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Université Saint Thomas d’Aquin BURKINA FASO

Unité – Progrès - Justice

Professeur : M. Martin O
Droit IV Affaires

Année Universitaire 2015-2016

1
Introduction

Le Droit est l’élément déterminant de la culture. Il a une profonde influence


sur la société et le comportement des individus. Il accompagne toute évolution
politique, économique et sociale. Dans notre monde juridique, on distingue deux
(2) principaux systèmes juridiques :
Le système anglo-saxon ou Common Law,
Le système romano-germanique ou le droit écrit.

I. Le système anglo-saxon ou Common Law

 Ses principales caractéristiques :

Dans ce système, la jurisprudence est une source essentielle du droit privé.


Les cas d’espèce jugés par les tribunaux deviennent des « précédents » qui
s’imposent comme règles de droit, sauf disposition législative contraire. Il
n’existe pas de tradition de codification.
Les contrats ne se réfèrent que rarement aux lois ; laissant le champ libre à
l’imagination contractuelle. Ils expriment la volonté des contractants après une
confrontation de leurs conseils respectifs. Lorsqu’il y a litige, le juge tranche le
plus souvent par référence aux « précédents » susceptibles de s’appliquer au cas
litigieux.

 Ses avantages :

 C’est un droit pragmatique, très souple, facilement adaptable aux


situations concrètes. Le contrat joue un rôle déterminant dans les relations
juridiques.
 C’est un droit adapté aux nécessités du commerce et des affaires, monde
dans lequel interviennent des opérateurs avisés, souvent pressés de
conclure. (Célérité).
 C’est un droit d’inspiration libérale, qui laisse une très large place à la
liberté des conventions.

 Ses inconvénients :

 Les contrats sont volumineux, car il faut envisager toutes les hypothèses
pour ne laisser aucune place à l’oubli ou à la mauvaise foi.
 La conclusion des accords contractuels relève plus d’un rapport de force
entre les parties et leurs conseils, que d’un souci d’aboutir à une solution

2
équilibrée et équitable, le plus expérimenté, le plus habile ou le plus riche,
apparaît ainsi comme étant le plus à même d’imposer son point de vue. Le
service juridique est conçu et traité comme un Produit soumis aux règles
du marché économique qui s’imposent aux professionnels du droit. Ceux-
ci sont donc tout naturellement conduits à privilégier la conquête de
nouvelles parts de marché qu’à un objectif d’équilibre du contrat et de
justice.
 De telles conceptions multiplient les contentieux. Leur coût grève les
budgets des entreprises : délais de la justice, frais et honoraires de
procédure souvent élevés. Il pèse également sur les compagnies
d’assurance à raison des sommes réglées. Ce sont finalement les
consommateurs qui en subissent les conséquences car les primes
d’assurances ne cessent d’augmenter.
 La connaissance du Droit résulte de « précédents » auxquels les tribunaux
se réfèrent. Ils ne sont pas nécessairement les mêmes pour tous, d’où une
disparité dans les solutions judiciaires.
En outre, toute référence à des « précédents » s’avère impossible dans un
pays qui passe d’un système étatique à l’économique du marché.

II. Le système romano-germanique ou le droit écrit

 Ses principales caractéristiques :

Il est fondé sur la loi qui fixe des cadres juridiques pour régir les rapports
contractuels. Au besoin, elle supplée la convention pour le règlement des points
que celle-ci ne prévoit pas.
La preuve repose sur la prééminence de l’écrit.
La loi est la source principale du droit, le rôle du juge est de veiller à son
application. La jurisprudence n’est qu’un accessoire de la loi. Elle l’interprète ou
la complète.
Dans ce système, l’Etat entend protéger les individus et veille à la sécurité
contractuelle. Il délègue à un professionnel spécialisé, le "notaire", la mission
d’assurer cette sécurité en authentifiant, comme tiers témoin officiel, les actes
qu’il rédige.

 Ses avantages :

 Le système du droit écrit permet au contrat d’être synthétique, en faisant le


plus souvent référence aux textes applicables. Il évite ainsi la lourdeur à
laquelle conduit le droit anglo-saxon.

3
 Le formalisme est protecteur de la volonté de l’individu. Il garantit son libre
consentement. Le "consommateur" de droit s’engage ainsi en toute
connaissance de cause. La présence d’un professionnel qualifié, missionné
par l’Etat pour authentifier les contrats et assurer la sécurité juridique est
protectrice des personnes qui contractent. La recherche de l’équilibre des
engagements et du consentement éclairé des parties évite les contentieux.
Dans ce système, la sécurité juridique est une priorité. L’issue d’un procès
ne dépend pas essentiellement de l’opinion d’un juge sur le dossier, et de
son choix parmi les "divers précédents" mais de l’application et de
l’interprétation de la loi.

 Ses inconvénients :

 Le formalisme du système juridique de droit écrit peut être souvent source


de complications et de lenteur.
 Il est parfois mal adapté aux pragmatismes et à la souplesse que nécessite
le droit des affaires.
 Il évolue moins facilement et moins rapidement que le droit anglo-saxon.

4
REDACTION D’ACTES

La rédaction des actes obéit toujours à une technique :

L’ INTITULE

Désigner avec précision les parties : Exemples :


 Personnes physiques
Monsieur (Nom, prénoms, profession, domicile, situation matrimoniale,
célibataire, veuf ou veuve, divorcé)
 Personnes morales
Société (nom de la société, forme de la société, son capital, son siège social,
adresse, représentée par….. en vertu de …… ou en qualité de ……..)

EXPOSE

Pour expliquer la raison d’être de l’acte et aider à son interprétation

CORPS DE L’ACTE

Diviser en autant de paragraphes que de clauses et les numéroter (bien préciser et


tout prévoir)

LIEU, DATE ET NOMBRE D’EXEMPLAIRES

5
L’acte sous seing privé débute toujours par :

« ENTRE LES SOUSSIGNES »


Ou
« JE SOUSSIGNE »

L’acte authentique commence par :

« PAR DEVANT Me ……, notaire à…»,


Ou
« L’AN DEUX MILLE SEIZE
Maître X, notaire à Zaktouli
A reçu le présent acte de vente
A la requête des comparants

ONT COMPARU ( ou A COMPARU)

Mr …………………………………………………( voir développement dans les


exemples ci-après)

Exemple type d’un acte sous seing privé succinct:

ENTRE LES SOUSSIGNES :

Mademoiselle MAÏGA Fatimata, étudiante, (célibataire majeur), demeurant à


Nagrin, tel……., née à……… le………..
Titulaire de la CNIB N°…….. délivrée à ……. le …………. par ……..

Et
M. Serge OUEDRAOGO, profession, (Propriétaire d’un local ), demeurant à
Ouagadougou, tel ………né à……….. le…………
Titulaire de le CNIB N°………..délivrée à……… le……….. par……..

Il a été convenu ce qui suit :

6
M. Serge OUEDRAOGO donne à bail à Mlle Fatimata MAIGA, un local sis à
Zogona sous les charges et conditions suivantes.
Le présent bail est renouvelable une année à compter du ………… (14 décembre
2015) au ……….. (13 décembre 2016).
Le présent bail est consenti, moyennant un loyer de……… (25000f), payable
d’avance au domicile du bailleur.
Il sera fait un rapport de l’état des lieux au début de l’usage et à la fin
Dépôt de cautionnement……
Entretien et usage en bon père de famille, sans destruction, ni perforation que sur
permission du bailleur.
Toute perforation fera objet de paiement de dommage-intérêts

Fait à ………..le……………..

________________________________________________________________

Notre cours va porter sur quatre chapitres. En dehors du troisième chapitre il ne


faudrait pas vous attendre à un cours structuré comme un cours magistral. Notre
objectif étant de vous inculquer la pratique rédactionnelle des actes les plus usuels.

Le notaire délivre quatre sortes d’acte :


- La MINUTE qui est l’original de l’acte, signée par les parties à l’acte et le
notaire avec apposition de son sceau, et conservée par le notaire et faisant
partie de son patrimoine professionnelle.
- L’EXPEDITION qui est une copie certifiée conforme de la minute, elle est
signée du seul notaire avec l’apposition de son sceau.
- LA COPIE EXECUTOIRE qui est une copie certifiée conforme à la minute
et revêtue da la formule exécutoire du juge, signée du seul notaire avec
l’apposition son sceau.
- LE BREVET, seul acte original que le notaire se défait par la remise de
l’original au client. Cet original comportant la signature du notaire et du
comparant.

Plan :

Chapitre I : La procuration
Chapitre II : La vente
Chapitre III : Liquidation des successions et des communautés
Chapitre IV : La Constitution de société exemple la Sarl

7
CHAPITRE I : La procuration

La procuration par définition est : un écrit qui constate le « mandat « et


qui remis au « mandataire », permet à celui-ci de justifier de son « pouvoir » en
d’autres termes c’est le pouvoir qu’une personne donne à une autre d’agir en son
nom.
L’article 1984 du Code civil dispose que « Le mandat ou procuration est
un acte par lequel une personne donne à une autre le pouvoir de faire quelque
chose pour le mandant et en son nom ». Le contrat ne se forme que par
l’acceptation du mandataire.
Le mandat peut être fait en acte authentique ou sous seing privé, par
lettre, voir même verbalement. Le mandat peut être spécial, général ou exprès.
Le mandat conçu en termes généraux n’embrasse que les actes
d’administration.
L’article 1988 du Code civil précise que « S'il s'agit d'aliéner ou
hypothéquer, ou de quelque autre propriété, le mandat doit être exprès ». Le
mandataire ne peut agir au-delà de ce qui est prévu au mandat. Le mandant peut
donner faculté au mandataire de se substituer.

8
Procuration générale :

L’AN DEUX MILLE QUINZE


LE QUATORZE DECEMBRE
Maître Marc OUEDRAOGO, Notaire à OUAGADOUGOU
A reçu la présente PROCURATION GENERALE
A la requête du comparant

A COMPARU

Monsieur Pascal OUEDRAOGO, Médecin, époux de Madame Régine


NONGA, avec laquelle il demeure à Nioko commune rurale de Saaba.
Né à Bilbanbili
Le 01/01/1960
Titulaire de la Carte Nationale D’Identité Burkinabè N° B…………..
délivrée le …………… par …………..
Marié sous le régime de la communauté légale des biens, sans contrat
de mariage, préalable à son union, célébrée à la mairie de Baskuy le
25/04/1990.

LEQUEL a, par ces présentes, constitué pour son mandataire général,


Madame Virginie OUEDRAOGO, infirmière, célibataire majeure
demeurant à Dapoya.

A LAQUELLE il donne pouvoir de, pour lui et en son nom,


GERER et ADMINISTRER, tant activement que passivement tous ses
biens et affaires présents et futurs, communs et particuliers au constituant
et, en tant que de besoin, lorsque son consentement sera nécessaire,
sans aucune exception.

EN CONSEQUENCE :

 Baux et locations à consentir,


Louer et affermer par écrit ou verbalement 1, à telles personnes, pour
le temps et aux prix, charges et conditions que le mandataire jugera
convenables, tout ou partie des biens meubles et immeubles, qui
appartiennent et appartiendront par la suite au constituant -mandant-

1
La quittance du loyer constitue la preuve du bail verbal.

9
(et à son épouse, ou chacun d’eux séparément, ou dans lesquels il
pourrait y avoir une copropriété) ; passer, proroger et renouveler
tous baux et locations, les résilier, avec ou sans indemnité.
 Baux et locations à souscrire
Prendre à loyer, par écrit ou verbalement tous appartements ou
immeubles que le mandataire jugera nécessaire, pour le temps et au
prix, charges et conditions qu’elle avisera ; obliger, le constituant au
paiement des loyers ou fermages et à l’exécution des charges et
conditions, le tout de la manière qui sera convenue.
 Congés, cessions de baux et sous locations
Donner et accepter tous congés ; faire dresser tous états des lieux2 et
récolements3 ; fixer toutes indemnités, les payer ou recevoir ; faire
toutes cessions de baux et sous location ; consentir et accepter toute
majoration et réduction de loyer ou de fermage.
Assurances
Faire assurer contre l’incendie et autre risques tous biens meubles et
immeubles ; à l’effet, signer toutes polices, contracter tous
engagements ; résilier ou modifier toutes assurances que la
mandataire jugerait à propos
Bornages. – Faire procéder à tous arpentages et bornages, fixer et
marquer toutes limites, s’opposer à tous empiètements et
usurpations.
 Réparations. – Faire faire toutes réparations, constructions,
reconstructions et embellissements utiles ou nécessaires, aux prix,
charges et conditions qu’il plaira à la mandataire, arrêter, à cet effet ,
tous devis et marchés avec tous entrepreneurs ou ouvriers, ou avec
toutes sociétés et administrations ; rédiger et faire rédiger tous
mémoires ; exiger de tous locataires et fermiers les réparations à leur
charge.
 Impositions. - Payer toutes impositions et contributions
quelconques ; faire toutes réclamations en dégrèvement ou
réduction ; signer et présenter à cet effet tous mémoires et pétitions ;
toucher toutes sommes restituées.
 Transports. - Faire ou accepter, avec ou sans garantie, tous
transports, délégations et nantissements de créances, prix de ventes,
soultes d’échanges et valeurs ou droits quelconques, présents et à
venir, aux prix, charges et conditions que la mandataire avisera ;

2
Défaut de l’état de lieu à pour conséquence la remise à neuf à la fin du bail
3
Procédure civile : lors d'une saisie de meubles, vérification par procès-verbal de l'huissier de justice
avant la vente qu'aucun des objets saisis n'a été détourné.
10
toucher ou payer le prix de ces transports et nantissements ;
consentir ou accepter toutes subrogations ; consentir toutes
prorogations ; faire toutes déclarations et significations nécessaires ;
se tenir pour signifiés tous actes qu’il aurait lieu ; remettre tous titres
et pièces ; en retirer décharge.
 Prorogation de délai. – Faire et accepter toutes prorogations de délai
pour le temps et aux conditions que la mandataire avisera ; obliger
le comparant à leur exécution solidairement avec son épouse.
 Opérations commerciales . – Continuer et faire toutes opérations du
commerce du constituant ; acheter et vendre toutes marchandises ;
se charger de toutes commissions, les exécuter ; faire tous
chargements, affréter tous navires ; contracter toutes assurances ;
souscrire tous billets à ordre, effets de commerce et autres
engagements ; tirer accepter toutes traites et lettres de change ;
signer tous endossements et avals ; passer tous marchés , les
exécuter, recevoir, payer, arrêter tous comptes courants et autre de
commerce ; faire tous protêts, dénonciations, comptes de retour ;
exercer tous recours en garanties ; signer la correspondance ;
s’intéresser dans toutes entreprises et établissements ; constituer et
dissoudre toutes sociétés ; souscrire ou acheter toute actions
industrielles.
 Lettres et messages. – Recevoir à domicile ou retirer de la poste ou
de toutes messageries, les lettres, télégrammes, caisses, paquets et
colis, chargé ou non, ainsi que tous chèques postaux, mandats-poste
et mandats télégraphiques à l’adresse du constituant ; se faire
remettre tous dépôts ; donner toutes décharges et quittances ; signer
tous registres, acquits etr émargements.
 Vente
Vendre soit de gré à gré, soit aux enchères publiques ou par
licitation, en bloc ou en détail, au prix, charges et conditions que la
mandataire jugera convenables, la totalité ou partie des biens
meubles, immeubles et fonds de commerce qui leur appartiennent,
et appartiendront par la suite; obliger le constituant et son épouse,
solidairement entre eux, à toutes les garanties et aux rapports de
toutes justifications, mains levées et certificats de radiation 4 ; fixer
toute époque d’entrée en jouissance ; convenir du lieu, du mode et
des époques de paiement des prix, les recevoir en principal et intérêt,
soit comptant, soit aux termes convenus par anticipation ; dispenser

4
Donné quand c’est un titre foncier

11
tout notaire de prendre inscription de privilège de vendeur pour
sûretés, tant des charges pouvant découler des contrats de vente que
du paiement du prix ; faire toute délégation et indication de paiement
aux créanciers inscrits ; faire toute déclaration d’état civil et autres,
remettre tout titre et pièce, ou s’obliger à leur remise.
 Successions
Recueillir toutes successions et legs échus ou qui pourront échoir
aux constituants ; requérir toute apposition des scellés5 ou s’y
opposer, en demander la main levée avec ou sans descriptions ; faire
procéder à tous inventaires et recollements, ainsi qu’à l’ouverture de
tout coffre-fort ou plis cacheté qu’il sera utile ; faire procéder, s’il y
a lieu à toute vente de meuble, fonds de commerce, créances et
autres droits mobiliers, corporels et incorporels, avec ou sans
attribution de qualité ; introduire tout référer pour ces ventes et
l’administration des dites successions ; choisir tous officiers publics
et, au cours de toutes ces opérations, faire tout dire, réquisition,
déclaration, protestation et réserve ; prendre connaissance des forces
et charges de ces successions et legs ; les accepter purement et
simplement ou sous bénéfice d’inventaire ou même y renoncer ;
faire à tout greffe qu’il appartiendra les déclarations et affirmations
nécessaires à cet effet ; entendre, débattre, clore et arrêter tous
comptes, en fixer les reliquats, les toucher ou payer ; prendre aussi
connaissance de tout testament et codicilles 6, et de toute donation ;
en consentir ou contester l’exécution ; accepter ou consentir la
délivrance des legs ; faire toute déclaration de succession ; acquitter
tout droit et taxe de mutation auxquels ces successions et legs
pourront donner ouverture ; certifier tous états ; former toute
demande en obtention de délai ou de remise ou de restitution de
droits ; signer toute pièce.
 Quittance et mainlevée . – De toutes sommes reçues ou payées,
donner ou retirer quittances et décharges, consentir toutes mentions
et subrogations avec ou sans garanties ; se désister avec ou sans
paiements de tous droits, actions, privilèges et hypothèques, donner
également avec ou sans constatation de paiement , mainlevée de
toutes inscriptions, saisies, oppositions et autres empêchements
quelconques ; consentir toutes antériorités, toutes restrictions et

5
Procédure civile : Bande de papier ou d'étoffe fixée par un cachet de cire marqué d'un sceau par le
juge d'instance ou son greffier en chef, afin d'empêcher provisoirement l'ouverture d'un appartement,
d'une pièce ou d'un meublé
6
testament postérieur qui complète, modifie ou même révoque un testament antérieur
12
limitations de privilèges et d’hypothèques ; faire et accepter toutes
offres, opérer le retrait de toutes sommes consignées, remettre ou se
faire remettre tous titres et pièces, en donner ou retirer décharge.

CLOTURE
Aux effets ci-dessus, passer et signer tous actes, élire domicile,
(substituer) et généralement, faire le nécessaire.

Chapitre II : La vente

L’article 1582 du Code civil dispose que « la vente est une convention par
laquelle l’un s’oblige à livrer une chose, et l’autre à la payer ». La vente est
parfaite entre les parties, et la propriété est acquise de droit à l’acheteur à l’égard
du vendeur, dès qu’on est convenu de la chose et du prix, quoique la chose n’ait
pas encore été livrée ni le prix payé (article 1583 du Code civil).
La vente peut être faite purement et simplement, ou sous condition soit
suspensive, soit résolutoire.
Les obligations du vendeur sont la délivrance de la chose, la garantie en cas
d’éviction, les défauts de la chose vendue (les vices cachés). L’obligation
principale de l’acheteur est de payer le prix convenu.
Il n’est pas nécessaire de passer un écrit pour la vente de meubles et objets
mobiliers effectués au comptant, puisque la mise en possession de la chose par
l’acquéreur suffit à prouver sa propriété : « en fait de meubles, la possession vaut
titre » article 2279 du Code civil. Mais il est parfois utile de rédiger un écrit,
notamment lorsque la prise de possession n’est pas immédiate, ou que le régime
matrimonial du vendeur l’oblige à justifier du consentement de son conjoint.

Documents à fournir pour la vente d’une parcelle nue ou bâtie :


 Le titre de propriété qui peut être un permis urbain d’exploiter ou titre
foncier
 La CNIB légalisée du vendeur et de l’acheteur
 La taxe de résidence des quatre dernières années du vendeur et de
l’acheteur

13
 Procès-verbal d’évaluation des investissements réalisés sur la parcelle
 Un plan cadastral de la parcelle vendue
 S’il s’agit d’une parcelle appartenant à une personne décédée :
 Copie intégrale de l’acte de décès
 Certificat d’hérédité ou acte de notoriété
 Procès-verbal du conseil de famille
 Carte nationale d’identité de tous les héritiers
 S’il s’agit d’une société, les statuts légalisés de la société
 Le RCCM
 La carte nationale d’identité légalisée du gérant

Vente par acte authentique

L’AN DEUX MILLE QUINZE


LE QUINZE DECEMBRE
Maître Hubert OUEDRAOGO, Notaire à Bobo-Dioulasso, soussigné 7
A reçu le présent acte de vente, à la requête du comparant

ONT COMPARU

1°) M. Arthur KY, Médecin, époux de madame Cécilia ZAMPALIGRE,


couturière, demeurant ensemble à Bobo….( adresse…..).
De nationalité burkinabé
Né à Boussou
Le 25 avril 1960

Marié ……

Titulaire de la carte nationale d’identité N°, délivrée le … par ONI

Agissant en qualité d’héritier, que de représentant de l’ensemble


des héritiers, ci-après nommés en vertu d’une délibération du conseil
de famille en date à OUAGADOUGOU du…

2°) Madame Adissa KY, épouse de monsieur Koffi SANFO, médecin


demeurant ensemble à OUAGADOUGU

7
Si ne rentre pas on repart a la ligne en retrait, comme une tabulation

14
Nationalité burkinabè

Née le 25 décembre 1970

Mariée…..

Titulaire de la carte nationale d’identité N°, délivrée le … par


ONI

3°) Mademoiselle Ella KY, infirmière, célibataire demeurant à


Falamboutou

Nationalité burkinabè

Née le 12 janvier 1990

Célibataire

Titulaire de la carte nationale d’identité N°, délivrée le … par


ONI

4°) Monsieur Marius KY, étudiant en droit, demeurant à Toussiana

Nationalité burkinabè

Né le 06 mai 1995

Célibataire

Titulaire de la carte nationale d’identité N°, délivrée le … par


ONI

Tous héritiers de monsieur Jean-Paul KY, ingénieur des


travaux public, demeurant à Kossyam et décédé le 11
décembre 2012

Qualités constatées par

- Le certificat d’hérédité de monsieur Jean-Paul KY,


N°22 du Tribunal départemental
- Le certificat d’hérédité de madame Pauline KY,
N°22 du Tribunal départemental

LESQUELS ont vendu en s’obligeant à toutes les garanties ordinaires et en


pareilles matière,

15
A:

La société ‘‘WAGALETTE Télécom’’ Société à responsabilité limité, au


capital de cinq millions (5 000 000) de Francs/CFA, dont le siège social est à
SAABA, immatriculée au registre du commerce et du crédit mobilier sous le
numéro BF OUA B1203.

Représentée par monsieur Pascal OUEDRAOGO, agissant en qualité


de gérant, en vertu d’une délibération de l’assemblée générale ordinaire en
date à OUAGADOUGOU du …..

ACQUEREUR ici présent, et qui accepte l’immeuble dont la désignation


suit :

DESIGNATION

Commune de OUAGADOUGOU, Arrondissement N°1

Un terrain urbain sis à OUAGADOUGOU, sur lequel est édifiée une


maison d’habitation comprenant :

- Cinq (5) bâtiments en parpaings


- Deux (2) bâtiments en banco
- Un autre bâtiment comprenant trois chambres, un séjour et une salle à
manger, une douce et des toilettes.

Le tout figurant au cadastre sous les références :

Parcelle L, lot 67BK, secteur 21, objet du titre foncier N°3 du livre foncier
de ka circonscription de OUAGADOUGOU

Tel au surplus que ledit immeuble existe, s’étend, se poursuit et se compose


avec toutes ses aisances et dépendances et avec tous droits y attachés, sans
aucune exception ni réserve. (À retenir)

ORIGINE DE PROPRIETE

L’immeuble ci-dessus désigné et présentement vendu appartient en propre


aux héritiers de monsieur Jean-Paul KY, vendeurs susnommés, pour l’avoir
acquis dans les successions confondues de leurs père et mère, et cela par la suite
de la mutation par décès tel qu’il résulte du titre foncier N°3.

16
PROPRIETE JOUISSANCE

L’acquéreur sera propriétaire de l’immeuble présentement vendu à compter


de ce jour par le seul fait de signature des présentes et il en aura la jouissance
également à compter de ce jour. Le dit immeuble étant libre de toute occupation
et location.

CHARGES ET CONDITIONS8

La présente vente est faite sous les charges et conditions de fait et de droit
en pareille matière et notamment sous celles suivantes que l’acquéreur s’oblige à
exécuter et accomplir, savoir :

1°) De prendre l’immeuble vendu dans l’état où il se trouve actuellement,


sans recours contre le vendeur pour quelques causes que ce soit, et notamment
pour raison, soit de mitoyenneté, soit de défaut d’alignement, soit de mauvais état
de construction, du sol ou du sous-sol, soit même de vices cachés, soit enfin
d’erreur dans la désignation ou dans la contenance ci-dessus indiquée, la
différence entre cette contenance et celle réelle, excéda-t-elle un vingtième en plus
ou en moins, devant faire le profit ou la perte de l’acquéreur ;
2°) De souffrir des servitudes passives, apparentes ou occultes, continues
ou discontinues, qui peuvent ou pourront grever l’immeuble présentement vendu,
sauf à s’en défendre et à profiter en retour de celle active, le tout s’il en existe, à
ses risques et périls personnels, sans recours contre le vendeur et sans que la
présente clause puisse conférer à qui que ce soit plus de droits qu’il ne justifierait
en avoir par titre régulier non prescrit ou en vertu de la loi ;
A ce sujet, le vendeur déclare, que personnellement ils n’ont créé ni laissé
acquérir aucune servitude sur le bien vendu et qu’à leur connaissance, il n’en
existe pas d’autres que celles pouvant résulter de la situation naturelle des lieux
ou de lois.
3°) De faire son affaire personnelle de manière que les vendeurs ne soient
jamais inquiétés ni recherchés à ce sujet, de l’exécution ou de la résiliation de tout
abonnement et traité qui ont pu être contractés ou passés par le vendeur, pour le
service des eaux, de l’électricité et du téléphone, dans l’immeuble vendu.

8
Par cœur

17
4°) D’acquitter à compter du jour de l’entrée en jouissance, les impôts,
contributions, taxes et charges de toute nature auxquelles le dit immeuble peut ou
pourra être assujetti et fera son affaire personnelle de l’octroi du titre définitif de
propriété.
En outre, les parties reconnaissent avoir été informées par le notaire
soussigné, des dispositions fiscales concernant la taxe de plus-values
immobilières à laquelle le vendeur pourrait être assujetti (article 182 du Code des
impôts).
5°) Et enfin, de payer tous les frais, droits et émoluments des présentes et
ceux qui en seront la suite ou la conséquence.

PRIX

En outre, la présente vente est consentie et acceptée moyennant le prix


principal de cinq millions de francs CFA… 5 000 000F
LEQUEL prix l’acquéreur a payé au comptant selon les montants légaux
(soit en la comptabilité du notaire soussigné, soit en dehors de la comptabilité du
notaire soussigné) soussigné au vendeur, qui le reconnaît et lui en consent bonne
et valable quittance.

DONT QUITTANCE

AUTORISATIONS ADMINISTRATIVES

Conformément aux dispositions administratives et règlementaires en


vigueur, l’immeuble objet de la présente vente a fait l’objet d’un procès-verbal
d’évaluation de constat de mise en valeur de la parcelle avec l’évaluation des
investissements.

FORMALITES

En application de l’article 71 du Code de l’enregistrement et du timbre, les


présentes seront soumises à la formalité de l’enregistrement.
L’acquéreur, outre ces frais d’enregistrement et autres, sera tenu d’acquitter
les taxes de transfert de son nom sur les titres de propriété.
Si lors de l’accomplissement de cette formalité ou postérieurement ils se
révélaient des inscriptions grevant l’immeuble vendu du chef du vendeur ou
d’anciens propriétaires, le vendeur devra rapporter à ses frais, les mains levées et
certificats de radiation à partir de la dénonciation amiable qui lui en sera faite au
domicile ci-après élu.

18
DECLARATION D’ETAT CIVIL ET AUTRES
Le vendeur réitère comme étant exactes les déclarations faites en tête des
présentes relativement à son état civil.
Il déclare en outre :
- Qu’il n’existe de son chef aucun obstacle ni aucune restriction
d’ordre légale ou conventionnel à la libre disposition de l’immeuble
vendu, par suite notamment de faillite, règlement judiciaire ou
liquidation des biens, mise sous sauvegarde de la justice, tutelle,
curatelle et généralement toute procédure tendant à le dessaisir de
l’administration du bien, d’existence de droits réels inscrits ou à
inscrire, d’expropriation ou toute autre raison.
- Et que l’immeuble présentement vendu est libre de tout privilège et
de toute inscription d’hypothèque conventionnelle, judiciaire ou
légale.
ELECTION DE DOMICILE
Pour l’exécution des présentes et leurs suites les parties font élection de
domicile à OUAGADOUGOU en l’étude du notaire soussigné.

AFFIRMATIONS DE SINCERITES
Conformément à l’article 136 du Code de l’enregistrement et du timbre, le
notaire soussigné a donné lecture aux parties des articles 128, 130, 135 et 137
dudit Code et de l’article 366 du Code pénal relatif aux dissimulations de prix, à
l’affirmation de sincérité du prix et aux peines relativement encourues.
Les parties affirment sous les peines édictées par l’article 137 du Code de
l’enregistrement, que le présent acte exprime l’intégralité du prix convenu.
Elles reconnaissent avoir été informées par le notaire soussigné, des peines
encourues en cas d’inexactitude de cette déclaration.
De son côté, le notaire soussigné affirme qu’à sa connaissance personnelle,
le présent acte n’est modifié ou contredit par une contrelettre contenant une
augmentation ou diminution du prix convenu.
DONT ACTE sur 6 pages
Fait et passé à OUAGADOUGOU
Les jours, mois et an sus-indiqués après lecture
Et après lecture faite, les parties ont signé le
présent acte avec le notaire.

LE VENDEUR L’ACQUEREUR

LE NOTAIRE

19
CHAPITRE III : Liquidation des successions et des
communautés

L’un des caractéristiques saillantes communes aux successions, libéralités


et régimes matrimoniaux est l’affirmation, à raison, de leur appartenance au droit
notarial. En effet, la liquidation d’un régime matrimonial ou celle d’une
succession n’est guère une partie de plaisir pour un particulier, même initié aux
disciplines juridiques ; la complexité et le caractère éminemment technique des
opérations commandent en effet de recourir aux conseils des hommes de l’art que
sont les notaires. D’ailleurs, en principe, leur ministère est obligatoire dans les
contrats de mariage ou dans les donations entre vifs, tous actes devant être rédigés
en la forme authentique et auxquels s’attache la force exécutoire.

Un autre lien d’affiliation, également à juste titre entre ces matières et leur
inscription dans le droit familial. Effectivement, « dans l’ensemble de ces
matières, l’idée de conservation et de transmission de biens au-delà de la
personne privativement titulaire est toujours présente ; qu'il s’agisse du choix
d’un régime matrimonial, qu’il s’agisse de libéralités même non testamentaires,
ou qu’il s’agisse de la dévolution ou du règlement des successions, partout est en
quelque sorte en perspective l’idée de la continuation des individus actuellement
vivant dans la famille, par des successeurs ; tout est orienté vers une succession
dans la suite des générations et vers la sauvegarde des intérêts d’un groupement
familial. Incontestablement, il s’agit là toujours d’affaire de famille au premier
plan ».

Eu égard aux multiples liens de connexité de fait ou de droit, naturels ou


par nécessité déjà existants entre ces matières, le législateur a entendu rendre
l’assimilation complète, en déclarant tout simplement applicable aux modalités de
partage de la succession et de la communauté matrimoniale ainsi qu’aux droits
des créanciers de l’une ou de l’autre les mêmes règles.

20
Section I : Dissolution, liquidation et partage des régimes de
communauté

Les règles de la dissolution s’appliquent à tous les régimes de communauté


sans distinction en principe entre les époux mariés avant ou après le 04 août 1990
date d’entrée en application du CPF.
Les règles relatives à la dissolution et celles qui gouvernent le partage sont
indissociables. Il serait donc artificiel d’établir une frontière qui se voudrait
intangible entre liquidation et partage, car les opérations de partage ont pour but
non seulement un actif net, mais aussi une masse brute d’actif et de passif qui
s’étend jusqu’aux droits et actions.
Les lois nouvelles ne s’appliquent pas en principe aux situations antérieures
à leur entrée en vigueur ; mais, en fait, beaucoup de règles nouvelles sont
déclarées applicables immédiatement et les dispositions anciennes subsistantes
sont aisément circonscrites. Dès lors, dans cette première partie de notre étude, il
ne sera pas fait de distinction fondamentale entre la règlementation du régime
légal antérieur au 04 août 1990 et celle du régime légal postérieur à la date dont il
s’agit.

§I- La dissolution de la communauté

Aux termes de l’article 335 du CPF la communauté se dissout :


 Par le décès, l’absence ou la disparition de l’un des époux ;
 Par le divorce ou la séparation de corps ;
 Par l’annulation du mariage ;
 Par la séparation de biens ;
 Par le changement du régime matrimonial.

A la lumière de cette disposition, il est donné d’opérer une distinction entre


les causes de dissolution du régime de communauté en conséquence de la
dissolution du mariage lui-même et les causes de dissolution du régime en cours
de mariage.

21
A- La dissolution de la communauté consécutive à celle du mariage

Les mêmes causes produisant les mêmes effets, il s’ensuit que le divorce,
le décès et l’annulation du mariage, qui sont les causes de dissolution du lien
matrimonial, entrainent également la dissolution de la communauté.

1- Le décès et les faits juridiques assimilés

La communauté est dissoute :

 A la date du décès en cas de décès ;


 A la date du jugement déclaratif de décès en cas d’absence ;
 A la date fixée par le tribunal comme étant celle du décès en cas de
disparition.

La communauté étant dissoute, deux opérations de liquidation s’imposent à


priori : - d’abord la liquidation de la communauté, - ensuite celle de la succession
de l’époux prédécédé.
Cependant , en pratique, lorsque l’indivision qui a pu s’installer entre le
conjoint survivant et les héritiers du prémourant (après la dissolution de la
communauté), s’est prolongée jusqu’au décès dudit conjoint survivant et qu’ils se
trouve que les mêmes héritiers sont appelés à la succession de chacun des deux
époux, en général on liquide ensemble les deux successions sans se préoccuper de
faire une répartition qui n’aurait guère d’intérêt selon l’origine exacte des droits
et obligations et leur appartenance à l’un ou l’autre époux.

2- Le divorce

En cas de divorce, la dissolution de la communauté prend date, dans les


rapports pécuniaires entres les parties, au jour de l’assignation. En revanche les
tiers peuvent opposer à un époux, les actes passés par son conjoint en cours
d’instance et jusqu’à la publication du jugement de divorce au registre d’état civil.
Cependant, les obligations contractées par l’un des époux à la charge de la
communauté, les aliénations des biens communs faites par l’un d’eux dans la
limite de ses pouvoirs et postérieurement à la requête initiale seront déclarées
nulles s’il est prouvé qu’il y a eu fraude aux droits de l’autre conjoint. (Article
395 et 396 du CPF).

Pour éviter justement les fraudes et détournements qui sont fréquentes en


raison de la situation contentieuse, une série de mesures ont été prévues, qu’il

22
appartient au juge de prescrire en cas d’échec de la tentative de conciliation, à titre
conservatoire eu égard à l’urgence. Parmi ces mesures, il y a lieu de mentionner :

 L’attribution à l’un des époux de la jouissance du logement familial et du


mobilier du ménage ou le partage entre eux de cette jouissance ;
 L’octroi à l’un des époux d’une provision sur sa part de communauté si la
situation le rend nécessaire ;
 La fixation de la contribution due par chaque époux pour l’éducation et
l’entretien des enfants mineurs.

Ces mesures dont la liste n’est pas limitative au regard des terminologies
contenues à l’article 379 du CPF pourrait même s’étendre à l‘apposition de scellés
sur tout ou partie des biens communs, précédée d’inventaire. Certaines d’entre
elles, en l’occurrence l’octroi à l’un des époux d’une provision sur sa part de
communauté, s’inscrivent dans les opérations de partage à intervenir, même si le
partage demeure provisionnel en l’état.

3- L’annulation du mariage

A l’instar du divorce, l’annulation du mariage entraîne la dissolution de la


communauté.
Il est cependant à observer lorsque l’annulation est fondée sur le caractère
putatif du mariage, la bonne foi la prive de sa rétroactivité au bénéfice des deux
conjoints s’ils sont tous de bionne foi, ou en faveur du seul conjoint de bonne foi ;
elle opère alors comme une véritable dissolution et conduit à l’application des
règles du régime matrimonial. Néanmoins, si l’époux innocent trouve plus
avantageux de recourir à la liquidation d’une société de fait, il a libre jeu.

B- La dissolution du régime pendant la durée du mariage

Il sera question ici de la séparation de biens, qu’elle soit judiciaire ou


principale ou qu’elle soit la conséquence légale de la séparation de corps. Mais
auparavant, il convient de formuler quelques observations relatives à la
confiscation des biens d’un époux en régime de communauté.

- Avant 1951 existait la confiscation générale des biens présents


et à venir ; elle constituait une cause de dissolution de la
communauté.
- Depuis une loi du 5 janvier 1951, la confiscation
générale des biens présents et à venir a été transformée en une

23
confiscation des seuls biens présents ; et cette confiscation
limitée aux biens présents est devenue uniquement une cause
de liquidation. Cette liquidation des biens présents, qui
entraîne la liquidation de la communauté présente, est
nécessaire pour faire apparaître l’objet même de la peine de
confiscation en respectant le principe de la personnalité des
peines.

1- La séparation de biens judiciaires principale

On part du postulat que le régime existant est la communauté et qu’il s’avère


nécessaire d’y substituer, par décision de justice, un régime de séparation.

Mesure de protection des époux l’un contre l’autre, la séparation judiciaire


pourrait devenir un moyen pour lesdits époux de frauder, de connivence les
créanciers de l’un d’eux en attribuant à l’autre une part de communauté plus
grande qu’elle n’aurait dû être ou en lui facilitant des abus dans la reprise de ses
propres. Pour conjurer ces inconvénients, la loi a imposé des conditions strictes et
rigoureuses tant de fond que de procédure.

a- Conditions de fond

Il s’agit du désordre des affaires d’un époux, de sa mauvaise administration,


ou de son inconduite notoire qui font apparaître que le maintien de la communauté
met en péril les intérêts de l’autre conjoint. (Article 338CPF). Les notions de
désordre et de mauvaise administration n’impliquent pas qu’il y ait de la part de
leur auteur une fraude ou une faute.

b- Procédure

Eu égard au risque de fraude qui pèse sur les tiers au cours de la procédure
de séparation de biens, le législateur a jugé prudent et utile de les prévenir en
édictant une obligation de publicité à la charge des conjoints. Ainsi, tant la
demande que le jugement de séparation doivent être publiés par un extrait dans
un journal local. En outre, si l’un des époux est commerçant, mention des deux
actes (demande et jugement) devra être faite au RCCM. Enfin, mention du
jugement est exigée en marge de l’acte de mariage ainsi que sur la minute du
contrat de mariage à la diligence de l’époux demandeur.

24
2- La séparation de biens en conséquence légale de séparation de corps

Quel que soit le régime antérieur, tous les époux séparés de corps sont
automatiquement en conséquence du jugement et à titre d’accessoire, placés sous
le régime de la séparation de biens.

Les fraudes à cette autre occasion sont courantes, soit dans les rapports
réciproques des conjoints eux-mêmes, soit contre des tiers. A l’égard de ces
dernières - les fraudes contre les tiers- il n’est prévu aucune mesure spécifique de
protection, eu égard au caractère moral et d’intérêts strictement personnels que
revêt la matière. Il n’est même pas prévu une publication de la demande
puisqu’une réconciliation demeure toujours possible. Il appartient donc au juge
d’apprécier souverainement et de déceler la fraude qu’invoquerait un tiers.
S’agissant des fraudes des époux l’un contre l’autre, elles sont de même ordre
qu’en matière de divorce ; il est donc possible de les prévenir par des mesures
conservatoires appropriées.

§II- La liquidation et le partage de la communauté

A quelques détails près, la liquidation de la communauté s’apparente à celle


de la succession. Ainsi elle consiste à :

 Déterminer les personnes appelées à l’opération ;


 Etablir la consistance de la communauté ;
 Recouvrer les créances et payer les dettes de la communauté ;
 Prendre toutes les mesures nécessaires pour exécuter les dispositions du
régime conventionnel ou celle prise par le défunt en cas de dissolution du
régime par le décès de l’un des conjoint.

Par ailleurs, l’article 345 du CPF énonce que « Les dispositions des règles
sur les successions relatives aux modalités du partage et aux droits des créanciers
après le partage sont applicables par analogie au partage des biens communs ».
Aussi, siérait-il de les analyser dans la deuxième partie de l’exposé, qui sera
précisément consacré aux successions. Dans l’immédiat, il convient d’examiner
le champ d’application de la communauté, la question spécifique des
récompenses, ainsi que le droit des époux à l’attribution de certains biens de la
communauté à l’occasion du partage.

25
A- Le champ d’application de la communauté

1- Les personnes concernées

Il est élémentaire de dire que le régime communauté ne s’applique qu’aux


personnes ayant la qualité d’époux, c’est-à-dire régulièrement unies par le
mariage. Mais les données de ce postulat élémentaire pourraient changer à court
ou moyen terme en raison de l’évolution des mœurs et des mentalités de la société
contemporaine, qui s’oriente de plus en plus vers des formes d’unions libres
atteignant parfois un degré de consistance proche du mariage, en l’occurrence le
concubinage, le pacte de solidarité qui n’impliquerait même plus une différence
de sexe entre les partenaires.

2- L’assiette de la communauté

a- Activement la communauté se compose

 des gains et salaires des époux ;


 des biens acquis par les époux à titre onéreux pendant le mariage à
l’exclusion de ceux dont l’acquisition a été faite avec des deniers propres
ou provenant de l’aliénation d’un bien propre ;
 des biens légués ou donnés conjointement aux époux sauf stipulation
contraire dans le testament ou l’acte de donation entre vif ;
 des économies réalisées sur les fruits et revenus des biens propres des
époux ;
 tous les biens sur lesquels l’un des époux ne peut établir la preuve de sa
propriété exclusive.

L’article 319 du CPF qui énumère les éléments constitutifs de l’actif de la


communauté fait volontairement usage de l’expression « biens ». Mais il faut
entendre sous ce vocable non seulement les corps meubles ou les immeubles, mais
aussi les droits, en l’occurrence les droits de créance et les actions y relatives.

Parmi tous ces éléments entrant dans la composition de l’actif de la


communauté, les gains et salaires appellent une mention particulière qui tient au
fait qu’en dépit du caractère communautaire, que leur confère la loi, chaque époux
assure l’administration et en conserve la jouissance ainsi que la libre disposition,

26
sous réserve de l’exécution préalable de son obligation de contribution aux
charges du ménage.

b- Constituent le passif de la communauté

 A titre définitif, les dettes contractées par les époux pour l’entretien du
ménage ou l’éducation des enfants ;
 A titre définitif ou à charge de récompense, les autres dettes nées pendant
la communauté.
La définition ainsi donnée par l’article 323 du CPF du passif de la
communauté engendre les conséquences suivantes :

 Les biens communs supportent toute dette contractée par chaque époux
pendant la durée de la communauté et pour quelque cause que ce soit.
Cependant, si l’époux débiteur a commis une fraude à laquelle s’ajoute la
mauvaise foi du créancier, la communauté sera déchargée de l’obligation
d’acquitter la dette (article 324 du CPF).
 Les dettes d’aliments contractées par chaque époux et qui n’étaient pas
destinées à la satisfaction des besoins de la famille peuvent être
indifféremment recouvrées soit sur les biens propres et sur le revenu de
l’époux débiteur, soit sur les biens communs et à charge de récompense à
la communauté le cas échéant (article 328 du CPF).

Chaque conjoint est créancier de tous ce dont il a enrichi la communauté ; à


l’inverse, chacun doit récompense à la communauté s’il a tiré un profit personnel
des biens communs (article 330 du CPF).

B- Les récompenses dues par ou à la communauté

Après la dissolution et après que chaque époux ait repris en nature les biens
qui lui sont propres, il est établit un compte des récompenses que la communauté
doit à chacun et de ce que chacun doit à la communauté.

 L’époux qui doit récompense à la communauté s’exécute par le jeu des


rapports à la masse : les rapports ont lieu en valeur ou en nature.
 Les récompenses dues par la communauté s’exécutent par des
prélèvements sur la masse commune au profit de l’époux créancier : ces
prélèvements se font d’un commun accord entre les époux eux-mêmes ou
leur ayants-cause ; et s’il y a désaccord, le tribunal pourra être saisi.

Si en raison de l’insuffisance de la communauté chaque époux ne peut


obtenir le montant intégral des récompenses qui lui sont dues, les prélèvements se
font suivant le système de la proportionnalité ; et s’il est établit que l’insuffisance

27
résulte de la faute de l’un des conjoints, l’autre a la faculté d’opérer ces
prélèvements avant lui sur l’ensemble des biens communs et subsidiairement sur
les biens propres du fautif. Après les prélèvements, le surplus de la masse est
partagé par moitié entre les époux et leurs ayants-cause.

C- Le droit du conjoint survivant de demander l’attribution de certains biens


de la communauté

Lorsque la dissolution de la communauté est la conséquence du décès, de


l’absence ou de la disparition de l’un des époux, le conjoint survivant a la faculté :

 Soit de solliciter du tribunal civil du lieu d’ouverture de la succession, le


maintien de l’indivision qui s’est installée entre lui et les héritiers et ou
légataires universels du défunt.
 Soit de demander à la même juridiction de lui attribuer certains biens, en
l’occurrence l’entreprise commerciale ou industrielle, artisanal ou
agricole dont l’exploitation était assurée par lui-même ou par le
prémourant si, au jour de la dissolution de la communauté, il participait
lui-même effectivement à cette exploitation ; (Si l’entreprise était exploitée
sous la forme sociale, la demande d’attribution porte sur les parts sociales
qu’avaient le défunt dans cette entreprise). L’immeuble ou la partie
d’immeuble servant effectivement d’habitation aux époux, ou le droit au
bail des locaux leur servant effectivement d’habitation.
Ces biens dont l’attribution peut être demandée par le conjoint survivant
doivent au préalable faire l’objet d’une estimation ; et cette estimation est
amiable, mais en cas de litige il sera fait recours au tribunal civil.

X X

Aux termes de cette première partie de notre étude, il n’est pas sans intérêt
d’indiquer que l’époux coupable de divertissement ou de recel de quelques effets
de la communauté encourt une sanction qui consiste à le priver de toute part dans
le partage desdits effets. Et cette sanction de nature civile est sans préjudice de
l’action publique que les héritiers du défunt pourraient déclencher contre l’époux
survivant du chef de recèle successoral.

28
Section II : Liquidation et partage des successions

La succession s’ouvre :

 Par le décès , à la date même de ce fait juridique ;


 Pour cause d’absence, à la date du jugement déclaratif de décès ;
 En cas de disparition, à la date fixée par le jugement déclaratif de
disparition comme étant celle de ce décès ;

C’est à ces différents actes que répondent les effets du partage, effets réputés
déclaratifs puisque chaque héritier est censé avoir reçu, seul et immédiatement,
c’est à dire directement du défunt et dès le jour de l’ouverture de la succession,
les biens compris dans son lot. Mais avant tout partage, il faut procéder à la
liquidation de la succession.

§I- La liquidation de la succession

Suivant les énonciations de l’article 575 du CPF, « la liquidation de la


succession consiste à :
 déterminer quelles sont les personnes appelées à recueillir la succession
des biens de la succession ;
 déterminer quelle en est la consistance ;
 recouvrer les créances et payer les dettes de la succession ;
 payer les legs particuliers et prendre toutes autres mesures nécessaires
pour exécuter les dispositions prises du défunt ».

La qualité de liquidateur appartient de plein droit aux héritiers, sauf si le


défunt avait lui-même désigné un liquidateur ou un exécuteur testamentaire. Les
tâches de liquidation sont exécutées par les héritiers, concurremment avec les
légataires universels.
L’héritier frappé d’incapacité est suppléé dans l’exercice des fonctions de
liquidateur par son représentant légal. Quant à l’héritier renonçant, il perd la
qualité de liquidateur.

Soulignons enfin que l’article 579 du CPF permet au tribunal de procéder au


remplacement du liquidateur à la requête de tout intéressé, dans certains cas,
notamment :

 lorsqu’il existe des faits de nature à remettre en cause la confiance des


héritiers à l’intégrité du liquidateur ;
 en cas de désaccord entre liquidateurs relativement à l’administration et à
la liquidation de la succession ;
 lorsque l’administration ou la liquidation de la succession soulève des
difficultés particulières ;

29
 Lorsque le liquidateur demeure inactif ou se trouve dans l’incapacité
d’exécuter convenablement ses fonctions.

Tout liquidateur exerce ses prérogatives et exécute les obligations de la


succession conformément aux prescriptions des articles 786 à 804 du CPF.
Il dresse Procès- verbal de ces opérations en fin d’exercice.
Il est responsable des fautes commises dans l’exercice de ses fonctions. Sont
notamment considérés comme fraudes, les actes contraires aux dispositions de la
loi ou au testament ou aux instructions du tribunal.

A- La détermination des personnes appelées à la succession et de la part qui


leur est dévolue

De prime abord, il est à indiquer que les personnes déclarées indignes pour
les causes spécifiées aux articles 713 et 714 du CPF ainsi que celles qui ont
expressément renoncé ne recueillent pas la succession.

Cette exclusion faite, la loi appelle à la succession les parents du défunt


suivant un ordre qu’elle a établi. Ainsi, viennent à la succession dans l’ordre :
o Les descendants ;
o Les ascendants et collatéraux privilégiés ;
o Les ascendants et collatéraux ordinaires ;
o Le conjoint survivant est appelé à la succession quel que soit l’ordre en
présence.

A l’intérieur de chaque ordre, l’héritier le plus proche en degré est appelé à


recueillir la succession ; et s’il s’agit d’un héritier du premier ordre et qu’il est
décédé, ses descendants le représentent.
Les descendants de l’indigne le représentent également, à l’instar des
descendants des collatéraux privilégiés qui représentent leur auteur prédécédé.

1- L’ordre des descendants

Le CPF annonce en son article 733 : « les enfants et autres descendants


succèdent à leurs père et mère et autres ascendants sans distinction d’origine de
la filiation ni de sexe. Ils succèdent par égales portions et par tête, quand ils sont
tous au premier degré et appelés de leur chef. Ils succèdent par souche lorsqu’ils
viennent tous ou en partie par représentation ». Ainsi l’assimilation de l’enfant
naturel, adultérin ou incestueux à l’enfant légitime est complète.

L’innovation est de taille et réside en ce que l’enfant naturel succède non


seulement à ses père et mère, mais aussi à tous autres ascendants. Par ailleurs, les
droits successoraux de l’enfant naturel sont transmissibles à ses ascendants et
s’étendent à la succession des ascendants de ses père et mère naturels.

30
Enfin, les enfants naturels et leurs descendants recueillent, dans la succession
de leurs père et mère et autres ascendants, la même portion que les enfants
légitimes.

2- L’ordre des ascendants et des collatéraux privilégiés

Cet ordre, composé :

 d’une part des père et mère du défunt ;


 d’autre part de ses frères et sœurs ou leurs descendants,

n’est appelé à la succession qu’à défaut de descendants du de cujus.

A défaut de père et mère, la succession est dévolue pour le tout aux frères et
sœurs du défunt ou descendants de ceux-ci. De même, en l’absence des frères et
sœurs du défunt ou des descendants d’eux, les père et mère recueillent toute la
succession et se la partagent par tête et par portion égale.
Si seul un des père et mère est prédécédé, les collatéraux ont droit aux ¾ de
la succession.
Lorsqu’à défaut de père et mère survivants les collatéraux privilégiés sont
appelés à recueillir toute la succession, s’il existe à la fois parmi eux des frères et
sœurs consanguins, utérins et germains, on pratique la fente ; et les germains
viennent dans les deux lignes tandis que les consanguins ou les utérins ne viennent
que dans la seule ligne à laquelle ils appartiennent.

3- L’ordre des ascendants et collatéraux ordinaires

Comme celui des ascendants et collatéraux privilégiés, cet ordre est mixte.
Il inclue les grands-parents, arrières grands-parents, oncles et tantes, grands
oncles et tantes, cousins et cousines.
Cet ordre est appelé à la succession qu’à défaut de collatéraux et
descendants privilégiés, et sa vocation est limitée au 6è degré. Si venant à la
succession que cet ordre est au complet, ils se la partagent en deux dont une moitié
pour les ascendants et l’autre pour les collatéraux.
La part dévolue aux ascendants est recueillie dans les proportions de ½ par
les ascendants de la ligne paternelle et de ½ par ceux de la ligne maternelle par
application de la fente. S’il existe dans une ligne plusieurs ascendants de même
degré, la part qui leur est dévolue est partagée entre eux par tête et par portion
égale. S’il n’existe aucun ascendant dans une des lignes, la part de cette ligne
accroît celle de l’autre.
Les dispositions concernant les ascendants ordinaires s’appliquent
également aux collatéraux ordinaires.
En l’absence d’ascendants ordinaires dans les deux lignes, les collatéraux
recueillent toute la succession ; et inversement.

31
4- Le conjoint survivant

Avec le CPF, le conjoint survivant n’est plus qu’un simple usufruitier. Il


hérite en pleine propriété quel que soit le nombre et la qualité des autres
successibles en présence. Toutefois, il ne peut exercer son droit autant qu’il
« n’existe pas contre lui de jugement de séparation de corps passé en force de
chose jugée » ; a fortiori, il en perd le bénéfice lorsqu’il existe contre lui un
jugement de divorce devenu définitif.

Appelé à la succession avec réserve, le conjoint survivant :

 s’il est en concours avec les enfants du de cujus ou descendants d’eux,


recueille le quart (1/4) de la succession ;
 en présence d’ascendants et de collatéraux privilégiés, a droit également
au quart de la succession ;
 en absence de collatéraux et d’ascendants privilégiés, prend la moitié de la
succession ;
 à défaut de tout parent du de cujus au degré de successible, recueille la
totalité de la succession.

En cas de prédécès d’un homme marié sous le régime de la polygamie, la


portion de la succession dévolue aux épouses survivantes est partagée entre elle
par tête et par lots égaux. Cependant, pour déterminer la portion qui leur est due,
on considère qu’elles forment une souche unique.
Ainsi, si par exemple un homme est prédécédé en ne laissant que ses père et
mère, frères et sœurs et ses trois épouses, sa succession sera dévolue dans les
proportions de ¼ pour les trois épouses, 3/8 pour ses pères et mère et également
3/8 pour ses frères et sœurs. Chaque épouse aura 1/12 de la succession globale.
Le principe du partage, tel que consacré par l’article 745 , pourrait être
énoncé suivant la formule : « pluralité de couches ne vaut pluralité de souches ».

B- Détermination de la consistance de la succession

Dans l’exercice de ses fonctions d’administrateur de la succession, le


liquidateur doit établir la consistance de cette succession. A cet égard, il dresse
un inventaire des éléments actifs et passifs de la succession, ce dans un délai de
trois mois à compter du jour où il a acquis la qualité de liquidateur. Ce délai est
susceptible de prolongation par décision du tribunal. Après l’inventaire, le
liquidateur procède à l’évaluation de chaque élément actif et de chaque élément
passif de la succession. Cette évaluation est réputée provisoire, et le liquidateur a
la faculté de recourir à l’assistance d’expert.
S’il y a plusieurs liquidateurs, l’inventaire et l’évaluation faits par un seul
sont réputés avoir reçu l’approbation des autres, dans les hypothèses prévues aux
alinéas 2 et 3 de l’article 782 du CPF.

32
Toute personne intéressée peut saisir le tribunal civil aux fins de règlement
des contestations relatives à la consistance des effets de la succession ainsi qu’à
l’évaluation qui en est faite. Les créanciers du de cujus peuvent, pendant toute la
durée de la liquidation, exiger du liquidateur la délivrance d’une copie de
l’inventaire et de l’état d’évaluation.

C- Le paiement des dettes de la succession

L’article 793 du CPF énumère, dans l’ordre, les dettes de la succession. Il


s’agit :
 des frais funéraires (auxquels il y a lieu d’ajouter les frais de dernière
maladie).
 des frais d’administration et de liquidation de la succession qui
comprennent les frais d’inventaire et ceux du compte de la liquidation, les
dépenses utiles effectuées pour la conservation, l’entretien et
l’administration des biens héréditaires, la rémunération ou les indemnités
dues au liquidateur.
 des dettes du défunt.
 des legs particuliers faits par le défunt.

Avant d’acquitter les dettes ainsi énumérées, le liquidateur doit payer sans
délai et par priorité les aliments dus par la succession et pour une durée de 6 mois
courant le jour du décès, au conjoint survivant, descendants, ascendants, frères
et sœurs du défunt qui dépendent de lui pour leur subsistance.
Ensuite, le liquidateur informe les créanciers du défunt du décès de leur
débiteur et les invite à produire leurs créances, ce par toute voie de publicité
appropriée, notamment par insertion dans des journaux d’annonces légales.

1- Le paiement des dettes au sens strict

Pour payer les dettes de la succession, le liquidateur n’aura qu’à s’assurer s


qu’elles sont certaines et liquides, peu importe qu’elles soient exigibles ou à
terme. Il procède au paiement en tenant évidemment compte des causes de
préférence que pourraient invoquer certains créanciers.
Si l’actif de la succession se révèle insuffisant pour acquitter le montant
intégral des différentes créances, les paiements sont effectués au prorata du
montant de chaque créance. Il est aussi à indiquer que les titres exécutoires contre
le défunt le sont contre le liquidateur.

2- Le paiement des legs particuliers

Il intervient selon une procédure d’ordre et les modalités de son exécution


varient selon l’objet du legs.

33
a- L’ordre des paiements

Cet ordre n’est nécessaire qu’en cas d’insuffisance de l’actif successoral. Il


implique un paiement dans ordre expressément stipulé dans le testament. Si le
testament ou tout autre écrit émanant du testateur ne contient pas d’indication
expresse relative à l’ordre, il est procédé au paiement prioritaire des legs indiqués
comme faits en rémunération de services rendus par le légataire. Les autres legs
sont réduits proportionnellement à leur montant (article 799 du CPF).

b- Les modalités de paiement au regard de l’objet des legs

 le legs d’un corps certain s’exécute par la remise au légataire du bien


concerné avec ses accessoires, en l’état.
 en ce qui concerne les choses de genre léguées, le légataire s’il est seul, a
la faculté de se faire attribuer par le liquidateur tout bien de son choix parmi
les effets de la succession entrant dans le genre dont il s’agit ; s’il y a
plusieurs légataires de choses du même genre, l’attribution s’effectue par
tirage au sort en l’absence de tout bien du genre légué parmi les effets de la
succession, le liquidateur reste libre de remettre au légataire un bien de
qualité équivalent ou de lui verser la valeur de pareil bien.
 le legs d’une créance s’effectue par la remise au créancier du titre
constatant la créance.
les fruits ou intérêts des corps certains ou somme d’argent léguée sont dus
au légataire pour compter de la date d’ouverture de la succession, sauf si le
liquidateur rapporte la preuve qu’il les a affecté au paiement des aliments
ou dettes de succession.

La clôture de la liquidation donne lieu à l’établissement d’un procès-


verbal contenant :
- l’énonciation des opérations effectuées ;
- l’indication des éléments actifs restant ou de l’épuisement de l’actif ;
- la liste des héritiers considérés aptes à recueillir la succession et la
manière dont la succession devrait être transmise de l’avis du
liquidateur.

Ce procès-verbal est notifié, d’office aux héritiers, à leur demande aux


personnes intéressées, notamment les créanciers du défunt, et les légataires à titre
particulier (copie du procès-verbal leurs est délivrée s’ils en font la demande).
Dans un délai de 3 mois à compter de la date de la notification à elles faite, ces
personnes peuvent attaquer le procès-verbal de clôture de la liquidation devant le
Président du Tribunal du lieu d’ouverture de la succession.

34
§II- Le partage de la succession

Le partage successoral a un effet déclaratif ; il laisse subsister dans les


rapports entre les copartageants, une obligation de garantie des lots. Ces deux
questions présentent un intérêt certain, et une étude approfondie pourrait leur être
consacrée en d’autres circonstances. Pour l’instant, nous retenons comme pôle
d’intérêt la constitution et l’évaluation de la masse à partager(A) d’une part, les
modalités propres au partage (B) d’autre part ; mais l’analyse ne saurait être
complète sans une mention relative aux vices et incidents qui peuvent affecter le
partage et les sanctions ou solutions qu’ils comportent (C).

A- La constitution et l’évaluation de la masse à partager

Le principe étant que le partage doit se faire autant que possible en nature,
il ne saurait y avoir de manière systématique de « liquidation préalable » au
partage. Chaque héritier a droit à un lot constitué des biens mêmes de la
succession. Les biens bruts, meubles ou immeubles existant, auxquels s’ajoutent
les créances et les dettes. Dans ces conditions, la première opération qui s’impose
consiste à réunir les biens de la succession dont la dispersion a pu résulter du jeu
des libéralités. Le retour à la masse des biens dont le défunt à disposer se fait
notamment dans deux hypothèses :
- lorsque le défunt a consenti à des étrangers à la succession ou à certains
successibles des libéralités excédant la quotité disponible, et lorsqu’il existe
parmi les copartageants des héritiers réservataires, ces libéralités sont soumises
à réduction. Il s’agit là d’un retour à la masse destiné à garantir la réserve
héréditaire, donc les intérêts des héritiers réservataires.
-si le défunt a fait des donations à un ou plusieurs héritiers, et même si elles
n’excèdent pas la quotité disponible, elles doivent être rapportées à la
succession ; ce en vue de rétablir l’équilibre entre tous les héritiers.
Après la constitution ou la reconstitution de la masse, il faut ensuite évaluer
les biens qui la composent. L’évaluation présente un double intérêt. Dans le
rapport des héritiers avec le fisc, elle permet de calculer, à leur jute niveau, les
droits de mutation. Dans les rapports entre les héritiers eux-mêmes, elle permet
de réaliser l’égalité dans le partage.

En général, l’évaluation n’est soumise à aucune condition particulière de


fond ou de forme. Les copartageants y procèdent librement. Cependant, en cas de
désaccord entre les parties, il y est procédé par voie d’expertise. Le ou les experts
est ou sont désignés par les parties elles-mêmes et à défaut d’accord par le

35
président du tribunal. Si l’évaluation concerne un immeuble, le rapport
d’expertise doit en indiquer les bases et, le cas échéant, les modalités du partage.

A quelle date doit-on se référer pour procéder à l’évaluation ?

Pendant près d’un siècle, soit de 1868 à 1937, la jurisprudence avait tranché
dans le sens de l’évaluation au jour du décès. Elle fondait cette solution sur le
principe et la logique selon lesquels le partage ayant un effet déclaratif,
l’indivision est censée n’avoir jamais exister ; chaque héritier est censé avoir reçu
directement du défunt et immédiatement, c’est à dire au jour du décès, les biens
propres composant son lot. D’où l’évaluation nécessaire de ces biens à la date
même du décès.
Depuis 1937, cf arrêt de la ch civ, janvier 1937, SIREY 1938, première
partie, page 377- pour des raisons d’avantages pratiques et logiques, un
revirement franc a été fait en faveur de l’évaluation au jour du décès. L’objectif
visé étant de réaliser l’égalité dans le partage et cette égalité devant être pratique
et non pas théorique. Elle ne peut être obtenue qu’en référence à la valeur réelle
et actuelle des biens au jour du partage. Cette solution jurisprudentielle se trouve
homologuée par le CPF en son article 838.

Mais que faut-il entendre par « jour du partage » ; lorsqu’on sait que le
partage constitue le plus souvent une opération longue et complexe ?
La réponse à cette question avait été apportée par l’arrêt de la chambre civile
de la cours de cassation française en date du 4 mai 1953 gazette du palais, 1953
1ère partie, pages 51.
Aux termes de cette jurisprudence, il appartient au juge quand un partage ne
peut être matériellement établi sans un long intervalle de temps, d’imposer la date
la plus proche possible de l’acte de partage à laquelle seront évalués les biens et
d’où partira la jouissance divise eu égard aux circonstances de la cause et en
s’inspirant de l’intérêt respectif des copartageants dont l’égalité est voulue par la
loi ».
La date de la jouissance divise est la date à laquelle chaque héritier prend
dans son lot, outre l’usage, les fruits ou intérêt des biens mis dans ce lot en tant
qu’élément actifs accroissant, non plus l’hérédité globale ou la masse indivise,
mais le lot propre.

B- Les modalités du partage

« Il y a partage toutes les fois que l’indivision prend fin, non seulement à l’égard
de tous les co-indivisaires, mais aussi par l’attribution à un seul héritier des biens
qui composent définitivement son lot ». Telle est la définition élargie par la
jurisprudence du partage. En réalité, il convient d’opérer une double distinction
entre :

 d’une part, entre le partage définitif et le partage provisionnel ;

36
 d’autre part, entre le partage amiable et le partage judiciaire.

1- Le partage définitif et le partage provisionnel

Le partage est définitif lorsqu’il met fin à l’indivision entre es héritiers et ou


légataires, en substituant à la copropriété (indivise), des propriétés divises.
Il est provisionnel lorsqu’il concerne uniquement l’administration et la
jouissance des biens héréditaires, l’indivision étant maintenue quant à la propriété
de ces biens. Un tel partage est réalisé le plus souvent à l’occasion de la
convention d’indivision.
Par ailleurs, lorsqu’un partage dit définitif est déclaré non valable, annulé
notamment, il a au moins valeur de partage provisionnel.

2- Le partage amiable et le partage judiciaire

Le partage amiable qui est la règle, est celui opéré par les cohéritiers sans
aucune intervention extérieure sauf à titre incident et sans pour autant remettre en
cause la nature amiable de l’opération. Il y est procédé lorsque tous les héritiers
sont présents et capables. D’un commun accord, ils choisissent une personne
chargée de constituer les lots (à défaut d’accord, les lots sont constitués par un
expert désigné par le tribunal). Ils conviennent également de l’attribution des lots
et, à défaut d’accord, l’attribution se fait par tirage au sort.
Selon l’article 840 de CPF, « dans la formation et la composition des lots, on
doit éviter de morceler les immeubles ruraux et de diviser les exploitations de
toute nature. Dans la mesure où le morcellement des immeubles et la division des
exploitations peuvent être évités, chaque lot doit autant que possible être composé
soit en totalité, soit en partie de meuble ou d’immeuble, de droit ou de créances
de valeur équivalente. L’inégalité de valeur des lots se compense par une soulte ».
L’article suivant, 841 précise que « Si certains biens ne peuvent être
commodément partagés ou distribués, les intéressés peuvent décider d’un
commun accord, de procéder à leur vente. A défaut d’accord, la vente peut
également être ordonnée par le tribunal. Les conditions et les formes de la vente
sont fixées d’un commun accord par les intéressés, et, à défaut, par le tribunal ».
A la règle de la libre constitution et de la libre attribution des lots qui
gouvernent le partage amiable, l’alinéa 2 de l’article 845 impose une limite. En
effet selon ce texte, « L’héritier qui établit qu’il a subi un préjudice de plus du
quart dans l’évaluation des biens compris dans son lot » a la faculté d’exercer une
action en rectification du partage. Il s’agit là d’une application particulière de la
lésion.
Le partage judiciaire est prévu à l’article 837 du CPF. Il est procédé
notamment dans deux (2) hypothèses :

1ère) hypothèse : lorsque parmi les héritiers figurent des incapables ou non
présents.
2ème) hypothèse : en cas de désaccord entre héritiers capables et présents.

37
Il est prescrit une formalité préliminaire aux opérations proprement dites du
partage. Il s’agit de l’apposition des scellés 9, qui s’accompagne habituellement
d’un inventaire.
La raison du recours à la justice étant l’absence d’accord entre les parties, si
le désaccord est total, et porte sur toutes les opérations du partage, celles-ci seront
en principe judiciaires.
Il est à observer que le partage judiciaire présente de multiples inconvénients
dont les plus remarquables sont : « La lenteur, l’accumulation des frais,
l’insatisfaction que donnent les résultats soumis entièrement à l’effet du hasard
sans tenir compte d’aucune cause légitime de préférence ou d’adaptation ». Pour
éviter ces inconvénients, les héritiers préfèrent souvent recourir à certaines
pratiques tels que le renouvellement des conventions d’indivision, le partage
provisionnelle, la vente à l’amiable des biens et le partage du prix, et même le
partage amiable assortit d’une convention de porte- fort, bien que cette dernière
pratique soit interdite. En absence de parents expédiant, le tribunal est amené à
opérer le partage.
L’estimation de la valeur d’un bien, la constitution et l’attribution des lots
sont faites conformément aux dispositions des articles 838 à 842 du CPF.
L’article 842 revêt un intérêt tout particulier en ce qu’il offre la possibilité
d’attribuer intégralement certains biens de la succession au conjoint survivant ou
à tout héritier qui, justifiant d’un intérêt, en fait la demande au Tribunal.
L’énumération de ces biens est exhaustive. Il s’agit de :

 l’entreprise commerciale, industrielle, artisanale ou agricole à


l’exploitation de laquelle celui qui en demande l’attribution
intégrale,( conjoint survivant ou tout autre héritier), participait au
jour du décès, ainsi que les droits sociaux dépendant d’une telle
entreprise si elle était exploitée sous forme sociale,

 l’immeuble ou la partie d’immeuble servant effectivement


d’habitation au conjoint ou à l’héritier qui en sollicite l’attribution.
A un tel immeuble est assimilé le droit au bail des locaux servant
effectivement d’habitation au conjoint ou à l’héritier.

 l’immeuble entré dans le patrimoine du défunt par donation ou


succession. Seul l’héritier relevant de la ligne de parenté d’où
provient cet immeuble peut en demander l’attribution intégrale ;

 tout document de famille et toute chose qui ont une valeur affective
et à la vente desquels l’un des cohéritiers s’oppose.

9
Demande d’apposition des scellés est toujours faite par les héritiers.

38
C- Les vices du partage et leurs sanctions ou les actions en matière de partage

Dans certains cas d’une particulière gravité, la loi accorde aux héritiers le
droit de demander l’annulation du partage. Dans d’autres, il est peut être procédé
à un partage complémentaire ou rectificatif.

1- L’annulation du partage

La loi n’a prévu de causes de nullité du partage autres que les vices du
consentement classiques, soit l’erreur, le dol et la violence. Il n’est pas non plus
édicté un délai spécial de prescription de l’action en nullité du partage ; ce qui
conduit à l’application du droit commun.

L’action en nullité appartient aux copartageants. La question qui se pose est


de savoir si les créanciers des copartageants peuvent également intervenir par voie
de l’action paulienne conformément aux dispositions de l’article 1167 du code
civil. A cette question, l’article 835 du CPF apporte la réponse suivante :

« Les créanciers d’un copartageant, pour éviter que le partage ne soit fait
en fraude de leurs droits peuvent s’opposer à ce qu’il soit procédé hors leur
présence et y intervenir à leurs frais.

Ils ne peuvent attaquer un partage consommé.

Toutefois, ils peuvent agir en révocation du partage auquel il a été procédé


sans eux, au mépris d’une opposition qu’ils auraient formé ».

L’action en annulation du partage appartient donc principalement aux


copartageants et exceptionnellement aux créanciers .

Il est à indiquer que parmi les copartageants, « l’héritier qui a aliéné son lot
en tout ou partie n’est plus recevable à intenter une action en nullité… Si
l’aliénation qu’il a faite est postérieure à la découverte de l’erreur ou du dol ou à
la cessation de la violence » (article 858 du CPF).

2- Partage complémentaire, rectification du partage

La seule hypothèse textuelle dans laquelle il est procédé à un partage


complémentaire est celle de la découverte postérieure au partage, de biens faisant
partie de la succession.
Il peut s’agir de biens dont l’existence était inconnue de tous les héritiers ou
connue d’un ou de plusieurs des héritiers qui, de mauvaise foi, ont sciemment
omis de les comprendre dans l’inventaire, se rendant ainsi coupables de
divertissement ou de recel successoral. La sanction du divertissement ou du recel

39
des effets de la succession consiste à priver l’héritier coupable de toute part sur
lesdits effets dans le cadre du partage complémentaire.

L’action en rectification du partage est admise dans deux (2) cas :

 Elle l’est lorsqu’une donation sujette à rapport n’a pas été déclarée par
celui qui devait le rapport à ses copartageants.|10 On eût pu assimiler le
défaut de la déclaration de la donation sujette à rapport à un véritable recel
successoral. Mais le législateur ne s’est pas engagé dans cette voie,
probablement par égard à la volonté et à la mémoire du défunt qui a
entendu accorder quelque faveur à l’héritier donataire ; et aussi parce que
l’assimilation conduirait non seulement à l’annulation de la donation, mais
de surcroit à privé le donataire de toute part dans le biens légué ; ce qui
excède la sanction textuelle consistant dans la simple réduction des
libéralités consenties au-delà de la quotité disponible.

 Elle l’est également dans l’hypothèse où un héritier établit qu’il a


subi un préjudice de plus du quart dans l’évaluation des biens compris dans
son lot. On est en présence d’un cas exceptionnel d’application de la lésion
dans les contrats entre majeurs. Et puisqu’il s’agit d’une opération de
partage, l’évaluation des biens, qui permet de constater la lésion de plus du
quart, se fait au jour du partage. Quant à la rectification ou rescision elle-
même, elle vaut pour toutes les opérations de partage dont la cession de
droits successifs, la licitation et toutes transactions de nature à conférer un
droit privatif à tout ou partit des héritiers copartageants.

En ce qui concerne particulièrement la cession des droits successifs, le


dernier alinéa de l’article 855 du CPF précise que « l’action » en rectification
« n’est pas admise contre une vente de droits successifs faite sans fraude à l’un
des cohéritiers à ses risques et périls, par ses autres cohéritiers ou par l’un
d’eux ». A contrario, cette action est ouverte lorsque la vente des droits successifs
est frauduleuse.

En tout état de cause, l’action en rectification ne joue que dans les rapports
entre copartageants ; elle ne saurait aboutir à la résolution des droits des tiers.

En effet, suivant les dispositions de l’article 857 du CPF, lorsque le tribunal


accueille l’action en rectification du partage, non seulement « les indemnités dues
sont , dans tous les cas, fixées en espèces » ; mais aussi surtout - et c’est en cela
que les tiers sont à l’abri - le paiement de ces indemnités « ne peut être demandé
qu’aux copartageants du demandeur ».
Tout copartageant dispose d’un délai de 3 ans pour agir en rectification du
partage. Le point de départ de ce délai est la date du partage. L’expiration du délai
de 3 ans emporte déchéance du droit de demander la rectification du partage.
10
Rapportés pour voir si ça ne grève pas la quotité disponible. Biens immeubles précisément.

40
HAPITRE IV : La constitution de société :
l’exemple de la SARL

I - Rappels

1- Définition

La Société à responsabilité limitée (SARL) est une société dans laquelle les
associés ne sont responsables des dettes sociales qu’à concurrence de leurs apports
et dont les droits sont représentés par des parts sociales ( article 309).

La SARL est une société de type hybride parce qu’elle ressemble pour partie
aux associés de capitaux (séparation nette de la responsabilité des associés et celle
de la société) et pour partie aux sociétés de personnes (régime de parts sociales en
ce qui concerne le formalisme de leur cession), contrairement aux actions qui
peuvent être cédés par simple tradition.

On notera cependant que la SARL ressemble beaucoup plus aux associés de


capitaux qu’aux associés de personnes, mais il lui est interdit d’émettre ou de
garantir des titres négociables au même titre que les sociétés de personnes (art 58).

2- Généralité

 Qui peut être associés ?

Une ou plusieurs personnes physiques et une ou plusieurs personnes morales


peuvent être associés.

 La capacité des associés :

o Les associés d’une SARL n’ont pas ipso facto la qualité de commerçant.
Leur responsabilité est limitée au montant de leurs apports et aucune
capacité particulière n’est exigée d’eux.

o Un incapable (mineur non émancipé par exemple) peut être


associé, Cependant, il semble qu’un incapable 11 ne puisse être associé à
une SARL si les associés sont indéfiniment et solidairement responsables
des apports en nature, notamment dans le cadre d’un apport en nature
contrôlé par le commissaire aux apports.
11
Un mineur ne peut pas faire un apport en nature.

41
o Toute personne physique ou morale peut être associée lorsqu’elle ne fait
l’objet d’aucune interdiction ou incompatibilité.

Nombre d’associés : la SARL peut comprendre :

o Une seule associé (personne physique ou morale) : c’est la SARL


Unipersonnelle.
o Deux ou plusieurs associés ( personnes physique ou morale) : c’est la
SARL Pluripersonnelle.

o Objet social : La SARL peut avoir un objet commercial. Mais elle est
toujours commerciale par la forme.

o Immatriculation : La SARL jouit de la personnalité juridique à compter de


l’immatriculation au RCCM dans le délai de 1 mois de sa constitution de la
juridiction dans le ressort de laquelle est situé le siège social (article 27
AU/DCG).

o Le capital social : 100 000 FCFA. Si la valeur des apports en nature est
supérieure à 5 000 000, il faut un commissaire aux apports pour les évaluer,
si non les associés sont considérés comme solidairement responsables.

o Valeur nominale :Le capital est divisé en parts sociales de valeur nominale
de 5.000 F CFA. Les apports peuvent être en nature ou en numéraire. Dans
tous les cas, les apports sont intégralement souscrits et libérés.

o La durée : Elle est fixée librement par les associés. Elle ne peut excéder 99
ans (art28). Le point de départ de la durée est la date d’immatriculation au
RCCM( art29).

o Les formalités : L’associé ou les associés doivent tous, à peine de nullité,


intervenir dans l’acte constitutif de la société en personne ou par mandataire
justifiant d’un pouvoir spécial,( art 315).

o Si la société est annulée pour vice de constitution, le premier gérant et les


associés auxquels la nullité de la société est imputable, sont solidairement
responsables envers les autres associés et les tiers, du dommage résultant
de l’annulation. L’action se prescrit pour 3 ans à compter du jour où la
décision d’annulation est passée en force de chose jugée,( art . 316)

o Le retrait des fonds : Après l’immatriculation de la société au RCCM, les


fonds sont mis à la disposition du ou des gérants régulièrement nommés par
les statuts ou par un acte postérieur. Si dans un délai de 6 mois à compter
du premier dépôt des fonds, la société n’était pas immatriculée, les
apporteurs peuvent demander l’autorisation de retirer le montant de leurs

42
apports au président du tribunal compétent. Ils peuvent formuler la
demande soit individuellement, soit par mandataire les représentant
collectivement (article 314).

o Publicité : Dans un délai de 15 jours suivant l’immatriculation de la sociéé


au RCCM, un avis est inséré dans un journal habilité à recevoir les
annonces légales dans l’Etat partie du siège social.

Modèle d’acte : Constitution d’une Société


Unipersonnelle

L’AN DEUX MILLE SEIZE


LE 03 janvier
Maître Marc OEDRAOGO, Notaire à OUAGADOUGOU
A reçu le présent acte de Société
A la requête de la comparante

A COMPARU

Mademoiselle Stéphania TONY, médecin demeurant à Saaba, célibataire


majeure, demeurant Ouagadougou, secteur 15 .
Née àOuagadougou
Le 169 juin 1960
De nationalité Burkinabè
Titulaire de la Carte Nationale d’Identité Burkinabè N° B 2131471
délivrée par l’Office National d’Identification le 19 décembre 2014.

LAQUELLE a par ces présentes constitué une Société unipersonnelle


conformément au Traité OHADA et aux dispositions suivantes :

TITRE - I – FORME - OBJET – DENOMINATION – SIEGE - DUREE

ARTICLE 1 : LA FORME

Il est formé par le comparant une société à responsabilité limitée qui sera
régie par l’acte uniforme de l’OHADA relatif aux droits des sociétés
commerciales et GIE et par toutes autres dispositions légales ou règlementaires
complémentaires ou modificatives et par les présents statuts.

43
ARTICLE 2 : L’OBJET

La société a pour objet… (Indiquer l’objet social)


.
Et, généralement, toute opération financière, commerciale, industrielle,
mobilière et immobilière pouvant se rattacher directement ou indirectement à
l’objet social ci-dessus ou à tout objet s’il est similaire ou connexe.

ARTICLE 3 : DENOMINATION

La société a pour dénomination sociale Générale de Bissap « GB ».

La dénomination doit figurer sur tous les actes et document émanant de la


société et destinés aux tiers. Et notamment les lettres, les factures, les annonces et
publications diverses. Elle doit être précédée ou suivie immédiatement en
caractère lisible de l’indication de la forme de la société, du montant du capital
social, de l’adresse de son siège social et de la mention de son immatriculation au
Registre du Commerce et du Crédit Mobilier.

ARTICLE 4 : LE SIEGE SOCIAL

Le siège social est fixé à ... (adresse précise comportant le lieu


géographique).
Il peut être transféré dans les limites du territoire d’un même Etat partie par
décision de la gérance qui modifie en conséquence les statuts, sous réserve de la
ratification de cette décision par l’associé unique.

ARTICLE 5 : DUREE
La durée de la société est fixée à 99 ans, sauf dissolution anticipée ou prorogation.

TITRE – II – EXERCICE SOCIALE – APPORTS – CAPITAL SOCIAL –


MODIFICATION DU CAPITAL

ARTICLE 6 : L’EXERCICE SOCIAL

L’exercice social commence le 1er janvier et se termine le 31 décembre de


chaque année.
Par exception, le premier exercice social sera clos le …

ARTICLE 7 : LES APPORTS


Lors de la constitution, le comparant a fait apport à la société ; à savoir :

44
I- Apports en numéraire

Mademoiselle TONY Stéphania apporte en nature 6 000 000 F/CFA


correspondant à exactement 600 parts, 10 000 F/CFA chacune, souscrites et
libérées intégralement.
Les sommes souscrites ont été déposées pour le compte de la société à la
BOA (préciser le n° de compte et l’adresse de l’agence) ou chez le notaire.

II- Apports en nature

Le comparant, en s’obligeant à toutes les garanties ordinaires et de droit, fait


apport à la société de … (désigner modalité de l’apport). Un véhicule de marque
MAZDA d’une valeur de 4 000 000 FCFA.

Il a été procédé à l’évaluation de chaque rapport. Au vu des rapports annexé


au présent statut établi par monsieur X commissaire aux apports désigné par le
comparant, associé unique ; (ou : désigné par ordonnance du président du tribunal
chargé des affaires commerciales de … (OUAGA), en date du … (date de la
requête de l’associé unique

Ou s’il est passé outre cette évaluation :

Aucun des apports en nature n’a une valeur supérieure à 5 000 000 et la
valeur totale desdits apports n’excédant pas la moitié du capital sociale, l’associé
unique a décidé de ne pas recourir à un commissaire aux apports et il a procédé
lui-même à l’évaluation).

En rémunération de cet apport évalué à 4 000 000 l’associé unique se voit


attribuer 400 parts sociales.

III- Récapitulatif
Apports en numéraire : 6 000 000 F/CFA
Apports en espèce : 4 000 000 F/CFA

Total apports : 10 000 000 F/CFA

ARTICLE 8 : LE CAPITAL SOCIAL

Le capitale sociale est fixé à la somme de 10 000 000 divisé en 1 000 parts
égales de entièrement libéré et attribué à l’associé unique comme suit :
600 parts numérotées de 0 à 600 en rémunération de son apport en numéraire ci-
dessus………………………………………………………………… 600 parts
400 parts numérotées de 601 à 1 000 en rémunération de son apport
en nature ci-dessus………………………. ……………………………. 400 parts
________
Egal au nombre de parts composant le capital social : 1 000 pars.

45
ARTICLE 9 : MODIFICATION DU CAPITAL SOCIAL

Le capital social peut être augmenté, par décision extraordinaire de l’unique


associé ; soit par émission de parts nouvelles, soit par majoration du nominal des
parts existantes.
Les parts nouvelles sont libérées soit en espèce, soit par compensation avec
des créances certaines, liquides et exigibles sur la société, soit par incorporation
de réserves, bénéfices, soit par nature.
Le capital social peut être réduit, soit par diminution de la valeur nominale
des parts, soit par diminution du nombre de parts.
La réduction du capital est autorisée ou décidée par l’associé unique qui peut
déléguer à la gérance les pouvoir nécessaires pour la réaliser.

TITRE – III - DROIT ET NANTISSEMENT DES PARTS SOCIALES –


COMPTE COURANT

ARTICLE 10 : DROIT DES PARTS

Chaque part sociale confère à son propriétaire un droit égal dans les
bénéfices de la société et dans tout l’actif social.

ARTICLE 11 : NANTISSEMENT DES PARTS SOCIALES

Le nantissement des parts sociales est constaté par acte notarié ou sous sein-
privé, enregistré et signifié à la société ou accepté par elle dans un acte
authentique.

ARTICLE 12 : COMPTES COURANTS

L’associé unique peut laisser ou mettre à la disposition de la société toutes


sommes dont celles-ci peut avoir besoin. Les conditions de retrait ou de
remboursement de ces sommes, ainsi que leur rémunération sont déterminées soit
par décision de l’associé unique, soit par accord entre la gérance et l’intéressé.
Dans le cas où l’avance est faite par l’associé unique gérant, ces conditions sont
fixées par décision de ce dernier.

TITRE – IV – GERANCE – POUVOIR ET RESPONSABILITE DU GERANT

ARTICLE 13 : GERANCE

1- La société est gérée par une ou plusieurs personnes physiques. L’associé


unique peut être le gérant de la société. Le gérant est nommé pour une durée
de … (à préciser). La nomination du gérant au cours de la vie sociale est
décidée par l’associé unique.
Si le gérant est nommé dans les statuts complété comme suit :

46
« Est nommé gérant de la société : M… (Nom, prénom, adresse), qui
accepte. Le gérant est nommé pour une durée de… (préciser). Il est toujours
rééligible ».

Au cours de la vie sociale, le gérant est nommé par décision de l’associé


unique.

Le gérant peut démissionner de son mandat, mais seulement en prévenant


l’associé unique au moins … mois à l’avance, par LRAR ou par lettre au
porteur contre récépissé. Le gérant est révocable par l’associé unique.

2- La rémunération du gérant est fixée par la décision qui le nomme.

ARTICLE 14 : POUVOIR DU GERANT

Le gérant peut faire tous les actes de gestion dans l’intérêt de la société. (En
cas de limitation de pouvoir ; ajouté :). Cependant, il ne peut sans y être autorisé
par l’associé unique… (Indiquer les limitations de pouvoirs).
Dans les rapports avec les tiers par contre, le gérant est investi des pouvoirs
les plus étendus pour agir en toute circonstance, au nom de la société, sous réserve
des pouvoirs expressément attribué à l’associé unique par la loi. La société est
engagée, même par les actes du gérant qui ne relève pas de l’objet social, à moins
qu’elle ne prouve que le tiers savait que l’acte dépassait cet objet ou qu’il ne
pouvait l’ignorer, compte tenu des circonstances, étant exclu que la seule
publication des statuts ne suffise pas à constituer cette preuve.

ARTICLE 15 : RESPONSABILITE DU GERANT

Le gérant est responsable, envers la société ou envers les tiers, soit des
infractions aux dispositions législatives ou règlementaires applicables aux SARL,
soit des violations des statuts, soit des fautes commises dans sa gestion.
Si plusieurs gérants ont coopéré aux mêmes faits, le tribunal chargé des
affaires commerciales détermine la part contributive de chacun dans la réparation
du dommage.
Aucune décision de l’associé unique ne peut avoir pour effet d’éteindre une
action en responsabilité contre les gérants pour une faute commise dans l’activité
de leur mandat.

TITRE – V – DECISIONS DE L’ASSOCIE UNIQUE – COMPTES SOCIAUX


AFFECTATIONS DES RESULTATS

ARTICLE 16 : DECISION DE L’ASSOCIE UNIQUE

L’associé unique exerce les pouvoirs dévolus par l’acte uniforme relatif au
droit des sociétés commerciales et du GIE .

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L’associé unique ne peut déléguer ses pouvoirs. Ses décisions sont
consignées dans un Procès-verbal versé dans les archives de la société.

ARTICLE 17 : COMPTES SOCIAUX

A la clôture de chaque exercice, le gérant établit et arrête les états financiers


de synthèse conformément aux dispositions de l’acte uniforme portant
organisation et harmonisation des comptabilités.
Le gérant établit un rapport de gestion dans lequel il expose la situation de la
société durant l’exercice écoulé. Son évolution prévisible, et, en particulier les
perspectives de continuation de l’activité, l’évolution de la situation de trésorerie,
et le plan de financement.
Ces documents ainsi que les textes des résolutions proposées et, le cas
échéant, les rapports du commissaire aux comptes sont communiqués à l’associé
unique dans les conditions et délai prévus par les dispositions légales et
règlementaires.
A compter de cette communication, l’associé unique a la possibilité de poser par
écrit des questions auxquelles le gérant est tenu de répondre. L’associé unique est
tenu de statuer sur les comptes de l’exercice écoulé dans les 6 mois de la clôture
de l’exercice. Ou, en cas de prolongation dans les délais fixés par la décision de
justice.

ARTICLE 18 : AFFECTATION DES RESULTATS

Après approbation des comptes et constatations de l’existence d’un bénéfice


distribuable, l’associé unique détermine la part attribuée sous forme de dividende.
Il est pratiqué sur le bénéfice de l’exercice diminué, le cas échéant, des pertes
antérieures, une dotation égale à 1/10ème au moins affecté à la formation d’un
fonds de réserve dit « Réserve légale ». Cette dotation cesse d’être obligatoire
lorsque la réserve atteint le 1/5ème du montant du capital social.
L’associé unique à la faculté de constituer tous postes de réserves.
Il peut procéder à la distribution de tout ou partie des réserves à la condition
qu’il ne s’agisse pas de réserves déclarées indisponibles par la loi ou par les
statuts. Dans ce cas, il indique expressément les postes de réserves sur lesquels
les prélèvements sont effectués.

TITRE - VI – VARIATION DES CAPITAUX PROPRES –CONTROLE DES


COMPTES

ARTICLE 19 : VARIATION DES CAPITAUX PROPRES

Si du fait des pertes constatées dans les états financiers de synthèse, les
capitaux propres de la société deviennent inférieurs à la moitié du capital social,
le gérant ou, le cas échéant, le commissaire aux comptes doit dans les 4 mois qui
suivent l’approbation des comptes ayant fait apparaître cette perte, consulter

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l’associé unique sur l’opportunité de prononcer la dissolution anticipée de la
société.
Si la dissolution est écartée, la société est tenue, dans les 2 ans qui suivent la
date de clôture de l’exercice déficitaire, de reconstituer ces capitaux propres
jusqu’à ce que ceux-ci soient à la hauteur de la moitié au moins du capital social.
A défaut, elle doit réduire son capital d’un montant au moins égal à celui des
pertes qui n’ont pu être imputées sur les réserves, à la condition que cette
réduction du capital n’ait pas pour effet de réduire le capital à un montant inférieur
à celui du capital minimum légal.
A défaut par le gérant ou le commissaire aux comptes, de provoquer cette
décision, ou si l’associé unique n’a pu prendre de décision valablement, tout
intéressé peut demander à la juridiction compétente de prononcer la dissolution
de la société. Il en est de même si la reconstitution des capitaux propres n’est pas
intervenue dans les délais prescrits.

ARTICLE 20 : CONTROLE DES COMPTES

Un ou plusieurs commissaires aux comptes titulaires et suppléants seront


désignés lorsque le capital social sera supérieur à 10 000 000 F/CFA ou lorsque
le chiffre d’affaire annul est supérieur à 250 000 000 FCFA et soit enfin l’effectif
permanent supérieur à 50 personnes.

Le commissaire aux comptes est nommé pour 3 exercices par l’associé


unique.

TITRE VII – DISSOLUTION – ENGAGEMENT SOCIAUX -


CONTESTATIONS –ENREGISTREMENT – PUBLICITE -
FRAIS

ARTICLE 21 : DISSOLUTION

La SARL est dissoute pour les causes communes à toutes les sociétés.

La dissolution de la société n’entraîne pas sa mise en liquidation.

ARTICLE 22 : ENGAGEMENTS POUR LE COMPTE DE LA SOCIETE

Un état des actes accomplis par l’associé unique pour le compte de la société
en formation avec l’indication que l’enregistrement qui en résulterait pour la
société, est annexé aux présents statuts.
En outres, l’associé unique se réserve le droit de prendre les engagements
suivants au nom et pour le compte de la société….

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ARTICLE 23 : CONTESTATION

Toutes les contestations qui pourraient s’élever pendant la durée de la société


ou de sa liquidation, soit entre les associés, la gérance et la société, soit entre les
associés eux-mêmes, relativement aux affaires sociales seront jugées
conformément à la loi et soumises à la juridiction des tribunaux du siège social ;
à cet effet, en cas de contestation, tout associé est tenu de faire élection de
domicile dans le ressort du siège social, et toute assignation et signification seront
régulièrement faites à ce domicile élu, sans avoir égard au domicile réel ; à défaut
d’élection de domicile, les assignations et significations seront valablement faites
au Parquet de Monsieur le Procureur du Faso près du Tribunal de Grande Instance
du lieu du siège social.

ARTICLE 24 : ENREGISTREMENT

En application de l’article 573 bis du code de l’enregistrement et de timbre,


les présentes sont dispensées de l’enregistrement et du timbre.

ARTICLE 25 : PUBLICITE

En vue d’accomplir les formalités de dépôt et de publicité légale des présents


statuts et tous les actes relatifs à la constitution de la société, tous pouvoirs sont
conférés au notaire ou à tout clerc de l’étude porteur d’une expédition, d’une copie
ou d’un extrait de ces documents.

ARTICLE 26 : LES FRAIS

Tout frais, droit et honoraire des présents statuts et ceux qui en seront la
conséquence ou la suite seront supportés par la société et portés au compte de frais
de premier établissement.
DONT ACTE sur 6 pages
Fait et passé à OUAGADOUGOU
En l’étude du notaire soussigné
Les jours, mois et an sus-indiqués
Et lecture faite, le comparant à signé avec le
notaire.

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Déclaration notariée de souscription et de versement

L’AN DEUX MILLE SEIZE


LE 03 janvier
Maître Marc OEDRAOGO, Notaire à OUAGADOUGOU
Soussigné
A reçu le présent acte à la requête de la comparante,

A COMPARU

Mademoiselle Stéphania TONY, médecin, célibataire majeure, demeurant à


… (Saaba).
Née à …
Le …
De nationalité burkinabè
Titulaire de la carte nationale d’identité burkinabè, délivrée le à
OUAGADOUGOU pas l’ONI.

LAQUELLE, préalablement à la déclaration de souscription et de versement


faisant l’objet des présentes a exposé qui suit :

51
EXPOSE

Au terme d’un acte reçu par maitre Marc OUEDRAOGO, notaire à


Ouagadougou, le…, il a été établit les statuts d’une société à responsabilité limitée
ayant pour objet, directement ou indirectement au Burkina Faso :
- (voir objet dans les statuts)
- (voir objet dans les statuts)
- Et plus généralement toute opération financière, mobilière,
industrielle, commerciale ou immobilière pouvant se rattacher
directement ou indirectement à l’objet social ou à tous objets
similaires ou connexes.
La société a pris la dénomination suivante «Général de BISSAP SARL »
Le siège social est fixé à OUAGADOUGOU…, BP …, au secteur … ;
Parcelle…, Lot …, Section…, Téléphone ….
Sa durée est fixée à 99 ans à compter du jour de son immatriculation au
RCCM, sauf les cas de dissolution anticipées ou de prorogation prévus auxdits
statuts.
Son capital est fixé à 10 000 000 FCFA divisé en 1 000 parts sociales de
10 000 F chacune, entièrement souscrites et partiellement libérées en nature et en
numéraire.

DECLARATION

Ceci exposé, la déclarante a, par ces présentes déclaré :

Premièrement qu’il n’a pas été fait appel publique à l’épargne pour la
souscription des parts sociales devant composer le capital de 10 000 000 FCFA.
Que les 1 000 parts ont été libérées partiellement en nature et partiellement
en numéraire,
Qu’il a été fait par l’associer unique les apports suivants :

- Apports en numéraire, la somme de six millions de FRANCS/CFA,


Ci - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 6 000 000 F/CFA
- Apports en nature, la somme de quatre millions de FRANCS/CFA
Ci - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 4 000 000 F/CFA

Le notaire Total égal au capital social : 10 000 000 F/CFA

En rémunération de ses apports, l’associé unique s’est attribué vu attribuer


- En concurrence de ses apports en numéraire 600 parts sociales.
- En concurrence de ses apports en nature 400 parts sociales.

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________________________
Total : 1 000 parts sociales

Le notaire soussigné affirme que le montant du capital social est conforme


au montant déposé en son étude en date du … ou (est conforme au montant déposé
au compte bancaire n° … ouvert auprès de la banque … conformément à
l’attestation de solde de compte délivrée par ladite banque le …
Conformément aux dispositions de la loi, l’associé unique déclare
expressément que les 1 000 parts qui viennent d’être créées ont été toutes
intégralement libérées.

ENREGISTREMENT

En application de l’article 573 bis du CET, les présentent sont dispensées de


l’enregistrement et du timbre.

MENTION

Mention des présentes est consentie partout où besoin sera.

DONT ACTE sur 2 pages


Fait et passé à OUAGADOUGOU
En l’étude du notaire soussigné
Les jours mois et an sus-indiqués
Et lecture faite, la comparante a signé avec le
notaire.

Les formalités après la constitution d’une société

 Dépôt d’une copie des statuts avec le PV d’assemblée générale et la déclaration de


souscription et de versement.
 Remplir un imprimé M0 en quatre copies
 Une somme de 47500 frs
 Acte de dépôt (voir greffier)
 Faire une photocopie du contrat de bail ainsi qu’une fiche de visite technique.
 Joindre la photocopie légalisée de la CNIB du gérant
 Le casier judiciaire du gérant ou du dirigeant de la société

Déposer tous ces documents au CEFORE


 Annonce dans un journal d’annonces légales

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