovules fécondables.
L'insémination ovocytaire peut alors être entreprise à l'aide d'un sperme isolé ou
plasma séminal par centrifugation douce, et sélectionné par migration ascendante.
Après 24 h d'insémination, le dénudage de l'œuf à la pipette fine permet de vérifier
les témoins d'une fécondation normale (deux pronuclei, deux globules polaires), qui
autorisent le transfert du zygote dans un milieu de culture neuf et permettent le
transfert in utero du ou des embryons (en général trois ou quatre) frais par voie
transcervicale sur un endomètre antérieurement préparé.
Les embryons surnuméraires peuvent être congelés, conservés et éventuellement
transférés au cours de cycles ultérieurs.
Le résultat global de la FIV, représenté par le nombre de naissances “normales”, est
de 11% par cycle de stimulation, de 16% par transfert. C'est dire que les grossesses
obtenues sont fragiles, que le nombre de fausses couches est fréquent (environ 20%),
de même que les grossesses extra-utérines (environ 6,5%).
Enfin, si ces techniques ont permis de faire des progrès dans la compréhension des
mécanismes de la reproduction, elles ont aussi généré des problèmes éthiques
importants, concernant :
• une éventuelle sélection du sexe ;
• la gestion des embryons surnuméraires ;
• la possibilité de mères rémunérées porteuses d'embryon ;
• les risques de grossesses multiples ;
• le danger de manipulations génétiques ;
492 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
• la vogue d'une méthode coûteuse pour la collectivité (100 000 F en moyenne 13),
avec les risques qu'elle comporte 14 chez des couples simplement peu fertiles et
pour lesquels d'autres méthodes seraient possibles ;
• l'aspect un peu irritant de la fabrication à grands frais d'enfants de la biotechnique
dans le Nord du monde, alors que 40 000 enfants meurent chaque jour de malnu-
trition dans le Sud.
L’acuité de ces questions est encore plus grande. En effet, des chercheurs viennent de
mettre au point des souris transgéniques capables de produire des ovocytes humains.
La large production potentielle d’embryons qui en découle augmente les possibilités
(et les risques) de sélection.
On peut craindre une évolution vers la manipulation de la vie humaine, susceptible de
conduire à des déviations. C’est encore plus vrai pour le clonage humain. Le seul
frein à une telle application réside dans le poids de considérations éthiques ou
philosophiques. Ainsi, par l’application des techniques de biologie moléculaire,
l’homme peut-il devenir l’acteur de sa propre évolution. L'outil biologique, comme la
langue d'Esope, n'est-il pas finalement la meilleure ou la pire des choses, suivant
l'usage qu'en feront les hommes ?
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RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES DE LA TROISIÈME PARTIE 497
IMMUNITÉ ET ÉVOLUTION
HORMONES ET IMMUNITÉ
1. INTRODUCTION
Les corrélations entre systèmes endocrinien et immunitaire (constituant le cadre d'une
endocrino-immunologie) ont été mises en évidence par de nombreux chercheurs.
Seuls, les deux derniers facteurs seraient spécifiques du thymus. Mais d'autres fac-
teurs thymiques, qui n'ont pas encore été identifiés, interviennent certainement dans
l'immunomodulation et l'acquisition de l'immunocompétence.
1 Ce qui n'était qu'un argument présomptif, et non une preuve, car les auto-anticorps peuvent
être secondaires à l'altération cellulaire et non la cause de cette altération.
2 Mais, pour les œstrogènes, les récepteurs seraient présents sur les cellules épithéliales du
thymus et non sur les thymocytes.
16 - HORMONES ET IMMUNITÉ 503
2.2. L'ACTH
• Pour certains auteurs, elle joue un rôle modulateur de la croissance et de la
différenciation des lymphocytes B (qui sont stimulés). Cette action in vitro
nécessite la présence de BCGF (B cell growth factor) ou de l'IL2 (interleukine 2)
(Alvarez-Mon, 1985) ;
• pour d'autres, c'est un inhibiteur puissant de la production in vitro d'IFNα
(interféron α) par des splénocytes de souris stimulées par des mitogènes
(Johnson et coll., 1984), et elle supprime la réponse anticorps des splénocytes de
souris aux GRM (globules rouges de mouton).
504 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
2.4. LA TSH
• Elle augmente la réponse in vitro aux GRM (globules rouges de mouton) qui sont
Ag thymodépendants ;
• elle augmente aussi la réponse in vitro à Brucella abortus-TNP (Ag thymo-
indépendant) (Kruger et Blalock, 1986).
2.5. LA SOMATOSTATINE
Elle a été testée in vitro sur des lymphocytes de rate, des plaques de Peyer et des
ganglions mésentériques de souris stimulés par la ConA :
• elle diminue de 30 à 50% la synthèse d'ADN ;
• elle inhibe de 20 à 50% la sécrétion des IgA ;
• elle inhibe de 10 à 30% la sécrétion des IgM.
2.6. L'α-MSH
Elle inhibe l'effet de l'IL1 (interleukine 1) sur ses cellules cibles (elle serait un antago-
niste endogène) concernant la prolifération des thymocytes de souris “in vitro” et la
production des PgE par les fibroblastes, mais pas sur l'inhibition de la prolifération
induite par l'IL2 des LT (lymphocytes T) cytotoxiques (Cannon et coll., 1986).
2.7. LA PROLACTINE
Elle intervient comme modulateur de la réponse des LT à la stimulation antigénique,
réponse qui est inhibée par la bromocryptine. Le mode d'action de la cyclosporine A,
qui est un immunosuppresseur puissant, peut s'expliquer par un effet compétitif avec
la prolactine sur un même récepteur au niveau des lymphocytes T (Hiestand et coll.,
1986).
16 - HORMONES ET IMMUNITÉ 505
3. FACTEURS SÉCRÉTÉS
PAR LES CELLULES IMMUNITAIRES
Les études ont été réalisées principalement par le groupe de Blalock au Texas. Le
traitement des splénocytes de souris (probablement les macrophages) par des
inducteurs de la sécrétion d'IFNα (interféron α) entraîne la sécrétion d'ACTH-like et
d'endorphin-like (Blalock et Smith, 1980-1981).
Ces facteurs sont semblables aux hormones hypophysaires du point de vue anti-
génique et activité biologique. Les cellules immunitaires seraient capables de sécréter
non seulement des dérivés de la POMC, mais aussi de la TSH (Smith et coll., 1983),
du VIP, de la somatostatine (Lygren et coll., 1984), et peut-être aussi de la gonado-
trophine chorionique, de la GH, de la FSH et de la LH. Les cytokines des monocytes
(par exemple l'interleukine 1β) possèdent une puissante action stimulatrice sur l'axe
hypothalamo-hypophyso-surrénalien (CRF 41-ACTH-corticoïde).
Si ces données sont confirmées, elles autorisent à concevoir un impact des cellules
immunitaires sur le système des cellules endocrines. Ce rôle doit être toutefois limité,
car il faut rappeler qu'une souris “nude” 3 ne présente pas de désordres endocriniens
considérables.
4. STRESS ET IMMUNITÉ
Les nombreux travaux qui mettent en évidence un lien entre le stress et le système
immunitaire ont permis de développer une nouvelle discipline : la psycho-neuro-
immunologie (Weinberg, 1994). On en trouvera des mises au point dans Baltrusch et
coll. (1991), Cacciopo (1993), Stone et Boubjerb (1994).
3 Mutation qui entraîne une agénésie congénitale du thymus associée à l'absence de pelage.
506 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
4 CD4 et CD8 sont des molécules glycoprotéiques ; CD4 est liée aux molécules de classe II
du complexe majeur d’histocompatibilité (CMH), dans le cadre de la reconnaissance de la
cellule présentatrice d’antigène ; CD8 se lie aux molécules HLA (human leucocyte
antigen) de classe I.
16 - HORMONES ET IMMUNITÉ 507
Cellules tueuses
naturelles (NK)
CD4+/CD8+ 186,6
CD8+ 2,81
355,0
312,3
2,29
116,9
Cytotoxicité
NK
Prolifération cellulaire 68,2
à la PHA
Prolifération cellulaire 6,62
à la ConA 6,12
4,14
47,5
4,09
b - Réponse des différents types cellulaires – les chiffres représentent le nombre des
cellules par mm3
Figure 16.1 - Réponse immunitaire cellulaire à un stress psychologique aigu
• L'étude biochimique des drogues utilisées pour traiter les symptômes patholo-
giques du stress peut constituer un outil d'étude des mécanismes impliqués dans
les réactions du stress.
En particulier, les benzodiazépines (BDZ) semblent les plus utilisées pour traiter
les manifestations d’anxiété, qui apparaissent liées au stress chronique chez
l’homme. Ces benzodiazépines neutralisent en effet les modifications comporte-
mentales (Haefely et coll., 1981), neurochimiques (Rossetti et coll., 1990) et
hormonales (Bizzi et coll., 1984) induites par le stress.
L’effet anxiolytique de BDZ est médié par un récepteur du système nerveux central
(CBR ou central binding receptor) couplé à un récepteur GABA-A 5 ; il agit par
facilitation de la transmission gabaergique. Ces récepteurs sont nombreux dans le
cerveau mammalien, particulièrement dans le cortex, le cervelet et les aires limbiques.
Les agonistes de ces récepteurs, tels que les BDZ, inhibent la libération de CRF en
facilitant le tonus inhibiteur gabaergique, et agissent ainsi en immunosuppresseurs.
Mais les BDZ sont également actifs à un niveau périphérique sur une autre catégorie
de récepteurs (PBR ou peripheral binding receptors) qui ont été trouvés dans tous les
tissus de mammifères, parmi lesquels les cellules mononucléaires, la glande surré-
nale, les testicules et les ovaires. Ces récepteurs ne sont pas couplés à des récepteurs
GABA-A, ils sont formés de deux sub-unités de respectivement 30 et 18 kDa.
Les auteurs ont étudié les récepteurs PBR dans les lymphocytes circulants de patients
anxieux (suivant le DSM III-R, voir chap. 4, § 10.5) et les effets de traitements aigus
ou prolongés avec du diazépam. Le nombre des récepteurs, qui est diminué chez les
patients anxieux, est restauré par le diazépam. Ces modifications paraissent spéci-
fiques à l’anxiété.
Le rôle immunomodulateur joué par les récepteurs PBR semble doublé, in vitro,
d’une action de contrôle sur la prolifération et la différenciation des cellules normales
et cancéreuses. Le mécanisme biochimique qui lierait ces deux actions (immuno-
modulation et inhibition de la prolifération) est encore controversé, il passerait par une
action sur la membrane externe de la mitochondrie et résulterait d’une inhibition à ce
niveau de la stéroïdogenèse.
Les auteurs ont ensuite étudié les récepteurs CBR et PBR à la suite d’un stress (suite à
un choc électrique sur la patte, ou une exposition au froid…). Les modifications
observées ne sont pas univoques, elles dépendent de la nature de l’agent stressant ; les
deux types de récepteurs peuvent même présenter des réponses de sens opposé.
5 GABA est un neurotransmetteur exerçant une action inhibitrice via l'activation de son
récepteur (A) qui est un canal Cl–, et une relation stimulatrice via son récepteur (B).
16 - HORMONES ET IMMUNITÉ 509
• Chez le rat stressé (stress aigu provoqué par le bruit) : élévation du DBI au niveau
de l’hippocampe et de la glande surrénale, de façon très précoce, parallèlement au
niveau de la corticostérone plasmatique. On peut supposer que le DBI est le
médiateur de l’action stéroïdogène de l’ACTH au niveau de la glande surrénale.
• Chez les patients anxieux : diminution (– 40%) du taux de DBI dans les lympho-
cytes (due à un “turn-over” augmenté en faveur de petits peptides plus actifs ?) ;
ce taux s’élève après un traitement prolongé par le diazépam.
En définitive, de nombreux arguments permettent de supposer que le DBI est un
médiateur des effets centraux et périphériques du stress, en se liant aux deux types de
récepteurs aux benzodiazépines.
En 1988, Mormède et coll. ont montré sur des rats soumis à des chocs électriques
que la possibilité de contrôle de la situation (ici un évitement) entraîne, par rapport à
des rats qui n’ont pas cette possibilité, une prolifération lymphocytaire plus élevée
mais une production d’anticorps plus basse (fig. 16.2).
50 000
Immunité cellulaire Immunité humorale
Prolifération lymphocytaire
(radioactivité incorporée)
Titre en anticorps
(log2)
25 000 4
0 0
La plupart des expériences utilisent ainsi des agents stressants physiques qui ont
l’avantage de la commodité. Les résultats sont parfois contradictoires. Mais leur
caractère artificiel doit faire préférer des agressions survenant dans un contexte social.
Ainsi, chez les rongeurs, diverses expériences démontrent que les animaux dominés
présentent une diminution des réponses d’immunité cellulaire et humorale (Raab et
coll., 1986).
En revanche, chez le Singe, la rupture de l’attachement entre le jeune et ses compa-
gnons de captivité, si elle provoque une immunodépression de certains aspects de la
réponse immunitaire (nombre des lymphocytes et des éosinophiles circulants, taux
sériques d’immunoglobulines G), favorise au contraire d’autres fonctions immuni-
taires : activité hémolytique du complément, action oxydative des macrophages (Reite
et coll., 1981 ; Coe et coll., 1987).
Le stress chronique
Si le stress aigu est dépresseur de l’immunité cellulaire, les situations de stress chro-
nique ou de stress répété peuvent au contraire, dans certaines conditions, entraîner une
stimulation de l’immunité : augmentation de la prolifération lymphocytaire, de
l’activité NK et de la réponse anticorps (Dunn, 1989). C’est dire qu’il faut être
16 - HORMONES ET IMMUNITÉ 511
prudent dans les interprétations des relations entre stress et pathologie, d’autant que
les résultats expérimentaux dépendent du type de facteur de stress utilisé, de même
que de l’espèce animale étudiée.
Kort (1994) fait une étude détaillée des effets du stress chronique sur le système
immunitaire et la carcinogenèse expérimentale chez le rat. Comme le fait remarquer
cet auteur, il est difficile de réaliser un stress chronique. En effet, un agent stressant
prolongé entraîne habituellement une adaptation et, s’il est peu intense, une
habituation (voir Borg et Moller [1978] dans le cas d’un bruit). Aussi Kort et son
groupe (Kort et Weijma, 1982 ; Kort et coll., 1986a et b) ont-ils préféré utiliser un
stress physiologique inévitable, un stress par modification du rythme lumière-
obscurité. Dans ces conditions, ils observent toujours une inhibition du système
immunitaire.
50
30
20
10
0
< 12 12-20 > 20 Échelle de Hamilton
Sujets normaux Sujets déprimés
Shekelle et coll. (1981), dans une étude prospective portant sur 2 020 hommes suivis
pendant 17 puis 20 ans (Persky et coll., 1987), mettent en évidence une augmentation
significative (× 2) de l’incidence des maladies néoplasiques chez des sujets présentant
un score élevé de dépression, révélé au début de l’étude par le test MMPI 6.
Cette conclusion n’était pas partagée par Kronfol qui exprimait, en 1983, que la rela-
tion entre les anomalies biologiques observées chez les déprimés et la plus grande
vulnérabilité des déprimés aux infections et au cancer restait à établir. Et, effective-
ment, Zonderman et coll. (1989), dans une étude extensive sur 3 980 sujets de plus de
55 ans, commencée en 1986 et comportant une mesure psychométrique des symp-
tômes dépressifs à l’aide des échelles CES-D (Center for epidemiologic studies
depression) et GWB-D (general well-being Schedule), dont 3 814 (96%) ont été
revus à un deuxième check-up, concluent à l’absence de corrélation significative entre
les symptômes dépressifs et le risque de morbidité ou de mortalité cancéreuse.
Le deuil
Des recherches ont été faites sur les effets de la perte d’un conjoint ou d’un enfant sur
le système immunitaire. On doit à Bartrop et coll. (1977) la première étude objec-
tivant un déficit immunitaire fonctionnel chez des sujets ayant perdu leur conjoint. On
peut observer dans un délai de 2 à 6 semaines une diminution significative de la
réponse proliférative lymphocytaire à deux agents mutagènes (stimulation par la PHA
ou phytohémagglutinine et la ConA ou concanavaline A), c’est-à-dire de l’immunité
cellulaire retardée. En revanche, il n’a pas été retrouvé de différence en ce qui
concerne le nombre de lymphocytes B ou T, la concentration d’immunoglobines, la
Dans une autre étude, Jemmott et coll. (1983) ont mesuré la sécrétion d’immuno-
globulines dans la sécrétion salivaire de 64 étudiants en chirurgie dentaire, et trouvé
que la sécrétion en IgA varie notablement :
• selon que l’examen représente une étape capitale du curriculum (haut stress) ou au
contraire un contrôle de routine (bas stress) ;
• et selon la personnalité des étudiants, la sécrétion étant plus élevée chez ceux qui
recherchent une relation interpersonnelle chaleureuse, et plus basse chez ceux qui
réfrènent leur volonté de pouvoir (fig. 16.4).
Moyenne du flux sécrétoire
0,24 RAS
de l'IgA (mg/min)
0,22
0,20 AS
0,18
0,16
0,14
IPS
0,12
Figure 16.4 - Flux sécrétoire des IgA salivaires d’étudiants, selon le niveau
haut ou bas du stress de l’examen et la personnalité de l’étudiant
(d’après Jemmot et coll., 1986)
As correspond à l’ensemble des étudiants, RAS à ceux qui recherchent une relation
interpersonnelle chaleureuse et IPS à ceux qui réfrènent leur motivation de pouvoir.
5. AUTO-ANTICORPS
ET ENDOCRINOPATHIES AUTO-IMMUNES
7 Elle repose sur la similitude entre les molécules membranaires de la cellule endocrine et
celles de l'enveloppe du virus.
516 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
il sera une “image interne”. Si cet antigène d’origine est une hormone, l’anti-idiotype
est capable d'interagir avec le récepteur à l'hormone, pour lequel il se comportera
comme un anticorps antirécepteur :
• soit bloquant (par exemple le diabète insulinorésistant). Il fonctionne comme
antagoniste du site récepteur ;
• soit stimulant (par exemple la maladie de Basedow). Il se comporte alors comme
un agoniste sur le site récepteur.
Ag H
Ab3
Ab1 ≠ anti-H R anti-R
Ab1
8 Le goître d'Hashimoto est l'une des trois formes distinctes de ce que l'on appelle la
thyroïdite auto-immune, les deux autres formes étant le myxœdème spontané de l'adulte et
la thyroïdite atrophique asymptomatique.
16 - HORMONES ET IMMUNITÉ 517
HORMONES ET ÉVOLUTION
L'évolution des Vertébrés s'est exprimée à travers des changements profonds d'adap-
tation à l'environnement : passage de l'eau de mer à l'eau douce, et de la vie aquatique
à la vie terrestre ou aérienne (Wingfield et coll., 1997). Parallèlement à ces
changements sont apparues des modifications profondes au niveau des organes et de
leurs fonctions : croissance, reproduction, qui ont nécessairement retenti sur la nature
et le rôle des messagers que sont les hormones de l'organisme. Certaines hormones
ont assumé des rôles nouveaux ou ont restreint leur spécificité d'action, d'autres
hormones sont apparues pour assumer des fonctions nouvelles.
On peut considérer du point de vue de l'adaptation phylogénétique trois grands sec-
teurs que contrôle le fonctionnement hormonal : les échanges ioniques avec le monde
extérieur (adaptation au monde extérieur), l'appareil et les fonctions de reproduction
(survie de l'espèce) et le métabolisme général de l'organisme (survie de l'individu).
Comme nous l'avons exprimé au cours de cet ouvrage, alors que les hormones
protéiques ont beaucoup varié au cours de l'Evolution, témoignant de l'évolution des
gènes correspondants, les hormones stéroïdes ont peu évolué, sans doute parce que la
plus grande complexité de leur biosynthèse rendait les variations éventuelles
(mutations) non-viables.
1.1. L E CONTRÔLE DU Na +
Pour le Na+, l'une des hormones essentielles est de nature stéroïde. C'est le cortisol
chez les Poissons, sauf pour les Dipneustes qui synthétisent en plus l'aldostérone. Ce
cortisol a une action différente suivant la nature de l'environnement aquatique. Chez
520 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
les poissons osseux d'eau de mer, il stimule l'excrétion active de Na+, alors que chez
les poissons osseux d'eau douce, il stimule la réabsorption du Na+.
Le cortisol est également sécrété en réponse au stress, ce qui lui confère une double
capacité énergétique et de régulation de la pression osmotique. Les Amphibiens, les
Reptiles et les Oiseaux synthétisent corticostérone et aldostérone. Le point d'impact de
celle-ci, qui contrôle plus spécifiquement la réabsorption du Na+, est la peau chez les
Amphibiens adultes, la vessie chez les Reptiles, l'intestin chez les Oiseaux et le rein
chez les Mammifères. Tandis que la corticostérone (ou le cortisol, pour certains
Mammifères) est concernée par le métabolisme énergétique et la réaction au stress.
1.2. L E CONTRÔLE DU Ca 2+
Pour le contrôle du Ca2+ , trois hormones sont impliquées, mais avec des effets
différents selon l'espèce et les problèmes qu'elle doit résoudre. Ces trois hormones
sont : la calcitonine, la parathormone et le 1,25-(OH)2-D3. La calcitonine est sécrétée
par le corps ultimo-branchial chez les Poissons, dont l'ébauche migre à l'intérieur de
celle du corps thyroïde au cours de l'embryogenèse chez les Mammifères. Chez tous
les Vertébrés, elle abaisse la teneur du calcium plasmatique. La parathormone, au
contraire, est hypercalcémiante chez les Oiseaux ou les Mammifères, elle est sécrétée
au niveau des glandes parathyroïdes. Mais les poissons osseux possèdent une hor-
mone analogue à la parathormone, qui est sécrétée par des glandes situées en arrière
des reins, les corpuscules de Stannius 1. Cette parathormone de poisson agit comme
la calcitonine pour abaisser la concentration du calcium plasmatique. Dans cette
classe, la défense contre un environnement trop riche en ions, que ce soit le Na+ ou le
Ca2+, induit donc une action régulatrice qui sera inversée (pour le minéralocorticoïde,
comme pour la parathormone) dans les classes plus évoluées. Cet effet inversé pour
la parathormone est lié à un changement de cible pour l'hormone, qui favorise
l'excrétion des ions Ca2+ au niveau des branchies (ce qui fait diminuer la calcémie)
chez les Poissons, alors qu'elle provoque la déminéralisation de l'os chez les
Vertébrés aériens.
2. LE CONTRÔLE DE LA VOLÉMIE
Un problème tout aussi majeur, et qui, chez les Mammifères, est même prioritaire sur
le précédent, est le contrôle de la volémie. Il est assumé chez les Mammifères par une
des hormones de la neurohypophyse, l'hormone antidiurétique (ou vasopressine) qui
constitue, avec l'ocytocine, un de ces “couples” hormonaux, à gène ancestral unique
(Hoyle, 1998), comme le sont par exemple la FSH et la LH (et la TSH), ou la GH et
la prolactine (et l'HCG placentaire). Le gène initial a subi à un stade plus ou moins
précoce une duplication (ou triplication) et les gènes ainsi réalisés ont pu subir au
cours de l'évolution, soit des mutations multiples, soit une évolution plus complexe
(Wallis, 1993) avec, par exemple, un ou plusieurs dédoublements successifs.
En ce qui concerne le “couple” vasopressine-ocytocine, il n'était représenté que par
une seule hormone, la vasopressine, chez les Agnathes, et devait contrôler la circu-
lation sanguine. Un deuxième nonapeptide apparaît chez les Poissons cartilagineux
par duplication du gène ancestral, et la vasotocine devient active sur un deuxième
récepteur, présent sur les muscles lisses de l'oviducte. A partir des Dipneustes et
jusqu'aux Reptiles, la neurohypophyse sécrète, en plus de la vasotocine, soit de l'ocy-
tocine, soit de la mésotocine. Chez les Oiseaux, ce sont la vasotocine et l'ocytocine. Et
ce n'est que chez les Mammifères que l'on voit apparaître la vasopressine (arginine ou
lysine vasopressine) comme élément du couple hormonal : hormone de régulation
(ADH) et hormone de reproduction (ocytocine).
Cette évolution d'hormones qui assument les deux fonctions essentielles, survie de
l'espèce (reproduction) et survie de l'individu (métabolisme), apparaît donc aussi pour
les couples GH-prolactine et TSH-hormones gonadotropes. Un autre exemple est
constitué par le couple ADH-ocytocine.
• de la vasotocine,
• de l'ACTH,
• de la calcitonine,
qui peuvent soit agir à distance sur d'autres individus, soit se lier sur la même cellule à
des autorécepteurs. De même, on peut observer sur Tetrahymena les systèmes de
second messager de type AMPc, GMPc, IP3 et calmoduline (Kovacs et Csaba,
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RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES DE LA QUATRIÈME PARTIE 533
17-cétostéroïdes,
déhydro-épiandrostérone mg/l 3,467 µmol/l 0,2884
ANNEXE 2
EXAMENS BIOLOGIQUES CHEZ L'HOMME* (ADULTE)
I. SANG Valeurs moyennes Unités SI Unités traditionnelles
Urée 0,35 g = 4 mmol/l < 8,3 mmol/l < 0,50 g/l
Créatinine 10 mg = 88 µmol/l ❹ < 97 µmol/l < 11 mg/l
❺ < 79 µmol/l < 9 mg/l
Glucose à jeun 1 g/l = 5,56 mmol/l 4,21 à 6,10 mmol/l 0,76 à 1,10 g/l
Acide urique 50 mg/l = 297 µmol/l ❹ < 420 µmol/l < 70 mg/l
❺ < 340 µmol/l < 57 mg/l
Cholestérol 1,70 = 4,40 mmol/l < 5,2 mmol/l < 2,00 g/l
Cholestérol-HDL ❹ > 1,41 mmol/l > 0,55 g/l
❺ > 1,67 mmol/l > 0,65 g/l
Cholestérol-LDL < 3,35 mmol/l < 1,30 g/l
Le risque d'athérosclérose est :
Cholestérol LDL/HDL – multiplié par 2 si > 9,5 chez l'homme, et > 7 chez la femme
– multiplié par 3 si > 23,5 chez l'homme, et > 11 chez la femme
Triglycérides 1,25 g/l = 1,42 mmol/l < 2,3 mmol/l < 2 g/l
α : 15 à 40%
Lipoprotéines β : 40 à 45%
δ : < 20%
Apolipoprotéine A1 1,04 à 2,25 g/l
Apolipoprotéine B 0,60 à 1,33 g/l
Apo B/Apo A1 = index d'athérosclérose (normal : 0,5 à 0,9)
KP kallicréine plasmatique
plasmatic kallicrenin
L-NAA NG-amino-L-arginine
L-NAME NG-nitro-L-arginine méthyl ester
L-NMA NG-nitro-L-arginine
L-NMMA NG-monométhyl-L-arginine
LATS long acting thyroid stimulator
LB lymphocyte B
LDL lipoprotéines de basse densité
low density lipoproteins
LH hormone lutéinique
luteinizing hormone
LH-RF facteur de décharge de la LH
releasing factor de la LH
LH-RH lulibérine
LH releasing hormone
LI inhibiteur de la lutéinisation
LK kininogène de bas poids moléculaire
LP lipoprotéine
LPH hormone lipotropique
lipotropic hormone
LPS lipopolysaccharide
LT lymphocyte T (4, 8)
Lt leucotriène (A4, B4, D4, E4)
LTD dépression à long terme
LTH hormone lutéotropique
lutéotropic hormone
LTP potentialisation à long terme
Lys-BK lysyl-bradykinine = kallidine
macNOS NO synthase inductible des macrophages
MAO mono-amine-oxydase
MAP mitogen activated protein
MAPK MAP kinase
mitogen activated protein kinase
MB métabolisme basal
MEK MAP kinase-kinase
Met-Lys-BK méthyl-lysyl-bradykinine
MFB faisceau médian du télencéphale
median forebrain bundle
MIT monoiodotyrosine
MODY maturity onset diabetes in the young
MPF facteur de promotion de la phase M
M-phase promoting factor
MSH hormone mélanotrope
melanocyte stimulating hormone
MSH-IH = MIF hormone hypothalamique inhibitrice de la libération de MSH
MSH inhibiting hormone
GLOSSAIRE 549
PH plectrin homology
PHA phytohémagglutinine
PIF facteur inhibiteur de la prolactine
prolactin inhibiting factor
PIP2 Ptd Ins(4,5)P = phosphatidylinositol (4,5) biphosphate
PK protéine kinase (A, C, G)
PL phospholipase (A, A2, C)
PM poids moléculaire
PMA procréations médicalement assistées
POMC pro-opiomélanocortine
PP polypeptide pancréatique
PPA peroxisome proliferator activated
PPD dérivé protéique purifié de la tuberculine
PPSE potentiel postsynaptique excitateur
PPSI potentiel postsynaptique inhibiteur
Pré-PK pré-kallicréine plasmatique
Prl prolactine
Pro proline
Pt phosphotyrosine
PtB liaison à la phosphotyrosine
phosphotyrosin binding
PTBR récepteur à la benzodiazépine de type périphérique
peripheral type benzodiazepin receptor
Ptd Ins phosphatidylinositol
PTH parathormone
PTU propylthiouracile
PVS système périventriculaire
periventricular system
PWM pokeweed mutagen
PYY peptide YY
R récepteur
R-AR récepteur de l’acide rétinoïque tout-trans (t-AR)
R-CPG récepteur couplé aux protéines G
R-E récepteur aux œstrogènes (α, β)
R-Ec récepteur de l’ecdysone
R-Ec-E-USP hétérodimère constitué par le récepteur de l’ecdysone et la protéine
ultraspiracle, liés à l’ecdysone
R-Et récepteur à l’endothéline (A, B)
R-Mt récepteur à la mélatonine
R-PPA récepteur activé par les proliférateurs de peroxysome et les acides gras
R-Prl récepteur à la prolactine
R-T récepteur de l’hormone thyroïdienne T3
R-VD récepteur de la vitamine D3
R-XR récepteur de l’acide rétinoïque 9 cis (9 c-AR)
Ras, Raf proto-oncogènes
Rb rétinoblastome
GLOSSAIRE 551
RF facteur de décharge
releasing factor
RH hormone de décharge
releasing hormone
rT3 T3 inverse (ou reverse)
RZRg protéine nucléaire cible de la mélatonine
SAdH S-adénosyl-homocystéine
SAdM S-adénosyl-méthionine
SBG = SBP globuline de liaison à l’hormone sexuelle
sex hormon binding globulin (ou protein)
SDM syndrome dépressif majeur
Ser sérotonine
SH SRC-homology (2, 3)
SHC domaine de reconnaissance 3
shsp petites protéines de choc thermique
small heat shock proteins
SIA système inhibiteur de l’activité motrice
SIADH syndrome de sécrétion inappropriée de l’hormone antidiurétique
SIN1A donneur de NO
SNC système nerveux central
Sos son of sevenless
SRA système rénine-angiotensine
SRAA faisceaux activateur ascendant
SRAD faisceaux activateur descendant
SRF facteur de décharge de l’hormone somatotrope (GH)
somatotropin releasing factor
SRIF facteur inhibiteur de la décharge de GH
somatotropin release inhibiting factor
SSPG steady state plasma glucose
StAR steroidogenic acute regulatory protein
STAT signal transducers and activators of transcription
STH = GH hormone somatotrope
somatotropic hormone
T testostérone
T3 hormone thyroïdienne T3 = triiodothyronine
T4 hormone thyroïdienne T4 = thyroxine
Tb thromboxane
TBG globuline de liaison à T3 et T4
thyroxin binding globulin
TBPA pré-albumine de liaison à T3 et T4
thyroxin binding prealbumin
TCM taux de clairance métabolique
TDF gène de détermination du sexe mâle
testis determining factor
TETRAC acide tétraiodothyroacétique
Tg thyroglobuline
TGF facteur de croissance transformant (α, β)
transforming growth factor
552 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
conjonctivo-chorial 459 – A et B 81
contraceptif 422 – D et E 81
contraception 450, 479 cyclosporine 301
coping 261 –A 504
corona penetrating enzyme voir CPE cytokine 55, 433, 436
corona radiata 407, 455 cytomégalovirus 301
corps cétonique 290, 291 cytotrophoblaste 456, 460
corps de Highmore 443
corps de Wolff 222, 401 D
corps jaune 152, 414, 422, d,l-fenfluramine 195
425, 428, 457, 467, 473 D3-BP 342
– gestatif 431 D3-binding protein 342
– gravidique 461, 467 D4-androstène-3,17 dione 227, 423, 440
– pseudo-gestatif 431 D5 prégnénolone 159
corps ultimo-branchial 198, 339, 520 DAG (diacylglycérol) 60, 61
corpus albicans 414, 461 danazol 488
corpuscule de Stannius 339, 520 DAS (désordre affectif saisonnier) 194, 367
cortex 223 DBI (diazepam binding inhibitor) 229, 508
corticolibérine voir CRH décharge ovulante 482
corticostatine 242 déférent 446
corticosteroid binding globulin voir CBG déhiscence folliculaire 412
corticostéroïde 470 déhydro-épiandrostérone voir DHEA
corticostérone 227, 292, 520, 523 déhydrotestostérone 446
corticotropin releasing hormone 168 dentelle endométriale 422
cortisol 227, 265, 273, dentelle utérine 425
292, 344, 470, 474, 519 dépigmentation 188
cortisolémie 237 dépôt amyloïde 307
cortol 232 dépression 267, 273, 511
cortolone 232 – à long terme voir LTD
cotylédon 460 désamination oxydative 246
courant calcique de type L 107 désensibilisation 437
CPE (corona penetrating enzyme) 455 desmolase 237, 418
crâniopharyngiome 187 désogestrel 482
CREB (cAMP response element désordre affectif saisonnier voir DAS
binding protein) 209 deuil 512
crétin des Alpes 197 deuxième globule polaire 414, 455
CRF (corticotropin releasing factor) 237, développement 521
506, 508 dexaméthasone voir DXM
CRH (corticolibérine) 168, 255 DHEA-S (sulfate de DHEA) 227, 274, 440
croissance 206 DHEA (déhydro-épiandrostérone) 227,
cryptorchidie 404, 447 274, 417, 423, 446, 525
cumulus proliger 411, 415 DHT (dihydrotestostérone) 450
cyanure 333 di-œstrus I et II 427
cybernine 169 diabète 235
– ovarienne 415 – “cortisonique” 292
cycle – de Jung 292
– cellulaire 81 – de type I voir DID
– menstruel 426 – de type II voir DNID
– œstrien 426 – essentiel 299
– ovarien 426 – gestationnel 298, 465
– utérin 425 – gras 303
– vaginal 426 – insipide 178, 191
cycline 81 – insulinodépendant voir DID
INDEX 559
F G
facteur G-6-P 285
– VIII de Willebrandt 103, 319 γ-LPH 158, 160
– XII (de Hageman) voir HF GABA 148, 301, 508
– activateur des plaquettes voir PAF galactopoïèse 471
– anti-angiogénique 106 gamétogenèse 407, 449
– de croissance 50, 72 GAP (GnRH associated peptide) 166
– natriurétique atrial voir ANF gastric inhibitory peptide voir GIP
– paracrine 412, 440 gastrine 291, 348
– satiétogène 436 gastrone 350
– thymique sérique voir FTS gène
faire face 261 – d’HNF I α 304
faisceaux activateurs de la substance – frq 361
réticulée voir SRAA et SRAD – per 361
fécondation 453 general well-being Schedule 512
– in vitro voir FIV gestation 217, 457
feed-back 173 GEU (grossesse extra-utérine) 414, 491
FGF (fibroblast growth factor) 80, 241, 410 GH (growth hormone) 142, 255, 292,
fibrillation ventriculaire 270 348, 472, 503, 505, 520
fibrinolyse 103 GH-BH (GH binding protein) 146
fibroblast growth factor voir FGF GH-IH (somatostatine) 145, 155, 165, 239,
fidélité conjugale 194 291, 296, 313, 348, 505, 523
FIV (fécondation in vitro) 489, 490 GIP (gastric inhibitory peptide) 350
flagelle 445 glaire cervicale 413, 420, 426, 453
fluorure 333 glande
FMP (forward mobility protein) 445 – androgène 405
fœtus 461 – de Bartholin 405
follicle stimulating hormone voir FSH – de Cowper 405
follicular regulary protein voir FRP – mammaire 423, 466
follicule – pinéale 355
– antral 408 – surrénale 221
– de de Graaf 409 – thyroïde 197
– mûr de de Graaf 426 gliome 438
– ovarien 95 globule rouge de mouton voir GRM
– primaire 407 glucagon 286, 291, 348
– primordial 403, 407 – plasmatique 295
– secondaire 407 glucocorticoïde 235, 257, 348, 472, 505, 506
folliculogenèse 407, 426 glucokinase 285, 304
follistatine 416 glucose 291
fond d’œil 314 glucose regulated protein voir grp
forward mobility protein voir FMP glut 1 285
froid 218 glut 2 285
frottis vaginal 426, 484 glut 4 285, 307
FRP (follicular regulary protein) 409 glutathion 114
fructose 445 glutathion peroxidase 365
FSH (follicle stimulating hormone) 150, 151, glycation protéique 312
410, 411, 415, 418, 428, glycémie 252, 278, 289, 295
432, 437, 449, 505, 520, 522 glycéraldéhyde-3-phosphate
FSH-BI (FSH binding inhibitor) 415 déshydrogénase 114
FTS (facteur thymique sérique) 347, 501 glycogène 285
glycogène synthase 287
glycogénogenèse 286
glycogénolyse 206, 251, 285, 286, 294
INDEX 561
Avant-propos ............................................................................................................ 5
Introduction .............................................................................................................. 9
1. Généralités...................................................................................................................................................................... 9
1.1. Endocrinologie et physiologie des régulations...................................................................................... 9
1.2. Le système nerveux.........................................................................................................................................10
1.3. Le système hormonal
(glandes endocrines et cellules endocrines ou neuro-endocrines)............................................10
1.4. Le système immunitaire................................................................................................................................11
1.5. Historique..............................................................................................................................................................12
2. Les rythmes biologiques.......................................................................................................................................13
2.1. Les rythmes biologiques indépendants de l’environnement.........................................................14
2.2. Les rythmes biologiques inféodés à l’environnement......................................................................14
2.1.1. Les rythmes circadiens ...................................................................................................................14
2.1.2. Les rythmes circannuels..................................................................................................................19
2.3. Variabilité physiologique des hormones................................................................................................21
Références bibliographiques....................................................................................................................................21
Première partie - Méthodes et communications cellulaires
Chapitre 1 - Méthodes utilisées en endocrinologie............................................... 27
1. Localisation des hormones in situ...................................................................................................................27
2. Sécrétion de l’hormone - Taux de production.......................................................................................28
3. Protéines de transport............................................................................................................................................29
3.1. Principe général.................................................................................................................................................29
3.2. Les protéines de transport.............................................................................................................................30
4. Dosage radioimmunologique..............................................................................................................................32
5. Dosage immuno-enzymatique............................................................................................................................33
Application au dosage de la progestérone (méthode compétitive)..........................................33
6. Le récepteur hormonal - Généralités..........................................................................................................34
6.1. Structure du récepteur.....................................................................................................................................34
6.2. Propriétés du récepteur...................................................................................................................................35
6.3. Régulation du nombre des récepteurs.....................................................................................................36
6.4. Internalisation des complexes récepteurs-hormones polypeptidiques......................................38
7. Biosynthèse des hormones...................................................................................................................................38
7.1. Hormones polypeptidiques............................................................................................................................38
7.2. Etude dynamique de la biosynthèse des hormones polypeptidiques........................................41
7.2.1. L’autoradiographie en microscopie électronique................................................................41
7.2.2. L’immunocytochimie en microscopie électronique...........................................................42
7.2.3. L’hybridation in situ...........................................................................................................................42
7.3. Hormones stéroïdes..........................................................................................................................................43
8. Les souris transgéniques :
un outil pour une approche moléculaire de l’endocrinologie......................................................43
572 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
2. Les kinines....................................................................................................................................................................82
2.1. Les kallicréines..................................................................................................................................................83
2.1.1. La kallicréine plasmatique............................................................................................................83
2.1.2. Les kallicréines tissulaires.............................................................................................................83
2.2. Les kininogènes.................................................................................................................................................84
2.2.1. Structure chimique et métabolisme...........................................................................................84
2.2.2. Rôles physiologiques........................................................................................................................85
2.3. Les kininases.......................................................................................................................................................86
2.4. Les kinines...........................................................................................................................................................86
2.4.1. Structure chimique et métabolisme...........................................................................................86
2.4.2. Les récepteurs des kinines.............................................................................................................88
2.4.3. Rôles physiologiques........................................................................................................................91
2.5. Conclusion et perspectives...........................................................................................................................95
3. Le monoxyde d’azote : NO..................................................................................................................................96
3.1. Propriétés physico-chimiques......................................................................................................................96
3.2. Biosynthèse et donneurs de NO.................................................................................................................98
3.2.1. Biosynthèse de NO............................................................................................................................98
3.2.2. Les donneurs de NO, le métabolisme de NO, cible potentielle
d’actions thérapeutiques............................................................................................................... 102
3.3. NO et la physiologie cardio-vasculaire............................................................................................... 103
3.3.1. NO et les vaisseaux........................................................................................................................ 103
3.3.2. NO et le muscle cardiaque......................................................................................................... 107
3.4. NO et le système nerveux.......................................................................................................................... 109
3.4.1. NO et le système nerveux central........................................................................................... 109
3.4.2. Neurotoxicité de NO...................................................................................................................... 111
3.4.3. NO et le système nerveux périphérique................................................................................ 112
3.5. NO - Autres effets cytotoxiques.............................................................................................................. 113
3.5.1. NO et les macrophages................................................................................................................. 114
3.5.2. Autres types cellulaires et cytotoxicité de NO................................................................. 115
3.6. NO et le système respiratoire................................................................................................................... 116
3.7. NO et le muscle squelettique................................................................................................................... 117
3.8. NO et diabète................................................................................................................................................... 117
3.9. NO - Futures directions............................................................................................................................... 118
4. Le facteur activateur des plaquettes (PAF)............................................................................................ 118
4.1. Structure chimique........................................................................................................................................ 118
4.2. Métabolisme..................................................................................................................................................... 119
4.2.1. La synthèse vicariante.................................................................................................................. 120
4.2.2. Synthèse de novo............................................................................................................................. 120
4.2.3. Catabolisme....................................................................................................................................... 120
4.3. Les récepteurs du PAF et leur activation........................................................................................... 120
4.3.1. Les récepteurs................................................................................................................................... 120
4.3.2. Activation des récepteurs du PAF........................................................................................... 121
4.4. Rôles physiologiques.................................................................................................................................... 122
4.5. Conclusions et perspectives...................................................................................................................... 122
5. L’endothéline............................................................................................................................................................ 122
Effets cardio-vasculaires de l’endothéline.................................................................................................... 124
6. L’ecdysone.................................................................................................................................................................. 125
6.1. Isolement de l’ecdysone............................................................................................................................. 125
6.2. Le puparium des Diptères.......................................................................................................................... 125
6.3. Chromosomes géants et puffs................................................................................................................... 126
6.4. Mise en évidence du rôle de l’ecdysone............................................................................................ 126
Références bibliographiques de la première partie............................................ 129
574 ENDOCRINOLOGIE ET COMMUNICATIONS CELLULAIRES
ENDOCRINOLOGIE ET
COMMUNICATIONS CELLULAIRES
Cet ouvrage d’endocrinologie générale, sexuelle et moléculaire présente aussi
bien les données fondamentales qu’il est indispensable de posséder que les
apports plus récents de l’endocrinologie moderne : rythme biologique, physio-
logie des récepteurs, modes d’action des hormones.
L’ouvrage est destiné tant aux étudiants de médecine qu’à ceux de biologie.
Il permet aux enseignants et professionnels de la santé d’actualiser leurs
connaissances.
LES AUTEURS
Après une double formation de
médecin et de scientifique, Simon
Idelman (à gauche) obtint une
thèse sur la cytophysiologie de la
surrénale au laboratoire d’évolution
des êtres organisés de P.P. Grassé.
Ses recherches concernent la
glande surrénale puis l’action des
hormones sur le système immuni-
taire (thymus, ganglions lymphatiques). Simon Idelman est professeur hono-
raire de physiologie à l’Université Joseph Fourier.
Professeur à l’Université Joseph Fourier, Jean Verdetti (à droite) anime le
groupe d’électrophysiologie moléculaire (GEM) où il étudie les mécanismes de
l’homéostasie calcique intracellulaire. Il enseigne dans les différents cycles de
l’enseignement supérieur et participe au jury de l’agrégation des sciences de
la vie et de la terre.
Ont également contribué à la réalisation de l’ouvrage Ivan Bachelot et Serge
Halimi, professeurs à l’Université de Grenoble (CHU), Claude Cochet, directeur
de recherches à l’INSERM, et des médecins spécialistes : Robert Elkaïm,
Philippe Léger et Danielle Pallo.
C
GRENOBLE
SCIENCES
9 782868 834843
UNIVERSITE
ISBN 2 86883 484 1
JOSEPH FOURIER