Chapitre 01
Chapitre 01
Chapitre 01
I-1 - Introduction:
Rhourde El Baguel est un des plus grands et importants gisements pétroliers du Sahara
algérien, et un des projets de la compagnie BP en Algérie, portant sur l’exploitation des réserves
du pétrole brut par des techniques de récupérations assistées.
Deux significations proposées pour cette appellation. Pour certains Rhourde El Baguel
signifie, grande dune, qui explique que la grande dune est à l’entrée du champ et quelle sert de
repère. Pour d’autre, Rhourde signifie une grande dune, El Baguel serait le nom d’un arbuste
présent dans la région.
Ce gisement est situé à 1000 kilomètres au sud-est d’Alger et à environ 80 kilomètres au sud-
est de Hassi Messaoud qui est le plus grand gisement du pays. L’objectif du projet de REB est
de doubler le niveau des réserves de pétrole recouvrables pour ce gisement au cours des 25
prochaines années et de Rehausser la capacité journalière de traitement à 28 millions m 3 de gaz
et de 125000 bbls (barils) de pétrole brut. (Figure 1-1)
Coordonnées géométriques :
X = 60 54/ 00// à 70 01/ 00// (longitude Est).
Y = 310 20/ 00// à 310 28/ 00// (latitude Nord).
Altitude moyenne de champ par rapport au niveau de la mer, 150 m
Superficie : 164.05 km2.
b) Structure :
Structurellement le champ de Rhourde El Baguel est un anticlinal dissymétrique faillé
(d’environ 10 Km sur 5 Km), orienté NNE-SSW, avec une fermeture d'environ 770m.
La structure est limitée sur ses flancs Ouest et Sud-Est par de grands accidents qui font partie du
système régional de la dorsale d’Amguid-El biod-hassi messaoud. Le rejet de ces grandes failles
majeures est d’environ 1000m, attribuant à la structure un caractère de horst-anticlinal. De la
côte intérieure de la structure, plusieurs failles de rejets plus petits affectent les formations
cambriennes (réservoir), la figure (1-2) est une isobathe au toit du cambrien (Ri).
Le gisement de Rhourde El Baguel fait partie d’un groupe important de structures pétrolières du
Bassin triasique Saharien.
L’histoire de ce bassin peut être regroupée en deux grandes périodes.
La période anté-discordance hercynienne et la période post- discordance hercynienne.
La période paléozoïque est marquée par plusieurs phase de déformation dont les plus actives
seraient la phase calédonienne et la phase hercynienne (Beuf et al 1971, Massa et al, 1972).
Les phases les plus précoces pourront être à l’origine d’une fracturation du réservoir de Rhourde
El Baguel, la phase hercynienne correspondant essentiellement à un serrage NO-SE, est
responsable d’une importante structuration suivie d’une érosion portant localement le Cambro-
ordovicien à l’affleurement.
La période méso-cénozoïque comprend-elle aussi plusieurs grands cycles (A.Boudjema 1987)
- Une période distension marquée surtout par une distinction NO-SE.
- Une période de compression très localisée dans le temps (Barrémien Aptien).
- Une période compression du tertiaire, surtout marquée dans le bassin par des serrages
NO-SE à l’éocène et au Miocène.
c) Stratigraphie :
Dans la province triasique, la couverture sédimentaire est formée principalement par les
terrains mésozoïques qui atteignent des épaisseurs de 3000m, et paléozoïques, qui est érodé par
la discordance hercynienne, par endroits jusqu’au cambrien (H.Messaoud), peut atteindre des
épaisseurs de 2500m. Le cénozoïque, représenté uniquement par le mio-pliocène et l’éocène qui
ne dépasse pas 300m d'épaisseur.
1- Precambirien :
Socle : Roches métamorphiques très minéralisées dures, vert-sombre.
Infracambrien : Grès grossiers hétérogènes à gros fragments anguleux de quartz, nombreuses
inclusions minérales molles, blanches.
2- Paléozoïque :
Cambrien : Il est surtout composé de grès fins à grossiers, parfois microphotographiques.
Ordovicien : Constitué d'alternances de formations gréseuses et argileuses.
3- Mesozoique :
i. Trias : Transgressif et discordant sur les termes du paléozoïque, le trias est représenté par
des sédiments continentaux, (grès, argiles) entrecoupés de coulées d’andésite et de
Sédiments lagunaires (sel, anhydrite). On retrouve les couches suivantes de bas en haut.
Roches éruptives : Andésite gris-sombre avec mouchetures claires de calcite
alternances d’argile rouge métamorphique et de dolomie.
Argileux inférieur : Argiles brun-rouge, indurées, grès fins et d'anhydrite.
Argileux supérieur : Argiles plastiques admettant quelques intercalations de sel et
d’anhydrite.
Salifère “S3”: Sel massif avec rares intercalations d’anhydrite.
Salifère “S2”: Sel massif avec intercalations plus fréquentes d’anhydrite et d’argile.
Salifère “S1”: Alternances de sel, d’anhydrite et d’argile.
ii. Jurassique :
Lias : Il débute par un banc de dolomie caractéristique appelé Horizon “B”, qui contient de
l’eau chloruro-calcique sous pression, il est constitué d'alternances d’anhydrite, de sel, de
dolomie et d’argile salifère.
Dogger :
1) Lagunaire : Constitué essentiellement d’anhydrite avec rares intercalations d'argile et
de dolomie.
2) Argileux: Argiles compactes, lustrées, finement siliceuses avec intercalations de
dolomie.
Malme: Alternance d’argiles compactes, bariolées silto-gréseuse, de dolomie, argileux gris-
verdâtre ou beige, d’anhydrite blanche pulvérulente et de grès argileux chloriteux.
iii. Crétacé :
Néocomien : Argiles plastiques et sableuses, localement gypseuses ou Anhydritique, avec
quelques intercalations de silt et de grès fins blancs légèrement chloriteux.
Barremien : Erodé dans la majorité des puits sauf dans quelques puits de la périphérie, il est
constitué de sables argileux fins à très fins ferrugineux.
Aptien : Dolomie cristalline beige (souvent érodé)
Albien : Grès argileux fins à moyens passant localement à des siltstone et argiles sableuses.
Cénomanien : Alternance d’anhydrite, d’argile carbonatée plastique et de dolomie gréseuse
beige.
Turonien : Calcaire saccharoïde beige clair.
Sénonien :
1) Salifère : Présent uniquement dans les cinq puits périphériques (RB 2, 4, 11, 15,18) ; Il
est constitué de sel massif blanc, intercalé ou associé avec des argiles plastiques
salifères et anhydrite crypto-cristalline.
2) Lagunaire : Anhydrite compacte avec quelques intercalations de dolomie gréseuse, de
calcaire dolomitique et argile gris plastique.
3) Sénonien carbonaté : dolomie beige à blanc laiteux massive et faible gréseuse
saccharoïde intercalation d’argile dolomitique gris foncé.
iv. Tertiaire :
Eocène: Dolomie beige à blanc-laiteux massive et friable avec quelques intercalations d’argile
dolomitique.
Mio-Pliocène: Sable ocre, moyen à grossier, calcaire finement gréseux, argile ocre- jaune,
sables aquifères hétérogènes fins à très fins.
d) Etude de réservoir :
1- Introduction :
Le réservoir producteur du gisement est un gré d’âge cambrien à une Profondeur moyenne
de 2845m par rapport au niveau de la mer.
Il est subdivise en six (6) zones (Ri-1 et Ri-2 (Ri), Ra et Raa (RA), R2 et R3) leurs caractéristiques
sont reportées sur le tableau qui suit (Tableau 1-1).
Toutefois, une nouvelle zonation du réservoir a été introduite, par la suite, basée sur une
description sédimentologie de carottes puits RB1 appellée Jordan’s zonation.
La figure 1-3 : suivante illustre l’analogie entre l’ancien et la nouvelle zonation.
2- Description lithologique :
A) - R3 : zone 1A (ep : 320m), grés quartzeux à gros grains peut triés, le diamètre des grain le
plus représenté est de 300-400µ (micron). Le ciment est composé d’illite de silice secondaire et
de carbonate.
Le passage de la zone R3 à la zone R2 est observé principalement grâce à la diminution de
l’illite et l’augmentation respective de la teneur en silice secondaire dans le ciment.
B) - R2 : Zone 1B (ep : 90 m), représentée également par des grés grossiers quartzeux peu triés.
Le diamètre moyen des grains et de 350-400µ, le maximum est de 1500-2000µ. Les plus gros
grains sont peu arrondis. Le ciment est composé d’illite, de silice postérieure et de carbonate.
Le passage à la zone Ra est marqué par la diminution de la teneur en argile et l’augmentation
de la teneur en silice secondaire dans le ciment.
C) - Ra et Raa ( 5B,5A,4,3,2 ) ; (ep :70 et 50m ) , elles sont formées de gros grains de quartz
peu triés, différents de ceux des zones R 2 et R3 par une certaine diminution du diamètre
maximum des grains ; les grés sont moins argileux, le ciment ne contient pas de carbonate mais
il y’a apparition de la Kaolinite .
Le passage des zones Ra et Raa aux zones Ri-1 et Ri-2 est caractérisés par une variation de la
composition granulométrique de la roche plutôt que du ciment.
D) - Ri-1 et Ri-2 (6B, 6A) : (ep = 20 et 30 m), formées de grés isométriques quartzeux moins
gros que ceux des zones sous- adjacentes. Le diamètre moyen des grés est de 200-300µ. Malgré
un bon triage de ces grés, on observe dans la zone Ri-1la présence de grains de Quartz de
diamètre 60 à 80µ, tant en état diffus qu’en forme d’intercalations d’épaisseur 1mm. Dans le
ciment il y’a de la silice postérieur et également de l’illite et de kaolinite. (Voir tableau 1-1)
3- Granulométrie :
L’analyse pétro-physique des grées prélevés sur carotte indique une remarquable régularité
dans la zonation du réservoir tant du point de vue épaisseur que pétrographique, cette zonation
correspond à des variations verticales des propriétés.
On constate une maturation des sédiments qui se traduit par une transformation progressive de
la série, de la base vers le sommet.
En effet, on observe :
- une granulométrie qui va en s’affinant.
- un classement qui s’améliore.
- des grains qui perdent leur angulosité.
- une teneur en argile qui diminue de 25% dans le R3 à 3% dans Ri.
- Les meilleures propriétés d’écoulement appartiennent aux échantillons des carottes de la zone
Ra, qui présentent aussi la liaison la plus étroite entre la perméabilité horizontale et la
perméabilité verticale.
- Les roches réservoirs sont devisées en deux zones Ri-2 (6A) et Ra (5B, 5A et zone 4) qui
présentent les meilleures propriétés d’écoulement et une vaste gamme de valeurs pour la
perméabilité (10-30 md).
- Les roches réservoir des zones R2 et R3 sont caractérisées par une absence de liaison entre les
perméabilités verticales et horizontales, une petite gamme de perméabilité (0.1-0.5 md), et une
plus grande hétérogénéité pour la porosité. Les roches des zones Ri-1(6B) et Raa (zone 3 et
zone 2) sont intermédiaires entre ces deux groupes (0.5-2md).
- Les porosités des roches réservoirs présentent une hétérogénéité zonale. Ainsi dans la partie
Nord-Est du gisement, les sédiments se caractérisent par des faibles valeurs de perméabilité
tandis que dans la partie centrale et Sud-Ouest du gisement les propriétés des roches
s’améliorent. On observe également de très bonnes propriétés des roches réservoirs dans la
région du puits RB-12 et RB-13.
Dans ces conditions, et vu le nombre d’accidents rencontrés dans le gisement de R.E.B, il n’est
pas surprenant que le réservoir soit fracturé à peu prés dans tout le gisement.
Aujourd’hui le gisement de REB comptabilise un totale de 99 puits qui sont répartis comme
suit :
- 43 puits producteurs d’huile,
- 07 puits producteurs d’huile fermé,
- 12 puits producteurs d’huile abandonnés temporairement,
- 02 puits producteurs d’huile abandonnés définitivement,
- 09 puits injecteurs de gaz,
- 06 puits injecteurs de gaz fermé,
- 02 puits injecteurs d’eau abandonnés,
- 09 puits producteurs d’eau,
- 08 puits producteur d’eau abandonnés temporairement.
2- Exploitation du champ :
a) Déplétion naturelle :
Le gisement de Rhourde El Baguel a été exploité en déplétion naturelle par une pression initiale
de 403 bars à partir de 1962 et atteint un débit maximum en février 1968 par 94 000 bbls/j en
service de 37 puits. Cette pression initiale a diminué progressivement pour atteindre 1700 psi
en 1976. (Voir figure1-7)
b) L’injection d’eau :
Après la chute de la pression du réservoir, entraînant une diminution considérable du débit,
un projet d’injection d’eau a été initié en mars 1976, notamment sur les puits RB17, RB31 et
RB11 pour provoquer une surpression ou une compression à l’intérieur du gisement afin de
créer une déplétion artificielle ou un maintien de la pression actuelle de réservoir. Cette
injection a été arrêtée en juillet 1991 à la suite de percées obtenues sur les puits producteurs
avoisinant les puits injecteurs d’eau.
c) Gaz lift:
Un autre procédé a été mis après l’arrêt de l’injection d’eau en 1991 pour le même but,
c’est l’injection du gaz lift. Ce procédé consiste à injecté du gaz sec et comprimé à travers
l’espace annulaire (casing– tubing) jusqu’au fond du tubing provoquant l’allégement par
émulsion de colonne d’huile, et le gaz permettra au mélange huile –gaz de remonter en surface.
d- Tête de puits :
C’est une moyenne d’accrochage du tubing en surface avec l’empilage nécessaire des vannes
compte tenue des impératifs de sécurité d’écoulement.
Les têtes des puits sont fabriquées pour assurer les fonctions suivantes :
Sécurité contre l’éruption.
Contrôle de débit (production, injection)
Opération d’intervention sur puits (WL, Coiled tubing, Snubing…)
L’injection continue ou périodique des fluides quelconques.
1) Bride d’essai : c’est une bride spéciale placée entre la tête de tubage et celle de la colonne
de production (tubing), cette bride permet d’assurer une étanchéité parfaite entre les espaces
annulaires respectifs ; tubing –casing 7 // et casing 7// -casing 95/8.