Alex Colville: Sa Vie Et Son Œuvre
Alex Colville: Sa Vie Et Son Œuvre
Alex Colville: Sa Vie Et Son Œuvre
1
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
18
Œuvres phares
48
Importance et questions essentielles
60
Style et technique
72
Où voir
82
Notes
90
Glossaire
101
Sources et ressources
106
À propos de l’auteur
107
Copyright et mentions
2
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
La carrière d’Alex Colville s’étend de son service militaire, alors qu’il est
fait artiste de guerre officiel pendant la Seconde Guerre mondiale,
jusqu’à sa mort en 2013. Dès le début des années 1950, il se forge un
style très personnel révélant un ensemble d’images, de sujets et de
préoccupations contextuelles demeuré remarquablement constant au
fil du temps. Sa famille, et plus particulièrement sa femme Rhoda, les
environs immédiats de ses maisons au Nouveau-Brunswick et en
Nouvelle-Écosse, et les animaux, souvent ses propres animaux de
compagnie, sont ses sujets de prédilection.
3
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
J’insiste sur cette histoire d’avoir contracté une pneumonie et d’avoir failli
mourir parce que je pense que cela a eu un effet sur moi. De plus, j’ai été
coupé de tout contact avec mes amis et camarades d’école. Tout au long de ce
printemps et de cet été-là, j’ai mené une vie presque solitaire. Durant cette
période, je suis devenu ce que nous appelons habituellement un introverti,
quelqu’un dont la vie est essentiellement une sorte de vie intérieure. J’ai
commencé à lire, pour la première fois vraiment, et j’ai fait pas mal de dessins,
tout simplement parce que j’étais seul et que je devais trouver quelque chose
à faire. Les dessins que j’ai faits représentaient tous des machines, sans
exception. Je dessinais des voitures, des bateaux, des avions, des choses
comme ça1.
4
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
5
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
6
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
GAUCHE : Alex et Rhoda Colville le jour de leur mariage, 1942. Le couple est photographié devant la maison familiale de Rhoda, à
Wolfville, Nouvelle-Écosse, où il a vécu de 1973 à 1998. DROITE : Lieutenant D. Alex Colville, artiste de guerre, Troisième Division
d’infanterie canadienne, Allemagne, 4 mars 1945, Bibliothèque et Archives Canada, Ottawa, photographie prise par le Lieutenant Barney
J. Gloster.
7
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
Ils se marient en août 1942. Leur décision de se marier est compliquée par un
autre événement important dans la vie de Colville : à la suite de l’obtention de
son diplôme de Mount Allison au printemps 1942, il s’enrôle dans la Première
Armée canadienne.
La guerre a un grand impact sur Colville, mais il a toujours résisté à l’idée selon
laquelle sa vision du monde était trop colorée par son expérience de la guerre.
L’auteur et conservateur Tom Smart, dans Alex Colville: Return, fait grand cas
8
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
GAUCHE : Alex Colville, Landing Craft Assault Off Southern France (Le Landing Craft Assault au large du Midi de la France), 1944, huile
sur toile, 101,4 x 76 cm, Collection Beaverbrook d’art militaire, Musée canadien de la guerre, Ottawa. DROITE : Alex Colville, The
Nijmegen Bridge, Holland (Le pont de Nimègue, Hollande), 1946, huile sur toile, 91,6 x 122,7 cm, Collection Beaverbrook d’art militaire,
Musée canadien de la guerre, Ottawa.
9
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
MOUNT ALLISON
À la suite de sa démobilisation,
Colville se fait offrir un poste de
professeur à l’Université Mount
Allison au Nouveau-Brunswick.
Cela l’intéresse parce que, comme
il l’écrit lui-même : « J’ai décidé de
m’installer à Sackville où j’aurais le
temps, le sentiment
d’appartenance, la solitude et où,
surtout, je serais à l’abri de la
distraction; tout ce dont j’avais
besoin pour m’engager en tant
qu’artiste8. »
10
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
11
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
12
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
Au début des années 1960, la carrière de Colville est en plein essor, avec des
ventes et des expositions régulières, et en 1963, il décide de quitter son poste
à Mount Allison. Colville et Rhoda restent à Sackville jusqu’en 1973, années
durant lesquelles le peintre demeure productif et participe à des expositions
majeures — il est entre autres sélectionné pour représenter le Canada à la
33e Biennale de Venise en 1966. Colville continue à tenir des expositions
individuelles à New York, voire même en Europe — en 1969, il tient sa première
exposition solo en Allemagne. Certaines de ses œuvres les plus
emblématiques ont été créées pendant cette période, dont To Prince Edward
Island (Vers l’Île-du-Prince-Édouard), 1965, avec son image d’une figure
féminine qui semble regarder directement le spectateur à travers une paire de
jumelles, et Church and Horse (Église et cheval), 1964, montrant un cheval noir
sans cavalier qui semble vouloir galoper à travers le cadre. À propos de cette
œuvre, Colville explique : « J’ai peint ce tableau quelques mois après
l’assassinat du président Kennedy. C’est étrange comme le cerveau
emmagasine les images. Comme bien des gens, je suppose, je me souviens
d’avoir regardé les funérailles avec beaucoup d’intérêt, et d’avoir été
impressionné par le cheval noir, sans cavalier. Je soupçonne qu’il y a là une
sorte de lien un peu fou avec mon tableau16. »
GAUCHE : Cheval sans cavalier dans le cortège funèbre du Président John F. Kennedy vers la cathédrale St. Matthew, 25 novembre 1963,
photographie de Robert Knudson, John F. Kennedy Presidential Library and Museum, Boston. Pendant le cortège funèbre du Président
John F. Kennedy à Washington D.C., on voit un cheval sans cavalier, des bottes à l’envers dans les étriers, symbolisant un héros déchu.
DROITE : Alex Colville, Church and Horse (Église et cheval), 1964, acrylique sur panneau dur, 55,5 x 68,7 cm, Musée des beaux-arts de
Montréal.
13
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
Londres, en Angleterre (ce qu’il ne fait pas) et, en 1971, contribue à lui
organiser une résidence à Berlin. Cela, Colville l’accepte avec plaisir, mais non
sans réserve : bien que l’offre soit de travailler à l’étranger pendant un an, il
négocie un mandat de six mois pour réduire le temps passé loin de son
atelier18.
14
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
Alex Colville, French Cross (Croix française), 1988, émulsion de Alex Colville, Horse and Girl (Cheval et fille), 1984, émulsion
polymère à l’acrylique sur panneau, 56,5 x 80 cm, collection privée. de polymère à l’acrylique sur panneau dur, 45 x 60 cm,
collection privée.
Les années 1980 marquent une période au cours de laquelle Colville est l’objet
de critiques négatives. Au sujet de sa rétrospective de 1983, le Globe and Mail
remarque : « À l’instar de bien d’autres œuvres d’art médiocres, travaillées de
manière similaire avec une attention minutieuse demandant un investissement
de temps considérable, ces tableaux suscitent une certaine admiration, le
genre d’admiration que nous accordons volontiers à un tableau de la dernière
Cène sur une punaise ou au précisionnisme kitsch de Salvador Dalí19. » Et un
article du Canadian Forum attaque le statut de « préfet en chef des peintres
canadiens » de Colville20. Il est possible que le manque d’intérêt de Colville
pour les débats sur le postmodernisme, la révolution sexuelle ou les
commentaires explicitement politiques — thèmes traités dans toutes les
galeries du jour, généralement en formats photographique, vidéographique et
d’installation — soit, en partie du moins, à l’origine de ces remarques. Aux yeux
de nombreux critiques, les œuvres de Colville sont d’un conservatisme
irrémédiable.
Cela se poursuit jusque tard dans les années 1990, avec des critiques et des
articles condescendants publiés régulièrement après l’une ou l’autre de ses
expositions. Personne ne mâche moins ses mots, dans la presse écrite du
moins, que le critique du Globe John Bentley Mays, comme en témoigne sa
description de Verandah (Véranda), 1983 : « Une scène si banale et confinée,
qu’elle laisse le spectateur suffoquant. MAIS cette absence d’air nous montre
une autre faculté manifeste de Colville — sa capacité de continuer à peindre
des tableaux d’un vide, d’une froideur, d’un désert émotionnel incomparable,
année après année, sans progrès, ni expérimentation, ni hésitation, ni
recherche. Aucun artiste ne peint de tableaux plus stagnants, moins
vivants21. »
15
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
En 2012, Colville subit deux pertes majeures — vers la fin de février, son fils
cadet John meurt d’une insuffisance cardiaque et le 29 décembre, Rhoda, son
épouse pendant soixante-dix ans, s’éteint à 91 ans. Au cours de l’été 2013,
Alex Colville s’éteint à son tour, chez lui à Wolfville, à l’âge de 92 ans. « Le
véritable amour n’est jamais assez long », a écrit Peter Simpson, de l’Ottawa
Citizen. « Inévitablement, le cœur d’Alex était brisé, et moins de sept mois plus
tard, le 16 juillet 2013, son cœur a cessé de battre24. »
16
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
17
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
18
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
Alex Colville, Infantry, Near Nijmegen, Holland (Infanterie, près de Nimègue, Hollande),
1946
Huile sur toile, 101,6 x 121,9 cm
Collection Beaverbrook d’art militaire, Musée canadien de la guerre, Ottawa
Colville réalise ses premières œuvres au cours de son service en tant qu’artiste
de guerre officiel durant la Seconde Guerre mondiale. Puisqu’il s’engage dans
l’armée dès la fin de ses études à l’Université Mount Allison au Nouveau-
Brunswick, Colville considère que sa production des années de guerre ne
révèle pas vraiment son éventuel développement en tant qu’artiste. Son
sentiment de n’avoir pas livré sa première œuvre de maturité avant 1950, soit
quatre ans après avoir peint ce tableau à partir de croquis dessinés en 1945,
est abondamment cité. Toutefois, cette peinture laisse présager de
nombreuses préoccupations exprimées dans ses œuvres de plus grande
maturité.
19
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
20
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
NU ET MANNEQUIN 1950
21
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
La scène de Nu et mannequin se
situe dans un grenier (précisément
l’atelier de Colville dans le grenier
de sa maison de Sackville), un
grenier étrangement dénudé de
tout objet, à l’exception de la
figure féminine solitaire et du
mannequin de la couturière.
Debout à la fenêtre, la femme nue
regarde par-dessus son épaule.
Elle regarde peut-être le
mannequin, ou encore l’artiste (ou
son remplaçant, nous, les
spectateurs) — ils sont tous deux
dans son champ de vision.
22
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
Alex Colville, Three Girls on a Wharf (Trois filles sur un quai), 1953
Tempera à la caséine avec glacis sur masonite, 41,1 x 25,4 cm
Musée des beaux-arts de la Nouvelle-Écosse, Halifax
23
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
Trois filles sur un quai annonce la direction vers laquelle le travail de Colville
évolue — des sujets campés dans des lieux reconnaissables de sa vie, mais
empreints d’un sens de l’histoire et d’une importance qui font mentir leurs
origines apparemment humbles. Trois filles sur un quai se démarque d’œuvres
antérieures telles que Four Figures on a Wharf (Quatre personnages sur un
quai), 1952, Coastal Figure (Figure côtière), 1951, ou Nudes on Shore (Nus sur
rivage), 1950, qui montrent des figures inspirées par Henry Moore (1898-1986)
dans des paysages monotones franchement teintés de surréalisme.
Ici, trois figures sont représentées dans une boîte rectangulaire sans
profondeur, fermée de tous côtés par la structure du quai. La géométrie stricte
crée un intense sentiment de convergence malgré la bande de ciel et d’horizon
visible dans le coin supérieur droit du tableau. Cette œuvre, qui montre
ouvertement trois jeunes femmes qui se déshabillent pour aller nager, donne
le sentiment d’une baignade nue impromptue, du moins jusqu’à ce que l’on
remarque que la figure la plus éloignée dans la composition porte un bonnet
de bain. Il s’agit d’une baignade prévue, donc, et d’un abandon des maillots
de bain entendu. Ces jeunes femmes sont dépeintes alors qu’elles se
dévêtissent, chacune plus ou moins avancée dans la tâche. Notre point de vue
est un peu plus loin en avant du quai, comme si nous étions l’un des membres
du groupe, debout et observant cette scène qui a un air indéniable de rituel. Il
n’y a rien de lascif ici; c’est plutôt comme si nous avions un aperçu privilégié de
la vie privée de ces jeunes filles. Pourtant, leur simple baignade est chargée
d’une importance symbolique.
24
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
25
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
Cheval et train de Colville est l’une des images les plus reconnaissables de l’art
canadien et incarne l’essence de la singularité de son œuvre. Les dualités
contradictoires de la nature et de la machine, de l’ordre et du chaos, du
monde éveillé et du monde des cauchemars sont toutes suggérées dans cette
image simple, emblématique. Il est tentant de voir en ce petit tableau une
réponse au surréalisme, avec ses juxtapositions discordantes, mais la genèse
de Cheval et train se trouve plutôt dans un poème de l’auteur sud-africain Roy
Campbell (1901-1957) :
26
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
27
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
28
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
29
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
30
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
PACIFIQUE 1967
Cette image évocatrice est l’un des tableaux les plus manifestement
dramatiques de Colville depuis Cheval et train, 1954. Il s’agit de l’une des rares
peintures de l’artiste qui représente un paysage — terrestre ou marin — qui ne
soit pas « chez lui », que ce soit aux environs de Sackville, au Nouveau-
Brunswick, ou de Wolfville, en Nouvelle-Écosse. Colville a terminé de peindre
cette scène alors qu’il occupait un poste d’enseignement de six mois à Santa
Cruz, en Californie. La scène est simple mais forte : une figure masculine
31
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
regarde l’océan, au loin, et un revolver repose sur une table en bois sur
laquelle s’étend, sur un côté de la surface, une règle en relief.
32
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
33
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
GAUCHE : William Eakin, Colville Maquereau 6066 (dix cents), 2013, tirage à jet d'encre
pigmentaire encastré sur panneau archivistique, 40 x 40 cm, avec l’aimable autorisation
de la Galerie Stephen Bulger.
DROITE : William Eakin, Colville Loup 6275 (cinquante cents), 2013, tirage à jet d'encre
pigmentaire encastré sur panneau archivistique, 40 x 40 cm, avec l’aimable autorisation
de la Galerie Stephen Bulger.
34
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
En 1965, Colville soumet des dessins pour orner les pièces de monnaie
du centenaire, dans le cadre d’un concours tenu par la Monnaie royale
canadienne pour célébrer le 100e anniversaire de la Confédération. La
Monnaie, qui a sollicité les soumissions de plusieurs artistes, est si
impressionnée par les dessins simples de Colville représentant des
animaux canadiens communs, qu’il remporte la commande de l’ensemble
de la série. Colville, initié à l’art à l’adolescence par la sculpture et le
dessin2, tire parti du format des pièces, au mince relief, pour exploiter les
remarquables qualités sculpturales qu’on reconnait à son travail à partir
du milieu des années 1960. Ses images peintes ont une solidité lourde
malgré leur planéité fondamentale, et on peut facilement voir qu’elles se
transposeront facilement aux formes en relief des pièces de monnaie et
des médaillons.
Colville choisit les animaux parce que, comme il l’écrit dans un Alex Colville, Child and Dog (Enfant et
chien), 1952, tempera avec glacis sur
communiqué pour la Monnaie, « il s’agit de trouver des images dignes et masonite, 80,9 x 60,8 cm, Musée des
appropriées pour célébrer le centenaire de notre pays, des images qui beaux-arts du Canada, Ottawa.
n’exprimeront pas seulement une certaine période, lieu ou événement
particulier, mais un siècle entier du Canada, et plus encore. Les créatures de la
nature offre ce continuum durable et significatif3. » On ne compte plus le
nombre d’animaux dans les œuvres de maturité de Colville, des chevaux aux
chiens — pensons par exemple à Cheval et train, 1954, ou Enfant et chien,
1952 — en passant par les vaches, les moutons, les corbeaux et autres bêtes, les
animaux figurant régulièrement dans les tableaux de Colville jusqu’à sa mort. Il
remarque à ce propos : « La présence d’animaux m’apparaît indispensable. Il
me semble que sans animaux tout est incomplet 4. »
35
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
C’est là l’une des images les plus dérangeantes de Colville. Parmi les
nombreuses scènes dans lesquelles l’artiste se prend lui-même comme modèle
avec sa femme Rhoda, Femme dans baignoire se distingue parce qu’elle
explore le côté sombre et inquiétant des relations homme-femme. Dans ce
tableau, bien que la femme soit dans une position vulnérable, et l’homme dans
une position d’autorité, l’impression de menace provient de notre
interprétation de l’œuvre et non de l’image elle-même.
36
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
La relation entre les hommes et les femmes est un thème récurrent dans
l’œuvre de Colville. Il utilise des images de lui-même et de Rhoda dans des
scènes de la vie domestique à partir desquelles il crée des tableaux puissants
et complexes qui traitent des vérités et mystères fondamentaux dans les
rapports humains. Comment peut-on connaître une personne, même celle
avec qui nous vivons depuis des décennies? De sa première sérigraphie, After
Swimming (Après la baignade), 1955, à l’une de ses dernières peintures, Living
Room (Salle de séjour), 1999-2000, chaque représentation de cette relation est
une manifestation visuelle de la notion de « deux deviennent un ». En outre, les
deux figures sont souvent montrées représentant des comportements situés à
des pôles opposés : l’homme tourné vers l’extérieur, la femme centrée sur la
nature ou les réalités du corps.
La juxtaposition de figures
féminines nues et de figures
masculines vêtues s’inscrit dans
une longue tradition dont les
débuts remontent aux peintures
religieuses telles que les
représentations de Suzanne et les
vieillards, mais qui se retrouvent
également dans des œuvres
Jacopo Robusti, dit le Tintoret, Suzanne et Édouard Manet, Le déjeuner sur
inspirées de mythes, comme le
les vieillards, v. 1555-1556, 147 x 194 cm, l’herbe, 1862-1863, huile sur toile, 208
jugement de Pâris, ou de Kunsthistorisches Museum, Vienne. x 264,5 cm, Musée d’Orsay, Paris.
légendes, comme l’enlèvement
des Sabines, de même que dans des œuvres modernes, comme Le déjeuner
sur l’herbe, 1862-1863, d’Édouard Manet (1832-1883). La composition la plus
courante est probablement la représentation de l’artiste et de son modèle
37
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
Femme dans baignoire reflète bien la capacité de Colville à créer une imagerie
qui semble cinématographique, malgré son caractère statique et régulier, et
qui résulte en plusieurs niveaux d’interprétation. Le sentiment déconcertant
d’une menace naissante est omniprésent dans cette œuvre, bien qu’il ne
s’agisse que d’une simple scène de la vie quotidienne. Colville illustre un
moment où quelques éléments, somme toute assez anodins, réussissent à
induire une sensation de peur mal définie. Cette sensation de danger
imminent reflète la conception de Colville selon laquelle la vie humaine est
fondamentalement tragique. Comme il le note lui-même : « La vie me semble
intrinsèquement dangereuse. J’ai une vision fondamentalement sombre du
monde et des préoccupations humaines1. »
38
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
RÉFRIGÉRATEUR 1977
39
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
Comme pour toutes ses images, Colville laisse de côté les détails sans
intérêt — il n’y a pas de notes ni de dessins sur la porte du réfrigérateur, le
dessus du frigo n’est pas utilisé pour du rangement. La figure féminine se
Albrecht Dürer, Adam et Ève, 1504,
tient debout naturellement, une main tenant la porte ouverte. La figure gravure sur papier vergé, 24,6 x 19,3 cm,
masculine se tient à côté du réfrigérateur avec le bras allongé sur le Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa.
La pose de l’homme n’est pas tirée de la vie réelle, mais obéit aux nécessités
de la composition. Son bras tendu crée un lien visuel avec la tête de la femme,
et les chats forment une ligne horizontale au bas de l’image, reliée à la figure
masculine et complétant ainsi le « cadre » du côté droit. Le rectangle constitué
par les corps reproduit le rectangle du réfrigérateur, « âtre » lumineux autour
duquel tourne cette scène domestique.
La relation entre mari et femme est un thème récurrent dans l’œuvre pictural
de Colville, ses personnages les représentant presque toujours, lui et son
épouse, Rhoda. Ici, les figures sont autonomes, mais indispensables l’une à
l’autre — le sentiment de bien-être ferait défaut en l’absence de l’un des
personnages. La pose contorsionnée de la figure masculine ne semble utile
que pour équilibrer la composition de la figure féminine. Que la stabilité
provienne de la femme n’est pas une surprise, considérant l’ensemble de
l’œuvre de Colville — comme dans After Swimming (Après la baignade), 1955,
la figure féminine est le point d’ancrage, alors que la figure masculine est en
déséquilibre, stabilisée seulement par son lien avec la femme.
40
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
Processus appris par lui-même et qu’il pratique seul, jamais avec des
imprimeurs, la sérigraphie occupe une place importante dans l’œuvre de
Colville1. Les estampes permettent de rejoindre un public plus large et
présentent un ensemble de défis physiques et intellectuels différents de la
peinture, et exigeants à leur manière. « Je crois qu’il y a toujours une tendance
à ce que l’estampe soit destinée à un plus large public », observe-t-il2.
41
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
42
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
Dans Chemin West Brooklyn, cependant, l’homme qui agite la main n’est pas
Wilson, mais l’artiste. Colville présente ainsi une image de lui-même comme
simple observateur extérieur, qui regarde le défilé de la vie. Il s’agit là d’une
image autodévalorisante, inhabituelle dans l’œuvre de Colville, mais qui laisse
voir un fil conducteur important dans son travail — la connaissance de soi chez
un homme sans cesse conscient de son éphémérité propre, et refusant de se
prendre trop au sérieux.
43
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
Colville ne dépeint pas le temps narratif ici. Au contraire, cette image fige un
moment, un moment de compréhension et de reconnaissance. Chaque
élément — le pont d’étagement, la figure, le camion, la baie et l’horizon, la
route serpentant devant nos yeux — conflue en un point hors du temps normal,
l’instant où notre cerveau rattrape nos yeux. La clarté survient dans notre
esprit, non dans le monde.
44
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
ATELIER 2000
45
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
Colville montre l’image d’un homme âgé portant une cicatrice, résultat d’une
grave opération au cœur. L’autonomie, le libre arbitre et la volonté d’agir sont
tous des éléments essentiels de la vision du monde exprimée dans l’œuvre de
Colville, et le vieillissement et la maladie les circonscrivent directement. Les
malades et les personnes âgées peuvent progressivement perdre leur
autonomie, leur capacité à contrôler leur corps et leur vie. Ils deviennent objets
de soins, la responsabilité des autres. Cette prise de conscience, de même
qu’une acceptation teintée de regret, se dégagent de cette peinture qui est
extrêmement inconfortable à regarder.
46
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
47
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
48
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
INFLUENCE DE LA GUERRE
Comme tant d’hommes et de
femmes de sa génération, Alex
Colville ressent le besoin de
s’engager dans l’armée lors de la
Seconde Guerre mondiale. Il
s’enrôle dans le but de devenir
artiste de guerre. Après deux ans
de formation et d’affectation à des
tâches d’ordre général, il est
finalement nommé artiste de
guerre officiel. Lorsque le nouveau
second lieutenant Alex Colville
rejoint la Troisième Division
d’infanterie canadienne, il se joint
à une unité chevronnée. En effet,
sa division a pris part au Alex Colville, Tragic Landscape (Paysage tragique), 1945, huile sur toile, 61 x 91 cm,
Collection Beaverbrook d’art militaire, Musée canadien de la guerre, Ottawa. « Je me
débarquement sur la plage de souviens du parachutiste étendu dans un champ [à Deventer], relate Colville en 1980, il
Juno au jour J et s’est frayée un avait environ vingt ans. Ils [les Allemands] allaient se battre jusqu’à la toute fin; ils ont
mené un énorme combat jusqu’à ce qu’ils soient tous tués. »
chemin jusqu’en Normandie en
passant par Caen et Falaise. Lors
de la bataille de l’Escaut en Belgique et aux Pays-Bas, le maréchal de
campagne Bernard Montgomery surnomme l’unité les « Rats d’eau » — un clin
d’œil à la bravoure et à la persévérance des Canadiens, qui se sont retrouvés
dans des conditions effroyables, et une référence à ses propres « Rats du
désert » qui ont chassé les Allemands de l’Afrique du Nord. La peinture de
Colville la plus réussie de cette époque est Infantry, Near Nijmegen, Holland
(Infanterie, près de Nimègue, Hollande), 1946, un portrait émouvant d’une
colonne d’infanterie qui traverse, d’un pas lourd, un champ inondé — une
image qui illustre bien le point de Montgomery.
49
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
pas une caméra, explique-t-il, il existe une certaine subjectivité, une fonction
d’interprétation1. » Dans A German Flare Goes Up (Une fusée éclairante
allemande s’élève), 1944, Colville, près de l’action, décrit la traversée d’une
rivière par les troupes canadiennes — être exposé veut également dire être en
danger, et Colville dépeint la tension du moment par la raideur du soldat au
premier plan et par la charge émotionnelle de l’œuvre.
Alex Colville, Bodies in a Grave, Belsen, (Corps dans une fosse, Colville travaillant à la peinture Bodies in a Grave, Belsen
Belsen), 1946, huile sur toile, 76.3 x 101.6 cm, Collection (Corps dans une fosse, Belsen), 1946, collection de la famille
Beaverbrook d’art militaire, Musée canadien de la guerre, Ottawa. Colville.
50
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
LA PENSÉE EN PEINTURE
Le travail d’Alex Colville représente l’un des œuvres picturaux les plus
cohérents dans l’histoire de l’art canadien — un regard durable sur des
questions philosophiques fondamentales demeurées au cœur de sa pratique
de 1950 jusqu’à son dernier tableau, en 2010.
Parce qu’il insiste sur l’ordre et tient à donner un sens à son œuvre,
Colville évoque le « révolté métaphysique » de Camus, qui « se dresse
sur un monde brisé pour en réclamer l’unité5. » Colville est un homme en
révolte contre un monde qui n’offre que la promesse d’une tragédie. « La
révolte naît du spectacle de la déraison, devant une condition injuste et Alex Colville, Skater (Patineuse), 1964,
Peinture de polymère synthétique sur
incompréhensible », déclare Camus; « Mais son élan aveugle revendique panneau, 113 x 69,8 cm, Museum of
l’ordre au milieu du chaos et l’unité au cœur même de ce qui fuit et Modern Art, New York.
Pendant toute sa carrière, Colville a insisté sur l’ordre et, comme l’a écrit Roy
Campbell, « contre un régiment, [il] oppose un cerveau et un cheval noir contre
un train blindé7. » La minutie dont il fait preuve pour établir la logique sous-
jacente de chacune de ses compositions et la priorité qu’il accorde à son
environnement immédiat donnent à penser qu’il tente peut-être ainsi d’utiliser
la pensée contre l’envahissement du néant et de l’abîme.
51
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
Alex Colville, Traveller (Le voyageur), 1992, émulsion de polymère à l’acrylique sur panneau, 43,2 x 86,4 cm, Galerie d’art de Hamilton.
UN RÉALISME PERSONNEL
Alex Colville fuit l’abstraction, qui jouit alors d’une très grande popularité
auprès de la critique en Amérique du Nord. Au Canada, la scène artistique des
années 1950 et 1960 est dominée par les mouvements et les groupes
influencés par l’expressionnisme abstrait, tels que les Automatistes, les Regina
Five et les Painters Eleven. Dans ce panorama, Colville est à la fois un intrus et
une célébrité. Il tient sa première exposition solo à New York en 1953, il
représente le Canada à la Biennale de Venise en 1966, et il commence à
exposer en Allemagne et en Grande-Bretagne à la fin des années 1960. Il
réussit tout cela sans s’associer aux formes d’art les plus marquantes du
temps : l’art abstrait, le pop art et l’art conceptuel.
52
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
GAUCHE : Jared French, State Park (Parc provincial), 1946, tempera sur panneau, 62,1 x 62,2 cm, Whitney Museum of American Art,
New York. DROITE : Alex Colville, Couple on the Beach (Couple sur la plage), 1957, tempera à la caséine sur masonite, 73,4 x 96,4 cm,
Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa.
Même si, très tôt, Colville se décrit comme un artiste dont le travail s’appuie
sur des idées9, il est surtout considéré comme un réaliste, et son œuvre est lié
à de multiples variations sur le genre. Dans les années 1950, il est associé au
réalisme magique10 parce qu’il a exposé à la Hewitt Gallery à New York,
célèbre pour son intérêt envers les réalistes magiques américains tels que
George Tooker (1920-2011) et Jared French (1905-1988). Un peu plus tard
dans sa carrière, son œuvre devient l’exemple phare du mouvement « réaliste
de l’Atlantique », lequel comporte peu de caractéristiques stylistiques
particulières, mais repose plutôt sur la réalité biographique d’avoir vécu au
Canada atlantique et étudié à l’Université Mount Allison. Ce terme s’applique à
certains étudiants de Colville à Mount Allison, notamment Christopher Pratt
(né en 1935), Mary Pratt (née en 1935), Tom Forrestall (né en 1936) et leurs
imitateurs11.
53
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
Colville est un peintre figuratif, mais son souci de créer des images à partir de
sa conception de l’être humain et son désir de donner un sens à la vie
l’associent tout à la fois à l’idéalisme et au réalisme, de sorte qu’il n’entre
aisément dans aucune catégorie commode. Il est juste de le considérer comme
un peintre réaliste, mais un réaliste dont les confrères sont Lucian Freud (1922-
2011), Balthus (1908-2001), Edward Hopper (1882-1967) ou Andrew Wyeth
(1917-2009). Ainsi, Hotel Bedroom (Chambre d’hôtel), 1954, de Freud, révèle la
tension et la profondeur psychologique des meilleures œuvres du peintre
canadien.
Non seulement Colville ne veut pas tromper l’œil, mais il tente de nous faire
voir les choses avec plus d’acuité qu’à notre habitude. Ainsi, Dressing Room
(Pièce-penderie), 2002, quoique thématiquement semblable à la peinture de
Freud de la Galerie d’art Beaverbrook, s’en distingue sur certains points
essentiels : Colville y représente une femme à l’aise avec elle-même et avec son
pouvoir, une femme qui n’a pas le sentiment de désespoir suggéré dans le
tableau de Freud. Le pistolet sur la coiffeuse sert à renforcer ce sentiment de
puissance et de menace; la figure masculine à l’arrière-plan est laissée
délibérément énigmatique.
GAUCHE : Lucian Freud, Hotel Bedroom (Chambre d’hôtel), 1954, huile sur toile, 91,1 x 61 cm, Galerie d’art Beaverbrook, Fredericton.
DROITE : Alex Colville, Dressing Room (Pièce-penderie), 2002, émulsion de polymère à l’acrylique sur panneau, 56,5 x 40 cm, collection
du Fox Harb’r Golf Resort & Spa.
54
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
REPRÉSENTATION DU QUOTIDIEN
Ce que je montre, en quelque sorte, sont des moments où tout semble parfait,
et puis quelque chose se révèle13.
—Alex Colville
Son approche est littéraire, comme l’ont noté les auteurs Mark Cheetham
et Robert Fulford. Son intérêt pour la vie de tous les jours rappelle, par
exemple, l’auteure de fiction Alice Munro (née en 1931) : Colville
construit des images extraordinaires à partir d’expériences ordinaires.
C’est un conteur, en quelque sorte, mais sans message à livrer. Selon
Cheetham, « suggérer que les images de Colville évoquent des éléments
narratifs chez le spectateur ne veut pas dire qu’il raconte les scènes qu’il
Couverture du recueil d’Alice Munro, The
compose. De même, bien qu’il prenne soin de ne dépeindre que ce qu’il Progress of Love (Toronto, McClelland &
comprend, tout ce qu’il montre n’est pas une représentation de son Stewart, 1986), œuvre d’Alex Colville, Elm
Tree at Horton Landing (Orme à Horton
expérience. Il crée des fictions, tout comme le font les romanciers qu’il Landing), 1956.
admire15. Colville est un consommateur invétéré de fiction,
particulièrement attiré par les écrivains « réalistes » qui décrivent le quotidien
dans les moments difficiles. Parmi ses auteurs préférés se retrouvent Ford
Madox Ford (1873-1939), Joseph Conrad (1857-1924), Iris Murdoch (1919-
1999), Ernest Hemingway (1899-1961), John Dos Passos (1896-1970), Alice
Munro, Thomas Mann (1875-1955), et Albert Camus16.
Dans ses représentations, Colville oppose des concepts binaires simples pour
créer des images complexes qui résistent aux conclusions faciles. L’être humain
et l’animal, l’homme et la femme, l’homme et la machine, l’environnement
naturel et l’environnement construit, tous ces éléments sont mis en opposition
dans ses « fictions ». Il prend une idée comme point de départ et utilise des
objets familiers pour l’exprimer. Comme il l’explique lui-même : « Mes
peintures naissent de dessins imaginaires puis, à un certain moment au cours
du processus, je dessine en m’inspirant de la vie, de la réalité. C’est intéressant
de voir comment la conception originale de mes tableaux ou de mes gravures
émerge toujours de mon cerveau et n’est pas le résultat de quelque chose que
j’ai directement observé. Il s’agit d’une sorte d’assemblage hétéroclite de mon
expérience et de mon observation17. »
55
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
56
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
Alex Colville, Embarkation (Embarquement), 1994, émulsion de Alex Colville, Woman, Man, and Boat (Femme, homme et
polymère à l’acrylique sur panneau de bois aggloméré panfibre, bateau), 1952, tempera avec glacis sur masonite,
47.5 x 74.2 cm, Galerie d’art Beaverbrook, Fredericton. 32,3 x 51,3 cm, Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa.
UN PEINTRE D’INFLUENCE
L’influence de Colville est difficile à
définir. De par son association
avec le réalisme de l’Atlantique,
Colville exerce une influence
majeure sur ses anciens élèves
Christopher Pratt, Mary Pratt, et
Tom Forrestall (né 1936), entre
autres. Cependant, il refuse d’être
associé à quelque groupe ou style GAUCHE : Mary Pratt, Supper Table (Table du souper), 1969, huile sur toile,
que ce soit. Comme il le confie au 61 x 91,4 cm, collection de Mary Pratt. DROITE : Christopher Pratt, Woman at a Dresser
(Femme à sa coiffeuse), 1964, huile sur panneau dur, 67,2 x 77,5 cm, Collection d’art
Globe and Mail en 2003, « Je n’ai
canadien McMichael, Kleinburg.
jamais été associé à aucun groupe
d’artistes. En fait, je trouve l’idée
de profond mauvais goût 23. » Colville a de nombreux imitateurs et acolytes
autoproclamés, dont les œuvres correspondent trop souvent à sa définition du
mauvais art — commercial, sentimental et rétrograde24. Mais il est difficile de
montrer une influence durable au-delà de celle de son exemple; il n’y a pas de
« Colvillisme » dans la peinture sérieuse. Pourtant, son approche a eu un
impact : ses représentations contemporaines de scènes archétypales (telles
que les allégories du départ et du retour discutées ci-dessus), son utilisation
de la tension pour ébranler l’ordre même qu’il crée, et son approche
57
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
À la fin des années 1970, alors que Colville est à l’apogée de sa carrière, des
artistes tels qu’Eric Fischl (né en 1948), Tim Zuck (né en 1947) et Jeffrey
Spalding (né en 1951) se tournent vers une forme de réalisme conceptuel dans
leur peinture. Ils enseignent à Halifax au Nova Scotia College of Art
(aujourd’hui Université NSCAD), et connaissent forcément le travail de Colville.
Le Bad Boy (Mauvais garçon) de Fischl, 1981, peint quelques années après que
le peintre ait quitté la Nouvelle-Écosse, est une peinture réaliste de laquelle
émanent une tension et un effet dramatique qui se rapprochent du travail de
Colville (tel que Sleeper (Dormeur), 1975) plus que les œuvres de la plupart
des imitateurs « réalistes » de Colville.
GAUCHE : Alex Colville, Sleeper (Dormeur), 1975, sérigraphie sur carton Harumi, 47 x 57 cm, fonds Alex Colville, Musée des beaux-arts du
Canada, Ottawa. DROITE : Eric Fischl, Bad Boy (Mauvais garçon), 1981, huile sur toile, 168 x 244 cm, avec l’aimable autorisation du
Studio Eric Fischl.
Dans les années 1990, naît une nouvelle approche de la sculpture qui se base
sur le conceptuel et prend sa source dans le réalisme. Colville n’influence pas
en soi le travail d’artistes tels que Thierry Delva (né en 1955)25, Colleen
Wolstenholme (née en 1963), ou Greg Forrest (né en 1965), mais ils ont tous
les trois fait leurs études à l’Université NSCAD, ils vivent en Nouvelle-Écosse,
et, comme Colville, cherchent à concrétiser une idée à travers le choix d’une
image et sa reproduction. L’insistance de Colville sur l’importance de l’objet
comme symbole, et sur le poids des idées dans la représentation de l’objet tel
qu’il est dans le monde, fait partie inhérente du « réalisme sculptural » tel que
conçu par ces artistes26.
58
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
Alex Colville, Dog, Boy, and St. John River (Chien, garçon et rivière Saint-Jean), 1958, huile et résine synthétique sur masonite, 61 x
82,6 cm, Museum London. Dans le film Shining (1980) de Stanley Kubrick, une reproduction de Chien, garçon et rivière Saint-Jean de
Colville est visible dans le miroir de la chambre 237.
59
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
60
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
TROUVER SA VOIX
Alex Colville étudie à l’Université
Mount Allison à Sackville, au
Nouveau-Brunswick, et est
influencé par son professeur
Stanley Royle (1888-1961), un
peintre postimpressionniste établi,
originaire du Royaume-Uni. De
plus, Colville voue un amour
durable à la peinture de la
première Renaissance. Une brève
exposition à la peinture
européenne historique, en
particulier aux œuvres de Giotto
Paolo Uccello, Niccolò Mauruzi da Tolentino à la Bataille de San Romano, v. 1438-1440,
(vers 1267-1337) et Paolo Uccello
tempera à l’œuf avec huile de noix et huile de lin sur peuplier, 182 x 320 cm, The National
(1397-1475) au Louvre à Paris Gallery, Londres.
pendant la Seconde Guerre
mondiale, donne à Colville des années d’inspiration. « Je me suis rendu
compte que cela pourrait me prendre des années, par exemple, pour absorber
les effets des deux journées que j’ai passées au Louvre », a déclaré Colville1.
Sa technique consistant à déposer de minuscules traits individuels de couleur
pure pour construire une surface lumineuse et riche, malgré son manque de
texture ou de profondeur du matériau, donne à sa facture une invisibilité qui
rappelle celle des peintres de la première Renaissance.
Colville s’intéresse à des artistes aussi divers que les luministes et les
précisionnistes américains, ou à des réalistes comme Thomas Eakins (1844-
1916), Edward Hopper (1882-1967) et Ben Shahn (1898-1969), des artistes qui
cherchent à imprégner les activités de tous les jours d’une profondeur
symbolique, une stratégie qui a marqué le style de Colville tout au long de sa
carrière2.
61
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
Alex Colville, Nudes on Shore (Nus sur rivage), 1950, tempera sur Henry Moore, Three Reclining Nudes (Trois nus allongés),
masonite, 61 x 96,5 cm, Galerie d’art Beaverbrook, Fredericton. v. 1928, craie, pinceau et lavis de couleur sur papier, 30,8 x
51,1 cm, Musée des beaux-arts de l’Ontario, Toronto.
IDÉES ET MATÉRIAUX
À la fin des années 1940, Colville travaille principalement à l’aquarelle et à
l’huile, les matériaux qu’il utilisait comme artiste de guerre. Des travaux tels
que Railroad over Marsh (Chemin de fer au-dessus d’un marais), 1947,
ressemblaient même à son art de guerre en terme de sujet, de composition et
de technique5. En 1950 cependant, il commence également à utiliser la
tempera alors qu’il s’emploie à trouver un medium plus propice aux lignes
simples, de style Hard edge, et aux couches méticuleuses de touches avec
lesquelles il construit ses images. Il peint sa murale de 1948, The History of
Mount Allison (L’histoire de Mount Allison), avec de la tempera à l’œuf sur une
toile qui a ensuite été marouflée au mur. Il réalise également des peintures
plus petites, comme Nus sur rivage, 1950, à la tempera à l’œuf.
62
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
63
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
lex Colville, Study for Cyclist and Crow (Étude pour Cycliste et Alex Colville, Cyclist and Crow (Cycliste et corbeau), 1981,
corbeau), 1981, crayon et encre sur papier vert, 22,7 x 30,4 cm, acrylique sur panneau dur, 70,6 x 100 cm, Musée des beaux-
Musée des beaux-arts de Montréal. arts de Montréal.
Il utilise une caméra comme outil de composition, recueillant des images qu’il
n’utilisera peut-être que quelques mois ou quelques années plus tard. Colville
se sert des photographies pour représenter des éléments spécifiques, comme
la figure féminine à cheval dans French Cross (Croix française), 1988, qu’il
combine avec un autre élément (dans ce cas, la Croix de la Déportation à
Grand Pré, en Nouvelle-Écosse) afin de compléter la composition. Colville
distingue la différence entre une photographie et une peinture, notant qu’une
photographie est « prise » alors qu’une peinture est « faite10 ». Le conservateur
Philip Fry note à propos de la relation de Colville avec la photographie : « dans
un contraste frappant avec l’image photographique, ce qui se passe dans
Cyclist and Crow (Cycliste et corbeau), 1981, apparaît comme l’incarnation
d’une image mentale par l’exercice de la compétence du peintre comme
artiste, ce qu’on pourrait appeler une technologie « lente » et « centrée sur le
corps ». Le geste peint est une construction de l’imagination; il n’a pas été pris
ni extrait au temps11 ». Le point de Fry se vérifie pour chaque peinture de
Colville — la caméra n’est qu’un autre outil. « En tant que bon réaliste, je dois
réinventer le monde », a déclaré l’artiste12.
Le médium de l’aquarelle est un autre outil important pour Colville, qui utilise
principalement pour rendre les décisions de couleur dans ses croquis, par
exemple Study for Sackville Railway Station Mural (Soldier and Girl) (Étude pour
la murale de la gare de Sackville (Soldat et fille)), 1942. Bien que de sa jeunesse
jusqu’aux années 1950 il se tourne fréquemment vers l’aquarelle, il cesse de
l’employer dans les œuvres achevées après avoir découvert les émulsions de
tempera et d’acrylique. La règle et la boussole font partie intégrante de ses
fournitures d’art, au même titre que le crayon ou la brosse, et il remplissait des
croquis de notes mathématiques et de calculs géométriques.
64
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
GAUCHE : Alex Colville, Study for Sackville Railway Station Mural (Soldier and Girl) (Étude pour la murale de la gare de Sackville (Soldat
et fille)), 1942, aquarelle, craie, encre, conté et graphite sur papier manille, 45,5 x 30,5 cm, collection privée. DROITE : Alex Colville,
Soldier and Girl at Station (Soldat et fille à la gare), 1953, tempera avec glacis sur panneau dur, 40,6 x 61 cm, collection Thompson,
Musée des beaux-arts de l’Ontario, Toronto.
65
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
66
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
Alex Colville, Sketch for Ocean Limited (Esquisse pour Océan Alex Colville, Ocean Limited (Océan Limité), 1962, huile et
Limité), v. 1961, graphite et encre sur papier, 15 x 24 cm, Musée résine synthétique sur masonite, 68,5 x 119,3 cm, Musée des
des beaux-arts de la Nouvelle-Écosse, Halifax. beaux-arts de la Nouvelle-Écosse, Halifax.
STRUCTURE ET ROUTINE
Colville a des habitudes bien ancrées, et sa routine infiltre tous les aspects de
son art. Sa vie professionnelle est aussi structurée que ses peintures. Le
critique Jeffrey Meyers note : « Son horaire est aussi régulier que celui
d’Emmanuel Kant à Königsburg. Il se lève tôt, promène le chien et travaille de
huit heures à midi. Après le dîner et la sieste, il récupère son courrier au bureau
de poste local et fait quelques courses, répond à des lettres, fait des appels
téléphoniques, et laisse l’après-midi s’écouler tout doucement. Après le souper
à six heures, il lit ou regarde la télévision, se met au lit à neuf heures et s’endort
peu après17. » Alex Colville réfléchit longuement à tous les aspects de ses
œuvres, y compris le cadre et le matériau sur lequel il peint. Parce qu’il utilise
la tempera à l’œuf, la tempera à la caséine ou l’émulsion de polymère à
l’acrylique — des matériaux qui deviennent cassants lorsque secs — Colville
travaille sur des surfaces de masonite ou d’autres types de panneaux de bois. Il
voulait quelque chose de rigide, non seulement pour travailler, mais qui le
demeurerait une fois l’œuvre achevée.
67
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
Alex Colville, Kiss With Honda (Baiser et Honda), 1989, émulsion de polymère à l’acrylique sur panneau dur, 31 x 62 cm, collection d’Eric
Sprott.
68
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
Alex Colville, Western Star, 1985, acrylique sur masonite, 73,8 x 73,8 cm, Musée d’art contemporain de Montréal.
UN PEINTRE CINÉMATOGRAPHIQUE
Le cinéma — la forme artistique sans doute la plus influente du vingtième siècle
— a un réel impact sur la façon dont Colville compose ses images. Il superpose
plusieurs points de vue et cadres temporels dans ses images, de sorte qu’à
première vue, la scène semble logique, mais au fur et à mesure qu’on l’examine
de plus près, il devient évident que différents moments sont représentés
simultanément, comme par exemple dans Horse and Train (Cheval et train),
1954. Ainsi, selon Tom Smart « le cheval existe sur un plan perceptif
entièrement différent de celui du train; c’est comme si l’animal était collé sur le
sol où se trouvent la voie ferrée et le train19. » L’utilisation que fait Colville de
perspectives légèrement différentes, comme si les images étaient enregistrées
à quelques secondes d’intervalle, est manifeste dans West Brooklyn Road
69
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
(Chemin West Brooklyn), 1996. Ici, le point de vue adopté est à bord d’une
automobile qui circule à vive allure, mais l’axe varie légèrement à différents
endroits dans la peinture — le camion qui approche est enregistré quelques
secondes avant d’atteindre, ou avant que la voiture atteigne, le pont
d’étagement, créant ainsi une variation d’échelle qui reflète un laps de temps
là où est captée notre attention. Tout comme dans une peinture de la première
Renaissance, Colville représente différents moments dans la même
composition. Cependant, la brièveté de la durée des deux moments met plutôt
en relief l’influence du cinéma sur l’artiste.
GAUCHE : Eadweard Muybridge, The Horse in Motion (Le cheval en mouvement), 1878. Avec l’aimable autorisation de la Bibliothèque
du Congrès, Département des estampes et des photographies, Washington, D.C. À l’aide d’une suite de photographies, Muybridge a
illustré un cheval en mouvement, galopant à une allure de 1:40 sur la voie ferrée de Palo Alto en Californie. DROITE : Alex Colville, Horse
and Train (Cheval et train), 1954, tempera à la caséine sur panneau dur, 41,2 x 54,2 cm, Galerie d’art de Hamilton.
70
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
SÉRIGRAPHIES
À partir de 1955, en plus de la peinture, Colville s’intéresse à la
sérigraphie. Habituellement, en tirages limités entre vingt et soixante-dix
exemplaires, les sérigraphies de Colville doivent être considérées
d’importance égale à ses peintures, et elles diffèrent d’ailleurs peu de ses
tableaux dans le sujet et la composition. Colville réalise trente-cinq
sérigraphies entre 1955 et 2002, et en 2013, il fait don d’un ensemble
complet à l’Université Mount Allison, où il a fait ses premières études et
enseigné par la suite. Ce don constitue le seul ensemble complet des
sérigraphies de Colville à faire partie d’une collection publique ou privée.
71
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
72
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
73
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
74
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
75
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
Alex Colville, Child and Alex Colville, Four Alex Colville, Woman, Alex Colville, Family
Dog (Enfant et chien), Figures on Man, and Boat (Femme, and Rainstorm (Famille
1952 Wharf (Quatre homme et bateau), et pluie torrentielle),
Tempera avec glacis sur personnages sur un 1952 1955
masonite quai), 1952 Tempera avec glacis sur Tempera avec glacis sur
80,9 x 60,8 cm Tempera à la caséine masonite masonite
sur carton, monté sur 32,3 x 51,3 cm 57,1 x 74,9 cm
masonite
43,1 x 78,8 cm
76
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
Alex Colville, Couple Alex Colville, To Prince Alex Colville, Alex Colville, Living
on the Beach (Couple Edward Island (Vers Sleeper (Dormeur), Room (Salle de séjour),
sur la plage), 1957 l'Île-du-Prince- 1975 1999-2000
Tempera à la caséine Édouard), 1965 Sérigraphie sur carton Acrylique sur masonite
sur masonite Émulsion à l’acrylique Harumi 41,8 x 58,5 cm
73,4 x 96,4 cm sur masonite 47 x 57 cm
61,9 x 92,5 cm
77
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
Alex Colville, Three Alex Colville, Sketch for Alex Colville, Ocean Alex Colville, Dog in
Girls on a Wharf (Trois Ocean Limited (Océan Limité), Car (Chien dans
filles sur un quai), 1953 Limited (Esquisse pour 1962 voiture), 1999
Tempera à la caséine Océan Limité), v. 1961 Huile et résine Émulsion de polymère à
avec glacis sur masonite Graphite et encre sur synthétique sur l’acrylique sur panneau
41,1 x 25,4 cm papier masonite dur
15 x 24 cm 68,5 x 119,3 cm 36 x 62,4 cm
78
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
Alex Colville, A German Alex Colville, Convoy in Alex Colville, Landing Alex Colville,
Flare Goes Up (Une Yorkshire, No. Craft Assault Off Infantry (L’infanterie),
fusée éclairante 2 (Convoi au Yorkshire, Southern France (Le 1945
allemande s’élève), No 2), 1944 Landing Craft Assault Crayon sur papier
1944 Huile sur toile au large du Midi de la 19 x 22,6 cm
Aquarelle, encre et 76,3 x 102 cm France), 1944
crayon carbone sur Huile sur toile
papier 101,4 x 76 cm
38,8 x 57,2 cm
Alex Colville, Sketch Alex Colville, Tragic Alex Colville, Bodies in Alex Colville, Infantry,
Drawing, A Dead Landscape (Paysage a Grave, Belsen (Corps Near Nijmegen,
Horse (Esquisse, Un tragique), 1945 dans une tombe, Holland (Infanterie,
cheval mort), 1945 Huile sur toile Belsen), 1946 près de Nimègue,
Crayon de couleur sur 61 x 91 cm Huile sur toile Hollande), 1946
papier 76,3 x 101,6 cm Huile sur toile
27,4 x 35,8 cm 101,6 x 121,9 cm
79
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
MUSÉE DU NOUVEAU-BRUNSWICK
1, place Market
Saint John (Nouveau-Brunswick) Canada
506-643-2300
nbm-mnb.ca
MUSEUM LONDON
421, rue Ridout Nord
London (Ontario) Canada
519-661-0333
museumlondon.ca
80
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
81
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
NOTES
BIOGRAPHIE
1. Alex Colville, cité dans Graham Metson et Cheryl Lean, éd. Alex Colville:
Diary of a War Artist, Halifax, Nimbus Publishing, 1981, p. 21.
3. Alex Colville, cité dans Mark Cheetham, Alex Colville: The Observer
Observed, Toronto, Éditions ECW Press, 1994, p. 20.
4. Rhoda Colville, citée dans 90th Parallel Film and Television Productions Ltd.,
Studio: The Life and Times of Alex Colville, réalisé par Andrew Gregg (Toronto:
Téléfilm Canada, 2001), film documentaire, 42 min.
5. Tom Smart, Alex Colville: Return, Vancouver, Douglas & McIntyre, 2003,
p. 28-33.
6. Alex Colville, cité dans Peter Goddard, « Creating a Colville », Toronto Star,
13 juin 2004.
9. Mary Pratt, citée dans Leah Sandals, « Canadian Art World Remembers Alex
Colville », Canadian Art, 17 juillet 2013, en ligne :
canadianart.ca/news/canadian-art-world-remembers-alex-colville/.
12. Colville, cité dans Dow, The Art of Alex Colville, p. 65.
14. Une autre raison pour la prédilection de Colville pour les sujets qui
l’entourent est qu’il ne met pas de pression sur les ressources familiales en
recourant à des modèles, notamment sa femme Rhoda, dont les poses
n’encourent aucun frais.
82
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
15. Alex Colville, cité dans Robert Fulford, « Regarding Alex Colville », Saturday
Night 115, no 8 (2000).
16. Alex Colville, dans une séquence de « At Home with Alex Colville »,
Telescope, CBC Television, 21 septembre 1967.
17. Alex Colville, cité dans Mark Cheetham, « The World, the Work, and the
Artist: Alex Colville and the Communality of Vision », RACAR: Revue d’art
canadien/Canadian Art Review, no 1 (1988), p. 59.
19. John Bentley Mays, « Colville’s Importance Exaggerated », The Globe and
Mail, 23 juillet 1983.
20. Richard Perry, « Alex Colville: Why Have We Made Him Head Boy of
Canadian Painters? », Canadian Forum, no 64 (Mars 1985).
21. Mays, « Chill of Death Pervades Images in Colville Show », The Globe and
Mail, le 5 novembre, 1994.
24. Peter Simpson, « Love Story: The Bond between Alex and Rhoda Colville »,
Ottawa Citizen, 10 août 2015.
83
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
5. Voir Northrop Frye, The Great Code: The Bible in Literature, New York,
Harcourt Brace Jovanovich, 1981.
2. David Burnett, Colville, Toronto, McClelland & Stewart / Musée des beaux-
arts de l’Ontario, 1983, p. 100.
2. Cité dans Helen J. Dow, The Art of Alex Colville, Toronto, McGraw-Hill
Ryerson,
1972, p. 140.
3. Helen J. Dow, The Art of Alex Colville, Toronto, McGraw-Hill Ryerson, 1972,
p. 142.
84
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
4. Alex Colville, dans une entrevue de David Burnett, le 28 juillet 1982, cité
dans David Burnett, Colville, Toronto, McClelland & Stewart / Musée des
beaux-arts de l’Ontario, 1983, p. 157.
2. Cité dans Mark Cheetham, Alex Colville: The Observer Observed, Toronto,
Éditions ECW Press, 1994, p. 125.
3. Tom Smart, Alex Colville: Return, Vancouver, Douglas & McIntyre, 2003,
p. 80.
85
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
2. Cité dans Graham Metson et Cheryl Lean, éd., Alex Colville: Diary of a War
Artist, Halifax, Nimbus Publishing, 1981, p. 19.
4. Tom Smart, Alex Colville: Return, Vancouver, Douglas & McIntyre, 2003,
p. 34.
5. Albert Camus, The Rebel: An Essay on Man in Revolt, New York, Vintage
Books, 1956, p. 23-24. Pour la version française, l’édition suivante a été
consultée : Albert Camus, L'homme révolté, Collection Folio essais (n° 15),
Gallimard, 1985, p. 42.
6. Camus, The Rebel, p. 10. Pour la version française, l’édition suivante a été
consultée : Albert Camus, L'homme révolté, Collection Folio essais (n° 15),
Gallimard, 1985, p. 23.
10. L’historien de l’art Alfred H. Barr a utilisé ce terme pour intituler une
exposition au Museum of Modern Art à New York en 1943.
12. Alex Colville, « Notes for Marina Vaizey », 28 juillet 1976. Cité dans Burnett,
Colville, p. 136.
13. Alex Colville, cité dans John DeMont, « Alex Colville’s Terrible Beauty »,
MacLean’s, 22 décembre 2003, p. 46.
14. Martin Kemp, « Science in Culture: Alex Colville’s Exhaustive Search for
Mathematical Probity », Nature 430, no 7003, 26 août 2004, p. 969.
15. Mark Cheetham, Alex Colville: The Observer Observed, Toronto, Éditions
ECW Press, 1994, p. 116.
86
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
17. Alex Colville, cité dans Walter Stewart, « Alex Colville: Realist Painter »,
Atlantic Advocate, novembre 1976, p. 10.
18. Ann Kitz, citée dans Andrew Hunter, Colville, Toronto, Art Gallery of
Ontario, 2014, p. 26.
23. Shawna Richer, « Colville’s Unspoken Truths », The Globe and Mail, édition
de Toronto, 4 novembre 2003.
24. « Mais si l’on ne veut pas accepter l’argument selon lequel mon travail est
relativement populaire parce qu’il soit mauvais (commercial, sentimental,
rétrograde) alors on affirme qu’il est peut-être bon, bien que populaire ». Alex
Colville, « Some Thoughts about My Painting », déclaration non publiée,
29 novembre 1973, citée dans Burnett, Colville, p. 17.
25. Delva admet l’influence de Christopher Pratt, et alors, par extension, celle
de Colville. Tiré d’une conversation de l’auteur avec l’artiste en 2005 pendant
ses recherches pour l’essai « Thierry Delva: Collection and Other Objects »
pour le catalogue Thierry Delva, Museum London/Musée des beaux-arts de la
Nouvelle-Écosse, 2005, pour l’exposition itinérante du même nom.
26. Voir Ray Cronin, « New Sculptural Realism », Sculpture 22, no 9, 2003,
p. 42-47.
27. Sarah Fillmore, citée dans Leah Sandals, « Canadian Art World Remembers
Alex Colville », Canadian Art, 17 juillet 2013,
http://canadianart.ca/news/canadian-art-
world-remembers-alex-colville/.
STYLE ET TECHNIQUE
1. Alex Colville, « My Experience as a Painter and Some General Views of Art »,
allocution prononcée en novembre 1951. Reproduite dans Helen J. Dow, The
Art of Alex Colville, Toronto, McGraw-Hill Ryerson, 1972, p. 203-208.
2. David Burnett, Colville, Toronto, McClelland & Stewart / Musée des beaux-
arts de l’Ontario, Toronto, 1983, p. 199.
87
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
5. Andrew Hunter relie les images de ce travail à London Bridge, 1945, et à The
Nijmegen Bridge, Holland (Le pont de Nimègue, Hollande), 1946, dans Andrew
Hunter, Colville, Toronto, Musée des beaux-arts de l’Ontario, 2014, p. 58-60.
8. Voir Lucy Lippard, Six Years: The Dematerialization of the Art Object from
1966 to 1972, Berkeley, Presses de l’Université de Californie, [1973] 1997.
11. Philip Fry, Alex Colville : Peintures, estampes, et processus créatif 1983-
1994, Musée des beaux-arts de Montréal, 1994, p. 15.
12. Cité dans Andreas Schultz, « Like the Headlight on a Locomotive Speeding
Through the Night », in Colville Tributes, Robert Fulford et al., Kentville,
Gaspereau Press, 2011, p. 64.
13. Colville cité dans Peter Goddard, « Creating a Colville: A New Exhibition of
his Recent Work Provokes Questions about Canadian Legend’s Artistic
Process », Toronto Star, 13 juin 2004.
15. Martin Kemp, « Science in Culture », Nature 430, no 7003 (26 août 2004),
p. 969.
18. Cité dans John DeMont, « Alex Colville’s Terrible Beauty: Menace Lurks in
the Paintings of a Master », Maclean’s 107, no 41 (10 octobre 1994), p. 60.
88
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
19. Tom Smart, Alex Colville: Retour, Vancouver, Douglas & McIntyre, 2003,
p. 42.
21. Tiré de « Some Observations on My Serigraphs », essai non publié par Alex
Colville, 1976, cité dans Mark Cheetham, Alex Colville: The Observer Observed,
Toronto, Éditions ECW Press, 1994, page 124.
89
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
GLOSSAIRE
art conceptuel
L’art conceptuel, qui remonte au travail de Marcel Duchamp, mais qui ne sera
pas codifié avant les années 1960, est une expression générale pour décrire un
art qui met l’accent sur les idées plutôt que sur la forme. Le produit fini peut
même avoir une forme concrète éphémère, comme le land art ou la
performance.
automatisme
Terme physiologique initialement employé par les surréalistes pour nommer
les procédés tels que l’association libre, ou encore l’écriture, le dessin et la
peinture automatiques, qui permettent d’accéder au subconscient sans que la
pensée contrôlée ou la planification ne fassent interférence.
90
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
caséine
Phosphoprotéine du lait très adhésive, donc couramment employée comme
colle ou agent liant en peinture. Les peintures à la caséine peuvent se
substituer à la tempera.
91
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
92
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
existentialisme français
Mouvement culturel du milieu du vingtième siècle qui se manifeste dans la
littérature, le cinéma et la philosophie. Associé aux philosophes Jean-Paul
Sartre, Simone de Beauvoir, Albert Camus et Maurice Merleau-Ponty,
l’existentialisme affirme que l’existence humaine est par essence inexplicable et
vaine, et que les êtres humains sont des acteurs libres et indépendants.
expressionnisme abstrait
Style pictural qui connaît un essor à New York dans les années 1940 et 1950,
l’expressionnisme abstrait se définit par la combinaison de l’abstraction
formelle et d’une approche autoréférentielle. Le terme décrit une grande
variété d’œuvres. Jackson Pollock, Mark Rothko, Barnett Newman et Willem de
Kooning figurent parmi les expressionnistes abstraits les plus célèbres.
93
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
impressionnisme
Mouvement artistique très influent, né en France dans les années 1860 et
associé au début de la modernité en Europe. Claude Monet, Pierre-Auguste
94
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
luminisme
Au milieu du vingtième siècle, les critiques commencent à utiliser le terme
«luminisme» pour décrire un style de paysage américain issu de la Hudson
River School une centaine d’années auparavant. Comme les impressionnistes,
les luministes américains s’intéressent à la représentation des effets de la
lumière, mais contrairement à leurs homologues français, leurs peintures sont
très détaillées et leurs coups de pinceau sont cachés. Parmi les figures phares
de ce groupe se trouvent Frederic Edwin Church, Albert Bierstadt, John
Frederick Kensett et Fitz Henry Lane.
95
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
nombre d’or
Concept mathématique appliqué à la proportion, où une ligne droite ou un
rectangle est divisé en deux parties inégales : la proportion de la plus petite
portion par rapport à la plus grande correspond à celle de la plus grande par
rapport à l’ensemble.
Painters Eleven
Collectif d’artistes actif entre 1953 et 1960, formé de onze peintres de la
région de Toronto, aux styles divergents, parmi lesquels on retrouve Harold
Town, Jack Bush et William Ronald. Ils unissent leurs efforts afin d’accroître leur
visibilité, compte tenu de l’intérêt limité pour l’art abstrait en Ontario à
l’époque.
photoréalisme
Style artistique qui atteint son apogée aux États-Unis dans les années 1970.
Les tableaux de ce style — souvent des grands formats à l’acrylique — imitent ou
même reproduisent des photographies. Appelé aussi hyperréalisme et
superréalisme, le photoréalisme est étroitement associé à Chuck Close, entre
autres.
pointillisme
Technique picturale mise au point en 1886 par Georges Seurat et Paul Signac
dans la foulée de l’impressionnisme. Dans ce style, plutôt que de recourir à
96
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
une touche rompue, les artistes utilisent des milliers de petits points aux
couleurs intenses et complémentaires qui s’amalgament pour créer leurs
images. Cette approche leur permet de mieux comprendre le fonctionnement
de l’œil humain et la réalité de la lumière en tant que spectre de la couleur.
pop art
Mouvement de la fin des années 1950 jusqu’au début des années 1970, qui,
en Grande-Bretagne et aux États-Unis, adopte l’imagerie du design graphique
commercial, de la télévision et du cinéma. Les défenseurs les plus connus du
pop art sont Richard Hamilton, David Hockney, Andy Warhol et Roy
Lichtenstein.
postimpressionnisme
Expression forgée par le critique d’art britannique Roger Fry en 1910 pour
décrire la peinture produite en France de 1880 à 1905 en réaction contre les
innovations artistiques et les limites de l’impressionnisme. Ses piliers sont Paul
Cézanne, Paul Gauguin et Vincent van Gogh.
précisionnisme
Le précisionnisme est une tendance, par opposition à une école formelle ou un
mouvement organisé, dans l’art américain des années 1920 et 1930. Le
précisionnisme se caractérise par des formes simples aux contours nets, et par
une touche lisse. Ses thèmes sont souvent des paysages ruraux, urbains ou
industriels américains. Parmi les artistes les plus importants associés à cette
tendance figurent Charles Sheeler et Elsie Driggs.
Renaissance
Terme employé depuis le dix-neuvième siècle pour nommer, dans le domaine
de l’art en Occident, la période historique correspondant approximativement
aux années 1400-1600. La Renaissance est associée au retour du style
classique en art et en architecture, suivant la période médiévale.
97
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
réalisme
Style artistique où les sujets sont représentés de manière aussi factuelle que
possible. Le réalisme renvoie aussi au mouvement artistique du dix-neuvième
siècle, dirigé par Gustave Courbet, axé sur la représentation de la vie moderne
quotidienne, plutôt que sur celle de sujets mythologiques, religieux ou
historiques.
réalisme de l’Atlantique
Le réalisme a été adopté par plusieurs peintres néo-écossais importants au
milieu et à la fin du vingtième siècle, dont Miller Brittain, Christopher Pratt,
Mary Pratt, Alex Colville et Tom Forrestall. Le réalisme de l’Atlantique demeure
une importante forme d’art du Canada atlantique.
réalisme magique
Terme englobant les œuvres artistiques ou littéraires dans lesquelles des
éléments oniriques, irrationnels ou surnaturels surgissent dans un
environnement par ailleurs réaliste ou « normal ». Cette fusion du réel et du
fantastique se manifeste dans l’œuvre d’écrivains comme Gabriel Garcia
Marquez et de peintres tels que Giorgio de Chirico, André Derain et les
dadaïstes.
98
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
sont très précises et détaillées, tandis que ses œuvres ultérieures sont plus
inventives et abordent des thèmes plus généraux.
surréalisme
Mouvement littéraire et artistique lancé à Paris au début du vingtième siècle, le
surréalisme veut donner expression aux activités de l’inconscient, libéré du
contrôle des conventions et de la raison. Images fantastiques et juxtapositions
incongrues le caractérisent. Répandu dans le monde entier, le mouvement a
influencé le cinéma, le théâtre et la musique.
sérigraphie
Technique de gravure développée en 1940 par un groupe d’artistes américains
travaillant avec des écrans de soie, qui voulaient démarquer leur travail des
images publicitaires réalisées suivant la même méthode.
99
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
100
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
La vie active d’Alex Colville se déroule sous les yeux du public dès ses
premières expositions, dans les années 1950, jusqu’aux rétrospectives,
en tournée dans les années 1990 et 2000, qui ont couronné sa carrière.
Il n’a jamais cessé de travailler, et a réalisé de nouvelles peintures
même à plus de 80 ans. Par conséquent, on trouve une importante
quantité d’information documentant sa vie et son œuvre — des
articles, des livres, des critiques, des films et plus encore. Ce qui suit est
une introduction aux sources et aux ressources disponibles concernant
cet important artiste canadien.
101
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
EXPOSITIONS D’ENVERGURE
Vue d’installation de l’exposition Alex Colville (2014-2015) au Musée des beaux-arts de l’Ontario, Toronto, en 2014. Photographie de
Dean Tomlinson.
1966 33e Biennale de Venise; Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa; Hart House
Gallery, Université de Toronto.
1993 29 mars - 16 mai, Dessins choisis, Galerie d’art Owens, Sackville. Tournée
canadienne.
102
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
2003- 27 septembre - 30 novembre 2003, Alex Colville : Retour, Musée des beaux-
2005 arts de la Nouvelle-Écosse, Halifax. Tournée : 20 décembre 2003 -
29 février 2004, Galerie d’art Beaverbrook, Fredericton; 20 mars -
31 mai 2004, Museum London; 20 juin - 8 août 2004, Centre d’art de
l’Université de Toronto; 27 août - 17 octobre 2004, Edmonton Art Gallery
(aujourd’hui Galerie d’art de l’Alberta); et novembre 2004 - janvier 2005,
Mendel Art Gallery, Saskatoon.
2014- 23 août 2014 - 4 janvier 2015, Alex Colville, Musée des beaux-arts de l’Ontario.
2015 Tournée : 24 avril - 7 septembre 2015, Musée des beaux-arts du Canada,
Ottawa.
GREGG, Andrew. Studio: The Life and Times of Alex Colville (Toronto, 90th
Parallel Film and Television Productions Ltd., 2001), Betacam SP, 42 min.
103
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
———. « The World, the Work, and the Artist: Alex Colville and the
Communality of Vision », RACAR : Revue d’art canadienne / Canadian Art
Review 15, no 1 (1988), p. 58-63.
104
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
KEMP, Martin. « A Measured Approach », Nature 430, no 7003 (26 août 2004),
p. 969.
KULYK KEEFER, Janice. « War Gaze Canvas of War, Art Gallery of Ontario,
Toronto », Border Crossings 22, no 2 (mai 2003), p. 66-72.
SMART, Tom. Alex Colville : Retour, Vancouver, Douglas & McIntyre; Halifax,
Musée des beaux-arts de la Nouvelle-Écosse, 2003.
SITES WEB
Site de la Colville House sur le campus de l’Université Mount Allison (Sackville,
New Brunswick) : http://www.mta.ca/owens/colville/
105
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
À PROPOS DE L’AUTEUR
RAY CRONIN
L’écrivain, commissaire d’exposition et consultant en art Ray
Cronin vit à Elmsdale, en Nouvelle-Écosse. Il a été conservateur
du Musée des beaux-arts de la Nouvelle-Écosse (2001-2007),
avant d’en être le directeur général (2007-2015). Il est le
conservateur fondateur du prix d’art Sobey.
106
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
COPYRIGHT ET MENTIONS
REMERCIEMENTS
De l’auteur
J’ai eu le privilège d’être invité à écrire un livre sur Alex Colville pour l’Institut
de l’art canadien et j’aimerais remercier Sara Angel et Anna Hudson de m’avoir
donné cette chance. Je tiens à rendre hommage aux nombreux historiens et
conservateurs dont les travaux de recherche m’ont été d’une valeur inestimable
pour mener à bien ce projet. Les idées et les approches développées,
notamment, par David Burnett, Mark Cheetham, Helen J. Dow, Philip Fry,
Andrew Hunter et Tom Smart dans leurs excellents ouvrages sur Colville, m’ont
été des plus précieuses au cours de l’élaboration de ce livre. Les membres du
personnel de l’IAC ont fait preuve d’un professionnalisme constant et d’un
soutien indéfectible, et je tiens à remercier l’équipe dirigée par Kendra Ward
d’avoir rendu possible la parution de ce travail. Ce fut un réel plaisir de
travailler avec Shannon Anderson, qui a révisé cet ouvrage, et dont la vigilance
et l’attention ont permis d’en faire un bien meilleur écrit. Enfin, j’aimerais
remercier Ann Kitz, et toute la famille Colville, de m’avoir si aimablement et
obligeamment accueilli avec ce projet de livre, qui n’aurait pu voir le jour sans
leur appui.
Pour leur appui et leur aide, l’IAC tient à remercier le Musée des beaux-arts de
la Nouvelle-Écosse (Shannon Parker, Troy Wagner); le Musée des beaux-arts de
l’Ontario (Stephanie Burdzy, Amy Furness, Tracy Mallon-Jenson); la Galerie
d’art Beaverbrook (Sarah Dick); Bridgeman Images (Addie Warner); le Musée
canadien de la guerre (Susan Ross); la Galerie d’art Louise-et-Reuben-Cohen,
107
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
SOURCES PHOTOGRAPHIQUES
Tout a été fait pour obtenir les autorisations de tous les objets protégés par le
droit d’auteur. L’Institut de l’art canadien corrigera volontiers toute erreur ou
omission.
Horse and Train (Cheval et train), 1954. (Voir les détails ci-dessous.)
108
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
Biographie : Le capitaine D.A. Colville au travail à Ottawa, devant son Infantry, Near Nijmegen,
Holland (Infanterie, près de Nimègue, Hollande), achevée 1946. Collection d’archives George-Metcalf, Musée
canadien de la guerre, Ottawa (20040082-03). © Musée canadien de la guerre.
Œuvres phares : Nude and Dummy (Nu et mannequin), 1950. (Voir les détails ci-dessous.)
Importance et questions essentielles : Alex Colville, Horse and Girl (Cheval et fille), 1984. (Voir les détails ci-
dessous.)
Style et technique : Kiss With Honda (Baiser et Honda), 1989. (Voir les détails ci-dessous.)
Sources et ressources : Alex Colville dans son atelier, Wolfville, Nouvelle-Écosse, 1983. Bibliothèque et
Archives Canada, Ottawa. (R11224-4384-1-F). Mention de source : Walter Curtin, Bibliothèque et Archives
Canada.
Où voir : Vue d’installation de l’exposition Alex Colville : Recent Paintings and Drawings (2010) à la Galerie
Mira Godard, Toronto. © Galerie Mira Godard.
A German Flare Goes Up (Une fusée éclairante allemande s’élève), 1944. Collection Beaverbrook d’art
militaire, Musée canadien de la guerre, Ottawa. (19710261-1676). © Canadian War Museum.
109
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
After Swimming (Après la baignade), 1955. Collection de la Galerie d’art de l’Université Dalhousie, Halifax.
Achetée avec des fonds donnés par la division des femmes de l’Association des anciens de l’Université
Dalhousie, 1958 (1958-1-2). © A.C. Fine Art Inc.
Artist and Car (Artiste et voiture), 2008. Collection privée. © A.C. Fine Art Inc.
Black Cat (Chat noir), 1996. Collection de la Galerie d’art Owens, Université Mount Allison, Sackville
(2013.37). © A.C. Fine Art Inc.
Bodies in a Grave, Belsen (Corps dans une tombe, Belsen), 1946. Collection Beaverbrook d’art militaire,
Musée canadien de la guerre, Ottawa (19710261-2033). © Musée canadien de la guerre.
Child and Dog (Enfant et chien), 1952. Collection du Musée des beaux-arts du Canada, achat, 1954 (no
6257). © A.C. Fine Art Inc.
Church and Horse (Église et cheval), 1964. Collection du Musée des beaux-arts de Montréal, achat, legs
Horsley et Annie Townsend et donateur anonyme (1966.1529). © A.C. Fine Art Inc.
Couple on the Beach (Couple sur la plage), 1957. Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa, achat, 1959 (no
7744). © Musée des beaux-arts du Canada. Mention de source : Musée des beaux-arts du Canada.
110
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
Convoy in Yorkshire No. 2 (Convoi au Yorkshire, No 2), 1944. Collection Beaverbrook d’art militaire, Musée
canadien de la guerre, Ottawa (19710261-2046). © Musée canadien de la guerre.
Couverture d’Alex Colville: Diary of A War Artist, compilé par Graham Metson et Cheryl Lean (Halifax :
Éditions Nimbus Publishing, 1981), aquarelle d’Alex Colville Dead City, 24 Feb.-2 Mar. 1945 (Ville morte, 24
février-2 mars 1945) (détail), 1945. Avec l’aimable autorisation des éditions Nimbus Publishing. © A.C. Fine
Art Inc.
Couverture d’Alex Colville: Return, de Tom Smart (Vancouver : Douglas & McIntyre, 2003), œuvre d’Alex
Colville, On a River (Sur la rivière), 1996. Avec l’aimable autorisation des éditions Harbour Publishing. © A.C.
Fine Art Inc.
Couverture du recueil d’Alice Munro, The Progress of Love (Toronto : McClelland & Stewart, 1986), œuvre
d’Alex Colville, Elm Tree at Horton Landing (Orme à Horton Landing), 1956. Avec l’aimable autorisation des
éditions Penguin Random House Canada. Image © A.C. Fine Art Inc.
Cyclist and Crow (Cycliste et corbeau), 1981. Collection du Musée des beaux-arts de Montréal, don de Lavalin
Inc. © A.C. Fine Art Inc.
Dog and Groom (Chien et toiletteur), 1991. Collection privée. © A.C. Fine Art Inc.
Dog, Boy, and St. John River (Chien, garçon et rivière Saint-Jean), 1958. Collection du Museum London,
Fonds d’art de l’Ontario, 1959 (59.A79). © A.C. Fine Art Inc.
111
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
Dog in Car (Chien dans voiture), 1999. Collection du Musée des beaux-arts de la Nouvelle-Écosse, Halifax,
achetée avec des fonds provenant de la Art Sales and Rental Society, Halifax, Nouvelle-Écosse, 2002
(2002.89). © A.C. Fine Art Inc.
Embarkation (Embarquement), 1994. Galerie d’art Beaverbrook, Fredericton, don de Harrison McCain, C.C.
(1995.09). © A.C. Fine Art Inc.
Family and Rainstorm (Famille et pluie torrentielle), 1955. Collection du Musée des beaux-arts du Canada,
Ottawa, achat, 1957 (no 6754). © A.C. Fine Art Inc. Mention de source : Musée des beaux-arts du Canada.
Four Figures on Wharf (Quatre personnages sur un quai), 1952. Collection du Musée des beaux-arts du
Canada, Ottawa, achat, 1955 (no 6337) © A.C. Fine Art Inc. Mention de source : Musée des beaux-arts du
Canada.
French Cross (Croix française), 1988. Collection privée. © A.C. Fine Art Inc.
Horse and Girl (Cheval et fille), 1984. Collection privée. © A.C. Fine Art Inc.
Horse and Train (Cheval et train), 1954. Collection de la Galerie d’art de Hamilton, don de Dominion
Foundries and Steel Limited (Dofasco), 1957. © A.C. Fine Art Inc.
Infantry (Infanterie), 1945. Collection Beaverbrook d’art militaire, Musée canadien de la guerre, Ottawa
(19710261-2054). © Musée canadien de la guerre.
112
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
Infantry Near Nijmegan, Holland (Infanterie, près de Nimègue, Hollande), 1946. Collection Beaverbrook d’art
militaire, Musée canadien de la guerre, Ottawa (19710261-2079). © Musée canadien de la guerre.
Interior Owens Art Gallery with Figure (Intérieur de la Galerie d’art Owens avec personnage), 1941.
Collection privée. © A.C. Fine Art Inc.
Kiss With Honda (Baiser et Honda), 1989. Collection privée. © A.C. Fine Art Inc.
Landing Craft Assault Off Southern France (Le Landing Craft Assault au large du Midi de la France), 1944.
Collection Beaverbrook d’art militaire, Musée canadien de la guerre, Ottawa (19710261-1679). © Musée
canadien de la guerre.
Living Room (Salle de séjour), 1999-2000. Collection du Musée des beaux-arts du Canada, achat, 2000 (no
40408). © A.C. Fine Art Inc. Mention de source : Musée des beaux-arts du Canada.
Nude and Dummy (Nu et mannequin), 1950. Collection du Musée du Nouveau-Brunswick, Saint John, acheté
de l’artiste, 1951 (A51-4(2). © A.C. Fine Art Inc. Mention de source : © AGO.
Nudes on Shore (Nus sur rivage), 1950. Galerie d’art Beaverbrook, Fredericton, don de Lord Beaverbrook
(1959.40). © AC Fine Art Inc.
Ocean Limited (Océan Limité), 1962. Collection du Musée des beaux-arts de la Nouvelle-Écosse, Halifax,
achetée avec des fonds provenant de Christopher Ondaatje, Toronto, Ontario, Art Sales and Rental Society,
Halifax, Nouvelle-Écosse, et d’un donateur privé, 1994 (1994.18). © A.C. Fine Art Inc.
113
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
Railroad Over Marsh (Chemin de fer au-dessus d’un marais), 1947. Collection de la Galerie d’art
Beaverbrook, Fredericton, don de M. Albert Werenfels (1959.41). © A.C. Fine Art Inc.
Pacific (Pacifique), 1967. Collection privée. © A.C. Fine Art Inc. Mention de source : © AGO.
Peggy’s Cove, Nova Scotia (Peggy’s Cove, Nouvelle-Écosse), 1940. Collection du Musée des beaux-arts de
l’Ontario, Toronto, don du Dr Helen J. Dow, Ottawa, 1993 (94/103). © A.C. Fine Art Inc.
Self Portrait (Autoportrait), 1940. Collection privée. © A.C. Fine Art Inc.
Soldier and Girl at Station (Soldat et fille à la gare), 1953. Collection Thomson, Musée des beaux-arts de
l’Ontario, Toronto (103990). © Musée des beaux-arts de l’Ontario.
Skater (Patineuse), 1964. Collection du Museum of Modern Art, New York, don de R.H. Donnelley Erdman, par
échange (372.1965). © A.C. Fine Art Inc.
114
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
Sketch Drawing, A Dead Horse (Esquisse, Un cheval mort), 1945. Collection Beaverbrook d’art militaire,
Musée canadien de la guerre, Ottawa (19710261-2050). © Musée canadien de la guerre.
Sketch for Ocean Limited (Esquisse pour Océan Limité), v. 1961. Collection du Musée des beaux-arts de la
Nouvelle-Écosse, Halifax, don de l’artiste (1998.333.1). © A.C. Fine Art Inc.
Sketch No. 11 for Pacific (Esquisse No 11 pour Pacifique), 1967. Collection du Musée des beaux-arts du
Canada, Ottawa, don de l’artiste, Wolfville, Nouvelle-Écosse, 1974 (no 18130.11). © A.C. Fine Art Inc.
Mention de source : Musée des beaux-arts du Canada.
Sleeper (Dormeur), 1975. Collection du Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa, fonds Alex Colville, don de
Mira Godard, Toronto, 2000 (40528). © A.C. Fine Art Inc. Mention de source : Musée des beaux-arts du
Canada.
Study for Cyclist and Crow (Étude pour Cycliste et corbeau), 2 juillet 1981. Collection privée. © A.C. Fine Art
Inc. Mention de source : Steve Farmer.
Study for Horse and Train (Étude pour Cheval et train), 1954. Collection privée © A.C. Fine Art Inc. Mention
de source : Steve Farmer.
115
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
Study for Nude and Dummy (Étude pour Nu et mannequin), 1950. Galerie d’art Louise-et-Reuben-Cohen,
Université de Moncton © A.C. Fine Art Inc.
Study for Sackville Railway Station mural (Soldier and Girl) (Étude pour la murale de la gare de Sackville
(Soldat et fille)), 1942. Collection privée. © A.C. Fine Art Inc.
Study for St. Croix Rider (Étude pour Cavalier St. Croix), 30-31 décembre 1996. Collection privée. © A.C. Fine
Art Inc. Mention de source : Steve Farmer.
Surveyor (Topographe), 2001. Collection de Sprott Securities, Toronto. © A.C. Fine Art Inc.
Target Pistol and Man (Pistolet de tir et homme), 1980. Collection privée. © A.C. Fine Art Inc. Mention de
source : © AGO.
The History of Mount Allison (L’histoire de Mount Allison), 1948. Collection du Centre étudiant Wallace
McCain, Université Mount Allison, Sackville (1948.1). © A.C. Fine Art Inc.
The Nijmegen Bridge, Holland (Le pont de Nimègue, Hollande), 1946. Collection Beaverbrook d’art militaire,
Musée canadien de la guerre, Ottawa (19710261-2094). © Musée canadien de la guerre.
116
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
Three Girls on a Wharf (Trois filles sur un quai), 1953. Collection du Musée des beaux-arts de la Nouvelle-
Écosse, Halifax, don de Christopher Ondaatje, Toronto, Ontario, 1994 (1994.25). © A.C. Fine Art Inc.
To Prince Edward Island (Vers l’Île-du-Prince-Édouard), 1965. Collection du Musée des beaux-arts du Canada,
Ottawa, achat, 1966 (no 14954). © Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa. Mention de source : Musée des
beaux-arts du Canada.
Tragic Landscape (Paysage tragique), 1945. Collection Beaverbrook d’art militaire, Musée canadien de la
guerre, Ottawa (19710261-2126). © Musée canadien de la guerre.
Traveller (Le voyageur), 1992. Collection de la Galerie d’art de Hamilton, legs anonyme, 2014. © A.C. Fine Art
Inc.
Untitled (Sans titre), 1940. Collection de Galerie d’art Owens, Université Mount Allison, Sackville, achetée
avec des fonds provenant de la succession de Suzanne Silvercruys (2000.8). © A.C. Fine Art Inc.
West Brooklyn Road (Chemin West Brooklyn), 1996. Collection du Fox Harb’r Golf Resort & Spa. © A.C. Fine
Art Inc.
Western Star, 1985. Collection du Musée d’art contemporain de Montréal, Lavalin Collection © A.C. Fine Art
Inc.
117
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
Windmill and Farm (Moulin à vent et ferme), 1947. Collection de la Galerie d’art de l’Université Carleton,
Ottawa, don du Dr Elizabeth Harfenist, 1996. © A.C. Fine Art Inc.
Woman in Bathtub (Femme dans baignoire), 1973. Collection du Musée des beaux-arts de l’Ontario, Toronto,
achetée avec l’aide de Wintario, 1978 (78/124). © A.C. Fine Art Inc.
Woman, Man and Boat (Femme, homme et bateau), 1952. Collection du Musée des beaux-arts du Canada,
Ottawa, achat, 1954 (no 6258). © A.C. Fine Art Inc. Mention de source : Musée des beaux-arts du Canada.
401 Towards London No. 1 (La 401 vers London nº 1), 1968-1969, par Jack Chambers. Collection du Musée
des beaux-arts de l’Ontario, Toronto, don de Norcen Energy Resources Limited, 1986 (86/47). © Succession de
Jack Chambers.
Un portrait de la famille Colville, 1951. De gauche à droite : John, Graham, Alex, Rhoda, Ann, et Charles. Avec
l’aimable autorisation de la famille Colville.
Un dimanche après-midi à la Grande Jatte, 1884-1886, par Georges Seurat. Collection Helen Birch Bartlett
Memorial, Art Institute of Chicago (1926.224).
118
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
Adam et Ève, 1504, par Albrecht Dürer. Collection du Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa, achat, 1957
(no 6878). Mention de source : Musée des beaux-arts du Canada.
Alex et Rhoda Colville le jour de leur mariage, 1942. Le couple est photographié devant la maison familiale de
Rhoda, à Wolfville, Nouvelle-Écosse, où il a vécu de 1973 à 1998. Avec l’aimable autorisation de la famille
Colville.
Alex et Rhoda Colville, avec Min, devant leur maison à Wolfville, Nouvelle-Écosse, 1988. Avec l’aimable
autorisation de la famille Colville. Mention de source : Guido Mangold.
Alex Colville, à 11 ans, près de Tidnish, en Nouvelle-Écosse, où sa famille avait une résidence d’été. Avec
l’aimable autorisation de la famille Colville.
Alex Colville, à 18 ans, avec ses parents, David et Florence. Avec l’aimable autorisation de la famille Colville.
Alex Colville, C.C. (Compagnon, Ordre du Canada), 1986. Photographie de Harry Palmer.
Bad Boy (Mauvais garçon), 1981, par Eric Fischl. Collection de l’artiste. © Eric Fischl.
119
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
Colville Mackerel 6066 (dix cents), 2013, par William Eakin. © William Eakin. Avec l’aimable autorisation de
la Galerie Stephen Bulger.
Colville Wolf 6275 (cinquante cents), 2013, par William Eakin. © William Eakin. Avec l’aimable autorisation
de la Galerie Stephen Bulger.
Colville en train de travailler sur Bodies in a Grave (Corps dans une tombe, Belsen), 1946. Avec l’aimable
autorisation de la famille Colville.
Couverture du magazine Maclean’s mettant en vedette « The World of Alex Colville, » 1er août 1983. Avec
l’aimable autorisation de Rogers Media Inc. Tous droits réservés.
Adam et Ève chassés de l’Éden v. 1426-1428 (retouchée en 1680, et restaurée en 1980), par Masaccio.
Chapelle Brancacci, église Santa Maria del Carmine, Florence.
Cours de portrait, première année, enseigné par Stanley Royle. Alex Colville debout au chevalet, à l’extrême
droite. Archives de l’Université Mount Allison, Sackville (2007.07/501).
Hotel Bedroom (Chambre d’hôtel) 1954, par Lucian Freud. Collection de la Beaverbrook Art Gallery,
Fredericton, don de la Beaverbrook Foundation. © The Lucian Freud Archive/Bridgeman Images.
120
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
Incoming Tide, Peggy’s Cove (Marée montante, Peggy’s Cove), 1935, par Stanley Royle. Collection du Musée
des beaux-arts de la Nouvelle-Écosse, Halifax, don de Willard Strug, Halifax, Nouvelle-Écosse, 2005
(2005.490).
Vue d’installation de l’exposition Alex Colville (2014-2015) au Musée des beaux-arts de l’Ontario, Toronto, en
2014. © Musée des beaux-arts de l’Ontario. Mention de source : Dean Tomlinson.
Cheval sans cavalier dans le cortège funèbre du Président John F. Kennedy vers la cathédrale St. Matthew,
25 novembre 1963. John F. Kennedy Presidential Library and Museum, Boston (KN-C30749). Mention de
source : Robert Knudson.
Le déjeuner sur l’herbe, par Édouard Manet, 1863, huile sur toile. Musée d’Orsay, don d’Étienne Moreau
Nélaton, 1906 © RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski.
Lieutenant D. Alex Colville, artiste de guerre, Troisième Division d’infanterie canadienne, Allemagne, 4 mars
1945. Archives du ministère de la Défense nationale, Bibliothèque et Archives Canada, Ottawa (PA-206003).
Photographie prise par le Lieutenant Barney J. Gloster.
Niccolò Mauruzi da Tolentino à la Bataille de San Romano, v. 1438-1440, par Paolo Uccello. Collection de la
National Gallery, Londres, achat, 1857 (NG583).
Shut-in Indian Harbour (Port Shut-in Indian), 1937, par Donald Cameron Mackay. Collection du Musée des
beaux-arts de la Nouvelle-Écosse, Halifax, don de la Nova Scotia Society of Artists, Collection Diploma, Halifax,
Nouvelle-Écosse, 1974 (1974.22). © Succession de Donald Cameron Mackay.
121
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
State Park (Parc provincial), 1946, par Jared French. Collection du Whitney Museum of American Art, New
York, don de M. et Mme R. H. Donnelley Erdman (65.78).
Arrêt sur image tiré du film Heat (Tension), réalisé par Michael Mann, 1995. Avec l’aimable autorisation de
Monarchy Enterprises, BV & Regency Entertainment (USA), Inc.
Supper Table (Table du souper), 1969, par Mary Pratt. Collection de l’artiste. © Mary Pratt.
Suzanne et les vieillards, v. 1555, par Jacopo Robusti, dit le Tintoret. Collection du Kunsthistorisches
Museum, Vienne.
The Horse in Motion (Le cheval en mouvement), v. 1878, par Eadweard Muybridge. Bibliothèque du Congrès,
Département des estampes et des photographies, Washington, D.C. (LOT 3081).
Les Trois Grâces, v. 1504, par Raffaello Sanzio da Urbino, dit Raphaël. Collection du Musée Condé, Chantilly.
Three Reclining Nudes (Trois nus allongés), v. 1928, par Henry Moore. Musée des beaux-arts de l’Ontario,
Toronto, don de Henry Moore, 1974 (74/86.1). © La Fondation Henry Moore. Tous droits réservés, DACS /
SODRAC (2017) www.henry-moore.org.
Woman at a Dresser (Femme à sa coiffeuse), 1964, par Christopher Pratt. Collection d’art canadien
McMichael, Kleinburg, don de ICI Canada (1995.19.43). © Christopher Pratt.
122
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
L’ÉQUIPE
Éditrice
Sara Angel
Rédactrice exécutive
Kendra Ward
Réviseure
Shannon Anderson
Réviseure linguistique
Alicia Peres
Correctrice d’épreuve
Heather Sangster/Strong Finish
Traductrice
Christine Poulin
Spécialiste de la numérisation
Rachel Topham
123
ALEX COLVILLE
Sa vie et son œuvre de Ray Cronin
COPYRIGHT
© 2017 Institut de l’art canadien. Tous droits réservés.
ISBN 978-1-4871-0137-4
124