RHEOLOGIE
RHEOLOGIE
RHEOLOGIE
Introduction et historique
II. Propriétés des matériaux
III. Subdivision des matériaux
IV. Les grandes classes des céramiques
i. Les produits céramiques obtenus par cuisson et frittage
i. Paramètre de frittage
ii. Différents types de frittage
iii. Les produits céramiques obtenus par frittage
A. Le système silice /alumine
A. Les systèmes réfractaires basiques
B. Les réfractaires spéciaux
C. La réfractaire électro-fondue
D. Les spinelles
E. Les métaux réfractaires
iv. Les produits céramiques obtenus par fusion
1. Les verres
1. Les vitrocéramiques
I- INTRODUCTION
HISTOIRE DE LA SCIENCE DES MATÉRIAUX
L'homme se sert de matériaux depuis qu'il construit son habitat, ses outils, ses
armes et ses bijoux. Bref, depuis qu'il est homme. Sa capacité à créer des
matériaux utiles, plus efficaces pour les tâches journalières constitue depuis
toujours un avantage social important et une source de puissance et de maîtrise
de son milieu. C'est pourquoi, de tout temps, les hommes qui savaient créer des
matériaux nouveaux à partir de matières banales jouirent d'un grand prestige.
Pourtant on considère généralement que la science des matériaux ne date que du
début du XXe siècle. C'est pourquoi je voudrais évoquer rapidement quelques
grandes étapes de l'histoire des matériaux et les obstacles et les freins à
l'émergence d'une véritable science des matériaux et ce qui a changé avec
l'apparition de celle-ci.
Les philosophes grecs furent probablement les premiers à émettre l'hypothèse de
l'existence à un niveau microscopique de structures responsables des propriétés
des matériaux. C'est ainsi qu'on attribue généralement à Démocrite le mérite
d'avoir émis l'hypothèse atomiste. Mais il faut reconnaître que cette hypothèse
était purement spéculative et consistait simplement à avancer l'idée de l'existence
d'une quantité minimale d'un matériau présentant toutes ses propriétés
macroscopiques. Il n'existait, en effet, aucun moyen expérimental de caractériser
ces atomes ni qualitativement ni du point de vue de leurs dimensions, poids et
constitution.
Les spécialistes des matériaux de l'époque n'avaient d'ailleurs que faire du
concept d'atomisme. Ils étaient, comme pratiquement tous leurs successeurs,
essentiellement pragmatiques et possédaient ce qu'on peut encore aujourd'hui
appeler le génie de la matière : une sorte d'empathie qui leur permettait de
pressentir les comportements de la matière lorsqu'elle est soumise à différents
traitements. Les premiers à provoquer l'admiration de leurs concitoyens furent
probablement ceux
qui avaient la responsabilité et le grand honneur de réaliser des objets en or,
argent ou cuivre. Ces objets très prisés pour leur beauté et leur rareté s'obtenaient
par martelage à chaud de fragments de ces métaux qui existaient à l'état natif.
Dès les années 6000 av. J.-C. se développèrent des technologies très élaborées
pour la fabrication de bijoux puis d'armes à partir du moment où furent connus
les alliages de cuivre que constituent les bronzes. Bien entendu les objets ainsi
élaborés étaient exclusivement réservés aux puissants de l'époque. Cette proto-
industrie disparut lorsque furent épuisées les sources de ces métaux nobles qui
devaient à leur résistance à l'oxydation et plus généralement aux dégradations
chimiques le fait qu'ils existent à l'état de pépites. Les pépites d'or, d'argent et de
cuivre ont pratiquement disparu aujourd'hui et ne peuvent pratiquement
se voir que dans les musées. C'est donc surtout à la suite de la pénurie de ces
métaux que naquit l'intérêt pour le fer qui se présentait sous la forme de minerais
très abondants. L'émergence de la métallurgie du fer fut donc un substitut à une
technologie très développée qui n'était pas simplement transposable aux
traitements des minerais. Il fallut donc attendre longtemps avant que les
forgerons puissent conquérir leur statut prestigieux. J'y reviendrai plus loin.
Les premiers artisans à provoquer l'admiration populaire furent probablement
les potiers, qui savaient transformer de la boue informe en un matériau nouveau
aux propriétés totalement différentes. Leurs technologies furent très élaborées
puisqu'ils savaient réaliser des poteries aux propriétés très variables, comme par
exemple des récipients poreux permettant par évaporation de l'eau ou des liquides
exsudés le rafraîchissement des produits stockés. Bien entendu les verriers furent
à plus forte raison admirés puisqu'en chauffant de la terre opaque avec de la
cendre ils fabriquaient un matériau entièrement nouveau, transparent, dur et
compact et transformable à volonté, par simple chauffage. Mais les artisans les
plus prestigieux furent sans conteste les forgerons qui parvenaient par le
martelage et le feu à fabriquer à partir d'une poudre banale une pâte malléable à
haute température qui devenait dure et très résistante au refroidissement. Dans
toutes les civilisations les forgerons étaient très considérés et souvent craints
comme des génies ou des magiciens. Rappelons simplement que Vulcain avait un
statut de demi-dieu. Les plus admirés étaient ceux qui surent réaliser des épées
mythiques exceptionnelles. Ces épées qui présentaient les qualités que
connaissent aujourd'hui nos couteaux et objets en acier étaient très rares à
l'époque car il fallait au forgeron une maîtrise exceptionnelle du maniement du
feu et du martelage. L'un des dogmes les mieux établis de l'époque était celui du
feu qui ne pouvait être que purificateur. C'est pourquoi le forgeron pouvait
espérer purifier la masse de fer qu'il travaillait en la chauffant longuement. Nous
savons aujourd'hui qu'en chauffant longuement sa pâte il la rendait plus ductile
mais qu'il fabriquait un produit de plus en plus cassant parce qu'il absorbait par
le chauffage de plus en plus de carbone, produisant ainsi une fonte dont les
propriétés s'écartaient de plus en plus de celles de l'acier visé. Il convient de noter
ici que, contrairement à une opinion très répandue, même parmi les guides
touristiques de champs de bataille, les épées de bronze étaient très généralement,
à traite -Une autre étape importante, mais d'une certaine façon désolante, fut
celle des alchimistes du 16e siècle qui rêvaient de transmuter la matière en
associant de toutes les façons possibles les éléments connus à l'époque.
Certains de ces alchimistes comme PARACELSE étaient de véritables génies des
matériaux. C'est ainsi que Paracelse fut le premier à proposer une classification
des matériaux dans trois catégories symbolisées par le sel, le soufre et le mercure
dont nous savons aujourd'hui qu'ils correspondent aux trois types de liaisons
chimiques : ionique, covalente et métallique.
L'alchimie resta dans l'impasse à cause de l'absence de sources d'énergie
adéquates et par la lourdeur des dogmes omniprésents de l'époque. On peut
remarquer, ici, que les transmutations peuvent aujourd'hui se réaliser facilement.
Les spécialistes de l'évolution insistent de plus en plus sur le fait que celle-ci se
fait par sauts quantiques. Ces sauts doivent en particulier permettre d'échapper
aux dogmes et aux idées reçues. C'est peut-être la raison pour laquelle la
créativité est plus développée chez les chercheurs jeunes qui sont libres des
entraves que constituent pour leurs aînés l'ensemble des dogmes qui ont souvent
inconsciemment structuré leurs connaissances et leur expérience. Ces mêmes
spécialistes insistent aussi sur le fait que l'évolution des connaissances ne devrait
pas se faire indépendamment de celles de la conscience. C'est pourquoi l'on peut
dire que plus que jamais, « Science sans conscience n'est que ruine de l'âme ».
C'est donc avec une certaine réserve qu'il convient de se féliciter de cette réussite
remarquable et très prometteuse de la science des matériaux car c'est elle aussi
qui nous donne accès aux modifications génétiques et aux clonages, permettant
aux chercheurs d'endosser une nouvelle fois les habits de l'apprenti sorcier.
Définition d’un matériau
Un matériau désigne toute matière utilisée pour réaliser un objet au sens large.
Ce dernier est souvent une pièce d'un sous-ensemble. C'est donc une matière de
base sélectionnée en raison de propriétés particulières et mise en œuvre en vue
d'un usage spécifique. La nature chimique, la forme physique (phases en
présence, granulométrie et forme des particules, par exemple), l'état de surface
des différentes matières premières, qui sont à la base des matériaux, leur
confèrent des propriétés particulières. On distingue ainsi quatre grandes familles
de matériaux. En science des matériaux, par exemple, « matériau » est un terme
générique employé dans le sens de matière, substance, produit, solide, corps,
structure, liquide, fluide, échantillon, éprouvette, etc., et désignant notamment
l'eau, l'air, et le sable (dans des tableaux de caractéristiques) ; un matériau
viscoélastique est souvent qualifié de « fluide à mémoire ».
La classification de matériaux en solides, liquides, semi-solides, etc., est primitive
et parfois non valable. En effet, en rhéologie, il est possible d'observer un
comportement de type liquide dans un matériau solide et un comportement de type
solide dans un matériau liquide (viscoélasticité, seuil d'écoulement).
Il ne faut pas confondre le matériel (matériels) qui est un objet façonné ou
fabriqué par l'homme et les matériaux (matériau) qui servent à fabriquer cet
objet.
Des exemples de matériaux peuvent inclure : cuir, bois, liège (pour isolation de
machines…), papier, carton, chaux, sable, verre, céramique, matière plastique,
nylon, plexiglas, polymère, élastomère, métal,
Exemples
Alliage, acier, béton, pierre, brique, carreaux de plâtre, colorant, pigment,
médicament, minéral, cire, et explosif.
II- Propriétés des matériaux
.
IV-Les grandes classes des céramiques
Définition :
Les céramiques sont définies selon le Larousse comme étant « Art de fabriquer
les poteries, fondé sur la propriété des argiles de donner avec l’eau une pâte
plastique, facile à façonner, devenant dure, solide et inaltérable après cuisson ».
La société américaine ASTM (American Society for Testing and Materials) définit
une céramique comme : « un article ayant un corps vitrifié ou non, de structure
cristalline ou partiellement cristalline, ou de verre, dont le corps est formé de
substances essentiellement inorganiques et non métalliques, et qui est formé par
une masse en fusion qui se solidifie en se refroidissant, ou qui est formé et porté
à maturité, en même temps ou ultérieurement, par l'action de la chaleur. » Les
céramiques sont des matériaux inorganiques, non métalliques, nécessitant de
hautes températures lors de leur fabrication. Il s'agit en général d'oxydes
métalliques, et plus généralement de métaux oxydés, mais pas uniquement. Les
céramiques ont en général une structure cristalline, parfois associée à une phase
amorphe. Lorsque la majorité est amorphe, on parle de vitrocéramique ; lorsque
la totalité est amorphe, on parle du verre.
Généralités
Le terme céramique a pour origine le mot grec keramikos, qui fait référence à la
poterie et à la « terre brûlée ». Les céramiques constituent une gamme très
étendue de matériaux non métalliques. Elles sont toutes élaborées par des
procédés thermiques et incluent de nombreux silicates et oxydes ; beaucoup ont
pour origine les argiles naturelles analogues à celles qui servent à la fabrication
de tuiles et de briques pour le bâtiment, argiles qui sont durcies par chauffage.
Les constituants principaux sont les argiles et les aluminosilicates provenant des
feldspaths. Aujourd'hui la gamme de matières premières est beaucoup plus
étendue et elle aboutit, via la poterie et la céramique d'art, à des produits
industriels très élaborés. La structure moléculaire des céramiques est parmi les
plus complexes de toutes celles du monde minéral. Les liaisons entre les atomes,
de type covalent ou ionique, sont très fortes. En conséquence, du point de vue de
la dureté, de la résistance thermique ou mécanique, les céramiques montrent une
nette supériorité par rapport à la plupart des matériaux métalliques.
Les céramiques possèdent trois avantages importants par rapport à d'autres
matériaux concurrents : les matières premières utilisées pour leur fabrication
sont relativement disponibles et peu onéreuses, elles sont peu denses et résistent
à des températures très élevées, là où la plupart des métaux perdent leur
résistance, enfin elles ont des propriétés optiques, électriques, chimiques,
magnétiques, thermiques, etc. qui les rendent irremplaçables dans de nombreuses
industries.
En revanche, elles présentent un défaut très important, qui est leur plus ou moins
grande fragilité ; cependant celle-ci est due avant tout à des défauts de structure
ou à des impuretés dans les réseaux moléculaires et on les rend plus résistances
en améliorant la pureté des matériaux de base et en maîtrisant mieux les
processus de fabrication.
En ce qui concerne les propriétés mécaniques, les céramiques sont caractérisées
par l’absence de plasticité (elles ont un comportement fragile), une dureté et une
rigidité élevées, une faible résistance à la traction et une bonne résistance à la
compression.
Aspects historiques
L'art de fabriquer des poteries en modelant et en cuisant l'argile a été pratiqué
par les civilisations les plus anciennes, et d'ailleurs l'examen des objets en terre
cuite relevés au cours des fouilles est l'un des meilleurs outils dont disposent les
archéologues. La poterie remonte à au moins 15.000 ans avant notre ère ; elle est
devenue une industrie en Égypte depuis -5.000 ans et l'usage du kaolin est avéré
en Chine depuis -4.000 ans au moins.
Le domaine des céramiques est traditionnellement lié à ceux des verres et des
ciments. De façon semblable, la fabrication de verres à base de silicates est
également très ancienne. Les verres naturels tels que l'obsidienne ont été utilisés
depuis l'âge de pierre et les premières vitres ont été fabriquées vers -12.000 ans.
Au contraire, l'industrie du ciment est bien plus récente. Les Égyptiens avaient
utilisé le calcaire calciné, autrement dit la chaux, pour fabriquer des mortiers ;
plus tard, les Romains combinèrent la chaux avec les cendres volcaniques pour
obtenir un véritable ciment hydraulique. L'industrie des ciments, telle que nous la
connaissons, ne date guère qu’un siècle.
Quelques données économiques sur le marché des céramiques
Le génie civil consomme plus de 80 % du marché total des céramiques. En Europe
à titre d’exemple est de l’ordre de 30 milliards d’euros/an. Les secteurs les plus
importants (Figure II.1) sont l’industrie des carreaux de revêtement et de dallage
(39 %), les tuiles et briques (24 %), les réfractaires
(12 %), les céramiques techniques (10 %), les sanitaires (8 %), la vaisselle et
l’ornementation (6 %).
La plus grande partie de la production a lieu en Allemagne, Grande-Bretagne,
Espagne et en Italie
Figure II.1 Répartition en chiffre d’affaires des céramiques en Europe par secteur.
[Source: rapport ECORYS « FWC Sector Competitiveness Studies Competitiveness of the Ceramics
Sector » 2008]
des températures comprises entre environ 300 et 500 °C. L'eau enfermée
l’intérieur de la structure d'un minéral argileux (« eau cristalline ») se libère
généralement à des températures comprises entre 500 et 650 °C, tandis que les
carbonates comme la calcite et la dolomite se dissocient lors de la libération du
dioxyde de carbone dans une plage de températures de 750 à
950 °C.
En ce qui concerne le développement des propriétés céramiques, les principales
modifications sont la décomposition de la structure réticulée des minéraux
argileux d'origine, suivie de la formation de nouveaux composés cristallins et de
phases vitreuses. La température à laquelle se produit la vitrification (formation
de verre) varie selon la structure minéralogique de l'argile. Cette vitrification
commence généralement à environ 900 °C et se termine à environ 1050 °C (pour
de nombreuses argiles de briqueterie) ou à environ 1100 °C dans le cas des
argiles plus réfractaires.
Lors de la phase de vitrification de la cuisson des céramiques, de nombreux
minéraux non argileux tels que le quartz, les oxydes de fer, les composés à base
de chaux et les bases (oxydes de sodium et de potassium) sont enfermés dans la
pâte cuite. On assiste à un certain degré de frittage et de solution solide, ainsi
qu'à des réactions eutectiques au niveau de la jonction entre les grains minéraux
et les phases de fusion.
Les produits non argileux tels que certains produits réfractaires dépendent
également des phases de frittage, de vitrification ou de recristallisation, mais dans
la plupart des cas il faut des températures beaucoup plus élevées pour obtenir les
propriétés souhaitées. Sur la figure ci-après sont présentées les plages de
températures de maturation des différents groupes de produits Les températures
nécessaires à la cuisson sont atteintes principalement par combustion de gaz
naturel et de fioul. Dans certains cas, on emploie également des combustibles
solides, du biogaz/de la biomasse et de l'énergie électrique pour produire de la
chaleur.
Frittage
La métallurgie des poudres est aussi ancienne que l’art des potiers et des
céramistes. Cependant, ce qui n’était que techniques ancestrales purement
empiriques s’est transformé en une discipline scientifique dans les années 1930,
dès qu’on a commencé à comprendre les phénomènes observés. Cette
compréhension est d’autant plus nécessaire que les techniques relevant de la
métallurgie des poudres présentent un grand intérêt pour certaines fabrications
industrielles : préparation de céramiques et de métaux réfractaires, de pièces
mécaniques structurales, de coussinets, de filtres, de barrières de diffusion, de
combustibles nucléaires.
Méthodes mécaniques
Les méthodes mécaniques s’appliquent essentiellement aux poudres métalliques.
La plus utilisée est le broyage à l’aide d’appareils à marteaux ou à boulets. Si le
métal est fragile, il est aisément brisé en petits granules. Les temps de broyage
sont généralement compris entre une et cent heures au plus. Si le métal est ductile,
Les métaux liquides peuvent être dispersés en fines gouttelettes qui sont ensuite
solidifiées rapidement dans l’air ou dans l’eau. Dans la plupart des méthodes
utilisées, un flux de métal liquide est soumis à un jet d’air (ou d’eau) qui refroidit
ou gèle les gouttes de métal. Une autre méthode consiste à faire tomber le jet de
métal fondu sur un disque rotatif qui est simultanément refroidi par de l’air ou de
l’eau. Ces procédés, appelés atomisation, sont applicables à n’importe quel métal
ou alliage qui peut être facilement fondu.
Méthodes chimiques
Les méthodes chimiques sont utilisables pour un grand nombre de métaux. La
plus employée est la réduction d’un composé (généralement un oxyde, plus
rarement un sulfure ou un chlorure) par un agent chimique (gaz, liquide ou
solide) qui fractionne le composé en métal à l’état de fins granules et en un sous-
produit qui peut être éliminé. Si le composé métallique initial est un solide, la
dimension des granules du métal résultant dépend fortement de la morphologie
du composé de départ. Quand le sous-produit de la réduction est gazeux, son
élimination s’effectue directement par le gaz porteur ou à l’aide d’une installation
à vide. La réduction de l’oxyde de cuivre par l’hydrogène (à 350 0C) en cuivre
métallique et vapeur d’eau en est un exemple. Le sous-produit peut être aussi un
solide ou un liquide qui se solidifie au cours du refroidissement depuis la
Une autre méthode chimique largement utilisée est l’électrolyse d’une solution
liquide d’un sel du métal désiré. Ce procédé est similaire à l’électrodéposition,
mais les conditions de courant et de température sont ajustées de façon à produire
un dépôt métallique qui puisse être gratté ou broyé (ou les deux à la fois) pour
obtenir la poudre : les poudres de nickel, de cuivre et de fer sont souvent obtenues
par ce procédé. Les poudres de titane, de zirconium et d’uranium sont préparées
par électrolyse ignée des chlorures fondus.
Une autre méthode également très employée est la décomposition des complexes
carbonylés de métaux comme le fer et le nickel. Pour obtenir des poudres de fer
par ce procédé, on réduit tout d’abord l’oxyde à basse température ; le fer réduit
est ensuite traité par l’oxyde de carbone sous une pression de 4 à 15 mégapascals
entre 100 et 200 0C. Le fer-carbonyle Fe(CO)5 obtenu est condensé par
refroidissement, puis dissocié thermiquement. En jouant sur les conditions de la
dissociation, on peut régler la finesse de la poudre. Le tableau 1 rassemble
certains procédés utilisés pour obtenir ces poudres.
Les méthodes chimiques sont aussi employées dans le cas des oxydes. Par
exemple, les poudres de bioxyde d’uranium sont obtenues par réduction à basse
température des oxydes UO3 ou U3O8 provenant eux-mêmes de la calcination
d’un uranate d’ammonium. Un autre oxyde, la zircone, est très utilisé en raison
de ses propriétés réfractaires ; il est surtout employé à l’état stabilisé en phase
cubique par des additions de chaux ou de magnésie. Étant donné la faible
réactivité, même à haute température, des oxydes réfractaires cristallisés, on ne
mélange pas les poudres par broyage mécanique, mais on prépare la zircone
Théorie du frittage
Le but du frittage est d’obtenir à partir des poudres un solide plus ou moins dense
sans passer par l’état liquide (frittage d’une poudre de nature donnée), ou en
maintenant à l’état solide au moins un des constituants du système (frittage en
phase liquide d’un mélange de poudres). Dans le cas d’un frittage en phase solide,
l’écart entre la température de traitement et la température de fusion est le plus
souvent supérieur à 0,25 fois cette dernière. Le phénomène du frittage est
influencé par de nombreux facteurs : caractéristiques propres des poudres
(morphologie, dimensions, pureté...), conditions du traitement thermique
(température, durée, pression...) et atmosphère de traitement (vide, atmosphères
protectrices diverses...).
3. Technologie du frittage
Les procédés utilisés peuvent être divisés en trois groupes : ceux qui
correspondent aux métaux ductiles et à points de fusion relativement
bas, tels l’argent, le cuivre et le fer ; ceux qui correspondent aux métaux
réfractaires, tel le tungstène, le molybdène et le titane ; et ceux qui
concernent la préparation de matériaux divers, tels les carbures (cf.
TUNGSTÈNE), les nitrures, les oxydes, etc.
A-Métaux ductiles
La préparation commence par le mélange des poudres avec un liant solide, tel le
stéarate de zinc ; ce liant facilite le compactage et réduit le frottement entre
granules de poudres ; on ajoute aussi parfois un lubrifiant pour réduire l’usure
des outillages.
B-Métaux réfractaires
D-Frittage de l’alumine
Les deux modes de frittage, avec et sans compression, ont été utilisés pour
l’alumine. Les résultats obtenus par frittage naturel montrent que le mécanisme
essentiel correspond à la diffusion en volume. Des additions de tungstène et de
molybdène lors du frittage dans une atmosphère humide modifient ce mécanisme
: ces métaux sont aisément oxydés par la vapeur d’eau, et les oxydes formés
donnent naissance avec l’alumine à un eutectique qui fond à basse température ;
le frittage se produit alors en présence d’une phase liquide. En outre, une addition
limitée (1 p. 100) de magnésie (MgO) inhibe le grossissement des grains et
favorise la densification.
Au cours du frittage sous charge, les mécanismes mis en jeu semblent plus
complexes : le glissement relatif des particules, la fragmentation, la déformation
plastique et la diffusion peuvent en effet intervenir simultanément ou
successivement. Il semble que la diffusion de l’oxygène soit le processus qui
contrôle la cinétique de frittage, bien que les coefficients de diffusion calculés à
partir des essais de frittage ne soient pas toujours en accord avec ceux qui sont
déterminés directement à partir des expériences de diffusion.
On peut classer les céramiques selon leur application, selon leur mode
d'élaboration et la forme finale et selon leur composition chimique :
Les vitrocéramiques
Les produits céramiques prennent une part importante dans le domaine de génie
civil, car, suivant leur mode de fabrication, ils ont des propriétés variées, bien
différentes les unes des autres. A la base de tous les procédés de fabrication, il y
a l'argile, qui, mélangée à l'eau, donne une pâte dont la propriété est de durcir à
la chaleur. En faisant varier les différents composants de la pâte, la quantité d'eau
et le degré de chaleur, on modifie les caractéristiques du matériau, qui devient
plus ou moins dur, plus ou moins poreux, etc.
2-La brique
La brique d'argile est l'un des plus anciens matériaux de construction connus.
Servit-elle à édifier la tour de Babel il y a 12 000 ans ? La question reste posée,
mais la brique servit en tout cas pour construire Babylone 3 000 ans avant Jésus-
Christ, puis les ouvrages colossaux des
Romains, la Grande Muraille de Chine et certaines cathédrales (Lubeck, Albi).
Bien utilisée, elle défie les siècles et les intempéries. De nos jours, la fabrication
en est entièrement mécanisée : traitement de la pâte (autrefois, les ouvriers
piétinaient l'argile humide), façonnage, séchage (il durait jadis près de deux ans)
et cuisson.
Les fours modernes peuvent traiter jusqu'à trois millions de briques à la fois, à
une température de 900 à 1000 °C, 1250 °C pour les briques vernissées. Parfois,
la présence de sel dans l'atmosphère de cuisson confère aux produits une légère
glaçure. La brique bien cuite est lisse d'aspect et rend un son clair ; la brique mal
cuite est friable et rend un son sourd.
3-Les faïences
Les faïences sont des terres cuites recouvertes en surface d'un émail qui les rend
imperméables aux liquides. La fabrication s'effectue en deux stades : d'abord
établissement et cuisson de l'objet, appelé alors "biscuit de faïence", puis
émaillage et nouvelle cuisson pour durcir le décor. Suivant la composition de la
pâte et la nature de l'émaillage, on obtient des faïences différentes. Elles servent
à l'exécution de poteries culinaires, de vaisselle plus ou moins décorée,
d'appareils sanitaires ou de carreaux de revêtement.
Si par émaillage la faïence est rendue imperméable, elle reste toutefois fragile et
sensible aux brusques changements de température. C'est pourquoi les carreaux
de faïence, qui offrent un choix de couleurs et de motifs variés, ne sont utilisés
qu'en revêtement mural. Faciles à entretenir, ils ne sont pas attaqués par les
acides et ne se rayent que difficilement. Ils sont couramment employés pour
protéger les murs des locaux humides (salles de bains, cuisines,
etc.) ou pour créer une note décorative sur une table ou sur un plan de travail.
En principe, ils résistent à la chaleur, veillez cependant à ne pas les exposer à
une température trop élevée qui ferait fissurer l'émail et enlèverait au carreau ses
qualités d'étanchéité.
Les carreaux de faïence sont en général de forme carrée (150 mm x 150 mm ou
108 mm X
108 mm) ou rectangulaire (100 mm x 150 mm), et d'une épaisseur assez faible, de
4 à 6 mm.
Vous pourrez constater que, parmi les nombreuses fabrications présentées sur le
marché, il existe parfois une énorme différence de prix de vente. Cela provient du
mode de fabrication des carreaux qui peuvent être soit émaillés en continu sur
une chaîne automatique (carreaux unis, jaspés...), soit émaillés, puis décorés à la
main un par un pour reproduire un motif donné.
Ce dernier procédé (encore utilisé de nos jours et dans la plus pure tradition
artisanale) est évidemment d'un coût plus élevé.
4-Les grès
Ils sont composés d'une pâte argileuse, additionnée de minéraux riches en
feldspath. Ce mélange est cuit à une température voisine de 1300 °C, température
à laquelle les fondants ainsi que le feldspath, provoquent la vitrification de la
pâte. C'est ce phénomène qui assure au grès son imperméabilité, sa bonne
résistance aux chocs et aux agents chimiques et sa très grande dureté (il raye le
verre).
5-Les mosaïques
Le terme "mosaïque" définit non pas un produit, mais un assemblage d'éléments
de petites dimensions formant une fresque ou reproduisant un dessin. Par
extension, on désigne par ce terme les carrelages réalisés à l'aide de petits
éléments de 1 à 5 cm de côté. Suivant la forme de ces éléments, l'assemblage peut
être :
une mosaïque simple, constituée à l'aide de ronds, de carrés ou de rectangles
formant des rangées symétriques et répétitives sur toute la surface ;
une "mosaïque de hasard", réalisée à l'aide de fragments de formes et de
couleurs variées, disposés sans tenir compte d'un motif précis.
En général, les revêtements mosaïques conviennent à la plupart des réalisations
intérieures et extérieures, car ils sont constitués à l'aide de carreaux de grès
cérame, de pâte de verre ou de fragments de marbre, matériaux qui supportent
tous parfaitement les différences de température. Les mosaïques en pâte de verre
sont notamment très appréciées pour leurs qualités décoratives et leurs très
nombreux coloris. Composés en majeure partie de verre opacifié, ces petits
carreaux sont presque toujours translucides, parfois même transparents.
Afin de faciliter la pose de ces revêtements, certains fabricants proposent les
mosaïques en plaques préassemblées d'environ 30 cm de côté (8 ou 9 plaques
couvrent 1 m2). Les différents éléments sont collés soit sur une feuille de papier,
soit sur un filet de Nylon, suivant un motif ou une composition de couleurs choisis
à l'avance pour être ensuite scellés aux murs ou sur le sol comme un carrelage
classique.
6-Porcelaine
La porcelaine dure est une céramique à base de kaolin qui se vitrifie à haute
température et devient translucide. Elle n’est représentée en tout et pour tout que
par trois petits tessons de panses isolés. L’un d’eux porte un décor floral bleu sur
fond blanc.
Le deuxième possède un décor du même genre, mais assorti d’une couverte brune
sur la face externe. Le troisième est entièrement blanc.
Si l’invention de cette qualité céramique revient à la Chine, les premières
réussites européennes dans le domaine furent réalisées à Meissen (Saxe,
Allemagne), en 1709. Le commerce lointain n’en continua pas moins
d’approvisionner l’Occident, via la Compagnie des Indes, par exemple,
parallèlement à la production européenne.
En Suisse, la porcelaine fut d’abord uniquement importée, puis également
fabriquée dès 1763 à Kilchberg-Schooren. Une deuxième entreprise ouvre à
Nyon en 1781. Ces deux fabriques ferment respectivement en 1791 et 1813.
Il est difficile de rattacher ces quelques fragments à une production particulière,
qu’elle soit suisse, européenne ou orientale. Ce qui est sûr, c’est qu’aucune
porcelaine n’a jamais vu le jour dans le Jura.
Comment interpréter la très faible présence de ce type de céramique dans
l’ensemble de Porrentruy ? Si la porcelaine fait son apparition dans les intérieurs
bourgeois dès la fin du 18e siècle, sa quasi-absence dans le lot constitue-t-elle un
signe chronologique (le dépôt est antérieur, comme le suggèrent déjà les autres
groupes technologiques), un indice d’éloignement des grands courants de la mode
européenne ou encore un marqueur social ?
Dans d’autres ensembles comparables (Montbéliard, Riehen/Alte Landvogtei), la
présence de la porcelaine est également très faible.
1-Notion de viscosité
La viscosité en détail
Comme nous l'avons déjà signalé, la viscosité est une mesure des frictions
internes d'un fluide. Cette friction apparaît lorsqu'une tranche de fluide doit se
déplacer par rapport à une autre tranche. Plus importante est la friction, plus
importante est la force nécessaire pour provoquer ce mouvement, qui est appelé
cisaillement. Le cisaillement apparaît dès qu'un fluide est physiquement déplacé,
comme en versant, pulvérisant, mélangeant, etc. Les fluides fortement visqueux
nécessitent donc plus de force pour se déplacer que les substances moins
visqueuses.
Isaac Newton a défini la viscosité en se basant sur le modèle représenté sur la
figure ci-dessus (qu'il faut voir en 3D). Deux plans parallèles de fluides de
surfaces égales (A) sont séparés par une distance dx et se déplacent dans la même
Ce que cela signifie en pratique, est qu'à une température donnée, la viscosité
d'un fluide newtonien va rester constante, quelle que soit le modèle de
viscosimètre utilisé. Ces fluides sont les plus simples à mesurer, mais ils ne sont
malheureusement pas aussi communs que le groupe de fluides plus complexes,
non-newtoniens, dont nous allons parler dans la prochaine section.
Pseudo plastiques
Sans doute le
plus commun des fluides non-newtoniens, les pseudo plastiques comprennent la
peinture, les émulsions et les dispersions de nombreux types. Ce genre de
comportement d'écoulement est parfois appelé "fluidification par cisaillement".
Dilatant
Une viscosité croissante avec une augmentation du taux de cisaillement est
caractéristique d'un fluide dilatant et ce comportement est illustré dans la figure
ci-dessous.
Bien que plus rare que la pseudoplasticité, la dilatance (épaississement) est
fréquemment observée dans les fluides contenant un haut taux de solides
défloculés, comme les boues d'argile, les composés sucrés, la fécule de maïs dans
l'eau et l'eau sablonneuse. La dilatance est également connue sous le terme
d'épaississement par cisaillement.
Plastique
Ce type de fluide se comporte comme un solide sous des conditions statiques. Une
certaine quantité de force doit être appliquée au fluide avant qu'il n'y ait
écoulement. Cette force est appelée "seuil d'écoulement". Le ketchup en est un
bon exemple ; son seuil d'écoulement l'empêche de sortir de la bouteille jusqu'à
ce qu'elle soit secouée ou frappée, permettant au ketchup de jaillir librement. Une
fois le seuil d'écoulement dépassé et l'écoulement engagé, les fluides plastiques
peuvent présenter des caractéristiques newtoniennes, pseudo plastiques ou
dilatantes. La figure ci-dessous représente l'un de ces cas.
Jusqu'à présent, nous n'avons discuté l'effet du taux de cisaillement sur les fluides
non-newtoniens. Que se passe-t-il lorsque le temps est considéré ? Cette question
nous conduit à examiner deux types d'écoulement non-newtoniens
supplémentaires : les thixotropes et les rhéopectiques.
2- Fluides rhéopexes
Extrêmement complexe, le phénomène de rhéopexie n’a été que très peu étudié. Il
apparaît que, dans ce type de fluides, un faible cisaillement est susceptible de
favoriser la restructuration du produit.
On peut observer la rhéopexie dans les émulsions d’eau dans de l’huile ou la
cristallisation du plâtre à faible cisaillement.
Pour les fluides thixotropes et rhéopexes, les phénomènes observés sont
réversibles. Ainsi l’agitation d’un gel peut le fluidifier mais, au bout d’un certain
temps, l’agitation ayant cessé, le gel se reforme.
Remarque
Il faut noter que la classification présentée ici est schématique et qu’il existe des
fluides de nature complexe qui présentent simultanément un comportement
pseudo-plastique, viscoplastique et thixotropique