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ISO9001 v2015 :
Vecteur de performance
Dédicaces
Youssef Khaled
Remerciements
Résumé
Le travail synthétisé sur ce Mémoire d’Intelligence Méthodique a été élaboré au sein d’une
entreprise en vue de migration vers la nouvelle édition de la norme ISO9001 et vise à lui
permettre d’être conforme aux nouvelles exigences.
Il expose une étude complète se basant sur une méthodologie en quatre étapes. La première
consiste à l'analyse de l’état du Système Qualité existant suivie d'identification des axes
d'amélioration puis vient une phase d'élaboration de plans d'action et pour finir avec leur mise
en œuvre de ces améliorations visant à le rendre adéquat à la nouvelle version de la norme.
Abstract
The work synthesized on this Methodological Intelligence Memory has been developed within
a company to migrate to the new version of the ISO9001 standard and aims to enable it to
comply with the new requirements.
Sigles
Glossaire
Top Management : Ce sont les cadres dirigeants, les décisionnaires, garants avant tout de la
performance économique (et souvent financière) et arbitres entre les intérêts des différentes
parties prenantes qu’il leur revient de convaincre à coopérer. [1]
Qualité perçue : La qualité perçue désigne le niveau de qualité d’un produit ou service tel qu’il
est perçu par le consommateur de manière plus ou moins subjective. [2]
Introduction :
En vue d’améliorer leur compétitivité, la plupart des entreprises font des efforts sans cesse afin
de gagner la confiance de son entourage.
Conscientes des enjeux qui en découlent, ces dernières cherchent à faire évoluer leur système
de management de qualité.
C’est dans cette optique que s’inscrit ce projet de fin d’étude. Il est conduit de façon à faire
renaître un système de management de la qualité déjà certifié ISO9001v2008 et le raccommoder
de façon à adhérer à la v2015 de la norme et réussir la transition dans une démarche
méthodologique comportant une phase d’étude de l’existant, d’élaboration de plans d’action et
de réalisation des actions planifiées.
1.1) Contexte :
Les normes ISO 9001 est incontestablement le référentiel normatif le plus déployé et le plus
reconnu mondialement. En effet, ce dernier représente à lui seul plus de 1 100 000 certificats
dans le monde.
La norme ISO a évolué pour répondre à la demande de l’ensemble de ces acteurs. Elle a été
publiée en septembre 2015. Les objectifs principaux de la norme 9001 sont restés intactes : «
démontrer l’aptitude d’un organisme à fournir régulièrement un produit conforme aux
exigences des clients et aux exigences légales et réglementaires applicables et accroître la
satisfaction des clients ». Afin d’offrir l’opportunité d’intégrer les démarches qualité et
environnementale au plus grand nombre d’organisations possible, l’ISO 9001 a été rééditer pour
donner une architecture standard qui se base principalement sur 3 concepts fondamentaux que
sont l’approche processus, l’amélioration continue et les risques. [3]
L’organisme d’accueil est une filiale d’un géant dans le domaine de la gestion de l’eau et des
déchets. Sa principale mission est de fournir un pôle d’expertise et de mise en œuvre de
solutions dans le domaine des systèmes d’informations industriels. Il est fort d’environ 200
collaborateurs.
Evoluant dans le secteur de gestion de l’eau et des déchets, qui est en forte reconstruction et les
statistiques le montrent. En effet, selon les chiffres de l’institut national de la statistique et des
études économiques (Tableau 1), les établissements de production et distribution d’eau,
assainissement, gestion des déchets, dépollution représentent le tiers des établissements
agissant dans le domaine de production d’énergie en France métropolitaine.
Etablissements
Production et distribution Production et distribution
Région Industries
Ensemble d’électricité, gaz, vapeur, d’eau, assainissement, gestion
extractives (%)
air conditionné (%) des déchets, dépollution (%)
Auvergne et Rhône-
8 581 5,5 61,3 33,2
Alpes
Bourgogne et Franche-
2 968 8,1 47.3 44.5
Comté
aquatiques ainsi que le besoin permanent d’optimisation des capitaux. Ce qui impose une
refondation nécessaire du modèle économique du Groupe. [6]
De plus ce secteur est influé par ce monde de plus en plus instrumenté, connecté et intelligent,
où les solutions intelligentes arrivent progressivement à maturité qui vient comme résultat de :
Finalement, et dans une optique Groupe, l’organisme d’accueil est sous la pression de ce dernier
qui se manifeste par sa forte attente et aspiration autour des solutions intelligentes. Car d’abord,
il cherche à développer des offres de services à l’international, mais encore à protéger son
savoir-faire. [6]
Dès 2008, l’entreprise, à travers sa direction, a été convaincue de la nécessité de mettre en place
un SMQ pour accompagner les collaborateurs dans leurs missions. Certifiée ISO9001 v2008 en
2009, cette dernière complète en 2017 son troisième cycle trisannuel de certification.
Mi-2017, l’audit de suivi de la certification réalisé par Bureau Veritas se fera sous la forme d’un
audit de transition, permettant de préparer dans le cycle suivant l’évolution du système en
conformité avec la norme ISO9001 v2015. C’est dans cette logique que ce travail a été réalisé.
1.2) Enjeux :
Afin de bien mener ce projet, un inventaire des forces et des faiblesses relatives au projet a été
réalisé. C’est cet inventaire qui va permettre de mettre au clair les éventuelles menaces à prendre
en considération, et aussi les opportunités qui peuvent être saisies. Les différentes données
retenues figurent dans la matrice SWOT suivante :
FORCES FAIBLESSES
Le Système de Management au sein de l’entreprise a été créé en 2008 et a évolué au fil des
années pour couvrir toutes les activités autour de ses différents processus métiers.
La gestion du SMQ est assurée par une équipe pluridisciplinaire en interne sous la responsabilité
du directeur qualité et un support méthodologique est fourni par un consultant externe.
Emetteurs : Entreprise
Qui ?
Récepteurs : Entreprise, Partie prenantes.
L’objectif premier de ce projet étant d’assurer la pérennité du SMQ et son adéquation avec la
norme visée, pour cela ces différents thèmes seront traités :
2.1.1) Présentation :
Choisir la méthode IREM pour atteindre l’objectif premier de cette étude, à savoir assurer la
pérennité du SMQ et son adéquation avec la norme visée, revient à opter pour les avantages
suivants :
Faire un état des lieux objectif de l’état actuel du SMQ par le biais d’un outil
d’autodiagnostic et des entretiens avec les personnes concernées va permettre d’avoir une
vision globale et stratégique de la réalité des choses et va faciliter ultérieurement à la prise
de décision.
Approfondir l’analyse et détecter les causes racines des lacunes et non conformités du SMQ
permet de déterminer des solutions radicales, et donc, éviter que les anomalies remontées
ne se reproduisent de nouveau.
La planification bien réfléchie et anticipée des actions à mener est un atout pour limiter tout
risque d’échecs ou de retards.
Non exhaustivité de la démarche vis-à-vis les outils qualité du fait qu’elle laisse toutes les
portes ouvertes aux outils connus et elle ne force pas l’utilisation d’un outil spécifique.
Premier pas dans notre démarche est de faire l’état des lieux, et pour ce faire, un outil
d’autodiagnostic basé sur la norme ISO 9001:2015 a été utilisé. Cet outil a été développé par
un groupe de travail en Master Qualité et Performance dans les Organisations de l’Université de
Technologie de Compiègne [7]. Ce dernier remonte les exigences de la norme d’une manière plus
claire et les présente en critères élémentaires et simples à traiter lors du diagnostic du SMQ.
Suite au diagnostic effectué avec les personnes concernées, les résultats suivants ont été
obtenus :
Ensuite, et pour renforcer cette analyse, des entretiens ont été réalisés avec les différents pilotes
de processus. Suite à ces entretiens, les constats suivants ont été remontés:
Après presque une décennie de mise en œuvre, le SMQ a très classiquement perdu de son
attrait aussi bien auprès des managers que des collaborateurs. Il n’est plus suffisamment
perçu comme un réel outil de performance.
Le Système de Management demande des efforts de plus en plus grands pour le maintenir,
ce qui nécessite de revoir à la fois son mode de pilotage et son intégration dans le business
pour lui donner une capacité à être autosuffisant.
La construction « couche après couche » du Système de Management existant a entrainé
petit à petit un éloignement entre les objectifs business et les impératifs et contraintes du
système.
Ces constats parmi d’autres ont permis de dresser un diagramme d’affinités (Annexe1) qui a
débouché sur 3 axes majeurs de travail suivants (figure7).
Les actions à mener sont répertoriées dans les trois catégories déjà identifiées précédemment.
Appropriation du SMQ :
Système autosuffisant :
La mise en place d’une démarche visant à restructurer les processus et alléger leur
historique superflu,
La révision des objectifs du système en accord avec les objectifs de l’entreprise,
La réinterprétation des impératifs et des contraintes du SMQ de façon à rendre ce
dernier compatible à la fois avec le business de l’entreprise et avec les normes qualité
au travers des audits.
L’application de l’approche par les risques et opportunités
La promotion du capital humain à travers la gestion des compétences mais aussi la
maîtrise des connaissances.
3- Résultats et perspectives :
3.1) Résultats :
Dans cette logique, un outil d’analyse des risques a été conçu pour répondre à ce point. Inspiré
de la méthode AMDEC, il permet d’énumérer les risques identifiés, de leurs attribuer, selon
leur gravité et leur occurrence, une criticité définie selon l’échelle qui suit.
Fréquence Gravité
Insignifiante:
1 Occasionnelle:
Pas de conséquences significatives
Moins d’une fois par an
/ blessures superficielles
Sensible:
2 Intermittente:
Faibles pertes financières
Moins de 10 fois par an
/ accident corporel localisé
Importante:
3 Fréquente:
Lourdes pertes financières
10 fois ou plus par an
/ accident corporel important
Très importante:
4 Permanente:
suspension et/ou amende
Plus de 20 fois par an
/ accident mortel, amputation
Tableau 4 Critères d’évaluation de la fréquence et de la gravité du risque [Source: auteur]
Puis, il donne la main à l’utilisateur pour mettre en place des actions, faire le suivi de leur
réalisation et de mesurer leur efficacité.
L’approche processus est une autre exigence demandée par les éditions précédentes mais aussi
par la v2015.
Renforcement du Leadership :
Mais encore, qui dit leadership dit pilotage. Et afin de renforcer le leadership un outil de suivi
et de pilotage a été créé et porte le nom de « BOOK KPI ». Il s’agit d’un fichier Excel® pré-
formaté portant des macros et des formules et qui, à partir de différents compte rendus et divers
fichiers des pilotes de processus, extrait les résultats et analyses du mois en cours et permet par
conséquent d’avoir un reporting sur les activités de tous les constituants de la structure qualité.
Ce qui est pratique avec le « BOOK KPI », c’est qu’il combine à la fois les indicateurs
financiers, les indicateurs métier, les indicateurs support et les indicateurs clients/marché. Ce
qui fait de lui un moyen pour :
Communication interne :
Présenter lors des cafés mensuels des flashs sur différents thèmes de la qualité
(cartographie des processus etc…)
Inclure le manuel Qualité dans le circuit d’intégration du nouvel arrivant.
Communication externe :
Cet élément est formalisé par le moyen d’atelier multi-acteur où les différents thèmes qualité
vont être l’élément moteur de l’atelier.
Les ateliers qui ont été animé lors de ce projet de fin d’études sont des workshops de revue de
processus et de mise à niveau de la cartographie.
Pour la gestion des compétences, des matrices de compétences ont été élaborées en se basant
sur les compétences requises pour occuper chaque poste. L’étape qui suit est l’identification
des compétences du personnel présent à l’entreprise et ensuite agir de façon à combler l’écart
entre les compétences requises et les compétences disponibles.
3.2) Perspectives :
La maîtrise des connaissances est une nouvelle exigence apportée par la dernière version de la
norme. La résolution de cette exigence reste en dehors du périmètre de ce projet mais reste un
projet à part qui sera étudiée ultérieurement.
Autre exigence qui n’a pas été incluse dans ce projet est la gestion des activités externalisées.
Ce point vise à rendre l’organisme plus performant dans la gestion de ses approvisionnements
et de ses prestataires et à agir et réagir envers les prestataires comme si ils étaient des
collaborateurs internes à l’organisme. Pour répondre à ce point, il est requis d’identifier les
compétences exigées en interne et les reporter sur les sous-traitants par fonction type, puis les
mettre en place un suivi avec un contrôle de l’activité identique en interne et vis-à-vis des sous-
traitants.
Cet aspect est le garant de la survie et de la continuité du projet. En effet, et pour éviter que la
démarche entreprise vire des objectifs tracés, il faut veiller à son murissement.
Ainsi, il est suggéré de prouver continuellement que le SMQ est utile, utilisable et utilisé et ceci
peut se concrétiser en assurant les points suivants :
Une cartographie des processus vivante qui reflète parfaitement la structure de l’entreprise
et qui est revisitée et mise à jour au besoin.
Une implication et une volonté du personnel à intégrer la démarche qualité et à la faire
évoluer.
Un Top Management qui s’approprie le rôle de moteur de cette démarche et qui n’épargne
aucun effort à son déploiement, son maintien et son amélioration en continue.
Après la concertation des améliorations mises en œuvre et des efforts sollicités et escomptés
par le top management, l’équipe qualité et l’ensemble du personnel, un état cible peut être défini
moyennant une évaluation par l’outil d’autodiagnostic qui aboutira à la configuration suivante.
En prenant du recul et en adoptant une vision globale, il est indéniable que ce travail a fait surgir
plusieurs compétences qui ont été mise à épreuve.
La figure (figure 11) qui suit schématise l’évolution de ces compétences durant la période
de stage. Il est clair qu’un grand cap a été franchi. En revanche, certaines compétences
peinent à évoluer alors que d’autres nécessitent d’être encore plus sollicitées afin de pouvoir
réjouir de tous leurs potentiels. Cela peut se concrétiser par le biais :
Conclusion :
Ce projet de fin d’étude a été consacré à la migration d’un système de management de la qualité,
certifié précédemment ISO9001 v2008, vers la nouvelle version de la norme à savoir ISO9001
v2015.
Tout au long du projet, plusieurs phases ont été abordées. D’abord, une phase initiale qui
consiste à l’étude de l’existant, suivie d’une phase d’élaboration d’actions d’amélioration.
Ensuite vient la phase de mise en œuvre et de mesure de la pertinence des actions déployées.
Les trois axes de performance ont été traités soit l’efficacité, l’efficience et la qualité perçue.
L’efficience : elle se traduit par le caractère autonome du SMQ qui est approprié par le
personnel et ne nécessite pas d’effort supplémentaire pour le faire « vivre ».
Par ailleurs, il est à souligner que ce travail a été un enrichissement tant sur le plan professionnel
que le plan humain. En effet, il a été une opportunité d’appliquer les connaissances acquises
tout au long des études. Il a été également bénéfique par ses apports en matière de
communication et d’intégration dans l’environnement professionnel. Ce qui permettra dans le
futur d’apprendre à se confronter aux différents problèmes pratiques pour aboutir à la finalité
voulue.
Références Bibliographiques
[1] M. Pierson, F. Duvergé, « L'art du management - Manager au quotidien - En finir avec les
idées reçues ! », Février 2014. [En ligne]. Partie I - Disponible sur :
https://www.boutique.afnor.org/extraits/FA092756.pdf [Consulté le: 17-Mai-2017]
[3] « Guide de transition | L’essentiel de la version 2015 » juin 2015. [En ligne]. Disponible
sur: http://www.afnor.org/wp-content/uploads/2016/12/Guide-Transition-TPE-ISO-9001-
V2015.pdf [Consulté le: 25-Juin-2017]
[4] « Ycos Consulting | Évolutions ISO version 2015 ». [En ligne]. Disponible sur :
http://www.ycsos-certification.fr/la-certification/l-evolution-des-referentiels . [Consulté le 07-
Avril-2017]
[5] Établissements et postes salariés des activités relatives aux industries extractives, à l'énergie,
à l'eau, gestion des déchets ou dépollution au 31 décembre 2014 [En ligne]. Disponible sur :
https://www.insee.fr/fr/statistiques/2012771 . [Consulté le: 10-Mars-2017]
[7] Z.Barry, Z.Bensaid, I.Boukhris, S.Hamrit, F.Mnif et L.Soto, « Aide au déploiement et outil
d’autodiagnostic de la norme ISO 9001:2015 », Université de Technologie de Compiègne,
Master Qualité et Performance dans les Organisations (QPO), Mémoire d’Intelligence
Méthodologique du projet d’intégration, http://www.utc.fr/master-qualité, puis « travaux » «
Qualité Management » réf n°338, janv.2016.
Annexes
Annexe 1
Annexe 2
Annexe 3