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2016 – 2017
2
Table des matières
1 Couplages 5
1.1 Liste de développements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.2 Leçons d’algèbre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.3 Leçons d’analyse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.4 Bibliographie commentée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.4.1 Les indispensables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.4.2 Les originaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
1.4.3 Les subsidiaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2 Développements 17
1 An est simple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2 SO3 (R) est simple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
3 Automorphismes de Sn . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
4 Banach-Steinhaus et séries de Fourier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
5 Borne de Bézout . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
6 Chevalley-Warning et Erdös-Ginsburg-Ziv . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
7 Décomposition de Dunford par la méthode de Newton . . . . . . . . . . . . 29
8 Diagonalisation des opérateurs symétriques compacts . . . . . . . . . . . . 31
9 Deux méthodes de gradient . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
10 Ellipsoïde de John-Loewner . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
11 Endomorphismes semi-simples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
12 Espace de Bergman . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
13 Étude de O(p, q) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
14 Formule des compléments . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
15 Formule sommatoire de Poisson . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
16 Inégalité de Hoeffding . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
17 Invariants de similitude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
18 Inversion de Fourier dans S (R) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
19 Inversion de la fonction caractéristique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
20 Irréductibilité des polynômes cyclotomiques sur Q . . . . . . . . . . . . . . 59
21 Lemme de Morse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
22 Loi de réciprocité quadratique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
23 Méthode de Newton . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
24 Méthodes itératives de résolution d’un système linéaire . . . . . . . . . . . 67
25 Nombre de zéros d’une équation différentielle . . . . . . . . . . . . . . . . 70
26 Points extrémaux de la boule unité de L (E) . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
27 Polynômes irréductibles sur Fq [X ] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
28 Processus de Poisson . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
29 Prolongement de Γ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
30 Quelques ordres moyens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
31 Sous-groupes distingués et table de caractères . . . . . . . . . . . . . . . . 83
3
4 TABLE DES MATIÈRES
32 Surjectivité de l’exponentielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
33 Théorème central limite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
34 Théorème d’Abel angulaire et théorème taubérien faible . . . . . . . . . . 90
35 Théorème d’Artin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92
36 Théorème de Carathéodory et application aux équations diophantiennes 95
37 Théorème de Grothendieck . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
38 Théorème de Liapounov . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99
39 Théorème des deux carrés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101
40 Théorème des extréma liés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103
41 Théorème de sélection de Helly . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105
42 Théorème de structure des groupes abéliens finis . . . . . . . . . . . . . . 107
43 Théorème de Sylow . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109
44 Théorème de Weierstrass par les polynômes de Bernstein . . . . . . . . . 111
Chapitre 1
Couplages
SECTION 1.1
Liste de développements
Algèbre
1 An est simple pour n ¾ 5 : 103, 104, 105, 108
2 Automorphismes de Sn : 105, 108
3 Borne de Bézout : 142, 144, 152
4 Chevalley-Warning et Erdös-Ginsburg-Ziv : 120, 121, 123, 142, 144
5 Décomposition de Dunford par la méthode de Newton : 153, 155, 157
6 Endomorphismes semi-simples : 122, 153, 154, 155.
7 Étude de O(p, q) : 106, 150, 156, 158, 170, 171
8 Formule de Poisson discrète : 110
9 Invariants de similitude : 150, 153, 154, 159
10 Irréductibilité des polynômes cyclotomiques : 102, 120, 125, 141, 144
11 Points extrémaux de la boule unité de L (E) : 160, 161, 181
12 Polynômes irréductibles sur Fq : 123, 125, 141, 190
13 Réciprocité quadratique : 101, 120, 121, 123, 126, 170, 190
14 Sous-groupes distingués et table de caractères : 103, 104, 107
15 Théorème d’Artin : 125, 151, 162
16 Théorème de Carathéodory et équations diophantiennes : 126, 181
17 Théorème de structure des groupes abéliens finis : 102, 104, 107, 110
18 Théorème des deux carrés : 120, 121, 122, 126
19 Théorème de Sylow : 101, 103, 104
Analyse
1 Banach-Steinhaus et séries de Fourier : 205, 208, 209, 241, 246
2 Diagonalisation des opérateurs symétriques compacts : 203, 205, 213
3 Espace de Bergman : 201, 202, 205, 208, 213, 234, 235, 243, 245
5
6 CHAPITRE 1. COUPLAGES
Mixte
1 SO3 (R) est simple : 103, 106, 108, 160, 161, 204
2 Ellipsoïde de John-Loewner : 152, 158, 171, 203, 219, 229, 253
3 Lemme de Morse : 158, 170, 171, 214, 215, 218
4 Méthode de gradient conjugué : 158, 162, 219, 226, 233
5 Méthodes itératives de résolution d’un système linéaire : 157, 162, 226, 233
6 Surjectivité de l’exponentielle : 153, 156, 204, 214
7 Théorème des extréma liés : 151, 159, 214, 215, 219
1.2. LEÇONS D’ALGÈBRE 7
SECTION 1.2
Leçons d’algèbre
• Ellipsoïde de John-Loewner
• Borne de Bézout
153 Polynômes d’endomorphisme en dimension finie. Réduction d’un endomorphisme en
dimension finie. Applications.
• Invariants de similitude
• Décomposition de Dunford par la méthode de Newton
• Endomorphismes semi-simples
• Surjectivité de l’exponentielle
154 Sous-espaces stables par un endomorphisme ou une famille d’endomorphismes d’un
espace vectoriel de dimension finie. Applications.
• Invariants de similitude
• Endomorphismes semi-simples
155 Endomorphismes diagonalisables en dimension finie.
• Dunford par la méthode de Newton
• Endomorphismes semi-simples
156 Exponentielle de matrices. Applications.
• Surjectivité de l’exponentielle
• Étude de O(p, q).
157 Endomorphismes trigonalisables. Endomorphismes nilpotents.
• Dunford par la méthode de Newton
• Méthodes itératives de résolution d’un système linéaire.
158 Matrices symétriques réelles, matrices hermitiennes.
• Lemme de Morse
• Méthode de gradient conjugué
• Étude de O(p, q)
• Ellipsoïde de John-Loewner
159 Formes linéaires et dualité en dimension finie. Exemples et applications.
• Invariants de similitude
• Théorème des extréma liés
160 Endomorphismes remarquables d’un espace vectoriel euclidien (de dimension finie).
• SO3 (R) est simple
• Points extrémaux de la boule unité de L (E)
161 Isométries d’un espace affine euclidien de dimension fini. Applications en dimension
2 et 3.
• SO3 (R) est simple
• Points extrémaux de la boule unité de L (E)
162 Systèmes d’équations linéaires ; opérations, aspects algorithmiques et conséquences
théoriques.
• Théorème d’Artin
• Méthodes itératives de résolution d’un système linéaire
• Méthode de gradient conjugué
10 CHAPITRE 1. COUPLAGES
170 Formes quadratiques sur un espace vectoriel de dimension finie. Orthogonalité, iso-
tropie. Applications.
• Lemme de Morse
• Réciprocité quadratique
• Étude de O(p, q)
171 Formes quadratiques réelles. Exemples et applications. Coniques.
• Lemme de Morse
• Étude de O(p, q)
• Ellipsoïde de John-Loewner
181 Barycentres dans un espace affine réel de dimension finie, convexité. Applications.
• Théorème de Carathéodory
• Points extrémaux de la boule unité de L (E).
182 Applications des nombres complexes à la géométrie
183 Utilisation des groupes en géométrie
190 Méthodes combinatoires, problèmes de dénombrement.
• Polynômes irréductibles sur Fq
• Réciprocité quadratique
1.3. LEÇONS D’ANALYSE 11
SECTION 1.3
Leçons d’analyse
• Inégalité de Hoeffding
• Théorème de Weierstrass
261 Fonction caractéristique d’une variable aléatoire. Exemples et applications.
• Théorème central limite
• La fonction caractéristique caractérise la loi
262 Modes de convergence d’une suite de variables aléatoires. Exemples et applications.
• Théorème central limite
• Inégalité de Hoeffding
• Théorème de Helly
263 Variables aléatoires à densité. Exemples et applications.
• Processus de Poisson
• La fonction caractéristique caractérise la loi
• Théorème central limite
264 Variables aléatoires discrètes
• Théorème de Weierstrass
• Processus de Poisson
1.4. BIBLIOGRAPHIE COMMENTÉE 15
SECTION 1.4
Bibliographie commentée
Les indispensables
GOURDON 2009a et GOURDON 2009b : incontournables sur quasiment toutes les leçons
qui portent sur l’adhérence du programme de prépa. Il faut souvent aller voir dans les exos
ou les « problèmes » à la fin de chaque partie pour avoir des résultats classiques.
ROUVIÈRE 2003 : les exercices de ce livre sont vite devenus des classiques ou des déve-
loppements qui dépassent le simple cadre du calcul différentiel.
BECK, MALICK et PEYRÉ 2005 : à l’apparence austère, ce livre est génial parce qu’il ne
donne généralement pas de démonstrations et beaucoup de résultats illustrant les notions
de manière brillante. Très utile en algèbre linéaire et en calcul différentiel notamment.
OUVRARD 2009 et BARBÉ et LEDOUX 2007 : les deux ouvrages qui font quasiment tout
en probabilités, surtout le deuxième qui est assez synthétique. Pour les choses basiques, on
a aussi OUVRARD 2007.
HIRSCH et LACOMBE 2009 : tout ce qu’il faut sur l’analyse fonctionnelle
QUEFFÉLEC et ZUILY 2013 : pas optimal sur le plan pédagogique, ce livre touffu contient
surtout beaucoup de développements potentiels, il ne peut pas vraiment servir de livre de
base pour une leçon.
B ONY 2001 : très clair sur la transformée de Fourier et les distributions, thèmes un peu
à la marge du programme depuis cette année.
BRIANE et PAGÈS 2006 : très pédagogique, incontournable sur l’intégration et en parti-
culier les probabilités
QUEFFÉLEC 1998 : un peu dans la même veine que le précédent, mais pour les leçons de
topologie : 203, 204, 205.
HAUCHECORNE 2007 : permet d’éviter de chercher des contre-exemples dans sa tête
(quelle idée...) ou dans plein de livres différents.
Les Francinou-Gianella : corrections d’exos de concours, ils ne contiennent donc souvent
rien de nouveau, mais rassemblent par thèmes des résultats d’applications utiles.
AMAR et MATHERON 2003 : à condition de combiner avec d’autres livres d’analyse com-
plexe comme TAUVEL 2006 pour éviter la théorie trop compliquée menant à la formule de
Cauchy, c’est un ouvrage remarquable, avec tout ce qu’il y a à dire sur les fonctions holo-
morphes, notamment une belle partie sur l’utilisation du théorème des résidus, et une autre
sur les produits infinis.
DEMAILLY 2006 : pour les équations différentielles, l’interpolation, l’intégration numé-
rique.
GRIFONE 2011 : indispensable pour la leçon 151 notamment, un livre qui donne propre-
ment les bases de l’algèbre linéaire, éludées dans les ouvrages plus complexes.
CALDERO et GERMONI 2013 et CALDERO et GERMONI 2015 : drôles et bien écrits, conçus
pour permettre au lecteur de briller à l’oral
PERRIN 1996 : le livre le plus synthétique sur les groupes, les anneaux, les extensions de
corps. Moins convaincant sur la géométrie.
GOZARD 1997 : pour les extensions de corps, très bien fait avec de la théorie de Galois
abordable.
RUDIN 1970 : je ne l’aime pas tellement, mais il y a plein de belles choses sur l’analyse
complexe notamment.
16 CHAPITRE 1. COUPLAGES
Les originaux
DURRETT 2010 : un livre de probabilités en anglais pour le moins éclectique, mais il y
a de belles choses à trouver dedans (notamment l’application du théorème de Helly et des
calculs de fonctions caractéristiques qu’on ne trouve pas ailleurs).
DE SEGUINS PAZZIS 2011 : la somme théologique des formes quadratiques, dont une
petite partie seulement peut être utilisée pour l’agrégation. Complet et fait proprement,
mais pas assez synthétique.
RISLER et B OYER 2006 : une preuve originale de Dunford. Utile aussi pour la leçon 120.
Les subsidiaires
FOATA et FUCHS 2003 : pour compléter les probas, surtout sur la leçon 261
COLMEZ 2011 : pour les représentations
BRÉZIS 2005 : certains adorent ce livre, je le trouve vieillot. Il contient beaucoup de
choses savantes, mais pas forcément essentielles, sur l’analyse fonctionnelle. La partie sur
Hahn-Banach est la seule vraiment indispensable.
SAINT-RAYMOND 2008 : pour compléter un peu les autres livres de topologie.
RAMIS, DESCHAMPS et ODOUX 1990 et RAMIS, DESCHAMPS et ODOUX 1995 : des manuels
bien faits pour certaines leçons comme 142 et 229
MÉRINDOL 2006 : pour le résultant.
SZPIRGLAS 2009 : idem.
Chapitre 2
Développements
An est simple
Théorème 1
Le groupe An est simple.
17
18 CHAPITRE 2. DÉVELOPPEMENTS
donc ρ laisse fixes au moins n − 5 éléments : quitte à ajouter des éléments à l’ensemble
F = {a, b, c, σ(b), σ(c)}, on peut supposer que c’est exactement le cas.
Soit ϕ : A(F ) −→ A(E) où u|F = u et u|E\F = id E\F . On note H0 = ϕ −1 (F ), c’est un
u 7−→ u
sous-groupe distingué non trivial de A5 car ρ|F ∈ H0 , donc selon l’étape 1, H0 = A5 .
En particulier, si u est un cycle d’ordre 3 de A(F ), alors u ∈ H0 donc u ∈ H donc comme
les 3-cycles sont deux à deux conjugués dans An (voir étape 1), H contient tous les 3-cycles
donc H = An car les 3-cycles engendrent An .
Remarque. • S’il reste un peu de temps, on peut expliquer pourquoi les 3-cycles en-
gendrent An (décomposer en produit pair de transpositions de la forme (1 i) et re-
grouper deux à deux).
• A4 n’est pas simple car 〈(12), (34)〉 est un sous-groupe distingué d’ordre 4.
Théorème 2
Le groupe SO3 (R) est simple.
Lemme 3
1 Les retournements (i.e. les rotations d’angle π) sont tous conjugués dans SO3 (R).
2 Le centre de SO3 (R) est réduit à {id}.
Démonstration (du théorème). Soit H un sous-groupe distingué de SO3 (R) non réduit à
{id}. Comme SO3 (R) est engendré par les retournements, on montrera que H = SO3 (R) en
montrant qu’il contient tous les retournements. Comme les retournements sont conjugués
dans SO3 (R), il suffit de montrer que H en contient un pour qu’il les contienne tous.
Soit h 6= I3 ∈ G et ϕ : SO3 (R) −→ R . Par continuité de la trace, ϕ est
g 7−→ Tr (ghg h )
−1 −1
continue.
Comme SO3 (R) est compact et connexe par arcs, l’image de ϕ est un compact connexe
par arcs de R, c’est-à-dire un segment.
De plus, dans une base adaptée, g ∈ SO3 (R) peut s’écrire :
cos θ − sin θ 0
g = sin θ cos θ 0
0 0 1
Remarque. • On peut montrer que pour tout n ¾ 1, SO2n+1 (R) est simple (cf GONNORD
et TOSEL 1998), la preuve repose sur la structure de sous-variété de cet ensemble.
• Comme le développement est un peu court, on peut expliquer, à partir du théorème
de Cartan-Dieudonné, pourquoi SO3 (R) est engendré par les retournements. Ou bien
dans la leçon 204, donner les raisons de la connexité
de SO3 (R) : tout
élément de ce
cos θ − sin θ 0
groupe est conjugué à une matrice de rotation sin θ cos θ 0 .
0 0 1
Référence : CALDERO et GERMONI 2013, p. 239. Merci à Antoine Diez pour ce dévelop-
pement.
21
Automorphismes de Sn
Définition 4
Un automorphisme de Sn de la forme ϕσ : τ 7→ στσ−1 est appelé automorphisme inté-
rieur. Le groupe des automorphismes intérieurs est noté Int(Sn ).
Théorème 5
Si n 6= 6, Aut(Sn ) = Int(Sn ).
Démonstration. Soit ϕ un tel automorphisme. On sait que Sn est engendré par les trans-
positions τi = (1 i) pour i ¾ 2. Comme les τi ne commutent pas deux à deux, il en va de
même des ϕ(τi ) donc les ϕ(τi ) ne sont pas à supports deux à deux disjoints.
Posons ϕ(τ2 ) = (α1 α2 ), alors, par exemple, ϕ(τ3 ) = (α1 α3 ). Comme pour i > 3, ϕ(τi )
ne commute ni avec ϕ(τ2 ), ni avec ϕ(τ3 ), ϕ(τi ) est de la forme (α1 αi ). De plus, les αi
sont deux à deux distincts donc {α1 , . . . , αn } = {1, . . . , n}. On a ainsi défini une permutation
α ∈ Sn . De plus, ∀i ¾ 2, ατi α−1 = (α1 αi ) = ϕ(τi ), donc ϕ est intérieur.
Démonstration (du théorème). L’idée générale est de considérer l’action par conjugaison
de Sn sur lui-même. On note c(s) le centralisateur d’un élément s.
Soit ϕ ∈ Aut(Sn ). Pour n ¾ 2, D(Sn ) = An 1 donc comme ϕ préserve les commutateurs,
il envoie An sur lui-même. Ainsi, l’image d’une transposition par ϕ est un élément d’ordre
2 donc un produit d’un nombre d’un impair k de transpositions disjointes. Si n < 6, An ne
contient pas de triples transpositions donc k = 1 ce qui conclut. Supposons à présent n > 6.
Soit τ = (a b). Alors
1. En effet, pour n ¾ 3, An est engendré par les 3-cycles et ceux-ci sont deux à deux conjugués, donc si
σ = (abc) est un 3-cycle, σ2 = (ac b) en est aussi un donc il existe τ ∈ An tel que σ2 = τστ−1 donc σ est un
commutateur
22 CHAPITRE 2. DÉVELOPPEMENTS
2. Ici, il me semble qu’il y a une imprécision dans le Perrin qui affirme que le cas f (N ) ' (Z/2Z)k n’est pas
exclu.
23
Théorème 7
Soit E espace de Banach, F espace vectoriel normé, H ⊂ Lc (E, F ). Alors soit il existe
M tel que ∀ f ∈ H, k f k ¶ M , soit l’ensemble des x ∈ E tels que sup k f (x)k = +∞ est
f ∈H
dense dans E.
2k 2
Ainsi, k f k ¶ + k f (x 0 )k.
r r
Sinon, tous les Ωk sont denses donc selon le théorème de Baire, Ω est dense dans l’espace
complet E donc l’ensemble des x ∈ E tels que sup k f (x)k = +∞, qui le contient, également.
f ∈H
Proposition 8
L’ensemble des fonctions continues 2π-périodiques dont la série de Fourier diverge en 0
0
est dense dans C2π .
0
Démonstration. Rappelons que C2π muni de k · k∞ est un espace de Banach. Soit, pour
∗
n∈N ,
0
l n : C2π −→ C .
n
f 7−→ Sn ( f )(0) = ck ( f )
P
k=−n
π 1
+
Z
sin n 2 t
Pour tout f ∈ C2π 0
, l n ( f ) = ( f ?Dn )(0) = t
f (t)dt donc |l n ( f )| ¶ kDn k1 k f k∞
−π sin 2
de sorte que kl n k ¶ kDn k1 .
|Dn (t)|
Pour " > 0, soit f" : t → ∈ C2π 0
. Alors par convergence dominée, comme
|Dn (t)| + "
∀", ∀t, | f" (t)| ¶ 1,
Zπ Zπ
|Dn (t)|2
l n ( f" ) = dt −−→ |Dn (t)|dt.
−π
|Dn (t)| + " "→0
−π
Donc pour tout n ∈ N, kl n k = kDn k1 .
πi h
Or, il découle de l’inégalité sin t ¶ t, valable pour t ∈ 0, , que
2
Zπ Z π Z (n+ 12 )π
sin n + 12 t
2 1 | sin u|
kDn k1 = sin n + t dt ¾ 2 dt ¾ du.
−π
|t| 2 0
|t| 0
u
24 CHAPITRE 2. DÉVELOPPEMENTS
Z
| sin u|
Donc (kDn k1 )n∈N∗ tend en croissant vers du, par convergence monotone. Mais
R+
u
| sin u|
ϕ : u 7→ du n’est pas intégrable. En effet, elle est périodique de moyenne M =
Z 2π u
R 2πn
ϕ(u)du > 0 donc 0 ϕ(u)du = nM −−−−→ +∞ alors que dans le même temps,
n→+∞
0 R
toujours par convergence monotone, cette suite tend vers R ϕ(u)du.
+
En conclusion, le premier cas de l’alternative du théorème de Banach-Steinhaus ne pou-
vant être réalisée, il s’ensuit que l’ensemble des f ∈ C2π 0
tels que (l n ( f ))n n’est pas bornée
0
est dense dans C2π .
Borne de Bézout
Théorème 9
Soit k un corps infini et A, B ∈ k[X , Y ] de degrés totaux respectifs m et n. Alors si Z(A)
désigne l’ensemble des zéros de A, on a Card(Z(A) ∩ Z(B)) ¶ mn.
(0) b0 (0)
a0
.. ..
. .
. .
. .
. a . b
C = (ci, j )1¶i, j¶p+q = ..
0 0
.
ap bq
. .. . .. .
..
(0) ap (0) bq
où si 1 ¶ j ¶ q, §
ai− j si 0 ¶ i − j ¶ p
ci, j = ,
0 sinon
et si q + 1 ¶ j ¶ p + q,
si 0 ¶ i − j + q ¶ p
§
ai− j+q)
ci, j = 3
.
0 sinon
p+q
Donc ResY (A, B) = "(σ) cσ( j), j . Or, si σ ∈ S p+q ,
P Q
σ∈S p+q j=1
¶ (m − p)(q − n) + mn ¶ mn,
ce qui est faux car u 6∈ E . Donc ϕ : (x, y) ∈ Z(A) ∩ Z(B) 7→ x + u y est injective.
Posons Ã(X , Y ) = A(X − uY, Y ) et B̃(X , Y ) = B(X − uY, Y ). Si (x, y) ∈ Z(A) ∩ Z(B),
Ã(x + u y, y) = A(x, y) = 0 et B̃(x, y) = 0, d’où ResY (Ã, B̃)(x + u y) = 0.
Ainsi, ϕ est à valeurs dans l’ensemble des racines de ResY (Ã, B̃). Selon l’étape 1, comme
à et B̃ sont de degrés totaux inférieurs à ceux de A et B, on a Card(Z(A) ∩ Z(B)) ¶ mn.
Chevalley-Warning et Erdös-Ginsburg-Ziv
Théorème 10
Soit q = P
ps où p est premier et ( f a )a∈A une famille finie de polynômes de Fq [X 1 , . . . , X m ]
tels que deg f a < m. Alors si V = {x = (x 1 , . . . , x m ) ∈ K m : ∀a ∈ A, f a (x 1 , . . . , x m ) = 0},
a∈A
on a Card(V ) ≡ 0[p].
Démonstration. On note K = Fq .
Étape 1 : Soit u ∈ N et S(u) = x . Montrons que S(u) = 0 si u = 0 ou q − 1 - u et −1
P u
x∈K
sinon.
D’abord, si u = 0, avec la convention 00 = 1, on a S(0) = 1 + 1 = q = 0 dans Fq . Si
P
x∈K ×
u 6= 0, rappelons que K × est cyclique. Prenons en un générateur z, qui est donc d’ordre q,
de sorte que z u = 1 ⇔ q − 1 | u.
q−1
P ju z qu − 1
Ainsi, si q − 1 ne divise pas u, S(u) = z = u = 0 car z q = z.
j=0 z −1
q−1
Et sinon, S(u) = 1 = q − 1 = −1 dans Fq .
P
j=1
Étape 2 : soit P = 1 − f aq−1 . Si x ∈ V, P(x) = 1 et si x 6∈ V , il existe a ∈ A tel
Q
a∈A
que f a (x) 6= 0 donc f a (x)q−1 = 1, si bien que P(x) = 0. Donc la fonction x 7→ P(x) est
l’indicatrice 1V .
(deg f a )(q − 1) < m(q − 1) par hypothèse.
P
Par ailleurs, le degré de V est inférieur à
a∈A
u
Donc P est une combinaison linéaire de monômes X u = X 1 1 . . . X mum où u1 +· · ·+um < m(q−1).
Pour un tel monôme :
X X m X
Y m
Y
u u
xu = um
x11 . . . x m = xi i = S(ui ).
x∈K m x∈K m j=1 x i ∈K j=1
Proposition 11 (Erdös-Ginsburg-Ziv)
Soit n ∈ N∗ . Parmi 2n − 1 entiers a1 , . . . , a2n−1 , on peut en trouver n dont la somme est
divisible par n.
p
Donc comme P2 (x) = ak = 0, il existe ai1 , . . . , aip tels que
P P
aik soit divisible
k∈J1,2p−1K,x k 6=0 k=1
par p.
Théorème 12
Soit K sous-corps de C et A ∈ Mn (K). Il existe un unique couple (D, N ) ∈ Mn (K)2 tel
que A = D + N , DN = N D, avec D diagonalisable sur C et N nilpotent. De plus, D et N
sont des éléments de K[A].
Lemme 13
Si U est une matrice inversible et N une matrice nilpotente commutant avec U alors
U − N est inversible.
A0 = A
§
.
An+1 = An − P(An )P 0 (An )−1
Soit H le prédicat défini sur N par H n : « An est bien définie et dans K[A], P(An ) =
n
P(A)2 Bn où Bn ∈ K[A] et P 0 (An ) est inversible. »
• Pour montrer H0 , il suffit de vérifier que P 0 (A) est inversible. Comme P et P 0 sont
premiers entre eux, on peut fixer U, V tels que U P + V P 0 = 1. En évaluant en A, on
a V (A)P 0 (A) = I n − U(A)P(A). Comme P(A) est nilpotent, selon le lemme, P 0 (A) est
inversible.
• Soit n ∈ N, supposons H n . Il est immédiat que An+1 est bien définie et est un polynôme
en A.
Remarquons que si Q ∈ K[X ], il existe Q̃ ∈ K[X , Y ] tel que Q(X +Y ) = Q(X )+Y Q0 (X )+
Y 2Q̃(X , Y ). Il suffit, par linéarité, de le vérifier sur Q(X ) = X m . On a alors :
m
m−2
X m X m
(X + Y )m = X k Y m−k = X m + mY X m−1 + Y 2 X k Y m−k−2 ,
k=0
k k=0
k
ce qui donne le résultat voulu.
Appliquons cela à P : P(X + Y ) = P(X ) + Y P 0 (X ) + Y 2 P̃(X , Y ), et évaluons dans la
K-algèbre commutative K[A]. On peut trouver B̃n ∈ K[A] tel que P(An+1 ) = P(An ) −
n+1 n+1
P(An )(P 0 (An ))−1 P 0 (An ) + P(An )2 B̃n = P(A)2 Bn2 B̃n = P(A)2 Bn+1 où Bn+1 ∈ K[A] par
hypothèse de récurrence.
30 CHAPITRE 2. DÉVELOPPEMENTS
Enfin, pour montrer que P 0 (An+1 ) est inversible, on peut utiliser le même argument que
dans l’initialisation ; ou bien écrire un développement P 0 (X + Y ) = P 0 (X ) + Y Q(X , Y )
de P 0 et l’évaluer pour obtenir P 0 (An+1 ) = P 0 (An ) + P(An )Cn avec Cn ∈ K[A] donc
comme P(An ) est nilpotent, le lemme fournit l’inversibilité de P 0 (An+1 ). Cela conclut
la récurrence
• Conclusion : Soit r ∈ N tel que P(A) r = 0. Alors si n ¾ n0 = E(log2 (r)) + 1, P(An ) = 0
donc An+1 = An : la suite est stationnaire. Comme P est scindé à racines simples dans
C et annule An0 , cette dernière matrice est diagonalisable sur C.
0 −1
nP
De plus, An0 − A = Ak+1 − Ak et Ak+1 − Ak = P(Ak )(P 0 (Ak ))−1 ∈ K[A] est nilpotent
k=0
donc An0 − A est nilpotent comme somme de nilpotents commutant deux à deux. Ainsi
D = An0 et N = A − An0 conviennent (ils commutent entre eux comme polynômes en
A).
Références : RISLER et B OYER 2006, p. 62. L’unicité est dans GOURDON 2009a, p. 193
avec un raccourci.
31
Théorème 14
Soit H un Hilbert séparable et T ∈ L (H) un opérateur symétrique (T = T ∗ ) compact
non nul. Il existe (en )n∈N base hilbertienne de H constituée de vecteurs propres de T . La
suite des valeurs propres de T , notée (λn )n∈N tend vers 0 et pour tout x ∈ H, T (x) =
+∞
λn 〈x, en 〉en .
P
n=0
Lemme 15
L’opérateur symétrique compact T admet kT k ou −kT k pour valeur propre.
Démonstration. Montrons d’abord que kT k2 est valeur propre de T 2 . On a pour tout élé-
ment x de H :
Prenons une suite (x n )n∈N d’éléments unitaires tels que kT (x n )k −−−−→ kT k. Comme T
n→+∞
est compact et (x n ) est bornée, quitte à extraire une sous-suite, on peut supposer que T (x n )
admet une limite y. Donc T 2 (x n ) tend vers T ( y).
Par ailleurs, l’inégalité ci-dessus nous assure que kT 2 x n − kT k2 x n k2 n tend vers 0 car
kT k2 (kT k2 − kT (x n )k2 ) −−−−→ 0. Ainsi, kT k2 x n −−−−→ T ( y), de sorte que x n tend vers
n→+∞ n→+∞
T
x = y 6= 0. Comme T 2 x n −−−−→ T ( y) = kT k2 x, on a T 2 (x) = kT k2 x : x est un
kT k2 n→+∞
vecteur propre de T associé à kT k2 .
2
Démonstration (du théorème). Construisons par récurrence une suite (λn )n∈N décroissante
en module de valeurs propres de T .
On pose T1 = T 6= 0. Selon la première étape, on peut trouver une valeur propre λ1
de module kT k de T . Comme T est compact, l’espace propre E1 = ker(T − λ1 id) est de
dimension finie donc fermé ; d’où, selon le théorème du supplémentaire orthogonal H =
E1 ⊕ E1⊥ .
Supposons construits λ1 , . . . , λn valeurs propres de T telles que λk est de module kTk k
k−1 ⊥
où Ei = ker(T − λi ) (sous-espace stable par T
L
où kTk k est la restriction de T à Ei
i=1
symétrique comme orthogonal d’un sous-espace stable). En particulier, |λn | ¾ · · · ¾ |λ1 |.
Si Tn+1 est nul, la construction s’arrête.
32 CHAPITRE 2. DÉVELOPPEMENTS
Sinon, Tn+1 est symétrique compact non nul donc selon le lemme, il admet une valeur
n+1
propre λn+1 de module kTn+1 k. C’est également une valeur propre de T et H =
L
Ei ⊕
i=1
n+1 ⊥
Ei , les sommes directes étant orthogonales puisque ker(T − λn+1 ) = ker(Tn+1 −
L
i=1
n ⊥
λn+1 ) ⊂
L
Ei .
i=1
Montrons que les λn forment une suite tendant vers 0 et qu’elles sont les seules valeurs
propres non nulles de T . Ceci est clair si la récurrence précédente s’arrête puisqu’il existe
N ⊥
ker(T − λi ) ⊂ ker T donc
L
un N ∈ N tel que
i=1
N
M
H= ker(T − λi ) ⊕ ker T.
i=1
Supposons donc {λn , n ∈ N} infini. La suite (|λn |) est décroissante et minorée donc tend
vers sa borne inférieure m ¾ 0. Si m 6= 0, prenons
pour tout n, un élément (en ) unitaire tel
en
que T (en ) = λn en . Comme T est compact et est bornée, quitte à extraire une sous-
λn
en
suite, on a en = T −−−−→ z ∈ H. Mais comme les espaces propres associés aux λn sont
λn n→+∞
deux à deux orthogonaux, on a pour tout n 6= m, ken − em k2 = 2 : (en ) n’étant pas de Cauchy,
elle ne peut donc converger.
Ainsi, m = 0 et |λn | tend vers 0.
Référence : Inspiré de WILLEM 2003, pp. 38-40, mais largement remanié par Salim
Rostam (http://perso.eleves.ens-rennes.fr/~srostam/html/Agreg/index.html).
4. T|En = λn id est compact donc λn B En (0, 1) est compact, ce qui selon le théorème de Riesz ne peut se
produire que si En est de dimension finie.
33
1 T
Φ( y) = y Ay − y T b.
2
1
∇Φ( y) = (AT + A) y − b = Ay − b. (2.1)
2
Et si x est solution du système linéaire, alors Φ( y) = Φ(x + ( y − x)) = Φ(x) + 12 ( y −
1
x) T A( y − x) i.e k y − xk2A = Φ( y) − Φ(x), où kzk2A = z T Az est la norme associée à A que l’on
2
utilisera toujours par la suite.
Définition 17
Une méthode de gradient consiste à partir d’un point x 0 ∈ Rn et à construire la suite
x k+1 = x k + αk dk (2.2)
où dk ∈ Rn est une direction à choisir et αk ∈ R.
Une idée naturelle est de choisir αk de sorte à optimiser Φ(x k+1 ) dans la direction dk ,
d
c’est à dire tel que Φ(x k + αk dk ) = −dkT rk + αk dkT Adk = 0, où −rk := ∇Φ(x k ) = Ax k − b.
dαk
On trouve :
〈dk , rk 〉
αk = (2.3)
kdk k2A
(c’est bien défini lorsque dk 6= 0 car A ∈ Sn++ (R)).
〈rk+1 , dk 〉 = 0. (2.5)
Idée. Construire des directions (dk ) deux à deux A-orthogonales ; ainsi, rk+1 sera orthogonal
à Vect(d0 , . . . , dk ).
34 CHAPITRE 2. DÉVELOPPEMENTS
1 Vect(r0 , . . . , rk ) = Vect(d0 , . . . , dk )
2 rk+1 ⊥ Vect(d0 , . . . , dk )
3 dk+1 ⊥A Vect(d0 , . . . , dk )
Théorème 19
La méthode de gradient associée aux directions (2.6) avec le choix (2.7) converge vers
la solution x du problème Ax = b en au plus n itérations.
Dans ce cas, dk 6= 0 tant que la solution n’est pas atteinte. La convergence découle es-
sentiellement de l’inégalité de Kantorovich :
Lemme 20 (Inégalité de Kantorovich)
En notant 0 < λ1 ≤ . . . ≤ λn les valeurs propres de A, on a pour tout y ∈ Rn ,
k yk4 4λn λ1
≥ .
2 2
k ykAk ykA−1 (λn + λ1 )2
v v
n n u X n
n
1 λ λ Xλ
u X X
1 i 2 n 2
= λi yi2 yi2 =
t t
k ykAk ykA−1 yi yi
i=1 i=1
λ i λ n i=1
λ 1 i=1
λ i
v n n
1 λ1
t X λi 2 X λn 2
≤ yi + yi
2 λn i=1
λ 1 i=1
λ i
v n
1 λ1
t X λi λn
≤ + yi2
2 λn i=1 λ1 λi
x λn
La fonction x 7→ + admet un maximum en λ1 ou en λn et il vaut dans les deux
λ1 x
λn
cas : 1 + . Ainsi,
λ1
v n v v
1 t λ1 X λn 1 t λ n t λ1
k ykAk ykA−1 ≤ 1+ 2
yi ≤ + ,
2 λn i=1 λ1 2 λ1 λn
λ n − λ1
kx k+1 − xkA ≤ kx k − xkA.
λ n + λ1
Plus précisément,
k
cond(A) − 1
Æ
kx k − xk ≤ cond(A) kx 0 − xk.
cond(A) + 1
36 CHAPITRE 2. DÉVELOPPEMENTS
Avec la dernière inégalité, on voit que la convergence peut être lente lorsque la matrice
est mal conditionnée.
Référence : QUARTERONI, SACCO et SALERI 2007, pp. 138-145. Merci à Antoine Diez
pour ce développement.
37
Ellipsoïde de John-Loewner
Définition 22
Un ellipsoïde centré en 0 est une surface de Rn d’équation q(x) = 1 où q est une forme
quadratique définie positive. On le note Eq .
Lemme 23
Si A et B sont deux matrices définies positives et α ∈]0, 1[, alors det(αA + (1 − α)B) ¾
(det A)α (det B)1−α avec inégalité stricte si A 6= B.
i=1
Théorème 24
Soit K compact de Rn d’intérieur non vide. Il existe un unique ellipsoïde centré en 0 de
volume minimal contenant K
D(q) = a1 . . . an , et c’est une quantité invariante par changement de base orthonormée, ap-
pelée discriminant. Donc q 7→ D(q) est une application continue sur Q + , qu’on va chercher
à maximiser.
N : q 7→ sup |q(x)|.
kxk¶1
A est fermé : supposons que la suite (qn ) ∈ (Q + ) converge vers q ∈ Q. Alors pour tout
N
x ∈ Rn , |qn (x) − q(x)| ¶ N (qn − q)kxk2 donc qn (x) −−−−→ q(x). En particulier, q(x) ¾ 0 et
n→+∞
q(x) ¶ 1 pour x ∈ K.
A est borné : Comme K est d’intérieur non vide, on peut fixer une boule B(a, r) ⊂ K.
Donc si q ∈ A et kxk ¶ r, q(a + x) ¶ 1, de sorte que par l’inégalité de Minkowski,
Æ Æ Æ Æ
q(x) = q(a + x − a) ¶ q(a + x) + q(a) ¶ 2.
1 2 2
Ainsi, pour kxk ¶ 1, q(x) = q(r x) ¶ , soit N (q) ¶ .
r2 r2 r2
kxk2
A est non vide : en effet, on peut trouver M > 0 tel que K ⊂ B(0, M ) et q : x →
7
M2
est un élément de A .
Finalement, q 7→ D(q) est une application continue sur le compact non vide A donc elle
est bornée et atteint ses bornes en q0 ∈ Q ++ ∩A car le discriminant est nul pour un élément
de Q+ \ Q ++ . En d’autres termes, selon l’étape 1, Eq0 est un ellipsoïde centré en 0 de volume
minimal contenant K.
Étape 3 : Unicité.
Supposons que q1 soit un autre point de A où le minimum est atteint. Remarquons que
q0 + q1
A est convexe, et notons q2 = ∈ A . Alors par log-concavité stricte du déterminant,
2
D(q2 ) > D(q0 ) D(q1 ) = D(q0 ) qui est pourtant supposé maximal : c’est absurde.
p p
Proposition 25
Si G est un sous-groupe compact de GLn (R), il existe q ∈ Q ++ tel que G ⊂ O(q).
Remarque. On peut même montrer que les sous-groupes compacts maximaux de GLn (R)
sont les O(q) avec q ∈ Q ++ .
39
Remarquons d’abord qu’il suffit de montrer que On (R) est un sous-groupe compact maxi-
mal. En effet, si q ∈ Q ++ , il existe une base de E dans laquelle la matrice de q est I n , donc
O(q) et On (R) sont conjugués.
Soit donc G compact tel que On (R) ⊂ G. Soit g ∈ G. Par décomposition polaire, on peut
écrire G = OS où O ∈ On (R) et S ∈ Sn++ (R). Donc S = O−1 g ∈ G. Mais S est diagonalisable
dans une base orthonormée donc on montre sans mal que kSk2 = ρ(S), plus grande valeur
propre de S (car les valeurs propres de S sont positives). Ainsi, les valeurs propres de S
sont toutes égales à 1 puisque sinon (S k )k∈N ou (S −k )k∈N ne seraient pas bornés. En d’autres
termes, S = I n et g ∈ On (R), ce qu’il fallait démontrer.
Endomorphismes semi-simples
Lemme 27
Soit L/K une extension de corps. Alors Π f ,K = Π f ,L .
Lemme 28
α
Soit F un sous-espace stable par f . On note Π f = P1 1 . . . Prαr . On a :
r
α
M
F= ker Pi i ( f ) ∩ F .
i=1
Théorème 29
Un endomorphisme f est semi-simple si et seulement si son polynôme minimal Π f est
un produit de polynômes irréductibles unitaires distincts deux à deux.
Clairement E x est stable par f . Pour conclure et quitte à itérer le processus, il suffit de
montrer que F et E x sont en somme directe. L’idéal I x = {P ∈ K[X ], P( f )(x) = 0} est non
réduit à 0 (il y a Π f ) et principal donc il est engendré par un unique polynôme unitaire Π x .
Comme Π x |Π f , ce polynôme est irréductible.
Soit y = P( f )(x) ∈ E x ∩ F que l’on suppose non nul. Alors P ∈
/ I x , c’est à dire que Π x ne
divise pas P et comme il est irréductible, P et Π x sont premiers entre eux. Par le théorème
41
Lorsque K est algébriquement clos, les polynômes irréductibles sont de degré 1 donc f
est semi-simple si et seulement si f est diagonalisable. On note maintenant M la matrice de
f dans une base et on dit qu’elle est semi-simple lorsque f l’est.
Théorème 30
Si le corps K est de caractéristique nulle, alors M est semi-simple si et seulement s’il
existe une extension L/K dans laquelle M est diagonalisable.
Références : GOURDON 2009a, p. 224 et BECK, MALICK et PEYRÉ 2005, pp. 103-104.
Merci à Antoine Diez pour ce développement.
42 CHAPITRE 2. DÉVELOPPEMENTS
Espace de Bergman
Leçons : 201, 202, 205, 208, 213, 234, 235, 243, 245
Théorème 31
Soit Ω un ouvert connexe et H 2 (Ω) l’ensemble des fonctions f holomorphes sur Ω et de
carré intégrable pour la mesure de Lebesgue
RR sur C identifié à R2 . On munit cet espace
du produit scalaire hermitien 〈 f , g〉 = Ω f (x + i y)g(x + i y)dxd y et de la norme k · k
associée. Alors :
ρ 2π
ρ2
Z Z ZZ
1 1
f (a) = f (a + r e iθ )rdθ dr = f (x + i y)dxd y
2 2π r=0 θ =0
2π D(a,ρ)
ZZ
1
Ainsi, f (a) = f (x + i y)dxd y.
πρ 2 D(a,ρ)
1 1
Donc en utilisant l’inégalité de Hölder, on a | f (a)| ¶ k f kk 1 k¶ p k f k.
πρ 2 πρ
Montrons ensuite, grâce à cette inégalité, que H 2 (Ω) est complet. Soit ( f n )n∈N une
suite de Cauchy dans H 2 (Ω).
Soit K compact de Ω. La distance d de K au fermé C \ Ω, en le supposant non vide,
est donc atteinte et strictement positive.
Si z ∈ K, alors D(z, d) ⊂ Ω car d = inf x∈K, y ∈Ω/ |x − y|. Donc pour tout z dans K, pour
1
tout n, m ∈ N, | f n (z) − f m (z)| ¶ p k f n − f m k donc ( f n ) vérifie le critère de Cauchy
πd
uniforme sur tout compact, donc converge uniformément sur tout compact de Ω vers
une fonction holomorphe f 5 .
Par ailleurs, L2 (Ω) est complet selon le théorème de Riesz-Fischer, donc il existe g ∈
L2 (Ω) tel que ( f n ) converge vers g pour la norme k · k. De plus, ce même théorème
nous assure qu’il existe une sous suite ( fφ(n) )n∈N convergeant vers g presque partout.
Par suite, f = g presque partout et f ∈ H 2 (Ω), ce qui conclut.
2 D’abord, (en )n∈N est orthonormée.
En effet, si n, m ∈ N, alors
5. Ce point est moins élémentaire qu’il n’y paraît. On trouve pour tout compact d’intérieur non vide K de Ω
◦
un certain f K holomorphe sur K qui est la limite de ( f n|K )n∈N pour la norme uniforme. Pour aboutir à la limite
f voulue, considérons une suite exhaustive de compacts de Ω, c’est à dire une suite (K p ) p∈N de compacts tels
cir c
que Ω = p∈N K p , et pour tout p, K p ⊂ K p+1 ; et posons f (x) = f Kp (x) si x ∈ K p .
S
43
ZZ v
t (n + 1)(m + 1) m
〈en , em 〉 = x + i y (x + i y)m dx d y
D
π2
p 1 2π
(n + 1)(m + 1)
Z Z
= r m+n e iθ (n−m) r dθ dr
π r=0 θ =0
0 si n 6= m
(
= n+1 1
× × 2π = 1 si n=m
π 2n + 2
Pour montrer que (en )n est une suite totale, il suffit de montrer que Vect((en )n )⊥ = {0}.
Soit f ∈ H 2 (Ω). Écrivons le développement en série entière de f autour de 0 : ∀z ∈
+∞
D, f (z) = αm z m , le membre de droite étant uniformément convergent sur tout
P
m=0
disque fermé D(0, r).
Par ailleurs, pour tout n ∈ N∗ ,
+∞
v v
t n + 1 ZZ t n + 1 ZZ X
n n
cn = 〈en , f 〉 = z f (z)dxd y = αm z z m dxd y.
π D
π D m=0
ZZ +∞
X ZZ
n n
z f (z)dxd y = αm z z m dxd y
D(0,r) m=0 D(0,r)
+∞
0
x=r x , y=r y 0 X π r 2n+2
= αm r 2 r n r m 〈en , em 〉 × p = παn
m=0 (n + 1)(m + 1) n+1
.
p
παn r 2n+2 n+1 παn
s
Donc cn = lim− =p , de sorte que si ∀n ∈ N, 〈en , f 〉 = 0, alors
r→1 n+1 π n+1
f = 0.
Étude de O(p, q)
Théorème 33
On a un homéomorphisme O(p, q) ' Op (R) × Oq (R) × R pq .
Démonstration. Étape 1 : obtention d’un homéomorphisme O(p, q) ' (On (R)∩O(p, q))×
(Sn++ (R) ∩ O(p, q)).
D’abord, O(p, q) est stable par transposition :
O(p, q) ' (On (R) ∩ O(p, q)) × (Sn++ (R) ∩ O(p, q)).
En se rappelant que Op (R) et Oq (R) ont deux composantes connexes, on obtient le ré-
sultat suivant :
Corollaire 34
L’ensemble O(p, q) a quatre composantes connexes.
Théorème 36
Z
Si f ∈ S (R), et fˆ : x 7→ f (t)e−2iπt x dt, alors
R
+∞
X +∞
X
∀x ∈ R, fˆ(n)e inx = f (x + n).
n=−∞ n=−∞
+∞
f (x + n).
P
Démonstration. Soit G : x 7→
n=−∞
M
• G est continue : en effet, soit M > 0 tel que | f (x)| ¶ pour |x| ¾ 1. Alors si K > 0,
x2
et x ∈ [−K, K], on a pour tout |n| ¾ K,
M M M
| f (x + n)| ¶ ¶ ¶ ,
(x + n)2 (|n| − |x|)2 (|n| − K)2
qui est le terme général positif d’une série convergente. Donc G est la somme d’une
série de fonctions continues convergeant normalement sur tout segment, donc est
continue.
f (x + n) converge norma-
P 0
• G est C 1 : en répétant ce raisonnement, on voit que
n∈Z
lement sur tout segment de R donc le théorème de dérivation terme à terme nous
+∞
assure que G est C 1 et ∀x ∈ R, G 0 (x) = f (x + n)
P 0
n=−∞
+∞ +∞
• G est 1-périodique : si x ∈ R, G(x + 1) = f (x + n + 1) = f (x + p) par un
P P
n=−∞ p=−∞
changement d’indice p = n + 1, soit G(x + 1) = G(x).
La fonction G vérifiant les conditions du théorème de convergence normale des séries
de Fourier (continue périodique et C 1 par morceaux), elle est somme de sa série de Fourier
sur R.
Mais si n ∈ Z, le n-ième coefficient de Fourier de G est
Z 1 Z +∞
1 X
+∞ +∞
f (x + n) = fˆ(n)e inx .
P P
En d’autres termes, ∀x ∈ R,
n=−∞ n=−∞
48 CHAPITRE 2. DÉVELOPPEMENTS
Proposition 37
Si s > 0,
+∞ +∞
X
−πn2 s 1 X −πn2 /s
e =p e .
n=−∞
s n=−∞
2
Démonstration. Soit α > 0 et f : x 7→ e−αx . Si n ∈ Z,
p
π π −π2 n2 /α
Z Z s s
u= αt 1 p 2
2 2 1 2πn
α −
fˆ(n) =
p
e −αt
e −2iπnt
dt = p −u
e e −2iπnu/
dt = e 4 α = e
R α R
α α
π
En posant s = , on obtient le résultat désiré.
α
Proposition 38
+∞
La distribution tempérée δZ = δn est invariante par transformation de Fourier.
P
n=−∞
+∞
Démonstration. Cette distribution est bien définie car si f ∈ S (R), 〈δZ , f 〉 = f (k)
P
k=−∞
qui est une série convergente selon la formule de Poisson.
Elle est tempérée car si f ∈ S (R),
+∞ +∞
X X 1
| f (k)| ¶ k(1 + x 2 ) f k∞ = C(k f k∞ + kx 2 f k∞ ,
k=−∞ k=−∞
1 + k 2
donc δˆZ = δZ .
Inégalité de Hoeffding
Lemme 40
Soit X variable aléatoire centrée telle que |X | ¶ 1 presque sûrement. Alors L X (t) =
t2
E[e t X ] ¶ e 2 .
1− x 1+ x
Démonstration. Si t ∈ R et x ∈ [−1, 1] alors t x = × (−t) + × t donc par
2 2
1 − x −t 1 + x t
convexité de la fonction exp, e t x ¶ e + e.
2 2
Appliquant ce résultat à e , on obtient, comme |X | ¶ 1 presque sûrement, L X (t) ¶
tX
1 − X −t 1+X t
E e +E e = ch(t) car X est centrée.
2 2
+∞
P t 2n +∞
P t 2n t2
Enfin, ch(t) = ¶ = e 2 car (2n)! = n! × (n + 1) × · · · × (2n) ¾ 2 n n!
n=0 (2n)!
n
n=0 2 n!
" an " 2
2 2
−"
P(Sn > ") ¶ exp 2 − = exp .
an 2 an 2an
En appliquant ce résultat à −Sn , on obtient
−" 2
P(|Sn | > ") ¶ P(Sn > ") + P(Sn < −") ¶ 2 exp ,
2an
ce qu’il fallait démontrer.
50 CHAPITRE 2. DÉVELOPPEMENTS
Proposition 41
On suppose de plus qu’il existe α, β > 0 tels que 2α − β > 0 et an ¶ n2α−β pour tout
Sn
n ∈ N. Alors presque sûrement α tend vers 0.
n
2 2α 2 β
−" n −" n
Démonstration. Selon le théorème précédent, P(|Sn | ¾ "nα ) ¶ exp ¶ exp ,
2an 2
ce dernier terme étant le terme général positif d’une série convergente (par exemple parce
1
que il est négligeable devant 2 ).
n
Sn
Donc, selon le lemme de Borel-Cantelli, α converge presque sûrement.
n
Invariants de similitude
Proposition 43
Il existe x ∈ E tel que Πu = Πu,x .
Qr m
Démonstration. On écrit Πu = P i où Pi sont des irréductibles distincts. On note
i=1 i
m
Ki = ker Pi i (u) et ui = u|Ki . Par le lemme des noyaux, E = ⊕i Ki .
Montrons le résultat sur chaque sous-espace Ki . Par l’absurde, si le résultat ne tenait
m m −1
pas, alors pour tout x i ∈ Ki , Πui ,x i diviserait strictement Πui = Pi i donc diviserait Pi i par
m −1
irréductibilité. Mais alors Pi i (ui ) serait nul sur tout Ki , ce qui est impossible par minimalité
de Πui . On dispose donc d’éléments x i comme dans l’énoncé sur chaque sous-espace Ki .
Montrons que x = x 1 + . . . + x r convient. On a :
X
0 = Πu,x (u)(x) = Πu,x (x i )
i
m
donc Πu,x (u)(x i ) = 0 puisque les Ki sont en somme directe. Ainsi, Pi i = Πui ,x i |Πu,x pour tout
m
i. Puisque les Pi i sont premiers entre eux, leur produit qui est égal à Πu divise aussi Πu,x ,
ce qui conclut.
Théorème 44
Soit u ∈ L (E). Il existe une unique famille P1 , . . . , Pr de polynômes unitaires et une
famille E1 , . . . , E r de sous-espaces de E vérifiant :
1 Pr | . . . |P1
2 E = E1 ⊕ . . . ⊕ E r
3 Pour tout i ∈ {1, . . . , r}, Ei est stable par u et u|Ei est cyclique de polynôme Pi .
Démonstration. Existence. Montrons le résultat par récurrence sur dim E. Il est trivial pour
dim E = 1, supposons donc dim E > 2.
Soit d = deg(Πu ) et soit x ∈ E tel que Πu,x = Πu . On note F = Vect(x, u(x), . . . , ud−1 (x)).
Clairement, F est stable par u et u| F est cyclique. On va montrer par dualité que F admet
un supplémentaire stable par u. Soit ϕ ∈ E ∗ tel que :
ϕ(x) = ϕ (u(x)) = . . . = ϕ ud−2 (x) = 0 et ϕ ud−1 (x) = 1.
52 CHAPITRE 2. DÉVELOPPEMENTS
La famille (ϕ, ϕ◦u, . . . , ϕ◦ud−1 ) est une famille libre de E ∗ et on note Φ le sous-espace vec-
toriel de E ∗ engendré par cette famille. On pose alors G := Φ◦ = { y ∈ E, ∀ψ ∈ Φ, ψ( y) = 0}
et on montre que c’est un supplémentaire de F stable par u.
• G est stable
par u : soit y ∈ G. Par construction, on a déjà ∀k ∈ J0, d − 2K, ϕ ◦
uk u( y) = 0.. Comme le polynôme minimal de u est de degré d, on a ud ( y) ∈
Vect y, u( y), . . . , ud−1 ( y) et donc ϕ ◦ ud−1 u( y)) = ϕ ud ( y) = 0 par ce qui précède.
• F ∩ G = {0}. Soit y ∈ F ∩ G, alors on peut écrire y = a0 x + . . . ad−1 ud−1 (x) et en
appliquant ϕ ◦ ui pour i allant de 0 à d − 1, on trouve que tous les ak sont nuls.
• dim F + dim G = n. C’est une propriété générale de l’orthogonal au sens de la dualité :
dim Φ + dim Φ◦ = n.
De plus, Πu|G |Πu puisque Πu annule u|G . En appliquant l’hypothèse de récurrence à u|G ,
on obtient le résultat voulu.
et d’autre part :
Mais pour i < j, on a dim P j (u)(Ei ) = dim P j (u)(Fi ) donc 0 = dim P j (u)(F j ) = · · · =
dim P j (u)(Gs ), ce qui prouve que Q j |P j et par symétrie P j |Q j . C’est absurde car P j 6= Q j .
Finalement r = s et Pi = Q i pour tout i.
χu = P1 . . . Pr .
Corollaire 46
Deux endomorphismes u et v sont semblables si et seulement s’ils ont les mêmes inva-
riants de similitude.
Corollaire 47
Soit A ∈ Mn (K). Alors A est semblable à sa transposée.
53
Démonstration. Il suffit de le montrer pour A matrice compagnon de la forme C P = M(e1 ,...,en ) (u)
Pn−1
où P = X n + i=0 ai X i . Le changement de base ei0 = a1 e1 + · · · + an−i en−i + en−i+1 conduit au
résultat.
Référence : GOURDON 2009a, pp. 289-291. Merci à Antoine Diez pour ce développe-
ment.
54 CHAPITRE 2. DÉVELOPPEMENTS
Théorème 48
ˆ
Si f ∈ S (R) alors fˆ ∈ S (R) et ∀x ∈ R, fˆ(x) = 2π f (−x).
ˆ
Démonstration. L’idée phare de la preuve est d’approcher pour x donné fˆ(x) en multipliant
−"t 2 −"t 2 ˆ
par une fonction gaussienne t 7→ e . Soit donc f" : t 7→ eZ f (t)e . Zit x
Étape 1 : par convergence dominée, on remarque que f" (t)dt −−→ fˆ(t)e i t x dt
"→0
R R
−"t 2
En effet, pour tout t ∈ R, e fˆ(t)e −−→ fˆ(t)e ; de plus, pour tout " > 0, pour tout
it x it x
"→0
ˆ ˆ
t ∈ R, | f" (t)| ¶ f (t) , et f est intégrable car dans l’espace de Schwartz.
Z
Étape 2 : montrons que f" (t)dt −−→ 2π f (x).
"→0
R
Z Z Z Z
−"t 2 −i tu i t x −"t 2
f" (t)dt = e fˆ(t)e it x
dt = f (u)e e e du dt
R R R R
Z Z Z
Fubini 2
= f (u) e i t(x−u) −"t
e dt du = f (u)ĝ" (x − u)du
R R R
2
où g" : t 7→ e−"t . L’interversion par le théorème de Fubini est justifiée par le fait que f
et g" sont intégrables.
Par le théorème de dérivation sous le signe intégrale, on a
Z +∞ Z
−v
−"t 2 −i t v i −"t 2 −i t v
IPP i −"t 2
∀v ∈ R, ĝ"0 (v) = (−i t)e e dt = e e − e ×(−iv)e−i t v dt = ĝ" (v).
R
2" −∞ R
2" 2"
De plus,
p
π
Z Z s
−"t 2 τ= "t 1 −t 2
ĝ" (0) = e dt = p e dt = .
R " R
"
Donc
π −(x−u)2
Z Z s
f" (t)dt = f (u) e 4"du
R R
"
p
π −v 2 p
Z Z
p p p
s
v=(u−x)/(2 ") 2
= f (x + 2 "v) e 2 "dv = f (x + 2 "v)2 πe−v dv.
R
" R
L’hypothèse de domination est bien vérifiée car f est bornée comme tout élément de
l’espace de Schwartz donc
p p 2 p 2
∀" > 0, ∀v ∈ R, | f (x + 2 "v)|2 πe−v ¶ k f k∞ 2 πe−v ,
de sorte que l’intégrande est dominée par une gaussienne intégrable.
55
Théorème 49
Z
Soit µ mesure de probabilité sur (R, B(R) et ϕ : t 7→ e i t x dµ(x) sa fonction caracté-
R
ristique. Alors si a < b,
Z T
1 e−i t a − e−i t b
µ(]a, b[) + µ({a, b}) = lim ϕ(t)dt.
2 T →+∞
−T
it
Z Z T T
Z Z
sin(t(x − a)) sin(t(x − b))
IT = dt − dt dµ(x) = R(x−a, T )−R(x−b, T )dµ(x).
R −T
t −T
t R
Z T
sin(θ t)
où R(θ , T ) = dt. Mais si θ > 0,
−T
t
Z T Z θT
sin(θ t) sin(x)
R(θ , T ) = 2 dt = 2 dx = 2S(θ T ),
0
t 0
x
Z x
sin x
où S(x) = . Si θ < 0, R(θ , T ) = −R(|θ |, T ) donc dans tous les cas, R(θ , T ) =
0
x
2(sgnθ )S(|θ |T ).
π
Or, S(x) −−−−→ donc R(θ , T ) −−−−→ π(sgnθ ) donc à x fixé,
x→+∞ 2 T →+∞
0 si x < a ou x > b
R(x − a, T ) − R(x − b, T ) −−−−→ 2π si a < x < b .
T →+∞
π si x = a ou x = b
De plus, ∀θ , T, R(θ , T ) ¶ 2 sup y∈R+ S( y) < +∞ car S admet une limite à l’infini et est
1 1
continue sur R+ . Donc par convergence dominée, I T −−−−→ µ(]a, b[) + µ({a, b}).
2π T →+∞ 2
57
Corollaire 50
Z
Si de plus |ϕ(t)|dt < +∞, alors µ est une mesure à densité par rapport à la mesure
R Z
1
de Lebesgue, de densité f : y 7→ e−i t y ϕ(t)dt.
2π R
e−i t a − e−i t b
Démonstration. Sous cette hypothèse, si a < b, t 7→ ϕ(t) ∈ L 1 (R). Donc
it
Z ∞ −i t a Z
1 e − e−i t b 1 b−a
ϕ(t)dt = µ(]a, b[) + µ({a, b}) ¶ |ϕ(t)|dt.
2π −∞ it 2 2π R
1
En particulier, µ(]a, b[) + µ({a, b}) −−→ 0. Or, si µ({a}) > 0, on aurait ∀b > a, µ(]a, b[) +
2 b→a
1 1
µ({a, b}) ¾ µ({a}) > 0 ce qui est absurde. Donc µ({a}) = 0 pour tout a ∈ R.
2 2
Par suite, si x ∈ R, h > 0,
Z −i t x Z Z x+h
1 e − e−i t(x+h) 1
µ(]x, x + h[) = ϕ(t)dt = e −i t y
d y ϕ(t)dt
2π R it 2π R x
Z x+h Z
1
= e −i t y
ϕ(t)dt d y
x
2π R
en utilisant le théorème
de Fubini. Donc comme B(R) est engendré par la classe stable
par intersection finie ]x, x + h[, (x, h) ∈ R2 , par le théorème de classe monotone, on en
déduit que µ a la densité annoncée par rapport à la mesure de Lebesgue.
+∞
π
Z
sin x
Remarque. • La démonstration repose sur le fait que dx = (intégrale de
0
x 2
Dirichlet), ce qui est loin d’être évident. Le fait que cette intégrale impropre converge
est élémentaire : il suffit de faire une intégration par parties. Pour sa valeur, il y a un
bon nombre de preuves différentes, dont un calcul par la transformée de Laplace (dans
Z π/2
sin((2n + 1)x)
GOURDON 2009b), une astuce pour se ramener au calcul de dx,
0
sin x
ou bien une preuve par la formule de Cauchy qui est particulièrement élégante.
O
−R −" " R
e iz
Soit f : z 7→ holomorphe. Sur le contour dessiné, on a
z
Z −" Z R Z π Z π
Définition 51
Soit k un corps, Kn le corps de décomposition de Pn = X n − 1. On note µn (Kn ) le groupe
des racines de Pn dans kn et µn (Kn )∗ l’ensemble de ses générateurs. Le n-ième polynôme
cyclotomique est Y
φn,k = (X − ζ) ∈ Kn [X ].
ζ∈µn (Kn )∗
On note φn = φn,Q
On rappelle que φn,k ∈ k[X ], que X n − 1 = φd,k (X ) et que φn,k est de degré φ(n).
Q
d|n
Proposition 52
On a φn ∈ Z[X ] et si k est un corps, σ : Z → k le morphisme canonique, φn,k = σ(φn ).
Théorème 53
Le polynôme φn est irréductible sur Z et sur Q.
en facteurs premiers, aucun des pi ne divise n. Par une récurrence immédiate s’appuyant sur
le résultat de l’étape 3, on obtient que le polynôme minimal de ζ0 sur Q est f . En particulier,
f annule toutes les racines primitives n-ièmes de l’unité donc, puisque f est unitaire entier
et divise φn , f = φn .
Il est intéressant de prolonger l’étude dans les corps finis, bien que cela dépasse le cadre
du développement proprement dit.
Proposition 54
Soit k = Fq [X ], n un entier premier avec q et r l’ordre de [q] dans (Z/nZ)∗ . Alors φn,k
est un produit de facteurs irréductibles simples, tous de degré r.
Démonstration. Le fait que φn,k est à facteurs simples a déjà été établi dans la démonstra-
tion du théorème.
Soit P un facteur irréductible de φn , s son degré. Notons K = k[X ]/(P) un corps de
s
rupture de P. Celui-ci est de cardinal qs donc ∀x ∈ K, x q −1 = 1. De plus, il contient une
racine ζ de P, donc de φn,k = φn,K . Donc ζ est une racine primitive n-ième de l’unité de K,
de sorte que n | qs − 1 puisque n est l’ordre de ζ dans K ∗ . D’où qs ≡ 1[n] et comme r est
l’ordre multiplicatif de [q], r divise s.
r
Par ailleurs, n | q r − 1 par définition de r donc ζq = ζ : ζ appartient au sous-corps L
r
de K constitué des racines de X q − X dans K (cf construction des corps finis). Comme ζ est
un générateur du groupe des racines n-ièmes de l’unité dans un corps de décomposition Kn
de X n − 1 et K ⊂ Kn , ζ engendre K ∗ , d’où K = k[ζ]. De même, L = k[ζ] donc K = L. En
particulier, Card(K) = qs ¶ q r donc s ¶ r, et finalement s = r.
Corollaire 55
Le polynôme φn,Fq est irréductible si et seulement si q engendre (Z/nZ)∗ .
Lemme de Morse
Théorème 56
Soit U ouvert de Rn , f ∈ C 3 (U, R) telle que f (0) = 0, D f (0) = 0 et D2 f (0) est une
forme bilinéaire non dégénérée de signature (p, n − p). Alors il existe V , W voisinages
ouverts de 0 et un C 1 -difféomorphisme ϕ : V → W tels que ∀x ∈ V, f (x) = Q 0 (ϕ(x))
où Q 0 ( y1 , . . . , yn ) = y12 + · · · + y p2 − y p+1
2
− · · · − yn2 .
Lemme 57
Si A0 ∈ GLn (R)∩Sn (R), alors il existe un voisinage V de A0 dans Sn (R) et ρ ∈ C 1 (V, GLn (R)
tel que ∀A ∈ V, A = t ρ(A)A0 ρ(A).
1 1
Z Z
∀x ∈ U, f (x) = (1 − t) x H(t x)xdt = x
t t
(1 − t)H(t x) x = t xQ(x)x
0 0
H(0)
où Q est une matrice réelle symétrique et Q(0) = est une matrice symétrique inversible
2
de signature (p, n − p).
Selon le lemme précédent, il existe un voisinage V de Q(0) dans Sn (R) et ρ ∈ C 1 (V, GLn (R))
tels que ∀A ∈ V, t ρ(A)Q(0)ρ(A).
Or, x 7→ Q(x) est continue sur U puisque f est de classe C 3 donc il existe un voisinage
V0 de 0 dans U tel que ∀x ∈ V0 , Q(x) ∈ V .
Donc ψ : x ∈ V0 7→ ρ(Q(x)) est telle que ∀x ∈ V0 , Q(x) = t ψ(x)Q(0)ψ(x), d’où
Remarque. • Le résultat est en fait vrai pour une fonction de classe C 2 , mais la dé-
monstration est plus subtile.
• La preuve peut être faite de manière plus concise avec le théorème des submersions.
Théorème 59
p q p−1 q−1
Si p et q sont deux premiers impairs distincts, = (−1) 2 2 .
q p
Lemme 60
a
Si a ∈ l’équation ax = 1 a 1 +
F∗q , 2
solutions.
q
p
Démonstration. Soit X = (x 1 , . . . , x p ) ∈ Fq : x i = 1 . On va compter le nombre d’élé-
p
P 2
i=1
ments de X de deux manières différentes.
Étape 1 : dénombrement par la formule des classes.
Z/pZ agit sur X par permutation circulaire via a · (x 1 , . . . , x p ) = (x 1+a , . . . , x p+a ), les
indices étant considérés modulo p.
Le stabilisateur d’un élément x étant un sous groupe de Z/pZ, il est soit trivial soit le
groupe tout entier. Dans le second cas, cela signifie que toutes les composantes
de x sont
p
égales et que px 12 = 1 dans Z/qZ. Selon le lemme, il y a donc 1 + orbites réduites à un
q
singleton.
Ainsi, selon la formule des classes, si x 1 , . . . , x r sont les représentants des orbites non
triviales,
X r
p p p
|X | = 1 + + i )|
≡ 1 + [p]
q i=1
|Stab(x q
p−1 p−1
représente r dans B. Or, det A = (−1) 2 (−1) 2 = 1 donc selon la classification des formes
quadratiques dans un corps fini, r et q sont équivalentes. Si on fixe u ∈ GL p (Fq ) tel que
r = q ◦ u, on constate que u induit une bijection de X sur
¨ d
«
X
X 0 = ( y1 , . . . , yd , z1 , . . . , zd , t) : 2 yi zi + at 2 = 1 .
i=1
Étape 3 : Conclusion
p p−1 q−1
En comparant les deux calculs précédents modulo p, on a 1+ ≡ q p−1 +q d (−1) 2 2 [p]
q
p−1 q p q p−1 q−1
Or, dans F p , q d = q 2 = , et q p−1 = 1 (Fermat) donc = (−1) 2 2 , ce qui
p q p
n’est autre que la loi de réciprocité quadratique.
Théorème 61
Il y a deux classes d’équivalences de formes quadratiques non dégénérées sur Fqn , repré-
(0)
1
..
.
où a ∈ F∗ n’est pas un carré.
sentées par I n et q
1
(0) a
Méthode de Newton
Théorème 62
Soit I intervalle de R, a ∈ I et f : I → R de classe C 2 . Si f (a) = 0 et f 0 (a) > 0, il existe
f (x)
J = [a−h, a+h] tel qu’on ait ∀x ∈ J, f 0 (x) > 0 et que J soit stable par ϕ : x 7→ x − 0 .
f (x)
Alors si x 0 ∈ J, la suite définie par la relation de récurrence x n+1 = ϕ(x n ) converge
n n
vers a, et il existe C > 0 tel que ∀n ∈ N, |x n − a|2 ¶ C 2 −1 |x 0 − a|2
De plus, si f 00 (a) > 0 et x 0 > a, la suite (x n ) est décroissante et
1 f 00 (a)
x n+1 − a ∼ (x n − a)2 .
2 f (a)
Démonstration. Comme f 0 est continue sur I et f 0 (a) > 0, on peut trouver J = [a−h, a+h]
tel que ∀x ∈ J, f 0 (x) > 0. De plus, si x ∈ J,
f (x) − f (a) f (a) − f (x) − (a − x) f 0 (x)
ϕ(x) − a = x − a − = .
f 0 (x) f 0 (x)
Selon l’égalité de Taylor appliquée à la fonction f de classe C 2 entre a et x, il existe
z x ∈ [a, x] tel que
1 f 00 (z x )
ϕ(x) − a = (x − a)2 .
2 f (x)
0
Ainsi, si m = min | f 0 | > 0 (car f 0 est continue et strictement positive sur J compact) et
J
M = max | f 00 |, on a
J
1M
|ϕ(x) − a| ¶ |x − a|2 = C|x − a|2 .
2m
1
En particulier, si Ch2 ¶ h soit h ¶ , J est un intervalle stable par ϕ. Quitte à prendre h
C
plus petit, on suppose donc que cette hypothèse est vérifiée.
Ainsi, si x 0 ∈ J, la suite (x n )n est bien définie et vérifie ∀n ∈ N, |x n+1 − a| ¶ C|x n − a|2 .
Par conséquent, C|x n+1 − a| ¶ (C|x n − a|2 )2 donc une récurrence immédiate nous assure que
n n
−1
∀n ∈ N, |x n − a|2 ¶ C 2 |x 0 − a|2 .
En particulier, (x n ) converge vers a.
Supposons à présent que f 00 (a) > 0. Par le même argument que pour f 0 , on peut sup-
poser, quitte à remplacer J par un sous-intervalle, que ∀x ∈ J, f 00 (x) > 0. Par suite, f 0
est croissante sur J et en particulier, si x ¾ a, f 0 (x) ¾ f 0 (a) > 0 donc f elle-même est
croissante. Ainsi, ∀x > a, f (x) > f (a) = 0.
f (x)
On obtient donc ∀x > a, ϕ(x) = x − 0 < x. De plus si x ¾ a,
f (x)
1 f 00 (z x )
ϕ(x) − a = (x − a)2 ¾ 0.
2 f 0 (x)
car a ¶ z x ¶ x 6 . Par conséquent, si x 0 > a, la suite (x n ) est décroissante et ∀n ∈ N, x n ¾ a.
6. Cette inégalité exprime simplement le fait que, par convexité de f , le graphe de f est au-dessus de ses
tangentes.
66 CHAPITRE 2. DÉVELOPPEMENTS
De plus,
1 f 00 (zn )
∀n ∈ N, x n+1 − a = (x n − a)2 avec a ¶ zn ¶ x n ,
2 f (x n )
0
1 f 00 (a)
x n+1 − a ∼ (x n − a)2 .
2 f 0 (a)
(x − a)2 (x + a)2
F (x) − a = et F (x) + a = ,
2x 2x
de sorte que
F (x) − a x − a 2
= .
F (x) + a x +a
x −a
Donc en considérant ϕ : x 7→ qui est une bijection de ] − a, +∞[ sur ] − ∞, 1[, et
x +a
G : x 7→ x 2 , on a F = ϕ −1 ◦ G ◦ ϕ.
Ainsi, si x 0 ∈ J et x n+1 = F (x n ), on a pour tout n ∈ N, x n = (ϕ −1 ◦ G n ◦ ϕ)(x 0 ), soit
2n
xn − a x0 − a
= .
xn + a x0 + a
Théorème 64
La méthode itérative associée à (M , N ) converge si et seulement si ρ(M −1 N ) < 1.
de sorte que
t 11 δt 12 . . . δ n−1 t 1n
.. ..
. . ...
Tδ := Dδ−1 T Dδ = .
(0) ..
. δt n−1n
t nn
ek+1 = M −1 (N uk + b) − M −1 N u − M −1 b = M −1 N (uk − u) = M −1 N ek .
Ainsi, par une récurrence immédiate, ∀k ∈ N, ek = (M −1 N )k e0 . Dès lors, deux cas se pré-
sentent :
68 CHAPITRE 2. DÉVELOPPEMENTS
1 − ρ(M −1 N )
• Si ρ(M N ) < 1, on fixe " =
−1
et le lemme nous fournit une norme
2
subordonnée ||| · ||| telle que |||M N ||| ¶ ρ(M N ) + " < 1. Donc pour la norme k · k
−1 −1
ce sont aussi celles de qJ (λ) = det(λD − E − F ). De même, les valeurs propres de L1 sont
les racines de pL1 (λ) = det((D − E)−1 F − λI), et celles de qL1 (λ) = det(λD − λE − F ).
Mais selon la remarque préliminaire,
Donc les valeurs propres non nulles de L1 sont les carrés de valeurs propres non nulles
de J, ce qui permet de conclure.
Proposition 67
Le rayon spectral de Lω est strictement supérieur à |ω − 1|. La méthode de relaxation
ne peut donc converger que si ω ∈]0, 2[.
69
−1
1−ω
D
Démonstration. La matrice Lω = −E D + F est trigonalisable comme pro-
ω ω
duit de matrices trigonalisables et en notant λ1 , . . . , λn ses valeurs propres avec multiplicité,
on a
1−ω Qn 1 − ω
n det D+F aii
Y ω i=1
ω
λi = det(Lω ) = = Qn ai i = (1 − ω)n .
D
i=1 det −E
ω i=1
ω
Donc ρ(Lω )n ¾ | det(Lω )| = |1 − ω|n de sorte que ρ(Lω ) ¾ |ω − 1|.
Lemme 69
Soient y1 et y2 deux fonctions de C 1 ([a, +∞[, R∗+ ) sans zéro commun. Alors si w =
y1 y20 − y2 y10 (Wronskien), et y1 (a) + i y2 (a) = r0 e iθ0 , il existe r, θ ∈ C 1 ([a, +∞[, R) tels
Z x
Æ w(t)
que y1 = r cos θ , y2 = r sin θ où r = y12 + y22 et ∀x, θ (x) = θ0 + dt.
a
r(t)2
∀x, ϕ(x) = eψ(x) (ϕ(a)e−ψ(a) ) = eψ(x) (r0 e iθ0 × r0−1 e−iθ0 = eψ(x) .
Donc
x Z x 0
ϕ (t) ( + 0
)( )(t)
Z0
y 1
i y 2
y 1 − i y 2
ϕ(x) = r0 e iθ0 exp dt = r0 e iθ0 exp dt
a
ϕ(t) a
r 2 (t)
Z x Z x 0
( + 0
)(t)
w(t) y1
y 1 y 2
y 2
= r0 e iθ0 exp i dt + dt
a
r 2 (t) a
r 2 (t)
Z x Z x
w(t) w(t)
= r0 e exp i
iθ0
dt + ln r(x) − ln r(a) = r(x)e exp i iθ0
dt
a
r 2 (t) a
r 2 (t)
Z x
iθ (x) w(t)
car (r ) =
2 0
y10 y1 + y20 y2 . Donc ϕ(x) = r(x)e où θ (x) = θ0 + dt.
a
r 2 (t)
Z x
Æ
Démonstration (du théorème). Étape 1 : changement de variable : Posons τ(x) = q(u)du.
a
La fonction τ est de classe C 1 sur [a, +∞[, ∀x ¾ a, τ0 (x) = q(x) > 0 et τ(x) −−−−→ +∞,
p
x→+∞
de sorte que τ est une bijection de classe C 1 de [a, +∞[ sur [0, +∞[.
71
q0 (x)
y 00 (x) = Y 00 (τ(x))q(x) + Y 0 (τ(x)) × p .
2 q(x)
Ainsi :
q0 (x) 0
0 = y 00 (x) + q(x) y(x) = q(x)Y 00 (τ(x)) + p Y (τ(x)) + q(x)Y (τ(x))
2 q(x)
q0 (τ−1 (t))
Posons pour t ¾ 0, ϕ(t) = . La fonction Y est donc solution de (E 0 ) :
2q3/2 (τ−1 (t))
Y 00 + ϕY 0 + Y = 0
et d’autre part
Y 00 = r 0 cos θ − rθ 0 sin θ = −ϕr cos θ − r sin θ . (2.9)
L’opération (2.8) × cos θ + (2.9) × (− sin θ ) donne rθ 0 = r + ϕr cos θ sin θ , d’où θ 0 =
1 1
1 + ϕ cos θ sin θ . En particulier, comme cos θ sin θ = sin(2θ ), |θ 0 (t) − 1| ¶ |ϕ(t)|.
2 2
Étape 3 : étude asymptotique. Puisque ϕ(t) −−−−→ 0 par hypothèse, θ 0 tend vers 1 à
t→+∞
l’infini. Par intégration des équivalents, on a θ (t) ö t.
t
Notons M (t) le nombre de zéros de Y sur [0, t], montrons que M (t) ö quand t tend
π
vers +∞.
Montrons d’abord par l’absurde que M (t) < ∞ pour tout t. Si il existait t 0 tel que
M (t 0 ) = ∞, alors l’ensemble des zéros de Y dans [0, t 0 ] aurait un point d’accumulation u.
Soit (un )n suite de zéros de Y tendant vers u. Alors
Y (un ) − Y (u)
0= −−−−→ Y 0 (u),
un − u n→+∞
ce qui contredit l’absence de zéro commun de Y et Y 0 . Donc pour tout t, M (t) < ∞.
Fixons t 0 ¾ 0 tel que θ 0 (t) > 0 sur [t 0 , +∞[. Alors
θ (t) θ (t 0 )
M (t) ö t→+∞ Card {k ∈ Z : θ (t 0 ) ¶ kπ ¶ θ (t)} = E −E ,
π π
θ (t) t
de sorte que M (t) ö t→+∞ ö .
π π
Or, on se convainc sans mal que N (x) = M (τ(x)) donc
Z x
τ(x) 1 Æ
N (x) ö x→+∞ = q(u)du.
π π a
72 CHAPITRE 2. DÉVELOPPEMENTS
Définition 70
Un point extrémal de X est un point qui n’appartient à aucun segment [AB], où A et B
sont des points de X .
Théorème 71
Soit E espace euclidien. Les points extrémaux de la boule unité de L (E) sont les éléments
de O(E)
Lemme 72
Si X est convexe, un point extrémal de X est un point qui ne peut s’écrire comme milieu
de deux points distincts de X .
Démonstration (du théorème). Étape 1 : tout u ∈ O(E) est extrémal : Comme u est une
v+w
isométrie, kuk = 1. Supposons que u = où v, w ∈ B. Soit x ∈ E de norme 1. Alors
2
1 1
1 = ku(x)k = kxk ¶ (kv(x)k + kw(x)k) ¶ (kvk + kwk) ¶ 1,
2 2
donc toutes les inégalités sont des égalités. En particulier, on a un cas d’égalité dans l’inéga-
lité triangulaire pour une norme euclidienne donc il existe λ ¾ 0 tel que v(x) = λw(x). Or,
1
comme v, w ∈ B, on a kv(x)k ¶ kxk = 1 et kw(x)k ¶ 1. De plus, (kv(x)k + kw(x)k) = 1
2
donc kv(x)k = kw(x)k = 1. Ainsi, λ = 1 et v(x) = w(x).
Étape 2 : les éléments de B \ O(E) ne sont pas extrémaux : soit u un tel élément,
soit B une base orthonormée de E et A la matrice de u dans cette base. Par décomposition
polaire, on peut trouver O ∈ On (R), S ∈ Sn++ (R) tels que A = OS.
En outre, par le théorème spectral, il existe P ∈ On (R) tel que S = t P DP où D =
Diag(d1 , . . . , dn ) avec 0 < d1 ¶ · · · ¶ dn . Comme A et O−1 sont éléments de B, S l’est aussi,
PJ1, n0 K, dk ¶ 1. En effet, si B = (e1 , . . . , en ) est une base de diagonalisation de de
0 0 0
donc ∀k ∈
S et x = ai ei , alors X
kS(x)k2 = di2 |ai |2 ¶ (max(di ))2 kxk.
i
A n’est pas orthogonale donc il existe k ∈ J1, nK tel que dk < 1. Pour simplifier, on prend
α+β
k = 1. Il existe alors α, β ∈ [−1, 1] tels que d1 = . Introduisons D0 = Diag(α, d2 , . . . , dn )
2
O t P D0 P + O t P D00 P
et D = Diag(β, d2 , . . . , dn ). On a alors A =
00
.
2
Enfin, si kX k = 1,
P,O∈On t
kO t P D0 P X k2 = X t P D0 P t OO t P D0 P X = t X t P(D0 )2 P X = t (P X )(D0 )2 P X ¶ 1
74 CHAPITRE 2. DÉVELOPPEMENTS
Théorème 73
On note Pq (d) l’ensemble des polynômes irréductibles de degré d sur Fq . Alors si n ∈ N∗ ,
n
Y Y
Xq − X = P(X ).
d|n P∈Pq (d)
Démonstration. Soit P ∈ Pq (d). Alors K = Fq [X ]/(P) est un corps de cardinal q d donc pour
d
tout x ∈ K, on a x q = x. Mais si n = dk, k ∈ N, alors
q d
qn q dk qd
x =x = . . . (x ) . . . = x.
| {z }
k fois
n
par une récurrence immédiate.QDonc
Qen particulier avec x = X , on obtient P | X q − X .
n
Ainsi, par le lemme de Gauss, P(X ) | X q − X .
d|n P∈Pq (d)
n
Soit P un facteur irréductible de X q − X dans Fq [X ]. Comme Fqn est le corps de décom-
n
position de X q − X , P est scindé sur Fqn . Donc si x est une racine de P dans Fqn , selon le
théorème de la base télescopique, n = [Fqn : Fq ] = [Fqn : Fq (x)][Fq (x) : Fq ]. Mais comme P
est irréductible, P est le polynôme minimal de x sur Fq donc [Fq (x) : Fq ] = d, de sorte que
d | n.
n n
Enfin, X q − X est à facteurs simples : si X q − X avait un facteur double, il aurait une
n
racine double dans son corps de décomposition. Mais (X q − X )0 = −1 dans toute extension
n
de Fq (à cause de la caractéristique de Fq ) donc X q − X est à racines simples dans son corps
de décomposition 7 .
Proposition 74
n
Soit g : N∗ → C, alors si G(n) = g(d), on a pour tout n ∈ N∗ , g(n) = µ(d)G
P P
,
d|n d|n d
où µ est la fonction de Möbius.
n
Démonstration. On remarque que d | n et d 0 | si et seulement si dd 0 | n.
n P d
µ(d)G = µ(d) d 0 | n g(d ) = dd | nµ(d)g(d 0 ) = g(d 0 ) µ(d).
P P 0
P 0 P P
d|n d d|n
d
d 0 |n d| dn0
n
Or, si m 6= 1, µ(d) = 0 8 donc µ(d)G = g(n).
P P
d|m d|n d
7. Une racine double de P est une racine de P 0 dans un corps de caractéristique quelconque, mais la
réciproque n’est vraie qu’en caractéristique nulle
r r
α P β
µ(p1 1 . . . pβr r ) =
r
8. en effet, si m = µ(d) = µ(d) = (−1)|β| = k (−1) (choix de
Q P P P P k
pi i ,
i=1 β¶α β∈{0,1} r
k=0
P d|m d|m
k 1 parmi r termes) donc µ(d) = 0
d|m
76 CHAPITRE 2. DÉVELOPPEMENTS
Corollaire 75
1 P n d qn
Si I(q, d) = CardPq (d), alors ∀n ∈ N , I(q, n) = ∗
µ q et I(q, n) ∼n→+∞ .
n d|n d n
E ( 2n )
q E ( 2 )+1 − 1
n
X X 1
|rn | ¶ d
q ¶ q = d
−−−−→
d|n d=0
q−1 n→+∞ 1 − q
d6=n
Processus de Poisson
1 N (0) = 0.
2 ∀t ¾ 0, N (t) ∈ N∗ .
3 t 7→ N (t) est croissante.
Définition 77
Un processus de Poisson de densité λ > 0 est un processus de comptage (N (t)) t¾0 tel
que :
Les processus de Poisson sont souvent utilisés pour modéliser des files d’attente, chaque
top représentant l’appel d’un client au guichet.
Proposition 78
Un processus de Poisson est à accroissements stationnaires : soit N1 , . . . , Nk le nombre de
tops se produisant dans les intervalles I1 , . . . , I k ; alors si τ ¾ 0, et N10 , . . . , Nk0 est le nombre
de tops se produisant dans les intervalles translatés de τ I10 + τ, . . . , I k0 , (N10 , . . . , Nk0 ) et
(N1 , . . . , Nk ) ont la même loi.
Proposition 79
Un processus de Poisson est localement continu : lim+ P(N (t + h) − N (t) ¾ 1) = 0.
h→0
λ
(
e−λs (λs)n−1 si s ¾ 0
fSn (s) = (n − 1)! .
0 sinon
Démonstration. Soit n ∈ N∗ .
78 CHAPITRE 2. DÉVELOPPEMENTS
P(An ) = P(N (s1 ) = 0) × P(N (s1 + h1 ) − N (s1 ) = 1) × P(N (s2 ) − N (s1 + h1 ) = 0)×
P(N (s2 + h2 ) − N (s2 ) = 1) × · · · × P(N (sn ) − N (sn−1 + hn−1 ) = 0) × P(N (sn + hn ) − N (sn ) ¾ 1)
donc
P(An ) = e−λs1 e−λh1 (λh1 )e−λ(s2 −s1 −h1 ) e−λh2 (λh2 ) . . . e−λ(sn −sn−1 −hn−1 ) (1 − e−λhn )
= e−λsn λn−1 h1 . . . hn−1 (1 − e−λhn ).
Pour conclure, il suffit de remarquer que
Z s1 +h1 Z sn +hn
P(An ) = ... 10¶ξ1 ¶···¶ξn λn e−λξn dξ1 . . . dξn ,
ξ1 =s1 ξn =sn
ceci valant pour tous les pavés [s1 , s1 + h1 [× · · · × [sn + hn [, qui constituent une classe stable
par intersection engendrant B(Rn ) donc (S1 , . . . , Sn ) a pour densité 1ξ1 ¶···¶x n λn e−λξn .
Lemme 81
Si T1 , . . . , Tn sont n variables aléatoires i.i.d de loi E (λ), alors S = T1 + · · · + Tn suit la loi
Γ (n, λ)
79
∞ ∞
λ λ
Z Z
L V (u) = E[e ] =
uS ux −λx
e e (λx) n−1
dx = e−x(λ−u) (λx)n−1 dx
Γ (n) 0
Γ (n) 0
Références : FOATA et FUCHS 2004, pp. 28-31 et FOATA et FUCHS 2003, p. 148
80 CHAPITRE 2. DÉVELOPPEMENTS
Prolongement de Γ
Définition 82
Un ordre moyen de f : N → R est une fonction g : R → R telle que
X X
f (n) ∼ x→+∞ g(n).
1¶n¶x 1¶n¶x
Proposition 83
π2 π2 2
Un ordre moyen de σ : n 7→ σ(n) = x + O(x ln x).
P P
d est x 7→ x et
d|n 12 n¶x 12
Démonstration. Si x ¾ 1, on a
E(x) X (m)
x
E(x) EX E(x)
X X X X X 1 x x
σ(n) = d= d= d= E E +1 .
n¶x n=1 d|n (d,m)∈J1,E(x)K m=1 d=1 m=1
2 m m
dm¶x
x x x n x o x n x o x 2 x
Or, E E +1 = − − +1 = + Ou (1) + Ou (1). 9
m m m m m m m m
Donc en sommant, on a
E(x) E(x)
X X x 2 X x
σ(n) = + O(1) + O(x).
n¶x m=1
m m=1
m
+∞
1 π2
=
P
Or, 2
et si m ¾ 2, par comparaison série-intégrale,
m=1 m 6
Z m+1 Z m
dt 1 dt
¶ ¶
m
t2 m2 m−1
t2
P 1 1 P 1 π2 1
Donc 2
∼ m→+∞ , en particulier, 2
= + O .
m>x m x m¶x m 6 x
P 1
Par ailleurs, le même procédé de comparaison série-intégrale donne = ln(x) +
m¶x m
O(1) de sorte que
X π2 2 π2 2
σ(n) = x + O(x) + O(x ln(x)) = x + O(x ln(x)),
n¶x
6 6
Proposition 84
3 3
Un ordre moyen de l’indicatrice d’Euler ϕ est x 7→ ϕ(n) = 2 x 2 + O(x ln x).
P
x et
π2
1¶n¶ π
n
Démonstration. Selon la formule d’inversion de Möbius, ϕ(n) = µ(d) = µ(d)m.
P P
d|n d md=n
Donc
E ( dx )
X XX X X
ϕ(n) = µ(d)m = µ(d) m
n¶x n¶x md=n d¶x m=1
X 1 x x x 2 X µ(d)
= µ(d) E E +1 = 2
+ O(x ln x),
d¶x
2 d d 2 d¶x
d
µ(d) = 1 sauf si m = 1.
P
puisque
d|m
+∞
µ(d) 6
Donc en faisant tendre N vers +∞, on a = 2 . Ainsi,
P
d=1 d
2 π
X 3x 2
ϕ(n) = 2 + O(x ln x).
n¶x
π
Référence : TENENBAUM 2015, pp. 46-47, largement complété par Adrien Laurent.
83
Théorème 85
χ1 , . . . , χm ses caractères irréductibles. Alors les sous-groupes
Soit G un groupe fini et T
distingués de G sont les ker χ j quand J ⊂ J1, mK.
j∈J
π
G G/H
ψ
ρ
S(G:H)
θ
GL(G:H) (C)
r r
|χi (g)| = |χi (e)| avec pour tout i, l’inégalité |χi (g)| ¶ |χi (e)| de sorte que ∀i ∈
P P
donc
i=1 i=1
r
J1, r K, g ∈ ker χi . Ainsi, ker ρ = H = ker χi .
T
i=1
84 CHAPITRE 2. DÉVELOPPEMENTS
Proposition 86
Les sous-groupes distingués du groupe diédral D6 = r, s | r 5 = e, s2 = e, srs = r −1 sont
{e} , 〈s〉, 〈r 2 , s〉, 〈r 2 , sr〉, 〈r 2 〉, 〈r 3 〉 et D6
1 ω − 1 ω−12h − 1
12h
= 1+ + −2h = 1,
12 ω2h − 1 ω −1
ψ1 ψ2 ψ3 ψ4 χ1 χ2
2kπ
kπ
rk 1 (−1)k (−1)k 1 2 cos 2 cos
3 3
sr k 1 (−1)k (−1)k+1 −1 0 0
Noyau D6 〈r 2 , s〉 〈r 2 , sr〉 〈s〉 {e} 〈r 3 〉
Références : ULMER 2012, p. 158 pour le théorème et PEYRÉ 2004, p. 227 pour la table
de caractères.
10. Variante : une sous-représentation de degré 1 de ρh serait une droite stable ; or une droite stable par
ρh (r) est soit l’axe (O x) soit l’axe (O y), lesquels ne sont pas stables par la symétrie ρh (r).
85
Surjectivité de l’exponentielle
Théorème 87
Soit A ∈ Mn (C). Alors, exp(C[A]) = C[A] ∩ GLn (C). En particulier, exp : Mn (C) →
GLn (C) est surjective et un antécédent de A ∈ GLn (C) est un polynôme (complexe) en A.
Corollaire 88
L’image par l’application exponentielle de Mn (R) est l’ensemble
11. On montre même que R2 \ D où D est dénombrable est connexe par arcs
86 CHAPITRE 2. DÉVELOPPEMENTS
exp((P + P)(A)) = A2 = M .
Théorème 89
Sn − nE(X 0 )
Si (X i )i est une suite de variables aléatoires iid et E(X 02 ) < ∞ alors p converge
nσ
n−1
en loi vers N (0, 1) où σ2 = Var(X 0 ) et Sn =
P
Xi.
i=0
Lemme 90
zn n
Si (zn )n est une suite de nombres complexes tendant vers 0, alors lim 1 + = 1.
n→+∞ n
Démonstration. On a
n k n
zn n n n X n |zn |k
z |zn | n
X
1+ − 1 = = 1+ − 1.
¶
n k=1 k nk k=1 k nk n
X i − E(X 0 )
Démonstration (du théorème). Quitte à remplacer X i par , on peut supposer que
σ
Sn
E(X 0 ) = 0 et σ = 1. On note X = X 0 . La fonction caractéristique de p est
n
n
n t
ϕSn /pn (t) = ϕX /pn (t) = ϕX p
n
par indépendance des X i .
De plus on sait que ϕX0 (0) = iE(X ) = 0, ϕX00 (0) = −E(X 2 ) = −1. Donc selon la formule
t2
de Taylor-Young à l’ordre 2 au voisinage de 0, on a ϕX (t) = 1 − + t 2 "(t) où lim "(t) = 0.
2 t→0
Donc
n
n n
t2 t2 t2 t2
t t
ϕSn / n (t) =
p 1− + " p = 1− 1 + " p
2n n 2n t2
n n
n 1−
2n
2
/2
Le premier terme tend vers e−t , et selon le lemme, comme
t2
lim = 1,
n→+∞ t2
1−
2n
le second terme tend vers 1 quand n tend vers l’infini. Donc pour tout t ∈ R, ϕSn /pn (t) →
2
e−t /2 , qui est la fonction caractéristique de N (0, 1). Selon le théorème de Paul-Lévy, on a
le résultat voulu.
88 CHAPITRE 2. DÉVELOPPEMENTS
Exemple. Dans le cadre d’un sondage pour le deuxième tour de l’élection présidentielle, on
interroge n personnes pour savoir s’ils comptent voter pour le candidat A (nA personnes)
ou le candidat B (nB personnes).Chaque personne est modélisée par une variable aléatoire
X i : Ω → {A, B} suivant la loi de Bernoulli de paramètre p. On suppose que les X i sont
indépendantes. C’est ce paramètre p qui nous est inconnu et qu’on cherche à déterminer a
posteriori à partir des données observables (les valeurs des X i ). Cela est rendu possible par
le théorème central limite.
Un intervalle de confiance à α près pour p est un intervalle aléatoire I de R tel que
P(p ∈ I) = 1 − α.
Soit G une variable gaussienne de loi N (0, 1) de fonction de répartition φ. On note
X1 + · · · + Xn n
Xn = (dans la modélisation ci-dessus, X n correspond à A ). On sait que la loi
n n
p Xn − p
de cette variable aléatoire est B(n, p) donc selon le TCL, Yn = n p converge en
p(1 − p)
loi vers G.
P
De plus, selon la loi faible des grands nombres, X n −−−−→ p donc selon le lemme de
n→+∞
L
Slutsky, (Yn , X n ) −−−−→ (G, p) de sorte qu’en composant par des fonctions continues, on
n→+∞
obtient
p p p
p(1 − p) n(X n − p) L p(1 − p)
Yn q =q −−−−→ G × p = G.
n→+∞ p(1 − p)
X n (1 − X n ) X n (1 − X n )
p !
n(X n − p)
P −a ¶ q ¶ a −−−−→ Ca = φ(a) − φ(−a),
n→+∞
X n (1 − X n )
q q
X n (1 − X n ) X n (1 − X n )
c’est-à-dire, avec I a,n = −a p + X n, a p + X n , P(p ∈ I a,n ) −−−−→
n n n→+∞
Ca .
En prenant Ca suffisamment petit, à partir d’un certain rang, P(p ∈ I a,n ) ¶ 1 − α : I a,n est
un intervalle de confiance à α près.
Complétons ce théorème par un autre théorème limite, le théorème des évènements
rares de Poisson. Il faut faire attention car la preuve du Ouvrard présente une imprécision
sur le logarithme complexe.
Théorème 91 (Théorème des événements rares)
Soit pour tout n ∈ N∗ une famille finie {An, j |1 ≤ j ≤ Mn } d’évènements indépendants.
Mn
On pose pn, j = P(An, j ) et on note Sn =
P
1An, j On suppose que la suite de terme général
j=1
Mn tend en croissant vers +∞ et que
Mn
X
sup pn, j −−−−→ 0, pn, j −−−−→ λ
1≤ j≤Mn n→+∞ n→+∞
j=1
où λ > 0. Alors la suite (Sn )n∈N∗ converge en loi vers la loi de Poisson P (λ) de paramètre
λ.
89
Mn
Y Mn
Y
ϕSn (t) = (pn, j e + (1 − pn, j )) =
it
1 + pn, j (e i t − 1) .
j=1 j=1
Donc M
X n
fonction caractéristique
M deM Poisson P (λ).
d’une loi
Mn
Pn Qn
log(1 + pn, j z) = exp(log(1+ pn, j z)) = 1+ pn, j z = ϕSn (t), donc selon
Q
Mais exp
j=1 j=1 j=1
le théorème de Lévy, (Sn )n∈N∗ converge en loi vers P (λ).
Références : BARBÉ et LEDOUX 2007, pp. 136-138 et OUVRARD 2009, p. 311 (évènements
rares).
90 CHAPITRE 2. DÉVELOPPEMENTS
Démonstration. L’idée clef de la preuve est de procéder à une transformation d’Abel sur les
+∞
sommes partielles an z n . Pour tout n ∈ N, on a an = R n−1 − R n où R−1 = 0 et R p =
P P
ak
k=p+1
pour p ¾ 0. Donc si N ∈ N et z ∈ D(0, 1),
+∞
X N
X N
X N −1
X N
X N −1
X
an z n − = (R n−1 − R n )(z n − 1) = R n (z n+1 − 1) − R n (z n − 1) = R n z n (z − 1).
n=0 n=0 n=0 n=0 n=0 n=0
+∞
D’où, en faisant tendre N vers +∞, f (z) − S = (z − 1)
P
Rnz n.
n=0
Soit " > 0. Comme la suite des restes tend vers 0 par convergence de
P
an , on peut fixer
n
N ∈ N tel que ∀n ¾ N , |R n | ¶ ". Ainsi,
+∞ N
N
1
X X X
| f (z) − S| ¶ R n z n |z − 1| + " |z|n |z − 1| ¶ |R n | |z − 1| + " |z − 1|.
n=0 n=N +1 n=0
1 − |z|
(2.10)
Étudions le second terme : si z = 1 − ρe ∈ ∆θ0 , alors
iθ
|z − 1| ρ(1 + |z|) 2ρ
= 2
¶
1 − |z| 1 − |z| 1 − |z|2
et
1 − |z|2 = 1 − (1 − ρ cos θ )2 − ρ 2 sin2 θ = 2ρ cos θ − ρ 2 ¾ 2ρ cos θ0 − ρ 2
|z − 1| 2 2
¶ ¶ .
1 − |z| 2 cos θ0 − cos θ0 cos θ0
PN 2
Si de plus, on suppose que ρ |R n ¶ " et ρ ¶ ", selon (2.10), | f (z)−S| ¶ " +
| ".
n=0
cos θ0
En d’autres termes, f (z) −−−→ S.
z∈∆θ
0
z→1
Une réciproque (partielle) de ce théorème est donnée par le théorème « taubérien faible » :
91
Proposition 93
+∞
1
Si an = o et f (x) −−−→ an = S.
P P
S, alors a n converge et
n x→1−
n n=0
n
Démonstration. Soit 0 < x < 1. Si n ∈ N et Sn =
P
ak , alors
k=0
C’est le premier terme de la somme qu’il est intéressant d’étudier pour obtenir la conver-
gence voulue. On a
n n +∞ n +∞
ka
X X X X X
k k
|Sn − f (x)| ¶ ak − ak x k + ak x k ¶ k|ak |(1 − x) + x
k=0 k=0
k=n+1 k=0 k=n+1 n
k
puisque d’une part, 0 ¶ 1 − x k = (1 − x)(1 + x + · · · + x k−1 ) ¶ k(1 − x) et d’autre part ¾1
n
si k ¾ n + 1. Ainsi, si M = sup k|ak | et L n = sup k|ak |, on a
k∈N k¾n
L n 1 − x n+1 Ln 1
|Sn − f (x)| ¶ M n(1 − x) + ¶¶ M n(1 − x) + .
n 1− x n 1− x
" Ln n Ln
Soit " > 0. Pour tout n ∈ N , Sn − f 1 −
∗
¶ M " + × ¶ M " + . Par hypothèse,
n n " "
L n −−−−→ 0 donc il existe N ∈ N tel que ∀n ¾ N , L n ¶ " 2 , d’où
n→+∞
"
Sn − f 1 − ¶ (M + 1)".
n
" "
Or, f 1 − −−−−→ S donc il existe n0 ∈ N tel que f 1 − − S ¶ ". Par suite,
n n→+∞ n
+∞
∀n ¾ max(n0 , N ), |Sn − S| ¶ (M + 2)". Donc S =
P
an .
n=0
Théorème d’Artin
Théorème 94 (Artin)
Si L est un corps et H est un sous-groupe fini du groupe des automorphismes de L, alors
si L H = {x ∈ L : ∀σ ∈ H, σ(x) = x}, L/L H est une extension finie, |H| = [L : L H ] et H
est le groupe des L H -automorphismes de L.
Lemme 95 (Dedekind)
Soient σ1 , . . . , σn des automorphismes distincts de L, alors (σ1 , . . . , σn ) est libre sur L,
n
c’est-à-dire que si ∀x, λi σi (x) = 0, alors λ1 = · · · = λn = 0.
P
i=1
Démonstration (du lemme). Supposons la famille (σ1 , . . . , σn ) non libre et prenons (λ1 , . . . , λn ) ∈
n
λi σi = 0. On peut
P
L n \ {0} avec un nombre minimal r de composantes non nulles tel que
i=1
supposer sans perte de généralité que λ1 , . . . , λ r sont non nuls et λ r+1 = · · · = λn = 0.
Soit y ∈ L tel que σ1 ( y) 6= σ2 ( y). Pour tout x ∈ L, on a
r
X
λi σi (x) = 0 (2.11)
i=1
et par ailleurs,
n
X r
X
λi σi (x y) = σi ( y) σi (x) = 0. (2.12)
i=1 i=1
r
Donc en effectuant (2.12)−σ1 ( y)× (2.11), on obtient λi (σi ( y) − σ1 ( y))σi (x) = 0,
P
i=2
ce qui contredit l’hypothèse de minimalité sur r.
1 Supposons que m < n < +∞. Fixons x 1 , . . . , x m une base de L sur L H et notons H =
{σ1 , . . . , σn }. Considérons le système de m équations à n inconnues dans L, Y1 , . . . , Yn
défini par
∀ j ∈ J1, mK, σ1 (x j )Y1 + . . . σn (x j )Yn = 0.
C’est un système surdéterminé donc il admet une solution non nulle ( y1 , . . . , yn ). Par
m
suite, pour tout x = α j x j ∈ L, où α j ∈ L H , on a
P
j=1
n n X
m m
m
X X X X
σi (x) yi = α j σi (x j ) yi = αj σi (x j ) yi = 0.
i=1 i=1 j=1 j=1 i=1
n
yi σi = 0 avec les yi non tous nuls ce qui contredit le lemme d’indépen-
P
On a donc
i=1
dance de Dedekind ci-dessus. Donc m ¾ n.
93
2 Supposons que m > n. Il existe donc une famille (x 1 , . . . , x n+1 ) d’éléments de L libre
sur L H . Selon le même argument que pour le premier point, on peut trouver une
famille non nulle ( y1 , . . . , yn+1 ) ∈ L n+1 ) vérifiant
Sans perte de généralité, on peut supposer que parmi toutes les solutions non nulles,
( y1 , . . . , yn+1 ) a un nombre minimal r de termes non nuls. Alors quitte à renuméroter,
on peut supposer que ∀i ¶ r, yi 6= 0 et ∀i > r, yi = 0. Ainsi, (2) se réécrit
∀i ∈ J1, nK, σi (x 1 ) y1 + · · · + σi (x r ) y r = 0.
L’entier r étant le nombre minimal de termes non nuls d’une solution non triviale
de (2), on a ∀ j ∈ J2, r K, σ( y1 ) y j − y1 σ( y j ) = 0, soit σ( y1 y j−1 ) = y1 y j−1 donc ∀ j ∈
J2, r K, y1 y j−1 ∈ L H .
Ainsi pour tout 2 ¶ j ¶ r, il existe z j ∈ (L H )∗ tel que y j = z j y1 .
La ligne de (2) correspondant à σi = id L devient alors
x 1 y1 + x 2 z2 y1 + · · · + x r z r y1 = 0
Il est remarquable qu’en vertu du théorème d’Artin, toute extension finie vérifie Gal ◦
Fix = id.
Définition 97
Soit L/K une extension algébrique. On dit que c’est une extension galoisienne si L Gal (L/K) =
K.
On suppose à présent que K est un corps parfait, c’est-à-dire que si L/K est une extension
algébrique, alors tout polynôme de L[X ] n’admet que des racines simples dans son corps de
décomposition – L est dit séparable. La plupart des corps usuels sont parfaits : Q, R, C, les
corps finis. En revanche pour p premier, F p (T ) n’est pas parfait.
Définition 98
L’extension algébrique L/K est dite normale si tout polynôme irréductible f ∈ K[X ]
admettant une racine dans L se décompose en produit de facteurs de degré 1 dans L.
Remarque. • C’est un peu long pour 15 minutes, il vaut mieux démontrer le lemme de
Dedekind que le dernier point de la démonstration du théorème.
• Pour bien se souvenir du système à poser à chaque étape, retenir qu’un système sur-
déterminé, c’est plus d’inconnues que d’équations.
Références : JEANNERET et LINES 2008, p. 297. Voir également SAMUEL 1967 pour la
théorie de Galois.
95
α j αk αj
Il existe donc λ j < 0 et λk > 0 tels que F = − , − . Ainsi, τ = − ∈ F et x =
λ j λ k λ j
(αi + τλi )x i est une écriture de x comme combinaison convexe de p − 1 éléments de
P
i6= j
x 1 , . . . , x p , ce qui contredit la minimalité de p.
Corollaire 101
Soit A ∈ Mn (Z). Le système diophantien Ax = 0 admet une solution non nulle dans Nn
si et seulement 0Rn est dans l’enveloppe convexe des colonnes de A.
Corollaire 102
Si K est une partie compacte de Rn , alors l’enveloppe convexe de K est compacte.
Théorème de Grothendieck
Théorème 103
Soit (X , µ) un espace de probabilités, et S un sous-espace vectoriel fermé de L p (µ) tel
que S ⊂ L ∞ (µ). Alors S est de dimension finie.
si bien que k f k p ¶ k f k2 .
• Deuxième cas : p ¾ 2.
Z
etape 1
k f k pp = | f (x)| p−2 | f (x)|2 dµ(x) ¶ k f k∞
p−2
k f k22 = K p−2 k f k p−2
p
k f k22
X
v
X n uX n
n 0
∀c ∈ Q , ∀x ∈ X , c f (x) ¶ M1 ci2 .
t
i=1 i i i=1
n
k f i k22 ¶ M12 soit, comme ( f1 , . . . , f n ) est orthonormée, n ¶ M12 .
P
Donc en intégrant,
i=1
Supposons que S soit de dimension infinie. On pourrait alors trouver une famille libre
de taille E(M12 ) + 1, ce qui fournirait par le procédé d’orthonormalisation de Gram-Schmidt,
une famille orthonormée de S de cette taille : cela contredit le résultat ci-dessus. Donc S est
de dimension finie.
Théorème de Liapounov
Définition 104
Soit f : Rn → Rn une application de classe C 1 .
• Un point d’équilibre stable attractif du système y 0 = f ( y) est y0 ∈ Rn tel que
f ( y0 ) = 0 et pour tout " > 0, il existe δ > 0 tel que pour toute solution y du
système, k y(0) − y0 k ¶ δ ⇒ ∀t ¾ 0, k y(t) − y0 k ¶ ".
• Le point d’équilibre attractif stable y0 est dit asymptotiquement stable s’il existe
δ0 > 0 tel que pour toute solution y du système vérifiant k y(0) − y0 k ¶ δ0 ,
lim y(t) = y(0).
t→+∞
Théorème 105
Soit f : Rn → Rn une application de classe C 1 telle que f (0) = 0. Si A = D f (0) a des
valeurs propres de parties réelles dans R∗− , alors l’origine est un point d’équilibre attractif
asymptotiquement stable du système y 0 = f ( y).§Précisément, il existe β > 0, η > 0, C >
y 0 = f ( y)
0 tels que pour tout kxk < η, la solution y x de vérifie
y(0) = x
α i −1
X (A − λi I) j
e xi = e
tA tλi t(A−λi I)
e xi = e tλi
x i = e tλi Pi (A)x i
j=0
j!
où Pi ∈ C[X ]. Ainsi, comme kx i k ¶ kxk, on a ke tA x i k ¶ e tReλi kPi (A)kkxk, d’où par inégalité
triangulaire,
k
X
tReλi
∀t ¾ 0, kz(t)k ¶ C̃ e kxk
i=0
tA
§ 0 car 〈·, ·〉 l’est et e est inversible pour t ¾ 0.
Elle est de plus définie positive
y = f ( y)
Soit y la solution de On note r( y) = f ( y) − Ay. On cherche à obtenir une
y(0) = x
inégalité du type q( y)0 (t) ¶ −βq( y). On a
∀t ¾ 0, (q◦ y)0 (t) = (∇q)( y(t)). y 0 (t) = 2b( y(t), f ( y(t))) = 2b( y(t), r( y(t)))+2b( y(t), Ay(t))
où r( y) = f ( y) − Ay. Or, si x ∈ Rn ,
Z +∞ Z +∞
d
2b(x, Ax) = 2 〈e x, e Ax〉dt =
tA tA
ke tA xk2 dt = −kxk2 .
0 0
dt
p p
La norme q est équivalente à k · k donc p on peut
p fixer β 1 > 0 tel que q ¾ β1 k · k. En
outre, par Cauchy-Schwarz, |b( y, r( y))| ¶ q( y) q(r( y)). La fonction f étant C 1 , on a
r(u) = o(u), ce qui implique qu’il existe η > 0 tel que
Æ p Æ q Æ
q( y) ¶ η ⇒ q(r( y)) ¶ β12 2 q( y).
β12 β12
(q ◦ y)0 ¶ −k yk2 + q( y) ¶ − q( y) = −βq( y).
2 2
donc pour t < t 0 proche de t 0 , on q( y)(t) > q( y)(t 0 ) = η ce qui est contradictoire.
Soit ψ : t 7→ eβ t q( y(t)). Alors
Théorème 106
Q v (n)
Soit n = p p ∈ N∗ . Alors p s’écrit comme somme de deux carrés dans Z si et
p∈P
seulement si vp (n) est pair pour p ≡ 3[4].
• Soit p premier dans Z. Montrons que p ∈ Σ ⇔ p n’est pas irréductible dans Z[i].
En effet, d’une part, si p = a2 + b2 = (a − i b)(a + i b), p n’est pas irréductible : on ne
peut avoir a = 0 ou b = 0 puisque p est premier dans Z, donc selon la description de
Z[i]× , ni a + i b, ni a − i b ne sont des unités de Z[i].
Réciproquement, si p n’est pas irréductible, on écrit p = zz 0 avec z, z 0 6∈ {±1, ±i} donc
p2 = N (p) = N (z)N (z 0 ) avec N (z), N (z 0 ) 6= p. Par conséquent, N (z) = N (z 0 ) = p et
p ∈ Σ.
• Comme Z[i] est principal, p est irréductible dans Z[i] si et seulement si Z[i]/(p) est
intègre. Or, Z[i] ' Z[X ]/(X 2 + 1) et le morphisme canonique
• Pour terminer, traitons le cas général. Soit n = p vp (n) . Remarquons que Σ = N (Z[i])
Q
p∈P
est stable par multiplication car Z[i] est un anneau.
Alors si pour tout p ≡ 3[4], vp (n) est pair, on a
2
Y vp (n) Y
n= p 2 × p vp (n)
p≡3 p≡1 ou p=2
Corollaire 107
Les irréductibles de Z[i] sont, à association près, les premiers p ∈ Z tels que p ≡ 3[4] et
les entiers de Gauss z = a + i b tels que N (z) est un premier de Z.
Démonstration. • On a déjà vu que les premiers p ∈ Z tels que p ≡ 3[4] sont irré-
ductibles. Soit z = a + i b tels que p = N (z) est premier dans Z. Si z = z 0 z 00 , alors
N (z) = N (z 0 )N (z”) donc N (z 0 ) = 1 ou N (z”) = 1 c’est-à-dire z 0 ou z 00 ∈ Z[i]× .
• Réciproquement, soit z = a + i b ∈ Z[i] irréductible. Alors N (z) = zz. Soit p premier
dans Z tel que p | N (z). Alors si p ≡ 3[4], p divise z ou z dans Z[i] donc comme z
est irréductible, z = p à ±1, ±i près. Sinon, p ∈ Σ, p = a2 + b2 donc selon le premier
point, t = a + i b est irréductible. Selon le lemme de Gauss, t divise z ou z donc est
égal à z à association près.
Théorème 108
Soit U ouvert de Rn , a ∈ U et g1 , . . . , g r , f ∈ C 1 (U, R) tels que (dg1 (a), . . . , dg r (a)) est
une famille libre de (Rn )∗ .
Γ = {x ∈ U : g1 (x) = · · · = g r (x) = 0}, f|Γ admet un extremum local en a ∈ Γ . Alors
il existe des uniques réels, λ1 , . . . , λ r , appelés multiplicateurs de Lagrange, tels que
r
X
d f (a) = λi dg i (a).
i=1
Démonstration. Remarquons en premier lieu que le cas n = r est évident donc on suppose
r ¶ n−1. Notons s = n− r et procédons à l’identification Rn ' Rs ×R r en notant les éléments
de Rn sous la forme (x, y). En particulier, on pose a = (α, β). On note g = (g1 , . . . , g r )
La matrice jacobienne J g(a) ∈ M r,n est de rang r donc elle admet une matrice extraite
∂ g1 ∂g
∂ y1 · · · ∂ y1r
. ..
de rang r et quitte à renuméroter les variables, on peut supposer que .. . est
∂ gr ∂ gr
∂ y1 ··· ∂ yr
inversible.
Ainsi, D y g(a) est inversible donc selon le théorème des fonctions implicites, il existe un
voisinage ouvert U de α, V un voisinage ouvert de β et ϕ : U → V de classe C 1 tels que
de sorte que
∂f
s
X∂f ∂ ϕj
∀i ∈ J1, r K, (a) + (a) × (α) = 0. (2.15)
∂ xi j=1
∂ yj ∂ xi
Or, ∀k ∈ J1, r K, ∀x ∈ U, g k (x, ϕ(x)) = 0 donc on a une relation identique à (2.15) pour
les g k . Ainsi, si ∂f ∂f ∂f ∂f
∂ x1 · · · ∂ xs ∂ y1 · · · ∂ yr
∂ g1 · · · ∂ g1 ∂ g1 · · · ∂ g1
∂ x ∂ xs ∂ y1 ∂ yr
M = .1 . . .. ,
.. .. .. .
∂ gr ∂ gr ∂ gr ∂ gr
∂ x1 · · · ∂ x s ∂ y1 · · · ∂ yr
les s premières lignes de M sont combinaisons linéaires des r dernières, donc le rang de M
est inférieur à n − s = r. Par conséquent, les r premières lignes de M formant une famille
libre par hypothèse, la première ligne est combinaison linéaire des r dernières, ce qui est le
résultat voulu.
104 CHAPITRE 2. DÉVELOPPEMENTS
Remarque. • Il faut absolument (surtout dans la leçon 214) avoir une idée précise de
l’interprétation géométrique du résultat. On remarque que Γ est une sous-variété de
Rn de dimension r définie par la submersion g. Si c :] − ", "[→ Γ est un chemin déri-
vable tel que c(0) = a, alors f ◦ c admet un extremum local en a donc 0 = ( f ◦ c)0 (0) =
r
d f (a).c 0 (0) donc Ta Γ ⊂ ker d f (a). Or, Ta Γ = ker dg(a) = ker dg i (a) donc un raison-
T
i=1
nement élémentaire d’algèbre linéaire nous indique que d f (a) ∈ Vect(dg1 (a), . . . , dg r (a)).
(compléter (d g1 (a), . . . , d g r (a)) en une base de (Rn )∗ et évaluer l’expression d f (a) =
n
λi dg i (a) sur la base antéduale).
P
i=1
• Le jury dit qu’il aime moins cette preuve matricielle, mais elle reste acceptable.
• Une application du théorème est donnée par la preuve de l’inégalité d’Hadamard ou
l’inégalité arithmético-géométrique (ROUVIÈRE 2003), ou encore le théorème spectral
(BECK, MALICK et PEYRÉ 2005).
Développons cette dernière. Soit (E, 〈·, ·〉) un espace euclidien, u ∈ L (E) symétrique
et f : E −→ R , g : E −→ R . Alors si S est la sphère unité
x 7−→ 〈u(x), x〉 x 7−→ 〈x, x〉 − 1
de E, S est le lieu d’annulation de g. De plus, elle est compacte donc f continue admet
un maximum sur S atteint en e1 ∈ S.
Selon le théorème des extréma liés, il existe λ1 ∈ R tel que d f (e1 ) = λ1 dg(e1 ).
Or, pour tous x, h ∈ Rn , dg(x).h = 2〈x, h〉 et d f (x).h = 2〈u(x), h〉 car u est symétrique.
Donc pour tout h ∈ Rn , 〈e1 , h〉 = λ1 〈u(e1 ), h〉 donc u(e1 ) = λ1 e1 : u admet une valeur
propre.
Théorème 109
Si ( f n )n∈N est une suite de fonctions croissantes de R dans [0, 1], il existe une sous-suite
de ( f n ) convergeant simplement vers f : R → [0, 1].
Corollaire 110
Soit (µn )n∈N une suite de mesures de probabilités sur (R, B(R)). Si (µn )n est tendue,
c’est-à-dire
∀" > 0, ∃M" > 0, lim sup(1 − µn ([−M" , M" ])) ¶ ",
alors il existe une sous-suite de (µn ) convergeant étroitement vers une mesure de pro-
babilité µ.
Démonstration. Notons (Fn )n∈N la suite de leurs fonctions de répartitions. Alors selon le
théorème de Helly, il existe une fonction croissante F : R → [−1, 1] telle qu’une sous-suite
(Fnk )k∈N de (Fn ) converge simplement vers G sur R. Introduisons F = inf {G(q), q > x}.
1 F est croissante.
2 F est continue à droite en tout point :
Soit (x n )n suite décroissante convergeant vers x. Alors comme F est croissante,
G croissante
lim F (x n ) = inf F (x n ) = inf {G(q) | ∃n ∈ N : q > x n } = inf {G(q) | q > x} = F (x).
x n →x n∈N
106 CHAPITRE 2. DÉVELOPPEMENTS
On a Fnk (r2 ) −−−−→ G(r2 ) ¾ F (r1 ) et Fnk (s) −−−−→ G(s) ¶ F (s) car G est croissante.
k→+∞ k→+∞
Donc si k est assez grand, Fnk (r2 ) ¾ F (r1 ) − " et Fnk (s) ¶ F (s) + ". Ainsi, par les
inégalités précédentes et la croissance de Fnk , F (x) − 2" ¶ Fnk (x) ¶ F (x) + 2" à partir
d’un certain rang.
4 lim F (x) = 0 et lim F (x) = 1 :
x→−∞ x→+∞
Soit " > 0 et r < −M" , s > M" des points de continuité de F . Alors
1 − F (s) + F (r) = lim 1 − Fnk (s) + Fnk (r) ¶ lim sup 1 − Fn (M" ) + Fn (−M" ) ¶ "
k→+∞ n→+∞
car (µn ) est tendue. En particulier, 0 ¶ lim sup 1 − F (x) + F (−x) ¶ " donc, ceci valant
x→+∞
pour tout " > 0, lim 1 − F (x) + F (−x) = 0, ce qui prouve le résultat.
x→+∞
Par le théorème des caractérisation des fonctions de répartition (points 1,2 et 4), la
fonction F est bien la fonction de répartition d’une mesure de probabilité µ. Selon le point
3, il y a bien convergence étroite de (µn ) vers µ.
Définition 111
Si G est un groupe abélien fini, son groupe dual est Ĝ, ensemble des morphismes de
groupes de G dans C∗ , muni de la multiplication. Les éléments de Ĝ sont appelés carac-
tères linéaires.
On sait que les caractères linéaires sont associés à des représentations de degré 1 de G
donc sont des caractères irréductibles. De plus, il y a autant de caractères irréductibles de
G que de classes de conjugaison de G, en l’occurrence |G|. D’où Irr(G) = Ĝ.
Définition 112
L’exposant d’un groupe fini G est le plus petit N tel que ∀g ∈ G, g N = e.
Théorème 113
Si G est un groupe abélien fini, et N1 est l’exposant de G, il existe N2 | . . . |Nr tels que
Lemme 114
L’exposant N de g est égal à ppcm g∈G o(g). De plus, il existe un élément d’ordre N dans
g.
donc kl = ppcm(n, m). Donc comme k|a, x 0 = x n/k est d’ordre k et y 0 = y m/l est d’ordre l.
Ainsi, comme k et l sont premiers entre eux, x 0 y 0 est d’ordre kl = ppcm(n, m).
Lemme 115
ˆ
Si G est un groupe abélien fini, i : G −→ Ĝ est un isomorphisme de
g 7−→ ev g : χ 7→ χ(g)
groupes.
Démonstration. Comme G et Ĝ ˆ ont meme cardinal, il suffit de montrer que i est injectif.
Soit g ∈ G tel que i(g) = 1. Alors ∀χ ∈ Ĝ, χ(g) = 1.
On sait que les caractères irréductibles, c’est-à-dire ici les éléments de Ĝ, forment une
base orthonormée de l’espace des fonctions centrales de G dans C.
108 CHAPITRE 2. DÉVELOPPEMENTS
1 X χ(g) 1
〈1 g , χ〉 = 1 g (h)χ(h) = =
|G| h∈G |G| |G|
puisque χ(g) = 1.
P χ(e)
D’où, en évaluant en l’élément neutre, 1 g (e) = = 1 donc g = e.
χ∈Ĝ
|G|
Démonstration (du théorème). Remarquons tout d’abord qu’en vertu du lemme précédent,
G et Ĝ ont même exposant. En effet si ∀χ ∈ Ĝ, χ M = 1, alors ∀g ∈ G, ∀χ ∈ Ĝ, χ(g M ) = 1
d’où g M = 1 donc l’exposant de G divise M . Symétriquement, on obtient que M divise
l’exposant de G ce qui donne l’égalité voulue.
Montrons le théorème de structure par récurrence sur |G|. Il est évident pour |G| = 1,
on suppose donc |G| ¾ 2
Notons N1 l’exposant de G et prenons χ1 ∈ N1 d’ordre N1 . Son image χ1 (G) est donc
un sous-groupe du groupe UN1 des racines N1 -èmes de l’unité, donc de la forme Ul où l|N1 .
Comme χ1 est d’ordre N1 , on a l = N1 . En particulier, on peut se donner x 1 ∈ G tel que
2iπ
χ1 (x 1 ) = exp .
N1
Théorème de Sylow
Théorème 117
Soit p premier et G un groupe d’ordre pα m où p 6| m. Alors
Lemme 118
Si G admet un p-Sylow S et H est un sous-groupe de G d’ordre divisible par p, alors il
existe a ∈ G tel que aSa−1 ∩ H soit un p-Sylow de G.
Démonstration. Le groupe G agit sur l’ensemble des classes à gauche modulo S, G/S, via
g · (aS) = (ga)S (action par translation) et on vérifie sans mal que le stabilisateur de aS est
aSa−1 . Donc H agit par restriction sur G/S et le stabilisateur de aS est aSa−1 ∩ H. Fixons
a1 , . . . , a r des représentants des orbites de cette action. Selon la formule des classes,
r
|G| X |H|
m= =
|S| i=1
|ai Sai−1 ∩ H|
|H|
donc comme p ne divise pas m, il existe i ∈ J1, r K tel que p ne divise pas . Par
|ai Sai−1 ∩ H|
conséquent, ai Sai−1 ∩ H est un p-Sylow de H.
Démonstration. 1 Tout d’abord, remarquons qu’on peut supposer que G est un sous-
groupe de G = GLn (F p ). En effet,
0
ϕ : G −→ Sn et ψ : Sn −→ GL(Fnp )
g 7−→ (x 7→ g x) σ 7−→ (ei 7→ eσ(i) )
(avec (e1 , . . . , en ) la base canonique de Fnp ) sont des morphismes injectifs.
?
1
Or, l’ensemble T des matrices triangulaires supérieures de la forme ..
. est
(0) 1
2
de cardinal p × p × · · · × p n−1
=p n(n−1)/2
, alors que GLn (F p ) est d’ordre
n−1
Y
(p − 1) × (p − p) × · · · × (p − p
n n n n−1
)=p n(n−1)/2
(p n−i − 1)
i=0
110 CHAPITRE 2. DÉVELOPPEMENTS
X S [p].
Or, soit T ∈ X S . Introduisons (c’est l’« argument de Frattini ») le sous-groupe N de G
engendré par T et S. Le groupe T est distingué dans N par hypothèse, et de plus c’est
un p-Sylow de N (puisque N ⊂ G). Donc T est l’unique p-Sylow de N selon le point 3.
Comme S est un p-Sylow de N , l’égalité T = S s’ensuit, si bien que X S est de cardinal
1. Donc k = |X | ≡ 1[p].
Enfin, k divise m car pk + 1 et p sont premiers entre eux pour k ∈ Z.
Corollaire 119
Il n’y a pas de groupe simple d’ordre 255.
Théorème 120
n
k
k
Soit f : [0, 1] → C continue et Bn : x 7→ x (1 − x)
P k n−k
n f le n-ième polynôme
k=0 n
de Bernstein associé à f .
Soit ω : h 7→ sup {| f (u) − f (v)|, |u − v| ¶ h} le module d’uniforme continuité de f .
Alors
3 1
k f − B n k∞ ¶ ω p
2 n
donc (Bn )n converge uniformément vers f sur [0, 1].
L’inégalité est optimale dans le sens où il existe f ∈ C ([0, 1] et δ > 0 telle que
1
∀n ∈ N , k f − Bn k∞ ¾ δω p .
∗
n
Remarquons d’abord que ω est bien définie puisque, selon le théorème de Heine, f est
uniformément continue sur [0, 1], ce qui assure de plus que ω(h) −−→ 0.
h→0
Lemme 121
La fonction ω est croissante, sous-additive et pour tout h ∈ [0, 1], pour tout λ ∈ R+ tel
que λh ∈ [0, 1], on a ω(λh) ¶ (λ + 1)ω(h).
v − u = v − (u + h1 ) + u + h1 − u et 0 ¶ v − (u + h1 ) ¶ h1 + h2 − h1 ¶ h2
Démonstration (du théorème). Soit x ∈ [0, 1] et (X i )i une suite de variables aléatoires i.i.d.
de loi B(x). Alors si Sn = X1 + ·
· · + X n , on sait que Sn suit la loi binômiale B(x, n) et par
Sn
théorème de transfert, E f = Bn (x). Ainsi,
n
Sn Sn
| f (x) − Bn (x)| ¶ E f (x) − f
¶ E ω x − .
n n
112 CHAPITRE 2. DÉVELOPPEMENTS
Sn
Or, puisque E = x, on a, par indépendance des X i ,
n
2 n n
x − n
= Var Sn = 1
S 1 X x(1 − x)
X
2
Var(X i ) = 2 x(1 − x) = .
n 2
n n i=1 n i=1 n
Donc finalement,
1 3 1
Æ
| f (x) − Bn (x)| ¶ ω p ( x(1 − x) + 1) ¶ ω p ,
n 2 n
1 1
car si x ∈ [0, 1], x ¶ ou 1 − x ¶ .
2 2
1
Prouvons maintenant l’optimalité de cette majoration. Soit f (x) = x − . Par inégalité
2
triangulaire renversée, on a ω(h) ¶ h pour tout h.
1
Soient X 1 , . . . , X n une suite de variables de Bernoulli de paramètre indépendantes,
n
2
" j = 2X j − 1 pour tout j ∈ N∗ et Tn = " j = 2Sn − n. Les " j constituent une suite de
P
j=1
variables de Rademacher indépendantes. De plus,
1 1 = B 1 = E − = 1 E[|T |].
Sn 1
k f − Bn k∞ ¾ f − Bn n n
2 2 2 n 2 2n
n
i
Soit Y = 1 + p " j . En utilisant l’inégalité e x ¾ 1 + x, on obtient
Q
j=1 n
v
" 2j
n t
u n t
v n
n
Y Y 1 Y p 1/n 1X1 p
|Y | = 1+ ¶ 1+ ¶ e = exp = e.
j=1
n j=1
n j=1
2 j=1 n
p
Donc |E[Tn Y ]| ¶ eE[|Tn |]
Mais par ailleurs, les " j étant indépendantes et centrées,
n Y
X i i
E[Tn Y ] = E[" j 1 + p " j 1 + p "k
j=1
n k6= j
n
n Y Y
X i i i
= E[" j ] 1 + p E["k ] + p E[" j ] 2
1 + p E["k ]
j=1 k6= j
n n k6= j
n
n
X i p
= p =i n
j=1
n
p p 1 1 1
s
n
Donc n¶ eE[|Tn |] de sorte que k f − Bn k∞ ¾ × ¾ p ω p .
e 2n 2 e n
113
115
116 BIBLIOGRAPHIE