Égyptologie - Hiéroglyphes
Égyptologie - Hiéroglyphes
Égyptologie - Hiéroglyphes
Naissance du Hiéroglyphe
s’explique par le développement des leurs nombreux dieux. Le
pratiques religieuses et des rites hiéroglyphe ne réapparaîtra que
Alors qu’on pensait la première religieux. C’est donc dans les plus tard, quand en XVIe, le Pape,
utilisation de l’écriture pyramides et les tombeaux que le intrigué par un roman d’amour écrit
hiéroglyphique née avec l’apparition hiéroglyphe prend toute sa par un auteur anonyme - dont les
de l’état égyptien en l’an 3000 av dimension. Les textes funéraires soupçons concernant l’identité
J.C., et donc du pharaon, elle est en qu’ils composent - mêlant prières, penchent fortement pour Francesco
fait ultérieure à la civilisation conseils pratiques et formules Colonna - décida s’installer des
égyptienne pharaonique. De deux magiques - assurent aux morts une obélisques égyptiens à chaque coin
siècle plus précisément puisque l’on survie éternelle. de rue de Rome.
découvrit sur les restes d’un
dignitaires, des signes gravés sur la
“ Graver un nom, pour les egyptiens
surface des os, qui faisaient en fait Décryptage du Hiéroglyphe
office d’étiquettes. c’est en fixer l’essence et la réalité Si les hébreux sont le peuple du livre,
pour l’éternité ” les égyptiens eux, sont le peuple de
l’écriture.
Les hiéroglyphes ne sont cependant
réservés qu’aux monuments
religieux et textes sacrés car leur
maniement est trop compliqué pour
un usage quotidien. Deux autres
écritures simplifiées sont donc
inventées, d’abord le hiératique puis
ensuite de démotique qui se lisent de
gauche à droite.
Pour décrypter les hiéroglyphes, on
utilisa d’abord la pierre de rosette
Du grec “iérogluphikos” (iéros: qui fut découverte en 1798 par des
sacré, divin; gluphô: tailler, sculpter,
soldats de Napoléons lorsqu’ils
graver) le hiéroglyphe est une
furent ordonné d’abattre le mur d’un
écriture figurative. Les caractères qui
fort qu’ils occupaient dans la ville de
la composent se distinguent
Rosette. La pierre comportait trois
essentiellement en trois catégories :
types d’inscription, relatant
➔ les idéogrammes qui vraisemblablement le même texte.
représentent un objet ou Une en grecque, une en démotique et
une action; une en hiéroglyphes.
➔ les phonogrammes qui
correspondent à un son;
Trois problèmes s’opposèrent à
➔ les déterminatifs, des signes
“muets” qui indique le l’utilisation de la pierre :
champ lexical employé. ➔ une majeur partie du texte
Le hiéroglyphe fut utilisé jusqu’au en hiéroglyphe avait
Bien qu’elle soit utile aux nécessitées IVe siècle après J.C. avant de disparu et le reste du texte
d’un etat en formation, l’écriture disparaître seulement une génération était gravement détériorée;
égyptienne comportait aussi plus tard. L’écriture hiéroglyphique ➔ les deux textes à déchiffrer
cependant une certaine fonction fut en fait interdite par l’Eglise étaient écrits en égyptien,
magique dénotée dans la précision Catholique - notamment avec la une langue qui n’avait pas
de l’incision et de la peinture du trait fermeture des lieux de cultes par été parlé depuis des siècles
comme le montre les parois de la l’empereur - afin que le egyptiens se et les anglais ne savaient
pyramide d’Ounas. Ce progrès détachent de leur passé païens et de
pas comment prononcer ainsi qu’Alexandre le Grand.
ces mots; Cependant ces noms étaient eux
➔ les spécialistes étaient aussi étrangers.
convaincus que les
hiéroglyphes étaient des Le site du temple d’Abou Simbel fut
sémagrammes, c’est à dire très intéressant pour résoudre le
des symboles représentant mystère des hiéroglyphes puisque
une idée complète. qu’aux seins de ses murs avaient été
gravés des cartouches mais cette
La pierre ne servit cependant qu’à fois avec des noms égyptiens.
découvrir que l’écriture égyptienne Seulement hiéroglyphes dans cette
n’était pas seulement - cartouche étaient connus et à partir
contrairement aux premières d’une petite observation et de ses
hypothèses - idéographique mais connaissances de l’Egypte,
aussi phonétique, rendu évident par Champollion déduisit le nom inscrit,
la comparaison du nombre de soit Ramses.
hiéroglyphes au mots grecs. Grâce
au texte grec, Thomas Young, Le doute n’est plus permis. Il sait
scientifique et égyptologue savait lire les hiéroglyphes et à su deviner
que le texte concernait Ptolémée. Il la nature même du langage égyptien
déduisit donc que les cartouches en l'expliquant ainsi : « C’est un
faisait appel à une importance système extrêmement complexe, une
particulière, celle d’un pharaon et écriture à la fois figurative,
donc, de ptolémée. Il adopta alors symbolique et p honétique dans un
une démarche révolutionnaire, et au même texte, une même phrase, je
lieu de partir de l’hypothèse dirais presque un même mot. »
idéographique, s’intéressa aux
signes gravés à l'intérieure de cette
cartouche comme à des sons épelant
le nom du pharaon.
C’est ici que se termine donc le rôle
de la pierre de Rosette puisque
Young s'entêtait à croire que ces
transcriptions phonétiques ne
s'appliquaient seulement qu’aux
noms étrangers. Le hiéroglyphe ne
fut alors pas décrypté à ce moment
là mais la solution simplement
égratignée.
Plus tard, c’est un français qui
repris là où s’était arrêté Young,
l’universitaire Jean François
Champollion. Suite à la découverte
de Young, il déchiffra plusieurs
autres cartouches qui comportaient
les noms de Cléopâtre, Ptolémée