Baccalauréat 2019: Épreuve D'histoire-Géographie (STHR)
Baccalauréat 2019: Épreuve D'histoire-Géographie (STHR)
Baccalauréat 2019: Épreuve D'histoire-Géographie (STHR)
Session 2019
Histoire-Géographie
Questions d’histoire :
Questions de géographie :
6) Localisez et nommez sur le fond de carte deux des trois grands foyers
récepteurs de flux touristiques ; annexe à rendre avec votre copie page 14.
(2 points).
Exercice n°1 : sujet d’étude : « les femmes dans la société française depuis
1945 ».
« Militante : Nous faisons la grève contre la situation qui est faite aux femmes dans cette
société, dominée par les hommes […].
Jean-Jacques Dufour : Vous faites la grève de quoi exactement ?
Militante : Nous faisons la grève du travail domestique parce qu’il est réservé aux femmes,
qu’il n'est pas payé, qu’il n'est pas reconnu et qu'il est obligatoire. Nous faisons aussi la
grève des soins que l'on donne aux enfants et nous voulons faire la grève du travail salarié,
parce que la condition des femmes dans le travail salarié est liée au rôle qu'elles ont à
assumer à la maison. Et on fait grève, on propose de faire une grève pour que les femmes
se rendent compte de ce qui se passerait si elles s’arrêtaient. Et si je m'arrêtais de
m'occuper de mon mari et si je m'arrêtais de travailler comme certaines femmes le font, 15,
16 heures par jour entre le travail à l'industrie, au bureau et le travail à la maison. Qu'est-ce
qui se passerait ? Qu'elles prennent conscience qu'elles ont un pouvoir, que nous avons un
pouvoir et qu'on peut arrêter le système qui nous fait travailler comme des serfs1.
Jean-Jacques Dufour : Vous faites aussi grève de ce que vous appelez « les services
sexuels », pourquoi ?
Militante : Non, je dirais plus précisément, que ce n’est pas la grève des services sexuels
mais que c'est la grève de la reproduction d'enfants telle qu'on nous la propose. C'est-à-dire
que des femmes qui ne veulent pas avoir d'enfants sont parfois obligées d'en avoir, parce
que l'avortement n'est pas possible et que d'autre part, certaines d'entre nous et certaines
autres femmes qui veulent avoir des enfants ne le peuvent pas à cause de leurs situations
financières, parce qu'elles ne sont pas mariées et que c'est très dur d'avoir un enfant naturel2
[…]. Et tant qu'on nous forcera à avoir des enfants que nous ne voulons pas et qu'on nous
empêchera d'en avoir quand nous le voulons, nous ferons la grève de la reproduction
d'enfants [...]. On a deux femmes : il y en a une qui est au Ministère de la santé et l'autre au
Ministère des femmes. Alors c'est encore une fois les tâches traditionnelles des femmes ;
c'est leur nature de soigner les gens, c'est leur nature d'être féminine et je crois vraiment que
la grève, c'est aussi contre cette idée de nature qui prédestinerait les femmes même quand
elles sont ministres à l'être pour ce qui est considéré dans notre société comme
secondaire. »
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1. Le serf est un paysan lié corps et biens à son seigneur au Moyen-Âge. Ici, le terme est utilisé
comme synonyme d’esclave bien que les deux termes ne soient pas synonymes.
2. Un enfant naturel est un enfant né de parents non mariés.
Questions :
4) Citez les moyens qui ont permis et permettent de faire évoluer la condition des
femmes. (Documents 1 et 2)
5) L’égalité réelle homme-femme n’est pas encore acquise bien que des progrès
aient été réalisés depuis les années 1970. Justifiez cette affirmation. (Documents 1
et 2)
Source : Intersyndicale de l'O.R.T.F., 1968, disponible sur le site Internet de la Maison de la Radio.
1
O.R.T.F. : Office de radiodiffusion-télévision française (radiodiffusion et télévision
publiques).
En mai 1968, Gilles Schneider et Patrick Pesnot sont journalistes à Europe n°1 et R.T.L
(Radio Télé Luxembourg). Les questions posées par la journaliste, Sonia Devillers,
apparaissent en italique. L’interview se déroule en 2018.
- « À l’époque, vous n’étiez guère plus âgés que les manifestants. Vous a-t-on accusés de
connivence ?
Oui bien sûr, on nous a appelés « Radios barricades », « Radio émeutes ».
- Décrivez-nous ce dispositif qui s’est mis en place de manière spontanée.
Tout commence le 3 mai [1968], les radios privées ont le réflexe depuis la guerre d’Algérie
de faire des flashs spéciaux lorsque se produit un événement grave […]. Il y avait dans le
Quartier latin énormément de reporters. On était dans l’action, on courait au milieu des
policiers et des manifestants.
- Est-ce que pouvez nous décrire le matériel du reporter ?
Le nagra1, 12 kg sur l’épaule, puis on a eu très vite des radios émetteurs d’une souplesse
extraordinaire qui permettaient de commenter en direct alors que le nagra était un
enregistreur. On pouvait se trouver plus proche de la voiture émettrice, on était plongé au
cœur de l’action. Après, le gouvernement nous a interdit [d’utiliser les fréquences].
- Les fréquences téléphoniques ont été coupées à partir du 23 mai. Qui dit radio-téléphone
dit téléphone donc les lignes téléphoniques ont été coupées. Vous avez dû utiliser les lignes
téléphoniques des particuliers. Les gens vous ouvraient leurs portes ?
Oui, c’était extraordinaire. On nous ouvrait les portes. Parfois les maîtresses de maison nous
faisaient cuire un steak-frites pendant que l’on passait notre papier !
- Puis l’O.R.T.F. bascule dans la grève. Mais quel était le degré de liberté éditoriale et
politique de R.T.L. et d’Europe n°1, malgré tout sous contrôle gaulliste ?
À R.T.L., notre directeur a été saisi par le romantisme révolutionnaire et il nous a laissé une
grande liberté ; c’était aussi une façon de moderniser et de rajeunir ses auditeurs.
- Vous avez fait une nuit d’antenne commune R.T.L. et Europe n°1 !
[…] Oui, c’était une façon de dire, nous sommes toutes des radios émeutes.
- Pour la première fois à la radio, on entend les gens ?
Oui, on est dans la rue, on était de plain-pied avec les manifestants, avec ce qui se passait.
Europe n°1, c’était la radio de « Salut les copains2 » donc on devait être à côté des jeunes
aussi. »
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1. Le nagra (« il enregistre » en polonais) est une marque d'enregistreurs audio-portables
professionnels. Nés dans les années 1950, ces magnétophones accompagnent les journalistes dans
leur travail quotidien.
2. « Salut les copains » est une émission de radio et un magazine des années 1960 à destination de
la jeunesse.
Source : Extraits de l’interview réalisée par Sonia Devillers sur France Inter, dans
l’émission « l’instant M », le 19 mars 2018. (Les extraits ont été retranscrits à partir
du podcast de l’émission).
3) Expliquez le rôle des radios Europe n°1 et RTL dans l’information des citoyens en
mai 68. (Document 2)
4) Décrivez les rapports entre les reporters et les acteurs de Mai 68. (Document 2)
5) Les médias se trouvent au cœur des événements de Mai 68. Justifiez cette
affirmation. (Documents 1 et 2)
Questions :
Questions
Source : Catherine Wihtol de Wenden, Atlas des migrations, Éditions Autrement, 2018.
1) Citez les grandes régions de départ et les grandes régions d’arrivée des migrants
dans le monde. (Document 1)
5) Quels sont les éléments montrant que les migrations se sont mondialisées ?
(Documents 1 et 2)
Légende
Foyer récepteur