Atelier Esprit Scientifique

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« Esprit scientifique, es-tu là?

»
Galeries de Paléontologie et d’Anatomie Comparée,
Muséum national d’Histoire naturelle

Encadrants :
Margot Michaud - doctorant MNHN, morphométrie/phylogénie
Paul Zaharias - doctorant MNHN, phylogénie moléculaire
Thomas ARBEZ - doctorant MNHN, phylogénie/paléontologie
Qu’est-ce que la Science, qu’est qu’une science ?
En cours vous étudiez différentes matières. Certaines sont qualifiées de « sciences » , tandis
que d’autres non.

Par exemple, est-ce que la physique est une science ? L’histoire ? La musique ? Les
mathématiques ?

Tentez d’y répondre avec une argumentation, on y répondra une fois la science définit.
Qu’est-ce que la Science, qu’est qu’une science ?
Mais qu’est-ce que ces matières ont en commun pour être qualifiée de scientifiques ? Et
qu’est ce qui les distingues des matières qui ne sont pas dites scientifiques ?

Avant tout, il faut définir ce qu’est la Science, et ils en existe plusieurs selon le
contexte :

(1) Définition institutionnelle : (2) Définition épistémologique :


Institutions et personnels (= les labos, Ensemble des connaissances et études
les scientifiques). produites par l’Homme.
Qu’est-ce que la Science, qu’est qu’une science ?
Mais qu’est-ce que ces matières ont en commun pour être qualifiée de scientifiques ? Et
qu’est ce qui les distingues des matières qui ne sont pas dites scientifiques ?

Avant tout, il faut définir ce qu’est la Science, et ils en existe plusieurs selon le
contexte :

(3) Définition technologique : Ensemble des (4) Définition méthodologique :


technologies, le progrès technologique La démarche scientifique (permet de
(distinguer le progrès technologique du caractériser la Science).
progrès scientifique).
Qu’est-ce que la Science, qu’est qu’une science ?

Ce qui nous intéresse aujourd’hui c’est la définition «


méthodologique » de la science.

C’est une façon d’essayer de comprendre le


monde matériel en utilisant une méthodologie
spécifique dites « démarche scientifique ». Ainsi
est dites « science » toute discipline qui applique
cette démarche pour acquérir des connaissance
sur le monde matériel.
La démarche scientifique
Tout part d’une idée, par exemple : imaginez Idée
que vous êtes perdu dans une forêt depuis des
jours sans manger. Vous tombez sur un fruit
que vous pensez être comestible mais vous
n’en êtes pas sûr. Cette 1er idée s’appelle une
hypothèse.
La démarche scientifique
Idée
L’étape suivant est une vérification de
cette idée. Imaginons par exemple que
vous décidiez de manger une petite Vérification
partie de fruit pour voir si celui-ci est
comestible sans prendre trop de risque.
La démarche scientifique
Deux possibilités : Idée
1) Pas de chance, vous êtes malade… On
repart donc à l’étape idée ! Ce fruit vous
Vérification
ayant rendu malade, a priori ce type de fruit
n’est pas comestible...
Non
Est-ce que les faits
Mauvaise idée….
soutiennent l’idée?
La démarche scientifique
Idée

Deux possibilités :
2) Vous n’êtes pas malade, votre idée Vérification
initiale semble correct. Cela vous
permets de proposer une théorie : ce Non
Est-ce que les faits
type fruit semble comestible. Votre idée Mauvaise idée….
soutiennent l’idée?
est maintenant une théorie car votre
hypothèse a été vérifié. Cette théorie va Nouvelle
vous permettre de mieux comprendre le théorie
monde qui vous entoure : si vous
trouvez d’autres fruits du même type, ils Utiliser cette théorie pour
mieux comprendre le monde
doivent être comestible aussi, et donc
vous n’hésiterez pas à en manger.
La démarche scientifique
Idée
L’étape qui suit est de faire de
nouvelles observations, afin de rendre
votre théorie plus sûr et/ou plus Vérification
complète. En effet, ce n’est pas parce
qu’une observation (ici manger un Non
Est-ce que les faits
fruit) soutient une théorie que celle-ci soutiennent l’idée?
Mauvaise idée….
est juste. Il se peut que la réalité soi
beaucoup plus complexe que votre Nouvelle
hypothèse. théorie
Ici, faire de nouvelles observations
serait de manger plus de ce type de Utiliser cette théorie pour
fruits par exemple. mieux comprendre le monde

Nouvelles observations

Sont elles en accord avec le théorie?


La démarche scientifique
Si tout va bien après avoir mangé
Idée
plusieurs de ces fruits, alors ces
nouvelles observations sont en accord
avec votre théorie. Votre théorie « ce Vérification
type de fruit est comestible » est
renforcée. Vous pouvez donc continuer Non
Est-ce que les faits
à l’utiliser. soutiennent l’idée?
Mauvaise idée….

Nouvelle
théorie

Utiliser cette théorie pour


mieux comprendre le monde

Nouvelles observations

Oui
Sont elles en accord avec le théorie?
La démarche scientifique
Idée
Si après avoir mangez plusieurs de ces
fruits, vous vous sentez mal, alors il
faudra revoir votre théorie. Ce fruit Vérification
peut-être en fait toxique mais à haute
dose. Ainsi en manger seulement un ne Non
Est-ce que les faits
vous fera rien, mais en manger plusieurs Mauvaise idée….
soutiennent l’idée?
vous rendra malade.
Nouvelle
théorie

Utiliser cette théorie pour


mieux comprendre le monde

Nouvelles observations

Oui Non
Sont elles en accord avec le théorie?
La démarche scientifique
Hypothèse : proposition
Idée
d’explication testable

Deux notions particulièrement Vérification

importantes
Non
Est-ce que les faits
Mauvaise idée….
soutiennent l’idée?
Théorie : explication
fondée sur une/plusieurs
hypothèses qui ont été Nouvelle
testées et retenues théorie

Utiliser cette théorie pour


mieux comprendre le monde

Nouvelles observations

Oui Non
Sont elles en accord avec le théorie?
La démarche scientifique
Pour que la démarche soit scientifique il y a aussi 3 « piliers » à respecter :

1 Matérialisme : le monde que l’on observe et existe indépendamment


de nous (si vous quittez votre bureau, l’ordinateur sur lequel vous
regardez cette présentation existe toujours).
→ pour être scientifique la démarche doit s’appliquer sur des données
observables ou mesurables.

2 Reproductibilité : les expériences et les observations sont répétables.


→ plus on répète nos tests plus on est sûrs de la solidité de l’hypothèse.

3 Réfutabilité : les hypothèses que l’on propose doivent être réfutables


La démarche scientifique
3 Réfutabilité : les hypothèses que l’on propose doivent être réfutables

Prenons deux exemples :


1) l'affirmation « tous les corbeaux sont noirs » pourrait être réfutée en
observant un corbeau blanc
La démarche scientifique
3 Réfutabilité : les hypothèses que l’on propose doivent être réfutables

Prenons deux exemples :


2) « Tous les humains sont mortels » est non réfutable, et donc non scientifique,
parce qu'il faudrait attendre un temps infini pour conclure négativement
(constater l'existence d'un humain immortel) et que l'observateur, un humain,
même s'il observait la mort de tous ses semblables, ne pourrait conclure
positivement qu'après sa propre mort.
La démarche scientifique
Pour que la démarche soit scientifique il y a aussi 3 « piliers » à respecter :

Le réalisme : le monde que l’on observe existe indépendamment de nous, c’est-à-dire, la


matière prime sur les idées (quand je quitte la pièce, cette chaise continue à exister
indépendamment de moi).

La répétabilité : les expériences et les observations sont répétables, plus on répète nos
tests plus on est sûrs de la solidité de la théorie.

La réfutabilité : les hypothèses que l’on propose doivent être réfutables. Prenons deux
exemples : 1) l'affirmation « tous les corbeaux sont noirs » pourrait être réfutée en
observant un corbeau blanc, tandis que 2) « tous les humains sont mortels » est non
réfutable, et donc non scientifique, parce qu'il faudrait attendre un temps infini pour
conclure négativement (constater l'existence d'un humain immortel) et que l'observateur,
un humain, même s'il observait la mort de tous ses semblables, ne pourrait conclure
positivement qu'après sa propre mort.
Retour sur les différentes disciplines
La physique est bien une science, elle utilise la démarche scientifique et respecte ses
trois piliers.

L’histoire aussi, contrairement à ce qu’on pourrait penser. On associe souvent les


sciences à la notion d’expérience telles que l’on trouve en physique, chimie ou
encore biologie mais ce n’est pas nécessaire à une discipline pour être scientifique.

Pour la musique tout dépend ce qu’on entend par ce terme : jouer de la musique
n’est pas faire de la science. Mais il existe une discipline scientifique de l’étude de la
musique : la musicologie.

Les mathématiques ne sont pas une Science, car leur objet d’étude n’est pas réel, ne
s’observe pas ni se mesure (les nombres, les fonctions, la géométrie... n’existent pas
« à l’état naturel ») mais sont une construction artificielle.
Quel est le but de la science ?
« But » de la science : proposer une explication aux phénomènes observables et
mesurables, explication qui soit rationnelle et collective (≈objective). La méthodologie
scientifique ne peut s’appliquer qu’a ce type de phénomène.

Plus largement, le but est de proposer une explication d’un phénomène réel et de
confronter les résultats à cette réalité.

Attention aux notions « d’observable » et « mesurable : n’est relative qu’aux faits, il est
possible de proposer des hypothèses et explications sur ce qui n’est plus observable ni
mesurable (ex. un évènement historique) mais cette explication doit se baser sur des
observations actuelles (ex. ruines, fossile...).

De plus, dans le cadre scientifique ces notions sont à prendre au niveau collectif. Quelque
chose est observable et/ou mesurable si tout le monde peut le faire (avec les outils
adéquats selon les cas). On ne peut faire de science avec quelque chose dont vous serez le
seul à être en capacité de l’observer (ce qui ne sous entend pas que cette chose n’existerait
pas, juste qu’elle est hors du champ de la science)
Quel est le but de la science ?

Prenons un exemple
graphique simple : ici les
points représentent les
données que nous avons
collectées sur le monde.
C’est-à-dire, tout ce qui a pu
être observé et mesuré
jusqu’à maintenant.

©HygièneMentale
Quel est le but de la science ?

A force d’études les


scientifiques ont pu formuler
des théories permettant de
fournir une explication à ces
données. Vous pouvez noter
que certaines données ne se
trouvent pas dans les théories.
Ce sont les observations que
l’on ne sait pas encore
expliquer. De même, il y a des
zones couvertes par les théories
mais sans données. Ceci
correspond aux prédictions que
peut faire la science.

©HygièneMentale
Quel est le but de la science ?

La recherche scientifique
cherche à trouver une
explication aux données qui
n’en ont pas (=trouver une
théorie qui permette de
l’expliquer) ET de trouver des
moyens de faire des
observations là où les
théories prévoient quelque
chose.

©HygièneMentale
Quel est le but de la science ?

Bien sûr, la science évolue au


cours du temps : de nouvelles
données vont être collectées, qui
vont entrer dans le cadre des
théories ou non; et de nouvelles
théories vont être formulées. Il
arrive cependant que de
nouvelles données peuvent aller à
l’encontre de certaines théories.
Ainsi ce qu’on pensait pouvoir
expliquer est remis en question.

©HygièneMentale
Exemple appliqué
Je vous demande maintenant de vous mettre dans la peau d’un chercheur !

Vous êtes un Amazonie, et un fermier vient vous voir en vous disant qu’il a abattu un animal
inconnu qui était dans son champ. Nous voulons savoir quel est le régime alimentaire de cet
animal.

Régime alimentaire ?

©Joel Sartor
Exemple appliqué
Qu’avons-nous pour répondre à ça ?
- Le corps de l’animal, donc accès à ses caractéristiques anatomiques
- La zone géographique (Amazonie)
- Le témoignage d’un fermier disant qu’il a vu l’animal en train de manger un tapir

« J’ai vu l’animal entrain de manger la


carcasse d’un très gros tapir! »

©Joel Sartor
Exemple appliqué
Que pouvez-vous dire à partir de ça ?
- L’animal ressemble à un loup, donc ressemble à un carnivore
- L’animal a des crocs, donc ressemble à la dentition d’un carnivore
- L’animal a mangé un tapir, donc c’est un carnivore

« J’ai vu l’animal entrain de manger la


carcasse d’un très gros tapir! »

©Joel Sartor
Exemple appliqué
Hypothèse : l’espèce est exclusivement
carnivore

« J’ai vu l’animal entrain de manger la


carcasse d’un très gros tapir! »

©Joel Sartor
Exemple appliqué
Ce que vous venez de faire ici est appelé l’abduction, c’est-à-dire que par une séries
d’observations vous proposez une hypothèse qui semble la plus parcimonieuse. C’est un
peu un raisonnement à la Sherlock Holmes.

« J’ai vu l’animal entrain de manger la


carcasse d’un très gros tapir! »

©Joel Sartor
Exemple appliqué
MAIS dans le cadre d’une démarche scientifique, notre raisonnement ne s’arrête pas ici !
Il faut maintenant tester l’hypothèse que l’on vient de proposer.

Ici, comment feriez-vous pour mettre à l’épreuve cette hypothèse ? C’est-à-dire trouver
une méthode qui puisse donner des résultats invalidant l’hypothèse et prouver qu’elle
est fausse (et non pas vouloir démontrer à tout prix qu’elle est juste !).

Exemple de « mise à l’épreuve » :

Si ici vous aviez à disposition un animal vivant


et que vous lui donniez que de la viande cela
ne permet pas de tester l’hypothèse. Cela ne
montrera uniquement que l’animal mange de
la viande et donc que l’animal n’est pas
exclusivement végétarien. Ce n’est pas une
mise à l’épreuve puisque ce n’est pas
l’hypothèse formulée ici. Pour vraiment
mettre à l’épreuve l’hypothèse, il suffit de lui
donner tout une gamme d’aliments.

©Joel Sartor
Exemple appliqué
Quelques propositions :

- Faire plus d’observation, en ajoutant par exemple des pièges photographiques dans la zone
- Etudier l’anatomie interne de l’animal, par exemple le tube digestif
- Etudier le contenu de l’estomac de l’animal
- Aller voir la carcasse du tapir

Cette étape est ce qu’on appelle la


déduction, c’est-à-dire que l’on propose des
moyens de tester notre hypothèse de départ

©Joel Sartor
Exemple appliqué
Voilà ce que nous avons découvert :
- Faire plus d’observation → - Sur les caméras on découvre
des images d’animal en train de manger de petites proies, mais
surtout des fruits
- Regarder l’anatomie du tube digestif → Ressemble à ceux
des omnivores

- Examiner le contenu de l’estomac → Contient des bout de


viande et des fruits

- Etudier les restes du tapir → - Le tapir a été tué par un


chasseur, et non pas par l’animal en question, il est donc possible
que le loup se soit nourrit du cadavre qu’il aurait trouvé par
hasard (opportunisme).

©Joel Sartor
Exemple appliqué
Si l’on étudie toutes les preuves, on peut dire que le régime alimentaire de l’animal se
compose de 50% de fruit, 3% de racine, et 48% de viande.

50% 47 %
3%
©Joel Sartor
Exemple appliqué
Que peut-on dire par rapport à notre hypothèse de départ ? Elle semble être fausse, nous
rejetons donc l’hypothèse de départ « l’espèce est carnivore » et propose une nouvelle
hypothèse « omnivore ». Ce n’est donc pas parce que notre hypothèse paraissait plausible,
que c’était la bonne explication ! Il ne faut donc pas s’arrêter au raisonnement « Sherlock
Holmes ».

50% 47 %
3%
©Joel Sartor
Exemple appliqué
Mais cela ne s’arrête pas ici ! Maintenant que l’on a une nouvelle hypothèse, il faut
recommencer le processus, et de nouveau proposer des tests afin d’essayer de réfuter cette
hypothèse !

Cette dernière étape est appelle l’induction. L’ensemble de ces 3 étapes forme ce qu’on
appelle le raisonnement hypothético-déductif que l’on utilise en science.

50% 47 %
3%
©Joel Sartor
Etape 1 : abduction

Etape 2 : déduction

Etape 3 : induction

Raisonnement hypothético-déductif
Exercices

Maintenant, quelques exercices d’applications :


Q5

Multispecies incroyabilis
Q3 Q1

Triceratops Lucy

Q3
Q4

T.rex Smilodon
Q3
Bonus

Unenlagia Plesiosaurus
Q2

Limule
CORRECTION
« Comment était positionnée la queue du diplodocus ? »
N°0

A - Comme un reptile actuel, la queue


traînait au sol.
B - La queue était maintenue en l’air faisant
office de contrepoids.
« Comment était positionnée la queue du diplodocus ? »
N°0

A - Comme un reptile actuel, la queue


traînait au sol.
B - La queue était maintenue en l’air faisant
office de contrepoids.
« Comment était positionnée la queue du diplodocus ? »
N°0

Si l’on regarde la reconstruction du squelette du Diplodocus présent en Galerie, sa queue


traîne au sol à la manière d’un lézard actuel. Cependant, de nombreuses pistes fossiles de
Diplodocus ont été retrouvé et aucune ne comporte de traînée entre les empreintes de pas,
ce à quoi on pourrait s’attendre si la queue traînait au sol. Ainsi la meilleure explication à ce
jour est que la queue était maintenue en l’air faisant office de contrepoids. Cette explication
est aujourd’hui retenue car cohérents avec la position et l’emboîtement des vertèbres ainsi
que la présence de tendons partiellement ossifiés chez certains dinosaures (ex. l’Iguanodon
de la Galerie) qui serait une adaptation au maintien du poids de la queue.
« Comment était positionnée la queue du diplodocus ? »
N°0

Mais alors, pourquoi le squelette de Diplodocus en Galerie est représenté avec la queue au
sol ? Eh bien parce qu’il s’agit de la représentation qu’on avait les scientifiques à l’époque
du montage du squelette, en 1908, lorsque les dinosaures étaient globalement vu comme
« de gros lézard » et représentés comme tels. Depuis la représentation que s’en font les
scientifiques a changé mais changer le montage du squelette présent en Galerie serait bien
trop complexe et cher pour que ce soit fait. Il est cependant expliqué sur les panneaux et la
statuette qu’elle est la posture aujourd’hui acceptée. N’oubliez pas, la science aussi
évolue !
« Lucy avait-elle des poils ? »
N°1

A – Tous les primates en ont, donc sans doute


que oui
B – On n’a jamais retrouvé de poils fossilisés,
donc non
C – On n’a jamais retrouvés de poils fossilisés
sur son squelette, donc on ne sait pas
« Lucy avait-elle des poils ? »
N°1

A – Tous les primates en ont, donc sans doute


que oui
B – On n’a jamais retrouvé de poils fossilisés,
donc non
C – On n’a jamais retrouvés de poils fossilisés
sur son squelette, donc on ne sait pas
« Lucy avait-elle des poils ? »
N°1

Aucun poil fossile d’Australopithèque (dont fait partie Lucy) n’a été retrouvé à ce jour.
Cependant, tous les primates actuels possèdent des poils, ainsi que tous les mammifères
en général (bien que plus ou moins, mais par exemple on retrouve des poils chez les
dauphins au niveau de l’évent). Ainsi il semble plus raisonnable (plus parcimonieux)
d’imaginer que Lucy en avait. Cela peut se représenter très facilement : « présence de
poils » est un caractère commun à l’ensemble des mammifères actuels (c’est une
synapomorphie).

Primates
Présence de poils
Mammifères
« Lucy avait-elle des poils ? »
N°1

Considérer que Lucy avait des poils (ou tout autre mammifère fossile), n’implique aucun
évènement supplémentaire, tandis que considérer que Lucy n’en avait pas, implique qu’il y
aurait un évènement de perte des poils. Sans éléments en faveur d’un tel évènement, il n’y
a pas de raison de penser que Lucy aurait perdu ses poils. D’autant que l’absence de poils
retrouvés s’explique facilement par les processus de fossilisation : on sait via les quelques
fossiles de mammifères où des poils ont été préservés, que cela nécessite des conditions
de fossilisation très particulières et rares.

Absence de poils

Primates
Présence de poils
Mammifères
« Lucy avait-elle des poils ? »
N°1

Souvenez-vous du schéma avec les points de données recouverts par les théories (ou
non). Ici on est typiquement dans le cas d’une prédiction théorique, c’est-à-dire quelque
chose qui semble plausible mais dont on n’a pas d’observation directe permettant de le
montrer ni d’observation qui s’y oppose. Peut-être qu’un jour trouvera-t-on un squelette
d’Australopithèque avec des poils fossiles. Peut-être pas.
Prédiction théorique - Exemple du Sphinx
N°1

Un autre exemple de prédiction théorique


est celui du « Sphinx de Morgane »
(Xanthopan morgani). Selon les espèces
d’orchidées, leur « éperon » (un tube au
fond duquel se trouve le nectar) est plus
ou moins long. Durant ses recherches sur
la pollinisation des fleurs par les insectes,
Darwin avait remarqué que pour chaque
espèce orchidée, une espèce particulière
de sphinx y butinait préférentiellement
dont la taille de la trompe était adaptée et
proportionnelle à la taille de l’éperon.
Prédiction théorique - Exemple du Sphinx
N°1

En 1862, Darwin reçu un paquet de l’horticulteur James Bateman,


contenant une orchidée avec un éperon de 25 à 30 cm (Angraecum
sesquipedale). Darwin fit alors l’hypothèse qu’il devait exister un sphinx
avec une trompe de taille similaire.

Etoile de Madagascar
Angraecum sesquipedale
Prédiction théorique - Exemple du Sphinx
N°1

Ce sphinx, Xanthopan morgani, fût découvert en 1903, et


possède une trompe d’environ 40 cm !
« Les limules ont elles évolué ? »
N°2

A - Oui, elles n’ont pas changé pendant des millions


d’années, ce sont des fossiles vivants

B - Non, les limules continuent d’évoluer comme le


reste des êtres vivants
« Les limules ont elles évolué ? »
N°2

A - Oui, elles n’ont pas changé pendant des millions


d’années, ce sont des fossiles vivants

B - Non, les limules continuent d’évoluer comme le


reste des êtres vivants
« Les limules ont elles évolué ? »
N°2

Oui, comme toutes les espèces, les limules évoluent au cours du temps. L’idée que ce sont
des « fossiles vivants » vient du leur apparences très particulières et l’existence de fossiles
similaires... mais seulement de manière superficielle ! Si l’on regarde le détail des fossiles, on
se rend compte qu’il y a des différences entre les espèces fossiles et actuelles de limules.
« Les limules ont elles évolué ? »
N°2

Ici ce qui interpelle est ce petit papier présent dans la vitrine de la Galerie et disant que
les limules ont peu évolué. Tout comme la position du Diplodocus, ce texte est un vestige
de ce que l’on pensait il y a longtemps et ne représente plus du tout l’état actuel des
connaissances. Attention donc, de le remettre dans son contexte historique malgré sa
présence dans un Muséum.

Idée ancienne, qui n’est


plus d’actualité
« Bedford Level Experiment » – Terre Plate
N°2

Le « Bedford Level Experiment » est une série d’observations souvent mises en avant par
les partisans actuels de la « Terre Plate ».
La « Old Bedford River » dans le Comté de Norfolk au Royaume-Uni, est un canal de 6
miles (9,7km) totalement rectiligne. En 1838, Samuel Birley Rowbotham positionna un
petit télescope à 20cm de la surface de l’eau afin d’y observer l’éloignement d’un petit
bateau où était accroché un drapeau rouge en haut de son mât de 90 cm.

« Old Bedford River », Comté de


Samuel Birley Rowbotham
Norfolk, Royaume-Uni
« Bedford Level Experiment » – Terre Plate
N°2

De part ses observations, le bateau reste visible tout au long du canal, alors que d’après la
longueur du canal, la taille de la Terre et sa circonférence, le bateau ne devrait plus être
observable, car passant sous la ligne de mire du télescope. En faisant des calculs, il trouve
qu’au bout du canal, le bateau devrait se trouver à 3,4m sous la ligne de mire.
« Bedford Level Experiment » – Terre Plate
N°2

Pourtant le bateau est bien visible !


Il en conclu donc que la Terre est
en fait plate, ce qui expliquerait
que le bateau demeure visible.
« Bedford Level Experiment » – Terre Plate
N°2

Il publia ses observations dans un article en 1849, puis dans un livre en 1865 sous le titre
“La Terre n’est pas un globe” (Earth Not a Globe) en disant prouver que la terre est plate
et non une sphère. Y a-t-il une erreur dans les calculs ? Ou les observations seraient-
elles fausses ? Non, les observations et calculs ont été refaits par d’autres personnes en
donnant les mêmes résultats et observations.
« Bedford Level Experiment » – Terre Plate
N°2

Ces résultats et ce livre ne reçurent que peu d’attention, jusqu’en 1870 lorsque John
Hampden (un soutien de Rowbotham) fit le pari de pouvoir reproduire publiquement
l’expérience de Rowbotham, et donc de prouver que la Terre est plate. Il proposa aussi
la somme de £500 en guise de défi, à quiconque arriverait à prouver qu’il se trompe et
que la Terre est ronde.
« Bedford Level Experiment » – Terre Plate
N°2
Sir Alfred Wallace accepta le pari et démontra que le fait
que le bateau soit visible d’aussi loin malgré la
circonférence de la Terre est due au phénomène de
réfraction atmosphérique. La température de l’air
Alfred Russel Wallace variant le long de la ligne de mire, cela courbe les rayons
lumineux, et ainsi le bateau est vu plus haut qu’il ne l’est
vraiment (on peut faire la comparaison avec les mirages
dans les déserts). Ceci peut être démontré en plaçant
plusieurs bouées à la surface de l’eau le long du canal :
en les observant au télescopes, les bouées ne sont pas
alignées mais décrivent une courbe. La réfraction de l’air
ne compense pas exactement la courbe de la Terre, ce
qui n’est visible que si on observe simultanément
différent objets à différentes distances et non un. Ainsi,
Alfred Wallace remporta le pari !
Phénomène de réfraction atmosphérique
« Bedford Level Experiment » – Terre Plate
N°2

Aujourd’hui, cette expérience est souvent reprise par les


partisans de la Terre plate via le livre de Rowbotham
Alfred Russel Wallace pour « démonter » que la Terre est plate. Pris isolément
cet argument est très convaincant, car l’explication est
loin d’être intuitive. Mais il n’est convainquant que si
l’on ne tient pas compte d’autre phénomène qui ne
s’explique que par une terre ronde (ex. la variation de
position des étoiles au cours de l’année et la différence
d’étoile visible selon les hémisphère, l’ombre circulaire
de la Terre sur la Lune... etc).

Phénomène de réfraction atmosphérique


« Lequel de ces animaux est le plus féroce ? »
N°3

A – Le Tyrannosaurus rex
B – L’Unenlagia
C – Le Triceratops
« Lequel de ces animaux est le plus féroce ? »
N°3

A – Le Tyrannosaurus rex
B – L’Unenlagia
C – Le Triceratops
« Lequel de ces animaux est le plus féroce ? »
N°3

Eh bien, aucun ! Ou du moins on ne peut répondre, car pour cela il faudrait au moins
définir ce qu’on entend par férocité et avoir les moyens et un protocole pour la mesurer.
Ce qui n’est pas le cas ici. Et il est d’autant plus dur d’évaluer un comportement avec des
fossiles...
Ici certain vont être tenter de répondre car la question est compréhensible, il est facile de
s’imaginer ce que peut signifier « féroce » pour un dinosaure. Mais on peut voir que chacun
y va de sa propre interprétation pour argumenter son choix, car n’ayant aucune définition
claire ni moyen de comparer la férocité des dinosaures.

Ce qu’on veut montrer avec ce petit « piège » est qu’il faut faire attention au contexte de
l’utilisation de certains mots. Ici, il s’agirait de se demander : est-ce que « féroce » à un
sens en science ? Est-ce que j’ai les moyens de répondre avec les informations mises à
disposition ?
Raisonnement non scientifique – Pseudosciences
N°3

Ces techniques sont souvent utilisées par les « pseudosciences », c’est-à-dire des
croyances ou méthodes qui sont présentées sous des apparences scientifiques mais qui ne
parviennent pas à respecter les principes de la méthodologie scientifique. On reconnait
généralement les pseudosciences par : 1) leur argumentation débutant souvent avec une
conclusion puis cherchant des « faits » pouvant la soutenir ; 2) le fait de considérer
seulement une partie des faits (ex. Bedford Level Experiment comme argument en faveur
de la Terre Plate, dont on ne tient pas compte de la démonstration de Wallace ou d’autres
observations ne s’expliquant que part une Terre sphérique) ; 3) l’utilisation d’un jargon
mal défini, évasif et/ou mauvais usage de termes scientifique (comme précédemment) ; 4)
des expériences non-reproductible, impossible à tester ; 5) l’absence de sources appuyant
ce qui est énoncé.

Pseudoscience : tout système de croyance ou de méthodes qui est présenté


sous des apparences scientifiques mais qui ne parvient pas à respecter les
principes de la méthodologie scientifique
Raisonnement non scientifique – Pseudosciences
N°3
Prenons le texte suivant en exemple (le contexte et la source sont
volontairement non renseignées pour le moment) :

“De nombreux experts ont mentionné que la découverte d’une telle


quantité de fossiles dans une seule zone, par seulement quelques individus
fortement investis, s’oppose aux lois de la probabilité et rend crédibles de
probables contrefaçons ou des efforts d’implantation localisés”
Raisonnement non scientifique – Pseudosciences
N°3
Qui ? Sources ?

“De nombreux experts ont mentionné que la découverte d’une telle


quantité de fossiles dans une seule zone, par seulement quelques individus
fortement investis, s’oppose aux lois de la probabilité et rend crédibles de
probables contrefaçons ou des efforts d’implantation localisés”

Lesquelles ? En quoi ? Pas d’autres explications ?

Sans plus d’élément le texte est compréhensible, et semble même plausible. Mais si l’on
considère que ce texte est présenté comme une démonstration scientifique de quelque
chose, c’est plus problématique. On peut se demander alors, qui sont ces « nombreux
experts » ? Dans un document scientifique, il y aurait au moins une source et les noms des
personnes, or ici non. De même, quelles sont ces « lois de la probabilité » ? Sans cela, on ne
peut comprendre en quoi une « telle quantité de fossiles dans une seule zone » s’y oppose.
Et de même, est-ce qu’une concentration de fossile considéré comme improbable, ne peut
s’expliquer que par « de probables contrefaçons ou des efforts d’implantation localisés » ?
Improbable, ne veut pas dire impossible après tout. Comme « rend crédible » ne veut pas
dire que c’est ce qui s’est passé.
Raisonnement non scientifique – Pseudosciences
N°3

Ce texte provient d’un livre intitulé « The Flat Earth Conspirancy » (« Le complot de la Terre
Plate »), qui contrairement à ce qu’indique son titre, cherche à « démontrer » que la Terre
est Plate et – entre autres – que les fossiles de dinosaures sont artificiels.

Eric Dubay (auteur)

“I'm a 34 year-old American living in Thailand


teaching Yoga and Wing Chun […]
« Quelle était la fonction des “dents de sabre” de Smilodon ?»
N°4

A – Les mâles les utilisaient pour se battre entre eux


dans des combats non létaux pour les femelles. Des
traces de micro-usures taphonomiques sur les faces
labiales tendent à montrer que les mâles les
entrechoquaient lors de joutes intraspécifiques.
D’où le terme “dents-de-sabres”, car utilisées
comme des épées de duels.

B – Darwin (grand évolutionniste, qui a fondé la


théorie de l’évolution par sélection naturelle) a
proposé que les longues dents avait été
sélectionnés pour aider à grimper dans les arbres.
Lorsqu’un Smilodon avait tué une proie, il montait
dans un arbre pour éviter que d’autres prédateur lui
volent sa proie (comme ce que font beaucoup de
félins actuels). Les proies pouvant être très lourde,
pouvoir planter momentanément ses dents dans le
tronc en montant permettait de réduire l’effort.
« Quelle était la fonction des “dents de sabre” de Smilodon ?»
N°4

A – Les mâles les utilisaient pour se battre entre eux


dans des combats non létaux pour les femelles. Des
traces de micro-usures taphonomiques sur les faces
labiales tendent à montrer que les mâles les
entrechoquaient lors de joutes intraspécifiques.
D’où le terme “dents-de-sabres”, car utilisées
comme des épées de duels.

B – Darwin (grand évolutionniste, qui a fondé la


théorie de l’évolution par sélection naturelle) a
proposé que les longues dents avait été
sélectionnés pour aider à grimper dans les arbres.
Lorsqu’un Smilodon avait tué une proie, il montait
dans un arbre pour éviter que d’autres prédateur lui
volent sa proie (comme ce que font beaucoup de
félins actuels). Les proies pouvant être très lourde,
pouvoir planter momentanément ses dents dans le
tronc en montant permettait de réduire l’effort.
« Quelle était la fonction des “dents de sabre” de Smilodon ?»
N°4
Là aussi, aucune réponse n’est valide ! La première proposition consiste à compiler plein de
termes complexe pour donner une illusion de cohérence. Tout en terminant par une phrase
simple, compréhensible qui semble être une conclusion logique de ce qui est énoncé juste
avant. Qui a vraiment compris ce qui était dit ici ?
Tandis que la deuxième vise à utiliser la référence qu’est Darwin : « si c’est Darwin qui l’a dit,
alors cela doit être vrai ». C’est ce qu’on appelle un argument d’autorité. Mais ce n’est pas
parce que Darwin a dit quelque chose que c’est forcément vrai. Et surtout, encore faut-il qu’il
est vraiment dit ça, ce qui n’est pas le cas ;)
De plus, le deuxième artifice est qu’en présentant deux choix, on se dit qu’au moins un doit
être bon et permet de faire facilement oublier que la fonction la plus plausible pour des
dents... est d’être utilisées pour mordre.
Argument d’autorité (moisissure argumentative n°17)
N°4

Un exemple d’utilisation abusive de son autorité est le cas du Pr Luc Montagnier. Celui-ci a
reçu le prix Nobel de physiologie ou médecine en 2008 avec Françoise Barré-Sinoussi pour la
co-découverte du virus du SIDA (en tant que responsable d’équipe). Depuis, il abuse de
l’autorité de sa profession et de ce prix pour promouvoir plusieurs « thèses » qui n’ont
pourtant aucune preuve et sont aujourd’hui considérés comme fausse. Par exemple,
l’existence de la « mémoire de l’eau », qui serait la capacité de l’eau à conserver une
« empreinte » des éléments avec lesquels elle a été en contact.
Cette hypothèse a été proposé par Jacques Benveniste mais les
résultats sur lesquels il se base serait dû à un artefact
expérimental ou à une fraude. En tout cas la reproduction des
expériences de Benveniste n’ont jamais redonné les résultats de
ce dernier (non reproductibilité des résultats). Quand à Luc
Montagnier, il prétend avoir pu téléporter une molécule d’ADN
entre la France et l’Italie en se basant sur cette mémoire de l’eau
(là aussi, l’expérience est non reproductible). Si cela peut faire
sourire, ce comportement peut être dangereux lorsqu’il prend
des positions « anti-vaccins » ou déclarant que les antioxydants
présents dans la papaye suffisent pour guérir du cancer.
« A quel groupe Multispecies incroyabilis est-il apparenté ? »
N°5

A – Aux mammifères, du fait de la ressemblance de la cage thoracique


B – Aux squamates (lézards), du fait de la ressemblance du crâne
C – Aux oiseaux, du fait de la ressemblance des pattes
D – Il n’est apparenté à aucun de ces groupes
« A quel groupe Multispecies incroyabilis est-il apparenté ? »
N°5

A – Aux mammifères, du fait de la ressemblance de la cage thoracique


B – Aux squamates (lézards), du fait de la ressemblance du crâne
C – Aux oiseaux, du fait de la ressemblance des pattes
D – Il n’est apparenté à aucun de ces groupes
« A quel groupe Multispecies incroyabilis est-il apparenté ? »
N°5

Multispecies incroyabilis n’est apparenté à aucun de ces groupes car étant... une chimère !
C’est-à-dire un squelette créé ici en assemblant les parties de différents squelettes. Le
crâne est celui d’un lézard (Ouroborus cataphractus), la cage thoracique est celle d’un lapin
et les pattes, celles d’un oiseau.
« A quel groupe Multispecies incroyabilis est-il apparenté ? »
N°5

Ici cette chimère se veut être une blague, que l’on peut reconnaître par le nom de
l’animal : Multispecies incroyabilis signifie littéralement « plusieurs espèces incroyables ».
Cependant il est arrivé que des chimères ait été créé dans le but de tromper les gens...
Fraude scientifique – Homme de Piltdown
N°5

C’est le cas de « l’homme de Piltdown », un crâne découvert en 1899 par Charles Dawson
(un archéologue et paléontologue amateur) et décrit comme Eoanthropus dawsoni en 1912
par Arthur Smith Woodward, président de la Société de géologie de Londres et
conservateur du département d'histoire naturelle au Musée d'histoire naturelle de
Londres.

Découvert en 1899 par Charles Dawson et décrit comme Eoanthropus en 1912


Fraude scientifique – Homme de Piltdown
N°5

Ce crâne fascine, car il présente à la fois des caractères humains par sa boîte crânienne
mais aussi des caractères simiens par sa mandibule et ses dents. Ainsi il est présenté
comme « le chaînon manquant entre l’Homme et le Singe », qui démontrerait la parenté
entre les primates et l’Homme.

Crâne semblable à un être humain


anatomiquement moderne

Mandibule semblable à un singe


avec molaires bien usées

Découvert en 1899 par Charles Dawson et décrit comme Eoanthropus en 1912


Fraude scientifique – Homme de Piltdown
N°5

Cependant il s’avéra que ce crâne était une chimère, composé de reste d’une boîte
crânienne humaine datée du Moyen-âge, d’une mandibule d’Orang-outan et dents de
chimpanzé limées.
Moyen-Âge

Crâne d’humain

Mandibule d’Orang-outan et dents


de chimpanzé limées

500 ans maximum

Découvert en 1899 par Charles Dawson et décrit comme Eoanthropus en 1912


« Monstre du Loch Ness : on a aucune preuve de son existence, ni de son
Bonus absence... »

A – L’absence de preuve, n’est pas preuve d’absence, donc son existence est crédible
B – Pas de preuves de son existence, donc pas de raison de penser qu’il existe
« Monstre du Loch Ness : on a aucune preuve de son existence, ni de son
Bonus absence... »

A – L’absence de preuve, n’est pas preuve d’absence, donc son existence est crédible
B – Pas de preuves de son existence, donc pas de raison de penser qu’il existe
« Monstre du Loch Ness : on a aucune preuve de son existence, ni de son
Bonus absence... »

On a aucune preuve de l’existence du Monstre du Loch Ness donc aucune raison de penser
qu’il existe. Naturellement l’absence de preuve, n’est pas preuve d’absence, mais cela ne
rend pas en conséquence l’existence de quelque chose crédible !
Appel à l’ignorance (moisissure argumentative n°5)
Bonus

Ce procédé est ce qu’on appelle un « appel à l’ignorance », un procédé qui consiste à dire
qu'une proposition est vraie parce qu'elle n'a pas été démontrée fausse. Cet argument est
magnifiquement utilisé par Raël (fondateur et chef du mouvement raëlien, reconnu comme
une secte) dit avoir été enlevé par les extra-terrestres et disait à ses détracteurs qu’ils ne
pouvaient prouver qu’il avait tort. Cependant, cela ne renforce pas son propos, surtout que
c’est à celui qui avance quelque chose de prouver son exactitude, et ce d’autant plus si ce
qui est avancé est extraordinaire.
Il est impossible de prouver que je n’ai
pas été enlevé par des extraterrestres.
Donc j’ai été enlevé par des
extraterrestres.
Conclusions

Revenons à notre point de départ. Nous avons vu ensemble ce qui fait qu’une science est
Science via ses principes et ses objectifs. Et pourquoi est-ce important de savoir ça ? Et
quel lien avec l’esprit critique ?
Les arguments scientifiques sont souvent utilisés pour justifier une position car font
office d’argument de poids, qu’on ne peut remettre en question si vous n’êtes pas
légitime dans la discipline scientifique (ex. « c’est prouvé scientifiquement » ...). Et
comme nous l’avons vu il est facile de détourner un propos scientifique, que ce soit de
façon intentionnel ou non-intentionnelle (par défaut de connaissance), d’utiliser des
arguments fallacieux ou des biais de raisonnement. Malheureusement ces situations sont
fréquentes et peuvent avoir de lourdes conséquences (ex. débat sur la vaccination).
Notamment avec internet où l’on peut trouver le meilleur, comme pour le pire (ex. les
théories du complot, pseudosciences...).
Conclusions

Cependant il ne s’agit pas non plus de rejeter d’office tout ce qui nous parait un tant soit
peu étonnant ! Beaucoup phénomènes sont encore inexpliqués. L’étonnant et le
mystérieux se trouvent partout dès que l’on cherche un peu, aussi bien aux confins de
l’Univers qu’a deux pas de chez nous (ex. il y a des phénomènes météorologiques encore
inexpliqués) !
Et donc pour être en mesure de reconnaître ce qui est vraiment une explication
scientifique (ou un phénomène encore non expliqué par la science) de ce qui est une
utilisation abusive des sciences, il est important de savoir comme fonctionne la Science !
Mais aussi de rester curieux et de garder un esprit critique à ce que l’on peut voir ;)

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