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Conclusion ..........................................................................................................................................118
Introduction générale
L’eau a sur nous un pouvoir magique, elle est source de purification, de guérison et de détente.
Aussi l’eau est l’élément qui fait vivre la terre et qui peut elle- même mourir et devenir une source
de mort si la pollution l’emporte.
La question à travers le monde, et tout particulièrement dans les contrées arides, suscite bien des
inquiétudes, des questionnements voire même des convoitises. Elle est souvent au carrefour des
crises ouvertes ou latentes au Moyen Orient et en Afrique.
L’eau et l’environnement apparaissent comme deux grands problèmes étroitement liés à l’évolution
de l’humanité. A première vue, l’eau est partout, mais sa disponibilité semble limitée (3/4 de la
surface de la planète) (Zella et al, 2010); sous forme d’océans, fleuves, rivières et lacs, de neige et
de glaciers. On la trouve également dans l’atmosphère et dans les nappes souterraines.
Les réserves mondiales sont estimées à 1386.106 km3, dont 97 % sous forme d’eau salée
(Rejsek, 2002).
L’eau douce représente 3 % (sous forme de glace, nappes phréatiques et souterraines…)
(Rejsek, 2002)
L’eau potable représente 0,01% du volume total et qui sont mal répartis sur le globe:
1. Brésil 18%.
2. Canada 9%.
3. Chine 9%.
4. U.S.A 8%.
L’approvisionnement en eau potable à partir des cours d’eau sont de plus en plus difficile en raison
de la nature, de la quantité et de la diversité des contaminants rejetés dans le milieu par suite des
activités urbaines, industrielles et agricoles; en plus de l’apparition de nouveaux produits chimiques
non biodégradables rend, difficile, voir impossible toute épuration naturelle. La consommation est
passée de 250 m3/personne et par an à 700 m3/personne et par an.
Sous la pression des besoins considérables de la civilisation moderne, on est passé de l’emploi des
eaux de source et de nappe à une utilisation de plus en plus poussée des eaux de surface.
Ainsi, il y-a actuellement un développement des techniques de dessalement de l’eau de mer, et des
méthodes de recyclage des eaux usées (Couzllard et al, 1990).
Chapitre I
I.1. Généralités
L’eau qui rentre en contact avec l’atmosphère est réchauffée par le soleil et s’élève sous forme de
vapeur. Parallèlement, la transpiration des végétaux fournit une certaine quantité d’eau qui se
disperse dans l’air. Cette vapeur s’accumule sous forme de nuages qui se refroidissent et permettent
à la vapeur de se condenser en fines gouttelettes d’eau ou de neige. L’eau qui revient ainsi à la terre
est recueillie par les océans, les lacs et les cours d’eau et peut également être absorbée par le sol
(Figure I.1).
Eaux superficielles : La composition chimique des eaux de surface dépend de la nature des terrains
traversés par l’eau durant son parcours à travers l’ensemble des bassins versants. Au cours de son
cheminement, l’eau dissout les différents éléments constitutifs des terrains; par échange à la surface
eau-atmosphère, les eaux se chargent en gaz dissous (O2, N2, CO2…) (Michard, 2002).
l’eau. Les eaux circulant en terrain sablonneux ou granitique sont acides et peu minéralisées, alors
que les eaux circulant dans les sols calcaires sont bicarbonatées calcique.
Eaux de pluie : Les eaux de pluie sont habituellement des eaux de bonne qualité, tant pour
l’alimentation humaine que pour les autres usages domestiques, même si leur absence de goût
déplait à de nombreux consommateurs. Ce sont également des eaux très douces (peu de sels de Ca
et Mg), consomme peu de savon et produit une mousse abondante, saturées en O2, N2 et CO2. Les
eaux de pluie peuvent être contaminées par les poussières atmosphériques et des gaz étrangers NO,
NO2, SO2 …qui sont responsables de l’acidité de certaines pluies.
Eaux de mer et eaux saumâtres: Pour le dessalement des eaux saumâtres et des eaux de mer, il
existe des techniques de séparation membranaires (osmose inverse, électrodialyse, microfiltration,
distillation multiflash…).
L’eau est un composé chimique qui résulte de la combinaison de deux atomes d’hydrogène, et d’un
atome d’oxygène pour former le bien connu « H2O » (Figure I.2).
Les deux atomes d’hydrogène sont situés sous un angle de 105°. Cela forme une molécule
dissymétrique chargée positivement du côté de l’hydrogène et négativement du côté de l’oxygène.
C’est cette composition moléculaire de l’eau qui est à l’origine de ses propriétés spécifiques dont
les principales sont (Michard, 2002):
Ses états physiques: Solide, liquide, vapeur qui sont obtenus avec de faibles écarts de température.
Sa stabilité thermique: L’énergie de formation de la molécule d’eau est très élevée (58000
cal/mole) et sa température de décomposition se situe au delà de 1200 °C.
Sa capacité thermique: Qui en fait le fluide idéal de chauffage et de refroidissement car à chaque
variation de température l’eau cède ou absorbe de l’énergie thermique en quantité supérieure à la
plupart des autres éléments.
Son pouvoir solvant: Qui correspond à sa faculté de dissoudre la quasi totalité des corps qu’elle
rencontre (roche, fer…). On confère souvent à l’eau la dénomination de «Solvant universel». En
effet, peu d’éléments résistent à ce pouvoir et cette qualité est également un inconvénient majeur
car, de ce fait, l’eau naturelle ne se présente que très rarement sous la forme H 2O correspondant à
l’eau pure. Ainsi, les trois quarts de la surface terrestre sont recouverts par de l’eau, mais
finalement, peu d’eau est vraiment pure.
L’azote N2
L’oxygène O2
Le gaz carbonique CO2
Ils sont présents dans l’eau sous deux formes:
Les systèmes colloïdaux sont définis comme étant des dispersions dont les particules possèdent des
dimensions moyennes comprises entre 0,001 et 1μm et des vitesses de sédimentation si faibles que
leur chute est rendue impossible par l’agitation thermique du milieu (Bouquiaux, 1953).
Ces produits peuvent être d’origine minérale (sables, limons, argiles, ...) ou organique (produits de
la décomposition des matières végétales ou animales, acides humiques ou fulviques par exemple).
A ces composés s’ajoutent les microorganismes tel que: les virus. Ces substances sont responsables,
en particulier, de la turbidité et de la couleur (Bouquiaux, 1953).
Ce sont des particules chargées négativement (argiles, acides humiques). Les solutions colloïdales
sont très stables. Pour neutraliser ces colloïdes, il faut ajouter à l’eau des colloïdes chargés
positivement. Ensuite, ces colloïdes peuvent se rencontrer, grossir et précipiter. Pour cela, on pourra
utiliser des réactifs chimiques ou des bactéries de l’eau fixées sur support qui émettent des
polysaccharides qui sont des colloïdes positifs (Rodier et al, 2009).
Les colloïdes sont classés en deux catégories en fonction de leur affinité vis-à-vis de l’eau. Ils
distinguent les colloïdes hydrophiles et les colloïdes hydrophobes (Berné et al, 1991).
Les colloïdes hydrophiles ont, comme leur nom l’indique, une grande affinité pour l’eau et
adsorbent donc une couche d'eau protectrice qui se fixe à la matière solide par des liaisons physico-
chimiques avec des groupements OH-, NH2-, COOH-, totalement ou partiellement ionisés. Dans
cette catégorie on trouve les protéines, les carbohydrates et les produits organiques généralement
présents dans les eaux (Rodier et al, 2009) (Figure I.5).
Les colloïdes hydrophobes qui n'ont aucune affinité pour l'eau, n'ont pas de couche protectrice.
Leur stabilité est due à la charge électrique développée par les particules qui engendrent une
répulsion mutuelle empêchant toutes agrégations. Ils proviennent des substances peu ou pas
solubles tels que les produits minéraux et en particulier les métaux, leurs oxydes et leurs
hydroxydes dont la stabilité dépend de l'interaction entre deux particules mettant en jeu deux forces
contraires. Une force de répulsion qui dépend de la charge électrique entre deux particules de même
signe et une force d'attraction (type de Van Der Waals) qui tend à rassembler les particules afin
d'atteindre une énergie potentielle minimale, en fonction de la distance interarticulaire (Berné et al,
1991).
Pour déstabiliser les colloïdes et entraîner ainsi leur agglomération en flocs, on peut augmenter la
force ionique du milieu par l'introduction d'un électrolyte. Ceci a pour effet de diminuer l'épaisseur
de la double couche électrochimique en abaissant la barrière du potentiel existant autour du colloïde
et faciliter cette agglomération . On peut aussi augmenter l'énergie cinétique des particules.
Les colloïdes sont généralement chargés négativement. Afin de neutraliser cette charge négative de
surface, des ions positifs présents dans l’eau brute ou ajoutés sont attirés et forment une couche
autour du colloïde. Diverses théories expliquent ce phénomène .
3 - Théorie de Stern qui combine les deux théories précédentes et considère la formation d’une
double couche: la première formée d’ions du liquide mais adhérente au colloïde, la seconde
diffuse dans le liquide environnant. Le potentiel subit une première chute significative dans la
couche fixée, puis diminue plus lentement à mesure que la distance augmente jusqu’à son
annulation au point A (point isoélectrique).
Une particule colloïdale est caractérisée par sa charge électrique de surface négative, due à
l'adsorption préférentielle de certains ions du fait de l'ionisation partielle d'un ou plusieurs
groupements constituant les matières colloïdales. La charge électrique des agrégats résulte d'une
adsorption sur les particules, d'ions d'un électrolyte, elles-mêmes par des ions de charge opposée,
présents dans la phase dispersée conduisant à la formation de micelles. Lorsque le système est en
équilibre, c'est à dire à la neutralité, les charges électriques portées par les micelles sont compensées
par les charges de signe oppose du milieu environnant. Il y a un équilibre physico-chimique entre
les ions de la surface et ceux du liquide interstitiel à l'interface solide-liquide (Figure I.6).
Figure I.6: Etat de surface des colloïdes selon la théorie de la double couche.
Les particules sont alors entourées d'une double couche électrochimique, l'une fermement fixée à la
particule solide, l'autre mobile diffuse du fait de l'agitation thermique qui tend à la répartition
uniforme dans le milieu qui suit les lois statistiques, mais de charge électrique égale en grandeur et
de signe opposé à la première. Ce qui montre bien que l'épaisseur de la double couche dépend aussi
bien de l'attraction électrostatique que des phénomènes de diffusion.
Ce modèle suppose que la charge électrique est répartie uniformément sur la surface des micelles
mais en réalité, il tient compte de la répartition topographique des ions adsorbés préférentiellement
sur les centres actifs. Ainsi, en partant du voisinage immédiat de la surface du solide et en allant
vers le liquide on rencontre successivement deux plans:
Le plan intérieur d’Helmotz, dans lequel se trouvent les centres des anions, un plan constitué
de cations hydrates et maintenus au contact du premier par des forces électrostatiques. Les deux
plans constituent la couche fixe de Stern.
Une couche diffuse appelée de couche de Gouy se trouve entre cette couche fixe et la phase
liquide. Elle est le siège de transfert d'anions et de cations entre les deux dernières du fait des
résultantes des forces contraires d'attraction et de répulsion électrique. Sa densité de charge
globale diminue avec la distance à l'interface. Une particule colloïdale possède ainsi deux
potentiels:
Un potentiel de surface ou potentiel thermodynamique de Nernst, se situant au plan de
cisaillement noté Ψ. Gouy montre que celui-ci diminue suivant une loi exponentielle
jusqu'à une certaine valeur prise au sein du liquide.
Les charges électriques des particules permettent leur déplacement dans un champ électrique par
électrophorèse. Elles sont réparties uniformément à la surface de celles-ci. Il n'y a donc pas de
variation de potentiel dans la couche qui est attachée. Par contre dans la couche diffuse le potentiel
diminue progressivement jusqu'à s’annuler, au sein du liquide dispersant. Cette variation du
potentiel correspond au potentiel électrocinétique ξ définit précédemment. Il varie avec l'épaisseur
de la double couche, la nature des ions constituant la structure des particules, la concentration et la
valence des ions composant le liquide intercellulaire. Il est responsable de l'intensité des forces
répulsives interparticulaires et dépend du potentiel thermodynamique Ψ. Celles-ci diminuent
l'épaisseur de la double couche, ainsi que la vitesse de migration électro phorétique et par
conséquent la stabilité des agrégats.
Le potentiel ξ s'annule pour une certaine concentration appelée PCN (point de charge nulle) pour
que la charge de la surface est totalement neutralisée.
L’ensemble des corps minéraux peut se dissoudre dans l’eau. Néanmoins la solubilité d’un corps
donné est limité au seuil de solubilité, variable en fonction de la température et de la pression du
milieu. Les quantités de produit rajoutées à l’eau au-delà du seuil de solubilité ne sont plus
dissoutes mais précipites sous forme solide. Toute dissolution d’un corps dans l’eau correspond à
une destruction de sa cohésion (Tardat-Henry, 1992).
Tableau I.1: Sels de calcium.
C’est la nature et la concentration des différents éléments entrant dans la composition de l’eau qui
sont à l’origine des problèmes classiques rencontrés tels que l’entartrage et la corrosion. La nature
des substances définira le comportement réactionnel de l’eau et la connaissance quantitative des
ions déterminera les possibilités réactionnelles. Il est donc nécessaire d’établir des regroupements
d’éléments sous forme de titres en vue de permettre une interprétation pratique des analyses d’eau.
Pour les sels minéraux (sulfates, chlorures, oxydes…) cette destruction conduit à une véritable
dissociation du sel qui se retrouve dans l’eau sous forme d’ions chargés électriquement (Tableau
I.1). La dissociation électrique d’un sel, ou ionisation, met en œuvre autant d’ions chargés
positivement appelés cations que d’ions négatifs appelés anions.
Pratiquement, plus la qualité de l’eau diminue, plus la nécessité de procéder à des contrôles
fréquents et étendus devient impérieuse. Autrefois, pour l’analyse de l’eau, on s’attachait presque
uniquement à doser des éléments naturels et à déterminer certaines caractéristiques de pollution
organique. Puis, à la suite d’incidents de pollution, on s’est préoccupé des éléments toxiques
d’origine minérale, ensuite l’accroissement de l’utilisation des composés organiques de synthèse est
venu compliquer le problème. Il est alors devenu nécessaire de développer des méthodes
analytiques de plus en plus sensibles et les limites de détection sont passées successivement du
centigramme au milligramme puis au microgramme voir même des nanogrammes. En même temps
s’est développée toute une technologie instrumentale dont les performances sont de plus en plus
poussées.
On distingue généralement deux grands types de mesure en fonction du lieu où elle est mise en
œuvre, la mesure effectuée sur le « terrain » et la mesure en laboratoire. La mesure suer le terrain
peut être réalisée soit en continu, à l’aide d’une chaîne de mesure, soit ponctuellement en utilisant
en général des appareils portables ou des dispositifs simples donnant le plus souvent des résultats
semi-quantitatifs. Dans ces différents cas, l’obtention des résultats de mesure est rapide et la
procédure généralement simple contrairement à l’analyse en laboratoire qui suppose la réalisation
des différentes étapes présentés sur l’organigramme ci-dessous. L’ensemble de ces étapes constitue
le domaine du génie analytique qui a pour objectif de définir les meilleures conditions pour obtenir
le résultat d’une analyse.
Prélèvement
Echantillonnage
Prétraitement
Analyse
Validation
Exploitation
Parmi les étapes précédentes, le prélèvement et l’échantillonnage sont les plus importants et
souvent les plus négligés. Les risques d’erreurs sont en effet nombreux et les moyens de
contrôler la représentativité d’un prélèvement et d’un échantillon quasi inexistant.
En dehors des études de contrôle et des recherches scientifiques, la plupart des prélèvements
d’eau résultent de l’application des textes et réglementations ayant pour objet l’hygiène
publique, la lutte contre la pollution, la surveillance des installations classées et des stations
de traitements.
Le prélèvement d’un échantillon d’eau est une opération délicate à laquelle le plus grand soin
doit être apporté; il conditionne les résultats analytiques et l’interprétation qui sera donnée.
L’échantillon doit être homogène, représentatif et obtenu sans modifier les caractéristiques
physico-chimiques de l’eau (gaz dissous, matières en suspension…) (Rejsek, 2002).
Globalement, il est nécessaire de mettre en place une organisation structurée, disposer d’un
personnel qualifié, de développer une méthodologie adaptée à chaque cas, de procéder à un
choix judicieux des points de prélèvements et d’utiliser le matériel convenable. Les erreurs
susceptibles de rendre difficile l’interprétation des résultats sont plus souvent liés à un
échantillonnage non satisfaisant qu’à des erreurs analytiques proprement dites. En pratique, le
préleveur évitera de constituer un échantillon moyen s’étalant sur plus de 24hr (Rejsek, 2002).
Le matériel de prélèvement doit satisfaire l’objet d’une attention particulière. L’emploi des
flacons neufs en verre borosilicatés de préférence bouchés à l’émeri ou le cas échéant avec
des bouchons en Polyéthylène (PE) ou en Téflon maintenus pendant 1 heure dans de l’eau
distillée puis séchés, est recommandé, surtout s’il s’agit de doser des éléments volatils comme
le mercure (Hg), Cyanures (CN). Au moment des prélèvements, pour l’analyse chimique, les
flacons seront de nouveau rincés trois fois avec l’eau à analyser, puis remplis jusqu’au bord.
Le bouchon sera placé de telle façon qu’il n’ait aucune bulle d’air et qu’il ne soit pas éjecté au
cours du transport.
Cependant, le matériel idéal n’existe pas et l’emploi de tel produit plutôt que tel autre dépend
de la nature des éléments à doser (Figure I.8):
Le quartz est le matériau le plus adapté pour la bonne conservation des échantillons
mais s’avère très fragile.
Le verre ou le pyrex peuvent être employés sans problème pour le dosage des ions
majeurs. Cependant des oligo-éléments peuvent passer en solution dans l’eau (silice
pour le verre et le bore pour le pyrex).
Le polyéthylène est souvent recommandé pour tout échantillonnage, surtout pour les
prélèvements en vue de mesures d’éléments radioactifs. Relativement poreux vis-à-vis
des gaz, on lui préfère cependant le verre pour le prélèvement et la conservation des
échantillons fortement chargés en gaz (la diffusion est lente).
Les sachets du chlorure de polyvinyle présentent l’avantage de ne servir qu’une seule
fois, mais ils ont l’inconvénient de libérer du chlore si ces sachets restent trop
longtemps exposés à la lumière.
Le mode de prélèvement variera suivant l’origine de l’eau aussi suivant la nature des analyses
« physico-chimiques ou bactériologique» (Rejsek, 2002 ; Rodier et al, 2009).
Dans le cas d’une rivière, nappe ouverte, réservoir, citerne la bouteille sera plongée à 50cm du
fond et de la surface ; assez loin des rives ou des bords ainsi que des obstacles naturels ou
artificiels. Il y-a lieu aussi de choisir plusieurs points de prélèvements dans le cas d’un lac ou
d’une retenue d’eau, et dans chaque point plusieurs prélèvements à différentes profondeurs
pour tenir compte de l’hétérogénéité verticale et horizontale. Il existe des dispositifs spéciaux
permettent d’ouvrir les flacons à niveau déterminé et ainsi prélever l’eau en un point donné.
Le mélange de plusieurs échantillons ainsi recueillis peut donner un échantillon moyen.
Dans le cas d’un robinet, il sera indispensable de faire couler l’eau un certain temps supérieur
à 10 minutes, le volume nécessaire pour une analyse complète varie de 2 à 5 litres. Certains
dosages particuliers sont pratiqués sur place: O2 dissous, température, turbidité, pH...
Pour les métaux lourds, il convient de fermer le robinet durant toute une nuit et le jour de
prélèvement, on récupère les premières quantités, en prenant soin d’ouvrir au maximum le
robinet.
1. Identité du préleveur.
2. Date et heure du prélèvement.
3. Particulier ou autorité demandant l’analyse.
4. Motif de la demande (analyse initiale, contrôle périodique, pollution intoxication,
épidémie…).
5. Usage de l’eau (boisson, lavage, abreuvage, industrie…).
6. Ville ou établissement que l’eau alimente.
7. Nom du point d’eau et localisation précise.
8. Origine de l’eau (source, puit, forage, rivière…).
9. Température de l’eau et celle de l’atmosphère (conditions météorologiques).
10. Débit approximatif (litre/minute).
11. Nature géologique des terrains traversés.
Mesurer un paramètre suppose la mise en œuvre d’une méthode plus ou moins complexe. On
distingue les méthodes de référence ou largement reconnue, et les méthodes alternatives. Les
méthodes d’analyses peuvent être classées en fonction de leur principe et du matériel
nécessaire. Elles peuvent nécessiter la mise en œuvre d’une procédure de prétraitement.
Electrochimiques
Conductivité, Conductivité, Matériel spécifique,
Potentiométrie, Voltamétrie, pH, O2 dissous, Méthodes simples
Polarographie, Métaux Méthodes complexes
Optiques
Spectrométrie absorptionmoléculaire
Spectrométrie U.V Métaux
Spectrométrie I.R C.O.T Appareils plus chers
Spectrométrie A.A Métaux
Spectrométrie absorption moléculaire Hydrocarbures
Spectrométrie émission atomique
Photométrie de flamme Métaux alcalins Méthodes les plus utilisées
Technique à plasma Tous les éléments Appareil très cher
Chromatographiques
Il s’agit d’une expression pondérale considérant chaque élément pris dans son milieu. Cette
expression ne donne aucune indication quand à la concentration d’un élément par rapport aux
autres :
I.3.3.2. Équivalent
Un sel est un ensemble électriquement neutre où les charges positives neutralisent les charges
négatives. Le nombre de charges positives ou négatives mises en œuvre dans cette
neutralisation correspond à la valence du corps. De même, les réactions chimiques respectent
cette neutralité électrique. On peut donc définir l’equivalent comme la masse d’un corps
mettant en œuvre une seule charge positive et une seule charge négative.
Equation I.1
Milliéquivalent c’est une unité utilisée par les chimistes pour la concentration des ions
(meq/L). En effet, c’est une unité plus pratique que le mg/L, elle traduit la capacité des ions à
se lier entre eux. Elle permet par exemple de comparer la quantité de cations à la quantité
d’anions.
Exemple
Pour l’expression des titres, il est souvent fait appel à la notion de degré français (°F) qui
correspond à la cinquième partie du milliéquivalent par litre.
Tableau I.4: Tableau de correspondance des différentes valeurs de titre hydrométrique.
unités B
unité A = X unité B ppm ou mg/L
meq/L degré français degré anglais degré américain degré allemand de CaCO3
meq/L 1 5 3,496 2,911 2,8 50
degré français 0,2 1 0,699 0,582 0,56 10
degré anglais 0,286 1,43 1 0,832 0,8 14,298
unités A
degré américain 0,343 1,717 1,201 1 0,961 17,173
degré allemand 0,357 1,785 1,248 1,039 1 17,857
ppm ou mg/L de CaCO3 0,02 0,1 0,069 0,058 0,056 1
A l’origine: 1°F = 10 mg/L de CaCO3 (problème du tartre à analyser) or 10 mg/L
CaCO3=0,2meq/L
Masse molaire Ca + + = 40 g
Masse molaire CO3 - - = 60 g
H2O → H + + OH -
Une eau parfaitement pure est très peu dissociée, les mesures de conductivité ont montré qu’à
20 °C, il y avait 10-7, soit un sur dix millions ions H+ dans l’eau pure. Le pH d’une solution
est le cologarithme décimal de la concentration en ions H+ de cette solution (Pétard, 1993).
Equation I.2
Pour une eau pure il y a 10-7 ions H+, son pH est donc de: Equation I.3
Si la concentration H+ est plus forte, le pH sera < à 7 et la solution sera dite « acide ».
Si la concentration H+ est plus faible, le pH sera > à 7 et la solution sera dite « alcaline »
ou « basique » (Figure I.9).
Un pH de 4, par exemple, est 10 fois plus acide qu’un pH de 5 et 100 fois plus qu’un pH de 6.
En fait, le pH diminue lorsque la température augmente (Tardat-Henry, 1992) (Tableau I.4).
°C 0 18 50 100 200
pH 7,45 7,0 6,61 6,07 5,7
Pour les eaux naturelles: le pH est compris entre 6,5 et 8 (Michard, 2002) (Figure I.10).
Elle quantifie la concentration globale en ions dissous. Plus la minéralisation de l’eau est
élevée, plus la concentration en ions dissous est élevée et plus la conductivité électrique est
grande (Rodier et al, 2009). Cette conductivité électrique est mesurée en microSiemens/cm
mais est généralement exprimée par son inverse qui est la résistivité électrique exprimée en
Ohm.cm.
Equation I.4
Exemples
Equation I.5
On distingue:
Le TH total,
Le TH calcique qui ne mesure que les ions calcium,
Le TH magnésien qui ne mesure que les ions magnésium.
Le terme générique de dureté tient son origine dans l’utilisation de l’eau dans le lavage du
linge. Une eau est « dure » pour la lessive si elle nécessite l’emploi de beaucoup de savon
pour obtenir la mousse. Une relation peut être réalisée entre la dureté de l’eau et la mousse
formée par adjonction de savon. C’est la méthode BOUTRON-BOUTET qui mesure la dureté
à l’aide d’une solution de savon étalon. Si l’eau est « dure », il faudra beaucoup de savon pour
faire mousser. Au contraire, si l’eau est très « douce », il sera difficile de se rincer avec 1 °
hydrotimétrique correspond à 10 mg/L de carbonate de calcium (tartre) (Tableau I.5).
Equation I.6
°F Qualité
0 à 5 Eau très douce
5 à 12 Eau douce
12 à 25 Eau moyennement dure
25 à 32 Eau dure
> 32 Eau très dure
I.4.1.5. Indice de Rysnar
– Equation I.7
Avec pHs = pH de saturation calculé à l’aide du diagramme Hoover-Langelier.
L’eau contient des hydroxydes et des carbonates. Le titre alcalimétrique hydroxyde (TAOH)
mesure les hydroxydes. Le titre alcalimétrique (TA), mesure les hydroxydes et la moitié des
carbonates. Le titre alcalimétrique complet (TAC) mesure la totalité des hydroxydes et des
carbonates (Berné et al, 1991; Rodier et al, 2016) (Figure I.11).
Figure I.11: Titres alcalimétriques TA, TAC, TAOH (Berné et al, 1991).
TA : Equation I.8
– se mesure par la quantité d’acide à verser dans l’eau pour ramener son pH à 4,3
(virage du méthylorange du jaune au rouge orangé) (Figure I.12).
– toujours
Equation I.10
– Equation I.11
– Equation I.12
L’eau ne contient pas d’hydroxyde, mais il contient des carbonates et des bicarbonates
(Tableau I.6).
Tableau I.6: Résultats expérimentaux des titres alcalimétriques TA, TAC, TAOH (Berné et
al, 1991).
L’oxygène dissous est un composé essentiel de l’eau car il conditionne les réactions
biologiques qui ont lieu dans les écosystèmes aquatiques. La solubilité de l’oxygène dans
l’eau dépend de différents facteurs: la température, la pression et la force ionique du milieu.
La concentration en oxygène dissous est exprimée en mg( O2. L-1) (Tardat-Henry et al, 1992).
La demande chimique en oxygène (DCO), exprimée en mg. L-1, est la quantité d’oxygène
consommée par les matières existantes dans l’eau et oxydables dans des conditions
opératoires définies. En fait, la mesure correspond à une estimation des matières oxydables
présentes dans l’eau quelque soit leur origines organique ou minérale. La DCO étant en
fonction des caractéristiques des matières présentes, de leurs proportions respectives et des
possibilités de l’oxydation (Tardat-Henry et al, 1992).
La demande biochimique en oxygène après 5 jours (DBO5) d’un échantillon est la quantité
d’oxygène consommé par les microorganismes aérobies présents dans cet échantillon pour
l’oxydation biochimique des composés organiques et/ou inorganiques (Berné et al, 1991).
I.4.1.10. Azote
L’azote présent dans l’eau peut avoir: soit un caractère organique, soit un caractère minéral.
L’azote organique est principalement formé de composés tels que: les protéines, les acides
aminés et les polypeptides. En effet, quant à l’azote minéral (ammoniaque, nitrate, nitrite), il
constitue la majeur partie de l’azote total, ces produits ne se trouvent qu’à de très faibles
concentrations (Rodier et al, 2009).
I.4.1.11. Nitrates
Les nitrates se trouvant naturellement dans les eaux provenant en grande partie de l’action de
l’écoulement des eaux sur le sol constituant le bassin versant. Leurs concentrations naturelles
ne dépassent pas 3 mg/L dans les eaux superficielles et quelques mg/L dans les eaux
souterraines. La nature des zones de drainage joue donc un rôle essentiel dans leur présence et
l’activité humaine accélère le processus d’enrichissement des eaux en nitrates (Pétard, 1993).
L’ammoniaque constitue un des maillons du cycle de l’azote. Dans son état primitif,
l’ammoniac (NH3) est un gaz soluble dans l’eau, mais, suivant les conditions de pH, il se
transforme soit en un composé non combiné, soit sous forme ionisée (NH4+). Les réactions
réversibles avec l’eau sont en fonction de la température (Rodier et al, 2009).
I.4.1.12. Phosphore
Le phosphore peut exister dans les eaux en solution ou en suspension, à l’état minéral ou
organique. Les composés phosphorés qui répondent au test spectrophotométrique sont
considérés comme étant des orthophosphates. L’hydrolyse en milieu acide fait apparaître le
phosphore hydrolysable et minéralisation (Tardat-Henry et al, 1992). Chaque fraction de
phosphore en solution ou en suspension peut être séparée analytiquement en orthophosphates,
phosphore hydrolysable et phosphore organique (Beneden, 1957).
La teneur en phosphates peut être exprimée en mg/L de PO4-3 ou de P2O5 où 1mg/L PO4-3=
0,747 mg/L P2O5.
I.4.2.1. Température
Il est important de connaître la température de l’eau avec une bonne précision. En effet, celle-
ci joue un rôle sur la conductivité électrique, c'est-à-dire dans la solubilité des sels et surtout
des gaz et dans la dissociation des sels dissous, et pour la connaissance de l’origine de l’eau et
des mélanges éventuels aprés la détermination du pH.
La masse volumique (ρ) de l’eau varie avec la température (Figure I.13). Elle augmente de 0 à
4°C, puis décroit. Le maximum est situé à 3,98°C avec
maximum
--------------------------------------------------------------
1,000
0,999
0,998
(g/cm )
3
0,997
0,996
0,995
0 5 10 15 20 25 30
T(°C)
On compare souvent la masse volumique d’un liquide quelconque à celle de l’eau à 4°C, pour
laquelle on prend alors la valeur 1000kg/m3. Il est évident que la densité des eaux naturelles
varie selon leur contenu en matières dissoutes l’eau de mer a une masse volumique moyenne
de 1,028g/mL. On peut ajouter que ρ de l’eau est aussi en fonction de la pression.
I.4.3.1. Turbidité
I.4.3.2. Couleur
Une eau pure observée sous une lumière transmise sur une profondeur de plusieurs mètres
émet une couleur bleu clair car les longueurs d’ondes courtes sont peu absorbées alors que les
grandes longueurs d’onde (rouge) sont absorbées très rapidement. La coloration d’une eau est
dite réelle lorsqu’elle est due aux seules substances en solution. Elle est dite apparente quand
les substances en suspension y ajoutent leur propre coloration (Rodier et al, 2016).
Si ce liquide est dans un récipient ouvert, les molécules qui s’échappent en phase gazeuse
ont peu de chance de retomber en phase liquide. Il y a évaporation progressive, qui
s’accompagne d’un refroidissement du liquide.
Si ce liquide est dans un récipient clos, par suite des chocs contre les parois, certaines
molécules repassent en phase liquide. L’équilibre dynamique est atteint quand les vitesses
d’évaporation et de recondensation sont égales.
Si l’équilibre est atteint : les molécules en phase vapeur exercent sur le liquide une certaine
pression de vapeur sturante.
Tableau I.7: Variation de la pression de vapeur d’eau avec la température.
La pression de vapeur dépend de la nature du liquide: elle est inversement reliée à l’intensité
des forces d’attractions intermoléculaires. Ainsi, pour l’eau, la pression de vapeur est
relativement faible (comparativement, par exemple, à celle de certains liquides organiques),
du fait des fortes associations entre les molécules. On dit que l’eau est relativement peu
volatile. Quand la température augmente, Ec (moyenne) des molécules augmente et par
conséquent la pression de vapeur augmente.
Le processus de vaporisation est endothermique: il faut fournir de l’énergie pour faire passer
l’eau de l’état liquide à l’état gazeux. Cette énergie est la chaleur de vaporisation ∆H v. Par
conséquent, même une fois atteinte la température d’ébullition, il faut continuer à chauffer
pour maintenir l’ébullition. C’est aussi cette absorption de chaleur accompagnant
l’évaporation qui a lieu au dessus de tout plan d’eau (lac, étang, bassin de traitement…) qui
entraîne le refroidissement de la masse d’eau par rapport à la température ambiante.
] Equation I.13
Où R: est la constante des gaz parfaits, R = 8,31J/K.mol, ∆Hv doit être exprimé en J/mol, la
température en degrés K et p1 et p2 dans la même unité. Connaissant la pression de vapeur p1 à
une température T1, on peut calculer p2 pour une autre température T2. D’autre part, pour
l’eau, ∆Hv varie avec la température selon la relation empirique suivante:
– Equation I.14
Cette relation où T est la température absolue et où ∆Hv est exprimée en kJ/kg, permet de
calculer une valeur moyenne pour ∆Hv entre T1 et T2.
Exemple
Estimation de la pression de vapeur de l’eau à t2 = 30°C.
T1 = 373K, p1 = 101,3kPa, .
Calcul de la valeur moyenne de ∆Hv entre 30 et 100°C
–
–
∆Hv = 2349J/g soit 42272J/mol.
Calcul de p2
– –
D’après sa définition, il est clair que la température d’ébullition dépend de la pression, ce qui
est aussi, mis en évidence sur le diagramme de phases (Figure I.14). On peur donc faire
bouillir de l’eau à des températures inférieures à 100°C à condition d’opérer sous vide partiel.
Remarque: cette propriété est largement utilisé lors de l’entreposage de substances qui
seraient normalement à l’état gazeux, à température ambiante. C’est le cas du chlore, conservé
liquéfié, sous pression, dans des bouteilles d’acier. Ce phénomène est tout de même limité. Le
point critique du diagramme de phases donne la température (374°C pour l’eau) au-delà de
laquelle on ne peut plus liquéfier la vapeur, quelle que soit la pression exercée.
Equation I.15
Si les charges sont de mêmes de signes, il y a une répulsion. Si elles sont de signes opposés, il
y a une attraction électrostatique. Quand les particules sont dans le vide, «D» prend la valeur
1 et lorsqu’elles sont dans un milieu quelconque, la constante diélectrique «D» traduit
l’influence du milieu matériel sur l’intensité de la force. Le milieu, surtout s’il est polaire,
réduit la charge effective des particules et, donc, diminue l’intensité de la force de Coulomb.
En effet, en présence de corps chargés, les molécules d’eau s’orientent et la charge de ces
particules est partiellement neutralisée par celle des molécules d’eau voisines. L’eau du fait de
son moment dipolaire élevé, est l’un des liquides qui possède la plus forte constante
diélectrique (Tableau I.8).
Cette forte constante diélectrique explique que l’eau puisse dissocier les substances ioniques
puisque, une fois en solution aqueuse, la force d’attraction entre les ions est grandement
diminuée. Cette valeur élevée de «D» explique également que l’eau puisse ioniser et dissocier
même des substances à caractère covalent comme HCl.
Les associations par liaisons hydrogène, fortes dans l’eau, sont telles que certains atomes H
sont liés à une molécule H2O voisine, formant un ion hydroxonium H3O+:
Equation I.16
A 25°C, environ une molécule seulement sur 550 millions est dissociée en ions H+ et OH-.
On peut donc d’une part confondre les activités (H+) et (OH-) avec les concentrations et,
d’autre part, considérer la concentration de l’eau comme constante.
Equation I.17
Cette constante d’équilibre varie notablement avec la température (Tableau I.9).
La présence d’ions H+ et OH- confère à l’eau une certain conductivité électrique, c’est-à-dire
aptitude à conduire le courant électrique. En effet, en solution, ce sont les ions qui
transportent le courant électrique. Cependant, comparée aux métaux, l’eau possède une très
faible conductivité. Celle-ci peut être calculée théoriquement, puisqu’on connaît les
concentrations en ions H+ et OH-. Elle devrait être égale à 3,6 10-8 S/cm à 25°C. En fait, les
valeurs expérimentales obtenues sont toujours supérieures à cause des contaminations
inévitables. En effet, la conductivité de l’eau varie selon son degré de pureté, c’est-à-dire
selon les électrolytes qui peuvent être dissous. En générale, la conductivité augmente avec la
température.
L’eau présente une forte aptitude à solubiliser un grand nombre de substances, qu’elles soient
ionisables ou qu’il s’agisse de molécules non électrolytes, mais à caractère plus ou moins
polaire, susceptibles de s’associer aux molécules d’eau par attractions électrostatiques et ponts
d’hydrogène.
L’ammoniac, par exemple, est très soluble dans l’eau (1000 litres normaux par litre d’eau à
0°C)
L’eau dissout les substances ionisables grâce à sa forte constante diélectrique qui lui permet
d’ioniser et de dissocier même des substances non ioniques à l’état pur: c’est le cas de HCl.
Les ions ainsi formés sont immédiatement entourés, stabilisés par un certain nombre de
molécules d’eau convenablement orientées. On dit qu’ils sont solvatés ou hydratés et ce sont
les ions les plus petits, les plus chargés qui sont les plus hydratables.
L’eau dissout à des degrés variables à peu prés tous les sels, notamment ceux des métaux
alcalins. Cependant, les sels dont la structure solide présente une très forte cohésion sont
beaucoup moins solubles. C’est le cas de certains halogénures d’argent, de plomb, de la
plupart des carbonates, des silicates, etc…
L’indice de réfraction de l’eau varie, selon la longueur d’onde, entre 1,3 et 1,4. Pour la raie D
du sodium, nD = 1,3330, l’eau absorbe peu les radiations ultraviolettes. Par contre, dans le
visible, l’absorption augmente notablement dans l’orangé, le rouge. L’eau et la vapeur d’eau
absorbent fortement les infrarouges, radiations calorifiques particulièrement importantes en
limnologie et en écologie aquatique.
I.4.5.1. Viscosité
La viscosité des liquides est reliée à leur vitesse de déplacement. Il est bien connu que les
liquides s’écoulent à des vitesses différentes: les huiles ont une grande viscosité, alors que
l’eau ou le benzène ont une viscosité plus faible. Les gaz présentent aussi une certaine
viscosité mais bien inférieure à celle des liquides ordinaires. Ce sont les forces d’attraction
intermoléculaires qui rendent plus ou moins difficile le glissement des molécules les unes par
rapport aux autres ainsi que le déplacement d’objets (mobiles) dans le liquide (immobile) ou,
inversement, l’écoulement d’un liquide dans une conduite (Figure I.15).
Figure I.15: Gradient de vitesse d’écoulement laminaire d’un liquide dans un tube
cylindrique étroit.
La viscosité correspond à une force de freinage d’autant plus grande que les forces
intermoléculaires sont plus grandes. Lorsqu’un liquide s’écoule sur une surface, la couche
adhérant à la surface est à peu près immobile. Les autres couches s’écoulent d’autant plus vite
qu’elles sont plus éloignées de cette surface. Le quotient de la vitesse par la distance de la
paroi, dv/dy, est le gradient de vitesse.
Equation I.18
Liquide Viscosité
Centipoises Pa.s
Acétone 0,32 3,20.10-4
Benzène 0,65 6,50.10-4
Eau 1,005 1,005.10-3
Ethanol 1,20 1,20.10-3
Acide acétique 1,26 1,26.10-3
Glycérine 1490 1,49
La viscosité d’un liquide dépend de plusieurs facteurs:
La nature du liquide: elle joue un rôle important (Tableau I10). La viscosité dépend non
seulement de la nature du liquide et de l’intensité des forces d’attractions
intermoléculaires, mais aussi de la forme et de la grosseur des particules d’constituantes:
ainsi, la mesure de la viscosité de la solution colloïdale, contenant de grosses particules
non sédimentables, permet de déterminer si ces particules sont sphériques ou allongées.
Dans le cas des H/C CxHy, la viscosité augmente régulièrement avec la longueur de la
chaîne et donc avec la masse molaire.
2,0
1,8
1,6
1,4
1,2
-3
(Pa.s)x10
1,0
0,8
0,6
0,4
0,2
0,0
0 20 40 60 80 100
T(°C)
aspiration au dessus du repère X1. On chronomètre le temps qu’il met pour s’écouler entre les
deux repères X1 et X2, ce qui correspond à un volume balayé V.
Figure I.17:Viscosimètre.
Equation I.23
d'où Equation I.24
Equation I.25
Equation I.26
h : l’hauteur de la dénivellation.
ρ : la masse spécifique du liquide étudié.
g : l’accélération de la pesanteur.
Equation I.27
k : la constante du viscosimètre utilisé.
Equation I.28
Equation I.29
Si l’on fait intervenir les viscosités cinématiques ϑ, leur rapport est alors égal à:
Equation I.30
Les phénomènes superficiels ne sont qu’un cas particulier des phénomènes d’interfaces qui
existent à toute séparation entre deux phases: liquide-liquide non miscibles, liquide-solide et
même solide-gaz. L’interface liquide – gaz est l’une des plus commodes à étudier, ne serait ce
que parce que les molécules de gaz étant peu nombreuses, elles jouent un rôle négligeable.
C’est dans ce cas qu’on utilise le terme d’effet superficiel.
Les molécules situées à une interface ont des propriétés différentes de celles situées au sein
d’une phase homogène. En surface, elles sont en contact d’une part avec des molécules de
même espèce, d’autre part avec un entourage tout à fait différent et elles sont attirées par les
deux milieux.
Ces phénomènes de surface jouent un rôle particulièrement important en biochimie (cas des
cellules), en chimie colloïdales étant donné les dimensions des particules, ainsi que par leurs
conséquences parmi lesquelles on peut citer, entre autres:
Il est remarquable que la surface d’un liquide se comporte comme une membrane, une
enveloppe élastique tendue: on peut y déposer une fine poudre sans qu’elle s’y enfonce.
L’origine des phénomènes superficiels se trouve encore une fois dans les forces d’attractions
intermoléculaires (Figure I.19). En effet, au sein du liquide, une molécule est soumise à des
forces d’attraction dans toutes les directions dont la résultante est nulle, alors qu’au voisinage
de la surface, la résultante de ces forces, non nulle, est dirigée vers l’intérieur (Figure I.19).
Les molécules tendent donc à s’enfoncer dans le liquide; le système s’équilibre de sorte que le
nombre de molécules en surface soit minimal ou, encore, de sorte que la surface soit la plus
petite possible.
Figure I.19: Résultante des forces d’attraction intermoléculaires en surface et au sein d’un
liquide.
La surface est donc analogue à une membrane élastique enveloppant les molécules et ayant
tendance à rétrécir. Autrement dit, pour augmenter cette surface, il faut fournir un certain
travail, à la surface pour équilibrer sa tension. L’intensité de cette force varie selon la
longueur l du segment sur lequel on l’applique. La tension superficielle ɤ est une force par
unité de longueur.
(N/m) Equation I.31
La surface d’un liquide possède une certaine énergie potentielle et on peut exprimer la tension
superficielle comme un travail par une unité de surface : en J/m 2. Ceci met en évidence le fait
qu’une surface minimale correspond, pour un liquide, à un état d’énergie minimale et donc à
une grande stabilité. Pour cette raison, les gouttelettes adoptent une forme sphérique qui
présente pour un volume donné la plus petite surface possible.
La tension superficielle d’un liquide dépend donc de sa nature et, en particulier de l’intensité
des forces de Van der Waals et des liaisons hydrogène.
La forte tension superficielle de l’eau s’explique par les associations qui y règnent et en
particulier, par l’existence de liaisons hydrogène. Le mercure est également le siège de fortes
interactions entre les particules, puisqu’il s’agit cette fois de véritables «liaisons» métalliques.
Sa tension superficielle est beaucoup plus élevée (à l’état fondu, la plupart des métaux
présentent également de fortes tensions superficielles) (Tableau I.11).
Soit une lame de liquide très mince obtenue, par exemple, à l’aide d’une bulle de savon
étendue sur un cadre rectangulaire de longueur quelconque, de largeur l et dont un coté est
mobile (Figure I.20).
La tension superficielle tend à diminuer la surface de la lame. La force nécessaire pour s’y
opposer à ce mouvement F, pourrait être mesurée grâce à un dynamomètre. Elle s’exerce sur
une longueur 2l car la lame, possède une double surface. On peut en déduire la tension
superficielle:
Equation I.32
Si elle permet de visualiser les forces superficielles, cette méthode présente cependant peu
d’intérêt dans la pratique.
A l’aide d'un torsiomètre, on mesure la force sur un anneau de mesurage peu de temps avant
que le film liquide soit déchiré. La tension superficielle est calculée à partir du diamètre de
l'anneau et de la force de déchirure (Figure I.21).
Si
Quand on plonge dans l’eau des tubes capillaires de verre de diamètres variables, on observe
que l’eau monte dans les capillaires et que l’ascension est d’autant plus grande que le rayon
du capillaire est petit. Ceci correspond à un phénomène d’interfaces où intervient une surface
solide. On dit que l’eau mouille le verre. Plus généralement, quand on dépose une goutte d’un
liquide quelconque sur une surface solide, trois cas peuvent se présenter:
1. Si les forces de cohésion du liquide sont très grandes, sa tension superficielle est élevée.
Le liquide ne mouille pas le solide; c’est le cas du mercure, par exemple. Dans ce cas,
l’angle de contact θ est grand; on observe une dépression capillaire et le ménisque est
convexe.
2. S’il y a équilibre entre les forces de cohésion du liquide et les forces d’adhésion entre le
liquide et le solide, il y a mouillage partiel.
3. Si les forces d’attraction liquide – solides sont supérieures aux forces de cohésion du
liquide, celui ci s’étale à la surface du solide, il y a mouillage dans ce cas, l’angle de contact
θ est très petit. On observe une ascension capillaire est concave (Figure I.22).
Equation I.39
Avec:
h : l’hauteur de la colonne de liquide dans le capillaire.
ρ : la masse volumique du liquide.
g : l’accélération de la pesanteur = 9,81 m/s2
r : le rayon capillaire.
θ : l’angle de contact.
Cette formule s’établit à partir du fait qu’à l’équilibre, la force superficielle est égale au poids
de la colonne de liquide:
Equation I.40
Equation I.41
Pour les liquides qui mouillent le verre, comme l’eau, et à condition que le verre soit
parfaitement propre, l’angle θ est pratiquement nul et cosθ = 1.
On n’effectue que rarement des mesures absolues. On étalonne plutôt le capillaire à l’aide
d’un liquide dont on connaît la tension superficielle ɣ1. La mesure de h1 permet de calculer le
rayon du capillaire et de déterminer la tension superficielle: hauteur de la colonne de liquide
dans le capillaire ɣ2 de n’importe quel liquide inconnu:
Equation I.43
Equation I.44
L’ascension capillaire peut être très grande si le tube capillaire est très étroit. A 20°C, l’eau
monte à 14,9 cm dans un tube de 0,10 mm de rayon.
Equation I.45
Les agents tensio-actifs sont des substances qui, en solution dans un liquide, modifient l’angle
de contact θ et la tension superficielle de ce liquide:
On peut favoriser le mouillage (θ diminue): c’est ainsi qu’agissent les savons et les
détergents;
On peut éviter le mouillage (θ augmente): ainsi l’eau ne s’étale plus, mais reste au
contraire sous forme de gouttelettes, sur une surface de verre ou de métal préalablement
recouverte de cire.
La tension superficielle de l’eau peut être diminuée avec un tensioactif, comme par exemple
le liquide vaisselle. Ils possèdent deux pôles: un pôle hydrophile et un pôle hydrophobe.
I.4.6. Tensioactif
Le pôle hydrophile se lie aux molécules d’eau H2O. Le mélange entre l’eau et le tensioactif
est homogène, cependant le tensioactif diminue la cohésion entre les molécules H2O, donc
diminue la tension superficielle de l’eau.
Tout comme la notion d’homogénéité, qui dépend du pouvoir séparateur de l’instrument avec
lequel on observe une solution.
La solubilité d’une substance dans un solvant correspond à la quantité maximale que l’on peut
en dissoudre dans un volume précis de ce solvant, à température et pression données. La
solution est alors saturée. Cette solubilité dépend de la température et de la pression dans le
cas des gaz. Par ailleurs, certains artifices, comme le refroidissement très lent d’une solution
saturée chaude, permettent d’obtenir des solutions sursaturées.
La dissolution des gaz dans l’eau a des conséquences très importantes pour les eaux
naturelles, que ces gaz soient indispensables à la vie aquatique comme l’O2 ou le CO2 ou qu’il
s’agisse des gaz toxiques comme H2S (Michard, 2002).
On distingue des gaz peu solubles qui donnent des solutions moléculaires, non électrolytes, et
les gaz dont la dissolution s’accompagne de véritables réactions chimiques (acide – base ou
oxydo-réduction). Ces derniers sont généralement beaucoup plus solubles dans l’eau.
Remarque : dans le cas des gaz, pour une température et une pression données, la solubilité
(ou concentration maximale) est parfois exprimée par le volume de gaz dissous dans 1 litre de
solution (Tableau I.13). Le plus souvent, ce volume est ramené aux conditions normales : 0°C
et 760 mm de Hg. L’étude de la solubilité d’un gaz X revient à l’étude de l’équilibre suivant :
Tableau I.13: Solubilité de quelques gaz dans l’eau à 25°C et 760 mm de Hg.
Gaz Solubilité
mol/L mg/L
N2 0,000638 17,90
H2 0,000786 1,57
O2 0,00126 40,30
CO2 0,0339 1500
Cl2 0,089 6300
H2S 0,102 33500
SO2 1,46 93000
La dissolution des gaz peu solubles est exothermique. Si l’on élève la température, la
dissolution est donc défavorisée, ou encore, la solubilité des gaz diminue quand la
température augmente. Ce phénomène est particulièrement important dans le cas de l’oxygène
dont la solubilité est réduite de moitié entre 0°C et 30°C (Tableau I.14). Si l’on chauffe une
solution initialement à l’équilibre, l’excès de gaz correspondant à la différence des solubilités
à température initiale et à température finale doit donc d’éliminer. Lorsqu’on analyse les gaz
contenus dans l’eau, il faut prendre des précautions pour éviter ce phénomène; en particulier,
la température de l’échantillon doit être maintenue rigoureusement constante.
Tableau I.14: Influence de la température sur la solubilité des gaz exprimée en mg/L à une
pression de gaz pur de 760 mm de Hg
La dissolution d’un gaz s’accompagne d’une forte diminution de volume. Une augmentation
de pression favorise donc cette dissolution. En effet, d’après la loi de Henry, la quantité de
gaz qui se dissout dans un certain volume de liquide est, à température constante, directement
proportionnelle à la pression px exercée par ce gaz dessus de la solution:
Equation I.46
Dans le cas d’un mélange de gaz, il s’agit bien sûr de la pression partielle du gaz considéré.
Cette loi n’est bien suivie que pour les pressions relativement basses. La valeur du constante
de Henry k (exprimée en mol/L.Atm) dépend des unités choisies pour exprimer la pression px
et la concentration du gaz dans la solution:
[X]dissous dépend de la nature du gaz et diminue généralement quand la température augmente.
Exemple
Calculer combien 5 litres d’eau peuvent contenir d’oxygène dissous, à 25°C, si la pression
barométrique est de 764 mm de Hg. Exprimer le résultat en mg, mmol et en mL normaux. A
25°C sous 760 mm de Hg de gaz pur, la constante de Henry pour l’oxygène est de 40,32
mg/L.Atm.
Dans le cas général des mélanges gazeux, pour calculer les pressions partielles px, il faut
connaître les fractions molaires xx des différents constituants ou encore les pourcentages en
volume et non en masse, car une mole de n’importe quel gaz occupe, dans les mêmes
conditions de température et de pression, le même volume, mais a une masse différente.
Equation I.49
pT : pression totale, somme des pressions partielles des constituants du mélange.
Les gaz très solubles dont la dissolution s’accompagne de phénomènes chimiques ne suivent
pas cette loi. Inversement, il est étonnant de constater que le gaz carbonique CO2 obéit à cette
loi bien que, dans l’eau, il puisse y avoir les équilibres suivants:
Ceci prouve que relativement peu de molécules se combinent à l’eau, d’où la notion de CO2
libre. Sous la pression atmosphérique normale et en admettant une teneur moyenne de 0,03 %
de CO2 dans l’air, la solubilité du CO2 dans l’eau pure à 25°C est de 0,5mg/L. Cependant,
dans les eaux naturelles, la présence des cations alcalins et alcalino-terreux permet la
formation de carbonates et de bicarbonates plus ou moins solubles, ce qui entraîne une
dissolution accrue du CO2 (Michard, 2002)
I.4.8.3. Dégazage
Exemple
Une eau saturée d’air à pression normale et à 20°C. on la dégaze partiellement en abaissant
subitement la pression à 100 mm de Hg et en élevant simultanément la température à 50°C.
calculer la composition (en % d’oxygène et d’azote) des bulles d’air qui se dégagent.
Une autre méthode de dégazage, basée sur le même principe (diminution de la pression
partielle px), est de faire barboter dans la solution un gaz peu soluble ou inerte (comme l’azote
ou la vapeur d’eau). Cela permet d’éliminer le gaz X, même à froid dans certains cas ; en
effet, la solution s’appauvrit progressivement en gaz X car la phase gazeuse d’entraînement
(qui en général, circule à contre-courant) est renouvelée continuellement.
Quand l’eau contient des quantités importantes de sels, la solubilité des gaz diminue. La
solubilité de l’oxygène dans l’eau pure en présence d’air saturé d’humidité est de 10,2 mg/L;
la solubilité n’est plus que 9,7 mg/L pour une eau contenant 5g/L de NaCl et de 8,1 mg/L
pour une eau contenant 10 g/L de NaCl. La teneur maximale de l’oxygène dans l’eau de mer
est donc inférieure à celle des eaux douces à 15°C.
Pour calculer la solubilité de l’oxygène dans l’air, il faut connaître la pression barométrique,
soustraire la tension de vapeur d’eau à la température considérée et calculer alors la pression
partielle de l’oxygène. On utilise le plus souvent des tables ou des nomogrammes qui tiennent
compte à la fois de la température, de la pression et de la salinité. Dans le cas des eaux
douces, les variations de salinité et de pression barométrique ont généralement assez peu
d’influence. Attention cependant au fait que la pression atmosphérique moyenne varie avec
l’altitude du lieu considéré.
I.4.9. Diffusion
Dans le vide ou dans l’air, les gaz diffusent, se déplacent d’autant plus vite qu’ils sont plus
légers (loi de Graham). Dans un liquide, la diffusion est freinée par les forces de frottement
qui augmentent avec la viscosité du milieu.
Equation I.50
On peut ajouter que si une augmentation de température diminue la solubilité, elle accélère la
dissolution.
On dit que des propriétés sont colligatives, si pour des solutions que l’on peut considérer
comme idéales, certaines propriétés sont proportionnelles à la quantité de chaque soluté X, à
leur fraction molaire xx par exemple.
S’il est rare qu’une solution binaire puisse être considère comme idéale quelles que soient les
proportions des deux constituants, en revanche, la plupart des solutions très diluées peuvent
l’être.
Les propriétés colligatives les plus importantes d’une solution diluée se rapportent: à sa
tension de vapeur (tonométrie), à son point d’ébullition, et à son point de fusion
comparativement aux valeurs correspondantes pour le solvant pur. Elles sont régies par les
lois de Raoult. Une autre propriété colligative particulièrement importante, la pression
osmotique.
La première loi de Raoult indique que, pour une solution diluée d’un soluté X peu volatil
dans un solvant volatil, l’abaissement de pression de vapeur Δp est proportionnel à la fraction
molaire du soluté Xx : Equation I.51
Avec :
p° : la pression de vapeur saturante du solvant pur à la température considérée.
De même, l’augmentation de la température d’ébullition et la diminution de la température de
fusion de la solution sont proportionnelles à la fraction molaire du soluté, ou, ce qui revient au
même pour une solution diluée, à sa molalité mx.
Equation I.52
Equation I.53
Equation I.54
Les constantes k qui interviennent dans ces lois de Raoult dépendent de la nature du solvant et
des unités de concentration utilisées:
keb : la constante d’élévation de température d’ébullition.
kf : la constante d’abaissement de température de fusion.
Pour l’eau : keb = 0,510 ; kf = 1,86
Exemple
A 20°C, la tension de vapeur d’eau est égale à 17,53 mm de Hg. Si l’on dissout 15 g de
glucose (masse molaire : 180g) dans 100 g d’eau, quelle sera, à 20 °C, la pression de vapeur
du mélange ?
–
Calcul de la molalité : nombre de moles de soluté dans 1000 g d’eau :
donc θf = - 1,55°C
L’osmose est le transfert de solvant à travers une membrane sous l'effet d'un gradient de
concentration. Si on considère un système à deux compartiments séparés par une membrane
semi-sélective et contenant deux solutions de concentrations différentes, l'osmose se traduit
par un flux d'eau dirigée de la solution diluée vers la solution concentrée. Si on applique une
pression sur la solution concentrée, la quantité d'eau transférée par osmose va diminuer. Avec
une pression suffisamment forte, le flux d'eau va même s'annuler: cette pression est nommée
la pression osmotique P. Si on dépasse la valeur de la pression osmotique, on observe un flux
d'eau dirigé en sens inverse du flux osmotique: c'est le phénomène d'osmose inverse (Figure
I.23).
VAN’T HOFF a montré que la pression osmotique d’une solution augmente avec sa
concentration, c’est-à-dire avec le nombre de moles contenues par unité de volume (n/V) et
qu’elle augmente avec la température absolue T:
Equation I.56
En fait, la loi analogue à celle des gaz parfaits et la constante k est égale à R: Autrement dit,
une solution de concentration molaire volumique de 1 mol/L exerce à 0°C une pression
osmotique Π de 22,4 atm égale à la pression qu’exercerait 1 mole de gaz, à la même
température si elle était contenue dans un récipient de 1 litre:
Equation I.57
Soit Π = 2270 kPa. Ceci correspond à la pression exercée par une colonne d’eau de 231
mètres.
Exemple
Equation I.58
L’entartrage d’un réseau correspond à la précipitation plus ou moins complète des sels de
calcium et de magnésium constituant la dureté de l’eau. L’entartrage dépend de (Figure I.25):
Pour une concentration donnée de Ca(HCO3)2, il existe une quantité de CO2 libre, dont la
présence est nécessaire pour éviter la précipitation de tartre: CO2 équilibrant (Figure I.26).
Si la quantité de CO2 libre est supérieur à la quantité nécessaire à l ’équilibre, cet excès sera
agressif et induit à une destruction des carbonates (Rodier et al, 2009).
Soit libre, une partie sert à maintenir les carbonates en suspension et on l’appelle «CO2
équilibrant». Le CO2 excédentaire au CO2 équilibrant est appelé «CO2 agressif».
Soit combiné, pour former les molécules de carbonate et de bicarbonate.
L’équilibre est obtenu lorsque le CO2 libre est égal ou supérieur au CO2 équilibrant (Figure
I.28). Les tartes restent alors en suspension dans l’eau. Si par dégazage dû à une montée en
température ou à une baisse de pression, le CO2 libre diminue et devient inférieur au CO2
équilibrant, il y a déséquilibre calco-carbonique. Les tartres (carbonates et bicarbonates de
calcium en particulier) vont précipiter. L’eau devient opaque et le phénomène d’entartrage
s’enclenche (Rodier et al, 2009 ; Tardat-Henry et al, 1992).
Le phénomène d’entartrage sera plus important aux endroits les plus chauds (chaudières,
échangeurs) et aux endroits où la pression est basse (dégazeurs, points de puisages, fuites).
Le tartre réduit la section utile des conduites et peut même les obstruer. Ceci va modifier les
pertes de charges et donc les débits. Le tartre est très mauvais conducteur (0,7 W/m² °K), il
réduit le rendement des échangeurs et provoque une surconsommation énergétique
importante.
Amorce de corrosion sous dépôt de tarte: le tartre n’est pas imperméable à l’eau et ne
protège pas le métal des attaques corrosives.
L’emploi d’une eau dure dans les tâches domestiques crée des difficultés telles que:
La corrosion répond à une loi naturelle permettant aux métaux de revenir à leur forme de
composés chimiques. Dans la nature, le fer n’existe pas sous forme Fe, mais sous forme
d’oxydes Fe2O, Fe2O3, Fe3O4, c’est lors de sa transformation en fer industriel ou en acier qu’il
perd son oxygène pour devenir du fer métal Fe. Par la suite, la nature et particulièrement l’eau
reconvertit le fer métal en oxydes (rouille). En pratique, dans les installations hydrauliques, la
corrosion correspond à une dégradation du métal dans l’eau (Berné et al, 1991). Cette attaque
se déroule généralement en trois étapes:
La phase d’initiation,
La phase d’activation,
La perforation.
En fait, si l’on plonge dans de l’eau une barre de fer, le fer à tendance à s’ioniser en ions
ferreux qui ont eux-mêmes tendance à passer en solution dans l’eau.
Fe Fe + + + 2e-
Il se forme alors progressivement, à l’interface fer-eau un nuage d’ions positifs dans la phase
liquide et un nuage d’électrons négatifs dans le métal. Il se passe alors un processus
électrochimique avec l’oxygène et l’hydrogène contenus dans l’eau pour former une barrière
physique d’hydroxydes qui conduit à un blocage de la dissolution du métal. Cette étape
correspond à la polarisation du site de corrosion qui en théorie est atteinte rapidement et
permet de stopper la dissolution du métal dans l’eau. Mais de nombreux facteurs empêchent
d’obtenir cette situation d’équilibre et dépolarisent le site de corrosion (Berné et al, 1991)
(Figure 1.29).
L’un des facteurs essentiels au développement d’une attaque corrosive est la présence
d’oxygène dans l’eau. La corrosion par l’oxygène dissous se traduit par des piqûres plus ou
moins profondes du métal. La surface du métal est recouverte d’hydroxyde ferreux Fe(OH)2
qui en présence d’oxygène se transforme en hydroxyde ferrique Fe(OH)3 insoluble dans l’eau.
L’hydroxyde ferrique vient recouvrir l’hydroxyde ferreux et l’ensemble donne un dépôt en
forme de champignon. Le dépôt est poreux et n’arrête pas le processus de corrosion. Au
contraire, il se produit une activation de la corrosion sous le champignon d’hydroxyde et le
creusement de la piqûre de corrosion (Berné et al, 1991).
L’expérience d’Evans montre que si l’on plonge deux barres d’un même métal dans de l’eau
et que si l’on fait barboter de l’oxygène sur l’une des barres, un courant s’établit entre les
deux barres et que la barre non oxygénée se corrode. L’oxygénation modifie le potentiel d’un
métal, si un même métal est soumis à une oxygénation différente sur deux points distincts, il
s’en suit la création d’un courant et la corrosion du point le moins oxygéné. Cette corrosion,
très courante, est nommée corrosion par aération différentielle (Berné et al, 1991).
Deux plaques A et B d’un même métal sont plongées dans de l’eau et reliées aux bornes d’un
galvanomètre G. Aucun courant électrique ne circule entre A et B (Figure I.30). On fait
barboter de l’oxygène sous la plaque A. Le galvanomètre indique un passage de courant de A
vers B. A est cathode, B est anode. On fait barboter de l’oxygène sous la plaque B. Le
galvanomètre indique un passage de courant de B vers A. A est devenue anode et B cathode.
Lorsque la surface métallique est recouverte d’un dépôt (dépôt discontinu de tartre,
dépôt de sable…)
Lorsque le métal est recouvert par de l’eau stagnante s’appauvrissant en O2 à côté de
zones où l’eau est mieux renouvelée.
Lorsque localement s’opèrent des dégazages et que des bulles d’oxygène s’accrochent à
la surface métallique.
Cette corrosion résulte de la formation de couples galvaniques dans un milieu aqueux qui joue
le rôle d’électrolyte, d’autant plus actif qu’il sera chargé en sels ionisant et en gaz dissous.
Lorsque deux métaux de nature différente sont mis en présence dans un même milieu
électrolytique, le métal ayant le potentiel le plus faible (dans l’échelle de Nernst) devient
anode et se corrode, alors que celui qui a le potentiel le plus fort devient cathode et ne se
corrode pas. Ils s’établit une différence de potentiel entre les deux métaux permettant à la pile
de corrosion de fonctionner d’autant plus intensément que les métaux sont éloignés dans
l’échelle de Nernst et que la conductivité de l’eau est forte.
Les tuyauteries, dont le matériau constitutif le plus répandu est l’acier non allié, sont
particulièrement exposées au risque de corrosion, du fait, soit de leur environnement, soit de
leur fonction comme le transport de fluides corrosifs (Tableau I.15).
Influence de la vitesse de circulation de l’eau: trop faible elle favorise la corrosion sous dépôt,
trop élevée elle détruit les dépôts protecteurs et peut engendrer une aération différentielle.
saturée en oxygène et contenant des ions nitrate et sodium, on constate une inversion de
polarité qui conduit à la disparition de la galvanisation et à la perforation du tube.
I.6.1.6. Perforation et vitesse de corrosion
La vitesse de corrosion,
La nature de la corrosion,
L’épaisseur de la paroi métallique attaquée.
En règle générale, les eaux de distribution publique sont désinfectées et donc exemptes
d’organismes vivants. Les micro-organismes prolifèrent essentiellement dans les circuits
industriels (chauffage, refroidissement…) lorsque les conditions favorables à leur
développement sont réunies (température, aération, stagnation de l’eau, lumière…).
L’accumulation de micro organismes peut conduire à une corrosion bactérienne et au
colmatage des réseaux hydrauliques et des échangeurs thermiques. La prévision des désordres
nécessite la connaissance parfaite de la composition physico-chimique de l’eau alimentant le
circuit (Berné et al, 1991). Les micro-organismes peuvent être:
-Algues : ils sont utilisés pour les débouchages de tubulures et des agglomérats denses dans
les réservoirs. Ils se développent à des températures de l’eau comprises entre 20 et 30 °C dans
des milieux riches en éléments nutritifs (phosphates, matières organiques) et exposés à la
lumière solaire.
-Champignons: ils sont utilisés contre la dégradation du bois et des tâches. Ils se développent
dans les eaux froides inférieure à 30 °C contenant des éléments nutritifs, pH légèrement acide,
avec ou sans lumière.
-Micro organismes évolués (Moules, coquillages…): ils sont utilisés contre les bouchages
des conduites. Ils se développent dans les eaux froides riches en éléments nutritifs (plancton,
matière organique).
-Protozoaires : ils sont utilisés contre les signes d’une désinfection insuffisante. Ils se
développent dans les milieux contaminés par les bactéries (Figure I.31).
Les éléments générateurs de tartres sont généralement des sels minéraux peu solubles ou
instables tels que:
Ils sont instables et peuvent facilement se décomposer en donnant du CO2 et des carbonates
qui sont très peu solubles dans l’eau et apparaissent sous forme solide qui précipite. On
obtient des tartres carbonatés qui sont adhérents et isolants thermiques. On élimine ces tartres
par voie mécanique (fraisage, brossage) ou par voie chimique (ces tartres sont totalement
solubles dans l’acide chlorhydrique) (Pétard, 1993). On peut prévoir la tendance d’une eau à
former ces tartres en connaissant, entre autre son TH et son TAC (Berné et al, 1991).
I.6.2.1.3. Silice
De même que les carbonates et les sulfates de calcium, la silice peut précipiter dans certaines
conditions (TAC faible, concentration et température élevées) et donner naissance à de
« tartres siliceux » excessivement durs, ayant parfois un aspect vitreux, très adhérents.
L’élimination des tartres siliceux ne peut se faire par voie chimique et ne peut se faire que par
moletage (Berné et al, 1991; Pétard, 1993).
I.6.2.1.4. Fer
Par oxydation à l’air ou à l’oxygène dissous, le fer se transforme en oxydes qui peuvent se
rassembler à certains points de circulation moindre et former des dépôts friables, peu
adhérents, éliminables par voie mécanique ou chimique (Pétard, 1993; Rodier et al, 2009).
La protection contre la formation des tartres sera fonction de la nature du tartre dont on veut
éviter la formation.
Protection contre les tartres carbonatés : Puisque ces tartres ont pour origine les carbonates
d’une part et le calcium d’autre part (Figure I.32).
Tous les carbonates, c’est la décarbonatation qui peut se faire par addition d’acide
chlorhydrique ou sulfurique,
Toute la dureté, c’est l’adoucissement par permutation sodique,
La dureté carbonaté, c’est une décarbonatation qui est effectuée soit sur une résine
échangeuse d’ion qui fixe les carbonates, soit par addition de chaux (décarbonatation à la
chaux).
Protection contre les tartres sulfatés : Il est possible pour éviter la formation de tartres
sulfatés d’éliminer de l’eau:
Protection contre les tartres siliceux : On assurera une protection contre la formation des
tartres siliceux en éliminant la silice par échangeurs d’ions ou à l’aide d’aluminate de soude et
de sulfate de magnésium (Figure I.33).
Chapitre II
II.1.Introduction
Les eaux usées, sont des eaux chargées de polluants, solubles ou non, provenant essentiellement de
l’activité humaine (Rejsek, 2002). En fait, une eau usée est un mélange de substances polluantes
dispersées ou dissoutes dans l’eau qui a servi aux besoins domestiques ou industriels. En effet, ces
polluants dégradent certaines propriétés d’eau et par conséquent ils le rend impropre a sa
consommation (Couzllard et al, 1990).
On peut classer comme eaux usées, les eaux d’origine urbaines constituées par des eaux ménagères
et les eaux de vannes chargées d’urines; toute cette masse d’effluents est plus ou moins diluée par
les eaux de lavage de la voirie et les eaux pluviales. Peuvent s’y ajouter suivant les cas des eaux
d’origine industrielle et agricole.
II.2. Généralités
II.2.1. Conductivité
La conductivité est la capacité d’une solution, d'un métal ou d'un gaz, autrement dit de tous les
matériaux, à faire passer un courant électrique. Dans une solution, ce sont les anions et les cations
qui transportent le courant alors que dans un métal ce sont les électrons (Pétard, 1993) (Figure II.1).
Un certain nombre de facteurs entre en jeu pour qu’une solution conduise l’électricité:
La concentration,
La mobilité des ions,
La valence des ions,
La température.
Chaque substance possède un certain degré de conductivité. Pour les solutions aqueuses, le niveau
de la force ionique s’étend des très faibles conductivités pour les eaux ultra pures jusqu’aux très
fortes conductivités pour des échantillons chimiques concentrés (Rodier et al, 2009).
II.2.2. Résistance
Equation II.1
Equation II.2
Avec :
V = la tension (volts).
I = le courant (ampères).
R = la résistance de la solution (ohms).
II.2.3. Conductance
La conductance (G) est définie comme étant l’inverse de la résistance électrique (R) d’une solution
entre deux électrodes.
Equation II.3
Dans la pratique, les conductimètres mesurent la conductance et affichent la conductivité après
avoir effectué les opérations de conversion.
La constante de cellule: c’est le rapport de la distance (d) entre les électrodes sur la surface des
électrodes (a)
Equation II.4
-1
Avec : K = la constante de cellule (cm ).
II.2.3.1. Conductivité
L’électricité est un flot d’électrons. Ceci indique que les ions en solution sont en mesure de
conduire l’électricité. La conductivité est la capacité d’une solution à faire passer du courant. La
conductivité d’un échantillon varie avec la température (Pétard, 1993; Tardat-Henry et al, 1992).
Equation II.5
Avec :
ϗ = la conductivité (S/cm).
G = la conductance (S).
K = la constante de cellule (cm-1).
Equation II.6
II.2.3.2. Résistivité
La résistivité est l’inverse de la conductivité et s’exprime en ohm·cm. Dans les mesures sur des
eaux ultra pures où la valeur de la conductivité est extrêmement faible, on préférera utiliser la
résistivité.
-Etalonnage: sert à déterminer la constante de cellule, qui est nécessaire pour convertir la valeur de
conductance d'un échantillon en conductivité.
-Etalon de conductivité: une solution de conductivité connue est utilisée pour étalonner la chaîne
de mesure de conductivité.
-Température de référence: pour être comparables entre elles, les mesures de conductivité sont
souvent ramenées à une température spécifique, en général 20 °C ou 25 °C.
La conductivité est une mesure qui permet de détecter la présence d'ions en solution (Figure II.3)
mais n’est pas du tout une méthode sélective. Les applications de la conductivité englobent par
exemple tout ce qui concerne la surveillance de la pureté de l’eau, l’eau potable et la qualité des
eaux de fabrication. C’est également un moyen rapide et économique de déterminer la force ionique
d’une solution (Pétard, 1993).
Les mesures de résistivité constituent un moyen fiable pour vérifier la qualité ionique d’une eau,
particulièrement pour les eaux ultra pures et plus généralement lorsqu’on préfère utiliser la valeur
de résistivité plutôt que celle de conductivité, par exemple lorsqu’on vérifie la contamination en eau
dans des solvants organiques.
La résistivité d’une solution se calcule à partir de la conductance (G) compensée par la résistance
du câble, la capacitance du câble et la constante de la cellule utilisée.
La résistivité (ρ) s’exprime selon l’équation :
Equation II.8
II.2.4. TDS
Le TDS (Total Dissolved Solids) correspond à la masse de la totalité des cations, des anions et
toutes autres espèces non dissociées présentes dans un litre de solution aqueuse.
La méthode normalisée pour déterminer le TDS consiste à faire évaporer une quantité connue d’un
échantillon d’eau en le chauffant à 180 °C. Il suffit ensuite de peser le résidu de solides obtenu.
Bien sûr, toutes ces opérations sont réalisées dans des conditions rigoureuses. L'exactitude de la
méthode normalisée dépend de la nature des espèces dissoutes. La méthode TDS intégrée dans les
conductimètres offre un moyen facile et rapide de déterminer le TDS en se basant sur une mesure
de conductivité et en utilisant un facteur de conversion pour exprimer le résultat TDS.
Afin de déterminer le facteur TDS, on effectue un étalonnage en utilisant un étalon de TDS connu
(ETA). Le facteur TDS est calculé à partir de l’équation:
Equation II.9
Equation II.10
Les valeurs de TDS comprises entre 4 et 20000 mg/l peuvent être affichées.
Les formules empiriques relient la conductivité d’une eau naturelle à son résidu sec filtrable et à sa
force ionique (Rodier et al, 2016).
Equation II.11
Dans ces formules, la conductivité est exprimée en µS/cm et le résidu sec filtrable en mg/L.
L’eau de Saida a une conductivité moyenne de 310 µS/cm, estimer la force ionique (µ) et le résidu
sec filtrable (RSF) de cette eau.
Exercice:
Ca+2= 178; Mg2+= 54; K+= 15,3; Na+=29,71; Cl-=71,56; SO42-=254; NO3-=35,15; NO2-=1,33; SiO3-
=9,19; HCO3-=426.
Calculer la conductivité et la force ionique
Calculer le résidu sec filtrable RSF par deux méthodes
Calculer les differentes alcalinités en meq/L, en mg/L de CaCO3
Donner la valeur approximative du pH
Calculer les differentes durtés existantes en meq/L en mg/L de CaCO3
Données : Ca : 40,1 ; Mg : 24.3 ; K : 39.1 ; Na : 23 ; S :32.1 ; F : 19; Cl : 35.5 ; C : 12; H: 1; O:16 ;
N :14 ; Si :28.1
La teneur et la composition minérale ou organique des matières en suspension dans les eaux sont
très variables. Cependant des teneurs élevées en MEST peuvent empêcher la pénétration de la
lumière, diminuer l'oxygène dissous et limiter alors le développement de la vie aquatique et créer
des déséquilibres entre diverses espèces. Elles peuvent être responsables de l'asphyxie des poissons
par colmatage des branchies (Rodier et al, 2016). Elles peuvent aussi interférer sur la qualité d'une
eau par des phénomènes d'adsorption notamment de certains éléments toxiques, et de ce fait être
une voie de pénétration de toxiques plus ou moins concentrés dans l'organisme. Ainsi on comprend
mieux pourquoi les MEST rentrent systématiquement en compte dans un bilan de pollution.
Ces analyses des MEST permettent donc de connaître la quantité de matière non dissoutes quelles
soient organiques ou minérales, présentes dans un échantillon. Cette analyse consiste à faire passer
sur une membrane filtrante qui aura été préalablement pesée P1, une quantité connue d'effluent à
analyser. Après passage à l'étuve à 105°C, la membrane est à nouveau pesée P 2. La différence entre
P2 et P1 représentera la quantité de matières retenues sur la membrane filtrante, puis séchée lors du
séjour en étuve ; se sont les MEST, elles s'expriment en mg/l. Sur une eau domestique, les teneurs
de matières en suspension sont normalement de 200 mg/l (Bouquiaux et al, 1953).
Masse de matières particulaires organiques obtenues par différence entre les MES et leurs résidus
secs après passage au four à 550°C; expression des résultats en mg/L ou en pour cent des MES.
II.2.7. Turbidité
La turbidité est une caractéristique optique de l'eau, à savoir sa capacité à diffuser ou absorber la
lumière incidente. La turbidité est donc un des facteurs de la couleur de l'eau. La turbidité est due à
la présence dans l'eau de particules en suspension minérales ou organiques, vivantes ou détritiques.
Ainsi, plus une eau est chargée en biomasse phytoplanctonique ou en particules sédimentaires, plus
elle est turbide (Mizier, 2005 ; Tardat-Henry et al, 1992).
Cette méthode est utilisée pour la détermination de la turbidité dans les eaux souterraines, les eaux
usées, les eaux de surface et l'eau potable (Figure II.5). Le domaine d'application se situe entre 0,1
et 1000 unités de turbidité néphélémétrique (UTN) mais peut être prolongé jusqu’à 7500 UTN en
modifiant l’étalonnage.
La turbidité est un indice de la présence de particules en suspension dans l'eau. Elle est déterminée à
l'aide d'un néphélémètre. Cet appareil mesure la lumière dispersée par les particules en suspension
avec d’un angle de 90° par rapport au faisceau de lumière incident (Mizier, 2005).
Interférences
Les interférences connues sont la présence de bulles d'air, de graisse, d’huile ou une coloration
intense. La présence de bulles d'air peut être corrigée en ajoutant une goutte d’agent mouillant dans
la cellule avant introduire l’échantillon. L’interférence causée par la couleur peut être minimisée par
une dilution appropriée. L’huile ou les graisses sont écumées avant d’effectuer la détermination.
Prélèvement et conservation
Prélever un échantillon représentatif (environ 125 ml) dans un contenant de plastique ou de verre et
le conserver à environ 4°C. Le délai de conservation entre le prélèvement et l’analyse ne doit pas
excéder 48 heures.
Préparation du matériel
Les cuvettes doivent être propres et exemptes de dépôt, de tache, de buée ou de marque susceptibles
d’affecter le faisceau lumineux. Après usage, les cuvettes sont rincées à plusieurs reprises avec de
l’eau chaude et déminéralisée. Elles sont ensuite placées dans un support de façon à permettre à
l’eau de s’écouler et au tube de sécher. Les étalons sont contenus dans des cuvettes scellées. Ils ne
nécessitent aucun entretien particulier sauf le remplacement à la date d’expiration.
Dosage
Pour démarrer l’appareil:
Fermer le capot.
Ca: cation le plus abondant dans les eaux continentales. Présent dans tous les types de lithologie,
mais prédomine dans les aquifères carbonatés (calcaires) (Figure II.6). Le calcium est également
très abondant dans les aquifères gypsifères (Rodier et al, 2009).
K: Principalement présent dans les roches ignées et dans les argiles (orthose, micas,
feldspathoïdes), certains dépôts évaporitiques très solubles comme la potasse [KCl]. Abondant mais
peu concentré dans les eaux naturelles (difficulté de mobilisation de l’ion K⁺). K se trouve dans les
eaux souterraines, sa concentration est généralement inférieur à 10 mg/l (Figure II.6).
D’autres cations peuvent être présents dans l’eau mais généralement à des teneurs beaucoup plus
faibles (Fe++/Mn++).
D’autres cations existent dans l’eau sous forme de traces : cuivre, zinc, cadmium, chrome, mercure,
plomb, sélénium et nickel.
Cl: L’eau contient presque toujours des chlorures, mais en proportion très variable. Ainsi, les eaux
provenant des régions granitiques sont pauvres en chlorures, alors que celles des régions
sédimentaires en contiennent davantage (Figure II.6). D’ailleurs, la teneur en chlorures augmente
généralement avec le degré de minéralisation d’une eau. Certaines eaux souterraines sont très
saumâtres. L’eau de mer contient environ 20.000mg de chlorures par litre (Rodier et al, 2009).
SO42-: Les eaux naturelles contiennent pratiquement toujours des sulfates en proportions très
variables (Figure II.6). Leur présence résulte de la légère solubilité du sulfate de calcium des
roches gypseuses et de l’oxydation des sulfures répandus dans les roches. Les eaux traitées au
sulfate d’aluminium sont, par là même, enrichies en sulfates. On peut vérifier les quantités de
sulfate d’aluminium ajoutées lors du traitement en mesurant la teneur en sulfates avant et après
traitement. Enfin, les eaux usées contiennent souvent des sulfates divers ainsi que de l’acide
sulfurique.
D’autres anions existent dans l’eau on peut les citer : silice, nitrites, nitrates, phosphates,
fluorures…
Ce sont essentiellement les ions Ca++et Mg++ qui sont responsables de la dureté. En effet, ils
réagissent avec les savons pur donner des sels de calcium et de magnésium insolubles.
Le fer et l’aluminium peuvent contribuer à la dureté par la même réaction. Fe++ (eaux souterraines),
Cr+++ (eaux industrielles). La dureté augmente pour les eaux naturelles (Tableau II.1).
Le calcium et le magnésium résultent de l’infiltration des eaux de surface à travers les formations
rocheuses de calcium et de dolomitique. Cette dissolution est accrue par la présence, dans l’eau du
CO2.
La dureté carbonatée est dite temporaire, car elle est éliminée par l’ébullition de l’eau.
Les bicarbonates étant décomposés sous l’action de la chaleur avec le dépôt de tartre.
-Unités de dureté
Consommation de savon.
Entartrage des chaudières.
Incrustation des conduites.
Perturbation des procédés industriels.
Goût fade.
Corrosion des métaux.
Les ions des éléments alcalino-terreux présents dans l’eau forment un complexe du type chélate
avec le sel de l’acide éthylène diamine tétracétique. La disparition des dernières traces d’éléments
libres à doser est décelée par le virage de l’indicateur spécifique. En milieu convenablement
tamponné pour empêcher la précipitation du magnésium, la méthode permet de doser la somme des
ions du calcium et du magnésium (Tardat-Henry et al, 1992).
Réactifs
Mode opératoire
Prélever 100 ml d’eau à analyser à l’aide d’une pipette de 50 ml , les transvasés dans un erlen de
500 ml, chauffer jusqu’à 60°C puis ajouter 5 ml de la solution Tampon et quelques mg de
l’indicateur NET.
Remplir la burette avec la solution de l’EDTA 0,02 N et titrer jusqu’au virage du rouge violacé au
bleu (soit V le volume en ml de l’EDTA versé).
Equation II.13
Equation II.14
Le principe est identique à celui de la dureté totale. Toutefois, comme le dosage se fait à un pH
élevé, le magnésium est précipité sous forme d’hydroxyde et n’intervient pas. Par ailleurs,
l’indicateur choisi, (est un indicateur de Patton et Reider ou le Meurexide), ne se combine qu’avec
le calcium pour former un complexe rouge.
Mode opératoire
-Etalonnage de l’EDTA
-Eau distillée 50 ml
-Indicateur 0,2 g
Ajouter la quantité nécessaire de solution d’EDTA, jusqu’au virage au bleu; soit x le nombre de
millilitres versés. Effectuer le dosage une deuxième fois et prendre la moyenne de ces deux titrages,
soit f le rapport entre le titre ainsi mesuré de la solution d’EDTA et le titre théorique (0,01M).
Dosage
-Eau à analyser 50 ml
-Solution d’hydroxyde de sodium 2 ml
-Indicateur 0,2 g
Ajouter la quantité de la solution de l’EDTA nécessaire pour avoir un virage bleu. Soit y le nombre
de millilitres versés. Effectuer le dosage une deuxième fois et prendre la moyenne des deux
résultats; soit V le volume ainsi déterminé (Figure II.7).
Equation II.15
Equation II.16
Lorsque les atomes d’un élément sont excités par une flamme, ils émettent des radiations d’onde
déterminée dont l’intensité peut être mesurée par spectrométrie. La concentration initiale du cation
à doser est déduite de la valeur absolue de l’intensité spectrale mesurée (Tardat-Henry et al, 1992).
Appareillage
Il existe différents appareils permettant la spectrométrie de flamme (Figure II.8). Pour chacun
d’eux, se reporter à sa notice d’utilisation. Pour le dosage du sodium adapter un photomètre sensible
aux radiations comprises entre 400 et 625 nm. Pour le dosage du potassium adapter un photomètre
sensible aux radiations comprises entre 625 et 1000 nm (Tableau II.2).
Réactifs
-Pour le Sodium
Effectuer les lectures au spectromètre à la longueur d’onde λ=585nm après avoir réglé le maximum
de transmittance de l’appareil sur le tube I.
Soustraire des valeurs lues pour premiers tubes la valeur indiquée pour le tube témoin.
-Pour le Potassium
Les courbes donnent directement les teneurs en sodium et en potassium exprimés en milligrammes
par litre d’eau.
Le Fer est lui aussi, un élément essentiel à la santé de l’homme, certaines eaux souterraines en
contiennent une forte proportion. Le Fe++ est soluble dans l’eau alors que le Fe+++ est très peu et
tend à se précipiter sous forme de Fe(OH)3. Le fer provient des roches et des sols , ainsi que dans la
tuyauterie. Le manganèse quant à lui est généralement associé au fer quoique en faible quantité.
-Dosage du Fer
Le fer complexé et extrait à pH 3,5 est dosé par spectrométrie d’absorption atomique directement à
λ=248,3nm, alors que le manganèse est dosé par le même appareil à λ=279,5nm (Pétard, 1993).
Appareillage
Spectromètre d’absorption atomique équipé d’une lampe à cathode creuse de fer d’un ensemble
nébuliseur-brûleur « air-acétylène » (Figure II.9).
Réactifs
Dans une série de fioles jaugées de 500 ml préparer les dilutions suivantes (Tableau II.4):
Mode opératoire
Introduire dans un bécher 400 ml d’eau à analyser acidifiée au moment du prélèvement et ajuster le
pH à 3,5±0,1; lire l’absorbance à l’aide du spectromètre d’absorption atomique à λ=248,3 nm.
Reporter cette valeur sur la courbe d’étalonnage et tirer la teneur en fer de l’échantillon en µg/litre
Dans une série de fioles jaugées de 500 ml préparer les dilutions suivantes (Tableau II.5):
Poursuivre comme pour le mode opératoire pour le fer. Construire la courbe d’étalonnage.
dans un bécher 400 ml d’eau à analyser acidifiée au moment du prélèvement et ajuster le pH à
3,5±0,1; lire l’absorbance à l’aide du spectromètre d’absorption atomique à λ=279,5 nm. Reporter
cette valeur sur la courbe d’étalonnage et tirer la teneur en fer de l’échantillon en µg/litre.
La méthode la plus utilisée est celle de MOHR. On sait que les ions Cl- réagissent quantitativement
avec le nitrate d’argent, avec formation de chlorure d’argent, sel très peu soluble(Rodier et al, 2009)
-
(Ag+ , NO3- ) + Cl- → AgCl + NO3
Blanc
La fin du dosage, correspond à l’addition d’ions Ag+ en excès, peut être repéré par l’addition
potentionmétrie, grâce à une électrode spécifique d’argent. On utilise plutôt le chromate de
potassium K2CrO4 comme indicateur. En effet, ce chromate de potassium donne lieu à la réaction
suivante :
Cette méthode est applicable pour des eaux dont le pH est compris entre 7 et 8.
D’autres méthodes peuvent être utilisées :
Charpentier Volhard.
Nitrate mercurique.
Electrode spécifique.
Les ions Cl- sont dosés en milieu neutre par précipitation avec une solution titrée de nitrate d’argent
en présence de chromate de potassium comme indicateur. La fin du dosage est indiquée par
l’apparition d’une teinte rouge due à la formation d’un précipité de chromate d’argent (Rodier et al,
2009).
Réactifs
Dans un erlenmeyer de 250 ml, introduire 100 ml d’eau à analyser ; ajouter de petites quantités
d’acide nitrique ou de carbonate de calcium pour rendre le milieu neutre puis ajouter 2 à 3 gouttes
de chromate de potassium.
Remplir la burette avec la solution titrée de nitrate d’argent, et verser goutte à goutte dans l’erlen en
agitant constamment jusqu’à l’apparition d’une teinte rougeâtre de précipité qui doit persister
quelques secondes. Soit V le nombre de ml de nitrate d’argent nécessaire au titrage.
Equation II.17
Teneur en chlorure de sodium (mg de NaCl par litre d’eau) = T NaCl
Equation II.18
Les chlorures d’un volume connu d’eau sont précipités en présence d’acide nitrique par un excès
d’une solution de nitrate d’argent de titre connu. L’excès de nitrate d’argent est déterminé par une
solution titrée de sulfocyanure de potassium ou d’ammonium en présence d’alun ferrique.
Réactifs
Mode opératoire
Introduire 100 ml d’échantillon dans un erlen de 250 ml, puis ajouter une quantité connue de nitrate
d’argent 0,1 N en excès ; soit V le volume de nitrate d’argent ajouté. Introduire ensuite 5 ml d’acide
nitrique pur et 2 ml de la solution d’alun ferrique. Remplir la burette par la solution titrée de
sulfocyanure de potassium et versé goutte à goutte dans l’erlen en agitant continuellement jusqu'à
l’apparition d’une coloration rouge persistante; soit V’’ la quantité de la solution de sulfovcyanure
de potassium 0,1 N versé.
Equation II.19
Equation II.20
Les sulfates sont dosés par colorimétrie, en présence de chlorure de baryum, de bichromate de
potassium, d’ammoniac et d’acide perchlorique, qui développent une coloration jaune (Pétard,
1993).
Réactifs
-Sulfate de sodium.
-Chlorure de baryum.
-Acide chlorhydrique.
-Bichromate de potassium.
-Ammoniaque.
-Acide perchlorique.
Dans une série de béchers de 100 ml, numérotés ; introduire successivement (Tableau II.6):
Numéro du bêcher T 1 2 3 4
Eau distillée (en ml) 50 40 30 20 10
Na2SO4 à 0,355 ppm (en ml) 0 10 20 30 40
Solution de BaCl2 (en ml) 10 10 10 10 10
Agiter pendant 15 minutes et laisser reposer 15 minutes puis ajouter
successivement
Numéro du bêcher T 1 2 3 4
Solution de K2Cr2O7 (en ml) 10 10 10 10 10
Solution de NH3 (en ml) 10 10 10 10 10
Agiter pendant 15 minutes et laisser reposer 25 minutes. Filtrer, puis récupérer 10 ml du filtrat de
chaque bêcher dans des fioles numérotées et ajouter 10 ml de la solution d’acide perchlorique
HClO4. Enfin, effectuer la lecture des absorbances à la longueur d’onde λ = 420 nm ; tracer la
courbe d’étalonnage Abs = f(concentration). Les mêmes opérations seront effectuées avec 50 ml
d’eau à analyser; puis porter la valeur de l’absorbance sur la courbe d’étalonnage et en déduire la
teneur en sulfates en ppm. D’autres anions existent dans l’eau on peut citer: silice, nitrites, nitrates,
phosphates, fluorures…
Le pH est, par définition, une mesure de l’activité des ions H+, contenus dans une eau:
Equation II.21
Principe
La mesure de la différence de potentiel, existant entre une électrode de verre et une électrode de
référence (Calomel- Cl saturé) plongeant dans une même solution, est une fonction linéaire du pH
de celle-ci. Selon la loi de NERNST, le potentiel de l’électrode est lié à l’activité des ions H+.
Equation II.22
E: le potentiel mesuré
EO : la constante dépendant du choix de l’électrode de référence et des solutions internes.
R : la constante des gaz (J/ °C) ;
T : la température en °C ;
n : la charge de l’ion ;
F : la constante de Faraday = 96500 C ;
aH : l’activité de l’ion dans l’échantillon.
Matériel et réactifs
Electrode spécifique
Electrode combinée
pH-mètre (Figure II.10)
Solutions tampons pH = 4, 7 et 10.
Mesures
Etalonnage de l’appareil à T= 20°C, par les solutions tampons citées ci-dessus en procédant dans
l’ordre suivant : la solution de pH=4, puis celle du pH=10 et enfin celle à pH=7.
Faire les mesures des échantillons à T=20°C, en plongeant l’électrode dans l’échantillon et laisser
stabiliser pendant quelques secondes ; noter la valeur du pH de l’échantillon.
Mesure de l’alcalinité
Les eaux naturelles ont le plus souvent un pH supérieur à 4,5. Elles sont donc alcalines par rapport à
ce pH par convention:
l’alcalinité totale d’une eau est mesuré par la quantité d’acide nécessaire pour abaisser son pH
jusqu’à cette valeur ou plutôt jusqu’au point de virage de méthyl-orange ou du vert de bromocrésol.
La plupart des eaux naturelles ont un pH compris entre 4,5 et 8,3 et leur alcalinité est attribuable
aux seuls ions de bicarbonates (HCO3-), base faible que la neutralisation par un acide convertit en
CO2 libre.
Mode opératoire
Equation II.29
C’est la quantité d’oxygène consommée par les MO lors de l’oxydation catalytique en présence
d’O2 et à 900 °C. La DTO est déterminée par une appareils spécifiques.
La charge polluante d’une eau, et plus généralement la pollution d’une eau est plus souvent associée
à la présence d’objets flottants, de matières grossières et de particules en suspension. En fonction de
la taille des particules (décantables ou flottables) et les matières en suspension, de matière
organique ou minérales, on peut aussi prendre en compte une partie des matières colloïdales de
dimension inférieur (1µm et 0,01µm) (Bouquiaux et al, 1953).
La détermination des matières en suspension dans l’eau s’effectue par filtration ou par
centrifugation. La méthode par centrifugation est surtout réservée aux eaux contenant trop de
matières colloïdales pour être filtrées dans de bonnes conditions, en particulier, si le temps de
filtration est supérieur à une heure.
Les deux méthodes ont leurs avantages et leurs inconvénients respectifs liés à un certain nombre de
facteurs. Quelle que soit la méthode utilisée, il est nécessaire pour obtenir une reproductibilité
satisfaisante de respecter rigoureusement les conditions opératoires et d’utiliser le même type de
matériel.
L’eau est filtrée et le poids de matières retenues par le filtre est déterminé par pesée différentielle.
Mode opératoire
Peser un papier filtre sans cendres soit P1. Mettre le dispositif de filtration en marche.
Homogénéiser l’échantillon et prendre 100 ml et les verser sur le papier filtre. Rincer le flacon
ayant contenu l’échantillon par quelques gouttes d’eau distillée. Après la filtration, mettre le papier
filtre dans une étuve réglée à 105 °C jusqu’à l’évaporation totale de l’eau. Refroidir dans un
dessiccateur, puis peser le une deuxième fois, soit P2. Mettre le papier filtre dans un creuset en
platine ou en porcelaine taré. Soit P’ auparavant dans un four réglé à 525 ± 25 °C pendant 2
heures. Refroidir dans le dessiccateur et peser le creuset avec le papier filtre
– Equation II.30
–
en (mg/l) Equation II.31
Un certain volume d’eau est centrifugé à 4500 tr/mn, pendant 20 minutes. Le culot est ensuite
recueilli, séché à 105 °C, refroidi et pesé. Ensuite, il calciné à (525 ± 25)°C, refroidi puis pesé
(Figure II.11).
Mode opératoire
Centrifuger un volume d’eau homogénéisée à 4500 tr/mn pendant 20 minutes ; séparer le liquide
surnageant par siphonnage sans perturbation du dépôt. Les culots de matières sont transvasés dans
une capsule tarée auparavant. Rincer les tubes ayant contenu l’échantillon par l’eau distillée.
Introduire les eaux de lavage avec les culots dans la capsule, que l’on met par la suite dans une
étuve réglée à 105 °C jusqu’à l’évaporation totale de l’eau. Refroidir dans un dessiccateur pendant
30 à 40 minutes. Peser alors la capsule. La capsule est portée à 525 ± 25 °C pendant 02 heures.
Refroidir de la même manière et peser la une troisième fois.
P1 : le poids en grammes de la capsule vide.
P2 : le poids en grammes de la capsule + culot après chauffage à 105°C.
P3 : le poids en grammes de la capsule après calcination à (525 ± 25)°C.
Le dosage de l’O2 dissous est d’une importance primordiale dans les études portant sur la qualité
des eaux. Il faut maintenir la température de l’échantillon constante ou refroidir l’échantillon près
du point de congélation. Toute élévation de température provoquerait en effet une libération
d’oxygène sous forme de bulles d’air, et l’analyse doit être faite immédiatement après le
prélèvement, si ce n’est pas possible, il faut arrêter l’activité biologique (consommation d’oxygène)
par addition du nitrure de sodium (NaN3) (1 ml d’une solution à 20%) (Rodier et al, 2009).
Principe
Réduction de l’hydroxyde de MnIV formé par l’iodure de potassium (KI), en milieu acide et
libération d’iode (I2):
Dosage de l’iode libéré par le thiosulfate de sodium de normalité connue et en présence de l’amidon
comme indicateur.
Remplir un ballon d’eau de 125 ml muni d’un bouchon bien rodé. Laisser l’eau s’écouler pendant
un certain temps en le faisant arriver au fond du ballon par un tube en verre.
Introduire tout près du fond à l’aide d’une pipette bien effilée 1 ml de la solution contenant (NaOH
+ KI). De la même façon, on ajoute 1 ml de la solution du chlorure de manganèse. Boucher
soigneusement le ballon et éviter de faire entrer des bulles d’air. Retourner le ballon plusieurs fois,
et laisser décanter pendant au moins 5 minutes.
Une fois que la partie supérieure du ballon est devenue claire déboucher et à l’aide d’une pipette de
5 ml ajouter 2,5 ml de l’acide chlorhydrique concentré au fond du ballon.
Remettre la bouchon et agiter jusqu’à dissolution totale du précipité, puis transverser le contenu du
ballon dans un erlen meyer et ajouter 1 ml de la solution d’amidon.
Remplir la burette par la solution de thiosulfate de sodium 0,01 N, et titrer jusqu’à décoloration
totale.
La teneur de la prise d’essai en oxygène dissous exprimée en mg/l est donnée par la formule :
On déduit 4,5 ml du volume de l’échantillon dû aux additions des produits (Figure II.12). Il existe
une méthode directe pour la mesure de l’oxygène dissous ; la méthode électrochimique qui est
basée sur l’utilisation d’un appareil appelé oxymètre muni d’une électrode spécifique pour la
mesure de l’oxygène (Tardat-Henry et al, 1992).
C’est la quantité d’oxygène consommée par les MO lors de l’oxydation catalytique en présence
d’O2 et à 900 °C. La DTO est determiné par une appareils spécifiques (Berné et al, 1991).
La dégradation des matières organiques déversées dans les cours d’eau entraîne une consommation
de l’oxygène dissout dans l’eau. Ce paramètre donne une estimation de la quantité de polluants
présents dans les eaux usées. En effet, les eaux usées dont la DCO est élevée peuvent provoquer des
problèmes de diminution de la concentration d'oxygène dans des cours d'eau. La valeur de la DCO
peut également servir d'indicateur pour les dilutions nécessaires lors de la mesure de la demande
biochimique en oxygène (Berné et al, 1991).
L’échantillon est porté à reflux, en milieu acide (H2SO4) concentré et en quantité connue et en excès
de bichromate de potassium K2Cr2O7.
VI II III III
K2Cr2O7 + 6FeSO4 + 7H2SO4 → Cr2(SO4)3 +3Fe2(SO4)3 +7H2O +K2SO4
Dosage
Principe
La demande chimique en oxygène (DCO) est une mesure de toutes les matières organiques (ou
presque) contenues dans les eaux naturelles ou usées, qu’elles soient biodégradables ou non.
L’oxydation est effectuée dans des conditions énergiques, par voie chimique. Elle se fait sous
l’action d’un oxydant puissant (le bichromate de potassium), en milieu d’acide fort (H2SO4) et sous
reflux pendant 2 heures. Dans ces conditions, la plupart des matières organiques sont oxydées en
CO2 et H2O à 90 ou 100 %, sauf les hydrocarbures aliphatiques stables qui nécessitent la présence
d’un catalyseur (Ag2SO4), les hydrocarbures aromatiques et la pyridine résistent à cette oxydation
tout comme l’acide acétique, bien que ce dernier soit biodégradable (Berné et al, 1991).
La DCO constitue donc un paramètre important: c’est un test rapide, très utile pour la surveillance
des eaux usées et rejets industriels (surtout ceux à caractère toxique qui se prêtent mal aux mesures
de la DBO). La DCO fournit une estimation de la DBO5, ce qui permet de choisir le % (P) de
dilution à utiliser pour la détermination de la DBO (Berné et al, 1991).
II.3.2.4. Oxydation
Les mesures de la DCO doivent être effectuées dés que possible après le prélèvement. L’échantillon
peut être préservé par addition d’acide sulfurique jusqu’à pH<2 (Rodier et al, 2009).
Prendre 25ml d’échantillon, dans un ballon à fond plat en pyrex dans le quel on ajoute, 25 ml de
K2Cr2O7 (0,25N) et 75 ml d’H2SO4 concentré, 1g d’Ag2SO4 et 1g d’HgSO4 puis on adapte sur le
ballon un réfrigérant ascendant et mettre le chauffage à 148°C en marche pendant 2 heures. En
parallèle procéder de la même manière sur 25 ml d’eau distillée. Après refroidissement, rincer
l’intérieur des réfrigérants avec un peu d’eau distillée et diluer avec 150 à 200 ml d’eau distillée;
transvaser dans des erlens le contenu de chaque ballon et ajouter quelques gouttes de l’indicateur
(ferroine) et enfin titrer par le sulfate ferreux ammoniacal de titre connu (virage du bleu vert au
rouge brun) noter les volumes de SFA nécessaires aux virages (Berné et al, 1991).
Soient :
–
Equation II.35
Diluer deux fois chaque échantillon par l’eau distillée ajouter 3 à 4 gouttes de ferroïne et titrer par le
S.F.A. Observer le changement de couleur. Le point d’équivalence correspond au virage du bleu
vert au rouge brun. Noter le volume de SFA.
Equation II.36
Etalons
Une solution d’acide benzoïque à 183 mg/l correspond à une DCO = 360 mg/l.
Une solution d’hydrogénophtalate de potassium à 136 mg/l correspond à une DCO = 160 mg/l.
Exercice
Plusieurs expériences ont montré que dans le cas d’une eau usée particulière, le rapport
(DCO/DBO5)=1,9. On mesure la DCO en utilisant 20 mL d’échantillon, 10 mL de K2Cr2O7
(0,25N), du sulfate d’argent et du sulfate de mercure.
Il faut 24,3 mL de sulfate ferreux ammoniacal à 0,098 N pour doser le témoin et 18,5 mL de ce
meme sulfate ferreux ammoniacal pour doser l’échantillon
L’oxydation des composés biodégradables par les micro-organismes entraîne une consommation
d’oxygène (Figure II.14).
Le milieu exerce donc une certaine demande biochimique d’oxygène. La mesure de cette DBO
permet d’évaluer le contenu d’une eau en matières organiques biodégradables et donc, dans une
certaine mesure, sa quantité ou son degré de pollution. La dégradation complète des matières
organiques peut être relativement longue (plusieurs semaines). D’autre part, l’oxydation des dérivés
ammoniacaux et des nitrites (ou nitrification) absorbe également de l’oxygène. Pour ces deux
raisons, on mesure la DBO en 5 jours, ou DBO5, c’est-à-dire la quantité d’oxygène consommée
pendant cinq jours pour l’oxydation partielle des matières organiques biodégradables sous l’action
des micro-organismes (Berné et al, 1991).
La DBO5 représente une quantité d’oxygène consommé. Elle est exprimée en unités de
concentration (mg /l d’eau). On la détermine en faisant incuber pendant cinq jours et à 20°C, un
échantillon d’eau conservé à l’abri de l’air et de la lumière (Tardat-Henry et al, 1992).
Remarque
La DBO5 est la quantité d’oxygène consommée dans les conditions de l’essai par des μ organismes
aérobies au cours de la dégradation de la MO présente dans l’échantillon.
Conditions de l’essai
Principe
MO: le substrat.
Biomasse: c’est l’ensemble des organismes vivants se présentant sous forme de boues d’oxydation
de l’azote organique en nitrate (Figure II.16):
Ammonification
N organique → NH4+ → NO2- → NO3-
(eau brute) Ammoniac nitrites nitrates
Nitrification
Remarques : L’oxydation de certains éléments chimiques en présence de l’O2 sans intervention des
microorganismes (Majoration de la DBO).
-Libération d’O2 par certaines espèces végétales (prévoir une incubation à l’obscurité).
-Présence de composés organique non biodégradables comme les détergents et les pesticides (Non
comptabilisés dans la DBO).
La détermination de la DBO se base tout d’abord sur la détermination du facteur de dilution. Pour
cela, on peut se servir de la DCO en sachant que la DBO sera généralement inférieur à la DCO.
Mode opératoire
Calculer le facteur de dilution fd , Il est généralement égal à Equation II.37
Aérer pendant 03 heures à l’aide d’un compresseur, en prenant soin d’éviter toute contamination par
des métaux, des matières organiques oxydantes ou réductrices.
Laisser reposer pendant 12 heures, récipient débouché, puis ajouter 5 ml d’eau d’ensemencement
par litre de solution.
Mettre cette quantité Pe dans une fiole de 500 ml et jauger avec l’eau de dilution.
-Prendre 02 fioles de 250 ml, et mettre le contenu de la fiole de 500 ml dans les deux fioles de 250
ml. Mettre l’une d’elle dans l’armoire thermostatique à 20°C pendant cinq jours. En parallèle, doser
la quantité d’oxygène dissous du contenu de la seconde fiole.
– – – Equation II.39
Avec :
fd :le facteur de dilution
t0 : la teneur en oxygène ( en ppm) de l’échantillon au 1er jour.
t5 : la teneur en oxygène ( en ppm) de l’échantillon au 5éme jour.
d0 : la teneur en oxygène ( en ppm) de l’eau de dilution au 1er jour.
d5 : la teneur en oxygène ( en ppm) de l’eau de dilution au 5éme jour.
Au fur et a mesure que l’oxygène est consommé, la pression en oxygène dans la phase gazeuse
diminue. Cette diminution est enregistré par un manomètre différentiel.
Mode opératoire
Pour mesurer l’échantillon, on se sert de bouteilles étalonnées. Le volume est choisi en fonction des
résultats attendus. Un plage de mesure trop grande donne des résultats imprécis (Tableau II.8).
-Mesurer l’échantillon et transvaser-le dans une des bouteilles sombres. Placer un barreau
magnétique.
-Mettre le support en caoutchouc dans le col de la bouteille et ajouter quelques pastilles de NaOH
ou de KOH.
-Placer le bouchon sans le serrer trop fort.
-Mettre l’agitateur en marche pendant une heure.
-Serrer le bouchon très fort et ajuster le niveau de mercure dans les capillaires.
-Noter la date et l’heure.
-Lire et noter chaque jour les valeurs lues sur l’échelle.
-A la fin du cinquième jour, lire le résultat et multiplier par le facteur de conversion de votre DBO.
Remarque : le rapport DCO/DBO5 dépend de la nature et de l’origine des eaux usées qui peuvent
être domestiques ou industrielles, ce qui nécessite des traitements différents. Le ratio DCO/DBO5
pour les eaux usées brutes est généralement compris entre 1,25 et 2,5. Lorsque le ratio DCO/DBO5
est entre 3 et 7 les eaux usées peuvent être difficilement biodégradables.
Exercice
On fait une mesure de DBO5. Le volume total de la bouteille est de 305 mL. On introduit 5 mL
d’échantillon, et on complète par de l’eau de dilution
Il est difficile de déterminer la quantité d’O2 requise, c’est pourquoi on préfère déterminer la
quantité de CO2 formé dans cette réaction et en déduire la quantité totale de carbone, car le carbone
est totalement oxydé et peut se mesurer facilement et avec précision par photométrie infra-rouge,
car le CO2 absorbe fortement dans cette région.
Dans ces conditions, on mesure:
le carbone organique total COT.
le carbone minéral ou inorganique.
Pour cela on acidifie l’échantillon à pH < 2, de façon à transformer les bicarbonates et les
carbonates en CO2 libre, et dégazer parfaitement l’échantillon en faisant barboter de l’azote ou de
l’air purifié pendant 10 minutes pour entraîner tout le CO2 (Berné et al, 1991).
Certains appareils comportent un deuxième tube à combustion, porté à plus basse température
150°C, le carbone inorganique est oxydé. On le mesure donc séparément et, on le soustrait du
carbone total. Le COT s’exprime en mgC/l.
Méthode onéreuse, mais présente des avantages majeurs, très rapide et mesure de très faibles
quantités de matières organiques, elle peut meme analyser des échantillons à forte salinité.
Mesure du COT
Les échantillons doivent être conservés de préférence dans des flacons en verre brun.
L’analyse faite dés que possible, sinon préservé l’échantillon à pH < 2 et au froid.
Pour mesurer des quantités allant de 1m à 1500 mg/l (par dilution) on peut mesurer des solutions
plus riches en matières organiques (Berné et al, 1991).
L’appareil à carbone total comporte quatre parties :
Un injecteur où est introduit l’échantillon grâce à une seringue ; cet échantillon voyage
dans le restant de l’appareil à l’aide d’une pompe péristaltique qui entraîne également la
solution de persulfate
Un réacteur où circule l’oxygène gazeux et dans lequel sont plongées les lampes U.V.
Un séparateur liquide-gaz où le CO2 formé est extrait et envoyé dans le détecteur, c’est à
dire le spectrophotomètre I.R non dispersif .
Réactifs
Appareillage
Mode opératoire
Exercice
Une solution contient 225 mg/L de glucose (C6H12O6) et 125 mg/L du butanol (C4H10O)
-Calculer la DCO et COT de cette solution.
Dans un erlen meyer de 250 ml, introduire 10 ml de la solution de K2Cr2O7 à 0,1N et 90 ml d’eau
distillée puis ajouter goutte à goutte 30 ml d’acide sulfurique concentré tout en refroidissant.
Ajouter ensuite quelques gouttes de l’indicateur (ferroïne) et titrer par la solution de sulfate ferreux
ammoniacal (NH4)2Fe(SO4)2 à 0,1N contenue dans la burette. Observer le changement de couleur.
Le point d’équivalence correspond au virage du bleu vert au rouge brun. Noter le volume de SFA.
Equation II.41
Les eaux naturelles ou usées contiennent toujours de l’azote ammoniacal, produit normal
biodégradable de l’azote organique (protéines, acides aminés, urée, ets.) Cependant, la teneur en
azote ammoniacal dans les eaux naturelles devrait être relativement fiable puisque l’ammoniac est
oxydé en nitrites et en nitrites.
L’azote ammoniacal est dosé avec une précision acceptable par colorimétrie ou par titrage acide-
base. Apres distillation par entrainement à la vapeur de l’ammoniac ; le distillat récupéré peut être
analysé par deux méthodes (Rodier, 2005 ; Tardat-Henry et al, 1992):
Principe
Il existe aussi des électrodes spécifiques au gaz d’ammoniac NH3 qui permettent des dosages dans
une large gamme de concentrations et qui sont peu sensibles aux interférences.
En milieu alcalin, l’ammoniac est déplacé puis entrainé par la vapeur d’eau. Le dosage est ensuite
effectué sur le distillat soit par colorimétrie soit par titrimétrie.
Distillation préliminaire
Réactifs
-Indicateur de Teshiro.
Mode opératoire
Dans un ballon triol d’un litre introduire la prise d’essai contenant l’ammonium (200 ml)
Poursuivre la distillation pendant 35 à 40 minutes, le bout du raccord doit être immergé dans le
bêcher d’eau moins 2 mm
Effectuer le dosage sur le distillat à l’aide d’une solution d’acide sulfirique 0,02 N jusqu’à
l’apparition d’une teinte rose ou violet clair. Effectuer les memes opérations sur 200 ml d’eau
distillé. Soit V (en ml) le nombre de ml d’acide versés pour l’echantillon et V’ (en ml) ; quantité
d’acide versés pour l’eau distillée.
Equation II.42
Réactifs
-Réactifs de Nessler
Dans une série de fioles de 100 ml jaugées et numérotées, introduire successivement en agitant
après chaque addition (Tableau II.9):
Numéro de fiole T 1 2 3 4 5 6 7
L’azote total Kjeldahl (NTK) est une appellation qui désigne la somme de l’azote ammoniacal et de
l’azote organique. C’est un paramètre descripteur de la pollution. Il est dosé après minéralisation en
milieu sulfurique à chaud et distillation en milieu basique de l’ammoniaque ainsi obtenu. C’est un
paramètre à surveiller, car il réagit avec le chlore pour former des composés organochlorés pouvant
être responsable au mauvais goût de l’eau. On trouve les NTK dans les eaux superficielles des
concentrations comprises entre 0,5 et 3 mg/l. mais sous forme d’azote minéral que l’azote est
essentiellement présent dans le milieu hydrique (Rodier, 2005 ; Rodier et al, 2009).
Le dosage de l’azote total est fait en utilisant un analyseur colorimétrique automatisé (Figure II.18).
La couleur produite lors de la réaction entre l’azote ammoniacal, le salicylate, le nitroferricyanure et
l’hypochlorite est mesurée à 660 nm (Rodier et al, 2009).
Figure II.18: Resultats de dosage de l’azote Kjeldhal par l’analyseur colorimétrique automatisé.
) Equation II.43
Avec :
Clue = la concentration calculée à partir de la courbe d’étalonnage.
Cblanc = la concentration du blanc de méthode calculée à partir de la courbe d’étalonnage.
Vdilution final = le volume final de la dilution.
Vdilution prélevé = le volume d’échantillon prélevé pour la dilution.
Les nitrates (NO3-) proviennent de l'oxydation complète des composés de l'azote. Les principales
sources de rejet des nitrates sont les aérosols d'acide nitrique ou de nitrates d'ammonium provenant
d'usines d'acide nitrique ou de fertilisants et les effluents de certaines industries alimentaires
(salaison, etc.). Les nitrates sont aussi largement utilisés comme agent oxydant dans l'industrie
chimique. La présence de nitrites dans les effluents industriels est surtout liée à leur utilisation
comme inhibiteur de corrosion (Pétard, 1993 ; Rodier et al, 2009).
Si les composés à base d'azote ne sont pas assimilés par les plantes en grande quantité, il peut
survenir des problèmes de pollution des eaux souterraines causée par les nitrates qui se déplacent
librement dans le sol (Pétard, 1993).
Les légumes contiennent de fortes quantités de nitrates (2000 mg/kg dans la laitue, les épinards, la
betterave davantage dans les navets et la scarole).
Les engrais utilisés pour les grandes cultures sont riches en matières azotées.
Les excès des nitrates et leur entraînement par les eaux pluviales sont limités par un épandage des
engrais au moment précis des besoins des plantes, et par l'utilisation de certaines pratiques
culturales destinées à piéger les nitrates pendant la période d'arrêt de la végétation et de forte
pluviométrie. Avant l'hiver, les végétaux utiles sont pour leur croissance les nitrates présents dans le
sol. En fin d'hiver, après en fouissement, la décomposition des plantes libère l'azote qui sera
disponible pour la prochaine culture.
Principe
Afin de déterminer les nitrates dans les eaux, on utilise la méthode de l'acide sulfocalicylique.
L'acide sulfocalicylique réagit sur les nitrates en donnant un dérivé d’acide nitrosulfosalicylique de
couleur jaune (Rodier, 2005).
Réactifs
Mode Opératoire
Numéro de capsule T 1 2 3 4
Après avoir effectuer la lecture au spectromètre, on obtient les résultats suivants (Tableau II.11):
Numéro T 1 2 3 4 ECHA
Concentration (mg/l) 0 0,5 1 2,5 5 CX
Absorbance nm 0 0,108 0,209 0,431 0,548 0,02
D’aprés la courbe d'étalonnage de NO3- (nitrates), on peut trouver la valeur de concentration à partir
de l'équation de la droite.
Exercice
Pour l’analyse des nitrates (NO3-) par colorimétrique, on utilise la méthode de Brucine. Pour cela,
on procède de la manière suivante :
Tout d’abord on doit préparer 150 mL d’une solution mère des nitrates à 1 g/l à partir de sel de
sodium NaNO3, comment précède t-on ?
Ensuite, on prépare 200 mL d’une solution fille de nitrates 50 mg/L à partir de la solution mère
Comment on doit procéder ?
Pour établir la courbe d’étalonnage, on procède de la façon suivante, dans une série de fioles
jaugées et numérotées de 50 mL de capacité , on introduit successivement tout en agitant après
chaque addition (Tableau II.12)
Tableau II.12: Dosage des nitrates (NO3-) par colorimétrique (Méthode de Brucine).
Numéro de fiole T 1 2 3 4 5 6
Calculer les Xi
Tracer la courbe d’étalonnage
On prend deux échantillons (E1 et E2), aux quels on fait subir les memes opérations, à la fin,
on trouve les valeurs d’absorbance correspondantes : Abs (E1) = 0,883 Abs (E2) = 1,237.
II.3.2.10.1. L'éffet d'une concentration élevée de nitrates dans les eaux de consommation sur
la santé de l'individu
Bien que les nitrates n'aient pas d'effets toxiques directs (sauf a des doses élevées de plusieurs
dizaines de grammes), le fait qu'ils puissent donner naissance a des nitrites conduit a une toxicité
indirecte ; en ce qui concerne la toxicité a long terme, il n'a jamais été observé de phénomènes de
cancérogenése avec ces deux types de sels.
Cette toxicité, provoquée par l'absorption de petites doses de nitrate est en réalité due aux nitrites
formés par réduction des nitrates sous l'influence d'une action bactérienne.
Par contre, dans l'estomac, le liquide gastrique, permet la prolifération de bactéries réductrices de
nitrates, ceux ci diffusent dans la circulation générale et sont alors responsables de la formation de
méthémoglobine qui résulte de l'oxydation réversible du fer ferreux de l'hémoglobine en fer
ferrique.
Les procédés biologiques présentent l'avantage d'éliminer les nitrates alors qu'avec les procédés
physico-chimiques, ceux ci se retrouvent dans les rejets.
Les méthodes d'élimination des nitrates en excès sont techniquement au point, mais les prix de
revient élevés en ont jusqu'ici limité le développement. Si l'osmose inverse, les résines échangeuses
d'ions sont susceptibles d'être utilisées, ce sont surtout les méthodes de dénitrification biologique
qui sont actuellement considérées avec faveur (Berné et al, 1991) (Figure II. 19). Dans ces
méthodes, les nitrates constituent une source d'oxygéné pour le développement bactérien, la
multiplication des bactéries nécessite alors dans les procédés hétéro trophiques l'apport extérieur
d'un substrat carboné ou dans les procédés auto trophiques, le passage sur un support soufré qui par
oxydation libère l'azote et donne des sulfates (Rodier et al, 2009).
Chez l'homme, la présence de nitrites dans le sang empêche l'hémoglobine de fixer convenablement
l'oxygène. C'est l'une des causes de la « maladie bleue du nourrisson », appelée
« Méthémoglobinémie ». En avril 2011, trois enfants en sont morts en Chine (Figure II.20). C'est
pourquoi la teneur en nitrites dans l'eau potable est réglementée (notamment pour la préparation des
biberons) et, indirectement celle des nitrates en raison de leur capacité à se transformer en nitrites.
En milieu acide, comme c'est le cas dans l'estomac, les nitrites, souvent présents dans la charcuterie
comme additifs, forment avec les amines secondaires des nitrosamines toxiques, très
vraisemblablement cancérigènes. La présence de l'ion nitrite, dans une eau destinée à la
consommation humaine, est généralement significative d'une pollution d'origine organique. Les
eaux ayant des teneurs supérieures à 0,1 mg.L-1 (NO2-) sont considérées comme non potables.
Le principe du dosage repose sur la formation d'un complexe coloré par réaction de diazotation
copulation entre l'ion nitrite, la sulfanilamide et le N-naphtyl1éthylène diamine.
En milieu acide, la fonction amine primaire de la sulfanilamide réagit avec l'acide nitreux selon la
réaction de Griess (réaction de diazotation spécifique de l'acide nitreux (Figure II.21):
L’ion Ar- N=N+ stable donne un composé diazoïque en présence d'une amine aromatique selon la
réaction suivante (Figure II.22):
Solution mère
Peser très précisément (à 0,1 mg près) 69 mg de nitrite de sodium. Mettre cette quantité dans une
fiole jaugée de 500 ml. Récupérer dans la fiole jaugée les traces de produit restant sur la coupelle de
plastique avec un peu d'eau distillée et compléter à 500 ml. Boucher la fiole et homogénéiser la
solution (2 mM).
Solution fille
Préparer une solution fille de nitrite de sodium 0,02 mM. Pour cela, diluer la solution mère au 1/100
ème : introduire 10 ml de la solution mère prélevés à l'aide d'une pipette dans une fiole de 1000 ml
et compléter au trait de jauge avec de l'eau distillé.
Réunir les fioles jaugées de 50 ml et préparer, en série, les six solutions suivantes (Tableau II.13):
Numéro de fiole T 1 2 3 4 5
Solution fille étalon à 0,0023g/l (ml) 0 1 5 10 15 20
Eau distillée (ml) 50 49 45 40 35 30
Réactif de Zambelli (ml) 2 2 2 2 2 2
Ammoniaque pure en ml 2 2 2 2 2 2
Correspondance en mg/l de NO2- 0 0,046 0,23 0,46 0,69 0,92
La courbe d'étalonnage CNO2-= (A) (Figure II.23) donne directement la teneur en nitrates
exprimée en mg/l d'eau (Tableau II.14).
Numéro T 1 2 3 4 5 Echan
Concentration (mg/l) 0 0,046 0,23 0,46 0,69 0,92 CX
Les nitrites peuvent être rencontrés dans les eaux, mais généralement à des faibles doses. En ce qui
concerne les eaux destinées à la consommation humaine, une enquête du ministère de la santé
réalisée en France en 1981, à montrer que seulement 1% de la population reçoit une eau dont la
teneur en nitrites est supérieur à 0,1 mg/l.
Une eau qui renferme des nitrites est à considérée comme suspecte. Il est important de signaler que
les eaux en contact avec certains terrains et certaines conduites peuvent contenir des nitrites
indépendamment de toute souillure. On trouve aussi quelques fois des nitrites non liés à une
pollution dans les eaux pauvres en oxygène, leur présence a été signalée dans les eaux de pluie et
dans les eaux provenant de la fonte des neiges, il sont aussi susceptibles de se former sous l'action
de bactéries et des température élevées à partir des chloramines crées au cours de la désinfection par
réaction sur l'ammoniaque. Il a été aussi observé que la teneur en nitrites de l'eau, stockées à des
températures de l'ordre de 40°C pouvait s'élever probablement sous l'influence d'une action
microbienne, leur emploi comme inhibiteur de corrosion dans les stations de traitement des eaux
peut aussi conduire des erreurs d'interprétation, du point de vue de la toxicité qui est très
significative en raison de leur pouvoir oxydant, il faut retenir que les nitrites peuvent avoir une
action méthénoglobinisante (Berné et al, 1991). Comme cela est indiqué à propos des nitrites. Donc
on peut dire que la présence des nitrites peut provoquer l'oxydation du fer que contient
l'hémoglobine, cette dernière se transforme en méthémoglobine et ne peut plus assurer le transport
de l'oxygène vers les organes l'hémoglobine du sang, transformée en méthémoglobine, du fait de
l'oxydation du fer qu'elle contient par les nitrites, ne peut plus assurer le transport de l'oxygène.
En zone urbanisée, les activités des ménages peuvent constituer l'apport principal en phosphate.
Une moyenne sur le territoire européen n'a pas beaucoup de sens car le problème doit être envisagé
à l'échelle de chaque bassin.
L'épuration des eaux ne peut remplacer la prévention « prayon- Rupel » déclare qu'il est inutile
d'interdire les phosphates dans les détergents, car la législation européenne rend obligatoire la
déphosphatation des eaux usées dans l'ensemble des zones sensibles. A ce sujet, il est déplorable
que la Belgique ait pris un tel retard dans l'application de cette directive.
Il existe des solutions techniques qui permettent de réduire le taux de phosphate des effluents
domestiques (traitement tertiaire), mais elle sont rarement appliquées. De toutes façons, la
prévention doit toujours prévaloir, vu le coût des frais curatifs, à charge de la collectivité.
Le phosphate c'est un élément essentiel à la vie aquatique les fortes concentration en phosphate
rencontrées dans l'estuaire indiquent un enrichissement d'origine domestique et agricole provenant
du bassin versant, ainsi que l'existence d'apports directs venant des activités industrielle (Beneden,
1957).
Les phosphates peuvent être d'origine organique ou minérale, le plus souvent, leur teneur dans les
eaux naturelles résulte de leur utilisation en agriculture, de leur emploi comme additifs dans les
détergents et comme agents de traitement des eaux de chaudières. Leur présence dans les eaux de
certains puits, à la compagne, indique la proximité de fumiers, de fosses septiques ou la possibilité
d'infiltration d'eaux de ruissellement agricoles, riches en engrais.
But
Il est nécessaire de filtrer les échantillons d'eau avant les mesures, car ce dosage peut être troublé
par la présence des MES.
Principe
Réactifs
-Réactif sulfomolybdique;
Mode opératoire
Ensuite on mélange chaque fiole et on les porte à l'ébullition pendant 1mn ; on laisse refroidir puis
on effectue les lectures.
On effectue la lecture de l'absorbance à une longueur d'onde λ=608 nm à l'aide d'un spectromètre
(la température est compris entre 20 et 25°C).
Numéro de fioles T 1 2 3 4 5
Solution étalon de P à (1 mg/l) (ml) 1 ppm 0 1 5 10 15 20
Eau distillée ( ml) 20 19 15 10 5 0
Correspondance en ( mg/l) de P 0 0,05 0,25 0,5 0,75 1
Réactif sulfomolybdique en (ml) 4 4 4 4 4 4
Acide ascorbique en (g) 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1
La solution mère des ions PO4-3 à une concentration de 0,5 g/l. Pour avoir une solution fille de 0,01
g/l on dilue 1/50 fois.
50 ml de solution fille à 0,01 g/l correspond à 1ml de solution mère de 0,5 g/l et 49 ml d'eau
distillée.
Après avoir effectuer la lecture au spectromètre (Tableau II.16), on obtient les résultats
suivants (Figure II.24):
Numéro de capsule T 1 2 3 4 5
Absorbance 0 0,019 0,083 0,184 0,262 0,345
Les phosphates font partie des anions facilement fixés par le sol, leur présence dans les eaux
naturelles est liée à la nature des terrains traversés et à la décomposition de la matière organique,
dans les zones phosphatières, souvent associés à des fluorures. Dans le cas du traitement des eaux
brutes, les phosphates peuvent perturber l'efficacité de la coagulation et l'adoucissement.
Dans les eaux de puits, la présence de phosphate peut avoir pour origine une infiltration en
provenance des fosses d'aisance ou de dépôt du fumier. Les eaux de surface ou de nappes peuvent
être contaminées par les rejets industriels et domestiques ou par lessivage des terres cultivées
referment des engrais phosphatés ou traité par certains pesticides. Les phosphates peuvent aussi
provenir des traitements de vaccination des eaux industrielles contre la corrosion et l'entartrage ou
des adjuvants actifs ajoutés aux détergents, ceux-ci participent à la diminution de la dureté de l'eau.
Les phosphates s'échappent en majeure partie (80%) au traitement des stations d'épurations
biologique classique et de ce fait, se retrouvent dans les rejets (Rodier et al, 2009).
Cependant, la diphosphatation biologique par ajout d'une zone anaérobiènne tête d'un système à
boues activées est en cours de développement. Les traitement physico-chimique de caprification
peuvent éliminer de 80 à 85% de phosphate suivant le réactif utilisé et le pH. Donc les apports de
phosphore sont d'origine :
C'est un enrichissement de lacs, de réservoirs, de cours d'eau et de rivages marins en sels minéraux
qui entraîne une prolifération de plantes aquatique (Figure II.25). Eutrophisation vient du grec
eutrophos qui signifie «Bien nourrir». Les écologistes utilisent ce terme pour d'écrire des habitats et
des communautés relativement productives en opposition à des habitats « Oligotrophes »
caractérisés par une déficience en sels minéraux nutritifs indispensables à la croissance des
végétaux.
En 1919, le limatologiste suédois Einar Nnauman décrit vit les lacs oligotrophes comme étant
généralement profonds, situés dans des bassins hydrographiques de roches résistantes, ayant des
eaux transparentes et ne pouvant entretenir qu'une vie animale ou végétale pauvre caractérisée par
la prédominance des poissons salmonidés. Des roselières touffues et des lits de plantes submergées
se développent par fois. On y trouve souvent en abondance des poissons d'eau douce tels que les
perches, les carpes, les brèmes, les gardons et les brochets.
De nombreuses études ont montré que ces caractéristiques étaient principalement déterminées par la
disponibilité biologique en azote et, plus encore, par la disponibilité en phosphore. Les nitrates (sels
d'azote) sont surtout produits par l'activité des bactéries nitriques du sol. Très solubles, les nitrates
sont aisément lessivés par les eaux d'infiltration, s'ils ne sont pas absorbés par les plantes .En
revanche, les phosphates (sel de phosphore) sont peu solubles. Les petites quantités qui s'échappent
avec les eaux d'infiltration se trouvent généralement sous forme de particules. On pensait autre fois
que les lacs gagnaient naturellement en eutrophie avec le temp. Il semble maintenant évident que
les changements récents sont causés par l'augmentation du sel s minéral provenant des sols, à la
suite des activités humaines telles que le déboisement, le labour et fertilisation des terres cultivées.
Ces types d'eutrophisation d'origine humaine porte le nom d'eutrophisation anthropique.
L'apport de phosphore dissous dans les lacs et les cours d'eau a fortement augmenté par les rejets
d'eau. Les détergents à base de polyphosphates contribuent également à cet apport dans une
proportion significative.
Il existe malheureusement de nombreux lacs touchés par l'eutrophisation comme la Suède (lac
Norviken, lac Trummen), l'Europe (lac de Zurich, lac de constance) et les Etats-Unis (lac
Washington). Dans les cas les plus graves, les lacs perdent leur transparence (avec l'augmentation
des algues en suspension) et leur oxygène profond, tandis que leurs eaux viciées acquièrent un goût
et une odeur déplaisants. L'eutrophisation a pour conséquence, outre les problèmes esthétiques, la
dégradation des pêcheries et l'augmentation du coût du traitement de l'eau potable.
La tendance à l'eutrophisation peut être inversée par la réduction de la charge en phosphore. Cette
dernière est réalisée soit en détournant les eaux responsables, soit en effectuant une précision
chimique avec de sels de fer à des endroits critiques tels que les effluents des stations d'épuration.
Parmi les projets réussis, on peut citer ceux du lac d'Annecy et du lac Nantua. Ces lacs peu profond
peuvent recycler le phosphore de manière efficace que les lacs profonds. Des méthodes de
simulation de réseaux trophiques de remplacement (bio manipulation) peuvent être employées pour
traiter les symptômes d'eutrophisation.
Conclusion
L’eau est le principal réactif utilisé donc cette grande usine chimique qu’est la terre. En réalité,
l’eau est un élément de base pour la plupart des industries. Après avoir l’utilisée, la plus grande
partie de cette eau est jetée à l’environnement. Comme elle est toujours chargée en matière
chimique, elle devient une source de pollution grave pour le milieu qui la reçoit. Donc
l’amélioration de la qualité des eaux usées issue de l’industrie présente un enjeu environnemental,
mais aussi économique.
En fait, l’eau est un bien économique car elle peut être vendue, achetée et échangée, mais
malheureusement le développement du secteur de l’eau a marqué toujours des retards enregistrés au
niveau de certaines composantes, notamment l’assainissement liquide et l’épuration des eaux usées.
Ce retard a eu pour conséquence la dégradation de la qualité des ressources aquatiques, et par
conséquent, la pollution de l’environnement qui constitue une menace pour les ressources et surtout
pour la santé humaine. Actuellement, la majorité des populations ne bénéficie pas d’un accès direct
à l’eau potable et à l’assainissement. Donc l’épuration des eaux usées par les méthodes avancées et
l’utilisation des techniques modernes d’analyse chimiques, biologiques et microbiologiques des
eaux afin d’améliorer leurs qualité est un défi à relever aujourd’hui.
Références bibliographiques
- G.V. Beneden. Application d’un dosage colorimétrique de phosphore aux eaux additionnées de
polymétaphosphates. C.B.E.D.E, Bull. trimestriel, I, (35), p 33. 1957.
-F. Berné, J. Cordonnier. Traitement des eaux usées. Editions TECHNIP, Paris, 1991.
- G. Michard, Chimie des eaux naturelles, Principes de géochimie des eaux, Publisud, Janvier
2002 .
- M.O. Mizier. La mesure de turbidité : un paramètre essentiel pour les eaux potables comme pour
les eaux usées, L’Eau l’industrie les nuisances, 284, 2005.
-J. Pétard. Les méthodes d’analyse, Tome 2, Analyse d’eau, ORSTOM, Nouméa, Novembre 1993.
-F. Rejsek. Analyse des eaux : Aspects réglementaires et techniques. Centre régional de
documentation pédagogique d’Aquitaine (CRDP). Bordeaux. 358 p, 2002.
-J. Rodier. L’analyse de l’eau : eau naturelle ; eau résiduelle ; eau de mer ; 8ème Edition.Dunod.
1384p, 2005.
-J. Rodier, B. Legube. L'analyse de l'eau , Contrôle et interprétation – 10 ème édition, entièrement
mise à jour. DUNOD, Paris ,2016.
-J. Rodier, B. Legube, N. Merlet. L’analyse de l’eau. 9ème édition, entièrement mise à jour.
DUNOD, Paris ,2009.
ème
- L. Sigg, P. Behra et W. Stumm. Chimie des milieux aquatiques, 3 édition, DUNOD, Paris,
2000.
-M. Tardat-Henry, J. P. Beaudry, Chimie des eaux, 2 ème editions, Le Griffon d’argile, 1992.
-L. Zella, D. Smadhi. L’eau :etat des lieux des potentialites et des prelevements. Larhyss Journal,
ISSN 1112-3680, (08) 69-80, 2010.